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alberes

Le Sentier du Littoral de l'Anse de Paulilles au Cap Béar et retour.

Publié le par gibirando

 

Ce diaporama est agrémenté de 2 musiques du compositeur macédonien Billy Esteban. Elles ont pour titre : "Forest" et "Mediterraneo".

Le Sentier du Littoral de l'Anse de Paulilles au Cap Béar et retour.

Le Sentier du Littoral de l'Anse de Paulilles au Cap Béar et retour.

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Après « le Sentier du littoral du Racou à Collioure » réalisé en couple le 22 octobre, voici « Le Sentier du littoral de Paulilles au Cap Béar » accomplit le 4 novembre 2023 mais cette fois-ci en famille. Autant l’avouer, les réalisations successives de ces deux sentiers littoraux n’est pas anodine mais que faire quand mon fils Jérôme vient à la maison et que l’envie de sortir et de marcher le démange au plus haut point ? C’est donc ainsi que cette balade m’est venue à l’esprit : « refaire un autre bout de ce sentier littoral » qui va d’Argelès-sur-Mer à Cerbère. Il est 14h30 quand nous rangeons notre voiture sur le parking de la plage Bernardi, plage qui déjà avait été de le départ d'une balade presque similaire à celle-ci et que j'avais intitulée « Le Circuit de l'Anse de Paulilles depuis la plage de Bernardi (Port-Vendres) ». Mes autres acolytes sont tellement longs à se préparer que j’en suis déjà à photographier cette merveilleuse Nature qui m’entoure. Certes, il y a ces beaux décors et panoramas maritimes mais aussi plusieurs moineaux peu farouches et quelques plantes encore fleuries. J’en profite pour photographier tout ça car je sais que je ne pourrais guère flâner sauf à retarder tout le monde plus qu’il ne faut. Nous démarrons enfin en empruntant le petit sentier qui démarre direction la plage Balanti et plus loin le phare du Cap Béar. Tout ça est indiqué au bout de la plage Bernardi sur un premier panonceau avec les temps moyens et les distances à parcourir : 1km et 15mn pour le premier et 2,5km et 50mn pour le second objectif. Autant dire que cette balade pédestre que j’ai prévu de faire en boucle n’est pas très longue même si les sentiers ne sont jamais évidents car peu faciles à cheminer et très souvent sous la forme de petites montagnes russes. En tous cas, ils réclament que l’attention soit constamment de mise. Hormis ces quelques réflexions, il faut bien admettre que le spectacle est très beau car de surcroît la météo est aujourd’hui superbe, malgré un petit vent du nord un peu frais. Pour moi, c’est un temps idéal pour marcher. Finalement, nous marchons assez groupés car les plantes fleuries sont assez peu nombreuses quant à la faune, elle va se résumer aux oiseaux marins, à trois ou quatre passereaux jamais faciles à immortaliser et à quelques insectes prenant les traits de papillons, de libellules et de criquets. Quant à mes proches, plutôt que de photographier la Nature avec un appareil-photo, il préfère nettement mieux les selfies sur smartphone. Ils semblent s’en régaler. C’est à la mode, quant à moi pas de doute il y a belle lurette que je suis démodé ! Je dois être si démodé que plus personne ne m’écoute même quant il s’agit d’accomplir le joli parcours que j’ai initialement prévu. C’est ainsi qu’une fois arrivés sur le promontoire dominant l’Anse Sainte-Catherine, les femmes ne veulent plus aller au Cap Béar. Est-ce la distance à parcourir que l’on peut facilement apprécier ? Est-ce le relief descendant et remontant qui leur fait peur ? Le fait d’être obligé de revenir ensuite ? Je pense que c’est les trois. Toujours est-il qu’elles veulent déjà retourner vers la voiture. Alors que faire ? Moi qui ai une sainte horreur de ne pas aller au bout de mes idées, surtout quant il s’agit de randonnées, je vous laisse deviner mon irritation intérieure et mon immense désarroi. Alors certes, je connais très très bien le Cap Béar, son sémaphore, son phare et même le moindre de ses recoins pour y être venu promener plusieurs fois mais surtout pêcher pendant de très longues années, mais aujourd’hui je n’ai pas envie de lâcher le morceau. Une fois l’agacement atténué, nous finirons cette randonnée tous ensemble car j’ai toujours fait en sorte que nous soyons une famille unie. Je pense que cette boucle telle qu’expliquée ici et selon le tracé mentionné en rouge sur la carte IGN a une distance d’environ 5 à 6km mais j’avoue n’avoir pris aucune mesure. Carte IGN 2549OT Banyuls-sur-Mer – Côte Vermeille – Col du Perthus. Top 25.

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Le Sentier du Littoral du Racou à Collioure et retour.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 6 musiques interprétées par l'ensemble musical italien "Rondò Veneziano". Elles ont pour titre : "Accademia", "Allegro Veneziano","Arabesco","Misteriosa Venezia","Arlecchino" et "Capriccio Veneziano".

Le Sentier du Litoral du Racou à Collioure

Le Sentier du Littoral du Racou à Collioure et retour.

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Si dans ce récit, je vous présente le Sentier du Littoral du Racou à Collioure, réalisé le 22 octobre 2023, il faut savoir que cette balade ne constitue qu’un court tronçon d’une randonnée pédestre beaucoup plus longue partant d’Argelès (au choix Mas Larrieu ou le Port) et se terminant à Cerbère, soit une grosse trentaine de kilomètres selon les options choisies comme lignes de départ et d’arrivée. Après Cerbère et si le coeur vous en dit, vous pourrez continuer en Espagne. Ici, dans le cas présent, nous démarrons du parking du Racou jouxtant la plage, direction la Crique de Porteils. De toute manière, dès la sortie du Racou, plusieurs panonceaux indiquent les différentes options possibles (Collioure, Port-Vendres, Banyuls-sur-Mer, Cerbère) avec les distances à parcourir et les temps envisageables. Ne jamais oublier que ce long itinéraire peut être découpé en rondelles comme un « fuet ou fouet catalan » et que les beautés sauvages se suivent et sont à déguster des yeux tout au long du parcours mais toujours avec attention, tant ces sentiers peuvent être scabreux. Si dans notre cas, on note 3,5km et 1h pour Collioure, il faudra bien sûr doubler ces chiffres pour un retour à pied, sans compter le temps que l’on passera à flâner puis à découvrir la « Cité du fauvisme » et son exceptionnel patrimoine. Car c’est bien là que réside le principal objectif de cette randonnée : « DECOUVRIR ! ». Et dieu sait s’il y a des choses à découvrir !  Il est 12h40 quand nous rangeons notre voiture au parking du Racou, avec la ferme intention de marcher une bonne partie de l’après-midi. Avec quelques nuages, un ciel bleu voilé et une température idéale pour marcher, la météo est quelque peu mitigée mais aucun risque de pluie n’est annoncée. Alors nous démarrons l’esprit tranquille. Comme toujours, Dany démarre à un rythme raisonnable me permettant de m’adonner à ma passion pour la photo. Tout m’intéresse, alors tout y passe : flore, oiseaux, papillons, criquet, patrimoine, décors, panoramas, panneaux touristiques explicatifs et curiosités. De quoi largement remplir un reportage vidéo comme je les aime. Dans cette agréable déambulation vers Collioure, ma seule frustration restera l’envie de faire un plouf dans cette belle Méditerranée que j’aime tant. Je n’ai rien prévu à cet effet, et à chaque crique ou plagette, je vais le regretter, et ce d’autant que bon nombre d’endroits me remémore d’exceptionnelles parties de pêche et donc des souvenirs halieutiques :  du bord ; de jour ou  de nuit ; ou bien encore en chasse sous-marine dont j’ai été longtemps un fervent adepte, avant que la double conséquence âge et santé mette un terme à cette passion dévorante alors que j’avais 66 ans. Autre regret ? Il fut un temps où ce trajet pouvait s’effectuer sous la forme d’une boucle avec un aller essentiellement en bord de mer et retour par le trajet actuel, c’est-à-dire mi-falaises et mi-bordure maritime. De nos jours, le sentier en bord de mer a été réduit, alors certes parce qu’il y avait d’évidents dangers lors des tempêtes avec des menaces de grosses vagues et d’éboulements rocheux mais aussi parce que des personnes ont pris des risques insensés dans ces conditions-là. Je crois savoir que certains y ont laissé la vie emportés par des vagues, c’est le cas du sapeur-pompier Joseph Noguès mais lui malheureusement se fut lors d’une courageuse intervention en 1991. A la plage de l’Ouille, une stèle rappelle ce triste et tragique souvenir. Enfin bords de mer ou falaises, il faut être prudent et notamment si les conditions ne se prêtent pas à une balade sereine. L’arrivée à Collioure met fin à ses vieux souvenirs et regrets. Le temps étant devenu lourd et la chaleur plutôt moite ; belles excuses quand on est gourmand ; une grosse glace italienne est notre première priorité. Les cornets engloutis, on peut errer et visiter la cité chère à Matisse à notre guise et donc de long en large pour ne rien manquer d’intéressant. Toujours très colorée, quelle que soit la saison, la campagne anticancer du sein  « Octobre rose » vient rajouter sa belle couleur avec des dizaines et des dizaines de parapluies rosâtres décorant certaines rues. C’est magnifique !  La météo devenant plus menaçante que nous l’avions imaginée au départ, après une visite de plus d’une heure, nous décidons de repartir mais cette idée que beaucoup de jolies ont été vues. Néanmoins, au cours de ce retour, nous n’oublierons pas quelques découvertes patrimoniales que sont le Fort Carré et la Tour de l’Etoile parfois appelé Fort Rodon ou plus simplement Fort Rond. Mais aussi, une jolie table d’orientation dominant Le Racou. Finalement, nous mettrons encore 1h30 pour retrouver notre voiture, non sans avoir encore flâner pour continuer à prendre un maximum de photos naturalistes. Enfin, surtout moi ! Ainsi se termine cette magnifique balade dont les chiffres ; distance et temps ; me paraissent superflus tant l’intérêt ne réside pas là. Je suis certain que tous ceux qui l’accompliront après avoir lu ce récit trouveront leur rythme de croisière comme nous l’avons fait nous-mêmes.  Carte IGN 2549OT Banyuls-sur-Mer – Côte Vermeille – Col du Perthus. Top 25.

