•  
    Circuit de l'Entour de Siou-Blanc par jullie68

    Le Siou-Blanc est un vaste plateau calcaire et un massif karstique varois bordé de chaque côté par d’autres massifs bien plus connus : Au nord-ouest, il y a celui de la Sainte-Baume, à l’est celui des Maures et au sud les mont toulonnais que sont le Mont-Faron et le Mont-Caume. Le point le plus élevé est la « Colle de Fède » culminant à 825 mètres d’altitude. Située au nord-ouest de Siou-Blanc, la commune la plus proche est Signes traversée par le Canal de Provence. Au sud-est, nous avons depuis Fréjus, traversé les communes de Solliès-Pont puis de Solliès-Toucas pour parvenir au Siou-Blanc par une « bonne » route forestière. En effet, si la partie centrale de Siou-Blanc est assez peu boisée, sa partie orientale est grandement occupée par la magnifique forêt domaniale de Morières-Montrieux. Les possibilités de randonnées y sont nombreuses avec pas moins de 9 circuits parfaitement balisés par le Conseil Général du Var. Les balisages de couleurs différentes et un nombre incalculable de panonceaux indicatifs facilitent grandement chaque itinéraire et permettent même d’inventer d’autres circuits. A vrai dire, les poteaux fléchés sont présents à chaque intersection et comme le Siou-Blanc est un vrai labyrinthe de voies carrossables, de  pistes, de chemins et de sentiers, toutes les indications qui y sont mentionnées sont inévitablement d’une grande utilité. Elles sont utiles pour les randonneurs pédestres mais aussi pour les cavaliers, les vététistes et en général pour tous les amoureux de la nature qui sont amenés à parcourir ce vaste plateau. Sans doute passionnés mais pas vraiment affectueux pour la nature et en particulier pour la faune, j’exclus volontairement les chasseurs de cette liste, bien que malheureusement, ils arpentent eux aussi le Siou-Blanc. Alors, bien sûr soyez prudents si vous cheminez sur ce plateau à l’époque de la chasse à la plume ou d’une battue aux sangliers c'est-à-dire de septembre à février. Chaque poteau indique le nom du lieu-dit et sa position géographique, longitude et latitude. En outre, tous les poteaux sont agrémentés de panonceaux directionnels précisant le nom de la boucle, sa longueur totale et la distance le séparant du panonceau suivant. Mon fils Jérôme, dans un souci de me faire découvrir un maximum de choses avait fait le choix de la boucle la plus longue que l’on appelle le circuit de « l’Entour ».  Ce nom commun masculin de vieux français plus souvent mis au pluriel ou précédé de la préposition « à » signifie simplement « tour » ou « boucle » dans le sens d’ «environs », de « voisinages » et en un mot d’« alentours ». Quand au nom « Siou », certains prétendent sur le Net qu’il signifierait « source » ou « petite mare » ou « creux rempli d’eau », c’est le cas par exemple dans le remarquable site consacré à la toponymie de la commune de Signes que vous pouvez consulter en cliquant ici.. Après être allé sur les lieux, j’avoue que cette explication a ma préférence car je suppose que quant il pleut des cordes, les « cloaques » naturels y sont très nombreux. Toutefois, d’autres personnes pensent qu’il s’agit d’une « cîme », le  « Siou-Blanc » étant les « cimes blanches » en relation avec la couleur des roches calcaires. D’autres disent que Frédéric Mistral aurait coupé court à toutes supputations toponymiques en écrivant dans son « Lou trésor dóu Felibrige » ou «Dictionnaire provençal-français » qu’il signifierait « sillon » eu égard aux nombreuses dolines qu’on trouve dans le massif. J’ai donc fait mes propres recherches dans ce livre et je serais moins catégorique d’abord parce que les mots provençaux signifiant « sillon » s’écrivent « sihoun », « silhou », « selhou » ou  «suelhou » et jamais « sillou » comme une certaine logique aurait pu le dicter.  Ensuite parce que Mistral écrit très clairement que « siou » est un « seau à traire » ou encore la conjugaison du verbe « être » à différentes personnes comme par exemple « je suis », « qu’ils soient » ou « sien ». Enfin, il n’est pas impossible non plus que « siou » soit un « signe » ce qui bien entendu expliquerait peut-être « Signes » le nom de la commune la plus proche et peut-être même si on y rajoute l’adjectif « blanc » tout simplement un « blanc-seing ». Enfin dans son « Dictionnaire provencal-francais ou dictionnaire de la langue d’oc », le lexicographe Simon Jude Honnorat ne mentionne le mot « siou » qu’en relation avec le verbe « être » et précise que dans le Béarn, il est la traduction de la préposition « sur », c'est-à-dire « au dessus »..  Alors le « Siou-Blanc » est-ce la « mare blanche », le « sillon blanc », le « dessus blanc » c'est-à-dire des « cimes blanches », comme certains le pensent ou bien un « seau blanc » ou bien a-t-on signé dans ce lieu un « blanc-seing » important ? Au regard de ces différentes hypothèses, la discussion reste ouverte mais notons toute de même que selon Frédéric Mistral, le mot « soui », notez la nuance, c'est une « petite mare » ou une « fondrière ». Entre « mare » et « sillon », la vérité n’est plus très loin, en tous cas on chauffe !  Enfin, le Siou-Blanc et ses proches alentours ont été pendant la guerre de 39/45, des hauts lieux de la résistance. Quelques stèles prouvent l’âpreté des combats en rendant hommage à tous ces combattants tombés pour la France et la liberté. C’est sans doute grâce eux que le Siou-Blanc est aujourd’hui un havre de paix où il fait bon marcher. Dommage que 6 mois dans l’année, les détonations des fusils continuent à se faire entendre. En ce 17 avril, deux jours après notre courte balade au Rocher de Roquebrune, nous voilà partit cette fois pour une longue boucle. Jérôme estime la distance à 19 km mais les panonceaux sur le terrain indiquent 19,5 km au départ puis un peu plus loin 22,5 km et sur le Net, elle est mentionnée comme difficile. A vrai dire, personnellement, je ne l’ai pas trouvé très difficile et je pense que tous les randonneurs rodés aux longues distances auront le même avis que moi car les montées cumulées sont de 1.050 mètres environ et idem pour les descentes, et le dénivelé d’environ 400 mètres entre le point le plus bas et le plus haut reste tout de même modeste. Personnellement, j’ai trouvé le circuit un peu long au regard des quelques découvertes qui jalonnent le parcours c'est-à-dire principalement l’Eléphant de pierre, la Colle de Fède, les Aiguilles de Valbelle et l’abri de Siou-Blanc. Il est vrai que ces découvertes sont plutôt distantes les unes des autres et que rien n’interdit de faire plusieurs randonnées plus courtes pour les découvrir.  Il est vrai aussi qu’en raison de la distance et en marchant avec mon fils, c'est-à-dire d’une allure plutôt rapide, je n’ai pas pu flâner ou m’arrêter comme je le fais d’habitude en solitaire. En raison de cette vélocité, je n’ai pas non plus pu pratiquer mon dada favori à savoir prendre le temps nécessaire pour mes observations et photographies de la flore et de la faune. Bien sûr, j’ai pris le temps de quelques photos mais en bien moins grand nombre que je ne peux le faire d’habitude mais une fois encore la chance a été avec moi. Le plateau calcaire de Siou-Blanc est truffé d’avens est pourtant je n’en ai guère aperçu. Deux ou trois seulement entourés de barrières de sécurité. Il est vrai que ces cavités sont le royaume des spéléos et c’est sans doute mieux ainsi. D’ordinaire, j’ai pour habitude d’expliquer ma balade et de décrire le circuit effectué mais cette fois-ci, je vais déroger à cette règle car j’estime que ce serait faire affront au travail remarquable du Conseil Général du Var qui a édité un superbe topo-guide dans lequel les 9 circuits sont magnifiquement expliqués. Ce topo-guide est accessible sur Internet, téléchargeable au format  PDF et donc imprimable. Vous y trouverez bien sûr le Circuit de l’Entour de Siou-Blanc avec de nombreuses références à la flore, à la faune et aux découvertes que l’on peut y faire tant sur le plan paysager que patrimonial. Vous trouverez aussi tous les conseils, contacts utiles et informations pratiques pour réaliser votre randonnée dans les meilleures conditions. Je n’ai donc rien d’autre à rajouter si ce n’est que le circuit en question nécessite l’équipement du parfait randonneur et il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une belle et bonne randonnée sur le plateau de Siou-Blanc. Je vous communique pour cela le lien qui vous permettra d’accéder au topo-guide où se trouvent les 9 randonnées :

    http://www.var.fr/c/document_library/get_file?uuid=267df77f-19b2-4e37-899a-61736f0462a4&groupId=35004

    Carte IGN 3544 OT Rocher de Roquebrune Top 25.


