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Le Sémaphore du Cap Dramont depuis le port du Poussaï (Saint-Raphaël-Var)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de deux chansons brésiliennes interprétées par Stacey Kent et qui ont pour titre "So Nice/Samba de Verão (Marcos Valle)" accompagnée ici par Marco Valle (chant/piano) et Jim Tomlinson (saxophone) puis "One Note Samba (Antônio Carlos Jobim)" accompagnée par Jim Tomlinson (flûte) Graham Harvey (piano) Jeremy Brown (contrebasse) Josh Morrison (batterie) et John Parricelli (guitare), la partie instrumentale finale et partielle est "One Note Samba" jouée par Antônio Carlos Jobim.

Le Sémaphore du Cap Dramont depuis le port du Poussaï (Saint-Raphaël-Var)

Le Sémaphore du Cap Dramont depuis le port du Poussaï (Saint-Raphaël-Var)

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


Quand notre fils nous accueille à Fréjus et qu’il ne travaille pas, il est bien rare que l’on passe son temps assis autour d’une table. Il ne tient pas en place et même si le VTT a sans doute sa préférence, il ne rechigne jamais à nous proposer une sortie en  voiture, une découverte ou carrément une petite randonnée pédestre. Il sait de qui tenir ! C’est ainsi qu’en ce 29 septembre 2022, nous proposant une balade au "Sémaphore du Cap Dramont", il aurait été inconvenant de lui dire « non » ! Au regard de ce qu’il nous en dit, le lieu mérite d’être découvert au cours d’une courte randonnée. La météo étant clémente et même si la veille, « le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf » est encore un peu dans mes jambes, je suis bien évidemment partant. Dany l’est aussi et c’est une raison supplémentaire pour ne pas refuser. Il est 13h10 quand Jérôme range la voiture sur le parking du port de plaisance du Poussaï, véritable petit écrin côtier sur la commune de Saint-Raphaël. Si le port du Poussaï est assez méconnu, le petit îlot surmonté d’une tour crénelée qui le côtoie à quelques encablures est lui archiconnu. En effet, qui n’a pas vu une fois dans sa vie ; à la TV, dans un magazine ou  sur une carte postale ; cette minuscule « Île d’Or » que domine une incroyable tour sarrasine, l’ensemble ayant cette même couleur rougeâtre propre au Massif de l’Esterel et à la rhyolithe qui le compose. D’ailleurs, à quelques mètres du parking, un stèle formée d’un gros bloc de rhyolite rend hommage à Auguste Lutaud, acquéreur de l’île, créateur de la tour et qui s’était d’ailleurs proclamé roi de l’Île d’Or au temps où sur ce petit "atoll" il recevait la « jet set ». Les premiers décors de cette balade étant plantés, il suffit de partir à gauche du port et d’emprunter un étroit sentier longeant le bord de mer. Dès la première petite crique atteinte, quelques escaliers rejoignent un sentier qui circule en s’élevant dans la forêt jusqu’à atteindre une large piste rougeâtre. Cette piste, c’est le fameux P.R permettant de rejoindre le Sémaphore du Cap Dramont.  Si le sémaphore n’apparaît pas de suite, les falaises rougeâtres qui le supportent sont déjà là. Au milieu de tout ce rouge, il est assez aisé de repérer quelques fans de la varappe agrippés à leurs cordes d’escalade mais aussi quelques taches vertes d’une végétation clairsemée dominés par les figuiers de Barbarie. Pendant que Dany et Jérôme papotent devant moi, je flâne derrière eux en quête d’une Nature présente mais malheureusement trop épisodique à mon goût. Quelques fleurs, un chardonneret, de rares papillons, des goélands qui planent ou passent sans s’arrêter et le sémaphore est déjà là pour nous réunir. Le lieu étant fermé par un portail et de surcroît en cours de réhabilitation, on ne le distingue que très mal et de trop loin pour s’en faire une belle idée. On se contente alors de quelques panoramas lointains ou très proches vers Dramont et ses alentours. Parmi les lieux lointains, les visions du Mont Vinaigre et du Cap Roux me remémorent d'autres sympathiques balades faites il y a quelques années. Comme très souvent sur toute la Côte d’Azur, ici se mêlent les bleus du ciel et de la mer, le blanc et le rouge de l’urbanisation, le rouge de l’Estérel et des Maures et par bonheur le vert d’une végétation encore bien présente. A elles seules, les couleurs justifient cette balade. Alors que je continue à photographier fleurs et papillons, je suis définitivement largué et cela ne fait que s’accentuer dès lors que je pars visiter ce qui ressemble à un vieux dépôt à munitions voire à un ancien abri souterrain. Il est vrai qu’ici l’Histoire nous rappelle qu’en 42-44 les Allemands étaient bien présents mais ont été repoussés lors du débarquement dit de Provence du 14 et 15 août 1944, la plage du Dramont n’étant pas en reste dans les drames survenus sur toute cette côte. La carte IGN mentionne encore la présence d’une ancienne batterie à proximité. Après cette découverte, je continue de musarder mais retrouve Jérôme et Dany juste avant l’arrivée. Ainsi se termine cette courte et jolie randonnée accessible au plus grand nombre. Le parcours réalisé a été long de 3,7km. Carte IGN 3544ET Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

