Eklablog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

randonnee

Le Circuit minier d'Escaro

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 8 musiques de Bobby Cole Music Ltd intitulées "Epic Cinematic Music for Film & Trailers"

Le Circuit minier d'Escaro
Le Circuit minier d'Escaro

Il y a quelques mois, j’avais eu l’occasion de vous présenter un jolie mais courte balade, faite en août 2023,  que j’avais intitulée « Le Circuit découverte Escaro/Aytua depuis Escaro ». A cette occasion, j’avais noté sur le Web que d’autres randonnées étaient possibles tout autour du village et notamment celle que je vous présente ici. Parce que sur le terrain, on la trouve sous le dénomination de « circuit minier », il m’a paru logique de conserver ce nom-là : « Le Circuit minier d’Escaro ». Cela m’est apparu d’autant plus logique que les principaux objectifs à découvrir sont « miniers », même si sur le Web, on peut retrouver ce circuit pédestre sous d’autres appellations. La plupart du temps, elles font référence aux lieux miniers eux-mêmes, Pla de Gante et les Coums notamment ou encore « Circuit des mines ». Précisons que diverses variantes plus longues sont possibles mais que ce circuit bien balisé en jaune « circuit minier » semble être le plus officiel. Etant tombé du lit, il est tout juste 7h30 quand j’entre dans Escaro.  Je laisse ma voiture sur le spacieux parking du Carrer Biron, là où un étrange portail du Grall est ouvert aux quatre vents. Aujourd’hui, c’est le Graal météo car pas de vent et seulement un ciel bleu ciel raturé de-ci-delà de quelques nuages opalins plus ou moins larges mais pas de tout menaçants. Il fait beau.  Je n’ai pas encore fini de lacer mes chaussures et d’harnacher mon sac à dos que déjà la Nature avec un grand « N » offre à mon appareil-photo un joli petit plateau de belles offrandes : moineaux dociles et fauvettes craintives sillonnent le parking en tous sens sans compter des papillons virevoltants sur des fleurs sauvages, le tout comme s’il en pleuvait. Tout autour du parking des panoramas verdoyants et plutôt grandioses.  D’ailleurs, un fléchage propose d’emblée de se rendre sur un promontoire tout proche d’où la vue se dévoile magnifiquement sur la mine à ciel ouvert. Avec ses longs gradins, la mine offre une belle idée du travail colossal qui a été entrepris ici pour extraire puis exploiter la fluorine. Un pupitre en explique plaisamment l’histoire, histoire toutefois peu plaisante pour ceux qui ont bossé ici et ont finalement tout perdu, y compris leur village d’Escaro d’Amont.  Je me décide à démarrer mais garde l’idée d’aller voir la mine de plus près lors du retour. Je quitte le parking direction le village où là mon GPS m’indique de suivre une piste intitulée la Voie de Latet. Énormément de fleurs à photographier dans ses premières foulées et toujours quelques passereaux indociles. Je croise une vieille dame et son chien mais comme un simple bonjour ne lui suffit pas et qu’ elle éprouve le besoin de parler, nous nous arrêtons un bon moment pour papoter. Intriguée par mon appareil-photo autour du cou, elle veut tout savoir de ce que je fais ici. De ce fait, ce papotage se transforme très vite en un tas de questions. Pas vraiment un interrogatoire mais une belle curiosité. Moi le curieux dans l’âme, je ne m’en offusque pas. Je finis par comprendre qu’elle pense que je suis un journaliste et je la rassure à ce propos en lui confirmant que je ne suis qu’un modeste randonneur amoureux de la Nature que j’adore photographier. Semblant satisfaite de toutes mes réponses, nous nous séparons et je reprends aussitôt le chemin et mon recensement floral. Hormis les fleurs très nombreuses, je m’essaie à photographier quelques papillons turbulents et des passereaux qui le sont encore plus. Dans cet agréable cheminement, seule la disparition du village d’Escaro d’Amont justifie dans l’immédiat le nom « circuit minier » de cette balade. Si rien n’est visible de cet effacement, une  pancarte et une petite stèle en rappellent le tragique dénouement survenu en 1973. Il me faut attendre une première intersection et une autre pancarte « Départ du câble aérien A/R 10 minutes » pour découvrir les continuels puis imposants vestiges de l’exploitation minière du Pla de Gante. Pylône, casot de pesée puis surtout les vastes structures bétonnées et métalliques de la trémie et du câble aérien légitiment pleinement l’objectif du jour. Dans le silence « puissant » qui prédomine, j’ai quand même un mal fou à imaginer le bruit assourdissant que toute cette machinerie devait produire au temps où le minerai de spath-fluor était descendu vers Olette. Là aussi, un pupitre raconte ce passé laborieux. Après une longue visite de cette machinerie, je rebrousse chemin. Ce n’est pas l’envie qui me manque d’aller voir  la mine à partir d’ici,  mais rien ne l’indique et de surcroît dans ce secteur, les bois me paraissent bien trop touffus. Je ne veux pas prendre de risque déraisonnable.  Dans ma tête, ce secteur d’Escaro est déjà synonyme de risques insensés depuis 2004. Et ce d’autant que rien de cette découverte n’est enregistré dans mon GPS. Le chemin toujours aussi agréable car verdoyant continue de s’élever et parvient finalement à un vaste plateau herbeux où les panoramas se font plus amples encore. J’y gambade derrière des papillons encore plus capricieux que partout ailleurs. Il faut dire qu’une brise légère s’est levée mais pas vraiment désagréable puisqu’ayant chassé l’ensemble des nuages. Sous un ciel devenu pur, le Massif du Canigou d’un côté et le Mont Coronat, le Puig d’Escoutou, le Pic Pelade et le Madres de l’autre forment une chaîne de souvenirs. Tous ces beaux décors me remémorent plaisamment de bien jolies randonnées. Seul le Pic des Tres Estelles tout proche mais en partie caché pour l’instant continue à me toiser.  S’égarer puis être hélitreuillés sur un de ses flancs n’a jamais été neutre et ce d’autant que c’est ici à Escaro que le PC de nos recherches avait été installé par la Sécurité Civile. Voilà pourquoi, je n’ai pas voulu prendre de risques au Pla de Ganta. Par bonheur, seule la culpabilité  de cet égarement subsiste et plus du tout ses déplaisants aspects psychologiques. La suite toujours bien balisée, je quitte le plateau en suivant une clôture longeant un bois de pins.  Un panonceau « circuit minuit » me propose d’y entrer. Là, un étroit sentier prend le relais et zigzague dans les bois sans grande difficulté. Je m’y arrête pour prendre un en-cas mais surtout parce qu’un couple de grimpereaux des bois semble lancé dans une poursuite prénuptiale et qu’en plus au même moment j’ai aperçu un écureuil. Parce qu’ici les arbres ont énormément souffert de la sécheresse, la chance me sourit, un des deux grimpereaux se juchant sur un arbre très dénudé, je peux l’immortaliser très convenablement. A l’instant où je repars, l’écureuil réapparaît mais sa vitesse à s’éclipser dans les arbres est plus rapide que le déclencheur de mon appareil-photo. Je n’ai de lui qu’une photo partielle. De-ci-cela, des vestiges miniers surgissent du bois comme des fantômes de pierres définitivement oubliés.  De temps à autre, et en contrebas du sentier,  des fenêtres s’entrouvrent sur de vastes  pâturages où paissent des troupeaux de bovins.  Finalement, le sentier débouche sur un grand pré au milieu duquel trône un vieux four à griller le minerai.  C’est le lieu-dit les Coums ou l’Escoums, les deux noms semblant être encore utilisés de nos jours. Ma curiosité m’incitant à entrer dans le four, je me faufile tant bien que mal dans l’étroit ouvreau. Là, je suis vraiment surpris par son magnifique état de conservation.  En effet,  l’ intérieur tout en briques réfractaires que j’aperçois,  et que je photographie, est aussi bien conservé que son aspect extérieur métallique. Après la visite d’une ruine qui supportait le câble aérien filant vers Joncet, je rejoins la piste et la canal de Nyer. Ici se termine le plus gros de la déclivité. 2 vautours fauves qui sont posés sur la piste, s’envolent dans un puissant bruissement d’ailes et passent au-dessus de ma tête, occasion d’une belle frayeur. Je tente une photo au jugé et la chance et avec moi. Je m’arrête longuement d’abord parce que l’endroit est incroyablement beau et verdoyant mais aussi parce que la Nature y est présente et qu’il suffit de l’observer pour voir comment elle est belle : toujours des fleurs ; parfois inconnues ; encore des papillons mais aussi des oiseaux en belle quantité. Dans l’immédiat, ces derniers échapperont tous à mon désir de les immortaliser. Je repars et m’arrête presque aussitôt près d’une grande bâtisse en ruines mais cette fois-ci pour un vrai pique-nique. Il n’est que 11h mais je suis parti tôt et le p’tit déj est déjà bien loin. Assez sur de vieilles pierres de la bâtisse, je déjeune l’œil toujours aux aguets. C’est ainsi qu’un chevreuil sortant de l’épaisse forêt qui se trouve sur ma gauche aura l’honneur de figurer au bestiaire de cette journée. Mais m’étant levé,  il a noté ma présence et de lui aussi, je n’aurai qu’une seule photo. Je repars et quitte la piste par des balisages « circuit minier » ou peinturlurés de jaune toujours aussi parfaits. Le suite et la fin, toujours en descente, restent captivantes pour le naturaliste que je suis. Toutefois moins chargées en vestiges miniers intéressants,  le chemin devient automatiquement plus « roulant ». Seuls quelques bovins et équidés stoppent vraiment mes pas. Voilà presque 5h que j’ai démarré.  Il est 12h30 quand je retrouve les premières maisons d’Escaro bien décider à une longue visite puis à la découverte de son musée de la Mine et de la  mine à ciel ouvert. Si la visite du village n’est pas un problème en soit, le musée lui est fermé en ce 31 mai. Tout comme un couple qui est venu tout exprès et qui attend devant la porte, j’ai malheureusement un jour d’avance et je pourrais presque dire deux malchances : nous sommes un vendredi et le musée est ouvert les week-end et jours fériés et en plus nous sommes le 31 mai et il sera vraiment ouvert à partir du 1er juin m’annonce le site en regardant mon smartphone. Cette double malchance me sera confirmée par la secrétaire de mairie. En désespoir de cause, je continue ma longue visite du village puis décide de filer vers la mine à ciel ouvert du Pla de la Ganta.  J’emprunte un chemin qui y mène passant sous le parking où j’ai laissé ma voiture. Ce dernier descend vers le Correc del Clot de Llivia. Mais pas de chance une fois de plus. Après une centaine de mètres, mon pied droit pivotant sur une pierre, je suis quitte pour une petite entorse stoppant définitivement mon ardeur. Je ne verrais jamais cette mine de près et pas sa géologie non plus. Ah oui, j’allais oublié : j’ai trouvé une pierre blanche et noire qui m’a paru intéressante car sur l’instant j’ai pensé qu’il pouvait s’agir de « fluorine ». Vous la découvrirez à la fin de ma vidéo. L’application de reconnaissance et de comparaison Google Lens propose le plus souvent la Tourmaline comme minerai mais ce n’est qu’une suggestion et pas une certitude. J’ai quand même noté sur le Net que la « tourmaline » et la « fluorine » sont des minerais souvent liés sur le plan métamorphique. Je suis donc preneur si quelqu’un a une révélation concernant cette pierre. Ainsi se termine cette superbe balade.  Je l’ai enregistré dans mon GPS à partir du site VisuGPX pour une distance de 6,8km mais au regard de mes différentes divagations, j’ai dû accomplir un bon kilomètre de mieux et peut-être même un peu plus si je tiens compte de cette misérable fin claudicante. L’altitude la plus haute est située à 1.110m sur la piste juste après le lieu-dit l’Escoums quant au plus bas, il est au village d’Escaro lui-même à 872m, soit un modeste dénivelé de 238m. Carte IGN 2349ET Massif du Canigou top 25.

Partager cet article
Repost0

La Boucle "Au fil du Còrrec de la Corregada" depuis Saint-Estève.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 10 musiques ou chansons du duo irlando-norvégien Secret Garden extraites de leur album "Songs In The Circle Of Time". Elles ont pour titre : "Solace", "Epilogue", "Liberty", "Stepping Up", "Twilight Song", "Cathedral", "Lullaby For Grown-Ups" chantée par Espen Grjotheim , "Renaissance", "Irish Waltz" et "Session". 

La Boucle "Au fil du Còrrec de la Corregada" depuis Sainr Estève.

La Boucle "Au fil du Còrrec de la Corregada" depuis Sainr Estève.

