• L'Ermitage Saint Victor (421 m) depuis Fontjoncouse (255 m)


    Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons interprétées par Roch Voisine ayant pout titre : "Une Femme Parle Avec Son Coeur", "Je l'Ai Vu", "La Promesse" et "Dis-Lui". 

    L'ERMITAGE-SAINT-VICTOR

    CHAPSTVICTORIGN
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    Malgré ce printemps toujours aussi incertain, nous avions décidé en ce dimanche 2 juin de sortir quelque soit la météo et nous avions pris les résolutions suivantes : soit le temps le permettrait et nous ferions une courte randonnée que j’avais programmée depuis longtemps déjà, soit la pluie serait de la partie et nous baladerions essentiellement en voiture. En tous cas, parmi nos desseins, si une chose était sûre c’était bien la destination. En effet, nous avions jeté notre dévolu sur les montagnes des Corbières que l’on appelle parfois « basses » mais le plus souvent « maritimes », « orientales » ou « méditerranéennes »  et plus particulièrement sur  le village de Fontjoncouse où se trouvait le départ de la randonnée prévue. Cette balade avait pour objectif l’ermitage Saint Victor qui est une « incontournable » de l’Aude tant on la retrouve dans plusieurs topo-guides consacrés à ce département. Elle est donc bien connue des Audois. En tous cas, nous, nous ne la connaissions pas mais en ce printemps très hypothétique sur le plan météorologique, cette balade avait tout pour nous plaire. D’abord, elle était très courte ce qui permettait de rebrousser chemin dans le cas d’un changement brutal du temps. Selon les topo-guides, la balade était donnée pour 4 à 4,5 kilomètres et 1h30 à 2 heures pour effectuer la boucle.  Quand au dénivelé, il était annoncé entre 205 et 225 mètres pour atteindre l’altitude maximale de 421 mètres où se trouve une petite chapelle. C’était donc une courte randonnée que j’avais programmée avec un départ prévu du lieu-dit les Mourels de la Rivière où se trouve un petit pont situé à 1, 5 kilomètres environ de Fontjoncouse. J’avais remarqué que la petite route D.611 qui devait nous amener à Fontjoncouse était jalonnée de hameaux aux noms curieusement jolis et poétiques comme Montplaisir ou Plaisance et j’avais bien envie de les découvrir,  mais curieusement en regardant la carte IGN, j’étais tombé par hasard sur le nom bien moins romantique d’une colline près de Durban-Corbières : Estrons de la Vieille ! Ce matin-là, nous avons pris la route bien tranquillement et quand  nous avons atteint les Mourels, il était encore très tôt et malgré quelques nuages, le ciel n’avait rien de vraiment menaçant. Du fait, nous avons décidé de pousser jusqu’à Fontjoncouse et de démarrer notre balade pédestre depuis le village ce qui permettait de la rallonger de quelques kilomètres supplémentaires et ainsi, de terminer au retour par une visite du vieux hameau. Nous avons laissé notre voiture au parking de l’entrée du village et tout se passa ainsi et pour le mieux car nous n’avons eu aucune goutte de pluie même si par instants, les nuages ont été plus menaçants. Comme prévu, nous avons pique-niqué au sommet de cette colline prénommée La Cadorque et nous avons terminés cette belle randonnée par une ample visite du joli village de Fontjoncouse. Au départ, nous avons repris en sens inverse la route par laquelle nous étions arrivés en voiture. On peut difficilement se tromper dans la mesure où cette rue sortant du village s’appelle l’avenue Saint Victor. Quelques petits sentiers semblent éviter le bitume mais ne les connaissant pas et ignorant leurs directions, nous avons préféré les négliger. La route, elle, nous a ramené vers les Mourels où nous avons enjambé le petit pont en pierres. Immédiatement après le pont, un panonceau « sentier pédestre » indique de tourner à droite. Là, une piste démarre et monte jusqu’à notre objectif du jour mais également vers une vigie et un pylône émetteur. On ignore cette longue piste sans doute monotone et réservée aux véhicules de services  et on lui préfère un étroit sentier balisé en jaune qui, une dizaine de mètres plus loin grimpe à gauche dans le maquis. On poursuit ce balisage jaune en prêtant attention aux autres sentiers marqués d’une croix qu’il faut éviter d’emprunter. L’itinéraire s’élève très vite dominant quelques vignes et le petit vallon où apparaît la piste terreuse délaissée. Tout autour, on distingue une multitude de collines dans un relief très tourmenté car creusé par de multiples vallons où s’écoulent de petits ruisseaux. Derrière et au loin, on distingue Fontjoncouse mais essentiellement son château et sa monumentale église. Droit devant, on aperçoit le sommet du promontoire que l’on doit atteindre avec comme évidents repères, la haute antenne, la vigie et quelques petits pylônes électriques. Pour l’instant, rien n’apparaît de l’ermitage et il en sera pratiquement ainsi jusqu’au bout. Le sentier se stabilise, atteint une petite pinède puis redescend un peu dans un thalweg. Un panonceau « Ermitage St Victor » nous rassure quand à l’exactitude de l’itinéraire. On laisse sur la gauche, les ruines d’une ancienne bergerie plutôt imposante. Le sentier désormais plein d’ornières remonte en longeant quelques escarpements rocheux puis quand les caillasses des éboulis disparaissent c’est pour laisser la place à un sol plus argileux aux fondrières encore plus profondes. Finalement, dans cette garrigue typiquement méditerranéenne où je me régale à photographier quantité de plantes et de fleurs, le sentier atteint un replat, plutôt très verdoyant après les précipitations pluvieuses des derniers jours. Ce replat vient à point nommé car en finalité les derniers mètres vont