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Après « le Sentier du littoral du Racou à Collioure » réalisé en couple le 22 octobre, voici « Le Sentier du littoral de Paulilles au Cap Béar » accomplit le 4 novembre 2023 mais cette fois-ci en famille. Autant l’avouer, les réalisations successives de ces deux sentiers littoraux n’est pas anodine mais que faire quand mon fils Jérôme vient à la maison et que l’envie de sortir et de marcher le démange au plus haut point ? C’est donc ainsi que cette balade m’est venue à l’esprit : « refaire un autre bout de ce sentier littoral » qui va d’Argelès-sur-Mer à Cerbère. Il est 14h30 quand nous rangeons notre voiture sur le parking de la plage Bernardi, plage qui déjà avait été de le départ d'une balade presque similaire à celle-ci et que j'avais intitulée « Le Circuit de l'Anse de Paulilles depuis la plage de Bernardi (Port-Vendres) ». Mes autres acolytes sont tellement longs à se préparer que j’en suis déjà à photographier cette merveilleuse Nature qui m’entoure. Certes, il y a ces beaux décors et panoramas maritimes mais aussi plusieurs moineaux peu farouches et quelques plantes encore fleuries. J’en profite pour photographier tout ça car je sais que je ne pourrais guère flâner sauf à retarder tout le monde plus qu’il ne faut. Nous démarrons enfin en empruntant le petit sentier qui démarre direction la plage Balanti et plus loin le phare du Cap Béar. Tout ça est indiqué au bout de la plage Bernardi sur un premier panonceau avec les temps moyens et les distances à parcourir : 1km et 15mn pour le premier et 2,5km et 50mn pour le second objectif. Autant dire que cette balade pédestre que j’ai prévu de faire en boucle n’est pas très longue même si les sentiers ne sont jamais évidents car peu faciles à cheminer et très souvent sous la forme de petites montagnes russes. En tous cas, ils réclament que l’attention soit constamment de mise. Hormis ces quelques réflexions, il faut bien admettre que le spectacle est très beau car de surcroît la météo est aujourd’hui superbe, malgré un petit vent du nord un peu frais. Pour moi, c’est un temps idéal pour marcher. Finalement, nous marchons assez groupés car les plantes fleuries sont assez peu nombreuses quant à la faune, elle va se résumer aux oiseaux marins, à trois ou quatre passereaux jamais faciles à immortaliser et à quelques insectes prenant les traits de papillons, de libellules et de criquets. Quant à mes proches, plutôt que de photographier la Nature avec un appareil-photo, il préfère nettement mieux les selfies sur smartphone. Ils semblent s’en régaler. C’est à la mode, quant à moi pas de doute il y a belle lurette que je suis démodé ! Je dois être si démodé que plus personne ne m’écoute même quant il s’agit d’accomplir le joli parcours que j’ai initialement prévu. C’est ainsi qu’une fois arrivés sur le promontoire dominant l’Anse Sainte-Catherine, les femmes ne veulent plus aller au Cap Béar. Est-ce la distance à parcourir que l’on peut facilement apprécier ? Est-ce le relief descendant et remontant qui leur fait peur ? Le fait d’être obligé de revenir ensuite ? Je pense que c’est les trois. Toujours est-il qu’elles veulent déjà retourner vers la voiture. Alors que faire ? Moi qui ai une sainte horreur de ne pas aller au bout de mes idées, surtout quant il s’agit de randonnées, je vous laisse deviner mon irritation intérieure et mon immense désarroi. Alors certes, je connais très très bien le Cap Béar, son sémaphore, son phare et même le moindre de ses recoins pour y être venu promener plusieurs fois mais surtout pêcher pendant de très longues années, mais aujourd’hui je n’ai pas envie de lâcher le morceau. Une fois l’agacement atténué, nous finirons cette randonnée tous ensemble car j’ai toujours fait en sorte que nous soyons une famille unie. Je pense que cette boucle telle qu’expliquée ici et selon le tracé mentionné en rouge sur la carte IGN a une distance d’environ 5 à 6km mais j’avoue n’avoir pris aucune mesure. Carte IGN 2549OT Banyuls-sur-Mer – Côte Vermeille – Col du Perthus. Top 25.