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

J’ai longuement hésité à mettre en ligne et comme une vraie randonnée cette balade que j’ai intitulée « La Boucle au fil du Còrrec de La Corregada (*) depuis Saint-Estève ». Non pas qu’elle soit difficile ou compliquée,  mais tout simplement parce que je l’ai démarrée comme un vrai randonneur follement amoureux de la Nature et que je l’ai terminée comme un lanceur d’alerte écologiste amateur (**). Alors, je ne sais pas si vous serez tenté de l’accomplir mais je l’ai fini vraiment dépité et en colère. En colère, au regard de tout ce que j’ai vu d’horribles au fil de ce parcours : ruisseau amplement pollué par la proximité de la zone industrielle de la Mirande, zones écologiques massacrées par des engins à moteur et qui se réduisent comme peau de chagrin à cause d’une bétonisation de grande ampleur de tous côtés et enfin des dépôts sauvages si nombreux qu’ils sont visibles sur les cartes aériennes de Géoportail.  Il faut savoir que cette boucle que l’on peut démarrer de l’étang de Saint-Estève (je l’ai démarré de chez moi mais en passant par l’étang) circule en grande partie au sein d’une Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) dénommée « Plaine de Saint-Estève ». Cette dernière est mitoyenne et conjointe d’une autre ZNIEFF dite « Plaine de Torremillla » pour ne citer que la plus proche. Voilà ce que l’on peut lire sur le site Internet de cette dernière zone :  « les nombreux facteurs impliqués dans la présence de ces mares temporaires rendent cet espace naturel très vulnérable. La principale menace qui pèse sur cette ZNIEFF est la pression d'urbanisation avec la proximité de l'aéroport de Perpignan-Rivesaltes et des ZAC de Saint-Estève et de Torremilla. Des projets d'aménagements de grande ampleur sur le site détruiraient irrémédiablement ces habitats et espèces végétales protégées de grande valeur. La reconversion des friches en culture ou vignoble constituerait également une menace. Ce milieu est aussi très vulnérable aux modifications de l'environnement périphérique, notamment sur le plan hydraulique (en amont et en aval du bassin versant). » Si les commentaires sur la ZNIEFF Plaine de Saint-Estève sont rares, on peut lire néanmoins : «  Le périmètre retenu est centré sur une partie de la plaine accueillant un important cortège de plantes rares caractéristiques des milieux temporairement inondables. Sa délimitation s’appuie exclusivement sur des éléments physiques et d’occupation du sol, à savoir des limites de parcelles, des chemins et des cours d’eau (correc de la Corregada au sud, ruisseau de Llavanera au nord) ».   Il paraît donc évident que les menaces qui pèsent sur les deux zones sont identiques. Pourquoi la  ZNIEFF Plaine de Saint-Estève ferait-elle exception alors que les 2 zones sont proches l’une de l’autre, que le ruisseau de la Corregada ; déversoir de l’étang de Saint-Estève, y circule dans une ample zone argileuse définie comme « Gazons méditerranéens aquatiques à Isoètes ». Or, voilà 15 ans que j’y viens régulièrement pour observer la Nature, parfois en VTT, mais le plus souvent à pied, et force est de constater que toutes les inquiétudes exprimées sont en train de se réaliser. Je vois cette zone, où la Nature y était magnifique et bien présente, se réduire comme peau de chagrin. Je la vois changer au fil des ans car largement foulée par des engins à moteur. Une nouvelle zone commerciale et industrielle est en train de s’y installer près du Mas de Torremilla. Idem de l’autre côté de la D.1 mais plus près de l’aéroport où les constructions d’entreprises n’ont de cesse de s’implanter depuis plusieurs années. La garrigue et les friches  disparaîssent et de ce fait la biodiversité a fortement tendance à disparaître elle aussi. Ici, dans les ZNIEFF, quelques plantes rares ont été observées, plantes qui un jour qui sait pourront peut-être devenir médicinales et soigner des maladies.  Je constate années après années cette énorme dégradation même si certaines espèces ; mais pas toutes,  ont un pouvoir d’adaptation extraordinaire.  Mes photos de Nature prise un 1er avril ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt du désastre. Au-delà de cette urbanisation galopante, que l’on peut éventuellement, non pas comprendre mais concevoir, parce qu’il faut toujours créer plus d’emplois, plus de logements, plus d’industries, plus de commerces, plus de dispositifs énergétiques, plus de tout, etc…, il faut noter que ce parcours que je propose est amplement pollué de différentes façons. Parlons d’abord de la Corregada. Située à la limite nord de la ZAC de Saint-Estève, on y trouve en son lit toutes sortes de pollutions qui vont des plastiques aux polystyrènes en passant par des panneaux de bois, des palettes, des pneus, des objets hétéroclites allant du ballon d’enfant à la cuvette WC, sans compter des plantes envahissantes venues d’ailleurs qui ont un pouvoir de colonisation parfois très vigoureux. Si le ruisseau est récuré régulièrement, récurage indispensable en prévisions de pluies exceptionnelles, je note qu’il est souvent fait sans tenir compte qu’il est amplement occupé par une faune (avifaune, batraciens, reptiles, poissons, insectes, etc…) qui y nait, qui y vit et qui y meurt, sans nécessité que cette mort survienne à cause d’une pelle mécanique qui décime tout sans réflexion environnementale. Il est fait aussi le plus souvent sans ôter les éléments pollueurs (pneus, plastiques, polystyrènes, palettes, etc…).  Cette pollution, on la retrouve tout au long du parcours du ruisseau. La large zone argileuse ;  où le ruisseau circule et devient bassine naturelle de rétention en cas de pluies diluviennes ; il s’agit d’un lieu de nidification de magnifiques oiseaux que sont les Guêpiers d’Europe, les Coucous-geais et les Huppes fasciées, pour ne citer que les passereaux les plus beaux, mais il y en a bien d’autres. Or, ici,  les moto-cross, buggys, monsters-trucks et autres quads s’adonnent sans vergogne dans les bosses marneuses séculaires mais aussi au sein même du ruisseau comme j’ai pu le constater. Ces ingérences dans les roselières sans aucune retenue mettent à mal une avifaune et une faune qui ne vivent que dans ce biotope très particulier.  Et comme en France, tout est permis, et que l’on ne sait plus rien interdire, ce lieu qui devrait normalement être protégé deviendra peu à peu une zone dénudée et vide de toute vie. Elle en prend le chemin. Les Guêpiers d’Europe qui venaient nombreux nicher dans les falaises d’argile ont grandement quitté les lieux depuis 2 ans. On les voit encore parfois mais la plupart de leurs nids encore visibles sont désertés.  Les rousserolles effarvattes et les coucous-geais dont les vies sont intimement liées ne sont visibles qu’exceptionnellement et sur des périodes de plus en plus courtes. Les autres oiseaux se font rares, les rapaces notamment, mais quelques-uns s’arrêtent néanmoins lors de leur migration car l’endroit encore un peu aquatique de temps à autre, quand il pleut beaucoup, retient quelques insectes, gastéropodes, batraciens et reptiles. Mais le pire reste à découvrir avec tout autour le développement incroyable de parcs photovoltaïques et surtout de décharges sauvages, les deux ne cessant de plus en plus de  conquérir des surfaces qui étaient réservées à la Nature. Passe encore pour les panneaux photovoltaïques, dont certains servent de serres à culture et font sans doute le bonheur de leurs propriétaires terriens, mais les dépôts sauvages sont tels désormais qu’on les voit sans problème sur la vue aérienne de Géoportail. Tout ça pour conclure que toutes ces intrusions et pressions qu’on les considère normales et utiles ou bien anormales car agressives ont un impact énorme sur tous les biotopes du secteur et toute leur biodiversité, que cette dernière soit sédentaire ou de passage. Si on rajoute à tout ça, les trop longues périodes de sécheresse dues au changement climatique et engendrant parfois des incendies (la zone en a connu un en septembre) , il y a lieu de s’inquiéter de cette spirale infernale car peut-être irréversible dont peu de nos élus semblent prendre conscience à une juste mesure. Je peux aisément comprendre que dans cette période récessive où ils sont en manque de dotations de la part de l’Etat, ils soient enclin à trouver des recettes d’où qu’elles viennent mais ne faisons-nous pas partie intégrante de cette biodiversité qui est train de disparaître ?

Après ce long préambule que j’ai estimé nécessaire, la randonnée elle-même reste à découvrir, si vous ne la connaissez pas, un plan sur carte IGN est joint à mon reportage. Il montre le tracé que j’ai suivi et vous aidera je l’espère si vous envisagez de l’accomplir. La vidéo que je propose vous aidera également. J’y ai découvert une flore bien présente mais pas encore totalement épanouie parfois car nous n’étions que le 1er avril. Papillons, oiseaux, criquets sont les principaux animaux vus et parfois photographiés même si quelques belles surprises comme un hérisson, une perche soleil, une couleuvre vipérine et un crapaud juvénile ont été observés. Cette balade a été longue 8,9km incluant le départ depuis chez moi et divers errements au sein des deux zones au lieu-dit Còrrec del Siure. Carte IGN 2548OT Perpignan – Plages du Roussillon top 25.

(*) Còrrec de La Corregada : La Corregada est un ruisseau qui prend sa source dans l'étang de Saint-Estève. Toutefois, on peut lire sur le livre de Lucette Martinelli-Germa "Sant-Esteve del Monestir au temps passé" (Editions Les Presses Littéraires) "L’étang est dû à une petite source qui s’écoulait sur une zone argileuse recueillant les eaux de pluie. Autrefois en eau seulement en hiver, il hébergeait une plante assez rare l’hysope. Par la volonté des hommes, il est devenu l’Etang, plan d’eau permanent et lieu de promenade apprécié". Il traverse la moitié nord de la commune avant de poursuivre son parcours sur la commune de Perpignan. Le site de l'étang, nommé autrefois le Domaine de Estany, était un de bassin de rétention d'eau naturel qui s'asséchait au printemps. C'est dans les années 80 que fut aménagé le site et ses abords qui s'étend sur près de 12 hectares.  (source Wikipédia). Le capacité découlement de la Corregada ou Courragade en français : 8 m3/s. Avant de passer sous l’A9, la Courragade en crue peut décharger ses eaux dans le bassin de rétention, construit le long de son cours, qui atteindra à terme 1 million de m3. Afin que ce cours d’eau ne rejoigne plus le Canal de Vernet et Pia, un cloisonnement en béton a été construit. Une fois l’A9 franchie, la Courragade devient le Rec d’En Farines. (Source site Internet de la mairie de Perpignan). A Saint-Estève, non loin du ruisseau, une rue porte le nom de "rue de La Courregade". Toponymie : le mot "corregada" est très ancien puisque sur "Google recherche Livres", on le trouve dans le lexique roman au temps des troubadours mais aussi dans un "affarium" (métairie) de 1470 du côté d'Aurillac . En langue romane, il nous est dit qu'une "correjada" ou "corregada" est une petite courroie ou un cordon. On peut donc sans crainte de se tromper dire qu'une corregada est un petit cordon d'eau c'est à dire soit une rigole ou un ruisseau. Cela nous est d'ailleurs confirmé dans "Une revue des langues romanes" de 1939, dans lequel on peut lire "corregada «id» latin "corrugus", «canal de lavage pour minerai». Dans certains livres en catalan, on trouve ce mot comme étant un nom commun. Côté Catalogne espagnole, il peut signifier "torrent". L'Institut d'Estudis Catalans nous confirme que les mots "Còrrec et Corregada" sont de nos jours encore bien utilisés dans la région.

(**) Lanceur d’alerte écologiste amateur : En terminant cette randonnée, et au regard des connaissances environnementales (ZNIEFF) que j’avais de cette zone,  j’étais tellement en colère après tout ce que j’avais vu de négatif que je me suis dit « il faut que tu fasses quelque chose ». J’ai donc longuement regardé la carte aérienne sur le site Géoportail et j’en ai conclu qu’une grande majorité des dépôts sauvages était située sur la commune de Perpignan. Une minorité sur celle de Saint-Estève mais non négligeable quand même ! J’ai donc décidé d’écrire à Monsieur Louis Aliot, maire de Perpignan.  Si je n’ai rien fait concernant ma propre commune, c’est parce qu’il y a quelques années j’avais adressé en vain un grand nombre de photos concernant ces dépôts. Voici ci-dessous la lettre envoyée et la réponse reçue. A l’heure où j’écris cet article, (le 6 novembre 2024) je précise que rien n’a été fait en 7 mois. Au contraire, les dépôts sauvages de toutes sortes n’ont fait qu’empirer. On peut juste noter le passage de quelques ferrailleurs qui ont enlevé tout ce qui était métallique mais d'autres ont été jetés depuis. Un incendie a démarré le 15 septembre 2024 à l’emplacement d’un dépôt sauvage. Selon l’Indépendant, "ce feu a eu le temps de dévorer 5 hectares de broussailles et de garrigue avant d'être fixé par les 40 soldats du feu mobilisés et au terme de 14 largages moyens aériens".  Il faut noter qu’il s’est arrêté à la limite du ruisseau, sa présence ayant sans doute servi à faciliter l’extinction. J’y suis allé voir et j’ai quand même aperçu dans cette zone où tout a brûlé un grand nombre de terriers (lapins, lièvres et renards) dont les entrées ont été touchés par l'incendie. Au regard du nombre de buissons, pins et autres végétaux de la garrigue, il ne fait aucun doute qu’un grand nombre de nids d’oiseaux ont brûlé également même si les animaux calcinés les plus visibles sont les gastéropodes (escargots et limaçons). Ils jonchent le sol sur des surfaces parfois assez impressionnantes. C'est autant de nourriture que d'autres animaux sauvages n'auront pas. Dans cette chaîne alimentaire si importante, n'oubliant pas que l'Homme n'est qu'un simple maillon.....au même titre que l'anchois disent des spécialistes bien informés ! J'avoue que ma vision idéale de notre planète n'est pas de vivre dans un bocal sous-vide ou une boîte de conserves mais ça peu de personnes de nos jours semblent s'en préoccupper et il faut le regretter.

---------------------------------------------------------------------------------------

Courriel de Gilbert JULLIEN : DECHARGES SAUVAGES DE TORREMILA

03/04/24 13:57

Gilbert JULLIEN

à :

monsieur.le.maire@mairie-perpignan.com  

détails

A l’attention de Monsieur Louis Aliot, maire de Perpignan.

Monsieur le Maire,

J’ai 75 ans et je ne suis qu’un citoyen lambda mais amoureux de la France et de la Nature. Par amoureux de la Nature, n’entendez pas « écologiste » au sens politique du terme car en général les idées « contradictoires » pour ne pas dire « paradoxales et absurdes » de ce parti sont plutôt éloignées des miennes, si vous voyez ce que je veux dire.

J’habite Saint-Estève et si je vous écris, c’est parce qu’avant de ce faire, j’ai pris soin de vérifier que le problème que je vous expose n’est pas dans sa plus grande partie situé sur ma commune mais bien sur celle de Perpignan. Encore que dans le cas présent,  personne n'est à l'abri et j’estime qu’il serait bien que tout le monde tire les choses dans le même sens, il en va de l’intérêt de tous.

Voici donc le problème. Passionné de Nature et de randonnées, il m’arrive régulièrement de partir à pied de chez moi pour photographier flore et faune. Or, dans le secteur que l’on appelle plus globalement« Torremilà », je constate au fil des ans de plus en plus de décharges sauvages. Elles sont devenues d’autant plus nombreuses et importantes qu’elles sont même visibles sur les photos aériennes de Géoportail. J’y suis passé encore ce lundi 1er avril et tout ce que j’ai pu voir m’a absolument sidéré et attristé. Je vous adresse donc quelques photos par l'intermédiaire du site suisse GROS FICHIERS afin que vous puissiez constater par vous-même de l’étendue du problème. Il prend de l’ampleur au fil des ans. Par grand vent, plastiques et polystyrènes s’envolent et s’étendent un peu partout dans la garrigue. Quand je pense que ce secteur est classé à juste titre zone naturelle d’intérêts écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), je me dis que c’est dommage de le voir se dégrader de plus en plus sans que rien ne soit fait (apparemment). C’est d’autant plus dommage que s’agissant également d’une zone géologique et humide (quand il pleut) assez exceptionnelle, elle accueille des espèces fauniques souvent remarquables mais aussi des voitures et des motos qui viennent y faire des gymkhanas et autres moto-cross. Si je suis tolérant et peux comprendre que chacun puisse assouvir sa passion, il y a peut-être des lieux plus adaptés que de venir les accomplir là où viennent nicher les guêpiers d’Europe, les huppes fasciées, les faucons pèlerins, les rousseroles effarvattes, et autres coucous-geais. Voilà quelques espèces que j’ai pu photographier régulièrement depuis des années mais dont les populations diminuent au fil des ans sans doute à cause de la pollution de plus en plus grande et de la gêne occasionnée par des véhicules pétaradants. Des espèces, il y en a bien d’autres sédentaires ou de passage comme le rare Oedicnème criard ou la Fauvette à lunettes que je n'ai plus vu depuis quelques années. Outre les oiseaux, il y a également des lézards, des batraciens, des papillons, des criquets, des sangliers qui viennent boire dans le ruisseau de la Corregada, j’en passe et des meilleurs, etc….

Si je n’ai pas la prétention de détenir la totale solution de ce problème, j’ai quand même l’intime conviction que quelques imposants enrochements à l’entrée des principaux chemins du secteur où se trouvent ces décharges sauvages seraient déjà un bon début. Bien sûr, j’ignore si ces lieux sont privés ou sur le domaine communal.

Sachez aussi que si des journées de nettoyage sont prévues, je peux y participer. Il suffira de me le dire. Mon état de santé ne me permet pas de soulever des charges trop lourdes mais pour tout le reste je peux donner un coup de main.

Voilà ce que je voulais vous dire.

Merci d’avance de l’attention et de l'intérêt que vous porterez à ce message.

Recevez, Monsieur le Maire, mes respectueuses salutations.

Gilbert JULLIEN.

Réponse reçue : 

La Boucle "Au fil du Còrrec de la Corregada" depuis Sainr Estève.

Partager cet article
Repost0

Le Circuit "Les mots du vignoble" au départ de Fourques.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 5 chansons en hommage au chanteur Christophe décédé du Covid-19 en avril 2020. Elles ont pour titre : "La Petite Fille du Soleil" (Didier Barbelivien), "Succès fou", "Les Mots Bleus" (Jean-Michel Jarre), "Aline" et "La Dolce Vita" (Jean-Michel Jarre). 

