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Le Chemin de la Rigole et le Salin de l'île Saint-Martin depuis Gruissan

Publié le par gibirando

Ce diaporama/vidéo est agrémenté d'un "pot pourri" de chansons américaines dont j'aime bien les mélodies. Dans l'ordre d'écoute, elles ont pour titre "Tonight, I Celebrate My Love" (Gerry Goffin/Michael Masser) d'abord dans une version instrumentale karaoké, puis chantée par Peabo Bryson et Roberta Flack et enfin jouée au piano par Kingsley Looker, le 2eme titre chanté par The Roneyboys est "You Make Me Feel Brand New" (Thom Bell/Linda Creed) , le troisième chanté par Carly Simon s'intitule "Moonligth Serenade" (Glenn Miller/Mitchell Parish) et le dernier "Fly Me To The Moon"(Bart Howard) est joué par le Beegie Adair Trio.

Le Chemin de la Rigole et le Salin de l'île Saint-Martin depuis Gruissan

Le Chemin de la Rigole et le Salin de l'île Saint-Martin depuis Gruissan

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

 


Avec cette randonnée que j’ai intitulée « Le Chemin de la Rigole et le Salin de l’île Saint-Martin depuis Gruissan », je veux rendre à « Perlimpinpin ce qui appartient à Perlimpinpin ». Car c’est bien grâce lui ou tout du moins à son site Internet que j’ai pu faire cette balade. Ce lien vous permettra de découvrir son offre de balade.  Alors certes je ne connais pas cette personne, je ne connais pas  les motivations qui ont été les siennes à inventer cette boucle pédestre mais personnellement j’y ai immédiatement pressenti qu’il y avait matière à me régaler. Et si vous venez régulièrement voir mes randos sur mon blog, vous savez que « me régaler » c’est certes marcher dans la Nature mais c’est surtout marcher dans la Nature avec comme objectif des découvertes. Découvertes florales, fauniques, patrimoniales et que sais-je encore ! Or là, je pressentais qu’il y aurait de la Nature à découvrir mais peut-être pas que ? En ce 26 août 2022, il est 9h passé quand je démarre du centre du vieux Gruissan où habite ma fille, direction le Chemin de la Rigole. Ce chemin qui coupe transversalement toute l’île Saint-Martin est très facile à trouver puisqu’il se trouve sur la gauche de la D.32 filant vers Mandirac. C’est donc dans cette direction que je connais bien que je commence à marcher déjà en quête des premiers sujets de la Nature qui veulent bien  s’offrir à mon appareil-photo. Ces derniers arrivent sous les traits de quelques fleurs et d’oiseaux dès lors que j’atteins les premières berges de l’Etang de Gruissan et le canal du Grazel. Rien de bien exceptionnel mais c’est déjà ça de pris et je me dis que bien d’autres occasions de photographier la Nature se présenteront. Autant l’avouer, je n’imaginais pas si bien penser et surtout si vite, car dès le Chemin de la Rigole atteint, les passereaux se font  nombreux. Chardonnerets, pinsons, serins, rougequeues, fauvettes  sont bien là.  Tous ne se laissent pas photographier facilement mais la quantité et les variétés sont là, le chemin est long  et je me dis que mon application à rester concentrer et ma patience viendront inévitablement compenser la vivacité de tous ces oiseaux à vouloir se défiler. Pour mon plus grand bonheur, il va en être ainsi de temps en temps,  même si le seul inconvénient est de ne guère avancer. En randonnée, être aux aguets pour tenter de photographier des passereaux a ce désagrément de faire très souvent du surplace ! C’est donc entre deux poses et quelques photos que je juge réussies qu’enfin je me décide à marcher vraiment. Dans