• Le Tour de la Pelade (1.173 m) depuis Fenouillet (La Coume) 502 m.

    Diaporama sur la chanson "Budapest" de George Ezra, tirée de son album "Wanted on voyage"

     Le Tour de la Pelade (1.173 m) depuis Fenouillet (La Coume) 502 m.

    Le Tour de la Pelade (1.173 m) depuis Fenouillet (La Coume) 502 m.


     

    Fenouillet, vendredi 19 février, 10 heures. Je suis à pied d’œuvre pour démarrer une nouvelle randonnée dans ce secteur des Fenouillèdes que j’adore. Enfin, je l’adore surtout quand il fait beau, ce qui est loin d’être le cas ce matin-là. La balade prévue aujourd’hui s’intitule «le Tour de la Pelade (*) » et je n’en connais pour l’instant que quelques panonceaux indicatifs qui se trouvent ici dans les hameaux de Fenouillet que sont Les Nautes, les Andrigotes et les Bordes. J’ai croisé ces panonceaux à de multiples occasions et en venant ici sans tracé G.P.S préparatoire, j’ai la quasi certitude qu’il s’agit d’une balade parfaitement balisée.  La suite va rapidement me prouver que je me trompe ! Il fait un temps exécrable avec un ciel bas chargé de gros nuages menaçants. Sur la route D.117 qui m’a amené jusqu’ici, j’ai même eu quelques gouttes de pluie et à diverses reprises, j’ai envisagé de faire demi-tour tant le temps me paraissait bien trop pourri pour randonner. Deux raisons m’ont amené à changer d’idée. : Tout d’abord les prévisions de Météo France qui annonce une « bonne » tramontane et un ciel bleu pour la journée quand au deuxième motif, je me souviens d’une météo quasi identique que j’avais eu ici même en me lançant dans l’ascension du Pech des Escarabatets, voilà 3 ans. Le temps s’était finalement arrangé et j’avais eu un ciel magnifiquement bleu et purgé de tout nuage pour le restant de la journée. En laissant ma voiture à la Coume, j’espère qu’il en sera de même aujourd’hui. J’endosse mon sac à dos et tout en filant vers les Bordes, je me dis qu’on verra bien ce qu’il adviendra. De toute manière, le premier objectif est d’abord de trouver la suite de l’itinéraire de ce « Tour de la Pelade ». D’ailleurs, le panonceau indicatif est déjà là parmi bien d ‘autres et si j’en crois le petit trait de peinture jaune qui l'enrichit, le parcours devrait être balisé de cette couleur-là. Je traverse rapidement le hameau sous le regard apathique de deux chats, un rouquin et un noir. Ils me rappellent étrangement Tarzan et Milie, deux compagnons adorables mais très caractériels et très indépendants que j’ai perdu de façon tragique ces dernières années.  Je me laisse distraire par ces deux chats, lesquels, sont plutôt sociables car ils se laissent approcher et caresser.  Est-ce à cause de cet instant de distraction mais j’en suis déjà à chercher le balisage jaune sans aucun résultat ? Il semble inexistant. Il y a bien un petit sentier partant à droite dans un pré mais je ne trouve aucune trace de peinture jaune. En tous cas, si le balisage a existé, il semble avoir totalement disparu et je ne vois rien nulle part. Je fais demi-tour, reviens sur mes pas mais toujours en vain. Je me décide à poursuivre vers le col de Tulla, les deux directions semblant les mêmes. Je suis déjà sur la piste DFCI F38 bis qui est commune avec le Tour des Fenouillèdes. Cette piste est balisée de jaune et rouge comme tout bon G.R.P (Sentier de Grande Randonnée de Pays). Je poursuis encore. Peu après, une autre piste forestière part sur la droite et c’est un peu « au pif » que je me décide à la prendre. Enfin, quand je dis « au pif », ce n’est pas tout à fait vrai. Si je poursuis tout droit, je sais parfaitement où je vais : au col de Tulla. Cette direction, je l’ai prise à de multiples reprises et l’an dernier par exemple quand j’étais venu avec comme objectif le « Refuge du Gai Sourire ». Si je prends la piste à droite, c’est que je ne vois pas d’autre alternative à ce « Tour de la Pelade ». En effet, si je ne connais pas exactement ce « Tour de la Pelade » dans le détail, je ne suis pas ignorant du lieu lui-même et je sais que cette « Pelade »  a un autre nom sur la carte I.G.N : « le Serrat de l’Ase (**) ». Or, ce « serrat », je sais parfaitement où il se trouve. Il s’agit de cette colline pelée que l’on aperçoit depuis Fenouillet et son hameau principal de La Vilasse.  Seule inconnue à toutes mes réflexions : où se trouve le chemin  qu’il faut gravir si l’on veut réaliser ce « Tour de la Pelade » ?  La piste tout en sous-bois m’amène vers le lieu-dit la Soula de la Coume où je découvre une superbe villa isolée. La piste, que je pense privée, semble se poursuivre uniquement vers la villa et de toute manière aucun balisage jaune  n’étant présent, je décide de faire demi-tour. J’ai déjà perdu beaucoup trop de temps. La tramontane a forci et comme de grands pans de ciel bleu commencent à se dévoiler, je me dis pourquoi ne pas essayer de faire ce « Tour de la Pelade » à l’envers ? On verra bien. Je ne connais pas ce « Tour de la Pelade » mais je peux aisément imaginer une partie du parcours car je connais un peu cette montagne dominée successivement par les pechs de Fraissinet et celui des Escarabatets. Quand au Serrat de l’Ase, si je n’en connais qu’une infime partie que j’ai découverte par le haut, je me dis que c’est l’occasion rêvée de le découvrir dans son intégralité et par là même de trouver le bon itinéraire que je ne trouve pas ici aux Bordes.  