    3 commentaires
  •  
    LE ROCHER DE ROQUEBRUNE SUR ARGENS par jullie68

    Au mois d’avril, j’ai mis à profit quelques jours de vacances dans le Var pour effectuer deux jolies randonnées pédestres : le Rocher de Roquebrune sur Argens et le circuit de l’Entour de Siou-Blanc. Sans trop savoir pourquoi, la première, en l’occurrence le Rocher de Roquebrune sur Argens, qui est l’objet de cet article, me tenait vraiment à cœur. Certaines lectures entre légendes et réalités m’avaient laissé imaginer que derrière cet étonnant rocher de 4km de long pour 2 de large, complètement isolé dans la plaine de l’Argens, se cachaient d’insolites et extraordinaires découvertes. Chaque fois que je me rendais à Fréjus pour aller voir mon fils, j’avais, depuis l’autoroute, une vision différente du rocher selon la lumière et l’heure du jour et cette métamorphose de couleurs  m’incitait davantage à aller voir tout ça de beaucoup plus près. Trait d’union entre le Massif des Maures et celui de l’Estérel, ses falaises étaient parfois capables de se parer d’une couleur pourpre foncé ou bien d’une ocre presque jaune en passant par un rouge orangé selon la météo, la position du soleil et son rayonnement. Il y avait donc beaucoup de curiosités dans mon désir d’aller gravir ce rocher culminant à la modeste altitude de 373 mètres. Le 15 avril, tout le monde étant disponible, mon fils Jérôme organisa cette sortie. Le jour J, quand nous prîmes la route de Roquebrune sur Argens, j’étais très heureux car j’allais enfin marcher avec ma fille Carole et mon fils, chose que je n’avais plus faite depuis très longtemps. Bien sûr, en décembre 2012, il y avait eu quelques petites sorties au Mont Vinaigre ou aux Etangs de Villepey avec en plus la joie d’avoir mes petits-enfants avec moi lors de ces balades mais la dernière véritable randonnée commune avec mes deux enfants devait dater de leur adolescence c'est-à-dire il y avait sans doute plus d’une vingtaine d’années. Depuis Fréjus, nous sommes arrivés à Roquebrune sur Argens par la D.7. Nous avons traversé la cité et après la chapelle Saint-Roch, nous avons continué la petite route qui est parallèle d’abord à l’Argens puis à l’autoroute A8. Là, nous avons stoppé la voiture à hauteur d’un parking où une pancarte indiquait les « Hautes Roques ». Agrémenté de la reproduction de la carte IGN, un grand panneau indiquait la randonnée que nous allions accomplir. Ayant un peu étudié le Rocher de Roquebrune sur la carte et sur le Net, quelques noms m’étaient désormais familiers comme les Trois Croix, les Deux Frères (photo) ou l’habitat troglodyte. Je fus rassuré de voir que nous allions y passer et  découvrir ces sites qui étaient mentionnés comme des éléments remarquables de la balade. Tous les quatre, puisque Nathalie la copine à mon fils était également de la partie, nous nous sommes élancés en suivant un balisage jaune. Enfin, personnellement, je suivais les autres et pour une fois, je n’avais pas à me préoccuper du balisage. Comme à mon habitude et dans un groupe dont je n’étais pas l’accompagnateur, j’avais choisi de fermer la marche à la fois parce que c’était bien plus pratique pour prendre des photos sans retarder les autres mais aussi à cause de l’âge, de la vitesse moins soutenue à laquelle je marchais et du dénivelé qui avait démarré presque immédiatement. D’abord dans une garrigue typiquement méditerranéenne puis sur de grandes dalles rocheuses, la pente s’accentua progressivement. En montant, nous avons commencé par rencontrer quelques gros rochers ronds qui avaient clairement déboulés de la montagne. Plus nous avancions et plus les blocs semblaient volumineux et nous sommes même passés à droite de l’un d’entre eux qui était haut de plusieurs dizaines de mètres, simplement pour le contourner. Finalement, nous sommes arrivés devant une colossale masse rocheuse oblongue qui elle aussi semblait naturellement posée sur une dalle tout aussi gigantesque. En tous cas, dans sa partie inférieure, elle était très clairement fracturée et disjointe de l’énorme plate-forme qui la supportait. Nous l’avons longé pour nous retrouver dans un sous-bois sur un sentier très rocailleux. Quand nous sommes sortis de ce sous-bois, les premiers beaux panoramas se sont entrouverts derrière nous sur le Massif des Maures et la vaste plaine de l’Argens où la rivière bleue très paisible ressemblait à un petit lac. En réalité, j’ai fini par comprendre que si la rivière était si paisible, c’est parce qu’elle était également constituée d’un lac du nom de « l’Aréna ». Après quelques zigzags au milieu d’un décor minéral et végétal,  les trois croix apparurent devant nous au sommet d’un dôme déchiqueté. Les croix semblaient toutes proches et l’on voyait même un couple de randonneurs au pied de la plus haute d’entre elle. Pourtant, il nous a fallu encore marcher une bonne demi-heure pour les atteindre. Il faut dire que cette partie-là de la balade a été la plus ardue car sur certaines portions, nous devions autant nous aider de nos mains que de nos pieds. L’arrivée sous la première croix se transforma même en une petite escalade du style « via ferrata » car la partie la plus périlleuse avait été par bonheur aménagée d’un câble de sécurité.  Après les traditionnelles photos souvenirs, nous avons poursuivi l’itinéraire de croix en croix toujours à l’aide de passages protégés par un câble. Ces arrêts sous chacune des croix furent l’occasion de me remémorer ce que j’avais lu à leur sujet : Initialement le Rocher de Roquebrune s’était appelé le « Rocher des Trois Croix » car selon la légende quand Jésus fut crucifié au Mont Golgotha, colline de Jérusalem, trois croix avaient été érigées sur le Calvaire. Une pour Jésus de Nazareth et les deux autres pour des brigands. En souvenir de cette triple crucifixion, les habitants du secteur avaient voulu faire de même en dressant leurs propres trois croix sur ce sommet. Ainsi, depuis le Moyen âge, le rocher avait acquis peu à peu une importance religieuse capitale et au fil du temps, les gens avaient pris l’habitude d’y monter en procession pour des pélerinages. Les trois croix originelles sans doute médiévales ne résistèrent pas à l’usure du temps et dans le début des années 90, les pouvoirs publics chargèrent le sculpteur Bernar Venet d’en dresser trois nouvelles de 5 mètres de haut et d’une tonne chacune en lieu et place de celles disparues. Les trois croix étaient différentes et juste retour des choses, elles rendaient hommage à Giotto, Grünewald et El Greco, trois grands artistes qui s’étaient attachés à peindre remarquablement la « Crucifixion ». Si pour en profiter pleinement, il est préférable de connaître l’Histoire et les légendes qui courent autour de ces trois croix, à leurs pieds respectifs, on n’aura de cesse de contempler l’incroyable spectacle à 360° qui s’offre aux regards. Du sommet, on a d’abord une vision tout autre sur le Rocher lui-même et notamment sur sa géologie très chaotique et plutôt variée qu’on appelle l’arkose car il s’agit d’un conglomérat composé de granit, de gneiss et de galets de rhyolite, roche issue d’une lave volcanique solidifiée. Dès que l’on commence à grimper, les roches très riches en oxyde de fer ont toutes une évidente couleur rougeâtre. Quant aux panoramas, ils sont tout simplement grandioses sur une immense partie du Var mais par temps très clair, la vision déborde largement sur les autres départements limitrophes  En descendant dans une brèche abrupte et extrêmement caillouteuse, on quitte ces étonnants pinacles et leurs croix  par une sente rocheuse presque aussi difficile que celle qui nous y a menée. Heureusement au fil de la descente, la qualité du terrain s’améliore jusqu’à atteindre un bon sentier qui se faufile dans une forêt de grands pins et de chênes sans doute séculaires. Au lieu-dit « Haute Rouquaire », le petit P.R balisé en jaune vient couper le G.R.51. Par la droite et en suivant la direction de la « Draille du Facteur », on emprunte ce sentier balisé comme il se doit de marques de peinture blanches et rouges. Plutôt rectiligne et plat, le G.R nous entraîne jusqu’aux remarquables cheminées de fées qu’on appelle les « Deux Frères ». Ces structures minérales naturellement sculptées par l’érosion paraissent fragiles et contrastent avec la dureté des roches qui les entourent.  Là, après cette nouvelle et remarquable découverte, il faut rebrousser chemin et reprendre le balisage jaune se dirigeant vers l’habitat troglodyte. Si je dis habitat, c’est parce que le frère Antoine, un ermite désormais célèbre vit depuis de longues années dans une de ses grottes aménagées. Tout habillé de blanc, nous l’avons vu mais malheureusement pas réellement rencontré car il était déjà copieusement occupé à discuter avec d’autres visiteurs. Après une courte visite des lieux, nous avons poursuivi le parcours, non sans difficulté car nous avons quelque peu perdu le balisage. Nous avons donc fait confiance à Jérôme qui finalement a ramené tout ce petit monde à bon port. D’abord par quelques dalles rocheuses dominant la plaine de l’Argens puis par la petite route vicinale qui par la droite nous a ramené jusqu’au parking des « Hautes Roques ». Arrêts inclus, nous avons mis exactement 3 heures pour accomplir ce petit circuit de 4 km environ qui nécessite une certaine agilité et beaucoup d’attention. Bien que je me sois vraiment régalé à accomplir cette petite balade, je retournerais sans doute au Rocher de Roquebrune, d’abord parce que les circuits de randonnées traversant le massif y sont plutôt nombreux et ensuite parce que je n’ai pas tout vu et notamment le fameux et légendaire « Saint Trou » et la chapelle Notre Dame de la Roquette. Je vous l’ai dit en préambule de cet article : « il y a tant de choses à découvrir au Rocher de Roquebrune ! » et pour preuve, je vous communique l’adresse Internet d’un petit carnet très instructif édité par le Conseil Général du Var :  

    http://www.var.fr/c/document_library/get_file?uuid=432f6828-eca4-40e4-897c-b04eafb596ce&groupId=35004 

