Eklablog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

capoulade

Le Circuit pédestre de la Capoulade près de Gruissan

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de le très jolie musique "Planet" du pianiste virtuose Sofiane PamartLa Capoulade près de Gruissan

La Capoulade près de Gruissan

Cliquez sur les photos pour les agrandir. 2 fois pour un plein écran.

 


 

En ce 18 octobre 2019, je dois aller récupérer ma petite-fille Eulalie chez ses parents qui habitent Gruissan. Mais comme elle sort de l’école à 17 heures et que rien ne presse, j’ai plusieurs heures à tuer. J’ai donc décidé de partir beaucoup plus tôt vers l’Aude et Gruissan et de combler la majeure partie de l’après-midi en effectuant une boucle qui s’intitule « La Capoulade ». Pour moi, cette petite randonnée pédestre présente de très nombreux avantages : Elle est très proche de Gruissan, elle est donnée pour une modeste distance de 6 km et le temps de 1h45 et surtout elle côtoie l’étang de Gruissan sur une belle portion, ce qui me permet d’espérer la vision de très nombreux oiseaux. Quand je dis « vision », il faut entendre « photos ornithologiques » et donc passion à assouvir en plus de celle de marcher. Il y a 2 ans, en septembre 2017, j’avais réalisé « le Sentier thématique tour de l’étang de Gruissan » et malgré un temps exécrable, j’avais été ravi des oiseaux aperçus. D’ailleurs, ce jour-là, c’est la mauvaise météo avec un petit crachin intermittent mais très désagréable qui m’avait empêché d’enchaîner le tour de l’étang et la Capoulade. J’avais remis à plus tard cette dernière et courte boucle, espérant un temps plus clément. Aujourd’hui, j’y suis et  malgré quelques nuages gris passagers, le temps est bien meilleur. Ce n’est pas un grand soleil mais la température est douce et idéale pour marcher. Seule une luminosité imparfaite me fait redouter un reportage photos imparfait lui aussi. Venant de l’écluse de Mandirac et juste après le pont éponyme, il est 14h15 quand je gare ma voiture sur un terre-plein à l’intersection de la D.32 et d’un chemin menant aux Pujols, lieu-dit situé sur l’île Saint-Martin. Je connais un peu l’endroit pour y avoir déjà randonné. En face, j’aperçois déjà le pont métallique qui enjambe le Canal de Sainte-Marie et je sais que le départ est juste après. Alors que je traverse la route, quelle n’est pas surprise d’apercevoir deux cigognes dans un fossé contigu. Elles sont un peu loin de moi mais tant pis je m’essaie à quelques photos.  En zoomant sur elles et en les observant, j’ai comme le sentiment qu’elles sont affamées et cherchent pitance. D’ailleurs, j’en vois une se saisir d’une grenouille. J’essaie de m’approcher mais elles m’ont vu et s’envolent aussitôt au dessus des roselières. Je traverse la route puis le pont métallique et le panonceau « Capoulade » est là, sans autre mention que la distance qui m’attends : 6.000 mètres. Ce dernier matérialise à la fois le départ et l’arrivée du circuit. Sur ma droite, la Capoulade, petit massif calcaire et boisé culminant à des hauteurs d’une cinquantaine de mètres et de l’autre des marais envahi par un végétation impénétrable de joncs et de rares plantes essentiellement maritimes. Si mon départ est d’emblée ponctué par quelques photos de fleurs et d’insectes ; papillons et libellules presque essentiellement ; quelle n’est pas ma surprise d’enchaîner un bel oiseau posé sur un jonc mais surtout, au bout d’une centaine de mètres de me faire attaquer par une magnifique couleuvre de Montpellier d’un bon mètre vingt de longueur. Je la surprends sur ma droite entrain de sortir