• Ce diaporama est agrémenté de 6 musiques interprétées par le violoncelliste croate Stjepan Hauser. Elles ont pour titre : "La Califfa", "Deborah's Theme", "Malena", "Cinema Paradiso", "The Ecstasy Of Gold" et "Cavalleria rusticana/Intermezzo". Les 5 premières ont été composées par Ennio Morricone et la sicième par Pietro Mascagni

    Le Circuit de la Devesa et de la Coma depuis Urbanya

    Le Circuit de la Devesa et de la Coma depuis Urbanya

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     AVERTISSEMENT

    Cette randonnée que je vous propose ici a été réalisée le 4 juillet 2023. Toutefois, il me paraît nécessaire de préciser que cette partie de la montagne que l'on trouve plus globalement sous le nom de "La Mata" sur la carte IGN a été amplement déboisée au cours de tout l'été 2023. Personnellement, j'ai constaté cette importante (et désastreuse) déforestation (apparemment orchestrée par l'O.N.F) qu'un mois plus tard. Je ne peux donc vous garantir que le tracé effectué et notamment la partie "hors sentier" cheminée ici soit encore praticable. Le 9 août, non loin de là, quelques layons plus ou moins larges formaient d'horribles cicatrices au sein de cette forêt que j'avais trouvé si belle antérieurement. 

    En villégiature dans notre maison d’Urbanya depuis un mois, en ce 4 juillet, et 2 jours après avoir visiter Notre-Dame de Vie à Villefranche-de-Conflent, Dany et moi avions décidé de refaire une vraie randonnée. Certes courte une fois encore mais vraie, c’est-à-dire avec l’objectif de marcher et de découvrir un maximum de choses de la Nature mais aussi de piqueniquer dans un coin agréable. Si je précise tout cela, c’est parce qu’à Urbanya, ils nous arrivent parfois de partir marcher sans but réel et avec seulement à l’esprit l’idée de se dégourdir un peu les jambes. Là, j’avais décidé que notre lieu de pique-nique serait La Devesa (pour la toponymie cliquez sur ce lien), vallon peu éloigné du village mais très verdoyant où s’écoule un petit ruisseau au joli nom de « Correc de la Coma ». En français « le ruisseau de la Combe », mais nom assez commun en catalan puisqu'on le retrouve dans d'autres secteurs des Pyrénées-Orientales. C’est donc pour cette raison que ce parcours que j’avais déjà eu l’occasion de vous présenter sous des versions quelque peu différentes mais souvent sur des pistes identiques pour l’essentiel, je l’ai intitulé le « Circuit de la Devesa et de la Coma à Urbanya ». La partie consistant à remonter le ruisseau n’est pas balisée, elle est donc hors sentier, hors chemin, hors piste et donc un peu sauvage autant l’avouer. Pour le reste du parcours, c’est du déjà-vu. La météo n’est pas très top mais l’envie de marcher est bien là et il est déjà midi quand nous démarrons. Dany marche à son rythme et moi comme toujours je flâne derrière elle, occupé que je suis à m’arrêter pour photographier tout et n’importe quoi. Tout, ce sont les fleurs, les papillons, les lézards, les éventuels mammifères forestiers et les oiseaux ; bien que ces derniers semblent plutôt rares cette année, et n’importe quoi, ça va de l’imprévu aux criquets, aux diptères, aux coléoptères en passant par toutes sortes d’insectes intéressants s’offrant à mon regard. Après la descente du chemin de Sarrat et la traversée rapide du chemin de l’Eglise, nous voilà déjà sur la piste DFCI C060. Cette piste terreuse nous la connaissons si bien que nous pourrions l’arpenter les yeux fermés. Nous l’avons emprunté si souvent soit pour aller au Col de Marsac et au pire jusqu’à Nohèdes et bien sûr « x » fois aussi au cours de boucles que vous trouverez aisément sur mon blog. Comme je l’avais imaginé, la Nature « toujours printanière » est bien au rendez-vous de ce début d’été. Beaucoup de jolies fleurs sauvages très diversifiées et colorées et de multiples papillons en quête de leur nectar sucré. Certes, il y a quelques oiseaux qui chantent mais bien moins que les années précédentes et je crains déjà que cette année 2023 soit à marquer d’une pierre noire en terme de déclin. Si je dis ça, c’est parce que les années précédentes, nous étions réveillés par le chant des oiseaux et que depuis que nous sommes là, c’est soit le silence le plus total soit le bruit des moteurs des débroussailleuses ou autres tronçonneuses qui nous réveillent en premier. J’y vois d’autant plus un signe qu’étant constamment aux aguets de tous les volatiles, je n’en vois que très peu depuis que je suis arrivé. En contrepartie, il y a énormément d’insectes et notamment des sauterelles et criquets vraiment en grand nombre. En arrivant dans le virage en épingles à cheveux au-dessus du lieu-dit La Devesa (La Devèze ou Devèse), alors que Dany s’apprête à continuer, je la rappelle et l’invite à descendre dans le vallon du Correc de la Coma. C’est là que j’ai prévu le pique-nique car le cadre est verdoyant et on y trouve facilement de l’ombrage, même si aujourd’hui, avec quelques nuages au-dessus de nos têtes, nous ne le recherchons pas spécialement. C’est donc adossés à une murette effondrée que nous trouvons le lieu idéal où poser nos fesses, d'autres pierres nous servant des sièges. Malheureusement quelques gouttes de pluie, nous incitent à raccourcir cet agréable déjeuner champêtre.  Nous repartons en suivant le lit du minuscule ruisseau, délaissant à cette occasion le chemin qui sur la gauche entre dans la pessière, lequel chemin balisé en jaune nous entraîne habituellement vers le Col de Marsac. Aujourd’hui, il s’agit d’une variante presque improvisée, car faite une seule fois il y a longtemps, mais que néanmoins j’ai pris soin d’analyser sur Géoportail à l’aide de vues aériennes. Par bonheur, la pluie s’est vite arrêtée.  Finalement, or mis quelques hautes herbes et des branchages qu’il nous faut enjamber de-ci de-là,  tout se passe pour le mieux et nous parvenons à un large layon qui rejoint la piste menant au col de Marsac. Là, nous tournons à droite et retrouvons le tracé habituel passant sous La Matte et le pic de la Serra et nous ramenant vers Urbanya selon plusieurs possibilités.  Si la partie forestière de la Devesa et du ruisseau de la Coma a été la moins florale, la Nature m’a constamment offert quelque chose à photographier, avec des libellules, des papillons, un crapaud et deux cervidés trop effarouchés pour être immortalisés correctement.  Plus loin, il en sera de même avec des sangliers. Fleurs, papillons et quelques oiseaux nous accompagnerons jusqu’à l’arrivée.  Cette randonnée étant déjà plutôt courte, nous optons pour la variante la plus longue consistant à redescendre par le ferme à Philippe (ex-Philippe, puisque d’autres personnes ont pris nouvellement la gérance). Ainsi se termine ce parcours que j’ai imaginé et qui de ce fait n’est pratiquement pas balisé mais qui emprunte en grande partie des pistes DFCI. Dany a pris plaisir à marcher et à déjeuner en plein air, n’ayant de cesse de me répéter que ça valait n’importe quel restaurant malgré quelques gouttes de pluie. Quant à moi le nombre de photos contenu dans la mémoire de mon appareil-photo est tel et si inversement proportionnel à la distance parcourue que j’en suis le premier étonné. Je me dis qu’il y aura matière à faire un joli reportage vidéo avec comme toujours une immense part consacrée à cette Nature que j’aime tant. Cette randonnée a été longue de 4,6km pour des montées cumulées de 390m et un dénivelé de 212m, le point culminant étant à 1.084m sur la piste près du col de Marsac. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.


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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 musiques d'une playlist YouTube "Dragontense Music" qui ont pour titre et sont interprétées : "Baroque Violins | Improved Acoustics Remix" par Oleg Semenov (début et fin de la vidéo), "Classic Violins with Synth and Guitars" par Oleg Semenov"Classical Inspiration Strings" par ArtArea Studio

    La Chapelle Notre-Dame de Vie et sa grotte à Villefranche-de-Conflent

    La Chapelle Notre-Dame de Vie et sa grotte à Villefranche-de-Conflent

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    Voilà déjà bien longtemps que l’on envisageait d’aller découvrir cette chapelle « Nostra Senyora de Vida », hautement perchée dans cette colline du nom de Saint-Pierre dominant la cité fortifiée de Villefranche-de-Conflent. En français « Notre Dame de Vie ». J'avais lu son Histoire (*) sur le Net et celà avait décuplé mon envie d'aller à sa rencontre. En réalité, il n’était pas rare qu’en redescendant de la Cerdagne ou du Capcir et dès lors que nous y prêtions attention, nous évoquions cette possibilité. Encore faut-il la remarquer car si nous en avions entendu parler, pour le visiteur de passage cette vision est toujours plus aléatoire. En voiture et depuis la N.116, il faut lever la tête au bon endroit et du regard avoir la chance d’y tomber dessus car cet ermitage du vertige a le don de se confondre avec les falaises qui l’entourent. Ce pouvoir est d’autant plus hypothétique qu’il change aussi selon l’ensoleillement et les heures de la journée, car la couleur des roches fluctue elle-aussi, pouvant passer de l’ocre au rose puis à un rouge plus corail voire carrément carmin dès lors que la vallée de la Têt passe dans l’ombre. Il est vrai que ce secteur du Conflent est bien connu pour sa complexité géologique. Les temps anciens n’en ont fait qu’à leur tête, et pour s’en convaincre, je vous conseille la lecture fort intéressante de « Géologie et Art roman : pierres romanes du Conflent » de Bernard et Alexandre Laumonier, livre  accessible sur le Net avec ce lien.  Mais revenons à notre chapelle. Une fois qu’on l’a aperçue, les premières questions venant à l’esprit sont : « comment l’atteindre ? », « comment y monter ? », « facile ou pas facile ? ». Ces quelques questions auxquelles nous n’avons pas immédiatement de réponses font qu’on la remet constamment à plus tard ? Enfin, pour nous c’est ainsi que ça s’est passé !  En ce 2 juillet 2023, voilà déjà pas mal de temps que nous n’avons plus accompli une vraie balade et c’est sur elle que nous avons jeté notre dévolu. Autant avouer que la courte distance qui mène à la chapelle est pour beaucoup dans ce choix pour une reprise. D’ailleurs, la distance est si courte depuis la N.116, que le plus souvent les randonneurs internautes qui l’évoquent sur le Net, oublient la distance et ne mentionnent que le temps ou le dénivelé. Rien de tout cela ne m’a intéressé et je n’ai fait que jeter un coup d’œil sur la carte IGN de Géoportail mais sachez néanmoins que le site IGNRANDO fournit les informations suivantes : Distance 2,1km, temps 1h30, dénivelé 235m, difficulté « facile ». D’autres annoncent d’autres chiffres un peu plus importants mais ça reste néanmoins dans du très raisonnable. Je les mentionne à la fin de ce récit. Non, pour Dany et moi nos motivations étaient toutes autres : c’était tout d’abord de passer un agréable moment à marcher avec une météo merveilleuse, d’aller découvrir ce lieu qui nous faisait envie depuis longtemps puis d’aller y pique-niquer. Quant à moi, et comme toujours, observer la flore et éventuellement la faune visible puis tenter de les photographier au mieux pour démontrer combien elles sont belles. En effet, j’ai toujours espoir que montrer que la Nature n’est que beauté soit le meilleur moyen de la protéger. Certes la chapelle était fermée (elle a été profanée et sa cloche volée) mais par bonheur, nous avons eu la chance que tout se passe comme nous l’avions envisagé. Si nous avons piqueniquer devant la chapelle, une fois le déjeuner terminé, nous sommes monté à l’immense grotte que la surplombe. Depuis son entrée, un autel de fortune, amplement griffonné,  donne à la caverne un aspect religieux et sacré. Une chapelle bis en quelque sorte. Moi, j’étais aux anges car des Hirondelles des rochers (Ptyonoprogne rupestris) avaient élu domicile dans les anfractuosités de la caverne, certaines en couple, d’autres isolées et quelques-unes encore juvéniles au regard de leurs commissures blanches de leur bec. Elles entraient et sortaient, ne semblant guère dérangées de notre présence. Il est vrai qu’à leur vue, nous avons fait en sorte de les déranger le moins possible, marchant lentement et en silence pour finalement nous asseoir et ne plus bouger. Une fois près de l’autel, j’ai eu comme l’étrange sentiment d’être dans la gueule d’un monstre. Un monstre qui n’osait pas fermé la bouche pour nous faire profiter au mieux de la superbe vue sur la vallée qui s’offrait à nous. Pendant quelques instants, les hirondelles disparurent et j’en ai profité pour observer le travail que l’eau avait eu sur certaines parois de la grotte. Rien de vraiment impressionnant comme on peut en voir beaucoup dans les grottes touristiques du secteur mais il y a quand même menues draperies. Le retour s’est effectué par le même chemin sous les cris de trois corbeaux que nous avions apparemment dérangés. Aussi bien à la montée qu’à la descente, quelques fleurs, papillons et criquets vinrent remplir la mémoire de mon appareil-photo pour mon plus grand plaisir. Une fois encore, je n’ai pris aucune mesure au cours de cette balade. Alors faisons confiance à celles et ceux qui grosso-modo donnent 2h30 pour un aller et retour pour un dénivelé de 310m( ?) et une distance de 3km et qui souvent la déclarent de difficulté moyenne. Personnellement, tout inclus, cette balade nous a occupé 3h.  Précisons que sur Internet, certains randonneurs proposent un passage à l’ermitage et à la grotte dans des versions en boucle hautement plus difficiles et avec des variantes plus ou moins longues mais vous n’aurez aucune difficulté à comprendre que l’on n’est plus du tout dans la même approche de ce joli édifice religieux puisque parfois ce n'est plus un édifice mais trois avec en plus Saint-Etienne de Campilles et Saint-André du Belloc. Du déjà vu sur mon blog mais au départ de Conat ou de Villefranche-de-Conflent ! Carte IGN 2349ET Massif du Canigou Top25.