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Le Circuit de l'Anse de Paulilles depuis la plage de Bernardi (Port-Vendres).

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la merveilleuse musique "Cavatina" de Stanley Myers jouée ici et successivement par Gheorghe Zamfir (flûte de pan) puis par le guitariste Al Marconi dans une version arrangée personnelle mais extraite de la bande originale du film "The Deer Hunter" (Voyage au bout de l'enfer) de Michael Cimino.


Le Circuit de l'Anse de Paulilles depuis la plage de Bernardi (Port-Vendres).

Le Circuit de l'Anse de Paulilles depuis la plage de Bernardi (Port-Vendres).

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour une plein écran.


 

Le lendemain de cette journée à l’Anse de Paulilles et donc de ce très joli petit circuit effectuée le 2 février dernier, voilà ce que j’écrivais sur ma page Facebook avec quelques belles photos à l’appui :

« Hier, et après la tempête Gloria, c'était une journée estivale à la gloire du soleil et de la chaleur. A l'Anse de Paulilles où nous étions partis pique-niquer puis balader, il y avait un monde fou. Un monde fou qui profitait bien de la plage, des petites criques tranquilles aux eaux limpides, des bains de soleils et parfois même, et pour les plus courageux, des bains tout courts. Parti la fleur au fusil, sans maillot ni serviette, j'ai longuement regretté de ne pas faire partie de ces derniers. Peut-être ce monde fou et un peu fou profitait-il comme nous du dérèglement climatique ? Avec plus de 30° au thermomètre, on est en droit de penser que pour un 2 février ce n'est pas très normal ! Dans les petits raidillons, les randonneurs suaient sang et eau, les oiseaux marins ou non marins semblaient apathiques, en pleine garrigue des massifs de fleurs et de flamboyants ajoncs et mimosas me faisaient regretter d'avoir cru un jour que j'avais pu avoir la main verte. Sur le chemin du retour, un demi-pression port-vendrais arriva à point nommé pour mettre fin à cette pépie qui avait eue raison de nos gourdes remplies seulement d’un litre d'eau fraîche. Oui, quelle belle journée nous avons passée !!!! »

Depuis, des événements tragiques et mondiaux se sont précipités à cause de ce fameux fléau viral auquel les scientifiques ont donné le nom de « Covid-19 », acronyme anglais de COronaVirus Infectious Disease 2019, (Source Wikipédia). En français, “Maladie infectieuse au Coronavirus 19”. Sorti de la ville chinoise de Wuhan, à ce jour encore, on ignore comment ce virus a pu si soudainement apparaître et se propager jetant toute la planète dans le pire des cauchemars. Afin de nous protéger, une période de confinement a été mise en place par nos gouvernants, période de confinement encore en cours à l’instant où j’écris ces quelques lignes. Alors bien sûr, à l’instant où j’ai réfléchi à cet article et quand je regarde derrière moi, je me dis que nous avions bien fait de profiter de cette magnifique journée d’hiver. Oui, en disant que nous vivions dans un monde de fous, je ne croyais pas si bien dire. Si sur le plan climatique, le monde est effectivement devenu de plus en plus fou, qui aurait pu imaginer qu’une pandémie virale telle que celle que nous vivons vienne s’y ajouter ? Non personne, n’aurait imaginé un « cataclysme » d’une telle ampleur, si rapide dans sa contagiosité et si désastreux dans ces effets sur l’humanité toute entière, tant sur le plan sanitaire qu’économique ou sociétal. Oui, profiter de l’instant présent, des bons moments, des superbes journées ensoleillées, voilà que nous en rêvons aujourd’hui car force est d’avouer que ce virus ne nous laisse que peu de répit. Pas de répit dans nos têtes, ni dans nos cœurs et encore moins en terme d’horizon quel qu’il soit ! Du matin au soir, nos pensées sont devenues « virales » et si un espoir demeure, c’est avant tout de voir le disparaître à jamais afin de retrouver notre vie antérieure ! C’est d’abord cet espoir que m’incite à écrire cet article, car cette petite boucle pédestre est si merveilleuse que je n’ose même pas imaginer que plus personne ne l’accomplira jamais. Alors, je la propose pour ça.

A Paulilles, site classé depuis l'aménagement de l'ancienne usine d'explosifs Nobel, le départ s’effectue de l’extrémité de la plage de Bernardi. Là, un panonceau précise qu’il s’agit du « Sentier du littoral » filant vers la plage de Balanti en 15 mn, vers le phare de Béar en 50 mn et vers Port-Vendres en 1h45. De ces 3 destinations, aucune ne servira vraiment de jalons à notre propre circuit, même si la première et la deuxième seront des centres d’intérêts amplement visuels. Le sentier, s’il est bien balisé et donc assez simple car il est longuement parallèle à la côte rocheuse, il n’en demeure pas moins que certains secteurs nécessitent du souffle, de l’attention et parfois même une grande prudence. Si la beauté des lieux oblige à de nombreux arrêts, la stèle d’un jeune pompier mort en service commandé et les hommages qui lui sont rendus nous rappellent que la Nature que l’on aime est fragile et que les hommes qui se battent pour la préserver, parfois au péril de leur propre vie, méritent le plus profond respect. Dès lors que le cap, le phare et le sémaphore de Béar sont en vue, il faut descendre puis remonter comme si nous allions nous y rendre. Là, et dès lors qu’un pinacle est atteint, espèce de plateforme terreuse et rocheuse, il faut retourner d’où on vient en empruntant une étroite sente qui part à gauche, laquelle cette fois reste très éloignée de la côte. Garrigue méditerranéenne, chênes verts et lièges, petites pinèdes, vignobles en pente, terrasses en pierres sèches, ce sentier finit par parvenir jusqu’à une piste beaucoup plus large. Entre vignes et mimosas, petits cabanons planqués dans des pinèdes, la piste assez longiligne se poursuit jusqu’à un casot tout en ciment. Une plaque en hommage à un certain Jean-Claude Le Parco y est apposée et on peut bien évidemment supposer qu’il fut l’heureux utilisateur de ce coin à la fois si sauvage et si magnifiquement merveilleux dans ses décors. Là, entre une vigne et un très mauvais muret composé d’amas de pierres sèches, on emprunte une piste qui descend droit vers l’anse de Paulilles, Tout au bout, le chemin tourne à droite et longe une haie de cyprès. Ces cyprès sont amplement occupés par quelques passereaux et notamment par des étourneaux qui de très loin sont les moins craintifs. S'ils quittent les cyprès à notre approche, c'est pour mieux nous observer depuis des câbles électriques. Les autres s'envolent et partent dans les vignes ou la garrigue. Je passe de longues minutes à tenter de photographier tous ces oiseaux. Entre échecs et réussites, ces tentatives se soldent avec 4 ou 5 photos plus ou moins réussies. La suite et la fin vers la plage de Bernardi devient d’une grande évidence. Ainsi se termine cette courte mais ô combien magnifique balade. Moi, qui suis venu tant et tant de fois à Paulilles, quelles que soient les saisons, pour y pratiquer la chasse sous-marine ou bien pour venir y pêcher à la canne à soutenir ou au lancer, jamais je n’avais pris autant de plaisir à  y venir pour marcher. Pourtant dieu sait, si je marchais aussi, avec mon attirail de pêche à la ligne ou sous-marine, cette dernière toujours rehaussé d’une ceinture de plomb de 9 kg, indispensable à ma flottaison aquatique car habillé de néoprène. Je suppose que l’âge aidant, et par la force des choses, les passions changent avec le temps. Il fut une époque où je prenais plaisir à extraire de leur milieu aquatique si merveilleux, de jolis (et bons) petits poissons, et des moins petits aussi. Mais aujourd’hui cette passion a quasiment disparu au profit de la seule marche à pied. De surcroît, je rechigne désormais à faire mal à la moindre « petite bête », alors à un poisson, je ne sais pas si je pourrais de nouveau ? Cette petite balade a été longue de 3,7 km pour des montées cumulées de 212 m. Le dénivelé très modeste est de 85 m, cette altitude sur la carte IGN étant matérialisée à l’endroit même où se situe le casot cité ci-dessus. En été, et malgré la distance plutôt modeste, il est impératif d’emporter de quoi bien s’hydrater. N'oubliez jamais que ce n’est pas la distance à parcourir qui fait la beauté d’une randonnée mais les beautés que l’on y perçoit et les plaisirs que l’on en retire. Carte IGN 2549 OT Banuyls-sur-Mer  - Côte Vermeille – Col du Perthus Top 25.