d’une petite cavité de calcaire. Mais comme elle me surprend autant que j’ai pu la surprendre, alors que je fais un pas en arrière, elle détale dans l’herbe et dans mon dos. Dans ces conditions, pas facile de la photographier malgré la dextérité dont je pense faire preuve. Appareil-photo enclenché, je m’avance alors vers elle mais cette fois-ci au lieu de détaler, elle s’avance vers moi, dressée sur sa queue, la gueule grande ouverte et en émettant des petits « pffi » très saccadés et rapides mais suffisamment dissuasifs pour que je recule une seconde fois mais de 2 ou 3 pas cette fois-ci. Malgré cette reculade, j’ai conscience d’avoir appuyé plusieurs fois sur le déclencheur. La couleuvre, elle, consciente de l’effet qu’elle a eu, file dans les roselières où elle disparaît. Ma première réaction est de m’éloigner de quelques mètres car si j’ai déjà aperçu des couleuvres de Montpellier à 4 ou 5 reprises lors de mes sorties, c’est bien la toute première fois que j’en vois une se dresser tel un cobra et faire preuve d’autant d’aplomb. Ma deuxième réaction est de regarder sur l’écran de mon appareil si j’ai des photos réussies. La plupart sont troubles car l’excès de mouvements leur a été fatal. Une seule semble à peu près correcte. Je repars en redoublant de vigilance et en me disant « je verrais bien à la maison ! ». Par bonheur, le chemin s’élargit, entre dans une pinède habitait par des pinsons, longe une vigne, s’éloignant ainsi pour quelques temps des marais. Dès lors que le chemin retrouve la proximité des joncs, je me remets presque automatiquement en mode « surveillance » et ce d’autant que le calcaire de la colline, avec ses nombreuses petites cavités karstiques, le côtoie lui aussi. Mais ce mode « surveillance » ne dure pas longtemps d’abord parce que ma curiosité reprend le dessus et puis surtout parce que de temps à autres des paysages s’entrouvrent ressemblant comme deux gouttes d’eau à des aquarelles de Turner. Alors je profite au maximum de cette douceur de vivre. Un mirador m’offre l’occasion de voir plus loin au dessus des marécages et j’ai la chance avec moi car des oiseaux les occupent. Un soleil liquoreux, quelques nuages entre des gris et des bleus dans un ciel opalescent, quelques rares couleurs plus chaudes, des ruines, une maison ocre aux volets bleus se cachant dans une végétation pas encore automnale, les perspectives et les mouvements sont là, mais je serais bien incapable d’en expliquer les raisons car je suis seul au monde et tout paraît immobile. Après avoir constater que les pins d’Alep avaient amplement remplacé les cultures en terrasses de jadis, je suis arrivé au lieu-dit Les Cabanes de Gruissan. En grandes parties ruinées, les maisons ne m’attirent que parce que j’y aperçois de nombreux passereaux. Des rouges-queues noirs sont bien présents sur les toitures et les murs mais bien d’autres oiseaux aussi occupent des arbres complètement dénudés ou bien de grands cyprès. Même de loin, je les aperçois super bien ! Je tente de les photographier puis je me dis que j’ai un peu de temps devant moi pour me mettre en planque, utiliser mes appeaux et voir si quelques photos moins lointaines de tous ces volatiles sont possibles. Je trouve presque le coin idéal dans une ruine sans toiture au dessus de laquelle quelques arbres sont complètement desséchés. Guère plus loin, un grand cyprès a des airs de sentinelle. J’utilisent deux appeaux presque simultanément et attends. Un appeau est dédié aux pinsons et aux chardonnerets et l’autre un peu passe-partout est plutôt fait pour les « petits oiseaux ». Enfin, ça c’est ce qui