• Le Refuge du Gai Sourire (1.076m) et le Ravin de Tulla depuis Fenouillet (443 m)

     Ce diaporama est agrémenté de plusieurs morceaux de musique et chansons contenant le mot "Smile", c'est à dire "Sourire. Leurs titres et interprètes sont : "The Shadow Of Your Smile" par Sonny Stitt (saxo), "Smile" par Rickie Lee Jones (chant), "Can't Smile Without You" par Barry Manilow (chant), "The Shadow Of Your Smile" par Astrud Gilberto (chant) et Stan Getz (saxo), "Smile" par Nat King Cole (chant) et "The Shadow Of Your Smile" par Frank Sinatra (chant).

    LE-REFUGE-DU-GAI-SOURIRE

    GAISOURIREIGN
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    Gai Sourire ou plus exactement le Refuge du Gai Sourire. La première fois que j’ai vu ce nom-là sur une carte IGN, je me suis dit « quel joli nom pour un refuge ! » puis dans la foulée, j’ai pensé « qu’il doit être agréable d’aller si réfugier ». Alors bien sûr rien ne s’y oppose car un refuge de montagne c’est fait pour ça. Mais, car il y a un « mais » et même plusieurs, c’est que si vous souhaitez vous y rendre en groupe, voire à quelques-uns et éventuellement envisager d’y passer une nuit, je vous le déconseille très fortement. En effet, le terme de refuge est ici quelque peu galvaudé car Gai Sourire n’est qu’une toute petite cabane O.N.F de quelques mètres carrés seulement, c'est-à-dire un simple abri forestier. Si à cette toute petite surface, on enlève la place prise par la cheminée et celle occupée par une petite table et deux bancs scellés au sol autant dire que l’espace vacant se réduit presque à celui d’un placard à balais.  Il n’y a donc aucun bat-flanc ni aucun lit, et si vous êtes seul, peut être pourrez-vous vous glisser dans un sac de couchage derrière la porte et encore, j’exagère à peine.  Moi, j’y suis allé à plusieurs reprises mais vous l’aurez bien compris, jamais pour y dormir. La première fois, c’était presque par pure curiosité que j’étais parti de Gincla pour une petite balade jusqu’au refuge. La deuxième fois, en 2011, je l’avais redécouvert lors de Mon Tour des Fenouillèdes effectué avec mon fils et enfin la troisième fois, c’est le jour de cette longue randonnée au départ de Fenouillet que je vous raconte ici. Alors quel intérêt d’y aller me direz-vous ? Pour s’y réchauffer un instant lors d’une balade hivernale mais pas que et je vais y venir.

