LE REALISME :Qui s’assied au fond d’un puits pour contempler le ciel, le trouvera petit. Han Yu (écrivain chinois).
3eme JOUR MARDI 7 AOÛT 2001 -ETANG DU LANOUX (2220 m) - BOLQUERE (1629m)
Le Lac du Lanoux, un véritable écrin
Sept heures, nous émergeons difficilement de notre tube de toile, le soleil se cache encore derrière le Pic de la Grava. Malgré les difficultés à trouver du bois, je réussis à allumer un feu avec quelques brindilles et des herbes bien sèches. Nous faisons chauffer l'eau pour l'habituel "Cappuccino" du matin accompagné de pains aux chocolats et de brioches. Nous apprécions le silence et la quiétude de l'aube et profitons pleinement des merveilleux panoramas qui nous entourent.
Les crêtes du Portella d'Orlu nous font face. Tout à coup, dans la pénombre, la silhouette d'un isard se détache sur l'arête d'un piton. Un deuxième isard arrive, puis un troisième, puis un quatrième. Au fur et à mesure que le jour pointe, nous avons la chance d'en apercevoir tout un groupe sautant de rochers en rochers. Vite les jumelles ! Ils apparaissent puis disparaissent derrière les cimes que le soleil levant commence à illuminer. Ils réapparaissent un peu plus loin, broutant une herbe certainement rare à cet endroit mais mouillée d'une fraîche rosée. Quel spectacle !
Il est temps de partir pour la plus longue étape de notre voyage. Dany range les sacs et la tente pendant que je m'affaire à la vaisselle au bord d'une minuscule cascade. Un dernier regard pour vérifier si nous n'oublions rien et nous entamons la descente vers le Lanoux. Nous franchissons le petit étang du Lanoset. Quelques photos avec vues sur l'étang, et nous poursuivons notre route. Un panneau nous indique la direction du Portella d'Orlu, mais les traces blanches et rouges, présentes au départ, disparaissent brutalement. Avons-nous perdu le GR10 ? Un anglais qui campe à proximité des marécages nous fait remarquer plusieurs cairns. Est-ce le bon chemin? Pendant que Dany se renseigne auprès d'autres campeurs, je consulte le topo-guide. Pas d'inquiétude, nous sommes dans la bonne direction.
Après ces quelques minutes d'angoisse, nous apercevons la cabane du Rouzet, puis retrouvons le balisage qui s'oriente à l'Est vers une rampe herbeuse au fort dénivelé. La montée est terrible car il fait déjà très chaud et nos sacs ont la fâcheuse tendance à vouloir nous tirer vers le bas. Nous atteignons enfin le Col du Portella de la Grava. Quel soulagement ? De ce col jusqu'à Bolquère, nous savons pertinemment que nous n'aurons plus qu'un terrain plat et des descentes.
Par une pente terreuse très abrupte, nous filons vers l'Etang de l'Estanyol que nous apercevons tout en bas, grand comme un bassin. En sens inverse, quelques randonneurs peinent dans leur progression. A notre arrivée sur le plat, nous faisons une pose pour contempler de magnifiques chevaux de Mérens qui s'ébattent dans l'eau limpide de l'étang. Massifs, avec de grandes et belles crinières, ils semblent nous observer pendant que nous faisons notre toilette. Le temps d'une photo et nous repartons dans la grandiose et interminable vallée de la Grava, véritable paradis pour les vaches et les chevaux.
Il est midi, les pieds échauffés par les multiples descentes, nous décidons de nous arrêter à l'ombre de quelques pins pour déjeuner.
Les Bouillouses sont encore à plus d'une heure de marche. Sur notre mini réchaud, un riz cantonnais en train de cuire sera le bienvenu dans nos estomacs affamés. Une compote et quelques fruits secs viennent terminer ce frugal repas. Les pieds dans la fraîche et revigorante eau de la Grava, je fais la vaisselle pendant que Dany, allongée sur l'herbe tente de trouver un sommeil réparateur. Malheureusement, la route est encore longue et la sieste, il ne peut pas en être question aujourd'hui. Nous repartons et après une heure et demi de marche, nous arrivons au magnifique Lac des Bouillouses bordés de toute part d'une flore explosive où se côtoient pins, sapins, genêts, genévriers, roseaux et bouleaux.
Quel changement ! Après avoir marché deux jours sans rencontrer presque personne, nous sommes obligés, pour avancer, de slalomer entre des centaines de touristes qui déambulent en bordure du lac. Nous arrivons à proximité du barrage et faisons une halte pour tremper nos pieds endoloris dans l'eau fraîche d'une petite plage. Nous hésitons. Devons-nous repartir ou bien nous installer par-là ? Dans notre tente ou bien au refuge des Bonnes Hores ? La promiscuité de cette foule grouillante nous incite à partir. Nous traversons le barrage puis descendons sur quelques centaines de mètres la D.60.
Le GR10 oblique à droite, puis à travers des près et des bois, nous rejoignons le sentier qui longe l'étang de la Pradella. Nous croisons de gros chevaux et quelques poulains qui gambadent à travers cette généreuse végétation. Devons-nous camper par-là ? A cet endroit encore, l'abondance de touristes représente trop la société que nous voulions quitter en choisissant de faire cette randonnée. Une fois de plus, nous hésitons. Devons-nous prendre le télésiège tout proche qui va vers Font-Romeu ? Selon les renseignements recueillis, Bolquère est malgré tout à deux heures et demi de marche. Il est seize heures trente, le temps d'une pause café et notre décision est prise. Nous irons à Bolquère.
A la fin d'un interminable sentier forestier, tout en descente, nous rejoignons la D.10. Il est 19 heures, voilà onze heures que nous avons démarré du Lanoux. Par quelques raccourcis, nous entrons éreintés dans Bolquère pour nous diriger vers les deux auberges du village. Il est 20 heures, et il n'y a plus aucune chambre de disponible. Dany demande à un paysan si nous pouvons dresser notre tente dans son champ. Il lui répond d'une manière assez bourrue et elle essuie un refus. Un homme occupé dans son jardin potager nous conseille de sortir du village où dit-il, nous n'aurons aucune peine à trouver un pré où nous installer.
Campement au dessus du Lanoux, au loin le CarlitArrivée au Col du Portella de la Grava
Nous sortons par la route goudronnée. Dans un virage, un chemin de terre semble se faufiler à travers champs. Nous l'empruntons. Il s'agit du sentier qui suit le parcours du "Petit Train Jaune" que nous ne tardons pas à apercevoir, une cinquantaine de mètres en contrebas. Nous remarquons un champ qui vient d'être fraîchement fauché. Quelques haies et trois meules de foin. Voilà l'endroit idéal où nous abriter ! Il était temps de nous arrêter. Nos pieds sont chauds et meurtris par tant d'heures de marche.
Les bretelles de nos sacs entament nos épaules. La tente est rapidement dressée. La nuit tombe et il n'est plus question de sortir le réchaud. Nous avalons hâtivement une salade de thon en conserves et une compote.
Le temps de regarder un dernier "Petit Train Jaune" redescendre à vide et nous sommes déjà blottis dans nos sacs de couchage. La journée a été terrible, douze heures sur les chemins ! Mais, nous n'y pensons déjà plus. Seules les images des magnifiques sites traversés demeurent dans nos têtes. Courbaturés, mais heureux c'est ainsi que nous nous endormons. Comme le dit une célèbre expression "demain sera un autre jour !".
Au dessus du petit lac d'Estanyol
Chevaux sauvages au lac d'Estanyol
La Vallée de la Grava, paradis des chevaux
Déjeuner au bord de la Grava
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LA PERSEVERANCE :Quand tu arrives au sommet de la montagne, continue de grimper. Proverbe chinois.
2eme JOUR LUNDI 6 AOÛT 2001 -JASSE DE PRESSASSE(1.832 m)-ETANG DU LANOUX (2.220m).
Arrivée au Col du Porteille des Bésines(2.333m), en face le Puig Pédros (2.842 m)
Sept heures du matin, je me lève avec quelques courbatures. La tente est trempée par l'humidité de la nuit. Il fait frais mais pas froid. Je rallume le feu de bois. Dany se lève à son tour. Une gamelle d'eau directement sur les braises et notre petit déjeuner est bientôt prêt. Le soleil est encore derrière les sommets et la chaleur du brasier est tout de même bienvenue.
Huit heures, nous avons rangé nos sacs et sommes prêts à repartir. Au bout d’une centaine de mètres, le GR10 oblique à droite et suit le ravin d'Estagnas sur la rive gauche. Quelques minutes plus tard, un véritable mur se dresse devant nous. Nous raccourcissons nos bâtons, ajustons nos sacs, et commençons à monter très doucement car nos muscles sont encore froids et la pente est vraiment très raide. Nous nous arrêtons régulièrement pour reprendre notre respiration.
Au bout d'une heure et demi, nous arrivons à un collet et atteignons le petit lac d'Estagnas (2.056m). Des truites mouchent à la surface de l'eau. Nous faisons une brève halte pour un brin d’une toilette peu évidente tant l'eau est glacée et donc très longue à réchauffer sur notre rudimentaire réchaud. Nous mangeons quelques fruits secs et repartons vers le sommet. Le ravin s'est élargi et transformé en un vallon formé d'éboulis. Nous marchons à travers à quelques pins chétifs et de maigres genêts et genévriers. Plus nous montons et plus la flore est clairsemée.
Arrivée au petit lac d'Estagnas Sur la terrasse du refuge
Après un nouveau collet formé d'impressionnants magmas rocheux et d'éboulis de toutes tailles, nous apercevons enfin le col et le panneau indicatif du Porteille de Bésines (2.333m).Au col, nous sommes accueillis par un superbe Saint-Bernard, bientôt suivi par deux hommes bien essoufflés par la rude montée qu'ils viennent d'effectuer. Quelques échanges amicaux et nous descendons vers le refuge des Bésines que nous apercevons tout en bas. La sente est assez raide et se termine sur un immense pré herbeux.
Encore quelques efforts à travers des pins à crochets et quelques ruisseaux et nous atteignons le très beau refuge des Bésines. Nous sommes si bien reçus par la charmante aubergiste que nous décidons de nous y arrêter pour nous restaurer. Le temps de déposer nos sacs et de nous déchausser et nous voilà installés au soleil sur la très belle terrasse donnant sur le splendide lac (Etang des Bésines).
Le plat du jour est une succulente daube accompagnée d'une purée et arrosée d’un excellent vin de pays. Les quatre heures de marche et les cinq cent mètres de dénivelés nous ont tellement ouvert l'appétit que nous dévorons véritablement ce repas pourtant très copieux. Après le café, nous nous installons derrière le refuge pour faire sécher nos quelques vêtements encore mouillés par l'humidité nocturne.
Au bout d'une heure, tout est sec. Nous remballons nos sacs et repartons en direction de l'Est tout en longeant un petit ruisseau. Quelques hésitations, car à cet endroit là, le balisage effacé par les intempéries n'est pas évident à trouver. Nous reprenons notre ascension. Une heure plus tard, nous arrivons sur un replat ou coule un ruisseau principal très peu profond et de multiples ruisselets. Sur les bancs de sable et de graviers, de belles truites se faufilent et tentent de se cacher. Le temps d'une belle photo, nous nous remettons en route. D'abord à travers de majestueux sapins, puis un couloir d'éboulis qui donne sur une petite cuvette herbeuse où niche une minuscule mare bleu marine. Nous entendons des sifflements et avons la chance d'apercevoir une marmotte qui se faufile parmi de grands blocs rocheux. Il est 17 heures et après avoir gravi un véritable entonnoir de roches, nous atteignons le Coll de Coma d'Anyell (2.470m).