est marqué sur les emballages. En tous cas, les effets sont si spontanés que j’en suis même à me demander si les appeaux y sont pour quelque chose ou bien si plus simplement les oiseaux se complaisent ici ? Je ne vais pratiquement plus les utiliser et pourtant les passereaux vont et viennent sur les lieux et parfois même en de grandes nuées. C’est le cas des chardonnerets notamment. Mais serins, verdiers, linottes et pouillots sont de passage aussi. A mon grand plaisir, je reste presque une heure à photographier de nombreuses espèces mais malheureusement un groupe de randonneurs bruyants arrive faisant fuir cette avifaune si diverse. Me voilà contraint de sortir de ma cachette mais malgré tout très satisfait de cet arrêt aux Cabanes de Gruissan, même si pendant ce laps de temps quelques moustiques se sont évertués, mais en vain, à tenter de me faire déguerpir. Comme on le dit chez moi à Marseille, je repars content mais avec quelques grosses « bouffigues ». Les randonneurs toujours bruyants, eux, partent dans le sens opposé et ça me convient aussi, bien que je comprenne aisément que la convivialité et le partage soient présents dans une sortie en groupe.  Ici, le sentier se redresse et quitte la proximité des marais en entrant dans une pineraie. Par la force des choses et parce que cet entracte ornithologique si fabuleux était inespéré, la suite du parcours devient plus monotone. Cette monotonie se transforme même en consternation quand au loin, du côté de Capitoul et de son château viticole, j’aperçois les vignobles et les pinèdes saignés à blanc par des bulldozers et des camions de chantier. En zoomant avec mon numérique, je constate que le chantier en question consiste en la construction d’un vaste lotissement de petites maisons qui seront probablement  réservé à une clientèle touristique. En regardant ce désastre environnemental, je me dis « est-ce bien utile et raisonnable pour le plaisir de quelques uns et l’appétit financier de quelques autres de construire de pareils centres de vacances au sein même d’un site protégé, celui des Auzils, et d’un parc régional de la Narbonnaise auxquels les pouvoirs publics ont eu le culot d’ajouter le qualificatif de naturel ? » « Pourquoi laissent-ils faire ça ? » « Que deviendra la Nature quand inexorablement ces zones touristiques s’étendront sans vergogne parce que le but recherché sera de gagner de plus en plus d’argent ? ». Voilà quelles sont mes pensées. Je continue. Le sentier alternant pins, garrigues et vignobles, il devient moins uniforme et donc moins rébarbatif, et ce d’autant que quelques fleurs, papillons, criquets et oiseaux aiguisent une fois encore ma curiosité. Il est encore moins ennuyeux dès lors que des panoramas aériens s’entrouvrent vers l’île Saint-Martin et l’étang de Campignol. Près d’un poste de chasse en pierres sèches donnant sur ces magnifiques paysages, j’ai le sentiment d’être au point culminant de cette courte boucle. Au loin, j’aperçois ma voiture que j’ai garée sur le terre-plein mais comme une autre véhicule est désormais garé juste à côté, je ne suis qu’à moitié rassuré. Je pensais que l’endroit choisi était plutôt isolé et ce n’est pas le cas. Je repars, éliminant immédiatement cette mauvaise pensée irraisonnée. Peu de temps après, le regard surplombe l’étang de Gruissan avec en toile de fond, la vieille cité dominée par la Tour Barberousse. Là, un mauvais layon très raviné descend vers une intersection. Le hameau de la Capoulade est là et je vois que je peux l’atteindre par un étroit sentier filant à droite. J’y file et l’atteins très rapidement. Entourée