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mediterranee

Le Sémaphore du Cap Dramont depuis le port du Poussaï (Saint-Raphaël-Var)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de deux chansons brésiliennes interprétées par Stacey Kent et qui ont pour titre "So Nice/Samba de Verão (Marcos Valle)" accompagnée ici par Marco Valle (chant/piano) et Jim Tomlinson (saxophone) puis "One Note Samba (Antônio Carlos Jobim)" accompagnée par Jim Tomlinson (flûte) Graham Harvey (piano) Jeremy Brown (contrebasse) Josh Morrison (batterie) et John Parricelli (guitare), la partie instrumentale finale et partielle est "One Note Samba" jouée par Antônio Carlos Jobim.

Le Sémaphore du Cap Dramont depuis le port du Poussaï (Saint-Raphaël-Var)

Le Sémaphore du Cap Dramont depuis le port du Poussaï (Saint-Raphaël-Var)

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


Quand notre fils nous accueille à Fréjus et qu’il ne travaille pas, il est bien rare que l’on passe son temps assis autour d’une table. Il ne tient pas en place et même si le VTT a sans doute sa préférence, il ne rechigne jamais à nous proposer une sortie en  voiture, une découverte ou carrément une petite randonnée pédestre. Il sait de qui tenir ! C’est ainsi qu’en ce 29 septembre 2022, nous proposant une balade au "Sémaphore du Cap Dramont", il aurait été inconvenant de lui dire « non » ! Au regard de ce qu’il nous en dit, le lieu mérite d’être découvert au cours d’une courte randonnée. La météo étant clémente et même si la veille, « le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf » est encore un peu dans mes jambes, je suis bien évidemment partant. Dany l’est aussi et c’est une raison supplémentaire pour ne pas refuser. Il est 13h10 quand Jérôme range la voiture sur le parking du port de plaisance du Poussaï, véritable petit écrin côtier sur la commune de Saint-Raphaël. Si le port du Poussaï est assez méconnu, le petit îlot surmonté d’une tour crénelée qui le côtoie à quelques encablures est lui archiconnu. En effet, qui n’a pas vu une fois dans sa vie ; à la TV, dans un magazine ou  sur une carte postale ; cette minuscule « Île d’Or » que domine une incroyable tour sarrasine, l’ensemble ayant cette même couleur rougeâtre propre au Massif de l’Esterel et à la rhyolithe qui le compose. D’ailleurs, à quelques mètres du parking, un stèle formée d’un gros bloc de rhyolite rend hommage à Auguste Lutaud, acquéreur de l’île, créateur de la tour et qui s’était d’ailleurs proclamé roi de l’Île d’Or au temps où sur ce petit "atoll" il recevait la « jet set ». Les premiers décors de cette balade étant plantés, il suffit de partir à gauche du port et d’emprunter un étroit sentier longeant le bord de mer. Dès la première petite crique atteinte, quelques escaliers rejoignent un sentier qui circule en s’élevant dans la forêt jusqu’à atteindre une large piste rougeâtre. Cette piste, c’est le fameux P.R permettant de rejoindre le Sémaphore du Cap Dramont.  Si le sémaphore n’apparaît pas de suite, les falaises rougeâtres qui le supportent sont déjà là. Au milieu de tout ce rouge, il est assez aisé de repérer quelques fans de la varappe agrippés à leurs cordes d’escalade mais aussi quelques taches vertes d’une végétation clairsemée dominés par les figuiers de Barbarie. Pendant que Dany et Jérôme papotent devant moi, je flâne derrière eux en quête d’une Nature présente mais malheureusement trop épisodique à mon goût. Quelques fleurs, un chardonneret, de rares papillons, des goélands qui planent ou passent sans s’arrêter et le sémaphore est déjà là pour nous réunir. Le lieu étant fermé par un portail et de surcroît en cours de réhabilitation, on ne le distingue que très mal et de trop loin pour s’en faire une belle idée. On se contente alors de quelques panoramas lointains ou très proches vers Dramont et ses alentours. Parmi les lieux lointains, les visions du Mont Vinaigre et du Cap Roux me remémorent d'autres sympathiques balades faites il y a quelques années. Comme très souvent sur toute la Côte d’Azur, ici se mêlent les bleus du ciel et de la mer, le blanc et le rouge de l’urbanisation, le rouge de l’Estérel et des Maures et par bonheur le vert d’une végétation encore bien présente. A elles seules, les couleurs justifient cette balade. Alors que je continue à photographier fleurs et papillons, je suis définitivement largué et cela ne fait que s’accentuer dès lors que je pars visiter ce qui ressemble à un vieux dépôt à munitions voire à un ancien abri souterrain. Il est vrai qu’ici l’Histoire nous rappelle qu’en 42-44 les Allemands étaient bien présents mais ont été repoussés lors du débarquement dit de Provence du 14 et 15 août 1944, la plage du Dramont n’étant pas en reste dans les drames survenus sur toute cette côte. La carte IGN mentionne encore la présence d’une ancienne batterie à proximité. Après cette découverte, je continue de musarder mais retrouve Jérôme et Dany juste avant l’arrivée. Ainsi se termine cette courte et jolie randonnée accessible au plus grand nombre. Le parcours réalisé a été long de 3,7km. Carte IGN 3544ET Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