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Le Prieuré Santa Maria del Vilar depuis Villelongue-dels-Monts

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons interprétées par les chœurs
de "The Cambridge Singers" Elles ont pour titre : "This Is The Day" avec "The Aurora Orchestra" dirigé par John Rutter, "Look At The World" puis "Christmas Night" avec "The City of London Sinfonia" dirigé par John Rutter.

Avant de faire le récit de cette balade au prieuré Santa Maria del Vilar, je veux d’abord remercier Madame Lucette Triadou. Simplement la remercier car les hommages et les honneurs mérités, elle en a déjà eu plus que son lot : Légion d’honneur, Monuments Historiques, Bâtiments de France, Association des vieilles maisons françaises, Direction régionale des Affaires Culturelles, etc…etc….Sans elle, cette balade loin du vacarme de la vie quotidienne n’aurait sans doute jamais existée et bien plus grave, le superbe prieuré, notre objectif, n’aurait jamais revu le jour et surtout la lumière, enfoui qu’il était sous la végétation depuis des décennies. Toutes mes balades nécessitant presque toujours un but, si j’avais été à la place de Lucette, je crois que jamais je n’aurais découvert ce prieuré. Alors, remercions-la une fois encore d’être venue se balader en toute simplicité dans ce joli coin des Albères, d’avoir eu la curiosité de découvrir ce site merveilleux, de s’y être intéressé et surtout de l’avoir acheté en 1993. Mais le plus difficile était encore devant elle. Alors remercions-la aussi d’avoir eu le courage et la ténacité de le restaurer. Remercions aussi les nombreux et vaillants habitants de Villelongue-dels-Monts et tous les autres qui l’ont aidé dans cette tâche titanesque. Remercions cette petite communauté orthodoxe roumaine d’avoir accepté d’y vivre dans la prière. A côté de toutes ces contraintes, partir à sa découverte aujourd’hui en passant par El Reposador est de la « gnognote » même si la randonnée que je vous décris ici est un peu sportive. Comme indiqué, le départ s’effectue depuis Villelongue-dels-Monts et plus précisément depuis le Cami del Vilar. Indifféremment, vous pouvez démarrer du village ou bien d’un peu plus haut sur le chemin où se trouve un parking près d’une citerne DFCI verte. Si vous partez de là, vous aurez gagné au bas mot un peu plus d’un kilomètre. Là, sur le parking, vous apercevrez un panneau vous indiquant le prieuré à 1 km. Alors bien évidemment, sauf à vouloir faire cette balade à l’envers, ce qui reste toujours possible, le départ s’effectue en poursuivant la piste qui part à droite en direction d’un radier sous lequel s’écoule le Ruisseau de Villelongue. On poursuit la piste en ignorant les chemins partant à gauche et au premier grand virage en épingle à cheveux, on traverse le virage et l’on emprunte un tout petit sentier matérialisé par un cairn. Presque immédiatement, on constate que ce sentier est, comme tout bon P.R,  balisé par des marques de peinture jaune. Pour effectuer cette boucle, ces traces jaunes, on ne va plus les lâcher. Toutefois, 500 mètres après le virage, on ignorera un autre sentier qui, par la droite, descend vers Montesquieu-des-Albères. Le nôtre continue de s’élever régulièrement et parfois même assez sévèrement, rendant cette balade plutôt sportive. Vers l’ouest, le regard plonge vers de profonds ravins où s’écoulent des correcs.  Au  bout de ces ravins, des maisons agglutinées ou parfois esseulées au sein d’une végétation foisonnante.  Cette toison verdâtre, on la retrouve dans tout le Massif des Albères et en tous cas, dans la partie visible. Plus loin, Le Boulou et encore plus loin, le Massif du Canigou superbement enneigé en cette saison. Au bout d’un moment, le sentier suit une ligne de crête offrant des panoramas vers l’est et les contreforts du pic d’Aureille et l’on va profiter de ces instants pour observer puis figer dans notre appareil photo, une vue aérienne de notre objectif du jour. On retrouve la piste forestière initiale que l’on poursuit en longeant de grands cyprès de l’Arizona. Au bout de 400 mètres, on délaisse la piste au profit d’un chemin qui part en gauche en épingle à cheveux. Là, avant de poursuivre le sentier en sous-bois, deux découvertes peuvent retenir l’attention : sur la gauche, un magnifique chêne multiséculaire et superbement ramifié et un peu plus loin, les ruines du cortal Cossanes (ou Caussanès) avec des murs et de belles arcades en pierres roses.  Tout en montant, la végétation change. Après, les chênes verts, blancs ou lièges, place à de grands hêtres et conifères. Après une portion relativement plane ou peu accentuée, le sentier franchi un ru puis monte sévèrement dans une belle et haute hêtraie. Sur la droite et si les ruines vous attirent, un sentier barré d’une croix jaune peut vous amener vers le Mas del Pou. Peu de temps après, le sentier file en balcon au dessus d’une ravine. C’est toujours le ruisseau dit de Villelongue que l’on ne va pas tarder à enjamber, mais un autre petit ruisseau est d’abord franchi c’est celui de la Font de Sant-Cristau descendant tout droit du puig éponyme. Au rythme des correcs franchis, le sentier descend un peu, se stabilise et remonte de plus belle mais le point culminant de cette balade est finalement atteint à 610 m d’altitude au lieu-dit « El Reposador », petite esplanade herbeuse à la croisée de chemins où comme son nom l’indique on peut se reposer. Désormais, il ne reste plus qu’à redescendre vers le prieuré Santa Maria del Vilar mais l’on notera au passage que cette descente foisonne de portions dallés, de murets, de terrasses et de ruines, le tout en pierres sèches, ce qui tend à prouver que ce sentier a été longuement emprunté aux siècles passés et que la présence du prieuré n’était bien évidemment pas étrangère à ces passages. Les pèlerins et les coquins se rendant à Saint-Jacques de Compostelle passaient-ils par là pour franchir la frontière ? C’est fort probable car on a la certitude que le prieuré a longtemps servi de lieu d’accueil et notamment au temps où il était occupé par des moines augustiniens (ou augustins) dont une des pratiques de la vie monastique était l’hospitalité, hospitalité que Saint Augustin lui-même avait pourtant décriée de son temps. La découverte du bel édifice roman et son agréable visite guidée par de gentilles nonnes roumaines vous en apprendront bien plus sur l’Histoire que je ne pourrais le faire ici et ce d’autant que vous trouverez également sur Internet de nombreux sites qui lui sont consacrés (voir ci-dessous). Après cette visite guidée que je conseille vivement, la balade se termine et comme indiqué au début, il ne vous reste qu’un kilomètre à parcourir sur l’asphalte de la route pour rejoindre votre véhicule. A moins bien sûr que vous l’ayez laissé au village ce en quoi, il vous en restera approximativement deux ou trois. Telle qu’expliquée ici, la randonnée est longue de 6 km environ pour un dénivelé de 410  mètres et des montées cumulées de 575 mètres. Bonnes chaussures de marche sont vivement conseillées sur ce terrain alternant des reliefs et des sols très variés. Carte IGN 2549 OT Banyuls – Col du Perthus – Côte Vermeille  Top 25.

