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Si dans ce récit, je vous présente le Sentier du Littoral du Racou à Collioure, réalisé le 22 octobre 2023, il faut savoir que cette balade ne constitue qu’un court tronçon d’une randonnée pédestre beaucoup plus longue partant d’Argelès (au choix Mas Larrieu ou le Port) et se terminant à Cerbère, soit une grosse trentaine de kilomètres selon les options choisies comme lignes de départ et d’arrivée. Après Cerbère et si le coeur vous en dit, vous pourrez continuer en Espagne. Ici, dans le cas présent, nous démarrons du parking du Racou jouxtant la plage, direction la Crique de Porteils. De toute manière, dès la sortie du Racou, plusieurs panonceaux indiquent les différentes options possibles (Collioure, Port-Vendres, Banyuls-sur-Mer, Cerbère) avec les distances à parcourir et les temps envisageables. Ne jamais oublier que ce long itinéraire peut être découpé en rondelles comme un « fuet ou fouet catalan » et que les beautés sauvages se suivent et sont à déguster des yeux tout au long du parcours mais toujours avec attention, tant ces sentiers peuvent être scabreux. Si dans notre cas, on note 3,5km et 1h pour Collioure, il faudra bien sûr doubler ces chiffres pour un retour à pied, sans compter le temps que l’on passera à flâner puis à découvrir la « Cité du fauvisme » et son exceptionnel patrimoine. Car c’est bien là que réside le principal objectif de cette randonnée : « DECOUVRIR ! ». Et dieu sait s’il y a des choses à découvrir ! Il est 12h40 quand nous rangeons notre voiture au parking du Racou, avec la ferme intention de marcher une bonne partie de l’après-midi. Avec quelques nuages, un ciel bleu voilé et une température idéale pour marcher, la météo est quelque peu mitigée mais aucun risque de pluie n’est annoncée. Alors nous démarrons l’esprit tranquille. Comme toujours, Dany démarre à un rythme raisonnable me permettant de m’adonner à ma passion pour la photo. Tout m’intéresse, alors tout y passe : flore, oiseaux, papillons, criquet, patrimoine, décors, panoramas, panneaux touristiques explicatifs et curiosités. De quoi largement remplir un reportage vidéo comme je les aime. Dans cette agréable déambulation vers Collioure, ma seule frustration restera l’envie de faire un plouf dans cette belle Méditerranée que j’aime tant. Je n’ai rien prévu à cet effet, et à chaque crique ou plagette, je vais le regretter, et ce d’autant que bon nombre d’endroits me remémore d’exceptionnelles parties de pêche et donc des souvenirs halieutiques : du bord ; de jour ou de nuit ; ou bien encore en chasse sous-marine dont j’ai été longtemps un fervent adepte, avant que la double conséquence âge et santé mette un terme à cette passion dévorante alors que j’avais 66 ans. Autre regret ? Il fut un temps où ce trajet pouvait s’effectuer sous la forme d’une boucle avec un aller essentiellement en bord de mer et retour par le trajet actuel, c’est-à-dire mi-falaises et mi-bordure maritime. De nos jours, le sentier en bord de mer a été réduit, alors certes parce qu’il y avait d’évidents dangers lors des tempêtes avec des menaces de grosses vagues et d’éboulements rocheux mais aussi parce que des personnes ont pris des risques insensés dans ces conditions-là. Je crois savoir que certains y ont laissé la vie emportés par des vagues, c’est le cas du sapeur-pompier Joseph Noguès mais lui malheureusement se fut lors d’une courageuse intervention en 1991. A la plage de l’Ouille, une stèle rappelle ce triste et tragique souvenir. Enfin bords de mer ou falaises, il faut être prudent et notamment si les conditions ne se prêtent pas à une balade sereine. L’arrivée à Collioure met fin à ses vieux souvenirs et regrets. Le temps étant devenu lourd et la chaleur plutôt moite ; belles excuses quand on est gourmand ; une grosse glace italienne est notre première priorité. Les cornets engloutis, on peut errer et visiter la cité chère à Matisse à notre guise et donc de long en large pour ne rien manquer d’intéressant. Toujours très colorée, quelle que soit la saison, la campagne anticancer du sein « Octobre rose » vient rajouter sa belle couleur avec des