Le Circuit "Les mots du vignoble" au départ de Fourques.

Le Circuit "Les mots du vignoble" au départ de Fourques.

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


Avec ce circuit des « Mots du vignoble », c’est la troisième randonnée que je vous propose au départ de Fourques, c’est dire si la commune des Aspres a fait des efforts dans ce domaine pour faire connaître sa jolie cité et son terroir vinicole remarquable.  Les deux premières avaient pour nom « Le Sentiers des Histoires » et « Les chemins d’Adrienne ». Notons d’ailleurs que le départ de notre balade du jour est identique aux « Chemins d’Adrienne » avec un départ Carrer Font del Terrer jusqu’à quitter la Ribera del Llauro, rivière sablo-caillouteuse que l’on chemine aisément mais à éviter aux périodes excessivement pluvieuses. Cette rue Font del Terrer, plus loin écrite Fount del Tarré est à prendre près de la mairie où il faut emprunter la porte de l’ancien château puis tourner à droite. Vous y tomberez dessus.  Au sortir du ruisseau del Llauro, le tracé des« Chemins d’Adrienne » part à gauche et le nôtre continue tout droit jusqu’à atteindre la D.615 qu’il faut traverser. Notons qu’entre les deux, il faut traverser la rivière Réart. Sur la D.615, petit moment de solitude à l’instant de cette traversée. Absence de balisage ? Panonceau directionnel disparu ? Par bonheur, le tracé enregistré dans mon GPS est là pour nous garantir la suite. Cette dernière longe un vignoble en direction d’une modeste colline argilo-sableuse qu’il faut gravir. On retrouve le balisage jaune bien présent propre à ce P.R. Paysages proches ou lointains, fleurs, oiseaux et papillons sont les principaux clichés que j’enregistre dans mon appareil-photo en prévision du reportage vidéo que j’ai prévu de réaliser. Il en sera ainsi tout au long du parcours avec des photos quasiment inédites comme celle d’un hérisson et d’un oiseau que j’ai rarement vu (une seule fois à Urbanya) à savoir un Gros-bec casse-noyaux. De plus, une superbe Perdrix rouge a échappé à ma sagacité photographique. Côté fleurs, j’aurais aussi de jolies surprises avec une Sauge clandestine, un Ophrys jaune et un Muflier de champs, là aussi rarement observées. A part ça, le parcours est jalonné de 9 pupitres dont les mots et leurs  thèmes n’ont pas été puisés dans le lexique viticole comme on aurait pu l’imaginer. Le panneau de départ nous les présente comme faisant partie « du paysage fourcatin et comme des clés expliquant ce paysage agricole riche de la culture de la vigne et de son Histoire » : Font del Terrer, belvédère, casot, boussole, moulin (del Xandres), chapelle (Saint-Vincent), cave coopérative, voilà les « fameux » mots. On regrettera que la randonnée étant ancienne, la plupart de ces pupitres aient souffert du soleil et des intempéries, certains devenant quasiment illisibles (Le Belvédère,  Le Casot) et d’autres carrément absents (Le Lavoir). Une réfection de ces pupitres seraient donc une excellente initiative, et ce afin de redonner un intérêt primordial à cette jolie boucle pédestre. En conclusion, cette courte randonnée reste agréable car elle est très facile même s’il est sans doute préférable de la faire au printemps ou en automne et ce, afin d’éviter les périodes les plus caniculaires. Je rappelle aussi que le tracé empruntant certaines rivières et ruisseaux, il est fortement déconseillé de l’accomplir dans le cas d’épisodes pluvieux du style « cévenol ». Comme de très nombreux villages de notre beau département, l’Histoire de Fourques mérite qu’on s’y attarde et ce d’autant que son patrimoine est encore souvent là.  Même s’il est parfois ruiné, ce patrimoine nous parle encore et entendre tous « ces mots » nous rappelle qu’ils sont la mémoire de notre pays. Ne pas devenir amnésiques de notre Histoire millénaire est la seule façon de continuer à exister au sein d’une planète où tout a tendance à se dissoudre dans un désordre consumériste mondialisé. Plusieurs sites Internet évoque Fourques et son Histoire (*). Je n’ai pas enregistré de chiffres mais cette randonnée est donnée pour une distance de 8km et un dénivelé de 100m. Le tracé que j’avais réussi à enregistrer était long de 8,3km exactement. Carte I.G.N 2449 OT Céret – Amélie-les-Bains – Palalda – Vallée du Tech Top 25.

Partager cet article
Repost0

Les Tours à signaux et la carrière de marbre de Badabanys depuis Villefranche-de-Conflent.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté  de la superbe voix du chanteur italo-brésilien Luke Silva dans 4 chansons en duo. Elles ont pour titre : "I Have Nothing" avec la chanteuse Serka"Skyfall" avec la chanteuse Leire"You Are The Reason" avec la chanteuse Elisa Astrid"Someone Like You" avec le chanteur Sungjoon

Les Tours à signaux et la carrière de marbre de Badabanys depuis Villefranche-de-Conflent.

Les Tours à signaux et la carrière de marbre de Badabanys depuis Villefranche-de-Conflent.

Pour agrandir les photos cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Quand j’ai décidé de cette randonnée consistant à monter vers « Les Tours de Badabanys depuis Villefranche-de-Conflent », je savais déjà ce qui m’attendait. En effet, lors d’une longue randonnée intitulée « Le Circuit des Minerais », j’avais déjà eu l’occasion de découvrir ces lieux amplement ruinés. Comme le dit si bien l’excellent site Internet consacré à l’Histoire des Pyrénées-Orientales : « Mentionnées dès 1081 et détruites après 1659 sur ordre de Vauban, les tours de Badabanys ne présentent plus aujourd'hui que leurs soubassements. Celui de la "Tour grosse", de dimensions imposantes, est fortement taluté. On distingue les vestiges de la chemise annulaire et du fossé. A la base de la tour, la citerne a contribué à l'appellation erronée de "Citerne de Vauban" que l'on donne à ces ruines, en concurrence avec celle, totalement fantaisiste, de "Camp romain". Un peu plus bas au Nord-Est, la "petite tour", également ruinée, a tiré parti du relief pour être protégée par un profond fossé. En 1346, Pierre IV d'Aragon, qui réorganise le fonctionnement de la grande tour (Elément essentiel à grand rayon d'action) ordonne la mise hors service de la petite tour ( Desserte locale de Villefranche en fond de vallée ) et en fait murer la porte. Le mot "Badabanys" est formé de "Bada" qui signifie "Guet" ou "vigie" et "Banys", "les bains", pour une référence à Vernet-les-Bains. Ces tours étaient donc vues comme les tours de surveillance des bains.». Voilà donc pour l’Histoire résumée et la toponymie de ce lieu où ne subsiste de ces tours à signaux que quelques murets fortement arasés voire carrément avachis et d’anciennes citernes dont seule celle de la grande tour est encore opérationnelle paraît-il. Pour en savoir un peu plus de ces deux tours, il suffit de suivre le lien suivant : https://inventaire.patrimoines.laregion.fr/dossier/IA66003717

Alors certes, il est intéressant de les visiter après en avoir appris l’Histoire mais d’autres attraits sont présents lors de cette randonnée que nous démarrons du lieu-dit Le Faubourg où nous avons trouvé une place pour ranger notre voiture. Il est à peine 10h40 quand nous traversons le pont Saint-André car c’est de l’autre côté de la N.116 que se trouve le panonceau de départ : « Corneilla-de-Conflent-Vernet-les-Bains ». En premier lieu, la longue montée en lacets offre des vues très captivantes. On y aperçoit de belles vues plongeantes sur la cité fortifiée de Villefranche-de-Conflent, mais  aussi vers le fort Libéria, vers Notre-Dame-de-Vie et une fois bien plus haut vers la chapelle Saint-Etienne de Campilles. Autant de sites historiques découverts lors d’autres balades. Une fois le plateau de Badabanys atteint, d’autres vues s’entrouvrent donc celle vers le pic du Canigou tout proche reste le clou du spectacle. Surtout s’il est enneigé. Ce jour-là disons qu’il était saupoudré. Côté Canalettes et vallée du Cady, le panorama vers le plateau d’Ambouilla n’est pas mal non plus. Personnellement, il me ramène à plusieurs superbes randonnées dont celle évoquée en exergue consistant à cheminer le long « Circuit des Minerais ». Puis enfin, comme nous l’avons fait ici, on peut partir découvrir l’ancienne carrière de marbre. Divers noms lui ont été attribués : carrière des Canalettes, de Badabanys voire de Corneilla-de-Conflent ou de la Provençale,  nom de la société l’ayant exploitée quelques années.  Elle est de nos jours abandonnée mais facilement accessible depuis les Tours de Badabanys par divers sentiers. On y aperçoit clairement deux niveaux d’extraction. Il semblerait que la qualité du marbre rouge cristallisé de blanc très fracturé n’ait pas été à la hauteur des espérances et ce d’autant que la couleur du minerai n’est pas homogène car on y trouve des calcaires jaunâtres ou gris-bleu. Cette carrière aurait donc servi presque essentiellement et temporairement à en extraire des granulats et des petits blocs servant à des parements. (sources personnelles Emmanuel Custodero). Sa visite permet de la découvrir sous des angles multiples puisque divers chemins et sentiers l’entourent dans sa globalité. Ainsi se termine les découvertes et il est temps soit d’aller pique-niquer comme nous l’avons fait nous-mêmes soit d’amorcer le retour par le même sentier en lacets. Il est mentionné dans les textes que ce chemin muletier d’une longueur de 1.600 m pour 1 m de large était qualifié de « stratégique » par le génie de sentiers et déclaré d’utilité publique par décret du 6 février 1886 (source inventaire.patrimoines.laregion.fr) . Si notre pique-nique s’est magnifiquement déroulé sur le ciment de la grande citerne Vauban, à l’instant de quitter les lieux, l’hélicoptère de la Sécurité Civile survolant le sentier de Notre-Dame de Vie nous a ramené à de bien pénibles souvenirs. Nous étions aux premières loges de ce sauvetage hélitreuillé en direct.  L’hélitreuillage d’une randonneuse nous a rappelé ceux que Dany et moi avions vécu lors de ce fameux « Cauchemar pour trois étoiles », aux Tres Estelles en 2004. Finalement, nous apprendrons sur l’Indépendant du lendemain qu’il ne s’agissait que d’un malaise vagal souvent plus spectaculaire et donc inquiétant que dangereux (*). J'ose espérer que ce fut le cas.  Ainsi, après cette scène peu réjouissante, le retour vers Villefranche-de-Conflent fut un peu moins agréable que la montée. J’en ai profité pour mettre mon appareil-photo à contribution pour recenser une faune le plus souvent aux abonnés absents et une flore surtout présente le long du canal d’irrigation de Bohère. Ainsi se termina cette courte balade dont seule la déclivité de 342m pourrait freiner ceux qui n’aiment pas les ascensions surtout si elles sont tourmentées. Comme expliquée ici, la distance parcourue a été de 6,5km environ incluant la visite des deux tours, la carrière de marbre et un bout du canal de Bohère. Les montées cumulées enregistrées ont été de 726m. Le point culminant enregistré à 790m est proche de celui figurant sur la carte IGN près de la Tour grosse à 793m. Carte IGN 2349ET Massif du Canigou top 25.

Partager cet article
Repost0

La Boucle vers la Vierge de la Récaoufa au départ de Villeneuve-les-Corbières.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 4 musiques interprétées par la pianiste japonaise Makiko Hirohashi, grande spécialiste de la musique relaxante. Ces musiques ont pour titre : "A Town With an Ocean View (Joe Hisaishi)", "Once in a While, Talk of the Old Days (Tokiko Kato)", "My Neighbor Totoro (Joe Hisaishi)" et "The Name of Life from Spirited Away (Joe Hisaishi)". 

La Boucle vers la Vierge de la Récaoufa au départ de Villeneuve-les-Corbières.

La Boucle vers la Vierge de la Récaoufa au départ de Villeneuve-les-Corbières.