Dans la descente après le Porteille des Bésines Dans la descente avant le refuge
D'une beauté à couper le souffle, nous apercevons en contrebas l'Etang du Lanoux, véritable joyau d'un bleu foncé presque noir. Nous entamons la descente mais fatigués par les continuelles montées de la journée, très rapidement nous décidons de nous arrêter avant même d'arriver à l'étang. Nous installons la tente sur un endroit bien plat et herbeux et profitons de la fin de la journée pour un repos bien mérité. Nous sommes à une altitude d'environ 2.300m et malgré la proximité de nombreux étangs, ce soir, aucun moustique ne viendra déranger notre tranquillité.
Plus le soir tombe, plus le ciel s'assombrit et plus la surface du lac devient noire. Au loin, sur l'autre berge, les derniers rayons du soleil illuminent le Carlit et nous permettent d'apercevoir les taches blanches de quelques vaches qui paissent. Seul, le tintement très faible de leurs cloches vient troubler le silence qui nous entoure.
Le magnifique refuge des Bésines
A proximité du refuge avec le lac en contrebas
De belles truites dans de minuscules ruisseaux
Un peu de repos avant un couloir d'éboulis
Des névés près du Col de Coma d'Agnyell
Arrivée au Col de Coma d'Agnyell
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LA DIFFICULTE:Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas quelles sont difficiles. Sénèque (Philosophe romain).
1ER JOUR DIMANCHE 5 AOÛT 2001: MERENS LES VALS (1060 m) - JASSE DE PRESASSE (1832m).
Depuis Saint-Estève, voilà maintenant une heure et demi que nous roulons à travers les magnifiques paysages des Pyrénées-Orientales et de l'Ariège. A Prades, nous avons bifurqué et pris la route du Col de Jau. Nous venons de traverser Ax-les-Thermes et arrivons enfin à Mérens. Sachant que la direction que nous devons prendre est sur la gauche de la route nationale, nous tournons vers Mérens-le Haut. Nous rangeons la voiture à proximité d'un refuge. Très rapidement, nous trouvons les traces blanches et rouges sur un poteau EDF. Nous y sommes. Le point de départ de notre périple est là, à quelques mètres de nous.
Il est midi, une petite faim nous tiraille l'estomac. Est-ce le stress? Un peu d'appréhension? La peur de l'inconnu? Ou tout simplement la fringale ?
Lors de la traversée du village, nous avions remarqué une épicerie ouverte, mais le temps de nous garer et de redescendre à pied les quelques ruelles, celle-ci est déjà fermée. Nous rentrons dans un bar, mais la commerçante nous dit ne pas faire de sandwichs. Nous remontons vers la voiture et de dépit, nous commençons à entamer nos provisions de voyage. Carole prend la traditionnelle photo de départ et nous indique qu'il est temps pour elle de prendre le chemin du retour. La gorge un peu serrée, nous la regardons s'éloigner.
Voilà, le moment que nous attendions depuis des mois est enfin arrivé. Nous sommes livrés à nous-mêmes. Est-ce la crainte de l'instant du départ, mais nous déjeunons calmement, sans nous presser, tout en continuant à plaisanter. Nous refermons nos sacs de vingt kilos chacun et nous nous aidons mutuellement pour les ajuster sur nos épaules.
Nous commençons à monter un large chemin qui longe un torrent, le Nabre. Au bout de quelques centaines de mètres, je commence à pester à cause du poids du sac. Mais, cela me passe très vite, malgré les douleurs dorsales que les sangles occasionnent déjà.
Départ de Mérens
Dans la montée vers la Jasse de Préssassé
A Mérens-le-Haut, nous passons devant les vestiges de l'église de Xe siècle, incendiées par les Miquelets pendant la campagne d'Espagne de Napoléon.
Nous rencontrons des sources d'eau chaude qui coulent en bordure même du sentier qui s'est maintenant très rétréci. Bien que montant très régulièrement, le chemin n'est pas trop pénible. Nous continuons à longer le ruisseau qui par endroit se transforme en de très belles petites chutes où l'eau dégouline à flot. Au fur et mesure que nous montons, la vallée se rétrécie. D'un côté de grands pics rocheux la surplombent, de l'autre, une forêt de grands sapins grimpe jusqu'aux sommets. La flore est splendide et les paysages grandioses. Derrière nous, les menus lacets de la vallée nous laissent de tant à autre entrevoir Mérens. Au loin, les Pyrénées Ariégeoises se dessinent dans un ciel cristallin. De rares névés subsistent sur les pans ombragés des quelques sommets.
Dans la montée, des pics rocheux au dessus de nous
Premier campement à la Jasse de Préssassé
Après quatre bonnes heures de marche, nous arrivons sur le replat de la Jasse de la Présasse. Nous croisons quelques promeneurs et pêcheurs de truites qui redescendent vers le village.
Il est cinq heures, nous décidons d'arrêter là pour aujourd'hui afin de pouvoir nous installer tranquillement. Nous sommes entourés de grandes cimes rocheuses. Très haut dans le ciel, de grands oiseaux planent au-dessus de nous. Nous les observons aux jumelles sans les reconnaître, mais il s'agit probablement de grands rapaces. Aigles ou gypaètes ?
Vers 19 heures, les oiseaux sont remplacés dans nos esprits par d'énormes moustiques qui malheureusement volent beaucoup plus bas et commencent à nous agresser. Très rapidement, nous ramassons du bois mort et allumons un feu de camp. Les moustiques disparaissent.
Sur son réchaud miniature, Dany prépare le souper que nous ingurgitons d'un bel appétit. Après le repas, non loin du feu, lecture et mots croisés, puis vaisselle et toilette au bord du torrent finissent de remplir notre première journée. Au fond de cette vallée encaissée, la nuit tombe très vite.
Un dernier regard au paysage silencieux environnant et nous nous réfugions sous la tente. A l'extérieur, la température a fraîchi et nous apprécions la chaleur de nos duvets. Le film de cette merveilleuse journée défile dans nos têtes. Et demain à quel film aurons-nous droit ?
Dans la montée, de raffraîchissantes cascades
Il fait très chaud, et l'eau est toujours bienvenue
Pour notre premier bivouac, Dany essaie de ne rien oublier
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C’est parce que nous avions 2 coffrets cadeaux Wonderbox à utiliser qui allaient bientôt se périmer, que nous nous sommes retrouvés au départ de cette balade vers « le Château de Montaillou » depuis le village de Prades. Prades en Ariège. Quel rapport me direz-vous ? Le rapport est que nous voulions transformer ces coffrets en deux nuits d’hôtel, hôtel pas trop loin de chez nous de surcroît et que de ce fait les options dans le livret Wonderbox étaient très limitées. En réalité, le choix se résumait à un seul hôtel dans l’Aude et plus précisément à Belcaire. Il s’agissait de l’hôtel Bayle. Hôtel 2 étoiles, d’un aspect plutôt vieillot selon les photos vues sur Internet. Vieillot, il l’est réellement et si je veux rester bienséant, je dirais que la chambre dont nous avons hérité était « modestement » spartiate. Par contre, le couple d’hôteliers est avenant et la cuisine proposée plus que correcte. C’est ainsi que nous avons passé 3 jours à la limite de l’Aude et de l’Ariège dans cette petite région naturelle qu’on appelle le Pays de Sault. Même si notre objectif premier était de visiter la région en voiture, j’avais également programmé 2 petites randonnées pédestres. Une à Belcaire même et l’autre à Prades, village distant de 9km seulement. Si nous avons laissé tomber la première à cause d’une météo déplorable, la deuxième au départ de Prades s’annonçait « faisable ». C’est donc de cette dernière commune qu’en ce 2 juin 2021 nous avions décidé de partir à pieds à la découverte du « Château de Montaillou ». Malheureusement, il était dit que la malchance serait avec nous ce jour-là aussi. Enfin partiellement. La première de ces malchances nous était apparue immédiatement en arrivant à l’hôtel quand nous avons constaté que Belcaire était dans une zone totalement blanche auprès de l’opérateur téléphonique Bouygues. Aucun accès n’était possible et nos smartphones respectifs étaient d’une totale inutilité. De plus la zone sans réseau ne se limitait pas à Belcaire mais s’étendait sur toute la région que nous avions prévu de visiter. Prades en Ariège en faisant partie, au départ de cette balade vers le « Château de Montaillou », nous étions bien embêtés car nous avions prévu d’utiliser « IPhiGéNie », application sur smartphone permettant de suivre un itinéraire balisé avec un fond de carte IGN. A cet inconvénient majeur, un deuxième est déjà annoncé par Météo France avec un temps capricieux même si au départ le temps est superbe. Il est 8h30 et nous harnachons nos sacs à dos sous le regard d’un employé municipal, lequel, justement est entrain d’installer de nouveaux panonceaux directionnels de randonnées. Nous l’interrogeons sur la qualité du balisage quant à la boucle que nous avons prévue d’accomplir mais il nous répond si vaguement que je crois comprendre qu’il ne connaît pas le parcours envisagé. Nous démarrons. Un chemin herbeux s’éloigne du village en descendant vers le fond d’une combe verdoyante. Une grande croix en fer et le cimetière et ses nombreuses croix me rappellent qu’il fut un temps où la chrétienté était influente. Je suis aux anges car les oiseaux sont déjà bien présents. Je réussis le tour de force d’en immortaliser quatre sans être contraint de faire attendre Dany. Quant aux fleurs, le chemin n’est qu’un couloir floral. Nous enjambons l’Hers (L'Hers-Vif ici) très facilement, car ici ce plus grand affluent de l’Ariège n’est encore qu’un modeste ruisseau. Ces modestes dimensions d’un mètre de large et d‘une très faible profondeur conviennent apparemment à quelques vaches et à leurs veaux qui semblent y patauger avec bonheur. Désormais, le chemin s’élève dans un sous-bois. Au début, l’élévation nous offre de belles vues de Prades puis très rapidement avec l’épaisse frondaison le village disparaît. Nous cheminons le Sarrat de Coussinal. Il y a de très nombreuses fleurs, pour la plupart nouvelles pour moi qui suis habitué à la flore du Conflent et plus précisément à celle d’Urbanya. Beaucoup d’orchis, ces « fameuses » orchidées qu’il faut souvent observer de très près pour prendre conscience de la beauté, de la variété et de la complexité de leurs fleurs. Quelques ophrys, plutôt rares mais toujours les mêmes, ressemblant à des petits bonhommes stylisés les membres écartés. Il y aussi de petits rassemblements de pinsons, lesquels disparaissent à notre approche et donc très difficilement photographiables. Mais leur nombre devient également synonyme d’opportunités photographiques. Une seule photo et je repars satisfait. Ce sous-bois est bien agréable à cheminer sauf que sa terminaison sous un ciel plombé et bas jette un grand froid sur nos humeurs joyeuses et vagabondes. Nous sommes partis avec un ciel bleu d’une incroyable pureté et voilà qu’en quelques dizaines de minutes la météo a complétement basculé. Une petite brise pousse avec peine cet épais « matelas » grisâtre. Par bonheur, cette brise nous paraît suffisamment performante et Montaillou suffisamment près pour qu’à aucun moment nous n’envisagions de faire demi-tour. Il est vrai que de nouvelles fleurs poussant à profusion me font facilement oublier cette météo si changeante. Montaillou est là avec son imposante église. Juste en dessous, nous remarquons la présence d’un restaurant dont la terrasse paraît bien tentante. Nous sommes à la recherche de la suite de cette balade mais un panonceau nous propose de partir vers une chapelle : Notre-Dame des Carnesses. Une voie bitumée nous entraîne vers elle mais à cause d’un accès difficile voire impossible à cause d’un haut mur qui l’entoure comme une forteresse et d’un portail qui est clos nous sommes forcément déçus. Il est vrai que la chapelle est édifiée au sein d’un petit cimetière ce qui explique sans doute cette enceinte close et protégée. Nous retiendrions de cette chapelle une étrange légende mettant en scène une bergère et une roche gravée d’empreintes. Nous retournons vers le village. Il est agrémenté d’une ancienne maison forte, malheureusement privée et close également, de plusieurs jolies fontaines quant à son église nous constatons que son intérieur est aussi sobre que son extérieur. Un balisage bien marqué nous entraîne vers le château ou tout du moins vers ce qu’il en reste, c’est-à-dire les vestiges amplement ruiné d’un simple donjon. C’est sous un ciel de plus en plus fluctuant, parfois bas et gris, et parfois absolument bleu, que s’effectue notre approche. Cette dernière consiste à en faire le tour. Une fois dans la place, un panneau explique brièvement l’Histoire de ce château et les quelques découvertes réalisées lors de fouilles. Après un quart d’heures au sein et autour du château, nous continuons notre balade en suivant un balisage jaune. Un chemin herbeux contourne une colline (Le Besset) en s’élevant au-dessus d’une combe verdoyante (Devant Prades). Ce chemin amplement fleuri nous amène sur un plateau, grande prairie de fauche où dans cette incroyable verdure, l’itinéraire reste visible grâce à une tonte fraichement réalisée sur deux mètres de large. Devant nous et à droite, deux petites collines arrondies (Sarrat du Soucaret et le Roc de la Caugne) et sur notre gauche, un nouveau vallon beaucoup plus vaste où s’écoule le ruisseau de Balaguès. L’itinéraire y descend sans pour autant que nous trouvions d’indications même quand des intersections se présentent. Ce chemin retourne-t-il vers Prades que je situe à droite derrière les deux petites collines arrondies ? Rien ne le dit ! Nous n’avons pas de carte, pas de tracé IGN, pas de GPS, des smartphones inutiles car sans aucun réseau et pas d’indication sur le terrain. Que faire alors que la brume passe souvent au-dessus de nos têtes et nous entoure quelquefois ? Je me souviens trop bien de nos quelques égarements toujours dus au brouillard pour ne pas analyser rapidement que cette situation est bien trop inconfortable et surtout quelque peu risquée. Il est temps de faire demi-tour. Nous empruntons la combe verdoyante Devant Prades filant sous le château car je sais déjà qu’elle va nous ramener sur le parcours pris à l’aller. Malgré le brouillard qui va et qui vient, il n’est pas besoin d’avoir un grand sens de l’orientation pour atteindre ce but. Nous retrouvons le chemin pris à l'aller et laissons désormais Montaillou derrière nous. Finalement cette balade se termine bien plus vite que prévue mais par bonheur sans pluie. Ce temps gagné me permet de proposer à Dany un déjeuner au restaurant La Radio de Montaillou. C’est donc dans ce charmant petit village occitan que nous finissons agréablement cette matinée au restaurant, ancienne station de la radio libre Radio Montaillou Pyrénées FM. Sur la terrasse et face à l’espace Emmanuel Leroy Ladurie(*), je continue à photographier la Nature comme je l’ai fait tant de fois au cours de cette balade : des oiseaux, un âne, un cheval, des fleurs. Ici dans ce petit village de Haute-Ariège, nous respirons à pleins poumons la Nature. Personnellement et après ce que je viens de subir sur le plan pneumologique, ça ne peut me faire qu’un bien fou ! J’estime la distance de la balade réalisée à environ 4 à 4,5 km. Celle prévue initialement était donnée pour une distance de 6 km. Si je fais plusieurs mentions des noms des lieux-dits, c’est seulement pour une meilleure compréhension de mon récit. A l’instant où nous marchions sans aucune carte IGN, nous ne les connaissions pas. Carte IGN 2148ET Ax-les -Thermes – PNR des Pyrénées Ariégeoises Top 25.