    (*) Histoire de Notre-Dame de Vie : Avec force détails , vous trouverez cette Histoire sur le remarquable site consacré aux Pyrénées-Orientales.

    Voici le lien ci-dessous :

     https://www.les-pyrenees-orientales.com/Patrimoine/ErmitageNotreDameDeVieDeVillefranche.php


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  • Ce diaporama est agrémenté de diverses musiques de films composées par la compositrice anglaise Rachel Portman. Leurs titres : "We Had Today", "Little Edie On Chair", "Love Is Divine", "Wedding Jewels", "We All Complete", "Main Titles" (avec John Lenehan pianiste et David Snell, compositeur), "Passage of Time", "Vianne Sets Up Shop" et "End Titles" (From "Emma"/Score)"

    La Vallée "Era Artiga de Lin" et le Goueil de Jouèou (Val d'Aran-Espagne)

    La Vallée "Era Artiga de Lin" et le Goueil de Jouèou (Val d'Aran-Espagne) 

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    C’est fin mai lors d’un séjour d’une semaine dans le Val d’Aran que nous avons découvert l’Era Artiga de Lin (*). Nous avions loué un hôtel sympa à Betrén, petit village adjacent à la jolie ville touristique de Vielha. L’hôtel Ço de Pierra était sympa pour de multiples raisons. Son patron, déjà accueillant de nature, nous a mis tout de suite à l’aise en n’ayant aucune exigence supplémentaire car nous avions déjà tout réglé sur Booking.com. Il se contenta de nous remettre la clé et de nous indiquer les services dont nous pouvions bénéficier. La chambre était plutôt grande et disposait en sus d’une mezzanine et de ce fait il y avait 2 grands lits permettant de se reposer, de bien dormir et de regarder la télé le cas échéant. Ce ne fut pas le cas préférant le plus souvent la lecture et compulser les sites Internet pour les visites du lendemain voire des jours suivants. Le secteur en cette période hors saison étant très calme, le parking privatif, le petit déjeuner se présentant sous la forme d’un grand buffet où tout était à volonté, quoi demander de plus à cet hôtel rustique et paisible ? Seule la météo très maussade et un ciel souvent menaçant nous empêcha de faire les quelques petites balades pédestres que j’avais envisagées. On fut donc le plus souvent contraints de remplacer la marche pédestre par des promenades routières mais finalement il y a tellement de jolies routes, de beaux villages, de belles découvertes champêtres et montagnardes à faire que l’on ne vit jamais le temps passer. Du Val d’Aran au Luchonnais en passant par l’Aragon et le Pallars Sobirà, les kilomètres défilèrent sans jamais aucune lassitude. C’est ainsi qu’on découvrit beaucoup de belles choses mais aussi des lieux de restauration aussi divers que variés, allant de la « table familiale d’une dame âgée mais ô combien excellente cuisinière » à Sort jusqu’à la salle à manger d’une cathédrale à Roda de Isábena, petit joyau aragonais qu’on découvrit au pas de course car malheureusement sous une averse torrentielle..

    Parmi toutes ces découvertes, reste l’Era Artiga de Lin que je vous présente ici. Ce fut un vrai coup de foudre car après y être allé une première fois sous un ciel très gris, il nous sembla obligatoire d’y retourner lors de la plus belle journée de notre séjour. Quand je dis « belle journée » entendez simplement « quelques coins de ciel bleu ». Comment vous dire à son propos  ? Il nous semblait que ne pas y retourner c’était un peu comme si on avait voulu visiter Paris sans aller voir la Tour Eiffel, Montmartre ou les Champs-Elysées. Ce fut donc notre seule marche pédestre et quand je dis « notre », je devrais dire « je » car Dany peu en forme ce jour-là me lâcha très vite, et avant même le milieu de la vallée pour retourner vers la voiture. Il est vrai que la balade aller et retour que j’avais programmée était plutôt courte. Depuis le parking, où non loin de là se trouve un imposant et magnifique refuge, elle consistait seulement à remonter la vallée jusqu’au pied des premiers pierriers du cirque glaciaire où deux ou trois petits névés subsistaient. C’est donc pratiquement tout seul que j’ai accompli cet aller-retour puis le trajet jusqu’à la cascade Goueil de Jouèou (voir plus loin), Dany m’ayant rejoint là-bas en voiture. Mais quel parcours sur le plan visuel, photographique et floral ! Grâce à un renard coursant un jeune chevreuil et à quelques oiseaux et papillons, je peux rajouter « faunique ». Cette petite vallée est une pure merveille ! Un vrai spectacle ! Je serais bien tenté de vous décrire cette vallée et ce cirque glaciaire mais il y a tant de sites Internet qui en parlent bien mieux que je ne pourrais le faire que j’ai le sentiment que ma description aussi belle soit-elle serait de trop. Vous n’aurez aucun mal à trouver des liens sur n’importe quel moteur de recherches car si en hiver la route qui y mène est fermée à cause des risques d’avalanches, en période estivale le lieu est excessivement prisé. Et puis je me dis que de cette merveilleuse découverte, il restera toutes les photos de mon diaporama musical ainsi que le récit et le plan de la balade expliquée ici. Toutefois, outre tout cela, deux choses restent gravées dans ma mémoire. La première,  c’est une amusante anecdote. La seconde, c’est « l’eau ». Ici, dans ce secteur des Pyrénées, elle est omniprésente. Quoi de plus normal qu’il y ait de l’eau quand on sait que le nom « Val d’Aran » est un toponyme pléonastique signifiant la « vallée de la vallée ».  Or une vallée est un relief façonné par au moins un cours d’eau. Concernant l’anecdote, il faut savoir que pour rejoindre l’Era Artiga de Lin, il faut emprunter une jolie petite route depuis le village de Es Bordes. Ce village est situé au bord de la Nationale N-230 permettant de rejoindre Vielha depuis la France. Là , il suffit de suivre la « Carrer dera Artiga de Lin ». La route est excellente mais comme il s’agit d’une route de montagne, elle est étroite et surtout très souvent humide. Si étroite est un problème pour celui qui  conduit la voiture ; ici en l’occurrence moi ;  humide fut un problème pour Dany mais aussi pour moi car cette route étant très souvent parsemée de grosses limaces brunes ou noires (leur nom vernaculaire est souvent « Loche » et en latin « Deroceras), j’étais prié de les éviter. De ce fait, ma conduite se transforma en une compétition routière où le but était de rouler très lentement mais surtout d’écraser le moins de limaces possibles. Zigzags, ralentissements, estimations précises pour que les bestioles passent au mieux entre les roues, il me fallait calculer tout cela et en même temps faire attention aux éventuels autres véhicules susceptibles de me croiser ou de me suivre. Par bonheur, nous étions hors saison estivale où paraît-il les touristes affluent en grand nombre et tout se passa pour le mieux car nous fûmes pratiquement les seuls sur cette jolie route. Voilà pour l’anecdote prouvant que Dany et moi n’avons aucune limite dans l’amour pour les animaux. Il est vrai que ces limaces n’ont une durée de vie que d’environ un an et qu’il est donc important de ne pas la raccourcir arbitrairement pour notre seul plaisir. Le second souvenir qui m’a profondément marqué est l’eau coulant dans ce secteur des Pyrénées. Il m’a sans doute marqué car les Pyrénées-Orientales où j’habite sont constamment en forte pénurie. Ici, ce n’était pas le cas et avant même d’arriver dans la vallée, on voit de l’eau couler de partout. Il est vrai que la « Carrer dera Artiga de Lin » est parallèle au torrent Joéu qui est un des tout premiers affluents espagnols de la Garonne. Le Goueil de Jouèou (Uelhs deth Joeu en Aranais signifiant les Yeux du Diable ou de Jupiter), magnifique cascade que l’on découvre aussi lors de cette visite n’est-elle pas toujours considérée  par certains hydrologues comme étant la vraie source de la Garonne ? (https://books.openedition.org/pumi/41621?lang=fr). Oui, ce secteur-là a une chance inouïe d’avoir de l’eau en abondance. Aussi, une flore et une faune exceptionnelles y sont constamment présentes. L’ours brun y vient régulièrement faire quelques prudentes virées. Ses escapades n’empêchent nullement quelques passionnées de haute montagne de venir gravir les 3.404m du  pic d’Aneto, le plus haut sommet pyrénéen  étant accessible pour les plus costauds d’entre eux avec un simple aller-retour d’une journée à partir du même parking que celui où nous avons garé notre voiture. Oui, grâce à tout ce que je viens d’écrire cette vallée de l’Era Artiga de Lin restera gravé dans nos têtes. N’ayant procédé à aucune vraie préparation de cette balade, je ne suis pas à même de donner une distance accomplie. Je l’estime à moins de 10km et de toute manière, telle qu’effectuée et indiquée sur le plan IGN espagnol elle est vraiment facile. De plus, des panonceaux sont là pour vous aiguiller. Prudence toutefois autour du torrent Jouèou et de sa cascade, le bouillonnement monstrueux ne laisse aucun doute quant à la puissance des eaux qui s’écoulent ici. Une chute, et c’est un canyoning exponentiel assuré.

    Sinon que dire de plus : il y a aussi sur la route la Fontaine de Grésillun ou Grésilhon ainsi qu'une une chapelle dédiée à la Mère de Dieu (Mair de Diu en aranais) mais elle était fermée. A la bonne saison, une Centre d'interprétation accueille le public et un train touristique fait la navette du village d'Es Bordes jusqu'à la vallée. Dans le secteur, l'arboretum de Jouéou mérite le détour même si une mauvaise météo ne nous a pas permis une visite. Alors bien sûr, au départ du parking du refuge, bien d’autres randonnées bien plus difficiles sont possibles et vous n’aurez aucune difficulté à les trouver sur le Net. Enfin, vous serez sans doute nombreux à penser qu'il y a bien trop de fleurs dans ma vidéo. Mais que voulez-vous, la Nature en général, les fleurs, les papillons et les oiseaux en particulier sont devenus des passions. Je les aime, j'aime les connaître, les observer de très près et pour cela rien de mieux que de les photographier. Il y a tant à apprendre sur eux. Tout celà m'incite à penser que plus nous serons nombreux à les regarder de près, à voir leur diversité, leur beauté et plus nous serons nombreux à vouloir les protéger. Nous qui détruisons beaucoup trop la Nature sur cette planète, son avenir n'est-il pas associé au nôtre finalement ?

    (*) Toponyme Era Artiga de Lin : Comme toujours en pareil cas quand un toponyme m’interroge, je tente de comprendre si derrière son nom se cache une explication. Et finalement ici c’est assez simple puisque chaque mot a sa propre explication et qu’il suffit de réunir les 3 pour une bonne compréhension de l’ensemble. C’est ainsi que j’ai trouvé que le mot « era » était une zone de battage. En agriculture, le battage étant je vous le rappelle une technique permettant de séparer les graines d’une plante (épi, tige, fruit, graine, gousse, etc…).Le mot « artiga », je me souviens l’avoir déjà analysé lors d’une autre balade intitulée « La Serre de l’Artigue del Baurien depuis St-Paul-de-Fenouillet ». J’avais trouvé qu’il pouvait signifier soit « un terrain défriché soit labouré » Et bien ici, on peut supposer qu’il ait sensiblement la même explication. Enfin concernant le mot « lin », il s’agit tout simplement de la plante oléagineuse et fibreuse dont on tire la célèbre huile mais qui sert aussi à la fabrication du textile connu depuis la nuit des temps puisque les bandelettes de certaines momies avaient été tissées il y a plus de 8000 ans avec des fibres de lin. Le linceul, petite pièce de lin, tire également son nom de la plante.