Alors me voilà une nouvelle fois parti vers le gîte et le col de Tulla. Peu à peu, le temps se met au beau et je suis ravi de marcher dans ces décors toujours aussi majestueux même si je les connais par cœur. Je domine le verdoyant ravin de Tulla et tout autour de moi la merveilleuse et épaisse forêt domaniale de Boucheville m’enserre dans sa sombre frondaison.  De toute manière, il y a toujours quelque chose à découvrir ou à photographier : un paysage, une fleur, un passereau, un lézard. Connaissant parfaitement l’itinéraire, je ne lézarde pas. Juste avant le gîte, je rencontre deux jeunes gens bien occupés à baliser le sentier mais eux ne sont là que pour le V.T.T et pas pour le pédestre. D’ailleurs les interrogeant, sur ce « fameux » Tour de la Pelade que je veux accomplir, ils me disent ne pas le connaître et c’est bien plus tard que je vais comprendre pourquoi ! Il est impossible à réaliser en V.T.T ! Le chat noir du gîte que je retrouve à chacune de mes venues vient se frotter dans mes jambes mais au moment de repartir, il fait le choix de rester avec les deux jeunes baliseurs. Normal, je le délaisse à chaque fois ! Une fois encore, le gîte de Tulla est désert même si cette fois-ci, je tente mais en vain d’en pousser la porte. Elle est fermée. Je poursuis jusqu’au col. Tout est calme. La faune est absente et la flore aussi et je ne peux m’empêcher de comparer cette désolation avec la profusion que j’avais connue l’an dernier en venant me balader jusqu’au Refuge de Gai Sourire. Mais c’était début mars et si le nombre de jours n’est pas très important, il a du être suffisant pour que se mette en place tout un biotope, absent aujourd’hui. A l’époque, j’avais photographié de nombreuses grives, craves à bec rouge, pinsons, un écureuil, et même un vautour percnoptère au Refuge de Gai Sourire. Au col, des chevaux gambadaient dans les prés. Mais aujourd’hui rien de tout ça, alors je poursuis sans trop m’arrêter et file vers la direction indiquée par un panneau de bois comme étant celle d’Aigues-Bonnes. Je connais bien ce large chemin, filant à droite. Un sentier plus étroit en prend très vite le relais,  monte vers le col de Fraissinet et redescend vers Aigues-Bonnes. D’Aigues-Bonnes, je n’aurais aujourd’hui qu’une ample vue aérienne sur son joli vallon verdoyant et boisé car du col de Fraissinet, je vais monter vers le pech éponyme.  Dans cette montée, les passereaux et notamment les mésanges laissent enfin entendre leurs chants même si leurs déplacements constants ne permettent aucune photo. Seul un gobe-mouche gris consent à une photo. L’élévation ajoutée à la présence d’un vautour fauve que je veux absolument photographier m’obligent à une flânerie forcée.  Du col de Tulla, je mets 35 minutes pour atteindre le col de Fraissinet à l’altitude toujours si singulière mais à la fois plurielle de 1.111 mètres. Il faut dire que les derniers mètres très verglacés et à l’ombre d’immenses sapins nécessitent une grande prudence ou bien des crampons que je n’ai pas dans mon sac. La suite de la montée vers le pic de Fraissinet (1.173 m) est du même acabit mais peu à peu le sol verglacé s’estompe et laisse la place à un terrain plus bourbeux car les espaces ensoleillés sont plus nombreux. Il faut dire aussi que les sangliers s’en sont donnés à cœur joie et ont copieusement labouré une grande partie du large chemin.  Ce n’est qu’une fois au sommet que je retrouve une pelouse rase et sèche où que je peux enfin oublier toute vigilance exagérée. Derrière moi et malgré la « bonne » tramontane qui souffle, le Pech des Escarabatets dévoile un dôme boisé mais figé, car entièrement blanchi par le givre.  Là, au sommet du Fraissinet, je pars un peu à droite puis un peu à gauche, mais toujours en bordure de la crête, histoire de profiter pleinement des vues aériennes et des immenses panoramas qui se dévoilent à 360°. Ici pour découvrir un maximum de paysages, il faut s’en donner un peu la peine sinon les grands arbres bouchent constamment la vue. Comme je le fais très souvent, je m’assieds aux endroits les plus propices puis bien tranquillement et avec les jumelles, je recense et fait un inventaire de tous les lieux où j’ai pu traîner mes godillots. La suite du parcours va constamment se dérouler ainsi, en zigzaguant. Vers le nord et l’est, j’arrive à égrener une bonne dizaine de lieux, du Bugarach jusqu’au Pech Auroux en passant par le Roc Paradet et d’autres endroits bien plus proches comme la forêt des Fanges, le château des Maures, le Vallon d’Aigues-Bonnes, le Chemin du Facteur, le Couillade de Ventefarine ou parfois très lointains comme la Tour del Far ou le Château de Quéribus. Vers le sud et bien que les vues soient bien plus amples encore, le nombre de sites chevauchés est plus limité et se résume au Roc des 40 Croix, au pic Dourmidou, au Sarrat Naout et à l’éternel Canigou, ici souverain de l’horizon une fois encore. Certes, je dois en oublier mais en tous cas, s’il y a une