 

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Le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf (suivi du Parc Areca-Fréjus-Var)

Publié le par gibirando

 

Cette vidéo est agrémentée de la musique du compositeur britannique John Barry "Theme From The Persuaders" plus connue en France sous le nom de "Amicalement vôtre", série télévisée de Robert.S Baker avec Tony Curtis et Roger Moore.

Le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf (suivi du Parc Areca).

Le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf (suivi du Parc Areca).

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

 


Quand on aime la randonnée au point qu’elle devient un principe de vie au même titre ou presque que des valeurs fondamentales comme aimer ses enfants, sa femme, sa famille, être honnête en toutes circonstances, être non-violent, aimer et prendre soin de la Nature, etc…, une tendinite à un genou qui empêche de poser le pied à terre et qui s’éternise devient un véritable drame. En ce 28 septembre 2022  ; et alors qu’avec Dany nous sommes dans le Var et pour quelques jours chez notre fils ; c’est au sortir d’une telle période que je me trouve quand je me lance sur ce « Chemin des Douaniers au départ de Saint-Aygulf ». Dany, à cause de ses hanches qui l’enquiquinent également beaucoup, n’est pas mieux lotie que moi mais pour elle aussi l’envie de marcher est bien présente. C’est donc sur les conseils de notre fils et à l’aide d’une brochure trouvée sur Internet que j’ai choisi ce parcours. Alors certes avec ses 16km de Saint-Aygulf à la plage du Grand Boucharel, cet aller/retour paraît énorme, et ce d’autant qu’il s’agit d’une reprise après plusieurs semaines d’inactivité pédestre mais d’un autre côté les difficultés sont quand même très modestes. L’accomplir intégralement serait donc une belle satisfaction et à plus forte raison parce que mon genou gauche continue à me faire un peu souffrir de temps à autres. D’ailleurs, si j’ai choisi cette balade c’est justement parce que l’accomplir partiellement reste une possibilité. « Nous ferons ce que nous pourrons » ai-je dit à Dany avant de partir. Je ne croyais pas si bien dire car Dany va me lâcher bien plus vite que je ne l’avais imaginé. Quant à moi, ce ne sont ni les douleurs au genou ni la distance qui m’arrêtent à hauteur de la Pointe de la Tête Noire mais un ciel qui s’assombrit à cause de gros nuages devenant de plus en plus menaçants. Si menaçants d’ailleurs qu’à l’instant où je décide de faire demi-tour, quelques gouttes de pluie entrent dans la partie. Par prudence et parce que j’ai peur que les roches du sentier des Douaniers deviennent glissantes, elles m’obligent à choisir la D.559 pour revenir jusqu’à la voiture. Par bonheur, la pluie ne dure pas mais je fais le choix de poursuivre la route départementale car je sais que Dany m’attend. Malgré ça, j’ai accompli et vu l’essentiel de ce superbe mais inégal sentier. Inégal car parfois cimenté et donc très bon et parfois carrément rocheux. Les décors, eux, sont une succession de petites criques plus pittoresques les unes que les autres entrecoupée de plagettes pour la plupart prises d’assauts par des amoureux du bronzage paisible. L’ex-chasseur sous-marin que je suis regarde la mer bleutée et tous ces jolis décors comme une enfant gourmand regarde avec envie des gâteaux dans la vitrine d’une pâtisserie. Alors le plus souvent, j’essaie d’oublier les fonds marins pour me consacrer à une Nature plus terrestre. A mon grand étonnement, elle est plutôt présente prenant les traits de quelques fleurs sauvages, de jolis papillons et de rares oiseaux ou libellules que je m’évertue à vouloir photographier. Finalement et à bien y réfléchir, cette Nature, le plus souvent ailée ou à dispersion spatiale, profite sans doute de la proximité de l’embouchure de l’Argens et des étangs de Villepey.  