La News vous donne un bref aperçu de la prochaine randonnée qui paraîtra dans la page d'accueil :
La News : Les Cascades du Hérisson (Saut Girard -Moulin Jeunet) depuis La Fromagerie (Jura)
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Comment avons-nous découvert ces « Cascades du Hérisson » ? Après une magnifique semaine à parcourir le tour de la Suisse en voiture, c’est tout à fait par hasard que nous nous sommes arrêtés dans ce lieu-dit « La Fromagerie » sur la commune de Le Frasnois, située dans le département du Jura. Il est vrai que l’endroit est très touristique et cet arrêt a donc été consécutif au nombre important de visiteurs qu’il y avait en ce 22 juillet 2024. Si l’idée première était de comprendre pourquoi cette affluence, une fois la voiture rangée sur un place de parking difficile à trouver mais finalement devant la boutique la plus visitée, il ne nous fallut que quelques minutes pour obtenir la bonne réponse. En effet, un seul regard vers le nombre de commerces de ce tout petit hameau d’une trentaine d’habitants, en temps normal, a suffi. Ici, on trouve toutes les activités que le tourisme engendre : bars et lieux de restauration, gîtes , boulangerie, vente de produits locaux et de souvenirs, ateliers artisanaux divers et variés, jardin botanique et puis surtout il y a une énorme « boissellerie » dite du Hérisson où l’on trouve tous les objets en bois possibles et imaginables. Dany qui adore ces objets et qui est souvent en quête de pochoirs y a trouvé son bonheur sous les traits d’un grand arbre de vie qu’elle envisageait de peindre. De ce fait, pendant qu’elle visitait trop longuement les différentes boutiques, j’errais dans la hameau. C’est donc au cours de cette errance que je suis tombé sur un panonceau directionnel de randonnée mentionnant ces fameuses « Cascades du Hérisson » distantes de 800m ». .....je reviens au plus vite...... A bientôt ami(e)s blogueuses et blogueurs.....
Ce diaporama est agrémenté de diverses musiques du compositeur Michel Pépé. Se décrivant comme le compositeur du bien-être, elles ont pour titre : "Terra Incognita", "Quinta Essentia", "Fleur de Lys", "La Danse des Elfes", "La Pierre Sacrée", "La Présence" et "Les Ailes de Lumières" extraites de son album "The Wings of Love".
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Après 2 jours d’intenses visites (*), notre soif de découvrir ces magnifiques régions que sont le Cabardès et la Montagne Noire n’est pas étanchée. Toutefois, l’envie de découvrir sans prendre automatiquement la voiture et faire des kilomètres est une solution qui n’est pas pour nous déplaire, et ce d’autant qu’une météo bien meilleure que les jours précédents est annoncée pour aujourd’hui. Pourquoi ne pas faire une randonnée dans le secteur où nous avons loué, c’est-à-dire « Villelongue », tout près de l'abbaye Sainte-Marie ? (attention à ne pas confondre avec Villelongue d'Aude car ici on est encore sur la commune de Saint-Martin-le-Vieil ) C’est donc grâce à Anne, notre gentille hôte, qui n’est pas avare de dépliants touristiques, que nous trouvons cette randonnée décrite ici : « La Boucle de l’abbaye de Villelongue à Saint-Martin-le-Vieil ». En ce 3 juillet 2024, il est presque 11h30 quand nous rangeons notre voiture sur le parking faisant face à l’abbaye. Un panneau mentionne la randonnée que nous avons choisie mais 2 autres sont possibles dont une intitulée « Les Capitelles ». Si je mentionne déjà ce nom, c’est parce qu’à la sortie de Saint-Martin-le-Vieil nous emprunterons par erreur ce parcours jusqu’au lieu-dit La Frigoule avant de récupérer le bon tracé originel. S’agissant d’une boucle, 2 choix sont possibles mais nous choisissons le sens mentionné sur le panneau. D’emblée, le bon chemin longe la rivière La Vernassonne, où pour mon plus grand bonheur de photographe naturaliste, la Nature se révèle sous de multiples aspects : fleurs sauvages, papillons, petits poissons, corneille noire, demoiselles et une écrevisse. Cette magnifique Nature sera ainsi présente tout au long de cette jolie boucle et un peu plus loin encore en revenant à notre location. Pour l’instant, le chemin bien balisé en jaune est toujours agréable à parcourir car circulant dans des décors variés : sous-bois, clairières, vastes prairies couleur paille, prés verdoyants, collines arrondies et boisées puis carrément une jolie forêt mixte avant l’approche et l’arrivée à Saint-Martin-le-Vieil. Entre les deux, beaucoup de fleurs sauvages et quelques papillons et oiseaux sont venus taquiner mon côté « épieur » de la flore et de la faune. Dans cette forêt, de nombreuses guêpes fouisseuses, pas du tout agressives, malgré leur nombre important autour de nous, nous ont offert un joli spectacle qu’elles avaient intitulé « Comment creuser un nid dans le sable le plus rapidement possible ». Sans doute des Bembex à rostre (Bembix rostrata), si j’en crois les images et ce que j’ai lu sur Internet à postériori. A Saint-Martin-le-Vieil, nous avons fait l’impasse sur la partie basse du village où circule la D.34. En effet, lors de notre arrivée le premier jour, nous avions eu l’occasion de nous y arrêter car un vide-grenier était organisé ce jour-là. C’est donc par la Tour de l’Horloge, la place de la Mairie et l’église ; malheureusement fermée ; que nous avons commencé notre visite gardant le meilleur pour la fin, à savoir les vestiges moyenâgeux avec le donjon et une tour de l’ancien château fort, ruines mitoyennes avec un joli oratoire dédié à Saint-Roch et avec un jardin décrit comme « d’inspiration médiévale ». Après cette « bonne visite » agrémentée d’un frugal pique-nique, malheureusement sous un ciel momentanément redevenu gris et frais, nous obligeant à réenfiler nos polaires, nous avons repris la boucle. Par bonheur, les quelques nuages avançant plus vite que nous, le soleil et le bleu du ciel dominèrent le plus souvent la grisaille et ce, jusqu’à l’arrivée. A la sortie de Saint-Martin, comment ai-je pu me tromper de parcours alors que parmi mes nombreuses photos figure le bon panonceau directionnel ? Voilà une question qui me taraude encore la tête à l’instant où j’écris ce récit. C’est donc par erreur et par le tracé dit « Les Capitelles » que nous nous éloignons du village. Par le fait même que nous ne voyons qu’une seule « capitelle » dès la sortie de Saint-Martin, prenons-nous confiance ? Un peu sans doute ! Toujours est-il que l’on ne s’inquiète pas trop car sans carte et sans GPS, seul le balisage toujours jaune lui aussi guide nos pas. Normal, tous sont des P.R. Plus loin, Dany marchant assez loin devant moi sur un sentier devenu herbeux, je la rattrape car depuis un bon moment, je ne repère plus les petits traits de peinture jaune des différentes balises. De plus, ayant un peu le sens de l’orientation, je trouve que l’horizon, malgré qu’il soit très lointain, ressemble pas mal à celui que nous percevions lors de notre entrée dans Saint-Martin. C’est-à-dire la plaine du Lauraguais et les Pyrénées droits devant nous. Il ne m’en faut pas plus pour comprendre que nous ne sommes pas dans la bonne direction et ce d’autant qu’ayant retrouvé le balisage, ce dernier se faufile et descend dans un bois assez touffu par un étroit sentier. Nous n'y descendons pas et faisons d'emblée demi-tour. Sans carte IGN et sans GPS, mon seul recours est l’application Visorando à laquelle par chance je suis abonné. Bingo ! En effet, la randonnée au départ envisagée y figure bien (N°987747). Sur la carte, le pointeur nous indique que nous sommes non loin du lieu-dit la Frigoule. Or par chance, non loin de là, et de la route D.64 que nous avons traversé quelques instants plutôt, plusieurs chemins s’entrecoupent dont un très rectiligne, surligné en mauve. Ce dernier file vers le bon parcours que nous aurions dû prendre. Smartphone allumé, il me suffit de suivre le pointeur sur l’écran pour trouver cette longue piste forestière rectiligne, et puis plus loin le bon itinéraire menant vers l’abbaye. Complétement rassuré, je peux reprendre mon recensement floral qu’à vrai dire je n’ai jamais vraiment abandonné car finalememt peu inquiet, les distances parcourues étant plutôt modestes. Après le lieu-dit « La Jambe de l’Homme » et la descente vers l’abbaye, nous retrouvons notre voiture. Je propose à Dany d’aller visiter l’abbaye mais un peu de lassitude couplée au fait que les lieux religieux ne sont pas sa tasse de thé, elle refuse. Je lui propose de rentrer en voiture vers notre location et je pars visiter l’abbaye tout seul. Cette visite ne faisant pas vraiment partie de la randonnée, je ne vais pas m’étendre à son sujet. Toutefois, vous la trouverez très détaillée dans mon diaporama. Perso, ce fut un pur régal car la visite libre s'effectue dans un cadre reposant avec un agréable jardin où des oeuvres d'arts "rigolotes" contrastent avec l'austérité du lieu. Malgré les restaurations régulières et formidables qui sont entrepris par son propriétaire, on peut regretter que l’abbatiale soit encore fortement ruinée. Que lui souhaiter de mieux que de retrouver un jour son lustre d’antan ? Tout inclus, parcours réalisé avec égarement, visites et découvertes et retour à la Tuilerie de Villelongue, j’estime la distance parcourue à 8,5km environ. Ce n’est qu’une estimation et pas du tout une affirmation. De toute façon, la randonnée proprement dite est assez facile et donnée pour une distance de 5,8km sur Visorando. Cartes IGN 2345O Alzonne et 2245E Lézignan-Corbières top25.
Ce diaporama est agrémenté de diverses musiques interprétées par Les Musiciens de Provence dirigés par Maurice Guis dont voici les titres : "La quinte estampie reale", "La pastouro e lou segnour", "Pastourelle A une ajournee", "Plang", "Chanson à la vierge" et "Estampie et ungaresca".
Aller découvrir le Cabardès et la Montagne Noire et ne pas aller visiterLastours et ses 4 châteaux médiévaux, c’est un peu comme visiter Paris et faire l’impasse sur la Tour Eiffel. Oui, c’est totalement incontournable ! Surtout si l’Histoire de France vous intéresse. Il faut dire que perchés sur une ligne de crête, eux-mêmes édifiés sur des pitons rocheux, les 4 châteaux sont quand même assez exceptionnels en terme de décor et assez uniques dans le système défensif moyenâgeux. Quertinheux, Surdespine, Régine et Cabaret voilà leur nom, sans oublier le village castral de Cabaret ainsi que les vestiges ruinés d’une séculaire église romane dédiée à Saint-Pierre et à Saint-Paul. Enfin, tout ça pour vous dire qu’il y a de quoi faire et qu’en ce 2 juillet 2024, nous nous sommes régalés. Et si la seule découverte de tout ça ne peut pas être considéré comme une véritable randonnée ; sans doute en raison de sa modeste distance ; n’ayez crainte une randonnée reste possible en se rendant au lieu-dit le Belvédère par des sentiers parfaitement balisés. Ils sont au nombre de deux, car il y a celui dit « du Grésillou » ou bien celui passant par « le hameau de Lacombe ». Plus pratique, car bien plus près de l’accueil des 4 châteaux, nous avons suivi le premier, en profitant au passage pour un recensement photographique des fleurs sauvages du secteur et notamment de celles trouvées au bord de la rivière. Une fois au Belvédère ; espace non payant sur présentation des billets des 4 châteaux ; le lieu accueille agréablement les visiteurs puisqu'il est aménagé avec des bancs, une vaste estrade agrémentée d’une longue balustrade et même d'une longue-vue. De ce fait, il est vrai que le panorama vers les 4 châteaux, les vallons et la confluence des rivières ; Orbiel et Grésillou ; et les collines verdoyantes alentours visibles est assez incroyable. A part ça, et si tout comme moi, l’Histoire riche de ce lieu vous intéresse, de nombreux panneaux jalonnant la visite vous en explique l’essentiel. Et si comme moi aussi, vous êtes curieux de nature et vous voulez en savoir plus, il y a abondance de sites Internet (*) pour ce faire. Je vous propose quelques liens ci-dessous. Ma curiosité m’ayant entraîné à chercher l’origine des divers toponymes (**) Lastours, Quertinheux, Surdespine, Régine et Cabaret, seuls Lastours, Régine et Cabaret on reçu une réponse vraiment fondée, Quertinheux et Surdespine ne pouvant être que des toponymes supposés. Si les distances réalisés n’ont pas été très longues (voir tracé sur carte IGN), nous avons beaucoup flâné sans compter les nombreuses pauses engendrées pour de multiples raisons : visites, boutiques, pique-nique, boissons, lectures des différents pupitres, recensement floral, etc.. .5h en tout. Carte IGN2345E Carcassonne et 2344ET Montagne Noire Est top 25.
(**) Toponymies des lieux : Lastours est assez facilement compréhensible car le nom de la commune tire son nom de la présence des 4 tours. En occitan "Las Tors" puis francisé en "Les Tours" puis compacté en "Lastours" mais en conservant le "Las" originel de la langue d'oc. Comme on peut le lire lors de la visite, le nom de Quertinheux apparaît dans les textes peu après l'an 1100 et a trait à un premier édifice érigé sur un piton rocheux. Faut-il donc voir dans le préfixe "Quer", un rapport avec ce piton rocheux ? Probablement, si je me fie à ce que disent les toponymistes occitans à propos de ce dernier qui aurait pour origine la racine pré-indo-européenne "kar" signifiant "rocher". Quand à la terminaison "tinheux", 3 possibilités peuvent être imaginées : le mot "teigneux" qui proviendrait de l'aspect "rude", "escarpé" et donc "difficile" du lieu rocheux, un quelconque rapport avec le nom romain "tennius" signifiant "maître des lieux" ou bien encore une origine avec le mot "tigne" synonyme d'une "forêt". Concernant "Surdespine", dont le nom est mentionné pour la première fois en 1145, on peut également lire que ce lieu a été aussi appelé "Fleur d'Espine". Pas de doute concernant la terminaison "espine" ayant pour origine le latin "espina" et le vieux français "espine" signifiant tout simplement une "épine". Quant au préfixe "Surd", on peut aisément penser qu'il a un quelconque rapport avec le mot français "sourd" puisqu'on retrouve ce même préfixe dans le mot "surd-ité". "Surdespine" serait donc "une sourde épine", dans le sens sournois de "mauvaise épine". Pas de doute "la tour Régine" est la "tour de la reine", du latin "regina". On peut néanmoins apporter une nuance puisque "regina" pouvait être certes une reine mais aussi une "princesse" et plus largement une "noble dame". Enfin et concernant le nom "Cabaret", pas de mystère non plus puisqu'il s'agit d'un nom de famille de chevaliers occitans et co-seigneurs des châteaux de Lastours, le plus connu d'entre-eux étant Pierre-Roger (source Wikipédia). Notons toutefois que le nom "Cabaret" est d'origine néerlandaise désignant une petite auberge puis qui s'est étendu à tout "lieu où l'on se rassemble pour boire et jouer". (Source Généanet).
Ce diaporama est agrémenté de diverses musiques composées par Bruno Coulais et tirées de la bande originale du film "Les Saisons". Dans l'ordre de passage, elles ont pour titre : "The Magic Wood", "La Part Sauvage du Monde", "Les Territoires inaccessibles", "La Chasse à Courre", "Le Temps et le Froid", "L'Exode", "Un Monde Disparaît", "La Ronde des Saisons", "Le Printemps", "Au Loin", "Le Survol", "La Toile", "Aquatiques", "La Forêt n'est plus" et "Armures".
Quand il m’a fallu donner un nom à cette petite boucle pédestre de ma composition, c’est en observant le carte IGN que l’intitulé « Circuit ‘floristique’ du Grès depuis Rouffiac-des-Corbières » est venu à moi comme une évidence. Alors certes, la géologie du secteur est constituée de grès (*) ; et je l’ai vérifiée ; mais cette vérification était-elle bien utile alors que ce proche secteur situé à l’aplomb nord du château de Peyrepertuse enregistre un lieu-dit Le Grès, une Serre du Grès, un ruisseau du Grès, un col du Grès et une bergerie du Grès ? Oui, elle l’était puisque la géologie la plus visible est quand même le calcaire. Voilà pour l’intitulé principal, mais sans doute serez-vous étonné par l’adjectif « floristique » ? En effet, si la géologie ne me laisse pas indifférent, et si la faune photographiable a été magnifiquement présente elle aussi, le but de cette randonnée était en priorité « floristique » c’est-à-dire tourné vers la flore. Dans ce secteur et à cette époque de l’année, je la soupçonnais « florilège », » floribonde » et « florissante », au sens de « nombreuse et « d’épanouie » ! Bingo si j’ose dire tant il y eut des fleurs diverses, variées et parfois même imprévues à recenser tout au long de ce parcours pas toujours bien fléché mais ô combien génial car toujours au plus près de la Nature. « Voilà déjà longtemps que ma fleur de l’âge a fané alors comme un triste constat que je n’accepte sans doute pas, je pars chercher des fleurs dans la force de mon âge déjà bien avancé ». Voilà désormais ma motivation à partir sur les chemins. Découvrir, observer, apprendre et toujours ce leitmotiv « de ne pas marcher idiot ! » quoi qu’il advienne. Il est 9h15 quand je range ma voiture sur un parking au centre de Rouffiac-des-Corbières, derrière un imposant lavoir. Le village paraît vide, seuls deux ouvriers perchés sur un échafaudage s’affairent contre une façade. Suivi par un chien sorti de nulle part, je démarre sans réfléchir car je connais le début du parcours pour l’avoir déjà emprunté lors d’une longue randonnée dont les objectifs principaux avaient été le château de Peyrepertuse et la Fontaine de la Jacquette au départ de Duilhac. C’était en octobre 2017. Le temps a passé depuis, pas trop bien passé parfois, et faire des distances de 14km est devenue compliqué , et ce d’autant que je sors d’une longue période d’inactivité pour cause d’un genou gauche trop récalcitrant et plus récemment encore d’un très méchant Covid. C’était il y a 15 jours seulement ! Mais l’envie de marcher et le désir de m’aérer sont là alors j’ai inventé ce circuit de 6 ou 7 km avec comme objectif premier de photographier un maximum de fleurs différentes ! En ce printemps plutôt pluvieux, je ne voyais pas de plus beau dessein et ce, d’autant que la journée était annoncée très clémente. Le chien m’a accompagné un peu puis il m’a abandonné. Je me retrouve seul et ça me convient. Après quelques jardins potagers, sur la gauche, un premier champ garni de fleurs sauvages m’oblige à aller voir de plus prés. Grandes marguerites, Trèfles étoilés et Sérapias sont les premières fleurs sauvages à être recenser. Photographiquement bien sûr. Ces premières fleurs attirent quantité de papillons mais ces derniers demandent plus de temps pour être immortaliser. Il va en être ainsi en ce début de parcours jusqu’à ce que le bitume disparaisse et laisse la place à un chemin terreux. Là, or mis deux chevaux qui viennent vers moi se faire cajoler et déguster quelques biscuits plus rien ne m’arrête dans un tourbillon floral. Seuls quelques papillons et passereaux chanteurs ont encore ce pouvoir. Parmi ces oiseaux, un couple de Huppes fasciées que j’entends chanter depuis un bon moment et pour lesquels je réussis avec bonheur à en photographier au moins un. Il est vrai qu’il est perché au sommet d’un grand pin. Je dis avec « bonheur », tant ces oiseaux sont magnifiques. Puis dès lors qu’ils s’envolent, je reviens vers les fleurs. Il y en a tellement de différentes au bord du chemin que je ne sais plus où donner de la tête. J’en oublie sans doute. Les plus minuscules notamment que j’aperçois bien sûr mais pour lesquelles il faudrait que je m’installe par terre et que j’y passe un temps infini pour les photographier en macros. J’en fais parfois l’impasse. Cette folie s’estompe petit à petit dès lors que le chemin quitte la campagne au profit de la forêt. Un chemin en sous-bois prend le relais. Plus le bois devient touffu est plus les fleurs se font rares. Elles se résument désormais à 4 ou 5 espèces toujours les mêmes. Après avoir cheminé au pied du Sigle de La Rabazole, le chemin rétrécit et devient sentier au pied des Carbonnières. Ce tronçon devient plus monotone, même si dans le silence des sous-bois, plusieurs sangliers que je ne vois pas mais entends seulement me font sursauter. Plus loin, c’est un énorme essaim sauvage d’abeilles qui ralentit mes pas. Leur nid est carrément accroché à un chêne vert au bord du sentier. Si le bourdonnement qu’elles produisent est assez impressionnant, aucune abeille ne m’agresse sans doute sont-elles trop occupées à créer leur colonie. Après plusieurs photos, je me vois contraint de m’éloigner de l’essaim car quelques-unes se montrent un peu belliqueuses mais sans jamais me piquer. Dès lors que sur ma gauche, j’entends la rivière Verdouble, je sais que j’en ai fini avec cette partie très boisée. A hauteur d’un petit pont de pierres sur le Verdouble, je retrouve l’asphalte d’une route. Quelques panneaux relatifs aux trails Cathares survenus le week-end précédent sont encore là accrochés à une balustrade. Je suis d’autant bien informé que mon gendre à participer aux 52km, c’est-à-dire au trail des Seigneurs au départ de Cucugnan. 11 heures à courir le gaillard m’a dit ma fille ! Je m’arrête là sur le pont pour manger un peu. Un peu de sandwich puis 2 tranches de cakes aux fruits confits. En contrebas, quelques petits poissons cabotent lentement dans la rivière. Sans doute des chevesnes. Quelques petits morceaux du pain, de thon ou de cake que je jette dans le courant ne semblent pas les intéresser. Dans les arbres, un couple de mésanges semble s’être lancé dans une chevauchée poursuite où l’accouplement paraît être le but final. Cette course prénuptiale étant entrecoupée de pauses, je réussis quelques jolies photos. Je redémarre sachant que je vais peut-être affronter la partie la plus délicate de la boucle que j’ai prévue. En effet, au niveau de la Bergerie du Grès, je compte sur un chemin en pointillés noirs sur la carte IGN pour rejoindre Rouffiac. Les fameux « chemins noirs », chers à l’écrivain aventurier Sylvain Tesson. Finalement et malgré mon insistance, je ne vais pas trouver le bon sentier. Autour d’une pelouse arborée tout est embroussaillé. Il y a bien en contrebas de la propriété le ruisseau du Grès mais lui aussi paraît impraticable car les broussailles l'envahissent. Respectueux de la propriété privée, je me vois contraint à chercher une autre voie. Au pire, ça sera la route D.14 si je ne peux pas faire autrement. Je reprends la route initiale sur 100m environ et là j’aperçois sur la droite un sentier filant vers un poste de chasse. Je laisse un puits puis le poste de chasse sur ma droite et l’étroit sentier se poursuit dans une garrigue très verdoyante clairsemée de divers boqueteaux buissonneux. Là, aussi étonné que moi, j’y surprends un beau sanglier solitaire. Une seule photo et il détale. Qu’elle chance il a eu le bougre que je ne sois qu’un chasseur d’images ! Bien que zigzaguant au milieu de ces buissons, je continue à avancer et ça m’encourage. Je reprends mon inventaire floral. Je fais seulement attention à ne pas me frotter aux genêts épineux et autres buissons plutôt hauts car je crains soit de me piquer soit d’attraper des tiques. Au cours de mon cheminement, le bruit des voitures et des motos qui passent tout près sur la D.14 me rassure. Je la considère comme un éventuel échappatoire au cas, je ne pourrais plus avancer là où je suis. Plusieurs casots ruinés envahis par la végétation m’encouragent aussi car ils sont la preuve que ce secteur rural a été jadis occupé par des hommes, ce qui explique probablement que la garrigue ne s’est pas pleinement réinstallée. Au-dessus d’une vieille étable, quelques arbres où chantent divers passereaux m’incitent à m’arrêter plus longuement pour tenter de les photographier. Je sors mes différents appeaux et il ne me faut que 10 minutes pour immortaliser le premier. Un joli serin-cini bien jaune. Puis c’est autour d’une alouette lulu à être immortaliser. En 45 minutes, pendant laquelle j’ai grignoté fruits secs et biscuits, plusieurs autres oiseaux sont venus mais une seule mésange est entrée dans la carte mémoire de mon appareil-photo. Je repars jusqu’à une ruine plus imposante que je vois au loin légèrement sur ma droite. Sur mon bout de carte IGN, le nom d’un lieu-dit « Les Birats » est mentionné mais j’ignore si c’est bien là. Au regard du temps qui a passé, car il est presque 13 heures, je m'assieds sur une citerne pour terminer mon sandwich et ce, toujours dans la crainte d’attraper des tiques. Dans la ruine, il y a des orchidées que l’on appelle « Orchis homme pendu » à cause de leurs fleurs ressemblant à un petit bonhomme et à leurs labelles à des membres pendants. Une fauvette peu craintive s'approche de la ruine et je réussis à la photographier de très près. A-elle son nid dans la ruine ? Probablement. Puis je me remets en route sur un large chemin herbeux en longeant une clôture. Il m’amène direct vers un très long layon où plusieurs poteaux électriques ont été installés. Le layon descend la colline puis la remonte sur l’autre versant coupant en deux la Serre du Grès, elle-même coupée transversalement par le ruisseau éponyme. Je reconnais immédiatement ce layon, car avant de venir, je l’ai bien remarqué sur la carte aérienne de Géoportail. Plusieurs empreintes de chaussures sur la glaise m’indiquent que ce layon est pratiqué comme chemin. Je me mets à le descendre sans trop de problème mais avec la prudence que le terrain glaiseux exige. Là, de nombreuses fleurs nouvelles non encore aperçues m’arrêtent constamment. Les fleurs, plus quelques papillons nouveaux, deux oiseaux sur les fils électriques, une cabane de berger, je mets presque une heure pour cheminer ce layon. Il est vrai qu’en ayant observé la vue aérienne, je sais qu’une fois atteint le sommet du layon, le plus dur est derrière moi. Je peux me permettre de flâner. Un fois le sommet atteint, une bifurcation se présente devant moi. Je fais le choix opportun de partir à gauche car j’ai l’intime conviction que ce chemin va m’amener au col de Grès. A ce col, la suite est assez simple et de surcroit la fin du circuit étant enregistrée dans mon GPS, ma flânerie peut continuer. Un fois encore, elle est de rigueur jusqu’à Rouffiac. Encore quelques fleurs, d’autres papillons puis dans les ruelles du village, des hirondelles des fenêtres qui s’affairent dans des ornières boueuses afin de construire leur nid. Tout de cette Nature que j’aime est prétexte à m’arrêter. La visite de village clôture cette merveilleuse journée de marche. Et tout ça sous la surveillance ombreuse de la « citadelle du vertige », à savoir l’incroyable et grandiose château de Peyrepertuse. Je ne sais pas si vous vous lancerez dans cette modeste balade mais personnellement j’y ai pris beaucoup de plaisir, et ce d’autant que tous mes objectifs ont été complétement comblés : recenser et photographier des fleurs, marcher et m’aérer dans la Nature que je n’ai eu de cesse d’observer. Oui, je peux dire que je suis gré d’avoir accompli ce circuit « floristique » du Grès. Telle qu’expliquée ici et selon le tracé sur carte IGN joint à ce récit, j’estime la distance réalisée à environ 7km. Je l'avoue, je ne l'ai pas mesurée. Carte IGN 2447OT Tuchan – Massif des Corbières top 25.