    L’Era Artiga de Lin, c’était donc une terre qui avait été défrichée et déboisée où l’on cultivait du lin, lequel ensuite était battu. Comme très souvent en pareils cas, cette réunion de noms communs est devenue un nom propre par le fait même du langage oral courant. Les agriculteurs disaient « je vais à l’era artiga de lin », c’est à « la zone de battage du lin ». On peut aisément supposer que cette vallée que nous avons remontée, dont son vieux déboisement semble évident au regard de la forêt subsistante, constituait cette zone de culture et de battage. J’ai d’ailleurs pu photographié un pied de Lin cultivé près du refuge mais force de reconnaître que c’était le seul et que je n’ai pas réussi à en voir d’autres. Un cas isolé. Normal sans doute puisque nous étions fin mai et que sa floraison intervient au mieux à la mi-juin et sans doute encore un peu plus tard à cette altitude qui oscille entre 1.200 et 1.500m où la froidure est un élément souvent déterminant. Peu de fleurs de lin visibles dans cette vallée et à cette époque dont le genre compte environ 200 espèces parmi laquelle on trouve le Lin cultivé (Linum usitatissimum) étroitement apparenté au Lin sauvage ou bisannuel (Linum bienne) avec lequel d’ailleurs il est interfertile. Par contre, j’ai pu photographier une fleur de lin. En Aragon, j’ai pu photographié d’autres Lins, certains bleus comme le Lin de Narbonne (Linum narbonense) ou jaunes comme le Lin de France à trois stigmates (Linum trigynum) sans doute.


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  • Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons interprétées par le ténor britannique Paul Potts. Elles ont pour titres : "Sei Con Me" (There For Me) accompagné de la chanteuse soprano Hayley Westenra, "Senza Luce" (A Whiter Shade of Pale de Procol Harum), "What a Wonderful World" (de Louis Armstrong) accompagné par le Yomiuri Symphony Orchestra et "Nella Fantasia" (d'Ennio Morricone et Chiara Ferraù)

    Le Sentier du Barrage sur l'Agly depuis Cassagnes (66)

    Le Sentier du Barrage sur l'Agly depuis Cassagnes (66)

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    C’est lors du récent « Tour du Lac de Caramany » réalisé le 6 mars dernier que j’ai eu connaissance de ce « Sentier du Barrage sur l’Agly ». En effet, c’est en lisant un grand panneau situé sur l’esplanade jouxtant le remblai du barrage que j’ai eu connaissance de cette randonnée au départ du village de Cassagnes. Les 6km qui étaient mentionnés correspondant parfaitement à ce que Dany était à même d’accomplir, je ne voyais aucune raison de ne pas la faire ou de la remettre à plus tard. En ce 3 mai totalement printanier ; car avec un grand ciel bleu lessivé de tout nuage ;  nous voilà déjà à pied d’oeuvre sur un petit parking adjacent au cimetière de Cassagnes. Si nous avons le choix de démarrer de là ;  plutôt que de la rue des Hyères située au centre du village comme l’indique le topo officiel ; c’est que l’endroit nous a paru plus accessible et plus simple. Plus simple pour garer la voiture et plus simple aussi car immédiatement sur le bon chemin. Cette balade étant courte et comme en sus nous envisageons de piqueniquer, il est 10h30 quand nous démarrons. Bien évidemment, et comme je le fais à chaque randonnée, j’ai analysé les cartes IGN et les vues aériennes Géoportail car ça permet de se faire une petite idée du terrain et des décors  que l’on va cheminer. Ici, pour faire simple, le parcours circule tout autour d’une colline dont le nom est « Las Rocas d’En Barraut ». Elle est composée à la fois de quelques vignobles, à un degré moindre de vergers quand au reste de l’espace, broussailles et boqueteaux se le partagent.  La météo est tellement clémente qu’après avoir démarré en tee-shirts et pantalons longs, nous optons très vite pour une tenue plus légère. Pour cela rien de plus simple que d’ôter une fermeture-éclair afin de transformer le pantalon long modulable en un short plus rafraîchissant. Cette tenue nous conviendra tout au long du parcours. D’emblée et comme toujours, un « wagon » de fleurs printanières m’arrête tous les 2 mètres. Dany, elle, marche à son rythme mais elle m’attend dès lors qu’une intersection se présente car bien évidemment elle n'a aucune connaissance du parcours et pas de GPS. Elle s’arrête aussi pour écouter le chant des oiseaux et me demande si je les connais. Comme j’en connais certains mais d’autres non, j’utilise l’application BirdNET que j’ai sur mon smartphone pour les identifier. C’est ainsi que malgré un mélange hétérogène de chants, nous arrivons quand même à savoir qu’il y a surtout des pinsons, des rossignols et des mésanges. Par chance mais aussi avec un peu de patience, je vais réussir à photographier les 2 premières espèces mais aussi quelques autres tout au long du parcours. Si les oiseaux sont à l’honneur mais souvent difficiles à immortaliser, je me rattrape avec quelques criquets et surtout des papillons. Si j’en vois des plutôt communs, il y en a aussi des plus rarement visibles. C’est le cas des Proserpines mais surtout des Damiers de la Succise que je n’ai vu qu’assez rarement jusqu’à présent. Pourtant dieu sait si j’en ai fait des kilomètres à courir derrière toutes sortes de papillons pour les immortaliser.  Or ici, les Damiers de la Succise qu’on appelle aussi Damier des Marais sont très présents et même en assez grand nombre. C’est bien la toute première fois que j’en vois autant et comme je sais qu’il peut y en avoir des bien différents avec des colorations et des motifs variables, je photographie tous ceux qui se laissent approcher. Je le fais avec d’autant plus d’entrain que je sais aussi que ce papillon figure sur la liste rouge mondiale des espèces menacées et qu’il est en voie de disparation dans certaines régions et pays.  Autant vous dire que cette balade m’est hautement agréable car mon appareil-photo est constamment mis à l’épreuve, les fleurs étant nombreuses et extrémement variées. Elle est d’autant plus agréable que les décors et paysages environnants sont également plutôt chouettes. Ils vont l’être encore bien plus dès lors que le lac et son barrage deviennent nettement plus visibles même si très souvent au-dessus du lieu-dit La Devèze la végétation assez dense constitue un obstacle. Le pique-nique est si agréable aussi que l’on s’éternise bien au-delà du seul intérêt de manger. Il est vrai que le oiseaux continuent à être nombreux qu’ils soient sédentaires ou de passage. Je passe donc une belle partie du déjeuner à tenter d’en figer quelques-uns, mais ce n’est jamais facile même en utilisant tous mes appeaux. Quant à Dany, allongé sur un tapis de ramilles qu’elle a pris soin de couvrir d’une polaire, elle profite de la douce chaleur des rayons du soleil. On se remet en route presque contraints. Les décamètres défilent sans qu’on se lasse de marcher et quand un carrefour se présente doté d’ un panonceau nous annonçant une aire de pique-nique « Le Bousquet », je sais que Cassagnes n’est plus très loin. En effet, j’ai suffisamment analysé le parcours sur la carte IGN Géoportail pour en connaitre les quelques rares mentions que j’ai pu y déceler. Nous finirons cette jolie balade comme nous l’avons commencée, c’est-à-dire en flânant et en traversant Cassagnes, mais en évitant ainsi une partie du tracé original contournant le village. Traverser Cassagnes d’un regard curieux nous paraît plus divertissant et surtout plus captivant afin de découvrir son patrimoine. Quelqu’un a dit «  la curiosité est un vilain défaut mais un défaut permettant de progresser sur la voie de la connaissance ». Alors connaître Cassagnes est un choix presque manifeste. Et comme le village a conservé un beau patrimoine historique mais est aussi un véritable petit paradis paisible pas étonnant que son nom rime avec « cocagne ». Oui, Cassagnes, un pays de cocagne ! De plus ce barrage (et son lac) que l'on appelle le plus souvent de "Caramany" ou de l'Agly est en réalité situé sur la commune de Cassagnes. Les Cassagnols, très sympas, n'ont jamais râlé de ce "vol manifeste" ? Cette balade telle que je l’explique ici  a été longue de 6,4km. Les montées cumulées de 354m. A 364m d’altitude, le départ que nous avons choisi proche du cimetière est le point le plus haut. Carte IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt top 25.


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  • Ce diaporama est agrémenté de 4 morceaux de musique extraits d'une playlist YouTube intitulée "Baroque Mix". Ils ont pour titres et interprètes : "Emotional Violins"  de Rafael KruxDavid Krulic y Orchestralis"Piano Passacaglia" de Mango Audio"Baroque Harpsichord and Strings" de Rafael Krux, David Krulic y Orchestralis et "Violinist Playing in the Snow" de Oleg Semenov.

    La Boucle de la Combe Redonde à Port-la-Nouvelle

    La Boucle de la Combe Redonde à Port-la-Nouvelle


     

