• Le Rocher de Roquebrune sur Argens (373 m)

     
    LE ROCHER DE ROQUEBRUNE SUR ARGENS par jullie68

    Au mois d’avril, j’ai mis à profit quelques jours de vacances dans le Var pour effectuer deux jolies randonnées pédestres : le Rocher de Roquebrune sur Argens et le circuit de l’Entour de Siou-Blanc. Sans trop savoir pourquoi, la première, en l’occurrence le Rocher de Roquebrune sur Argens, qui est l’objet de cet article, me tenait vraiment à cœur. Certaines lectures entre légendes et réalités m’avaient laissé imaginer que derrière cet étonnant rocher de 4km de long pour 2 de large, complètement isolé dans la plaine de l’Argens, se cachaient d’insolites et extraordinaires découvertes. Chaque fois que je me rendais à Fréjus pour aller voir mon fils, j’avais, depuis l’autoroute, une vision différente du rocher selon la lumière et l’heure du jour et cette métamorphose de couleurs  m’incitait davantage à aller voir tout ça de beaucoup plus près. Trait d’union entre le Massif des Maures et celui de l’Estérel, ses falaises étaient parfois capables de se parer d’une couleur pourpre foncé ou bien d’une ocre presque jaune en passant par un rouge orangé selon la météo, la position du soleil et son rayonnement. Il y avait donc beaucoup de curiosités dans mon désir d’aller gravir ce rocher culminant à la modeste altitude de 373 mètres. Le 15 avril, tout le monde étant disponible, mon fils Jérôme organisa cette sortie. Le jour J, quand nous prîmes la route de Roquebrune sur Argens, j’étais très heureux car j’allais enfin marcher avec ma fille Carole et mon fils, chose que je n’avais plus faite depuis très longtemps. Bien sûr, en décembre 2012, il y avait eu quelques petites sorties au Mont Vinaigre ou aux Etangs de Villepey avec en plus la joie d’avoir mes petits-enfants avec moi lors de ces balades mais la dernière véritable randonnée commune avec mes deux enfants devait dater de leur adolescence c'est-à-dire il y avait sans doute plus d’une vingtaine d’années. Depuis Fréjus, nous sommes arrivés à Roquebrune sur Argens par la D.7. Nous avons traversé la cité et après la chapelle Saint-Roch, nous avons continué la petite route qui est parallèle d’abord à l’Argens puis à l’autoroute A8. Là, nous avons stoppé la voiture à hauteur d’un parking où une pancarte indiquait les « Hautes Roques ». Agrémenté de la reproduction de la carte IGN, un grand panneau indiquait la randonnée que nous allions accomplir. Ayant un peu étudié le Rocher de Roquebrune sur la carte et sur le Net, quelques noms m’étaient désormais familiers comme les Trois Croix, les Deux Frères (photo) ou l’habitat troglodyte. Je fus rassuré de voir que nous allions y passer et  découvrir ces sites qui étaient mentionnés comme des éléments remarquables de la balade. Tous les quatre, puisque Nathalie la copine à mon fils était également de la partie, nous nous sommes élancés en suivant un balisage jaune. Enfin, personnellement, je suivais les autres et pour une fois, je n’avais pas à me préoccuper du balisage. Comme à mon habitude et dans un groupe dont je n’étais pas l’accompagnateur, j’avais choisi de fermer la marche à la fois parce que c’était bien plus pratique pour prendre des photos sans retarder les autres mais aussi à cause de l’âge, de la vitesse moins soutenue à laquelle je marchais et du dénivelé qui avait démarré presque immédiatement. D’abord dans une garrigue typiquement méditerranéenne puis sur de grandes dalles rocheuses, la pente s’accentua progressivement. En montant, nous avons commencé par rencontrer quelques gros rochers ronds qui avaient clairement déboulés de la montagne. Plus nous avancions et plus les blocs semblaient volumineux et nous sommes même passés à droite de l’un d’entre eux qui était haut de plusieurs dizaines de mètres, simplement pour le contourner. Finalement, nous sommes arrivés devant une colossale masse rocheuse oblongue qui elle aussi semblait naturellement posée sur une dalle tout aussi gigantesque. En tous cas, dans sa partie inférieure, elle était très clairement fracturée et disjointe de l’énorme plate-forme qui la supportait. Nous l’avons longé pour nous retrouver dans un sous-bois sur un sentier très rocailleux. Quand nous sommes sortis de ce sous-bois, les premiers beaux panoramas se sont entrouverts derrière nous sur le Massif des Maures et la vaste plaine de l’Argens où la rivière bleue très paisible ressemblait à un petit lac. En réalité, j’ai fini par comprendre que si la rivière était si paisible, c’est parce qu’elle était également constituée d’un lac du nom de « l’Aréna ». Après quelques zigzags au milieu d’un décor minéral et végétal,  les trois croix apparurent devant nous au sommet d’un dôme déchiqueté. Les croix semblaient toutes proches et l’on voyait même un couple de randonneurs au pied de la plus haute d’entre elle. Pourtant, il nous a fallu encore marcher une bonne demi-heure pour les atteindre. Il faut dire que cette partie-là de la balade a été la plus ardue car sur certaines portions, nous devions autant nous aider de nos mains que de nos pieds. L’arrivée sous la première croix se transforma même en une petite escalade du style « via ferrata » car la partie la plus périlleuse avait été par bonheur aménagée d’un câble de sécurité.  