 

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Le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf (suivi du Parc Areca-Fréjus-Var)

Publié le par gibirando

 

Cette vidéo est agrémentée de la musique du compositeur britannique John Barry "Theme From The Persuaders" plus connue en France sous le nom de "Amicalement vôtre", série télévisée de Robert.S Baker avec Tony Curtis et Roger Moore.

Le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf (suivi du Parc Areca).

Le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf (suivi du Parc Areca).

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

 


Quand on aime la randonnée au point qu’elle devient un principe de vie au même titre ou presque que des valeurs fondamentales comme aimer ses enfants, sa femme, sa famille, être honnête en toutes circonstances, être non-violent, aimer et prendre soin de la Nature, etc…, une tendinite à un genou qui empêche de poser le pied à terre et qui s’éternise devient un véritable drame. En ce 28 septembre 2022  ; et alors qu’avec Dany nous sommes dans le Var et pour quelques jours chez notre fils ; c’est au sortir d’une telle période que je me trouve quand je me lance sur ce « Chemin des Douaniers au départ de Saint-Aygulf ». Dany, à cause de ses hanches qui l’enquiquinent également beaucoup, n’est pas mieux lotie que moi mais pour elle aussi l’envie de marcher est bien présente. C’est donc sur les conseils de notre fils et à l’aide d’une brochure trouvée sur Internet que j’ai choisi ce parcours. Alors certes avec ses 16km de Saint-Aygulf à la plage du Grand Boucharel, cet aller/retour paraît énorme, et ce d’autant qu’il s’agit d’une reprise après plusieurs semaines d’inactivité pédestre mais d’un autre côté les difficultés sont quand même très modestes. L’accomplir intégralement serait donc une belle satisfaction et à plus forte raison parce que mon genou gauche continue à me faire un peu souffrir de temps à autres. D’ailleurs, si j’ai choisi cette balade c’est justement parce que l’accomplir partiellement reste une possibilité. « Nous ferons ce que nous pourrons » ai-je dit à Dany avant de partir. Je ne croyais pas si bien dire car Dany va me lâcher bien plus vite que je ne l’avais imaginé. Quant à moi, ce ne sont ni les douleurs au genou ni la distance qui m’arrêtent à hauteur de la Pointe de la Tête Noire mais un ciel qui s’assombrit à cause de gros nuages devenant de plus en plus menaçants. Si menaçants d’ailleurs qu’à l’instant où je décide de faire demi-tour, quelques gouttes de pluie entrent dans la partie. Par prudence et parce que j’ai peur que les roches du sentier des Douaniers deviennent glissantes, elles m’obligent à choisir la D.559 pour revenir jusqu’à la voiture. Par bonheur, la pluie ne dure pas mais je fais le choix de poursuivre la route départementale car je sais que Dany m’attend. Malgré ça, j’ai accompli et vu l’essentiel de ce superbe mais inégal sentier. Inégal car parfois cimenté et donc très bon et parfois carrément rocheux. Les décors, eux, sont une succession de petites criques plus pittoresques les unes que les autres entrecoupée de plagettes pour la plupart prises d’assauts par des amoureux du bronzage paisible. L’ex-chasseur sous-marin que je suis regarde la mer bleutée et tous ces jolis décors comme une enfant gourmand regarde avec envie des gâteaux dans la vitrine d’une pâtisserie. Alors le plus souvent, j’essaie d’oublier les fonds marins pour me consacrer à une Nature plus terrestre. A mon grand étonnement, elle est plutôt présente prenant les traits de quelques fleurs sauvages, de jolis papillons et de rares oiseaux ou libellules que je m’évertue à vouloir photographier. Finalement et à bien y réfléchir, cette Nature, le plus souvent ailée ou à dispersion spatiale, profite sans doute de la proximité de l’embouchure de l’Argens et des étangs de Villepey.  Par la force des choses, le retour par la route D.559 est moins séduisant et autant le dire franchement ennuyeux. Dany m’attend dans la voiture là où nous l’avons laissé. La pluie ayant définitivement cessé et les nuages se faisant plus clairsemés, nous partons visiter le parc Areca qui est tout proche. Finalement, les criques et petites plages de Saint-Aygulf sont bien trop tentantes alors nous y retournons juste histoire que je puisse m’enlever cette envie d’aller y « piquer une tête ! »  C’est ainsi que se termine cet après-midi que j’ai en grande partie consacré à ce Chemin des Douaniers.  Chemin ; ou plutôt sentier si la largeur est un critère crucial  ; dont l’Histoire mérite d’être connue. Voici ce qu’en dit la brochure proposée par le Syndicat d’Initiative et l’Office du Tourisme de Fréjus/Saint-Aygulf :