    Après le calcaire du « Sentier du Charbonnier », 7 jours plus tard, j’avais décidé de partir randonner vers celui de « La Combe Redonde »(*), boucle au départ de Port-la-Nouvelle que j’avais découverte en 2014 lors d’un inoubliable « Tour pédestre du Golfe Antique » en 3 jours. Oui, en ce 24 avril 2023, printemps oblige, j’avais décidé de rester dans les Corbières et la garrigue. Ici, cette dernière est prénommée « Haute ». La Garrigue Haute. Bien qu’ayant toujours eu un mal fou à identifier cartographiquement les limites du Massif des Corbières par rapport à leurs différents qualificatifs ;  on trouve tellement d’appellations avec « orientales », « occidentales », « centrales », « basses », « hautes », « méridionales », « maritimes », « catalanes », « du Languedoc »  « d’Alaric », j’en passe et des meilleures ;  j’allais passé grosso-modo des Basses-Corbières aux Corbières dites maritimes. En descendant ainsi de quelques échelons altimétriques, j’avais l’espoir d’y découvrir une faune,  et surtout une flore, quelque peu différentes à celles du Sentier du Charbonnier, déjà si riches. Car là elle était mon idée première : recenser d’autres fleurs, nouvelles ou pas,  mais insolites de préférence, et bien sûr en photographier un maximum. En effet, contrairement à l’idée qu’on peut se faire du calcaire avec ses sols aux aspects secs et donc arides, d’innombrables plantes s’y complaisent en permanence et bien d’autres adorent y pousser le printemps venu. C’était donc cette flore-là, de ce calcaire-là, que j’avais bien l’intention de découvrir en choisissant cette boucle.  Ici, ce calcaire, c’est celui du Massif des Corbières, datant du Crétacé dont le nom trouve son origine dans le mot latin « creta » signifiant «  craie » , roche sédimentaire calcaire comme chacun sait. Quant à cette « Combe Redonde », avant de partir j’ai essayé de savoir un maximum ce que l’on disait d’elle et ç’est comme ça que j’ai appris qu’il s’agit en fait à la fois d’une doline (*) mais également d’un ruisseau, les deux géologies étant peu éloignées l’une de l’autre. Le fond de la doline est désormais occupé par une vigne et les abords du cap Roc qui la domine sont truffés d’une bonne dizaine de blockhaus mais la boucle en question n’y passe pas. Quant au ruisseau situé un peu plus au nord,  j’ai appris que des « carriers » (*) y avaient vécu au début du siècle dernier afin d’extraire du marbre mais ils ont aussi activement participé à produire des moellons pour la construction, des bordures de trottoirs, des mausolées sans oublier la construction des jetées et autres digues du port de la ville. Voilà ce que j’ai appris de ce secteur que je vais partir découvrir. Si côté « idées », « objectifs » et « infos à connaître »,  les boucles sont bouclées, celle de « La Combe Redonde » reste  à accomplir. Il est 9h15 quand je range ma voiture sur le parking du lieu-dit « La Combe des Buis ». Je connais bien les lieux car outre mon passage lors de la dernière étape du « Sentier du Golfe Antique », j’étais revenu avec Dany en décembre 2021 lors d’une autre balade intitulée « La Boucle de la Garrigue-Haute et des Eoliennes depuis Port-la-Nouvelle. » Alors bien sûr, qui dit « décembre » dit « hiver » et qui dit « hiver » dit « flore très restreinte ». Cette fois, ce n’est pas du tout le cas. Des fleurs, il y en a partout et avec une incroyable variété. J’en photographie tellement que je ne vois pas l’instant où je pourrais démarrer cette balade. Finalement, je me dis que des fleurs il y en aura bien d’autres ailleurs, alors je file en direction de la table d’orientation que je connais déjà fort bien mais qui présente l’avantage d’offrir un panorama unique sur Port-la-Nouvelle, la mer et tous ses alentours proches ou lointains quand il fait beau. Finalement, et après ces quelques décamètres, je constate que la plupart des fleurs vues au départ sont là aussi un peu partout. Je démarre enfin. Elles se raréfient un peu, certaines disparaissent mais d’autres continuent à être bien présentes. C’est les cas de jolies asphodèles mais aussi des ails roses et des aphyllantes de Montpellier. Comme j’ai déjà pas mal rempli la mémoire de mon appareil-photo, j’en cherche des différentes, des nouvelles voire des carrément moins visibles. Il faut dire qu’ici or mis d’être aux aguets de la Nature, il n’y a pas grand-chose à découvrir d’autre. La table d’orientation, quelques vestiges en béton plus ou moins disséminés de l’occupation allemande lors de la seconde guerre mondiale, de rares ruines et les murets avachis d’un agropastoralisme désuet et surtout des postes de chasse. Alors là des postes de chasse, je vais en voir. ça ira du plus rudimentaire élevé en pierres sèches au plus confortable avec siège capitonné et moquettes en guise de parures mais surtout de chausse-trappes. S’il y a tant de postes de chasse, c’est parce que ce plateau calcaire de la Haute-Garrigue est bien connu pour être le lieu de passage migratoire parmi les plus  « top » de toute l’Aude ou presque. Je ne parle pas bien sûr d’une immigration humaine mais d’une avifaune très diversifiée se chiffrant parfois en milliers d’individus dont malheureusement beaucoup n'arrivent jamais à destination  car trucidés par les chasseurs. Sans compter bien sûr les sangliers qui n’ont aucun mal à trouver refuge dans ce dédale karstique et végétal. Alors bien sûr,  si photographier des sangliers m’intéressent,  en voir restent très aléatoires, et de ce point de vue, les oiseaux et les papillons font partie de mes desseins un peu plus accessibles. Autant l’avouer, la chance m’a souri une fois de plus,  mais parfois je me demande  si marcher en étant en permanence aux aguets de quelque chose comme je le suis n’est pas « générateur » et donc finalement « productif » ? Fleurs en grand nombre, des papillons et des oiseaux, quelques tarentes et des criquets toujours très craintifs, voilà la faune qui a été visible au cours de cette agréable balade printanière. Pour le reste, on découvre vers la fin du parcours les anciennes carrières que l’érudit audois Marc Pala nous décrit avec force détail dans ses « Archives du sensible ». Si ici, les carrières sont faites de calcaire et de marbre, ses archives à lui sont des mines d’or culturelles que l’on ne se lasse pas de lire tant on y  apprend de choses. Des « choses » qui présentent l’avantage d’être très souvent liées à des balades pédestres possibles. Ce fut le cas ici. Grâce à lui et au botaniste Olivier Escuder, qui une fois encore m’a bien aidé dans la détermination de toutes mes fleurs, je n’ai pas « marché idiot » et comme là aussi était mon intention, j’ai terminé cette balade amplement satisfait. Je ne l’ai pas mesurée personnellement avec mon GPS mais de manières assez étranges on trouve sur le Net bon nombre de distances bien différentes allant de 7,5km jusqu’à de 10,5km. Alors, j’ai mesuré le parcours tel que je l’ai réalisé à l’aide de mon logiciel CartoExploreur et voilà les principales données obtenues : distance parcourue 8,6km incluant mes quelques « sorties de route » (table d’orientation, postes de chasse, vignoble). Points les plus élevés 90 à 91m environ, point le bas 2  à 5 m environ soit un dénivelé approximatif de 86 à 82 m. Carte IGN 2547OT Durban-Corbières – Leucate – Plages du Roussillon Top 25.

    (*) Combe Redonde : Si j’ai commencé par m’intéresser à la toponymie du « mot » Redonde, j’avoue ne pas avoir chercher longtemps pour trouver la bonne explication que l’on peut résumer par le mot  « rond ». L’occitan et le portugais (redonda),  l’espagnol (redondo au masculin ou redonda au féminin) en sont les plus proches phonétiques.  Le remarquable site « vousvoyezletopo » explique tout ça en détail bien mieux que je ne pourrais le faire.  J’ai ensuite très vite perçu que la Redonde avait un lien très étroit avec la géologie, le mot « combe » le précédent ne laissant planer aucun doute à ce sujet. Toutefois, si les principale cartes IGN classiques et topographiques mentionnent le ruisseau, celles mentionnant la doline située plus au sud sont à chercher dans les plans IGN que j’utilise peu ou carrément jamais sur le Net (Géoportail). C’est d’ailleurs de cette dernière façon que je l’ai trouvée sur le site suivant : https://www.yumpu.com/en/document/read/54787177

    Alors certes ce site-là évoque le Cap Romarin dans son ensemble et ses proches alentours, il est également un peu plus technique mais on y apprend pas mal de choses sur le plan géologique, historique et anthropologique.

    Enfin plus intéressante encore ; enfin pour moi ;  fut la lecture du texte écrit par Marc Pala à propos des  « carriers de la Combe Redonde » qui vivaient là à proximité du ruisseau dans la première moitié du 20eme siècle. C’est d’autant plus intéressant que l’itinéraire de la boucle y passe tout près et permet de fixer visuellement les décors et ainsi de les rapprocher de la lecture préalable. On se souvient donc du cabanon délabré, du grand mur, espèce de grande rampe qui y monte, des grottes à portique, des murets, des anciennes carrières, etc…..Autant d’éléments permettant de s’imaginer une vie d’antan. Oui, cette Combe Redonde est restée dans ma tête comme une « redondance » bien après la fin de cette jolie boucle. J’espère que cette « redondance »  m’aura permis de ne rien oublier.  


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  • Afin de rendre hommage à l'immense compositeur américain Burt Bacharach décédé en février dernier (sans oublié le parolier Hal David), j'ai agréménté ce diaporama de six de ses chansons. Elles ont pour titres et interprétes : "Raindrops Keep Fallin' On My Head"/B. J. Thomas, "This Guy's In Love With You"/Herb Alpert & The Tijuana Brass, "Arthur's Theme (Best That You Can Do)"/Christopher Cross, "What The World Needs Now Is Love"/Jackie DeShannon, "Alfie"/Vanessa Williams, "A House Is Not a Home"/Luther Vandross (version incomplète). 

    Le Sentier du Charbonnier depuis La Tirounère (St-Paul-de-Fenouillet)

    Le Sentier du Charbonnier depuis La Tirounère (St-Paul-de-Fenouillet)

