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Par gibirando le 26 Juillet 2020 à 10:19
Des puys pour deux fous
ou
Cinq jours sur des sentiers d’Auvergne
Le parcours accompli
Nota : Toutes les belles images possédant le signe arobase entre parenthèses (@) ne sont pas personnelles et ont été téléchargées sur le web. Je remercie sincèrement leurs auteurs de m’autoriser à les utiliser, sinon, cette histoire n’aurait pas été aussi bien illustrée.
Préambule
La folie : Un fou a jeté une pierre dans un puits, mille sages n’ont pu la retirer (Proverbe arabe).
Dimanche 28 juillet 2002 La Bourboule.
Vue de La Bourboule au fond le Puy Gros (@)
Ce dimanche matin, tout en chargeant le coffre de la voiture, je me disais qu’il fallait que nous soyons un peu fous de vouloir repartir avec nos sacs de vingt kilos sur des chemins de randonnées. Plus sérieusement, j’appréhendais, surtout pour Dany, avec toutes les souffrances qu’elle avait enduré l’année précédente sur le GR.10. Ses ampoules aux pieds, nous avaient même contraints à raccourcir notre périple. Mais le désir de découvrir de nouveaux sites était plus fort que les épreuves que nous ne manquerions pas de rencontrer.
Nous partons à 8h30 de Saint-Estève et roulons sans aucune difficulté jusqu’en Auvergne. Après s’être quelque peu égarés dans la campagne auvergnate, il est 16 heures quand nous arrivons à La Bourboule par le D.130. Le topo-guide de la randonnée, que nous envisageons de faire, indique le départ sur cette route. Je conseille donc à Dany de trouver, si nous le pouvons, un hôtel dans le voisinage.
Avant d’arriver au centre-ville, que nous apercevons plus loin nous remarquons deux ou trois hôtels qui nous paraissent des plus corrects. Le temps de garer la voiture, nous entrons dans la première auberge qui s’offre à nous et demandons s’il y a une chambre de libre. Une chambre est disponible, le prix est convenable, la patronne est accueillante et notre décision vite prise. L’hôtel-restaurant " Le Buron " sera le point de départ de notre voyage pédestre.
La Dordogne en face l’hôtel.(@)
Nous prenons possession de la chambre et après une brève sieste, je propose à Dany d’aller repérer le GR.30 qui en principe devrait couper la D.130 à proximité. Nous sortons de l’hôtel, traversons en face un petit pont qui enjambe La Dordogne - qui n’est ici qu’un étroit torrent- et marchons vers la gare car selon les indications du topo-guide, le GR.30 traverse La Dordogne puis une voie ferrée.
Après quelques minutes de marche, je me rends à l’évidence, le chemin doit être beaucoup plus loin. Nous retournons à l’hôtel et prenons la voiture, direction Mont-Dore. Au bout d’un kilomètre environ, nous apercevons de multiples petits panneaux jaunes indicatifs sur le bord de la route. Nous stoppons et remarquons très rapidement les familières marques rouges et blanches propres à tous les chemins de " Grande Randonnée ". Le GR.30 est là. Nous effectuons un repérage rapide et rassurés, nous partons visiter La Bourboule.
Attablés à la terrasse d’un café, nous observons le va et vient incessant et coloré des touristes. Après s’être désaltérés, nous flânons à notre tour dans les rues animées de cette magnifique cité thermale. Nous profitons des soldes pour acheter des sandales de marche qui, plus tard, pour reposer nos pieds endoloris s’avéreront très utiles. Un petit détour par le splendide Parc Fenestre avec ses arbres centenaires où l’on peut contempler de grandioses séquoias géants de 40 mètres de haut et de 10 mètres de circonférence et nous regagnons l’hôtel.
Il est déjà 20 heures, mais la terrasse du restaurant encore ensoleillée est une invitation au farniente et à l’apéritif. La carte semble prometteuse avec de nombreuses spécialités auvergnates. Nous passons rapidement commande car une rude journée nous attend dès demain avec plus de vingt kilomètres pour rejoindre La Bourboule à Orcival. C’est ainsi, que nous découvrons la " truffade aux trois fromages auvergnats* " accompagné d’un excellent vin rouge de pays. Le repas se termine par une succulente tarte tatin agrémentée de boules de glace à la vanille.
Le soir commence à décliner, et après ce copieux et savoureux repas, il est temps de rejoindre la chambre. Allongé sur le lit, j’observe les collines qui descendent jusqu’à la ville. Au loin, quelques vaches blanches tranchent sur les verdoyants pâturages. Très rapidement, mes yeux se ferment sur ces images dont je sais avec certitude que je les découvrirai de plus près dès demain.
(*) Cantal, Saint-Nectaire, Fourme d’Ambert
Eglise Saint-Joseph à La Bourboule (@)
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Par gibirando le 19 Juillet 2020 à 10:57
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1ere étape : La Bourboule-Le Lac de Servières
La curiosité: L’homme qui ne sort pas et ne visite pas dans toute son étendue la terre pleine d’une foule de merveilles est une grenouille de puits (Pantcha-Tantra)
Lundi 29 juillet 2002 :
7 heures30, attablé devant un copieux petit déjeuner, je compulse une dernière fois le topo-guide pour garder en mémoire l’étape de la journée qui doit nous mener à Orcival. Nos sacs à dos sont déjà prêts. Pendant que Dany règle l’addition à la gracieuse patronne et réserve la chambre pour notre retour, je vais, sur les conseils de l’aubergiste, garer convenablement notre voiture dans une rue adjacente à l’hôtel. Nous ajustons nos sacs et nous voilà partis. Il est 8 heures.