    Carte IGN 3544 OT Rocher de Roquebrune Top 25.


    votre commentaire

  • Comme déjà indiqué, nous étions dans la Var en cette fin du mois d’octobre. Une fin octobre et un Var marqués par une météo incertaine, capricieuse voire féroce dans certains recoins du département (voir mon journal mensuel de novembre en hommage à Pierre  Lambert et aux étudiants de l’Université de Toulon-Sud). Malgré ce temps très mitigé, nous avons profité de la moindre éclaircie ou accalmie pour partir en balade. Après les Etangs de Villepey le 30 octobre, nous étions deux jours plus tard entrain de gravir les pentes du Mont Vinaigre, point culminant du massif du Massif de l’Esterel avec ses 618 mètres. Un Mont Vinaigre que j’ai gravi avec dans la tête l’envie de savoir pourquoi on l’avait appelé ainsi. Autant l’avouer, je n’étais pas le seul à me poser cette question et je constate, notamment sur Internet, que nombreux sont ceux qui s’y sont essayés. D’ailleurs, alors que nous roulions en direction de Malpey, point de départ de notre balade je me souviens très bien avoir entendu quelqu’un poser la question alors même que j’étais entrain de m’imaginer quelle pouvait être l’étymologie de mot « vinaigre »  Chacun y allait de sa propre idée : ma fille supposait que c’était à cause de la couleur rouge des roches (pas vraiment couleur vinaigre il faut bien le reconnaître) , ma femme pensait qu’on devait y avoir cultivé des vignes uniquement pour faire du vinaigre, et ma petite-fille en regardant la tour juchée sur son sommet m’a dit : « la tour, ce ne serait pas une fabrique de vinaigre ? » Ne connaissant pas la réponse, je me suis bien gardé de donner mon avis mais je me promettais de chercher car j’avais dans l’idée que la solution ne serait pas aussi simpliste que celles-ci. En effet, je sais par expérience que l’étymologie du nom d’un lieu est bien plus complexe car elle est très souvent liée à des langues ou dialectes qui ont eu cours dans une région donnée et qu’ainsi elle peut parfaitement remonter à la nuit des temps et varier en fonction de différences d’intonation, selon les accents de tel ou tel terroir et elle peut avoir de ce fait une relation très étroite avec une phonétique historique. Je me souviens avoir lu cela alors que je cherchais l’étymologie de mot « Naout » après notre balade au Sarrat Naout, point culminant du pays Fenouillèdes. A mon retour du Mont Vinaigre, je me suis donc attelé à cette recherche et en plus des supputations déjà avancées par mes proches, j’en ai trouvé une ou deux autres comme par exemple la récolte supposée d’une plante dont les fruits très aigres servent d’épices qu’on appelle le Sumac des Corroyeurs (Rhus Coriaria) mais parfois appelé par erreur « Vinaigrier », nom que l’on donne à un autre Sumac celui de Virginie (Rhus Typhyna). En tous cas, je ne sais pas si ces deux sumacs sont présents sur les pentes du Mont Vinaigre mais je sais avec certitude pour l'avoir photographié qu'il y en a un troisième du nom de Sumac Fustet (Rhus Cotinus ou Cotinus Coggygria) que l'on appelle plus communément l'Arbre à perruques. Non franchement, je ne pense pas que la justesse étymologique est un rapport avec la culture ancienne de ces plantes utilisées dans le tannage du cuir. Enfin certaines personnes rapprochent le Mont Vinaigre du Mont Aigre (450 m), sommet se trouvant également dans l’Esterel sur la même ligne de crêtes mais simplement séparé par la petite dépression de Malpey et pense qu’il y aurait eu peut être des vignes et donc du vin sur l’un et pas sur l’autre. C’est sans doute la réponse la moins idiote et en tous cas la plus proche de la vérité à un détail près non négligeable c’est que le vin n’y serait absolument pour rien. En effet, mes recherches me laissent à penser que dans la vrai toponymie du Mont Vinaigre, il faut d’abord séparer le mot « vinaigre » en deux « vin et aigre » puis éliminer le mot « mont » qui ne sert à rien sinon à créer un pléonasme. En effet, dès lors que l’on sait que le préfixe « vin » ou « bin » est une racine pré-indo-européenne signifiant « hauteur, mont, montagne ou sommet » comme on peut la trouver dans d’autres lieux tels le Vignemale anciennement Vinhamala, massif pyrénéen bien connu signifiant au sens le plus large « mauvaise hauteur », le mot « Mont » ne sert plus à rien. Quand au suffixe « aigre », il a pour origine le mot latin « acer » également d’origine indo-européenne signifiant pointu, tranchant, acéré, âcre, dur, etc….On peut à partir de là traduire très facilement le mot  « vin-aigre » en « mont acéré » ou «  mont difficile ».  Difficile à quoi ? A gravir bien sur car nos Anciens ne disposaient ni de pistes forestières carrossables et encore moins de routes bitumées. Voilà le Mont Vinaigre était dans des temps plus anciens, un montagne difficile à vaincre ce qui n’est plus la cas de nos jours car télécommunications oblige, une route asphaltée monte désormais jusqu’à son sommet. D’ailleurs, selon l’Histoire, rien n’a jamais été très facile dans ce coin-là, ces montagnes de l’Esterel ont été très souvent le repaire de brigands dont le plus célèbre d’entre-eux fut Gaspard de Besse dont on dit qu’une des grottes du Mont Vinaigre lui aurait servi de repaire pendant quelques temps alors qu’il était particulièrement recherché par la maréchaussée. Bien que la tradition populaire prétend qu’il n’aurait jamais blessé ni tué personne, en septembre 1780, il est arrêté, enfermé dans un cachot avec certains de ses compères, bénéficie d’un long procès mais il est malgré tout condamné et supplicié sur la roue à Aix-en-Provence en octobre 1781, châtiment ô combien barbare mais relativement coutumier pour l’époque. Mais sa pénitence ne s’arrête pas là, car après sa mort, on lui tranche encore la tête qu’on cloue sur un arbre, dans le théâtre même de ses exploits, au Bois des Taillades près de Lambesc. Il avait 24 ans. Pas étonnant que des noms de lieux gardent le souvenir de ce pénible passé et c’est le cas de notre point de départ, c'est-à-dire Malpey, là même où près de la Maison forestière, Gaspard de Besse et ses acolytes avaient détroussé les voyageurs d’une diligence. On dit que Malpey serait un « mauvais pic » ou plus simplement une « mauvaise montagne » à cause de l’insécurité qui régnait dans ce lieu. En effet, dans Malpey on retrouve « mal »  signifiant mauvais et « pey » signifiant pic dans la même lignée que les « puy » « puig » ou « pech » ou autre « pueyo ». Décidemment, on n’en sort pas de ces « détestables montagnes » varoises et comme disait Petit Gibus dans la Guerre des Boutons, « si j’avais su, j’aurais pas venu ! ».  Bien sûr, pour notre balade familiale, nous avons laissé les voitures dans la nature peu après la Maison forestière de Malpey vérifiant quand même à deux fois si les portières étaient bien fermées avant de nous en éloigner. Nous sommes montés à pied en grande partie par la route asphaltée mais également en empruntant une partie du G.R.51. A vrai dire, poussette et petite fille nous ont contraints à nous séparer en deux groupes. Certains ont préféré le 51, le G.R j’entends et d’autres, comme moi, la route forestière qui monte directement au sommet. Là, ceux qui avaient pris le G.R.51 à l’aller ont repris la route et moi, j’ai emprunté le G.R. Comme tous les G.R, ce dernier est balisé en rouge et blanc et il faut simplement prêté attention aux bifurcations. En réalité, sur le tronçon que nous avons accompli, il y en a deux seulement. La première traverse la route et est bien plus visible que la seconde. De toute manière, quelque soit l’itinéraire emprunté, il faut bien reconnaître que les panoramas que l’on embrasse tout en montant puis au sommet sont tout simplement époustouflants. De la Méditerranée toute proche jusqu’aux sommets alpins enneigés en passant par le Massif des Maures et le colossal Rocher de Roquebrune-sur-Argens, c’est une constellation incroyable de panoramas qui défile à 360°. Par temps très clair, la vue porte très loin jusqu’au Mont Faron, au Massif de la Sainte-Baume et même jusqu’à celui de la Sainte-Victoire. Si vous montez jusqu’au la tour de surveillance contre les incendies, chose que je n’ai pas faite par manque de temps, les vues vers l’ouest laisse entrevoir la Baie des Anges et le début de la Riviera italienne. Alors, n’hésitez plus, pour ces raisons-là et bien d’autres, le Mont Vinaigre vaut vraiment le déplacement. Vous apprécierez sans doute son aspect très déchiqueté, très escarpé et donc très sauvage, la couleur rouge de ses roches magmatiques formées de rhyolite qu’on appelle souvent à tort « porphyres rouges de l’Esterel ». Si la flore ne vous laisse pas indifférent, outre le maquis méditerranéen habituel, vous aurez l’occasion de côtoyer, aux endroits qui ont réchappés aux divers incendies, une forêt encore primitive constituée pour l’essentiel de chênes lièges, de chênes verts, de pins d’Alep, d’arbousiers, de fougères en épis mais de bien d’autres espèces dont il serait bien trop long de dresser une liste ici. Cette végétation est bien sûr très variée selon les versants et leurs ensoleillements mais vous y rencontrerez sans doute des arbres plus inhabituels comme l’eucalyptus, le cèdre, le charme, le mimosa ou les sumacs et même peut-être quelques espèces tropicales échappées de jardins comme les grévilliers ou les hakéas. Quand à la faune, je ne vais pas vous raconter d’histoires mais vous aurez peu de chance de rencontrer le cerf élaphe, le Molosse de Cestoni, la tortue d’Hermann ou encore le chat sauvage et pourtant ils sont les hôtes permanents et protégés de ces montagnes de l’Esterel.  Voilà quelques bonnes raisons d’aller y balader quelques heures, non ? Mais attention, ne vous trompez pas car il y a toujours dans le Var, un autre Mont Vinaigre mais situé sur l'île de Port-CrosCarte IGN 3544 ET Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.