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

En ce 3 février 2024, la météo étant parfaite, car sans nuage et merveilleusement tiède, nous avions décidé d’aller découvrir au cours d’une petite boucle pédestre « la Vierge de la Récaoufa au départ de Villeneuve-des-Corbières ».  Ce village est le plus proche de cette petite tour consacrée à la Vierge Marie. Ici, on l’appelle aussi « Notre-Dame de la Récaoufa » ou « Sainte-Raphine ». Il s’agit d’une statuette en fonte ; et donc couleur rouille foncé ; trônant au sommet d’une tour ronde, tour elle-même érigée au sommet d’une colline située sur le Domaine de Balansa (Balansac sur la carte IGN), à 366m d’altitude. L’histoire qui nous est contée sur le Net nous dit ceci : "Cet édifice est un ancien lieu de pèlerinage. Les gens du cru y montaient animé d’abord par des sentiments de piété mais aussi pour diverses raisons pas toujours religieuses. Ainsi, on pouvait y prier pour implorer diverses grâces mais aussi pour demander protection, souhaiter des pluies pour les récoltes, conjurer de mauvais sorts ou plus simplement lors des processions.  Elle fut construite aux alentours de 1869 mais fut ensuite détruite par un violent orage en janvier 1972. Elle fut restaurée en 1975. Une paroi rocheuse, en contrebas de la tour, abrite un sanctuaire rupestre où se rejoignaient les fidèles dont les vestiges épars remonteraient au 17ème siècle. Encore noircie par la fumée des cierges, cette grotte recèle une niche naturelle, ayant abrité la statue en bois de Notre-Dame. Ce sanctuaire est le témoignage d'une authentique tradition religieuse locale. Ce site se nomme Rec-Caoufat peut-être en raison des bas fourneaux qui servaient à réduire le minerai et qui étaient chauffés au charbon de bois, le mot « récaoufa » signifiant « réchauffer » en langue d’oc". (source Corbières-Salanque Tourisme.com). Mais revenons à la randonnée à proprement parler. Une fois n’est pas coutume, nous partons un peu « la fleur au fusil » ayant simplement jeté un coup d’œil sur la carte IGN de Géoportail et sur ce qui est dit succinctement sur le Net. La randonnée étant courte, je me dis « il y aura bien des indications et un balisage qu’il suffira de suivre ». De toute manière, j’ai enregistré un tracé dans mon GPS trouvé sur le Net. Il est donc 11h15 quand nous rangeons notre voiture sur un parking au centre du village. A cet instant, j’ignore donc qu’il y a 2 circuits pédestres distincts au départ de Villeneuve-les-Corbières. Le plus court que nous allons accomplir car c’est celui que j’ai vu sur le Net et un second bien plus long passant par le lieu-dit La Blaquière. Après avoir garé notre voiture au centre de la commune et demandé de l’aide, c’est une charmante jeune dame qui nous indique l’endroit où se trouve la ligne de départ. Il est situé en face la mairie et ce départ correspond au circuit le plus court. La rue à suivre a pour nom « Pech de Grill », puis un peu plus loin, on trouve celle étonnament appelée "rue du Canigou". A la vue de ce panneau signalètique, je suis agréablement étonné au point d'en rigoler. En effet, ici nous sommes au pays des gabatchs, comme les appellent péjorativement les Catalans, et trouver un lieu si emblêmatique de ces derniers en plein pays audois ne manque pas de me surprendre, et ce d'autant que je suppose le Canigou à plus de 100km à vol d'oiseau. Finalement, ce n'est pas si idiot que ça, puisque certes le Massif du Canigou est très loin mais il sera parfaitement visible depuis la Récaoufa. Pour la suite, c’est assez simple, car nous suivons le tracé enregistré dans mon GPS et finalement il correspond à un balisage de couleur jaune et ce, jusqu’à atteindre notre objectif. Notons quand même qu’en cours de route des panonceaux directionnels proposent de monter à la Récaoufa par un chemin correspondant à celui que nous emprunterons lors du retour. S’agissant d’une boucle, rien de plus normal qu’il y ait 2 sens possibles ! Comme toujours, je me mets de suite en quête de tenter de photographier la Nature. En cette superbe et tiède journée d’hiver, entre une végétation de garrigue et des vignobles,  Dame Nature s’avère « parcimonieuse » avec peu de fleurs, de fébriles passereaux et de rares papillons . Tout en marchant, il me faut donc redoubler de vigilance et de patience pour parvenir à un brin de réussite. Finalement, mon abnégation sera payante et le résultat s’avérera plutôt correct pour une journée d'hiver. A part ça, la montée vers la Vierge de la Récaoufa s’effectue sur un terrain calcaire le plus souvent caillouteux. Au départ peu raide mais devenant plus abrupte au fil du sentier. Un vestige en pierres sèches se fait jour. Abri de berger, vieux puits à glace délabré, abri brise-vent, vu son état, il est difficile d’y mettre un nom. Après 4km de montée ininterrompue, l’arrivée devant la vierge est une superbe consolation et ce, même si la pratique religieuse n’est pas forcément « notre tasse de thé ». Dans l’immédiat, la seule tasse appréciable est faite de « café » , après avoir englouti avec appétit nos désirés sandwichs. Il faut dire qu’il est déjà 12h45. Ce pique-nique est pris face à de splendides panoramas à 180°, côté est de la colline. Toutefois, il est important de dire qu’en tournant autour de la Récaoufa, c’est bien des vues à 360° que l’on aperçoit. Pour n’évoquer que quelques lieux bien renommés car objectifs d’autres balades, citons le Massif du Canigou, le Mont-Tauch et son pech de Fraysse, la Cadorque et son ermitage St-Victor, le Pech d’Auroux, le Montolier de Périllosle Mont Alaric mais aussi la Méditerranée d’un côté et un petit bout des Pyrénées de l’autre. Oui, même si l’aspect religieux n’est pas votre intérêt premier, les panoramas compensent largement les efforts accomplis. Le retour s’effectue en empruntant le GR.367 Sentier Cathare. De ce dernier, on trouve facilement le balisage blanc et rouge sous la tour, côté ouest et direction le nord. Un mauvais sentier caillouteux descend de manière assez abrupte où une attention constante est indispensable. Ici un ou deux bâtons de marche ne sont pas du luxe. Beaucoup plus bas et dès lors que l’on croise un autre sentier balisé en jaune partant à gauche, il faut emprunter ce dernier. Ce sentier se confond en grande partie avec le lit d’une étroit ruisseau asséché le plus souvent. Il est encadré parfois de murets plus ou moins hauts. Un panonceau nous rappelle qu’il s’agit d’une « ravine » et donc à éviter par temps de pluie et même après des précipitations importantes. La suite et fin est assez simple car avec un balisage plutôt bien présent. On retrouve la rue du Canigou puis celle du Pech de Grill. Le centre principal de Villeneuve-les-Corbières est là mais la commune étant relativement étendue avec un habitat dispersé, nous n’en avons visité qu’une modeste partie autour de la place du Monument. Visites de Villeneuve-les-Corbières incluses, c’est environ 5km que nous avons accompli. Carte IGN 2547OT Durban – Corbières – Leucate – Plages du Roussillon Top 25.

Partager cet article
Repost0

Le Village des Pêcheurs à Canet-plage (étang de Canet-St-Nazaire)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons autour des pêcheurs et des poissons. Elles ont pour titre et interprète : "Le Rêve du Pecheur" par Laurent Voulzy, "Le Pêcheur" par Jean Bertola, paroles de Georges Brassens, "La Cabane du Pêcheur" par Francis Cabrel"Un Petit Poisson, Un Petit Oiseau" par Juliette Gréco, paroles de Gérard Bourgeois / Jean Max Riviere.

Le Village des Pêcheurs à Canet-plage (étang de Canet-St-Nazaire)

Le Village des Pêcheurs à Canet-plage (étang de Canet-St-Nazaire)

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Ne soyez pas surpris si je vous présente « Le Village des Pêcheurs à Canet-Plage » ; commune de Canet-en Roussillon ; comme une randonnée à part entière. Claudiquant encore depuis mes douleurs simultanées aux deux genoux évoquées lors de la dernière randonnée faite le 13 novembre 2023 au « Château de Padern et au prieuré de Molhet depuis Padern », cette courte boucle au bord de l’étang de Canet constituait une tentative de reprise. Si j’emploie volontairement le mot « tentative », c’est parce que les douleurs étaient toujours là et qu’il me faudra encore attendre des infiltrations de gel d’acide hyaluronique. Ces infiltrations interviendront le 15 janvier 2024, c’est-à-dire le lendemain de cette balade  et ce n’est que 10 jours plus tard que j’ai pu enfin retrouver la plénitude de mes moyens physiques. Ce jour-là, nous ne sommes donc que le 14 janvier et quand avec Dany, nous garons la voiture sur le parking du village des Pêcheurs, j’ignore ce dont je vais être capable car certes j’ai un peu moins mal mais je boite encore un peu. L’envie de marcher est là, celle d’aller à la rencontre de la Nature aussi mais je pars dans l’inconnu. Finalement, je n’arriverais pas accomplir la totalité du parcours que j’avais prévu initialement, c’est-à-dire parvenir jusqu’à la limite du camping Mar Estang.  Je me suis donc contenter d’une boucle allant de l’observatoire aux oiseaux de La Dossa jusqu’à l’extrémité de La Muntanya Alta soit 3km environ seulement selon les mesures prises sur Géoportail et les quelques divagations réalisées. Et comme le dit si bien cette expression bien connue « à chaque jour suffit sa peine ». Oui, j’ai été plutôt satisfait et ce d’autant que j’ai fini ce parcours pas plus mal que je l’avais commencé. De surcroît, une jolie petite faune avec pas mal d’oiseaux et quelques fleurs ont été là pour satisfaire ma passion de la photographie naturaliste. Quoi demander de plus quand on sort de plusieurs semaines de privation pédestre et que la marche est devenue si essentielle à mon bien-être ?

A part ça, voilà ce que l’on peut lire à propos de cet endroit si agréable sur le site touristique du Net qui lui est consacré :  Bien visibles sur le bord de l’étang de Canet, les 10 cabanes en bois, cannes de Provence et sanils (roseaux que l’on trouve au bord des étangs) forment “le village de pêcheurs”. Réhabilitées en 1993 et fréquemment restaurées, les cabanes des pêcheurs sont isolées contre la pluie, le vent et les chaleurs de l’été. Elles ne sont plus utilisées comme lieu d’habitation par les pêcheurs mais principalement comme lieu de stockage de matériels de pêche. Le site fait encore vivre une poignée de pêcheurs qui attrapent notamment de l’anguille et des loups (bars)de mer. Depuis 5 ans, le crabe bleu (espèce invasive venue d’Amérique du Nord)  a fait son apparition perturbant l’écosystème de la lagune. Les pêcheurs essayent de réduire sa concentration sur l’étang en le pêchant massivement. Pendant la période estivale, visitez la cabane d’exposition, ouverte au public du 1er juin au 30 septembre du mardi au dimanche de 9h à 19h. Le reste de l’année, profitez de panneaux explicatifs, véritables outils pédagogiques, pour visiter le village. Au fil des saisons, on peut y découvrir plus de 246 espèces végétales et 200 espèces d’oiseaux migrateurs. Parmi elles, on trouve des flamants roses, mais aussi la talève sultane (une jolie poule sauvage car d’un magnifique bleu outremer foncé), le foulque macroule, le butor étoilé ou encore le héron pourpré. De mi-février à mi-août pendant la nidification, on y observe plusieurs espèces venant faire leurs nids. De février à mai et d’août à octobre, on y voit aussi de nombreux oiseaux migrateurs comme le Crabier Chevelu. En période hivernale, la Grande Aigrette et le Martin-pêcheur y sont très présents. Quant à l’étang de Canet – Saint-Nazaire lui-même, voilà l’essentiel de ce que l’on peut lire à son propos sur le site Internet du Conservatoire du Littoral : localisé sur la frange maritime de la plaine du Roussillon dans le département des Pyrénées-Orientales, à 10 km à l’Est de Perpignan et à 25 km au Nord de la frontière espagnole, cette position géographique confère à cet étang une importance écologique mais aussi touristique. Les 1 100 ha appartenant au Conservatoire du littoral, dans la lagune et sur ses berges, font partie du site Natura 2000 « complexe lagunaire de Canet – Saint Nazaire » qui s’étend sur 1 872 ha et quatre communes (Canet-en-Roussillon, Saint-Nazaire, Saint-Cyprien et Alenya).Ce complexe lagunaire est l’élément le plus méridional qui subsiste actuellement en France du grand ensemble lagunaire de la côte du Languedoc-Roussillon. Il est proche du terme de son évolution naturelle, caractérisée par un isolement de plus en plus marqué avec la mer et par la prépondérance des apports d’eau douce venant de son bassin versant s’étendant sur 260km² (Wilke et Boutière, 1997). La surface couverte par l’eau est d’environ 4,8 km² et sa profondeur n’excède pas 1 m. Le complexe lagunaire peut être défini comme une lagune d’origine sédimentaire marine. Il est séparé de la mer par un lido sableux interrompu par un chenal (le grau des Basses) et est alimenté en permanence par de l’eau douce, provenant de plusieurs cours d’eau à régime torrentiel méditerranéen qui drainent son bassin versant. La surface en eau de l'étang a diminué de moitié depuis 1750. Les scénarii les plus pessimistes envisagent un comblement possible en une seule crue du Réart. Aujourd'hui, l'homme essaye de ralentir ce processus grâce à une gestion cohérente à l'échelle du bassin versant. Cette lagune lisse dans laquelle se reflète la silhouette du Canigou est un lieu d’observation de la Nature unique et magique

Partager cet article
Repost0

Le Sentier du Littoral de l'Anse de Paulilles au Cap Béar et retour.

Publié le par gibirando

 

Ce diaporama est agrémenté de 2 musiques du compositeur macédonien Billy Esteban. Elles ont pour titre : "Forest" et "Mediterraneo".

Le Sentier du Littoral de l'Anse de Paulilles au Cap Béar et retour.

Le Sentier du Littoral de l'Anse de Paulilles au Cap Béar et retour.

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Après « le Sentier du littoral du Racou à Collioure » réalisé en couple le 22 octobre, voici « Le Sentier du littoral de Paulilles au Cap Béar » accomplit le 4 novembre 2023 mais cette fois-ci en famille. Autant l’avouer, les réalisations successives de ces deux sentiers littoraux n’est pas anodine mais que faire quand mon fils Jérôme vient à la maison et que l’envie de sortir et de marcher le démange au plus haut point ? C’est donc ainsi que cette balade m’est venue à l’esprit : « refaire un autre bout de ce sentier littoral » qui va d’Argelès-sur-Mer à Cerbère. Il est 14h30 quand nous rangeons notre voiture sur le parking de la plage Bernardi, plage qui déjà avait été de le départ d'une balade presque similaire à celle-ci et que j'avais intitulée « Le Circuit de l'Anse de Paulilles depuis la plage de Bernardi (Port-Vendres) ». Mes autres acolytes sont tellement longs à se préparer que j’en suis déjà à photographier cette merveilleuse Nature qui m’entoure. Certes, il y a ces beaux décors et panoramas maritimes mais aussi plusieurs moineaux peu farouches et quelques plantes encore fleuries. J’en profite pour photographier tout ça car je sais que je ne pourrais guère flâner sauf à retarder tout le monde plus qu’il ne faut. Nous démarrons enfin en empruntant le petit sentier qui démarre direction la plage Balanti et plus loin le phare du Cap Béar. Tout ça est indiqué au bout de la plage Bernardi sur un premier panonceau avec les temps moyens et les distances à parcourir : 1km et 15mn pour le premier et 2,5km et 50mn pour le second objectif. Autant dire que cette balade pédestre que j’ai prévu de faire en boucle n’est pas très longue même si les sentiers ne sont jamais évidents car peu faciles à cheminer et très souvent sous la forme de petites montagnes russes. En tous cas, ils réclament que l’attention soit constamment de mise. Hormis ces quelques réflexions, il faut bien admettre que le spectacle est très beau car de surcroît la météo est aujourd’hui superbe, malgré un petit vent du nord un peu frais. Pour moi, c’est un temps idéal pour marcher. Finalement, nous marchons assez groupés car les plantes fleuries sont assez peu nombreuses quant à la faune, elle va se résumer aux oiseaux marins, à trois ou quatre passereaux jamais faciles à immortaliser et à quelques insectes prenant les traits de papillons, de libellules et de criquets. Quant à mes proches, plutôt que de photographier la Nature avec un appareil-photo, il préfère nettement mieux les selfies sur smartphone. Ils semblent s’en régaler. C’est à la mode, quant à moi pas de doute il y a belle lurette que je suis démodé ! Je dois être si démodé que plus personne ne m’écoute même quant il s’agit d’accomplir le joli parcours que j’ai initialement prévu. C’est ainsi qu’une fois arrivés sur le promontoire dominant l’Anse Sainte-Catherine, les femmes ne veulent plus aller au Cap Béar. Est-ce la distance à parcourir que l’on peut facilement apprécier ? Est-ce le relief descendant et remontant qui leur fait peur ? Le fait d’être obligé de revenir ensuite ? Je pense que c’est les trois. Toujours est-il qu’elles veulent déjà retourner vers la voiture. Alors que faire ? Moi qui ai une sainte horreur de ne pas aller au bout de mes idées, surtout quant il s’agit de randonnées, je vous laisse deviner mon irritation intérieure et mon immense désarroi. Alors certes, je connais très très bien le Cap Béar, son sémaphore, son phare et même le moindre de ses recoins pour y être venu promener plusieurs fois mais surtout pêcher pendant de très longues années, mais aujourd’hui je n’ai pas envie de lâcher le morceau. Une fois l’agacement atténué, nous finirons cette randonnée tous ensemble car j’ai toujours fait en sorte que nous soyons une famille unie. Je pense que cette boucle telle qu’expliquée ici et selon le tracé mentionné en rouge sur la carte IGN a une distance d’environ 5 à 6km mais j’avoue n’avoir pris aucune mesure. Carte IGN 2549OT Banyuls-sur-Mer – Côte Vermeille – Col du Perthus. Top 25.