Départ de l’hôtel " Le Buron " à La Bourboule
Nous marchons depuis dix minutes quant tout à coup, je sens de l’eau couler dans mon dos. Un regard dans mon sac pour constater que la pipette de ma gourde s’est défaite laissant échapper les deux litres d’eau qu’elle contenait. Heureusement, mes effets et mes provisions bien renfermés dans des sacs plastiques n’ont pas trop souffert.
Voie ferrée entre Mont-Dore et La Bourboule
Dans la montée à travers les prés.
Nous repartons, franchissons le petit pont repéré la veille, qui enjambe La Dordogne, traversons une zone industrielle puis la voie ferrée. Le sentier monte doucement à travers quelques villas au hameau " Les Planches ", puis à travers des prés vers le minuscule village de Lusclade. Pour les citadins que nous sommes, ce village correspond tout à fait à l’idée que nous nous faisons de la " France profonde ". Un coq nous accueille en chantant, pendant que quelques poules courent au milieu du chemin. Un chat somnole au soleil près d’une mélodieuse fontaine et des bovins ventrus broutent dans les pacages. J’en profite pour remplir ma gourde qui s’est vidée.
Traversée du petit hameau de Lusclade
Arrêt collation dans la hêtraie vers le Puy Gros
Après le village, la pente s’accentue dans une hêtraie. Heureusement, une grande partie de la montée s’effectue à l’ombre de cette obscure forêt. Après une pause et le temps d’une collation, nous reprenons notre ascension et débouchons enfin sur un secteur herbeux, puis sur un vaste carrefour où de nombreux randonneurs semblent errer dans tous les sens. A cet endroit, la signalisation indique le Lac de Guéry par deux itinéraires différents, avec deux kilomètres de plus par le GR30. Malgré ce supplément, je conseille à Dany de rester sur le GR, itinéraire du topo-guide. Nous prenons un large chemin qui semble s’orienter vers d’immenses prairies, mais très rapidement nous perdons les traces rouges et blanches. Dany pose son sac, rebrousse chemin d’une centaine de mètres et retrouve rapidement le marquage. Ce dernier s’oriente vers une terrible montée où l’on aperçoit de nombreux randonneurs qui peinent dans l’ascension. A notre tour, nous prenons ce sentier qui grimpe vers le Puy Gros (1.485m). Nous croisons de nombreux promeneurs et même des vététistes avec leur vélo sur l’épaule tant le chemin est raide et dangereux. Nous arrivons au sommet et avons du mal à imaginer que nous sommes sur un vieux volcan. L’érosion a fait son œuvre et Le Puy Gros ressemble à un grand plateau herbeux et rocheux. La vue porte très loin, avec en face de nous, la chaîne des Puys des Monts Dore avec son point culminant le puy de Sancy, en dessous la station de Mont-Dore et à droite La Bourboule et la Haute vallée de la Dordogne. Vers l’Est et derrière nous, la Banne d’Ordanche avec d’immenses prairies où se faufile le GR.30. Au loin, on aperçoit d’autres puys plus ou moins hauts et l’on devine le Puy de Dôme à travers la brume de chaleur.
De nombreux randonneurs à ce carrefour
La montée est rude vers le Puy Gros
Vers 12h30, après la descente du Puy Gros, la traversée de plusieurs pâturages et le franchissement de quelques clôtures, le sentier contourne le puy du Chantauzet et arrive à une forêt de grands épicéas. Nous déjeunons tranquillement à l’ombre de ces grands arbres et repartons par une piste forestière jusqu’au Lac de Guéry que nous découvrons quelques minutes plus tard.
Au sommet du Puy Gros avec Mont-Dore en dessous et le Puy de Sancy à l’horizon
Descente du Puy Gros,vue sur l’immensité des sites.
Un buron typique du paysage auvergnat
Nous profitons d’un bon soleil pour faire une halte et prendre quelques photos au bord de ce magnifique lac. Ce lac est le plus haut d’Auvergne (1.246 m) et fut crée naturellement par une coulée de basalte formant ainsi un barrage. Après avoir étanché notre soif à une buvette en bordure de la D.983, nous repartons par le Col de Guéry où le GR.30 coupe la route départementale.
Arrivée au magnifique lac de Guéry, site classé d’Auvergne
Nous faisons le tour du lac pour trouver une aire de repos
A la Maison des Fleurs d’Auvergne, reflet du site classé de Guéry abritant une grande variété de fleurs, des dizaines de touristes se pressent à l’entrée. Le temps d’un bref aperçu et nous voilà repartis par un court mais très pénible dénivelé qui débouche sur quelques prés marécageux puis monte vers le Puy de l’Ouire (1.436m).
Ce tronçon est un véritable belvédère, et la vue porte notamment sur les Roches Tuilières, piton formé de colonnes de trachyte disposées en gerbes rayonnantes et les Roches Sanadoire, vestige d’un cône volcanique et qui portait en son sommet un château jusqu’au 15eme siècle. Ce château qui était un repaire de brigands durant la Guerre de Cent ans, fut certainement endommagé par les tremblements de terre de 1477 et de 1490 qui secouèrent très violemment toute la région.