ce cas précis, le  mot « flâner » est bien mieux approprié. Enfin, j’avance quand même un peu et c’est bien là l’essentiel. Sur ma gauche, un petit fossé asséché explique sans doute le mot « rigole » donné à ce chemin. Est-il en partie une dérivation du ruisseau de Saint-Martin mentionné sur la carte IGN ? C’est probable car les deux paraissent rectilignes ! Outre les oiseaux, quelques libellules et papillons m’offrent d’autres occasions de quelques péripéties photographiques, une petit brise marine s’étant levée gênant assez souvent mes mises au point surtout quand il s’agit de faire des macros. Finalement, je mets presque 2 heures pour atteindre le petit hameau de Saint-Martin, là où se trouve apparemment un domaine viticole. Si je dis ça, c’est parce qu’en arrivant dans ce joli lieu, je découvre que les vendanges sont désormais mécaniques, un énorme engin égrainant les ceps de vigne à une vitesse inégalable et avec une ingéniosité remarquable. Les raisins tombent dans un godet qu’il suffit d’amener à la cave. Un seul homme suffit à faire tout ça.  Je ne peux m’empêcher de penser « que sont devenues nos vendanges d’antan et surtout tous les vendangeurs seront-ils un jour remplacés par un minimum de robots ? ». Sur la droite du chemin et au sommet d’un dôme, une vieille bâtisse ruinée attise ma curiosité m’offrant ainsi quelques beaux  panoramas sur l’étang d’Ayrolle et bien plus loin encore.  Peu après, c’est le site archéologique qui se présente, ce dernier étant mitoyen avec le domaine vinicole. Quelques pancartes qu’il est bon de lire expliquent avec force détail l’Histoire de ces nombreux vestiges. Certains de ces détails m’apportent de réels éclaircissements me ramenant ainsi en 2014 et aux 3 jours au cours desquels j’avais cheminé le Sentier du Golfe Antique sans trop concevoir la réelle signification de cette dénomination, peu de choses palpables jalonnant le parcours.  La suite du parcours étant une peu plus hasardeuse, j’ai le tort de ne pas  allumer mon GPS où j’ ai enregistré le tracé. Du coup, après la découverte de la carrière rougeâtre de  Graniès et de  blockhaus, je continue la route bitumée bien trop loin avant de réaliser mon erreur.  Finalement quand j’allume mon  GPS celui m’oriente vers le canal d’Ayrolle que j’ai bien trop dépassé.  Bien que dans ce secteur, la carte IGN ne soit pas bien bavarde en terme de noms de lieux, j’ai suffisamment lu de choses avant de venir pour savoir que ce chenal a pour nom « Canal des Allemands ».  Sont-ils les créateurs de ce canal ? Je n’ai rien trouvé qui le mentionne mais l'Histoire retient qu'ils ont beaucoup construit à Gruissan pour se protéger. En tous cas, et à juste titre, certaines cartes géographiques continuent à mentionner le Blockhaus de Graniès comme s’agissant d’un « monument historique » faisant partie du patrimoine gruissanais. Il domine ce fameux canal des Allemands menant au hameau des pêcheurs d’Ayrolle. C’est donc au début de ce  canal que mon cheminement m’entraine. Là, des hirondelles rustiques font le spectacle, rasant aussi bien l’eau du canal que la végétation qui l’encadre. Alors que je papote un peu avec un pêcheur réparant ses filets, je m’aperçois que les hirondelles viennent constamment se poser sur les cordages amarrant les bateaux. Il ne m’en faut pas plus pour me décider à prendre un en-cas ici, assis sur un ponton. Outre les hirondelles, les moineaux sont très nombreux à occuper les tamaris bordant le canal. C’est donc en mangeant mon en-cas  que je continue à me livrer à ma