Partager cet article
Repost0

Les Gorges de Nyer et le château de La Roca

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 7 musiques du Best Dramatic Strings Orchestral proposé par Evolving Sound Ltd et Emissary. Elles ont pour titre : "Firstborn", "Honor Bound", "Malice", "Bloodlines", "Artifacts", "Calamity" et "Persona", extraites  de la compilation "Epic Dramatic Violin Epic Music Mix"

Les Gorges de Nyer et le château de La Roca

Les Gorges de Nyer et le château de La Roca


 

Si je vous dis qu’il n’y a pas de différence entre les Gorges de Nyer et celles de la Carança, je suppose que si vous connaissez les deux, vous allez dire « ce type est timbré ! », et bien sûr vous aurez raison car ces 2 sites ne sont pas comparables. Certes il s’agit de gorges creusées profondément par une rivière torrentueuse dans les deux cas mais pour le reste rien n’est pareil. Pas vraiment les mêmes décors, pas la même distance et donc pas le même temps pour les découvrir et les parcourir. Par contre, si je n’évoque que les aspects « dangerosité » et « interdiction », il n’y a pas réellement de différence. En effet au départ des Gorges de la Carança, on peut lire très clairement un panneau sur lequel il est inscrit « itinéraire dangereux aux risques et périls des randonneurs » et un peu plus loin « risque de chute – sentier dangereux », alors qu’à l’entrée des gorges de Nyer, on peut lire « Danger – Risque de chute mortelle et de chutes de pierres – merci de ne pas franchir cette barrière ». Dans le premier cas, il y a un parking payant ( qui semble poser problème au fisc à l'instant où j'écris ces lignes), pas de barrière, les gorges ont été amplement aménagées avec des ponts et autres passerelles et c’est un flot continuel de visiteurs tous les ans (100.000/an paraît-il) et dans le second, rien de tout ça et les visiteurs sont le plus souvent un nombre très « confidentiel ». Pourquoi cette différence des pouvoirs publics pour des gorges qui ont chacune leurs attraits ? Je me pose la question car pour sécuriser les Gorges de Nyer il ne faudrait pas grand-chose en terme d’aménagements car finalement hormis le risque de chutes de pierres, un seul passage est finalement très dangereux et deux autres légèrement délicats. En effet, le large chemin est en réalité le début d’une ancienne route qui était censé relier Nyer à Mantet, et ce afin de désenclaver ce dernier hameau de montagne. Après l’Aiguat de 1940 et ses pluies diluviennes dans tout le département, le projet, sans doute trop compliqué pour les moyens techniques de l’époque, a été abandonné. Toutefois le chemin que l’on emprunte sur près de 2km laisse entrevoir le travail colossal déjà accompli : tunnels ; parfois doubles, route en balcon au-dessus du ravin, creusée très souvent à même la roche, de rares murets et balustrades, des hauts murs de soutènement et enfin un pont ruiné, terminus de cette balade, car c’est ce dernier emporté par une crue sans doute gigantesque du torrent Mantet qui a eu raison de cette entreprise prodigieuse. Outre les vestiges des différents travaux, le nombre de blocs rocheux visibles encombrant le chemin prouve les difficultés colossales qu’il y avait à construire une route au bord de ces gorges antédiluviennes. Moi qui ai eu l’occasion de cheminer à 2 reprises le sentier pédestre reliant le Pas de Grau (Escaro) à Mantet et longeant le torrent (Un cauchemar pour trois étoiles), je n’ai aucun mal à imaginer ce qu’aurait été la suite des travaux et l’énormité des obstacles rencontrés. Comme l’a si bien dit Dany en découvrant ces gorges, elles sont dignes des décors du film « Avatar », sauf qu’ici les décors ne sont ni en carton-pâte ni virtuels mais bien réels en terme de minéralité et de végétation. Voilà ce que l’on peut dire de ces gorges. Il est 10h tapantes quand nous démarrons de la route menant au château de La Roca et à son église. Nous gardons ces découvertes-là pour le retour et filons direct vers les gorges. Le panneau « DANGER » indiqué plus haut se présente et nous passons outre. Avec une certaine appréhension, nous franchissons sans problème le passage le plus étroit et donc le plus difficile. A cet endroit-là, plus de route du tout et une corniche de 30 à 40cm de large seulement dont on ne sait si elle est solidifiée par les quelques roches que l’on aperçoit en son milieu. A droite, le vide et en dessous une hauteur de plusieurs dizaines de mètres où il vaut mieux éviter de choir. Avant de venir, j’avais lu que ce passage était aménagé de roches et de quelques solides branches et/ou rondins, mais nous n’avons rien trouvé de tel en ce 1er septembre 2023. Par précaution, Dany et moi avons enjambé le tout, mais moi avec une certaine appréhension car en vieillissant j'ai hérité d'un peu de vertige. Pour le reste, certes il y a encore quelques passages étroits mais rien de bien impressionnant sauf pour les visiteurs fortement sujets au vertige ou les jeunes enfants. Quant aux rochers qui tombent, il est préférable de ne pas venir avec une mauvaise météo surtout si elle est pluvieuse. Outre ces quelques indications et précautions, le site, ses décors grandioses et ses vestiges méritent que l’on y vienne. A couper le souffle est l’expression la plus appropriée à condition que l’on s’en tienne à son sens figuré bien sûr. Après le passage le plus compliqué, j’étais si heureux d’être passé sans encombre que d’emblée je me suis livré à ma passion pour la flore et la faune. Pas mal de fleurs sur l’ensemble du parcours dont certaines ont constitué de belles surprises, quelques papillons, criquets et lézards et de rares oiseaux sont venus combler cette passion pour la Nature et la photo.  Nous avons fini par la découverte de château de La Roca et de sa chapelle. Malheureusement la seconde était en travaux de restauration avec d’importants échafaudages quant au premier il était carrément fermé et donc pas visitable. On s'est donc contenté de cette menue découverte des exterieurs des deux vieux édifices. Comme il nous en faut beaucoup plus pour nous décourager, nous sommes partis à Nyer avec la ferme intention de visiter le village. D'emblée, apprenant que le château crénelé était finalement un restaurant, l'envie d'y déjeuner plutôt que de piqueniquer nous a pris.  Pas de bol là aussi, nous n’avions pas réservé, il n'était que 12h45 mais c’était paraît-il trop tard pour manger et ce, malgré un nombre important de tables totalement vides sur la terrasse. Notre look de randonneurs n’était-il pas adapté au standing de ce castell ? Je me suis interrogé sur la raison de ce refus. Alors, nous sommes partis déjeuner de nos salades de riz dans une aire de pique-nique et finalement ça n’a été plus mal car une fois encore, j’ai pu me livrer à ma passion pour la photo naturaliste au bord de la rivière Mantet et dans ses proches alentours. Nous avons fini par visiter Nyer en long, en large et en travers et franchement c’est un bien joli village qui mérite qu’on s’y attarde. Il était à peine 14h quand nous avons repris le chemin du retour vers Urbanya où nous étions encore pour quelques jours en vacances, soit 4h seulement pour des découvertes bien intéressantes. La distance totale accomplie étant sans intérêt car finalement modeste, le temps passé me semble un bon critère. Avec un peu plus de temps et une meilleure connaissance des randonnées du coin, nous aurions pu réaliser ces « Chemins de l’Histoire » que la commune ne cesse de vanter sur de nombreux panonceaux mais peut-être faudra-t-il revenir pour cela ? Carte IGN 2249ET Font-Romeu – Capcir Top 25.

Partager cet article
Repost0

La Boucle "Il était une fois d'Urbanya à Nohèdes" ou le Circuit des maisons saison 3.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 6 chansons du groupe "Il était une fois" avec les voix de Joëlle Mogensen et Richard Dewitte, composées par Serge Koolenn et/ou Richard Dewitte. Elles ont pour titre : "Viens Faire Un Tour Sous La Pluie", "Que Fais-Tu Ce Soir Après Dîner ?", "Pomme", "J'Ai Encore Rêvé d'Elle""Rien Qu'un Ciel" et "Elle Aimait Le Sud" suivi pour finir d'une version instrumentale incompléte de "J'Ai Encore Rêvé d'Elle".

 La Boucle "Il était une fois d'Urbanya à Nohèdes" ou le Circuit des maisons saison 3.

La Boucle "Il était une fois d'Urbanya à Nohèdes" ou le Circuit des maisons saison 3.


 

Ma sœur Nicole étant venue nous voir à Urbanya où nous étions toujours en villégiature, en ce 9 août 2023, nous avions décidé d’aller déjeuner à pied au restaurant Cal Guillem de Nohèdes. Une balade que j’ai voulu intituler « La Boucle "Il était une fois" d’Urbanya à Nohèdes ». Lisez la suite et la fin et vous comprendrez pourquoi. Après la courte randonnée de la veille à Escaro (Le Circuit découverte Escaro-Aytua), nous étions de nouveau partant pour accomplir environ 8 à 9 km, peut-être plus selon les formes physiques. Avec Dany, cette agréable balade, nous commencions à bien la connaître et nous avions envie d’en faire profiter Nicole.  Nous la connaissions d’autant mieux que  j’avais déjà eu l’occasion de vous la présenter sur mon blog sous diverses versions et intitulées  « Le Circuit des Maisons » ou encore « La Boucle Minutes-Papillons ».  Par précaution, ce matin-là, j’avais téléphoné au restaurant pour m’assurer qu’il était bien ouvert et pour réserver nos 3 places. Il est 9h45 quand nous quittons la maison, direction la piste DFCI C60 démarrant sous l’église d’Urbanya. La flânerie est de mise car j’ai calculé que même en musardant beaucoup, nous devrions être à Nohèdes à l’heure indiquée à notre hôte, c’est-à-dire vers 12h. Comme à mon habitude, je peux donc me livrer à ma passion pour la photo naturaliste sans la crainte d’ennuyer mes acolytes de marche. Fleurs en grand nombre, papillons, criquets et passereaux viendront compléter le reportage de cette boucle champêtre et montagnarde. Si je connais parfaitement le tracé passant par La Devesa, le vallon de la Coma, et le col de Marsac, je ne m’attendais pas à trouver, au lieu-dit Les Llebreres, une forêt totalement dévastée. Que s’est-il passé ? Je ne verrais l’étendue du désastre que le lendemain en retournant dans la montagne. Cette forêt de La Matte si belle, si diversifiée en essences et si épaisse et que j’aimais tant pour l’avoir arpenter un nombre incalculable de fois, a été totalement saccagée sous la forme de grandes cicatrices. En terme forestier, on appelle ça des layons. Des plus grands arbres au plus vieux et des moyens jusqu’aux plus jeunes, aucun n’a réchappé à cette machine de bucheronnage dévastatrice que l’on appelle « une abatteuse/ébrancheuse  de déforestation ».  Elle coupe tout, puis avec de grandes pinces, elle amène le tronc dans une mâchoire à ébrancher.  Après ce travail, le grume ressort taillé tel un simple crayon d’écolier. Il ne reste plus qu’à aligner les troncs ainsi écimés et ébranchés sous forme d’empilements dans l’attente de leur transport vers des scieries. J’ai ouï dire que c’était l’ONF qui avait orchestré ce massacre forestier. Pourquoi ? N’y entendant rien en exploitation forestière, je ne sais pas répondre à cette question sauf que je sais que la Nature ; faune et flore sans exception ; a forcément souffert de ce cataclysme écologique. Toujours est-il qu’aujourd’hui, le sentier balisé en jaune que je connaissais si bien a complétement disparu et a été remplacé par un large layon où plus aucun végétal n’a survécu. Ce layon est d’ailleurs amplement encombré de branchages de toutes sortes mais aussi de gros morceaux d’écorces ainsi que d’un fatras de buissons secs de toutes sortes car rien n’a échappé à cet engin de mise à mort de la forêt. Dans ce malheur, je garde un espoir : que ce layon qui s’élève dans la colline puisse nous amener au col de Marsac, puis de là jusqu’à Nohèdes. Par bonheur, il va en être ainsi et il est 12h quand nous nous présentons au restaurant Cal Guillem. Comme à chaque fois, nous sommes accueillis sans chichi mais avec une prévenance bien sympathique. Et cette année, pour nous faire plaisir, nous avons eu droit à un remarquable tournedos de magret puis comme dessert soit à des profiteroles « maison »  soit à un café gourmand. De quoi reprendre le chemin vers Urbanya le ventre pas vraiment tendu mais pas vide non plus. Un juste milieu que nous apprécierons d’autant mieux qu’un bon dénivelé nous attend sous un cagnard de plomb. Ce dénivelé, par les hauts de Nohèdes, nous amène vers le col et le pic de la Serra à 1.221m d’altitude soit presque 300m plus haut que le village. Là, au col de la Serra, nous prendrons ensuite l’ancien tracé du Tour du Coronat ; si cher à mes souvenirs;  avec néanmoins une variante consistant à raccourcir le parcours prévu initialement. Eh oui que voulez-vous ? Après 2 jours de marche et un bon resto, n’était-il pas normal « d’en avoir un peu plein les pattes » au point de vouloir raccourcir ce parcours ? Ainsi se termina cette boucle que j’ai intitulée « Il était une fois d’Urbanya à Nohèdes ». Et vous savez pourquoi ? Parce quelques mois plus tard, en décembre 2023 exactement, nous avons vendu notre maison d’Urbanya que nous avions tant aimée. Pendant 10 années, nous l’avions restaurée avec amour et nous en avions amplement profité mais tout devenait trop compliqué. L’ambiance au village avait quelque peu changé, nous nous sentions quelque peu esseulés. Depuis le décès de son amie, notre gentille voisine Alix venait moins souvent.  Idem pour nos amis anglais Julie et Jamal depuis le Brexit et quelques problèmes familiaux. Idem pour les West, nos autres amis anglais. Avec la sécheresse, les débroussaillages et les élagages étaient devenus plus récurrents.  La grande tranquillité et le silence que nous étions venus chercher ici et que nous avions tant apprécié les premières années avaient quelque peu disparus sous le bruit des moteurs des tronçonneuses et autres débroussailleuses. Plus possible de tenir un jardin potager car il ne pleuvait pas suffisamment et l’eau dans la commune était devenue une denrée rare à n’utiliser qu’avec parcimonie. Sans compter les sangliers, les chevreuils et quelques minuscules coléoptères qui très souvent attendaient de se régaler des premières pousses de nos salades, pommes de terre ou haricots verts. Tout cela devenait décourageant. Les oiseaux que j’aimais tant photographier passaient de moins en moins, et en tous cas ils se raréfiaient grandement années après années. Même nos nichoirs restaient sans plus aucun volatile alors qu'ils avaient toujours été bien occupés par les mésanges, moineaux et autres rougequeues noirs. En 2021, nous avions eu droit à un loir dans un nichoir et à plusieurs renards affamés mais dociles venant manger les croquettes de nos chats. Un jour, un d'entre eux s'était endormi à même mon potager. Toute cette merveilleuse Nature qui avait constamment tenu tous nos sens en éveil semblait avoir disparu en cette année 2023. La forêt de La Matte où j’allais me promener presque quotidiennement avait été amplement décimée au cours de l'été. Relation de cause à effet ? Je l'ai pensé ! Et puis surtout, nous prenions de la bouteille pour entretenir 2 maisons. Oui, nous avons mûrement réfléchi cette décision. Cela veut-il dire que n’irons plus jamais randonner à Urbanya ? Difficile à dire. Alors imitons Napoléon III et disons « qu’il ne faut jamais dire jamais ! ». Parce que je la connaissais parfaitement, je n’ai pris ni GPS ni mesures lors de ce parcours. Toutefois, étant sensiblement identique à « La Boucle Minutes papillons ou le Circuit des Maisons saison 2 », on peut l’estimer à environ 8,6km. Seules différences, le layon rectiligne arraché à la forêt gravi avant le col de Marsac (au lieu de l’ancien sentier balisé en jaune non retrouvé) et  aussi un peu moins d’errements dans Nohèdes.  Pour le reste, tout est à peu près identique. Le dénivelé est de 352 m entre le point le plus haut à 1.221 m au-dessus du col de la Serra et le plus bas à 869 m près de  l’église d’Urbanya. Carte IGN 2348ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

 

Peintures de l'église d'Urbanya figurant dans ma vidéo :  

A propos des peintures intérieures de l'église d'Urbanya, voici quelques explications que mon ami Olivier Escuder m'a soumises. 