Une halte méritée au lac de Guéry
Après le col de Guéry, direction le Puy de l’Ouire
Par un sentier bordé de haies fleuries, nous continuons de monter jusqu’à un grand plateau où la fenaison bat son plein. Une gigantesque moissonneuse qui est en train de faucher un foin bien sec, crée d’énormes meules bien rondes et soulève très haut dans le ciel la poussière de ce fourrage. Le GR.30 suit maintenant une épaisse forêt jusqu’au Puy de la Combe Ferret. Après ce puy, le sentier tourne à droite et semble suivre sans fin la lisière de cette forêt.
Après le lac de Guéry, des passages marécageux en direction du Col de l’Ouire
En direction du Col de l’Ouire, avec le lac de Guéry qui s'éloigne
A proximité de Puy de l’Ouire, les insolites roches Tuilière et Sanadoire
Nous rencontrons de sympathiques promeneurs et demandons si le Lac de Servières est encore loin. Avec ces gens charmants, la discussion s’installe. Nous expliquons d’où nous venons, qu’elles sont nos intentions. Grâce à cet abord amical, ils nous tranquillisent et nous rassurent en nous parlant avec engouement de leur magnifique région. Il nous indique que le lac n’est plus très loin, mais qu’Orcival est encore au moins à sept au huit kilomètres. Toujours en bordure d’un bois d’épicéas et de pins sylvestres, nous amorçons une descente vers de grandes prairies où paissent plusieurs troupeaux de bovins.
Les fenaisons au Puy de la Combe-Ferret
Des vaches dans les immenses prairies
Près d’une clôture, le sentier tourne à gauche à 90°, nous franchissons un haut escabeau de bois, interdit aux vaches et quelques minutes plus tard, nous apercevons en contrebas le Lac de Serviéres, lac presque rond qui fut crée par une explosion volcanique. Nous arrivons au bord lac où règne une intense activité avec des baigneurs, des pêcheurs, des campeurs et des promeneurs. Tout ce petit monde court, crie, nage et batifole en tous sens. Quel changement avec la quiétude de notre journée !
Dès notre arrivée, le ciel, jusqu’ici très bleu, se dissimule derrière d’énormes nuages gris. Un vent violent lève des frises blanches à la surface du lac et fouette les cimes des grands conifères qui nous entourent. Le ciel s’assombrit de plus en plus et devient très noir. Un orage éclate. Nous nous réfugions sous les arbres, revêtus de nos ponchos.
Le lac de Servières, un véritable lac " canadien " ! (@)
Il fait presque nuit et seuls quelques éclairs qui zèbrent le ciel, éclairent de temps à autre le lac. En un clin d’œil, toute la foule a disparu et seuls subsistent quelques pêcheurs téméraires qui, impassibles, surveillent leurs cannes à pêche.
Au bout de dix minutes, la tourmente s’arrête, le vent faiblit et le ciel s’éclaircit. De gros nuages menaçants continuent de passer, aussi, nous décidons d’installer notre campement à l’abri de la forêt.
Arrivée au lac de Servières
Nous profitons d’un repos bien mérité
Nous profitons de cette accalmie pour appeler nos proches et dressons rapidement notre tente pour la nuit. Pendant que Dany essaie de trouver de l’eau pour la cuisine, je tente en vain d’allumer un feu de camp. Tout est détrempé et rapidement, nous nous résignons à faire chauffer une soupe et quelques pâtes lyophilisées sur notre minuscule réchaud. Après cet expéditif repas, nous déambulons au bord du lac. Tout à coup, je constate que des centaines de microscopiques grenouilles sortent du lac et se dirigent dans les herbes qui bordent la forêt. Nous stoppons notre promenade car nous avons du mal à marcher sans risquer d’en écraser quelques unes. Je tente d’en attraper une, mais elles sont si petites et si remuantes que j’y parviens difficilement.
Dany au bord du superbe lac de Servières
Un couple de jeunes randonneurs – que j’appellerais Paul et Virginie pour les besoins de l’histoire- que nous avions aperçu au Puy Gros puis que nous avons doublé au cours de l’étape, arrive à leur tour. Trempés, ils ont été surpris et retardés par l’orage. Nous échangeons quelques amabilités et ils partent s’installer de l’autre côté du lac.
Une bruine se remet à tomber et nous n’avons pas d’autres alternatives que de nous réfugier dans notre bivouac. Très rapidement, la bruine laisse la place à de grosses gouttes qui s’abattent bruyamment sur la toile, le vent se lève à nouveau, le tonnerre gronde et les éclairs illuminent l’intérieur notre rudimentaire abri. Nous ne sommes pas très rassurés, mais la fatigue l’emporte et malgré le vacarme nous nous endormons paisiblement.
Dany donne des nouvelles à nos proches de cette première journée
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Par gibirando le 18 Juillet 2020 à 19:21
2eme étape : Le Lac de Servières-La Cassière
La valeur des choses : Nous ne connaissons le valeur de l’eau que lorsque le puits est à sec. (Proverbe anglais)
Mardi 30 juillet 2002 :
Il est 6h 30 quant j’ouvre les yeux, Dany dort encore et malgré quelques gouttelettes qui éclatent avec tapage sur notre tente, la pluie semble s’être arrêtée. J’ouvre le auvent et risque un regard à l’extérieur. Le jour commence tout juste à poindre du côté du Puy de Dôme, mais le ciel est encore bien gris et un léger crachin subsiste. Je me recouche tout en surveillant le ciel. Au bout d’une demi-heure, je sors de notre boyau de toile. Il ne fait pas très beau, mais le vent s’est calmé, il ne pleut plus et la température est douce. Quelques pêcheurs sont déjà installés. Le lac " canadien " ressemble à un miroir d’ébène.
