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La Chapelle Saint-André et la carrière de marbre de Belloc depuis Conat.

Publié le par gibirando

 

Ce diaporama est agrémenté de 4 musiques du compositeur John Barry. Elles ont pour titres : "The John Dunbar Theme (John Barry)", "Theme From Somewhere In Time (The City of Prague Philharmonic Orchestra)", "Give Me A Smile (English Chamber Orchestra/John Barry)" et "Out Of Africa/Flying Over Africa (John Barry)".

La Chapelle Saint-André et la carrière de marbre de Belloc depuis Conat.

La Chapelle Saint-André et la carrière de marbre de Belloc depuis Conat.


 

Quand en ce 14 août au matin, nous avons décidé d’aller randonner jusqu’à « la Chapelle Saint-André de Belloc et à sa carrière de marbre depuis Conat », je mentirais bougrement si je vous disais que nous partions totalement à l’aventure. Non, concernant cette chapelle, c’était la énième fois que nous y allions et si je vous donnais un chiffre rond, je mentirais aussi ! Je me souviens d’un temps très lointain où nous y amenions nos enfants puis à diverses reprises quelques amis. Pour les enfants, c’était quand ? Il y a 35 ou 40 ans peut-être, mais sûr dans cette fourchette-là ! Les amis un peu moins. Je ne sais plus. Puis, nous y sommes retournés en août 2012, puis encore en 2018 et en 2019 lors de deux « Balcons de Villefranche-de-Conflent » dans les deux sens. Oui, j’ai arrêté de compter le nombre de fois où je m’y suis rendu et ce, d’autant que j’y étais également passé en août 2007 lors d’un mémorable Tour du Coronat en solitaire et en 6 jours. Une chose est par contre certaine, c’est que je n’ai jamais véritablement découvert cette carrière de marbre qui jouxte la chapelle. Je sais où elle se trouve, je l’ai photographiée de loin mais ne l’ai jamais véritablement approchée même si j’ai beaucoup lu à son sujet. C’est donc avec ce double objectif que je pars aujourd’hui : la chapelle mais surtout la carrière et comme toujours la flore, la faune et tout ce que la Nature va m’offrir. Pour Dany, marcher dans la Nature et observer d’amples panoramas suffisent à son bonheur. Elle devrait y trouver son compte sans problème.  Il est 8h quand nous nous mettons en route sur la parking de la mairie de Conat. Deux rougequeues noirs semblent y chercher pitance et sautillent sur l’asphalte dans un mouvement de danse fait de balancements presque parfaits car quasiment synchronisé entre eux. Ils semblent ignorer royalement notre présence. L’itinéraire démarrant en haut et à gauche juste après le clocher de l’église, nous longeons le cimetière. Le soleil n’a pas encore jeté tous ses rayons dans la Vallée du Caillan (Callau sur certaines cartes IGN) et le ciel est plutôt étrange car d’un blanc très laiteux et donc opaque vers le sud et l’est et d’un bleu très pur car sans nuages vers le nord et l’ouest. Il en sera ainsi une grande partie de la demi-journée puis les choses s’inverseront dans le milieu de l’après-midi. La journée s’annonce superbe et je me réjouis déjà de la flânerie envisageable.  Pour moi, le verbe « flâner » signifie prendre mon temps pour tout. Tout, c’est observer et photographier la flore et la faune, le patrimoine, les paysages et les panoramas et aujourd’hui, il y aura en sus la géologie et peut-être même de la paléontologie. Tout cela en amateur bien sûr, mais curieux de tout cela. Si le début de la montée vers cette falaise et cette brèche qu’on appelle le Pas de l’Escala est plutôt monotone car essentiellement en sous-bois de petits chênes verts, dès lors que l’on change d’étage collinéen, les centres d’intérêts vont se multiplier. Dans l’immédiat, les chênes verts aussi petits soient-il semblent faire trop d’ombre à tout le reste. Peu de panoramas hors mis au tout début sur la Vallée du Caillan et ses jolis et rectilignes jardins potagers. Or mis un minuscule papillon dénommé la Brocatelle d'or (Camptogramma bilineata), aucune faune n’y semble présente. Quant à la flore, elle se résume à des Crassulacées comme les Joubarbes et les Orpins puis à de petites fougères et à quelques ombellifères (Apiacées) du style Boucages ou Buplèvres. Il faut donc attendre un autre étage supérieur pour que la végétation se diversifie : Quelques fleurs commencent à montrer le bout de leurs diverses inflorescences, il y a d’autres arbustes méditerranéens, puis divers feuillus et enfin de très nombreux pins accompagnés de quelques cèdres. Le lieu-dit « La Boixera » porte bien son nom, car s’il est de coutume de penser à juste titre qu’il s’agit d’un « bois de buis », ce nom désigne plus largement une « végétation très touffue » car en fagots, qu’il est d’usage de brûler soit pour se chauffer soit pour cuisiner (Joan Becat).  Ici, la faune se fait un peu plus présente avec déjà pas mal de papillons et quelques rares oiseaux, tout ce joli monde restant assez difficile à photographier compte tenu de la densité de la végétation, y compris parfois à même le sentier. Il me faut donc faire preuve de patience et de ce fait, rattraper Dany après chacun de mes arrêts photographiques. Dans cette épaisse végétation, de rares mais jolies ouvertures sur Conat et la vallée permettent de se faire une excellente idée du chemin parcouru mais surtout de l’élévation déjà réalisée. La présence de petits éboulis et de pins de plus en plus nombreux laisse imaginer que la fin de la colline est atteinte. Il n’en est rien et il faut vraiment attendre d’avoir franchi ce fameux « Pas de l’Escala », (pas de l'escalier) passage rocheux délicat mais peu dangereux ici, pour voir la falaise blanche et ocre disparaitre.  Si le sentier continue de zigzaguer au sein d’une jolie pinède, les difficultés liées à la déclivité ont totalement disparues. Sur la gauche, on aperçoit parfois l’imposant clocher de la chapelle romane Saint-André de Belloc. Peu de temps après se présente une vieille source captée, espèce de très court tunnel aménagé de quelques escaliers se terminant par une modeste citerne pavée. Pour qui connaît un peu l’Histoire de cette colline de Belloc mais aussi la Font de la Perdiu (Perdrix) située en face et de l’autre côté de la vallée de la Têt sur la colline de l’Ambouilla, il est assez facile de deviner que cette source captée est également d’époque « vaubanienne ». Or mis une porte en moins ici, les deux citernes sont quasiment semblables. De plus, leurs courts tunnels respectifs ont cette même forme en ogive que l’on retrouve un peu partout dans les souterrains d’Ambouilla et du Fort Libéria ainsi que dans les galeries de contrescarpe. D’ailleurs, sinon Vauban, qui aurait pu imaginer la construction d’une telle source à l’extrémité d’un long mur de soutènement dont on voit bien qu’il n’est là que pour soutenir un large chemin pour y accéder ? Oui, il ne fait guère de doute que cette citerne a été construite à la même époque que le Fort Libéria, c’est-à-dire dans les années 1681 à 1683, dès lors que le fort a nécessité l’accès aux carrières de marbre mais aussi qu’il fut utile aux armées de Louis XIV de se protéger de tous les côtés.  