Par la force des choses, le retour par la route D.559 est moins séduisant et autant le dire franchement ennuyeux. Dany m’attend dans la voiture là où nous l’avons laissé. La pluie ayant définitivement cessé et les nuages se faisant plus clairsemés, nous partons visiter le parc Areca qui est tout proche. Finalement, les criques et petites plages de Saint-Aygulf sont bien trop tentantes alors nous y retournons juste histoire que je puisse m’enlever cette envie d’aller y « piquer une tête ! »  C’est ainsi que se termine cet après-midi que j’ai en grande partie consacré à ce Chemin des Douaniers.  Chemin ; ou plutôt sentier si la largeur est un critère crucial  ; dont l’Histoire mérite d’être connue. Voici ce qu’en dit la brochure proposée par le Syndicat d’Initiative et l’Office du Tourisme de Fréjus/Saint-Aygulf :

"Vous découvrirez les criques de Saint-Aygulf en empruntant le « Chemin des Douaniers » ; celles-ci sont propices à la chasse sous-marine en apnée, à la pêche, à la baignade abritée sur de ravissantes petites plages.  Ce sentier longe de superbes plages, parfois de sable, parfois de galets, des petites criques toutes aussi sauvages les unes que les autres, des jardins très fleuris où foisonnent les mimosas , palmiers, pins et autres arbres d'essences méditerranéennes procurent ombrages, fraîcheur et constituent un décor grandiose. Parfois, dans une trouée, on aperçoit un semi-palais ou une somptueuse villa de style XIXe siècle, vestige de la Belle Epoque. Ce sentier, que l'on peut trouver tout au long du littoral, a une histoire : Héritage de la Révolution française, le sentier du littoral – ou che min des douaniers – serpente des Saintes-Maries de la Mer à Menton. Un sentier... ou plutôt des chemins, portions du long trait de côte méditerranéen (+800 km). Il voit le jour en 1791, voulu par l’administration des Douanes pour assurer la surveillance des côtes et contrer passeurs et contrebandiers. A l’usage exclusif du piéton, du randonneur ou du sportif ; le sentier du littoral s’est imposé en 25  ans comme un lieu de balades à part entière. Aujourd’hui, près de la moitié du rivage méditerranéen peut être parcourue librement, avec, il est vrai, plus ou moins de facilité. Mais, quel que soit le degré de difficulté, la promenade vaut le détour. Ce sentier, que l'on peut trouver tout au long du littoral, a une histoire : Héritage de la Révolution française, le sentier du littoral – ou chemin des douaniers – serpente des Saintes-Maries de la Mer à Menton. Un sentier  ou plutôt des chemins, portions du long trait de côte méditerranéen (868 km). Il voit le jour en 1791, voulu par l’administration des Douanes pour assurer la surveillance des côtes et contrer passeurs et contrebandiers. Un siècle et demi plus tard, vers la moitié du XXe, les gabelous (les anciens « commis de la gabelle») se sont métamorphosés en douaniers et le sentier perd  du strict point de vue de la surveillance des côtes sa raison d’être. Les postes de gardes, les cabanes et les abris sont oubliés et, la nuit venue, à l’heure de « l’embuscade », les brigades ne patrouillent plus. Le sentier tombe à l’abandon. Il renaît un quart de siècle plus tard, à la faveur des lois littorales de 1976 et 1986. Une servitude de passage de trois mètres de large s’impose à toute propriété privée riveraine du domaine public maritime, à l’usage exclusif du piéton".