Selon lui, elles concernant les différentes étapes de la Passion :

1 : les dés que les soldats romains ont utilisés pour savoir qui aurait les vêtements du Christ
2 : la lance utilisée pour perforer le flanc du Christ, afin de savoir s'il était mort ou encore vivant
3 : l'éponge imbibée de vinaigre tendue au Christ qui réclamait à boire
4 : probablement la bourse (avec les trente pièces d'argent) donnée à Judas pour le récompenser d'avoir désigné le Christ aux grands prêtres.
5 : l'échelle ayant servi à descendre le corps du Christ
6 : le marteau ayant servi à enfoncer les clous dans le corps du Christ
7 : une tenaille, ayant probablement servi à retirer les clous du corps du Christ.
 
Autrefois, lorsque les gens ne savaient ni lire ni écrire, ces peintures servaient d'illustration aux prêtres pour faire leur catéchisme.
Ces choses peintes sont aussi très souvent représentées sur les calvaires, surtout en Espagne (donc chez nous, en Pays catalan), et sont appelés les "Instruments de la Passion".  On les retrouve sur le site Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Croix_de_la_Passion
Partager cet article
Repost0

Le Circuit découverte Escaro/Aytua depuis Escaro.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons interprétées par le chanteur et musicien anglais Chris Rea. Elles ont pout titre : "Fool If You Think Its Over", "Looking for the Summer ""Josephine" et "The Road to Hell (incomplète)"

Le Circuit découverte Escaro/Aytua depuis Escaro.

Le Circuit découverte Escaro/Aytua depuis Escaro.


 

Parce que depuis Marseille ma sœur Nicole venait nous rendre visite et qu’elle voulait aller randonner, j’avais prévu ce parcours pédestre que j’ai intitulé « Le Circuit découverte d’Escaro-Aytua ». En effet, cette boucle plutôt courte permet une visite des deux villages (Escaro et Aytua) assez éloignés l’un de l’autre (3,2km à pied « source Mappy ») mais dont le destin administratif est très étroitement lié depuis le 20 mars 1822. Cette fusion est consécutive à une ordonnance royale liée à des concessions pour exploiter convenablement le minerai de fer très présent dans tout ce secteur du Conflent. Voilà pour la petite histoire de ce rattachement. Concernant ce circuit, soyons franc, il est la version réduite d’un circuit plus long de 17km intitulé « Le Circuit de Bailloubère » et si je l’ai réduit, je l’ai fait totalement sciemment. En effet, le lendemain, j’avais prévu une autre randonnée « gastronomique », cette fois-ci entre Urbanya et Nohèdes, aller et retour, en boucle également. Si vous suivez mon blog, vous connaissez bien ce parcours consistant à partir de ma maison pour aller déjeuner au restaurant Cal Guillem de Nohèdes. Je l’ai déjà mis en ligne deux fois avec les intitulés suivants : « Le Circuit des Maisons » en 2021  et « La Boucle Minute-papillons » en 2023. Cette prochaine version 2023 sera la troisième avec une petite variante mais sans doute la dernière. Mais revenons à ce « Circuit découverte d’Escaro-Aytua ». Si le départ habituel est au Musée de la Mine, nous faisons le choix de démarrer du camping « Le P’tit Bonheur » où nous laissons notre voiture dans le virage de la route. Il est 9h15. Finalement, nous reprenons la voiture direction le village car la bouteille d’eau de ma sœur s’est totalement vidée dans son sac à dos. Nous partons à la recherche d’une fontaine d’eau potable au mieux d’une âme généreuse pouvant nous offrir une bouteille d’eau fraiche. C’est la première solution que nous trouverons, non sans mal dans un grand lavoir où s’écoule l’eau fraîche tant espérée. Nous sommes au centre du village et j’en profite pour proposer une petite visite « patrimoniale ». En effet, le seul souvenir que je garde d’Escaro est tellement négatif que je voudrais bien un jour du positif. En effet, c’était là en 2004 que le P.C de recherches s’était installé quand Dany et moi nous étions égarés pendant 2 jours dans le Massif des Tres Estelles et que deux gendarmes du PGHM d’Osséja nous avaient retrouvé. Canyoning dans un torrent, hélitreuillage, cette triste, rocambolesque et inoubliable expérience était devenue un récit que j’avais intitulé « Un Cauchemar pour trois étoiles ». Voilà le souvenir que je garde d’Escaro. Après cette courte visite, nous repartons en voiture vers le « Le P’tit Bonheur » où nous démarrons cette randonnée. Nous remontons la route jusqu’au cimetière car c’est là juste après que débute notre balade. Un balisage peint sur un rocher est présent. D’emblée, un sérieux raidillon nous coupe les jambes et le souffle et nous met à la peine. Au bout de 100m ça va déjà mieux. Sur cette portion toute en montée au milieu de résineux, hormis deux ou trois fleurs et autant de papillons, il n’y a pas grand-chose à mettre dans mon appareil-photo. Il faut attendre d’arriver au vieux site minier du Clot des Manès pour trouver enfin des choses intéressantes à découvrir. Après la vieille mine, les feuillus prennent plus de place et tout change avec plus de papillons, de fleurs et quelques passereaux. Il va en être ainsi jusqu’au lieu-dit « Les Costes » puis peu après au « Col de Fins » où une aire de pique-nique nous propose agréablement ses tables et ses bancs pour un déjeuner forestier. Avoir faim au col de Fins est finalement bienvenu. Le souvenir du « Sentier du Baron », réalisé en août 2022, revient à notre mémoire car c’était déjà là que nous avions piqueniqué Dany et moi. Presque une heure plus tard nous repartons. Si les femmes ont amplement profité de ce repos pour papoter, j’ai passé l’essentiel de mon temps à courir derrière la Nature. Elle prenait les traits aussi divers et variés que ceux de quelques vaches en train de paître dans un pré adjacent au col, de lézards peu craintifs, de plusieurs papillons, de criquets ou passereaux pas toujours faciles à immortaliser car ayant la bougeotte. On se remet en route en suivant un panonceau « Serdinya 1h30» et un balisage blanc et jaune. Le sentier bien tracé file au milieu des conifères et parvient jusqu’à un pylône Free Mobile. Dans ce secteur, des passereaux remontant en migration des vallons alentours sont plutôt nombreux. J’immortalise une mésange à longue queue. Peu après le pylône, j’allume mon GPS car je sais que c’est par là qu’il nous faut faire demi-tour à gauche pour aller vers Aytua. Finalement, tout se passe formidablement bien et moins d’un quart plus tard nous entrons dans le hameau. Vieux lavoir et abreuvoir, pupitre contant l’Histoire, chapelle Sainte-Christine et Pont des chômeurs sont autant de jalons patrimoniaux à découvrir. La suite vers l’arrivée est toujours aussi simple car parfaitement balisée. Elle s’effectue presque essentiellement en sous-bois.  Cette jolie boucle se referme où nous l’avions commencée, c’est-à-dire devant l’enseigne du camping "Le P’tit Bonheur", un nom idéal pour définir cette courte mais agréable balade. Comme expliquée ici, elle a été longue de 7,8km. Les montées cumulées s’élèvent à 611m. Le dénivelé est de 242 m entre le point le plus haut à 1.031m près du lieu-dit Les Creus et le plus bas à 789m à Aytua. Carte IGN 2349ET Massif du Canigou Top 25.

 

Partager cet article
Repost0

Le Circuit de Vallserra par l'Iglesieta depuis Les Angles (66).

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 6 chansons interprétées par Frank Sinatra. Elles ont pour titre : "Love's Been Good To Me", "My Way", "Summer Wind", "Moon River", "The Girl From Ipanema" et "Fly Me To The Moon".

Le Circuit de Vallserra par l'Iglesieta depuis Les Angles (66).

Le Circuit de Vallserra par l'Iglesieta depuis Les Angles (66).

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Cette randonnée que j’ai intitulée « Le Circuit de Vallserra par l’Iglesieta depuis Les Angles », vous la trouverez sans doute sur le Net sous d’autres dénominations et probablement aussi avec d’autres variantes, tant les pistes, chemins et autres sentiers sont nombreux dans ce secteur du Capcir. Est-ce la raison qui la fait être ignorée de la plupart des guides de randonnées ? Je ne sais pas ! Pourtant, ce circuit pédestre, que je présente ici, possède tous les ingrédients et atouts qui normalement devraient faire d’elle une randonnée « incontournable ». Jugez plutôt : un parcours bien balisé et plutôt simple même si un tracé enregistré dans un GPS et un topo descriptif  à lire ne sont jamais superflus, une distance moyenne de 11km environ (un peu plus en faisant le tour du lac) et donc accessible à de nombreux marcheurs, une dénivellation et des montées cumulées plutôt modestes, de jolis chemins très variés traversant des forêts, des prés d’estives, des pelouses, des tourbières et des clairières,  un superbe lac naturel (celui de Vallserra ou Balcère), lieu aquatique certes mais aussi géologique ô combien accueillant à tous points de vue, avec un restaurant sympathique et bien achalandé, une rafraichissante rivière éponyme, un patrimoine certes en ruines mais très intéressant avec le village médiéval de l’Iglesieta  et son église et puis enfin si vous êtes comme moi curieux de « Nature », une flore et une faune qu’il suffit d’observer pour constater combien elle peut être extraordinaire. Oui, ce circuit mérite d’être mieux connu. En ce 9 juillet 2023, il est 10h quand nous rangeons notre voiture sans aucune difficulté sur le parking d’une résidence mitoyenne au chemin du Soula, lieu du départ aux Angles. Cette résidence, c’est celle dénommée « L’Or Blanc » car le parking est quasiment vide mais des résidences il y en a bien d’autres. Il faut néanmoins pensé que s’agissant d’un circuit, il faudra revenir ici, alors il n’est peut-être pas utile d’avancer de trop sur ce chemin du Soula. Longuement rectiligne jusqu’au Serrat del Frare, ce chemin du Soula est bitumé au départ puis le terre prend le relais plus loin. Parfaitement balisé, il faut suivre les panneaux directionnels indiquant l’Iglesieta qui est le premier jalon avant le lac de Balcère qui est le second. Préférez un jour de grand beau temps et prévoyez un pique-nique car les lieux aptes à vous accueillir sont excessivement nombreux. Les panoramas sont pas mal non plus. Certaines vues vers le Puig del Pam ou le Mont Llaret m’ont rappelé à de merveilleux souvenirs. Souvenirs d’autres balades bien sûr ! Si vous aimez flâner et observer la Nature vous serez sans doute comblé tant la flore et la faune sont constamment bien présentes. Concernant la faune, les prairies autour de l’Iglesieta servent d’estives pour de nombreux bovins. S’agissant d’animaux en totale liberté, ils s’égayent un peu partout et bien sûr sur les chemins. Il faut donc faire preuve de prudence et ne pas hésiter à les contourner si nécessaire. C’est ce que nous avons fait à diverses reprises tant certains bestiaux avaient une fâcheuse tendance à vouloir nous suivre de trop près. A nous encorner ? Peut-être !  Certains semblaient agressifs dans leur comportement. Après nous être arrêtés à la buvette du lac pour boire un coup et manger une glace, je suis parti faire le tour du lac pendant que Dany m’ attendu. Là, encore, il suffit d’être un peu observateur pour constater que le lac retient une faune hyper variée. Oiseaux, lézards, poissons, libellules, papillons font partie de ceux que j’ai réussi à photographier. Mais il y en a bien d’autres si l’on y consacre un peu plus de temps. Pour nous, l’heure de refermer cette boucle était arrivée et comme l’arrivée au chemin du Soula est encore assez lointaine, on s’est remis en marche en continuant à prendre notre temps. Longs arrêts inclus, nous sommes restés 6h40 sur les chemins de ce circuit pédestre. En conclusion, autant vous dire que l’on a bien profité de cette journée à Vallserra. J’ai déjà prévu d’y revenir l’an prochain pour réaliser le Sentier thématique pastoral de Gagnade. Pour réaliser ce circuit de Vallserra, j’avais enregistré dans mon GPS un tracé trouvé sur le site Visorando. Il porte le N°1696348. Le voici en cliquant sur ce lien. Les informations chiffrées que j’en ai tirées sont : distance 10,88km, montées cumulées 349m et dénivelé de 178m entre le point le plus bas au départ (1.656m) et le plus haut, rue de la Piste verte  (1.834m) où l’on amorce la descente vers le bas de la commune. Carte IGN 2249 ET Font-Romeu - Capcir Top 25.

Partager cet article
Repost0

Le Circuit de la Devesa et de la Coma depuis Urbanya

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 6 musiques interprétées par le violoncelliste croate Stjepan Hauser. Elles ont pour titre : "La Califfa", "Deborah's Theme", "Malena", "Cinema Paradiso", "The Ecstasy Of Gold" et "Cavalleria rusticana/Intermezzo". Les 5 premières ont été composées par Ennio Morricone et la sicième par Pietro Mascagni

Le Circuit de la Devesa et de la Coma depuis Urbanya

Le Circuit de la Devesa et de la Coma depuis Urbanya

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 AVERTISSEMENT

Cette randonnée que je vous propose ici a été réalisée le 4 juillet 2023. Toutefois, il me paraît nécessaire de préciser que cette partie de la montagne que l'on trouve plus globalement sous le nom de "La Mata" sur la carte IGN a été amplement déboisée au cours de tout l'été 2023. Personnellement, j'ai constaté cette importante (et désastreuse) déforestation (apparemment orchestrée par l'O.N.F) qu'un mois plus tard. Je ne peux donc vous garantir que le tracé effectué et notamment la partie "hors sentier" cheminée ici soit encore praticable. Le 9 août, non loin de là, quelques layons plus ou moins larges formaient d'horribles cicatrices au sein de cette forêt que j'avais trouvée si belle antérieurement. 