Je ramasse quelques branchages et réussit avec difficulté et grâce à des pastilles d’alcool à allumer un feu. Après le petit déjeuner et une rapide toilette, la pluie fait de nouveau son apparition et une brise se lève. Nous retournons dans la tente et bouquinons en attendant une accalmie.
8h, le vent a chassé les nuages et un soleil rouge corail perce à travers l’épaisse forêt d’épicéas. Nous nous dépêchons de lever le camp. 8h30, nous démarrons en partant sur la droite du lac, passons devant des chalets et continuons le GR.30 par un large chemin d’exploitation qui traverse le bois. Le sol est détrempé et nous avançons en sautant par-dessus les larges flaques qui jonchent le sentier. Nous rejoignons et coupons la D.74 et par un raccourci, nous descendons vers Orcival, haut lieu de pèlerinages que nous atteignons vers 10h.
Arrêt dans un bar d'Orcival pour un copieux déjeuner
Arrivée à Orcival avec sa magnifique église roman
Je m’installe à la terrasse d’un café pendant que Dany va acheter des brioches à la boulangerie voisine. De cet endroit, je contemple l’imposante église romane édifiée certainement à la fin du XIe siècle ou au début du XIIe par les comtes d’Auvergne. Elle aussi a souffert des tremblements de terre et a été restaurée à de multiples reprises. Après quelques photos et ce copieux petit déjeuner, Dany va acheter du ravitaillement dans une épicerie. 10h30, il est temps de repartir.
Eglise romane d’Orcival
Le GR.30 coupe la D.27, monte par une courte mais très rude déclivité vers une chapelle, puis rejoint le hameau de la Croix. Après ce hameau, et à l’intersection du GR.30 et du GR.441, l’on aperçoit au loin le château de Cordés. Ce manoir du 13eme siècle dont le jardin à la française a été dessiné par Le Nôtre, a servi de lieu d’action au célèbre roman " Le Démon de Midi " de Paul Bourget. Dommage, que le château soit si loin, à 50 minutes environ aller –retour du GR.30 qui maintenant continue à droite en contournant le puy de Gravenoire. Le sentier sableux est bon et nous avançons d’un pas rapide. Seules les framboises et les mûres bien juteuses qui le côtoient, parviennent à nous ralentir. Nous parvenons au village de Juégheat puis à celui de Voissieux que nous traversons rapidement pour nous diriger vers Neuville.
Paysages traversés et verts bocages après les villages de Juégheat et Voissieux
La campagne est ici très vallonnée et d’un vert intense. Il est très agréable de marcher au milieu de ces bocages parfaitement délimités par de petits arbres et des haies de ronces. Paul et Virginie toujours recouverts de leurs ponchos nous ont rejoint. Nous échangeons quelques mots sur nos équipements et parcours respectifs et les laissons nous dépasser.
Nous arrivons à Neuville et les retrouvons dans un pré où ils profitent d’un bon soleil pour faire sécher leur tente et leur linge. Ils suivent sensiblement le même parcours que nous, mais doivent se rendre à Laschamp (hors GR.30) où ils ont réservé pour ce soir une chambre dans un gîte.
Arrivée au village fleuri de Neuville
Pause déjeuner au lieu-dit Les Suquets.
Vers midi et demi, nous stoppons à hauteur du lieu-dit Les Suquets pour déjeuner. Assis dans l’herbe, nous délaissons nos produits lyophilisés et apprécions le pain craquant et l’excellente charcuterie achetée à Orcival. Paul et Virginie nous dépassent à nouveau. Après Neuville, les petits bocages se font plus rares et laissent la place à des champs cultivés plus vastes. Un large chemin bien plat toujours aussi agréable nous amène à Recoleine. Au passage, nous apercevons nos jeunes amis Paul et Virginie attablés dans une auberge à siroter une boisson. A la sortie du village, je profite d’une fontaine pour remplir mes gourdes que j’ai bu petit à petit au fil du parcours. Dany joue avec un chat qui se laisse caresser sans crainte et ressemble à Tarzan.
Dany joue avec un chat au village de Recoleine
Nous sortons du village en montant un sentier rocailleux qui finit par rejoindre une piste forestière bordée d’un muret de pierres sèches et émaillée par endroit d’immenses troncs d’arbres coupés, bien alignés. Ici, le GR.30 slalome au milieu d’une chaîne de puys très boisés: puy de Pourcharet, puy de Montgy, puy de Montjugeat, puy de Lassolas, puy de la Vache. Il est vrai que nous sommes au centre du Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne. Par cette piste d’exploitation forestière qui traverse la lande de bruyère et longe ensuite une plantation de conifères, nous atteignons le croisement des GR.4 et 441. Le poteau indicateur N°5 mentionne Laschamp d’un côté, mais ce n’est pas notre itinéraire et le château de Montlosier qui est à 30 minutes hors GR. Le GR.30 continue vers La Cassière, à environ 1h15 selon le topo-guide mais à deux heures pour nous. Bien que déjà très fatigués par cinq heures et demi effectives de marche, il est encore tôt, nous décidons de poursuivre car je constate que Dany a oublié de prendre de l’eau à Recoleine. Je râle un peu, car sans eau pour cuisiner et il est inutile de chercher un endroit pour camper. Avant le Puy de la Vache, nous stoppons une demi-heure, le temps de prendre un " cappuccino " et quelques galettes en lisière de la forêt. Dany profite de cet arrêt pour remplacer ses godillots par les sandales de marche. Une ampoule a déjà fait son apparition à la pointe d’un orteil, heureusement sans trop de mal pour l’instant.