de grotesques clôtures, car si facile à enjamber, je n’y découvre rien de vraiment folichon : deux caravanes, des matériels agricoles, une serre et puis surtout plantées sur une petite butte, quelques vieilles bâtisses ramassées sur elle-même entouré de vignobles et de champs labourés. Sans doute, une ferme dont je n’ose pas m’approcher. Primo parce que je n'y ai pas été invité, secundo car je ne vois personne et que règne un étrange silence, et tertio parce que malgré le silence ambiant, j’ai toujours peur qu’un molosse ne déboule sur moi comme cela m’est déjà arrivé à plusieurs reprises. Seuls quelques moineaux sympas se laissent tirer le portrait.  La clôture, aussi ridicule soit-elle, me semble électrifiée et signifie sans doute « vous n’êtes pas le bienvenu ». Alors je fais le choix de repartir par le même sentier sans m’éterniser. Je retrouve l’intersection dont quelques cyprès qui l’occupent en son centre sont les terrains de jeu de nombreuses mésanges bleues. Après un quart d’heures passé à tenter d’en immortaliser au moins une, force est de reconnaître que  le seul « bleu » ici c’est moi. « Bleu » de la photographie ! Dans le ciel, des oiseaux passant en « V » me font vite oublier cette vicissitude.  Ici une large piste m’entraîne vers le lieu-dit Saint-Laurent. A partir de là et jusqu’au bord de l’étang de Gruissan, or mis une mésange bleue que je réussis enfin à surprendre photographiquement parlant, le cheminement devient plus ennuyeux, d’abord parce que le ciel s’ennuage de plus en plus, colorant complémentent de gris l’infime partie qu’il restait du ciel bleu, et puis surtout parce que je n’y réalise que peu de découvertes intéressantes. La flore présente a déjà été vue, quand à la faune, elle se résume à une instable fauvette et à des tariers qui ne le sont pas moins, tous, ayant décidé de me « faire tourner en bourrique ». Quelques pinsons espiègles s’éloignent de moi en jouant « à saute-amandiers » et « à saute-oliviers ». « Je ne vais quand même pas refaire le chemin en sens inverse parce que quelques passereaux sont fantasques ! » me dis-je. Après avoir traversé un vignoble, je retrouve le bord de l’étang. Ce que j’y découvre me rappelle pour beaucoup « le Sentier thématique tour de l’étang de Gruissan » réalisé en 2017. Même flamants, hérons, aigrettes, goélands, et mêmes cormorans. J’y ajoute en sus les mêmes tariers-pâtres que je réussis enfin à immortaliser. Dans ce bestiaire ornithologique quasiment identique, seuls quelques foulques macroules, un surprenant huîtrier-pie et un cisticole des joncs viennent m’offrir un peu de nouveautés. C’est sur toutes ces photos que va se terminer ma balade ? Il n’est que 17 h mais comme le soleil s’engloutit dans un brume opaque, le ciel paraît crépusculaire.  J’enjambe la passerelle métallique et file vers ma voiture. Sur le terre-plein faisant office de parking, huppe dressée, un cochevis semble me dire « et moi, tu ne me prends pas en photo ? ». En me voyant, il se met à courir vers le marais mais s’arrête juste avant dans les salicornes. Je l’ajuste, appui sur le déclencheur mais sa huppe est déjà tombée. Il s’envole. Plus loin, dans l’étang de Campignol, un Grand héron est absorbé dans sa partie de pêche. Même en me voyant, il hésite à s’envoler. Sans doute que la pêche est trop bonne ? Je tente une dernière approche. Il s’envole. J’ai fait le vide dans le secteur. Il ne me reste plus qu’à aller chercher Eulalie chez ses parents. Telle que décrite ici, cette balade a été longue de 7,1km pour des montées cumulées très modestes de 154 m. Carte IGN 2546 OT Narbonne Top 25.