(*) Historien français, Emmanuel Leroy Ladurie est notamment l'auteur d'un livre intitulé "Montaillou, village occitan de 1294 à 1324". Sur la base de documents retrouvés (registres d'inquisition) ayant appartenu à Jacques Fournier, plus connu dans l'Histoire sous le nom de Benoit XII, pape de 1335 à 1342, l'auteur retrace la vie du village de Montaillou au temps où ce dernier était fortement gangréné par le catharisme. Que l'on veuille ou pas connaître la vie passé de ce hameau ariégeois, je conseille vivement cet ouvrage à toutes les personnes qui aiment l'Histoire qu'elle soit de France ou régionale.
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Ce matin, en quittant Le Port pour Saint-Lizier, voilà déjà 5 jours que nous sommes en vacances en Ariège et nous n’avons qu’une seule randonnée à notre actif. Celle aux Cabanes de Goutets depuis La Foulie. Il est vrai que nous avons beaucoup privilégié les longues sorties en voiture et les découvertes environnantes : la grotte de Niaux, l’incroyable et « baba cool » marché de Saint-Girons, l’étang et le port de Lers, Aulus-les-Bains, Ercé, Cominac et ses "fameuses" granges, Oust, Seix, le col de la Core(où nous avions baladé voilà déjà 10 ans !) et presque toutes les montagnes et campagnes aux alentours de Massat. Et dieu si il y en a de belles de campagnes et de montagnes ! Idem pour les villages et les petits hameaux, tous plus beaux et pittoresques les uns que les autres. Ces sorties, nous les avons agrémentées soit de quelques pique-niques organisés soit de restos inopinés mais jamais décevants quelque soit le niveau du standing. De la très belle auberge aux magnifiques produits du terroir au petit snack sans prétention, tout le monde a été super accueillant et avec de surcroît, une cuisine saine, digeste et de qualité. Aujourd’hui, pas de resto au menu de la journée mais tout est programmé avec une nouvelle randonnée au « Tuc de Montcalivert depuis Saint-Lizier ». Enfin, selon les cartes, vous trouverez « Montcalivert » ou « Montcalibert », toponymies (*) que j’ai tenté de découvrir et de comprendre mais sans aucune prétention car je n’ai trouvé qu’aucun élément concret sur le Net. Comme l’avait été notre première balade aux « Cabanes de Goutets », j’ai également trouvé celle-ci sur un guide touristique. Si en lisant l’article, j’ai noté que le Tuc de Montcalivert était, par grand beau temps, le plus remarquable belvédère du Couserans, en analysant le parcours, j’ai également observé que cette petite randonnée pouvait avoir bien d’autres atouts : possibilité de visiter Saint-Lizier mais également Montjoie-en-Couserans et puis surtout, elle est suffisamment courte et facile, pour que l’on puisse prendre son temps, c’est-à-dire flâner et pique-niquer, sans que ça remette en question l’ensemble du programme de la journée. Après l’achat des éléments nécessaires à un pique-nique dans un supermarché de Saint-Girons, il est 9h45 quand nous rangeons notre voiture sur le vaste parking du Palais des Evêques de Saint-Lizier. La visite du palais et plus globalement de Saint-Lizier est prévue cet après-midi au retour de la balade. Dans l’immédiat, un panonceau est là indiquant « Montcalivert 3h30 ». Nous démarrons sous les yeux inquisiteurs d’un vieux couple qui nous regarde passer comme si nous arrivions d’une autre planète. Moins dérangeants mais presque aussi curieux, de nombreux rouge-queues noirs jouent sur les murets encadrant le chemin herbeux servant de ligne de départ. Bien balisé en jaune, ce dernier tourne à droite, file dans un sous-bois et se dirige en montant vers un petit pré où un calvaire a été érigé en son centre. C’est la croix dite de Pouterolles où paraît-il les évêques avaient pris pour habitude de venir méditer. Méditer nous aimons ça aussi mais ce n’est pas au programme, alors nous quittons le pré et sa croix, descendons un talus par un escalier fait de rondins et retrouvons une large piste forestière. Cette piste, parallèle à de vieux remparts ; dont j’ai lu qu’ils étaient gallo-romains ; passe devant l’entrée du cimetière de Saint-Lizier, longe ce dernier, en offre une vue aérienne, puis continue toujours à monter en sous-bois. Sous-bois, prairies de fauche, re-sous-bois et ainsi de suite, pas de doute nous sommes sortis de la vieille cité épiscopale. Seuls des portillons qu’il nous faut pousser, un espace boisé, espèce de circuit gymkhana abandonné et fermé, indiquent que la ruralité n’est pas totale. Pourtant, nous continuons à zigzaguer au sein d’un cadre magnifiquement verdoyant où de nombreux aspects nous rappellent constamment que nous sommes à la campagne : ancienne bergerie, engins agricoles inactifs, bovins, ovins, corvidés et autres oiseaux très nombreux, papillons qui le sont encore plus, nous prenons plaisir à marcher. Si les zigzags presque continuels nous interpellent car nous perdons peu à peu le sens de l'orientation, une clairière offrant une vue plongeante sur Saint-Lizier stoppe nos interrogations et permet d’évaluer le chemin déjà parcouru. Chemin des Gabats ou de Montcalivert, d’autres panonceaux directionnels balisés de jaune se présentent évitant toutes confusions ou égarements. Nouveau sous-bois rectiligne puis une ferme est là en surplomb sur notre droite. Nous sommes au Gaïrard d’en Haut comme l’indique un panneau signalétique. Poules, coqs et canards en liberté nous rappellent que la vie à la ferme n’est jamais totalement végétarienne. De très nombreux moineaux s’envolent d’une mare et vont s’immobiliser sur un fil téléphonique. Je lève la tête vers eux mais dans la continuité du ciel un corbeau coursant une buse détourne mon regard. A moins que ce ne soit la buse qui course le corbeau ? Difficile d’affirmer telle ou telle hypothèse, tant la bagarre est faite de pirouettes très rapprochées. Les volatiles « querelleurs » s’éloignent puis disparaissent de ma vue sans que je sache qui est sorti vainqueur ? Au Gaïrard d’en Haut, l’asphalte ayant pris le relais des chemins souples et herbeux, cette portion est moins agréable à arpenter. Le Tuc de Montcalivert est là, droit devant, avec une belle et grande croix blanche à son sommet. Sur la droite, le village de Maubresc est à ses pieds. Hier soir, quand nous avons pris la décision de faire cette randonnée, j’ai lu sur Internet tout ce que l’on pouvait lire à propos du Tuc de Montcalivert et j’avoue avoir été scotché par tous les méfaits dont cette croix blanche est régulièrement la victime. Ça va de la personne de passage qui veut la voir supprimer et qui a porté plainte pour arriver à ses fins, à des tags fréquents que la municipalité est continuellement obligée d’effacer. Mais dans quel pays vivons-nous ? Mais quel est ce pays où une simple croix au sommet d’une colline peut provoquer une frénésie de réactions aussi dingues ? Mais quel est ce pays où la tolérance et le respect de l’autre sont constamment bafoués ? Je ne comprends pas tous ces sacrilèges et pourtant je ne suis pas croyant ! Je tente de ne plus penser à ça, voulant profiter au maximum de cette superbe journée. Le balisage indique de descendre vers Maubresc. Au sol et sur l’asphalte, de grandes flèches ont été tracées, facilitant bougrement la direction à suivre dans les différentes ruelles de ce village. Guère plus loin, les panonceaux directionnels continuent d’être bien présents. Après quelques jolies villas, un large chemin rectiligne et herbeux file vers le lieu-dit Trignan et nous éloigne définitivement de Maubresc. Après le dernier bâti de Trignan, que le chemin laisse sur la droite, un étroit sentier prend le relais. Il s’élève en quelques menus lacets, et donc plutôt en douceur, en direction du sommet. Alors que je suis très occupé à tenter de photographier de très nombreux papillons, Dany marche à un bon rythme vers ce « sacro-saint » pinacle. Il est vrai que contrariés par une bonne brise, les papillons ne tiennent guère en place. Les photographier dans ces conditions devient vite galère et ce, d’autant que mon appareil-photo continue à faire des siennes. Tout en montant, je peste car la plupart de mes clichés n’ont pas la qualité que je suis en droit d’espérer d’un tel appareil que je viens d'acheter si récemment. Il « délire » continuellement. J’ai beau constamment le paramétrer avec les valeurs par défaut, rien n’y fait, les photos ne sont jamais nettes et en tous cas rarement parfaites. Si ces petits malheurs me mettent en rogne, par bonheur, l’itinéraire qui s’élève offre suffisamment de panoramas admirables pour les relativiser. Finalement, et comme le sentier se raidit encore un peu plus sur la fin, Dany arrive bien avant moi auprès de la croix qui est à 677 m d’altitude. Quand j’y parviens à mon tour, elle a déjà copieusement entamé la salade de son pique-nique. Nous restons au sommet presque une heure à tout observer, soit directement de visu, soit en profitant des deux tables d’orientation qui ont été dressées à bon escient. D’ici, nous constatons que les Pyrénées sont encore bien plus enneigées que nos différentes sorties nous les avaient laissé imaginer. Puis pendant que Dany se repose un peu, profitant d’un chaud soleil, je repars vers quelques « captures » photographiques des papillons et de la flore présente. A l’instant de repartir, je note qu’ici, sur la table d’orientation, il est écrit « Montcalibert » et non pas « Montcalivert », chose que je n’avais pas remarqué précédemment. Erreur ou bien le toponyme peut-il s’écrire des deux façons, sachant que dans de nombreuses langues et dialectes, le « b » et le « v » ne font qu’un ? Je me fais la promesse de regarder et même d’analyser la toponymie (*), si je la trouve sur Internet. Alors que je pensais réemprunter le même itinéraire qu’à l’aller, au moins jusqu’à Maubresc, Dany fait le choix d’un autre sentier qui part à gauche et entre presque aussitôt dans un sous-bois. Je ne sais pas où il va ; elle non plus ; mais comme il est balisé en jaune, je ne m’y oppose pas. Ce sentier