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Quand nous avons décidé de réaliser ce « Chemin des Muletiers de Cosprons depuis Port-Vendres », nous avons été confrontés au fait qu’il y avait sur Internet pléthores de versions différentes. Certaines très longues, allant parfois bien au-delà du hameau de Cosprons lui-même et de son chemin coutumier emprunté jadis par des mules, des mulets ou des ânes, d’autres partant vers la mer et la merveilleuse baie de Paulilles, d’autres montant plus ou moins vers la Tour de la Madeloc, d’autres plus courtes, d’autres moyennes mais empruntant parfois plus de pistes carrossables que de vrais sentiers, etc….etc. Oui, il y avait du choix ! Et de surcroît, quelle que soit la distance, nous avions le gage, si la météo était bonne, de superbes balades en terme de paysages et de panoramas. En effectuant ce petit circuit que je vous propose ici, il me semble que j’ai gardé l’aspect le plus traditionnel des chemins muletiers que les anciens empruntaient jadis pour rejoindre le hameau de Cosprons depuis Port-Vendres, et vice-versa. Ils le faisaient en maintes occasions. Pour les travaux agricoles, et le plus souvent vinicoles, pour transporter par exemple les comportes de raisins ou les banastes, mais plus globalement pour toutes les tâches de transports nécessitant d’emprunter ces chemins avec des animaux de bât. Si c’était notamment le cas pour tous les travaux des champs, c’était aussi le cas lors des fêtes traditionnelles ou religieuses où de nombreuses personnes n’hésitaient pas à cheminer les quelques kilomètres séparant les deux communes avec leurs équidés. Elles étaient plus nombreuses à être croyantes que de nos jours et participer à une procession en direction d’une chapelle, comme celle de Sainte-Marie de Cosprons, était fondamental. Ces fêtes comme la Sant Jordi le 23 avril et celle des Pasquetes le dimanche suivant sont si enracinées, qu’elles se déroulent encore de nos jours avec une ferveur égale sinon supérieure à celle d’antan, même si le plus souvent les déplacements sur les chemins muletiers ont été remplacés par la route et les automobiles. En effectuant cette balade un 19 novembre, nous savions bien sûr que nous n’aurions pas droit ni à ces festivités ni à leur ferveur. Mais tant pis, la journée s’annonce magnifique et quasiment printanière et rien ne peut nous empêcher d’aller marcher. De plus, nous imaginons déjà que nous aurons droit à des couleurs que seule cette saison d’automne est capable de nous offrir. Il est 10h30 quand nous laissons notre voiture très facilement dans le quartier Pont-de-l’Amour à Port-Vendres. De l’endroit où la voiture est rangée, nous avons déjà une belle petite idée des paysages rouges, verts et jaunes qui nous attendent. Les bleus du ciel et de la mer sont en primes. Si le départ de cette balade est le plus souvent proposée de la gare voire de l’Office du Tourisme de Port-Vendres, j’ai trouvé beaucoup plus intéressant de partir de ce lotissement. Le lieu est calme. Il y a l’aspect pratique en arrivant de Perpignan, car il suffit de sortir à droite à la fin de la voie rapide D.914 c’est à dire au dernier carrefour avant d’entrer dans Port-Vendres et d’emprunter la rue Jacques Ramio. De plus, trouver des places à la journée sur le port n’est jamais chose aisée quant à cheminer les abords de la gare, ça n’apporte rien de plus à cette balade. Enfin, le sentier démarre un peu plus bas de la rue Jacques Ramio et on entre de plein pied à la fois dans la balade et dans la garrigue. Oui, quand on n’est que deux à marcher, les avantages de partir de là sont certains. En