Le Grès : Comme expliqué dans mon récit, le nom propre « Grès », donnée à ma balade, est venu à moi comme une évidence et ce parce que sur la carte IGN plusieurs lieux-dits où j’ai marché portaient ce nom : Serre, col, zone topographique, bergerie, ruisseau. Mais ces appellations ne sont pas tombées des nues et le grès, nom commun d’une roche en est grandement à l’origine car dans le passé des mines de grès étaient présentes dans ce secteur de Rouffiac en particulier et de l’Aude en général. Alors ce grès, c’est quoi au juste ? « Le grès est une roche sédimentairedétritique, issue de l’agrégation de grains de taille majoritairement sableuse (0,063 mm à 2 mm) et consolidé lors de la diagenèse. Les grains qui constituent le grès sont généralement issus de l'érosion de roches préexistantes, qui déterminent en grande partie sa composition, principalement constituée de quartz et feldspath. Selon le degré de cimentation et sa composition, il peut former une roche très friable ou cohérente. Le grès se rencontre dans une grande variété de milieux de dépôt, depuis le domaine continental (rivière, plage) jusqu'au domaine marin (turbidites). Son équivalent non consolidé est généralement appelé sable.», voilà comment Wikipédia nous présente cette roche utilisait comme matériau de construction depuis la nuit des temps. On l’appelle aussi « molasse ». Ici, dans l’Aude, qu’on l’appelle « Grès de Carcassonne » ou bien « Grès d’Alet », ce matériau a toujours été à l’honneur, les plus beaux exemples étant la cité médiévale de Carcassonne avec ses célèbres remparts et sa magnifique basilique Saint-Nazaire-et-Saint-Celse mais aussi les abbayes Sainte-Marie de Lagrasse ou de Fontfroide. Cette courte liste n’est pas exhaustive car on pourrait citer des centaines de monuments ainsi élever avec du grès. Quant à la plupart des communes, toutes ont leurs propres patrimoines construits en grès : habitations, églises, mairies, ponts, oratoires, fontaines, lavoirs, puits, fours à pain, moulins et leurs meules, cheminées, pavages, la liste est aussi longue que les possibilités du grès….car la pierre peut être tendre, moyenne ou dure s’adaptant ainsi à de nombreux usages, et conférant de ce fait une remarquable unité à l’architecture d’un lieu. Concassé, le grès est aussi utilisé dans des structures routières. Sa capacité à être facilement taillé et sa résistance au gel ont permis aussi la création de nombreuses œuvres d’art de par le monde. Quant à la nuit des temps, en France et ailleurs, les exemples d’abris sous roche taillés dans des falaises de grès ou bien de dolmens et autres menhirs élevés avec des blocs de grès sont légions y compris dans l’Aude : dolmen de Trillol également appelé Cabane des Maures à Rouffiac-des-Corbières, menhir de Counezeil appelé aussi menhir de Paza, lui aussi situé à Rouffiac-des-Corbières,dolmen de la Madeleine d'Albesse à Monze, allée couverte de Saint Eugène à Laure-Minervois, dolmens de Bize-Minervois mais on pourrait en citer bien d’ autres. De plus, les formations rocheuses constituées principalement de grès permettent généralement la percolation de l'eau et sont suffisamment poreuses pour stocker de grandes quantités, ce qui en fait des aquifères précieux(source site https://www.futura-sciences.com/). Dans le secteur de Rouffiac-des-Corbières et dans la commune même, plusieurs forages ont été réalisés offrant ici à plusieurs communes une ressource en eau quasiment inépuisable. Ici à Rouffiac-des-Corbières, un forage profond de 110m a recoupé des venues d’eau estimées à 50 m3/h dans les grès fracturés du Turonien (source Calcaires, grès et marnes crétacés et paléocènes du synclinal de Couiza et des synclinaux de Rennes les Bains, Sougraigne, Fourtou, Soulatgé et des anticlinaux de Puivert – Cardou et de Fontaine Salée/Agence de l’eau/BRGM). Sans entrer dans des détails « géologiquement » trop complexes, mes lectures (car je ne suis qu’amateur captivé !) m’ont appris qu’ici à Rouffiac, les grès étaient des grès deltaïques carbonatés supérieurs ou inferieurs du Turonien. Pour une compréhension minimale ; il est donc indispensable de traduire chaque mot :
Deltaïque:Le grès formé dans les environnements deltaïques (en rapport avec un delta, soit un type d'embouchure fluviale caractérisé par un fort alluvionnement) est appelé grès deltaïque. Ces roches ont généralement une texture mal triée et contiennent un mélange de tailles de grains de sédiments, notamment du sable, du limon et de l'argile.
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En ce 3 février 2024, la météo étant parfaite, car sans nuage et merveilleusement tiède, nous avions décidé d’aller découvrir au cours d’une petite boucle pédestre « la Vierge de la Récaoufa au départ de Villeneuve-des-Corbières ». Ce village est le plus proche de cette petite tour consacrée à la Vierge Marie. Ici, on l’appelle aussi « Notre-Dame de la Récaoufa » ou « Sainte-Raphine ». Il s’agit d’une statuette en fonte ; et donc couleur rouille foncé ; trônant au sommet d’une tour ronde, tour elle-même érigée au sommet d’une colline située sur le Domaine de Balansa (Balansac sur la carte IGN), à 366m d’altitude. L’histoire qui nous est contée sur le Net nous dit ceci : "Cet édifice est un ancien lieu de pèlerinage. Les gens du cru y montaient animé d’abord par des sentiments de piété mais aussi pour diverses raisons pas toujours religieuses. Ainsi, on pouvait y prier pour implorer diverses grâces mais aussi pour demander protection, souhaiter des pluies pour les récoltes, conjurer de mauvais sorts ou plus simplement lors des processions. Elle fut construite aux alentours de 1869 mais fut ensuite détruite par un violent orage en janvier 1972. Elle fut restaurée en 1975. Une paroi rocheuse, en contrebas de la tour, abrite un sanctuaire rupestre où se rejoignaient les fidèles dont les vestiges épars remonteraient au 17ème siècle. Encore noircie par la fumée des cierges, cette grotte recèle une niche naturelle, ayant abrité la statue en bois de Notre-Dame. Ce sanctuaire est le témoignage d'une authentique tradition religieuse locale. Ce site se nomme Rec-Caoufat peut-être en raison des bas fourneaux qui servaient à réduire le minerai et qui étaient chauffés au charbon de bois, le mot « récaoufa » signifiant « réchauffer » en langue d’oc". (source Corbières-Salanque Tourisme.com). Mais revenons à la randonnée à proprement parler. Une fois n’est pas coutume, nous partons un peu « la fleur au fusil » ayant simplement jeté un coup d’œil sur la carte IGN de Géoportail et sur ce qui est dit succinctement sur le Net. La randonnée étant courte, je me dis « il y aura bien des indications et un balisage qu’il suffira de suivre ». De toute manière, j’ai enregistré un tracé dans mon GPS trouvé sur le Net. Il est donc 11h15 quand nous rangeons notre voiture sur un parking au centre du village. A cet instant, j’ignore donc qu’il y a 2 circuits pédestres distincts au départ de Villeneuve-les-Corbières. Le plus court que nous allons accomplir car c’est celui que j’ai vu sur le Net et un second bien plus long passant par le lieu-dit La Blaquière. Après avoir garé notre voiture au centre de la commune et demandé de l’aide, c’est une charmante jeune dame qui nous indique l’endroit où se trouve la ligne de départ. Il est situé en face la mairie et ce départ correspond au circuit le plus court. La rue à suivre a pour nom « Pech de Grill », puis un peu plus loin, on trouve celle étonnament appelée "rue du Canigou". A la vue de ce panneau signalètique, je suis agréablement étonné au point d'en rigoler. En effet, ici nous sommes au pays des gabatchs, comme les appellent péjorativement les Catalans, et trouver un lieu si emblêmatique de ces derniers en plein pays audois ne manque pas de me surprendre, et ce d'autant que je suppose le Canigou à plus de 100km à vol d'oiseau. Finalement, ce n'est pas si idiot que ça, puisque certes le Massif du Canigou est très loin mais il sera parfaitement visible depuis la Récaoufa. Pour la suite, c’est assez simple, car nous suivons le tracé enregistré dans mon GPS et finalement il correspond à un balisage de couleur jaune et ce, jusqu’à atteindre notre objectif. Notons quand même qu’en cours de route des panonceaux directionnels proposent de monter à la Récaoufa par un chemin correspondant à celui que nous emprunterons lors du retour. S’agissant d’une boucle, rien de plus normal qu’il y ait 2 sens possibles ! Comme toujours, je me mets de suite en quête de tenter de photographier la Nature. En cette superbe et tiède journée d’hiver, entre une végétation de garrigue et des vignobles, Dame Nature s’avère « parcimonieuse » avec peu de fleurs, de fébriles passereaux et de rares papillons . Tout en marchant, il me faut donc redoubler de vigilance et de patience pour parvenir à un brin de réussite. Finalement, mon abnégation sera payante et le résultat s’avérera plutôt correct pour une journée d'hiver. A part ça, la montée vers la Vierge de la Récaoufa s’effectue sur un terrain calcaire le plus souvent caillouteux. Au départ peu raide mais devenant plus abrupte au fil du sentier. Un vestige en pierres sèches se fait jour. Abri de berger, vieux puits à glace délabré, abri brise-vent, vu son état, il est difficile d’y mettre un nom. Après 4km de montée ininterrompue, l’arrivée devant la vierge est une superbe consolation et ce, même si la pratique religieuse n’est pas forcément « notre tasse de thé ». Dans l’immédiat, la seule tasse appréciable est faite de « café » , après avoir englouti avec appétit nos désirés sandwichs. Il faut dire qu’il est déjà 12h45. Ce pique-nique est pris face à de splendides panoramas à 180°, côté est de la colline. Toutefois, il est important de dire qu’en tournant autour de la Récaoufa, c’est bien des vues à 360° que l’on aperçoit. Pour n’évoquer que quelques lieux bien renommés car objectifs d’autres balades, citons le Massif du Canigou, le Mont-Tauch et son pech de Fraysse, la Cadorque et son ermitage St-Victor, le Pech d’Auroux, le Montolier de Périllos, le Mont Alaric mais aussi la Méditerranée d’un côté et un petit bout des Pyrénées de l’autre. Oui, même si l’aspect religieux n’est pas votre intérêt premier, les panoramas compensent largement les efforts accomplis. Le retour s’effectue en empruntant le GR.367 Sentier Cathare. De ce dernier, on trouve facilement le balisage blanc et rouge sous la tour, côté ouest et direction le nord. Un mauvais sentier caillouteux descend de manière assez abrupte où une attention constante est indispensable. Ici un ou deux bâtons de marche ne sont pas du luxe. Beaucoup plus bas et dès lors que l’on croise un autre sentier balisé en jaune partant à gauche, il faut emprunter ce dernier. Ce sentier se confond en grande partie avec le lit d’une étroit ruisseau asséché le plus souvent. Il est encadré parfois de murets plus ou moins hauts. Un panonceau nous rappelle qu’il s’agit d’une « ravine » et donc à éviter par temps de pluie et même après des précipitations importantes. La suite et fin est assez simple car avec un balisage plutôt bien présent. On retrouve la rue du Canigou puis celle du Pech de Grill. Le centre principal de Villeneuve-les-Corbières est là mais la commune étant relativement étendue avec un habitat dispersé, nous n’en avons visité qu’une modeste partie autour de la place du Monument. Visites de Villeneuve-les-Corbières incluses, c’est environ 5km que nous avons accompli. Carte IGN 2547OT Durban – Corbières – Leucate – Plages du Roussillon Top 25.
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Quand cette idée m’est venue d’aller marcher vers Padern pour visiter son château puis le prieuré de Molhet, mon intention était de faire une randonnée bien plus longue que celle que je vous présente ici. En effet, à cet instant, rien ne me laissait présager que mes deux genoux commenceraient à me faire souffrir simultanément. Malgré les douleurs certaines mais encore supportables, l’envie de partir marcher était bien là et finalement de cette balade que j’ai intitulée « Le Château de Padern et le prieuré de Molhet depuis Padern », je fus pleinement satisfait des kilomètres accomplis plutôt convenablement. Je le fus moins quelques jours plus tard quand les douleurs au genou gauche s’amplifièrent au point de ne plus supporter ni garder la station debout. A cet instant, j’ignorais que ces douleurs m’immobiliseraient presque 2 mois et se termineraient seulement grâce à des infiltrations d’acide hyaluronique sous forme de gel dans les deux genoux. Un vrai parcours « médical » du combattant pour finalement retrouver tous mes moyens physiques antérieurs. Voilà une des raisons qui me font garder en mémoire cette agréable balade. Par bonheur, il y a eu bien d’autres raisons, et notamment la faune et la flore très présentes ce jour-là, auxquelles on peut rajouter les merveilleuses couleurs chaudes de l’automne. La faune, avec notamment un nombre étonnant d’oiseaux d’espèces différentes comme je n’en avais plus vu depuis très longtemps. Tous ces oiseaux me mirent du baume au cœur, tant je sais pour le constater moi-même que de nombreuses espèces sont en forte régression. Certes, ceux qui s’intéressent à l’avifaune savent que les Corbières sont un axe migratoire majeur entre l’Europe occidentale et l’Afrique, mais sans doute ai-je eu la chance de tomber ce jour-là dans la période la plus propice à des passages, avec notamment des rassemblements de passereaux donc certains parfois très impressionnants. Quant à la flore, elle m’étonna elle aussi par le nombre de clichés pris en ce 13 novembre 2023. A part ce préambule, il faut tout de même préciser que les Histoires avec un grand « H » du château de Padern (*) et du prieuré de Molhet (**), aussi réduites soient-elles, sont bien plus intéressantes que la seule vision que l’on a aujourd’hui des 2 édifices. En effet, de ces deux objectifs de la journée, il ne reste plus grand-chose hormis quelques pans de murs amplement ruinés. On a donc un mal fou à se faire une idée précise de ces 2 édifices moyenâgeux et seule la lecture préalable de leurs Histoires respectives vient combler cette difficulté. C’est donc avec plusieurs lectures historiques trouvées sur le Net que j’arrive à Padern en ce 13 novembre. Pour être franc, je ne connais rien de Padern hormis le fait que j’y suis venu deux fois pour gravir deux fois la Montagne de Tauch et plus spécialement ce sommet qui a pour nom « Pech de Fraysse ». La première fois, c’était il y a très longtemps et en couple, et si je m’en souviens encore très bien, c’est parce que nous étions partis en randonnée « la fleur au fusil » au point que pris par la nuit tombante, nous étions revenus à Padern en courant pendant une longue partie de la descente. Par bonheur, à cette époque, les sentiers avaient été très praticables et nous avions la jeunesse pour nous. Cette course est toujours restée dans nos mémoires car unique lors d’une randonnée. La deuxième fois, c’est tout seul et en octobre 2009 pour une nouvelle montée vers « La Tour des Géographes et le Pech de Fraysse », mais avec une longue galère à cause d’une végétation expansive et agressive qui avait envahi très longuement tous les sentiers, et notamment ceux du départ. A l’époque, le GR36A n’existait pas encore et j’ai failli faire demi-tour à diverses reprises avant de me raviser et de tomber sur des chemins enfin praticables. Aujourd’hui, plus rien de tout ça et seulement une « gentille » petite ruelle qui s’élève d’abord vers une chapelle dédiée à Saint-Roch (***) puis vers le château. Elle est si gentille que je peux prendre tout mon temps à photographier des fleurs sauvages ou pas. La chapelle est fermée mais un peu de lecture dans une vitrine permet d’en apprendre l’essentiel. Quant au château, l’accès aux ruines est interdit à cause des risques de chute de pierres, mais je passe outre le temps d’une visite la plus rapide possible, et ce, afin que cet objectif du jour ne puisse pas être absent de mon reportage photos . C’est donc avec une grande attention que je reste le plus loin possible des différents murs que je pressens les plus incertains. Pas d’oiseaux au début, hormis quelques moineaux dans la montée mais dès l’arrivée à hauteur du château, ça s’envole dans tous les sens. Fauvettes, rougequeues, pinsons, serins, chardonnerets, verdiers, tariers, linottes, étourneaux et bruants sont les plus observés tout au long du parcours, même si les immortaliser sur photos reste un défi constant peu évident à satisfaire. Pour cela et parce que la randonnée est courte, je décide de me « mettre en planque » une bonne dizaine de fois, de préférence sous des arbres desséchés, usant le plus souvent de mes divers appeaux. Bien qu’aidé par le nombre impressionnant de volatiles et la chance étant quelquefois avec moi, ces stratagèmes s’avèrent finalement satisfaisants avec diverses espèces magnifiquement photographiées. Quant au circuit pédestre lui-même, s’il est assez simple et balisée, j’ai tout de même utilisé mon GPS pendant un bon bout de temps avant qu’il ne me lâche à cause d’une chute malencontreuse qui a « mis en rade » son capteur de satellites. La fin est donc un peu plus difficile et ce d’autant qu’une partie du chemin emprunté peu avant a été défoncée par un bulldozer. La perte préoccupante de mon GPS me faisant oublier que mon appareil-photo fonctionne encore très bien, il y a peu de photos de cette fin presque totalement réalisée au sein d’une vaste pinède. Les pinsons y sont pourtant nombreux. La délivrance arrive quand le château est de nouveau visible. Ne connaissant toujours pas le village de Padern, je décide de le découvrir en le traversant d’ouest en est dans sa partie haute puis dans le sens inverse dans sa partie la plus basse, c’est-à-dire tout au long de la route principale D.14. Je pourrais presque dire « une route fleurie », tant j’ai recensé encore un bon nombre de fleurs dans cette dernière portion de mon parcours. Finalement, je constate qu’une partie, la plus active, de la commune est traversée par cette route. On y trouve la mairie, un gite d’étape communal, un café des sports ainsi qu’un bistrot « la P’tite Ardoise » faisant aussi épicerie et restaurant. Ainsi se termina cette balade où pour mon plus grand bonheur la Nature fut agréablement présente et bien visible. Telle que réalisée et expliquée ici et selon mon tracé sur carte IGN, je l’estime à environ 7,9km environ. Je n’ai pris aucune mesure mais ce chiffre m’est donné par mon vieux logiciel CartoExploreur. Il me donne également les montées cumulées qui seraient de 532m. Quant au dénivelé, il est de 250m entre le point le plus haut à 447 m à l’intersection non loin du Roc de Mouillet et le plus bas à 197m au village. Carte IGN 2447OT Tuchan – Massif des Corbières top 25.
(*) Le château de Padern : Si en l’an 899, le roi Charles le Simple fait don de Padern à l'Abbaye de Lagrasse , l’Histoire nous dit assez peu de choses du château lui-même. Le lieu aurait déjà été occupé par les Romains et de ce fait Padern aurait peut-être pour origine le mot latin « Paternus », signifiant « paternel ». En réalité, la véritable origine du nom serait « Paterni ». La plus ancienne mention de ce nom connue jusqu’à présent est Padernum en 805. (source http://belcaire.over-blog.com/ ). Bien que de nos jours, le château soit situé sur le Sentier Cathare, lors de la fameuse « Croisade contre les Albigeois » ; qui a duré 20 ans, de 1209 à 1229 ; il n’a pas eu pour les intéressés la même attraction que les autres châteaux dits « cathares » du secteur comme Peyrepertuse, Quéribus ou de Termes, même si harcelés certains comme Chabert de Barbaira ou Guillaume de Peyrepertuse sont venus s’y réfugier. Perché sur un promontoire rocheux et escarpé dominant la commune, on ne connaît pas la date exacte de son édification. On sait simplement qu’il servait à surveiller les vallées du Verdouble et du Torgan. La première mention d’une fortification en ce lieu date de 1026. Puis il faut attendre le 12eme siècle où il est fait état d’une « forcia », dont les textes moyenâgeux nous disent qu’il s’agit d’une fortification de second plan car plus réduite qu’un vrai château-fort. A cette époque, Padern est sous le contrôle de l’abbaye de Lagrasse. Dans un texte, un contentieux entre le seigneur des Termes et l'abbaye de Lagrasse est évoqué. A cette époque, ce seigneur serait le chevalier croisé Alain de Roucy (1172-1221), lieutenant de Simon de Montfort, et seigneur du château des Termes depuis 1215. Ce dernier aurait détourné les revenus de certaines possessions au détriment de l’abbaye dont ceux du château de Padern, d’où le contentieux évoqué. En 1219, Padern est cité lors du troisième siège de Toulouse dans « la Chanson de la Croisade Albigeoise ». Quand en 1242, le chevalier Chabert de Barbaira met la main sur le château de Quéribus, en réalité c’est toute la région qui passe sous son contrôle y compris Padern et son château. Quand en 1255, le célèbre chevalier faydit perd Quéribus assiégé par Olivier de Termes, en réalité il perd tout lors de cette reddition sauf la vie. Il est donc contraint de restituer tous les biens et territoires au roi Louis IX dit Saint-Louis. Padern revient logiquement dans le giron de l’abbaye de Lagrasse, qui devient carrément propriétaire du château de 1283 à 1579 suite à une transaction avec le procureur du roi Philippe III de France dit le Hardi, 2eme fils de Saint-Louis. En 1579, un certain Pierre de Vic, seigneur originaire de Catalogne, achète le fortin féodal et lui apporte d’importantes améliorations afin de le rendre plus confortable. En 1706, Blaise II de Vic recède l’édifice à l’abbaye de Lagrasse, mais avec la révolution de 1789 les temps deviennent difficiles pour tous les religieux. Tous les biens de l’église sont confisqués et déclarés « biens nationaux », et ce changement entraîne un désintérêt pour le château de Padern, dont le sort est définitivement voué à l’abandon. A partir de 1939, la commune de Padern demande la démolition du château, dont la présence délabrée en surplomb du village est jugée très dangereuse pour certaines habitations. Mais d’importants désaccords se font jour : « qui doit le démolir ? » « Le génie militaire ? », « l’Etat ? » ou « une entreprise privée spécialisée ? ». Des études sont faites mais le projet de démolition végète. En 1944, le château est inscrit par arrêté ministériel du 3 février sur l'inventaire des sites dont la conservation présente un intérêt général, y compris ses abords. Un nouveau décret du 14 février 2017, plus général, car englobant tous les édifices historiques et patrimoniaux des communes d’une immense zone intitulée « le Pech de Bugarach et la crête nord du synclinal du Fenouillèdes » permet au château de Padern de conserver son inscription et ainsi son statut d’édifice protégé. De nos jours, une pancarte en interdit l’accès pour risques de chute de pierres selon un arrêté municipal du 19 avril 2004. Si vous bravez cette interdiction, c’est à vos risques et périls et seule votre responsabilité est engagée, tout ceci n’excluant pas la prudence si vous passez outre cette interdiction. Evitez les jours de grands vents, observez les murs et tenez-vous le plus loin possible de ceux qui vous paraissent incertains en terme de solidité. Hormis tout ça, les descriptions complètes du château sont rares alors j’ai tenté de faire un condensé de ce que j’ai trouvé : une cour, une entrée, une haute enceinte polygonale crénelée ; en petit appareil irrégulier ; un donjon très remanié, un brin de tour ronde avec des restes d’escaliers, une meurtrière ou deux, des logis, les vestiges de latrines, un niche voutée creusée dans un mur et agrémentée d’un orifice donnant sur l’extérieur laissant pensé à l’évacuation d’une petite pile évier et enfin au fond d’une pièce, un machicoulis rectangulaire donnant sur le vide, système de protection permettant d’ébouillanter les ennemis pour certains, vide-ordures pour d’autres mais moi je pense qu’il a pu servir aux deux. Pour plus de détails encore à propos de Padern et de son château, je vous propose la lecture du remarquable site Internet : http://belcaire.over-blog.com/article-padern-village-des-corbieres-120427888.html
(**) Prieuré de Molhet : Depuis Padern et en direction du château de Quéribus, on accède aux ruines du prieuré de Molhet (ou Mouillet) par le Sentier Cathare. Il est dédié à Saint-Martin et situé sur un escarpement rocheux. La partie la plus visible est le prieuré ruiné lui-même mais un hameau aux maisons très arrasées est également perceptible. Je vous propose de cliquer sur le lien suivant https://chateauruine.fr/11-prieure-fortifie-molhet-padern.html où force détails vous sont très bien donnés tant sur son Histoire que sur sa présentation sur le terrain.