"Vous découvrirez les criques de Saint-Aygulf en empruntant le « Chemin des Douaniers » ; celles-ci sont propices à la chasse sous-marine en apnée, à la pêche, à la baignade abritée sur de ravissantes petites plages.  Ce sentier longe de superbes plages, parfois de sable, parfois de galets, des petites criques toutes aussi sauvages les unes que les autres, des jardins très fleuris où foisonnent les mimosas , palmiers, pins et autres arbres d'essences méditerranéennes procurent ombrages, fraîcheur et constituent un décor grandiose. Parfois, dans une trouée, on aperçoit un semi-palais ou une somptueuse villa de style XIXe siècle, vestige de la Belle Epoque. Ce sentier, que l'on peut trouver tout au long du littoral, a une histoire : Héritage de la Révolution française, le sentier du littoral – ou che min des douaniers – serpente des Saintes-Maries de la Mer à Menton. Un sentier... ou plutôt des chemins, portions du long trait de côte méditerranéen (+800 km). Il voit le jour en 1791, voulu par l’administration des Douanes pour assurer la surveillance des côtes et contrer passeurs et contrebandiers. A l’usage exclusif du piéton, du randonneur ou du sportif ; le sentier du littoral s’est imposé en 25  ans comme un lieu de balades à part entière. Aujourd’hui, près de la moitié du rivage méditerranéen peut être parcourue librement, avec, il est vrai, plus ou moins de facilité. Mais, quel que soit le degré de difficulté, la promenade vaut le détour. Ce sentier, que l'on peut trouver tout au long du littoral, a une histoire : Héritage de la Révolution française, le sentier du littoral – ou chemin des douaniers – serpente des Saintes-Maries de la Mer à Menton. Un sentier  ou plutôt des chemins, portions du long trait de côte méditerranéen (868 km). Il voit le jour en 1791, voulu par l’administration des Douanes pour assurer la surveillance des côtes et contrer passeurs et contrebandiers. Un siècle et demi plus tard, vers la moitié du XXe, les gabelous (les anciens « commis de la gabelle») se sont métamorphosés en douaniers et le sentier perd  du strict point de vue de la surveillance des côtes sa raison d’être. Les postes de gardes, les cabanes et les abris sont oubliés et, la nuit venue, à l’heure de « l’embuscade », les brigades ne patrouillent plus. Le sentier tombe à l’abandon. Il renaît un quart de siècle plus tard, à la faveur des lois littorales de 1976 et 1986. Une servitude de passage de trois mètres de large s’impose à toute propriété privée riveraine du domaine public maritime, à l’usage exclusif du piéton".