Le GR.30 amorce une descente, dont certains tronçons sont très incommodes, sur un chemin rouge violacé de pouzzolanes expulsées du proéminent Puy de la Vache.
Le surprenant Puy de la Vache, avec ses scories et ses pouzzolanes rouges (@)
Nous traversons la D.5 et poursuivons par une large sente qui se faufile dans les sous-bois. Harassé, je peste car cet interminable sentier me rappelle bizarrement celui de l’an dernier qui des Bouillouses à Bolquère avait eu raison de nos épaules et de la plante de nos pieds.
19 heures, nous atteignons la N.89 et enjambons un carrefour très fréquenté pour nous diriger vers le Lac de la Cassière. Une bruine poisseuse s’est mise à tomber nous obligeant à ressortir nos ponchos délaissés depuis ce matin.
Types de panoramas traversés après Recoleine (@)
Une centaine de mètres après l’intersection, j’aperçois une auberge dénommée " l’ABC du Gourmet ". Avec cette attirante enseigne, combinée à la pluie et conjuguée à la fatigue, ce soir, je n’ai vraiment pas envie de dresser la tente et de coucher dehors. Dany est, bien entendu, du même avis que moi. Une chambre est vacante et nous décidons aussitôt d’arrêter là pour aujourd’hui.
La chambre est rudimentaire mais propre. Les toilettes et la douche sont au fond du couloir mais habitués à d’autres conditions plus précaires, nous ne faisons pas les " difficiles ".
Après un douche réparatrice, nous descendons dans la grande salle du restaurant où nous dégustons notre deuxième " truffade auvergnate ". Après cet excellent repas, nous n’avons qu’une seule envie : nous reposer et dormir. De la chambre, la vue donne sur le lac, mais le plafond nuageux est si bas que nous avons du mal l’apercevoir. Après quelques mots croisés, Dany s’endort très rapidement pendant que je dévore un livre.
Le lac de la Cassière tel que nous pouvions le voir de l’ " ABC du gourmet "(@)
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Par gibirando le 17 Juillet 2020 à 09:36
3eme étape : La Cassière-Le Puy Baladou
La beauté : Ce qui embellit le désert, c’est qu’il cache un puits quelque part. (Saint-Exupéry-Le petit prince)
Mercredi 31 juillet 2002
Dès le réveil, je me dirige vers la fenêtre pour regarder le ciel. Il ne fait vraiment pas beau, cette persistante pluie fine continue de tomber et ce n’est pas très réjouissant avec la longue étape qui s’annonce. Mais nous n’avons pas le choix et devons avancer car demain soir, il faut être de retour à La Bourboule. Cette nuit passée dans un bon lit nous a requinqué. Après une vivifiante douche et un abondant petit déjeuner, nous voilà d’attaque pour repartir. Nous réglons l’addition et sortons de l’hôtel sous un crachin que ne mouille pratiquement pas.
Nous reprenons le chemin fait la veille et traversons l’intersection sur la N.89. J’ai eu peu d’appréhension car nous quittons ici le GR.30, pour suivre un long PR (circuit de promenade régional) qui doit nous mener sur le GR.4. Le topo-guide ne nous sert plus à rien et je n’ai qu’un plan grossier de ce nouvel itinéraire. Heureusement, depuis notre départ, les balisages qui jalonnent les chemins sont parfaitement indiqués. Je compte beaucoup sur cette signalisation pour nous diriger.
Après La Cassière, des chemins fleuris et le très boisé Puy de Charmont
Il fait frais et continue de pleuvoir, mais heureusement l’essentiel de notre marche s’effectue en sous-bois.
La chance nous sourit car à la sortie de cette longue forêt, tout à coup, le temps s’éclaircit. Un bon soleil fait son apparition et nous sommes obligés d’arrêter pour ôter les polaires et les ponchos dont nous sommes affublés.
Le P.R. franchit la D.21, continue en face, évite quelques villages puis slalome dans la continuité de la chaîne des puys traversée la veille. A hauteur du très boisé Puy de Charmont, nous retrouvons avec soulagement le sentier qui est commun au GR.4 et au GR.441.
Un bon chemin sableux ou fait de scories rouges trace sa route en montant à milieu de petits puys (Puy de Boursoux, de Combegrasse et de la Rodde). Vers midi, nous arrivons à la Garandie où le GR évite par la droite le village et descend par un large chemin qui coupe le D.5.
A cette bifurcation, nous stoppons pour la pause déjeuner. Nous finissons le pain et le reste de la charcuterie achetée la veille, et améliorons le repas de quelques fruits secs en guise de dessert. Les provisions s’amenuisent et il est temps de se ravitailler.