groupe, cette vision des choses peut s’avérer différente. Rue Jacques Ramio, un panonceau directionnel annonce la couleur : « Col Perdiguer -500 m- 10 mn et Cosprons -2km- 30 mn ». Des temps pour des « trailers », mais que nous comptons bien doubler voire tripler, nos conditions physiques, notre envie de lambiner, cette superbe météo et la beauté des paysages s’amalgamant pour une flânerie et des contemplations obligées. Comme indiqué, la garrigue est immédiatement là. Les quelques fleurs que j’y trouve encore, malgré la saison, sont déjà un prétexte à musarder. Depuis que je sais que mon nom est inscrit comme observateur dans la base de données florale INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel), ma passion pour les fleurs reste sans prétention mais par la force des choses a pris une autre dimension. Avant, c’est avec plaisir et pour mon propre savoir que je photographiais les fleurs, me disant que ce que j’aime serait peut-être aimé par d’autres randonneurs, maintenant il y a en plus cet aspect « communauté scientifique », « inventaire » et donc « patrimoine transmissible» ! Après le col de Perdiguer, la garrigue laisse la place aux vignobles. Les terrasses, les murets et les rigoles de pierres sèches, ainsi que les casots que l’on voyait tout autour de nous depuis le départ sont désormais là tout proches. On peut les observer et surtout se rendre compte des travaux colossaux et ingénieux qu’il a fallu mettre en œuvre. Je me souviens avoir lu une longue chronique sur Internet à leur sujet (LE PAYSAGE DE TERRASSES DU CRU "BANYULS" ET SON ÉVOLUTION/Guy Oliver) et je me souviens qu’ils ne sont pas là pour rien mais bien pour limiter le ravinement et l’érosion des sols afin que les vignes résistent et subsistent le plus longtemps possible aux eaux pluviales les plus violentes. Comme toutes ces élévations ont des noms catalans (casots, feixes, agullas, recs, pedragers) les pierres en ont aussi (lloses, cossols, coverta, rocs de paret, cara, raplum). Normal, elles ont chacune un rôle bien précis selon leur taille, leur forme et sont disposées à bon escient selon des procédés ancestraux que toutes les générations de vignerons se perpétuent entre-elles. C’est très intéressant et très enrichissant de transposer la lecture de cette belle chronique à tout ce que l’on voit sur le terrain. Un terrain souvent inégal car ici l’eau que l’on évoquait plus haut, a créé des « correcs », c’est-à-dire des petits vallons descendant des « serras » vers la mer. Il y a ainsi une multitude de ces petits vallons dominés par des collines ; souvent rocheuses au plus haut de leurs crêtes ; dont la principale car la plus haute est celle de La Madeloc. Ainsi, quand on arrive à Cosprons, il faut y monter, car le hameau lui aussi a été élevé sur un petit promontoire rocheux. D’ailleurs, et alors que les vignobles nous entourent depuis le départ, c’est très paradoxalement son beau château d’eau construit tout en pavements de pierres qui se présente au plus haut de cette petite colline. Par chance, il est ouvert car des travaux de réparations sont en cours. Les ouvriers acceptent gentiment qu’on y entre quelques minutes et nous fournissent des explications quant à son fonctionnement. Puis c’est l’église Sainte-Marie toute proche entourée du cimetière qui éveille notre appétit de découvertes. Malheureusement fermée, nous prenons néanmoins tout notre temps pour découvrir sa porte magnifiquement ferrée de jolies pentures. Quelques gravures du 18eme siècle sont visibles. Un banc bien à propos nous offre le confort nécessaire à un pique-nique qu’initialement nous avions imaginé moins funèbre qu’un cimetière et beaucoup plus champêtre. Pendant que Dany fait sa B.A en arrosant les fleurs de plusieurs tombes, appareil-photo en bandoulière, je pars découvrir les proches alentours. Ils se présentent