Si ici, on évoque presque essentiellement la partie méditerranéenne de ce chemin, il est important de rappeler que ce sont toutes les côtes françaises qui à partir de 1791 sont contrôlées par les douanes, antérieurement dénommée « Ferme générale » instaurée par Colbert en 1680. Il faut rappeler que la France est en pleine révolution et en même temps menacée à ses frontières. Il est donc important d’assurer la sécurité du pays tout en évitant les contrebandes. Certes la gabelle a été abolie le 1er décembre 1790 mais le trafic du sel demeure important, restant une nécessité pour conserver les denrées périssables et donc une monnaie d’échange et parfois même un « salaire », ce dernier mot tirant son origine du latin « salarium » signifiant « ration de sel ». C’est ainsi qu’une zone de 60 km de large sur tout le littoral est surveillée par le service des douanes, cette surveillance s’effectuant le plus souvent à cheval ou à pied et engendrant de ce fait et presque naturellement des sentiers et chemins. Au XXème siècle et dès lors que se développent d’autres moyens de transports de marchandises, la plupart de ces sentiers et chemins tombent en désuétude. C’est donc tous ces chemins-là que l’on appelle de nos jours « des douaniers » et quelquefois « du littoral ». Le plus connu étant le GR.34, lequel avec ses 2.000 km parcourt les côtes bretonnes depuis la baie du Mont-Saint-Michel jusqu'à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique. En arpentant un de ces chemins, c’est donc un joli morceau de l’Histoire de France que l’on chemine sans y penser le plus souvent. Ce fut le cas ici je l’avoue. Carte IGN 3544ET Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

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Deux bouteilles de limonade perdues dans la mer du Web…..

Publié le par gibirando

Ce mois-ci, pas de coup de gueule, et à la place, une espèce d’appel « léger » voire « futile » diront certains. Ils n’auront pas tort. Appel à l’entraide, à la généalogie et à l’Histoire. Histoires des Pyrénées-Orientales certes mais également Histoire tout court à propos de 2 vieilles bouteilles de limonade que j’ai trouvées au cours de mes pérégrinations pédestres. Appels car j’ai espoir que cet article réveillera des souvenirs auprès des internautes. Sauf miracles,  il n’y aura probablement pas de réactions immédiates,  mais comme 2 bouteilles jetées à la mer, lesquelles, un jour ou l’autre, s’échoueront sur des rives favorables et enchantées, je garde bon espoir d’obtenir quelques informations les concernant..... Espoir que des personnes propices et curieuses les ramasseront un jour et seront à même de faire avancer le voyage de ces deux bouteilles.

Deux bouteilles de limonade perdues dans la mer du Web…..

C’est donc bien une invitation au voyage que je vous propose avec cet article.

 

J’ai déjà le début de ce voyage car je sais qui les a faites fabriquées, qui les a remplies de limonade, je sais où elles ont été bues puis oubliées. Les principales questions restent quand et pourquoi ne retrouve-t-on rien à leur sujet ? La première bouteille, je l’ai trouvée le 16 août 2010 au hameau ruiné de Fontanills au dessus d’Arles-sur-Tech, au cours d’une balade que j’avais tout bonnement intitulée « Le hameau oublié de Fontanills par Can Rigall à partir d’Arles sur Tech ». Quant à la deuxième bouteille, retrouvée dans les vestiges d’un vieux cortal au lieu-dit Escausseils au dessus d’Urbanya, c’est  par bonheur je l’ai découverte à moitié enterrée mais intacte le 29 août 2011 lors d’une randonnée qui avait pour titre le « Serrat de Calvaire ». Vous pouvez retrouver ces deux balades sur mon blog.