constamment en forêt n’est pas facile et nécessite attention et prudence. Quelquefois rocheux, souvent humide voire boueux, je constate qu’il descend constamment sur le versant sud-est de la colline. Au regard de l’analyse que j’ai faite hier soir d’un tracé I.G.N, je me persuade qu’il va dans la bonne direction, c’est-à-dire vers Bergerat. Finalement, et outre les précautions presque constantes que nécessite ce sentier, le plus gros souci arrive dès lors qu’il se termine devant une haute clôture électrifiée. Que faire ? Or mis de faire demi-tour, solution difficilement acceptable, nous ne pouvons qu’envisager d’enjamber cette clôture. Nous y parvenons sans l’abîmer et surtout sans prendre de « châtaigne » et poursuivons en direction d’une ferme qui est là à quelques mètres seulement. Bien qu’un peu surprise de nous voir arriver par-là, une dame occupée à son jardin nous accueille avec beaucoup de gentillesse, allant même jusqu’à nous indiquer la suite du parcours. Elle nous explique que si la clôture électrifiée peut ennuyer les randonneurs, elle est surtout là à cause du bétail qu’avec son époux ils élèvent. Nous la remercions, la laissons à ses magnifiques rosiers et continuons vers Bergerat, car effectivement c’est bien là que nous sommes. Le petit hameau est vite traversé et l’itinéraire aboutit sur la D.627 à hauteur d’un bel oratoire dédiée à la Vierge Marie. En observant cet imposant oratoire, et sur la base de toutes les croix christiques que j'ai vues depuis le départ, je suis contraint d'admettre que ce secteur de l'Ariège est probablement celui où la présence d'une foi chrétienne est la plus manifeste. Juste après l'oratoire, nous suivons les indications de la gentille éleveuse, traversons la route et empruntons immédiatement un chemin qui tourne à droite. Ce chemin retrouve très rapidement la départementale 627 qu’il nous faut désormais emprunter pour arriver jusqu’à Montjoie. Montjoie-en-Couserans, dont hier soir, j’ai lu sur Internet quelle était une des plus petites bastides de France voire la plus petite. Alors, bien sûr, pour le provençal que je suis, une bastide c’est d’abord une grande et belle bâtisse, et de ce fait, je ne comprenais pas pourquoi cette petitesse était mise en avant comme si c’était une méritoire vertu. J’ai donc lu tout ce que je trouvais sur Internet concernant Montjoie en particulier et les bastides en général, c’est-à-dire ces villes « neuves » construites entre 1222 et 1373, avec des architectures parfois différentes mais toujours innovantes pour l’époque, des caractéristiques bien particulières (contrat de paréage, droits spéciaux, noms, etc…), leur octroyant une spécificité et leur permettant d’accéder à cette dénomination spéciale de « bastides ». Si l’Histoire des bastides m’a énormément intéressé, j’étais surtout ravi que le fait de « ne pas marcher idiot » continue à rester mon leitmotiv ! En définitive, Montjoie étant en effet une toute petite commune, très jolie et très pittoresque certes, mais « petite bastide » comme je l’avais lu, nous n’y passons guère plus d'une heure, et encore parce que nous en profitons pour faire des pauses. Pause-pipi dans les latrines de la commune et pause-café tiré d’un thermo. La suite et la fin de la marche vers Saint-Lizier et sur le célèbre Chemin de Compostelle sont plutôt « tristounettes », pour ne pas dire affligeantes, car essentiellement sur l’asphalte. En tous cas, cette très courte portion bitumée du célèbre chemin vers Saint-Jacques ; assez incompréhensible dans un secteur aussi campagnard ; ne donne guère envie d’aller jusqu’en Espagne à pieds ! Comme prévu dès le départ, nous consacrons une belle partie de l’après-midi à la visite de Saint-Lizier. La vieille cité, la seule à avoir eue deux cathédrales, mérite bien ce long intérêt. Outre sa magnifique cathédrale dédiée à Saint-Lizier et datant du XIeme siècle ; le seul édifice dont nous visitons l’intérieur ; il y a aussi le Palais des Evêques, son musée et la cathédrale Notre-Dame de la Sède fermée au public ce jour-là. Il y a aussi une étonnante pharmacie du XVIIIeme siècle et tout autour de la cité, des remparts gallo-romains formant une belle enceinte au sein de laquelle de nombreuses ruelles, quelques placettes et des maisons à colombages combleront les curieux et les passionnés de vieilles pierres et d’Histoire. Il est 17 heures, cette balade au Tuc de Montcalivert ; mais pas que ; se termine. Nous rentrons au Port. Enfin, non à Le Port ! Cette balade a été longue de 10,8 km, visites inclues de Montjoie et Saint-Lizier, pour des montées cumulées de 480 m et un dénivelé de 267 m, point le plus bas à 410 m à Saint-Lizier et le plus haut à 677 m au sommet du tuc. Carte IGN 2047 OT Saint-Girons – Couserans Top 25.
(*) Toponymie du Tuc de Montcalivert ? : Je précise que sur Internet, je n’ai rien trouvé de particulier concernant cette toponymie. Tout ce que j’écris ici est donc strictement personnel et n’avance que moi. Comme le précise le site Wikipédia, un tuc est « une hauteur, en général une butte, une colline ou une simple dune ». On peut donc raisonnablement affirmer que le mot « Tuc » suivi immédiatement du mot « Mont » est un toponyme pléonastique. Si on sait tous ce qu’est un « mont », reste à savoir quelle est la signification du toponyme « Calivert » ou « Calibert », puisqu’il y a 2 manières de l’écrire. Concernant « Montcalivert », je note sur les cartes les plus récentes (IGN et cadastrales) qu’il s’agit d’un hameau ou d’un tout petit lieu-dit constitué seulement de deux ou trois habitations. La randonnée expliquée plus haut n’y passant pas, je ne peux rien vous en dire de plus or mis ce que j’en trouve sur Internet, c’est-à-dire rien ! Je constate simplement sur le site Géoportail que ce lieu-dit est situé sur le versant nord-ouest du tuc, près d’un autre lieu-dit du nom de « Biouandé ». On peut raisonnablement penser que c’est la présence toute proche du mont qui a donné son nom au lieu-dit et pas l’inverse. Enfin, je pense que c’est logique. Très boisé, la photo aérienne de ce hameau, et du secteur en général, n’apporte aucun élément concret supplémentaire à mes recherches. Toutes les autres cartes que l’on peut trouver sur Internet (Mappy, ViaMichelin, Google, etc…) ne mentionnent pas ces deux lieux-dits. Sauf que l’on peut aisément imaginer que la terminaison « bert » signifiant « vert » en gascon n’est peut-être pas si innocente dans un lieu aussi verdoyant. Alors faudrait-il pour obtenir un début d’explication couper en deux le nom « calibert » et en faire un « cali bert » voir un « cal bert » ? Peut-être ? Je vais m’y essayer ! Tous les étymologistes sont d’accord pour affirmer que le préfixe indo-européen « kal ou cal », c’est la « pierre ». Toutefois, ce préfixe a tellement fourni d’autres mots qu’il est presque impossible de les énumérer tous et de s‘orienter vers une unique explication. Notons toutefois qu’en de très nombreuses circonstances (calade, cale d’un port), une « cale » est un plan incliné même si la notion de « pierres » reste présente dans les cas cités. Ainsi, les mots « cale » ou « calle » ou encore « cala » sont selon certaines langages régionales, mais toutes issues de la « langue d’oc », soit un terrain en pente (Alpes) soit un champ en terrasses (Rouergue), explications présentant l’avantage de correspondre au cas qui nous intéresse, puisque le « Tuc de Montcalivert » est d’abord une colline, colline dont il ne fait aucun doute qu’elle ait été exploitée de manière agricole et pastorale au temps jadis. Alors le « Montcalivert » serait-il un « terrain en pente vert » ? Voilà déjà une première éventualité que l’on ne peut pas écarter !
Confirmant le découpage cité plus haut, je note sur Internet que le mot s’écrit de diverses manières et parfois tout attaché soit en deux mots « Mont Calivert », les 2 mots séparés quelquefois par un trait d’union « Mont-Calivert ». Comme sur la table d’orientation située au sommet, on le trouve également sur Internet écrit « Tuc de Montcalibert » avec un « b » au lieu d’un « v », ici aussi écrit parfois en un seul mot ou en deux « Mont Calibert ». Rien de surprenant concernant ces multiples façons d’écrire ce toponyme. Comme on l’a vu plus haut, la mention « tuc », pléonasme de « mont » ne se justifiait pas et d’ailleurs, elle ne figure que sur les cartes les plus modernes (IGN et cadastrales). Cette mention « tuc » a sans doute été rajoutée afin de différencier le « mont » du hameau tout proche. Enfin et pour expliquer les autres façons d’écrire le patronyme « Montcalivert », cette colline étant située sur l’ancienne province de Gascogne et la lettre « V » n’existant pas en « gascon », on peut raisonnablement envisager que « Montcalibert » est la vieille version « gasconne » et « Montcalivert » la plus moderne, ç’est à dire la version « française ». Cette hypothèse est d’ailleurs largement confirmée par l’analyse des cartes proposées par le site Géoportail et selon leur ancienneté. En effet, les cartes les plus récentes, c’est-à-dire les différentes cartes IGN (Institut Géographique National) mentionnent le « Tuc de Montcalivert » alors que les cartes cadastrales mentionnent le « Tuc de Montcalibert ». Il en va de même pour la carte de 1950 avec « Montecalibert » et les cartes Cassini « Moncalibert ».
Si on a vu plus haut qu’un « terrain en pente » et la couleur « verte » pouvait être une explication plausible, elle n’est peut-être pas ni la seule à imaginer ni la bonne ? Alors, il est peut-être intéressant de continuer les recherches ? Malheureusement, et comme on va le voir, les statistiques à partir de Google Recherche n’apportent que peu d’éléments indubitables :
En effet, quand j’ai tapé les différents noms dans Google recherche, j’ai obtenu en un minimum de secondes les résultats suivants :
-Montcalivert : 1.580 résultats.
-Mont Calivert : 935 résultats.
-Calivert : 4.280 résultats
-Montcalibert : 1.430 résultats
-Mont Calibert : 2.590 résultats.