(***) La chapelle Saint-Roch de Padern : L'église de Padern, autrefois paroisse de l'ancien diocèse de Narbonne, à la collation de l'abbé de Lagrasse, passera ensuite à la succursale du diocèse de Carcassonne, doyenné de Tuchan. En 1321, un bref du pape Jean XXII unit à la manse abbatiale du monastère de Lagrasse, le prieuré de Saint-Pierre de Padern (source Facebook). Pour l’atteindre, il faut grimper à pied à travers les ruelles du village, passer devant une maisonnette qui aurait servi jadis de poste de douane et juste après parmi les amandiers et les cyprès, se dresse cette modeste chapelle romane. Selon Jean Gouzy, elle a été bâtie entre 1348 et 1375. Sur le plan architectural, la chapelle présente une abside semi-circulaire romane et une petite fenêtre à ébrasement intérieur. Les autres ouvertures datent du XIXe siècle. Dans le chœur une table d’autel gothique en marbre. Le bénitier est roman. L’édifice a connu de nombreuses périodes de restauration (1991, 2000, 2022). La chapelle dédiée à Saint-Roch de Montpellier a été construite à une période durant laquelle sévissait la peste dans la région. La grande peste noire qui a ravagé l’Europe au milieu du XIVe siècle était fort redoutée et le culte de Saint-Roch s’est développé à cette époque. La légende rapporte que Saint-Roch, natif d’une riche famille de Montpellier où il apprit la médecine, s’est consacré aux soins des malades. De retour de pèlerinage à Rome, il soigne les pestiférés et contracte lui-même la peste. Il se cache dans une grotte où il est assisté par un chien qui lui apporte chaque jour du pain et le soigne. A partir de cette histoire, sans doute légendaire, Saint-Roch est représenté avec son bâton et son chapeau de pèlerin, une plaie à sa jambe en compagnie de son chien. Le 16 août, Padern fête traditionnellement la Saint-Roch. Une messe a été célébrée comme à l’accoutumée dans la petite chapelle érigée en haut du village. Le prêtre rappelle la légende de Saint-Roch, en désignant le vitrail coloré qui figure dans la chapelle : le saint est représenté avec son bâton demarche et sa coquille Saint Jacques attribut des pèlerins dont il est le saint patron. (Source l’Indépendant).
Après le calcaire du « Sentier du Charbonnier », 7 jours plus tard, j’avais décidé de partir randonner vers celui de « La Combe Redonde »(*), boucle au départ de Port-la-Nouvelle que j’avais découverte en 2014 lors d’un inoubliable « Tour pédestre du Golfe Antique » en 3 jours. Oui, en ce 24 avril 2023, printemps oblige, j’avais décidé de rester dans les Corbières et la garrigue. Ici, cette dernière est prénommée « Haute ». La Garrigue Haute. Bien qu’ayant toujours eu un mal fou à identifier cartographiquement les limites du Massif des Corbières par rapport à leurs différents qualificatifs ; on trouve tellement d’appellations avec « orientales », « occidentales », « centrales », « basses », « hautes », « méridionales », « maritimes », « catalanes », « du Languedoc » « d’Alaric », j’en passe et des meilleures ; j’allais passé grosso-modo des Basses-Corbières aux Corbières dites maritimes. En descendant ainsi de quelques échelons altimétriques, j’avais l’espoir d’y découvrir une faune, et surtout une flore, quelque peu différentes à celles du Sentier du Charbonnier, déjà si riches. Car là elle était mon idée première : recenser d’autres fleurs, nouvelles ou pas, mais insolites de préférence, et bien sûr en photographier un maximum. En effet, contrairement à l’idée qu’on peut se faire du calcaire avec ses sols aux aspects secs et donc arides, d’innombrables plantes s’y complaisent en permanence et bien d’autres adorent y pousser le printemps venu. C’était donc cette flore-là, de ce calcaire-là, que j’avais bien l’intention de découvrir en choisissant cette boucle. Ici, ce calcaire, c’est celui du Massif des Corbières, datant du Crétacé dont le nom trouve son origine dans le mot latin « creta » signifiant « craie » , roche sédimentaire calcaire comme chacun sait. Quant à cette « Combe Redonde », avant de partir j’ai essayé de savoir un maximum ce que l’on disait d’elle et ç’est comme ça que j’ai appris qu’il s’agit en fait à la fois d’une doline(*) mais également d’un ruisseau, les deux géologies étant peu éloignées l’une de l’autre. Le fond de la doline est désormais occupé par une vigne et les abords du cap Roc qui la domine sont truffés d’une bonne dizaine de blockhaus mais la boucle en question n’y passe pas. Quant au ruisseau situé un peu plus au nord, j’ai appris que des « carriers » (*) y avaient vécu au début du siècle dernier afin d’extraire du marbre mais ils ont aussi activement participé à produire des moellons pour la construction, des bordures de trottoirs, des mausolées sans oublier la construction des jetées et autres digues du port de la ville. Voilà ce que j’ai appris de ce secteur que je vais partir découvrir. Si côté « idées », « objectifs » et « infos à connaître », les boucles sont bouclées, celle de « La Combe Redonde » reste à accomplir. Il est 9h15 quand je range ma voiture sur le parking du lieu-dit « La Combe des Buis ». Je connais bien les lieux car outre mon passage lors de la dernière étape du « Sentier du Golfe Antique », j’étais revenu avec Dany en décembre 2021 lors d’une autre balade intitulée « La Boucle de la Garrigue-Haute et des Eoliennes depuis Port-la-Nouvelle. » Alors bien sûr, qui dit « décembre » dit « hiver » et qui dit « hiver » dit « flore très restreinte ». Cette fois, ce n’est pas du tout le cas. Des fleurs, il y en a partout et avec une incroyable variété. J’en photographie tellement que je ne vois pas l’instant où je pourrais démarrer cette balade. Finalement, je me dis que des fleurs il y en aura bien d’autres ailleurs, alors je file en direction de la table d’orientation que je connais déjà fort bien mais qui présente l’avantage d’offrir un panorama unique sur Port-la-Nouvelle, la mer et tous ses alentours proches ou lointains quand il fait beau. Finalement, et après ces quelques décamètres, je constate que la plupart des fleurs vues au départ sont là aussi un peu partout. Je démarre enfin. Elles se raréfient un peu, certaines disparaissent mais d’autres continuent à être bien présentes. C’est les cas de jolies asphodèles mais aussi des ails roses et des aphyllantes de Montpellier. Comme j’ai déjà pas mal rempli la mémoire de mon appareil-photo, j’en cherche des différentes, des nouvelles voire des carrément moins visibles. Il faut dire qu’ici or mis d’être aux aguets de la Nature, il n’y a pas grand-chose à découvrir d’autre. La table d’orientation, quelques vestiges en béton plus ou moins disséminés de l’occupation allemande lors de la seconde guerre mondiale, de rares ruines et les murets avachis d’un agropastoralisme désuet et surtout des postes de chasse. Alors là des postes de chasse, je vais en voir. ça ira du plus rudimentaire élevé en pierres sèches au plus confortable avec siège capitonné et moquettes en guise de parures mais surtout de chausse-trappes. S’il y a tant de postes de chasse, c’est parce que ce plateau calcaire de la Haute-Garrigue est bien connu pour être le lieu de passage migratoire parmi les plus « top » de toute l’Aude ou presque. Je ne parle pas bien sûr d’une immigration humaine mais d’une avifaune très diversifiée se chiffrant parfois en milliers d’individus dont malheureusement beaucoup n'arrivent jamais à destination car trucidés par les chasseurs. Sans compter bien sûr les sangliers qui n’ont aucun mal à trouver refuge dans ce dédale karstique et végétal. Alors bien sûr, si photographier des sangliers m’intéressent, en voir restent très aléatoires, et de ce point de vue, les oiseaux et les papillons font partie de mes desseins un peu plus accessibles. Autant l’avouer, la chance m’a souri une fois de plus, mais parfois je me demande si marcher en étant en permanence aux aguets de quelque chose comme je le suis n’est pas « générateur » et donc finalement « productif » ? Fleurs en grand nombre, des papillons et des oiseaux, quelques tarentes et des criquets toujours très craintifs, voilà la faune qui a été visible au cours de cette agréable balade printanière. Pour le reste, on découvre vers la fin du parcours les anciennes carrières que l’érudit audois Marc Pala nous décrit avec force détail dans ses « Archives du sensible ». Si ici, les carrières sont faites de calcaire et de marbre, ses archives à lui sont des mines d’or culturelles que l’on ne se lasse pas de lire tant on y apprend de choses. Des « choses » qui présentent l’avantage d’être très souvent liées à des balades pédestres possibles. Ce fut le cas ici. Grâce à lui et au botaniste Olivier Escuder, qui une fois encore m’a bien aidé dans la détermination de toutes mes fleurs, je n’ai pas « marché idiot » et comme là aussi était mon intention, j’ai terminé cette balade amplement satisfait. Je ne l’ai pas mesurée personnellement avec mon GPS mais de manières assez étranges on trouve sur le Net bon nombre de distances bien différentes allant de 7,5km jusqu’à de 10,5km. Alors, j’ai mesuré le parcours tel que je l’ai réalisé à l’aide de mon logiciel CartoExploreur et voilà les principales données obtenues : distance parcourue 8,6km incluant mes quelques « sorties de route » (table d’orientation, postes de chasse, vignoble). Points les plus élevés 90 à 91m environ, point le bas 2 à 5 m environ soit un dénivelé approximatif de 86 à 82 m. Carte IGN 2547OT Durban-Corbières – Leucate – Plages du Roussillon Top 25.
(*) Combe Redonde : Si j’ai commencé par m’intéresser à la toponymie du « mot » Redonde, j’avoue ne pas avoir chercher longtemps pour trouver la bonne explication que l’on peut résumer par le mot « rond ». L’occitan et le portugais (redonda), l’espagnol (redondo au masculin ou redonda au féminin) en sont les plus proches phonétiques. Le remarquable site « vousvoyezletopo » explique tout ça en détail bien mieux que je ne pourrais le faire. J’ai ensuite très vite perçu que la Redonde avait un lien très étroit avec la géologie, le mot « combe » le précédent ne laissant planer aucun doute à ce sujet. Toutefois, si les principale cartes IGN classiques et topographiques mentionnent le ruisseau, celles mentionnant la doline située plus au sud sont à chercher dans les plans IGN que j’utilise peu ou carrément jamais sur le Net (Géoportail). C’est d’ailleurs de cette dernière façon que je l’ai trouvée sur le site suivant : https://www.yumpu.com/en/document/read/54787177
Alors certes ce site-là évoque le Cap Romarin dans son ensemble et ses proches alentours, il est également un peu plus technique mais on y apprend pas mal de choses sur le plan géologique, historique et anthropologique.
Enfin plus intéressante encore ; enfin pour moi ; fut la lecture du texte écrit par Marc Pala à propos des « carriers de la Combe Redonde » qui vivaient là à proximité du ruisseau dans la première moitié du 20eme siècle. C’est d’autant plus intéressant que l’itinéraire de la boucle y passe tout près et permet de fixer visuellement les décors et ainsi de les rapprocher de la lecture préalable. On se souvient donc du cabanon délabré, du grand mur, espèce de grande rampe qui y monte, des grottes à portique, des murets, des anciennes carrières, etc…..Autant d’éléments permettant de s’imaginer une vie d’antan. Oui, cette Combe Redonde est restée dans ma tête comme une « redondance » bien après la fin de cette jolie boucle. J’espère que cette « redondance » m’aura permis de ne rien oublier.
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Avec cette randonnée que j’ai intitulée « Le Chemin de la Rigole et le Salin de l’île Saint-Martin depuis Gruissan », je veux rendre à « Perlimpinpin ce qui appartient à Perlimpinpin ». Car c’est bien grâce lui ou tout du moins à son site Internet que j’ai pu faire cette balade. Ce lien vous permettra de découvrir son offre de balade. Alors certes je ne connais pas cette personne, je ne connais pas les motivations qui ont été les siennes à inventer cette boucle pédestre mais personnellement j’y ai immédiatement pressenti qu’il y avait matière à me régaler. Et si vous venez régulièrement voir mes randos sur mon blog, vous savez que « me régaler » c’est certes marcher dans la Nature mais c’est surtout marcher dans la Nature avec comme objectif des découvertes. Découvertes florales, fauniques, patrimoniales et que sais-je encore ! Or là, je pressentais qu’il y aurait de la Nature à découvrir mais peut-être pas que ? En ce 26 août 2022, il est 9h passé quand je démarre du centre du vieux Gruissan où habite ma fille, direction le Chemin de la Rigole. Ce chemin qui coupe transversalement toute l’île Saint-Martin est très facile à trouver puisqu’il se trouve sur la gauche de la D.32 filant vers Mandirac. C’est donc dans cette direction que je connais bien que je commence à marcher déjà en quête des premiers sujets de la Nature qui veulent bien s’offrir à mon appareil-photo. Ces derniers arrivent sous les traits de quelques fleurs et d’oiseaux dès lors que j’atteins les premières berges de l’Etang de Gruissan et le canal du Grazel. Rien de bien exceptionnel mais c’est déjà ça de pris et je me dis que bien d’autres occasions de photographier la Nature se présenteront. Autant l’avouer, je n’imaginais pas si bien penser et surtout si vite, car dès le Chemin de la Rigole atteint, les passereaux se font nombreux. Chardonnerets, pinsons, serins, rougequeues, fauvettes sont bien là. Tous ne se laissent pas photographier facilement mais la quantité et les variétés sont là, le chemin est long et je me dis que mon application à rester concentrer et ma patience viendront inévitablement compenser la vivacité de tous ces oiseaux à vouloir se défiler. Pour mon plus grand bonheur, il va en être ainsi de temps en temps, même si le seul inconvénient est de ne guère avancer. En randonnée, être aux aguets pour tenter de photographier des passereaux a ce désagrément de faire très souvent du surplace ! C’est donc entre deux poses et quelques photos que je juge réussies qu’enfin je me décide à marcher vraiment. Dans ce cas précis, le mot « flâner » est bien mieux approprié. Enfin, j’avance quand même un peu et c’est bien là l’essentiel. Sur ma gauche, un petit fossé asséché explique sans doute le mot « rigole » donné à ce chemin. Est-il en partie une dérivation du ruisseau de Saint-Martin mentionné sur la carte IGN ? C’est probable car les deux paraissent rectilignes ! Outre les oiseaux, quelques libellules et papillons m’offrent d’autres occasions de quelques péripéties photographiques, une petit brise marine s’étant levée gênant assez souvent mes mises au point surtout quand il s’agit de faire des macros. Finalement, je mets presque 2 heures pour atteindre le petit hameau de Saint-Martin, là où se trouve apparemment un domaine viticole. Si je dis ça, c’est parce qu’en arrivant dans ce joli lieu, je découvre que les vendanges sont désormais mécaniques, un énorme engin égrainant les ceps de vigne à une vitesse inégalable et avec une ingéniosité remarquable. Les raisins tombent dans un godet qu’il suffit d’amener à la cave. Un seul homme suffit à faire tout ça. Je ne peux m’empêcher de penser « que sont devenues nos vendanges d’antan et surtout tous les vendangeurs seront-ils un jour remplacés par un minimum de robots ? ». Sur la droite du chemin et au sommet d’un dôme, une vieille bâtisse ruinée attise ma curiosité m’offrant ainsi quelques beaux panoramas sur l’étang d’Ayrolle et bien plus loin encore. Peu après, c’est le site archéologique qui se présente, ce dernier étant mitoyen avec le domaine vinicole. Quelques pancartes qu’il est bon de lire expliquent avec force détail l’Histoire de ces nombreux vestiges. Certains de ces détails m’apportent de réels éclaircissements me ramenant ainsi en 2014 et aux 3 jours au cours desquels j’avais cheminé le Sentier du Golfe Antique sans trop concevoir la réelle signification de cette dénomination, peu de choses palpables jalonnant le parcours. La suite du parcours étant une peu plus hasardeuse, j’ai le tort de ne pas allumer mon GPS où j’ ai enregistré le tracé. Du coup, après la découverte de la carrière rougeâtre de Graniès et de blockhaus, je continue la route bitumée bien trop loin avant de réaliser mon erreur. Finalement quand j’allume mon GPS celui m’oriente vers le canal d’Ayrolle que j’ai bien trop dépassé. Bien que dans ce secteur, la carte IGN ne soit pas bien bavarde en terme de noms de lieux, j’ai suffisamment lu de choses avant de venir pour savoir que ce chenal a pour nom « Canal des Allemands ». Sont-ils les créateurs de ce canal ? Je n’ai rien trouvé qui le mentionne mais l'Histoire retient qu'ils ont beaucoup construit à Gruissan pour se protéger. En tous cas, et à juste titre, certaines cartes géographiques continuent à mentionner le Blockhaus de Graniès comme s’agissant d’un « monument historique » faisant partie du patrimoine gruissanais. Il domine ce fameux canal des Allemands menant au hameau des pêcheurs d’Ayrolle. C’est donc au début de ce canal que mon cheminement m’entraine. Là, des hirondelles rustiques font le spectacle, rasant aussi bien l’eau du canal que la végétation qui l’encadre. Alors que je papote un peu avec un pêcheur réparant ses filets, je m’aperçois que les hirondelles viennent constamment se poser sur les cordages amarrant les bateaux. Il ne m’en faut pas plus pour me décider à prendre un en-cas ici, assis sur un ponton. Outre les hirondelles, les moineaux sont très nombreux à occuper les tamaris bordant le canal. C’est donc en mangeant mon en-cas que je continue à me livrer à ma passion pour la photo ornithologique avant de poursuivre vers le petit port de pêche. Même si un panneau annonce la couleur « Port de pêche de l’Ayrolle », il faut être aveugle pour ne pas comprendre qu’ici toute la vie tourne autour de cette activité. Autour de ce petit abri, des monceaux de filets s’entassent un peu partout. Il y a aussi des cordages, des piquets et quelques bidons et bien évidemment de multiples barques soit sur les quais soit carrément amarrées. L’ensemble est entouré de quelques cabanes en bois hétéroclites dans leur forme. Voilà ce qu’est le port d’Ayrolle. Or mis quelques touristes venus en voiture, le hameau est tranquille et même plutôt désert. Supposant que les pêcheurs sont soit au travail soit entrain de se reposer de leur dur labeur, je déambule au plus près de tous ces cabanons au nom le plus souvent poétiques ou fantaisistes : « Mon Plaisir », « l’Hacienda », « Île de rêve », « l’Abri-Côtier ». En constatant que l’effigie de Che Guevara côtoie une croix occitane, j’en suis à penser que les gens du cru sont plutôt anticonformistes voire indociles ou insoumis . Oui, ici pas d’académisme, les filets de pêche ne prennent pas que du poissons mais aussi toutes les convenances bien trop rigides. Ça se sent comme ça sent le poisson et l’iode. Mon bout de carte IGN en main, je continue en longeant l’étang, direction le tombolo séparant ce dernier du Salin et permettant de rejoindre la plage dite « sauvage de la Vieille-Nouvelle ». La plage, j’en suis encore loin, mais avant même d’atteindre le début du tombolo, le mot « sauvage » se justifie de diverses façons. C’est d’abord une Aigrette se régalant d’une grosse anguille qu’elle avale d’un trait. Puis ce sont les quelques bâtisses qui avaient servi à l’exploitation du sel qui ne sont plus que vestiges ouverts à tous les vents. Il y a bien encore des étiers, des écluses et des batardeaux mais je me demande si tout cela fonctionne encore ? Dans une des ruines, j’ y surprends une tarente. Alors que le tombolo file rectiligne et que je m’attendais à voir et à photographier de nombreux oiseaux, les seuls que j’aperçois sont soit des goélands plutôt communs par ici soit des oiseaux isolés bien trop lointains pour être photographiés correctement. Finalement, les premières surprises naturalistes se présentent sous les traits de multiples criquets souvent très différents par leurs coloris. A cause de cette petite brise qui souffle toujours, ils ne tiennent pas en place et les immortaliser correctement devient un jeu de patience. Pour l’instant, les volatiles sont plutôt rares et quand enfin j’en aperçois en nombre c’est pour constater qu’ils sont faux. Oui, je me laisse leurrer par un grand rassemblement de canards noirs et en résine, probablement laissés là en guise de pièges par des « tartarins du magret ». Finalement, je retrouverais ces leurres à plusieurs endroits du Salin constatant qu’il y en a un peu partout. Les premiers et seuls oiseaux marins en nombre sont des échasses blanches. Feu farouches, je prends beaucoup de plaisir à les observer en quête d’une nourriture qu’elles semblent trouver uniquement dans le salin. D’autres oiseaux vont suivre mais toujours solitaires. Finalement, quand j’atteins la plage, c’est pour constater qu’elle n’est dans l’immédiat qu’une immense zone encroûtée de sel blanc. Il me faut donc traverser cette zone pour atteindre le bord de l’eau. Ici, il n’y a personne au bord de l’eau. Aucun fan de la baignade ou du bronzage. Seuls quelques « fous » de la glisse aquatique s’adonnent à leur passion. Oui, ici le vent souffle si souvent et si fort que les véliplanchistes et autres kitesurfeurs ont décrété que l’endroit serait « un spot ». Spot pour eux mais pas de « pot » pour moi qui avait décidé de déjeuner au plus près du bord de l’eau et même de me baigner. Je me sauve et repars vers le salin. En fin de compte, il me faut encore pas mal marcher sur une large piste sans véritable découverte ; or mis de nombreux bois flottés et quelques déchets que la mer a rejeté, avant d’atteindre le lieu-dit « Ancien Grau du Grazel ». Là, sur ce nouveau tombolo séparant les salins, je déambule, vérifiant si des oiseaux sont éventuellement présents. Mais or mis quelques goélands et d’autres faux canards, il n’y a rien d’autres pour l’instant. Il y a bien des flamants roses mais encore trop loin pour tirer de belles photos. Je fais donc le choix de piqueniquer au bord du canalet se dirigeant vers la mer. Là, je suis à l’abri du vent pour piqueniquer et de surcroit, l’eau est si limpide que je peux faire « trempette », m’enlevant ainsi toute la poussière sableuse que j’emmagasine depuis mon départ. De plus, criquets, libellules colorés jaunes, rouges et bleues et quelques passereaux et papillons occupent ce secteur. Quand je repars, je fais le choix de rester au plus près de la digue séparant le Salin de la plage car c’est bien là que la faune ; petite ou grande ; est la plus présente. Normal, c’est là aussi que la végétation est la plus dense et la plus diverse et ce d’autant ; que quelques petites poches d’eau ; marais en miniature ; retiennent quelques passereaux. De l’autre côté de la digue, les flamants roses sont là, accompagnés d’autres échasses blanches. Tout bien considéré, il y a tellement de choses à voir et à photographier que je ne vois pas ni le temps passé ni la distance parcourue. A l’approche du canal du Grazel, l’encroutement salin du sol se fait plus présent. Quelques trous dans le sable sont carrément remplis de gros sel. Certes, nous ne sommes plus au temps de la gabelle, époque où le sel était à la fois un impôt et une monnaie d’échange, mais je me dis qu’il suffirait d’avoir un seau pour le remplir aisément de fleurs de sel sans être contraint d’aller l’acheter si cher à la boutique du Salin. Désormais, c’est la canal du Grazel que je longe pour en terminer, mais toujours aux aguets, un œil vers le Salin et un œil sur la canal. Photos d’oiseaux, de coquillages, de crabes mais également de poissons, dont des loups, des muges et des alevins, viennent s’ajouter pour mon plus grand bonheur dans la mémoire de mon appareil-photo. Au sein de lotissements de maisons, automatiquement moins riches sur le plan faunique, la fin du parcours m’entraîne vers le vieux Gruissan et sa tour Barberousse. Je continue de flâner dans les ruelles, constamment observateur de la vie de la cité et fureteur de découvertes. C’est jour de fête, des orchestres jouent dans les ruelles, je n’ai pas envie de rentrer malgré les 9 heures passées sur mes deux jambes. Demain, mes guibolles se souviendront de ce Chemin de le Rigole même si pour l’instant j’en rigole. Je l’avoue, je n’ai rien mesuré de cette randonnée, estimant que le plaisir ne se mesurait pas alors faisons confiance à Perlimpinpin qui nous indique une distance de 12km7 et 73m de dénivelé positif. Personnellement et compte tenu de mes quelques divagations volontaires ou pas, il faudrait sans doute rajouter un ou deux kilomètres de plus ! Carte IGN 2546 OT Narbonne Top 25.