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    C’est en 2020 et au cours d’une balade que j’avais intitulée « Le Circuit de la Tirounère depuis St-Paul-de-Fenouillet » que j’avais découvert le départ de ce « Sentier du Charbonnier » et par là-même cette randonnée. Alors bien évidemment, je m’étais empressé d’aller voir sur le Net ce que l’on disait d’elle. Là, de prime abord, 2 éléments me rendirent quelque peu circonspect et je m’interrogeais quant à l’opportunité de la réaliser un jour. Le 1er élément était que de nombreuses personnes qui l’avaient faite l’avaient jugée difficile. De ce fait, à 71 ans, j’étais assez songeur même si la distance de 9 à 12 km ; selon les différentes versions ; ne m’inquiétait pas trop. En observant la carte IGN et la vue  aérienne correspondant au tracé, , ce que je craignais c’était toutes ces formations calcaires très découpées qu’il y avait à l’ouest des Gorges de Galamus. Si celles situées à l’est ne m’étaient pas inconnues, les ayant déjà approchées à diverses reprises lors de randonnées (*), celles-ci entaillées par la Coume de Tiols et son ruisseau restaient à découvrir.  Un petit tronçon muni d’une corde servant de garde-fou était souvent évoqué ajoutant un supplément de crainte car j’avais conscience que mes pieds n’avaient plus l’assurance de leurs 20 ans.  Le 2eme élément concernait la randonnée elle-même et le titre de « Sentier du charbonnier » qui lui avait été octroyé dont personne ne disait jamais rien. C’était d’autant plus troublant que même la Communauté des communes Agly-Fenouillèdes qui avait produit une fiche-rando N°26 restait totalement muette à ce sujet, évoquant brièvement "des sommets des Marches d'Espagne" et les Hautes-Corbières ? « Pourquoi du charbonnier ? » (**), cette question semblait n’intéresser personne ? De ce fait, ma crainte était qu’on ait créé un circuit de randonnée sans grand intérêt, seulement pour attirer les touristes et qu’un fonctionnaire en manque d’idées lui ait donné un nom totalement futile. Or « marcher idiot » et seulement pour l’aspect sportif n’était plus depuis longtemps le ressort de mes différentes sorties. Il me fallait bien d’autres arguments. Au regard de ces travers, je me suis mis en quête de chercher ce que l’on disait de ce sentier dans les nombreux topo-guides que je détenais dans ma bibliothèque. Et là ô surprise, aucun ne l’évoquait parmi les 60 ouvrages que je possédais. Pourtant ils étaient nombreux à évoquer ce secteur du pays Fenouillèdes et le Sentier Cathare, mais ce « Sentier du Charbonnier » était totalement oublié. Pourquoi ? C’était un frein de plus assez inattendu surtout quand on sait que de nombreux ouvrages reprennent assez souvent les mêmes randonnées. Pourquoi celle-ci était totalement absente ? Je ne trouvais pas de réponse ! Finalement, il m’a fallu 3 années supplémentaires pour qu’une gentille amie sur Facebook, prénommée Marie-Noëlle,  arrive à me convaincre que cette balade pouvait être intéressante. En décrivant succinctement la beauté des décors et en amoindrissant les difficultés, j’étais désormais convaincu que je pouvais la faire. En tous cas, malgré mes 74 ans, je  me sentais prêt. Il est vrai qu’une jolie nouvelle que je venais de lire évoquant un peu les lieux et  s’intitulant « Le sauvage en personne » de l’ethnologue et anthropologue Daniel Fabre avait fini de me convaincre.  De surcroît, la botanique, la Nature et l’Histoire y tenaient une place persuasive.  J’avais donc décidé d’attendre le printemps afin d’avoir entre les mains tous les atouts que la Nature des Corbières pourrait m’offrir. Météo France annonçant un anticyclone, le jour « J » est fixé au 17 avril,  et bien sûr en solitaire car quoi qu’il en soit, le terrain aux reliefs calcaires accidentés et la distance ne sont pas compatibles avec les tendons trop souvent douloureux des hanches de Dany. Il est 9h quand je laisse ma voiture sur la route à proximité de La Tirounère. Je démarre avec une "foi de charbonnier". Je connais désormais parfaitement les lieux. D’emblée, et avant même quelques pas vers la ligne de départ, des fleurs freinent mes bonnes intentions. A la Tirounère, je suis surpris de voir qu’une nouvelle passerelle a été installée permettant le passage sans problème de l’Agly. Voilà déjà longtemps que le projet était dans les cartons depuis que la précédente avait été emportée par une crue en 2014. Je m’y arrête quelques instants et constate que les poissons sont bien plus nombreux qu’en 2020 où je m’étais baigné lors de ce fameux  « Circuit de la Tirounère ». Sans passerelle, j’étais facilement passé à gué avec de l’eau aux genoux. Après quelques photos, je  me décide à démarrer me promettant d’y revenir au retour.  D’emblée, la pente raide de l’étroit sentier met mon palpitant à l’épreuve. Par bonheur, les fleurs printanières sont nombreuses et les photographier est une excellente raison de reprendre mon souffle. Mon cœur s’assagit au même rythme que le parcours qui peu à peu devient beaucoup moins incliné même si la calcaire reste constamment omniprésent. Alors que je grimpe vers La Balme, pensant être tout seul, un gilet pendu à une branche ne manque pas de me surprendre. Finalement, ce n’est que 100m plus loin, et un peu plus haut, qu’un homme accompagné d’un chien se présente devant moi. Il redescend et je monte. Après le bonjour d’usage, je lui demande « le gilet accroché à la branche est à vous ? ». Il me répond « oui », rajoutant qu’il trouve qu’il fait excessivement chaud. J’acquiesce. Sur le ton de la plaisanterie, je lui dis, « vous avez de la chance, il me plaisait bien et j’ai failli vous le piquer ! ». Il rigole de ma blague.  Je crois comprendre qu’il essaie de trouver des asperges sauvages mais que ce n’est pas génial. Après quelques brefs échanges sur nos activités du jour, il me souhaite bon courage et lui rend la pareille. Quelques mètres plus haut, en voyant les beaux panoramas qui s’entrouvrent, je prends déjà conscience avec satisfaction de la déclivité déjà accomplie. Dans le creux du ravin, au pied d’une falaise, l’ermitage Saint-Paul de Galamus apparait. Au-dessus, ce sont les contreforts du  Pech d’Auroux que j'ai eu l'occasion de gravir à plusieurs reprises. En bas,  là où j’ai laissé la voiture,  la route parallèle au  vallon où coule l’Agly ressemble à un vermicelle. Malgré tout le calcaire environnant, la végétation est dense et de n’importe quel côté où l’on regarde tout est très verdoyant. Je ne connais pas la suite mais suis très heureux d’être déjà là. Quand la bifurcation « Paradet » et « Camps » se présente, je sais déjà que c’est la seconde qu’il faut emprunter. Ici l’élévation supplémentaire accomplie offre une belle  vue vers Saint-Paul-de-Fenouillet et les  plaines alentours. Le sentier redescend un peu puis parvient à cette portion agrémentée d’une corde que j’appréhendais beaucoup mais que Marie-Noëlle avait à juste titre minimisée. Finalement si la corde peut s’avérer utile en terme de sécurité, je constate que je m’en faisais tout un monde sans vraie raison apparente. Il est vrai qu’en vieillissant, je suis désormais sujet au vertige. Certes, la roche est assez pentue à cet endroit-là mais je me souviens en avoir arpentées maintes et maintes fois dès bien plus compliquées que ça et notamment dans les calanques marseillaises au temps de ma jeunesse. Je passe donc assez facilement même si mon attention est de mise car je sais qu’à mon âge je n’ai plus la dextérité et l’assurance de mes jeunes années. Pour avoir plusieurs fois regardé la carte IGN administrative, je sais que la frontière P.O/Aude est juste là. Pourtant rien ne change et ne le laisse imaginer. Moralité : je comprends mieux pourquoi l'administration semble parfois insaisissable.  Peu après,  et par je ne sais quel miracle, si ce n’est la belle présence de jasmins jaunes, de cistes et de coronilles, de nombres papillons s’égayent dans ce secteur. Si la plupart sont assez communs et visibles quelques mois dans l’année car univoltins, les jolies et rares  Proserpines n’ont pas cette chance. Elles sont univoltines, c’est-à-dire qu’elles n’ont droit qu’à une seule génération annuelle.  Des papillons seront visibles jusqu’à la fin mais des Proserpines, je n’en verrais que deux. Le sentier atteint le ruisseau de la Coume de Tiols bien plus vite que je l’avais imaginé. Encombré assez souvent de gros blocs, le ruisseau devient chemin. Par bonheur, quelques tronçons sont parfois plus praticables grâce à de hauts buis faisant office de boucliers. De manière assez surprenante, quelqu’un a installé un livre d’or à même le sentier. J’y laisse une courte bafouille de mon passage. De temps à autre, le sentier sort du ruisseau et permet ainsi d’avoir une meilleure idée des paysages environnants. Les fleurs et les papillons continuent de m’arrêter. Les oiseaux sont bien là aussi,  comme le prouvent leur chant mais les voir est déjà une gageure quant à les photographier c’est carrément une loterie avec peu de chances de gagner tant les frondaisons qui les abritent sont touffues ! Il me faudra attendre de sortir de là, d’avoir un peu de chance, de me mettre quelquefois à guet pour réussir quelques photos d’oiseaux. C’est ainsi que bien trop absorbé à mes photos, je sursaute à l’arrivée soudaine dans mon dos d’un jeune homme en train de courir.  Lancé dans son trail, le temps d’échanger un bonjour, et telle une fauvette furtive,  il a déjà disparu dans ce dédale de roches et de végétation. Dès lors que le vallon se fait plus ample et moins encaissé, le sentier change de sol devenant plus herbeux. Là, je comprends que j’en ai vraiment fini avec le calcaire et le ruisseau. D’ailleurs, les fleurs à photographier changent aussi avec de nouvelles espèces fréquentant les pelouses : pâquerettes, pissenlits, potentilles, hélianthèmes, orchis, anémones, narcisses.  Il y a aussi beaucoup d’arbres à fleurs blanches. De très nombreux poiriers à feuilles d’amandier mais aussi quelques cerisiers de Sainte-Lucie et bien sûr des prunelliers.  A hauteur d’une cabane en tôles ondulées, je me décide à tourner à droite pour partir vers le col d’En Calve. Un large chemin monte vers ce col. Ceci n’est pas une entorse au parcours initial mais un supplément qui selon de nombreux témoignages méritent le détour.  C’est ainsi que j’ai atteint un large col herbeux puis qu’à l’aide de mon GPS et du tracé que j’y avais enregistré, j’ai facilement trouvé le sentier qui sur la droite m’a entraîné vers le lieu-dit « Frigoula ». Le lieu-dit consiste en plusieurs petites collines quelque peu escarpées mais accessibles où des vues grandioses se font jour presque de tous côtés : Massif du Canigou, Pech de Bugarach, Gorges de Galamus, Roc Serret,  Pech d’Auroux, La Quille, Vallon de Tiols, Roc del Nissol,  Forêt du RialsesseCubières et son joli moulin où nous avions fêté les 60 printemps de Dany. Pour être franc, j’aurais pu monter légèrement plus haut mais les altitudes les plus élevées étaient aussi les plus végétalisées. J’ai donc trouvé un bon compromis où j’ai choisi de pique-niquer avec vue vers le Canigou, la Vallée de la Boulzane et Saint-Paul-de-Fenouillet avant de refaire le chemin en sens inverse soit un aller et retour de 4km environ. Là, tout devint plus simple et la chance fut enfin avec moi car je réussis à photographier quelques volatiles plutôt nombreux dans cette portion jusqu’au Pla de Lagal. D’abord plus simple,  parce que le parcours est plus praticable et donc plus facile à cheminer au moins jusqu’à atteindre le Pla de Moulis mais aussi parce que j’en connaissais une belle partie. Là, on retrouve encore beaucoup de calcaire mais les chemins et sentiers sont plus « roulants »  Ce tronçon a  été d’autant plus facile pour moi que je l’avais déjà accompli en 2011 lors d’un mémorable Tour du Fenouillèdes en 5 jours avec mon fils. J’ai marqué un long arrêt à hauteur du calvaire en hommage à l’instituteur Moulins Artene car l’histoire du décès de cet homme que j’avais lue sur Internet m’avait vraiment marqué.  Il paraît qu’il serait mort de froid au cours d’une tempête de neige pour être allé chercher du secours à Saint-Paul de Fenouillet pour venir en aide à  un enfant malade de Camps-sur-Agly. Il est donc mort lors d’un acte d’héroïsme qui plus est pour sauver la vie d’un enfant. Si la fin de cette balade fut moins « géniale » sur le plan météo, le ciel devenant excessivement laiteux, grâce à une Nature encore très présente, elle demeura bien agréable pour moi. Une fois encore, cette randonnée m’a offert ce que j’étais venu chercher : la Nature avec un grand « N » ! Force est de reconnaître que j’avais des idées « noires » à propos de ce « Sentier du Charbonnier » et ma crainte de le réaliser était de revenir « noir » !  Mais finalement, je l’ai terminé « débordant » de couleurs, comme quoi le philosophe Gaston Bachelard avait raison quand il a dit que « le noir est le refuge de la couleur ». La distance parcourue a été de 11,8km. Les montées cumulées de 747m. Quant au dénivelé, il a été de 449m entre le point le plus élevé à 727m non loin du Roc del Nissol et le plus bas à 278m à la Tirounère.  Carte IGN Tuchan – Massif des Corbières top 25.

    (*) Mes autres balades dans le secteur : 

     

    (**) Les charbonniers en Fenouillèdes et Pyrénées : Comme indiqué dans le récit de ma balade, personne ne dit rien à propos du nom donné à ce sentier. Pourquoi du « charbonnier » ? Cette question restera un  mystère. En tous cas or mis un tout petit casot en tôle ondulée pas suffisamment ancien et un semblant de mur en pierres, je n’ai rien vu au cours de ce parcours qui pourrait ressembler de près ou de loin à une ancienne charbonnière voire à une vieille marmite en métal comme on en trouve encore dans la Nature en Fenouillèdes et plus généralement dans nos belles Pyrénées. Ces charbonnières ou ces marmites servaient à la fabrication du charbon de bois, combustible connu pour diverses utilisations depuis l’Antiquité mais qui connut son heure de gloire à partir du 17eme siècle dès lors que le procédé technologique des forges dites « catalanes » prit son envol industriel dans toutes nos montagnes. Car si ici on évoque les Pyrénées, le procédé a aussi été utilisé dans les autres montagnes françaises. A cette époque, du 17eme au 19eme siècle, la  fabrication du charbon de bois, et par là-même sa consommation ; furent si gigantesques que nombres de nos forêts finirent amplement décimées. Au fil du temps,  les  déboisements étaient tels qu’aucune essence ne résistait à cette frénésie. Pour les charbonniers, tout était bon à brûler, des sapins aux bruyères en passant par les chênes, les hêtres, les buis et même les arbres fruitiers dès lors que la pénurie a commencé à se faire sentir. Même si rien n’est dit à propos des charbonniers, ni à  Saint-Paul-de-Fenouillet ni dans ses proches alentours ; le bourg étant plus connu pour ses croquants, ses objets en buis et ses pièges à loup que l’on fabriquait dans des forges ; il est évident que les collines autour de Galamus n’ont pas échappé à ce déchainement à fabriquer coûte que coûte du charbon du bois. Dans ce secteur, un seul toponyme peut nous laisser penser à d’éventuels « charbonniers », c’est le Pas de la Fumado (la Fumée), en aval du Moulin du Cubières-sur-Cinoble.  Malgré cette carence de noms,  l’on apprend sur certains sites Internet ; Fenouillèdes et Caudiès notamment et donc sans partir trop loin de Saint-Paul ;  que les charbonnières ont bien évidemment existé dans tous ces secteurs. Leurs vestiges sont encore visibles parfois, et à titre personnel,  il m’est arrivé plusieurs fois d’en découvrir au cours d’autres randonnées. Je me souviens par exemple d’une vieille marmite en métal vue non loin du col de Tulla. Il m’est arrivé aussi de tomber sur d’anciennes plateformes de brûlis plutôt nombreuses dans la forêt de Boucheville et dans les autres bois des proches alentours. Entre le 17eme et 20eme siècle, les charbonniers n’ont pas été les seuls à fréquenter nos collines et nos montagnes. Selon les lieux, on pouvait aussi  y voir des mineurs, des forgerons, des bucherons, des chaufourniers dont le travail à fabriquer le chaux était souvent lié à ceux des charbonniers. Tous ce travailleurs étaient assez souvent des migrants.  Les charbonniers étaient nombreux à venir d’Italie et paraît-il de la région de Bergame. Ils étaient saisonniers et nomades, le plus souvent plutôt pauvres, se déplaçant très souvent d’un employeur à un autre changeant de forêt comme il ne changeait pas de veste, le travail étant bien sûr très salissant. Si la veste dite du « charbonnier » continue d’être la mode, les charbonniers ont très longtemps marqué l’imaginaire. Ils étaient des hommes « noirs », se jouant du feu tels des diables et vivants dans leur forêt comme de véritables « sauvages », ce qui n’était pas tout à fait faux. Pourtant,  le savoir-faire était tel que l’on évoque parfois « l’art du charbonnier ». C’est ce qu’on fait Henri Louis Duhamel de Montceau dans un livre de 1761 mais aussi plus récemment Véronique Izard, chercheuse au CNRS dans un article de la Société Botanique de France, article que je vous conseille de lire si vous souhaitez en savoir plus sur l’Histoire des charbonniers des Pyrénées et leur métier. 

    Le Sentier du Charbonnier depuis La Tirounère (St-Paul-de-Fenouillet)

    Marmite de charbonnier près du col de Tulla.