Si ici, on évoque presque essentiellement la partie méditerranéenne de ce chemin, il est important de rappeler que ce sont toutes les côtes françaises qui à partir de 1791 sont contrôlées par les douanes, antérieurement dénommée « Ferme générale » instaurée par Colbert en 1680. Il faut rappeler que la France est en pleine révolution et en même temps menacée à ses frontières. Il est donc important d’assurer la sécurité du pays tout en évitant les contrebandes. Certes la gabelle a été abolie le 1er décembre 1790 mais le trafic du sel demeure important, restant une nécessité pour conserver les denrées périssables et donc une monnaie d’échange et parfois même un « salaire », ce dernier mot tirant son origine du latin « salarium » signifiant « ration de sel ». C’est ainsi qu’une zone de 60 km de large sur tout le littoral est surveillée par le service des douanes, cette surveillance s’effectuant le plus souvent à cheval ou à pied et engendrant de ce fait et presque naturellement des sentiers et chemins. Au XXème siècle et dès lors que se développent d’autres moyens de transports de marchandises, la plupart de ces sentiers et chemins tombent en désuétude. C’est donc tous ces chemins-là que l’on appelle de nos jours « des douaniers » et quelquefois « du littoral ». Le plus connu étant le GR.34, lequel avec ses 2.000 km parcourt les côtes bretonnes depuis la baie du Mont-Saint-Michel jusqu'à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique. En arpentant un de ces chemins, c’est donc un joli morceau de l’Histoire de France que l’on chemine sans y penser le plus souvent. Ce fut le cas ici je l’avoue. Carte IGN 3544ET Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

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Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier (312 m) (Var)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la musique "Triptico" du groupe Gotan Project.

A cause des droits d'auteur sur la musique citée ci-dessus cette vidéo sera bloquée en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni, en Irlande, au Canada, en Australie et aux Etats-Unis.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.


 