    votre commentaire
  • LES-ETANGS-DE-VILLEPEY

    Voir taille réelle

    ETANGVILLEPEYIGN

    Après deux randonnées consécutives dans l’Aude, d’abord au Moulin de Ribaute puis au Château de Quéribus, nous voilà reparti sous d’autres cieux, ceux du département du Var. Bien sûr, la marche n’était pas le motif essentiel de notre déplacement là-bas mais inévitablement la météo étant parfois (mais pas toujours !) propice à d’agréables escapades, nous en avons bien profité. C’est ainsi que deux petites balades dans le Massif de l’Esterel sont venues agrémenter notre séjour. Deux belles balades, il est vrai, aux antipodes l’une de l’autre en terme de découvertes mais ô combien plaisantes car elles présentent l’avantage de pouvoir être réalisées en famille et qui plus est avec des enfants en bas âges. Pour preuve, nous y sommes allés avec tous nos petits-enfants et tout c’est formidablement passé. Cet article est donc consacré à notre première sortie aux Etangs de Villepey qui sont, avec les Salins d’Hyères, les deux seules zones humides littorales de la Côte d’Azur puis il y aura dans la foulée la deuxième sortie consacrée à l’ascension du Mont Vinaigre, point culminant de l’Esterel à 618 mètres. Situés dans le Var sur la commune de Fréjus dans le quartier de Saint-Aygulf au delta de la rivière Argens, les Etangs de Villepey constitue un espace de 260 hectares qui abritent une flore et une faune véritablement remarquable. Le site appartient au Conservatoire du Littoral qui en a fait l’acquisition entre 1982 et 1997 mais c’est la commune de Fréjus qui en assure la gestion. Le départ de notre balade s’effectue depuis le parking de Saint-Aygulf qui, par rapport à la plage de la Galiote, se trouve de l’autre côté de la Nationale 98. On enjambe l’embouchure de l’Argens par le pont et là, deux solutions sont possibles : soit on traverse la N.98, on descend vers la plage de la Galiote puis on repasse sous le pont de la N.98 soit on prend à droite en direction du grand hôtel de Saint-Aygulf, on longe les installations et on parvient au même endroit c'est-à-dire sur une allée bétonnée bordée d’immenses palmiers. On poursuit cette allée et inévitablement, on rencontre un grand panneau indiquant le site naturel protégé des Etangs de Villepey. A partir de là, on entre dans un autre monde essentiellement dominé par l’eau, la végétation et les oiseaux. Les étangs et leurs lisières ont bien sûr de nombres autres locataires (mammifères, poissons, reptiles, batraciens et insectes notamment) mais tellement discrets que vous aurez peu de chance de les apercevoir ou d’y prêter attention dans cette dense et extraordinaire végétation. Oui, ce site est exceptionnel car grâce aux échanges continuels de l’eau douce de l’Argens avec les eaux salées de la Méditerranée, la nature a su créer au fil du temps un véritable mosaïque de milieux bien différents mais complémentaires : étangs, lagunes, vasières, dunes, sansouires, prairies humides et sèches, ripisylve, pinèdes, etc…Tous ces biotopes variés étant bien sûr très favorables à l’installation définitive ou temporaire de nombreuses espèces. On y a recensé plus de 240 espèces d’oiseaux et on y trouve des animaux plutôt rares comme la Tortue cistude ou bien encore le Pachyure étrusque, petite musaraigne ne pesant que deux grammes. Au niveau rareté, la flore n’est pas en reste et certaines plantes y sont désormais presque quasiment endémiques comme la Canne de Pline (Arundo plinii) ou la rarissime Asperge maritime (Asparagus maritimus). Le parcours étant balisé en jaune, je ne vais pas ici vous le décrire dans le détail d’autant que nous ne l’avons pas accompli dans sa totalité et qu’il existe, en outre, une grande boucle qui fait le tour des Etangs de Villepey dans leur intégralité. Sachez que le parcours est ponctué d’un observatoire où vous aurez tout loisir de contempler ou photographier les oiseaux en toute tranquillité et que vous aurez à emprunter des pontons de platelages, des passerelles et des petits sentiers parfois boueux voir mouillés par temps de pluie. Sachez aussi qu’il existe une réglementation très stricte et qu’à certaines périodes de l’année quelques sentiers sont fermés. Renseignez-vous donc auprès de la Mairie ou de l’Office de Tourisme de Fréjus et n’hésitez pas à compulser les quelques sites Internet qui ont été mis en ligne par le Conservatoire du Littoral ou la commune. Il existe aussi un petit dépliant d’information visible sur Internet en cliquant ici - Carte IGN 3544 ET Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.