Principaux sites Internet :

http://www.prieureduvilar.free.fr/index.html

http://www.edelo.net/roman/images/catalan66/stamaria/cadre.htm

http://www.chateaux-france.fr/prieure-santa-maria-del-vilar/

http://www.photosdailleurs.fr/albums/STAMARIA/stmaria.htm

http://tassinternet.pagesperso-orange.fr/vilar/restauration/restauration.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Prieur%C3%A9_Santa_Maria_del_Vilar

http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=66225_1

http://www.jeantosti.com/visiter/villelongue.htm

http://etab.ac-montpellier.fr/~w0660170b/index.html 

et celui de l'Histoire du Roussillon

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Le Roc de les Medes (692 m) depuis Sorède (La Farga-205 m)

Publié le par gibirando

 
Ce diaporama est agrémenté de 3 musiques dont la particularité est d'être appréciée dans les "BUDDHA BAR". Elles ont pour titre et interprète : 
"El Fuego/Trote King Mix" par Zen Men, "Un Bel Di" par Aria et "Sacral Nirvana" par Oliver Shanti ans Friends.
LE-ROC-DE-LES-MEDES
ROCMEDESIGN
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Le Roc de les Medes est un sommet rocheux du Massif des Albères culminant à la modeste altitude de 692 mètres. Il est situé au sud de la commune de Sorède. Mais ne vous y trompez pas, une randonnée à ce roc ce n’est pas une simple promenade à faire avec désinvolture. Non pas du tout, les montées sur un petit sentier y sont âpres et si j’osais cette métaphore toponymique, je dirais même qu’atteindre ce roc, c’est un peu « dépasser les bornes » sans trop s’en rendre compte. En effet, tous les toponymistes sont d’accord pour dire que le mot « meda » qui ici en catalan a donné « medes » ou parfois «medas » a pour origine le latin « meta » dont les traductions dans les différentes langues romanes sont nombreuses et variées mais dont les principales sont « bornes », « limites » mais aussi « but », « objectif », « terme » ou « extrémité ». Là où ça se complique c’est que « meta » peut également signifier « cône », « pyramide » voire « meule » ou encore « tas » dans le sens de « monceau » ou « d’amas », tous ces derniers mots étant la plupart du temps utilisé pour évoquer du foin. Or, quand vous aurez atteint le Roc de les Medes, vous comprendrez immédiatement que la quasi totalité de ces interprétations convient parfaitement à la forme géométrique de cette verrue arrondie qui se détache du reste de la crête. En effet, ce roc a la forme d’une borne, d’un cône, d’une meule de foin et comme l’Histoire ne nous a rien laissé de l’origine de son nom, on peut parfaitement imaginer aussi qu’il s’agissait peut être d’une « limite », d’un « objectif », d’une « extrémité » et ce, d’autant plus facilement que la frontière avec l’Espagne n’est pas très loin et a sans doute été amenée à se déplacer au fil des siècles. Alors, avant de démarrer notre balade, voilà ce que l’on pouvait dire sur ce patronyme qui restera sans doute éternellement mystérieux quand à son origine. La balade, elle, commence depuis Sorède mais pour être plus précis du lieu-dit La Farga après avoir traversé le quartier dit de « la Vallée Heureuse ». Pour cela, il suffit d’emprunter le rue dels Castanyers jusqu’à son extrémité et de se garer près d’une grande et belle villa à la façade blanche mi-pierres mi-enduit. A gauche de cette villa, un panonceau et un balisage jaune au départ d’un large passage indique la direction à suivre. Quelques mètres plus loin nous voilà déjà en surplomb de la rivière de Sureda, Sorède en catalan mais ici on l’appelle aussi la Riberette ou le Tassio selon l’altitude où l’on se situe. En été, un petit filet d’eau s’écoule parfois péniblement mais lors de fortes précipitations, le petit ruisseau peut devenir un torrent en furie d’un extrême violence comme lors de l’Aiguat de 1940 ou bien encore plus récemment en novembre 2011. Un escalier descend vers le cours d’eau que l’on enjambe par un petit barrage en béton. De l’autre côté de la rivière de nouveaux panonceaux proposent plusieurs itinéraires dont notre principal objectif du jour que l’on peut lire sur un grand panneau sous une autre forme orthographique en « Roc de las Medas ». On choisit le sentier qui file à gauche vers « N.S (Nostra Senyora) del Castell », c'est-à-dire vers « Notre Dame du Château ». Le petit sentier est toujours balisé en jaune et plutôt évident à suivre, se faufilant sous les châtaigniers et les chênes, ces deux espèces étant les plus emblématiques et pratiquement les seuls arbres dans ce secteur du Massif des Albères. Le sentier s’élève sèchement puis se stabilise laissant parfois entrevoir quelques beaux panoramas sur la Vallée Heureuse, vers le Roc del Migdia (du Midi), le Pic du Néoulous puis dans un étroit triangle formé par le vallon, vers la Plaine du Roussillon dont on ne distingue qu’une faible portion. Après ces premières découvertes, le sentier replonge dans un petit sous-bois de chênes verts et n’en ressort que pour nous offrir les vestiges oubliés d’un agropastoralisme d’antan : enclos entourés de murets et un orri où de manière très amusante et étonnante, une casserole d’époque posée sur un foyer semble attendre les convives. Ici, la pierre sèche était la seule technique de construction possible. Les sous-bois alternent avec quelques rocs embrassant de magnifiques vues rendant ainsi le sentier plus agréable à cheminer. Puis une intersection de chemins se présente avec plusieurs panonceaux directionnels. En raison même des noms qui y sont mentionnés : « Notre Dame du Château » à gauche et « Font dels Miracles » à droite, je suis un peu déboussolé car pour avoir étudié le parcours, je sais que ces deux sites en font partie. Alors, j’interroge mon GPS, me fie à lui et je file vers la « Font dels Miracles ». Avant même d’y parvenir, voilà que se présentent un nouveau carrefour et de nouvelles options embarrassantes sous la forme d’autres panonceaux. Une fois encore, je décide de poursuivre vers la « Font dels Miracles » que mon GPS m’indique comme étant toute proche désormais. Effectivement, quelques mètres plus loin, je tombe sur un ru noirâtre s’écoulant du pied d’un grand hêtre. Là, quelques gouttelettes tombent dans une minuscule flaque d’eau claire mais à la surface irisée et dont le fond est tout aussi noirâtre et bourbeux. La source magique est sans équivoque car sur son tronc est clairement gravé son nom : « Font del Miracles – LH ». Enfin quand je dis source « magique » plutôt que « miraculeuse » c’est parce que j’y ai risqué le fond d’un gobelet et que le lendemain j’ai gagné 48 euros au LotoFoot 7. Je n’ose même pas imaginer ce que j’aurais gagné si j’avais bu un « Nabuchodonosor » rempli de cette eau ! D’ailleurs, cette eau a eu aussi un autre effet déroutant, car en quittant la source, je n’ai plus pensé à regarder mon GPS