Après les traditionnelles photos souvenirs, nous avons poursuivi l’itinéraire de croix en croix toujours à l’aide de passages protégés par un câble. Ces arrêts sous chacune des croix furent l’occasion de me remémorer ce que j’avais lu à leur sujet : Initialement le Rocher de Roquebrune s’était appelé le « Rocher des Trois Croix » car selon la légende quand Jésus fut crucifié au Mont Golgotha, colline de Jérusalem, trois croix avaient été érigées sur le Calvaire. Une pour Jésus de Nazareth et les deux autres pour des brigands. En souvenir de cette triple crucifixion, les habitants du secteur avaient voulu faire de même en dressant leurs propres trois croix sur ce sommet. Ainsi, depuis le Moyen âge, le rocher avait acquis peu à peu une importance religieuse capitale et au fil du temps, les gens avaient pris l’habitude d’y monter en procession pour des pélerinages. Les trois croix originelles sans doute médiévales ne résistèrent pas à l’usure du temps et dans le début des années 90, les pouvoirs publics chargèrent le sculpteur Bernar Venet d’en dresser trois nouvelles de 5 mètres de haut et d’une tonne chacune en lieu et place de celles disparues. Les trois croix étaient différentes et juste retour des choses, elles rendaient hommage à Giotto, Grünewald et El Greco, trois grands artistes qui s’étaient attachés à peindre remarquablement la « Crucifixion ». Si pour en profiter pleinement, il est préférable de connaître l’Histoire et les légendes qui courent autour de ces trois croix, à leurs pieds respectifs, on n’aura de cesse de contempler l’incroyable spectacle à 360° qui s’offre aux regards. Du sommet, on a d’abord une vision tout autre sur le Rocher lui-même et notamment sur sa géologie très chaotique et plutôt variée qu’on appelle l’arkose car il s’agit d’un conglomérat composé de granit, de gneiss et de galets de rhyolite, roche issue d’une lave volcanique solidifiée. Dès que l’on commence à grimper, les roches très riches en oxyde de fer ont toutes une évidente couleur rougeâtre. Quant aux panoramas, ils sont tout simplement grandioses sur une immense partie du Var mais par temps très clair, la vision déborde largement sur les autres départements limitrophes  En descendant dans une brèche abrupte et extrêmement caillouteuse, on quitte ces étonnants pinacles et leurs croix  par une sente rocheuse presque aussi difficile que celle qui nous y a menée. Heureusement au fil de la descente, la qualité du terrain s’améliore jusqu’à atteindre un bon sentier qui se faufile dans une forêt de grands pins et de chênes sans doute séculaires. Au lieu-dit « Haute Rouquaire », le petit P.R balisé en jaune vient couper le G.R.51. Par la droite et en suivant la direction de la « Draille du Facteur », on emprunte ce sentier balisé comme il se doit de marques de peinture blanches et rouges. Plutôt rectiligne et plat, le G.R nous entraîne jusqu’aux remarquables cheminées de fées qu’on appelle les « Deux Frères ». Ces structures minérales naturellement sculptées par l’érosion paraissent fragiles et contrastent avec la dureté des roches qui les entourent.  Là, après cette nouvelle et remarquable découverte, il faut rebrousser chemin et reprendre le balisage jaune se dirigeant vers l’habitat troglodyte. Si je dis habitat, c’est parce que le frère Antoine, un ermite désormais célèbre vit depuis de longues années dans une de ses grottes aménagées. Tout habillé de blanc, nous l’avons vu mais malheureusement pas réellement rencontré car il était déjà copieusement occupé à discuter avec d’autres visiteurs. Après une courte visite des lieux, nous avons poursuivi le parcours, non sans difficulté car nous avons quelque peu perdu le balisage. Nous avons donc fait confiance à Jérôme qui finalement a ramené tout ce petit monde à bon port. D’abord par quelques dalles rocheuses dominant la plaine de l’Argens puis par la petite route vicinale qui par la droite nous a ramené jusqu’au parking des « Hautes Roques ». Arrêts inclus, nous avons mis exactement 3 heures pour accomplir ce petit circuit de 4 km environ qui nécessite une certaine agilité et beaucoup d’attention. Bien que je me sois vraiment régalé à accomplir cette petite balade, je retournerais sans doute au Rocher de Roquebrune, d’abord parce que les circuits de randonnées traversant le massif y sont plutôt nombreux et ensuite parce que je n’ai pas tout vu et notamment le fameux et légendaire « Saint Trou » et la chapelle Notre Dame de la Roquette. Je vous l’ai dit en préambule de cet article : « il y a tant de choses à découvrir au Rocher de Roquebrune ! » et pour preuve, je vous communique l’adresse Internet d’un petit carnet très instructif édité par le Conseil Général du Var :  

    http://www.var.fr/c/document_library/get_file?uuid=432f6828-eca4-40e4-897c-b04eafb596ce&groupId=35004 

    Carte IGN 3544 OT Rocher de Roquebrune Top 25.

    « La minute nécèssaire de Monsieur Sarkosy.Pensées et réflexions d'été....ou la France aux deux visages.... »

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