Pourtant les interrogations demeurent et notamment à propos de la construction de la Redoute d’Ambouilla que certains historiens attribuent aux architectes de Napoléon III voire aux Espagnols. Ici, aucune information n’apportant de précisions à mes interrogations, j’entre dans la source uniquement pour la photographier et donc sans m’éterniser. Les fleurs que j’ai aperçu ici dans cette clairière sont pour moi bien plus captivantes. Après quelques photos, nous continuons en longeant le mur évoqué. Une nouvelle clairière se présente, bien plus ample que la première et plantée d’un grand cèdre. Ici, c’est l’emplacement de l’ancien hameau dont on aperçoit encore quelques ruines envahies par la végétation de-ci delà. La chapelle est un peu plus haut et à gauche sur une butte. Nous n’y faisons que passer, juste histoire de voir s’il n’y a rien de nouveau depuis notre dernière venue. Il n’y a rien de nouveau et la porte de la chapelle est toujours aussi cadenassée, alors nous partons déjeuner avec cette vue splendide car ample sur la Vallée de Caillan qui s’étire du Massif du Madres jusqu’à nos pieds. Le pique-nique terminé, Dany part se reposer sur une planche qu’elle a repérée du côté de la clairière pendant que je me lance à la conquête photographique de la flore et de la faune de cette butte rocailleuse. Elle est ensemencée d’une multitude de plantes pour peu que l’on veuille les observer : thym, brachypode, genêt, chardons et carlines, bugranes et liserons, camélée, rouvet et j’en oublie encore beaucoup. Les papillons et les criquets sont également nombreux. La clairière où je retourne n’est pas en reste. Parmi de nouvelles fleurs, une toute petite bien bleue munie d’un long éperon et qu’il me faudra dénommer après recherche (Dauphinelle de Verdun). Dany s’étant bien reposée, il est temps de filer vers la carrière de marbre. Sur la carte, plusieurs chemins semblent y mener à travers le maquis mais je préfère prendre la piste  car je sais déjà que Dany n’est nullement intéressée par la visite de cette carrière. De plus, ne sachant pas si son accès est aisé ou pas, je ne veux prendre aucun risque avec elle. Finalement après quelques virages, la carrière de marbre griottes (*) est là ou tout du moins le terril constitué de blocs plus ou moins gros ressemblant à un éboulis. Dany continue la piste à la recherche d’un endroit ombragé pendant que je choisis l’accès le plus facile et le moins périlleux pour accéder à la mine à ciel ouvert. Plus facilement que je ne l’aurais cru, j’atteins un large chemin où d’autres éboulis me font face. Je me lance dans une recherche de petites pierres dont le but est à la fois de trouver les plus originales et les plus dissemblables. Si la plupart sont quasiment sans intérêt, quelques-unes présentent de petits fossiles blancs que l’on appelle Goniatites. Ces petits mollusques céphalopodes, depuis très longtemps disparus, ressemblent un peu à ces petits escargots qu’on appelle limaçons. En réalité, ils sont plus proches des ammonites également disparus et des nautiles d’aujourd’hui. S’ils sont souvent bien visibles sur les roches, ils sont parfois complétement déformés par la pression tectonique qui s’est exercée au Dévonien, c’est-à-dire voilà – 350 millions d’années environ. Les géologues les appellent « fantômes ».  Ils leur donnent aussi le nom d’ « Œil de Perdrix » quand ces fossiles sont totalement cristallisés et blancs. D’autres roches ne sont pas tavelées de Goniatites mais présentent d’autres intérêts comme des cristaux brillants de divers coloris ou bien des traces noires voire gravées d’activités de dislocation, d’écoulement, d’écrasement ou de rainurage comme les lapiaz ou les « pelures d’oignons ». Tout cela permet d’imaginer aisément l’activité bouillonnante et donc sans doute volcanique qui a eu lieu ici alors que la mer était présente ici comme sur une immense partie de la Terre. Les scientifiques estiment à 70 %  la disparition des espèces vivantes même si la cause précise de cette extinction reste inconnue : période d’anoxie océanique, pic de volcanisme lié aux mouvements de la dérive des continents, origine extraterrestre (impacts cométaires ou météoritiques) ou une combinaison de ces facteurs ? (Source Wikipédia).  Je photographie les exemplaires rocheux que j’estime les plus remarquables pour mon reportage, conserve les plus petites mais les plus originales, mais pas plus d’une dizaine, que je mets au fond de mon sac pour ma modeste collection de pierres et de fossiles et part vers d’autres recherches. Je remonte le chemin puis trouve une première carrière sur ma droite. Elle se présente sous la forme d’une tranchée avec sur la droite une falaise, espèce de petit coteau pentue,  plutôt crevassé de toutes parts et rouge brique. Rien de folichon à première vue, alors je continue de grimper vers la seconde bien plus haute, bien plus vaste et un peu plus lisse. Ici les roches que je découvre sont plus intéressantes à observer mais également plus diversifiés. Les clichés se multiplient. Finalement, j’atteins la croupe dominant celle-ci. C’est la garrigue mais relativement bien boisée de chênes, d’autres feuillus méditerranéens et de pins. J’y divague quelque peu photographiant des papillons, un énorme lézard ocellé très farouche, dont malgré tout je garderai de lui une piètre photo. Un poteau me rappelle que je suis toujours au sein de la Réserve naturelle et que certaines consignes basiques sont à respecter. Ces recommandations aidant, un peu perdu dans cette garrigue, je me sens comme un chien dans un jeu de quilles. Alors il est temps de quitter les lieux. Dany m’attend alors je trouve bien plus facile de redescendre par le chemin où je suis monté dans les carrières que de prendre le risque de m’égarer dans la garrigue. Finalement, je la retrouve tel Saint-Louis assise à l’ombre d’un grand chêne, mais le sien est vert et elle ne rend pas la justice. Sa seule loi est de bougonner un peu car voilà déjà presque une heure que je suis parti au sein des carrières et elle me dit qu’elle a trouvé le temps long. Nous continuons la piste qui descend vers Les Termaneres et la D.26. Ici, dans cette descente, les seules choses notables sont quelques papillons, la plupart déjà vus, un couple de sittelles dont une est peu craintive et se laisse tirer le portrait, un pinson qui picore sur la piste devant nous et semble jouer en sautillant au fur et à mesure que l’on avance vers lui et de beaux panoramas plongeants sur la vallée de la Têt, Prades et Ria-Sirach.  Puis tout se referme et cette piste devient assez monotone jusqu’à hauteur de la chapelle ruinée de Sainte-Croix (Santa Creu) où un nouveau panorama plongeant se dévoile sur la vallée. Il y a bien un sentier sur la carte IGN qui file vers Conat mais je ne le connais pas et une fois encore je ne veux pas prendre de risque avec Dany, et ce d’autant qu’elle commence à souffrir de ses hanches. A tout prendre, je préfère la monotonie de la piste. Un bel oiseau jaune au lieu-dit Les Termaneres puis encore quelques fleurs et papillons puis nous empruntons un petit sentier, lequel parallèle à la D.26 rejoint Conat. Ici, tout comme après le départ ce matin, nous retrouvons ce sous-bois de chênes verts un peu vide de tout, or mis la présence de quelques fougères.  Il est 15h quand nous touchons au but et retrouvons notre voiture sur le parking de la mairie. Les Rougequeues noirs photographiés ce matin sont toujours là mais cette fois ils ne veulent pas de mes photos et s’envolent vers le cimetière. Tant pis pour le spectacle mais comme à  la place nous avons eu droit à une petite compagnie de perdrix rouges marchant sur la D.26, nous finissons cette balade sur cette jolie conclusion.  Elle a été longue de 8,2 km, cette distance incluant la totalité de mes déambulations. Le dénivelé est de 406 m entre le point le plus bas à 519 m à Conat et le plus haut à 925 m juste avant d’arriver à la source captée. Les montées cumulées sont de 703 m. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet et 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