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En cet après-midi du dimanche 12 décembre, quelle « bonne » raison avait pu nous entraîner vers Port-la-Nouvelle et plus particulièrement vers ce vaste plateau karstique dominant la ville et qu’on appelle la « Garrigue-Haute » ? Certes, j’étais passé là en septembre 2014 lors de la 3eme étape d’un mémorable Sentier du Golfe Antique, mais la franchise me contraint à dire que ce n’est pas là que j’avais vécu les moments les plus intenses de ce tour pédestre en 3 jours et en solitaire ! Alors l’envie de marcher en changeant de décors ? Les fortes pluies des jours précédents qui nous avaient contraints à un confinement forcé ? Faire face à ces mots que l’on redoute depuis trop de temps déjà et que l’on essaie par n’importe quel moyen de contrarier ? Probablement un peu tout ça ! Sans trop de raisons valables, voilà donc comment est née cette balade pédestre que j’ai intitulée « La Boucle de la Garrigue-Haute et des Eoliennes depuis Port-la-Nouvelle ». Après quelques tergiversations, et parce que j’essaie, mais en vain, de me remémorer les lieux où je suis passé à pied en 2014, il est déjà 13h30 quand nous rangeons notre voiture au pied du lieu-dit « La Combe des Buis ». Amplement industrialisé, avec ses innombrables pylônes, transfos et réseaux électriques, l’endroit n’a rien de folichon, mais il présente l’énorme avantage d’être agencé de très nombreux panonceaux directionnels de randonnées. Ces panonceaux, je les reconnais bien et notamment celui intitulé « Les Etangs - Tour du Golfe Antique ». Je le reconnais d’autant mieux qu’après 3 jours de marche et 80 km, c’était le premier et donc le seul que j’avais rencontré à quelques décamètres de l’arrivée ! Un comble bien évidemment ! Parmi les autres signalétiques, deux m’intéressent au premier chef : « Sigean 7,7km et Sentier Cathare (GR367) ». Voilà la direction que nous allons suivre, non pas jusqu’à Sigean, mais jusqu’au lieu-dit « Les Eoliennes » car bien évidemment c’est une boucle de ma composition que j’ai prévu de réaliser. Bien que 3 ou 4 voitures soient déjà garées, nous ne rencontrerons personne sur notre parcours. Il est vrai qu’il y a un P.R du nom de « Boucle de la Combe Redonde – 10,6 km » qui est plus clairement mentionné que ma propre boucle qui ne l’est que partiellement ! Ajoutons à cela un vent du nord ; cers ou tramontane je ne sais jamais ? ; un peu décourageant car soufflant ici en de violentes rafales et c’est un élément non négligeable à laisser quelques randonneurs dominicaux devant leur poste de télévision. Entre un vent violent et un grand ciel bleu, le second a eu notre préférence et c’est aussi pour ça que nous sommes là. Bien vu si j’ose dire, car le premier va énormément faiblir au cours de notre balade. Jolies tables d’orientation, beaux panoramas à 180° vers la mer, Port-la-Nouvelle et les étangs, de rares fleurs et quelques vestiges d’un passé parfois paisible ; puits, cabanes et bergeries ; parfois guerrier ; blockhaus, tourelle, tranchées : sont les premiers centres d’intérêts de cette boucle. Si les premiers ont servi à des travailleurs courageux, par bonheur les seconds vestiges n’ont jamais été utilisés entre 1943 et 1945. Les Allemands qui pensaient qu’un débarquement interviendrait avaient construit un système défensif sur les côtés méditerranéennes françaises du nom de Südwall, mais ici ce mur ne servit jamais à rien. Plus on pénètre l’intérieur de cette « Garrigue-Haute » et plus la foulée devient alerte car il ne reste quasiment que des paysages à se mettre dans les yeux. Par bonheur, au sein de ces derniers, on ne perçoit plus grand-chose de l’incendie de septembre 2017 qui a ravagé la moitié de la végétation de ce vaste plateau. La Nature a repris ses droits. Pour compenser cette monotonie et flâner un peu, j’en suis à recenser les plantes de la garrigue et à tenter de surprendre les quelques rares passereaux que l’on peut apercevoir. Le tout photographiquement il va sans dire ! Pourtant, le plateau est loin d’être plat et les décors loin d’être « insipides ». On y trouve quelques ravines et des dolines que des eaux séculaires ont réussi à creuser. On y rencontre même des parcelles de terrain encore travaillées car visiblement labourées. A l’horizon derrière un voile laiteux, on peut apercevoir côté « mer » la falaise de la Franqui et son cap Leucate, les Albères et le cap de Creu et côté « montagne » et bien plus loin encore le Massif du Canigou amplement enneigé. Quelques vieux puits, des cabanes ruinées et de nombreux murets nous rappellent qu’il fut un temps où ce lieu, malgré son immense âpreté, était plus largement exploité par des hommes vaillants. Ils pouvaient être bergers, boscatiers ou « carriers ». L’Histoire de Port-la-Nouvelle nous apprend que la jetée et les canaux ont été construits avec les pierres d’ici. L’arrivée au champ d’éoliennes nous fait entrer dans un autre monde. On prend soudain conscience que la vie passée ; celle de nos aïeux ; ne reviendra sans doute plus. Les éoliennes ? Belles, pas belles, utiles ou pas, rentables ou pas, si oui pour qui ? Si les mêmes questions qu’en 2014 auraient tendance à ressurgir dans ma tête, j’ai tout de même appris depuis qu’elles étaient largement subventionnées avec nos impôts mais le plus souvent vers des sociétés étrangères. Alors je tire un trait sur tout ça et tente d’oublier mon questionnement. Les éoliennes sont là, certaines tournent, d’autres pas. A cause du vent qui souffle encore copieusement, je me demande bien pourquoi certaines sont à l’arrêt ? Un point c’est tout ! Assez étonnement, je remarque un mirador de chasse au beau milieu du champ et tout près d’une éolienne, ce qui tend à prouver que la sempiternelle querelle «éoliennes » et « chasseurs » n’a pas encore trouvé de véritable solution. Tout le monde campe sur sa position et occupe le terrain. Les chasseurs savent bien que la Garrigue-Haute est un haut-lieu des passages migratoires des oiseaux. Les derniers décomptes officiels de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) mentionnent un couloir où passent annuellement plus d’un million de passereaux, 1.500 cigognes et plus de 40.000 rapaces, sans compter les espèces sédentaires. Les chiffres des oiseaux abattus, comme les grives ou les palombes sont absents. Pour les premières, ces 4,5 à 5 millions de grives qui seraient tuées en France chaque année quant aux secondes si le chiffre national est sensiblement identique voire supérieur à celui des grives, One-Voice estime de 20 à 30.000 les différents prélèvements audois dont 5.000 sur la seule commune de Leucate. (Source One-voice.fr du 20/02/2022). Malgré ces chiffres mentionnés par des associations sérieuses, on en trouve sur Internet qui sont deux à trois fois supérieurs. Quant aux sangliers, il y a belle lurette qu’ils ne jouent plus les Don Quichotte car ils ont compris qu’il n’est pas utile qu’ils se battent contre ces moulins à vent dont ils n’ont rien à craindre. Si les oiseaux appréhendent les éoliennes et les chasseurs, les sangliers ont plus à craindre des chasseurs. Ainsi va la vie sur la Garrigue-Haute. A la côte 83 de la carte IGN, nous stoppons et faisons demi-tour pour revenir à la côte 93. Là, nous empruntons un chemin qui laisse une ancienne et vaste bâtisse ruinée sur la gauche. Ses deux larges arcades encore bien debout laissent imaginer qu’elles étaient utiles à des passages de groupes, c’est-à-dire à troupeaux. Ancienne bergerie probablement ? Premier randonneur rencontré mais à V.T.T ! Puis un étroit sentier prend le relais. Il file d’abord sur une crête, offrant quelques vues lointaines vers Sigean et les Corbières maritimes puis il réintègre le plateau avant de longer le lieu-dit « La Castanière ». Faut-il voir dans ce nom un lieu planté de « châtaigniers » ou bien un quelconque risque de « castagne » ? Si châtaigniers il y a eu, ils ont disparu mais les risques et les mesures de prévention sont là, constamment mentionnés : « Danger – Carrière – Tirs de mines », « Entrée interdite », longue barre d’amoncellements rocheux et clôture grillagée sont là pour décourager ceux qui auraient un esprit aventureux voire carrément irréfléchi. Le sentier longe la vaste carrière des Ciments Lafarge où qu’on se le dise « il est interdit d’entrer ». Moi, avec plus ou moins de réussite, je m’aventure à essayer de photographier les nombreuses fauvettes qui semblent avoir fait leur cette frontière si « périlleuse » pour les « non-ayants-droits ». Finalement, malgré le vent, l’impossibilité à immortaliser tous les volatiles aperçus, la dense végétation que certains occupent, 5 à 6 espèces d’oiseaux viennent s’enregistrer dans la mémoire de mon appareil-photo. Je n’en espérais pas tant. La boucle se referme. Le vent s’est presque totalement calmé. Un couple de randonneurs marche en sens inverse du nôtre. Ils ont laissé tomber leur programme TV ? Il est 16h15, ils viennent de démarrer et pour nous cette balade dominicale se termine. Revenir au printemps pour découvrir la flore de ce plateau ? Faire « la Boucle de la Combe Redonde » ? Pourquoi pas ? Telle que racontée ici, cette boucle a été longue de 9,2km pour des montées cumulées de 206m et un dénivelé de 120m entre le départ à 10m d’altitude et les éoliennes à 130m. Carte IGN 2546 OT Narbonne Top 25.
- Vendredi 26 septembre 2014, 7h. J’ouvre les yeux. Le jour est tout juste entrain de poindre et par la fenêtre restée entrouverte, le grand néon du Novotel projette une lueur bleutée à l’intérieur de ma chambre. Je me rase puis me précipite sous la douche. Avec satisfaction, je constate que le sol a parfaitement séché et que plus aucune trace de l’inondation d’hier soir n’est perceptible. Seules les serviettes sont encore bien détrempées malgré un essorage intensif et un tentative de séchage nocturne sur le bord de la fenêtre. Je prépare et range soigneusement mon sac, jetant au passage tout ce qui me semble inutile, morceaux de cartes I.G.N et emballages divers notamment. Je récupère le chargeur et la batterie de mon appareil photo que j’ai pris soin de recharger toute la nuit. Je réussis à remplir mes deux camelbacks directement au lavabo de la chambre. Dans une, j’y ai ajouté ma « dope », simple poudre énergisante mais ô combien efficace quand un coup de mou apparaît. Je les fourre dans les poches latérales de mon sac à dos en prenant soin de vérifier que leurs robinets sont correctement fermés. Tout est fin prêt et je laisse mon sac à dos et mon appareil-photo sur le lit. Je sors de la chambre et part directement vers l’accueil où m’attend le petit déjeuner. Un seul homme est déjà entrain de se servir. Ce qu’il y a de bien avec le petit déjeuner du Formule 1, c’est que tout est à volonté, liquides et solides, à une condition toutefois : arriver bien avant qu’il y ait une cohue. C’est le cas et j’en profite au maximum car je sais que tout peut changer très vite. Dix minutes plus tard, c’est effectivement ce qui se passe quand un groupe de touristes et les cyclistes aperçus hier soir se ruent autour des cafetières, des jus de fruits et des panières de pains, de biscottes et de viennoiseries alors que moi j’en suis déjà à terminer bien tranquillement une double ration sur la terrasse. La note étant payée, il ne me reste plus qu’à retourner dans la chambre chercher mes affaires. 8h30, je quitte l’hôtel et reprend exactement l’itinéraire qui m’a vu arriver hier en fin d’après-midi. Le soleil n’est pas encore totalement levé mais la circulation routière est aussi compacte qu’hier. Je redouble de prudence mais la connaissance du parcours me permet de marcher bien plus vite et d’éviter les endroits les plus périlleux. Je rejoins le Chemin communal de l’Arboretum en moins de vingt minutes alors que hier après-midi j’en avais mis le double. Ayant analysé la carte I.G.N, je sais que cette route va m’emmener directement près de l’étang de Bages au lieu-dit le « Vieux Moulin du Rey » où se trouve l’Arboretum. Au début de la route et posé contre un grillage où je l’avais laissé, je retrouve un vieux morceau de bois flotté que j’avais trouvé hier matin au bord de l’étang de l’Ayrolle. Magnifiquement lustré, il m’avait longuement servi de bâton de marche pour terminer cette première étape. Je le récupère. Ici, le chemin est désormais tout en descente et pour démarrer cette étape ça me convient très bien. Au moment, où je dépasse les dernières maisons de Saint-Paul, j’entends une puissante détonation et une perdrix vient tomber à une dizaine de mètres devant moi au beau milieu de la route. J’aperçois un chasseur qui descend en courant d’une petite colline et qui se précipite pour se saisir de l’oiseau qu’il met immédiatement dans sa gibecière. Je le hèle, mais sans réaction il tourne les talons et repars sans le moindre regard dans ma direction pourtant toute proche. A-t-il vraiment pris conscience que j’étais là, à quelques mètres de portée de son fusil ? Je poursuis la route bitumée qui finalement se transforme à une large piste terreuse à hauteur du Vieux Moulin du Rey. Ici, au bord de ce chemin, deux amoureux dont on voit bien qu’ils se cachent, s’enlacent en « se dévorant » la bouche . Je les surprends dans leurs étreintes. L’homme étonné de ma présence si soudaine et si proche se retourne et me dévisage d’un méchant regard. La femme, elle, se tourne de l’autre côté pour que je ne vois pas son visage. Si « constat d’adultère » il y a, je n’en ai cure et passe mon chemin le plus naturellement du monde. Toutefois, ce « fait divers » m’a fait oublier que l’Arboretum était là, tout proche. Je m’en aperçois bien trop tard et seulement en arrivant sur la D.105 devant des panonceaux de randonnées qui indiquent « Pesquis » à 1,5 km et « Bages à pied » à 3,6 km. Le « Mouli dal Rey », lui, est déjà dépassé d’une centaine de mètres. Je me dis que ce sera l’occasion de revenir et je file vers les Pesquis, petit hameau perché sur une butte au beau milieu de la garrigue. En coupant, la D.105, j’emprunte une étroite sente souvent caillouteuse qui s’élève dans le maquis. Sur la carte I.G.N, il y a bien une variante, mais comme elle emprunte la route asphaltée, j’aime autant l’oublier. Malgré, la faible élévation, je prends beaucoup de plaisir à cheminer cette petite colline car les vues sur les marais tout proches et l’étang de Bages sont très belles. Le sentier est jalonné de postes de chasse mais par bonheur, aujourd’hui, aucun chasseur ne les occupe. J’en profite pour marcher bien tranquille et prendre de nombreuses photos. Une crête plus haute que les autres offre des vues sur le vignoble et sur les Roches Grises, quartier sud de Narbonne dont l'extension sur la colline est d'une triste évidence. Les Pesquis et Bages sont souvent en ligne de mire mais les nombreux passereaux qui occupent le maquis et que je tente en vain de photographier me les font le plus souvent oublier. Le sentier débouche sur une petite route bitumée menant assez directement aux Pesquis. Au passage, je note la présence d’un casot convenablement taggué, d’un puits sans doute séculaire puis celle d’une vieille croix métallique aux pointes en forme de fleurs de lys. Aucune mention n’en indique l’origine alors je les fixe simplement dans mon numérique. J’arrive aux Pesquis dont je visite très rapidement la quasi-totalité des ruelles. Le village est bien fleuri et il n'y a que ça qui m’intéresse car pour le reste, le hameau est désert et rien d’autre de concret ne retient vraiment mon attention. Je le quitte bien plus vite qu’il ne faut de temps pour l’écrire. Le sentier continue de monter. Sur la gauche, une jolie construction toute ronde attire mon regard. J’y file car sur le moment, je pense à un abri de berger, du style « orri pyrénéen » mais non, il s’agit sans doute d’un vieux puits car une porte métallique en obture fermement l'accès. Au moment où je repars un petit bruant, vient se poser tout près de moi dans un buisson d’églantiers. Je le photographie mais il me quitte aussi vite qu’il est arrivé. Au même instant, dans le ciel, un épervier survole la colline dont j’atteins le sommet quelques minutes plus tard. Les passereaux y sont nombreux. Avec quelques fleurs bleues que je ne connais pas et qui tapissent le sol à un endroit bien précis, ils seront les seuls à freiner mon ardeur à arriver à Bages. Entre maquis, pinèdes et vignes, le chemin redescend sèchement en direction de l’étang. Ce dernier scintille magnifiquement du côté de Bages, dont le village haut perché se trouve désormais sur ma droite. Lorsque j’y parviens, les panonceaux directionnels m’offrent le choix entre continuer vers Peyriac-de-Mer ou visiter la cité. Estimant que je ne l’ai pas suffisamment visité lors de ma récente venue à la recherche d’un couchage, je fais le choix de réparer cette anomalie. Des flamants roses, eux, sont toujours là et quasiment au même endroit, côté Anse des Galères. De haut en bas, c’est-à-dire de son église Saint-Martin et de sa table d’orientation jusqu’au petit port en passant par ses étroites ruelles, sa maison des Arts et ses pontons, tout Bages y passe en un temps que je veux le plus court possible. Dans ce désir de tout découvrir, sans ne rien oublier, mais en minimum de temps, j’ai conscience que prendre de nombreuses photos est une réelle mais inévitable contrainte si je veux conserver des souvenirs. Finalement, le temps que je viens de tenter de gagner avec cette découverte au pas de course, j’ai le sentiment de le perdre dans ma quête à retrouver l’itinéraire du Sentier du Golfe Antique (*). Je retrouve le balisage à un carrefour Chemin de Ceinture et village des Pêcheurs puis je sors définitivement de Bages par la rue d’Estarac. Là, sur la route, et malgré de nombreux passereaux qui mettent en éveil mon appareil-photo, je prends conscience que je ne suis pas venu pour me « taper du bitume ». Dès la première occasion qui m’est offerte, je descends vers les étangs, malgré un tracé différent dans mon GPS. Oui, voilà ce que je suis venu chercher et observer ! De jolis sentiers sableux à cheminer, mais surtout des aigrettes, des mouettes rieuses, des hérons par dizaine et des flamants roses par centaine dans leur biotope préféré. Sans doute ai-je dérogé à l’itinéraire du Sentier du Golfe Antique et à certaines règles en venant jusqu’ici ? Mais voilà où je suis bien ! Là, dans cette Nature que j’aime tant et au milieu des oiseaux. Entre mon désir de les approcher au mieux pour les observer et les photographier et celui de respecter leur vie paisible, j’essaie de trouver le meilleur et juste compromis possible. Peu importe si mes photos ne sont pas « top » ! Et quand une guérite d’observation se présente au bout d’une longue lagune face à un attroupement de flamants roses, je n’hésite pas une seconde à ramper sur des dizaines de mètres et au milieu des graminées, des salicornes et des soudes pour les approcher au mieux sans jamais les déranger. Le résultat est au-delà de mes espérances. Ils ne s’envolent pas, se contentant de tourner leurs têtes de tous les côtés car ayant sans doute pris conscience d’une présence bien trop proche. A l'instant où ils replongent leurs têtes dans leur plumage, je comprends que « la fin du match est sifflée » . Je repars en rampant comme je suis venu. Ayant obtenu ce que je voulais, je retrouve sans trop de problème le bon itinéraire peu avant une croix consacrée à Saint Paul. C’est le bien nommé chemin de Saint Paul filant direct vers Peyriac-de-Mer. Ce Paul de Narbonne, ce n'est qu'en rentrant que j'en découvrirai l'Histoire. Ici, au sortir des étangs, tout à brûler et qui plus est très récemment car seule une herbe verte mais encore rase a eu à peine le temps de repousser. Pins, oliviers, maquis, champs en jachères mais aussi tourbières et roselières, c’est un quasi désert, si tristement noirci et contrastant avec la haute et belle végétation verdoyante que je viens de traverser. Une vraie catastrophe ! Je ne peux m’empêcher de penser à toute cette faune que l’on ne voit que de manière impromptue, brusque et épisodique parfois. A cet instant précis, c’est l’exemple des fauvettes qui me vient à l’esprit car j’en ai vu beaucoup depuis mon départ sans pour autant réussir à en photographier une seule ! Oui, que deviennent-elles quand un incendie tel que celui-ci les surprend dans leur milieu ? Par bonheur, le bon chemin de Saint Paul, non pas en bitume mais bétonné, se poursuit vers Peyriac-de-Mer dans une zone marécageuse que l’incendie semble avoir épargnée. Le vent a cessé et c’est l’occasion rêvée pour écouter « la Mer » dans différentes versions pas toujours aussi réussies que l’originale. « La Mer » en version reggae ou ukulélé, ce ne sont pas celles que je préfère ! Je crois savoir qu’elle fait partie des chansons françaises les plus reprises au monde alors on trouve un peu de tout ! Finalement, j’entre dans la commune de Peyriac par les lieux-dits L’Horte et l’Oppidum du Moulin où un panneau d’information m’apprend que les Romains étaient présents, des pièces de monnaie ayant été retrouvées. Puis c’est la Saline, l’étang du Sel Fort et du Doul avec leurs pontons que je connais déjà très bien pour y être venu randonner en 2010 lors d’une balade intitulée « Les Boucles de Peyriac-de-Mer ». Je m’y lance à nouveau avec l’idée d’y photographier quelques oiseaux. Une aigrette, quelques goélands et des foulques sont immortalisés. Il est presque 13h, or mis les graines juteuses de deux grenades et quelques raisins grapillés, je n’ai pratiquement rien mangé depuis l’hôtel et comme un banc face à l’étang est là bien à propos, j’estime que c’est l’endroit rêvé pour déjeuner. Une petite salade toute prête et un gâteau de riz viennent tout juste apaiser ma faim. Je mange sous le regard d’un goéland planté sur un piquet. Il m’observe avec insistance et finit par s’approcher de moi. Je lui offre quelques pâtes de ma salade qu’il accepte bien volontiers. Quand je repars, il s’envole vers son piquet, sans doute un peu déçu de la modicité de mes offrandes. Le village est désert et seule la placette principale Joseph Aubin Fabre est animée grâce à la présence de restaurants dont les tables en terrasses sont bien occupées. Je m’installe à l’une d’entre-elles et commande un café mais également un jambon-beurre dont je précise la taille et à emporter. Dix minutes plus tard je repars. Je visite la partie du centre-ville que je n’avais pas eu le temps de visiter en 2010. Je suis vraiment tout seul à arpenter les jolies ruelles. Je sors de Peyriac de la même manière, en solitaire et avec un peu ce sentiment qui me poursuit d’être le seul « bipède » capable de marcher. Il va en être ainsi jusqu’à Portel-des-Corbières où je vais déambuler sur des chemins comme si j’étais le seul être humain sur cette planète. Par bonheur, quelques oiseaux, lézards et papillons bien vivants vont me distraire, accepter ma présence et celle de mon appareil-photo. Si le parcours est très bien balisé, toujours en jaune et rouge, il s’immisce dans des décors suffisamment variés pour ne pas être trop ennuyeux. Quand le chemin le devient, je cherche des prétextes à quelques photos. Cette marche solitaire, et donc forcément sauvageonne, s’estompe un peu quand une habitation ou un domaine viticole se fait jour. Ici, des domaines viticoles, il y en a plusieurs. Sous un soleil de plomb et la poussière des chemins asséchant mon gosier, les châteaux Fabre-Cordon et du Grand Sabo sont de bien jolis noms qui donnent des idées de breuvage. Au regard des magnifiques paysages de vignobles que je traverse, ma tête d’ignorant des choses du vin vagabonde et n’éprouve aucune difficulté à imaginer les merveilleux nectars se cachant derrière ces enseignes apparemment nobiliaires. « Dégustation » il est écrit et si je n’étais pas si raisonnable, j’irais voir de quoi il retourne. Mais non, ça ne serait pas sérieux de déguster, d’apprécier et de ne pas acheter car je ne me vois pas me trimballer ne serait-ce qu’avec un « bipack » ou un « tripack » de bouteilles ! Devant le portail d’une très belle villa, le buste d’un empereur romain vient me rappeler que je marche sur un sentier dit « antique » et à bien y réfléchir c’est pour l’instant le seul objet représentatif de cette période que j’aperçois. Encore est-il de plâtre et pas vraiment sculpté ! Serais-je sur la bien connue « Via Domitia ou Voie domitienne » ou bien encore sur l’Héracléenne dont je sais leur présence commune par ici ? Rien ne le mentionne mais ce n’est pas impossible au regard de ce que j’ai lu à leur propos et de leurs trajets qui selon les historiens traversaient la Gaule dite « narbonnaise ». A voir ! En tous cas et peu après le château du Grand Sabo un grand menhir apparaît au bord du chemin. Simple pierre dressée ou vrai menhir ? Rien ne le dit. En tous cas, ce n’est pas une borne milliaire romaine car sa forme n’est pas celle d’une colonne burinée. A vérifier ! L’itinéraire est toujours bien balisé et quand une incertitude se présente, mes bouts de carte et au pire mon tracé GPS viennent à ma rescousse. Je n’hésite pas à les consulter au moindre croisement non balisé ou bien quand plusieurs possibilités se présentent. Finalement, c’est toujours tout droit sur un chemin que l’IGN mentionne comme étant « des Charbonniers ». Je décide de garder mon GPS allumé pour être sûr de prendre le bon chemin et surtout celui le plus court. Non pas que je sois en retard par rapport à mes hôtes mais je ne veux surtout pas l’être. Il n’est que 15h45 quand le panneau signalétique « Portel-des-Corbières » apparaît et malgré ma flânerie je suis content d’arriver. Les premières maisons sont là à quelques centaines de mètres mais j’attends un peu avant d’appeler Monsieur Noguero pour le prévenir de mon arrivée. C’est bien plus tôt que prévu, je ne veux pas le déranger et je vais marcher encore, bonne raison pour me faire une idée du village. Finalement, je m’aperçois que je risque d’errer dans le village fort longtemps si j’attends 17 heures comme prévu initialement. Il est 16h10 et je me décide à l’appeler lui disant que si c’est trop tôt je peux attendre. Il me répond qu’il arrive et effectivement 5 minutes après il est là. Très sympathique et chaleureux, à l’image identique de son épouse que j’avais eu au téléphone. Nous voilà partis vers le quai de la Berre où se trouve le gîte. Gîte est en réalité un mot peu approprié au regard des autres gîtes pour randonneurs où j’ai eu l’occasion de loger. Ici, je qualifierais le lieu d’appartement de très beau standing où tout est clean et d’une belle modernité. J’adore et franchement je me dis que j’ai peut être été incorrect de discuter le tarif d’une nuitée. Mais comment savoir ? Je m’installe, mais à vrai dire avec mon seul sac à dos, l’installation est vite bâclée. Il est tôt et je décide de partir visiter la partie la plus ancienne du village mais aussi d’aller trouver à manger pour ce soir et un peu pour demain. Par un pur hasard et parce que le gite est juste à côté, je commence par m’évader dans la rivière La Berre grandement asséchée à cette période de l’année. J’y trouve un terrain de jeu idéal car seulement occupée par une flore étonnante car foisonnante mais aussi par des bergeronnettes, chardonnerets, serins et autres pinsons qui trouvent ici le gîte et le couvert. Ils viennent s’abreuver dans les quelques poches d’eau subsistantes. Quand aux choucas des tours, ils logent à même les parois rocheuses et les hauts murs qui encadrent la rivière près du pont de Tamaroque. Dans cette vision agréable que j’ai de découvrir les lieux, les plus à plaindre sont les poissons, le plus souvent petits mais parfois très gros, qui vont et viennent comme des âmes en peine, emprisonnés qu’ils sont dans ces flaques d’eau qui n’auront de cesse de se restreindre si de grosses pluies n’interviennent pas très vite. Après avoir joué plus d’une heure dans les gravières et sur les galets de la Berre, visité un peu la ville et fait quelques courses mes jambes commencent à ressentir les kilomètres d’hier et ceux d’aujourd’hui. L’heure est venue de les laisser se reposer un peu. Je passe la soirée à feuilleter quelques livres et magazines mais surtout à lire un recueil de poèmes s’intitulant « Une porte dans les Corbières » d’un certain Robert Vila où bien évidemment la cité de Portel tient une place centrale. Un pur régal pour l’amoureux des poésies que je suis (mais livre introuvable sur le Net !). Je ne peux m’empêcher de faire des photos de la quasi-totalité du livre tant j’aurais sans doute l’envie de le relire une fois rentré à la maison. C’est sur ces jolis mots que se termine cette journée de marche dans des décors bien différents d’hier mais surtout très contrastés. Oui, ce Sentier du Golfe Antique a cet intérêt de changer de décors au fil de son cheminement. Savoir si demain il en sera encore ainsi ? C’est l’immense avantage de la randonnée pédestre que de ne pas savoir comment sera le chemin du lendemain ? Ne pas savoir de quoi demain sera fait n’est pas angoissant quand il s’agit de randonner.