être les plus pentus et donc les plus pénibles. Quand, en définitive, on atteint le sommet de ce pic Saint Victor, ce n’est malheureusement pas la petite chapelle qui attire en premier les regards mais ces épouvantables édifices modernes que sont la vigie et le pylône des télécommunications. On le regrettera comme on regrettera que la petite chapelle fondée au XIIeme siècle par des moines dissidents de l’abbaye de Fontfroide n’ait jamais été mieux restaurée. En effet, murs effondrés et cassés, briques rouges perforées, planches et porte métallique cadenassée donne un aspect d’abandon voire de « laisser-aller » à cet édifice historique religieux. L’histoire nous apprend que par manque d’eau, ces religieux de Fontfroide qui avaient créé un petit monastère sous la protection des vicomtes de Narbonne et des seigneurs de Durban ne furent pas en mesure de rester très longtemps au sommet de cette colline. La sécheresse, les vents violents qui sévissent en ce lieu et le rattachement du bâtiment à l’abbaye cistercienne de Saint-Victor-de-Marseille eurent raison de leur volonté et mirent fin à leurs espoirs et à cette aventure de créer un prieuré au sommet de cet endroit sauvage. De ce fait, les moines furent contraints de retourner très rapidement à l’abbaye de Fontfroide. Plus tard et comme souvent en pareil cas, la petite chapelle se transforma en ermitage avant d’être complètement abandonnée de tous. Si la chapelle a un côté un peu triste et désuet et les bâtiments modernes, des silhouettes un peu décalées par rapport au site religieux, heureusement il reste les panoramas à 360 degrés : vers la mer et les étangs, vers la Catalogne et le Roussillon, vers les Pyrénées et le reste des Corbières et beaucoup plus loin encore paraît-il quand le ciel est bleu et l’horizon clair. Ce n’était pas le cas ce jour-là et croyez bien que je le regrette. Je le regrette d’autant plus que les topo-guides parlent de deux tables d’orientation alors que j’en ai vu une seule et encore le carrelage avait-il été en partie cassée. Où est passée la seconde table ? Je l’ignore car je n’ai vu aucun vestige de cette table manquante !  Il faudra donc que je revienne après que le cers et la tramontane auront fait leur travail de lessivage du firmament. Malgré tout, j’ai réussi à percevoir quelques coins de  belles randonnées déjà expliquées dans ce blog comme l’Île de Sainte-Lucie, la falaise de Leucate ou le Pic du Pied du Poul effectué très récemment. Enfin, à ce sommet, outre les beaux panoramas, il y a une incroyable flore multicolore car j’ai dénombré plus d’une soixante de plantes en fleurs différentes et sans doute en ai-je oubliées quelques unes. Après le pique-nique, nous avons repris le sentier du retour en descendant quelques marches devant la chapelle. Ce sentier file dans un court vallon puis emprunte les crêtes calcaires de la Cadorque. Ici, le terrain rocheux et très caillouteux devient encore plus difficile et accidenté qu’à l’aller mais d’autres vues se font jour et notamment vers le nord et sur le vallon en contrebas vers Montplaisir le bien nommé. Sur ce chemin, et histoire de calculer dans nos têtes le chemin restant à parcourir et celui déjà parcouru, on va souvent regarder à la fois devant, vers Fontjoncouse mais aussi derrière vers le sommet du pech Saint-Victor, les deux lieux étant en permanence visibles depuis les crêtes. En définitive, nous avons constaté que la distance pour atteindre le point de départ était plutôt modeste et quand nous avons rejoint l’entrée du Fontjoncouse et notre voiture, ils ne nous restaient plus qu’à visiter le village.  Autant l’avouer, nous sommes un peu partis dans la cité « en tirant la jambe » mais au fur et à mesure de notre visite, nous avons été enchantés : charmantes ruelles, jolies demeures, vieux remparts, jardins merveilleusement entretenus et fleuris, potagers superbes, remarquable et monumentale église romane Sainte-Léocadie datant du XIIeme siècle et enfin ruines d’un vieux château médiéval du XIeme siècle dont nous avons appris plus tard sur Internet qu’ils avaient été très longtemps la propriété des  seigneurs de Fontjoncouse avant de tomber, d’abord dans l’escarcelle de l’Archevêché de  Narbonne quand la famille des châtelains s’éteignit, puis en désuétude au XVIIIeme siècle. Evidemment, nous avons regretté l’absence de toute explication historique sur place  et le fait que l’église était une fois de plus fermée. Aussi, ce fut un vrai plaisir quand nous sommes arrivés devant la fameuse « Source aux Joncs » où sur une stèle,  nous avons appris très brièvement l’origine du village et de sa toponymie. Selon un acte de 795, en 793 des colons espagnols vinrent s’installer près de cette source et ils se mirent à défricher les terres alentours : le hameau de Fontjoncouse était né ! Aujourd’hui, le village est surtout connu pour son Auberge du Vieux Puits, trois étoiles au guide Michelin et dirigé par le grand chef Gilles Goujon, ex-meilleur ouvrier de France. Dommage, nous avions déjà pique-niquer au sommet du pech Saint- Victor…et puis il faut bien le dire, le mois commençait à peine et nous n’avions pas très envie de le finir à découvert avec une note bien au-delà de notre budget. La balade est plutôt facile et ne présente pas de réelles difficultés même si de bonnes chaussures de marche s’avèrent indispensables. Telle qu’expliquée ici et effectuée en partant de Fontjoncouse, elle est longue de 9 kilomètres environ. Cette distance inclut la découverte du village. Le dénivelé est d’environ 210 mètres et les montées cumulées de 440 mètres. Carte IGN 2446E Ferrals-les-Corbières Top 25

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