sous les traits de nombreux oiseaux. Beaucoup de moineaux sont là à attendre que l’on déguerpisse pour voir si quelques miettes de notre déjeuner ne seraient pas tomber au sol. Il y a aussi des rougequeues noirs plus farouches et un faucon crécerelle que j’ai réussi à immortaliser avant qu’il ne s’envole de la pointe d’un cyprès. Ce dernier plane désormais très haut dans le ciel. Dans le mur de soutènement du cimetière, je découvre avec surprise ; et outre quelques jolies statuettes ; une jolie Rainette verte dans un des tuyaux d’évacuation des eaux pluviales. Peu craintive, ou peut-être curieuse, elle accepte de sortir de son trou pour une série de photos. La Rainette verte devient « reinette » de Cosprons. Puis c’est une courte visite du village où seules quelques échoppes proposant vins et vinaigres retiennent notre attention. Pour ne pas avoir à se trimballer des bouteilles, on se promet de revenir en voiture à la fin de la balade, sauf qu’on va oublier de revenir ! Puis c’est la sortie du hameau par la D.86a et donc le tout début du retour vers le Pont de l’Amour. A la côte 45 de la carte IGN, un canon et un ludique panneau nous rappellent qu’ici comme dans toute la région une guerre a fait rage en opposant Français et Espagnols de 1793 à 1795. On lui a donné le nom de Guerre du Roussillon. Après m’être « cassé la gueule » ; par bonheur au figuré seulement ; en tombant du canon où par bravade je m’étais assis ; le pitoyable artilleur que je suis estime qu’il est temps de continuer la route. Elle s’élève un peu jusqu’à un dôme plantée de vignes, y tourne à gauche derrière, et c’est juste après que l’on reprend un sentier qui file vers le lieu-dit Mas d’en Pi. Ici, et parce que nous n’avons pas été assez attentifs ni au balisage jaune, pourtant présent, ni au tracé GPS, nous avons vécu un court égarement. Il faut donc être attentif car parfois le sentier peut se confondre ici avec le muret d’une « feixe » voire avec une rigole. On descend puis on coupe de menus ruisseaux dont le principal est le « Correc d’Oliva de Rama ». Ici, commence une balade bien différente de celle prise à l’aller. Nous étions sur des élévations et nous sommes au fond de ravines. Mais ça ne dure pas, car peu après le domaine Augustin, le sentier s’élève de nouveau vers le Puig des Cabreres jusqu’à couper un nouvelle petite route bitumée. Un panonceau directionnel est là bien à propos : « Coll del Mitg - 10mn - 0,5km - Port-Vendres - 30mn - 2km ». Le sentier continue en face en balcon d’une nouvelle ravine puis il atteint une sombre pinède juste avant de s’élever et d’atteindre le col del Mitg. Ici apparaissent les premières habitations, signes d’une arrivée de plus en plus proche. Puis c’est au tour de Port-Vendres d’apparaître dans toute sa dimension à la fois maritime et collinaire. On peut seulement regretter que le béton ait largement pris le pas sur la verdure. D’ailleurs le béton est encore là, juste à côté du sentier car l’itinéraire tout en descente se poursuit au pied d’imposants lotissements en constructions. Par bonheur, quelques pins ont été conservés et c’est dans ce décor mi-béton mi-Nature que le lotissement Pont de l’Amour se présente. Adjacent à un banc, une jolie signalétique en métal nous rappelle ce joli nom. Quelques photos sur ce banc en souvenir de cette arrivée sous le signe de l’affection et de la tendresse et on retrouve notre voiture. Alors bien évidemment, avec l’esprit permanent de curiosité qui est le mien, j’ai essayé de savoir pourquoi ce quartier s’appelle ainsi « Pont de l’Amour » ? Pour être franc, je n’ai rien trouvé de concret et j’aurais même tendance à dire bien au contraire ! En effet, or mis un nombre incalculable de querelles immobilières, administratives, judiciaires et financières à cause de ce bétonnage que j’évoquais ci-avant, je n’ai rien trouvé