passion pour la photo ornithologique avant de poursuivre vers le petit port de pêche. Même si un panneau annonce la couleur « Port de pêche de l’Ayrolle », il faut être aveugle pour ne pas comprendre qu’ici toute  la vie tourne autour de cette activité. Autour de ce petit abri, des monceaux de filets s’entassent un peu partout. Il y a aussi  des cordages, des piquets et quelques bidons et bien évidemment de multiples barques soit sur les quais soit carrément  amarrées. L’ensemble est entouré de quelques cabanes en bois hétéroclites dans leur forme. Voilà ce qu’est le port d’Ayrolle. Or mis quelques touristes venus en voiture, le hameau est tranquille et même plutôt désert. Supposant  que les pêcheurs sont soit au travail soit entrain de se reposer de leur dur labeur,  je déambule au plus près de tous ces cabanons au nom le plus souvent poétiques ou fantaisistes :  « Mon Plaisir », « l’Hacienda », «  Île de rêve », « l’Abri-Côtier ». En constatant que  l’effigie de Che Guevara côtoie une croix occitane,  j’en suis à penser que les gens du cru sont plutôt anticonformistes voire indociles ou insoumis . Oui, ici pas d’académisme, les filets de pêche ne prennent pas que du poissons mais aussi toutes les convenances bien trop rigides. Ça se sent comme ça sent le poisson et l’iode. Mon bout de carte IGN en main, je continue en longeant l’étang, direction le tombolo séparant ce dernier du Salin et permettant de rejoindre la plage dite « sauvage de la Vieille-Nouvelle ». La plage, j’en suis encore loin, mais avant même d’atteindre le début du tombolo, le mot « sauvage » se justifie de diverses façons. C’est d’abord une  Aigrette se régalant d’une grosse anguille qu’elle avale d’un trait.  Puis ce sont les quelques bâtisses qui avaient servi à l’exploitation du sel qui ne sont plus que vestiges ouverts à tous les vents. Il y a bien encore des étiers, des écluses et des batardeaux mais je me demande si tout cela fonctionne encore ? Dans une des ruines, j’ y surprends une tarente. Alors que le tombolo file rectiligne et que je m’attendais à voir et à photographier de nombreux  oiseaux, les seuls que j’aperçois sont soit des goélands plutôt communs par ici soit des oiseaux isolés bien trop lointains pour être photographiés correctement. Finalement, les premières surprises naturalistes se présentent sous les traits de multiples criquets souvent très différents par leurs coloris. A cause de cette petite brise qui souffle toujours, ils ne tiennent pas en place et les immortaliser correctement devient un jeu de patience. Pour l’instant, les volatiles sont plutôt rares et quand enfin j’en aperçois en nombre c’est pour constater qu’ils sont faux. Oui, je me laisse leurrer par un grand rassemblement de canards noirs et en résine, probablement laissés là en guise de pièges par des «  tartarins du magret ». Finalement, je retrouverais ces leurres à plusieurs endroits du Salin constatant qu’il y en a un peu partout.  Les premiers et seuls oiseaux marins en nombre sont des échasses blanches. Feu farouches, je prends beaucoup de plaisir à les observer en quête d’une nourriture qu’elles semblent trouver uniquement dans le salin. D’autres oiseaux vont suivre mais toujours solitaires. Finalement, quand j’atteins la plage, c’est pour constater qu’elle n’est dans l’immédiat  qu’une immense zone encroûtée de sel blanc. Il me faut donc traverser cette zone pour atteindre le bord de l’eau. Ici, il n’y a personne au bord de l’eau. Aucun fan de la baignade ou du bronzage. Seuls  quelques « fous » de la