Peut-être, allez-vous vous demander pourquoi, j’ai intitulé cette randonnée pédestre « Le Mont Vinaigre par les sentiers depuis le col du Testanier ». Je passe bien sûr quand à la ligne de départ, mais pourquoi avoir rajouté « par les sentiers ? ». Une randonnée sans ce rajout n’est-ce pas suffisamment évident ? Alors voici l'explication. En novembre 2012, c’est lors d’une balade familiale que j’avais découvert le Mont Vinaigre, point culminant du massif de l’Esterel. Une balade et une découverte un peu tronquées, puisque j’étais monté par la route asphaltée puis redescendu par le G.R.51 (*). Tronquée également car notre ascension s’était arrêtée à 569 mètres d’altitude et à hauteur des pylônes des télécoms, faisant fi du vrai sommet situé lui à 614 m. Dès le départ, la famille s’étant séparée en deux groupes, j’étais monté par l’asphalte car en poussant assez souvent ma petite-fille Eulalie encore dans la poussette à cette époque. Avec ma fille Carole, nous nous étions partagés cette tâche. Eulalie n’avait que 2 ans, alors pas question de lui « donner du Vinaigre » autrement que par la partie la plus plane, c'est-à-dire par la route. Autant l’avouer, cela n’avait rien enlevé à l’idée que j’avais pu me faire à la fois des « flamboyants » décors si rouges,  du sommet mais surtout des panoramas grandioses qui s’étaient entrouverts tout au long de cette modeste ascension. J’en ai gardé de si bons souvenirs qu’en ce 5 octobre 2019 quand mon fils me propose de consacrer l’après-midi au Mont Vinaigre, je n’hésite pas une seule seconde et ce, malgré une lassitude certaine car nous sortons d’un très bon déjeuner pris dans un restaurant du port de Fréjus.  Il me prévient « nous ferons tout par des sentiers ! ». Il est déjà 16 heures quand nous garons la voiture au parking du col du Testanier. Nous démarrons direction la route du Malpey (***) mais par un sentier qui lui est quasiment parallèle. C’est le G.R.51 que l’on appelle plus communément et à juste titre le Balcon de la Méditerranée (*). Jérôme qui a toujours aimé les chiffres, surtout quand il s’agit de performances sportives, n’oublie pas de me dire « il nous faudra 2h30 aller et retour ». Connaissant sa manière de marcher depuis les mémorables « Tour des Fenouillèdes » en 2011 et « Tour du Capcir » en 2013, je sais que toute flânerie exagérée de ma part me sera sinon quasiment interdite tout du moins notifiée.  Alors, j’en suis déjà à me demander comment je vais pouvoir presser le pas bien plus qu’à mon habitude et faire des photos dignes de ce nom pour mon futur reportage ? N’ayant pas la réponse, je me dis que le mieux est d’essayer immédiatement. D’emblée, fleurs et papillons étant déjà là, ils sont mes premiers modèles.  Il est vrai que le démarrage dans la « Forêt des Enfants », plantation en l’honneur des enfants fréjusiens nés en 2004, est plutôt cool et permet assez facilement de mettre en pratique les deux actions : marcher d’un pas régulier et prendre des photos. Au loin, le Mont Vinaigre montrant déjà sa tour de guet et par là même son sommet, j’ai immédiatement une petite idée de ce qui m’attends. Dès le départ, le sentier s’élève en douceur dans une végétation amplement variée. Tous les décors et niveaux champêtres et boisés sont concernés. Ça va de la petite pâquerette à la longiligne graminée, de la plante fleurie jusqu’aux immenses pins en passant bien sûr par une belle variété de chênes, les arbousiers et toutes les broussailles que l’on trouve habituellement dans le maquis méditerranéen : romarins, callunes, bruyères, cistes, fustets, genêts, oléastres, filaires et j’en oublie. Si les arbres les plus hauts sont les pins, les chênes verts, lièges ou sessiles, plus étonnants sont les grands eucalyptus dont les troncs se desquament parfois en de très longues lamelles qui s’entortillent et s’amoncellent tout autour de leurs pieds. Lors d’une autre balade varoise, j’avais voulu me renseigner sur leur présence et j’avais lu que ces Eucalyptus, originaires d’Australie, s’étaient si bien acclimatés qu’ils en étaient devenus carrément envahissants dans certains secteurs. Le chemin tourne, continue de longer la route de Malpey, puis sur quelques mètres devient commun avec le G.R.49 arrivant de Saint-Raphaël. Quelques vues s’entrouvrent sur la mer mais mes yeux les délaissent presque aussitôt car les crêtes où domine le Mont Vinaigre apparaissent. Elles me donnent vraiment une belle idée du chemin restant à parcourir mais pas de la difficulté pour y parvenir. En raison d’une digestion un peu difficile, je reste perplexe. A proximité d’une citerne DFCI, l’itinéraire coupe la piste de l’Estarpe du Cheval, commune avec le G.R.49, puis peu de temps après il recoupe la route asphaltée montant au Mont Vinaigre. Si les parties boisées retiennent moins facilement papillons et oiseaux, j’ai néanmoins réussi à immortaliser un rouge-gorge et une magnifique