de « glamour » dans les nombreuses évocations «Internet » de ce secteur. En général, un « pont de l’amour », c’est un pont que traversent des amoureux pour se retrouver et échanger des baisers. Ici, il n’y a ni pont, ni amoureux, ni baiser et apparemment seulement des « castagnes » comme s'il en pleuvait ! Il y en a tellement qu’un seul mulet ne suffirait pas à toutes les transporter ! Il est temps que plusieurs muletiers reprennent du service ! Telle que décrite ici, cette magnifique balade a été longue de 5,425km, pour des montées cumulées de 280m et un dénivelé de 123m entre le point le plus bas à 18m d’altitude au fond du Correc d’Oliva de Rama et le plus haut à 141 m après le col d’en Perdiguer. Carte IGN 2549OT Banyuls-sur-Mer - Côte Vermeille - Col du Perthus Top 25.
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Le lendemain de cette journée à l’Anse de Paulilles et donc de ce très joli petit circuit effectuée le 2 février dernier, voilà ce que j’écrivais sur ma page Facebook avec quelques belles photos à l’appui :
« Hier, et après la tempête Gloria, c'était une journée estivale à la gloire du soleil et de la chaleur. A l'Anse de Paulilles où nous étions partis pique-niquer puis balader, il y avait un monde fou. Un monde fou qui profitait bien de la plage, des petites criques tranquilles aux eaux limpides, des bains de soleils et parfois même, et pour les plus courageux, des bains tout courts. Parti la fleur au fusil, sans maillot ni serviette, j'ai longuement regretté de ne pas faire partie de ces derniers. Peut-être ce monde fou et un peu fou profitait-il comme nous du dérèglement climatique ? Avec plus de 30° au thermomètre, on est en droit de penser que pour un 2 février ce n'est pas très normal ! Dans les petits raidillons, les randonneurs suaient sang et eau, les oiseaux marins ou non marins semblaient apathiques, en pleine garrigue des massifs de fleurs et de flamboyants ajoncs et mimosas me faisaient regretter d'avoir cru un jour que j'avais pu avoir la main verte. Sur le chemin du retour, un demi-pression port-vendrais arriva à point nommé pour mettre fin à cette pépie qui avait eue raison de nos gourdes remplies seulement d’un litre d'eau fraîche. Oui, quelle belle journée nous avons passée !!!! »
Depuis, des événements tragiques et mondiaux se sont précipités à cause de ce fameux fléau viral auquel les scientifiques ont donné le nom de « Covid-19 », acronyme anglais de COronaVirus Infectious Disease 2019,(Source Wikipédia). En français, “Maladie infectieuse au Coronavirus 19”. Sorti de la ville chinoise de Wuhan, à ce jour encore, on ignore comment ce virus a pu si soudainement apparaître et se propager jetant toute la planète dans le pire des cauchemars. Afin de nous protéger, une période de confinement a été mise en place par nos gouvernants, période de confinement encore en cours à l’instant où j’écris ces quelques lignes. Alors bien sûr, à l’instant où j’ai réfléchi à cet article et quand je regarde derrière moi, je me dis que nous avions bien fait de profiter de cette magnifique journée d’hiver. Oui, en disant que nous vivions dans un monde de fous, je ne croyais pas si bien dire. Si sur le plan climatique, le monde est effectivement devenu de plus en plus fou, qui aurait pu imaginer qu’une pandémie virale telle que celle que nous vivons vienne s’y ajouter ? Non personne, n’aurait imaginé un « cataclysme » d’une telle ampleur, si rapide dans sa contagiosité et si désastreux dans ces effets sur l’humanité toute entière, tant sur le plan sanitaire qu’économique ou sociétal. Oui, profiter de l’instant présent, des bons moments, des superbes journées ensoleillées, voilà que nous en rêvons aujourd’hui car force est d’avouer que ce virus ne nous laisse que peu de répit. Pas de répit dans nos têtes, ni dans nos cœurs et encore moins en terme d’horizon quel qu’il soit ! Du matin au soir, nos pensées sont devenues « virales » et si un espoir demeure, c’est avant tout de voir le disparaître à jamais afin de retrouver notre vie antérieure ! C’est d’abord cet espoir que m’incite à écrire cet article, car cette petite boucle pédestre est si merveilleuse que je n’ose même pas imaginer que plus personne ne l’accomplira jamais. Alors, je la propose pour ça.