En villégiature dans notre maison d’Urbanya depuis un mois, en ce 4 juillet, et 2 jours après avoir visiter Notre-Dame de Vie à Villefranche-de-Conflent, Dany et moi avions décidé de refaire une vraie randonnée. Certes courte une fois encore mais vraie, c’est-à-dire avec l’objectif de marcher et de découvrir un maximum de choses de la Nature mais aussi de piqueniquer dans un coin agréable. Si je précise tout cela, c’est parce qu’à Urbanya, ils nous arrivent parfois de partir marcher sans but réel et avec seulement à l’esprit l’idée de se dégourdir un peu les jambes. Là, j’avais décidé que notre lieu de pique-nique serait La Devesa (pour la toponymie cliquez sur ce lien), vallon peu éloigné du village mais très verdoyant où s’écoule un petit ruisseau au joli nom de « Correc de la Coma ». En français « le ruisseau de la Combe », mais nom assez commun en catalan puisqu'on le retrouve dans d'autres secteurs des Pyrénées-Orientales. C’est donc pour cette raison que ce parcours que j’avais déjà eu l’occasion de vous présenter sous des versions quelque peu différentes mais souvent sur des pistes identiques pour l’essentiel, je l’ai intitulé le « Circuit de la Devesa et de la Coma à Urbanya ». La partie consistant à remonter le ruisseau n’est pas balisée, elle est donc hors sentier, hors chemin, hors piste et donc un peu sauvage autant l’avouer. Pour le reste du parcours, c’est du déjà-vu. La météo n’est pas très top mais l’envie de marcher est bien là et il est déjà midi quand nous démarrons. Dany marche à son rythme et moi comme toujours je flâne derrière elle, occupé que je suis à m’arrêter pour photographier tout et n’importe quoi. Tout, ce sont les fleurs, les papillons, les lézards, les éventuels mammifères forestiers et les oiseaux ; bien que ces derniers semblent plutôt rares cette année, et n’importe quoi, ça va de l’imprévu aux criquets, aux diptères, aux coléoptères en passant par toutes sortes d’insectes intéressants s’offrant à mon regard. Après la descente du chemin de Sarrat et la traversée rapide du chemin de l’Eglise, nous voilà déjà sur la piste DFCI C060. Cette piste terreuse nous la connaissons si bien que nous pourrions l’arpenter les yeux fermés. Nous l’avons emprunté si souvent soit pour aller au Col de Marsac et au pire jusqu’à Nohèdes et bien sûr « x » fois aussi au cours de boucles que vous trouverez aisément sur mon blog. Comme je l’avais imaginé, la Nature « toujours printanière » est bien au rendez-vous de ce début d’été. Beaucoup de jolies fleurs sauvages très diversifiées et colorées et de multiples papillons en quête de leur nectar sucré. Certes, il y a quelques oiseaux qui chantent mais bien moins que les années précédentes et je crains déjà que cette année 2023 soit à marquer d’une pierre noire en terme de déclin. Si je dis ça, c’est parce que les années précédentes, nous étions réveillés par le chant des oiseaux et que depuis que nous sommes là, c’est soit le silence le plus total soit le bruit des moteurs des débroussailleuses ou autres tronçonneuses qui nous réveillent en premier. J’y vois d’autant plus un signe qu’étant constamment aux aguets de tous les volatiles, je n’en vois que très peu depuis que nous sommes arrivés. En contrepartie, il y a énormément d’insectes et notamment des sauterelles et criquets vraiment en grand nombre. En arrivant dans le virage en épingles à cheveux au-dessus du lieu-dit La Devesa (La Devèze ou Devèse), alors que Dany s’apprête à continuer, je la rappelle et l’invite à descendre dans le vallon du Correc de la Coma. C’est là que j’ai prévu le pique-nique car le cadre est verdoyant et on y trouve facilement de l’ombrage, même si aujourd’hui, avec quelques nuages au-dessus de nos têtes, nous ne le recherchons pas spécialement. C’est donc adossés à une murette effondrée que nous trouvons le lieu idéal où poser nos fesses, d'autres pierres nous servant de sièges. Malheureusement quelques gouttes de pluie, nous incitent à raccourcir cet agréable déjeuner champêtre.  Nous repartons en suivant le lit du minuscule ruisseau, délaissant à cette occasion le chemin qui sur la gauche entre dans la pessière, lequel chemin balisé en jaune nous entraîne habituellement vers le Col de Marsac. Aujourd’hui, il s’agit d’une variante presque improvisée, car faite une seule fois il y a longtemps, mais que néanmoins j’ai pris soin d’analyser sur Géoportail à l’aide de vues aériennes. Par bonheur, la pluie s’est vite arrêtée.  Finalement, hormis quelques hautes herbes et des branchages qu’il nous faut enjamber de-ci de-là,  tout se passe pour le mieux et nous parvenons à un large layon qui rejoint la piste menant au col de Marsac. Là, nous tournons à droite et retrouvons le tracé habituel passant sous La Matte et le pic de la Serra et nous ramenant vers Urbanya selon plusieurs possibilités.  Si la partie forestière de la Devesa et du ruisseau de la Coma a été la moins florale, la Nature m’a constamment offert quelque chose à photographier, avec des libellules, des papillons, un crapaud et deux cervidés trop effarouchés pour être immortalisés correctement.  Plus loin, il en sera de même avec des sangliers. Fleurs, papillons et quelques oiseaux nous accompagnerons jusqu’à l’arrivée.  Cette randonnée étant déjà plutôt courte, nous optons pour la variante la plus longue consistant à redescendre par le ferme à Philippe (ex-Philippe, puisque d’autres personnes ont pris nouvellement la gérance). Ainsi se termine ce parcours que j’ai imaginé et qui de ce fait n’est pratiquement pas balisé mais qui emprunte en grande partie des pistes DFCI. Dany a pris plaisir à marcher et à déjeuner en plein air, n’ayant de cesse de me répéter que ça valait n’importe quel restaurant malgré quelques gouttes de pluie. Quant à moi le nombre de photos contenu dans la mémoire de mon appareil-photo est tel et si inversement proportionnel à la distance parcourue que j’en suis le premier étonné. Je me dis qu’il y aura matière à faire un joli reportage vidéo avec comme toujours une immense part consacrée à cette Nature que j’aime tant. Cette randonnée a été longue de 4,6km pour des montées cumulées de 390m et un dénivelé de 212m, le point culminant étant à 1.084m sur la piste près du col de Marsac. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

Partager cet article
Repost0

La Chapelle Notre-Dame de Vie et sa grotte à Villefranche-de-Conflent

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 3 musiques d'une playlist YouTube "Dragontense Music" qui ont pour titre et sont interprétées : "Baroque Violins | Improved Acoustics Remix" par Oleg Semenov (début et fin de la vidéo), "Classic Violins with Synth and Guitars" par Oleg Semenov"Classical Inspiration Strings" par ArtArea Studio

La Chapelle Notre-Dame de Vie et sa grotte à Villefranche-de-Conflent

La Chapelle Notre-Dame de Vie et sa grotte à Villefranche-de-Conflent

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Voilà déjà bien longtemps que l’on envisageait d’aller découvrir cette chapelle « Nostra Senyora de Vida », hautement perchée dans cette colline du nom de Saint-Pierre dominant la cité fortifiée de Villefranche-de-Conflent. En français « Notre Dame de Vie ». J'avais lu son Histoire (*) sur le Net et celà avait décuplé mon envie d'aller à sa rencontre. En réalité, il n’était pas rare qu’en redescendant de la Cerdagne ou du Capcir et dès lors que nous y prêtions attention, nous évoquions cette possibilité. Encore faut-il la remarquer car si nous en avions entendu parler, pour le visiteur de passage cette vision est toujours plus aléatoire. En voiture et depuis la N.116, il faut lever la tête au bon endroit et du regard avoir la chance d’y tomber dessus car cet ermitage du vertige a le don de se confondre avec les falaises qui l’entourent. Ce pouvoir est d’autant plus hypothétique qu’il change aussi selon l’ensoleillement et les heures de la journée, car la couleur des roches fluctue elle-aussi, pouvant passer de l’ocre au rose puis à un rouge plus corail voire carrément carmin dès lors que la vallée de la Têt passe dans l’ombre. Il est vrai que ce secteur du Conflent est bien connu pour sa complexité géologique. Les temps anciens n’en ont fait qu’à leur tête, et pour s’en convaincre, je vous conseille la lecture fort intéressante de « Géologie et Art roman : pierres romanes du Conflent » de Bernard et Alexandre Laumonier, livre  accessible sur le Net avec ce lien.  Mais revenons à notre chapelle. Une fois qu’on l’a aperçue, les premières questions venant à l’esprit sont : « comment l’atteindre ? », « comment y monter ? », « facile ou pas facile ? ». Ces quelques questions auxquelles nous n’avons pas immédiatement de réponses font qu’on la remet constamment à plus tard ? Enfin, pour nous c’est ainsi que ça s’est passé !  En ce 2 juillet 2023, voilà déjà pas mal de temps que nous n’avons plus accompli une vraie balade et c’est sur elle que nous avons jeté notre dévolu. Autant avouer que la courte distance qui mène à la chapelle est pour beaucoup dans ce choix pour une reprise. D’ailleurs, la distance est si courte depuis la N.116, que le plus souvent les randonneurs internautes qui l’évoquent sur le Net, oublient la distance et ne mentionnent que le temps ou le dénivelé. Rien de tout cela ne m’a intéressé et je n’ai fait que jeter un coup d’œil sur la carte IGN de Géoportail mais sachez néanmoins que le site IGNRANDO fournit les informations suivantes : Distance 2,1km, temps 1h30, dénivelé 235m, difficulté « facile ». D’autres annoncent d’autres chiffres un peu plus importants mais ça reste néanmoins dans du très raisonnable. Je les mentionne à la fin de ce récit. Non, pour Dany et moi nos motivations étaient toutes autres : c’était tout d’abord de passer un agréable moment à marcher avec une météo merveilleuse, d’aller découvrir ce lieu qui nous faisait envie depuis longtemps puis d’aller y pique-niquer. Quant à moi, et comme toujours, observer la flore et éventuellement la faune visible puis tenter de les photographier au mieux pour démontrer combien elles sont belles. En effet, j’ai toujours espoir que montrer que la Nature n’est que beauté soit le meilleur moyen de la protéger. Certes la chapelle était fermée (elle a été profanée et sa cloche volée) mais par bonheur, nous avons eu la chance que tout se passe comme nous l’avions envisagé. Si nous avons piqueniquer devant la chapelle, une fois le déjeuner terminé, nous sommes monté à l’immense grotte que la surplombe. Depuis son entrée, un autel de fortune, amplement griffonné,  donne à la caverne un aspect religieux et sacré. Une chapelle bis en quelque sorte. Moi, j’étais aux anges car des Hirondelles des rochers (Ptyonoprogne rupestris) avaient élu domicile dans les anfractuosités de la caverne, certaines en couple, d’autres isolées et quelques-unes encore juvéniles au regard de leurs commissures blanches de leur bec. Elles entraient et sortaient, ne semblant guère dérangées de notre présence. Il est vrai qu’à leur vue, nous avons fait en sorte de les déranger le moins possible, marchant lentement et en silence pour finalement nous asseoir et ne plus bouger. Une fois près de l’autel, j’ai eu comme l’étrange sentiment d’être dans la gueule d’un monstre. Un monstre qui n’osait pas fermé la bouche pour nous faire profiter au mieux de la superbe vue sur la vallée qui s’offrait à nous. Pendant quelques instants, les hirondelles disparurent et j’en ai profité pour observer le travail que l’eau avait eu sur certaines parois de la grotte. Rien de vraiment impressionnant comme on peut en voir beaucoup dans les grottes touristiques du secteur mais il y a quand même menues draperies. Le retour s’est effectué par le même chemin sous les cris de trois corbeaux que nous avions apparemment dérangés. Aussi bien à la montée qu’à la descente, quelques fleurs, papillons et criquets vinrent remplir la mémoire de mon appareil-photo pour mon plus grand plaisir. Une fois encore, je n’ai pris aucune mesure au cours de cette balade. Alors faisons confiance à celles et ceux qui grosso-modo donnent 2h30 pour un aller et retour pour un dénivelé de 310m( ?) et une distance de 3km et qui souvent la déclarent de difficulté moyenne. Personnellement, tout inclus, cette balade nous a occupé 3h.  Précisons que sur Internet, certains randonneurs proposent un passage à l’ermitage et à la grotte dans des versions en boucle hautement plus difficiles et avec des variantes plus ou moins longues mais vous n’aurez aucune difficulté à comprendre que l’on n’est plus du tout dans la même approche de ce joli édifice religieux puisque parfois ce n'est plus un édifice mais trois avec en plus Saint-Etienne de Campilles et Saint-André du Belloc. Du déjà vu sur mon blog mais au départ de Conat ou de Villefranche-de-Conflent ! Carte IGN 2349ET Massif du Canigou Top25.

(*) Histoire de Notre-Dame de Vie : Avec force détails , vous trouverez cette Histoire sur le remarquable site consacré aux Pyrénées-Orientales.

Voici le lien ci-dessous :

 https://www.les-pyrenees-orientales.com/Patrimoine/ErmitageNotreDameDeVieDeVillefranche.php

Partager cet article
Repost0

La Vallée "Era Artiga de Lin" et le Goueil de Jouèou (Val d'Aran-Espagne)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de diverses musiques de films composées par la compositrice anglaise Rachel Portman. Leurs titres : "We Had Today", "Little Edie On Chair", "Love Is Divine", "Wedding Jewels", "We All Complete", "Main Titles" (avec John Lenehan pianiste et David Snell, compositeur), "Passage of Time", "Vianne Sets Up Shop" et "End Titles" (From "Emma"/Score)"

La Vallée "Era Artiga de Lin" et le Goueil de Jouèou (Val d'Aran-Espagne)

La Vallée "Era Artiga de Lin" et le Goueil de Jouèou (Val d'Aran-Espagne) 

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

C’est fin mai lors d’un séjour d’une semaine dans le Val d’Aran que nous avons découvert l’Era Artiga de Lin (*). Nous avions loué un hôtel sympa à Betrén, petit village adjacent à la jolie ville touristique de Vielha. L’hôtel Ço de Pierra était sympa pour de multiples raisons. Son patron, déjà accueillant de nature, nous a mis tout de suite à l’aise en n’ayant aucune exigence supplémentaire car nous avions déjà tout réglé sur Booking.com. Il se contenta de nous remettre la clé et de nous indiquer les services dont nous pouvions bénéficier. La chambre était plutôt grande et disposait en sus d’une mezzanine et de ce fait il y avait 2 grands lits permettant de se reposer, de bien dormir et de regarder la télé le cas échéant. Ce ne fut pas le cas préférant le plus souvent la lecture et compulser les sites Internet pour les visites du lendemain voire des jours suivants. Le secteur en cette période hors saison étant très calme, le parking privatif, le petit déjeuner se présentant sous la forme d’un grand buffet où tout était à volonté, quoi demander de plus à cet hôtel rustique et paisible ? Seule la météo très maussade et un ciel souvent menaçant nous empêcha de faire les quelques petites balades pédestres que j’avais envisagées. On fut donc le plus souvent contraints de remplacer la marche pédestre par des promenades routières mais finalement il y a tellement de jolies routes, de beaux villages, de belles découvertes champêtres et montagnardes à faire que l’on ne vit jamais le temps passer. Du Val d’Aran au Luchonnais en passant par l’Aragon et le Pallars Sobirà, les kilomètres défilèrent sans jamais aucune lassitude. C’est ainsi qu’on découvrit beaucoup de belles choses mais aussi des lieux de restauration aussi divers que variés, allant de la « table familiale d’une dame âgée mais ô combien excellente cuisinière » à Sort jusqu’à la salle à manger d’une cathédrale à Roda de Isábena, petit joyau aragonais qu’on découvrit au pas de course car malheureusement sous une averse torrentielle..