Nymphale de l’arbousier, papillon plus connu sous le nom de Pacha à deux queues. Finalement à ma grande satisfaction, nous marchons bien moins vite que je ne l’avais hypothéqué. Toujours très bien balisé, un étroit mais bon sentier s’élève désormais très rapidement, laissant entrevoir une immense toison végétale. Dans ce moutonnement verdâtre démarrant dans le tout proche bois du Charbonnier et se terminant dans les vapeurs blanchâtres d’un horizon nébuleux, seul le petit lac de l’Avellan vient joliment poser sa petite touche bleutée. A cause de la déclivité, de ma digestion un peu délicate et par le fait même que Jérôme grimpe bien mieux que moi, je suis finalement étonné quand la crête dominée par la tour de guet et les pylônes industriels sont déjà là. Ici, la vue porte sur l’autre versant de la crête, vers Le Planestel et les Adrets de l’Esterel où l’on distingue d’innombrables villas blotties dans les pinèdes. Je ne peux m’empêcher d’imaginer la frayeur qu’un incendie provoquerait dans cette Nature si habitée. Tout au loin, ce sont les Préalpes et la Baie des Anges que l’on distingue à peine. Jérôme filant direct vers le pinacle du Mont Vinaigre, je n’ai guère de temps pour m’appesantir sur les décors proches ou lointains. Quelques photos des panoramas, des bâtiments ou d’étranges pierres dressées, sans doute de porphyre, le tout dans la précipitation et c’est à peu près tout. Il est vrai que de là-haut, les panoramas sont encore plus beaux et à 360°. Vers la mer, le pic du Cap Roux avec ces étonnants « pilons » me renvoie à une autre balade faite avec Jérôme en 2015. De chaque côté du cap Roux,on aperçoit des golfes bleus qui s’enchaînent entrecoupés de caps : golfe de la Napoule et baie des Anges à gauche et golfe de Fréjus à droite. Ici, je note la présence de quelques vestiges :  escaliers, moellons équarris au ras du sol, surface polie à l’endroit du passage me laissant penser qu’un vieux bâti à exister il y a très longtemps. Il faudra que je cherche me dis-je. (**). Je profite de cet arrêt un peu plus long pour prendre un maximum de photos, notant au passage que s’il y a une borne géodésique censée marquer très précisément les coordonnées géographiques et notamment l’altitude, je note assez paradoxalement que cette dernière qui est mentionnée sur une pancarte n’est pas celle que j’avais notée sur la carte I.G.N. En effet, alors que la carte IGN top 25 mentionne 614 mètres, ici il est mentionné sans doute par erreur 641 !  Nous quittons le sommet par un petit sentier qui descend sèchement sur le versant sud et à l’aplomb de la tour de guet dont nous faisons l’impasse d’une visite que j’espérais. « Ça n’apporte rien de plus » selon Jérôme. Une fois arrivé au milieu d’un grand pierrier, et comme j’avais cherché la toponymie du Mont Vinaigre, ici je comprends mieux le nom « Malpey » donné à tout ce secteur (***). Ici, les pierres sont des rhyolites, roche volcanique de couleur rose donnant ce très bel aspect rougeâtre à la majeure partie du Massif de l’Esterel. Juste après l’immense éboulis que nous venons de traverser, les roches prennent la forme de colonnes bien différentes dans leurs tailles mais accolées les unes aux autres, colonnes reposant sur de larges pieds avachis se terminant par des coulées si flasques d’aspect que leurs origines volcaniques ne laissent planer aucun doute, même pour le néophyte en géologie que je suis.  Ici, il y  a très longtemps, des volcans surgissaient des entrailles de la Terre mais il n’en reste que ces manifestations solidifiées. Le petit sentier atterrit sur la route de Malpey menant au Mont Vinaigre et là on retrouve le tracé pris à l’aller avec le G.R.51 puis le G.R.49. A hauteur de la citerne DFCI, Jérôme choisit une variante qui part à droite et monte vers un mamelon situé à la côte 429. A terre, une petite borne « géo » verte et blanche matérialise cette altitude. Au sommet, nous bifurquons encore à droite puis le contournons par un sentier sans doute peu fréquenté car bien embroussaillé. Peu de temps après, nous retrouvons l’itinéraire pris au départ juste avant la forêt des Enfants. La balade se termine. Je sui ravi par la balade bien sûr, mais surtout de l’avoir accomplie en 2h33 sans avoir négligé ni la faune ni la flore. Si la flore ne m’a rien fourni de plus, deux passereaux supplémentaires et un papillon sont venus se rajouter à ceux déjà photographiés à l’aller. Tout ça suffit à mon bonheur et ce d’autant, que mes problèmes digestifs ont peu à peu disparu au fil du cheminement. Je ne sais pas si une randonnée pédestre dans un cadre verdoyant est aussi « digestive » qu’un « Get 27 » bien glacé  mais une chose est certaine : « il y a moins d’alcool ! ». Cette balade a été longue de 7.2 km pour un dénivelé de 302 m entre le col du Testanier (312 m) et le Mont Vinaigre (614 m). Carte IGN 3544 ET Fréjus- Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