A Paulilles, site classé depuis l'aménagement de l'ancienne usine d'explosifs Nobel, le départ s’effectue de l’extrémité de la plage de Bernardi. Là, un panonceau précise qu’il s’agit du « Sentier du littoral » filant vers la plage de Balanti en 15 mn, vers le phare de Béar en 50 mn et vers Port-Vendres en 1h45. De ces 3 destinations, aucune ne servira vraiment de jalons à notre propre circuit, même si la première et la deuxième seront des centres d’intérêts amplement visuels. Le sentier, s’il est bien balisé et donc assez simple car il est longuement parallèle à la côte rocheuse, il n’en demeure pas moins que certains secteurs nécessitent du souffle, de l’attention et parfois même une grande prudence. Si la beauté des lieux oblige à de nombreux arrêts, la stèle d’un jeune pompier mort en service commandé et les hommages qui lui sont rendus nous rappellent que la Nature que l’on aime est fragile et que les hommes qui se battent pour la préserver, parfois au péril de leur propre vie, méritent le plus profond respect. Dès lors que le cap, le phare et le sémaphore de Béar sont en vue, il faut descendre puis remonter comme si nous allions nous y rendre. Là, et dès lors qu’un pinacle est atteint, espèce de plateforme terreuse et rocheuse, il faut retourner d’où on vient en empruntant une étroite sente qui part à gauche, laquelle cette fois reste très éloignée de la côte. Garrigue méditerranéenne, chênes verts et lièges, petites pinèdes, vignobles en pente, terrasses en pierres sèches, ce sentier finit par parvenir jusqu’à une piste beaucoup plus large. Entre vignes et mimosas, petits cabanons planqués dans des pinèdes, la piste assez longiligne se poursuit jusqu’à un casot tout en ciment. Une plaque en hommage à un certain Jean-Claude Le Parco y est apposée et on peut bien évidemment supposer qu’il fut l’heureux utilisateur de ce coin à la fois si sauvage et si magnifiquement merveilleux dans ses décors. Là, entre une vigne et un très mauvais muret composé d’amas de pierres sèches, on emprunte une piste qui descend droit vers l’anse de Paulilles, Tout au bout, le chemin tourne à droite et longe une haie de cyprès. Ces cyprès sont amplement occupés par quelques passereaux et notamment par des étourneaux qui de très loin sont les moins craintifs. S'ils quittent les cyprès à notre approche, c'est pour mieux nous observer depuis des câbles électriques. Les autres s'envolent et partent dans les vignes ou la garrigue. Je passe de longues minutes à tenter de photographier tous ces oiseaux. Entre échecs et réussites, ces tentatives se soldent avec 4 ou 5 photos plus ou moins réussies. La suite et la fin vers la plage de Bernardi devient d’une grande évidence. Ainsi se termine cette courte mais ô combien magnifique balade. Moi, qui suis venu tant et tant de fois à Paulilles, quelles que soient les saisons, pour y pratiquer la chasse sous-marine ou bien pour venir y pêcher à la canne à soutenir ou au lancer, jamais je n’avais pris autant de plaisir à y venir pour marcher. Pourtant dieu sait, si je marchais aussi, avec mon attirail de pêche à la ligne ou sous-marine, cette dernière toujours rehaussé d’une ceinture de plomb de 9 kg, indispensable à ma flottaison aquatique car habillé de néoprène. Je suppose que l’âge aidant, et par la force des choses, les passions changent avec le temps. Il fut une époque où je prenais plaisir à extraire de leur milieu aquatique si merveilleux, de