-Calibert : 15.700 résultats. Toutefois, il faut noter que dans ce dernier cas, il s’agit d’un nom propre un peu plus répandu que « Calivert » tant en nom de familles qu’en nom de lieux. Ainsi, sur le site de généalogie Filae, le nom « Calivert » n’apparaît jamais alors que le nom « Calibert » apparaît 233. Idem sur Généanet où le patronyme « Calibert » obtient 63 résultats alors que « Calivert » en obtient seulement 6. Par contre, le site Généanet n’évoque aucune toponymie prétextant que ce dernier a évolué au fil des siècles comme de nombreux autres patronymes, ce dont on ne peut pas douter ! Plus intéressant, mes recherches me précisent que le mot « Calibert » serait le nom patois du fruit de l’églantier ou cynorhodon, très souvent appelé « gratte-cul ». Le « calibertier » serait l’églantier lui-même. Ici, il s’agit du patois vellavien, c’est-à-dire du Velay dont l’origine est l’occitan tout comme le gascon, même si cette assertion est encore largement discutée, à juste titre, par de très nombreux linguistes. Alors bien évidemment, on pourrait presque affirmer que le « Montcalibert » serait le « mont des églantiers », solution toute trouvée et qui paraît plausible dans la mesure où cet arbuste est présent dans le secteur comme dans tout le département de l’Ariège. Voilà une deuxième possibilité !
Faut-il pour autant arrêter les recherches ici ? Je ne le pense pas. En effet, et comme le précise le site Généanet, les noms « Calibert » ou « Calivert » ont évolué au fil des siècles. Ainsi, si au nom « Calivert », on enlève le « i », on obtient « Calvert » dont l’étymologie en « calvaire » ne semble guère faire de doute pour les spécialistes de ce site en généalogie. Alors dans ce cas, le « Mont Calivert » deviendrait le « Mont du Calvaire », ce qu’il est aujourd’hui et depuis les années 1933/34 où la grande croix blanche a été érigée dans le cadre d’une mission catholique. Cette croix a-t-elle été érigée pour remplacer un précédent calvaire qui aurait disparu ? Je n’ai rien trouvé sur Internet à ce sujet mais peut-être que des historiens du cru pourraient me renseigner ? Dans le département du Lot, à Floressas exactement, il existe un « Pech Calvert » et là, de manière assez surprenante, les toponymistes pensent que le nom « pourrait venir du mot occitan"calvet" signifiant chauve. Une colline au sommet dépourvu d'arbres (un Mont Chauve) », citation extraite du site « https://floressas.jimdo.com/la-commune/les-lieux-dits/ ». Alors pourrait-on imaginer que le « Montcalivert » soit également un « mont chauve ? ». Un peu boisé, il n’est pas totalement « chauve » de nos jours, mais l’a-t-il été dans un passé bien antérieur ? Difficile de le savoir ? S’il est évident que les noms propres (toponymes, patronymes) ont évolué au fil des temps, au travers des langues et dialectes, selon leur phonétique, selon les accents et les prononciations avec lesquels ils étaient formulés, il est également évident qu’à force de leur ôter des lettres, « calivert, calvert puis calvet » on peut en obtenir des significations bien différentes.
Alors comme on le voit ci-dessus les explications concernant le « Montcalivert » peuvent être nombreuses, raison pour laquelle j’ai mis un point d’interrogation au titre de ce paragraphe. Est-il :
Un mont verdoyant ?
Un mont où poussent des églantiers ?
Un mont ayant possédé un calvaire ?
Un mont chauve ?
Si vous possédez la bonne solution voire une autre explication, sachez que je suis preneur !
En octobre 2010, et alors que la croix était en cours de restauration, voilà ce que l’on pouvait lire dans la Dépêche.fr : « Patrimoine laissé par nos anciens, cette croix s'érigeait entre 1933 et 1934 dans le cadre d'une mission catholique et l'histoire dit que le chantier terminé les outils furent enfouis dans le socle. Quelques mesures pour ce « corcovado couserannais » : premier socle, 2,20 m x 3,70 m ; deuxième socle, 1,60 m x 2,10 m ; bras de la croix, 3,40 m ; hauteur de la croix, 10 m. L'été dernier, les plaques commémoratives rénovées, dont les inscriptions retracent sa construction et l'historique, reprenaient place sur le gros socle et son sommet se coiffait d'un chapeau de protection. Pour l'admirer, il suffit de partir de Saint-Lizier ou Montjoie et emprunter les itinéraires piétonniers balisés menant au sommet du tuc du Montcalivert. A 677 m d'altitude, au pied de la croix entourée de deux tables d'orientation, ce belvédère panoramique à 360° embrasse une vue splendide sur les sommets de la chaîne pyrénéenne du pic du Midi au Montcalm, en passant par l'emblématique mont Valier ».
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Les Cabanes de Goutets (*), vous connaissez ? Si vous n’habitez pas l’Ariège voire mieux ce canton qu’on appelle plus précisément le Massatois (commune de Massat), situé dans le Couserans, il est fort probable que non ! Je vous rassure, avant d’y aller moi-même, je ne connaissais pas l’endroit. D’ailleurs, et pour être franc, la toute première fois où j’ai vu cet intitulé dans un guide touristique ariégeois et sans même avoir lu l’article, j’ai immédiatement pensé à un lieu propice à accueillir des enfants et dans lequel des cabanes auraient été construites afin qu’ils viennent y goûter. Prendre leur « quatre-heures » comme nous le disions jadis, mais également goûter aux joies diverses de récréations campagnardes. Alors bien sûr, j’avais tout faux, et d’ailleurs, j’aurais dû m’en apercevoir car « Goutets » s’écrit avec « ts » à la fin et non pas avec un « r » ou « rs » ! Non, le site de Goutets (*) est une zone pastorale dont certains historiens s’avancent à dire qu’elle était déjà là au 14eme siècle. Minuscule hameau presque essentiellement constitué de ce que l’on appelle très communément des « orris », ici des « courtals », c’est-à-dire des petites cabanes en pierres sèches, la zone en question a été réhabilitée et vit désormais une nouvelle vie depuis 1974. Dorénavant protégé, cet espace agropastoral, qu’ici on appelle « bourdaou (**) » est situé à une altitude moyenne de 1.400 mètres dans un cirque magnifique au pied du Pic des Trois Seigneurs. Si le site continue d’être une zone d’estives ; après une très longue période de déprise agricole ; il présente l’avantage d’être ouvert à la randonnée pédestre. C’est donc pour ce dernier motif que nous sommes en ce jeudi matin du 13 juin 2019 au hameau de La Foulie. En vacances pour 8 jours dans le petit village de Le Port, cette balade donnée pour 3h30 présente tous les avantages que nous nous sommes fixés. Une distance et un dénivelé de 560 mètres raisonnables, un cadre magnifiquement montagnard correspondant à ce que nous sommes venus chercher en choisissant l’Ariège pour nous dépayser et en plus, un départ depuis La Foulie, hameau peu éloigné de notre lieu de villégiature. Il est 8h30 quand nous garons notre voiture sur le petit parking de La Foulie. Comme le temps est plutôt agréable ; même si de gros nuages blancs très mobiles dominent parfois le cirque ; on pourrait presque dire que l’on va sans doute aimer tout ce qui nous attend, un peu, beaucoup, passionnément, à la Foulie ! D’ailleurs, si nous n’étions pas des êtres respectueux de la Nature, nous pourrions presque dire ça en effeuillant une des grandes marguerites poussant au bord même du parking. Mais non, même pour cause d’Amour avec un grand « A », écarteler une fleur pour ne garder que son cœur n’est pas dans nos principes ! Dès le départ, les indications sont précises et le balisage très bon. D’ailleurs, les gens du cru ont fait des efforts ; efforts humoristiques de surcroît ; pour rendre cette balade encore plus agréable, en accrochant une plaque « Chemin des randonneurs », puis un peu plus loin, avec un panonceau « par ici la rando ». Le parcours vers les Cabanes de Goutets porte le numéro 16 et on se dit déjà qu’on va faire en sorte d’y faire confiance au maximum, même si beaucoup plus tard et lors du retour, à un endroit bien précis; mais un seul ; il sera la cause d’une bonne galère ! Dans l’immédiat, un étroit sentier très herbeux nous entraîne vers le hameau Le Carol que l’on aperçoit juste au-dessus. A cause d’un petit ruisseau qu’il faut enjamber, de nombreux ruissellements et donc d’une herbe très grasse et glissante, la montée vers Le Carol nécessite dès le départ un peu d’attention, ce qui ne m’empêche nullement de me vautrer dans la gadoue après une jolie « gamelle » dans la partie la plus boueuse. Mon appareil-photo est intact et c’est déjà un bon point, même si l’objectif est mouillé de gouttelettes et que je ne m’en aperçois pas immédiatement. Une végétation luxuriante, pas mal de fleurs des prés, des granges typiquement ariégeoises avec leur toiture typique à redents, un vieux lavoir, une minuscule source coulant au sein d’une dense fougeraie, des ânes en quantité qui s’y prélassent et y trouvent pitance, voilà les découvertes de nos premières foulées. Le Carol arrive. Il s’agit d’un tout petit hameau suspendu à flanc de montagne avec une très belle vue sur le vallon, vallon se terminant au loin par le cirque glaciaire des Trois Seigneurs. Le village semble recroquevillé sur lui-même, avec des maisons très près les unes des autres. Est-ce pour se réchauffer lors des hivers très rigoureux ? Rien ne le dit mais cette chaleur est déjà bien présente dans le cœur des gens qui habitent le hameau. Alors que la conversation vient à peine de s’engager avec un couple très gentil, à propos de la beauté de leur village, ces derniers nous invitent à visiter leur jolie maison. Ils vont jusqu’à nous proposer un café. Nous les remercions de leur accueil mais refusons le café car leurs bagages sur le perron de la porte et des fleurs en godets dans des cartons nous laissent supposer une arrivée imminente. C’est bien le cas. La maison étant pour eux une résidence secondaire, ils nous confirment être en vacances et viennent effectivement d’arriver. Nous les saluons une dernière fois et les laissons à leurs affaires courantes et à leur installation, dont on connaît parfaitement l’importance pour être souvent dans le même cas. Le sentier continue à s’élever en longeant quelques jolies maisons, parfois très fleuries, puis on sort très vite du hameau à hauteur d’un vieux et grand lavoir. Une chèvre curieuse puis un chat très câlin stoppent notre élan et nous divertissent de longues minutes. Un bois est là, le plus souvent constituée de divers feuillus mais presque jamais vide d’un très riche patrimoine bâti. Granges à la pelle qui jalonnent le chemin, parfois en ruines, parfois mal en point et quelquefois magnifiquement restaurées en lieu d’habitation ou de villégiature. Toutes ces granges ont ces pignons à gradins ou à échelons qu’on appelle « redents » ou « à pas d’oiseau » et dont les dalles qui les constituent sont ici appelées « peyrous ». Des étables, des bergeries et des terrasses sont bien présentent elles aussi et prouvent, si nécessaire qu’il y a eu ici une occupation agricole montagnarde très conséquente. Devant une très belle grange rénovée, un jeune couple ; d’origine étrangère à cause de leur accent ; travaille durement à défricher leur terrain envahi par de grands genêts en fleurs. Estivants eux aussi, ils nous confirment que le débroussaillage est indispensable chaque année. Surtout les genêts, les fougères et les ronciers qui ont un pouvoir incroyable à se développer car ici ils trouvent un terreau et une humidité à leur parfaite convenance. Ayant une maison à Urbanya, dans le Haut-Conflent, on leur confirme savoir tout ça et être logés à la même enseigne de ce défrichage annuel inéluctable ! On laisse les jeunes défricheurs à leur dur labeur mais dès lors, les bois de divers feuillus et les broussailles laissent la place à une très belle et sombre forêt. Des arbres immenses et sans doute séculaires dressent leur tronc vigoureux et leurs amples ramures très haut dans le ciel. Des hêtres presque essentiellement. De nombreux vestiges d’habitats sont encore là. Parfois une clairière s’entrouvre laissant apparaître à l’horizon la pyramide tronquée et trapézoïdale du Mont-Valier ou bien encore bien plus près la longue crête du Massif des Trois Seigneurs. Légèrement saupoudrées de plaques