et je me suis retrouvé plus loin devant un panonceau indiquant des directions qui m’étaient totalement inconnues sur le tracé étudié : « l’Aranyo et le col des Trois Hêtres par le G.R.10 ». J’en ai conclu que je m’étais égaré mais le GPS me rassura bien vite car le sentier montant vers le Roc de les Medes était encore tout proche, légèrement à gauche et au dessus de celui où je me trouvais. Finalement après une dernière montée abrupte et caillouteuse, j’ai atteint un collet où les panoramas s’entrouvraient merveilleusement. Le « Roc de les Medes » était là devant moi, comme je me l’étais imaginé, tel un gros dé à coudre renversé. Un autre roc plus accessible le précédant, j’ai entrepris son ascension et de là-haut, j’embrassais tous les panoramas alentours. D’après mon bout de carte IGN, j’étais 6 mètres moins haut que mon objectif, qui lui paraissait beaucoup plus vertigineux. C’était superbe et je ne regrettais qu’une seule chose : le temps maussade qu’une fois encore Météo France n’avait pas vu venir ni prévoir. Malgré de gros nuages gris, il ne pleuvait pas et c’était déjà beaucoup. Je sortis mon casse-croûte et en quelques minutes, j’avais déjà ingurgité plus de la moitié de mon panier-repas, pourtant très copieux comme toujours. L’ascension depuis La Farga avait de toute évidence creusé mon appétit. Après cette pause, je me suis remis en route en suivant toujours le balisage jaune de l’étroit sentier passant à gauche du Roc de les Medes puis épousant au mieux la ligne de crêtes. Sous le haut rocher, je pris conscience que son ascension était exclusivement réservée aux « varappeurs » expérimentés tant il était abrupt et de ce fait, je poursuivis mon chemin sans regret. A nouveau, le sentier alternait de petits sous-bois de chênes verts, des parties rocheuses et des fenêtres s’entrouvrant sur les amples et profonds vallons qui m’entouraient. A gauche, la Vallée Heureuse et à droite, celle de Lavall que dominait la séculaire Tour de la Massane. La crête semblait se terminer et sans doute distrait par la beauté des panoramas, je pris par erreur un sentier qui partait à gauche en direction du Puig de Nalt. Heureusement, une fois encore, mon GPS me remit sur le bon chemin, me dirigeant vers les ruines du château d’Ultrera qui, elles, se trouvaient à droite. Là, un mauvais sentier pierreux presque exclusivement en descente déboucha au pied des ruines du château wisigoth à l’endroit même où l’inventeur portugais Padre Himalaya, mais de son vrai nom Manuel Antonio Gomes, avait érigé le premier four solaire en 1900. Connaissant déjà très bien les lieux pour les avoir visités à plusieurs reprises et décrits lors d’une randonnée à Notre-Dame du Château, je ne m’y suis pas attardé et plutôt que de monter vers les ruines d’Ultrera que je connaissais aussi très bien, j’ai préféré rejoindre l’imposant et bel ermitage. Sa chapelle avec un magnifique retable du 18eme siècle est superbement décorée et n’a aucune difficulté à être une des plus belles du département. Il faut dire aussi qu’elle est une des rares chapelles que l’on trouve spontanément ouverte presque à longueur d’années et je me souviens qu’en 2008, nous avions Dany et moi longuement conversé avec un jeune gardien très sympathique se prénommant David. Avec beaucoup de patience et de gentillesse, il nous avait conté l’histoire de l’ermitage. Cette fois-ci, je n’ai rencontré personne et je me suis contenté de prendre quelques photos puis de laisser quelques euros en échange d’un cierge que j’ai allumé en pensant à ma mère dont je sentais bien que le terme de sa vie était désormais tout proche. N’étant pas croyant et sans vouloir tombé dans une spiritualité qui n’a jamais été « ma tasse de thé », je me suis dit simplement que cette petite flamme, elle en aurait peut être besoin. Dans le même esprit mais appréciant seulement la valeur patrimoniale de cette chapelle, ma présence ici me semblait néanmoins inopportune et j’ai préféré rejoindre l’aire de pique-nique pour alléger mon sac à dos du casse-croûte restant. De nombreux passereaux virevoltant autour de moi, je me suis mis en quête de les photographier et j’ai passé quelques beaux instants à observer moineaux, pinsons et autres sittelles-torchepot qui semblaient vouloir éviter, coûte que coûte, mon objectif. Seul, un rougequeue noir peu craintif eut la délicatesse de venir sautiller sur le banc jouxtant le mien. Après cet agréable entracte, je suis resté quelques instants à observer la Plaine du Roussillon qui s’étalait remarquablement de la mer jusqu’au Corbières puis, j’ai emprunté la longue piste direction la Vallée Heureuse et comme cette partie de la balade était sans doute la plus lassante, j’ai, en chemin, encore trouvé matière à me divertir avec mon appareil photo. C’est ainsi que j’ai pu figer dans mon numérique quelques paisibles bovins, un papillon Flambé que les épines très pointues d’un ajonc ne semblaient pas alarmer, une buse qui s’amusait à tournoyer dans un ciel redevenu bleu, des alouettes effarouchées qui malheureusement avaient compris depuis « belle lurette » que le verre de mon zoom n’était pas un miroir, une superbe huppe fasciée jouant à cache-cache dans les genêts puis dans un cyprès. Après ces divertissements, la fastidieuse descente se termina avec une jolie vue aérienne sur le parc animalier de la Vallée des Tortues. Il ne me restait plus qu’à remonter la Vallée Heureuse vers La Farga, ce que je fis par la Rue de la Fargue, qui est, de l’autre côté de la rivière, le pendant de la rue dels Castanyers. Au bout de cette dernière rue, la belle boucle au Roc de les Medes se referma après un peu moins de 7 heures sur les sentiers, arrêts, petits égarements et flâneries et photos incluses. J’avais marché sur une distance d’environ 13 à 14 kilomètres m’élevant sur des montées cumulées de 1.130 mètres et sur une déclivité de 526 mètres, le point le plus bas étant à 160 m d’altitude et le plus haut à 686 m. Comme la lecture de ce récit le laisse entendre, sur ce parcours, les découvertes sont nombreuses et là, je ne parle pas uniquement des vues que l’on embrasse depuis les crêtes du Roc de les Medes. Non, le randonneur qui ne connaît pas ce secteur aura sans doute plaisir à découvrir les vestiges du premier four solaire, les ruines du château d’Ultrera et l’ermitage Notre-Dame du Château. De quoi remplir une bien belle journée ! Comme dans ce récit, j’évoque souvent mon GPS dans lequel j’avais enregistré le tracé avant le départ, je tiens à dire qu’il n’est pas réellement indispensable, le balisage et les indications étant très présentes et fort bien mentionnées. Carte IGN 2549 OT Banyuls – Col du Perthus – Côte Vermeille Top 25.
Il existe une autre version de cette balade au Roc de les Medes depuis le hameau de Lavall, vous en trouverez le lien descriptif en cliquant ici