jolis (et bons) petits poissons, et des moins petits aussi. Mais aujourd’hui cette passion a quasiment disparu au profit de la seule marche à pied. De surcroît, je rechigne désormais à faire mal à la moindre « petite bête », alors à un poisson, je ne sais pas si je pourrais de nouveau ? Cette petite balade a été longue de 3,7 km pour des montées cumulées de 212 m. Le dénivelé très modeste est de 85 m, cette altitude sur la carte IGN étant matérialisée à l’endroit même où se situe le casot cité ci-dessus. En été, et malgré la distance plutôt modeste, il est impératif d’emporter de quoi bien s’hydrater. N'oubliez jamais que ce n’est pas la distance à parcourir qui fait la beauté d’une randonnée mais les beautés que l’on y perçoit et les plaisirs que l’on en retire. Carte IGN 2549 OT Banuyls-sur-Mer - Côte Vermeille – Col du Perthus Top 25.
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Certains l’appellent le sentier des 'contrebandiers', d’autres des 'douaniers', les uns et les autres étant intimement liés à l’histoire de ce ridicule corridor destiné pourtant à une multitude de trafics entre l’Espagne et la France. On peut logiquement supposer que les premiers nommés sont les vrais fondateurs de ce chemin très escarpé qui côtoie la rive méditerranéenne de Cerbère jusqu’à Argelès-sur-Mer. D’ailleurs, ici le verbe « côtoyer » n’est pas galvaudé, car le plus souvent, sauf à savoir marcher sur l’eau ou à vouloir s’écraser sur les rochers, il est difficile de faire plus près du bord de mer ou de la falaise selon de quel côté on se place ! Je vais donc tout simplement l’appeler comme le Comité de Randonnée Pédestre des P.O à savoir « Le Sentier du Littoral » mais de Banyuls à Paulilles puisque voilà mon seul objectif du jour. En effet, l’itinéraire que je propose ici avec quelques variantes est bien plus court et n’est qu’un bref aperçu du long PR qui va de Banyuls-sur-Mer à Argelès-sur-Mer ou plus précisément jusqu’à la réserve naturelle du Mas Larrieu. D’ailleurs la boucle que je décris est plutôt une simple balade à faire en toutes saisons et destinée à toutes les personnes aimant marcher. Malgré cette simplicité, elle nécessite néanmoins un « pied sûr » et une grande prudence surtout par forte tramontane. Il faudra bien évidemment redoubler de vigilance si des enfants sont de la partie en raison de certains passages très en bordure de falaises. Cette randonnée démarre de la plage des Elmes à Banyuls où plus précisément du parking qui jouxte le Centre Héliomarin où vous pouvez sans difficulté laisser votre véhicule. Il y a dès le départ un petit panonceau « sentier du littoral » puis ensuite le balisage peint en jaune est parfaitement signalé. Les caps déchiquetés, les criques aux eaux limpides paradis des plongeurs, les plages aux eaux turquoises se succèdent. Au départ, le sentier commence par monter, puis il descend au niveau du Cap Castell pour se hisser à nouveau pour redescendre, et ainsi de suite jusqu'au cap Oullestrell où il redescend en arrivant à la plage d’El Forat. Véritable « montagne russe » progressant des falaises de schistes rouges jusqu’aux plages de sable gris, l'itinéraire, le plus souvent sur un étroit sentier, zigzague à travers les vignes ocres et les cailloux vermeils , à travers les vertes pinèdes et les garrigues parfumées, à travers les figues de Barbarie et les agaves fleuries. L’été, vous n’aurez qu’une envie, c’est de sauter du « wagonnet » de ce « grand huit » naturel pour plonger dans le « Grand Bleu » ! A cause de la splendeur des sites, très souvent, vous serez attiré comme j’ai pu l’être aux bords des nombreuses parois rocheuses et ce, malgré les fréquentes interdictions marquées de petites croix jaunes. Ma conscience me suggère de vous dire de ne pas passer outre ces « sens interdits » mais comme je sais par avance que vous n’en