    votre commentaire

  • le-site-de-malpasset


    Avec le site du barrage de Malpasset, comme le chante Charles Aznavour, je vais vous parler d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. En 1959, quand cette tragédie est survenue, j’avais tout juste 10 ans. Ma mère, je me souviens très bien, après avoir entendue l’information dans le poste de radio était horrifiée de l’ampleur du désastre et s’inquiétait aussi de certains membres de sa famille qui habitaient Fréjus. A l’époque, pour se tenir informés, mes parents n’avaient que « la Marseillaise », c'est-à-dire le quotidien régional et le poste de radio car nous n’avions ni téléphone, ni télévision et cette anxiété avait duré des jours et des jours. Puis, mes parents avaient été rassurés par une tante mais ils en parlèrent encore pendant très longtemps et même si c’est vrai qu’à cet âge-là, avec l’insouciance qui me caractérisait, j’avais d’autres pôles d’intérêts que de me morfondre sur l’actualité aussi sombre fusse-t-elle, j’ai toujours entendu mes parents évoquer la catastrophe de Malpasset comme la pire jamais survenue. Bien sûr, une fois adulte, j’ai fini par assimiler qu’un barrage c’était rompu à Fréjus faisant de nombreuses victimes mais quand le 1er janvier dernier, je suis allé visiter le site pour la première fois, je n’en savais guère plus, alors j’ai tenté de me remémorer ce que j’avais retenu de mes 10 ans. A vrai dire pas grand-chose or mis le fait que quelque chose s’était « mal passé » et pourtant un souvenir très vivace semblait gravé dans ma mémoire. Alors, je suppose que mes parents parlèrent si souvent de Malpasset quand j’ai été plus « grandet »  que  j’ai fini par en savoir presque autant que si j’avais lu de nombreux articles ou vu plusieurs reportages à la télé.  C’est en tous cas avec ces quelques souvenirs d’enfance et de jeunesse que j’ai effectué cette courte balade qui, il faut l’avouer, c’est peu à peu transformé en un espèce de pèlerinage tant les vestiges de cette catastrophe demeurent impressionnants tout au long du parcours. Quand on voit ces blocs de plusieurs milliers de tonnes qui ont été roulés sur plus d’un kilomètre de distance comme de simples fétus de paille, comment ne penser à ces 423 victimes qui ont du croire que la fin du monde était arrivée. Sans doute, ont-ils pensé que le ciel leur tombait sur la tête car les 50 millions de mètres cube d’eau ont crée une vague de 40 mètres de hauteur qui a plus de 70 km/h a déferlé dans le vallon du Reyran, ravageant tout sur son passage et mettant seulement 20mn pour atteindre Fréjus et la mer. Pour se rendre au site de Malpasset depuis Fréjus, il faut emprunter la D.37 jusqu’à son terme. De toute manière, vous n’irez pas plus loin, la route D.37 ayant été emportée par le Reyran, cette rivière ou plutôt ce torrent qui ne coule qu’en hiver et encore de manière capricieuse mais parfois excessivement violente. Ce torrent est bien sûr à l’origine de cette abominable catastrophe même s’il n’en est pas la cause directe puisque selon les spécialistes, c’est la roche bien trop friable sur laquelle reposait le barrage qui serait la seule coupable. On laisse la voiture sur un parking, on longe le Reyran sur sa droite, on le traverse par un gué improvisé car certains passages à gué en béton ont été emportés eux aussi, puis on passe sous le pont de l’autoroute. La suite est d’une simplicité absolue car il suffit de suivre d’abord les pancartes indicatives puis les marques jaunes du balisage qui mènent au barrage anéanti. Bon, autant le dire, ce n’est pas et de très loin, la plus belle des balades car ce lit du ruisseau, le plus souvent très à sec, dans lequel on déambule garde les traces inaltérables de  la tragédie. Magmas de blocs de béton et de roches, ferrailles tordues, petites mares d’eau inertes et grèves de caillasses ponctuent l’itinéraire. Ici, seuls les proches alentours forestiers et quelques arbres qui ont réussi à repousser dans le lit et quelques berges sableuses laissent à penser qu’il y avait jadis un vallon plutôt fertile. Il faut un peu moins de trois quarts d’heures pour atteindre le barrage tristement célèbre. Il faut bien sûr, un peu plus du double pour un aller-retour car bien évidemment, on est tellement subjugué par cet immense édifice de béton ruinée qu’on y passe un peu de temps car on a envie de le découvrir sous tous ses aspects pour tenter de mieux comprendre ce qui s’est passé. Mais bon, or mis de très succincts panneaux explicatifs, ce n’est pas sur le terrain que vous en apprendrez beaucoup plus et le mieux, c’est de faire comme moi et d’aller visiter certains sites sur Internet. Il y en a pour tous les goûts, du très technique jusqu’au plus simple pédagogiquement parlant. Je vous conseille par exemple le site Wikipédia qui lui est consacré et qui est vraiment pas mal mais il y en bien d’autres. Au fait, en compulsant certains sites, j’ai appris que le nom de Malpasset venait bien de ce lieu « mal placé » où tout se « passait mal » car le légendaire brigand Gaspard de Besse, espèce de Robin des Bois provençal y détroussait les diligences.  Alors, faut-il pour autant voir dans ce nom de Malpasset, le signe d’un mauvais présage : un barrage « mal placé » où tout s’est  « mal passé » ? Carte IGN 3544ET Fréjus-St-Raphael Top 25.


    votre commentaire

  • le-sentier-de-boulouris

    Voir taille réelle
    le-sentier-littoral-boulour

    Ce petit sentier du littoral balisé en jaune démarre du Port de Santa Lucia à Saint-Raphaël, longe la station balnéaire de Boulouris et se termine à la plage de Dramont. Cette plage est devenue célèbre le 15 août 1944 quand les forces alliées y débarquèrent pour libérer de nombreuses villes du Midi de la France, pour ensuite rejoindre les forces du débarquement de Normandie et finalement bouter les Allemands hors de France.  C’est sur cette plage et quelques autres que commença cette opération que l’on a l’habitude d’appeler communément le Débarquement de Provence mais dont le nom de code fut Anvil Dragoon. Bien que mon article n’ait pas pour objectif de vous raconter l’Histoire de France, cette plage est un lieu qui se visite et qui bien évidemment peut représenter un épilogue intéressant à cette petite excursion. D’ailleurs, ce parcours n’est pas à proprement parlé une vraie randonnée mais plutôt une balade qui peut être raccourcie au gré des désirs de chacun et se transformer même en une simple promenade dominicale praticable en toutes saisons. Bien sûr, il ne me paraît pas inutile de rappeler que "praticable en toutes saisons" ne veut pas dire imprudences et que ce sentier du littoral comme tous les autres sentiers en façades maritimes nécessitent que l’on prenne garde aux violents coups de mer qui malheureusement font, chaque année, quelques victimes sur notre superbe littoral français. Personnellement, j’ai parcouru ce sentier deux fois et deux fois incomplètement. Une première fois en mai 2009, en solitaire et aux prémices d’une magnifique journée de printemps puis en famille lors d’un week-end de fin décembre 2011.  Alors autant dire que si le sentier que j’ai emprunté était le même, les décors, eux, avaient complètement changé entre ces deux sorties très espacées dans le temps et les saisons. Car ici, les paysages se métamorphosent souvent mais en raison de la puissance des couleurs, comment pourrait-il en être autrement ? Sur ce sentier du littoral, plutôt escarpé par endroits, où rochers, baies, petites calanques, plages de sables fins, villas et belles demeures aux splendides jardins, grèves de galets dorés, criques déchiquetées et anses aux eaux limpides  ne cessent de se relayer, tous ces coloris se côtoient et se mélangent pour créer des tableaux incroyablement beaux et changeants. Ici le Massif de l’Esterel plonge dans la mer et laisse affleurer ses dernières roches rouges de porphyres, ici se succèdent les bleus, les gris et les blancs du ciel et de la mer,  ici s’entremêlent les différents verts d’une foisonnante végétation, ici, selon l’heure du jour, le temps ou la saison, les panoramas se parent de fabuleuses teintes aux nuances insoupçonnables, ici les couchers de soleil incendient les horizons avec des rouges et des oranges incandescents, enfin et comme le disait si justement Charles Trenet, ici on y vient surtout pour voir danser la mer avec ses reflets changeants, le long de golfes clairs. Vous ne pourrez pas louper non plus, le superbe Temple de l’Amour (voir photo) construit au 18eme siècle et qui est ce qu’on appelle une « fabrique de jardin », construction dont la vocation est d’orné un jardin paysager. En 1944, les soldats qui sont venus nous libérer du joug nazi n’ont sans doute pas eu le temps d’observer toutes ces beautés alors pensons à eux car nombreux y ont laissé la vie pour que nous vivions en paix aujourd’hui. Grâce à eux, nous avons cette chance de pouvoir venir sur ce littoral uniquement pour notre bon plaisir alors peut être qu’en pensant à cela, vous serez plus enclin à terminer cette courte balade par une visite de la plage où le débarquement a eu lieu. Pour cela, après la terminaison du sentier, il vous suffira d’emprunter la Nationale 98 sur quelques centaines de mètres. Pour le reste, je ne vais pas vous faire l’affront de vous décrire cette balade qui est d’une grande simplicité car il suffit de longer le bord de mer en suivant le balisage jaune très présent et de revenir soit par un élémentaire aller-retour soit par la Nationale 98 si vous n’avez pas prévu de laisser un véhicule à chacune des extrémités.  Autres solutions, prendre le bus voire le train pour revenir au point de départ. Il y en a régulièrement. La distance à parcourir est inférieure à 10 km, le double bien évidemment pour un aller-retour ou pour un retour par la Nationale. Au plus chaud des saisons, pensez à prendre de l’eau en quantité suffisante. Carte IGN 3544ET Fréjus-St-Raphael Top 25.