de neige éparses, nous avions initialement prévus de monter à son pic situé à 2.199m d’altitude, à partir du Port de Lers. Ça, c’était au début de nos vacances, mais avec l’arrivée d’une couche de neige inattendue dès le premier jour, la météo a contrarié nos plans. Nous n’étions pas vraiment équipés pour marcher dans la neige et sur des névés, alors on a changé notre fusil d’épaule essayant de chercher d’autres randonnées beaucoup plus dans nos cordes que celles de gravir de hauts sommets très nombreux ici en Ariège. Mais qu’à cela ne tienne car ce département est un tel réservoir de belles randonnées qu’il faut vraiment le vouloir pour ne pas en trouver quelques-unes à son goût ! Cette randonnée aux « Cabanes de Goutets » est venue remplacer celle prévue au pic des Trois Seigneurs. On ne saura jamais si on a gagné ou perdu au change ? Après le franchissement d’un petit ruisseau, le sentier sort de la forêt et aboutit sur une piste forestière. Pour quelques minutes et une centaine de mètres seulement, car juste après le balisage jaune indique qu’il faut reprendre un autre sentier forestier montant de nouveau à gauche. Ici aussi pour quelques minutes seulement, car peu après, la forêt se termine laissant la place à un ample amphithéâtre presque essentiellement herbeux. C’est le début du cirque. Les premières cabanes en pierres sèches sont là, certaines en ruines et d’autres à encorbellements encore bien debout. Cette architecture-là serait-elle plus solide que l'élévation traditionnelle ? On peut raisonnablement se poser la question. Le sentier toujours bien balisé en jaune circule au sein de ces ruines et orris. Dany qui a la fringale décide d’arrêter là au milieu des cabanes pour déjeuner et se reposer un peu. Je mets à profit cet arrêt avec une double occupation : déjeuner tout en tentant de photographier la Nature : oiseaux, fleurs et papillons essentiellement. Ici, nous sommes au lieu-dit Les Pradals et le regard porte à la fois vers le cirque des Trois Seigneurs et le vallon que nous venons de longer en balcon. Tout le reste n’est que « verdure » sous toutes ces formes ou bien alors « minéralité » à partir d’une certaine altitude. Dany qui a l’œil bien plus perçant que moi a aperçu un chevreuil. Elle m’appelle et me le montre du doigt. Il est assez loin dans la prairie se trouvant en contrebas, mais suffisamment visible pour un rapproché photographique. Nous allons l’observer de très longues minutes avant qu’il ne disparaisse derrière un dôme herbeux. Nous repartons en essayant de ne pas perdre de vue le balisage jaune. Pourtant, c’est très vite peine perdue dès lors que les premières mouillères se présentent. Ici, prêter attention à ne pas mettre les pieds dans l’eau ou la gadoue, tenter de les poser correctement sur des mottes de laîches sans se tordre les chevilles et regarder en même temps si le balisage jaune est présent sont des besognes quasiment incompatibles dès lors que les trois sont à faire en même temps. Parfois, le sentier ressemble à un ru mais quoi qu’il advienne le balisage jaune est définitivement perdu. Ici, de nombreuses grives sautillent sur l’herbe fraîche de la prairie. Je réussis à les photographier avant qu’elles ne s’envolent en éventail. Pendant que Dany traverse les tourbières un peu plus bas, je grimpe jusqu’à l’orée d’un bois où finalement je retrouve un semblant de sentier et le balisage jaune à l’instant d’enjamber un tout petit torrent. Il s’agit du ruisseau de Pistoulet, affluent de la rivière l’Arac, principale grande rivière du secteur. Dany me rejoint et désormais un bon sentier herbeux file vers les Cabanes de Goutets, enfin vers celles qui sont quasiment toutes en bon état et regroupées en un petit lotissement. On imagine aisément qu’il s’agit des cabanes restaurées dont il est fait mention dans le dépliant que nous avons trouvé à notre location. Les cabanes sont là avec des styles architecturaux bien différents mais toutes en pierres sèches et avec d’énormes ardoises de lauzes dès lors que les toits sont pointus. Certaines cabanes, style maison ou grange, ont seul un toit pointu, d’autres en ont deux, d’autres ont la couverture volontairement herbeuse et moussue grâce à une bonne épaisseur de terre engazonnée. Elles sont recouvertes de « gispet » ; cette herbe que l’on trouve très souvent dans les pelouses d’altitude est là pour assurer l’étanchéité. Ces dernières ont le plus souvent leurs toitures arrondies et ressemblent aux orris traditionnels tels qu’on les rencontre sur l’ensemble du massif pyrénéen. Certains orris sont petits et carrés, d’autres plus grands et rectangulaires, certains ont des enclos et d’autres pas. Ici, on trouve un peu de tout, techniques de constructions à encorbellements ou plus traditionnelles « à joints vifs », quoi qu’il en soit la pierre sèche reste le principal élément de construction même si désormais les portes en bois sont sans doute plus nombreuses qu’au temps jadis. De ce fait et à chaque instant, on s’attend à voir apparaître un « hobbit » ou un « schtroumpf ». Après une photo-souvenir devant une cabane, je propose à Dany de partir tous les visiter. En définitive, il n’y en a pas tant que ça ouvertes et la visite est plutôt rapide. Si les façades servent de repaires à une quantité incroyable de lézards, qu’elle n’est pas ma surprise de trouver quelques brebis à l’intérieur d’une cabane dont la porte est fermée. La première brebis a envie de sortir mais par crainte que cette envie ne se transforme en « mouton de Panurge » et que les autres ne suivent, je fais en sorte de la repousser vers l’intérieur. A regrets, mais par respect à l’égard du berger, je referme la porte derrière moi. Ici, dans ce bel amphithéâtre naturel qu’est le cirque des Trois Seigneurs, tous les animaux, ovins, caprins et bovins, vivant en cheptel sont les bienvenus. Ils trouvent à rassasier leur insatiable appétit. Il ne manque que des chevaux mais nous en verrons un peu plus bas au lieu-dit La Plagne ! A l’aide du balisage jaune, toujours bien présent, le parcours se poursuit en direction de l’habitation du berger. Cette dernière et quelques enclos sont posés là, sur un mamelon à la fois rocheux et herbeux dominant le vallon. Très vite, une piste forestière prend le relais du sentier et descend à gauche de l’habitation du berger. Si ce n’est un bref égarement un peu plus bas, et à cause d’un curieux panonceau « numéro 16 » mal placé, cette large piste se termine très facilement à la Foulie. Pour l’instant, la belle et ample vallée descendant jusqu’au hameau est à nos pieds et elle s’entrouvre magnifiquement. Cet amplement panorama nous laisse entrevoir le chemin déjà réalisé et celui restant à faire. Alors que nous sommes en contemplation depuis de longues minutes, deux vautours fauves viennent tournoyer au-dessus de nous. Je les regarde planer autour de nous, parfois dessus, parfois devant nous, à gauche ou droite, tout en me demandant ce que nous représentons pour eux ? Sommes-nous une simple curiosité ou ont-ils un regard purement alimentaire qui les fait s’approcher de nous de plus en plus près ? Je me dis que si c’est ce dernier cas qui prédomine, c’est plutôt vexant d’être considéré comme de la viande alors qu’il y a ici de jeunes veaux, des cabris et des agneaux une grande partie de l’année ! Finalement et à bien y réfléchir, ce ne sont que des oiseaux, avec des cervelles d’oiseaux……oiseaux qui ont probablement faim et cherchent pitance ! Ils repartent et vont rejoindre leurs congénères qui eux s’éclatent beaucoup plus haut près des cimes d’altitude. Si la piste forestière est plus astreignante que n’importe quel sentier, elle est plus roulante et en même temps elle est pour moi, plus adaptée aux photos de la Nature que j’ai constamment envie de prendre. Oiseaux, papillons et fleurs sont plus pratiques à photographier dès lors qu’il n’est pas nécessaire de regarder en permanence où l’on met les pieds ! Ici, les oiseaux sont compliqués à prendre en photo car la végétation est presque constamment exubérante des deux côtés de la piste. Il faut donc de la patience et surtout de la chance. Le meilleur moyen de les repérer reste leurs chants. Enfin, quand ils daignent chanter ! Les fleurs sont nombreuses et bien évidemment par les mêmes que celles d’altitude. Quand aux papillons, une petite brise les empêche de tenir en place mais néanmoins quelques jolis spécimens s’enregistrent dans mon numérique. Quand la Foulie se présente, Dany et moi sommes surpris que cette balade se termine déjà. Oui, on a bien aimé cette randonnée qui est allé crescendo. Sauf à être un peu balourd dans mes propos, je pourrais presque dire qu’on l’a bien aimé au début, puis ensuite beaucoup, puis passionnément en arrivant aux Cabanes de Goutets et enfin à La Foulie ! J’ai rencontré pas mal de problèmes avec mon appareil-photo dont le paramétrage par défaut s’est déréglé en permanence, mais malgré ça et dans l’ensemble, quand je visionne mes photos, je suis plutôt satisfait du résultat. Quand à mon GPS, il n’a pas fonctionné correctement non plus, à cause des piles très vite vides, et de ce fait, je n’ai pas pu enregistrer le parcours effectué. Sur les différents dépliants que j’ai pu lire seuls le temps et le dénivelé cumulé positif sont donnés pour respectivement 3h30 aller et retour et 560 mètres. Ici, à la Foulie, la distance est donnée pour 9 km. J’ai donc virtuellement tracé le parcours effectué sur mon logiciel CartoExplorer et je trouve une distance réalisée d’environ 10,5 km pour des montées cumulées de 811 m et un dénivelé de 516m. Le point le plus bas est La Foulie à 947 m d’altitude et le plus haut à 1.463 m au premier hameau de Goutets. Malgré quelques différences dans les chiffres, vous disposez de tous les éléments pour y aller. Alors n’oubliez pas, ce sont les Cabanes du Goutets, Goutets avec « ts » à la fin ! Carte IGN 2047 ET Massat – Pic des Trois Seigneurs – PNR des Pyrénées Ariégeoises Top 25.
(*) Les Cabanes de Goutets: Avant même de lire le livre de Jean-Louis LOUBET (**) et après avoir tenté de lire tout ce qu’il était possible de lire à propos du lieu-dit de Goutets et de ses cabanes, il m’a semblé bon d’en faire une récapitulation la plus complète possible. La voici ci-après. Attention, je tiens à préciser que la plupart du temps je n’affirme rien et que je ne fais que reprendre des informations que j’ai trouvées (en italique) soit sur des guides ou dépliants touristiques soit sur Internet. Concernant l’origine de « Goutet » tout d’abord, il semble que la plupart des toponymistes soient d’accord pour dire que ce nom a incontestablement un rapport avec l’eau, ce qui n’est pas illogique quand on connaît le lieu et surtout quand on sait qu’il y a un ruisseau éponyme. C’est ainsi que le latin « gutta », mot signifiant « goutte » se retrouve en « gota » dans de très nombreuses langues et dialectes romans comme l’espagnol, le portugais, le catalan et l’occitan bien sûr. Ce « Goutet » ariégeois (on en trouve ailleurs aussi !) aurait donc pour origine le latin « gutta » puis l’occitan « gota ». Soyons néanmoins conscients qu’ici nous sommes désormais très loin de la « goutte originelle » et qu’il s’agit plutôt « d’une source ou d’une rigole d’écoulement des eaux dans un champ » (Source extraite du site ariégeois de M. Philippe Cabau de Fauronne). L’historien Jean Tosti, dans son site consacré aux noms de famille, confirme le diminutif de « goutte » et le toponyme désignant une source dans le Massif Central. Dans le Vercors, un rocher où jaillit une source est également appelé « Goutet » et on pourrait ainsi multiplier plusieurs autres exemples un peu partout en France. Le « Goutet » serait donc la source et son ruisseau, et si ici le nom a été mis au pluriel avec un « S » à la fin, on peut sans crainte imaginer qu’il y avait plusieurs sources et plusieurs ruisseaux ou mieux peut-être se référer au nombre de hameaux distincts qui étaient de 4. Ici, on les appelle des « bourdaous » (**). A ces explications qui paraissant les plus plausibles, on peut y ajouter celles extraites du livre « Souvenirs wisigothiques dans la toponymie méridionale » de Pierre-Henri Billy, livre intégralement consultable sur Internet.