glisse aquatique s’adonnent à leur passion. Oui, ici le vent souffle si souvent et si fort que les  véliplanchistes et autres kitesurfeurs ont décrété que l’endroit serait « un spot ». Spot pour eux mais pas de « pot » pour moi qui avait décidé de déjeuner au plus près du bord de l’eau et même de me baigner. Je me sauve et repars vers le salin. En fin de compte, il me faut encore pas mal marcher sur une large piste sans véritable découverte ; or mis de nombreux bois flottés et quelques déchets que la mer a rejeté,  avant d’atteindre le lieu-dit « Ancien Grau du Grazel ». Là, sur ce  nouveau tombolo séparant les salins, je déambule, vérifiant si des oiseaux sont éventuellement présents. Mais or mis quelques goélands et d’autres faux canards, il n’y a rien d’autres pour l’instant. Il y a bien des flamants roses mais encore trop loin pour tirer de belles photos. Je fais donc le choix de piqueniquer au bord du canalet se dirigeant vers la mer.  Là, je suis à l’abri du vent pour piqueniquer et de surcroit, l’eau est si limpide que je peux faire « trempette », m’enlevant ainsi toute la poussière sableuse que j’emmagasine depuis mon départ. De plus, criquets, libellules colorés jaunes, rouges et bleues et quelques passereaux et papillons occupent ce secteur. Quand je repars, je fais le choix de rester au plus près de la digue séparant le Salin de la plage car c’est bien là que la faune ;  petite ou grande ;  est la plus présente. Normal, c’est là aussi que la végétation est la plus dense et la plus diverse  et ce d’autant ; que quelques petites poches d’eau ; marais en miniature ; retiennent quelques passereaux. De l’autre côté de la digue, les flamants roses sont là, accompagnés d’autres échasses blanches.  Tout bien considéré, il y a tellement de choses à voir et à photographier que je ne vois pas ni le temps passé ni la distance parcourue. A l’approche du canal du Grazel, l’encroutement salin du sol se fait plus présent. Quelques trous dans le sable sont carrément remplis de gros sel. Certes, nous ne sommes plus au temps de la gabelle, époque où le sel était à la fois un impôt et une monnaie d’échange, mais  je me dis qu’il suffirait d’avoir un seau pour le remplir aisément de fleurs de sel sans être contraint d’aller l’acheter si cher à la boutique du Salin. Désormais, c’est la canal du Grazel que je longe pour en terminer, mais toujours aux aguets, un œil vers le Salin et un œil sur la canal. Photos d’oiseaux, de  coquillages, de crabes mais également de poissons, dont des loups,  des muges et des alevins,  viennent s’ajouter pour mon plus grand bonheur dans la mémoire de mon appareil-photo. Au sein de lotissements de maisons, automatiquement moins riches sur le plan faunique, la fin du parcours  m’entraîne vers le vieux Gruissan et sa tour Barberousse. Je continue de flâner dans les ruelles, constamment observateur de la vie de la cité et fureteur de découvertes. C’est jour de fête, des orchestres jouent dans les ruelles, je n’ai pas envie de rentrer malgré les 9 heures passées sur mes deux jambes. Demain, mes guibolles se souviendront de ce Chemin de le Rigole même si pour l’instant j’en rigole. Je l’avoue, je n’ai rien mesuré de cette randonnée, estimant que le plaisir ne se mesurait pas alors faisons confiance à Perlimpinpin qui nous indique une distance de 12km7 et 73m de dénivelé positif. Personnellement et compte tenu de mes quelques divagations volontaires ou pas, il faudrait sans doute rajouter un ou deux kilomètres de plus ! Carte IGN 2546 OT Narbonne Top 25.