(*) Pourquoi Golfe Antique ? : Dans l’antiquité, les étangs de Bages-Sigean, de l’Ayrolle et de Gruissan étaient reliés entre eux et formaient un golfe en relation avec la mer. Le massif de la Clape était une île au milieu de ce golfe où se déversait l’Aude nommée alors « l’Atax ». Les alluvions de l’ Aude ont comblés ce golfe. L’étang de Bages-Sigean était longé par un grand axe de communication entre l’Espagne et l’Italie axe qui reliait les oppida. Hannibal partant à la conquête de Rome, emprunta cette voie (voie héracléenne) qui fut modernisée par les romains et rebaptisée « Via Domitia ». Dans ce golfe, Narbonne (en réalité Narbo Martius) était un port au commerce maritime très important. (Source Site du Comité Départemental de la Randonnée Pédestre de l’Aude / CDRP11). Rajoutons que de nombreuses preuves de cette activité maritime ont été retrouvées à divers endroits autour de l’étang actuel de Bages-Sigean (La Nautique, Mandirac, Sainte-Lucie, île Saint-Martin, Peyriac-de-Mer, etc...). Le seul aspect « antique » est d’ailleurs encore plus ancien que la présence des Romains puisqu’il est acquis que d’autres peuples les ont précédés autour du golfe comme les Elysiques mais également les Ligures et les Volques Tectosages à un degré moindre.
- Jeudi 25 septembre 2014, 7h30. Je roule direction Port-la-Nouvelle. Mon sac à dos est parfaitement bouclé et posé sur le siège arrière. En principe, rien ne manque et j’ai même pensé à prendre mon petit baladeur MP3. En 2009, tout à fait par hasard, mais de manière très appropriée, « Mes jeunes années » de Charles Trenet avaient délicieusement bercé toutes les étapes de mon Tour du Vallespir. Alors que je roulais vers Amélie-les-Bains, j’avais entendu cette chanson à la radio et elle était restée là dans un coin de ma tête tout au long du parcours. Pour la toute première fois, j'avais écouté et quasiment retenu toutes les paroles, des paroles dont je devinais qu'elles seraient en corrélation avec les moments que j'allais vivre. Entre gaieté et tendresse ou chagrin et douceur, avec cette chanson que ma mère avait souvent fredonnée, j’avais beaucoup pensé à elle, malade d’Alzheimer, et plus globalement à tous les êtres chers que j’avais perdus. J’ai toujours considéré qu’il y avait eu beaucoup d’injustices dans la maladie et le décès de ceux que j’avais tant aimé : mon frère et mon père partis bien trop jeunes et ma mère avec cette terrible maladie. Marcher en pensant beaucoup à eux m’avait énormément aidé dans mes réflexions et mes pensées après le contrecoup d’une retraite que je trouvais parfois insatisfaisante mais qu’en réalité, j’avais sans doute beaucoup trop idéalisée avant de la prendre. Je me suis souvenu de tous ces moments forts qui m’avaient fait prendre conscience de la chance que j’avais d’être vivant et de faire beaucoup de choses que j’aimais. J’adore les chansons poétiques de Trenet et cette année, je pars avec une multitude de versions de « La Mer » mais il y a une raison à cela. En effet, quand on lit l’histoire de cette chanson, on apprend que Trenet aurait écrit les paroles de la chanson en 1943 alors que voyageant avec son pianiste Léo Chauliac et son ami le chanteur Laurent Gerbeau, il regardait la mer et l’étang de Thau par la fenêtre du train qui l’amenait de Paris à Perpignan. A cette époque Trenet a 30 ans et a déjà un énorme succès. Or, quand on approfondit le sujet, on apprend qu’en réalité, il avait déjà couchées ces mots-là sur un poème alors qu’il n’avait que 17 ou 18 ans. Or, à cette époque, il est plus coutumier de voyages entre Narbonne et Perpignan ; où il fréquente notamment le journaliste Albert Bausil ; et donc de visions des étangs de l’Aude que de celui de Thau. Il est donc fort probable que les paroles lui étaient inspirées par l’étang de Bages-Sigean et la mer du côté de Port-la-Nouvelle. Je me suis mis à penser que « le golfe clair » qu’il évoque, c’est peut-être un peu ce « Golfe Antique » que je pars découvrir alors j’ai voulu partir avec des versions bien différentes de cette chanson. Finalement, il y a tellement de reprises de toutes sortes avec des instruments et des sonorités si disparates qu’on a parfois l’impression d’écouter des chansons et des musiques bien dissemblables. C'est donc en découvrant cette diversité que j'ai eu envie de partir avec toutes ces versions. Les écouteurs de mon baladeur MP3 dans les oreilles, c'est en écoutant les premières versions que je roule en longeant l’étang de Salses-Leucate. Les golfes clairs sont déjà là. En réalité, les étangs sont encore bien sombres mais un flamboyant soleil rouge s’élève peu à peu au dessus de la ligne d’horizon. Le jour se lève du côté du Barcarès et de Leucate. Je m’arrête pour quelques photos. Les toutes premières mais il y en aura plus de mille pendant ces 3 jours. J’arrive à Fitou. Je m’arrête quelques minutes juste le temps d’acheter deux viennoiseries dans un « point chaud ». Je repars. Au loin, le soleil rouge a disparu derrière les falaises de La Franqui. Un peu plus loin, il surgit de nouveau mais semble s’être arrêté dans son ascension et paraît comme suspendu. Il voudrait bien jeter mille feux allant du rouge écarlate au jaune vif en passant par de nombreuses nuances orangées mais un voile de chaleur opaque paraît l’en empêcher. C’est sans doute un signe du grand beau temps qui s’annonce mais la tramontane annoncée est déjà bien là. Au dessus de ce rougeoiement, le ciel est d’un magnifique bleu acier. Aux Cabanes de la Palme, je tourne à droite et emprunte la petite D.709. Elle longe l’étang et les salins de La Palme mais Port-la-Nouvelle est vite là. Je me dirige directement vers sa zone portuaire, à l’endroit même où le canal de la Robine fait la jonction avec le chenal menant à la passe et à la haute mer. L’horizon est cendré et le soleil a toujours autant de mal à percer cette muraille brumeuse. Les nombreux petits bateaux du port de plaisance tanguent sur une onde relativement agitée par une violente tramontane. Enfin, je dis « tramontane » en me fiant aux informations de Météo France, mais c’est peut-être le vent qu’ici les audois appellent « cers » ? Ce ne serait qu'un problème de dénomination ai-je oui dire ? Je fais le tour d’un pâté de maisons mais finalement et pour me garer, je trouve une place idéale sur un parking en bordure d’un petit canal et non loin de la gendarmerie. Ce petit canal, ici on l’appelle le Canalet et on voit immédiatement qu’il n’est pas récent car avec ses bateaux rangés au bord du quai, il a conservé son vieil aspect « cabanes de pêcheurs ». Je n’ai guère le temps de m’y appesantir. Avant de chausser mes godillots et d’harnacher mon sac à dos, j’observe les lieux et regarde si le canal de la Robine est facilement atteignable depuis ce parking. Une grande passerelle est là, elle enjambe le canal et en plus, un balisage jaune et rouge indique clairement un itinéraire pédestre. En tous cas, il s’agit bien d’un « GRP Tour du Pays » et j’ai la conviction d’être déjà sur le Sentier du Golfe Antique (*) même si ici, aucun panonceau explicite ne m’en apporte la certitude. Je grimpe au sommet de la passerelle. Le canal de la Robine semble joignable et je retourne à la voiture. 8h20, me voilà sur la rive droite du canal de la Robine. Depuis le parking et pour en arriver là, il m’a fallu emprunter plusieurs passerelles. Une fois dessus, une fois de dessous et ainsi de suite, mais finalement le balisage est plutôt bien indiqué et j’y suis parvenu. Au sommet de la dernière passerelle, le canal de la Robine ne m’a pas impressionné malgré une rectitude saisissante et une extrémité se perdant dans un horizon lointain et nébuleux. Il est vrai que j'ai déjà accompli La Robine en vélo lors d'un aller-retour jusqu'à Narbonne. De plus, je connais bien ce tronçon jusqu’à l’écluse de Sainte-Lucie même si je ne l’ai jamais accompli à pieds mais toujours en voiture au moins jusqu’au parking. Les morceaux de cartes pour la journée sont dans une poche de mon short et celui qui a cours dans une autre. J’aime bien l’avoir sous la main pour connaître les noms des lieux où je vais passer. Une forte tramontane souffle déjà mais comme elle devrait être signe de beau temps, je ne m’en plains pas. Or mis que j’ai déjà été contraint d’ôter mon baladeur de mes oreilles et d’arrêter « la Mer » ou plutôt « Beyond The Sea » magnifiquement chantée par Robbie Williams. Enfin, pour l’instant, elle n’est pas un inconvénient sauf qu’après quelques mètres à peine accomplis, elle semble encore forcir et mes yeux se mettent à larmoyer. Voilà un vrai inconvénient car alors que mon appareil photo numérique est déjà bien entré en action, je suis contraint de freiner mes ardeurs de ce coté-là aussi. Si des milliers de goélands ayant élus domicile dans les « Tables Salantes » ont eu le privilège des premiers clichés, je ne peux plus me permettre de tout photographier « à l'emporte-pièces ». Oui, ce vent si fort est un réel désagrément car j’ai également décidé de répertorier les plantes et les fleurs maritimes en les photographiant car je ne les connais pratiquement pas. Elles viendront grossir mon herbier photographique au côté des nombreuses fleurs des montagnes et des champs. Quelques oiseaux les occupent mais la puissance du vent empêche toute mise au point parfaite pour d’éventuelles photos. Je commence à pester un peu et ce d’autant que je m’aperçois que le vent soulève également une fine bruine d’embruns poissant parfois mon téléobjectif. Entre mes yeux qui larmoient, un ciel cotonneux derrière moi qui décroit la luminosité et ces embruns, forcément mes premières photos ne seront pas géniales. Un magnifique bateau filant au gré du canal ou un train s’éloignant vers Narbonne sur l’autre berge du canal complétent mes prises de vue avant mon arrivée à l’écluse de Sainte-Lucie. Des bateaux et des trains, il y en aura bien d’autres. Si ici les trains vont très vite à cause des lignes droites, les bateaux offrent l’avantage de quelques échanges rapides avec les occupants et au moins des bonjours toujours très sympathiques. Ici, les premiers panonceaux indicatifs me renseignent sur quelques distances : derrière moi, Port-la-Nouvelle à 3 km. Devant, l’écluse de Mandirac à 10 km et Narbonne à 17,7 km, sous entendu par le canal de la Robine. Toujours aucune information quant au G.R.P Sentier du Golfe Antique. Ici, le canal formant un virage, ses eaux sont plus calmes et quelques colverts en profitent pour caboter placidement au fil du courant. Quelques poissons mouchetant la surface créent de multiples ronds sur le miroir verdâtre. De nombreux pins parasols inclinent leurs branches et forment une jolie haie ombragée bien à l’abri de la tramontane. J’en profite pour m’arrêter un instant auprès d’un pêcheur. Il vient tout juste d’arriver et n’a encore rien pris. Tout en bavardant, le sentiment qu’il me laisse et qu’il est surtout là pour profiter de cette belle journée qui s’annonce et comme on dit pour mouiller le fil. Apparemment « prendre du poisson » lui semble secondaire. Je repars. Le virage se termine et là, très soudainement la violence de la tramontane me fait courber l’échine. Je comprends immédiatement que je marche plein nord et qu'ici le vent est plus fort que nulle par ailleurs. Je recommence à larmoyer et plus rien n'arrête ces larmes-là. Je m'arrête, essuies mes yeux, repars et ainsi de suite. Je quitte la large piste au profit d’une étroite sente filant sur la droite en bordure des étangs pensant être plus à l’abri du vent. Il n’en est rien. De l’autre côté du canal et dans la colline, je reconnais plusieurs grands bâtiments visités lors d’une jolie balade à la presqu’’île de Sainte-Lucie. Au bord du chemin, une vieille borne en bois indique 15 km. Je sais que pour moi, elle est sans intérêt car elle doit sans indiquer Narbonne par le canal de La Robine. A cause de la violence du vent, je regarde plus souvent sur les côtés que droit devant et quand c’est le cas, le moindre élément devient un repère à atteindre. Un pin parasol isolé, un cycliste arrêté, un buisson plus haut qu’un autre, un vieux bâtiment, un bateau qui s'éloigne tout est bon pour me fixer un objectif à rejoindre. Sur l’autre berge, le domaine Sainte-Lucie appartenant au Conservatoire du Littoral est là avec ses vastes bâtiments et ses bateaux de bois. Plusieurs sont là en cours de restauration. Un imposant, amarré à la rive et l’autre telle une carcasse, avec sa coque au sec et en cours de réparation. En son temps et comme l’indique un grand panneau, il y avait paraît-il une « Maison des Etangs » avec visite guidée de l’île, sentier botanique, musée et centre documentaire. Je me demande si tout ça fonctionne encore et je me dis qu’il aurait été bien mieux que le Sentier du Golfe Antique passe en ce lieu plutôt que sur l’autre rive. Après Sainte-Lucie et son Roc Saint-Antoine, plus rien ne freine la tramontane et avançait face à ce vent très puissant devient une véritable épreuve. Ici, le chemin ne forme qu’une étroite langue de terre de quelques mètres entre les eaux du vaste étang de l’Ayrolle sur la droite et celui beaucoup plus modeste du Charlot sur la gauche. Il faut dire que l’étang du Charlot n’est séparé de celui de Sigean que par la voie ferrée. Aujourd’hui, j’ai le vague sentiment que le « Charlot » c’est moi et si je m’arrête souvent ce n’est pas pour rire mais bien au contraire pour arrêter de larmoyer et assécher l’objectif de mon appareil-photo presque autant que mes yeux. A cause du vent et de ces larmes, je n’arrive pas à progresser comme je le voudrais. Dès que mes yeux s’arrêtent de pleurer, je repars et j’en profite le plus rapidement possible pour prendre quelques photos car il y a en bordure du chemin de nombreuses fleurs que je ne connais pas même si certaines ont de vraies ressemblances avec des fleurs plus communes. Il est vrai que j’ai une réelle méconnaissance pour les fleurs maritimes. Il est 10h30 quand j’arrive à la Maison Cantonnière de l’Ardillon. Si elle est amplement ruinée et sans grand intérêt de nos jours, je me souviens avoir lu qu’elle servait bien évidemment à loger les cantonniers chargés de l’entretien du canal, des ouvrages et des tombolos, mais aussi d’auberge pour les bateliers au temps où les travaux de halage se trouvaient immobiliser à cause de la puissance des vents. Souvent très chargées et dont très lourdes, les barges de transport, les pinardiers comme on les appelait, restaient plaquées contre la berge par les vents. Contraints de rester ainsi immobilisés, les bateliers attendaient ici des conditions météo plus favorables avant de repartir. Peu après, la tramontane ayant fléchi, j’en profite pour zigzaguer entre le chemin longeant La Robine et la grève de l’étang de l’Ayrolle avec l’espoir d’éventuelles découvertes. C’est là au bord de la grève que je photographie un groupe de goélands et quelques rares limicoles qui s'abritent sur les versants les moins ventés des tombolos. Pendant que les goléands se reposent, les limicoles déjeunent en plongeant leurs longs becs dans les bancs d’algues vertes que le courant à rejeter sur la berge. A me voyant, ils s’éloignent de quelques centaines de mètres. Il y a aussi quelques papillons mais souvent peu visibles car le plus souvent plaqués au sol ou planqués dans la végétation. Ils savent sans doute que leur envol est synonyme de risque d’être emportés par le vent au-dessus des flots. Je mets à profit cet arrêt photos pour prendre une barre de céréale puis je repars. Au fur et à mesure que j’avance, le vent faiblit et j’en suis ravi car mes yeux arrêtent automatiquement de larmoyer. A hauteur des Salins de Campignol puis de l’Ancienne Douane, la langue de terre s’élargit soudain et prend des vrais airs de petite Camargue, avec sur la gauche de nombreux taureaux et sur la droite, une multitude d’oiseaux marins : mouettes, aigrettes, cormorans, limicoles et goélands. Quelques chevaux blancs dans un enclos et un groupe de flamants roses qui s'abritent du vent viennent conforter cette similitude avec la zone humide du Delta du Rhône. Le canal de la Robine devient plus ombragé avec de grands arbres même si les roseaux sont encore très nombreux. Ces derniers sont désormais là pour consolider les berges que la navigation et les ragondins n’ont de cesse de saper. La végétation se diversifie et se densifie en même temps. Je ne sens pratiquement plus la tramontane et mes yeux en sont comblés. A la fin des Salins de Campignol, ma curiosité a aller visiter les lieux fait se soulever des milliers d’étourneaux sansonnets qui dormaient bien tranquilles dans un pré. Aussitôt, cette étonnante nuée prend des allures de nuages mouvants formant de bien belles arabesques dans un ciel azur purgé de tous nuages. Sur les eaux de la Robine, bien plus calmes ici, je surprends un ragondin sur la berge. Le temps d’une seule photo, il plonge puis nage en direction d’un groupe de colverts puis disparait dans les roseaux. Depuis quelques centaines de mètres, les colverts sont nombreux et semblent se complaire aux endroits où les berges sont taraudées. Un rapace s’envole au-dessus des platanes, ce qui m’empêche de l’immortaliser correctement et surtout de le répertorier. Je le reverrais un peu plus tard mais sans la certitude qu’il s’agisse du même. Quelques grandes bâtisses agrémentées de tours se présentent sur la droite. Je suppose qu’elles ont un rapport avec les salins ou les rizières. Finalement, ce n'est qu'en regardant ma carte que je comprends que je suis à hauteur du Petit Tournebelle. Les maisons de Tournebelle apparaissent au travers de la végétation. Bien que ne l’ayant jamais vu sous cet angle, je reconnais aisément le domaine où j’avais tenté en vain de trouver une location. Mon morceau de carte I.G.N m’apprend qu’il y a également le Grand Tournebelle et Tournebelle le Neuf, tous deux sur la gauche du canal. Un peu plus loin, et comme un étonnant mirage, le magnifique Domaine du Petit Mandirac apparaît, comme posé sur les immenses prés verdoyants et devant les collines de La Clape. Ici, dans les prés humides ; des rizières je suppose ; et leurs nombreux chenaux, je retrouve quelques oiseaux aperçus lors de ma récente venue. Au travers des roseaux, j'aperçois aussi des taureaux et des chevaux en quasi-liberté. Je suis ravi d'observer toute cette vie. L’écluse de Mandirac est en vue mais comme il est déjà 12h15, je décide de stopper dans l’herbe, sous les platanes et juste devant un bien beau navire pour déjeuner. Depuis Port-la-Nouvelle et mon démarrage ce matin, je n’ai que quelques fruits secs et une barre de céréales dans le ventre. Il est vrai qu’à Fitou, deux pains au chocolat étaient venus compléter mon habituel petit déjeuner. De toute manière, quand je marche, rien ne m’est jamais suffisant et une « bonne » salade et deux petits pots de riz au lait sont les bienvenus. Pendant que je mange et me repose en écoutant « La Mer » dans différentes reprises sur mon baladeur, je constate que les oiseaux sont bien plus nombreux par ici que je ne l’aurais supposé. Je pensais que la proximité des habitations était une entrave à leur présence. Il semble qu’il n’en soit rien. Sur la droite du canal, je vois de nombreuses cigognes survolaient les prés humides ainsi que quelques aigrettes et hérons cendrés et j’ai le sentiment que tout ce petit monde volant se pose dans les très proches alentours. Malgré cette stimulante présence, je me dis qu’un bon repos est primordial. L’étape est encore très longue et il faut que je prenne le temps pour chaque chose. Je me repose une heure puis repars. L’écluse est là et sur la droite, juste derrière la vieille école, de nombreuses cigognes continuent de faire le spectacle. Plusieurs voitures ont stoppé en bordure d’un grand pré et leurs occupants se sont tous mués en photographes animaliers. Il faut dire que des dizaines de cigognes sont juste là, au bout d’un pré, à quelques centaines de mètres à peine. Je voudrais bien que tous ces touristes partent pour prendre position mais quand une voiture s’en va, elle est immédiatement remplacée par une autre. Alors, je prends quelques photos comme je le peux et sans prendre le temps nécessaire. Au moment de poursuivre, j’aperçois un superbe héron cendré dans le pré face à l’école. Le temps d’une photo et le voilà déjà passant au-dessus de ma tête et filant se poser sur les grands arbres du Petit Mandirac. Je me dirige vers le domaine pour m’en approcher au maximum. Alors que je marche au bord de l’étroite D.32, je constate que de nombreux autres limicoles ont élus domicile dans tous les prés alentours. Assez étrangement ils s’envolent en me voyant alors que les voitures passant sur la route ne semblaient pas les perturber. Je jette un coup d’œil vers les grands arbres du Petit Mandirac et le héron est toujours là. Alors, je m’en approche encore et je réussis à le photographier plutôt correctement malgré la bougeotte dont il fait preuve. Je m’aperçois que je me suis bien éloigné de l’écluse et de l’itinéraire du Sentier du Golfe Antique. Là, je prends soudain conscience que si je fais ça à chaque bel oiseau aperçu, ce n’est pas ce soir que j’arriverais à Narbonne. Je reviens vers l’écluse dont je fige quelques photos de ses principaux points d’intérêts : école, canal, écluse elle-même, péniches y manoeuvrant, joli monument malheureusement taggué et vandalisé mentionnant un « parcours naturel des étangs » et enfin la maison de l’écluse. L’école, désormais, siége du « Narbonne Aviron Club », si j’en crois un panneau, me rappelle étrangement l’école primaire de mon enfance quand à la petite stèle fixée au dessus de la Maison de l’écluse, elle me rappelle à mon bon souvenir en indiquant de manière très précise les 13.038 mètres que j’ai déjà effectués depuis Port-la-Nouvelle. 