Pour le reste, et tiré d’un dépliant intitulé « le Hameau d’estives de Goutets en pays de Massat », on apprend que « le site protégé (depuis 1998) est inclus dans une Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager (ZPPAUP) (1994) et qu’il est caractérisé par une architecture originale, associant granges et cabanes en pierres sèches, découlant du système des « bourdaous » (des groupes de granges relevaient d’un mode d’exploitation particulier qui associait prés de fauche individuels et pâturages communautaires). Un programme de restauration du Bâti a été confié à l’A.A.P.R.E (Association Ariégeoise pour Personnes en Recherche d’Emploi) sous la conduite d’un architecte. Ici, le Massif des Trois Seigneurs offre des paysages d’estives portant l’empreinte caractéristique des glaciers : abrupt d’un verrou, fond de cirque sont autant de lieux naturels de pacage pour les troupeaux. Le secteur de Goulurs-Goutets est marqué par une tradition agropastorale très ancienne, qui forge l’identité des montagnes du pays de Massat. Après une déprise importante, les estives ont fait l’objet dès 1974, d’aménagements pastoraux sous l’égide d’une Association Foncière Pastorale. Cette démarche se poursuit aujourd’hui avec succès grâce au soutien de la Fédération Pastorale de l’Ariège : un vacher et un berger gardent désormais près de deux cent bovins et trois cent ovins, renouant ainsi avec une activité qui est la vocation première du site. Labellisé par la F.M.P.S (Fédération Méridionale de la Pierre Sèche), le sentier de découverte et d’interprétation de l’Estive de Goutets, étape du Tour du Massif des Trois Seigneurs, est le fruit de la collaboration entre Syndicat des Montagnes de Massat – Le Port, Association Montagne et Patrimoine, Communauté des Communes du Massatois, O.N.F, Association de Développement du Couserans, Fédération Pastorale et Conseil Général de l’Ariège, DIREN Midi-Pyrénées, Association I.S.C.RA. Vous trouverez en vente à l’Office de Tourisme du Couserans, à l’Office de Tourisme de Massat et dans les mairies du Port et de Massat, un carnet qui vous aidera dans votre démarche d’interprétation. Les bornes disposées (?) tout au long de l’itinéraire, depuis le hameau du Carol, renvoient à un chapitre donné (architecture, paysage, pastoralisme). Au cœur d’une zone protégée, le sentier traverse un espace pastoral dont il importe de respecter la quiétude et la sécurité ! Vous devez donc, au cours de la visite, refermer les portes, tenir vos chiens en laisse (à cause des troupeaux et des chiens de protection) et penser à ramener vos déchets ». Voici ce que l’on peut lire sur ce dépliant que j’ai pu me procurer. De quand date-t-il et est-il toujours d’actualités pour l’ensemble des informations qui y sont données ? Je ne saurais pas vous le dire, mais je n’ai pas vu les « fameuses » bornes dont il est fait référence !
Dans d’autres textes, on apprend que le site de Goutets est là depuis la fin du 18 siècle ou le début du 19eme, certains pensent même à une petite présence dès le 14eme siècle. A l’origine, le motif de cet intérêt soudain aurait été la forte croissance démographique du 18eme siècle. Peu de personnes le savent mais jusqu’à 1795, la France ; avec 28,5 millions d’habitants cette année-là ; est le 3eme pays derrière la Chine et l’Inde pour sa population totale. Il y a nécessité à nourrir toutes ces bouches et les ressources alimentaires jamais suffisantes entraînent les populations des vallées vers des zones plus hautes non encore exploitées et plus particulièrement dans des lieux où l’eau est abondante une grande partie de l’année. Ici aux Goutets, il y avait quatre villages distincts avec une vie communautaire, lesquels de juin à septembre accueillaient les bergers et leurs bêtes. Le plus haut des quatre était à l’altitude de 1.463m non loin de l’endroit où le ruisseau éponyme prend sa source. Les sources et plus généralement les eaux de ruissellements y sont nombreuses. On dénombrerait sur l’ensemble du site plus de 200 constructions en pierres sèches. Outre le travail pastoral consistant à garder les troupeaux, à traire les vaches et les brebis, à fabriquait du beurre et des fromages, on défrichait et on déforestait pour agrandir les surfaces de fauches et les pâtures, pour y planter des cultures vivrières, on y élevait des lapins, des poules et des cochons pour nourrir les familles présentes. La vie s’organisait autour des « bourdaous », système de « remues » saisonnières impliquant la nécessité de changer de place et d’habitat selon les ressources disponibles pour les gens et les bêtes et selon les saisons.
Comme dans tous les milieux ruraux, le site de Goutets a connu des phénomènes de déprises agricoles et donc de déclins, déclin amplifié par la révolution industrielle et l’exode rural ou plus simplement car l’agriculture et l’élevage de montagne étaient des plus contraignants. Il faut savoir que pendant très longtemps, ici en Ariège, mais ailleurs aussi, ceux qui exploitaient les terres le faisaient sous l’autorité d’un seigneur, d’un richissime bourgeois ou d’ecclésiastiques qui en étaient les seuls vrais propriétaires. Si le servage avait été aboli, le fermage avait pris sa place, mais en réalité peu de choses avaient changé pour ceux qui travaillaient à la campagne ou à la montagne. Pour tous ces gens-là, la vie ne s’était guère améliorée. Aussi, quand la révolution industrielle engendra ses premiers effets et emplois, les paysans, surtout les hommes, s’empressèrent, pour améliorer l’ordinaire, d’aller chercher un travail ailleurs. Forgeron, charbonnier, colporteur, mineur, porteur de glaces, montreur d’ours, etc., les métiers étaient très nombreux et d’une extrême variété. Au début, il s’agissait de le faire aux périodes agricoles creuses, puis de plus en plus ils laissèrent leurs femmes s’occuper de tout le reste. La vie de cette paysanne déjà très rude se transforma souvent et très vite en de véritables enfers, car elle était doublée de celle de mère au foyer, la plupart du temps, au sein d’une famille très nombreuse où les multiples enfants qu’il fallait nourrir et éduquer venaient s’ajouter aux grands-parents qu’elle devait soutenir jusqu’à leur dernier souffle. Le temps eut vite raison de ces difficultés insoutenables et il est fort probable que le site de Goutets n’échappa pas à cette règle.
Enfin, si toutes les cabanes sont en pierres sèches, il est important de signaler qu’elles sont parfois bien différentes et pour cause, puisqu’elles avaient des destinations qui l’étaient aussi. Ainsi, si au début, les premières constructions furent de simples abris ou murs sous roches, très vite, l’Homme acquit les techniques permettant des élévations plus abouties. C’est pourquoi, on trouve des « orris », dont le mot correspondait plutôt au site d’exploitation, c'est-à-dire à « la jasse », surface bâtie d’une ou plusieurs cabanes et clôturée parfois de murets également en pierres sèches que le berger occupait quotidiennement. Si pour l’œil non averti, ces cabanes pouvaient être ressemblantes, le connaisseur y décelait des « mazucs », minuscules cabanes semi-enterrés où l’on entreposait le beurre et les fromages pour les affiner et les amener jusqu’à maturation. Le « courtal » était une cabane plus ample et un peu plus confortable, à laquelle un enclos était adjoint qu’on appelait « parec », parec dans lequel le bétail passait les nuits à l’abri des éventuels prédateurs. Le « parec » était parfois relié à l’habitation par une « marga », couloir pratique permettant d’amener les brebis plus facilement pour la traite. Le « cabanat » était un orri de quarantaine destiné essentiellement aux animaux malades ou bien prêts à mettre bas. Le « besau » ou « canaleta » était un petit canal d’arrosage permettant d’amener de l’eau, depuis une source ou un ruisseau, jusqu’à l’orri désiré. Certaines cabanes servaient de granges ou de fenils, d’autres de greniers, d’étables ou de bergeries. Il y en avait bien sûr qui servaient d’habitations, plus ou moins grandes et diverses dans leur conception et leur nombre de pièces. Le plus souvent, elles étaient agrémentées d’une porte en bois, et à l’intérieur, on pouvait y trouvait une grande dalle servant de table, d’autres plus petites servant de sièges, quelques niches permettant de menus rangements et quelquefois un rudimentaire foyer ou un simple orifice servant de cheminée. A l’extérieur, on y trouvait souvent des bancs et une table, voire des escaliers le tout en pierres sèches ou fait de rondins. Le « parsou », « penh » ou « porcatiéra » servaient de porcherie. D’autres petites cabanes faisaient office de poulailler ou de niche pour les chiens. Toutes ces architectures, formées d’un bâti sans aucun mortier et dressées avec essentiellement des pierres extraites à proximité, étaient le fruit d’un savoir-faire ancestral mais également d’une main d’œuvre souvent importante. Ces techniques se transmettaient de génération en génération. Certaines cabanes étaient des constructions dites « en tas de charge » ou « à encorbellements » constituées d’une voûte élevée de manière successive et concentrique, avec des pierres sèches et une ou plusieurs dalles finales. Certaines cabanes étaient construites de façon plus traditionnelle, Les minerais utilisés étaient du cru et pour l’essentiel soit du schiste soit du granit. Ainsi, si on avait la certitude qu’il y avait des spécialistes, maçons, bâtisseurs professionnels et parfois même, maîtres émérites de la pierre sèche, il arrivait souvent que d’autres métiers soient capables par contrainte d’élever des cabanes quasi similaires sinon quelquefois aussi parfaites. C’était le cas de certains bergers, paysans, agriculteurs, éleveurs, vignerons, essartiers et défricheurs, chasseurs, braconniers, cantonniers, carriers, puisatiers dont la nécessité de leurs travaux était de savoir travailler et élever la pierre sèche. Ici, aux Cabanes de Goutets, il est fort probable que de nombreux métiers aient participé à ces élévations ou à leur restauration au fil des décennies.
(**) Le livre de Jean-Louis LOUBET: Jean-Louis Loubet, dont le métier était professeur de géographie, est un ancien maire de la commune ariégeoise de Le Port (1978-2005). Après des études et des recherches sur le site de Goutets, il a participé activement à sa rénovation puis à sa conservation. En 2010, il a écrit un livre paru aux Editions Lacour qui est une véritable référence quant à ce site montagnard agropastoral. Ce livre qu’il faut lire pour tout connaître de Goutets a pour titre : « Un site remarquable dans le Haut-Couserans, Goutets - Contribution à une connaissance du milieu montagnard et de son organisation pastorale ».