 

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Le Sentier Thématique Tour de l'étang de Gruissan depuis Gruissan-Village.

Publié le par gibirando


Diaporama agrémenté de la célèbre musique "Over the Rainbow", paroles de la chanson d'Edgar Yipsel Harburg, musique de Harold Arlen et Herbert Stothart pour le film "Le Magicien d'Oz". Ici, la musique est successivement jouée par : le Hollywood Studio Orchestra, par le duo Santo et Johnny Farina, le duo Joshua Chiu et Julian Zorsy (Violon/piano), Johnny Ferreira (Saxo) et Frankensteindead (harmonica).

Le Sentier Thématique Tour de l'étang de Gruissan depuis Gruissan-Village.

Le Sentier Thématique Tour de l'étang de Gruissan depuis Gruissan-Village.


 

Randonner sans soleil et sans grand ciel bleu, la plupart d’entre vous le savent n’est pas ma tasse de thé. Le moindre nuage et j’ai toujours envie de remettre à plus tard, une randonnée prévue pourtant de longue date. Mais, car il peut y avoir un « mais », il peut y avoir une exception à cette règle. Cette exception, c’est l’envie de marcher combinée à celle d’avoir la certitude de pouvoir photographier de très nombreux oiseaux. Des oiseaux qui ne craignent pas l’eau bien sûr au cas où la pluie entrerait dans la partie.  N’importe quels oiseaux mais en général il s’agit plutôt d’oiseaux marins, de limicoles, des échassiers et que sais-je encore ?  En général, quand il pleut, ils ne bougent pas trop  et cela peut s’avérer un avantage sauf que pour les photos,  la luminosité n’est pas géniale. Enfin de là à marcher sous la pluie, il n’y a qu’un pas que j’ai franchi allègrement en ce 30 septembre 2017 quand j’ai réalisé ce « Sentier thématique Tour de l’étang de Gruissan ». Je suis revenu bien trempé jusqu’aux os mais néanmoins ravi des découvertes opérées. Il faut dire que je suis parti « la fleur au fusil » et l’appareil-photo en bandoulière, mais sans jamais regarder la météo. Présents ce jour-là à Gruissan où nous étions là pour garder les petits-enfants, Dany avait décidé de rester au chalet. Il est vrai que le temps changeant et devenant de plus en plus maussade au fil du jour n’était guère incitatif à aller se promener. Les enfants n’avaient pas trop envie de bouger non plus, alors j’avais pris la décision de partir seul pour remplir une partie de cette journée qui s’annonçait insipide devant la télé et les dessins animés pour enfants. Mes objectifs ? Visiter la vieille cité, la tour Barberousse puis faire le tour de l’étang où le matin même en arrivant en voiture, j’avais constaté la présence de très nombreux oiseaux. J’avais prévu d’y ajouter le secteur de la Capoulade mais la pluie plutôt soutenue qui m’est tombée sur la tête à l’instant même où j’atteignais cette intersection de chemins m’a obligé à changer mon plan initial. Ensuite, les pluies ont été plutôt intermittentes mais j’étais déjà bien mouillé. D’ailleurs, vous noterez que cette balade sortait tant de mes critères habituels que je l’avais complètement zappée de la liste de celles à mettre sur mon blog. Il faut dire que faire le tour de l’étang, c’est la balade la plus commune qui soit pour de très nombreux Gruissanais. Certains la font tranquillement à pied, d’autres en courant et d’autres carrément à vélo. Moi, j’avais prévu de flâner comme à mon habitude. Il est vrai que la course à pied et la photographie ornithologique ne font pas bon ménage. Ici, à Gruissan tout est plat et la distance de 6,1 km est à la portée de n’importe qui ou presque. Cette accessibilité que les Gruissanais ont transformée en une banalité, il faut donc la combler avec d’autres centres d’intérêts et force de reconnaître que c’est assez facile. En tous cas, ça l’a été pour moi. Comme l’indique l’Office de Tourisme de Gruissan, « ce sentier pédestre thématique permet de découvrir toute la diversité de l'écosystème vivant en symbiose avec cet espace lagunaire. 