dizaines et des dizaines de parapluies rosâtres décorant certaines rues. C’est magnifique ! La météo devenant plus menaçante que nous l’avions imaginée au départ, après une visite de plus d’une heure, nous décidons de repartir mais cette idée que beaucoup de jolies ont été vues. Néanmoins, au cours de ce retour, nous n’oublierons pas quelques découvertes patrimoniales que sont le Fort Carré et la Tour de l’Etoile parfois appelé Fort Rodon ou plus simplement Fort Rond. Mais aussi, une jolie table d’orientation dominant Le Racou. Finalement, nous mettrons encore 1h30 pour retrouver notre voiture, non sans avoir encore flâner pour continuer à prendre un maximum de photos naturalistes. Enfin, surtout moi ! Ainsi se termine cette magnifique balade dont les chiffres ; distance et temps ; me paraissent superflus tant l’intérêt ne réside pas là. Je suis certain que tous ceux qui l’accompliront après avoir lu ce récit trouveront leur rythme de croisière comme nous l’avons fait nous-mêmes. Carte IGN 2549OT Banyuls-sur-Mer – Côte Vermeille – Col du Perthus. Top 25.
Ce diaporama est agrémenté de plusieurs musiques interprétées par Richard Clayderman avec la voix de Gay Marshall extraites de l'album Desperado. Elles ont pour titre : "Desperado" , "Indigo Bay", "Un Hôtel Au Bout Du Monde" "Super Dreaming Day" et "Flamingo Road".
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Lundi 11 janvier 2021, 7h. Voilà comment est né ce « Circuit pédestre du Patrimoine de Baho ». Ce matin, comme souvent, je me suis levé tôt puis j’ai un peu flemmardé devant mon ordinateur. Je suis seul car depuis 2 jours Dany est partie garder les petits-enfants à Gruissan. Il fait un temps superbe et je me dis « pourquoi ne pas aller faire une randonnée pédestre ? » puis aussitôt « mais où aller sans voiture et en partant du domicile ? ». Avec ces conditions plutôt réduites, j’ai vite fait le tour. « Partir sans but dans la garrigue stéphanoise ? »« Sans but, très peu pour moi ! ». « Aller photographier les oiseaux ? »« Pourquoi pas, bien que cette activité me soit déjà régulière mais le plus souvent en VTT ». « Allez visiter un village pas trop loin ? »« Oui, mais lequel puisque j’ai déjà découvert Baixas et Peyrestortes lors d’une balade que j’avais intitulée « Le Chemin des Amandiers sauvages » ?« Que me reste-t-il à voir non loin de Saint-Estève ? » A bien y réfléchir « Seulement Baho ! ». Je me replonge dans mon ordinateur et trouve une balade de 6 km dans le village de Baho et sur ses hauteurs. Ne connaissant pas de tout Baho, or mis les adresses de quelques amis, je tape « Histoire de Baho » dans Google recherche. Là, d’emblée je tombe sur plusieurs sites présentant l’Histoire et surtout son vieux patrimoine. Ils sont bien présentés et incitatifs à la découverte de la cité car il y a beaucoup de photos. Un autre site m’apprend que le village est mentionné dans les textes depuis 976 et a été édifié puis fortifié autour de son église Saint-Vincent et Saint-Jean avec les caractéristiques d’une architecture ressemblant à celle d’une « cellera ». Ayant beaucoup lu à propos de l’Histoire du Roussillon, je sais que les « celleras » sont ces fameux « celliers » médiévaux propres à la Catalogne et au Roussillon où étaient entreposés les récoltes, lesquels peu à peu étaient devenus d’abord des lieux vénérés à défendre car de nombreuses « bouches » en dépendaient. Puis carrément confrontés aux convoitises, ces « celleras » étaient devenus des hameaux fortifiés puis des villages où des seigneurs régnaient sur leurs serfs leur assurant protection et fermage. Tout cela me suffit déjà pour me donner envie d’y aller voir. Sur Internet, les sites concernant le patrimoine de Baho étant plutôt nombreux, je n’ai aucune difficulté à lister ce qu’il y a à voir, à noter des lieux, des adresses et ce d’autant que ce patrimoine est globalement visible et donc observable sur un petit périmètre. Un coup d’œil sur la carte IGN me permet de voir que Baho, comme je l’avais déjà observé à Saint-Estève lors d’une balade que j’avais intitulée « Le Circuit de l’Eau », est entouré et veiné d’un réseau fluvial relativement important. Outre