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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 musiques originales du remarquable guitariste américain Walter Rodriguez Jr. Elles ont pour titre : "Much More""Ballad Road" et "Silent Call"

    La Boucle "Autour de Montalba-le-Château"

    La Boucle "Autour de Montalba-le-Château"

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    En ce 5 avril 2023, cette « Boucle Autour de Montalba-le-Château », que j'avais trouvée sur Visorando, ne devait être qu’une simple promenade. Dans nos esprits, les 5,5km à parcourir ne devaient servir qu’à ça. Marcher un peu, pique-niquer face à un merveilleux Canigou enneigé étaient nos principaux objectifs. Dès le départ, un ciel bleu denim, limpide car sans nuage et une douce météo conjecturaient favorablement nos bonnes intentions. Il est 10h30  quand nous rangeons notre voiture sur un parking de la route principale, en l’occurrence la D.17, mais dans le village. Alors que nous chaussons nos godillots, un gentil et vieux monsieur vient nous « tenir le crachoir ». Il parle en nous posant des questions, mais parle tant et tellement vite qu’il n’attend jamais les réponses que nous pourrions éventuellement lui faire. Finalement, il passe du coq à l’âne et je comprends qu’il a surtout envie de nous parler de lui et de sa vie à Montalba-le-Château. Alors tout en nous préparant, nous l’écoutons avec attention et ce pendant un bon quart d’heure, bien au-delà de notre préparation.  Quand je le coupe, c’est pour lui dire que nous devons partir randonner tout autour du village.  Alors il acquiesce,  se tait et s'en va poliment un petit sourire au coin des lèvres, sans doute heureux que nous lui ayons consacré un peu de notre temps. Nous empruntons la D.17, puis un peu plus loin nous la délaissons au profit de la rue du Roumenga. Si vous regardez des plans et des vues aériennes sur le Net, vous trouverez l’intitulé « Camps del Cami de Vinça » dans la continuité de la rue de Roumenga, qui elle part ensuite à droite. Enfin peu importe, c’est par cette voie-là très rectiligne que nous sortons de Montalba et la campagne est déjà là avec ses fleurs sauvages, ses nombreux passereaux puis quelques fermes et corrals où dans les prés mitoyens paissent plusieurs chevaux. Il y a même un corbeau qui vient jouer les curieux et des étourneaux sans doute sédentarisés qui batifolent tout autour des équidés. Après un portail donnant sur de grandes serres de couleur verte, l’itinéraire vire à gauche en un angle droit. A droite le domaine « le Roc » avec les serres citées ci-avant et à droite un vignoble.  Au milieu, un chemin de sable blanc d’où s’envolent de jolis chardonnerets. Très vite, des  champs en jachères puis la garrigue prennent le relais du vignoble. Les fleurs sauvages et les papillons saisonniers se font plus nombreux. On retrouve la D.17 que l’on poursuit à droite sur une centaine de mètres et que l’on quitte pour un autre chemin encore sableux lui aussi filant à gauche entre des chênes verts. Ce sable blanc beige que l’on va fouler tout au long du parcours n’est ni plus ni moins que le socle de dépôts sédimentaires lacustres datant des temps géologiques. Celui plus grossier que l’on trouve en général au pied des amas rocheux est le résultat d’une érosion relativement plus récente. Ici, la principale roche est le granite aux nuances de couleurs quelque peu différentes mais assez souvent un peu rosées. Sur la gauche, Montalba et son éminent château ne tardent pas à apparaitre. A droite, le Massif du Canigou saupoudré de neige. Sa vue donne à Dany des envies de déjeuner sur l’herbe, sauf qu’il faut encore trouver l’herbe « qui va bien ». C’est chose faite quelques décamètre plus loin en nous éloignant du parcours d’une bonne cinquantaine de mètres. Là, adossés à des bruyères arborescentes amplement fleuries et donc très parfumées, nous déjeunons sur l’herbe de nos gros pans-bagnats. « C’est fou comme le beau temps et le bien-être m’ouvrent l’appétit » dis-je à Dany. Elle acquiesce mais sans parler car la bouche pleine. Ayant tout le temps devant nous, après ce copieux pique-nique,  je pars en quête de quelques photos naturalistes pendant que Dany s’est allongée sur l’herbe pour se reposer un peu. Quand je reviens, je la découvre presque endormie avec deux coccinelles se promenant sur sa polaire. Les coléoptères rouges et noirs contrastent tant avec le bleu du vêtement que je ne peux pas ne pas les voir. Nous repartons et peu de temps après tombons sur un gros troupeau d’ovins partant sans doute à l’estive. Accompagné de plusieurs chiens, le berger mène son troupeau avec sans doute cette idée de rester au plus près du chemin. Mais un pré herbeux se présente et le troupeau part alors en éventail. Nous faisons tout pour tenter d’éviter les animaux mais les voilà qu’ils partent en tous sens guidés par cette gloutonnerie folle de brouter tout ce qui se présente au bout de leur mufle. Si le nonchalant patou passant tout près de nous a déjà compris que rien ne ferait dévier ses ouailles, nous voilà plantés là comme deux statues au milieu de l’imposant troupeau. Finalement, personne ne prête attention à nous et tout se passe pour le mieux. Nous repartons. Peu après, nous croisons de beaux chevaux. Eux sont parqués.  Occupés à brouter, ils restent indifférents à l’intérêt qu’on veut leur porter. Plus loin, sur la droite et en  contrebas du chemin, nous apercevons plusieurs lamas aux robes chamarrées. J’apprendrais en rentrant qu’ils sont destinés à des promenades. Au milieu d’imposants blocs granitiques, le chemin devient plus large et plus sableux encore. Flore et faune continuent à jalonner le parcours pour mon plus grand plaisir. Dès lors que le sable laisse la place à l’asphalte, l’arrivée se fait plus proche. Après avoir tourné autour ; comme l’indique le titre de cette balade ; désormais Montalba et son château se dressent droit devant. Pourtant le parcours continue d’être agréable et il en sera ainsi jusqu’à son terme. Pendant quelques instants, l'église Sainte-Marie apparaît au loin sur notre droite me remémorant ainsi une autre très jolie balade que nous avions réalisée ici en 2018. Elle avait consisté à partir à la découverte des "Bornes frontières de 1258". Souvenirs, souvenirs ! Malgré une distance plus que modeste, celle-ci fut pour moi une vraie randonnée. Ce sentiment, je le dois sans doute aux jolis décors parcourus mais surtout au plaisir que j’ai eu à photographier une faune ; sauvage ou pas, et une flore qui ont très présentes tout au long de l’itinéraire. Remercions Philippe Pagès d’avoir mis cette jolie boucle sur Visorando car sans lui pas sûr que nous l’aurions connue. La distance est donnée pour 5,43km, mais autant être honnête aujourd’hui je n’ai rien mesuré,  car comme le dit l’adage « quand on aime on ne compte pas ! ». Carte IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt top 25.


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  • Ce diaporama est agrémenté de 4 musiques du duo irlando-norvégien "Secret Garden" composées par Rolf Løvland. Elles ont pour titre "Beautiful" chantée par Brian Kennedy"The Pilot" (instrumental), "Strength" chantée par Espen Grjotheim"Cause Of You" chantée par Cathrine Iversen et Espen Grjotheim et enfin la cinquième "Passacaglia" d'Haendel/Halvorsen jouée en solo au piano par Pianovus (incomplète).

    Le Tour du Lac de Caramany

    Le Tour du Lac de Caramany

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    Nota : Le tracé officiel du Tour du Lac de Caramany proposé par le département 66 (voir ce lien) évite bien évidemment cette partie où des éboulements de pierres se sont produits ces dernières années, entre l’embouchure du Ravin de Tury et le lieu-dit Clot del Tury. C’est donc à mes risques que je suis passé outre les interdictions car j’ai estimé qu’un maximum de conditions favorables me permettait de le faire (belle météo, possibilité auxiliaire dans le lac asséché, eau excessivement basse du lac et de l'Agly, marche en solo) . Si vous faites de même, vous le ferez également à vos risques et périls. Je conseille bien évidemment de ne pas prendre de risques si les conditions ci-dessus ne sont pas totalement remplies ou si vous marchez avec des enfants. A vous de voir.

    De ma part, faut-il voir dans ce « Tour du Lac du Caramany » le signe d’un quelconque intérêt grandissant pour l’énergie électrique ? Je ne le pense pas, même si en cette période d’inflation, le sujet très d’actualité par la hausse effrénée de ses tarifs ne me laisse bien évidemment pas indifférent ! Et ce n’est donc que pure coïncidence si ma dernière randonnée (Le Circuit du poste électrique et les éoliennes de Baixas depuis Saint-Estève) et celle-ci ont en commun des lieux où la production électrique est de mise. D’ailleurs, pour être honnête, ici c’est plutôt l’eau et sa carence qui ont aiguillonné mes pensées que le fait qu’il y avait non loin de là un barrage hydroélectrique. Il est 10h30 quand je gare ma voiture tout près de l’aire de pique-nique jouxtant le pont traversant le lac. Selon un plan que j’ai pu voir sur Internet, le départ est là ce qui m’oblige à remonter la route D.21 jusqu’à hauteur de la cave Les Vignerons de Caramany. Le Tour du Lac démarre vraiment là, à droite de la route,  même s’il n’y a aucune mention.  Mais pour avoir déjà accompli une autre randonnée intitulée « Autour du Grand Rocher », je sais que c’est là, les départs sont identiques.  Dans l’immédiat, il s’agit d’une voie bitumée qu’il faut quitter bien plus loin au profit d’un chemin sableux partant à gauche. Comme toujours, je suis déjà en quête de ce que la Nature peut offrir à mon appareil-photo, paysages certes mais surtout flore et faune. Autant l’avouer les deux étant plutôt rares en ce début de balade, les quelques occasions qui se présentent ne sont pas à gâcher. Si les fleurs sont faciles à immortaliser, les oiseaux et papillons réclament plus de patience et surtout plus de chance. Or mis cela, la météo étant très bonne, l’itinéraire reste agréable à cheminer. Seul un ciel un peu laiteux, surtout vers le sud-est,  contrarie mes premières photos car la luminosité n’est pas idéale. Quelques fleurs, des passereaux sur les arbres, d’autres picorant je ne sais quoi sur le sol, une stèle marquant le premier coup de pioche du barrage, deux panonceaux expliquant une vie « néolithique », un autre recensant les balades possibles  sont autant d’occasions pour s’arrêter un peu. Comme peau de chagrin, le lac, lui, se rétrécie au fur et à mesure que j’avance et par là même les berges sableuses et argileuses car alluvionnaires se rapprochent l’une de l’autre. De lac, l’Agly va devenir rivière puis carrément ruisseau. Jamais, je n’ai vu le lac de Caramany ainsi et dieu sait si j’y suis venu souvent y randonner (*). Si le fleuve Agly a toujours été là, on y aperçoit aujourd’hui les vestiges d’un muret fait de pierres qui servait à le canaliser. Dès lors qu’un panneau d’interdiction se présente faisant suite à de très nombreux glissements de terrain et éboulements, je me vois contraint de réfléchir par où faut-il que je passe.  J’avoue que m’éloigner du lac alors que ce dernier est largement asséché ne m’inspire pas trop et ce d’autant qu’il y a longtemps, lors d’une randonnée au « Balcon de la Pêche », j’étais déjà passé outre cette interdiction sans aucun problème. Finalement, c’est en voyant un couple accompagné d’un chien marchant en contrebas que je me décide à braver l’interdiction. Je me dis que si les éboulements sont trop importants et interdisent le passage, j’aurais toujours cette solution de descendre dans le lac asséché. Finalement, mon passage s’effectue sans réel souci, ma seule crainte étant le chien du couple que je viens de retrouver  quelques décamètres plus loin. Trop livré à lui-même, car montant et descendant les pierriers provoqués par les éboulements, j’estime que leur chien constitue un éventuel danger et je n’hésite pas à le leur dire. Répondant à ma demande, ils retiennent leur chien le temps que je passe. Je les en remercie mais insiste sur le fait que le risque peut aussi être pour eux. C’est sur ces bonnes paroles que  nous nous séparons, non sans avoir évoqué au préalable cette voiture « renversante » gisant au milieu l’Agly, là où le fleuve n’est plus qu’un étroit ruisseau. « Renversante » car les roues en l’air et étonnante à cause de l’endroit où elle se trouve, loin de toute voie routière. « Comment est-elle arrivée là » ? C’est la question que nous nous posons conjointement.  Ils me disent vouloir en informer soit la mairie de Caramany soit la gendarmerie, ce en quoi je ne les contredis pas (**). En atteignant la D.9, me voilà complètement soulagé, d’autant plus soulagé qu’en traversant le pont, j’aperçois le couple et leur chien en train de revenir vers moi. J’ai réalisé la moitié du Tour du lac et sans doute franchis la partie la plus délicate. Il est 12h15 et je réfléchis déjà à trouver un coin propice et agréable pour pique-niquer, et ce d’autant qu’une légère brise venant du nord s’est soudainement levée. Finalement, après avoir trouvé les balises jaunes propres au Tour du Lac, je n’en tiens plus guère compte peu après car longer l’Agly et marcher dans le lac asséché est bien plus simple. Alors, je vais et je viens, m’éloignant du lit de la rivière pour mieux y revenir. Suivre l’Agly étant parfois un peu monotone, parfois je m’en éloigne au profit  des vignobles, des bois et d’un peu de garrigue. Très souvent, la présence d’oiseaux aquatiques ou de passereaux que j’aperçois guide mes pas. Idem pour les quelques papillons que j’entrevois. Ils me muent en un chasseur inoffensif où mon appareil-photo devient une épuisette sans filet. C’est moins douloureux pour eux ! Finalement, après avoir trouvé un coin sur l’herbe et abrité du vent pour pique-niquer, c’est l’obligation de rejoindre l’arrivée qui me fait quitter le bord du lac et prendre la route asphaltée. Eh oui, ici, or mis faire un peu de natation, il n’y a pas d’autre choix que mes jambes et la route pour retrouver ma voiture. Cette dernière me permet de rejoindre le village de Caramany que j’avais visité au pas de charge lors de cette balade « Autour du Grand Rocher ». Peu après, je pars voir le barrage, par pure curiosité et surtout au regard du niveau si bas de l’eau.  Ainsi se termine cette balade finalement plutôt agréable et où comme souvent j’ai pu me consacrer pleinement et avec plutôt de la réussite à ma passion pour la photo naturaliste. Seul tourment ? La sécheresse qui sévit et peut s’avérer inquiétante si je me fie à mes