    votre commentaire

  • La Mole, le 24 juin 2010. Voilà maintenant 8 jours exactement que des pluies diluviennes se sont abattues sur le département du Var entraînant de catastrophiques inondations et des crues meurtrières faisant plus de 50 morts. Au moment de démarrer cette longue randonnée vers la Chartreuse de la Verne,  sous un ciel bleu exceptionnellement cristallin, ici, en longeant la rivière La Verne, exceptée une eau légèrement boueuse et un énorme crapaud qui traverse le chemin devant moi ; sans doute dérangé de son habitat par la récente montée des eaux ; rien ne peut laisser présager les exceptionnelles précipitations qu’il y a eu et tous les drames qu’elles ont engendrées à quelques kilomètres de là. Même le débit de La Verne me semble plutôt modeste mais il est vrai qu’il est régulé par le barrage éponyme vers lequel je me dirige. Je viens de démarrer de l’église de La Mole, commune d’enfance de Saint-Exupéry,  j’ai longé sur ma gauche l’aire de jeux et de pique-nique puis le cimetière sur la droite. Au milieu des vignes, j’ai poursuivi la route goudronnée sur un peu plus de 2 kilomètres et à un ample virage, juste après le lieu-dit Les Cabris, j’ai coupé à gauche à travers champs en suivant un panonceau sur lequel est dessinée une église stylisée. Ce balisage, on va le retrouver tout au long du parcours car il s’agit en réalité de la représentation symbolique de notre objectif : la Chartreuse de la Verne. Cet itinéraire m’a rapproché une nouvelle fois des bords de La Verne. J’ai continué tout droit sa rive gauche par un large chemin qui traverse d’abord quelques vignes et des jardins potagers puis entre dans une pinède pour aboutir dans un sous-bois composé notamment de quelques aulnes glutineux qu’ici en Provence on appelle « vernes » et qui ont donné le nom à la rivière. Juste après une deuxième borne à incendie, le chemin se termine par un passage à gué qu’il faut enjamber pour rejoindre l’autre rive. On s’éloigne de la rivière par une étroite sente, raide et très ravinée, qui finit par rejoindre une route goudronnée que l’on emprunte vers la droite pour atteindre le barrage. Ici, on profite d’un panorama de toute beauté sur l’azurée et paisible retenue artificielle de ce barrage qui a été mis en service en 1991 pour alimenter en eau potable une grande partie des communes du Pays des Maures et du golfe de Saint-Tropez. Au barrage, j’ai pris la piste en terre la plus à gauche. Avec des vues plus belles les unes que les autres sur le miroir bleuté, cette piste forestière longe simplement le plan d’eau sur environ 4 kilomètres jusqu’au bout de la vallée. Après un portail métallique, on ignore la piste qui monte à gauche même si celle-ci nous indique clairement la Chartreuse à 4,8 kilomètres. Quelques mètres plus loin, toujours à gauche, je lui ai préféré un ancestral petit sentier ombragé aménagé par les moines aux siècles précédents. Pour indication, et si vous avez excessivement chaud comme j’ai eu ce jour-là, sachez qu’avant d’emprunter le sentier j’ai continué sur une centaine de mètres le balisage blanc et vert pour arrivé à La Verne où j’ai pu me rafraîchir très facilement grâce au gué qui coupe la rivière. Ce n’est qu’une fois revigoré, que j’ai escaladé le sentier des moines. Il grimpe hardiment sur un sol souvent rocailleux mais permet de très belles vues sur le vallon et tous les environs et fait gagner, par rapport à la piste, plus de 2 kilomètres. Il finit sur une large piste sableuse qui par la droite et sous des châtaigniers séculaires vous emmène sans difficulté au splendide monastère que l’on aperçoit à quelques foulées sur son éperon rocheux et dans son écrin de verdure. Devant l’immense monument, on est immédiat surpris par la hauteur des murs d’enceinte et on a qu’une envie : découvrir l’intérieur. Ne serait-ce que pour aider à sa rénovation, je vous en conseille la visite au prix de quelques euros. En effet, même si cette visite ne permet pas une vue de l’ensemble sans doute à cause des travaux de restauration commencés en 1968 mais non encore terminés à ce jour et de l’occupation d’une partie des bâtiments par les familles monastiques de la communauté de Bethléem, de l’Assomption de la Vierge et de saint Bruno, Notre Dame de Clémence de la Verne mérite bien qu’on s’y attarde. Outre la boutique où vous attendent les objets fabriqués par la communauté, vous aurez un bel aperçu du petit et grand cloître, de l’église, de l’huilerie et de quelques autres pièces ou salles essentielles à la vie monacale. Grâce à quelques photos et à 2 films très intéressants présentés en boucle, vous serez informés sur l’histoire de La Chartreuse et de la vie monastique en général.  Le retour vers la Mole s’effectue par le même chemin à la différence près que cette fois, on poursuit la piste dite « de Capelude » balisée blanc et vert sur 2500 mètres environ jusqu’à une intersection avec le chemin de Pertuade, petit sentier qui file à droite puis descend parallèle au Vallon de l’Argentière jusqu’au plan d’eau. Il faut savoir que ce chemin de Pertuade coupait le vallon avant la construction du barrage. En prenant à droite, on repart vers le barrage et après celui-ci, indifféremment, on rejoint La Mole soit par le sentier pris à l’aller soit par la piste dite de « Saint-Julien ». Il faut consacrer une journée entière à cette superbe randonnée d’environ 18 kilomètres où les découvertes au milieu d’une flore et d’une faune exceptionnelles sont abondantes et variées. Pour en apprendre un peu plus sur la Chartreuse de la Verne, je vous conseille le site Internet : http://diocese-frejus-toulon.com/Monastere-Notre-Dame-de-Clemence.html IGN 3445 OT Cuers-Collobrières-Massif des Maures et 3545 OT Saint-Tropez-Sainte-Maxime-Massif des Maures Top 25.


    1 commentaire

  • Cette randonnée du Pont des Fées est un sentier d’interprétation qui a été créé par la commune varoise de Grimaud. Sauf à vouloir vous baigner, ce qui est possible, dans la limpide rivière de La Garde, que longe cette agréable sente, parcourir ce sentier de découverte ne vous prendra guère plus d’une heure. Aussi, si vous ne connaissez pas Grimaud, je vous suggère de découvrir le splendide village avant ou après cette courte randonnée car ainsi vous passerez quelques heures à arpenter et à visiter la mémorable commune et ses alentours qui méritent vraiment que l’on s’y attarde. Il y a tellement de choses à voir à Grimaud que vouloir en faire un inventaire est une véritable gageure. Pour faire bref, il y a bien sûr le château médiéval du XIeme siècle qui domine la cité du haut de son promontoire escarpé. Il mérite une ample visite et permet de suivre un circuit historique assez bien balisé : http://www.grimaud-provence.com/grimaud/fiches-patrimoines/circuit.pdf .Il y a aussi toutes ces jolies ruelles avec de magnifiques demeures aux balcons fleuris et aux belles façades où croulent les mauves bougainvilliers et les rouges pélargoniums. Il faut voir également les placettes ombragées où chantent de rafraîchissantes fontaines, les sombres arcades de la rue des Templiers et la pittoresque rue Rompecul dont il n’est pas utile d’expliquer le patronyme.  Il y a aussi à découvrir le musée des Arts et Traditions Populaires et l’église Saint-Michel, de style roman mais aussi trois autres chapelles construites à des périodes différentes qui témoignent de l’intérêt qu’ont toujours porté les Grimaudois pour la religion    : Notre-Dame de la Queste, la chapelle des Pénitents et la chapelle Saint-Roch.  Il y a enfin à côté du cimetière de Grimaud, le moulin à vent Saint-Roch qui donna au XVIIeme siècle son autonomie alimentaire à la population du village.  C’est de ce moulin que démarre notre sentier d’interprétation ou il faut prendre à gauche un petit chemin qui jouxte le cimetière et descend dans la garrigue jusqu’à un grand panneau indiquant le sentier pédestre du Pont des Fées : http://www.grimaud-provence.com/grimaud/fiches-patrimoines/decouverte.pdf. Le sentier est jalonné de plusieurs panonceaux ludiques et très instructifs évoquant les innombrables richesses (histoire, faune, flore, géologie, métiers et traditions, etc.…) que vous êtes à même de découvrir tout au long du circuit. D’ailleurs dés le départ, un premier écriteau raconte l’histoire du château de Grimaud puis en suivant le fléchage l’on descend vers la vallon de la Garde par un large escalier fait de poutres de bois. L’escalier se transforme en chemin herbeux et l’on atteint la rivière de La Garde. En poursuivant le sentier par le bord de la rivière, l’on apprend que celle-ci servait, par un astucieux système de canal d’irrigation appelé « béal » à faire fonctionner depuis le XIIeme siècle et jusqu’au XIXeme des moulins à eaux dont l’énergie hydraulique ainsi dégagée permettait de moudre le blé. Bien qu’en partie détruit et érodé les vestiges de cet ingénieux procédé avec son béal sont encore parfaitement visible.  Plus loin, une autre pancarte donne quelques brèves explications sur ce « Pont des Fées » qui amenait, par un judicieux réseau de tuyaux et de siphons, l’eau à une fontaine du village depuis une source situé à 3 km au nord, au Mont Roux qui se trouve sur l’autre rive de La Garde. Le pont doit sans doute son nom au fait que lors de sa construction personne ne croyait au bon fonctionnement de cet aqueduc, l’histoire leur prouvant le contraire, les habitants pensèrent que des fées s’étaient chargées de résoudre les problèmes.  Si pour marcher, vous avez choisi une chaude journée de printemps ou d’été avec un ciel sans nuage d’une pureté absolue, c’est une faune virevoltante et sautante qui vous accompagne du début à la fin de cette courte boucle : lézards, papillons, sauterelles, grillons, abeilles, libellules, coccinelles et scarabées en tout genre seront de la partie quant à la flore, elle est exubérante mais changeante selon la distance qui la sépare de la Garde. A la fin de la boucle, vous retrouvez le moulin ainsi que le cimetière avec sa charmille encadrée de hauts cyprès. L’allée du Souvenir Français vous ramène sans problème vers Grimaud. Comptez trois à quatre heures arrêts inclus pour faire une ample visite du village et terminer par une studieuse exploration du Sentier d’interprétation du Pont des Fées. Carte IGN 3545 OT Saint-Tropez-Sainte-Maxime-Massif des Maures Top 25.