 

C’est donc à un an d’intervalle que j’ai découvert ces deux bouteilles bien différentes d’aspect, une en verre vert, l’autre en verre blanc, mais avec néanmoins de grandes similitudes quand aux éléments gravés permettant de se lancer dans des recherches historiques. Depuis, elles dormaient sagement sur une étagère de mon bureau d’où j’ai décidé de les sortir pour tenter de leur donner une seconde vie. Une vie que j’espère aussi pétillante que la limonade qu’elles ont contenu mais ce n’est pas gagné !

 

La première bouteille, probablement la plus ancienne, car avec un verre vert, soufflé soit à la bouche ou au moins artisanalement, offre les mentions suivantes : « Limonade J.DELCLOS ARLES SUR TECH ». Mentions gravées en relief sur la bouteille. Les nombreuses imperfections, pliures de la pâte encore liquide au bas de la bouteille notamment, causé par le souffle, ajoute un charme supplémentaire à ce flacon de 25 cm de hauteur pour un poids de 555 grammes et un cul de 55 mm de diamètre. Le bouchon mécanique est en céramique blanc mais sans aucune mention. La partie métallique servant à articuler l’ouverture et la fermeture du bouchon est en très bon état si l’on imagine les conditions difficiles au grand air que la bouteille a eu à subir au fil des décennies. Le bouchon dispose de son joint en caoutchouc d’origine. Je précise d’origine car j’ai trouvé la bouteille fermée et le caoutchouc étant collé au verre, je n’ai jamais pris le risque d’essayer de l’ouvrir et ainsi, de  décoller l’ensemble au risque de tout abîmer. Le cul-de-bouteille semble avoir subi quelques chocs, petite cassure et brèche sur l’arête et fêlure évidente, mais prouve si besoin que ce verre était d’une extraordinaire résistance. En 2010, j’ai procédé à quelques recherches sur Internet. Elles m’ont amené sur le site Ebay car j’avais trouvé une annonce de vente faisant état d’une autre bouteille de limonade Delclos. Suite à cette similitude, j’ai pris contact par messagerie avec la personne qui la vendait et j’ai pu apprendre que ma bouteille aurait peut –être plus de 100 ans. Quelques années de plus aujourd’hui.  Il s’agissait d’une jeune dame. S’agissait-il d’une arrière petite-fille de ce fameux J.DELCLOS ? Je ne sais pas. En tous cas, elle a prétendu être une descendante du limonadier d’Arles-sur-Tech. L’annonce a disparu depuis et de ce fait, j’ai perdu tout contact avec cette personne pour obtenir de plus amples précisions. Bien évidemment, je ne peux garantir cette datation mais j’aurais tendance à la cautionner au regard de l’Histoire (*) que j’ai pu lire au sujet des limonades et des limonadiers en général. Mes recherches m’ont au moins permis d’en apprendre beaucoup à ce sujet et je prends plaisir à en faire un long condensé.

 