le Rec ou Canal de Vernet et Pia que j’ai bien l’intention de suivre en partie pour aller vers Baho, il y a pléthore de ruisseaux, recs et agouilles. Je me dis qu’il y a là aussi un patrimoine à découvrir et je dessine mon parcours en tenant compte de ça. Là aussi, m’intéressant à l’Histoire de ces canaux, j’ai lu que les plus anciens dataient du 11eme siècle. Pour tout le reste, hors de Saint-Estève et de Baho, je me dis que la Nature m’offrira ce qu’elle peut, sachant que photographier la flore et la faune est devenu si nécessaire pour moi au cours de n’importe quelle balade ! Le patrimoine de Baho et une Nature à photographier, les objectifs sont arrêtés et me conviennent. Je programme le parcours prévu sur mon logiciel CartoExploreur et l’enregistre dans mon vieux GPS. Je cours à la boulangerie la plus proche, achète une baguette, confectionne 3 sandwichs avec ce que j’ai dans le frigo, prends une bouteille d’eau et voilà mon petit sac à dos prêt à être harnaché. Il est déjà 10h30 quand je sors de la maison mais après tout rien ne presse. Le ciel est toujours aussi merveilleux, et Place du 14 juillet, les quelques palmiers sous lesquels je passe pour me diriger vers la partie ancienne de Saint-Estève me laissent presque imaginer un voyage en une terre lointaine. Oui, je suis heureux de marcher sous ce beau ciel bleu. Si j’emprunte l’avenue du Général de Gaulle direction Baho, comme prévu et pour éviter au maximum l’asphalte, à hauteur de la petite rue Arago, je longe immédiatement le canal de Vernet et Pia. Du fait de son assèchement, le canal attire énormément de passereaux dans son lit. Merles, Moineaux, rougequeues noirs, pouillots et bergeronnettes et de rares mésanges constituent l’essentiel de l’avifaune présente tout au long du canal. En contrepartie et on peut le regretter, on constate qu’il sert trop souvent de dépotoir. C’est ainsi que j’y aperçois beaucoup de déchets en plastiques et ça va d’un simple sac, à des bouteilles et à des résidus de toiles de serres. Je vais même y voir un écran d’ordinateur et deux gros caissons. Au niveau de l’écluse du ruisseau de la Boule, deux bergeronnettes peu farouches trottinent sur le pont mais c’est surtout dans le ruisseau que mon attention se porte. Là, un grèbe castagneux va me faire tourner en bourrique. C’est probablement un juvénile, ce qui ne l’empêche nullement de savoir déjà pêcher. A chaque fois que j’essaie de le cadrer et de faire une mise au point sur lui, il plonge ressortant parfois plus loin au milieu des roseaux. Je me dis qu’il va falloir que j’aie beaucoup de patience si je veux le photographier correctement. Finalement et alors que je me suis donné une demi-heure pour y parvenir, il me faudra seulement la moitié car à un moment, je le vois ressortir tout près du déversoir de l’écluse avec dans le bec une grosse grenouille. Il ingurgite sa proie encore vivante à une vitesse incroyable. Finalement, et sans doute parce qu’il a le ventre plein, il s’assagit et devient moins farouche. J’ai tout le loisir de la photographier même si son obstination à rester au milieu des roseaux ne me rend pas la tâche facile. Je repars et continue de longer le canal. Je sais qu’il va me falloir le quitter à hauteur du pont de la D.616 car plus loin son itinéraire se termine dans une propriété privée à hauteur du Mas Serrat. Un haut grillage empêche tout passage. C’est soit ça, soit passer par la déchetterie avec encore un peu plus de bitume et un peu plus de distance. C’est ainsi que par là, je rejoins plus rapidement le carrefour puis continue vers Baho par l’ancien chemin de Pézilla puis par celui de la Trémie. Ici, rien de notable or mis quelques passereaux puis juste devant moi une Buse variable sans doute affamée qui course une Tourterelle. Alors que je photographie cette scène tant bien que mal, la Tourterelle réussit à s’extraire de ce piège en volant en rase-mottes et entre les arbres. Baho est là et le premier sujet patrimonial se présente sous les traits d’un très joli oratoire dédié à la Vierge Marie au début de la rue des Rouges-Gorges. Une rue au nom assez paradoxal aujourd’hui puisque si je parviens à