13 km à enlever au 28 ou 29 de mon tracé estimatif jusqu’à l’hôtel, il m’en reste encore 17 à 18 à accomplir. D’autres panonceaux plus rassurants sont là indiquant Port la Nautique à 7,8 km et Saint Louis à 2,5 km. Alors, je repars avec la bonne résolution de beaucoup moins flâner que je ne l’ai fait ici à Mandirac. J’ai d’autant moins l’idée de flâner qu’il me faut redescendre le canal de la Robine sur l’autre rive jusqu’au Grand Tournebelle faisant face au Petit et c’est au bas mot, 1.600 mètres à refaire dans l’autre sens. Je passe devant le Café de Pays, dont je sais qu’il est très apprécié des Narbonnais en raison des soirées musicales qui y sont régulièrement organisées. Aujourd’hui, il est fermé ou peut être même jusqu’à la saison prochaine ? Je ne sais pas ? Je laisse sur la droite la petite gare de « Gruissan –Tournebelle » et je poursuis. Quelques bateaux électriques et une petite péniche passent sur le canal et me distraient un instant car les gens qui les occupent sont très souvent bien sympathiques et apparemment heureux que l’on s’intéresse à eux, ne seraient-ce que quelques instants. Je le suis tout autant de rompre un peu ma solitude. Surprise sur la berge, une poule d’eau s’enfuie en courant et saute dans le canal. Elle a échappé à ma perspicacité. A Tournebelle, je retrouve quelques chevaux camarguais puis c’est le passage à niveau qu’il me faut franchir avec sa célèbre mais frémissante pancarte « un train peu en cacher un autre ». Malgré les barrières levées et le feu au vert, je regarde bien à gauche puis bien à droite, avant de m’engager, sait-on jamais ! Rien à l’horizon, j’enjambe la voie ferrée. De l’autre côté et sur quelques centaines de mètres seulement, un large chemin file désormais entre les roselières et les grosses pierres du ballast de la voie ferrée puis il bifurque en direction des marais. Alors que je marche sur ce chemin, deux trains vont se succéder à toute vitesse et je me dis que j’ai bien fait d’être très prudent au passage à niveau. Désormais, le chemin est devenu herbeux et il est essentiellement encadré de grands roseaux. Chaque fenêtre sur les marais est l’occasion de distinguer et de tenter de photographier quelques oiseaux. Toujours les mêmes. Petits limicoles, aigrettes, goélands, colverts, cormorans et mouettes sont les plus visibles. Quand je m’approche de trop près, tous ces volatiles effrayés s’envolent dans les airs dans une belle anarchie et parfois même en poussant des cris stridents. A ces moments-là, j’ai toujours le sentiment d’avoir rompu leur tranquillité et peut-être même un peu plus. Leur bien-être. A cause de la tramontane que j’observe de nouveau, il n’est pas toujours facile de me poser et de photographier correctement tous ces oiseaux. Alors, je n’insiste pas plus que ça et j’arrive très rapidement au petit hameau de Saint Louis. Enfin, hameau est un bien grand mot car il y a plus de bateaux dans le petit canal que de maisons sur ses rives. En réalité, je décrirais Saint Louis comme un merveilleux petit oasis posé sur le Canelou et au milieu des roselières pour quelques amoureux de la pêche en étangs. Si j’en crois ma carte I.G.N, le Canelou est un tout petit canal alimenté par la Robine et faisant la jonction avec l’étang de Bages. Un petite passerelle me permet de le traverser. Peu après et de l’autre côté, quelques panonceaux de randonnées sont assez contradictoires et m’indiquent des lieux similaires à atteindre mais avec des distances quelque peu différentes. Toujours rien concernant le G.R.P Sentier du Golfe Antique mais Port la Nautique à pied est indiqué à 5,3 km. Une autre mention indique la « Chaussée de Mandirac » à 2,5 km mais je n’ai rien sur la carte I.G.N avec ce nom-là. J’en déduis qu’il s’agit d’une variante menant au Grand Castelou puis au Grand Mandirac car un autre itinéraire y est surligné en pointillés. J’hésite car dans cette direction, j’ai le choix entre une route bitumée et un petit sentier longeant le Canelou. J’emprunte le petit sentier mais force est de constater qu’il n’est pas vraiment bien débroussaillé. Alors, je fais demi-tour et sors mon G.P.S pour la toute première fois. Il m’indique de prendre la route bitumée. Je suis clairement sur le bon itinéraire car après un virage vers la gauche, une autre route bitumée prend aussitôt le relais de la première. Cette longue ligne droite m’emmène vers le Petit Castelou. Le parcours est un peu lassant car long et rectiligne et surtout sur l’asphalte mais heureusement quelques ouvertures sur les marais et des canaux y circulant sont l’occasion de plusieurs photos. Je surprends un magnifique martin-pêcheur et des grands cormorans. Au bord du chemin, les libellules sont si nombreuses quelles sont l’opportunité de quelques belles macros. Il y en a des jaunes et des rouges mais aussi des bleues. Ici, je croise les deux premiers vrais randonneurs de la journée avec gros sacs à dos et « bons » godillots. On se salue d’un simple signe de la tête et sans aucune parole. Je suppose qu’ils sont étrangers mais quelques mètres plus loin, je me dis qu’ils ont du penser la même chose de moi. Où vont-ils ? Je ne le saurais jamais ? En tous cas, ils seront les premiers et derniers vrais randonneurs rencontrés sur ce Sentier du Golfe Antique, chose assez étonnante quand même sur une distance de 75km ! Les premières maisons du Petit Castelou sont atteintes puis c’est de nouveau une longue ligne droite bitumée en direction du centre équestre, jouxtant le camping des Mimosas. Ici, pas grand-chose à fixer sur mon numérique or mis de rares papillons et quelques hérons ou aigrettes se planquant dans les salins et les roselières. Alors tout en marchant et pour passer le temps, je lis mon morceau de carte I.G.N et je découvre les noms insolites de ces endroits en bordure de marais où se côtoient curieux cabanons et jolies villas : « Bikini », « Gutenberg », « St Raphaël », « St Joseph » ou « Ste Rose ». J’en suis à me demander quelles sont les origines de ces noms si hétéroclites et qui n’ont rien de particulièrement « occitans ». Le centre équestre est là avec bien évidemment ses jolis chevaux mais surtout avec d’étonnants lamas. Je les fige sur quelques photos. Ici, de nombreuses hirondelles rustiques ont élu domicile et certaines peu farouches se posent devant moi sur les fils d’une clôture. La route tourne et file droit en direction de l’étang au dessus duquel je distingue très haut dans le ciel quelques grandes voiles chamarrées. Ce sont celles de quelques virtuoses du surfskiting. Désormais, je marche en bordure même de l’étang et au milieu de plusieurs canaux et sur ce tronçon que j’avais un peu appréhendé à la simple vue de la carte I.G.N, tout se passe au mieux car soit le sol est sec, soit des passerelles en permettent le passage aux endroits les plus humides. Ici, je décide de quitter momentanément l’itinéraire car je constate que de nombreux passereaux semblent avoir élus domiciles dans les salicornes : bergeronnettes printanières, cochevis et gravelots surtout. Mais un seul gravelot va occuper tout mon temps. A quelques mètres de moi, il a décidé d’effectuer un étrange manège. Il semble faire celui qui est blessé alors que quelques secondes auparavant il sautillait magnifiquement. Cette scène se renouvelant plusieurs, je comprends qu'il s'agit d'un artifice. Plus tard, j’apprendrais qu'il s'agit d'un stratagème et que les gravelots agissent ainsi pour éloigner les importuns de leur nichée. Peu après la dernière passerelle, une pancarte amplement massacrée par des plombs de chasse indique un « Sentier du littoral de Mandirac à Montplaisir ». Je trouve l’état de cette pancarte très affligeant mais surtout surprenant alors que je viens de côtoyer diverses pancartes de la Fédération de Chasse indiquant que la Nature est fragile et la chasse interdite. Je me dis qu’interdire la chasse crée apparemment des frustrations. J’arrive à Port la Nautique mais avant de traverser la cité, j’en profite quelques minutes pour me déchausser et tremper mes pieds dans l’eau fraîche de l’étang. Faire désenfler mes pieds bouffis et endoloris par les kilomètres déjà parcourus n’est pas un luxe. Je vais même les laisser tremper bien plus longtemps que je ne l’avais imaginé en me déchaussant, d’abord parce que ça fait du bien mais aussi parce que des enfants jouant dans des canoës ont des éclats de rire communicatifs et salutaires à ma solitude. J’aurais même bien piqué une tête si le fond de l’étang avait été un peu plus profond et plus praticable. Mais, ici, il n’y a que des galets et quelques centimètres d’eau. Alors je repars et traverse La Nautique par la seule rue possible. Elle est encadrée de superbes villas sur la droite et du complexe portuaire sur la gauche. Je visite un peu ce dernier puis sort carrément du village. Un étroit sentier m'entraîne dans une pinède mais alors que je me crois un peu égaré, l'étang est là en contrebas. Guère plus loin, c’est le paradis des véliplanchistes et je suis assez effaré par le nombre de camping-cars qui occupent les esplanades en bordure de l’étang. Toute cette civilisation animée et bruyante ne m’incite pas à m’éterniser mais d’un autre côté, il ne faut pas que je me laisse distraire car je dois trouver le chemin le plus court qui doit m’amener à Narbonne sud et surtout à l’hôtel Formule 1. Ici, dès que je quitterai le Sentier du Golfe Antique, il me faudra délaisser mon morceau de carte I.G.N et le remplacer par l’image d’un plan Mappy que j’ai également imprimé. Il est très succinct mais je sais qu’il risque de m’être bien utile pour parvenir au but ultime que constitue l’hôtel. Après les camping-cars, l’itinéraire coupe le Pointe de Brunet mais comme là aussi, je vois quelques passereaux en bordure de l’étang, je choisis l’option de suivre la côte longeant l’Anse des Galères. Une étroite sente et quelques oiseaux m’entraînent au milieu des tourbières de sphaignes mais heureusement l’été et sa sécheresse sont passés par là et je les franchis sans encombre. En définitive, je retrouve l’itinéraire dominé par les installations sportives d’un camping puis par celle du quartier de Sainte Cécile. Derrière moi et de l’autre côté de l’étang, Bages se révèle au loin dans une brume de chaleur. Un rapace s’envole et se pose dans la basse végétation. Il s’envole de nouveau dès que j’approche. Ici, j’apprécie un peu l’ombrage d’un large chemin qui se faufile au milieu des tamaris et des épilobes en fleurs. Je garde mon G.P.S allumé car je sais que l’intersection où je dois quitter le Sentier du Golfe Antique n’est plus très loin. Finalement, j’atteins ce carrefour et constate qu’une étroite sente grimpe sur le droite d’abord dans une dense végétation puis dans une colline où galets et argile s’amalgament en une blocaille ocre. La petite sente débouche sur l’asphalte d’une large route qui monte en direction du quartier du Petit Quatourze. Pendant quelques minutes, mon G.P.S, trop imprécis à cet instant, me fait quitter le bitume et m’envoie sur un large chemin herbeux mais dans un cul de sac se terminant à l’orée d’un petit bois. Ici, coule un étroit ruisseau, aujourd’hui en grande partie bien asséché. Au fond, j’y découvre avec étonnement plusieurs écrevisses mortes que le peu d’eau et sans doute sa température bien trop élevée ont fini de décimer. De l’autre côté d’un haut talus se terminant par un grand grillage, j’entends le bruit continuel de nombreux véhicules qui passent. Je me déleste de mon sac et de mon appareil-photo et y monte, non par simple curiosité, mais pour avoir une idée d’où je me trouve exactement. Tout en haut, je n’ai qu’une vue très restreinte et seulement en surplomb du complexe autoroutier. Je redescends et reprend l’asphalte de la large route. A hauteur du quartier de Saint-Paul, un groupe de vététistes vétérans m’interpelle et me demande comment rejoindre au plus vite le bord de l’étang. Je leur indique la petite sente qui m’a permis d’arriver ici sur le bitume. Après Saint-Paul et ses superbes villas, la route s’aplanit et sur la droite, les vues s’entrouvrent sur le vignoble narbonnais. En arrivant à son extrémité, je découvre le nom de la petite route que je viens de cheminer : Chemin communal de l’Arboretum. Elle se termine près d’un pont sous lequel passe l’autoroute. Ici, mon G.P.S est sensé rentrer en action sans faire trop d’erreur mais il faut reconnaître qu’un G.P.S de randonnées, qui plus est un peu désuet comme le mien, ce n’est pas vraiment la panacée pour atteindre un petit objectif dans une ville aussi importante que Narbonne. Alors, je m’aperçois très vite qu’il ne m’est pas vraiment utile et je l’éteins. Je ne marche plus qu’avec mon plan Mappy sous les yeux. Malgré ça, force est de reconnaître que dans ce secteur de la ville rien n’a été fait pour aider le piéton que je suis. Carrefours, voies rapides et bretelles à répétitions, le plus souvent peu ou pas de trottoirs, sont autant d’obstacles qu’il me faut franchir avec la plus grande des prudences. Parfois, voitures et camions ne passent qu’à quelques centimètres de moi. Leurs coups de klaxon qui parfois arrivent dans mon dos ajoutent à mes craintes. Je redouble d’attention mais je ne suis pas rassuré pour autant. D’un autre côté, la vigilance ne doit pas me faire oublier que dès demain matin, il me faudra reprendre le même itinéraire, alors je note quelques repères comme les cinémas ou le nom de diverses enseignes que je croise. Il est pile 18h quand j’entre dans l’enceinte de l’hôtel Formule 1 à la fois ravir d'en finir et d'être arrivé sans encombre. De nombreux cyclistes sont là sur le parking à bavarder. Sur la terrasse, quelques étrangers sirotent une boisson et papotent dans une langue que je ne parviens pas à reconnaître. Sans doute des hollandais ou des européens de l’est. A l’accueil, je suis immédiatement reçu par un aimable jeune homme. Il m’indique que la réservation a été parfaitement enregistrée et que par rapport au prix d’Internet, je n’aurais que la taxe de séjour en sus. Par carte bancaire, je règle la note incluant cette taxe et le petit déjeuner. Il me remet plusieurs étiquettes avec le code permettant d’accéder à la chambre. Pour avoir logé à quelques reprises dans un hôtel Formule 1, je sais par avance que je n’aurais aucune mauvaise surprise. Je dépose mon sac, que je vide dans sa totalité, afin d’avoir tout sous la main. Première besogne, prendre une douche. Je me déshabille et c’est en slip, la serviette autour de la taille et avec ma trousse de toilette sous le bras que je pars illico-presto en direction des douches situées au bout du couloir. Après la trentaine de kilomètres parcourus, le plus souvent sous le soleil et dans la poussière que le vent soulevait, j’apprécie à sa juste et pleine mesure cette douche ô combien bénéfique. J’en profite si longtemps et au point que j’entends quelques clients râler de l’autre côté de la porte. Je leur laisse enfin la place et retrouve la chambre. Je m’allonge sur le lit en regardant la télé et là, sans m’en rendre compte, je tombe dans une profonde et bienfaisante sieste. Il est 19h30 quand je me réveille et je décide d’aller manger dans le secteur. Mais décider n'est pas concrétiser. Ici où les hôtels sont très nombreux, je suis surpris de constater que les cafétérias et les restaurants sont absents ou bien apparemment fermés le soir. C'est donc en désespoir de cause que je suis contraint de marcher. L'interrogation de quelques passants m'oblige à me rendre dans un KFC (Kentucky Fried Chicken) plutôt éloigné. Je n'ai guère d'autres choix même si manger dans un « burger » ce n’est pas vraiment ce que je préfère. Quand je reviens à l’hôtel, c’est en premier lieu, pour constater que l’un de mes deux « camelbacks » qui était encore bien plein s’est complètement vidé sur le sol de la chambre et que j’y patauge allégrement dès la porte d’entrée. C’est d’autant plus désagréable que l’eau contenait un tonifiant à base de glucose et que ça colle un peu partout. Hors mis, les deux petites serviettes mises à disposition, je n’ai rien d’autre pour éponger et me voilà transformé en un véritable « technicien de surface » alors que je tombe déjà de fatigue et beaucoup de sommeil. Heureusement et c’est un bon point, le lit étant fermement fixé au sol, l’eau n’a pas réussi à s’y écouler dessous. Il n’y aura pas de dégâts des eaux à déclarer. Après une copieuse demi-heure d’épongeage et d’essorage des serviettes, je réussis à ôter les 2 litres d’eau qui s’étaient déployées sur tout le sol de la chambre. Il est presque 10 heures et je me dis que le plancher aura toute la nuit pour sécher. Je regarde un peu la télé mais rien ne retient mon attention alors sur l’écran de mon numérique, je visionne un peu les photos de la journée. Mes premières photos ne sont pas géniales, en partie à cause de la luminosité, mais aussi car la tramontane a souvent plaqué un peu de buée sur mon objectif. Mais comme je le savais déjà, je ne veux pas me prendre la tête avec ça pour l’instant, me disant qu’au moment venu de faire le reportage sur mon blog j’aurais tout le temps d’y penser. De tous ces écrans que je regarde, mon constat est toujours le même : Morphée me tend déjà les bras ! La nuit sera calme et seule une envie pressante m’enverra rejoindre le couloir et les WC qui s’y trouvent sur le coup des 4 heures. Sur le sol, quelques traces d’humidité sont encore présentes. Par la fenêtre restée ouverte, j’aperçois la grande enseigne bleutée du Novotel tout proche. Elle me rappelle certains vieux souvenirs quant à la recherche d’un emploi j’étais venu m’installer à Narbonne. Ça n’avait duré qu’un mois, le temps d’une période d’essai que j’avais trouvée peu séduisante mais comme toutes les expériences, il y avait eu de l'agréable et du positif. De cette période professionnelle chahutant ma vie tout court, c’est ce seul aspect savoureux que je conserve encore au fond de moi. Au-dessus, le ciel est pur et paraît bien étoilé. J’ai la quasi certitude que demain il fera beau pour accomplir l’étape qui doit m’amener à Portel-des-Corbières. Je me rendors avec une pensée qui me turlupine : « Bon dieu, mais pourquoi ce sentier que je suis entrain d’accomplir l’a-t-on appelé du « Golfe Antique » ? Alors que d’habitude, je me tuyaute au maximum pour ne pas marcher idiot, cette fois je suis parti quasiment la tête vide !
(*) Pourquoi Golfe Antique ? : Dans l’antiquité, les étangs de Bages-Sigean, de l’Ayrolle et de Gruissan étaient reliés entre eux et formaient un golfe en relation avec la mer. Le massif de la Clape était une île au milieu de ce golfe où se déversait l’Aude nommée alors « l’Atax ». Les alluvions de l’ Aude ont comblés ce golfe. L’étang de Bages-Sigean était longé par un grand axe de communication entre l’Espagne et l’Italie axe qui reliait les oppida. Hannibal partant à la conquête de Rome, emprunta cette voie (voie héracléenne) qui fut modernisée par les romains et rebaptisée « Via Domitia ». Dans ce golfe, Narbonne (en réalité Narbo Martius) était un port au commerce maritime très important. (Source Site du Comité Départemental de la Randonnée Pédestre de l’Aude / CDRP11). Rajoutons que de nombreuses preuves de cette activité maritime ont été retrouvées à divers endroits autour de l’étang actuel de Bages-Sigean (La Nautique, Mandirac, Sainte-Lucie, île Saint-Martin, Peyriac-de-Mer, etc...). Le seul aspect « antique » est d’ailleurs encore plus ancien que la présence des Romains puisqu’il est acquis que d’autres peuples les ont précédés autour du golfe comme les Elysiques mais également les Ligures et les Volques Tectosages à un degré moindre.
Si vous souhaitez mieux connaître cet aspect "antique", je vous conseille de visionner la vidéo ci-dessous à propos de Narbonne :
Fin août 2014. Depuis quelques semaines, les jambes me démangent et j’ai bien envie d’aller faire une longue et belle randonnée de quelques jours. L’été tire à sa fin. Je prends de la bouteille et je me dis que les plus belles années sont sans doute derrière moi. Oh pas 10 jours de marche mais 4 à 5 jours seraient l’idéal ! Oui, mais que faire ? De toute manière, cette année, quoi que je fasse, ça sera sans doute encore en solitaire. Dany a de gros problèmes aux hanches et il est presque impensable qu’elle puisse enchaîner plusieurs jours de marche successifs. Mon fils Jérôme n’est pas libre cette année et de toute manière, je n’ai rien programmé pour qu’il puisse venir avec moi comme nous l’avions fait en 2011 sur le Tour des Fenouillèdes et en 2013 sur le Tour du Capcir. D’un autre côté, partir seul ne me fait pas peur, je l’ai fait en 2007 et en 2009, en effectuant respectivement et pendant 6 jours le Tour du Coronat puis celui du Vallespir. J’en garde des souvenirs impérissables et merveilleux mais à bien y réfléchir, il en est ainsi pour toutes les randonnées que j’ai pu faire sur plusieurs jours et que ce soit en solitaire ou pas : G.R.10, GR.30 Tour des Lacs et de puys d’Auvergne, Tour du Haut-Jura ou Chemin deStevenson. Oui mais que faire ? Un morceau du Saint-Jacques de Compostelle ? Non, je me connais trop bien et pour moi ou c’est tout ou ce n’est rien ! En plus, l’aspect « pèlerinage » ne m’attire pas vraiment. Je ne suis pas croyant et je n’ai pas besoin de ça pour que ma tête s’évade. Elle s’évade toute seule où que j’aille marcher pourvu qu’il y ait des découvertes et quand je dis « découvertes », ça englobe tout ce qui est beau, historique ou qui aiguisera ma curiosité, c'est-à-dire paysages, panoramas, richesses patrimoniales, fauniques ou floristiques. Je suis plutôt bon public. En outre, cette année, ma préférence irait en priorité à une balade qui ne m’éloignerait pas trop du domicile. J’interroge Internet. Je ne trouve rien qui me captive dans le département des Pyrénées-Orientales. Il y a bien le Tour du Canigou à faire de diverses manières, chemins du piémont ou bien par les crêtes les plus hautes, mais j’ai le sentiment que je connais tout ça par cœur et en plus la saison et la logistique à mettre en place me semblent un peu trop tardives. On est déjà en septembre et il faudrait que je réserve gîtes et refuges et j’ai l’impression que c’est déjà un peu trop tard pour m’engager dans toutes ces démarches. Le faire avec tente, sac de couchage, tapis de sol et tout ce qui s’ensuit, c'est-à-dire en bivouaquant ou en dormant dans des refuges non gardés et donc avec un gros portage, je n’y pense même pas ! Alors, je me rabats sur les départements limitrophes. L’Ariège me plairait bien et notamment le Tour du Biros que j’ai eu l’occasion de croiser lors d’un bref séjour dans le Couserans mais là, je retombe dans les mêmes travers que le Tour du Canigou et des refuges à réserver. Dans l’Aude, il y a bien le Sentier Cathare qui m’attire et auquel je pense depuis plusieurs années mais c’est au moins 10 à 12 jours à consacrer. Trop long pour le faire en solitaire et qui plus est en septembre. Voilà où en sont mes réflexions quand tout à coup en continuant à chercher, je tombe sur un site touristique audois mentionnant le GRP Sentier du Golfe Antique (*). Un site peu explicite à vrai dire mais qui brièvement m’indique que cette balade peut être accomplie en 4 à 5 jours et qu’elle consiste à faire le tour des étangs audois à proximité de Narbonne, Bages et Sigean. 4 à 5 Jours, c’est déjà ce que je recherche et en plus ce n’est pas très loin de chez moi. Les principales conditions semblent réunies et là, je me mets à feuilleter toutes les pages qui sur Internet parlent du parcours. En réalité, elles ne sont pas légions (pas très normal pour un golfe qui se veut antique et en premier lieu romain !) et je n’en sors pas grand-chose de concret or mis le fait que cette longue boucle de plus de 75 km semble un peu plus connue de quelques vététistes qui eux, bien évidemment, ne la font pas en cinq jours mais dans la journée pour la plupart d’entre eux voire en deux jours pour les plus indolents. Alors, je file à la bibliothèque voir si dans des bouquins ou topo-guides consacrés à l’Aude, on en parle un peu. Rien ! Mais non rien ! Alors puisque personne n’en parle, c’est décidé, je vais y aller voir par moi-même et de préférence, je vais attendre qu’un bel anticyclone se présente sur plusieurs jours. Après tout, je suis à la retraite, pas vraiment pressé et à faire une balade autant que ce soit avec un grand beau temps. Cette attente, je la mettrais à profit pour parfaire l’organisation.
Organisation du parcours :
1- Ma première mission : analyser le parcours sur le Net. Il est indiqué qu’il démarre de Narbonne et qu’il est long d’environ 75 km. Ça ne me pose aucun problème ! Je vais donc diviser cette distance par 4 et comme il n’y a sans doute aucune déclivité d’importance car la plupart du temps, le parcours passe au niveau de la mer, je vais l’accomplir en 4 jours pour des étapes qui ne devraient pas excéder 17 à 18 km. Jusque là tout va bien.