balade que je ne peux pas « zapper » c’est ce fabuleux Tour des Fenouillèdes réalisé avec mon fils en 2011. Ici,  à droite comme à gauche, du côté de Boucheville comme de la Boulzane, de très nombreux lieux me reviennent en mémoire : la  longue forêt de Boucheville, Caudiès, les Gorges de Saint-JaumeNotre-Dame de Laval  et les châteaux vicomtaux de Fenouillet sont les exemples les plus visibles et les plus proches de ces souvenirs qui ressurgissent. Il est 13 heures et si mon goût excessif de la contemplation et de la photographie me fait oublier le déjeuner, heureusement mon estomac, lui, n’observe rien et crie famine. Alors je stoppe et m’assieds sur la pelouse face au Canigou. Je prends néanmoins la précaution de me mettre à l’abri de la tramontane qui passe au dessus de ma tête et de quelques petits buis dans lesquels je me suis lové. Alors que j’en suis à peine au début de ma grosse salade, un vrai spectacle ornithologique commence. Les principaux acteurs sont deux couples de passereaux mais pas n’importe lesquels. Deux Gros Becs des sapins et deux Mésanges Huppées.  Mâles et femelles se sont donnés le mot pour rejouer chacun de leur côté des scènes ressemblant à un Roméo et Juliette céleste. Le tout sur une musique entêtante de plusieurs pinsons qui eux en sont encore à chercher une âme soeur. Gros becs et mésanges se poursuivent, volent de branches en branches, s’arrêtent pour se bécoter un peu, semblent vouloir s’accoupler puis ils repartent dans de nouveaux tourbillons toujours plus magistraux. Les Gros Becs dans les faites d’immenses sapins et les Mésanges Huppées dans des petits pins tout chétifs ou bien sur la pelouse. Pas facile de les photographier dans leurs circonvolutions amoureuses si rapides. Alors que depuis mon départ, trois volatiles seulement, sous la forme d’un geai, d’un gobe-mouches et d’un vautour, sont venus s’enregistrer dans mon numérique, voilà que tout à coup, plusieurs oiseaux viennent jouer les stars devant mon objectif. C’est presque inespéré mais la suite de ma marche sur le Serrat de l’Ase puis un plus tard lors de mon arrivée me prouve que d’autres passereaux sont déjà là aussi.  Ils sont déjà là mais apparemment ils n’acceptent un bon de sortie que contre un chaud soleil, un ciel azur et un vent modéré. Après le déjeuner, je poursuis ma descente du Serrat de l’Ase au plus près de la crête. Elle domine le Vallon d’Aigues-Bonnes et la jolie forêt domaniale de Boucheville. Plus j’avance et plus la dénomination « Pelade » prend sa juste et pleine signification.  Une végétation très rase sur un terrain très sec, souvent pelé mais  de plus en plus caillouteux au fil de la descente. D’ici, rien ou presque n’arrête le regard. La vision porte très facilement jusqu’à la mer que l’on entrevoit à l’horizon. De lui-même, le sentier quitte le bord de la falaise et bifurque vers le centre de la colline. Là, quelques chèvres, que de loin j’ai aperçu très éparses, se regroupent et viennent dans ma direction comme un seul homme. Elles s’arrêtent à trois mètres de moi comme pour mieux m’observer. Je ne change rien à mon allure et je file droit sur elles mais au moment où je vais traverser la petite troupe, elles s’éloignent de quelques mètres tout en continuant à me scruter. Ayant remarqué que trois chèvres ne se sont pas levées et sont restées totalement inertes, je pars vers la plus proche car sur l’instant j’ai pensé qu’elles pouvaient être mortes. Mais non, elles dorment ou alors elles sont épuisées car leur respiration est très lente mais néanmoins visible. Toutes ont une panse énorme et je suis quasiment convaincu qu’elles attendent de mettre bas d’un instant à l’autre d’où peut être cette lassitude que j’imagine. Les autres caprins m’ont suivi dans ma démarche vers leur congénère couché et quand je pars en voir une deuxième puis une troisième, ils continuent de me suivre mais en restant toujours à une distance respectable. Dans mon esprit, j’ai désormais la crainte énorme que se renouvelle la triste expérience que j’ai connue à Urbanya lors de la balade au Sarrat de Marsac et aux Cortalets et que dans leur entêtement, les chèvres me suivent dans ma descente jusqu’à La Coume. Mais non, finalement et une fois rassuré sur l’état des trois chèvres couchées, je m’éloigne sans problème et les autres restent plantées là à me regarder partir pendant de longues minutes. Je suis d’autant plus soulagé que le chemin devient de plus en plus aride et caillouteux et qu’il me faut être attentif à la suite de l’itinéraire. J’aperçois quelques cairns sur ma gauche, en bordure de la falaise, alors je pars voir mais je constate aussitôt que ceux qui suivent reviennent vers le centre de la croupe, alors je continue de les suivre jusqu’à me retrouver au milieu d’une végétation devenant de plus en plus touffue mais plutôt basse.  