    votre commentaire

  • Depuis La Garde Freinet, magnifique et typique  village provençal du Massif des Maures, il  ne vous faudra qu’une paire d’heures pour atteindre la Croix des Maures puis les ruines du Fort Freinet et refermer la boucle que je vous propose. Tout ça en ayant largement le temps de flâner et d’observer tous les beaux paysages qui vous entourent. Vous pourrez bien sûr l’allonger à votre guise en empruntant par exemple le G.R.9 qui passe dans le village et file vers le col de la Court ou bien la Route des Crêtes Marc Robert. Dans ce cas, il sera utile de créer votre propre circuit et de l’accomplir GPS en mains tant les pistes et les sentiers sont nombreux dans ce superbe massif forestier ! Personnellement, j’ai démarré dès l’entrée du village quand on vient de Grimaud. On laisse la voiture au parking, on traverse la D.558 et l’on monte en face une route bitumée (rue du Débat) qui s’élève au milieu de quelques jolies villas blotties dans les pins et les mimosas du quartier Saint-Eloi. Là, dès le départ, vous remarquez sur votre gauche un panonceau qui vous précise que vous êtes sur le G.R.9 en direction de Collobrières distant de 26 kilomètres. Vous n’aurez pas bien sûr, l’obligation de poursuivre si loin car la Croix des Maures, elle, se trouve simplement en surplomb au nord-ouest de La Garde Freinet. D’ailleurs, la rue tourne rapidement à gauche et s’élève déjà au dessus du village que l’on aperçoit en contrebas. Cette route zigzague dans les pinèdes et finit par atteindre un petit collet (440 m) point de rencontre de plusieurs sentiers et chemins. La Croix des Maures que l’on aperçoit de ce col est facile à atteindre grâce à une petite sente évidente à suivre. Depuis l’immense croix dédiée au Christ, qui a été élevée par l’abbé Mathieu en 1900 puis restaurer en 1978, les vues sur le village sont déjà superbes mais pour avoir des panoramas à 360°, il est indispensable de partir vers le Fort Freinet, ancien fort sarrasin.  Le sentier devient plus chaotique mais il ne présente pas de réelles difficultés et il faut simplement redoubler de vigilance et regarder là où l’on met les pieds. C’est ici dans ce qu’il reste d’un vieux fortin que les sarrasins se sont sans doute installés les premiers au IXeme siècle puis plus tard, au Moyen Age, un hameau s’est développé autour avec quelques maisons dont il reste de nombreux vestiges, certaines habitations étant taillées à même la roche. Lieu certainement stratégique entre la vallée de l’Argens et l’accès à la mer du Golfe de Saint-Tropez, le village a conservé dans son nom le fait que ce fort « gardait » le col (de la Garde), lieu sans doute où le frêne (Freinet) était bien présent. Plus tard, les menaces se faisant moins précises et plus espacées, les habitants sont descendus pour s’installer directement sur le col où s’est développé le village d’aujourd’hui. Bien que le frêne soit présent sur le blason du village, ceux sont les chênes-lièges (industrie du bouchon), les marronniers (production de marrons) et les mûriers (vers à soie) qui ont, au 19eme siècle, apporté, la prospérité au village et à la région toute entière. Depuis le fort, les panoramas se dévoilent à 360° sur une immense partie de la Provence en général et du Massif des Maures en particulier, vers les Alpes du Sud que l’on peut apercevoir enneigées en hiver, sur le Rocher de Roquebrune-sur-Argens et même la Méditerranée par temps clair. Le retour commence par quelques marches d’escaliers moyenâgeuses qui  descendent dans la roche et le maquis puis on arrive à une haute et étrange saignée dans la roche qui se termine dans un fossé servant de douves naturelles car elles se remplissent de l'eau des pluies. Là, il suffit de reprendre, un large sentier qui descend à gauche et aboutit sur une piste plus large qui mène au village où une visite inévitable s’impose si vous avez effectué mon circuit. Vieille fontaine, ancien lavoir, pittoresque place du marché, ruelles aux balcons fleuris, avenues ombragées, église et chapelles, boutiques des produits du terroir, etc.…, le promeneur curieux ne peut pas s’ennuyer. Je vous conseille d’aller voir le site officiel de l’Office du tourisme ou celui de la commune ainsi que le lien suivant car il décrit une autre manière d’accéder à la croix et au fort et est bien plus complet sur le plan descriptif et historique que je ne peux l’être moi-même dans ce court résumé :

    http://www.lagardefreinet-tourisme.com/images/guidefortfreinet.pdf

    Carte IGN 3545 OT Saint-Tropez-Sainte-Maxime-Massif des MauresTop 25.


    votre commentaire

  • J’ai déjà décrit dans ce blog, le plaisir que nous avions éprouvé à randonner au Cap Lardier, ce magnifique cap, à la fois protégé par le Conservatoire du Littoral mais également aménagé pour les promeneurs qui peuvent y découvrir une flore et une faune variée et sauvage. Aujourd’hui, je vous propose le Cap Taillat, son très proche frère jumeau. Proches certes car les deux caps se côtoient et vous pourrez passer de l’un à l’autre très facilement par les nombreux chemins qui les sillonnent, mais également ô combiens différents, et c’est là d’ailleurs que résidera tout le charme de ces deux randonnées découvertes. Le Cap Taillat est une magnifique presqu’île à la fois rocheuse et boisée d’une pinède mais elle possède aussi d’autres atouts, ceux d’avoir des plages de sable fins et des eaux turquoises et cristallines. Depuis l’Escalet, la jolie plage de Ramatuelle qui est le point de départ de cette randonnée, et sur deux kilomètres environ, les baigneurs, plongeurs et autres naturistes y trouveront toutes les plages ou criques idéales à leurs plaisirs estivaux. Quand aux marcheurs qui emprunteront à l’aller un sentier balisé en bleu au plus près de la mer, je les défie de ne pas ressentir en été ce désir fou de se jeter dans le « Grand Bleu ».  Après la découverte du splendide Cap Taillat, de ses vestiges étranges de la Pointe de la Douane, de sa flore endémique, de son » « chamaerops humilis », rare palmier nain à avoir été rencontré à l’état sauvage en Europe, vous repartirez, vers votre voiture, comme étourdis par le concert assourdissant des cigales qui, en été bien sûr, peuplent les bois et les pinèdes. Ce retour, vous pourrez l’accomplir par un sentier balisé en jaune qui, plus en contre-haut, file parallèle à celui emprunté à l’aller. Vous aurez ainsi une vue aérienne sur tout le littoral de la Baie de Bonporteau et plongeante sur les merveilleuses anses et les belles roches changeantes et modelées par la mer qui le composent. Pour cette très courte balade, je ne vous communique aucun temps pour l’accomplir car vous l’aurez bien compris, de nombreux éléments peuvent concourir à en modifier la durée (saisons, baignades ou pas, pique-nique, intérêts à découvrir, etc.…) Carte IGN 3545 OT Saint-Tropez-Sainte-Maxime-Massif des Maures Top 25. 

    votre commentaire

  • Je crois qu’il faut en finir définitivement avec cette fausse idée qu’il n’ y aurait de belles randonnées qu’en montagne. Et peut-être moi le premier ! En effet, sur toutes les côtes de France, le Conservatoire du Littoral  fait un travail remarquable. En rachetant de grandes zones côtières et en aménageant, avec d’autres partenaires institutionnels, des sentiers de promenade et parfois, de très longues randonnées pédestres, le Conservatoire permet à un très large public d’avoir accès à des sites d’une exceptionnelle beauté où la faune et la flore sont en plus formidablement protégées. J’en veux pour preuve les splendides Cap Lardier et Taillat que je viens d’arpenter très récemment dans le département du Var. Alors suivez-moi et partons découvrir ce remarquable Cap Lardier. Le départ se fait depuis la station balnéaire de Gigaro située peu après le village de La Croix-Valmer. Les places de parkings et de stationnements où vous pourrez laisser votre véhicule sont nombreuses mais la plupart du temps payantes surtout l’été. Alors, peut-être est-il préférable d’aller découvrir le Cap Lardier hors saison ? C’est en tous cas, ce que je conseille ! Le départ s’effectue depuis la plage  de Gigaro en partant vers la gauche quant on regarde la mer. Le Cap Lardier, c’est cette longue langue rocheuse et boisée qui s’avance dans la mer. Elle s’avance d’ailleurs tellement dans la Méditerranée, que chose étonnante, elle se situe à la même latitude que le Cap Corse avec lequel elle présente de nombreuses similitudes tant sur la plan floristique, faunistique que géologique. La suite de la randonnée est d’une grande simplicité car le sentier qui longe le littoral est parfaitement balisé avec de nombreux panneaux directionnels. Quand je dis simple, il ne faut pas entendre facile car si de Gigaro jusqu’à la plage de Brouis, le sentier est peu élevé et serpente parfois à fleur d’eau, longeant de belles petites criques aux eaux limpides et de jolies plagettes, il n’en va plus de même après le Brouis où le sentier s’élève brusquement d’une centaine de mètres. En haut de cette ascension, vous arrivez à la croisée de plusieurs chemins et pistes et il faut prendre le chemin qui part le plus à droite. Ici, les merveilleux panoramas sur la mer disparaissent car on marche au milieu d’une dense forêt de chênes verts, chênes lièges, chênes kermès, chênes pubescents et lentisques. On  finit par rejoindre une autre piste où la vision bascule de l’autre côté vers les caps Taillat et Camarat. D’ailleurs, si ça vous chante, et si vous avez le temps,  vous pourrez poursuivre cette balade jusqu’au Cap Taillat, magnifique et fine presqu’île que l’on aperçoit à quelques encablures. Mais le Cap Lardier n’est plus très loin maintenant et il serait dommage de louper ce bec déchiqueté par les vagues et le vent, paradis des plongeurs sous-marins. Pour le retour, plutôt que de reprendre le même chemin, je vous conseille de prendre par la piste qui zigzague un peu plus à l’intérieur du cap, au milieu d’une flore épaisse et exceptionnelle avec notamment de magnifiques pins parasols. Elle est aussi très bien balisée. Et si comme moi, vous avez la chance de finir cette randonnée avec un merveilleux coucher de soleil sur la Baie de Cavalaire et les Iles du Levant,  ce soleil rouge sera comme une grosse cerise posé sur ce beau gâteau qu’on appelle le Cap Lardier. Maintenant, je comprends mieux pourquoi  en provençal,  Lardier signifie « flammes ».  Que ce soit avant ou après cette randonnée, je vous conseille vivement d’aller voir le site très ludique du Conservatoire du Littoral  consacré au Cap Lardier. Vous y apprendrez, j’en suis sûr, une foule de choses très intéressantes :