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Le Chemin de la Frigoulette depuis Cerbère

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté sous la forme d'un montage de 4 musiques extraites de l'album "The Music Of Cosmos". Elles ont pour titres, auteurs et interprètes : "Depicting the Cranes in Their Nest-Sokaku-Reibo" par Goro Yamaguchi, "Canon and Gigue in D Major, P. 37: I. Canon" de Johann Pachelbel jouée par Sir Neville Marinner, "I.Allegro-The four seasons" d'Antonio Vivaldi joué par Gerard Schwarz et "The Sea Named Solaris-On Bach" d'Isao Tomita 

Le Chemin de la Frigoulette depuis Cerbère


Ce qu’il y a de bien avec notre beau département des Pyrénées-Orientales, c’est que l’on peut partir vers n’importe quel point cardinal, on trouvera toujours de superbes balades pédestres à y faire. De l’est à l’ouest et du nord au sud, du randonneur novice au plus expérimenté, chacun y trouvera aisément son bonheur. C’est ainsi qu’en l’espace de quelques jours, Dany et moi avons fait un grand écart, passant des châteaux de Fenouillet situés à la limite de l’Aude c'est-à-dire au nord de notre département, au sud le plus extrême du fameux « Cerveria locus,  finis Galliae » c'est-à-dire « au lieu-dit Cerveria, finissent les Gaules ». C’est ainsi qu’en l’an 43  le géographe romain Pomponius Mela définissait déjà notre frontière avec l’Espagne ou plutôt « l’Hispania », nom que les Romains donnaient à la péninsule ibérique. Bien évidemment, vous l’aurez compris, « Cerveria » c’est notre Cerbère actuel et la balade pédestre que je vais vous conter ici, c’est celle d’une agréable petite boucle intitulée le « Chemin de la Frigoulette » dont le tracé file entre Albères et Côte Vermeille. Alors bien évidemment, on pourrait très facilement imaginer que si le fil conducteur du Circuit des trois châteaux de Fenouillet était l’Histoire, ici à Cerbère, le passé disparaît totalement. Et bien détrompez-vous car ce n’est qu’en partie vrai. Bien sûr, il n’y a pas de vestiges romains ni médiévaux sur le bord du Chemin de la Frigoulette mais la Tour du Querroig du haut de ses 672 mètres surveille toute la contrée. Elle est mentionnée pour la première fois en 985 et a été utilisée par les Rois de Majorque comme tour à signaux dès le 14eme siècle au même titre que la Madeloc. Enfin, non loin du parcours, on trouve des dolmens comme celui de la Coma Estepera et même un menhir du nom de San Salvador au lieu-dit Pedra Dreta. L’Histoire de Cerbère est donc presque aussi riche que celle de Fenouillet et en tous cas, aussi ancienne que celle du Pays FenouillèdesCerbère est déjà citée dans des textes antiques, grecs ou latins, tels ceux de Strabon ou Pline le Jeune qui décrivent le lieu aux confins des Gaules comme étant amplement recouvert de forêts et peuplé d’animaux sauvages et surtout de cerfs. Le « locus Cerveria », c’est très clairement le lieu peuplé de cerfs ayant finalement donné son nom à la petite cité maritime. Aujourd’hui, les Albères orientales sont très éloignées des biotopes privilégiés par les grands cervidés de notre département  et la probabilité d’y rencontrer un cerf est infime voire quasi nulle. Quant à voir un cerf à Cerbère ou même dans ses abords n’y comptait surtout pas même si la vallée que nous traversons au cours de cette balade s’appelle « la Vallée des Cerfs ». Une randonnée éponyme est d’ailleurs réalisable. En tous cas, une chose est sûre c’est que vous verrez plus facilement de la « frigoulette » qu’un cerf ! Bien sûr, si vous êtes du midi, ce nom de « frigoulette » vous parle automatiquement et que l’on soit catalan, provençal ou occitan, tout le monde sait qu’il s’agit du « thym » parfois également appelé « serpolet ». Le « thym », « thymus » pour les botanistes qui aiment bien le latin, est un genre de plantes de la famille des Lamiacées. Ce genre comporte plus de 300 espèces différentes. La plupart sont rampantes et forment des coussinets portant de minuscules fleurs roses, mauves ou blanches. Le thym est surtout connu comme plante aromatique que l’on utilise sur le plan culinaire ou pour sa richesse en thymol, substance bactéricide permettant l’élaboration d’huiles essentielles. Enfin, le nom de « frigoulette » est un diminutif de l’occitan « farigola » car dans le sud de la France, le thym commun ou thym sauvage est fréquemment appelé « farigoule » ou « frigoule » ou par exemple « farigoulette » dans ma Provence natale. Tous ces mots-là ayant la même origine latine « fericula » avec bien sûr quelques petites variations « occitanes » selon les régions méridionales où l’on réside : « ferigoleta » « frigola » « fribola » « friola ».  Enfin, entre origine grecque, romaine ou égyptienne, l’étymologie du mot « thym » est si incertaine que j’ai laissé tombé mes recherches car après tout c’est le « Chemin de la Frigoulette » que je raconte ici pas celui du « thym ». A Cerbère, cette balade peut démarrer de la plage car c’est là qu’on trouve le plus facilement une place de parking pour garer sa voiture. Ensuite, on emprunte la rue du Ribéral ou rue Dominique Mitjavile où l’on remarquera devant une boulangerie, un panonceau indicatif de quatre randonnées parmi laquelle figure la nôtre portant le N°14. On continue cette rue rectiligne et au moment où elle tourne et atteint un grand tunnel passant sous la voie ferrée, on ignore le tunnel et on poursuit à gauche dans une ruelle tout au long de l’immense mur de soutènement du viaduc.   N’ayez aucune inquiétude car ici, un balisage très précis indique la marche à suivre. En réalité, il s’agit de la rue Jean Barrat, petite ruelle bétonnée bordée d’une étroite rigole évacuant les eaux pluviales descendant des « puigs ». Cette ruelle se termine, elle aussi, sous un tunnel, qui une fois franchi, débouche dans la garrigue. Un sentier s élève hardiment en direction de l’ancien bâtiment des douanes, grande bâtisse blanchâtre que l’on appelait « Porte de France » au temps de sa splendeur et que l’on garde dans la ligne de mire. Si le sentier s’étire dans une végétation et une flore typiquement méditerranéenne, on notera la présence de quelques jardins oubliés et de quelques casots ruinés au milieu d’une multitude de terrasses s’élevant en espaliers sur les flancs de la colline. La Nationale 114 et l’ancien poste frontière sont vite atteints. Là, de magnifiques panoramas se dévoilent sur la mer, sur la cité et son « inévitable » gare ferroviaire. Après quelques mètres sur le bitume, on emprunte à droite la piste DFCI AL14, direction le Puig dels Frare. Ici, et sous condition de prêter attention au balisage en tous points parfaits ; panonceau et marques de peinture de couleur jaune ; la randonnée devient d’une grande simplicité. Mais en ce superbe jour de printemps, on a le droit d’être distrait tant le regard embrasse une quantité incroyable de beautés diverses et variées. On ne sait plus où regarder. Le bleu azur d’un ciel intensément pur est-il plus beau que le violine des bouquets des lavandes à toupets ? Le rose pourpre des fleurs des arbres de Judée est-il plus soutenu que l’ocre rouge des vignes ? Le jaune flamboyant des genêts et des ajoncs est-il plus éclatant que le bleu vif et profond de la Méditerranée ? Voilà, des énigmes colorées que l’on laisse volontiers sans réponse pour la simple et bonne raison qu’elles s’inscrivent dans un seul et unique tableau que Dame Nature offre en permanence à nos regards contemplatifs. Après ce parcours tout en balcon sur ce patchwork minéral et végétal que représente le vallon  formé par le ruisseau le Riberal et quelques autres « correcs », le chemin amorce une descente vers le thalweg. Là, la mention forêt domaniale de Cerbère que l’on a vu sur la carte IGN prend enfin tout son sens. La garrigue ouverte laisse la place à une forêt plus compacte aux essences plus variées : pins d’Alep, pins parasols, cèdres, chênes verts et blancs, chênes lièges, aulnes, bruyères arborescentes, arbres de Judée sont les principaux arbres rencontrés. Quelques cabanes en pierres sèches encore parfaitement debout nous rappellent que l’occupation humaine et l’activité pastorale ne sont pas si anciennes que ça.  Dominé par le Serrat del Fito au sommet duquel trône la tour du Querroig, l’agréable chemin nous amène vers la Pla de les Vacas, petite clairière où l’on profitera d’une aire de pique-nique entre ombre et soleil. L’épaisse forêt s’arrête là et on retrouve désormais cette végétation de type maquis méditerranéen. Le sentier s’élève dans la Casa Cremada en suivant la configuration du cirque formé par les crêtes dominantes du Puig Juan. Les vignes ne sont pas très loin et on ne peut être que songeur du travail accompli par les viticulteurs du coin sur ces terrains ô combien hostiles. Sur des sols d’une aridité extrême et sur des pentes parfois très abruptes, les parcelles tracées au cordeau, les vignobles en espaliers et les ceps alignés comme à la parade nous laissent admiratifs. Après quelques sinuosités, la piste forestière atteint finalement le col d’Embarselo et le chemin dit « des crêtes »  au lieu-dit la Solana. Désormais le regard quitte les terres et se tourne vers la mer et les tout proches caps Peyrefite et Rederis. Il faut dire que ces deux caps me rappellent d’excellents souvenirs au temps où nous venions mon fils et moi pour des parties de pêches mémorables et nocturnes qui ne se finissaient qu’à l’aube du jour suivant. Sur ces rochers, dieu sait si nous en avons passé des nuits à la belle étoile, à pêcher mais à dormir aussi, en rêvant à des pêches miraculeuses. Les premières maisons de Cerbère sont déjà là et les souvenirs s’estompent. Les caps Canadell et Cervera effacent les caps précédents. Au milieu des superbes villas, on surveille le balisage jaune pour ne pas s’égarer dans ce dédale de ruelles. Puis le regard se pose sur l’emblématique hôtel Belvédère du Rayon Vert. Surtout habité par des dizaines de pigeons et quelques rares clients depuis que quelques appartements ont été rénovés, le vieux palace « art déco » est bien trop fantomatique et désertique pour que l’on n’ait pas un regard nostalgique sur ce bâtiment hors du commun. Le « paquebot » comme on l’appelle ici, désaffecté  en 1983 puis inscrit aux Monuments Historiques en 1987 renaît peu à peu de ses cendres grâce aux quelques chambres restaurées et à l’organisation d’activités culturelles. En franchissant la passerelle enjambant la voie ferrée, on ne peut s’empêcher de se dire qu’on aimerait bien que l’hôtel retrouve toute sa splendeur d’antan. Après quelques escaliers, on atterrit devant le wagon, la stèle et la statue en hommage aux transbordeuses (*). Ici se termine le « Chemin de la Frigoulette ». Les informations données sur le panonceau du départ sont proches de la réalité : 10,6 km, durée 3h30 et randonnée facile. J’y ajoute les 770 mètres environ de montées cumulées  pour un dénivelé de 260 mètres, le point culminant étant situé à 273 mètres peu après le Puig dels Frare. Carte IGN 2549 OT Banyuls- Col du Perthus- Côte Vermeille Top 25.  

(*) Transbordeuses Au début du XXe siècle, les marchandises des trains qui transitent à la gare-frontière de Cerbère doivent être transbordées par des "dockers" ferroviaires. Pour les délicates oranges, le travail est confié à des femmes. Mal payées pour un travail pénible, elles se mettent en grève en 1906. C'est le premier mouvement exclusivement féminin de l'histoire. Il durera presque un an. (Extrait du site http://www.cabotages.fr/ et de la page http://www.cabotages.fr/cerbere-ou-la-greve-des-transbordeuses-d-oranges.html ) 

 

 

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Le Puig Sant-Cristau (1.015 m) depuis Saint-Jean d'Albère (545 m)