photographier encore des oiseaux, il s’agit ici de Pouillots et d’Etourneaux sansonnets essentiellement. Je poursuis la rue des Rouges-Gorges pour finalement m’arrêter à hauteur d’une école primaire y découvrant une stèle commémorant la Révolution Française. Je reviens sur mes pas et retrouve le canal de Vernet à Pia puis je continue dans la rue du Moulin Sainte-Anne. Le patrimoine plus ou moins ancien se dévoile peu à peu : le château d’eau, une très vieille plaque indiquant que la « mendicité est interdite dans les Pyrénées-Orientales », un lavoir, un autre canal et une agouille puis c’est la place de la Fontaine, avec sa fontaine bien sûr, mais aussi son clocher-tour, son fort, son Arbre de la Liberté, énorme platane au tronc et au houppier impressionnants car planté en 1839 et enfin un joli trompe-l’oeil. Les photos se succèdent mais c’est loin d’être fini car un passage est franchi permettant d’accéder à la partie la plus ancienne de la cité avec son fort, son église Saint-Vincent et ses étroites venelles typiques de ce qu’était parfois « une cellera ». Un ludique panonceau en conte l’Histoire en catalan et en français. « 1700 » annonce une gravure au dessus du porche. Ma curiosité m’entraîne dans deux « carreros », c'est-à-dire dans des impasses. Dans la deuxième, celle de Saint-Vincent, j’y découvre par chance la fameuse gravure « 1663 » à même une façade, gravure mentionné sur le Net mais jamais vu en photo. Je suis ravi de cette trouvaille. Ici, dans ce secteur de la « cellera », on ne peut pas ne pas remarquer que de nombreuses façades ont été bâties avec des galets de rivière mais aussi avec ses fameuses briques rouges que l’on appelle « cayroux », ces matériaux étant bien sûr typiques de l’architecture catalane et ce depuis des lustres. Il en est ainsi de l’église mais aussi de l’ancienne mairie, puisque je vais constater un peu plus tard qu’un bâtiment très moderne tient cet office désormais. Les plaques des rues toutes en faïence sont joliment décorées et parfois il y en a même deux, une en catalan et une deuxième en français. Je continue de flâner tout autour de cette partie la plus ancienne découvrant des nouveautés non inventoriés sur Internet et notamment sur des linteaux de portes et des façades : bas-reliefs, monogrammes, datations et quelques très vieilles plaques publicitaires d’assurances laissant penser qu’il fut une époque où il était prépondérant de mentionner que l’on était bien assurer. Il est temps de ressortir la « liste patrimoniale » de ma poche pour faire le point de ce que j’ai vu et pas vu. Je coche ce que j’ai déjà photographié et descend la rue Nationale en quête de 2 oratoires votifs nichés à même les façades de deux maisons. Elles se font face mais petit problème une niche est vide de sa statuette de la Vierge alors que je me souviens très bien l’avoir vu en photo sur Internet. Bien qu’un peu déçu, je les photographie toutes les deux me disant « qu’il fut un temps où la chrétienté était une valeur primordiale pour bon nombres de citoyens ! » Ce n’est plus le cas ! Je pars musarder dans des ruelles adjacentes pas toujours intéressantes « patrimonialement » parlant, mais y découvrant néanmoins une troisième niche pieuse. Il est plus de midi et je me dis que le temps est passé très vite. Je remonte la rue Nationale car j’ai prévu d’aller manger mes sandwichs dans le parc Jeanne de Guardia. Hors mis son titre de noblesse que me laisse imaginer la particule « de », j’ignore qui est cette dame et malgré mes recherches sur le Net avant de venir, je n’ai rien trouvé à son propos. Je me dis que c’est dommage. Outre l’aspect agréable et reposant du lieu, le parc laisse entrevoir les vestiges d’une étrange colonne, espèce de « vis sans fin» en marbre ou en granit et juste à côté ce qui ressemble aux vestiges d’un vieux moulin ou d’un puits condamné. Guidé par ma curiosité, une fois encore, je me dis « il faudra que tu cherches une explication ! » Je déjeune de mes sandwichs dans une solitude sans nom et seulement au son des voitures qui passent derrière moi dans la rue Nationale. Au fond de moi, je me dis « quel dommage et quelle tristesse que