Parmi toutes ces découvertes, reste l’Era Artiga de Lin que je vous présente ici. Ce fut un vrai coup de foudre car après y être allé une première fois sous un ciel très gris, il nous sembla obligatoire d’y retourner lors de la plus belle journée de notre séjour. Quand je dis « belle journée » entendez simplement « quelques coins de ciel bleu ». Comment vous dire à son propos  ? Il nous semblait que ne pas y retourner c’était un peu comme si on avait voulu visiter Paris sans aller voir la Tour Eiffel, Montmartre ou les Champs-Elysées. Ce fut donc notre seule marche pédestre et quand je dis « notre », je devrais dire « je » car Dany peu en forme ce jour-là me lâcha très vite, et avant même le milieu de la vallée pour retourner vers la voiture. Il est vrai que la balade aller et retour que j’avais programmée était plutôt courte. Depuis le parking, où non loin de là se trouve un imposant et magnifique refuge, elle consistait seulement à remonter la vallée jusqu’au pied des premiers pierriers du cirque glaciaire où deux ou trois petits névés subsistaient. C’est donc pratiquement tout seul que j’ai accompli cet aller-retour puis le trajet jusqu’à la cascade Goueil de Jouèou (voir plus loin), Dany m’ayant rejoint là-bas en voiture. Mais quel parcours sur le plan visuel, photographique et floral ! Grâce à un renard coursant un jeune chevreuil et à quelques oiseaux et papillons, je peux rajouter « faunique ». Cette petite vallée est une pure merveille ! Un vrai spectacle ! Je serais bien tenté de vous décrire cette vallée et ce cirque glaciaire mais il y a tant de sites Internet qui en parlent bien mieux que je ne pourrais le faire que j’ai le sentiment que ma description aussi belle soit-elle serait de trop. Vous n’aurez aucun mal à trouver des liens sur n’importe quel moteur de recherches car si en hiver la route qui y mène est fermée à cause des risques d’avalanches, en période estivale le lieu est excessivement prisé. Et puis je me dis que de cette merveilleuse découverte, il restera toutes les photos de mon diaporama musical ainsi que le récit et le plan de la balade expliquée ici. Toutefois, outre tout cela, deux choses restent gravées dans ma mémoire. La première,  c’est une amusante anecdote. La seconde, c’est « l’eau ». Ici, dans ce secteur des Pyrénées, elle est omniprésente. Quoi de plus normal qu’il y ait de l’eau quand on sait que le nom « Val d’Aran » est un toponyme pléonastique signifiant la « vallée de la vallée ».  Or une vallée est un relief façonné par au moins un cours d’eau. Concernant l’anecdote, il faut savoir que pour rejoindre l’Era Artiga de Lin, il faut emprunter une jolie petite route depuis le village de Es Bordes. Ce village est situé au bord de la Nationale N-230 permettant de rejoindre Vielha depuis la France. Là , il suffit de suivre la « Carrer dera Artiga de Lin ». La route est excellente mais comme il s’agit d’une route de montagne, elle est étroite et surtout très souvent humide. Si étroite est un problème pour celui qui  conduit la voiture ; ici en l’occurrence moi ;  humide fut un problème pour Dany mais aussi pour moi car cette route étant très souvent parsemée de grosses limaces brunes ou noires (leur nom vernaculaire est souvent « Loche » et en latin « Deroceras), j’étais prié de les éviter. De ce fait, ma conduite se transforma en une compétition routière où le but était de rouler très lentement mais surtout d’écraser le moins de limaces possibles. Zigzags, ralentissements, estimations précises pour que les bestioles passent au mieux entre les roues, il me fallait calculer tout cela et en même temps faire attention aux éventuels autres véhicules susceptibles de me croiser ou de me suivre. Par bonheur, nous étions hors saison estivale où paraît-il les touristes affluent en grand nombre et tout se passa pour le mieux car nous fûmes pratiquement les seuls sur cette jolie route. Voilà pour l’anecdote prouvant que Dany et moi n’avons aucune limite dans l’amour pour les animaux. Il est vrai que ces limaces n’ont une durée de vie que d’environ un an et qu’il est donc important de ne pas la raccourcir arbitrairement pour notre seul plaisir. Le second souvenir qui m’a profondément marqué est l’eau coulant dans ce secteur des Pyrénées. Il m’a sans doute marqué car les Pyrénées-Orientales où j’habite sont constamment en forte pénurie. Ici, ce n’était pas le cas et avant même d’arriver dans la vallée, on voit de l’eau couler de partout. Il est vrai que la « Carrer dera Artiga de Lin » est parallèle au torrent Joéu qui est un des tout premiers affluents espagnols de la Garonne. Le Goueil de Jouèou (Uelhs deth Joeu en Aranais signifiant les Yeux du Diable ou de Jupiter), magnifique cascade que l’on découvre aussi lors de cette visite n’est-elle pas toujours considérée  par certains hydrologues comme étant la vraie source de la Garonne ? (https://books.openedition.org/pumi/41621?lang=fr). Oui, ce secteur-là a une chance inouïe d’avoir de l’eau en abondance. Aussi, une flore et une faune exceptionnelles y sont constamment présentes. L’ours brun y vient régulièrement faire quelques prudentes virées. Ses escapades n’empêchent nullement quelques passionnées de haute montagne de venir gravir les 3.404m du  pic d’Aneto, le plus haut sommet pyrénéen  étant accessible pour les plus costauds d’entre eux avec un simple aller-retour d’une journée à partir du même parking que celui où nous avons garé notre voiture. Oui, grâce à tout ce que je viens d’écrire cette vallée de l’Era Artiga de Lin restera gravé dans nos têtes. N’ayant procédé à aucune vraie préparation de cette balade, je ne suis pas à même de donner une distance accomplie. Je l’estime à moins de 10km et de toute manière, telle qu’effectuée et indiquée sur le plan IGN espagnol elle est vraiment facile. De plus, des panonceaux sont là pour vous aiguiller. Prudence toutefois autour du torrent Jouèou et de sa cascade, le bouillonnement monstrueux ne laisse aucun doute quant à la puissance des eaux qui s’écoulent ici. Une chute, et c’est un canyoning exponentiel assuré.

Sinon que dire de plus : il y a aussi sur la route la Fontaine de Grésillun ou Grésilhon ainsi qu'une une chapelle dédiée à la Mère de Dieu (Mair de Diu en aranais) mais elle était fermée. A la bonne saison, une Centre d'interprétation accueille le public et un train touristique fait la navette du village d'Es Bordes jusqu'à la vallée. Dans le secteur, l'arboretum de Jouéou mérite le détour même si une mauvaise météo ne nous a pas permis une visite. Alors bien sûr, au départ du parking du refuge, bien d’autres randonnées bien plus difficiles sont possibles et vous n’aurez aucune difficulté à les trouver sur le Net. Enfin, vous serez sans doute nombreux à penser qu'il y a bien trop de fleurs dans ma vidéo. Mais que voulez-vous, la Nature en général, les fleurs, les papillons et les oiseaux en particulier sont devenus des passions. Je les aime, j'aime les connaître, les observer de très près et pour cela rien de mieux que de les photographier. Il y a tant à apprendre sur eux. Tout celà m'incite à penser que plus nous serons nombreux à les regarder de près, à voir leur diversité, leur beauté et plus nous serons nombreux à vouloir les protéger. Nous qui détruisons beaucoup trop la Nature sur cette planète, son avenir n'est-il pas associé au nôtre finalement ?

(*) Toponyme Era Artiga de Lin : Comme toujours en pareil cas quand un toponyme m’interroge, je tente de comprendre si derrière son nom se cache une explication. Et finalement ici c’est assez simple puisque chaque mot a sa propre explication et qu’il suffit de réunir les 3 pour une bonne compréhension de l’ensemble. C’est ainsi que j’ai trouvé que le mot « era » était une zone de battage. En agriculture, le battage étant je vous le rappelle une technique permettant de séparer les graines d’une plante (épi, tige, fruit, graine, gousse, etc…).Le mot « artiga », je me souviens l’avoir déjà analysé lors d’une autre balade intitulée « La Serre de l’Artigue del Baurien depuis St-Paul-de-Fenouillet ». J’avais trouvé qu’il pouvait signifier soit « un terrain défriché soit labouré » Et bien ici, on peut supposer qu’il ait sensiblement la même explication. Enfin concernant le mot « lin », il s’agit tout simplement de la plante oléagineuse et fibreuse dont on tire la célèbre huile mais qui sert aussi à la fabrication du textile connu depuis la nuit des temps puisque les bandelettes de certaines momies avaient été tissées il y a plus de 8000 ans avec des fibres de lin. Le linceul, petite pièce de lin, tire également son nom de la plante.

L’Era Artiga de Lin, c’était donc une terre qui avait été défrichée et déboisée où l’on cultivait du lin, lequel ensuite était battu. Comme très souvent en pareils cas, cette réunion de noms communs est devenue un nom propre par le fait même du langage oral courant. Les agriculteurs disaient « je vais à l’era artiga de lin », c’est à « la zone de battage du lin ». On peut aisément supposer que cette vallée que nous avons remontée, dont son vieux déboisement semble évident au regard de la forêt subsistante, constituait cette zone de culture et de battage. J’ai d’ailleurs pu photographié un pied de Lin cultivé près du refuge mais force de reconnaître que c’était le seul et que je n’ai pas réussi à en voir d’autres. Un cas isolé. Normal sans doute puisque nous étions fin mai et que sa floraison intervient au mieux à la mi-juin et sans doute encore un peu plus tard à cette altitude qui oscille entre 1.200 et 1.500m où la froidure est un élément souvent déterminant. Peu de fleurs de lin visibles dans cette vallée et à cette époque dont le genre compte environ 200 espèces parmi laquelle on trouve le Lin cultivé (Linum usitatissimum) étroitement apparenté au Lin sauvage ou bisannuel (Linum bienne) avec lequel d’ailleurs il est interfertile. Par contre, j’ai pu photographier une fleur de lin. En Aragon, j’ai pu photographié d’autres Lins, certains bleus comme le Lin de Narbonne (Linum narbonense) ou jaunes comme le Lin de France à trois stigmates (Linum trigynum) sans doute.

Partager cet article
Repost0

Le Sentier du Barrage sur l'Agly depuis Cassagnes (66)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons interprétées par le ténor britannique Paul Potts. Elles ont pour titres : "Sei Con Me" (There For Me) accompagné de la chanteuse soprano Hayley Westenra, "Senza Luce" (A Whiter Shade of Pale de Procol Harum), "What a Wonderful World" (de Louis Armstrong) accompagné par le Yomiuri Symphony Orchestra et "Nella Fantasia" (d'Ennio Morricone et Chiara Ferraù)

Le Sentier du Barrage sur l'Agly depuis Cassagnes (66)

Le Sentier du Barrage sur l'Agly depuis Cassagnes (66)

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

C’est lors du récent « Tour du Lac de Caramany » réalisé le 6 mars dernier que j’ai eu connaissance de ce « Sentier du Barrage sur l’Agly ». En effet, c’est en lisant un grand panneau situé sur l’esplanade jouxtant le remblai du barrage que j’ai eu connaissance de cette randonnée au départ du village de Cassagnes. Les 6km qui étaient mentionnés correspondant parfaitement à ce que Dany était à même d’accomplir, je ne voyais aucune raison de ne pas la faire ou de la remettre à plus tard. En ce 3 mai totalement printanier ; car avec un grand ciel bleu lessivé de tout nuage ;  nous voilà déjà à pied d’oeuvre sur un petit parking adjacent au cimetière de Cassagnes. Si nous avons le choix de démarrer de là ;  plutôt que de la rue des Hyères située au centre du village comme l’indique le topo officiel ; c’est que l’endroit nous a paru plus accessible et plus simple. Plus simple pour garer la voiture et plus simple aussi car immédiatement sur le bon chemin. Cette balade étant courte et comme en sus nous envisageons de piqueniquer, il est 10h30 quand nous démarrons. Bien évidemment, et comme je le fais à chaque randonnée, j’ai analysé les cartes IGN et les vues aériennes Géoportail car ça permet de se faire une petite idée du terrain et des décors  que l’on va cheminer. Ici, pour faire simple, le parcours circule tout autour d’une colline dont le nom est « Las Rocas d’En Barraut ». Elle est composée à la fois de quelques vignobles, à un degré moindre de vergers quand au reste de l’espace, broussailles et boqueteaux se le partagent.  La météo est tellement clémente qu’après avoir démarré en tee-shirts et pantalons longs, nous optons très vite pour une tenue plus légère. Pour cela rien de plus simple que d’ôter une fermeture-éclair afin de transformer le pantalon long modulable en un short plus rafraîchissant. Cette tenue nous conviendra tout au long du parcours. D’emblée et comme toujours, un « wagon » de fleurs printanières m’arrête tous les 2 mètres. Dany, elle, marche à son rythme mais elle m’attend dès lors qu’une intersection se présente car bien évidemment elle n'a aucune connaissance du parcours et pas de GPS. Elle s’arrête aussi pour écouter le chant des oiseaux et me demande si je les connais. Comme j’en connais certains mais d’autres non, j’utilise l’application BirdNET que j’ai sur mon smartphone pour les identifier. C’est ainsi que malgré un mélange hétérogène de chants, nous arrivons quand même à savoir qu’il y a surtout des pinsons, des rossignols et des mésanges. Par chance mais aussi avec un peu de patience, je vais réussir à photographier les 2 premières espèces mais aussi quelques autres tout au long du parcours. Si les oiseaux sont à l’honneur mais souvent difficiles à immortaliser, je me rattrape avec quelques criquets et surtout des papillons. Si j’en vois des plutôt communs, il y en a aussi des plus rarement visibles. C’est le cas des Proserpines mais surtout des Damiers de la Succise que je n’ai vu qu’assez rarement jusqu’à présent. Pourtant dieu sait si j’en ai fait des kilomètres à courir derrière toutes sortes de papillons pour les immortaliser.  Or ici, les Damiers de la Succise qu’on appelle aussi Damier des Marais sont très présents et même en assez grand nombre. C’est bien la toute première fois que j’en vois autant et comme je sais qu’il peut y en avoir des bien différents avec des colorations et des motifs variables, je photographie tous ceux qui se laissent approcher. Je le fais avec d’autant plus d’entrain que je sais aussi que ce papillon figure sur la liste rouge mondiale des espèces menacées et qu’il est en voie de disparation dans certaines régions et pays.  Autant vous dire que cette balade m’est hautement agréable car mon appareil-photo est constamment mis à l’épreuve, les fleurs étant nombreuses et extrémement variées. Elle est d’autant plus agréable que les décors et paysages environnants sont également plutôt chouettes. Ils vont l’être encore bien plus dès lors que le lac et son barrage deviennent nettement plus visibles même si très souvent au-dessus du lieu-dit La Devèze la végétation assez dense constitue un obstacle. Le pique-nique est si agréable aussi que l’on s’éternise bien au-delà du seul intérêt de manger. Il est vrai que le oiseaux continuent à être nombreux qu’ils soient sédentaires ou de passage. Je passe donc une belle partie du déjeuner à tenter d’en figer quelques-uns, mais ce n’est jamais facile même en utilisant tous mes appeaux. Quant à Dany, allongé sur un tapis de ramilles qu’elle a pris soin de couvrir d’une polaire, elle profite de la douce chaleur des rayons du soleil. On se remet en route presque contraints. Les décamètres défilent sans qu’on se lasse de marcher et quand un carrefour se présente doté d’ un panonceau nous annonçant une aire de pique-nique « Le Bousquet », je sais que Cassagnes n’est plus très loin. En effet, j’ai suffisamment analysé le parcours sur la carte IGN Géoportail pour en connaitre les quelques rares mentions que j’ai pu y déceler. Nous finirons cette jolie balade comme nous l’avons commencée, c’est-à-dire en flânant et en traversant Cassagnes, mais en évitant ainsi une partie du tracé original contournant le village. Traverser Cassagnes d’un regard curieux nous paraît plus divertissant et surtout plus captivant afin de découvrir son patrimoine. Quelqu’un a dit «  la curiosité est un vilain défaut mais un défaut permettant de progresser sur la voie de la connaissance ». Alors connaître Cassagnes est un choix presque manifeste. Et comme le village a conservé un beau patrimoine historique mais est aussi un véritable petit paradis paisible pas étonnant que son nom rime avec « cocagne ». Oui, Cassagnes, un pays de cocagne ! De plus ce barrage (et son lac) que l'on appelle le plus souvent de "Caramany" ou de l'Agly est en réalité situé sur la commune de Cassagnes. Les Cassagnols, très sympas, n'ont jamais râlé de ce "vol manifeste" ? Cette balade telle que je l’explique ici  a été longue de 6,4km. Les montées cumulées de 354m. A 364m d’altitude, le départ que nous avons choisi proche du cimetière est le point le plus haut. Carte IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt top 25.

Partager cet article
Repost0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 > >>