Publié le par gibirando


 
Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons interprétées par Alain Bashung. Elles ont pour titre : "Les Mots Bleus" de Christophe avec Armand Amar, "Madame Rêve""Vertige de l'Amour" et "Osez Joséphine".
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Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Avec les Pyrénées-Orientales, ce qu’il y a de bien, c’est que quelque soit la région vers laquelle on se tourne, il y a presque toujours des collines ou des montagnes à gravir. Alors quand on est randonneur et qu’on habite la plaine de ce beau département, on a cette chance inouïe de n’être qu’à quelques kilomètres de magnifiques régions montagneuses que sont le Vallespir, le Conflent, les Aspres, les Fenouillèdesles Corbières sans oublier bien sûr le Capcir et la Cerdagne qui constituent les prémices de la longue chaîne pyrénéenne. Mais géographiquement, la plus proche et la plus orientale des montagnes pyrénéennes c’est le Massif des Albères dont les premiers vrais contreforts démarrent du côté du Cap Cerbère et du Cap Creus au fond d’abyssaux canyons. Alors, les crêtes des Albères, où je vous amène marcher aujourd’hui, présentent cette particularité de laisser entrevoir des panoramas à couper le souffle tant vers la Grande Bleue que vers les Pyrénées et ça, il faut le reconnaître, peu d’autres régions offrent l’opportunité de tels regards à la fois si proches sur la mer et sur la montagne. Le Puig Sant-Cristau ou Pic Saint-Christophe (1.015 m) que nous allons gravir à partir de Saint-Jean d’Albère, mais qui est également accessible depuis Montesquieu-des-Albères ou Villelongue-dels-Monts, permet de telles vues même s’il est vrai qu’une partie d’entre-elles sur la Méditerranée est obstruée par le Pic Néoulous tout proche qui, avec ses 1.256 m constitue le point culminant du massif. Mais n’ayez aucune crainte, la mer vous la verrez quand même et si en plus le temps est très beau et clair, c’est une immense partie de la fantastique cambrure du Golfe du Lion que vous apercevrez au bout de la Plaine du Roussillon qui démarre ici, aux pieds même des Albères. Pour cela, il faut d’abord laisser sa voiture à L'Albère, minuscule hameau blotti au milieu des chênes lièges où l'église Saint-Jean est le monument essentiel. Là, on commence par emprunter la D.71 vers l’ouest sur 400 à  500 mètres environ. On ignore le panneau Coll Sant-Joan mais on ne doit pas louper celui indiquant le Col de Llinas à 1h20 de marche. C’est un très mauvais sentier, caillouteux plus qu’il ne faut qui démarre et monte rudement en se faufilant au milieu d’une végétation typique du piémont méditerranéen où les taillis de chênes verts prédominent. Mais si vous vous intéressez à la flore et que vous prêtez attention, vous constaterez qu’une variété extraordinaire d’arbustes et de plantes prolifère dans cette luxuriante végétation : arbousiers, buis, cistes, romarins, genêts, ajoncs, bruyères, euphorbes, fougères, sauges, ronces, menthe, fragon, aspérules, genévriers, hellébores, etc.… mais aussi quelques arbres plus élevés comme le bouleau blanc, le chêne-liège ou pubescent.  Le sentier, lui, balisé en jaune mais originalement enrichi parfois de quelques cailloux suspendus au bout d’une cordelette, s’est bougrement amélioré et finit pas atteindre le superbe dolmen de Na Cristiana, plus communément appelé ici Balma de Na Cristiana. De cette sépulture, les spécialistes prétendent qu’elle serait, avec son immense table de gneiss reposant sur sept autres dalles plantées dans le sol, un des plus beaux dolmens du département. Après quelques photos sous toutes les coutures de ce superbe monument mégalithique, on poursuit le sentier qui, brusquement s’entrouvre sur un magnifique Canigou enneigé et une Espagne bleutée, mais aussi,  sur le Perthus et son fort de Bellegarde, le Massif des Salines tout proche, les Aspres et une immense portion du Vallespir. On finit par atteindre un abri pastoral en surplomb de la forêt où plus aucun arbre ne vient contrarier la vision de ces merveilleux panoramas. De manière surprenante, le sentier redescend quelques temps mais c’est d’abord pour filer en balcon et mieux remonter vers le col de Llinas qui l’on aperçoit entre deux promontoires rocheux. Le col est vite atteint et depuis cette vaste esplanade herbeuse le regard bascule sur l’immensité de la mer Méditerranée où l’horizon se perd dans un bleu infini. A nos pieds, c’est le Roussillon qui déroule sa vaste plaine que seules les Corbières arrêtent au loin, vers le nord. Avant de repartir, on remarque une borne marquant le col et surtout un mur agrémenté de deux cavités que l’on pourrait prendre pour des fours. En réalité, il s’agit de soutes à munitions qui datent de la guerre franco-espagnole de 1793 à 1795 que l’on connaît ici sous le nom de guerre du Roussillon ou des Pyrénées et plus généralement de guerre de la Convention car elle oppose le Royaume d’Espagne commandé par le général Antonio Ricardos à le France révolutionnaire de la Convention Nationale. Les Espagnols, eux, l’appelèrent la « Guerra Gran ». En réalité, cette guerre ou plutôt ces guerres mirent aux prises un grand nombre de nations car même si elle fut entamée en avril 1792 par les révolutionnaires français qui voulaient exporter leurs idées vers d’autres pays, nombreux furent les royaumes et duchés européens qui virent d’un mauvais œil les profonds bouleversements que la Révolution Française de 1789 avaient engendré. Tous les pays n’entrèrent pas en même temps dans le conflit mais néanmoins, cette alliance composait des royaumes d’Espagne, de Sardaigne et des Deux-Siciles, du Portugal, des Pays-Bas, de Grande-Bretagne, de Prusse et de l’archiduché d’Autriche, on l’appela la Première Coalition. Ici, à ce col de Llinas situé au pied du Puig Sant-Cristau, vous êtes sans doute peu nombreux à imaginer qu’il s’agit d’un haut-lieu stratégique de ce qu’on a appelé improprement la deuxième bataille du Boulou et dont la France est sortie définitivement vainqueur. En effet, en avril 1794, le général Dugommier est convaincu que pour battre les Espagnols, il faut encercler leur quartier général du Boulou. Pour cela, une seule stratégie, s’emparer du Puig Sant-Cristau pour redescendre sur l’autre versant des Albères. Les Espagnols cantonnés au Boulou n’imaginent pas cette stratégie mais vont néanmoins avancer et se battre farouchement à Montesquieu-des-Albères et c’est là, que le plus fort de la bataille aura lieu le 30 avril et le 1er mai. Les Espagnols sont repoussés et vaincus, mais comme ils ont délaissé le Puig Sant-Cristau, Dugommier envoie le général Pérignon s’en emparer, le but de cette manœuvre étant d’acheminer de nombreuses pièces d’artillerie et de nombreux bataillons puis de redescendre de l’autre côté de la vallée, du côté du Perthus et des Cluses, pour prendre à revers et encercler les forces militaires espagnoles cantonnées au Boulou. L’autre objectif, bloquer toute tentative de retraite et couper les liaisons avec la garnison du Fort de Bellegarde situé au dessus du Perthus. Aidé par le général Augereau qui va s’occuper de l’autre flanc du côté des Aspres et de Céret, le plan ainsi élaboré va fonctionner à merveilles et sera un vrai succès car les Espagnols seront mis en déroute. Le Fort de Bellegarde que l’on aperçoit depuis ces crêtes, lui, ne sera repris qu’en septembre après quatre jours de siège. Cette victoire scella définitivement le sort des Espagnols offrant ainsi une victoire éclatante aux forces révolutionnaires. La guerre entre les deux pays se termina par le Traité de Bâle de 1795 qui vit la soumission de l’Espagne mais également de la Prusse. Seuls le Portugal, la Grande-Bretagne et l‘Autriche restèrent en guerre contre la France. Voilà pour l’Histoire avec un grand « H » de ce lieu qui a vu des milliers d’hommes des deux camps y laisser très courageusement leurs vies pour, il faut le dire, un piètre résultat si ce n’est celui de préserver les mêmes frontières que celles du Traité des Pyrénées de 1659. Pour la petite histoire, celle de cette jolie randonnée, j’ai délaissé le petit sentier qui monte rudement vers le col de la Branca et j’ai préféré emprunter la piste bien plus « cool » qui monte en zigzaguant jusqu’à ce même col et se poursuit jusqu’au pied du Puig Sant-Cristau. En montant, vous remarquerez deux autres soutes à munitions et sur la crête et au pied du pic, un vaste terre-plein herbeux construit sur un très haut soubassement de pierres sèches. Cette plate-forme présente l’avantage de vues sur les deux versants et a sans doute servi à installer les nombreuses pièces d’artillerie que les hommes du général Pérignon avaient eu la force et l’audace de monter jusqu’ici. Le sommet du pic Saint-Christophe est occupé par une chapelle rustique, par les ruines d’un vieux « castell » dont les premiers textes en mentionnent la présence au XIeme siècle et d’autres ruines dont on dit qu’elles seraient celles d’une ancienne tour à signaux. On profite largement du panorama à 360° pour effectuer une pause ou mieux, avaler un pique-nique bien mérité. Après cette découverte du pic avec vues sur des paysages époustouflants, on poursuit notre boucle en suivant le balisage jaune qui descend en dessous de la chapelle et file côté est sur des crêtes rocheuses souvent déchiquetées. La suite est d’une grande simplicité dans la mesure où on ne perdra pas le fil du balisage. Au col de la Font, on peut écourter cette balade en empruntant un sentier qui descend à Saint-Jean en 40 minutes. Moi, j’ai poursuivi tout droit car mon intention était d’atteindre également le sommet du Puig d’Orella ou Pic d’Aureille (1.031 m), histoire de rallonger quelque peu cette courte mais sportive randonnée et de crapahuter une peu sous les hêtres et les pins Laricio de cette splendide forêt domaniale des Albères. J’ai longé la crête par les cols de Baladre et de Sant-Joan pour finalement atteindre le sommet juste avant qu’un groupe de randonneurs n'envahisse ce joli belvédère. Le temps d’engloutir un autre sandwich en observant de nouveaux panoramas dont quelques uns superbes sur Saint-Jean d’Albère et sur le Néoulous enneigé et me voilà parti sur un agréable sentier qui descend vers le Roc del Grévol. Etroite, la sente se faufile au milieu de fougères presque aussi hautes que les petits arbres d’une jeune sapinière où j’entends caqueter des coqs de bruyère sans avoir pour autant le chance de les apercevoir. Au roc, on retrouve une piste forestière, qui par la gauche, nous ramène sans soucis au col Sant-Joan où un petit sentier mal débroussaillé au début descend vers Saint-Jean d’Albère. Attention, dans cette descente balisée en jaune, n’allez pas trop vite, à la fois car elle est par endroits un peu laborieuse mais aussi pour ne pas perdre de vue les marques de peinture jaunes pas toujours évidentes à repérer. Le sentier débouche à l’ouest du village sur la D.71 qu’il faut emprunter sur 600 mètres environ pour retrouver sa voiture. Cette randonnée telle que décrite ici est longue de 14 kilomètres pour un dénivelé de 500 mètres environ. En raison des sentiers parfois très caillouteux et difficiles, il est fortement recommandé d’y venir randonner avec de bonnes chaussures de marche bien crantées. Carte IGN 2549 OT Banyuls Top 25.