10 panneaux d'information ainsi que des points de vue remarquables jalonnent le parcours. » Enfin, pour ceux qui ne connaissent pas le bourg et ses alentours, ils présentent de très nombreux autres attraits qu’ils seraient trop longs de lister ici. Richesses patrimoniales, paysages, faune et flore ont donc été au rendez-vous pour mon plus grand bonheur. La publicité de l’Office du Tourisme que j’avais lu sur Internet avant de démarrer n’était donc pas mensongère. Oui, « les étangs de Gruissan représentent un patrimoine naturel exceptionnel qu’il faut protéger et préserver. A découvrir ! » J’ai pu laisser ma voiture sur un parking près du centre-ville puis par de jolies ruelles, j’ai pris la direction de l’église Notre-Dame-de-l'Assomption et enfin j’ai terminé par la Tour Barberousse qui se trouve juste à côté. Avec le tour de l’étang, je ne m’étais pas fixé d’autres objectifs que ces deux-là. Par chance, l’église était ouverte et une chorale y était en répétition. J’en ai donc largement profité pour écouter quelques chants mais surtout pour photographier ses nombreuses décorations toutes plus superbes les unes que les autres. Il y a un maître-autel superbe coiffé d’un très beau retable à baldaquin avec 6 colonnes en marbre rose de Caunes-Minervois. Il y a également une petite chapelle joliment décorée de la statue de la Vierge et l’enfant entourée de celles de Saint-Joseph et de Saint-Dominique. Il y a également une très belle alcôve où l’on aperçoit un bénitier et Saint-Jean-Baptiste baptisant Jésus. On remarque aussi un ex-voto en mémoire aux naufragés que Gruissan a connu. Enfin, on ne quitte pas l’église sans avoir levé la tête en direction de l’étonnante toiture dont l’armature n’est pas sans rappeler la coque renversée d’un navire. Voilà pour les principales richesses mais à y regarder de plus près, on aperçoit aussi de très belles peintures, des fonds baptismaux plutôt originaux, de jolis vitraux dont certains enjolivent des meurtrières, ce qui prouve bien qu’à son origine, l’église était un ouvrage fortifié. D’ailleurs, son aspect extérieur très haut et présentant que peu d’ouvertures ne laisse planer aucun doute à ce propos. Avant de me lancer tout autour de l’étang, il ne me restait plus qu’à me diriger vers la Tour Barberousse. Là, et alors que de nombreux touristes sont bien évidemment intéressés par les ruines de la tour, mois je suis surtout captivé par les roches fossilisées qui la soutiennent. Elles n’ont certes rien de bien impressionnant mais si on prête attention, on y distingue une quantité incroyable de dessins multiformes ressemblant à du plancton pétrifié voire à des micro-organismes aquatiques de type protozoaires. Je ne suis pas un spécialiste mais je suis presque sûr qu’il s’agit là de sédiments fossilisés antédiluviens et puis de toute façon, remonter le temps et l’Histoire m’intéresse toujours. Après cette découverte, il me reste encore à remonter les marches en direction de la tour Barberousse. Elle est bien ruinée et c’est surtout la plate-forme sommitale qui offre le plus d’intérêt. Plus que la vieille tour, les panoramas à 360 degrés captent le regard de tous les visiteurs.  Je prends de  nombreuses photos même si je pose un regard plus prolongé sur l’étang et le parcours que je dois accomplir. Il est temps de quitter les lieux car le ciel devient de plus en plus gris. Direction le port nautique Barberousse et le pont routier qui enjambe le canal du Grazel permettant d’y accéder. Là, je délaisse le bitume et après avoir franchi une passerelle, je file directement vers la digue de remblais qui est parallèle à la petite départementale qui file vers l’écluse de Mandirac. La digue est rectiligne et sépare le canal du Grazel de l’étang. Est-ce un ancien chemin de halage ? On peut le supposer. En tous cas, tout devient très simple et je peux désormais me consacrer à ma passion de la photo ornithologique et à la lecture des panneaux « botaniques » qui jalonnent le parcours. Les oiseaux sont déjà bien présents, mais un peu loin parfois pour les photographier correctement. Il faut dire que la profondeur de l'étang, qui est de 1,20m maximum, est idéale pour de très nombreux échassiers. Quant aux plantes décrites sur les panneaux, je les connais un peu aussi car ce sont les mêmes que celles que j’avais découvertes lors de mes 3 jours sur le Sentier du Golfe Antique réalisé en 2014. Très rapidement, de nombreux oiseaux s’enregistrent dans mon numérique. Je suis seul sur cette longue digue et il va me falloir marcher presque une demi-heure pour croiser un couple de randonneurs. Il est vrai aussi que le ciel s’assombrit au fil de ma flânerie. D’ailleurs, à l’approche de l’écluse de Sainte-Marie, un fin mais dense crachin entre dans la partie. Les oiseaux marins, échassiers et limicoles, semblent indifférents à cette bruine. En tous cas, ils restent impassibles à mon approche. Les passereaux, presque essentiellement des tariers-pâtres, des rousseroles effarvattes, des bruants et des cisticoles des joncs, eux, sont dans une bougeotte quasi permanente et sont donc très difficiles à photographier. Ils sautent de branches en branches dans les roselières et les salicornes, et quand ils ne sautent pas, ils slaloment entre-eux.  