La deuxième bouteille est en verre blanc. Le fait de l’avoir retrouvé ouverte a quelque peu terni son aspect, aussi bien intérieur qu’extérieur, à moins que qu’il ne s’agisse d’un résultat inéluctable consécutif à son ancienneté. La partie terne disparaît dès qu’on mouille le verre mais revient très vite au séchage. Egalement gravées en relief sur le flanc de la bouteille, on peut lire les mentions suivantes : « AUBERT AMEDEE  PRADES  PYREES ORIENTALES ». Le bouchon en céramique blanc présente les mêmes informations écrites en rouge. Le joint en caoutchouc d’origine est encore présent mais très collé à la céramique et la partie mobile métallique est bien plus rouillée que celle de la première bouteille. Il est vrai que j’ai trouvé la bouteille en partie enterrée et elle a donc souffert de cet ensevelissement. Elle est haute de 22,5 cm et le cul à un diamètre de 6 cm. Au cours de mes recherches sur le Net, je n’ai pas trouvé suffisamment d’informations me permettant d’élaborer le début d’une histoire et seule une conviction personnelle me laisse penser que cette bouteille serait un peu plus récente que la précédente. Est-elle en verre soufflée ? N’étant pas un spécialiste, je ne saurais l’affirmer. Une chose est sûre, le verre est très épais et la bouteille est lourde, plus lourde que la première car elle pèse 600 grammes. En France, les communes portant la dénomination de PRADES sont pléthores, j’en ai dénombré au moins 7 sur la carte I.G.N, plus celles ayant un nom composé, mais la bouteille ayant été trouvée au dessus d’Urbanya, on peut raisonnablement penser qu’il s’agit de PRADES dans le Conflent et dans les Pyrénées-Orientales. En réalité, toutes les autres communes sont situées dans d’autres  départements et sont donc éloignées de plusieurs centaines de kilomètres du lieu de la découverte, la plus proche étant Prades en Ariège distante de 100 km d’Urbanya.

 

Voilà ce que je peux dire de ces deux bouteilles trouvées lors de mes balades.

 

Les quelques recherches généalogiques sur Internet que j’ai commencé d’entreprendre m’ont permis de prendre quelques contacts. J’ai déjà obtenu une réponse négative et les autres tardent à venir. Dans l’immédiat, les recherches concernant DELCLOS sont difficiles car le seul « J » du prénom ne les facilite pas. Concernant, AUBERT Amédée à Prades, j’ai retrouvé sur le site Filae un acte de mariage réalisé dans cette commune en 1878. On y apprend qu’un AUBERT Amédée s’est marié avec une prénommée Marguerite HUGUET, or ce jeune homme s’est déclaré comme « ouvrier brasseur » ! De la bière à la limonade, il n’y a qu’un pas que certains ont franchi puisque très souvent les brasseurs fabriquaient également de la limonade ou que les limonadiers brassaient de la bière. Faut-il le franchir encore ? Faut-il, si j’ose dire, faire ou pas un panaché rafraîchissant de cette information ? Je ne sais pas. Peut-être faut-il attendre un peu les résultats de cet appel. Le brasseur AUBERT est-il devenu limonadier un peu plus tard ? Ces questions restent dans l’immédiat sans réponse. Il faut dire que les noms AUBERT et DELCLOS sont des noms relativement répandus, ce qui ne facilite pas les recherches. Néanmoins, je ne désespère pas.

 

Dans le remarquable site de l’historien Jean Tosti consacré aux communes des Pyrénées-Orientales, je note que les noms AUBERT et DELCLOS figurent parmi les noms les plus portés au 19eme siècle dans les communes mentionnées sur les bouteilles, c’est donc un point réconfortant et je peux espérer que de nombreux descendants se retrouvent dans cet appel.

 

Donc, si les noms des limonadiers J.DELCLOS à Arles-sur-Tech et AUBERT Amédée à Prades dans le 66 vous parlent encore, vous pouvez de me contacter par mail ou par la rubrique contact de mon blog. Je suis preneur de toutes les informations au sujet de ces 2 bouteilles. Merci d’avance.

 

Enfin, je tiens à préciser que mes recherches n’ont pas le moindre intérêt spéculatif ni financier. Sur le site Ebay, les vieilles bouteilles de limonade sont légions à des tarifs de 5, 8 ou 10 euros mais jamais guère plus. Non au contraire, mon envie d’avancer dans mes recherches relève plus de la curiosité historique et ma démarche est même philanthropique car je suis disposé à offrir ces bouteilles aux héritiers qui me prouveront par n’importe quel moyen qu’ils sont bien les descendants de ces limonadiers qu’étaient J.DELCLOS ET Amédée AUBERT. A bon entendeur, salut !