(*) Le G.R.51 : Le G.R.51 est un sentier de Grande Randonnée qui va des Alpes-Maritimes aux Bouches-du-Rhône et traversant au passage le département du Var. Long de 508 km, il démarre à Menton et se termine dans la banlieue marseillaise dans le petit port de Callelongue. Rien n’interdit de le faire dans le sens inverse que celui proposé par les topo-guides qui l’indiquent de l’est vers l’ouest. On l’appelle aussi « le Balcon de la Méditerranée ». En mai 2011, j’avais eu l’occasion d’en parcourir un magnifique tronçon entre Cassis et Marseille. Retrouvez-le en cliquant ici.

(**) Vestiges au Mont Vinaigre : Comme indiqué dans le corps de mon article, ayant constaté la présence de vestiges au sommet du Mont Vinaigre, j’ai voulu en savoir plus. En cherchant, je pense avoir trouvé la réponse dans un recueil historique et littéraire de 1877 intitulé « Revue du Lyonnais – 4eme série – Tome V ». Voilà ce que l’on peut lire page 469 : « Coupé de vallées profondes dominées par des rochers de porphyre rouge qui semblent être lancés du sein de la terre en convulsion, l’Estérel offre aux visiteurs les sites et les aspects les plus inattendus. Ses immenses forêts de pins et de chênes liéges toujours verts donnent à ces montagnes une couleur printanière qui réjouit la vue, surtout l’hiver. Le Mont Vinaigre domine toutes ces beautés et le touriste courageux pour entreprendre cette intéressante ascension est largement dédommagé de ses fatigues lorsque arrivé au sommet, il monte sur une tour rustiquement établie par les officiers d’état-major chargés de la Carte de France ; autour de vous, un immense chaos de roches effondrées les unes sur les autres que vous dominez ; à vos pieds, une immense carte de géographie vous donnant une idée parfaite des cols, des passages et des vallées qui vous entourent. Un côté affligeant à voir, c’est le côté nord dévasté par l’incendie récent de juillet 1877, qui a dévoré plus de 2500 hectares de forêts de pins et de chênes liéges…… ».