Sans la pluie, la difficulté me gênerait moins, mais là, je l’avoue, photographier les oiseaux et protéger en même temps mon appareil-photo pour ne pas qu’il se mouille décuplent les complications. Dans les épais buissons de soude, la pluie a fait sortir une multitude de limaçons, ces petits escargots blancs qui ont pour habitude de s’endormir en grappes agglutinés les uns aux autres. Là, ils partent en tous sens, comme si l’eau était le signal d’un exode asocial irréfléchi. Je suppose que dès que les rayons du soleil réapparaîtront, ils sauront se rassembler.  A l’écluse de Sainte-Marie, un couple de pêcheurs parait placide à ce crachin qui fait autant briller leurs K-Way que leurs visages écarlates de touristes aoûtiens. Il faut dire que la pêche est « bonne » car ils sortent des mulets de 8 à 10 cm les uns derrière les autres. Rien ne semble les arrêter dans cette quête à vider le canal de ce menu fretin.  Je les observe quelques instants dans leur collecte « mécanique » mais quand je regarde l’intérieur de leurs seaux respectifs, ces derniers sont quasiment vides. Alors, j’interroge l’homme en lui demandant : « Vous en faite quoi ? Vous les rejetez à l’eau ? ». « Mais non pas du tout ! » me réponds-il dans une exclamation à la fois contrariée mais si affirmative.  « Mais vous attrapez des poissons sans arrêt alors que vos seaux sont presque vides ? » lui dis-je. « Ah non, ils sont vides parce que nous venons d’offrir notre pêche à des gens de passage. Ils nous ont dit qu’ils mangeraient les poissons en friture et comme nous, nous ne les mangeons pas, nous avons fait notre B.A ! ». Un peu dégoûté de tant d’insuffisance, je laisse les deux « généreux » donateurs  à leur génocide halieutique. Tu parles d’une B.A ! La meilleure des B.A aurait été de laisser grossir ces minuscules alevins afin qu’ils deviennent adultes et puissent atteindre leur taille normale mais respectable de 50 à 80 cm de long selon les espèces. La pluie s’amplifie, s’arrête aussi soudainement puis recommence. Un minuscule coin de ciel bleu apparaît parfois. Un rayon de soleil s’y glisse et la Nature semble revivre. Il en sera ainsi jusqu’à l’arrivée finale.  Je me laisse dépasser par un groupe de randonneurs, tous encapuchonnés dans leurs ponchos bigarrés. Ils me jettent un regard bizarre et par en dessous, comme si je débarquais d’une autre planète avec mon tee-shirt détrempé et collé comme un justaucorps. Alors, je ne suis pas le seul fou à marcher ? Sauf que eux sont des fous prévoyants. Des panonceaux « Capoulade » se présentent mais j’estime qu’il ne serait pas raisonnable de me lancer dans les 6 km supplémentaires annoncés. Je garde cette balade pour un autre jour. Un jour plus généreux sur le plan météo. Les pinèdes et les vignes toutes proches de l’étang sont autant de nouveaux biotopes ornithologiques. Je profite d’une brève amélioration météo pour partir m’y fourvoyer et y découvrir des fauvettes, des mésanges et des alouettes, passereaux tous aussi difficiles à photographier que ne l’étaient ceux des étangs. Seules quelques mésanges à tête noire sont plus dociles. A l’instant ou je retrouve la piste cyclable, quelques fous du vélo y roulent à tout berzingue. Arrivant dans mon dos, je m’écarte in-extremis au « ding-dong » de leurs sonnettes. La balade tire à sa fin dès lors qu’un carrefour routier se présente.  J’entre dans Gruissan mais en longeant toujours l’étang au plus près de son rivage. Les oiseaux sont bien présents aussi. Le vieux village est rapidement là mais retrouver ma voiture parmi toutes ces ruelles en colimaçon représente un dernier challenge. Mais je fais mienne cette citation de Nahman de Bratslav : « Ne demande jamais ton chemin à celui qui le connaît. Tu risquerais de ne pas t'égarer ». Je ne demande rien à personne, ce qui me permet de m’égarer mais de faire aussi quelques dernières et jolies découvertes : fontaine, lavoir ancestral et son histoire contée, prud’hommes des pêcheurs et sa fresque murale. Oui, outre ses étangs, Gruissan mérite sans doute une visite guidée ! Il y a probablement d‘autres secrets bien cachés qui ne demandent qu’à être découverts ? Telle qu’expliquée ici, cette balade a été longue de 8 km environ. Carte IGN 2546 OT Narbonne Top 25.

 

 

 

 

 

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