    10 h du matin, je suis à La Vilasse et sur le parking qui jouxte l’église et la mairie de Fenouillet. La Vilasse est le principal noyau d’habitations, car comme j’avais déjà eu l’occasion de vous le dire lors du circuit des 3 châteaux, la commune de Fenouillet est éclatée en de multiples petits hameaux assez dispersés. J’emprunte la petite route qui descend en direction des Nautes, je passe devant un puits, quitte la route et poursuit le chemin qui continue de descendre. Je suis sur le G.R.36 ou tout du moins sur une de ses multiples variantes passant dans le secteur et qui en permettent la découverte. Juste après un petit crucifix, je tourne à droite et retrouve la route bitumée au lieu-dit le Moulin. Les Nautes sont à gauche mais comme à cet endroit il y a pléthore de panonceaux indicatifs de randonnées, le nôtre bien évidemment fait partie du lot : « GRP TFEN » avec un balisage jaune et rouge ce qui signifie « GRP Tour du Fenouillèdes ». Un autre panonceau un peu plus vieux est plus explicite « Gîte d’étape - GRP Fenouillèdes » mais sans balisage celui-ci. On poursuit jusqu’aux proches Andrigotes en ignorant tous les autres panneaux rencontrés et on monte par un court raidillon vers le hameau des Bordes. Ici, sur la cocasse « 7eme Avenue », si tout comme moi, vous avez des relations privilégiées avec la gent animale, vous vous laisserez distraire par un cortège de chiens qui viendront vous faire des fêtes et vous réclamer des câlins. Et très souvent, comme quelques chats ne sont pas en reste, moi j’y passe toujours un certain temps à n’oublier personne. Là, aux Bordes, on retrouve un nouveau panonceau « GRP TFEN » avec la mention « Col de Tulla ». Cet itinéraire vers le gîte de Tulla (Tuilla) et le col éponyme, on ne va plus le lâcher. Après la sortie du hameau, on fera toute de même attention à ne pas prendre une mauvaise piste qui part à gauche en direction des anciennes mines de feldspath puis un peu plus loin, il faudra délaisser la piste principale au profit d’un étroit sentier qui monte dans des chênes verts. Ici, la signalisation consiste en un simple poteau car le panonceau que j’ai connu semble avoir disparu. Une fois sur ce sentier, impossible de s’égarer car il n’y en a pas d’autres. Tout en montant, on découvre les ruines d’anciens cortals enfouis dans une dense végétation. Cette végétation change au fur et à mesure que l’on s’élève. Les chênes verts se dispersent et sont remplacés par des arbres plus imposants, hêtres et bouleaux notamment. Peu de temps après, les pins et d’autres résineux prennent peu à peu leurs places. En contrebas, le chant d’un étroit ruisseau se fait entendre, c’est celui du Ravin de Tulla dont on va découvrir un peu plus haut la source boueuse à proximité d’une petite cuve métallique.  Ce ruisseau, combiné à celui de la Bène et à quelques autres que l’on aura l’occasion d’enjamber dans la journée se rejoignent au fond du vallon que l’on a dominé depuis le départ. A Fenouillet, tous ces cours d’eau se jettent dans le Noir Ruisseau. Outre le Refuge de Gai Sourire, cette balade consiste aussi à faire le tour de ce profond ravin. Le Noir Ruisseau et quelques autres eaux souterraines ont joliment creusé les Gorges de Saint-Jaume que j’ai déjà eu l’occasion de décrire dans ce blog. Le sentier, essentiellement en sous-bois, alterne des portions très rocailleuses et d’autres plus moelleuses, les pierres étant agréablement remplacées par des ramilles ou des tapis de feuilles puis il débouche dans une petite prairie d’estives entourée d’une superbe forêt. Le beau gîte de Tulla surgit juste après dans son magnifique cadre verdoyant. Dieu sait si j’y suis passé très souvent devant ce beau bâtiment et pourtant je n’ai jamais osé pousser sa porte. Sans doute parce que je n’avais rien à y faire à l’intérieur mais surtout pour ne pas déranger inutilement les propriétaires de ce lieu si paisible. Par contre, je suis devenu le meilleur ami de leur chat noir et quand je le quitte, il me suit comme un petit chien jusqu’en direction du col. Alors, voyant que je ne lui prête plus attention, il se met à miauler comme je n’ai jamais entendu aucun autre chat le faire. C’est une espèce de hurlement de détresse, enfin c’est ce que je pense tant ce cri est angoissant et stressant. En arrivant au splendide col de Tulla avec sa belle forêt et ses jolies prairies, le silence est quasiment revenu et seuls les gazouillis d’innombrables oiseaux se font entendre. Quelques grives décollent des pelouses et s’enfuient en criant. Un couple de pigeons ramier s’envole à tire-d’aile sorti de nulle part. Une volée de pinsons décolle en éventail, se disperse et les passereaux disparaissent dans les pins sylvestres. Plus loin et en contrebas, un cheval solitaire me regarde et ne réagit pas à de nombreux craves à bec rouge qui jacassent autour de lui alors que je m’approche pour les photographier. Sur un pré, un écureuil roux me regarde avec ses yeux malicieux mais lui, ne semble avoir aucune crainte que je le photographie, occupé qu’il est à grignoter un pignon. Ouf ! Quel bonheur, ils sont tous plus ou moins enregistrés de mon appareil photo ! Il est 12 heures et le refuge du Gai Sourire n’étant plus très loin, je garde le programme prévu à savoir celui de déjeuner sur son aire de pique-nique où des tables et des bancs m’attendent. Ici, je me repose un instant sur l’herbe, le temps d’engloutir une barre de céréales et quelques fruits secs puis je repars en direction du col de l’Espinas comme l’indique un panonceau. De toute façon, je connais bien l’itinéraire qui file au refuge et en plus c’est toujours celui du Tour des Fenouillèdes que j’avais effectué dans l’autre sens voilà 4 ans. Ici, une mauvaise route en asphalte prend le relais en direction du col de la Bène mais on oublie très vite ce bitume sommaire car de beaux paysages commencent à se dessiner entre les troncs des arbres gigantesques. Peu à peu, les arbres se retirent et des panoramas époustouflants se font jour. Voilà, mon véritable objectif du jour ! Plus que le Refuge du Gai Sourire lui-même, voilà l’authentique but de cette balade. Je reste là, scotché au bord de la route, pendant de longues minutes, sortant mes jumelles du fond de mon sac à dos pour les ajuster et observer cette prodigieuse apparition. Cette vision, elle s’envole depuis cette superbe forêt de Boucheville, domine le ravin de Tulla et une immense partie du pays Fenouillèdes, longe la vallée de la Boulzane et l’interminable chaîne des Corbières, survole le Roussillon pour plonger dans la Méditerranée. 