ferez qu’à votre tête, je préfère vous conseiller la plus grande prudence. Si vous êtes en groupe, évitez de rester à plusieurs sur une seule et même corniche ; les roches étant très friables assurez-vous de leur solidité, évitez de faire tomber des pierres en contrebas ; par vent très fort restez à une distance respectable du bord et quoiqu’il arrive, tenez les enfants éloignés des escarpements rocheux très dangereux. Prenez tout de même le temps d’observer les paysages plus lointains : il y a la mer, bien sûr, qui étend sa toile cobalt du cap Cerbère au cap Béar, mais il y a aussi les Albères avec la Madeloc derrière vous et la Massane un peu plus loin qui pointent le bout de leurs tours. Quand vous quittez le balisage pour aller à la pointe du Cap Oullestrell, redoublez d’attention car le sentier devient plus compliqué et les « sorcières » n’attendent qu’une seule chose, c’est que vous tombiez dans leurs griffes ! En effet, ces petites plantes grasses rampantes qui envahissent le chemin et que l’on appelle « griffes de sorcière » sont gorgées d’eau et donc très glissantes. Le sentier monte au dessus du cap, surplombe une magnifique et profonde crique puis redescend au château ou ruines de l’usine Nobel et vestiges de l’occupation nazie se côtoient. A la plage d’El Forat, il vous faut poursuivre la petite route goudronnée. Très rapidement vous la quittez et entrez sur le site de Paulilles, ancien emplacement de l’usine d’explosifs Nobel dont vous remarquez immédiatement les premiers témoignages (soutes, tunnels, bâtiments). Toutefois, ne quittez pas cette route sans avoir jeté au préalable un regard sur quelques splendides tags qui bordent le chemin. Elles sont l’œuvre de quelques artistes qui ont squatté pendant quelques temps l’usine désaffectée. Si Nobel avait connu les tags, il leur aurait sans doute décerné un prix ! Superbement restauré et aménagé par le Conservatoire du Littoral, le site de Paulilles mérite vraiment une ample visite. Après, vous avez le choix entre poursuivre vers la plage de Bernardi ou mieux encore vers le Cap Béar en enjambant le Rec de Cosprons où d’autres vestiges de la dynamiterie Nobel sont encore parfaitement visibles. Personnellement après une longue visite du site et un frugal casse-croûte sur la plage de Bernardi, j’ai fait demi-tour escorté de quelques gentils chats affamés. Ils avaient mangé la moitié de mes provisions mais malgré ça, ils voulaient encore du « rabiot » ! Ils me suivaient pensant que j'étais un bon moyen de remplir leurs panses mais ils ignoraient que trois de leurs congénères avaient déjà eu ce privilège et m'attendaient à la maison. Finalement et parce que je quittais leur territoire, ils ont abandonné. J'ai donc retraversé le site de Paulilles jusqu’à son parking d’entrée que j’ai également franchi pour rejoindre l’ancienne route d’El Forat. Là, immédiatement sur la droite se trouve un petit sentier qui s’engouffre dans un bois de chênes–verts puis grimpe sous de grands pins. Prenez-le car il rejoint un peu plus haut une large piste qui se faufile au milieu du vignoble banyulenc. En poursuivant cette piste par la gauche, à travers les vignes ordonnées, les terrasses en pierre sèche et les blancs « casots », vous retrouvez la falaise à proximité du cap Castell. La fin du circuit identique à l’aller est une simple formalité. En flânant, comptez environ deux heures de marche effective pour le circuit complet qui part de la plage des Elmes jusqu’à la plage de Bernardi en passant au dessus du cap Oullestrell à proximité du château. Je ne compte pas la visite du site de Paulilles ni l’inévitable bain de mer que vous ne manquerez pas de prendre si la saison s’y prête. De toute manière, il y a sur quelques kilomètres de quoi remplir une excellente journée au grand air ! Carte IGN 2549 OT Banyuls-Col du Perthus Top 25.