2- Ma deuxième mission : analyser le parcours et être à même d’imaginer les 4 étapes sur mon logiciel CartoExploreur, c'est-à-dire sur la carte I.G.N, équivalente aux cartes papier au format Top 25 que l’on trouve dans les meilleures librairies. A priori, rien n’est plus facile car le parcours du Sentier du Golfe Antique y est magnifiquement « surligné » en rouge et je peux en suivre très facilement le tracé qui passe par des villes que je connais pour la plupart d’entre-elles. En effet, Bages, Peyriac-de-Mer, Sigean et Port-la-Nouvelle sont des cités que je connais un peu pour y être passé. Le parcours passe tout près de Narbonne et les principaux sites qui en parlent en ont fait leur ligne de départ. Quand au Canal de la Robine, à diverses reprises, j’ai eu l’occasion de le réaliser à vélo et parfois un peu à pied jusqu’à la savoureuse presqu'île de Sainte-Lucie. Une seule commune me surprend singulièrement car un peu éloignée des étangs et en plus, c’est la seule que je ne connais pas, c’est Portel-des-Corbières. A bien y réfléchir, un petit tour dans les Corbières ne sera sans doute pas pour me déplaire car elle devrait me changer des autres étapes plus maritimes. Mais une deuxième pensée plus sérieuse me chiffonne : Il y a bien eu un topo-guide évoquant ce Sentier du Golfe Antique mais il est désormais épuisé et donc introuvable. Je l’ai cherché partout mais constamment en vain. Mais en plus, j’ai fini par apprendre qu’il n’évoquait pas le tracé du tour que j’envisage mais plusieurs petites balades d’une journée dans divers lieux autour du golfe. Pourquoi cela ? Je me souviens que je m’étais posé une question sensiblement identique à l’instant d’organiser le Tour des Fenouillèdes. Il existait bien un tracé et de nombreuses balises sur le terrain mais pas de topo-guide l’évoquant. Je connais la suite et j’avais beaucoup galéré pour parvenir à l’organiser. Vous aurez donc noté que lors de cette analyse et par expérience, j’en suis à imaginer les 4 étapes et non pas encore à les programmer. Là, je l’avoue un gros problème se pose très rapidement à moi, uniquement en regardant la carte. En effet, Narbonne, Bages, Peyriac, Portel, Sigean et à un degré moindre Port-la-Nouvelle sont des cités toutes proches les unes des autres. En tous cas sur cette partie nord-ouest-sud de la boucle, elles sont toutes par les routes départementales, à moins de 10 km les unes des autres et je me dis qu’il y aura sans doute pléthores de possibilités d’hébergements et de ravitaillements. Mais de l’autre côté, c'est-à-dire à l’est et au dessus de Port-la-Nouvelle, c’est presque le grand vide. Si ce n’est pas le vide absolu, le parcours longe le Canal de la Robine puis bifurque en direction des rives de l’étang de Bages et c’est par ce long itinéraire sinueux à souhait que l’on rejoint La Nautique puis Narbonne Sud. Quand avec ce tracé, je mesure la distance qui sépare Port-la-Nouvelle de Narbonne, j’arrive à une étape assez incroyable de plus de 30 km, à moins d’aller tout droit vers Narbonne à l’écluse de Mandirac. Cette dernière solution plus courte ne me plaît pas car la distance que je gagne je la perds le lendemain pour aller du centre de Narbonne à Bages avec de surcroît beaucoup de ville et de bitume. Avec l’autre solution, le problème est qu’avec cette seule portion, on en est déjà à 40% de la boucle totale du Sentier du Golfe Antique. Je suis devant ce dilemme. En conséquence, l’idéal serait de trouver un hébergement sur ce tronçon ?
3- Ma troisième mission : Trouver un hébergement non loin du Canal de la Robine. En imaginant que je vais partir de Narbonne ou bien de Port-la-Nouvelle, je n’ai trouvé sur Internet qu’une seule adresse d’hébergement sur ce tronçon passant par le Canal de la Robine. Cet hébergement se trouve au lieu-dit « Le Petit Tournebelle » et me paraît assez parfait puisqu’il coupe pratiquement la distance en deux étapes de longueurs similaires non loin de l'écluse de Mandirac. Seul petit problème quand j’appelle au numéro de téléphone mentionné, personne ne répond jamais ! Alors, je prends ma voiture et je file là-bas illico-presto. Et là, je tombe dans un coin assez fabuleux au bord de la Robine mais surtout au milieu de rizières, de près verdoyants et de zones humides où s’ébattent chevaux et taureaux et surtout, où une quantité incroyable d’oiseaux petits et grands occupent les lieux ou leurs plus proches alentours. Chaque marais, chaque pré, chaque zone humide paraît posséder sa propre espèce. La plupart de ces oiseaux semblent peu farouches et je pense que cela tient au fait qu’ils se plaisent dans ces biotopes sans doute parfaits pour eux. Un petit paradis pour le photographe animalier amateur que je suis : cigognes, étourneaux par milliers, hérons cendrés, aigrettes, petits limicoles, martin-pêcheurs, rapaces, etc.…Faire la liste des oiseaux que j’ai vus ce jour-là serait bien trop long. Si j’ai mon appareil-photo avec moi, aujourd’hui le sujet le plus important est de trouver une chambre alors l’appareil est là uniquement pour la photo exceptionnelle. Je poursuis vers le groupe de maisons constituant « Le Petit Tournebelle ». Là, un gros problème se présente quand j’arrive au domaine car le propriétaire m’indique immédiatement qu’il ne fait plus gîte et ne reçoit plus aucune personne de passage. Alors, j’insiste un peu et quand je lui demande la simple location d’une chambre seule pour une seule nuit et pour une seule personne, et même en appuyant sur le fait que je suis disposé à me passer de draps et d’un petit déjeuner, j’essuie également un refus. Alors, je n’insiste pas plus et je repars à la fois préoccupé d’avoir fait « chou blanc » mais d’un autre côté ravi par toute cette avifaune que j’ai aperçue. Une chose est certaine, si tous les étangs que je vais sans doute côtoyer fourmillent d’une telle faune aviaire, je vais véritablement prendre mon pied sur ce Sentier du Golfe Antique ! Voilà mon état d’esprit qui est très loin du découragement mais à bien y réfléchir, je n’ai pas encore fait le moindre pas en avant dans mon organisation ! Alors, puisque je suis là, je prends la décision de regarder immédiatement ailleurs si un hébergement est possible.
4- Quatrième mission : Trouver d’autres hébergements. Avant de quitter « le Petit Tournebelle », j’ai de nouveau analysé la carte I.G.N et pendant un instant, j’ai envisagé d’aller dormir à Gruissan. Malheureusement, la distance à parcourir aller et retour pour rejoindre le tracé du Sentier du Golfe Antique m’en a immédiatement dissuadé. Beaucoup trop longue ! Alors, j’ai filé vers le Petit et le Grand Mandirac puis vers le Port de la Nautique mais aucune location n’y était proposée. Il y a bien sur la carte un camping au lieu-dit les Mimosas mais là, je retombe dans l’inconvénient du portage d’une tente et du barda qui va avec ou au pire d'un sac de couchage. Je décide de partir vers Bages. Bages est un magnifique village au pied de l’étang mais qui malheureusement, paraît déjà endormi après les affluences estivales. Quand j’arrive au pied du village, côté étang, une jeune dame très gentille est entrain d’ouvrir et d’installer sa petite « camionnette » faisant office de sandwicherie ambulante. Il est presque midi et j’ai faim. Je lui commande un coca et un gros sandwich avec frites et steak haché. Elle m’annonce 10 minutes d’attente que je comprends aisément car elle s’installe à peine et j’en profite pour partir au bord de l’étang pour faire quelques jolies photos, le temps étant radieux. Quand je reviens, tout est prêt. Tout en mangeant, nous bavardons un peu. Elle m’indique être là plusieurs jours par semaine. Je note l’information au cas où. Je lui demande si elle connaît un gîte pouvant m’accueillir pour une nuit lui expliquant mon idée de venir un peu plus tard pour randonner sur le Sentier du Golfe Antique. Je suis passablement surpris car elle me dit ne pas connaître ce sentier dont elle n’a jamais entendu parlé. Elle poursuit en m’indiquant que le mieux est que je monte vers le haut du vieux village et que je m’adresse auprès des restaurants, me précisant qu’elle est sûre qu’il y en a au moins un qui loue des chambres. Alors, je la remercie et mais avant de monter vers le haut du village, j’analyse le bas. Sur la devanture d’un local, il y a bien une pancarte mentionnant la location de chambres mais le commerce paraît vide. En désespoir de cause, je me décide à monter. Les ruelles sont toutes désertes. Tout en montant, je regarde si des chambres ne sont pas à louer. Je trouve deux adresses louant des chambres mais quand je tape à leur porte, les deux semblent fermées car personne ne répond. Je passe devant la vitrine du petit Office du Tourisme mais il est fermé lui aussi. Le premier restaurateur rencontré me répond qu’il ne loue pas de chambres et semble plus préoccupé et déçu par le fait que je ne sois pas un éventuel client car il est déjà midi passé et aucun client ne s’est encore présenté. En sortant, je regarde la carte et les menus et constate que les prix sont plutôt dans des fourchettes que je considère hautes. Je continue de monter. Les ruelles sont toujours aussi désertes et finalement j’aboutis en haut près de l’église. De là, les vues sur l’étang sont superbes. Au loin, j’aperçois la Nautique et de nombreuses voiles colorées qui filent sur le miroir bleuté tout juste ondulé par une brise légère. Il y a aussi des flamants roses. Je prends quelques photos panoramiques car les oiseaux sont trop loin. De toute manière, je me dis qu’ils seront peut être encore là si toutefois je venais à revenir. Je poursuis ma quête dans le centre de Bages. J’arrive sur une belle placette où toute l’activité du village semble s’être concentrée. Deux restaurants avec de petites terrasses sont ouverts et quelques touristes ont déjà pris place pour déjeuner. Je regarde les menus et les cartes et les prix me paraissent assez élevés là aussi. Le premier restaurateur auquel je m’adresse, me confirme qu’il loue bien des chambres au prix de 85 euros. Quand je lui demande ce que cela inclut, il me répond : « la chambre » et devant mon regard sans doute très interrogateur, il rajoute « pour une nuit ». Alors quand je lui réponds « merci » et que je tourne les talons, il rajoute « pour le petit déjeuner, on le sert ici au restaurant et c’est en sus ! ». Si je tourne les talons, c’est parce que je me refuse à payer une simple chambre dans une maison au prix de celle dans un trois étoiles où il y a d’autres services et une douche notamment. J’estime que 50 à 60 euros est un prix raisonnable et je suis prêt à l’accepter si après une visite des lieux la chambre me convient. Je traverse la placette en direction de l’autre bar-restaurant et quand je pose la même question à un aimable serveur, ce dernier me précise de m’adresser à une boutique vendant toiles, tableaux et diverses œuvres d’art se trouvant dans une ruelle toute proche. La boutique est là et je suis reçu aimablement par une gentille dame qui me précise qu’elle loue bien des chambres mais pour une période d’une semaine au minimum. Alors, une nouvelle fois j’insiste et je lui raconte même un « petit » mensonge en lui disant que je n’ai besoin que d’une seule nuit car j’accomplis un repérage pour un groupe de randonneurs qui reviendra certainement marcher à Bages pendant plusieurs jours au printemps prochain. Alors, j’ai le sentiment qu’elle paraît intéressée et qu’elle va un peu céder mais quand elle m’annonce la nuit à 90 euros, je comprends bien que le prix qu’elle me fixe est surtout dissuasif. Alors devant ma surprise, elle rajoute « vous savez pour une seule nuit ça me donne autant de travail que pour plusieurs car il faut que je lave les draps et la taie d’oreiller ! » Alors, je lui dis : « vous savez, je n’ai pas besoin de draps et je viendrais avec mon sac de couchage si nécessaire » et là, je ne sais pas si elle le fait exprès et elle rajoute « bon d’accord, je vous la ferais à 80 euros car j’aurais toujours la taie d’oreiller à laver ! ». Je lui réponds « Vous savez, je peux me passer d’oreiller et je peux vous offrir 60 euros ». « Je suis désolée, je ne peux pas descendre en dessous de 80 euros » me répond-elle. Voyant bien qu’il est difficile de trouver un terrain d’entente, je lui dis carrément que c’est trop cher pour moi. Alors, elle me raccompagne jusqu’à la porte de la boutique. Je quitte Bages, fortement déçu de constater que même hors saison, les prix d’une simple chambre soient si prohibitifs car je m’attendais à une fourchette de 45 à 60 euros. Je me souviens que sur le Tour du Vallespir puis sur celui du Coronat ou sur celui du Capcir, je n’avais pas payé ce prix-là pour une nuit dans une chambre d’hôtes avec souper et petit déjeuner inclus. J’ai du mal à comprendre. Je n’ai pas avancé d’un pouce dans l’organisation de ce Sentier du Golfe Antique et très étrangement, ça me rappelle la galère que j’avais vécu pour organiser le Tour des Fenouillèdes.
5- Cinquième mission : prendre des décisions et conclure. Quand je rentre à la maison, j’en suis à me demander si ce Sentier du Golfe Antique est réalisable tel que je veux l'entreprendre ? N'est-ce pas là la raison qu'il ait été « coupé en tranches » dans le topo-guide ? Première constatation, il faut que j’oublie l’idée de faire cette boucle en 4 jours et 3 jours me paraissent plus raisonnables même si les distances vont prendre un sacré coup de « rallonge ». Si je ne veux pas me trimballer un quelconque bivouac, l’étape Narbonne – Port-la-Nouvelle ou vice-versa devra être réalisée dans la journée. Après tout, ça fera une étape d’au moins 30 km mais c’est là la seule solution. A bien y réfléchir, il n’y a aucun dénivelé et le coup est donc parfaitement jouable. Les autres étapes, soit plus de 45 km, seront à partager en deux de préférence. Je change mon fusil d’épaule et je prends la décision de démarrer de Port-la-Nouvelle car j’ai la certitude qu’il sera plus facile de trouver un hébergement à Narbonne. Je sais que les hôtels « bon marché » du style Formule 1, BB Hôtel ou autres ne manquent pas. Les draps et les taies d’oreillers sont aussi propres qu’ailleurs et jamais je ne paierais 80 euros la nuit. Je regarde un peu les plannings de réservation sur Internet et de nombreuses places sont encore disponibles quelque soit les semaines à venir. C’est un « bon point » et j’arrête là ma première étape. A partir de là, la deuxième étape devient plutôt évidente et deux communes me semblent appropriées à me recevoir au soir du deuxième jour : Peyriac-de-Mer ou Portel-des-Corbières. Quand j’interroge Internet, aucune location, aucun gîte, aucun hôtel, aucune chambre d’hôtes n’apparaît pour la commune de Peyriac-de-Mer. J’en suis très étonné car je pensais que la cité était plutôt touristique mais c’est ainsi. A Portel, en sondant Internet, les opportunités ne sont pas pléthores mais il y a un grand hôtel et diverses « adresses » louant des chambres. J’envoie un mail sur le site de la mairie et là, surprise, quelques heures plus tard, je reçois un très gentil message avec une petite liste exhaustive de tous les hébergeurs présents sur la commune. Il n’y a pas de prix mais au fond de moi, je me dis que « ce serait bien le diable » si je ne trouvais rien de concret et de raisonnable. Il ne me reste plus qu’attendre mon « bel anticyclone » et si je trouve un hébergeur raisonnable à Portel, « Mon Sentier du Golfe Antique » sera bouclé mais à faire en 3 jours. Les semaines de septembre défilent. Le temps n’est pas mirobolant avec de nombreux passages nuageux sur le Languedoc-Roussillon même si la pluie n’est pas souvent de la partie. Je tiens absolument à partir avec du beau temps. Le dimanche 21 septembre, Météo France annonce une fin de semaine très ensoleillée sur tout le pourtour méditerranéen mais avec il est vrai une « bonne » tramontane. Je sais que la tramontane c’est la condition essentielle pour qu’un ciel bleu et un grand soleil soient de la partie. Je me laisse encore deux jours avant de réserver car dans les prévisions de Météo France j’ai très souvent observé un décalage dans le temps. Si mardi matin, les prévisions restent identiques, c’est décidé, je me lance dans l’aventure à partir de jeudi de préférence, voire de vendredi ou samedi selon les possibilités d’hébergement. J’attends le mardi matin avec anxiété et en croisant les doigts en espérant que la météo ne va pas changer du tout au tout comme cela arrive quelquefois. Le mardi matin, je « tombe du lit » et me jette sur mon ordinateur pour regarder les prévisions : les informations restent toujours les mêmes et il va faire « super beau » à partir de jeudi même si les rafales de vent venant du nord sont annoncées un peu plus violentes qu’initialement. J’allume la télé pour avoir une confirmation et les premières informations annoncent toujours une fin de semaine magnifiquement ensoleillée sur tout le midi de la France. Je me lance. Vers 10 heures, je commence par la liste que m’a gentiment envoyée la mairie de Portel. Ma préférence va à l’hôtel Relais de Tamaroque dont j’ai eu un aperçu le prix d’une nuitée en demi-pension sur le Net. Je téléphone mais malheureusement tout est complet pendant plusieurs jours. Je commence la liste des locations de chambres en prenant les téléphones dans l’ordre indiqué. Au premier et au deuxième appel, personne ne répond et je me dis que ça commence plutôt mal. Au troisième appel, une dame m’indique qu’elle ne loue pas pour une seule nuit et avant même que je puisse insister, elle raccroche. Décidemment, je n’ai pas de chance et encore une fois, je me demande si je vais pouvoir partir. Heureusement, le quatrième appel va être le bon, même si l’entame de notre conversation me laisse peu d’espoir. En effet, la gentille dame qui me répond ; Mme Noguero en l'occurence ; me précise qu’elle ne loue pas pour une seule nuit mais pour au minimum une semaine. Puis elle se ravise et m’indique qu’elle loue parfois pour les deux jours d'un week-end au prix de 120 euros. Je lui dis que j’ai besoin d’une chambre mais pour le vendredi soir seulement. Elle a l’air embarrassée mais paraît plus compréhensive et elle me répond que ce n’est pas possible car à partir du samedi, elle a un couple de clients qui arrive en fin de matinée. J’insiste en lui disant que si nécessaire, je décamperais très tôt le samedi matin. Elle m’écoute et semble plus ouverte que toutes les personnes auxquelles j’ai parlé jusqu’à présent. Elle écoute mon projet d’accomplir le Sentier du Golfe Antique. Elle semble comprendre mon désarroi de ne rien trouver sur le parcours. Elle semble compatir mais veut conclure en m’annonçant la nuitée à 80 euros. Elle aussi semble avoir « la toquade » de la taie d’oreiller à laver. Alors, j’insiste encore en lui disant que je trouve que c’est un peu cher pour mes finances et que ce n’est pas très logique si un week-end pour deux est à 120 euros. J’abats mon dernier atout en lui disant que je me passerais du petit déjeuner dont je sais qu’il est obligatoire et finalement elle craque en acceptant la nuitée à 60 euros. Je suis ravi de cet accord même si au fond de moi, je trouve encore le montant un peu élevé car c’est le prix d’une chambre dans un hôtel deux ou trois étoiles avec un petit déjeuner souvent copieux inclus. Je lui propose de lui envoyer un acompte mais elle refuse aimablement me précisant qu’elle me fait entièrement confiance. Je lui laisse mon nom et toutes mes coordonnées en lui précisant que je serais à Portel vendredi soir entre 17 et 19 heures mais que de toute manière, je l’appellerais en arrivant au village. Quand je raccroche, je suis enchanté et désormais, j’ai la quasi certitude que je vais réaliser ce Sentier du Golfe Antique. Toutefois, il me reste une dernière tâche à accomplir : trouver et réserver une chambre à Narbonne pour jeudi soir. Sur Internet et sur le site des hôtels Formule 1, il ne me faut que quelques minutes pour trouver cette chambre au modeste prix de 49 euros. Voilà, l’organisation n’a pas été simple mais j’y suis parvenu pour une fourchette financière globale à peu près raisonnable et il ne me reste plus qu’à préparer mes affaires mais ça je sais faire et je suis même rodé.
Derniers préparatifs :
Je ressors mon sac de 40 litres qui dormait depuis un an dans le grenier et que j’avais étrenné lors du Tour du Capcir l’an dernier. Ma liste de ce qu’il faut emporter est là dans le tiroir de mon bureau. Elle date de mon Tour du Vallespir et dormait gentiment dans l’attente d’une nouvelle longue balade. Je la consulte et en fait rapidement l’inventaire. En définitive, il ne me manque que peu de choses et presque essentiellement de la « bouffe », au moins pour le premier jour. Demain après midi, j’irais au supermarché chercher tout ça. J’enregistre le tracé des trois étapes dans mon G.P.S et imprime les différents tronçons de la carte I.G.N sur des feuilles au format A4. Je n’ai pas la carte I.G.N Top 25 appropriée mais elle ne me semble pas utile sur cet itinéraire bien mentionné. Les chances de s’égarer sur ce parcours sont infimes et surtout sans grand risque et de ce fait, les 6 ou 7 morceaux de cartes imprimées me semblent amplement suffisants. Selon les tracés rapides que j’ai effectués avec mon logiciel CartoExploreur, les trois étapes sont respectivement longues de 26, 22 et 21 km, ces distances n’étant qu’approximatives et surtout elles n’incluent pas les différents errements dont je sais déjà qu’ils seront nombreux et notamment après les arrivées. Je me connais. Mais en réalité, les distances m’importent peu et ce d’autant que les dénivelés et les montées cumulées sont très modestes et n’ont rien de comparables avec les derniers tours que j’ai pu accomplir. Ça me convient très bien ainsi.
C’est parti !
(*) Pourquoi Golfe Antique ? : Dans l’antiquité, les étangs de Bages-Sigean, de l’Ayrolle et de Gruissan étaient reliés entre eux et formaient un golfe en relation avec la mer. Le massif de la Clape était une île au milieu de ce golfe où se déversait l’Aude nommée alors « l’Atax ». Les alluvions de l’ Aude ont comblés ce golfe. L’étang de Bages-Sigean était longé par un grand axe de communication entre l’Espagne et l’Italie axe qui reliait les oppida. Hannibal partant à la conquête de Rome, emprunta cette voie (voie héracléenne) qui fut modernisée par les romains et rebaptisée « Via Domitia ». Dans ce golfe, Narbonne (en réalité Narbo Martius) était un port au commerce maritime très important. (Source Site du Comité Départemental de la Randonnée Pédestre de l’Aude / CDRP11). Rajoutons que de nombreuses preuves de cette activité maritime ont été retrouvées à divers endroits autour de l’étang actuel de Bages-Sigean (La Nautique, Mandirac, Sainte-Lucie, île Saint-Martin, Peyriac-de-Mer, etc...). Le seul aspect « antique » est d’ailleurs encore plus ancien que la présence des Romains puisqu’il est acquis que d’autres peuples les ont précédés autour du golfe comme les Elysiques mais également les Ligures et les Volques Tectosages à un degré moindre.