(*) La carrière de marbre griotte de Belloc et son histoire : Plutôt que de réécrire l'Histoire, je vous donne un lien où vous trouverez une maximum de renseignements à propos de cette carrière. C'est à ce jour le document le plus complet que j'ai trouvé. Il est l'oeuvre de Michel Martzluff, Pierre Giresse, Aymat Catafau e Caroline de Barrau, tous sont des spécialistes de l'archéologie, de l'Histoire ou de la préhistoire. On peut néanmoins rajouter que la carrière de Belloc était sans doute connue depuis le Moyen Âge, les nombreux parements que l'on trouve dans les chapelles Saint-Etienne de Campilles et Saint-André de Belloc toutes proches en constituent quelques preuves irréfutables. Les carrières ont refait surface plus tard retrouvées par quelques curieux dont certains les ont exploitées.  C'est le cas de "Monsieur Philippot, propriétaire d'exploitations de marbres à Perpignan qui exploita la carrière dite de Conat à partir de 1843 et dont quelques échantillons exposés lui valurent une médaille à l'exposition nationale de 1844. C'est le cas aussi de Monsieur Bernard Bernard de Villefranche qui se lança dans l’exploitation du marbre griotte de Belloc (ainsi que dans celle d'En Gorner, marbre violet et incarnat) mais d'un accès très difficile la carrière sera abandonnée au bout d’une vingtaine d’années. A cette carrière travaillaient une quinzaine d’ouvriers venus de Ria, Sirach, Conat et même Nohèdes. Les blocs de marbre épincés, taillés complètement terminés étaient expédiés en gare de Ria. Certains blocs pesaient presque huit tonnes. Il arrivaient « bruts » de Belloc par le chemin d’En Corner (« Foun de la Baronne ») sur des charrettes trainées par deux couples de bœufs. Ils étaient façonnés. Le marbre griotte acajou ou griotte coquillé était très prisé par les acheteurs.  Bernard Bernard décédé, une société belge prît le relais. Est-ce Holtzer des hauts-fourneaux [de Ria] ? De 1950 à 1955, je me rappelle que la carrière avait été exploitée par une entreprise italienne originaire de Carrare, le patron était M.Del Papa. Cinq à six ouvriers dont M.Garbati et son fils travaillaient sous ses ordres […]. Les gros blocs de marbre étaient exportés par chemin de fer vers Carrare (en Italie). Les ouvriers logeaient à « la bonne truite ». Un beau matin ils partirent, un grave accident s’étant produit, il laissèrent des factures impayées, et deux personnes qui avaient été blessées sont revenues quelques mois à Villefranche faire la plonge et de nombreux travaux pour compenser le manque à gagner et par reconnaissance du bon temps qu’elles avaient passé chez nous. A côté de cette carrière, un concasseur qui avalait toute pierre non façonnable pour produire gravillon de divers calibres et poudre de marbre. En amont l’entreprise familiale de Monsieur François Angles de Ria où travaillait Jacky Roque. La société Denain Anzin qui exploitait les mines de fer a repris la grande carrière de marbre sous les ordres de Georges Falguères (1966). Elle se lança en particulier dans la fabrication de pierres taillées pour la construction mais aussi de carrelages, de plaques de marbre polies, de monuments funéraires etc. Pour le carrelage, le marbre trop veineux voyait trop de carreaux se casser. Paul Dulcet y avait travaillé après avoir été serre-frein sur le train minier de Sahorre à Ria. Le dallage du café « Le Canigou » et les pierres taillées de l’encadrement des portes venaient de cette entreprise, qui a rapidement battu de l’aile. Pour ne pas être assez rentable, la société Denain-Anzin arrêta l’exploitation en 1973. Pourtant Jean Lannelongongue, maire de Villefranche à cette époque croyait à la survie de ces carrières, sources d’emploi. Avec le contremaître de la société Denain-Anzin ils avaient présenté une exposition au Palais des Congrès à Perpignan. Ils avaient reçu en mairie une délégation d’entrepreneurs de Carrare (Italie) prospectant des sites d’extraction en Languedoc Roussillon et dont l’attention a été attirée par la réputation du marbre rose de Villefranche. Mais aucune suite n’a été donnée". L'exploitation du marbre du Conflent et du Haut-Conflent s'est définitivement arrêtée. Voilà ce que l'on peut lire sur différents documents et sites Internet. Si ce marbre de Belloc est sans doute encore présent dans une multitude de bâtiments et sculptures, l'oeuvre la plus connue reste la Fontaine de Prades réalisée en 1867 et située place de la République.  D'autres sculptures réalisées dans le marbre de Belloc sont visibles sur le site suivant : https://monstresjpm.fr/marbres-calcaires-rouge-orange-rose-orange-red-rose-coloured-marble-limestone/