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Voilà une boucle ariégeoise plutôt courte car de 14 kilomètres seulement au cours de laquelle vous allez découvrir de magnifiques sites et voir de très beaux paysages. Mais attention, ici court ne veux pas dire facile car avec ses 680 mètres de dénivelé, il faut mériter ces découvertes et il est donc nécessaire de faire quelques efforts significatifs, même s’il est vrai que pour les randonneurs ariégeois habitués à avaler les gros dénivelés du Mont Valier, ma randonnée, que j’ai intitulé le Balcon de Bethmale, ne représente qu’un petit hors-d’œuvre. Personnellement, je prends pour point de départ le splendide et étrange étang de Bethmale (1.060 m), (étrange car habité d’une jolie légende à lire à la fin de cet article) où si le cœur vous en dit, vous pourrez avant de partir randonner et moyennant quelques euros, tremper le fil pour capturer quelques belles truites. Mais sachez qu’ici il y a peu de chance que vous attrapiez une truite sauvage saumonée comme il y en avait dans le « bon vieux » temps, car la plupart d’entres-elles ne sont là qu’à cause des nombreux lâchés qui y sont pratiqués. D’ailleurs, l’étang lui-même n'a pas le caractère sauvage que l'on pourrait imaginer car aucun cours d’eau ne vient l’alimenter. Il est alimenté par un grand réseau d'eau souterrain karstique. La suite de la randonnée est d’une grande simplicité puisqu’au lac, il suffit d’emprunter le célèbre GR.10 qui file vers le col de la Core (1.395m) où un panonceau est là pour vous indiquer la marche à suivre. Les premières difficultés apparaissent avec les premières montées, mais si le ciel est bleu et le temps clair, monter vers le col de la Core est un vrai régal. Au sortir du bois de Crabère, les panoramas merveilleux s’entrouvrent sur le large vallon de Bethmale et face à soi, le rocailleux Tuc d’Eychelle avec ses 2.315 mètres, fait « son intéressant ». Avant le col de la Core, le G.R.10 suit parallèle la D.17 puis la quitte dans quelques lacets. Souvent, vos pas hésiteront entre le vrai chemin parfaitement balisé des traditionnelles couleurs blanches et rouges et ces petites caminoles laissées par les vaches ou les chevaux de Mérens. Au col, votre regard bascule sur l’autre vallée, celle de Seix et sa somptueuse forêt domaniale mais surtout sur un panorama extraordinaire vers une vaste partie des sommets frontières des Pyrénées Ariégeoises. Ici sur le côté gauche du col, celui du Cap de Bouirex, des poteaux originaux ont été dressés et servent en quelque sorte de tables d’orientation individuelles pour vous faire découvrir tous ces pics. Mais c’est de l’autre côté du col qu’il vous faut partir par une étroite sente qui file à droite en direction du col d’Eliet (1.683m). Ce chemin, c’est en partie le « Chemin de la Liberté » qu’empruntaient tous ceux qui, pendant la guerre de 39-45, fuyaient le nazisme et ses exactions. Ici, les choses sérieuses commencent sur le G.R.10D que vous cheminez vers le col d’Eliet. Au début, il grimpe vers une ligne de crêtes et alterne parties rocailleuses et pelouses d’altitude sur un chemin en balcon sur la vallée de Bethmale. On finit par atteindre le point culminant, 1.729 m selon mon GPS, de cette jolie boucle avant le col d’Eliet. La sente redescend puis hésite sur de courts dos d’âne. En dessous, votre ligne de départ apparaît, jolie flaque couleur bleu acier au milieu d’un océan de verdure. Pourtant, au départ ce miroir était plutôt couleur turquoise ! Après, le col d’Eliet et sa jolie cabane, la sente descend définitivement à travers la forêt de Cadus. On coupe la piste qui, depuis l’étang, monte à la cabane de Campuls. Cette piste qui est largement utilisée par tous les troupeaux qui montent en transhumance vers le merveilleux cirque de Campuls, on la quitte pour un sentier sinueux qui aboutit vers le fond de l’étang. Comme toutes les boucles, cette randonnée peut-être effectuée dans le sens inverse, en partant vers le col d’Eliet, elle n’en sera pas moins facile car le point culminant correspond sensiblement à la moitié du parcours. Arrêt compris, je vous conseille de consacrer une journée pour effectuer cette boucle. Si vous avez le temps, vous consacrerez une autre journée pour aller à la pêche mais attention à cette étrange légende qui règne ici : "Il y a très longtemps, une vilaine sorcière vivait cachée à l’étang de Bethmale. Chaque jour, elle ennuyait les habitants des alentours. Un beau jour, les bethmalais exaspérés montèrent vers le lac avec leurs fourches pour se débarrasser d'elle. Prise au piège tendu par les villageois, l’horrible sorcière sauta dans le lac en jurant qu'elle ne disparaîtrait jamais. Depuis, sa robe bleu vert, restée au fond, donne au lac ses reflets si particuliers". Carte IGN 2048 OT Aulus-les-Bains-Mont Valier Top 25.
a) Quelques bloggeurs m'ont fait observer qu'il était fort dommage que sur mon blog, il n'y ait pas de cartes avec des tracés GPX ?
Réponse : Je tiens à leur préciser que c'est de ma propre volonté que je ne mets pas de tracés à ce format sur mon blog. En effet, les tracés que je décris sur mes cartes IGN correspondent à des parcours que j'ai réalisé à un instant précis, le plus souvent récemment mais ce n'est pas toujours le cas. Certains parcours peuvent avoir été accomplis deux ou trois ans auparavant, parfois plus. Or comme tous les randonneurs chevronnés le savent, les caractérisques des chemins peuvent être amenées à évoluer au fil du temps : embroussaillement, modifications, interdictions, chemins devenus privés, etc... Or le problème avec le tracé GPX, c'est que le randonneur va avoir tendance à faire une confiance absolue au tracé qu'il aura rentré dans son GPS, souvent au détriment de l'analyse, ou plus grave, de l'emploi lui-même de la carte IGN correspondante sur le terrain. Cette attitude, personnellement, je ne la souhaite pas, d'autant que le problème avec Internet, c'est que le tracé GPX va rester inscrit très longtemps avant qu'on ne le modifie ou qu'on ne le supprime. Voilà la raison pour laquelle, je préconise avant tout, l'usage d'une carte IGN au moment de la préparation de la sortie et bien évidemment, à l'occasion de celle-ci sur le terrain.
b) Certains lecteurs de mes articles souhaiteraient que le niveau de difficulté soit également mentionné :
Réponse : Il est vrai que bon nombre de sites de randonnées pédestres indiquent le niveau de difficulté par des images ou des cliparts, représentant par exemple une ou plusieurs chaussures. Là aussi, c'est de ma propre volonté que je n'indique pas ce type de renseignements dans mes articles. J'estime en effet que chacun dispose de capacités physiques bien différentes et que chaque personne doit être à même d'évaluer son potentiel. Un randonneur peut être capable de faire 30 ou 40 kilomètres de marche dans une journée sans pour autant être capable de monter l'Everest. Par là, je veux avant tout dire que la randonnée pédestre est un plaisir qu'un grand nombre de personnes peut pratiqué mais qu'il est néanmoins indispensable de bien analyser une sortie (kilomètres, dénivelé, difficulté, météo, etc...) et de savoir jauger soi-même son niveau et ce qu'on est capable de faire. Dans mes articles, j'essaie grâce aux textes, à la carte et aux diaporamas de donner un maximum d'informations permettant à chaque lecteur d'estimer la difficulté d'une randonnée, il n'en reste pas moins qu'une sortie doit être préparer avec la plus grande minutie. Mettre une image ou un dessin qui va représenter un niveau de difficulté, c'est en quelque sorte se substituer à l'autre.
Pour mieux voir les photos et les vidéos, je vous conseille de suivre les quelques indications ci-après :
Pour les photos: cliquez deux fois sur la mention "taille réelle" qui se trouve sous les photos, vous allez obtenir une image plutôt claire au format d'un demi écran environ. Cliquez encore une fois sur la photo et vous aurez une photo pleine page en principe d' excellente qualité. Idem pour les photos de cartes. Si vous cliquez sur la photo elle-même vous obtiendrez également une photo grand-format encadrée de blanc (mais le chargement de la photo est en principe plus long) avec la possibilité si vous baladez le curseur sur le côté droit de la photo de poursuivre un diaporama en cliquant sur l'icône "NEXT". Pour sortir, il y a en bas à droite, un icône "FERMER".
Pour les vidéos: Pour visionner les vidéos, il suffit bien sûr de cliquer sur le triangle qui se trouve au centre de l'écran vidéo et pour s'arrêter sur une image précise sur l'icône "||" en bas à gauche. Pour passer la vidéo en mode "Plein Ecran" il suffit bien sûr de cliquer sur l'icône approprié qui se trouve au bas de l'écran vidéo à côté de DAILYMOTION MENU. Vous pouvez aussi utiliser cet icône MENU pour agrandir ou modifier la qualité de vos images. Le retour se fait bien sûr en utilisant la touche ECHAP. En cliquant fort sur l'image vidéo, vous basculerez directement sur le site DAILYMOTION où vous pourrez retrouver l'ensemble de mes vidéos en tapant "jullie68" dans le critère de recherche à la rubrique Vidéos.
Dans tous les cas et même avec de très belles photos, la qualité des vidéos les plus anciennes est plutôt médiocre mais là il faut m'excuser car c'est un problème qui était techniquement insoluble avant l'arrivée de la "Haute Qualité". Avec le menu de DAILYMOTION des règlages sont néanmoins désormais possibles, Haute Qualité par exemple pour les vidéos les plus récentes.
Si vos écrans vidéo restent noirs, allez sur "Outils", "Supprimer l'historique de navigation" et supprimer les fichers Internet temporaires et l'historique puis actualiser votre page Internet.
Désormais, les vidéos sont souvent bourrées de publicité difficilement évitables. Des applications comme Adblock Plus permette de résoudre ce problème quand on lit un article. Par contre, il peut arriver que les vidéos ne soient pas exécutables quand ce type d'application est activé.
Attention ce blog n'a pas la prétention d'expliquer dans le détail les randonnées qui y sont mentionnées. Il donne bien sûr quelques indications ( lieu, départ, temps, possibilités, dénivelés, saisons, carte IGN appropriée, difficultés rencontrées, etc...) mais il a surtout été conçu pour faire aimer la marche et pour donner quelques idées de randos dans ces beaux départements que sont principalement les Pyrénées-Orientales, l'Aude, l'Ariège, mais aussi dans d'autres lieux où j'ai pu prendre plaisir à crapahuter.
J'ai également agrémenté mes textes d'une jolie photo représentative du lieu et quand je l'ai pu d'une vidéo conçue avec quelques photos significatives des paysages et sites rencontrés. Vous m'excuserez pour la qualité de certaines vidéos, notamment les plus anciennes mais la transformation des photos en diaporamas vidéos ce n'était pas le top, même avec Dailymotion au temps où la "Haute Qualité" n'existait pas encore ! Je vous conseille de suivre les conseils de la rubrique " Pour mieux voir les photos et les vidéos " et surtout à penser à utiliser la HQ, dès que vous le pourrez.
Il y de simples balades à faire en famille et des randonnées pour des marcheurs de tout niveau. En conclusion, tout le monde pourra y trouver son compte, du plus néophyte au plus expérimenté !
Si sur une randonnée particulière, vous souhaitez de plus amples renseignements vous pouvez m'envoyer un message dans ma boîte gilbert.jullien@orange.fr, je me ferais un plaisir de vous répondre si je le peux.
Mais attention une sortie doit se préparer et il est donc utile de garder à l'esprit quelques idées essentielles:
-Ecouter la météo avant de partir.
-Etudier dans le détail l'itinéraire envisagé.
-Bien s'équiper ( sac à dos, chaussures et vêtements appropriés à la saison et aux circonstances, cartes IGN, boussole, GPS, trousse de secours, téléphone portable, etc...).
-Prévoir une alimentation et des boissons suffisantes et en proportion du temps que l'on va passer sur les chemins.
-Penser à se protéger des effets climatiques : rayons du soleil (lunettes, créme solaire, casquettes) neige, pluie, etc...
-Bien se préparer physiquement et savoir apprécier ses limites.
-Etre bien assuré pour l'activité que l'on pratique régulièrement. (voir adhésion et assurance auprès de la FFRP).
-Respecter la nature en général et l'environnement où l'on évolue en particulier.
-De préférence, éviter de partir seul et si on ne peut pas faire autrement, prévenir ses proches de l'itinéraire choisi.
Voilà quelques conseils pratiques qu'un randonneur digne de ce nom doit suivre !
Enfin, je tiens à préciser que concernant les randonnées et leurs tracés, je décline toutes responsabilités en cas de problème, souci technique, accident ou incident et égarement. Pour l'avoir fait moi-même il fut un temps, toute sortie en groupe nécessite au préalable une reconnaissance afin de vérifier si le parcours est encore praticable et si les personnes que l'on va accompagner selon leurs aptitudes et leurs âges sont aptes à le réaliser. Si la sortie individuelle reste de la responsabilité de chacun, il n'en demeure pas moins qu'elle doit être également analysée et préparée selon son degré de difficulté.