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La Tour de la Massane (793 m) depuis Lavail (220 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de la chanson "Les Neiges du Kilimandjaro" interprétée par Pascal Danel puis jouée par Style et Mélodie, version instrumentale originale arrangée au  Clavier Yamaha Tyros 5 par Little Joe.

 
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Mercredi 4 février 2009 au matin.  Je suis devant l’église romane du pittoresque hameau de Lavail sur la commune de Sorède. Déchirant le silence ambiant, c’est une tumultueuse Massane en furie qui m’accueille ! Je parle de la rivière bien sûr car la tour que je me suis fixé d’atteindre est, elle, cachée derrière de gros nuages blancs heureusement poussés par un léger « marin ». Malgré ces nuages qui vagabondent, le temps parait plutôt clément et cette petite brise me laisse espérer une belle éclaircie et la découverte de beaux panoramas pour la suite de la journée. Une eau bienfaitrice pour la nature coule de tous côtés transformant en ruisseau la piste forestière et en torrent, le sentier qui s’élève parallèle au ru du Correc dels Oms. Il faut dire qu’après plusieurs hivers excessivement secs, cette année, les pluies ont été singulièrement abondantes. La neige, elle aussi, s’est souvent invitée recouvrant de manière inaccoutumée les modestes sommets des Albères. D’ailleurs, la météo a été très capricieuse, perpétrant à la végétation un jour du bien et du mal le lendemain ! Arbres brisées ou déracinés, branches fracassées jonchant le sol, la récente tempête Klaus du 24 janvier a laissé quelques stigmates indélébiles dans la splendide forêt qui m’entoure. Mais ce matin, je suis bien décidé à franchir tous les obstacles et les 570 mètres de dénivelé pour parvenir à cette Tour de la Massane qui culmine à 793 mètres.  Plus de deux heures et demi, sur un chemin souvent bourbeux, enneigé ou gelé me seront nécessaires pour effectuer ce retour vers le passé d’au moins sept siècles. Connue avec certitude depuis 1293 sous le nom de Torré de Pérabona, cette tour de guet constituait un des liens entre la mer Méditerranée et la Cerdagne dans un réseau de surveillance et de tours à signaux édifié par Jaume II, roi de Majorque mais aussi comte du Roussillon et de Cerdagne.  Devenue inutile, la tour à deux étages fut abandonnée au fil des siècles, commença à s’effondrer et fut enfin sauvée par une association il y a une vingtaine d’années ! Je remercie ces généreux entrepreneurs car c’est grâce à eux qu’aujourd’hui je trouve un intérêt capital à marcher vers cette tour magnifiquement rénovée ! Cette randonnée part donc de Lavail que vous pouvez éventuellement traverser en voiture jusqu’à un parking non loin d’un réservoir. Là, commence le parcours pédestre et il faut poursuivre la piste jusqu’à un panneau très explicite : « Albera Viva-Argelès-sur-Mer- Tour de la Massane ». Avant la ferme qui apparaît devant vous,  il vous faut donc tourner à gauche et suivre le balisage jaune bien évident. Vous entrez dans une forêt de chênes-lièges aux troncs rougeâtres car dépouillés de leurs profitables écorces. Rapidement, la pente s’accentue très sérieusement dans une épaisse forêt typiquement méditerranéenne et composée pour l’essentiel de diverses espèces de chênes (lièges, verts, kermès). De temps à temps, un éperon rocheux se détache de la forêt et permet d’entrevoir la tour à droite du sentier.  Minuscule, elle semble encore bien loin. Mais ne cédez pas au découragement car vous ne tardez pas à atteindre un col sur une crête plus débonnaire où s’affichent quelques panonceaux directionnels : tout droit, le chemin va à Valmy et à Argelès. Vous prenez à droite la direction de la tour d’abord dans un sous-bois puis dans une luxuriante haie de bruyères arborescentes.  Les premiers vrais panoramas se révèlent : Argelès et son port semblent bien proches, un peu plus loin, c’est Collioure, avec son château royal, sa jetée et son clocher reconnaissable. Par grand beau temps, c’est toute la côte, du Cap Béar aux limites de l’Aude, qui est visible. Puis au fil de l’ascension, d’autres paysages se dévoilent : l’autre tour à signaux qu’est la Madeloc,  la plaine du Roussillon, les Corbières. Au détour du chemin, votre regard bascule de gauche à droite sur l’autre versant de la crête révélant, du Pic du Sailfort jusqu’au Néoulous en passant par le Pic des Quatre Termes, une grande partie des Albères. A vos pieds, c’est un microscopique Lavail qui, blotti au fond du vallon, vous laisse enfin discerner le chemin déjà parcouru ! Sur cette longue ligne de crête et la lassitude aidant, vous remarquez très vite que seul  votre objectif tant désiré manque à l’appel. Toujours invisible depuis le Coll del Pomer, quand la Tour de la Massane réapparaît enfin, vous constatez avec délectation que la ligne d’arrivée est à moins de cent mètres (photo). Et si comme moi, vous êtes accueillis par un gros sanglier affamé, celui-ci cherchait pitance dans la neige, c’est un bonheur supplémentaire qui s’ajoute à celui de découvrir la quasi-totalité du Roussillon. Quand on connaît l’histoire et la fonction  de cette tour, sa construction en ce lieu devient une évidence car des cimes blanches du massif du Canigou jusqu’à la « Grande Bleue », c’est toute une province qui défile devant nos yeux émerveillés. Malgré sa faible altitude, ne prenez pas à la légère cette randonnée. Avec son dénivelé continuel, c’est loin d’être une simple balade digestive d’ailleurs la plupart des ouvrages ne s’y trompent pas la cataloguant dans la catégorie des randonnées « assez difficiles » et réservées aux bons marcheurs. Comptez entre quatre à cinq heures pour un aller-retour. Il existe une boucle à faire d’avril à octobre quand les journées sont plus longues. Elle passe par les baraques des Couloumates (déjà évoquées dans ma randonnée intitulée Balcon de la Côte Vermeille) mais pour cette randonnée là, je vous renvoie au célèbre « 100 randos dans les PO » du pyrénéiste Georges Véron paru chez Rando Editions. Carte IGN 2549 OT Banyuls Top 25

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Le Balcon de la Côte Vermeille par le Pic des 4 Termes (1.156m)

Publié le par gibirando


Ce circuit peu banal, vous permettra de découvrir une grande partie des Albères avec pour panorama la "Grande Bleue"et la splendide Côte Vermeille.  Le départ s'effectuera soit du Col des Gascons (386m) soit du Col de Ballaury (420m) selon où vous laisserez votre véhicule. Les 2 cols séparés par une bonne piste sont situés sur le célèbre G.R.10 au pied de la Tour de la Madeloc. Suivez les traces du G.R jusqu'au panneau indiquant le Sailfort par la crête Est et poursuivez tout droit avec les marques jaunes comme repères. Ne quittez plus ce balisage et longez le ravin Ravaner. Vous le coupez à angle droit quelques minutes plus tard et arrivez peu après à un tunnel praticable bien que souvent mouillé. Les nyctophobes s'abstiendront et contourneront l'obstacle. Désormais le sentier est sans difficulté, et s'il fait beau et chaud, votre regard plongera souvent dans le bleu de la Méditerranée avec l'envie de vous y jeter. Quand vous arriverez à une jonction de chemins au panneau "Forêt de la Massane", la tour du même nom sera sur votre droite et il vous faudra poursuivre légèrement à gauche dans une forêt de grands hêtres.  Observez- les, certains arbres ont plus de 300 ans, vous êtes dans une Réserve Naturelle  exceptionnelle ! Mais soyez attentifs les marques jaunes sont difficiles à trouver! En allant tout droit vous couperez un ru et arriverez sans peine aux Baraques des Couloumates. Profitez des installations pour faire un bon pique-nique! Le lieu est idéal pour une pause méritée d'autant que les difficultés arrivent! Le chemin est au dessus du refuge et atterrit sur des prés. En vous aidant des cairns, il vous faut monter jusqu'à l'arête de la frontière avec l'Espagne. Le Pic des 4 Termes est là avec un merveilleux panorama (photo) et vous ne regrettez pas vos efforts! Au pied du pic, vous retrouvez le G.R.10 et par le Pic du Saifort, il vous ramene à votre voiture en moins de 2 heures. Carte IGN 2549OT Banyuls Top 25.

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