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Le Château de Montaillou depuis Prades (Ariège)

Publié le par gibirando

 

Ce diaporama est agrémenté d'une musique du compositeur britannique Patrick Doyle. La première version chantée par l'actrice Michelle Pfeiffer s'intitule "Never Forget" quand à la seconde, instrumentale, elle est interprétée par l'auteur, elle s'intitule "Justice" et sert de musique au film du réalisateur Kenneth Branagh "Murder on The Orient Express"

Le Château de Montaillou depuis Prades (Ariège)

Le Château de Montaillou depuis Prades (Ariège)


 

C’est parce que nous avions 2 coffrets cadeaux Wonderbox à utiliser qui allaient bientôt se périmer, que nous nous sommes retrouvés au départ de cette balade vers « le Château de Montaillou » depuis le village de Prades. Prades en Ariège. Quel rapport me direz-vous ? Le rapport est que nous voulions transformer ces coffrets en deux nuits d’hôtel, hôtel pas trop loin de chez nous de surcroît et que de ce fait les options dans le livret Wonderbox étaient très limitées. En réalité, le choix se résumait à un seul hôtel dans l’Aude et plus précisément à Belcaire. Il s’agissait de l’hôtel Bayle. Hôtel 2 étoiles, d’un aspect plutôt vieillot selon les photos vues sur Internet. Vieillot, il l’est réellement et si je veux rester bienséant, je dirais que la chambre dont nous avons hérité était « modestement » spartiate. Par contre, le couple d’hôteliers est avenant et la cuisine proposée plus que correcte. C’est ainsi que nous avons passé 3 jours à la limite de l’Aude et de l’Ariège dans cette petite région naturelle qu’on appelle le Pays de Sault. Même si notre objectif premier était de visiter la région en voiture, j’avais également programmé 2 petites randonnées pédestres. Une à Belcaire même et l’autre à Prades, village distant de 9km seulement. Si nous avons laissé tomber la première à cause d’une météo déplorable, la deuxième au départ de Prades s’annonçait « faisable ». C’est donc de cette dernière commune qu’en ce 2 juin 2021 nous avions décidé de partir à pieds à la découverte du « Château de Montaillou ». Malheureusement, il était dit que la malchance serait avec nous ce jour-là aussi. Enfin partiellement. La première de ces malchances nous était apparue immédiatement en arrivant à l’hôtel quand nous avons constaté que Belcaire était dans une zone totalement blanche auprès de l’opérateur téléphonique Bouygues. Aucun accès n’était possible et nos smartphones respectifs étaient d’une totale inutilité. De plus la zone sans réseau ne se limitait pas à Belcaire mais s’étendait sur toute la région que nous avions prévu de visiter. Prades en Ariège en faisant partie, au départ de cette balade vers le « Château de Montaillou », nous étions bien embêtés car nous avions prévu d’utiliser « IPhiGéNie », application sur smartphone permettant de suivre un itinéraire balisé avec un fond de carte IGN. A cet inconvénient majeur, un deuxième est déjà annoncé par Météo France avec un temps capricieux même si au départ le temps est superbe. Il est 8h30 et nous harnachons nos sacs à dos sous le regard d’un employé municipal, lequel, justement est entrain d’installer de nouveaux panonceaux directionnels de randonnées. Nous l’interrogeons sur la qualité du balisage quant à la boucle que nous avons prévue d’accomplir mais il nous répond si vaguement que je crois comprendre qu’il ne connaît pas le parcours envisagé. Nous démarrons. Un chemin herbeux s’éloigne du village en descendant vers le fond d’une combe verdoyante. Une grande croix en fer et le cimetière et ses nombreuses croix me rappellent qu’il fut un temps où la chrétienté était influente. Je suis aux anges car les oiseaux sont déjà bien présents. Je réussis le tour de force d’en immortaliser quatre sans être contraint de faire attendre Dany. Quant aux fleurs, le chemin n’est qu’un couloir floral. Nous enjambons l’Hers (L'Hers-Vif ici) très facilement, car ici ce plus grand affluent de l’Ariège n’est encore qu’un modeste ruisseau. Ces modestes dimensions d’un mètre de large et d‘une très faible profondeur conviennent apparemment à quelques vaches et à leurs veaux qui semblent y patauger avec bonheur. Désormais, le chemin s’élève dans un sous-bois. Au début, l’élévation nous offre de belles vues de Prades puis très rapidement avec l’épaisse frondaison le village disparaît.  Nous cheminons le Sarrat de Coussinal. Il y a de très nombreuses fleurs, pour la plupart nouvelles pour moi qui suis habitué à la flore du Conflent et plus précisément à celle d’Urbanya. Beaucoup d’orchis, ces « fameuses » orchidées qu’il faut souvent observer de très près pour prendre conscience de la beauté, de la variété et de la complexité de leurs fleurs. Quelques ophrys, plutôt rares mais toujours les mêmes, ressemblant à des petits bonhommes stylisés les membres écartés. Il y aussi de petits rassemblements de pinsons, lesquels disparaissent à notre approche et donc très difficilement photographiables. Mais leur nombre devient également synonyme d’opportunités photographiques. Une seule photo et je repars satisfait. Ce sous-bois est bien agréable à cheminer sauf que sa terminaison sous un ciel plombé et bas jette un grand froid sur nos humeurs joyeuses et vagabondes. Nous sommes partis avec un ciel bleu d’une incroyable pureté et voilà qu’en quelques dizaines de minutes la météo a complétement basculé. Une petite brise pousse avec peine cet épais « matelas » grisâtre. Par bonheur, cette brise nous paraît suffisamment performante et Montaillou suffisamment près pour qu’à aucun moment nous n’envisagions de faire demi-tour. Il est vrai que de nouvelles fleurs poussant à profusion me font facilement oublier cette météo si changeante. Montaillou est là avec son imposante église. Juste en dessous, nous remarquons la présence d’un restaurant dont la terrasse paraît bien tentante. Nous sommes à la recherche de la suite de cette balade mais un panonceau nous propose de partir vers une chapelle : Notre-Dame des Carnesses. Une voie bitumée nous entraîne vers elle mais à cause d’un accès difficile voire impossible à cause d’un haut mur qui l’entoure comme une forteresse et d’un portail qui est clos nous sommes forcément déçus. Il est vrai que la chapelle est édifiée au sein d’un petit cimetière ce qui explique sans doute cette enceinte close et protégée. Nous retiendrions de cette chapelle une étrange légende mettant en scène une bergère et une roche gravée d’empreintes. Nous retournons vers le village. Il est agrémenté d’une ancienne maison forte, malheureusement privée et close également, de plusieurs jolies fontaines quant à son église nous constatons que son intérieur est aussi sobre que son extérieur. Un balisage bien marqué nous entraîne vers le château ou tout du moins vers ce qu’il en reste, c’est-à-dire les vestiges amplement ruiné d’un simple donjon. C’est sous un ciel de plus en plus fluctuant, parfois bas et gris, et parfois absolument bleu, que s’effectue notre approche.  Cette dernière consiste à en faire le tour. Une fois dans la place, un panneau explique brièvement l’Histoire de ce château et les quelques découvertes réalisées lors de fouilles. Après un quart d’heures au sein et autour du château, nous continuons notre balade en suivant un balisage jaune. Un chemin herbeux contourne une colline (Le Besset) en s’élevant au-dessus d’une combe verdoyante (Devant Prades). Ce chemin amplement fleuri nous amène sur un plateau, grande prairie de fauche où dans cette incroyable verdure, l’itinéraire reste visible grâce à une tonte fraichement réalisée sur deux mètres de large. Devant nous et à droite, deux petites collines arrondies (Sarrat du Soucaret et le Roc de la Caugne) et sur notre gauche, un nouveau vallon beaucoup plus vaste où s’écoule le ruisseau de Balaguès. L’itinéraire y descend sans pour autant que nous trouvions d’indications même quand des intersections se présentent. Ce chemin retourne-t-il vers Prades que je situe à droite derrière les deux petites collines arrondies ? Rien ne le dit ! Nous n’avons pas de carte, pas de tracé IGN, pas de GPS, des smartphones inutiles car sans aucun réseau et pas d’indication sur le terrain. Que faire alors que la brume passe souvent au-dessus de nos têtes et nous entoure quelquefois ? Je me souviens trop bien de nos quelques égarements toujours dus au brouillard pour ne pas analyser rapidement que cette situation est bien trop inconfortable et surtout quelque peu risquée. Il est temps de faire demi-tour. Nous empruntons la combe verdoyante Devant Prades filant sous le château car je sais déjà qu’elle va nous ramener sur le parcours pris à l’aller. Malgré le brouillard qui va et qui vient, il n’est pas besoin d’avoir un grand sens de l’orientation pour atteindre ce but. Nous retrouvons le chemin pris à l'aller et laissons désormais Montaillou derrière nous. Finalement cette balade se termine bien plus vite que prévue mais par bonheur sans pluie. Ce temps gagné me permet de proposer à Dany un déjeuner au restaurant La Radio de Montaillou. C’est donc dans ce charmant petit village occitan que nous finissons agréablement cette matinée au restaurant, ancienne station de la radio libre Radio Montaillou Pyrénées FM. Sur la terrasse et face à l’espace Emmanuel Leroy Ladurie (*), je continue à photographier la Nature comme je l’ai fait tant de fois au cours de cette balade : des oiseaux, un âne, un cheval, des fleurs. Ici dans ce petit village de Haute-Ariège, nous respirons à pleins poumons la Nature. Personnellement et après ce que je viens de subir sur le plan pneumologique, ça ne peut me faire qu’un bien fou ! J’estime la distance de la balade réalisée à environ 4 à 4,5 km. Celle prévue initialement était donnée pour une distance de 6 km. Si je fais plusieurs mentions des noms des lieux-dits, c’est seulement pour une meilleure compréhension de mon récit. A l’instant où nous marchions sans aucune carte IGN, nous ne les connaissions pas. Carte IGN 2148ET Ax-les -Thermes – PNR des Pyrénées Ariégeoises Top 25.

(*) Historien français, Emmanuel Leroy Ladurie est notamment l'auteur d'un livre intitulé "Montaillou, village occitan de 1294 à 1324". Sur la base de documents retrouvés (registres d'inquisition) ayant appartenu à Jacques Fournier, plus connu dans l'Histoire sous le nom de Benoit XII, pape de 1335 à 1342, l'auteur retrace la vie du village de Montaillou au temps où ce dernier était fortement gangréné par le catharisme. Que l'on veuille ou pas connaître la vie passé de ce hameau ariégeois, je conseille vivement cet ouvrage à toutes les personnes qui aiment l'Histoire qu'elle soit de France ou régionale. 

Autre lien intéressant sur Montaillou : Hallavant Ch. et Ruas M.-P., « Pratiques agraires et terroir de montagne : regard archéobotanique sur Montaillou (Ariège) au XIIIe s.

 

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Deux bouteilles de limonade perdues dans la mer du Web…..

Publié le par gibirando

Ce mois-ci, pas de coup de gueule, et à la place, une espèce d’appel « léger » voire « futile » diront certains. Ils n’auront pas tort. Appel à l’entraide, à la généalogie et à l’Histoire. Histoires des Pyrénées-Orientales certes mais également Histoire tout court à propos de 2 vieilles bouteilles de limonade que j’ai trouvées au cours de mes pérégrinations pédestres. Appels car j’ai espoir que cet article réveillera des souvenirs auprès des internautes. Sauf miracles,  il n’y aura probablement pas de réactions immédiates,  mais comme 2 bouteilles jetées à la mer, lesquelles, un jour ou l’autre, s’échoueront sur des rives favorables et enchantées, je garde bon espoir d’obtenir quelques informations les concernant..... Espoir que des personnes propices et curieuses les ramasseront un jour et seront à même de faire avancer le voyage de ces deux bouteilles.

Deux bouteilles de limonade perdues dans la mer du Web…..

C’est donc bien une invitation au voyage que je vous propose avec cet article.

 

J’ai déjà le début de ce voyage car je sais qui les a faites fabriquées, qui les a remplies de limonade, je sais où elles ont été bues puis oubliées. Les principales questions restent quand et pourquoi ne retrouve-t-on rien à leur sujet ? La première bouteille, je l’ai trouvée le 16 août 2010 au hameau ruiné de Fontanills au dessus d’Arles-sur-Tech, au cours d’une balade que j’avais tout bonnement intitulée « Le hameau oublié de Fontanills par Can Rigall à partir d’Arles sur Tech ». Quant à la deuxième bouteille, retrouvée dans les vestiges d’un vieux cortal au lieu-dit Escausseils au dessus d’Urbanya, c’est  par bonheur je l’ai découverte à moitié enterrée mais intacte le 29 août 2011 lors d’une randonnée qui avait pour titre le « Serrat de Calvaire ». Vous pouvez retrouver ces deux balades sur mon blog.

 

C’est donc à un an d’intervalle que j’ai découvert ces deux bouteilles bien différentes d’aspect, une en verre vert, l’autre en verre blanc, mais avec néanmoins de grandes similitudes quand aux éléments gravés permettant de se lancer dans des recherches historiques. Depuis, elles dormaient sagement sur une étagère de mon bureau d’où j’ai décidé de les sortir pour tenter de leur donner une seconde vie. Une vie que j’espère aussi pétillante que la limonade qu’elles ont contenu mais ce n’est pas gagné !

 

La première bouteille, probablement la plus ancienne, car avec un verre vert, soufflé soit à la bouche ou au moins artisanalement, offre les mentions suivantes : « Limonade J.DELCLOS ARLES SUR TECH ». Mentions gravées en relief sur la bouteille. Les nombreuses imperfections, pliures de la pâte encore liquide au bas de la bouteille notamment, causé par le souffle, ajoute un charme supplémentaire à ce flacon de 25 cm de hauteur pour un poids de 555 grammes et un cul de 55 mm de diamètre. Le bouchon mécanique est en céramique blanc mais sans aucune mention. La partie métallique servant à articuler l’ouverture et la fermeture du bouchon est en très bon état si l’on imagine les conditions difficiles au grand air que la bouteille a eu à subir au fil des décennies. Le bouchon dispose de son joint en caoutchouc d’origine. Je précise d’origine car j’ai trouvé la bouteille fermée et le caoutchouc étant collé au verre, je n’ai jamais pris le risque d’essayer de l’ouvrir et ainsi, de  décoller l’ensemble au risque de tout abîmer. Le cul-de-bouteille semble avoir subi quelques chocs, petite cassure et brèche sur l’arête et fêlure évidente, mais prouve si besoin que ce verre était d’une extraordinaire résistance. En 2010, j’ai procédé à quelques recherches sur Internet. Elles m’ont amené sur le site Ebay car j’avais trouvé une annonce de vente faisant état d’une autre bouteille de limonade Delclos. Suite à cette similitude, j’ai pris contact par messagerie avec la personne qui la vendait et j’ai pu apprendre que ma bouteille aurait peut –être plus de 100 ans. Quelques années de plus aujourd’hui.  Il s’agissait d’une jeune dame. S’agissait-il d’une arrière petite-fille de ce fameux J.DELCLOS ? Je ne sais pas. En tous cas, elle a prétendu être une descendante du limonadier d’Arles-sur-Tech. L’annonce a disparu depuis et de ce fait, j’ai perdu tout contact avec cette personne pour obtenir de plus amples précisions. Bien évidemment, je ne peux garantir cette datation mais j’aurais tendance à la cautionner au regard de l’Histoire (*) que j’ai pu lire au sujet des limonades et des limonadiers en général. Mes recherches m’ont au moins permis d’en apprendre beaucoup à ce sujet et je prends plaisir à en faire un long condensé.

 

La deuxième bouteille est en verre blanc. Le fait de l’avoir retrouvé ouverte a quelque peu terni son aspect, aussi bien intérieur qu’extérieur, à moins que qu’il ne s’agisse d’un résultat inéluctable consécutif à son ancienneté. La partie terne disparaît dès qu’on mouille le verre mais revient très vite au séchage. Egalement gravées en relief sur le flanc de la bouteille, on peut lire les mentions suivantes : « AUBERT AMEDEE  PRADES  PYREES ORIENTALES ». Le bouchon en céramique blanc présente les mêmes informations écrites en rouge. Le joint en caoutchouc d’origine est encore présent mais très collé à la céramique et la partie mobile métallique est bien plus rouillée que celle de la première bouteille. Il est vrai que j’ai trouvé la bouteille en partie enterrée et elle a donc souffert de cet ensevelissement. Elle est haute de 22,5 cm et le cul à un diamètre de 6 cm. Au cours de mes recherches sur le Net, je n’ai pas trouvé suffisamment d’informations me permettant d’élaborer le début d’une histoire et seule une conviction personnelle me laisse penser que cette bouteille serait un peu plus récente que la précédente. Est-elle en verre soufflée ? N’étant pas un spécialiste, je ne saurais l’affirmer. Une chose est sûre, le verre est très épais et la bouteille est lourde, plus lourde que la première car elle pèse 600 grammes. En France, les communes portant la dénomination de PRADES sont pléthores, j’en ai dénombré au moins 7 sur la carte I.G.N, plus celles ayant un nom composé, mais la bouteille ayant été trouvée au dessus d’Urbanya, on peut raisonnablement penser qu’il s’agit de PRADES dans le Conflent et dans les Pyrénées-Orientales. En réalité, toutes les autres communes sont situées dans d’autres  départements et sont donc éloignées de plusieurs centaines de kilomètres du lieu de la découverte, la plus proche étant Prades en Ariège distante de 100 km d’Urbanya.

 

Voilà ce que je peux dire de ces deux bouteilles trouvées lors de mes balades.

 

Les quelques recherches généalogiques sur Internet que j’ai commencé d’entreprendre m’ont permis de prendre quelques contacts. J’ai déjà obtenu une réponse négative et les autres tardent à venir. Dans l’immédiat, les recherches concernant DELCLOS sont difficiles car le seul « J » du prénom ne les facilite pas. Concernant, AUBERT Amédée à Prades, j’ai retrouvé sur le site Filae un acte de mariage réalisé dans cette commune en 1878. On y apprend qu’un AUBERT Amédée s’est marié avec une prénommée Marguerite HUGUET, or ce jeune homme s’est déclaré comme « ouvrier brasseur » ! De la bière à la limonade, il n’y a qu’un pas que certains ont franchi puisque très souvent les brasseurs fabriquaient également de la limonade ou que les limonadiers brassaient de la bière. Faut-il le franchir encore ? Faut-il, si j’ose dire, faire ou pas un panaché rafraîchissant de cette information ? Je ne sais pas. Peut-être faut-il attendre un peu les résultats de cet appel. Le brasseur AUBERT est-il devenu limonadier un peu plus tard ? Ces questions restent dans l’immédiat sans réponse. Il faut dire que les noms AUBERT et DELCLOS sont des noms relativement répandus, ce qui ne facilite pas les recherches. Néanmoins, je ne désespère pas.

 

Dans le remarquable site de l’historien Jean Tosti consacré aux communes des Pyrénées-Orientales, je note que les noms AUBERT et DELCLOS figurent parmi les noms les plus portés au 19eme siècle dans les communes mentionnées sur les bouteilles, c’est donc un point réconfortant et je peux espérer que de nombreux descendants se retrouvent dans cet appel.

 

Donc, si les noms des limonadiers J.DELCLOS à Arles-sur-Tech et AUBERT Amédée à Prades dans le 66 vous parlent encore, vous pouvez de me contacter par mail ou par la rubrique contact de mon blog. Je suis preneur de toutes les informations au sujet de ces 2 bouteilles. Merci d’avance.

 

Enfin, je tiens à préciser que mes recherches n’ont pas le moindre intérêt spéculatif ni financier. Sur le site Ebay, les vieilles bouteilles de limonade sont légions à des tarifs de 5, 8 ou 10 euros mais jamais guère plus. Non au contraire, mon envie d’avancer dans mes recherches relève plus de la curiosité historique et ma démarche est même philanthropique car je suis disposé à offrir ces bouteilles aux héritiers qui me prouveront par n’importe quel moyen qu’ils sont bien les descendants de ces limonadiers qu’étaient J.DELCLOS ET Amédée AUBERT. A bon entendeur, salut !

 

(*) Histoire de la limonade : La limonade est une boisson froide constituée de jus de citron, d'eau plate et de sucre. Au départ, elle était non gazeuse. Elle tient son nom du limonier, citronnier originaire du nord de l’Inde mais dont la culture de son fruit, le limon, a été développée d’abord en Louisiane puis s’est étendue au reste de la planète. D’autres variétés de citronniers sont ensuite entrées dans la composition. Désormais, la boisson peut être gazeuse ou non suivant le pays où elle est consommée. En France, sa fabrication manufacturière pour être commercée date du 17eme siècle et est lancée initialement par des distillateurs d’alcools mais l’Histoire retient que la boisson a été inventée bien avant. C’est ainsi que dans le livre de Jules Forni consacré aux « Origines et histoire de la corporation des restaurateurs et limonadiers de Paris : discours prononcé au banquet du 20 avril 1886 », on apprend que sa recette remonte à l’ancienne Rome, puis aurait débarquée à Paris quand la princesse Catherine de Médicis se marie avec le roi de France Henri II, fils de François 1er. Ce sont des gens de sa cour qui la ramènent avec elle d’Italie. En 1673, Louis XIV  pour remplir sa cassette particulière profite du succès de la limonade pour créer une maîtrise particulière à la profession moyennant finance. Personne ne se présentant pour l’acheter, le roi l’impose d’office par décret au tarif de 150 livres, soit la moitié du prix d’acquisition du brevet de fabrication. Trois ans plus tard, la Compagnie des maîtres limonadiers et marchands d’eau de vie de Paris voit le jour. Elle regroupe les commerçants fabriquant et vendant la limonade mais bien d’autres boissons également. On en compte presque 600 dans Paris. Ils ont le monopole du commerce de rue. Le terme « limonadier » remplace celui de « tavernier » dans l’esprit des consommateurs. Dans les années 1704, 1705 et 1706, la corporation connaît quelques soubresauts suite à des changements de statuts. Les limonadiers perdent des privilèges.  En 1713,  grâce à un nouvel édit, la profession retrouve ses privilèges antérieurs. En 1746, les maîtres limonadiers sont séparés en deux catégories : les limonadiers distillateurs et les limonadiers confiseurs. Plus tard, en 1773, cette corporation est rattachée à celle des vinaigriers car si le sucre a servi traditionnellement à la fermentation, à cette époque on commence à ajouter du vinaigre blanc pour lui donner cet aspect pétillant, le vinaigre présentant l’avantage de modérer l’explosivité liée à la fermentation. En 1776, avec l’abolition des jurandes par Turgot, la corporation des limonadiers disparaît. Peu à peu, mais nous sommes déjà au 19eme siècle, les eaux gazeuses remplacent l’eau plate. De ce fait, elle devient une boisson encore plus appréciée car plus rafraîchissante. La profession se développe au point que la France compte 3 à 4000 limonadiers vers la fin du 19eme siècle. Finalement, le terme de « limonadier » est étendu à l’ensemble des cafetiers et des débiteurs de boissons. La profession de fabricant de limonades se raréfie au fil du 20eme siècle pour atteindre son paroxysme à la fin des années 80 et 90. Il subsiste néanmoins de très vieilles maisons :

 

- Brissaud, la plus ancienne limonaderie date de 1824.

- Elixia a vu le jour en 1856, créée par Faustin Girardet.

- Fontestorbes, sise à Bélesta en Ariège, fabrique la plus ancienne limonade artisanale depuis 1885.

- Geyer Frères avec sa marque fétiche Lorina a été créée en 1895.

 

Voilà pour les plus anciennes même si parmi les très nombreuses qui ont été créées au cours du 20eme siècle, il en subsiste encore quelques unes qu’il serait trop long de citer ici. Aujourd’hui dans les limonades industrielles, l’aspect gazéifiant et pétillant est obtenu grâce à un dosage précis d’acide citrique et par injection de gaz. Désormais, les limonadiers diversifient leurs produits et cherchent en permanence de nouvelles saveurs en y incorporant d’autres essences. Les nouvelles limonades se déclinent à la fraise, à la cerise, à la pomme et on en trouve même au basilic !

 

La limonade n’a pas fini de nous faire pétiller les papilles……

 

 

 

 

 

 

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Le Chemin d'Eus (387m) à Arboussols (520 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de la chanson "La Mort d'Ophélie" interprétée par Johnny Hallyday extraite de l'album "Hamlet" (William Shakespeare) 

Voilà une belle promenade que vous pourrez accomplir sans peine et en quelques heures et qui vous fera découvrir deux beaux villages catalans dont celui d'Eus (photo), classé parmi les plus beaux villages de France. Perché sur un piton rocheux, il est en tous cas reconnu à juste titre comme celui le plus ensoleillé. Après la visite d'Eus, de son église Saint-Vincent, des ruines de son château, de ses superbes ruelles, de sa chapelle romane, de son musée de la Solana et de bien d'autres découvertes historiques ou contemporaines (de nombreux artisans et talents artistiques y ont élus domicile) vous partirez pour une heure trente de marche en direction d'Arboussols. Le chemin démarre près du parking qui jouxte les murailles du château. Les panneaux indicatifs sont nombreux et le balisage à suivre est de couleurs jaune et rouge car il s'agit du G.R de Pays Tour du Fenouillèdes. Sur votre gauche, vous laisserez successivement deux sentiers à découvrir en une autre occasion, celui de Comes et celui des Sources  et continuerez tout droit. Vous cheminez désormais dans une flore typiquement méditerranéenne dense et aromatique. Vous coupez et surplombez plusieurs ravins. Sans cesse, vous découvrez la présence séculaire de l'homme : chemins dallés, terrasses, orris, murets de pierres sèches, etc... Les paysages sont grandioses avec un panorama à 180 ° qui va des Albères jusqu'au Madres en passant par les Très Estelles, les premiers grands sommets pyrénéens, le Coronat et bien sûr sa « majesté » Canigou qui s'étale devant vous à un simple coup d'ailes. Vous visiterez plus rapidement Arboussols et si le coeur vous en dit vous pourrez pousser jusqu'au magnifique Prieuré de Marcevol. Le retour s'effectue par le même chemin. Inutile de compter les heures car si vous voulez tout visiter et tout découvrir votre journée sera évidemment très remplie. Carte IGN 2348 ET Prades-Saint-Paul de Fenouillet Top 25.

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