 

Partager cet article
Repost0

Le Sentier Thématique Tour de l'étang de Gruissan depuis Gruissan-Village.

Publié le par gibirando


Diaporama agrémenté de la célèbre musique "Over the Rainbow", paroles de la chanson d'Edgar Yipsel Harburg, musique de Harold Arlen et Herbert Stothart pour le film "Le Magicien d'Oz". Ici, la musique est successivement jouée par : le Hollywood Studio Orchestra, par le duo Santo et Johnny Farina, le duo Joshua Chiu et Julian Zorsy (Violon/piano), Johnny Ferreira (Saxo) et Frankensteindead (harmonica).

Le Sentier Thématique Tour de l'étang de Gruissan depuis Gruissan-Village.

Le Sentier Thématique Tour de l'étang de Gruissan depuis Gruissan-Village.


 

Randonner sans soleil et sans grand ciel bleu, la plupart d’entre vous le savent n’est pas ma tasse de thé. Le moindre nuage et j’ai toujours envie de remettre à plus tard, une randonnée prévue pourtant de longue date. Mais, car il peut y avoir un « mais », il peut y avoir une exception à cette règle. Cette exception, c’est l’envie de marcher combinée à celle d’avoir la certitude de pouvoir photographier de très nombreux oiseaux. Des oiseaux qui ne craignent pas l’eau bien sûr au cas où la pluie entrerait dans la partie.  N’importe quels oiseaux mais en général il s’agit plutôt d’oiseaux marins, de limicoles, des échassiers et que sais-je encore ?  En général, quand il pleut, ils ne bougent pas trop  et cela peut s’avérer un avantage sauf que pour les photos,  la luminosité n’est pas géniale. Enfin de là à marcher sous la pluie, il n’y a qu’un pas que j’ai franchi allègrement en ce 30 septembre 2017 quand j’ai réalisé ce « Sentier thématique Tour de l’étang de Gruissan ». Je suis revenu bien trempé jusqu’aux os mais néanmoins ravi des découvertes opérées. Il faut dire que je suis parti « la fleur au fusil » et l’appareil-photo en bandoulière, mais sans jamais regarder la météo. Présents ce jour-là à Gruissan où nous étions là pour garder les petits-enfants, Dany avait décidé de rester au chalet. Il est vrai que le temps changeant et devenant de plus en plus maussade au fil du jour n’était guère incitatif à aller se promener. Les enfants n’avaient pas trop envie de bouger non plus, alors j’avais pris la décision de partir seul pour remplir une partie de cette journée qui s’annonçait insipide devant la télé et les dessins animés pour enfants. Mes objectifs ? Visiter la vieille cité, la tour Barberousse puis faire le tour de l’étang où le matin même en arrivant en voiture, j’avais constaté la présence de très nombreux oiseaux. J’avais prévu d’y ajouter le secteur de la Capoulade mais la pluie plutôt soutenue qui m’est tombée sur la tête à l’instant même où j’atteignais cette intersection de chemins m’a obligé à changer mon plan initial. Ensuite, les pluies ont été plutôt intermittentes mais j’étais déjà bien mouillé. D’ailleurs, vous noterez que cette balade sortait tant de mes critères habituels que je l’avais complètement zappée de la liste de celles à mettre sur mon blog. Il faut dire que faire le tour de l’étang, c’est la balade la plus commune qui soit pour de très nombreux Gruissanais. Certains la font tranquillement à pied, d’autres en courant et d’autres carrément à vélo. Moi, j’avais prévu de flâner comme à mon habitude. Il est vrai que la course à pied et la photographie ornithologique ne font pas bon ménage. Ici, à Gruissan tout est plat et la distance de 6,1 km est à la portée de n’importe qui ou presque. Cette accessibilité que les Gruissanais ont transformée en une banalité, il faut donc la combler avec d’autres centres d’intérêts et force de reconnaître que c’est assez facile. En tous cas, ça l’a été pour moi. Comme l’indique l’Office de Tourisme de Gruissan, « ce sentier pédestre thématique permet de découvrir toute la diversité de l'écosystème vivant en symbiose avec cet espace lagunaire. 