cette pandémie de Covid ! » puis « elle a tout tué y compris la vie divertissante d’un parc pour enfants ! » Un parc pour enfants transformé en désert, oui je trouve ça très triste. Il est temps de finir ma visite de Baho par les petites ruelles non encore explorées. Là aussi, je n’y vois personne et les ruelles sont désertes mais il est vrai que c’est l’heure du déjeuner. Devant la belle et moderne mairie, je fais un dernier point de ma liste et constate avec satisfaction que j’ai photographié la totalité du patrimoine que j’y avais mentionné. Il est temps de terminer. Je file en direction du cimetière car je sais que les autres « canaux » que j’ai prévu de longer sont par là-bas. C’est donc vers l’avenue des Corbières que je me dirige. Je passe devant le monumental calvaire, dernier patrimoine non encore vu ni photographié. Là commence l’avenue des Corbières que je connais bien pour y voir des amis. Le cimetière n’est guère plus loin. Au sein ce dernier, je suis d’abord attiré par le Monuments aux Morts où la plaque commémorative indique entre autres victimes, un De Guardia Jean, ce qui tend à prouver qu’il s’agit d’une famille implantée depuis très longtemps à Baho. Puis, je me contente de quelques caveaux imposants car à vrai dire ce n’est pas ma partie patrimoniale préférée. Je ressors du cimetière en partant à gauche, le contourne en empruntant une première allée toujours à gauche puis une autre à droite longeant un fossé. En réalité, si je regarde mon bout de carte, il s’agit d’un ruisseau du nom de Rec del Viver. Si le fossé est quasiment à sec, un groupe de pinsons l’occupe et à mon approche, il s’envole dans de grands feuillus qui le dominent. Quelques spécimens se laissent gentiment photographier. Idem un peu plus loin avec des serins dont un seul, d’un jaune flamboyant, se laisse photographier. Un mâle. Après être passé derrière les jardins de jolies villas, je n’ai pas d’autres choix que de suivre un sentier filant à gauche entre le mur des dernières maisons, un autre fossé et une haute haie de ronciers. Je ne le sais pas encore mais ce sentier m’entraîne hors de la ville et vers la route bitumée du Chemin de Latour. La haie retenant plusieurs fauvettes, je mets en quête de tenter de les photographier. Mais la tâche est ardue et dès lors que je sais que j’en ai une, je me remets en route. Là, c’est déjà la campagne et carrément la fin des dernières maisons. D’ailleurs un dernier fossé encadre l’ensemble des derniers lotissements. Un coup d’œil sur la carte IGN me permet de savoir qu’il s’agit de « l’Agulla del Pla » à la fois bétonné et souterrain par endroits. Je quitte définitivement Baho par le chemin de Baixas, laissant d’ailleurs l’asphalte à la première occasion en continuant tout droit dans la garrigue. Un sentier permet de s’élever sur un petit plateau dénommé Pla des Forques. Après avoir cheminé une pinède, j’en retrouve une autre de l’autre côté de la D.616, route qu’il faut traverser avec beaucoup d’attention car les voitures y roulent vite. Là, il faut poursuivre le Chemin d’En Destros bitumé menant vers un passage à gué sur le ruisseau de la Boule et la ruine imposante du mas Cramat. Voilà très longtemps que je ne suis plus venu par ici et je me souviens d’un temps très lointain où mon fils ; un gamin à l’époque ; venait y jouer avec ses copains. Je visite le mas en ruines en quête d’une information quand à son Histoire et à sa destinée mais je ne trouve aucun élément évocateur. Je laisse l’asphalte et emprunte un chemin se dirigeant vers le lieu-dit Cau de la Guille. Ici, quelques petits passereaux jouent entre garrigue et vignes. Ils me stoppent un bon moment. Je repars. Là, je l’avoue, je marche sans trop savoir ce qui m’attend. Finalement, je finis par comprendre que l’itinéraire que je poursuis ne fait que le tour de cet immense vignoble. De ce fait et dès la première occasion qui m’est offerte je le quitte en enjambant un nouvelle fois le ruisseau de la Boule, qui par bonheur est là aussi complètement asséché à cet endroit. Me voilà de nouveau devant une autre grande parcelle plantée de vignes qu’il me faut traverser. J’observe les lieux