Pause déjeuner au village de La Garandie
Paysages traversés près du village de La Garandie
Après ce frugal déjeuner, le chemin très vallonné poursuit sa route au milieu de paysages à vocation agricole. Dès notre arrivée à Saulzet-le-Froid, nous faisons quelques emplettes à l’épicerie et à la boulangerie de ce reposant village. Dany profite d’un marchand ambulant pour acheter quelques fruits et un melon bien mûr que nous engloutissons avant de ressortir du village.
En direction du village de Saulzet-le-Froid
Dany se ravitaille à un marchand ambulant à Saulzet
Le sentier grimpe maintenant vers Pessade. Le temps se gâte et de gros nuages noirs passent au dessus de nous et se dirigent vers le Puy de Dôme que l’on aperçoit au loin. Nous nous abritons rapidement dans un champ derrière une haute haie constituée de grands peupliers. Un vent violent s’est levé et nous attendons d’un moment à l’autre que l’orage s’abatte sur nous. Nous envisageons même d’installer notre campement ici mais nous sommes vite découragés par l’arrivée intempestive d’une femme et de trois enfants, qui accompagné d’un âne, se jettent littéralement et sans gêne sur nous pour s’abriter du mauvais temps.
Heureusement, cette bourrasque se calme aussi vite qu’elle est venue et c’est avec soulagement que nous reprenons notre marche. Quelques minutes plus tard, nous atteignons Pessade, village constituant le croisement de plusieurs GR. Dany semble très fatiguée et envisage même de dormir dans un refuge.
Elle en est vite dissuadée en apprenant qu’une trentaine de randonneurs sont attendus ce soir et que les chambres sont communes.
Départ de Saulzet-le-Froid après le ravitaillement et direction Pessade
Il est seulement 16h30, nous nous reposons un peu et reprenons des forces en mangeant quelques fruits achetés à Saulzet-le-Froid.
Près d’un refuge à Pessade
Dany prend un peu de repos au village de Pessade
Nous quittons le GR.441 et poursuivons notre route au milieu d’estives par le GR.4 dont le dénivelé s'intensifie. Après six ou sept heures de marche, il est temps de nous poser, mais l’inclinaison est telle qu’aucun terrain n’est propice à une installation. Vers 18h, nous touchons au but à proximité du sommet du Puy Baladou.
A quelques mètres du sentier, mais à l’abri des regards, au beau milieu des résineux, nous trouvons un emplacement dans un pré bien plat très approprié à un campement. Une herbe drue et bien haute fera office de parfait matelas. D’ailleurs, en regardant de plus près, nous constatons qu’un bivouac a déjà été dressé ici, il y a très longtemps. Il y a quelques pierres élevées autour d’un vieux feu de camp où subsistent encore quelques boites de conserves complètement rouillées.
Après Pessade, pour Dany très fatiguée, la montée est exténuante
Très rapidement, nous dressons la tente car de gros cumulo-nimbus filent au dessous de nos têtes. Exténuée, Dany ne pense plus qu’à dormir. Aussi, s’affère-t-elle déjà près du réchaud pour préparer le souper. Après cet expéditif repas, elle rejoint notre tube de toile et blottie dans son duvet, très rapidement elle s’endort. Je profite des dernières lueurs du jour pour lire et prendre quelques photos des alentours. Le vent a cessé. Au dessus de nos têtes, un épervier volette "sur place" épiant certainement un petit animal en guise de dernier souper avant la nuit. Au loin, le Puy de Dôme émerge au milieu des nuages noirs qui s’amoncellent.
Au Puy Baladou, pour Dany, le bonheur est dans le pré
Campement dans un pré au Puy Baladou
Quelques gouttes de pluie qui commencent à tomber, m’obligent à dissimuler nos sacs sous les branches d’un grand épicéa. Il pleut de plus en plus et j’intègre la tente. En provenance du sentier tout proche, j’entends les pas et les voix de quelques randonneurs retardataires qui poursuivent leur chemin. C’est à nouveau avec le son entêtant de gouttelettes qui crépitent sur la toile que prématurément je m’endors à mon tour.
Vues autour du campement à Puy Baladou
On aperçoit au loin le Puy de Dôme
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La nuit tombe, l’orage menace au Puy Baladou
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Par gibirando le 12 Juillet 2020 à 10:09
4eme étape : Le Puy Baladou-La Bourboule
Le savoir : Ne demande jamais ton chemin à quelqu’un qui le connaît, car tu ne pourrais pas t’égarer. (Nahman de Braslaw).
Jeudi 1er août 2002
Une fois n’est pas coutume, Dany est déjà éveillée lorsque j’ouvre les yeux. A sa tête, je crois comprendre, que tout comme moi, elle n’a pas bien dormi. Nous avons été réveillé à maintes reprises par le tonnerre et l’orage qui n’a pas cessé tout au long de la nuit. Bizarrement, nous avons eu très chaud et avons été contraints de nous déshabiller et de dormir nus sans fermer les sacs de couchage. Pour trouver un peu de fraîcheur, c’est la première fois que nous dormions avec seulement la moustiquaire en guise de porte d’entrée.
Dany au départ du Puy Baladou, le matin du 4eme jour.