60 kilomètres à vol d’oiseau et en un seul regard dont je ne me lasse pas. Je vais y revenir. Quelques minutes plus tard, j’arrive au col de la Bène avec ses hêtres séculaires et colossaux, son aire de pique-nique et son minuscule refuge dont je cherche encore en vain l’origine de son joli nom « du Gai Sourire ». Cette expression un peu désuète de « gai sourire », on pourrait la croire pléonastique mais pourtant de grands écrivains comme Balzac ou Daudet l’ont largement utilisée dans leurs oeuvres. Le temps d’une courte visite du refuge, de quelques photos et je m’installe pour déjeuner. Face à moi, sur le tronc d’un grand hêtre, je retrouve des initiales gravées en 2007. Elles sont un peu plus creusées et un peu plus épaisses….un peu comme moi sans doute ! Au moment où je quitte le refuge et son esplanade, un grand rapace blanc survole la cime des hêtres ne me laissant guère de temps pour le photographier. Mais dans la foulée, un deuxième surgit et je parviens à le capter. Les volatiles disparaissent dans l’épaisse canopée mais une fois à la maison qu’elle ne fut pas ma surprise de savoir que j’avais photographié un vautour percnoptère dont j’ignorais la présence dans le pays Fenouillèdes. Je fais demi-tour, profitant au passage des panoramas déjà expliqués.  Mais avant de parvenir au col de Tulla, j’emprunte la piste DFCI F.39, long itinéraire tout en zigzag qui doit m’amener jusqu’au col de Boire. Là, commence une nonchalante descente essentiellement en forêt avec néanmoins quelques belles ouvertures sur les ravins en contrebas et les sommets forestiers alentours : roc de Boucheville, d’En Peillofo, Sarrat Naout. Si vous n’aimez pas les longues marches en forêt, ce retour vers Fenouillet, vous le trouverez certainement fastidieux mais moi, j’adore car j’ai toujours les sens en éveil. Pour moi, ce type de balade, c’est « L’appel de la forêt » de Jack London et avec mon appareil photo autour du cou, je deviens Buck, le chien qui hume la nature. Je suis constamment à guetter la moindre découverte et une fois encore, la nature va me réserver de bien belles surprises avec quelques mésanges colorées peu craintives que j’arrive à faire venir en soufflant dans mon appeau. Un peu après, deux pinsons juvéniles se baignant dans une flaque font le spectacle, puis c’est un joli chevreuil broutant en contrebas de la piste que je surprends en zoomant mais pas pour très longtemps car lui aussi m’a flairé.  Dans les espaces ensoleillés, les premiers papillons sont déjà de sortie avec de magnifiques Paons de jour et des Vulcains mais aussi quelques Aurores et Soucis qui ne se posent jamais. Enfin, je surprends un superbe coucou geai à proximité du Prat del Rey. Un couple de ces magnifiques oiseaux que j’ai également aperçu en vol,  semble s’être installés à proximité du nid d’une pie bavarde que j’ai photographié dans un pré. Il faut savoir que la femelle coucou geai a pour habitude de déposer ses œufs dans le nid d’une femelle corvidé la laissant ainsi s’occuper de ses rejetons. Entre ces nombreuses leçons de sciences naturelles grandeur nature, le reste de l’itinéraire a été largement rempli avec de beaux paysages : vues vers les pechs de Fraissinet et des Escarabatets, sur cette Pelade que j'aperçois parfois et dont j'envisage de faire son tour, sur Fenouillet, sur la vallée de la Boulzane, sur le Pech de Bugarach et bien évidemment sur les principaux décors arpentés du jour : ravins encaissés avec tout autour l’immensité de cette ancienne et merveilleuse forêt royale de Boucheville. Après le col de Boire et son insolite borne 51 (ça ne s’invente pas !) où j’ai profité de biens jolis panoramas pour finir mon casse-croûte, j’ai délaissé les pistes principales. D’abord celle allant vers la Source des Verriers (un 51 ça va, trois bonjour les dégâts !)  puis celle se dirigeant vers le col del Mas au profit de la piste DFCI F.39bis descendant vers Fenouillet. Finalement peu avant d’arriver au Roc de la Martine, j’ai abandonné cette piste et j’ai emprunté un étroit sentier balisé en jaune qui descendait direct vers  le lieu-dit « Lou Prat del Rey ». Entre des haies de pins, de buis, de bruyères et de chênes verts, après avoir longé puis enjambé un limpide petit ruisseau, l’étroit sentier m’a amené sur un large chemin creux se faufilant au milieu de grandes prairies. Ici, du haut de ses ruines, le Castell Sabarda domine ce cadre clair et verdoyant puis s’est au tour du château Saint-Pierre d’apparaître mais les maisons de Fenouillet sont déjà là. Il est exactement 17h45 quand j’arrive au parking de la Vilasse et cette longue et belle flânerie de 22 à 23 km environ a duré 7h45. Le dénivelé a été de 633 m, le refuge du Gai Sourire représentant le point culminant à 1.076 m d’altitude et le Moulin des Nautes à 443 m le point le plus bas. Quand aux montées cumulées, elles sont de 2.200 mètres environ sur le parcours décrit. En raison des nombreuses pistes sillonnant cette contrée, vous pourrez organiser et adapter votre randonnée selon votre guise. Attention néanmoins à bien rester sur des chemins fréquentés certains peu utilisés pouvant être embroussaillés voire carrément impraticables. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.

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