et finis par les reconnaître. Je sais où je suis. Je sais aussi qu’en traversant ce vignoble, le chemin que j’emprunte est le plus court menant à Saint-Estève et donc chez moi. Je ne rentre pas immédiatement profitant de la dernière pinède du Bois Joli et d’un banc, lequel bien à propos, me permet de terminer un reliquat de casse-croûte et de prendre un peu de repos. Cette pause est d‘autant plus agréable qu’un rouge-gorge, des rouges-queues noirs et une bergeronnette ont apparemment envie de se laisser « tirer le portrait » et ce, sans être trop farouches. Ainsi se termine cette magnifique journée que j’ai remplie au-delà de mes espérances matinales. Il est 15 h heures et je connais un peu mieux Baho et son patrimoine. Il ne me reste plus qu’à approfondir son Histoire. Internet sera-t-il là pour m’aider ? Y a t il des ouvrages qui l’évoquent ? Je me promets de chercher. Quand à la Nature, si pour moi elle continue à être un livre ouvert, je sais déjà que je ne pourrais jamais le lire entièrement. Telle que racontée ici en en partant de mon domicile, cette balade a été longue de 11 km environ, flâneries dans Baho incluses. Les montées cumulées sont dérisoires car de 65 mètres environ. Carte IGN 2548 OT Perpignan – Plages du Roussillon Top 25.
Ce diaporama est agrémenté de 2 musiques du compositeur japonais Joe Hisaishi extraites d'un album intitulé "Relaxing Piano Studio Ghibli Complete Collection" interprétées par Miguel Carvena feat Btrenta Classic. Elles ont pour titres : "Toujours avec moi/Le Voyage de Chihiro/Spirited Away" et "A Town With An Ocean View/Kiki'Delivery Service"
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En ce samedi 19 décembre, la douceur est de mise. Le vent de la veille s’est bien calmé et l’envie de ne pas rester enfermé est là, aussi bien pour Dany que pour moi . Voir la Covid gérer nos vies est trop souvent insupportable, aussi quand la météo le permet l’envie de changer son quotidien jaillit comme un diable de sa boîte. C’est décidé, on veut profiter au maximum de ce changement qui vient de transformer un confinement « light » en un couvre-feu à partir de 20h. Mais que faire alors que nous avons « traîné » en pyjamas devant nos tablettes et qu’une partie de la matinée est déjà bien entamée ? Il me vient une idée. « Et si nous partions faire le « Tour de Montpins ? »« Voilà plusieurs années que nous n’y sommes pas retournés ! »« Et de surcroît, ce n’est pas très loin ». Dany est d’accord. Je jette un coup d’œil sur une fiche « randonnée » que je trouve sur Internet et qui m’annonce la couleur : 3,8 km -1h20. Allez me connaissant, disons 2h30 de flânerie pour peu que la faune soit un peu présente. Dany est toujours d’accord, « mais nous n’irons que cet après-midi » me dit-elle. « Oui, c’est suffisant ! » lui dis-je. 14h30, nous voilà sur la ligne de départ que j’ai trouvé plus facilement que je l’avais imaginé me fiant au topo de la fiche « randonnée » lue ce matin. Assez paradoxalement, et alors qu’ici, l’objectif majeur est de s’ébahir devant de superbes villas et bastides, je viens de garer la voiture devant les vestiges d’une habitation ruinée. J’y lis difficilement et parce que les enseignes peintes en bleu sont bien effacées : « SCI Montpins -Alpha Promotion – Jacques Clolus ». Je me mets à penser « tiens comme c’est étrange de laisser cette affreuse balafre dans ce lieu réputé comme étant à la fois une vitrine immobilière et un magnifique patrimoine forestier et touristique ! ». Je cherche du regard le station de pompage annoncée sur le topo et suppose qu’il s’agit d’une petite bâtisse située de l’autre côté de la rue. Rien ne le précise. Un peu plus bas, un panonceau indicatif de randonnée met fin à toutes mes interrogations, sauf que l’itinéraire a soudain grandi d’un 1,8km et d’une demi-heure supplémentaires : « 5,8 km – 2 h – dénivelé 160m ». Qu’importe, nous n’avons que ça à faire de marcher, tout notre temps et le balisage jaune à suivre est déjà là. Nous décidons de le suivre même si j’ai conscience de le prendre à l’envers du sens préconisé sur le topo. D’emblée, le parcours serpente sous les grands pins où belles villas