Maintenant, il fait beau, le ciel est bleu et malgré un soleil déjà bien présent, je n’essaie même pas d’allumer un feu de camp car tout est détrempé. J’ai même du mal à allumer les tablettes d’alcool tant elles sont imprégnées d’humidité. Heureusement, bien à l’abri sous nos ponchos et sous les larges ramures de l’épicéa, nos sacs sont restés bien au sec. J’en extrais le nécéssaire pour un copieux petit déjeuner, car il n’y aura pas de villages sur notre parcours avant Mont-Dore que nous devrions atteindre vers midi. Sans nous dépêcher, nous déplions la tente, nous la disposons sur des arbustes en plein soleil pour la faire sécher, et commençons à ranger nos sacs convenablement.
Un dernier regard derrière nous pour ne rien oublier et nous reprenons le large chemin qui finit de monter au sommet du puy Baladou. Le sentier est bon et la terre a parfaitement drainée toute l’eau tombée cette nuit car le sol est pratiquement sec.
Soudain, nous entendons un grondement sourd qui s’approche de nous, mais compte tenu de la déclivité du chemin, nous ne distinguons rien pour l’instant. Le bruit de sabots devient plus distinct et quelques secondes plus tard, nous apercevons deux vaches qui détalent vers nous.
Elles sont suivies de près par deux cyclistes qui, au lieu de ralentir leur course, foncent comme des crétins sans réfléchir. Les vaches apeurées cavalent à notre rencontre. Nous nous écartons, mais elles nous aperçoivent et déboussolées, chargent dans les fils barbelés qui ceinturent le chemin. Elles parviennent à sauter en s'égratignant la panse et terrorisées, déguerpissent dans les prés.
Nous poursuivons le GR.4 qui maintenant suit de manière presque parallèle le GR.30 emprunté le premier jour. C’est ainsi, que sur la droite nous reconnaissons la dense forêt du Puy de la Combe Ferret, puis les grandes prairies parsemées de leurs grosses meules de foin. A vol d’oiseau, nous sommes à environ un à deux kilomètres de l’itinéraire de départ.
Sur la gauche, le Puy de la Croix Morand et en face de nous, le début des nombreux puys qui constituent les Monts Dore avec le Puy de la Tache, de Monne et de l’Angle.
Nous retrouvons la D.996 par laquelle nous sommes arrivés en voiture dimanche dernier. Ici près d’une barrière, nous quittons le GR.4 et suivons un sentier qui tourne à droite puis amorce une longue descente vers la ville de Mont-Dore.
Pour enjamber de petits ruisselets, des grilles métalliques interdisant le passage aux animaux ont été installées sur le chemin. Elles sont très glissantes et délicates à emprunter. Par deux fois, Dany et moi-même, nous glisserons et entraînés par le poids des sacs, nous nous retrouverons les genoux dans la boue.
Direction Mont-Dore avec la chaîne des puys du même nom.
Dans la descente vers Mont-Dore près d'un petit buron
La descente à travers des sous-bois vers Mont-Dore est plaisante. Juste au dessus de nous, se dresse le Puy Gros gravit le premier jour. Nous passons à proximité des très visitées cascades du Rossignolet et du Queureuilh et arrivons par le cimetière au lieu-dit au nom surprenant " Prends-Toi-Garde ". Comme prévu, il est 11h30 quand nous entrons dans Mont-Dore, nous retrouvons la civilisation avec ses voitures et leurs gaz d’échappement. Nous n’avons aucun mal à trouver un supermarché et une boulangerie où acheter quelques provisions. Après ses quelques courses, nous reprenons la D.996 et par une petite passerelle, nous rejoignons un bon sentier hors GR qui longe la D.130 et suit le lit de la Dordogne.
Nous cheminons sous Le Puy Gros gravit le premier jour
Nous longeons la Dordogne en direction de La Bourboule
Arrêt déjeuner au bord de la Dordogne près d'un solide buron
Il est midi et demi, quand nous stoppons près d’un imposant buron pour un agréable pique-nique au bord du torrent. Nous profitons du soleil et d’une bonne luminosité pour prendre quelques photos.
L’approche vers La Bourboule se fait essentiellement par ce sentier très facile et rafraîchissant en sous-bois et en bordure du torrent. Il est 15h30 quand nous atteignons l’hôtel-restaurant " Le Buron " par le D.130. La voiture est encore là. Nous finirons la journée par quelques emplettes et une visite de Mont-Dore dans la soirée.
Une petite sieste au bord du torrent après le déjeuner
L'approche vers la Bourboule se fait essentiellement en sous-bois
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Par gibirando le 9 Juillet 2020 à 10:38
5eme étape : Station de Mont-Dore (1325m)-Le Puy de Sancy (1886m).
Le dilemme : J’étais au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j’ai pris celui qui était le moins emprunté, et là, ma vie a commencé. (Robert Frost - poète américain)
Vendredi 2 août 2002
8h30, nous sommes déjà sur le grand parking de la station de Mont-Dore. Nous avons quitté définitivement l’hôtel " Le Buron " ce matin et chargé la voiture car notre randonnée s’achève avec l’ascension du Puy de Sancy. Le parking est vide et nous ne savons où aller. Nous partons sur la droite en direction de ce qui semble être un chemin mais la route redescend dans le vallon. Nous remontons vers la station et stoppons la voiture sur la gauche de la vallée près d’une vaste cafétéria. Les cabines des téléphériques sont désertes et immobiles. Il est certainement trop tôt.