Elle est essentiellement composée de petits buis, de buissons de thyms et de rares chênes verts, tous plus rabougris les uns que les autres. Là, je prends immédiatement conscience que j’ai atteint la limite la plus praticable de « la Pelade » dont j’ai eu la sordide idée de vouloir faire le « tour ». Je suis en surplomb de la commune de Fenouillet dont j’aperçois tout le détail et chacun des hameaux, mais surtout de grands pylônes à haute tension. Il n’y a plus véritablement de chemin devant moi. En tous cas, j’ai beau scruter le paysage le plus proche se trouvant à mes pieds, je n’en vois pas. Ici, la caillasse blanche car calcaire est reine et elle forme des éboulis, petits et grands, qui dégueulent de toutes parts sur les flancs de la colline malmenant la végétation à ces endroits-là.  La végétation se raréfie sous la forme de quelques buissons ligneux. Je n’ai pas fait trois mètres dans ce dédale incertain de pierriers et de broussailles que j’ai déjà trébuché sur un caillou m’envoyant ainsi valser dans un buisson de buis dont le bois sec et dur comme de l’acier m’arrache la face dorsale de la main droite. La plaie est plutôt superficielle mais je pisse le sang et malgré ma trousse à pharmacie j’ai un mal fou à arrêter ce saignement. Il me faut un bon quart d’heure avant d’y parvenir et encore que partiellement car le petit pansement finit par être rapidement gorgé d’hémoglobine. Force est de reconnaître que les comprimés que je prends chaque matin pour fluidifier mon sang sont efficaces au delà de mon aspiration.  La première décision que je prends est d’enlever mon appareil photo du tour du cou pour l’enfouir dans mon sac à dos. Ça me parait plus sage au regard de la configuration du terrain et de la nécessité que j’ai d’utiliser mes pieds mais aussi mes mains pour descendre cette longue arête rocheuse biscornue se dessinant devant moi. Heureusement, j’arrive à retrouver quelques cairns qui ont été disposés à bon escient et ma descente en est nettement facilitée même si une grande attention est constamment de mise. Vigilance pour ne pas choir et vigilance pour trouver le prochain cairn.  Finalement après avoir contourné le premier pylône à haute tension par la droite puis atteint le second, je retrouve une étroite sente. Une sente pas vraiment bonne car toujours aussi abrupte et ravinée mais en tous cas bien moins dangereuse qu’ont pu l’être tous ces éperons rocheux qu’il m’avait fallu chevauché jusqu’ici. D’ailleurs, ce sentier s’améliore très vite au fil de la descente et débouche par bonheur sur un large chemin souple car herbeux à souhait. Au bout de ce chemin, je ne suis pas vraiment surpris de  me retrouver en surplomb de la belle villa découverte ce matin à la Soula de la Coume, là même où un peu plus bas, j’ai arrêté ma course pour faire demi-tour. Le Tour de la Pelade était donc bien ici ? Je me dis que c’est un peu idiot d’avoir arrêté trop tôt mais d’un autre côté, je ne regrette pas de l’avoir fait à l’envers même si je pense qu’il doit être bien plus facile de gravir la Pelade que de la descendre, mon écorchure sanguinolente à la main droite est là pour me prouver que j’ai sans doute raison. Il ne me reste plus qu’à rejoindre ma voiture mais là, je n’ai plus aucune anxiété. Seuls quelques passereaux m’arrêtent dans cette entreprise parce que je cherche constamment à les photographier. Enfin quelques-uns vont faire les frais de ces arrêts et ce n’est pas plus mal car mes jambes réclament eux aussi un peu de répit. J’ai réussi mon challenge : boucler ce « Tour de la Pelade » que je ne connaissais pas.  Enfin, je suppose que c’est le nom du tour que je viens d’accomplir ! Les hameaux des Bordes et de la Coume sont déserts et je n’y trouve personne pour me renseigner. Je vais bien essayer de me rendre à la Mairie de Fenouillet pour en avoir la certitude, mais je trouve porte close. Mais en réalité, peu importe son nom !  En finalité, je ne regrette absolument rien malgré les difficultés rencontrées car une fois encore j’ai pris un immense plaisir à marcher, à découvrir et à contempler ce merveilleux pays des Fenouillèdes et la nature qui en fait sa richesse. Toutefois, il faut bien admettre quelques évidences : Ce Tour pédestre de la Pelade, que je vous conte ici et que par méconnaissance j’ai accompli à l’envers, n’est pas vraiment balisé et encore moins répertorié dans un aucun topo-guide. Il est donc sans doute réservé qu’à quelques initiés, bergers, chevriers, chasseurs, gens du cru et à un degré moindre à quelques rares animateurs de randonnées avertis. En tous cas, dans un sens ou dans l’autre, il ne faut pas appréhender un peu d’escalade pour l’accomplir. Confidences pour confidences et le connaissant un peu mieux désormais, j’aurais presque tendance à dire tant mieux qu’il reste si confidentiel car il est très « âpre » et si peu évident à gravir dans sa partie la plus difficile où se trouve les pylônes EDF. D’ailleurs, j’en suis encore à me demander s’il n’y aurait pas plusieurs sentes montant vers cette « Serrat de l’Ase » ? Si certains de mes lecteurs le savent, je suis toujours preneur d’autres passages ou tracés plus faciles. Telle qu’accomplie ici, la balade est longue de 10,9 km. Le point culminant à 1.173 m est le Pech de Fraissinet et la ligne de départ à la Coume étant à 502 m, le dénivelé est de 670 m. Les montées cumulées sont plus parlantes et se chiffrent à 1.165 mètres. Carte I.G.N 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.