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C’est parce que j’avais en partie parcouru les lieux en 2014 lors d’un « GPR Sentier du Golfe Antique » en 3 jours, que j’ai imaginé cette boucle pédestre que j’ai intitulée « La Saline de Mandirac et le Grand Castelou depuis l’écluse de Mandirac ». D’abord le secteur m’avait bien plu mais j’avais le sentiment d’y être passé trop vite. Trop vite, car ce jour-là c’était la première étape allant de Port-la-Nouvelle à Narbonne et qu’il m’avait fallu parcourir une bonne trentaine de kilomètres. Au-delà de ce premier aspect, il y en avait eu un second encore plus important à mes yeux : les Oiseaux. Certes, j’en avais vu beaucoup, mais là aussi j’étais resté avec un sentiment d’inachevé sur la plan photographique ! Inachevé car je n'avais pas pris suffisamment mon temps et que mon appareil-photo n'était pas vraiment performant pour des photos animalières. J’avais donc envie d’y retourner avec cet espoir de faire beaucoup mieux. En ce 22 octobre, il est 12h30 quand je gare ma voiture à proximité de l’écluse de Mandirac située sur le canal de La Robine. La météo est mitigée car faite de gros nuages blancs et gris qu’un bon petit cers pousse du nord-ouest vers le sud-est, mais j’ai bon espoir que ça s’arrange. En tous cas, j’ai la quasi-certitude qu’il ne pleuvra pas. Je viens à peine de couper le moteur qu’un train passe à toute vitesse sur la voie ferrée mitoyenne faisant s’envoler une Aigrette et un Héron cendré. Par chance, mon appareil-photo est sur le siège passager et si je loupe l’Aigrette, le Héron passant juste devant mon pare-brise, je peux l’immortaliser en plein vol. Je démarre, direction Tournebelle-le-Neuf et le Grand Tournebelle en longeant plein sud et pour l’instant le Canal de la Robine. En 7 ans, j’ai le sentiment que beaucoup de choses ont changé et pas en bien. Le petit Café de pays faisant restaurant et qui organisait d’agréables soirées musicales est délabré et est ouvert aux quatre vents, les abords de la gare de Gruissan-Tournebelle paraîssent beaucoup moins bien entretenus même si sur la façade un grand graffiti plus joli est venu remplacé quelques tags qui étaient très moches. J’ai appris que la Ligue de Protection des Oiseaux de l'Aude en avait fait son siège. Depuis mon départ, j’ai vu des déchets parsemés de tous côtés alors que de grands conteneurs poubelles sont là sur le parking près de l’écluse. J’essaie donc d’oublier ces tristes aspects et de me concentrer sur ce que je suis venu faire, c’est-à-dire tenter d’observer ce qui est encore beau, c’est-à-dire la Nature. Juste avant d’arriver au Grand Tournebelle, elle se présente sous les traits d’un Ragondin qui fouine l’herbe de la berge et quelques secondes plus tard c’est une Gallinule poule d’eau qui se dépêche de traverser la Robine. Quelques mètres plus loin c’est dans le petit canal du domaine du Grand Tournebelle que je surprends un Martin-pêcheur. Puis le passage à niveau de la voie ferrée est là et même si les barrières sont levées, je le traverse avec la prudence qui s’impose. Depuis que j’ai laissé ma voiture, trois trains sont déjà passés. Un peu plus loin, dans un pré, juste à côté de la voie ferrée quelques chevaux blancs ; sans doute des « Camargue », nous rappelle les similitudes qu’il y a entre le delta de l’Aude et celui du Rhône. Les deux fleuves sont à l’origine de la création de leurs étangs et marécages respectifs. D’ailleurs peu de gens le savent mais le canal de la Robine emprunte en partie l’ancien lit de l’Aude, mais ça c’était au temps où les Romains avaient fait de Narbonne le deuxième port de commerce de la Méditerranée après ceux mitoyens d’Ostie et de Portus Augusti qui étaient ceux de Rome. De plus et même si les productions ne sont pas comparables en volume, il y a bien un riz de Mandirac comme il y a un riz de Camargue. Les comparaisons ne s’arrêtent pas là puisqu’on peut y observer quasiment les mêmes oiseaux, raison de ma présence. Aigrettes, hérons et canards colverts sont les premiers visibles mais comme ici les roselières sont très hautes mais également infranchissables car très denses, il me faut trouver des talus pour apercevoir les marais et les oiseaux qui les habitent. Il va en être quasiment ainsi jusqu’au lieu-dit Saint-Louis. Une fois franchi le passage à niveau, les seuls talus étant les ballasts de la voie ferrée, il vaut mieux éviter d’y grimper totalement. D’abord parce que les pierres qui les composent sont peu faciles à gravir mais surtout parce que c’est très dangereux. Ici les trains sont relativement nombreux à circuler et de surcroît ils roulent « à fond la caisse » sur cette longue ligne droite parallèle à La Robine. Alors j’essaie de trouver un juste milieu et surtout d’autres endroits moins périlleux. Finalement et compte tenu des difficultés, je n’ai pas trop à me plaindre des photos ornithologiques qui viennent remplir la carte mémoire de mon appareil-photo. Dans ma quête à vouloir photographier tous les volatiles, ma plus grand difficulté est de surprendre les passereaux pourtant plutôt nombreux. Le cers, fait parfois de rafales assez violentes, incite tous les oiseaux à se laisser tomber dans les roseaux. Parfois, les rassemblements de passereaux sont si importants qu’ils donnent l’impression de pierres tombant du ciel. Malgré quelques photos, j’ai conscience qu’il me faudra faire preuve de patience et trouver des endroits bien plus propices à leur observation. Dans l’immédiat, je me fais une raison. Au lieu-dit Saint-Louis, je surprends quelques colverts dans le canal Le Canelou mais leur côté sauvage les fait s’enfuir dans les roseaux en me voyant. Après avoir emprunter la passerelle qui enjambe le canal, en apercevoir les deux ou trois habitations constituant le lieu-dit, j’ai le même sentiment que j’ai eu à Mandirac. L’endroit me paraît bien plus sordide et sale qu’en 2014. D’ailleurs, une des villas avec sa toiture amplement défoncée, ses rideaux roulants et ses fenêtres cassées, ses canisses fracassées et sa terrasse sens dessus dessous me paraît totalement saccagée. On dirait qu’une tornade est passée par là, à moins que ce soit les actes de terribles vandales ? Dans le doute et malgré son aspect désert, je m’abstiens de l’approcher et ce, malgré plusieurs fauvettes qui en occupent le jardin et que je veux à tout prix photographier. Comme elles ont la bougeotte, j’utilise mon appeau et attends de voir si elles viennent à moi. Après cette séquence peu réussie, je poursuis ma route qui peu après devient rectiligne et bitumée. Elle file tout droit vers le Petit Castelou. Mais j’oublie vite l’asphalte car ici quelques arbres morts et donc dénudés accueillent des passereaux et c’est donc beaucoup plus facile pour moi d’en immortaliser quelques-uns. Un rapace s’envole d’un marais et s’amuse à jouer avec le vent. Il me laisse le plaisir de le photographier. Si l’arrivée au Petit Castelou est encore synonyme d’oiseaux et notamment de quelques limicoles non encore aperçus, les véritables « clous du spectacle » de la longue ligne droite qui se présente à nouveau sont des flamands roses en grand nombre, plusieurs Hérons, un groupe de magnifiques cigognes blanches passant juste au-dessus de ma tête mais surtout un superbe papillon Petit Monarque que le vent semble clouer sur l’herbe. Voilà un papillon que je n’avais jamais vu ni photographié jusqu’à présent et que je croise deux fois en quelques semaines dans des secteurs très éloignés l’un de l’autre, mais surtout que tout oppose. Le premier à « la Chapelle Sainte Marguerite de Nabilles », au-dessus de Conat et donc dans le Haut-Conflent à 865m d’altitude, c’était le 19 septembre, et le second ici un mois plus tard au bord de l’étang de Bages-Sigean. Quels contrastes de paysages et de biotopes pour un papillon migrateur censé venir d’Afrique via l’Espagne ! Après ces agréables spectacles, il est temps pour moi d’allumer mon GPS et d’en observer le tracé que j’y ai enregistré. En effet, je ne veux pas louper le petit sentier qui doit m’amener vers Le Grand Castelou, ce qui m’obligerai à quelques kilomètres supplémentaires et de surcroît sur l’asphalte. Finalement, la bifurcation n’est pas très loin et se présente sur ma gauche mitoyenne d’une martellière, vanne métallique laissant passer les eaux selon les besoins. J’y retrouve avec un peu d’étonnement les balises jaunes et rouges propres au GRP Sentier du Golfe Antique. Sans doute une variante dont je sais qu’elles sont plutôt nombreuses car si ce GRP est long de 75km et peut s’effectuer en plusieurs jours comme je l’ai réalisé moi-même, il est aussi constitué d’un réseau d’une douzaine de petits parcours pédestres individuels. Un petit ponton permet d’enjamber l’étier et le sentier est là qui traverse l’ancienne saline aujourd’hui largement envahie par les soudes, les salicornes, les lavandes de mer, les roseaux et autres plantes rustiques des marais. Si les passereaux y sont également plutôt nombreux, ils continuent de disparaitre au sol dans cette dense végétation. Finalement comme j’abandonne l’idée de les photographier dès lors qu’ils disparaissent dans les roseaux, les grands bâtiments du domaine du Grand Castelou, gérés désormais par le Conservatoire du Littoral, sont vite là. Les bâtiments étant désertés de toute présence humaine, je me laisse aller à une visite improvisée mais vite découragée car les portes sont autant murées que l’endroit est vide. Un panonceau indiquant « un sentier de randonnée du Grand Castelou », je me laisse tenter avant de lire qu’il y a deux itinéraires, le premier assez réduit car de 2km autour des bâtiments, et le second de 4 km empruntant en très grande partie celui que je viens d’accomplir autour de la Saline de Mandirac. De ce fait et une aire de pique-nique avec des tables et des bancs arrivant bien à propos, je m’y arrête histoire de me reposer un peu et de goûter de quelques biscuits. Grand bien m’en prend de m’arrêter à cet endroit car au-dessus de l’aire de pique-nique de grands arbres totalement effeuillés vont servir d’aire de repos à de nombreux passereaux de passage. Je vais rester là plus d’une heure n’ayant qu’à siffler dans mes appeaux, attendre que les oiseaux arrivent et prenant un énorme plaisir à photographier chardonnerets, pinsons, serins et autres linottes mélodieuses. C’est sur cette bonne note que je quitte le Grand Castelou, certes un peu de déçu d’avoir trouvé l’endroit désœuvré alors que j’avais imaginé que son acquisition par le Conservatoire du Littoral lui donnerait une autre vie aussi active que l’avaient été les précédentes. Il ne me reste qu’à refermer cette boucle mais là, j’hésite entre ressortir par le nord du domaine, direction le Grand Mandirac, ou bien vers l’est par des chemins qui traversent le domaine mais dont je n’ai aucune certitude qu’au bout ils enjambent la voie ferrée. Après réflexion, c’est la première solution qui me paraît la plus sage. Nouveaux chevaux blancs, quelques fleurs et d’autres oiseaux me font une fois encore oublier que je marche sur des voies asphaltées, voies asphaltées toutefois plutôt dangereuses dès que je sors du domaine. Ici, peu de bas-côtés pour satisfaire les piétons et la prudence doit être de mise. Au Grand Mandirac, juste après le passage à niveau, je retrouve sur ma gauche les grandes bâtisses du 19eme siècle similaires à celles du Grand Castelou. Ces maisons de maître sont les témoins d’un âge d’or de la viticulture mais également de quelques essais plus ou moins convaincants de la culture du riz et de bien d’autres légumes ou céréales. Mais au-delà de cet aspect patrimonial, c’est surtout le chantier de charpenterie de marine qui m’intéresse. Comme j’y passe régulièrement devant en voiture sans jamais m’arrêter, je profite de cette occasion qui m’est donnée pour m’y attarder. Un homme est là et m’informe gentiment sur le chantier en cours. Après cette découverte, la dernière longue ligne en direction de l’écluse m’attend. A pied, elle est aussi risquée que celle qui m’a amené ici au sortir du Grand Castelou. Les voitures y sont nombreuses car Mandirac reste un raccourci certain et donc très emprunté entre Gruissan et le sud de Narbonne. La route est assez étroite, les voitures y roulent parfois très vite et il est donc préférable de marcher en ayant constamment un œil devant soi et un autre derrière. Finalement, c’est entier que j’arrive devant la Maison de l’écluse, chance qu’un pauvre petit ragondin n’a pas eu. De cette crêpe de peau, de poils et de chair sanglante jonchant la route, seule la queue ronde et dure, encore pratiquement intacte, laisse imaginer qu’il a pu y avoir derrière cette représentation macabre un petit animal au cœur battant. Le pire dans cette vision d’horreur, c’est qu’en m’approchant de la confluence que forme ici le Canelou avec la Robine, j’y aperçois un autre ragondin qui semble faire « les cent pas » dans l’eau verdâtre du minuscule canal. Il va et vient, faisant des longueurs d’une dizaine de mètres, et surtout il me laisse pensé à quelqu’un qui attend avec impatience et en vain le retour de quelqu’un d’autre. Attend-il l’âme en peine son conjoint que je viens de voir sur la route bien plus plat qu’une limande ? Compte tenu de la proximité des deux faits, je l’imagine aisément car même ma présence penchée sur la balustrade du Canelou ne change rien à ses longueurs natatoires. Je préfère quitter les lieux et m’en éloigner très vite tant ces deux scènes que je viens de voir m’ont terriblement attristées, et ce d’autant que je sais qu’ici les ragondins sont très mal vus et carrément chassés car ils occasionnent pas mal de dégâts dans les berges des canaux et les cultures. En 2014, j’avais constaté la présence de plusieurs pièges le long de La Robine. Je traverse l’écluse et file vers l’ancienne école. Si sous certains aspects, elle me rappelle l’école primaire telle que j’ai pu la connaître, seuls quelques moineaux qui l’occupent trouvent un réel intérêt à mes yeux. Quelques voitures arrêtées un peu plus loin sur la route de Gruissan me rappellent mon passage ici en 2014. Seraient-elles encore là pour les même raisons ? Oui, c’est bien le cas, mais avec beaucoup moins de cigognes qu’il y a 7 ans, car cette fois-ci, il n’y en a que deux et beaucoup plus éloignées. Malgré ces derniers volatiles immortalisés et mon envie de continuer à photographier la Nature, il faut que je me rende à l’évidence, cette balade est bien finie ! Globalement je suis satisfait de ce long après-midi. Les oiseaux observés ont été très nombreux même si je sais que les photos n’auront pas toujours la belle qualité espérée à cause d’une météo variable et donc pas toujours idéale en terme de luminosité et de l'éloignement de certains volatiles. Telle que racontée ici, cette boucle a été longue de 9,2km avec bien évidemment une déclivité inexistante. Carte IGN Top 25.
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On a beau s’intéresser à la randonnée pédestre depuis des années, on ne connaît jamais tout, même pas très loin de chez soi. C’est le constat que j’ai fait en découvrant sur une carte IGN de l’Aude qu’il existait depuis 2014 une Grande Randonnée de Pays (GRP) intitulée « Sentier de l’Ancienne frontière occitano-catalane ». Bien qu’assez confus dans sa présentation ; car avec une pléthore de balades ; le dépliant que j’ai analysé indiquait une boucle « Feuilla-Fitou-Feuilla » de 27 km réalisable en 2 jours mais passant apparemment par le village de Caves. De fil en aiguille, c’est ainsi que j’ai découvert dans cette commune une « Boucle du Sentier de la Garrigue ». J’ai donc continué mes recherches et pour être tout à fait juste, je me suis fié au site Visorando qui proposait une « Boucle pastorale de Caves ». En réalité, il s’agissait bien d’une seule et même boucle, raison pour laquelle afin de couper court à toute possibilité d’erreur ou de confusion j’ai donné à ma balade le nom de « Boucle du Sentier pastoral de la garrigue à Caves ». En effet, et avant même de démarrer mais connaissant bien d’autres secteurs des Corbières Maritimes, comment imaginer que des bergers aient pu ignorer cet endroit en particulier ? Le mot « pastoral » n’est donc pas usurpé. A Caves, il est 9h30 quand nous rangeons notre voiture sur le parking qui jouxte le foyer. Nous démarrons en nous fiant au topo que j’ai imprimé et qui nous dit d’emprunter l’avenue de la Mer, qui est en réalité la rue principale continuité de la D.27 par laquelle nous venons d’arriver. Peu après, nous la quittons au profit de la rue de la Grange Rouge. De toute façon, dans cette dernière rue, le parcours est déjà balisé en jaune (PR) et en jaune et rouge (GRP) et il est donc assez facile de suivre la bonne direction pour sortir du village et ainsi trouver le tunnel passant sous l’autoroute. La suite est encore plus simple puisque dès la sortie du tunnel, et au lieu-dit Artigue, quelques panonceaux directionnels sont déjà bien présents. Le nôtre est là aussi, indiquant la direction et la distance restant à parcourir : « Boucle Sentier de la Garrigue -PR- 9,1km ». Les dés sont jetés. Si Dany paraît confiante, et c’est normal car ses problèmes de hanches vont beaucoup mieux, de mon côté, je suis plus réservé. En effet, nous sommes le 10 mars et voilà moins d’un mois ; le 19 février exactement ; que 3 stents m’ont été posé sur les coronaires suite à deux ou trois angors successifs mais inédits. 3 jours à l’hosto que j’ai mal vécus car ces problèmes cardiaques étaient nouveaux pour moi et surtout si inattendus. Oui, j’ai beaucoup pensé à la mort pendant ces 3 jours au point que j’ai ressenti le besoin de l’écrire dans Mon Journal Mensuel sous un article qui avait pour titre « 3 jours à l’hosto…3 jours de philosophie ». De surcroît , j’ai été très fatigué dans les 10 jours qui ont suivi ma sortie de l’hosto. Puis comme si un ressort avait jailli dans mon corps, la forme est revenue aussi soudainement qu’elle était partie, raison pour laquelle nous sommes au départ de cette modeste balade d’une dizaine de kilomètres. C’est moi qui l’ai voulu ainsi. Si le besoin de marcher et d’aller à la rencontre de la Nature est déjà là, celui de me prouver que je peux faire les mêmes choses qu’avant est encore plus important à mes yeux. Certains y verront peut être une fierté mal placée alors que je n’y vois qu’une nécessité quasiment vitale. Depuis de longues années, la marche pédestre est presque devenue pour moi un principe de vie. Bien sûr, ici pas question de speeder. Et si Dany démarre d’une bonne foulée, j’en suis déjà à flâner en photographiant des fleurs déjà bien présentes. Pourtant, je respire normalement et sans essoufflements, ce qui ne m'était plus arrivé depuis très longtemps. Je suis enchanté ! Cette flore que je photographie est au delà de mes espérances, avec des genêts, des iris, des narcisses, des ophrys et quelques autres encore qu’il me faudra identifier en rentrant. Parmi toutes ces fleurs, les orchis sont ceux qui retiennent le plus mon attention, à cause de leur beauté certes, mais surtout à cause de leurs différences de couleurs et de tailles. Pourtant, j’ai le sentiment qu’il ne s’agit que d'une seule espèce qu'on appelle Orchis géant. Quant à mon autre passion que sont les oiseaux, au départ je ne me fais guère d’illusions, car en marchant à deux ce n’est jamais la panacée pour les photographier, surtout dans un décor de garrigues comme celui qui est devant moi, touffu à l’extrême. Quelques-uns pourtant ; mais le plus souvent inattendus ; auront la délicatesse de poser gentiment devant mon objectif. Pour tout le reste de ce que j’ai lu dans le topo consacré au « GRP Sentier de l’Ancienne frontière occitano-catalane » tout est vrai ! La garrigue est magnifique, surtout en cette saison. Les vues sur les étangs et la Méditerranée sont exceptionnelles et encore plus grandioses quand on est au sommet d’une plateforme d’un poste de chasse. Cela est vrai même quand on déteste la chasse ! Rajoutons-y quelques vues sympas sur le village à un instant donné et on pourrait presque parodier Audiard et Gabin et affirmer que « Caves se rebiffe ! » Comme indiqué aussi, les vieilles pierres sont très nombreuses dans tous les décors et sont visibles sous la forme de murets, bergeries, chemins creux, capitelle, orris, puit et autres terrasses de cultures. Oui, tout cela est bien visible mais il faut quand même y rajouter que les lieux traversés ou aperçus sont parfois agréables et étonnants. C’est le cas notamment dès lors que l’on chemine en balcon la combe qui a été creusée par le Rieu. Ce petit ruisseau est si asséché qu’on s’interroge sur le temps qu’il lui a fallu pour effectuer cette saignée . Il va en être ainsi quasiment jusqu’au lieu-dit le Fournas où là l’itinéraire se décide à faire demi-tour. Comme je le fais souvent, je flâne de manière extrême. Quand Dany est occupée avec son portable, je me mets en quête d'ausculter une pierre minée par les lichens. J'vois des visages et des dessins de toutes sortes. J’examine aussi mon bout de carte et prend plaisir à analyser les noms des lieux-dits écrits en langue romane essayant de leur trouver une résonance « française » et encore mieux une explication : la Mort del Turc, les Roques Negres, le Pla des Artigues, Les Luquiès pour n’évoquer que ceux notés au sein du parcours. Il est vrai aussi qu'avant de partir, j'ai lu pas mal d’histoires à propos du village de Caves. Celle de son église dédiée à Sainte-Germaine de Pibrac mérite qu’on s’y intéresse car elle est assez insolite et bourrée de valeurs morales et religieuses. Il y en a bien d'autres. Oui, nous avons pris beaucoup de plaisir à faire cette balade, qui est plus est, avec une météo remarquable. Mais au-delà de ce bonheur, la plus grande satisfaction a été de la finir en très bonne forme. Malheureusement, ça ne durera pas mais ça c’est une autre histoire à venir que je ne connais pas encore à l’instant où je termine celle-ci. Ainsi va la vie avec ses hauts et ses bas. Aujourd’hui, la vie m’a offert un haut et c’est bien d’avoir pu le saisir. Cette randonnée est donnée pour 10km, un dénivelé de 160m et à faire en 3h. Arrêts et pique-nique inclus, nous avons mis 4h45. A éviter l’été et bien sûr un jour de grosse canicule. Eau en quantité suffisante et bonnes chaussures sont recommandées sur un terrain le plus souvent caillouteux. Carte IGN 2547 OT Durban-Corbières – Leucate – Plages du Roussillon Top 25.
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Ma fille Carole habitant Gruissan, voilà déjà pas mal de temps que je traîne mes guêtres tout autour de la vieille cité audoise chère à Barberousse. Pourtant ce « Circuit de la Goutine » que je vous présente ici, je ne l’avais jamais accompli dans sa totalité. C’est donc chose faite depuis ce 16 janvier 2021. Le départ est identique à une autre balade que j’avais décrite et intitulée « Le Sentier de la Clape et la chapelle des Auzils depuis Gruissan », c’est-à-dire qu’il faut emprunter le Chemin communal des Auzils et s’arrêter à hauteur du parking où est érigée une stèle. Là, un panneau décrit la balade mais le mieux est de faire 30 m de plus sur la route puis de se fier au panonceau mentionnant « La Clape – Secteur La Goutine – 100m ». A partir de là, il y a fort peu de chance de s’égarer tant l’itinéraire est bien balisé en jaune et les panonceaux directionnels suffisamment présents. 100 mètres plus loin, le vrai départ est donné et si vous lisez déjà « 350 m » au sommet du poteau, c’est parce que chaque poteau vous donne la distance déjà parcouru depuis le premier panonceau aperçu. Signalétique très pratique, il va en être ainsi tout au long du parcours. Il est 9h30 quand je démarre. Ne soyez pas étonné d’emprunter un sentier ressemblant étrangement à un ruisseau asséché se faufilant dans une haute végétation essentiellement méditerranéenne. Oui, vous êtes bien dans un fossé ! Oui, vous êtes bien au sein d’un ruisseau qu’ici on appelle un « rec », et ce « rec » est bien celui qui a donné son nom à ce lieu-dit La Goutine, même si sur les cartes et pour le définir on trouve une toponymie pléonastique baptisée « Ruisseau du rec ». En effet, si j’en crois les toponymistes, le mot « goutine » aurait pour origine le latin « guttina » signifiant « ruisseau » ou « rigole » (extrait de « Souvenirs wisigothiques dans la toponymie de la Gaule méridionale »de Pierre-Henri Billy). Cette toponymie est confirmée dans l’ouvrage d’André Pégorier« Toponymie : Les noms de lieux en France – Glossaire des termes dialectaux » dans lequel on apprend que dans l’Aude et l’Hérault, la forme francisée « goutine » du nom « goutino » est un grand fossé. Très proches du toponyme « goutine » et avec plus ou moins la même signification en « rigole » « ruisseau » « canal » « cours d’eau », « ravin », « vallon », « source », etc…, on y trouve aussi dans diverses régions françaises les mots suivants : « goutau » « goutalh » « goutail » « goutè » « goutille » « goutta » « goutte » « gote » « goute », auquel on peut rajouter « goutets » comme j’avais déjà eu l’occasion de l’expliquer lors d’une jolie balade ariégeoise intitulée « Les Cabanes du Goutets ». Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive . Voilà pour la toponymie et une explication de ce chemin qui se faufile dans ce goulet direction des « marmites » de calcaire. Bien que quasiment absente aujourd’hui, l’eau est omniprésente dans cette toponymie . Dans ce Massif de La Clape, elle a certes creusé des marmites mais également des recs, des ravins, des avens, des cavités, des grottes dont le Trou de La Crouzade que l’on aperçoit du chemin est le plus bel exemple, exemple préhistorique de surcroît bien reconnu des spécialistes qui y ont trouvé des outils et des ossements lors de fouilles. Bien évidemment, à l’instant où je marche je suis loin de penser à tout cela, même si j’ai rapidement acquis la certitude que lors de fortes précipitations pluvieuses, marcher ici doit être infiniment problématique. Non je ne pense pas essentiellement à ça et parce que les oiseaux sont bien présents, j’en suis déjà à déambuler comme jamais. Entre vignobles, garrigues, pinèdes et collines, ma passion de la photographie ornithologique a de quoi s’exaucer. Toutefois ayant promis que je serais en famille et à table vers 12h30, il me faut constamment trouvé un compromis entre prendre mon temps pour une belle photo et ne pas m’arrêter exagérément. Les fameuses marmites sont vite là puis c’est le parking et l’aire de pique-nique des Auzils que je traverse sans trop m’appesantir. Je prends beaucoup plus mon temps au lieu-dit « la Pépinière du Rec d’Argent », d’abord parce que le lieu est plus pittoresque et me paraît plus ancien et donc plus intéressant. Ainsi, ce que je prenais pour un vieux moulin sans ses ailes est en réalité un pigeonnier datant du 18eme siècle. Quant à la ferme du Rec, on note sa présence dans des textes de 1781. Créée en 1962 par l’Office Nationale des Forêts, la pépinière du Domaine du Rec d’Argent devait servir aux boisements des stations touristiques du littoral. Je crois savoir qu’elle est en friche et inexploitée depuis quelques année. Enfin le Rec d’Argent est une source située dans une grotte et captée depuis 1868 où elle alimentait le village de Gruissan à travers un réseau de fontaines et ce jusqu'en 1956. La source est depuis quelques décennies uniquement utilisée par les habitations des alentours. C'est la seule source du plateau de Figuières dont le débit reste suffisamment constant au cours de l'année. Voilà ce que mes lectures Internet m’ont appris à postériori. Je repars, arrêté seulement par des passereaux et quelques plantes ou fleurs qui me paraissent suffisamment intéressantes pour être photographiées. Ici, la déclivité s’accentue mais reste modeste et finalement on atteint la partie la plus remarquable de la balade car la plus ample en paysages et panoramas. Moi, qui en 2014 est accompli en 3 jours et à pieds « le Sentier du Golfe Antique ( à paraître) », soudain je comprends mieux cette dénomination de « golfe », même si l’adjectif « antique » nécessite qu’on s’intéresse à l’Histoire, à la géographie et à la géologie pour une totale compréhension. Peu de personnes le savent mais la Clape a longtemps été une île. L’île del Lec ou d’Ellec pour les Romains et la Lycia pour les navigateurs Phéniciens. Jusqu’à qu’elle époque a-t-elle été une île ? Les avis sont très partagés et j’avoue que je n’ai pas encore tout lu à son propos. Du bord de la corniche, les vues sont incroyablement époustouflantes. Elles défilent et quand je les observe avec attention j’y vois Gruissan, la Méditerranée, des étangs, des salins, des canaux, des pinèdes, des vignobles, Bages, Narbonne et un bout de La Clape derrière moi, le tout sur fond du Canigou superbement enneigé. Par la force des choses, la suite et la fin de ce circuit de La Goutine deviennent moins captivantes. Ça tombe d’autant mieux que j’ai beaucoup trop flâné et qu’il me faut presser le pas. Dans cette quête à me hâter, seule une étonnante stèle ; un « pauvre » gars qui est tombé d’une charrette en 1864 ; et quelques passereaux et fleurs freinent mon ardeur. Il est 12h30 quand je retrouve ma voiture. Chez ma fille, peut-être aurais-je un peu de retard pour prendre l’apéro ? Et ce d’autant qu’en passant devant un parking, j’aperçois les vestiges de ce qui ressemble à une tour. Finalement, j’apprendrais plus tard qu’il s’agit d’un moulin à vent. Ce circuit est long de 6,5km pour des montées cumulées de 200 m. Le point culminant est à 127 m d’altitude sur la crête du lieu-dit Castela dominant les lieux-dits La Goutine et la Fontaine des Chevriers. Carte IGN 2546 OT Narbonne Top 25.