    récentes balades toutes faites en hiver mais sous un soleil estival et ardent. En novembre dernier, lors de « la Boucle de Marcevol » le lac de Vinça était à sec et 3 mois plus tard, c’est celui de Caramany. A quoi aurons-nous droit cet été ? Bien qu’ayant mon GPS avec moi, je n’ai pas enregistré de mesures lors de cette balade. Quant au tracé que j’y avais enregistré, il était long de 14,1km mais allait s’égarer incomplètement du côté d’Ansignan. Je ne peux donc formuler qu’une  estimation faite avec mon vieux logiciel CartoExploreur  et en tenant compte  de l’asséchement du lac et de mes divagations qui ont consisté à longer l’Agly, à m’en éloigner parfois pour ensuite y revenir : distance estimée 11km. Dénivelé 68m entre le point le plus bas et le plus haut. Cartes IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt et 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

    (*) Mes autres balades autour et à proximité du lac de Caramany : 

     

    (**) Voiture dans l'Agly : Finalement cette voiture aperçue dans l'Agly, au niveau du lac de barrage, était bien consécutive à un accident qui s'est produit le 1er novembre 2022, accident ayant fait l'objet d'un article sur France Bleu.fr lui-même relayé par le SDIS 66 sur leur page Facebook. Voici les liens ci-après : 

    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/accident-de-la-route-a-caramany-le-conducteur-finit-sa-course-dans-le-lac-1667315074

    Page Facebook du SDIS 66 

     


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  • Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons interprétées par Gilbert Montagné. Elles ont pour titre : "Liberté", "J'Ai Le Blues de Toi""The Fool" et "Musicienne".

    Le Circuit du Poste éléctrique et les Eoliennes de Baixas depuis Saint-Estève.

    Le Circuit du Poste éléctrique et les Eoliennes de Baixas depuis Saint-Estève.

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    Parce j’allais régulièrement y faire du VTT en partant de chez moi, je me suis dit « pourquoi ne pas en faire un circuit pédestre ? » Voilà comment est née cette balade que j’ai intitulée « Le circuit du poste électrique et les éoliennes de Baixas depuis Saint-Estève ». Par poste électrique, il faut savoir qu'il s'agit à la fois d'une structure chargée du Réseau du transport de l'électricité (R.T.E) en France mais aussi d'une interconnexion souterraine passant sous les Albères entre la France et l'Espagne.  Mitoyennes du poste électrique, les éoliennes ont grandement contribué à ce que germe cette idée. En effet, en France, on ne compte plus le nombre de randonnées pédestres dont le but principal est d’aller découvrir des éoliennes et pour cela il suffit de taper dans Google recherche « randonnées éoliennes France ». C'est plus de 1,5 millions de liens qui vous seront proposés. D’ailleurs, dans mon blog, il y en a déjà deux, toutes les deux dans l’Aude (*). N’oubliez pas le nom « France » sinon le système de recherche vous enverra d’abord en Italie dans les îles Eoliennes et bien évidemment ça n’a plus rien à voir et surtout ce n’est pas le but recherché  ! Au-delà de ces quelques raisons, la création de cette balade se justifiait d’autant plus que le poste électrique de Baixas permettant une interconnexion avec l’Espagne ainsi que ces éoliennes ont reçu très souvent les plus beaux superlatifs lors de leurs réalisations. Jugez plutôt. A propos du poste RTE de Baixas :  « L’interconnexion électrique souterraine entre Baixas (France) et Santa Llogaia (Espagne) est une œuvre pionnière dans le monde ». (Source site de l’Inelfe-Société Mixte INterconnexion ELectrique France-Espagne). « Un chantier hors norme à Baixas » (Source l’Indépendant du 13/05/2013.) « Le chantier de mise en place de la liaison entre la France et l’Espagne aura été l’objet de nombreux exploits techniques » (Source site Manufor Service). «Le réseau électrique est en route vers une aventure industrielle profonde » (Source site de L’Usine nouvelle-juin 2021) ». Des louanges, il  y en a bien d’autres. Quand aux  éoliennes, en juin 2016, on pouvait lire sur le site Internet de France3 : « Inauguration du plus grand parc éolien de France à Baixas en Roussillon » ou bien encore sur le site de l’EDF « Le groupe EDF met en service  l’Ensemble éolien catalan ; le plus puissant parc éolien en France ». Alors comme il faut être honnête, bien évidemment, cette balade ne vous permettra pas de visiter en détail le poste électrique, lequel de plus fonctionne paraît-il de manière totalement automatisé et pratiquement sans aucune intervention humaine. Toutefois, vous pourrez néanmoins vous faire une belle idée de l’ampleur de ses  structures quant aux éoliennes, le parcours emprunté y passe quelquefois dessous, très souvent à côté et par grand beau temps, de très nombreuses sont visibles puisqu’outre Baixas, elles rayonnent également vers CalcePézilla-la-Rivière et Villeneuve-la-Rivière. Autant dire que si vous envisagez de prolonger mon circuit pédestre, vous n’aurez que l’embarras du choix pour aller plus loin. Voilà ce que l’on pouvait dire en préambule. Il est 13h20 quand je démarre de chez moi direction le cimetière ouest et le chemin du Fournas en passant par la route de Baixas puis à gauche au travers de la pinède. Si les objectifs de ma balade cités ci-dessus sont bien arrêtés, il y  a d’autres buts plus aléatoires dont je suis constamment en quête. On peut les résumer en un mot « Nature », voire ici en deux « faune et flore ». Dans la pinède, cette Nature prend très vite les traits d’un papillon qu’on appelle Tircis, d’un joli Serin cini aussi jaune qu’un Canari dont il est « familièrement » très proche,  d’un peu craintif Ecureuil roux habitué des lieux et de quelques pinsons cherchant pitance. Quant aux fleurs que je recense  elles sont toutes rudérales, c’est-à-dire qu’elles poussent spontanément quelques soient les types de terrains. Il en sera très souvent ainsi tout au long du circuit. L’itinéraire continue derrière le cimetière, direction un immense champ de serres agricoles solaires dont l’aménagement est assez nouveau puisqu’inexistant lors d’une autre balade qui m’avait vu passé par là en octobre 2021 : « Le Chemin de Milie ». Il suffit de laisser à gauche les serres et de continuer toujours tout droit. A cause des serins et des pinsons photographiés dans la pinède, je pressentais que les passereaux seraient plutôt nombreux et cela se confirme au delà de mes espèrances avec notamment quelques étonnants Hérons garde-boeufs. J’en suis d’autant plus heureux que la LPO (Ligue pour la Protection  des Oiseaux) et le Muséum National d'Histoire Naturelle parlent souvent de déclin et parfois même d’hécatombe !  Il est vrai que leurs chiffres tirés d'expériences et de recensements sur le terrain ne peuvent guère prêter à discussion. En France, 30% d'oiseaux de moins en 30 ans ! Alors que le chemin de terre devient bitume et s’élève quelque peu, il est temps de tourner à gauche presque au sommet de la côte. Les structures du poste électrique ne tardent pas à apparaître droit devant. Les éoliennes, elles, sont déjà visibles car dépassant l’horizon depuis déjà un bon moment. Il faut traverser avec prudence la D.614 et contourner le poste RTE par la gauche. Une large voie asphaltée dominée par de gigantesques pylônes à haute tension sert dans l’immédiat d’itinéraire mais se transforme un peu plus loin en chemin terreux dès lors que l’on atteint la première éolienne. Ici, entre poste RTE, éoliennes et vignobles, c’est avec surprise ; et satisfaction, que je constate que les alouettes et les étourneaux sont encore bien présents.  Leur nombre est assez  conséquent et je me dis qu’ils ne semblent pas vraiment hostiles à la proximité de ce  progrès qui transforme grandement nos campagnes. Réalité ? Chimère ? En tous cas, j’ai lu que des études « très poussées » sur la flore et la faune avaient été entreprises avant la réalisation de ces implantations industrielles par des biologistes et des spécialistes de l’environnement. Au-delà de la Nature, source de connaissances, que j’apprécie de plus en plus en vieillissant, moi, ce qui m’ennuie le plus en ce moment, c’est que l’on dénature nos campagnes mais qu’il n’y ait aucune contrepartie pour les administrés, citoyens et clients que nous sommes. Avec toute cette électricité produite à proximité, on pourrait espérer  de tarifs « circuit court » et au lieu de ça c’est des « châtaignes » de plus en plus dures que l’on trouve sur nos factures. « Circuit court et court-circuit », il n’y a pas de différence !  Après la première éolienne du lieu-dit Mas Jaume, le chemin redescend  vers une seconde et là, en l’atteignant, il faut tourner à gauche direction de nouveau la D.614.  Cette voie routière, il faut la descendre à droite sur une centaine de mètres puis prendre de l’autre côté un large chemin filant vers le lieu-dit La Garona. S’agissant d’une route départementale pas mal empruntée par des voitures, inutile de préciser que cette partie-là nécessite attention et prudence surtout si vous êtes un groupe de randonneurs et qui plus est avec des enfants. Une fois atteint le large « mauvais » chemin ; car mi-terre mi-bitume ; il faut prendre à droite le suivant essentiellement terreux dès lors que se présente une intersection. Quelques mètres plus loin, un puits sur la droite est une véritable « résidence » pour les Tarentes de Mauritanie. Approchez-le doucement et surtout  avec silence et vous verrez, c’est une véritable tanière pour ces reptiles verruqueux mais ô combien utiles à la régulation des insectes ! J’en ai aperçu plusieurs dizaines même si je n’ai réussi avec un peu de patience à en photographier que quelques-unes, le plus souvent de couleurs brunes plutôt sombres. Le chemin continue tout droit et atteint une longue vigne ; assez nouvelle si j’en crois la grosseur des ceps et le récent labour ; vigne qu’il faut longer à gauche puis contourner par la droite en atteignant un bon chemin. Ce chemin devient piste et l’itinéraire devient simple car quasi-unique. Quelques centaines de mètres plus loin, il  atteint une nouvelle voie bitumée qu’il faut emprunter à droite puis à gauche dès l’intersection suivante. Là, après quelques mètres, prendre à droite une étroite sente entrant dans une pinède située au lieu-dit « Les Dames ». Ce sentier vous amène vers le chemin d’En Destros entre le Mas Cramat situé à droite et une autre habitation largement tagguée à gauche. Ce chemin, je l’ai  déjà évoqué lors de cette randonnée que j’avais intitulée « Le Circuit du Patrimoine de Baho ». Ce chemin d’en Destros atteint, il faut l’emprunter vers la gauche puis à droite et Saint-Estève n’est plus très loin. La pinède du Bois-Joli est presque synonyme d’arrivée même si pour atteindre mon domicile, plus d’1,5km sont encore à parcourir. Selon d’où vous serez partis, vous en aurez peut-être moins, car autant l’avouer si le départ de Saint-Estève importe peu, pour élaborer ce circuit, il a fallu que je m’y reprenne à deux fois et ce afin qu’il « tienne la route », c’est-à-dire avec des chemins dignes de ce nom, pas trop biscornus, avec si possible un minimum de bitume et un maximum de sécurité. Selon la météo et la saison, si les deux sont belles, et malgré ce progrès prenant de plus en plus de place, vous aurez droit à des décors fabuleux sur une belle partie du Roussillon avec comme toujours un Canigou, grand souverain des montagnes environnantes. En partant et en revenant de l’étang, la distance est d’environ 10,5km selon la tracé mentionné sur la carte que je propose. La déclivité étant négligeable, je n’en parle pas. Carte IGN 2548OT Perpignan – Plages du Roussillon – Top25.