 

(*) Histoire de la limonade : La limonade est une boisson froide constituée de jus de citron, d'eau plate et de sucre. Au départ, elle était non gazeuse. Elle tient son nom du limonier, citronnier originaire du nord de l’Inde mais dont la culture de son fruit, le limon, a été développée d’abord en Louisiane puis s’est étendue au reste de la planète. D’autres variétés de citronniers sont ensuite entrées dans la composition. Désormais, la boisson peut être gazeuse ou non suivant le pays où elle est consommée. En France, sa fabrication manufacturière pour être commercée date du 17eme siècle et est lancée initialement par des distillateurs d’alcools mais l’Histoire retient que la boisson a été inventée bien avant. C’est ainsi que dans le livre de Jules Forni consacré aux « Origines et histoire de la corporation des restaurateurs et limonadiers de Paris : discours prononcé au banquet du 20 avril 1886 », on apprend que sa recette remonte à l’ancienne Rome, puis aurait débarquée à Paris quand la princesse Catherine de Médicis se marie avec le roi de France Henri II, fils de François 1er. Ce sont des gens de sa cour qui la ramènent avec elle d’Italie. En 1673, Louis XIV  pour remplir sa cassette particulière profite du succès de la limonade pour créer une maîtrise particulière à la profession moyennant finance. Personne ne se présentant pour l’acheter, le roi l’impose d’office par décret au tarif de 150 livres, soit la moitié du prix d’acquisition du brevet de fabrication. Trois ans plus tard, la Compagnie des maîtres limonadiers et marchands d’eau de vie de Paris voit le jour. Elle regroupe les commerçants fabriquant et vendant la limonade mais bien d’autres boissons également. On en compte presque 600 dans Paris. Ils ont le monopole du commerce de rue. Le terme « limonadier » remplace celui de « tavernier » dans l’esprit des consommateurs. Dans les années 1704, 1705 et 1706, la corporation connaît quelques soubresauts suite à des changements de statuts. Les limonadiers perdent des privilèges.  En 1713,  grâce à un nouvel édit, la profession retrouve ses privilèges antérieurs. En 1746, les maîtres limonadiers sont séparés en deux catégories : les limonadiers distillateurs et les limonadiers confiseurs. Plus tard, en 1773, cette corporation est rattachée à celle des vinaigriers car si le sucre a servi traditionnellement à la fermentation, à cette époque on commence à ajouter du vinaigre blanc pour lui donner cet aspect pétillant, le vinaigre présentant l’avantage de modérer l’explosivité liée à la fermentation. En 1776, avec l’abolition des jurandes par Turgot, la corporation des limonadiers disparaît. Peu à peu, mais nous sommes déjà au 19eme siècle, les eaux gazeuses remplacent l’eau plate. De ce fait, elle devient une boisson encore plus appréciée car plus rafraîchissante. La profession se développe au point que la France compte 3 à 4000 limonadiers vers la fin du 19eme siècle. Finalement, le terme de « limonadier » est étendu à l’ensemble des cafetiers et des débiteurs de boissons. La profession de fabricant de limonades se raréfie au fil du 20eme siècle pour atteindre son paroxysme à la fin des années 80 et 90. Il subsiste néanmoins de très vieilles maisons :

 

- Brissaud, la plus ancienne limonaderie date de 1824.

- Elixia a vu le jour en 1856, créée par Faustin Girardet.

- Fontestorbes, sise à Bélesta en Ariège, fabrique la plus ancienne limonade artisanale depuis 1885.

- Geyer Frères avec sa marque fétiche Lorina a été créée en 1895.

 

Voilà pour les plus anciennes même si parmi les très nombreuses qui ont été créées au cours du 20eme siècle, il en subsiste encore quelques unes qu’il serait trop long de citer ici. Aujourd’hui dans les limonades industrielles, l’aspect gazéifiant et pétillant est obtenu grâce à un dosage précis d’acide citrique et par injection de gaz. Désormais, les limonadiers diversifient leurs produits et cherchent en permanence de nouvelles saveurs en y incorporant d’autres essences. Les nouvelles limonades se déclinent à la fraise, à la cerise, à la pomme et on en trouve même au basilic !

 

La limonade n’a pas fini de nous faire pétiller les papilles……

 

 

 

 

 

 

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