blanches et grandes demeures se partagent le domaine. Il faut souvent lever la tête pour les observer car la plupart ont été construites sur un petit tertre entouré et entrecoupé par des « correcs » le plus souvent asséchés. Je pense que c’est cette petite colline qui a donné son nom à ce lieu « : « Mont Pins ». Si le blanc est la couleur des principales façades, quelques bastides paraissent plus anciennes et sont un peu « baroques » dans leur style architectural. Il y en a même une qui ressemble à une chapelle « catalane » avec « cayroux » et pierres chamarrées. Alors que Dany marche à son rythme, chargée de ne pas perdre le balisage, moi je suis très inconstant entre mon désir d’observer les bâtisses et celui de ne rien perdre de la Nature où je déambule. Pour l’instant, elle se résume à quelques oiseaux chanteurs que je n’arrive pas à voir et à de rares fleurs plus faciles à photographier. Finalement, nous avons atteint le haut du tertre. A un endroit où un large layon récent a meurtri la pinède ; sans doute à titre préventif contre les incendies ; Dany m’attend car elle s’inquiète de ne plus retrouver le balisage. J’allume mon GPS où par précaution j’ai enregistré un tracé. Finalement, c’est tout droit même si une fois encore je prends conscience que mon tracé enregistré n’est pas celui au « 5,8 km » ! Tant pis ! Les dernières belles villas nous retiennent quelques instants car leurs parcs arborés sont de véritables « jardins d’Eden ». Citronniers, orangers, grenadiers, buissons ardents, de nombreux arbustes révèlent leurs fruits et offrent à cette balade un peu terne des couleurs inattendues mais ô combien escomptées. J’en suis d’autant plus ravi que quelques rougequeues noirs et fauvettes fréquentes les lieux. Je réussis à les photographier. Plus loin, pigeons et tourterelles occupent amplement le jardin d’une belle villa où le portail vaut à lui seul le détour. Nous quittons ce joli petit monde où il doit faire bon vivre. Nous voilà déjà à couper la D.12, jolie petite route qui fait la jonction entre Rivesaltes et Vingrau. Dans l’immédiat, les maisons se font rares et les prochaines ne seront vues soit que de loin ou bien à l’arrivée. Dans l’immédiat, seul le château d’eau perché sur un promontoire fait partie du décor. L’itinéraire y tourne autour, descend dans la garrigue, remonte dans les pins puis atteint un joli plateau où les panoramas s’entrouvrent. C’est sans doute l’endroit où l’avifaune qu’on peut qualifier de sauvage se fait la plus visible. Elle se dévoile étonnamment sous les traits d’une huppe fasciée et un peu plus loin d’un joli bruant. Par bonheur, ces deux oiseaux inattendus et peu farouches acceptent de montrer le bout de leurs becs à mon appareil-photo. Alors que je termine ces photos, un papillon virevolte autour de moi. C’est le deuxième que je vois cet après-midi. Un Vulcain aux jolies ailes qui ont fait leur temps. Dès lors que l’on retrouve des pins, le chemin tout en descente nous ramène vers l’arrivée et vers d’autres jolies demeures. Alors que nous sommes à quelques mètres de la voiture, un grand panneau donnant les noms des résidents m’interpelle car j’y lis « Nicoletta ». Je pense bien évidemment à la chanteuse me demandant si c’est elle qui habite ici ? Je ne sais pas ! Mais une chose est certaine , il est mort le soleil ! Il y a déjà longtemps qu’il a disparu derrière une ouate cireuse. Malgré ce ciel pas vraiment bleu, nous avons bien profité de cette douce météo. Au regard du parcours plutôt court et du temps que nous y avons consacré, je suis globalement satisfait de la faune photographiée. La balade est finie et il est temps de rentrer. Elle a été longue de 3,8 km, pour une modeste déclivité de 65 m et des montées cumulées de 91 m. 1h et 40 mn de flâneries ont été suffisantes. Il existe apparemment une version plus longue ; 5,8 km sont souvent cités ; mais celle que nous avons accomplie en suivant normalement le balisage jaune aperçu ne nous a pas permis de la réaliser. Je garde donc le sentiment que les layons anti-incendies opérés récemment ont fractionné ce parcours. Carte IGN 2548 OT Perpignan – Plages du Roussillon Top 25.