10 panneaux d'information ainsi que des points de vue remarquables jalonnent le parcours. » Enfin, pour ceux qui ne connaissent pas le bourg et ses alentours, ils présentent de très nombreux autres attraits qu’ils seraient trop longs de lister ici. Richesses patrimoniales, paysages, faune et flore ont donc été au rendez-vous pour mon plus grand bonheur. La publicité de l’Office du Tourisme que j’avais lu sur Internet avant de démarrer n’était donc pas mensongère. Oui, « les étangs de Gruissan représentent un patrimoine naturel exceptionnel qu’il faut protéger et préserver. A découvrir ! » J’ai pu laisser ma voiture sur un parking près du centre-ville puis par de jolies ruelles, j’ai pris la direction de l’église Notre-Dame-de-l'Assomption et enfin j’ai terminé par la Tour Barberousse qui se trouve juste à côté. Avec le tour de l’étang, je ne m’étais pas fixé d’autres objectifs que ces deux-là. Par chance, l’église était ouverte et une chorale y était en répétition. J’en ai donc largement profité pour écouter quelques chants mais surtout pour photographier ses nombreuses décorations toutes plus superbes les unes que les autres. Il y a un maître-autel superbe coiffé d’un très beau retable à baldaquin avec 6 colonnes en marbre rose de Caunes-Minervois. Il y a également une petite chapelle joliment décorée de la statue de la Vierge et l’enfant entourée de celles de Saint-Joseph et de Saint-Dominique. Il y a également une très belle alcôve où l’on aperçoit un bénitier et Saint-Jean-Baptiste baptisant Jésus. On remarque aussi un ex-voto en mémoire aux naufragés que Gruissan a connu. Enfin, on ne quitte pas l’église sans avoir levé la tête en direction de l’étonnante toiture dont l’armature n’est pas sans rappeler la coque renversée d’un navire. Voilà pour les principales richesses mais à y regarder de plus près, on aperçoit aussi de très belles peintures, des fonds baptismaux plutôt originaux, de jolis vitraux dont certains enjolivent des meurtrières, ce qui prouve bien qu’à son origine, l’église était un ouvrage fortifié. D’ailleurs, son aspect extérieur très haut et présentant que peu d’ouvertures ne laisse planer aucun doute à ce propos. Avant de me lancer tout autour de l’étang, il ne me restait plus qu’à me diriger vers la Tour Barberousse. Là, et alors que de nombreux touristes sont bien évidemment intéressés par les ruines de la tour, mois je suis surtout captivé par les roches fossilisées qui la soutiennent. Elles n’ont certes rien de bien impressionnant mais si on prête attention, on y distingue une quantité incroyable de dessins multiformes ressemblant à du plancton pétrifié voire à des micro-organismes aquatiques de type protozoaires. Je ne suis pas un spécialiste mais je suis presque sûr qu’il s’agit là de sédiments fossilisés antédiluviens et puis de toute façon, remonter le temps et l’Histoire m’intéresse toujours. Après cette découverte, il me reste encore à remonter les marches en direction de la tour Barberousse. Elle est bien ruinée et c’est surtout la plate-forme sommitale qui offre le plus d’intérêt. Plus que la vieille tour, les panoramas à 360 degrés captent le regard de tous les visiteurs.  Je prends de  nombreuses photos même si je pose un regard plus prolongé sur l’étang et le parcours que je dois accomplir. Il est temps de quitter les lieux car le ciel devient de plus en plus gris. Direction le port nautique Barberousse et le pont routier qui enjambe le canal du Grazel permettant d’y accéder. Là, je délaisse le bitume et après avoir franchi une passerelle, je file directement vers la digue de remblais qui est parallèle à la petite départementale qui file vers l’écluse de Mandirac. La digue est rectiligne et sépare le canal du Grazel de l’étang. Est-ce un ancien chemin de halage ? On peut le supposer. En tous cas, tout devient très simple et je peux désormais me consacrer à ma passion de la photo ornithologique et à la lecture des panneaux « botaniques » qui jalonnent le parcours. Les oiseaux sont déjà bien présents, mais un peu loin parfois pour les photographier correctement. Il faut dire que la profondeur de l'étang, qui est de 1,20m maximum, est idéale pour de très nombreux échassiers. Quant aux plantes décrites sur les panneaux, je les connais un peu aussi car ce sont les mêmes que celles que j’avais découvertes lors de mes 3 jours sur le Sentier du Golfe Antique réalisé en 2014. Très rapidement, de nombreux oiseaux s’enregistrent dans mon numérique. Je suis seul sur cette longue digue et il va me falloir marcher presque une demi-heure pour croiser un couple de randonneurs. Il est vrai aussi que le ciel s’assombrit au fil de ma flânerie. D’ailleurs, à l’approche de l’écluse de Sainte-Marie, un fin mais dense crachin entre dans la partie. Les oiseaux marins, échassiers et limicoles, semblent indifférents à cette bruine. En tous cas, ils restent impassibles à mon approche. Les passereaux, presque essentiellement des tariers-pâtres, des rousseroles effarvattes, des bruants et des cisticoles des joncs, eux, sont dans une bougeotte quasi permanente et sont donc très difficiles à photographier. Ils sautent de branches en branches dans les roselières et les salicornes, et quand ils ne sautent pas, ils slaloment entre-eux.  