    http://www.conservatoire-du littoral.fr/front/process/Content.asp?rub=8&rubec=441&site=2062&entite=441#suivez »  

    Carte IGN 3545 OT Saint-Tropez-Sainte-Maxime-Massif des Maures Top 25.


    votre commentaire
  • Mon beauf Dominique, on l’appelle « Tonton Pastaga ».  Et bien sûr, quand il veut me faire connaître un GR (chemin de grande randonnée), devinez lequel c’est : le 51 évidemment ! Mais bon, loin de moi l’idée de me plaindre et quand il me fait découvrir cette tranquille mais superbe randonnée au Lac de l’Ecureuil, j’ai un mal fou à croire où nous sommes ! Au col de Belle Barbe, sur la ligne de départ, nous sommes à vol d’oiseau à moins de quatre kilomètres de la mer et à 45 mètres au dessus du niveau de celle-ci et pourtant nous avons l’impression d’être dans le piémont pyrénéen à plus de 1000 mètres d’altitude ! Un premier plan d’eau, celui du Grenouillet, d’épaisses forêts de résineux et de chênes verts, une flore luxuriante, des papillons et des fleurs de toutes les couleurs, de profonds vallons où les torrents coulent à flots, où les flots tournent dans les marmites, un large chemin de randonnée puis un GR, le 51 qui se dirige vers un joli petit lac où des colverts se laissent glisser sur un miroir glauque. Seules les hautes falaises de rhyolites rougeâtres qui surplombent le Ravin du Mal Infernet, nous rappellent que nous sommes dans le Massif de l’Estérel non loin des plages de la Côte d’Azur. En effet, quelques minutes suffisent pour y parvenir car de Saint-Raphaël, il faut partir vers Agay pour prendre la D.100 que l’on quitte rapidement au bénéfice d’une petite route qui va à la maison forestière du Gratadis puis au col de Belle Barbe. Là, sur le parking il y a de nombreux panneaux directionnels et au bord de la route, une stèle a été érigée en mémoire à un B.52 de l’US Air Force abattu en 1944 par la DCA allemande. Parmi tous ces panonceaux, pas de problème, il y en a un qui précise la direction à prendre pour se rendre au lac de l’Ecureuil. On surplombe d’abord le ravin du Grenouillet jusqu’à un passage à gué que l’on traverse pour continuer tout droit. A cet endroit, les torrents se rejoignent. Il y a celui du ravin des Lentisques et celui du Mal Infernet, canyon beaucoup plus encaissé que l’on va côtoyer jusqu’à l’arrivée. Le nom Mal Infernet vient du vieux français pour rappeler qu’au Moyen-âge étaient jetés au fond de ce ravin les malheureux malades de la peste. Dans des décors somptueux,  le large chemin s’étire à droite du torrent jusqu’à couper une autre sente. C’est le GR.51. On va le poursuivre jusqu’à enjamber le torrent sur un autre passage à gué. Le débit s’étant progressivement ralenti, c’est un modeste ruisseau que l’on peut vraiment traverser sans risques. D’ailleurs, prenez garde car de nombreux vététistes le franchissent à fond de cale et sans ralentir.  On reste sur le GR.51 qu’on ne va plus quitter jusqu’au lac de l’Ecureuil, objectif de cette agréable balade. Une modeste digue de terre fait office de barrage. En partie ouverte, la digue laisse passer un filet d’eau et c’est malheureusement un lac en grande partie asséché qui se dévoile à nous. Plusieurs sentiers dont le GR.51 continuent de grimper dans les collines environnantes mais les alentours du lac  sont bucoliques à souhait et comme les coins ombragés pour pique-niquer ne manquent pas, il n’est pas vraiment utile d’aller plus loin. En flânant, comptez environ 3 heures pour faire les 10 kilomètres aller et retour. Cette randonnée ne présente aucune difficulté et s’adresse à tout le monde, petits et grands, jeunes et moins jeunes.  En été, et par forte canicule, il vaut mieux éviter le 51 !  Le GR bien sûr, car le pastis lui est recommandé mais avec modération !  Carte IGN 3544ET Fréjus-St-Raphael Top 25.

    votre commentaire


  • Le Blavet est un petit ruisseau  situé dans le Var (à ne pas confondre avec le fleuve breton du même nom !) non loin de Fréjus et du Muy. Pour s’y rendre prendre la direction de La Bouverie puis le D.47 vers Bagnols en Forêt. Les gorges sont indiquées sur de petits panonceaux d’abord au col, mais il ne faut pas s’arrêter là, puis en descendant 800 mètres plus loin sur la droite. C’est ici qu’on laisse son véhicule dans une pinède servant de parking. Le point de départ est là dans ce joli cadre bucolique à souhait. On franchit une barrière et le chemin à prendre est celui qui part à main droite. Il est balisé en jaune mais parfois en blanc et rouge car on est sur le GR.51. Au printemps, papillons et insectes accompagnent les randonneurs sur ce petit sentier encadré sur la droite de très hauts pins  et sur la gauche de petits feuillus. Toujours à gauche, quand on prête l’oreille, on entend déjà le petit ruisseau qui s’écoule gentiment. Puis le clapotis se précise alors que l’on commence à descendre dans une sente plus étroite, plus rocailleuse et dans une végétation de plus en plus luxuriante alors que l’on se rapproche du ruisseau qui devient petit torrent. Sur la droite, une très haute falaise rouge surplombe le sentier. Elle fait un contraste étonnant digne d’un Cézanne avec le bleu du ciel et le vert de cette abondante flore. D’origine volcanique, ce sont les porphyres dont elles sont composées qui donnent à ces falaises et au  Massif de l’Estérel en général cette très belle coloration rougeâtre. On ne tarde pas à couper le ruisseau pour le suivre désormais à main droite puis on le coupe à nouveau quant on rencontre un panneau indiquant une grotte. Le chemin se hisse vers une haute paroi verticale et si on l’observe attentivement, on remarque des morceaux de cordes et quelques mousquetons laissés là par quelques intrépides varappeurs. Puis on arrive à la grotte de Muéron ou parfois Muréron sur les cartes ! On prendra le temps de l’observer car quelques martinets y nichent et font un étrange ballet de « va-et-vient » pour donner à manger à leur progéniture. Désormais, le ruisseau est trente mètres plus bas, preuve qu’il n’a pas toujours été tranquille et qu’au gré de ses furies, il a réussi au fil du temps à creuser dans la roche ces magnifiques gorges. Le sentier se stabilise, on sort de cette magnifique et exubérante végétation pour retrouver la vrai garrigue méditerranéenne faite de cistes, de romarins, de bruyères et de genévriers. On débouche sur une piste et l’on peut profiter d’un pré bien vert pour pique-niquer. Le retour se fait en prenant cette piste par la gauche et en la poursuivant jusqu’à son extrémité où se trouve un réservoir anti-incendie. En empruntant cette piste, la vue porte très loin  en direction de la longue plaine, du massif de l’Estérel jusqu’à celui des Maures en passant par le Rocher de Roquebrune. Au réservoir, le GR.51 continue sur une étroite sente rocailleuse qui grimpe dans le maquis et coupe un peu plus haut une nouvelle piste intitulée « piste de Bayonne » sur les cartes. On quitte le GR.51 au profit de cette piste en partant vers la gauche pour revenir à notre point de départ. On marche désormais au sommet de ces gorges rouges que l’on aperçoit sur la gauche puis on redescend dans la pinède où l’on retrouve notre voiture. Si vous avez trois à quatre heures à perdre, n’hésitez à faire ce petit circuit car il vaut vraiment le coup ! Carte IGN 3544ET Fréjus-St-Raphael Top 25.

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique