La News vous donne un bref aperçu de la prochaine randonnée qui paraîtra dans la page d'accueil :
La News : Le Circuit minier d'Escaro
Pour agrandir les photos, cliquez dessus.
Il y a quelques mois, j’avais eu l’occasion de vous présenter un jolie mais courte balade, faite en août 2023, que j’avais intitulée « Le Circuit découverte Escaro/Aytua depuis Escaro ». A cette occasion, j’avais noté sur le Web que d’autres randonnées étaient possibles tout autour du village et notamment celle que je vous présente ici. Parce que sur le terrain, on la trouve sous le dénomination de « circuit minier », il m’a paru logique de conserver ce nom-là : « Le Circuit minier d’Escaro ». Cela m’est apparu d’autant plus logique que les principaux objectifs à découvrir sont « miniers », même si sur le Web, on peut retrouver ce circuit pédestre sous d’autres appellations. La plupart du temps, elles font référence aux lieux miniers eux-mêmes, Pla de Gante et les Coums notamment ou encore « Circuit des mines ». Précisons que diverses variantes plus longues sont possibles mais que ce circuit bien balisé en jaune « circuit minier » semble être le plus officiel. Etant tombé du lit, il est tout juste 7h30 quand j’entre dans Escaro. Je laisse ma voiture sur le spacieux parking du Carrer Biron, là où un étrange portail du Grall est ouvert aux quatre vents. Aujourd’hui, c’est le Graal météo car pas de vent et seulement un ciel bleu ciel raturé deci-delà de quelques nuages opalins plus ou moins larges mais pas de tout menaçants. .....je reviens au plus vite...... A bientôt ami(e)s blogueuses et blogueurs.....
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.
Voilà déjà plusieurs années que j’avais l’idée et l’envie de parcourir ce circuit pédestre qui au départ de Maury s’intitule « Le Dernier Bastion cathare ». Sans raison apparente, je finissais toujours par l’oublier. L’oublier, c’était oublier de l’inscrire sur mes tablettes, c’est-à-dire un petit calepin où je note d’éventuelles futures randonnées quand je les découvre au fil de mes lectures ou de mes recherches sur le terrain, dans des topos ou sur Internet. Ici, ce fut souvent le cas et notamment chaque fois que j’eue l’occasion d’emprunter cette route si belle qui va de Maury à Cucugnan. J’ai toujours su qu’une partie du parcours de ce « Dernier Bastion cathare » passait par là, sous la route et parallèle à cette dernière. Si la route est belle, c’est surtout grâce aux panoramas merveilleux vers le Massif du Canigou et le pays Fenouillèdes qui s’y dévoilent. Chaque fois que je le pouvais, je m’arrêtais au bord de la route pour regarder ce spectacle d’un Canigou magnifiquement habillé de blanc sur le lavis d’un firmament bleuté. Et là, je me disais « penses à la faire un jour cette randonnée ! ». En ce 2 novembre 2022, me voilà enfin prêt à la faire, malheureusement en solitaire, la distance étant trop longue pour les hanches actuellement douloureuses de Dany. Sans doute pas la meilleure saison pour l’accomplir selon mes motivations et mes desseins mais l’envie de marcher est là et j’en ai assez de la remettre à plus tard. Il est 9h45 quand sans aucun problème je range ma voiture à gauche du parking de la cave coopérative de Maury. A gauche, car s’il m’arrive d’être un ardent client de leur fameux vin doux naturel, aujourd’hui ce ne sera pas le cas car j’ai encore un petit stock de divers vins en réserve. Alors je ne veux pas gêner la clientèle. Alors qu’assis sur le banc d’un arrêt de bus, je chausse mes nouvelles chaussures de marche ; les précédentes ayant finies récemment et prématurément leur vie autour de la Tour del Far ; voilà qu’une Fauvette a déjà décidé de mettre tous mes sens en éveil. Peu farouche, c’est avec une vitesse folle qu’elle s’égaye autour d’une jardinière puis virevolte d’arbre en arbre, revient, repart pour finalement sautiller sur le sol sans doute en quête de graines à se mettre dans le bec. J’ai bien essayé de la photographier à diverses reprises mais suis peu convaincu de la qualité de mes photos. La fauvette est partie et il est temps pour moi de faire pareil. Tant bien que mal, je redescends l’avenue Jean Jaurès en essayant de me fier à mon bout de carte IGN au format A4. Le tracé mentionné m’entraîne vers la Maison du Terroir mais finalement je trouve le balisage jaune entre ce qui ressemble à un foyer municipal et le jardin d’enfants. J’atterris sur le chemin de Saint-Roch filant entre le stade et le cimetière d’un côté et la chapelle éponyme de l’autre. La chapelle paraissant fermée, je n’insiste pas. Sur les cartes de Maury, le chemin de Saint-Roch devient le chemin de Mas Coumes mais je continue car l’itinéraire est unique et donc très simple. Unique certes mais bitumé pendant quelques temps encore. Dès lors que cet aspect unique disparaît, je ne saurais trop conseiller de marcher avec un tracé enregistré dans un GPS, cela évite de s’égarer sur un mauvais chemin, plutôt nombreux au fur et à mesure que l’on s’éloigne du village. C’est ce que je fais, vérifiant à chaque intersection où se situe la suite quand le balisage n’est pas immédiatement visible. Côté plaisirs photographiques, la sortie du village m’offre quelques fleurs à recenser mais pour être franc ce n’est pas la panacée. La saison automnale n’est pas propice à une profusion florale et il va en être ainsi jusqu’à l’arrivée. Par bonheur, les oiseaux sont très nombreux même si jamais faciles à immortaliser. Quelques criquets, libellules et papillons viendront compléter ce bestiaire. A ce bestiaire, deux surprises vraiment spéciales sont à évoquer. La première surprise est charmante. Elle se présente alors que je fais le choix de pique-niquer à l’ombre d’une pinède quasiment à l’aplomb de Quéribus et du lieu-dit « Roque del Castel ». Alors que je suis assis au bord du chemin observant un parapentiste survolant le Grau de la Serre, c’est un écureuil roux que je vois arriver sur ma droite. Certain qu’il a déjà remarqué ma présence, je note que son comportement ne change guère. Il est vrai que la distance qui nous sépare lui permet d’estimer que je ne suis pas vraiment une menace. Je me lève pour mieux l’observer mais en tentant de garder mon flegme. Il ne semble pas apeuré et j’ai tout loisir de prendre de lui une quinzaine de jolies photos. Il disparaît dans un grand pin. La deuxième surprise, plus surprenante que la première, se présente alors que j’entame la redescente vers Maury entre les lieux-dits « Clot de l’Escale » et « La Mouillère ». Assez loin et au-dessus d’un bosquet d’arbres, je vois apparaître un gros oiseau blanc que je prends d’abord pour un goéland. Il s’élève dans le ciel, semble venir vers moi mais par malchance, il change de direction se plaçant exactement dans le même alignement que le soleil. De ce fait, je le perds de vue pendant quelques instants et ne peut pas le photographier. Quand je le revois, je constate qu’il a de nouveau changé de direction et par malchance que je suis exactement à son aplomb. Je prends une photo quasiment au jugé et c’est le seul cliché que j’aurais de lui car malgré un vol qui paraît lourd de prime abord, il est déjà bien loin pour en prendre une seconde convenablement. Là aussi, c’est en analysant la photo à l’aide des applications « Seek » et « Lens » que j’aurais la confirmation qu’il s’agit bien d’un surprenant Pélican blanc. Grâce à son vol « aux ailes cassées », d’autres sites me confirmeront cette espèce. Sans doute s’agissait-il d’un individu isolé en partance pour une longue migration vers l’Afrique subsaharienne, principal lieu de refuge où ses congénères passent l’hiver. Outre, ces jolies et étonnantes surprises, il est utile d’évoquer ce circuit assez simple car bien balisé jusqu’au lieu-dit Les Roubials, même si un tracé enregistré dans un GPS me paraît nécessaire. Là, aux Roubials, l’itinéraire du « Dernier Bastion cathare » paraît s’emmêler ou être commun avec un ou deux autres circuits dit d’interprétation et/ou de découverte. Plus bas des panonceaux me confirmeront ces circuits (Roubials et Amorioles). Je ne peux donc affirmer avoir pris totalement le bon chemin du « Dernier Bastion cathare » à l’approche de Maury car quelques pupitres consacrés à la flore étaient là au bord du sentier au lieu-dit « Serre des Roumani ». Finalement, je suis arrivé en surplomb d’une petite pièce d’eau et d’une aire de pique-nique, aire vers laquelle je me suis dirigé pour ensuite rejoindre Maury par le chemin de Prat puis par la rue Anatole France. Là, j’ai débouché rue du 14 juillet tout près de la cave coopérative. Enfin et pour terminer, il me paraît essentiel de parler du château de Quéribus, ce fameux dernier bastion cathare qui a donné son nom à ce parcours pédestre et de trail. Très vite après le départ, alors que l’on est encore sur le chemin du Mas Coumes, on l’aperçoit perché au sommet de son piton rocheux. Tel un phare sans rayon lumineux, il paraît guider nos pas tout au long de son approche. Il faut constamment l’observer avec précision pour s’apercevoir qu’il paraît changer de physionomie et parfois carrément de structure alors que le parcours semble tourner autour de lui. Seule sa façade nord reste toujours invisible. Ce constat se confirme sur des photos en rapproché où l’on a parfois le sentiment d’avoir à faire à des édifices différents selon les angles de vue et son exposition à la lumière du jour. C’est un aspect très intéressant de ce circuit de randonnée même si mon grand regret s’est passé à l’opposé avec un Massif du Canigou le plus souvent ennuagé. Enfin et sans vouloir refaire l’Histoire ; beaucoup d’autres l’ayant fait bien mieux que je ne pourrais le faire ici ; rappelons en un bref résumé que le château de Quéribus était déjà là au moins 2 siècles avant même l’épisode cathare et cette fameuse « Croisade contre les Albigeois ». La première mention du château apparaissant en 1021 dans le testament de Bernard IerBernard Taillefer, comte de Besalú alors que le siège de Quéribus par les troupes du roi de France Saint-Louis pour déloger le faydit « hérétique » et cathare Chabert de Barbaira a lieu en mai 1255. Bernard Taillefer est catalan sans doute comme l’origine du château alors que Chabert de Barbaira et tous les cathares sont généralement occitans. Si l’appellation de « Dernier Bastion cathare » semble être reconnu par les historiens, le château de Niort-en-Sault fut vraiment le dernier château dit « cathare » à tomber entre les mains du roi de France Louis IX en août 1255. La famille de Niort était-elle aussi hérétique que celle des autres châteaux tombés précédemment ? L’Histoire est plus compliquée que ça. Il faut la lire mais la question reste en suspens ! En tous cas, Quéribus semble bien être le dernier château occupé comme refuge par des cathares endurcis à être tombé dans l’escarcelle du roi Saint-Louis. Par contre l’appellation de « château cathare ou du pays cathare » peut logiquement être considérée comme erronée car jamais aucun cathare n’a vécu à Quéribus, qui n’a été comme quelques autres châteaux « catalans » qu’un refuge protecteur alors que les « Parfaits Bonhommes » étaient constamment pourchassés par les troupes du roi et les chevaliers à la solde du pape. C’est sur ces précisions que je termine le récit de cet agréable circuit de randonnée. Telle qu’expliquée ici, la distance parcourue a été de 13,4km pour des montées cumulées de 725m et un dénivelé de 197m entre le point le plus bas (147m à Maury) et le plus haut (345m à l’intersection des chemins près du lieu-dit Clot de l’Escale). Carte IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt Top 25.
Tous les internautes qui s’intéressent au Roussillon, à son Histoire, à ses communes, à ses fleurs et à son anthroponymie connaissent inévitablement le regretté Jean Tosti. Cette renommée va bien au-delà du Roussillon et de la Catalogne car par le biais d’Internet elle s’étend également dans toute la France et les pays francophones et probablement en Europe et dans le monde entier.
Voilà maintenant un peu plus d’un an que Jean Tosti nous a quitté. C’était le 16 août 2021 à l’âge trop précoce de 75 ans. J’avais seulement 3 ans de moins que lui. Je ne le connaissais pas personnellement, mais sans forfanterie aucune, je pense que nous avions de nombreux points communs. Si je dis cela c’est bien entendu au regard de tout ce que j’ai pu lire à son propos sur Internet. Son côté « réac » dans le bon sens du terme, à savoir son esprit très prononcé pour une meilleure justice, sociale ou pas, pour l’égalité, pour la liberté d’expression, pour la Nature et l’écologie et l’intérêt général. De ce côté-là, il était bien plus engagé que je ne peux l’être puisqu’il a toujours été une figure emblématique de l’association Attac. Il aimait aussi les fleurs et l’Histoire dont il avait des connaissances bien supérieures aux miennes en ces domaines. C’est beaucoup grâce à lui et à son site sur les « Fleurs du Roussillon » que m’est venue l’idée de photographier les fleurs lors de « Mes Belles Randonnées Expliquées », puis d’essayer de les identifier de mon mieux. C’est donc grâce à lui et beaucoup aussi à l’éminent botaniste Olivier Escuder que j’ai désormais le statut d’ « observateur » de la flore française et plus spécialement de celle des P.O. Il était également passionné de football, tout comme moi, ai-je lu. Natif de Nice et moi de Marseille, nous étions des méridionaux et bien évidemment nous avions cet « atome crochu » d’être tombés éperdument amoureux du Roussillon et de la Catalogne et ce, grâce à nos sorties respectives dans cette Nature que nous arpentions par amour et goût des découvertes. Il aimait sans doute autant les randonnées pédestres que moi, puisque je sais aussi qu’il organisait des balades axées sur la botanique. Enfin, nous avions également ce point commun d’être curieux de tout, une curiosité presque sans limite qu’il savait mettre en exergue beaucoup mieux que moi sur son site Internet. Oui, nous avions ce point commun-là aussi d’avoir tous les deux un site Internet. Là, s’arrêtent les comparaisons car comment ne pas reconnaître qu’il était bien plus érudit que moi, bien plus spécialiste que moi dans les très nombreux domaines que je viens de citer et quelques autres encore. Ancien professeur de lettres à Ille-sur-Têt, il était d’abord un homme de culture alors que j’ai toujours été un « technicien » dans les domaines moins « gratifiants culturellement » de la gestion informatique, comptable et financière. J’étais donc en admiration de ses connaissances, de son immense travail et de son engagement pour une meilleure démocratie.
Si j’écris cet article aujourd’hui, c’est parce que je constate que son site Internet si foisonnant de connaissances et d’informations est très difficilement accessible sur le Web. C’était pourtant un puits d’Histoire, de sciences naturelles et que sais-je encore. Un puits « national et roussillonnais » qui s’est asséché pour toutes les personnes qui manipulent mal le Net. Il ne reste de lui sur Internet que quelques hommages amplement mérités liés à sa disparition et des milliers de liens Internet qui ne fonctionnent plus dont ceux notamment de mon propre site. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai cité Jean Tosti dans « Mes Belles Randonnées Expliquées » et le nombre de fois où j’ai mis des liens de mon site vers le sien. Tout ça s’est éteint avec son décès. Je suis très triste de ces disparitions et de ces dysfonctionnements car pour moi, c’est un peu comme si les recherches d’un immense savant avaient été mises au pilon avant même que de paraître. C’est un peu comme si on avait brûlé tous les livres édités d’un grand historien ou d’un grand érudit. Alors oui, je ne comprends pas comment l’hébergeur de son site ait pu laisser mourir une telle somme de connaissances ? Comment les « autorités publiques » françaises gérant les archives nationales et départementales n’aient pas cru bon de régénérer cette source de connaissances qui s'était tarie en lui donnant une seconde vie ? Oui, j’ai du mal à comprendre cette disparition au regard du succès que son site avait auprès des personnes qui comme moi ont sans cesse soif de culture et de connaissances.
Oui, je le dis La France aurait dû sauver le « soldat » Tosti en sauvant son site Internet dont je vous rappelle ci-dessous les principaux thèmes :
Les Histoires qui font l’histoire, reprenant ainsi les récits parus dans les revues locales d’Ille-sur-Têt « Ille et d’ailleurs » ou « Les cahiers du Vieil Ille » dont il a été directeur et un des fervents et compétents rédacteurs.
Oui, tout ça à disparu des « écrans radars » français et des écrans français tout court et de nos jours, à ma connaissance, seuls les Américains au travers de leur site d’archivage géant « Wayback Machine Internet Archive » ont sauvé le « soldat » Tosti en sauvegardant son site. Du coup, j'ai donné mon obole pour les remercier.
Vous pouvez donc retrouver sa page d’accueil et les autres rubriques en cliquant sur le lien suivant :
Peut-être que certains liens par manque de mises à jour ne fonctionneront plus mais l’essentiel a été sauvé par les Américains ! « C’est reparti comme en 44 » si vous me permettez cette bien connue expression d'après-guerre et un peu d'humour dans cette chronique plutôt "tristounette".
Les sites d’archivage Web français, comme Bnf.fr par exemple, ont-ils également fait ce sauvetage ? Je ne sais pas vous répondre car je n’ai rien trouvé de tel concernant Jean Tosti sur la plupart de ces sites-là. Son site n’est-il accessible qu’aux professionnels de Bnf ou d’autres sites d’archivages ? Je ne le sais pas non plus ! Toujours est-il que retrouver le site de Jean Tosti sur le Web français est devenu impossible. Dommage ! Il aurait mérité beaucoup mieux que cette indifférence française !
J’espère que le mot « soldat » ne choquera personne car je pense que Jean Tosti a toujours défendu de nobles causes, de celles que j’aime aussi, de celles que nous devrions tous défendre de nos jours, à savoir la culture, le français, la démocratie, la liberté, la justice et la Nature. Merci Jean pour tout ce que vous avez fait et m’avez appris.
C’est grâce à un blog ami que m’est venue l’idée de cette balade en boucle dont l’objectif principal est le « Château de Peyrepertuse ». Et comme il est ami, pourquoi ne pas dire qu’il s’agit d’ « A pied dans le 66 », site Internet remarquable car truffé de randonnées très souvent originales. On peut simplement regretter que les tracés n’y soient jamais mentionnés mais il faut être tolérant en la matière car ce n’est jamais simple de tenir un blog et de le faire perdurer. Chacun fait comme il l’entend et je suis bien placé pour savoir qu’il n’est jamais facile de plaire à tout le monde. Un blog, il faut être honnête, c’est d’abord un plaisir personnel dans le but de conserver d’heureux souvenirs. Si en plus on réussit à faire plaisir à d’autres personnes voire à les intéresser tant mieux. Toujours à propos des tracés, il est bon de s’y pencher personnellement dessus et ne pas tomber dans trop de facilités. En général, avec quelques explications plus une carte IGN sous les yeux on arrive le plus souvent à se débrouiller et si on ne se débrouille pas, il existe désormais pléthore de sites où les tracés sont le plus souvent présents et enregistrables dans un GPS. Enfin, on peut toujours contacter Patricia car la gentille webmestre d’ « A pied dans le 66 » répond toujours aux demandes avec beaucoup de complaisance. C’est ainsi qu’en analysant cette boucle en pays Peyrepertuses, j’en ai fait une version plus personnelle. J’ai démarré de Duilhac plutôt que de Rouffiac puis je l’ai quelque peu aménagée en évitant par exemple le Moulin de Ribaute que j’avais déjà eu l’occasion de découvrir et de décrire lors d’un autre circuit. Enfin, je l’ai accompli dans le sens inverse de celui proposé dans « A pied dans le 66 ». C’est donc une boucle de ma composition mais pour les itinéraires ils sont ressemblants à 85%. Notons toutefois un changement majeur par rapport aux anciens tracés, à savoir que l’on ne peut plus redescendre directement sur Rouffiac à partir du château de Peyrepertuse et que désormais on est contraint de faire le tour du Roc Rouge, cette décision ayant été prise par les gestionnaires du château par mesure de sécurité. Il semblerait que dans cette descente plutôt abrupte plusieurs visiteurs aient chuté. Cette information m’a été donnée à l’accueil du château alors même que je disposais de l’ancien tracé dans mon GPS et que je m’apprêtais à descendre par là. Je n’ai eu qu’à m’en réjouir, car à quoi bon prendre des risques inutiles, même si le parcours se rallonge ainsi d’un kilomètre ou deux. Voilà en préambule quelques mises au point qui me paraissent indispensables. Le château de Peyrepertuse, je l’avais déjà visité à 2 ou 3 reprises mais autant l’avouer, je n’y avais toujours vu qu’un tas de pierres, certes impressionnant, mais sans grand intérêt pour ma propre gouverne. J’avais vécu la déambulation au milieu de tous ces vestiges plus comme un jeu labyrinthique que comme une plongée dans l’Histoire régionale. Il est vrai qu’à l’époque, j’avais 30 à 40 ans de moins, je n’avais guère le temps de m’intéresser à l’Histoire car mon esprit était bien trop occupé à d’autres centres d’intérêts plus en rapport avec mon âge. J’étais insouciant et pas du tout en quête d’une quelconque vérité historique. Aujourd’hui tout a changé, je pense que l’Histoire peut aider à comprendre le présent, à plus ou moins bien l’assumer et puis surtout j’ai envie d’apprendre et de découvrir. C’est donc avec cet état d’esprit que je me suis mis à lire pas mal de choses à propos de Peyrepertuse et qu’en ce 12 octobre je démarre cette randonnée sous un soleil radieux. Une fois encore, je suis mon propre guide car venant de terminer la lecture de « La Seigneurie de Peyrepertuse » de René Quehen plus « Peyrepertuse, forteresse royale » de Lucien Bayrou, lisible sur le Net sur le site de Persée, autant dire que j’en connais un bon rayon quand à l’Histoire (*) de cet édifice, ou plutôt de ces édifices au pluriel. Le départ s’effectue de Duilhac où je laisse ma voiture sur un parking. Elle est un peu perdue au milieu de nombreux camping-cars mais je ne gêne personne à en croire une gentille dame qui d’emblée semble s’intéresser à ma présence. Nous blaguons un peu, de tout et de rien, mais la randonnée est longue et j’ai bien l’intention de prendre le temps de visiter le château alors je ne veux pas trop m’éterniser. Je lui souhaite une bonne journée et remonte la route bitumée dite du Château jusqu’à trouver les traces blanches et rouges d’un G.R. Ici, se côtoient le G.R.36 et le Sentier Cathare G.R.367. De toute manière, un panonceau directionnel ne tarde pas à m’indiquer la direction du château et j’emprunte un étroit sentier caillouteux entrant aussitôt dans le maquis. Le sentier s’élève dans un sous-bois de chênes verts. Quand il en ressort, une longue arête blanche apparaît droit devant au dessus de la végétation. Seuls les esprits profanes et les yeux inexpérimentés n’y verront pas les différentes murailles qui la dominent et s’y confondent dans la blancheur du calcaire. Je doute que de nos jours, on trouve encore des personnes venant visiter Peyrepertuse ignorant cet assemblage « défensif » volontaire. En tous cas, si confusion il y a, le randonneur montant par ce sentier, même s’il est novice, finira par apercevoir les différents remparts du château. Il faut dire qu’aujourd’hui avec un ciel bleu éclatant et pur, la longue crête blanche se détachant dans ce lavis a un effet quasi magnétique sur le regard. On ne voit que ça et il faut s’appeler « Jullien Gilbert » pour tenter de vouloir procéder à d’autres observations. Ici, il y a cette crête blanchâtre et un maquis méditerranéen et c’est à peu près tout. Si je dis « à peu près », c’est parce que je suis sans cesse aux aguets à chercher un oiseau, une fleur, un papillon ou tout autre chose d’atypique. Et bien évidemment, je finis par en voir ! Les photographier est encore plus compliqué mais comme j’y parviens parfois ça m’encourage à persévérer. A l’instant même où le sentier retrouve la route et que j’analyse mon GPS et mon bout de carte, deux sympathiques randonneurs me rassurent dans la direction à prendre. Nous avons quasiment le même âge, les mêmes atomes crochus pour la marche à pied et de ce fait, la discussion s’en trouve facilitée. Après quelques échanges sur nos balades respectives, je les remercie, traverse la route et monte en face. Quelques érables de Montpellier en plus grand nombre viennent colorer cette épaisse et olivâtre végétation. Rouges, oranges, jaunes ou bruns, les teintes sont si bigarrées que j’en suis même à me demander si dans le lot, il n’y aurait pas des érables champêtres, des chênes rouvres et quelques merisiers ? La haute falaise blanche et la forteresse sont déjà là, juste au dessus de ma tête, et quand je débouche de nouveau sur la route à proximité de l’accueil du château, quelle n’est pas ma surprise de voir le ciel s’assombrir pendant une fraction de secondes. Cet ombrage soudain et furtif, je le dois à un vautour fauve, lequel les ailes déployées, vient de passer en planant à seulement quelques mètres au dessus de ma tête. Ombre d’autant plus inquiétante que ce vautour insiste à passer au dessus de moi et qu’il a de nombreux alter ego, volant il est vrai à des altitudes bien différentes. Ça me rassure un peu de les voir voler un peu plus haut le plus souvent. Plus rassurantes encore sont les innombrables hirondelles des rochers qui occupent la falaise et planent sans discontinuer. Ce n’est qu’un va-et-vient incessant mais les photographier reste compliqué, d’abord parce que je ne parviens pas à me diriger exactement sous la falaise où elles sont en plus grand nombre et ensuite parce qu’elles ne tiennent pas en place. Là encore, il me faut faire preuve de patience pour parvenir à mes fins et réussir quelques photos à peu près correctes. L’accueil du château est là. Je constate avec bonheur qu’une longue passerelle a été installée au dessus du vide offrant des vues grandioses sur Duilhac et sur le double vallon que composent le Verdouble et les autres ruisseaux du secteur. Au loin, le castell cathare de Cucugnan ressemble à un chicot sur une gencive de collines bleutées. Il y a beaucoup de monde sur la passerelle alors j’attends que tout le monde la libère pour prendre quelques photos. A l’instant même où je me retrouve seul, j’ai droit à un double spectacle, celui immobile qu’offrent les époustouflants panoramas plongeants et celui carrément incroyable de deux ou trois vautours fauves interprétant un virevoltant ballet aérien. Ils semblent s’être donner le mot pour venir à mon encontre comme si un invisible dresseur leur avait dit « allez-y, n’ayez aucune crainte, il va vous prendre en photos ! ». La crainte, c’est plutôt moi qui l’ait, tant certains vautours passent parfois très près de mon objectif. Ces scènes improvisées me rappellent certains spectacles de rapaces ou de fauconnerie auxquels j’ai eu le plaisir d’assister. Les hautes murailles semblent leur servir de chapiteau scénique naturel. Ils disparaissent à l’instant même où d’autres visiteurs me rejoignent sur la passerelle. Il est temps pour moi de rejoindre l’accueil pour une visite du château mais là aussi il y a du monde devant la caisse, alors j’attends en visitant la boutique, jetant un œil intéressé sur les livres et un peu moins sur les bibelots divers et variés. Tout le monde a disparu et la caissière est seule, alors il est d’aller prendre un billet. J’en profite pour lui poser quelques questions. Bien m’en prend car elle m’indique que le sentier redescendant sur Rouffiac est fermé et elle a même la gentillesse de m’indiquer sur un plan l’itinéraire à emprunter désormais. Il me faudra contourner le Roc Rouge. Je prends mon billet mais sans l’audio pass. Je sais que si je le prends, je vais y passer l’après-midi. Ce n’est pas le but et la randonnée est encore longue et d’autant plus longue que le contournement du Roc Rouge n’était pas prévu au programme. Je passe plus de 2 heures à l’intérieur de la forteresse à la visiter bien sûr, à la photographier sous toutes les coutures, à pique-niquer mais également à photographier quelques oiseaux qui semblent y avoir élu domicile, sinon de manière sédentaire au moins lors de passages durables. Dans les murailles, j'y découvre les habituels rouges-queues noirs mais aussi un bruant fou et dans les contreforts, il y a des groupes de chardonnerets et de pinsons et d’autres passereaux un peu jaunes mais que je n’arrive pas à déterminer. Sans doute des serins ou des verdiers. Alors que les hirondelles résident sur les falaises sud, tous ceux-là fréquentent les versants nord et parmi eux, il y a surtout un inhabituel rouge-queue noir à front blanc que je réussis à surprendre dès la première photo. Il faut dire qu’il est peu craintif. Enfin, quand on est là-haut à presque 800 mètres d’altitude, il faut profiter pleinement comme j’ai pu le faire des grandioses panoramas. Force est de reconnaître que le site mérite bien son appellation de « Citadelle du vertige » ou de « Carcassonne céleste ». Du Pech du Bugarach jusqu’à la Montagne de Tauch en passant par la Quille, Quéribus et le superbe synclinal de Soulatgé, c’est une bien belle partie des Corbières qui s’offre au regard. Je viens de sortir de l’enceinte du château et il est 14 h tapantes quand je trouve le panonceau « Rouffiac-G.R.36 » dans un lacet de la route en contrebas de l’accueil. J’ai jeté un coup d’œil sur la carte IGN et j’estime à 1,5 km à 2 km la distance supplémentaire à parcourir. Me voilà donc partis pour ce long contournement du Roc Rouge sur un sentier aux difficultés plutôt inégales Les vues sur Duilhac continuent d’être belles mais il vaut mieux s’arrêter pour les regarder. Ne faites pas comme moi car ici les verbes « marcher » et « observer » ne sont pas accordables. A vouloir le faire quand même, je me suis retrouvé le cul dans un ajonc très piquant et mes fesses ont eu droit à une séance d’acupuncture gratuite. Quand à mes mains, elles n’ont pas trop apprécié de jouer au fakir. Elles s’en souviennent encore et apparemment le supplice des clous ce n’est pas trop leur truc ! Ce sentier, tantôt terreux, tantôt pierreux car traversant des éboulis, nécessite une certaine attention et seule sa terminaison en sous-bois puis sur un chemin agréablement herbeux est relativement facile. Au préalable et avant de rejoindre Rouffiac, un panonceau « Fontaine de la Jacquette (**) » m’a proposé une courte mais « dificile » entorse au circuit proposé. Difficile avec un seul « F », c’est le message qu’un autre randonneur a cru bon de rajouter au panonceau rencontré. Force de reconnaître que c’est aussi difficile d’atteindre la fontaine avec un seul « F » qu’avec deux. Moi, avant de venir ici, cette « Fontaine de la Jacquette » et cette histoire de gobelet en argent ayant appartenu à Blanche de Castille ont tellement intrigué mes lectures que je ne peux que me lancer dans cet aller-retour dédaléen, boisé, caillouteux et rocheux. J’ai redoublé de prudence et fais en sorte de ne pas retomber. J’avoue qu’au regard des difficultés rencontrées, j’ai du mal à croire qu’une reine ait pu venir se désaltérer à cette fontaine, même perchée sur une chaise à porteurs, ou alors elle était à l’agonie entrain de mourir de soif ! Quand au gobelet gravé aux armoiries de la reine qui aurait soi-disant roulé depuis le château, situé 600 mètres au dessus, jusqu’à la fontaine, puis retrouvé bien plus tard par un berger, je veux bien croire aux légendes mais là ce n’est plus un simple gobelet qui roule mais une timbale « téléguidée » tel un drone ! J’ai trouvé la fontaine en pierre du XIIIeme siècle. Il s’agit d’une voûte en demi-cercle enchâssée dans un talus de la colline, remplie d’une eau de source limpide et juste à côté, il y a un panneau indiquant que Blanche de Castille s’y était désaltérée. Or mis cette jolie légende que je connais désormais dans le moindre de ses détails (**), je ne trouve rien d’étonnant à cette fontaine d’eau claire. Le secteur n’est pas spécialement aride et en plus on sait depuis quelques temps déjà que les Corbières constituent une réserve d’eau douce quasi inépuisable. Cette Serre de Sagnes et ce Roc Rouge en font partie. A part ça, rien d’autres de vraiment folichon sauf il vrai trois étonnants locataires que sont des têtards déjà bien développés. Ils ont leurs quatre membres parfaitement en place et à les regarder avec leur corps cuivré et déjà tacheté, j’ai aussitôt pensé, non pas à des soldats castillans en armures, mais à des larves de salamandres. Après cette découverte, il ne me reste plus qu’à filer en direction de Rouffiac-des-Corbières. Je traverse la D.14 à hauteur du col de Grès et poursuis sur le G.R.36. Seul un faucon ralentit mon allure mais il est bien loin pour une photo que je voudrais parfaite. Je la tente néanmoins. Je poursuis, délaisse le G.R.36 et pars inspecter le village. Il est désert alors je déambule sans trop m’arrêter. Seule une enseigne où il écrit « Atelier – Boutik - Créagitateurs » ralentit cette visite mais comme j’entends de puissants fous rires à l’intérieur, je n’ose pas y entrer me disant que je vais probablement arriver là mal à propos et en tous cas comme un chien dans un jeu de quilles. Je continue vers l’église Saint Félix. Fermée. La mairie. Fermée. Finalement, je m’arrête près d’une jolie et imposante fontaine pour finir mon casse-croûte. Elle date de 1906 et est surmontée d’une très jolie statuette avec un enfant soulevant un gobelet. Sur l’instant, j’ai pensé qu’elle représentait le fameux berger ayant retrouvé le gobelet de Blanche de Castille mais après cette balade j’ai cherché sur le Net et j’ai finalement trouvé la bonne explication sur le site « Fontaines de France ». Il s’agit en réalité d’une figurine allégorique représentant l’automne parmi les quatre saisons. Ici, c’est un jeune vigneron, symbolisant sans doute Bacchus, accoudé à sa hotte pleine de raisins et soulevant probablement un verre de vin, le breuvage ayant été pendant fort longtemps la principale ressource agricole du village. La deuxième activité étant sans doute l’élevage d’ovins et de caprins, si j’en crois le nombre de bergeries en ruines qu’il y a dans les environs. Après cette courte pause, je continue désormais avec le GPS allumé car je sais qu’il va me falloir délaisser le G.R.36. Alors que je traverse le village toujours aussi désert par la rue de la Liberté, deux voitures arrivant face à face se débrouillent pour se télescoper gentiment. Aucun mal et seulement un peu de tôle froissée pour ces deux véhicules, lesquels apparemment n’en sont pas à leurs premiers accrocs. Les deux conductrices se chamaillent à peine et ne trouvent même pas utile de descendre pour constater les menus dégâts. Je me dis qu’ici, loin de la vie stressante, les gens sont plus cools, qu’ils relativisent les incidents et probablement un peu tout le reste. J’aime bien. La « rue de Liberté » guidant mes pas, je passe devant un imposant lavoir, puis devant un calvaire et me retrouve presque aussitôt dans la campagne. Posées sur des fils, de nombreuses hirondelles s’épucent en plantant leurs becs dans leur plumage. Les photographier dans une position stable devient une gageure. Non moins remuant mais sans puce, un rougequeue noir vient jouer les indiscrets. Tout au loin, dans le ciel du château de Peyrepertuse et du Roc Rouge, plusieurs parapentistes se sont lancés dans de « spacieuses » circonvolutions faisant ainsi une belle concurrence aux vautours fauves, lesquels semblent disparaître peu à peu. Le large chemin sortant du village est bon et plat et de ce fait, je n’ai aucun mal à accélérer mon rythme de marche. Seuls quelques passereaux, plutôt nombreux dans les prés, que je veux photographier, réussissent à le ralentir. Le chemin atteint un sous-bois, entre dans la forêt puis longe désormais la rivière Verdouble se trouvant sur ma gauche. La rivière, on la devine seulement mais je fais toujours très attention à rester sur le chemin le plus à droite car d’autres descendent parfois vers elle. La rivière reste constamment invisible et sur l’autre versant de son vallon, seule une colline boisée balafrée d’une étrange barre rocheuse apparaît. Les vautours semblent là et en tous cas, il y en a quelques uns qui tournoient autour d’étranges rochers ressemblant à de colossales cheminées de fées. Un étroit sentier prend le relais du large chemin et le sous-bois devient permanent. Ce sentier file sur les contreforts des modestes sommets très boisés que sont le Sigle de la Rabazole et la Serre de Grès. Le Verdouble reste toujours invisible. Il en est ainsi tout au long du lieu-dit Carbonnières et jusqu’à un pont menant à une bergerie. Le Verdouble est enfin là et je vais m’évertuer mais en vain à vouloir photographier une mésange charbonnière et une bergeronnette occupant son lit. Une demi-heure de perdue pour un piètre résultat mais ce court repos est arrivé à bon escient. Je laisse le pont et continue la voie bitumée montant à droite. Quelques raccourcis m’entraînent très vite vers le col de la Croix Dessus. Seul le haut d’un bikini accroché à un buisson m’amuse quelque peu et je me dis que décidément le secteur est propice à ce que les femmes y perdent quelque chose. Après la légende du gobelet, aurons-nous droit à celle du soutien-gorge ? Je connais bien ce col de la Croix Dessus et le chemin qui descend vers Duilhac pour y être passé lors d’une randonnée au Moulin de Ribaute. Duilhac est là avec de jolis potagers. J’y découvre d’étranges légumes mauves que je n’avais vus jusqu’ici qu’en photos dans des catalogues spécialisés. Il s’agit d’amarantes têtes d’éléphant. Elles me font penser au chapeau d’un bouffon voire à la coiffe de certaines « showgirls ». Je traverse le village et par bonheur j’y découvre son église Saint Michel ouverte. J’en profite pour la visiter. Il y a deux jolis autels, de bien beaux vitraux, de charmantes statuettes et un mobilier plutôt sobre. Mes lectures m’ont appris qu’au 12eme siècle cette église tout comme la forteresse de Peyrepertuse avaient été données au prieuré de Serrabonne par l’archevêque de Narbonne Richard de Millau. En réalité, à cette époque, il y avait trois églises à Peyrepertuse. Celle du château dédiée à Sainte-Marie, celle dédiée à Saint-Etienne qui a été localisée avec son cimetière sur une terrasse à l’est du château et enfin Saint-Michel où je me trouve. Je note sur son porche d’entrée différentes décorations : une croix, plusieurs rosaces, une frise avec des écus et une autre avec des anges. Il y a également une inscription qui serait gothique mais elle n’est pas perceptible. Ma balade à la « Citadelle du vertige » et tout autour se termine par cette découverte de l’église. Je serais bien parti rendre hommage Henri-Paul Eydoux, résistant, archéologue et écrivain de renom et un de premiers historien contemporain à s’être intéressé au château de Peyrepertuse mais également à de très nombreux autres châteaux médiévaux et cathares mais il est déjà bien tard et en plus j’ignore où se trouve le cimetière du village. De toute manière, je suis bien décidé à revenir car je veux faire découvrir Peyrepertuse à mes petits-enfants un jour prochain. Telle qu’expliquée ici et enregistrée dans mon GPS, cette balade a été longue de 14,20 km pour des montées cumulées de 1.407 mètres. Je n’ai pas noté les altitudes mais il semble que le point le plus haut soit le château à 796 m d’altitude à proximité de la chapelle San Jordi et le plus bas à 300 m sur le pont enjambant le Verdouble soit un dénivelé de 496 mètres peu significatif. J’ai démarré à 9h50 et ai terminé à 18h30 mais comme très souvent ce temps ne doit pas être pris comme une référence. Carte IGN 2447 OT Tuchan – Massif des Corbières Top 25.
(*) Histoire de Peyrepertuse et de sa forteresse : Résumer l’Histoire de Peyrepertuse n’est pas une mince affaire car le site a traversé les siècles avec une activité presque incessante du 1er siècle avant J.-C. jusqu’à nos jours. Par activité, il faut entendre « attrait » ou « attractivité », c'est-à-dire l’intérêt que les hommes ont pu lui porter pour des raisons multiples et diverses et pas seulement pour l’ Histoire guerrière ou défensive des fortifications que le site supporte. Bien évidemment, de très nombreux historiens et chercheurs très compétents se sont penchés sur son Histoire, sur ses architectures, sur sa situation géologique, ont effectué des fouilles et que sais-je encore et je comprends qu’ils aient cru bon et nécessaire d’inscrire l’Histoire de Peyrepertuse dans le contexte historique de l’instant et des lieux. Le condensé que je présente ci-dessous n’a pas autant de prétention pas plus que celle de retracer la généalogie des seigneurs ayant portés le nom de Peyrepertuse, bien d’autres personnes l’on fait magnifiquement. Plusieurs sites Internet retracent l’Histoire de cette généalogie. Non, cet abrégé n’est que le reflet le plus raccourci possible des livres que ces historiens et chercheurs ont écrit et que j’ai lu. Si je le présente ainsi, c’est parce qu’il m’a fallu beaucoup lire et qu’en conclusion, je n’ai trouvé aucun condensé ou résumé satisfaisants retraçant l’essentiel de l’Histoire de Peyrepertuse. Je me suis dit que d’autres lecteurs intéressés par le sujet auraient peut être envie d’un condensé de ce type. Le voici donc avec les principaux éléments que j’en ai retenus mais sans prétention aucune, avec probablement des maladresses, peut-être des oublis mais avec le souci constant d’essayer, autant que faire se peut, de m’en tenir au site de Peyrepertuse essentiellement :
1- Antiquité : Plusieurs fouilles et quelques découvertes de briques, tessons, débris d’amphores ou de tuiles, de pièces de monnaie dans divers endroits laissent à penser que le site de Peyrepertuse ait été occupé lors de l’époque de la Gaule narbonnaise puis de la Gaule romaine soit entre le Ie siècle av. J.-C et le Ve siècle ap. J.-C. Un petit oppidum voire un fort y ont-ils été érigés à un moment donné ? Certains historiens sont enclins à le penser mais aucun vestige formel d’une construction de cette époque n’a été retrouvé sur le site actuel. Dans son livre René Quehen indique que Peyrepertuse s’écrivait autrefois « Petrapertusa » dans les textes rédigés en latin signifiant la pierre ou la roche percée. Il imagine que ce lieu naturellement stratégique, puisqu’il permet de voir loin, ait pu être « sacré », puisque chez certaines peuplades, les pierres percées avaient à la fois un caractère symbolique préservant des malédictions et des vertus fécondantes, l’acte de percer étant à rapprocher de l’acte sexuel et un orifice dans un objet de celui d’une matrice féminine. Ici, il n’est pas exclu que le « percement » soit une grotte, une cavité ou un boyau dans la colline de Peyrepertuse, passage secret ou pas, voire un simple aven. Il y en a.
2- Du Ve au VIIIe siècle : Du Ve au VIIIe siècle, il semble qu’aucune mention écrite ne fasse référence ni à Petrapertusa ni à Peyrepertuse pendant ces siècles-là et on sait seulement que la région est soumise à diverses invasions que l’on dit « barbares » puis à des périodes de paix. On connaît les Huns, les Vandales, les Goths et les Francs et un peu moins les Alains, les Suèves, mais tous ces gens-là traversent la Gaule, la pillent, s’installent et la plupart d’entre-eux poursuivent leur route jusqu’en Espagne voire en Afrique. En face, les musulmans ne sont pas en reste. En 410, les Wisigoths s’implantent en Gaule méridionale après la mise à sac de Rome par Alaric 1er. En 507, malgré leur défaite de Vouillé face aux Francs, les Wisigoths restent en Septimanie aidés qu’ils sont par les Ostrogoths. Grâce à Grégoire de Tours (538-594) et à ses manuscrits, on connaît bien l’Histoire de cette période et « l’Histoire des Francs » en particulier. On sait par exemple que de nombreuses forteresses sont érigées, améliorées et agrandies et notamment la plus connue d’entre-elles qui est Carcassonne. On peut imaginer que le premier fort de « Roquepertuse », peut être un simple poste militaire, ait été construit au cours de cette période et qu’il y eut un intérêt à le faire tant les tensions se multiplient entre les différents envahisseurs et les Sarrasins. En 711, les armées musulmanes envahissent la quasi-totalité de la péninsule ibérique et parviennent jusqu’à Narbonne en 719, puis à Carcassonne en 725. Ils essayent de s’emparer du royaume franc mais en 732 Charles Martel les arrête à Poitiers. En 759, son fils Pépin le Bref reprend Narbonne et la Septimanie. Sous Charlemagne, couronné empereur en l’an 800, la région est englobée dans l’Empire carolingien. La Marche d’Espagne constitue la frontière politico-militaire avec l’Hispanie musulmane et la région est organisée en districts, comtés, vigueries et autres circonscriptions.
3- Du IXe au XIIe siècles : C’est ainsi qu’apparaissent un certain nombre de noms que nous retrouvons de notre jour : Cerdagne, Roussillon, Urgell, Empuries, Besalu, Capcir, Conflent, Fenouillèdes, Razès, Carcassès après qu’en 801, Charlemagne se soit emparé de Barcelone. Il semble que ce soit en 806 que la dénomination « Perapertusès » entre dans l’Histoire pour la première fois. Perapertusès, c’est le petit « pagus » de la « pierre percée » qui fait partie intégrante du comté du Razès tout comme le Fenouillèdes. En 842, on retrouve le Peyrepertusès (Pagus Petrepertuse) lorsque Charles le Chauve accorde à l’un de ses vassaux nommé Milon, la propriété de fiefs situé en comté Fenouillèdes. Les comtés se font et se défont au rythme des affrontements que se livrent Francs et Sarrasins auxquels viennent se mêler d’autres hordes comme les Normands qui dévastent le pays de 855 à 862 et mêmes les Hongrois qui ravagent la Septimanie en 924. Le destin de Peyrepertuse est lié à celui du Razès et l’on sait qu’en 863 et 864, ce dernier est octroyé au comté de Carcassonne. On retrouve le nom de « Peyrepertusès » dans divers actes en 875, 876 (Territorium Petra Pertusense) et 888 dont certains sont liés à des donations. De 920 à 928 puis de 928 à 967, le comté des Fenouillèdes et le Peyrepertusès appartiennent respectivement aux comtes Miron et à Sunifred, son fils, au sein du comté de Barcelone. En 980 et 981, le Razès et Peyrepertuse sont convoités par Oliba 1er dit Cabreta, comte de Besalu mais le comte Roger 1er de Carcassonne les conserve en lui infligeant une défaite. Ce n’est qu’en 1010 et par le jeu des héritages, qu’Oliba 1er, également comte de Cerdagne, hérite de plusieurs comtés catalans et de celui des Fenouillèdes, de ce fait la seigneurie de Peyrepertuse passe entre ses mains. Quand Oliba Cabreta se retire à l’abbaye du Mont Cassin, c’est son fils Bernard Taillefer qui hérite du Peyrepertusès. Il est comte de Besalu puis de Ripoll jusqu’en 1020. C’est à cette date-là qu’apparaît un « castrum » de Perapertusa dans un texte puis en 1050 un autre texte mentionne « Castellum quem dicunt Petrapertusa ». A sa mort, c’est son fils aîné Guillaume dit le Gras qui hérite d’une partie des possessions et de certaines dépendances parmi lesquelles le château et le pays de Peyrepertuse et ce jusqu’en 1052. Les héritages se succèdent de pères en fils au sein du comté de Besalu désormais uni à la Maison de Barcelone et ce jusqu’en 1111 quand Bernard III décède sans aucune postérité, laissant au travers de son testament toutes ses possessions, dont Peyrepertuse, en héritage au très jeune Raimond Béranger III, comte de Barcelone de 1096 à 1131. Bernard Guillaume, comte de Cerdagne descendant lui aussi de la branche d’Oliba Cabreta conteste ce testament. Un arrangement est trouvé mais le comté de Fenouillèdes et Peyrepertuse reste néanmoins la possession du comté de Barcelone. En 1117, à la mort de Bernard Guillaume, la Cerdagne et le Conflent viennent s’ajouter au comté de Barcelone formant ainsi un ensemble politique considérable composé des maisons comtales de Barcelone, Besalu, Cerdagne et Provence. Ensemble considérable qui fait des envieux et se délite par les convoitises qu’il engendre et surtout car le nouveau comte de Barcelone Raimond Béranger III est très jeune. Certains profitent de cette immaturité, comme le vicomte de Carcassonne Bernard Aton Trencavel qui veut étendre sa puissance personnelle. Les comtés de Barcelone, de Carcassonne et de Toulouse se livrent des luttes sans merci et des lignes de défense sont édifiées formant ainsi une frontière entre les différents belligérants. En 1112, un traité est conclu mais Peyrepertuse n’est pas cité dans les concessions de chacun. En 1137, Raimond Béranger IV de Barcelone épouse la reine Pétronille d’Aragon et en 1162, le comté de Fenouillèdes tombe dans l’escarcelle d’Alphonse II, roi d’Aragon. Aux environs de 1150, un serment mentionne que la seigneurie de Peyrepertuse est inféodée à Pierre et Arnaud de Fenouillet. Avec d’autres forteresses appartenant au royaume d’Aragon, celle de Peyrepertuse située sur la frontière devient un élément de défense face au royaume de France. Le vicomté de Narbonne détient le comté du Fenouillèdes et Peyrepertuse en fief.
4- XIIIe siècles à nous jours : Fin du XIIe et début du XIIIe, le royaume d’Aragon est devenu trop vaste et doit faire face à divers fronts. A l’ouest, la Navarre et la Castille, au sud les Musulmans et au nord le royaume de France. Les rois de France profitent de cette situation et de la Croisade contre les Albigeois (1209-1229) pour annexer le Fenouillèdes et Peyrepertuse dès 1220. Trop compliqué à administrer, la France donne le pays en fief à Nunyo Sanche, comte de Cerdagne et du Roussillon, prince de la maison royale d’Aragon et de Barcelone. Le nouveau vicomte n’arrive pas à faire valoir ses droits car entre temps le Fenouillèdes et le Peyrepertusès sont devenus le refuge des cathares, cathares pourchassés par Simon IV de Montfort, duc proclamé de Narbonne, du pays Fenouillèdes et du Peyrepertusès. Aidés de certains croisés, ce dernier n’a de cesse de vouloir anéantir les cathares auxquels pourtant de nombreux seigneurs ont fait allégeance pour des raisons plus politiques que religieuses, c’est le cas de Guillaume de Peyrepertuse qui occupe le château éponyme ainsi que celui de Puilaurens. Pourtant dès l’an 1217, Guillaume de Peyrepertuse s’était rallié à Simon de Montfort, auquel il avait promis fidélité. Cet acte l’avait contraint à « tenir la frontière contre ses ennemis » à partir du château mais ne respectant pas ces engagements, il est excommunié en 1224. C’est une période trouble où les chevaliers sont également enclins à partir en Terre Sainte lors des Croisades. L’année 1226 voit se durcir les luttes contre l’hérésie cathare et le nouveau roi de France Louis VIII le Lion se lance dans une deuxième « croisade contre les Albigeois ». Il meurt cette même année et c’est Louis IX dit Saint Louis qui lui succède. Les brutalités demeurent. En 1229, le Traité de Meaux présente Guillaume comme étant le « seigneur de Peyrepertuse ». La suite n’est qu’un long imbroglio car en 1239, Nunyo Sanche vend Peyrepertuse et sa seigneurie au roi de France Saint-Louis, dont le château est toujours occupé par Guillaume de Peyrepertuse. Malgré une résistance, Jehan de Belmont, le chambellan du roi, s’empare du château en 1240. Guillaume de Peyrepertuse est contraint à une reddition et à une soumission. Cette même année et après l'échec de la tentative de reconquête de Carcassonne par le vicomte Raimond II Trencavel, les armées de Saint Louis s’installe dans la cité de Carcassonne créant ainsi une ville bicéphale puisque dans le même temps, les Carcassonnais déjà en place sont autorisés à s’installer sur l’autre rive de la Garonne. Cette prise de Peyrepertuse ajoutée aux autres forteresses déjà possédées que sont Puilaurens, Quéribus, Termes et Aguilar, toutes situées au sommet de pitons rocheux également « imprenables » engendre un ensemble protecteur plus connu sous le nom des « Cinq fils de Carcassonne ». Mais il semble que Peyrepertuse comme d’autres châteaux continuent d’attirer les convoitises ou à servir de refuge à des « faydits » ou à des cathares et très souvent, ils sont les deux en même temps. D’autres seigneurs ayant adhérés à cette cause dont ceux de Niort en Pays de Sault que l’on appelle les « Loups du Rebenty » sont défaits par le connétable du roi Humbert de Beaujeu et contraints eux aussi à une reddition en 1242. Les seigneurs cathares du Midi sont pratiquement tous hors d’état de nuire et nombreux sont ceux qui changent de camp trouvant un intérêt certain à rejoindre le parti des vainqueurs. En 1242, le roi Saint-Louis prend la décision d’agrandir le château. Il fait construire le donjon Sant Jordi et des murailles au plus haut de la crête donnant ainsi son nom au long escalier creusé à même la roche menant à ce nouvel ensemble de fortifications. Plusieurs années sont nécessaires pour terminer ce chantier qui va durer jusqu’en 1258. Le Traité de Corbeil de 1258 signé entre le roi d’Aragon Jacques 1er le Conquérant et le roi de France Saint-Louis fixe la frontière au sud des Corbières mais à propos du Fenouillèdes et le Peyrepertusès, il ne fait qu’entériner l’annexion de 1220 et la cession de 1239. Les deux petites régions deviennent définitivement françaises. C’est ainsi que Quéribus, Puilaurens, Fenouillet, Castel Fizel, Puivert, Montségur, Peyrepertuse deviennent des bastions royaux français chargés de garder la nouvelle frontière face au royaume d’Aragon. Des garnisons de soldats de métiers restent sur place mais n’auront plus guère l’occasion de batailler. En 1285, lors de la guerre entre Philippe le Hardi et les Catalans, Peyrepertuse sert de résidence forcée à de nombreuses et riches familles de Perpignan. Entre 1263 et 1366, on retrouve le nom de Peyrepertuse dans de nombreux actes qui n’ont trait qu’à des faits assez banaux concernant la seigneurie ou la lignée des seigneurs portant encore le nom. La plupart d’entre-eux restent fidèles et loyaux aux différents rois de France et restent en place au plus près de leurs anciennes possessions. Il en sera souvent ainsi au cours de l’Histoire. En 1355, le château est remis en état de défense probablement en raison des menaces que font peser les Anglais sur la France en général et notamment Edouard de Woodstock plus connu sous le nom de Prince Noir qui vient menacer le Languedoc. Mais les Anglais ne sont pas les seuls ennemis à redouter car de l’autre côté des Pyrénées, le roi Pierre IV d’Aragon a toujours des intentions expansionnistes et belliqueuses. En 1356 et 1357, il y a aussi les Compagnies de Routiers, fameux mercenaires qui font régner le terreur, pillent, demandent des rançons et détruisent de nombreux châteaux et villages et notamment dans le Rhedesium, qui n’est ni plus ni moins le nom latin de la région audoise autour de Rennes-le-Château qu'on appelle Razès. On ignore si le château de Peyrepertuse est concerné mais l’histoire mentionne une période de relative tranquillité. Il faut attendre 1367 et l’arrivée d’Henri de Trastamare, roi de Castille et de son épouse qui viennent se réfugier au château pour retrouver un semblant d’agitation (**). En 1393, le roi Charles V ordonne au sénéchal de Carcassonne de pourvoir à la réparation des châteaux de la frontière et « le chastel de Pierre Pertuse » en fait partie. Par la suite et en l’absence d’utilité militaire, comme bien d’autres châteaux, celui de Peyrepertuse est laissé à l’abandon. En 1404, il y a une visite épiscopale de l'église et de la chapelle du château. De 1483 à 1527, certains documents font état du château mais pour des faits assez mineurs ou bien pour mettre en exergue son état de délabrement. En 1573 en raison des troubles qu’occasionne la guerre des Religions, les Espagnols passent la frontière et essaient quelques incursions mais ils sont refoulés par Guillaume de Joyeuse, gouverneur du Languedoc. En 1580, Jean de Graves, seigneur de Sérignan, s'empare du château au nom de la Réforme des Protestants, mais il est rapidement pris et exécuté. Ce n’est qu’en 1597 que les Etats du Languedoc, région gouvernée par le duc Henri de Joyeuse, enjoignent au roi Henri IV de faire réparer les châteaux de Peyrepertuse, Quéribus et Termes situés sur la frontière avec l’Espagne car ils tombent en ruines. En 1659, le Traité des Pyrénées, signé entre le roi de France Louis XIV et le roi d’Espagne Philippe IV met fin à des guerres incessantes qui ravagent l’Europe entière. Avec l’annexion du Vallespir, du Roussillon, du Capcir et du Conflent, la frontière s’éloigne encore un peu plus de Peyrepertuse. Le château est déclassé car il ne présente plus aucun intérêt stratégique, toutefois, comme il demeure une propriété royale, une toute petite garnison royale y est maintenue jusqu’à 1781. Lors de la Révolution de 1789, le château est à l’abandon. En 1793, lors de l’invasion des armées espagnoles, Peyrepertuse semble retrouvé un peu d’importance dans la protection du district de Lagrasse et on analyse l’intérêt qu’il y aurait à le remettre « en état de défense » avec les forteresses de Quéribus et de Viala. C’est un certain Champagne, ingénieur de son état qui est chargé de cette analyse mais le 17 septembre de la même année, les Espagnols sont défaits à la Bataille de Peyrestortes et le projet de restauration devient inutile. En janvier 1820 et au titre de Bien National, un géomètre du nom de Lacroix est chargé d’estimer le château, lequel est finalement acheté 690 francs en juillet par deux habitants de Duilhac-sous-Peyrepertuse : Joseph Séguy et Jean-Paul Burgade. Il devient ensuite bien communal rattaché à la commune de Duilhac. Le 19 mars 1908, il est classé aux Monuments Historiques. Dans les années 30, le site retrouve un intérêt aux yeux de quelques chercheurs. En 1950, commence la première campagne de restauration et de consolidation. Il faut dire que la « Citadelle du vertige » est depuis quelques temps déjà sous la fascination de certains historiens, archéologues et autres chroniqueurs médiévaux. C’est le cas d’Annie de Pous qui s’intéresse au château dès 1939 et retrace son histoire dans « un Bulletin monumental » sous le titre de « le Perapertusès et ses châteaux ». Il y aura ensuite René Quehen, Lucien Bayrou, Madeleine et François Burjade, Henri-Paul Eydoux, Jean-Louis Gomez-Guilloux pour ne citer que les plus prestigieux ou ceux qui ont œuvré à laisser quelques ouvrages plus qu’intéressants. En 1970, une route est tracée facilitant l’accès à l’édifice. Enfin et pour conclure et comme indiqué dans l’encyclopédie Wikipédia à l’article consacré aux « Châteaux du Pays cathare », « on désigne sous le vocable de « châteaux cathares » un ensemble de châteaux situés dans une région où le catharisme s'est développé, cependant la plupart des châteaux appelés « cathares » n'ont pas de rapport (voire si peu) avec l'histoire de l'hérésie dualiste du XIIe siècle en Occitanie ». Certains cathares sont venus se réfugier à Peyrepertuse et dans d’autres châteaux de la région, mais cela n’a rien de surprenant. En effet, il est assez facile d’imaginer que de tout temps, cette crête rocheuse a été un refuge naturel à la fois pour les habitants du secteur quand ils se sentaient en danger, qu’ils soient de Duilhac, de Rouffiac ou bien d’un peu plus loin mais également pour tous ceux qui étaient pourchassés pour diverses raisons. Les invasions barbares, les razzias arabo-musulmanes, les luttes intestines entre comtés, les guerres diverses et variées ont été autant d’occasion de venir se percher à Peyrepertuse pour se mettre à l’abri, mais également pour guetter et deviner de quel côté arrivaient les ennemis.
Nota : Pour ce condensé, la plupart des mentions historiques citées ont été extraites du livre « La Seigneurie de Peyrepertuse » de René Quehen édité par l’auteur et du livre « Peyrepertuse. Forteresse royale », document d’un groupe de chercheurs sous la direction de Lucien Bayrou, édité dans Archéologie du Midi Médiéval supplément N°3 à l’Edition du Centre d’Archéologie Médiévale du Languedoc avec le concours des entreprises Py et Bodet. Ce document est accessible sur le site Persée.fr. D’autres informations, le plus souvent vérifiées, ont été pêchées deci delà dans divers sites Internet et livres historiques.
(**) Blanche de Castille et la légende du gobelet de la Font de la Jacquette : Autant l’avouer cette légende du gobelet de la Font de la Jacquette ayant appartenu à une reine de Castille m’a très intéressée et par instant elle m’a carrément intriguée. Plusieurs raisons à cela. La première est qu’elle s’inscrit dans une histoire vraie et j’aurais même du écrire « Histoire » avec un grand « H ». La seconde est qu’en approfondissant le sujet, j’ai appris qu’il y avait eu plusieurs Blanche de Castille dans l’Histoire et que celle de la légende n’est pas la plus connue, loin s’en faut. Troisièmement, plusieurs historiens semblent en désaccord quand il s’agit de préciser de quelle reine de Castille il s’agit et si je dis « reine » et non plus « Blanche », c’est parce qu’il y a une bonne raison à cela et enfin quatrièmement la légende est belle mais là aussi, les recherches historiques aboutissent à de nombreuses incertitudes. Je me suis donc lancé dans une espèce d’enquête policière pour connaître sinon la vérité au moins l’authenticité la plus proche. J’en ai tiré des conclusions mais elles ne sont que personnelles et le fruit de mes seules réflexions. Comme toujours, je me suis aidé d’Internet et de la lecture de deux livres principaux où la légende est la plus évoquée : l’ouvrage le plus ancien est « le Comté de Razès et le diocèse d’Alet » de Louis Fédié paru en 1880 et le second est « la Seigneurie de Peyrepertuse » de René Quehen paru en 1975. Il y a donc presque un siècle entre les deux livres, siècle pouvant expliquer les réelles contradictions. J’ai lu bien d’autres livres et sites Internet afin de tenter d’en savoir un maximum à propos des deux reines de Castille susceptibles d’être à l’origine de cette légende. Comme très souvent quand il s’agit de remonter le temps, les histoires se croisent, les personnages affluent en nombre et tout se complique. Rappelons la légende : « Une reine de Castille ; dont la légende prétend qu’elle s’appelait Blanche, avait trouvé refuge au château de Peyrepertuse. Elle avait pris pour habitude de venir près d’une source d’eau claire qui se trouvait au pied de la forteresse. La fameuse « Fount del Jacquetta ». Elle venait là pour pleurer sur son sort d’épouse délaissée et de reine déchue. Elle s’y désaltérait aussi à l’aide d’un gobelet en argent. Un jour, distraite, elle laissa échapper le gobelet sur lequel il y avait les armoiries du royaume de Castille. Ce dernier roula et lui échappa à jamais. Bien plus tard, un berger le retrouva et le vendit au seigneur de Rouffiac. Il semble qu’avant la Révolution de 1789, ce gobelet était entre les mains du Trésorier royal du Pays Fenouillèdes résidant à Caudiès et que ce dernier y veillait dessus comme la plus précieuse des reliques. On ignore ce qu’il est advenu depuis mais la légende est restée en l’état ». Voilà maintenant les résultats de mon enquête : D’emblée, il faut ôter toute ambiguïté quand à la plus connue des Blanche de Castille (1188-1252), à savoir la reine de France ayant épousé en 1200 le roi Louis VIII dit le Lion (1187-1226). Elle est la mère du roi Louis IX dit Saint-Louis (1214-1270). Louis VIII meurt rapidement et Louis IX étant trop jeune pour gouverner, c’est elle qui assure la régence. On note qu’elle s’est mariée à 12 ans, qu’elle a eu 12 enfants et on voit mal pourquoi elle aurait eu en mains un gobelet aux armes de la Castille plutôt que celui aux armoiries du royaume de France. On sait qu’elle est venue en Languedoc mais le seul lien hypothétique le plus proche de Peyrepertuse est une éventuelle venue à Rennes-le-Château où elle aurait cacher le « fameux » trésor retrouvé par l’abbé Saunière. Une autre légende qui n’a jamais été dénouée ! Vouloir résoudre une légende avec une autre légende ne me semblait pas très sérieux et j’ai cru préférable de m’en tenir au maximum à ce que l’on sait de l’Histoire. On peut donc raisonnablement écarter cette Blanche de Castille là et ce d’autant que rien n’indique qu’elle soit venue à Peyrepertuse. D’ailleurs, c’est ce que font aussi bien Louis Fédié que René Quehen. Par contre, l’Histoire suivante est plus avérée car elle a été relatée par des historiens contemporains de l’époque et notamment Pero López de Ayala puis relayée par divers chroniqueurs au cours des siècles suivants. La voilà : L’Histoire d’Espagne nous apprend qu’en 1350, Pierre le Cruel (1334-1369) qui a 16 ans succède à son père Alphonse XI sur le trône de Castille. En 1352, une alliance avec le roi de France Charles V le Sage est signée. Cette alliance prévoit un mariage avec Blanche de Bourbon (1339-1361) et le versement d’une dote de 300.000 florins. Le 3 juin 1353, cet accord est entériné par le mariage. Pierre le Cruel épouse Blanche de Bourbon, fille de Pierre 1er de Bourbon, arrière petit-fils de Saint-Louis. Blanche est alors âgée de 14 ans. (Ici j’ouvre des parenthèses car Louis Fédié dans son livre « Le comté de Razès et le diocèse d'Alet » évoque une Blanche de Bourgogne, ce qui semble faux car si l’histoire retient bien une Blanche de Bourgogne, reine de France et de Navarre et épouse de Charles IV le Bel, elle est déjà morte depuis 1326 et puis surtout elle ne bénéficie d’aucun titre sur le royaume de Castille). Pierre le Cruel a donc épousé Blanche de Bourbon moyennant une dot de 300.000 florins qui ne sera jamais versés selon l'échéancier prévu. Prenant comme prétexte ce non versement de la dot et quelques autres allégations, Pierre le Cruel l’abandonne deux jours plus tard et part vivre avec sa favorite Maria Padilla. L’écrivain contemporain Pero López de Ayala nous apprend que Blanche est d’abord reléguée à Arévalo (16 août 1353) puis à Tolède (août 1354) puis emprisonnée à Siguënza (22 mai 1355), à Jerez (mars et avril 1359) et enfin à Medina-Sidonia où le roi l’a fait assassiner en juin ou juillet 1361. Il faut noter que Pero López de Ayala n’indique aucun séjour à Peyrepertuse pendant ce laps de temps. Rappelons qu’il est pourtant Grand chancelier de Castille et au fait des moindres détails des déplacements de la reine. Le roi avait bien tenté de faire annuler ce mariage de raison mais en vain et il ne faut pas chercher ailleurs le mobile de cet assassinat. Notons que certains historiens et notamment Prosper Mérimée ont voulu remettre en cause cet assassinat orchestré par Pierre le Cruel. Nous verrons plus loin que cette période d’emprisonnement a engendré certaines confusions à la fois dans les reines et les lieux. Les historiens français (Fédié et Quehen) évoquent la forteresse d’Illueca qui est dans l’Aragon et donc plutôt au nord de l’Espagne et les espagnols un château situé plutôt au sud surveillant la baie de Cadix et dont Blanche donnera son nom : le château de Dona Blanca. Mais poursuivons l’Histoire en revenant en 1353. Ne supportant pas cette mise à l’écart immédiate de Blanche, la mère et les frères de Pierre le Cruel prennent partie pour elle. Plusieurs seigneurs de la cour les rejoignent car eux aussi ne supportent pas la cruauté incessante de Pierre 1er. En effet, ce dernier se livre à un nombre incalculable d’assassinats au sein même de sa propre famille et de sa propre cour. Avec l’appui du roi de France et du pape, ils se révoltent. Parmi eux, le demi-frère de Pierre le Cruel, Henri de Trastamare. Il s’ensuit une guerre civile et fratricide qui va durer pratiquement 19 ans (1350-1369) dite Guerre civile de Castille. Tantôt vaincus, tantôt vainqueurs, les batailles se succèdent sans résultat permettant de changer le cours de l’Histoire et ce, jusqu’en mars 1366. Cette année-là, Henri de Trastamare, entre en Castille et réussit à contrôler la quasi-totalité du Royaume. Il est proclamé roi de Castille en lieu et place de son demi-frère le 23 mars à Burgos. Le peuple de Castille le soutient et le roi de France aussi. Il devient Henri II de Castille. Mais la victoire est de courte durée car aidé par Charles le Mauvais, roi de Navarre et Edouard de Woodstock Plantegenet, le fameux Prince Noir britannique, Pierre le Cruel revient à la charge et le 3 avril 1367, il gagne la bataille de Nàjera (Navarette). Pour Henri II, c’est la déconfiture totale. Bertrand Du Guesclin que le roi de France avait envoyé pour l’aider est fait prisonnier. Lâché par le reste de son armée, Henri II de Trastamare est contraint de se sauver à cheval vers l’Aragon puis il rejoint le château d’Illueca où apparemment il délivre son épouse avec l’aide du gouverneur de la prison qui a pour nom Pierre de Lune. (René Quehen, dans son livre « La seigneurie de Peyrepertuse » ne cite jamais le prénom « Blanche » n’évoquant qu’une reine de Castille et il indique que « le roi d’Aragon permit à la reine de Castille d’aller rejoindre son mari, très bien reçu par le duc d’Anjou et le roi de France qui lui donnèrent le château de Peyrepertuse pour y demeurer avec la reine et leurs enfants aussi longtemps qu’ils le désireraient »). On ignore pourquoi l'épouse d'Henri II était en prison. Etait-elle vraiment en prison ou était-ce une façon de la protéger ? On l'ignore aussi. Toujours est-il que Quehen a raison de ne pas l'appeler Blanche car l’épouse d’Henri de Trastamare ne s’est jamais appelée Blanche mais Jeanne. Jeanne Manuel de Villena qu’il a épousé en 1350 et avec laquelle il a eu trois enfants. Alors effectivement, cette Jeanne a été reine de Castille pendant la même période que son époux c'est-à-dire dans l’immédiat du 13 mars 1366 au 3 avril 1367. Comme son époux, elle retrouvera le trône en mars 1369 mais c’est une autre Histoire au cours de laquelle les deux frères vont se battre dans un duel meurtrier. C'est Henri qui en sortira vainqueur. Concernant Jeanne, l'Histoire nous a laissé peu de choses d'elle et mes recherches m’ont entraîné vers son père Don Juan Manuel dont Wikipédia nous dit qu’il tint plusieurs postes importants au sein du royaume de Castille étant tour à tour majordome puis gouverneur général mais qu’il s’opposa sans cesse à l’autorité monarchique d’Alphonse XI qu’il jugeait trop tyrannique. Alphonse XI étant je vous le rappelle le père de Pierre 1er le Cruel. Il y a donc une certaine logique entre le père Don Juan Manuel de Villena et le beau-fils Henri de Trastamare car les deux s’opposent à leur manière aux rois de Castille en place à cause de leur cruauté et de leur tyrannie. Concernant sa fille, Jeanne Manuel, on apprend qu’elle est la plus jeune des filles officielles et la dernière représentante de la Maison de Bourgogne-Ivrée. La fameuse « Bourgogne » de Louis Fédié revient en première ligne mais à propos de Jeanne et non pas d’une Blanche. De cette Maison d'Ivrée, appelée aussi Maison des comtes palatins de Bourgogne sont issus depuis plusieurs siècles les comtes de Bourgogne et les rois de Castille. La boucle est bouclée. Mais revenons à 1367 et à ce Pierre de Lune. Il aide Henri de Trastamare en le conduisant en cachette jusqu'au château de Peyrepertuse, puis ce dernier se rend à Toulouse par le comté de Foix. Là, on revient à l’épisode où le roi d’Aragon autorise la reine à rejoindre son époux à Peyrepertuse (On note donc quelques invraisemblances car certains historiens évoquent une délivrance en secret et d'autres une autorisation du roi d'Aragon). Mais je dirais peu importe car en conclusion et quelque soit les versions, ce n’est pas une « Blanche de Castille » qui aurait vécu au château de Peyrepertuse et aurait laissé choir son gobelet mais une « Jeanne de Castille ». Louis Fédié, lui, raconte la légende de le reine Blanche telle qu’elle est arrivée à nous par la tradition locale mais il semble qu’il y ait une confusion dans la prisonnière d’Illueca, entre Blanche et Jeanne. Pour lui, c’est bien la femme de Pierre le Cruel, exilée à Peyrepertuse puis le jour où elle se rend en Castille c'est-à-dire en 1353 (Fédié écrit 1361 !), elle est d’abord immédiatement écartée puis emprisonnée puis enfin assassinée en 1361 sur ordre de son époux. Louis Fédié rajoute qu’elle serait partie en Castille avec l’assurance d’y être en sécurité car Henri de Trastamare, aidé de Duguesclin, avait remporté plusieurs victoires sur son époux. Il y aurait donc peut-être confusion dans les dates aussi car l'Histoire mentionne qu'Henri de Trastamare serait venu par deux fois à Peyrepertuse, une fois en juillet 1361 et une autre fois en 1367. Rappelons-nous que juin ou juillet 1361, c'est la date où Blanche de Bourbon/Castille est assassinée. Fédié explique aussi que le reine Blanche aurait séjourné à Peyrepertuse pendant 5 à 6 ans, venant régulièrement faire de longues cures aux Sources thermales de Rennes-les-Bains où elle était fort appréciée des habitants et même considérée comme une sainte. Si appréciée, que la fameuse résurgence est devenue « Source de la Reine » et que de nos jours encore, on trouve une magnifique demeure de caractère faisant office d’hôtel du nom de « La Résidence de la Reine ». Pour la reine, les cures auraient été si efficaces qu’elle aurait guéri de la lèpre (ou peut-être de la tuberculose), voilà ce que l’on peut lire sur le site de l’hôtel. Notons que si tout cela reste possible, on ne comprend pas comment on peut l’affubler du titre de reine, de Castille de surcroît, alors qu’à cette période elle n’est qu’une simple princesse de Bourbon ? Enfin, il se dit aussi que la dot n’ayant pas été versée dans son intégralité et selon l’échéancier prévu, Blanche de Bourbon n’aurait pas rejoint immédiatement son époux Pierre le Cruel lors de l’alliance en 1352. A-t-elle mis à profit cette période pour venir faire un séjour supplémentaire à Rennes-les-Bains puis à Peyrepertuse où elle avait l’assurance d’une bonne protection ? C’est fort possible. On sait qu’elle a séjourné aussi au château de Puilaurens où une tour porte encore son nom. Il se dit aussi qu’elle aurait quitté la France entre novembre 1352 et février 1353 et que c’est le demi-frère du roi Don Fadrique qui serait venu en personne la chercher à Narbonne. Ce Don Fadrique pour lequel elle aurait eu un coup de foudre et peut-être une aventure ? Rappelons tout de même qu’elle n’a que 13 ou 14 ans tout au plus, ce n’est donc qu’une enfant. Reste à comprendre pourquoi, elle aurait eu entre les mains un gobelet avec l’écusson aux armes de Castille, sans jamais encore avoir mis les pieds dans ce royaume ? A-t-elle fait un aller-retour La Castille – Peyrepertuse avant d’être emprisonnée par son époux comme j’ai pu le lire sur certains sites ? Cela paraît peu probable car Pero López de Ayala n’a jamais évoqué un tel séjour et si on se fie à une certaine chronologie et aux cruautés suivantes que lui a infligées son époux, on comprend mal pourquoi ce dernier l’aurait laissé partir à Peyrepertuse pour un séjour aussi court soit-il. Il est vrai que c’est la solution la plus plausible pour que le gobelet trouve une raison d’être entre ses mains. Le gobelet appartenait-il à un soldat castillan chargé de sa sécurité ? Difficile de répondre à toutes ses questions en l’absence de textes historiques formels relatant la période et la présence de Blanche de Bourbon à Peyrepertuse. Toujours est-il qu’on a la certitude de l’année de sa mort qui est 1361, mais la manière dont elle a été assassinée, reste confuse. Certains comme Duguesclin disent qu’on a voulu faire croire à un accident, qu’on connaît les meurtriers présumés Daniot et Turquant alors que Pero López de Ayala dit qu’elle aurait été tuée par un arbalétrier du nom de Juan Pérez de Rebelledo. La seule quasi certitude est que son époux a probablement été le vrai commanditaire. Tout cela est assez connu dans les textes et seule la partie à Peyrepertuse reste à dénouer complètement. Le légende reste donc floue.
Alors comme on le voit, il y a de nombreuses incertitudes, confusions et invraisemblances à propos de cette légende. Confusions dans les reines ayant séjournées à Peyrepertuse. Confusions dans les dates. Confusions entre la version de Louis Fédié ou celle de René Quehen.
Dans « Peyrepertuse, forteresse royale », Lucien Bayrou ne se prononce pas mettant un point d’interrogation à la fin de la phrase « à la présence temporaire du prétendant à la couronne de Castille en 1367 ? » et ce, à propos d’objets militaires retrouvés lors de fouilles à Sant Jordi. Il parle bien sûr d’Henri de Trastamare et de son épouse Jeanne.
Jean-Baptiste Renard de Saint-Malo dans « le Château de Pierrepertuse » paru dans le Publicateur en 1833, écrit « vers juillet 1361, les rochers de nos monts accueillirent aussi l’infortune de Henri de Trastamare et de Sanche son frère, fuyant avec leurs champions fidèles, les poursuites de Pierre le Cruel » puis plus loin, il rajoute qu’il serait revenu à Peyrepertuse en 1367 après la défaite de , Navarette, « Henri parvint en effet, incognito, à travers l’Aragon, au château de Pierrepertuse, dans les Corbières » ayant apparemment extrait ces informations de « l’Histoire générale du Languedoc » de Dom Joseph Vaissette.
Conclusion : Comme on le voit, le mystère reste donc entier autour de cette légende de la Fontaine de La Jacquette. La question qui se pose est de savoir s'il est justifié de prétendre que le fameux gobelet retrouvé appartient bien à Blanche de Bourbon, future reine de Castille pour son plus grand malheur ? Au regard des faits historiques, j'aurais tendance à répondre "non". Toutefois et concernant l'Histoire elle-même on peut imaginer que toutes les versions sont les bonnes à savoir que Blanche de Bourbon, future reine de Castille, serait venue à Peyrepertuse et à Rennes-les-Bains dans les années 1347 à 1352, c'est-à-dire avant son mariage officiel avec Pierre 1er le Cruel. A la fois pour se soigner et avec l’assurance d’être en sécurité à Peyrepertuse. La dernière année, en 1352, l’alliance signée l’autorisait à affirmer auprès de la population qu’elle était devenue reine de Castille, ce qui expliquerait qu’elle ait laissé son nom à une source de Rennes-les-Bains où elle avait ses habitudes. Ensuite et à leur tour, Henri de Trastamare serait venu à Peyrepertuse une première fois en juillet 1361 contraint de fuir les velléités assassines de Pierre le Cruel, puis une seconde fois avec son épouse Jeanne en 1367 après sa défaite à Navarette. Tout se tient parfaitement car cela donne une logique à l’ensemble de la légende. Blanche de Bourbon n’ayant encore jamais mis les pieds en Castille, elle serait venue à Peyrepertuse mais n’aurait jamais perdu de gobelet d’argent gravé du blason royal castillan mais ce même gobelet aurait été perdu par Jeanne (ou son époux Henri) qui, eux, avaient la légitimité et toutes les raisons pour en posséder un. Ce gobelet castillan aurait été retrouvé par le berger. Parce que la reine la plus célèbre de Castille s’appelait Blanche et qu’une autre Blanche de Castille avait laissé son nom à une source de Rennes-les-Bains, située non loin de Peyrepertuse, la tradition aurait par erreur attribué ce gobelet à une Blanche au lieu d’une Jeanne. La suite, on la connaît. Reste à savoir ce qu’est devenu ce gobelet de la Fontaine de la Jacquette car de nos jours, il doit valoir une véritable fortune…..J’en ai trouvé un aux enchères, aux armes de Castille, mais en verre et de la 2eme moitié du 18eme siècle et il vaut déjà de 400 à 600 euros…alors imaginez un gobelet en argent si vieux et ayant au moins plus de 650 ans et surtout si légendaire ! ….
Ce mois-ci, pas de coup de gueule, et à la place, une espèce d’appel « léger » voire « futile » diront certains. Ils n’auront pas tort. Appel à l’entraide, à la généalogie et à l’Histoire. Histoires des Pyrénées-Orientales certes mais également Histoire tout court à propos de 2 vieilles bouteilles de limonade que j’ai trouvées au cours de mes pérégrinations pédestres. Appels car j’ai espoir que cet article réveillera des souvenirs auprès des internautes. Sauf miracles, il n’y aura probablement pas de réactions immédiates, mais comme 2 bouteilles jetées à la mer, lesquelles, un jour ou l’autre, s’échoueront sur des rives favorables et enchantées, je garde bon espoir d’obtenir quelques informations les concernant..... Espoir que des personnes propices et curieuses les ramasseront un jour et seront à même de faire avancer le voyage de ces deux bouteilles.
C’est donc bien une invitation au voyage que je vous propose avec cet article.
J’ai déjà le début de ce voyage car je sais qui les a faites fabriquées, qui les a remplies de limonade, je sais où elles ont été bues puis oubliées. Les principales questions restent quand et pourquoi ne retrouve-t-on rien à leur sujet ? La première bouteille, je l’ai trouvée le 16 août 2010 au hameau ruiné de Fontanills au dessus d’Arles-sur-Tech, au cours d’une balade que j’avais tout bonnement intitulée « Le hameau oublié de Fontanills par Can Rigall à partir d’Arles sur Tech ». Quant à la deuxième bouteille, retrouvée dans les vestiges d’un vieux cortal au lieu-dit Escausseils au dessus d’Urbanya, c’est par bonheur je l’ai découverte à moitié enterrée mais intacte le 29 août 2011 lors d’une randonnée qui avait pour titre le « Serrat de Calvaire ». Vous pouvez retrouver ces deux balades sur mon blog.
C’est donc à un an d’intervalle que j’ai découvert ces deux bouteilles bien différentes d’aspect, une en verre vert, l’autre en verre blanc, mais avec néanmoins de grandes similitudes quand aux éléments gravés permettant de se lancer dans des recherches historiques. Depuis, elles dormaient sagement sur une étagère de mon bureau d’où j’ai décidé de les sortir pour tenter de leur donner une seconde vie. Une vie que j’espère aussi pétillante que la limonade qu’elles ont contenu mais ce n’est pas gagné !
La première bouteille, probablement la plus ancienne, car avec un verre vert, soufflé soit à la bouche ou au moins artisanalement, offre les mentions suivantes : « Limonade J.DELCLOS ARLES SUR TECH ». Mentions gravées en relief sur la bouteille. Les nombreuses imperfections, pliures de la pâte encore liquide au bas de la bouteille notamment, causé par le souffle, ajoute un charme supplémentaire à ce flacon de 25 cm de hauteur pour un poids de 555 grammes et un cul de 55 mm de diamètre. Le bouchon mécanique est en céramique blanc mais sans aucune mention. La partie métallique servant à articuler l’ouverture et la fermeture du bouchon est en très bon état si l’on imagine les conditions difficiles au grand air que la bouteille a eu à subir au fil des décennies. Le bouchon dispose de son joint en caoutchouc d’origine. Je précise d’origine car j’ai trouvé la bouteille fermée et le caoutchouc étant collé au verre, je n’ai jamais pris le risque d’essayer de l’ouvrir et ainsi, de décoller l’ensemble au risque de tout abîmer. Le cul-de-bouteille semble avoir subi quelques chocs, petite cassure et brèche sur l’arête et fêlure évidente, mais prouve si besoin que ce verre était d’une extraordinaire résistance. En 2010, j’ai procédé à quelques recherches sur Internet. Elles m’ont amené sur le site Ebay car j’avais trouvé une annonce de vente faisant état d’une autre bouteille de limonade Delclos. Suite à cette similitude, j’ai pris contact par messagerie avec la personne qui la vendait et j’ai pu apprendre que ma bouteille aurait peut –être plus de 100 ans. Quelques années de plus aujourd’hui. Il s’agissait d’une jeune dame. S’agissait-il d’une arrière petite-fille de ce fameux J.DELCLOS ? Je ne sais pas. En tous cas, elle a prétendu être une descendante du limonadier d’Arles-sur-Tech. L’annonce a disparu depuis et de ce fait, j’ai perdu tout contact avec cette personne pour obtenir de plus amples précisions. Bien évidemment, je ne peux garantir cette datation mais j’aurais tendance à la cautionner au regard de l’Histoire (*) que j’ai pu lire au sujet des limonades et des limonadiers en général. Mes recherches m’ont au moins permis d’en apprendre beaucoup à ce sujet et je prends plaisir à en faire un long condensé.
La deuxième bouteille est en verre blanc. Le fait de l’avoir retrouvé ouverte a quelque peu terni son aspect, aussi bien intérieur qu’extérieur, à moins que qu’il ne s’agisse d’un résultat inéluctable consécutif à son ancienneté. La partie terne disparaît dès qu’on mouille le verre mais revient très vite au séchage. Egalement gravées en relief sur le flanc de la bouteille, on peut lire les mentions suivantes : « AUBERT AMEDEE PRADES PYREES ORIENTALES ». Le bouchon en céramique blanc présente les mêmes informations écrites en rouge. Le joint en caoutchouc d’origine est encore présent mais très collé à la céramique et la partie mobile métallique est bien plus rouillée que celle de la première bouteille. Il est vrai que j’ai trouvé la bouteille en partie enterrée et elle a donc souffert de cet ensevelissement. Elle est haute de 22,5 cm et le cul à un diamètre de 6 cm. Au cours de mes recherches sur le Net, je n’ai pas trouvé suffisamment d’informations me permettant d’élaborer le début d’une histoire et seule une conviction personnelle me laisse penser que cette bouteille serait un peu plus récente que la précédente. Est-elle en verre soufflée ? N’étant pas un spécialiste, je ne saurais l’affirmer. Une chose est sûre, le verre est très épais et la bouteille est lourde, plus lourde que la première car elle pèse 600 grammes. En France, les communes portant la dénomination de PRADES sont pléthores, j’en ai dénombré au moins 7 sur la carte I.G.N, plus celles ayant un nom composé, mais la bouteille ayant été trouvée au dessus d’Urbanya, on peut raisonnablement penser qu’il s’agit de PRADES dans le Conflent et dans les Pyrénées-Orientales. En réalité, toutes les autres communes sont situées dans d’autres départements et sont donc éloignées de plusieurs centaines de kilomètres du lieu de la découverte, la plus proche étant Prades en Ariège distante de 100 km d’Urbanya.
Voilà ce que je peux dire de ces deux bouteilles trouvées lors de mes balades.
Les quelques recherches généalogiques sur Internet que j’ai commencé d’entreprendre m’ont permis de prendre quelques contacts. J’ai déjà obtenu une réponse négative et les autres tardent à venir. Dans l’immédiat, les recherches concernant DELCLOS sont difficiles car le seul « J » du prénom ne les facilite pas. Concernant, AUBERT Amédée à Prades, j’ai retrouvé sur le site Filae un acte de mariage réalisé dans cette commune en 1878. On y apprend qu’un AUBERT Amédée s’est marié avec une prénommée Marguerite HUGUET, or ce jeune homme s’est déclaré comme « ouvrier brasseur » ! De la bière à la limonade, il n’y a qu’un pas que certains ont franchi puisque très souvent les brasseurs fabriquaient également de la limonade ou que les limonadiers brassaient de la bière. Faut-il le franchir encore ? Faut-il, si j’ose dire, faire ou pas un panaché rafraîchissant de cette information ? Je ne sais pas. Peut-être faut-il attendre un peu les résultats de cet appel. Le brasseur AUBERT est-il devenu limonadier un peu plus tard ? Ces questions restent dans l’immédiat sans réponse. Il faut dire que les noms AUBERT et DELCLOS sont des noms relativement répandus, ce qui ne facilite pas les recherches. Néanmoins, je ne désespère pas.
Dans le remarquable site de l’historien Jean Tosti consacré aux communes des Pyrénées-Orientales, je note que les noms AUBERT et DELCLOS figurent parmi les noms les plus portés au 19eme siècle dans les communes mentionnées sur les bouteilles, c’est donc un point réconfortant et je peux espérer que de nombreux descendants se retrouvent dans cet appel.
Donc, si les noms des limonadiers J.DELCLOS à Arles-sur-Tech et AUBERT Amédée à Prades dans le 66 vous parlent encore, vous pouvez de me contacter par mail ou par la rubrique contact de mon blog. Je suis preneur de toutes les informations au sujet de ces 2 bouteilles. Merci d’avance.
Enfin, je tiens à préciser que mes recherches n’ont pas le moindre intérêt spéculatif ni financier. Sur le site Ebay, les vieilles bouteilles de limonade sont légions à des tarifs de 5, 8 ou 10 euros mais jamais guère plus. Non au contraire, mon envie d’avancer dans mes recherches relève plus de la curiosité historique et ma démarche est même philanthropique car je suis disposé à offrir ces bouteilles aux héritiers qui me prouveront par n’importe quel moyen qu’ils sont bien les descendants de ces limonadiers qu’étaient J.DELCLOS ET Amédée AUBERT. A bon entendeur, salut !
(*) Histoire de la limonade : La limonade est une boisson froide constituée de jus de citron, d'eau plate et de sucre. Au départ, elle était non gazeuse. Elle tient son nom du limonier, citronnier originaire du nord de l’Inde mais dont la culture de son fruit, le limon, a été développée d’abord en Louisiane puis s’est étendue au reste de la planète. D’autres variétés de citronniers sont ensuite entrées dans la composition. Désormais, la boisson peut être gazeuse ou non suivant le pays où elle est consommée. En France, sa fabrication manufacturière pour être commercée date du 17eme siècle et est lancée initialement par des distillateurs d’alcools mais l’Histoire retient que la boisson a été inventée bien avant. C’est ainsi que dans le livre de Jules Forniconsacré aux « Origines et histoire de la corporation des restaurateurs et limonadiers de Paris : discours prononcé au banquet du 20 avril 1886 », on apprend que sa recette remonte à l’ancienne Rome, puis aurait débarquée à Paris quand la princesse Catherine de Médicis se marie avec le roi de France Henri II, fils de François 1er. Ce sont des gens de sa cour qui la ramènent avec elle d’Italie. En 1673, Louis XIV pour remplir sa cassette particulière profite du succès de la limonade pour créer une maîtrise particulière à la profession moyennant finance. Personne ne se présentant pour l’acheter, le roi l’impose d’office par décret au tarif de 150 livres, soit la moitié du prix d’acquisition du brevet de fabrication. Trois ans plus tard, la Compagnie des maîtres limonadiers et marchands d’eau de vie de Paris voit le jour. Elle regroupe les commerçants fabriquant et vendant la limonade mais bien d’autres boissons également. On en compte presque 600 dans Paris. Ils ont le monopole du commerce de rue. Le terme « limonadier » remplace celui de « tavernier » dans l’esprit des consommateurs. Dans les années 1704, 1705 et 1706, la corporation connaît quelques soubresauts suite à des changements de statuts. Les limonadiers perdent des privilèges. En 1713, grâce à un nouvel édit, la profession retrouve ses privilèges antérieurs. En 1746, les maîtres limonadiers sont séparés en deux catégories : les limonadiers distillateurs et les limonadiers confiseurs. Plus tard, en 1773, cette corporation est rattachée à celle des vinaigriers car si le sucre a servi traditionnellement à la fermentation, à cette époque on commence à ajouter du vinaigre blanc pour lui donner cet aspect pétillant, le vinaigre présentant l’avantage de modérer l’explosivité liée à la fermentation. En 1776, avec l’abolition des jurandes par Turgot, la corporation des limonadiers disparaît. Peu à peu, mais nous sommes déjà au 19eme siècle, les eaux gazeuses remplacent l’eau plate. De ce fait, elle devient une boisson encore plus appréciée car plus rafraîchissante. La profession se développe au point que la France compte 3 à 4000 limonadiers vers la fin du 19eme siècle. Finalement, le terme de « limonadier » est étendu à l’ensemble des cafetiers et des débiteurs de boissons. La profession de fabricant de limonades se raréfie au fil du 20eme siècle pour atteindre son paroxysme à la fin des années 80 et 90. Il subsiste néanmoins de très vieilles maisons :
- Brissaud, la plus ancienne limonaderie date de 1824.
- Elixia a vu le jour en 1856, créée par Faustin Girardet.
- Fontestorbes, sise à Bélesta en Ariège, fabrique la plus ancienne limonade artisanale depuis 1885.
- Geyer Frères avec sa marque fétiche Lorina a été créée en 1895.
Voilà pour les plus anciennes même si parmi les très nombreuses qui ont été créées au cours du 20eme siècle, il en subsiste encore quelques unes qu’il serait trop long de citer ici. Aujourd’hui dans les limonades industrielles, l’aspect gazéifiant et pétillant est obtenu grâce à un dosage précis d’acide citrique et par injection de gaz. Désormais, les limonadiers diversifient leurs produits et cherchent en permanence de nouvelles saveurs en y incorporant d’autres essences. Les nouvelles limonades se déclinent à la fraise, à la cerise, à la pomme et on en trouve même au basilic !
La limonade n’a pas fini de nous faire pétiller les papilles……