    (*) Le toponyme « pelade » est très commun dans toute la partie sud de la France. Il signifie la plupart du temps un « terrain de montagne pelé ou dénudé », pâturé le plus souvent par des troupeaux d’ovins ou de caprins. J’ai déjà eu l’occasion d’expliquer une jolie balade au Pic de la Pelade, sommet aride situé près du Massif du Madres entre Capcir et Conflent. Les mots « pelada », « pellado », « pelates », « pelat(s) » ont la même origine et signification.

    (**) Serrat de l’Ase : le Serrat de l’Ase est cette colline pelée dominant Fenouillet. Serrat au même titre que Serre, Sarrat ou Sierra est une crête ou une colline. « L’Ase » ou « Aze » dans la toponymie catalane ou occitane c’est « l’âne ». On retrouve cette dénomination dans le pic bien connu du Cambre d’Aze.

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  • Commentaires

    1
    caminador
    Dimanche 31 Juillet 2016 à 19:50

    bonjour

    je viens de lire votre commentaire sur le tour de la pelade , vous demandez si d'autres randonneurs ont fait ce parcours ,nous avons fait en grande parti,en sens inverse,ce parcours en faisant le pech des escarabatets" nous   avons effectivement élevé un bon nombre de cairns ce jour là.  la trace GPS du parcours est sur le site "randoGPS" sous le titre "le pech dels escarabatets".

    cordialement

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