Sans la pluie, la difficulté me gênerait moins, mais là, je l’avoue, photographier les oiseaux et protéger en même temps mon appareil-photo pour ne pas qu’il se mouille décuplent les complications. Dans les épais buissons de soude, la pluie a fait sortir une multitude de limaçons, ces petits escargots blancs qui ont pour habitude de s’endormir en grappes agglutinés les uns aux autres. Là, ils partent en tous sens, comme si l’eau était le signal d’un exode asocial irréfléchi. Je suppose que dès que les rayons du soleil réapparaîtront, ils sauront se rassembler.  A l’écluse de Sainte-Marie, un couple de pêcheurs parait placide à ce crachin qui fait autant briller leurs K-Way que leurs visages écarlates de touristes aoûtiens. Il faut dire que la pêche est « bonne » car ils sortent des mulets de 8 à 10 cm les uns derrière les autres. Rien ne semble les arrêter dans cette quête à vider le canal de ce menu fretin.  Je les observe quelques instants dans leur collecte « mécanique » mais quand je regarde l’intérieur de leurs seaux respectifs, ces derniers sont quasiment vides. Alors, j’interroge l’homme en lui demandant : « Vous en faite quoi ? Vous les rejetez à l’eau ? ». « Mais non pas du tout ! » me réponds-il dans une exclamation à la fois contrariée mais si affirmative.  « Mais vous attrapez des poissons sans arrêt alors que vos seaux sont presque vides ? » lui dis-je. « Ah non, ils sont vides parce que nous venons d’offrir notre pêche à des gens de passage. Ils nous ont dit qu’ils mangeraient les poissons en friture et comme nous, nous ne les mangeons pas, nous avons fait notre B.A ! ». Un peu dégoûté de tant d’insuffisance, je laisse les deux « généreux » donateurs  à leur génocide halieutique. Tu parles d’une B.A ! La meilleure des B.A aurait été de laisser grossir ces minuscules alevins afin qu’ils deviennent adultes et puissent atteindre leur taille normale mais respectable de 50 à 80 cm de long selon les espèces. La pluie s’amplifie, s’arrête aussi soudainement puis recommence. Un minuscule coin de ciel bleu apparaît parfois. Un rayon de soleil s’y glisse et la Nature semble revivre. Il en sera ainsi jusqu’à l’arrivée finale.  Je me laisse dépasser par un groupe de randonneurs, tous encapuchonnés dans leurs ponchos bigarrés. Ils me jettent un regard bizarre et par en dessous, comme si je débarquais d’une autre planète avec mon tee-shirt détrempé et collé comme un justaucorps. Alors, je ne suis pas le seul fou à marcher ? Sauf que eux sont des fous prévoyants. Des panonceaux « Capoulade » se présentent mais j’estime qu’il ne serait pas raisonnable de me lancer dans les 6 km supplémentaires annoncés. Je garde cette balade pour un autre jour. Un jour plus généreux sur le plan météo. Les pinèdes et les vignes toutes proches de l’étang sont autant de nouveaux biotopes ornithologiques. Je profite d’une brève amélioration météo pour partir m’y fourvoyer et y découvrir des fauvettes, des mésanges et des alouettes, passereaux tous aussi difficiles à photographier que ne l’étaient ceux des étangs. Seules quelques mésanges à tête noire sont plus dociles. A l’instant ou je retrouve la piste cyclable, quelques fous du vélo y roulent à tout berzingue. Arrivant dans mon dos, je m’écarte in-extremis au « ding-dong » de leurs sonnettes. La balade tire à sa fin dès lors qu’un carrefour routier se présente.  J’entre dans Gruissan mais en longeant toujours l’étang au plus près de son rivage. Les oiseaux sont bien présents aussi. Le vieux village est rapidement là mais retrouver ma voiture parmi toutes ces ruelles en colimaçon représente un dernier challenge. Mais je fais mienne cette citation de Nahman de Bratslav : « Ne demande jamais ton chemin à celui qui le connaît. Tu risquerais de ne pas t'égarer ». Je ne demande rien à personne, ce qui me permet de m’égarer mais de faire aussi quelques dernières et jolies découvertes : fontaine, lavoir ancestral et son histoire contée, prud’hommes des pêcheurs et sa fresque murale. Oui, outre ses étangs, Gruissan mérite sans doute une visite guidée ! Il y a probablement d‘autres secrets bien cachés qui ne demandent qu’à être découverts ? Telle qu’expliquée ici, cette balade a été longue de 8 km environ. Carte IGN 2546 OT Narbonne Top 25.

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0