5eme jour, départ de la station de Mont-Dore pour le Puy de Sancy
Près d’un petit sentier qui part sur la gauche, un panneau indique le Puy de Sancy en 2h15. Nous démarrons doucement car nous avons encore sur l’estomac, les tripoux et l’omelette auvergnate ingurgitée la veille. Malgré, les kilomètres de randonnée et les litres d’eau absorbés au fil des jours, les bonnes recettes auvergnates ont du avoir raison de notre tour de taille. Le petit sentier a laissé place à une large piste caillouteuse qui zigzague à gauche du cirque formé par la chaîne des puys qui nous entourent, et dont le Puy de Sancy en est évidemment le plus imposant.
Deux ruisseaux distincts qui prennent leur source ici, descendent dans la vallée. Il s’agit de la Dore, qui jaillit d’une cascade et la Dogne, qui n’est qu’un petit ruisselet. Depuis des millénaires, ils creusent de profondes brèches dans le flanc de la montagne et se rejoignent à proximité de la station pour former la Dordogne.
Dany dans la longue montée avec au dessus la station des téléphériques
Les sources de la Dore et de la Dogne forment un peu plus bas la Dordogne
Dans la longue montée, nous avons la chance d’apercevoir deux isards qui descendent le long du torrent, traversent la piste à cinquante mètres de nous et s’arrêtent sur le versant du Puy de Cacadogne. Grâce aux jumelles nous avons la chance de les entrevoir mais rapidement ils disparaissent.
Pendant notre ascension, les téléphériques se sont mis en route et vident leurs lots de touristes au relais qui surplombe la vallée. Au bout de deux heures de montée, et après un ascension au fort dénivelé, nous atteignons, à notre tour, ce relais. Par un bref mais raide raccourci, nous nous dirigeons vers les interminables escaliers de bois qui mènent au Puy de Sancy. La transition est saisissante, ici c’est pratiquement la foule alors que sur la piste par laquelle nous sommes montés à pied il n’y avait pratiquement personne.
Dans l’ascension, au loin la ville de Mont-Dore
On aperçoit le sommet du Puy de Sancy sur la gauche
Tout en montant, nous prenons de multiples photos car la vue est splendide de tous côtés. A loin, nous discernons les sites traversés les jours précédents et évoquons avec satisfaction les distances incroyables que nous avons réussies à parcourir. Nous arrivons à la table d’orientation qui culmine à 1.886 m.
La rude montée à pied le long des tire-fesses
L'arrivée au relais des téléphériques
Le site est impressionnant, car les pentes du Puy de Sancy sont différentes dans chacune des directions : abruptes mais verdoyantes vers la vallée de la Dordogne, en falaises et hérissées d’arêtes saillantes sur le flanc opposé, en coulées caillouteuses sur la flanc sud-est.
De très longs escaliers de bois mènent au sommet du Puy de Sancy
Au bout de dix minutes, il y a tellement de monde au sommet que nous décidons de redescendre. Les escaliers de bois sont tellement encombrés que c’est par un sentier très escarpé situé sur le flanc sud-est que nous redescendons. Il s’agit en réalité du GR.4 que nous avons quitté hier à proximité du Puy de la Croix Morand et de la D.996 et qui passe par le sommet du Puy de Sancy. Des gens affluent dans tous les sens. On se demande même si toute cette foule pourra tenir sur l’étriquée cime du puy.
Le sommet n’est plus très loin
Mais les escaliers sont encore nombreux
Malgré une sente très rocailleuse et une chute sans gravité de ma part, nous avons rejoints la large piste sans encombres. Nous croisons maintenant des gens de tous ages qui se dirigent vers le sommet. Mais quelle surprise et quelle coïncidence quant nous croisons et retrouvons nos amis Paul et Virginie.
Nous les avons quitté voilà trois jours à Recoleine et nous les retrouvons sur les pentes du Sancy. Nous évoquons longuement nos deux derniers jours passés sur les chemins. Apparemment, nous nous sommes manqués à Pessade, puis sur le retour vers Mont-Dore par le Puy Baladou. Nos chemins ont été les mêmes, se sont séparés, puis à nouveau croisés pour se rejoindre ici. Un dernier signe et cette fois, nous quittons définitivement nos sympathiques et jeunes compagnons de voyage.
Dany reprend son souffle, mais le sommet est maintenant tout proche
Arrivée au sommet, avec pour panoramas, tous les paysages parcourus.
Dany arrive à son tour, en dessous la piste empruntée pour monter.
Sur les flancs du Puy de Cacadogne, nous retrouvons les deux isards aperçus ce matin, ils se tiennent à distance mais broutent paisiblement et n’ont pas l’air trop effarouchés par l’abondance de touristes qui conflue vers le Sancy. Cette fois, nous avons tout loisir de les observer aux jumelles.
Dans la descente rocailleuse vers la station
On retrouve les isards sur les pentes du Puy de Cacadogne
Les téléphériques font d’incessants allers-retours
Retour à la station de Mont-Dore
Allégés de nos sacs, c’est d’un bon pas que nous retournons vers la station. Il est midi et demi quand nous retrouvons la voiture. Nous sommes dans les temps annoncés sur les petits panneaux jaunes puisque nous avons mis un peu moins de quatre heures pour faire l’aller-retour.
Une fois de plus, l’ascension nous a ouvert l’appétit. Nous finirons, ça ne s’invente pas, notre sympathique séjour au restaurant " Le Bougnat " !
Enfin réunis sur une photo au sommet du Puy de Sancy à 1.885 m de haut
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