    (*) Deux autres balades au sein d'éoliennes sur mon blog : 

    -La Boucle de la Garrigue-Haute et des Eoliennes depuis Port-la-Nouvelle

    -La Boucle de La Palme depuis La Palme (Aude)


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  • Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons du groupe catalan Papito Collective. Elles ont our titre : "Otro Mundo Es Posible""Caerán" feat Mateolika"Salta" feat Combo Pacheco.

    Le Pas de l'Escale au départ de Vingrau

    Le Pas de l'Escale au départ de Vingrau

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    Jeudi 5 janvier 2023. Alors que nous sommes dans la cuisine en train de déjeuner, Dany me lance « Et si nous partions randonner ! ». Je sors sur la terrasse et regarde le ciel. Il est très bleu. Lumineux. Pas un seul nuage dans l’espace visible.  Je reviens. « C’est ok, pars te préparer pendant que je cherche où aller ! ». Je regarde un calepin où je note des idées de randos et sur le champ prend une décision. Ça sera un circuit intitulé « Le Pas de l’Escale au départ de Vingrau ». Sur mon PC, je trouve aisément un tracé enregistrable que je charge dans mon vieux GPS à l’aide de mon aussi vieux logiciel CartoExploreur. J’analyse rapidement le parcours et note qu’il est très proche mais bien différent d’une autre balade au départ de Vingrau que j’avais intitulée « Le Trau de Cavall, falaises et contrebandiers » ,  consultable sur mon blog. J’imprime la portion de carte IGN où se trouve le circuit et le court topo trouvé puis j’éteins l’ordinateur et pars me préparer. Je suis content car il ne m’a fallu que 20 minutes pour faire tout ça. Après être passés au supermarché prendre le nécessaire à un pique-nique, il est 10h30 quand nous rangeons notre voiture devant la cave vinicole « Les Vignerons de Vingrau ». Lisant « 20 marches » sur la façade de la cave, Dany qui ne connaît pas la toponymie de Vingrau me demande « Pourquoi 20 marches ? » Et je lui réponds « Vingrau signifie 20 marches » « Ving…plus loin grau signifiant marche ». Et puisque j’y suis, je rajoute « le Pas de l’Escale veut dire le passage de l’échelle, passage en général rocheux, abrupt et étroit dans une colline ». « Oui, ça tu me l’avais déjà dit » me répond-elle. « Quand ça ? » « Quand nous étions allés à Belloc depuis Conat ». « Exact, là-bas aussi il y a un Pas de l’Escala ».   Tout en lui disant cela, je me dis qu’ici le nom de ce circuit pédestre est assez peu logique puisqu’il emprunte en grande partie la Serre de Vingrau, elle-même petit bout du Massif des Corbières, alors que le Pas de l’Escale semble être historiquement le nom d’un endroit (ou lieu-dit) bien précis comme j’avais déjà pu le lire sur l’excellent site consacré Roussillon lors de cette randonnée précédente au Trau del Cavall (Falaises et contrebandiers) : « L'origine du nom de Vingrau se trouve dans l'expression latine "viginti gradi", les vingt grades (traduisez les vingt marches). En effet, le chemin menant au village passe par ce que l'on appelle toujours "le pas de l'échelle", qui était constitué à l'époque romaine d'une voie pavée sur laquelle étaient construites ces marches. Peu à peu, le nom s'est transformé en "Pas de Vingrad", "Pas de vingt graus", puis "Vingrau".. » encore que Wikipédia semble affirmer dans la toponymie proposée que le Pas de l'Escale serait carrément la colline surplombant le village. En tous cas, il semble que Vingrau et le Pas de l’Escale soient intimement liés. Gardons ce nom-là puisqu’au départ le panonceau directionnel le mentionne tel quel ! « Pas de l’Escale (Pas de l’Escala) 6.7km -3h20 ». GPS allumé, nous démarrons tout en lisant les indications du topo et en cherchant les marques jaunes du balisage. Finalement, tout se corrèle parfaitement, indications, tracé GPS et balises et nous ne rencontrons aucun problème à nous élever vers les hauteurs du village par la rue Courteline. Pendant que Dany avance, attentive au balisage, seul le joli patrimoine et  quelques moineaux ralentissent mes premières foulées. Pour le patrimoine, il s’agit de la joli chapelle Notre-Dame de Bon Conseil puis un peu plus haut et un peu plus loin la vieille église paroissiale plus ancienne car en partie romane Notre-Dame de l’Assomption. Sitôt l’église dépassée, la garrigue du Planal de l’Eixartell est là, assez peu dense en végétation au début et surtout assez peu minérale mais tout change très vite et avant même d’atteindre le Correc dels Collets, vallon karstique que nous allons cheminer peu après. Si vous détestez randonner dans les cailloux, caillasses, pierres et autres rochers, il est probable que cette balade ne soit pas faite pour vous. Curieux de tout,  et notamment ici de cette géologie essentiellement calcaire, moi j’y trouve toujours des intérêts. Ici par exemple, on peut observer le travail incroyablement varié que l’eau a sculpté au fil des temps : avens, cavités, marmites du diable,  vasques, simples creux, bétoires, arcades, lapiaz, fracturations, érosions et formes diverses et variées, pierriers, falaises, j’en passe et des meilleures. D’ailleurs, je ne suis pas le seul à trouver un intérêt à cette géologie car spéléologues, grimpeurs mais aussi entreprises minières s’y sont intéressés. Ici, dans ce secteur, les calcaires sont parfois des marbres de si belle qualité que l’homme n'a pas hésité à balafrer les collines pour ensuite les réduire en poudre . A cette époque de l’année, les fleurs de la garrigue étant totalement absentes, aujourd’hui j’essaie d’oublier la botanique sauf si j’aperçois quelque chose de joli, de surprenant ou d’inconnu. C'est ainsi qu'en photographiant un petit épineux, j'apprendrais qu'il s'agit du rare Genêt de Lobel, seulement présent ici sur cette Serre, en Provence et en Corse. Quant à la faune, j'y suis constamment à l'affût, mais dans cette montée, elle se résumera à deux vautours fauves, un couple de corbeaux et à des fauvettes plutôt nombreuses mais guère faciles à immortaliser. J’y passe du temps, ralentissant Dany qui n’aime pas trop ça. Après avoir atteint assez facilement le refuge Yves Bernard, il est 12h30 quand nous rencontrons un grand cairn synonyme de chemin du retour. Nous arrêtons là pour pique-niquer devant des panoramas époustouflants car grandioses, la merveilleuse et pure météo ajoutant sa patte céleste à cette magnificence. Droit devant la Montagne de Tauch me remémore une vieille et difficile randonnée qui m'avait amené à la Tour des Géographes depuis Padern mais aussi quelques autres qui m'avaient vu approcher ces Monts Tauch. Tout autour bien d'autres lieux de balades sont visibles.  Ici, je suis surpris par un nombre très important de traquets, jolis passereaux dont mes quelques connaissances m’indiquent qu’ils devraient déjà être en Afrique du Nord. Sont-ils en partance ? Déjà de retour de migration ? Je ne sais pas !  Il est vrai qu’il m’est difficile de savoir s’il s’agit d’« oreillards » plus enclins à être ici  ou bien de « motteux » plus souvent montagnards mais jamais opposés à des altitudes plus modestes ? S’envolant le plus souvent du sol, j’ai la chance d’en apercevoir un au sommet d’un pin desséché. L'arbre est très  loin mais je tente néanmoins une photo en rapproché. ((l’analyse à postériori de la photo m’indiquera un Traquet motteux (Oenanthe oenanthe)).  Après ce déjeuner que je consacre en grande partie à vagabonder et à être aux aguets de passereaux,  mais sans vraiment de réussite, or mis ce traquet, il est temps de retourner vers Vingrau et ce d’autant qu’une « petite » tramontane » s’est mise à souffler.  Malgré le calcaire omniprésent, cette première partie a été relativement simple à cheminer mais la deuxième consistant à chevaucher la crête est plus irrégulière et donc plus compliquée.  Certains passages nécessitent qu’on y mette les mains quant à d’autres il est recommandé de baisser ses fesses au ras du sol afin de mettre au plus bas son centre de gravité. En procédant ainsi, le risque de tomber gravement s’amenuise. Globalement cette partie-là oblige à beaucoup plus d’attentions surtout avec la tramontane qui souffle un peu. Un pylône plié jonchant le sol nous rappelle qu’elle peut être extrêmement violente. En contrepartie et parce que l’on est en crête, les paysages, décors et autres panoramas à 360 degrés sont sublimes. Seul un puissant soleil qui nous fait face sur ce chemin du retour est ennuyeux mais pas désagréable pour un mois de janvier. Ennuyeux car il nous aveugle et altère mes photos,  d’autant qu’ici l’ombre est absente et de plus je n’ai pas de filtre polarisant. Comme souvent, j’essaie de retrouver des lieux de randonnée déjà arpentés, mais ils sont si nombreux qu’impossibles à tous énumérer : Canigou, Bugarach, châteaux de Peyrepertuse et de Salveterra, Périllos et son Montolier, l'étang de Salses et Leucate, les Albères, etc……La vision aérienne conjointe de Vingrau à droite et de son quartier éloigné du Pas de l’Escale à gauche peut laisser penser que l’on est presque arrivé. Pourtant la descente vers cette arrivée est encore bien scabreuse, car pierreuse,  et de ce fait peut paraître encore très longue. Ce n’est qu’en arrivant sur le bitume de la départementale que l’on atteint vraiment le Pas de l’Escale. En effet, si le nouveau quartier fait de belles villas a adopté le nom, les historiens semblent s’accorder pour que ce lieu soit antique. Ce chemin qui rejoignait le cirque de Vingrau à la Plaine du Roussillon daterait des Romains mentionne la fiche rando. C’est donc bien de l’autre côté de la route qu’il faut chercher l’origine du délicat « passage de l’échelle ». Désormais canalisé sur la droite à l’aide d’une basse maçonnerie centralisant  les eaux pluviales et de ruissellements, ce bout de chemin qui descend vers Vingrau serait le fameux « Pas de l’Escala ». La partie difficile, rocheuse et étroite a de nos jours disparu laissant la place à un bon et agréable chemin rejoignant l’arrivée. Alors que je n’attends plus grand-chose de ce circuit pédestre, de rares fleurs et quelques passereaux s’échappant du vignoble remettent mes sens en éveil. Un faucon crécerelle aperçu par Dany ainsi que papillon Vulcain qui n’a pas froid aux yeux complètent cette Nature retrouvée. Après quelques photos naturalistes pas toujours aisées quand il s’agit de volatiles, Vingrau est là. La voiture aussi. Je file chercher Dany car ses hanches douloureuses l’ont empêché de terminer. Pourtant, il ne lui restait que quelques pas à faire mais c’est à croire que ce « Pas de l’Escale », c’était le pas de trop. Elle est courageuse et donc je sais déjà que ça ira mieux demain. Ainsi se termine notre première randonnée de l’année 2023.  La fiche rando topo et le tracé GPS étant bien faits, je n’ai pas enregistré de données dans mon GPS. Je précise que la fiche d’Agly/Verdouble Tourisme visible sur le Net donne une distance de 8,5km (assez contradictoire avec les 6,7km mentionné sur le panonceau de départ), des montées de 500m avec un temps de 3h30. Arrêts inclus, dont pique-nique, nous avons mis 2h de plus…..mais comme toujours nous avons beaucoup flâné. Alors en raison des distances contradictoires, voilà avec mon logiciel CartoExploreur les mesures sensiblement identiques au tracé que j’avais enregistré dans mon GPS, ayant simplement rajouté le départ depuis la cave vinicole  : distance 9,05km, montées et descentes cumulées 539m, point culminant : 565m sur la Serre de Vingrau, point le plus bas à 157m au départ soit un dénivelé de 408m. Carte IGN 2547 OT Durban-Corbières – Leucate – Plages du Roussillon Top25.

     

     


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