(***) Toponymies Mont Vinaigre et Malpey : Lors de ma précédente venue au Mont Vinaigre, j’avais déjà réfléchi aux toponymies des noms Mont Vinaigre et Malpey. J’ai donc profité de cette nouvelle balade pour explorer une fois encore le sujet. Après de nouvelles recherches, je confirme donc mes précédents constats à savoir que dans la vrai toponymie du Mont Vinaigre, il faut d’abord séparer le mot « vinaigre » en deux « vin et aigre » puis éliminer le mot « mont » qui ne sert à rien sinon à créer un pléonasme. En effet, dès lors que l’on sait que le préfixe « vin » ou « bin » ou  « ven » est une racine pré-indo-européenne (ou peut-être préceltique, les avis étant partagés) signifiant « hauteur, mont, montagne, sommet, roc ou bosser » comme on peut la trouver dans d’autres lieux tels le Vignemale anciennement Vinhamala, massif pyrénéen bien connu signifiant au sens le plus large « mauvaise hauteur », le mot « Mont » ne sert plus à rien. Nous avons aussi le cas du Cervin, lequel séparait en deux, « cer » et « vin » serait le « haut mont ». Quand au suffixe « aigre », il a pour origine le mot latin « acer » également d’origine indo-européenne signifiant pointu, tranchant, acéré, âcre, dur, etc….On peut à partir de là traduire très facilement le mot  « vin-aigre » en « mont acéré » ou «  mont difficile ».  Difficile à quoi ? A gravir bien sur car nos Anciens ne disposaient ni de pistes forestières carrossables et encore moins de routes bitumées. Voilà le Mont Vinaigre était dans des temps plus anciens, un montagne difficile à vaincre ce qui n’est plus la cas de nos jours car télécommunications oblige, une route asphaltée monte désormais jusqu’à son sommet. De la même manière, je confirme la toponymie du nom « Malpey ». En effet, si l’on veut rester logique, c'est-à-dire se référer à l’occitan (ou provençal)  on peut le traduire textuellement en « mauvais sommet », puisque « pey » venant du latin « podium » à la même signification que « pié », « puy », « puech », « pech », « pic », etc….c'est-à-dire « éminence » ou « colline ». Toutefois une analyse plus fine traduit « pey » en « pierre » et même en « Pierre » quand il s’agit du prénom, c’est le cas en Gascogne par exemple. Il est fort probable qu’il y ait une origine unique et donc commune, la « pierre » s’étant finalement transformé en « rocher » puis en « sommet » au fil des invasions européennes.

 

 

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Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier (312 m) (Var)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la musique "Triptico" du groupe Gotan Project.

A cause des droits d'auteur sur la musique citée ci-dessus cette vidéo sera bloquée en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni, en Irlande, au Canada, en Australie et aux Etats-Unis.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.


 

Peut-être, allez-vous vous demander pourquoi, j’ai intitulé cette randonnée pédestre « Le Mont Vinaigre par les sentiers depuis le col du Testanier ». Je passe bien sûr quand à la ligne de départ, mais pourquoi avoir rajouté « par les sentiers ? ». Une randonnée sans ce rajout n’est-ce pas suffisamment évident ? Alors voici l'explication. En novembre 2012, c’est lors d’une balade familiale que j’avais découvert le Mont Vinaigre, point culminant du massif de l’Esterel. Une balade et une découverte un peu tronquées, puisque j’étais monté par la route asphaltée puis redescendu par le G.R.51 (*). Tronquée également car notre ascension s’était arrêtée à 569 mètres d’altitude et à hauteur des pylônes des télécoms, faisant fi du vrai sommet situé lui à 614 m. Dès le départ, la famille s’étant séparée en deux groupes, j’étais monté par l’asphalte car en poussant assez souvent ma petite-fille Eulalie encore dans la poussette à cette époque. Avec ma fille Carole, nous nous étions partagés cette tâche. Eulalie n’avait que 2 ans, alors pas question de lui « donner du Vinaigre » autrement que par la partie la plus plane, c'est-à-dire par la route. Autant l’avouer, cela n’avait rien enlevé à l’idée que j’avais pu me faire à la fois des « flamboyants » décors si rouges,  du sommet mais surtout des panoramas grandioses qui s’étaient entrouverts tout au long de cette modeste ascension. J’en ai gardé de si bons souvenirs qu’en ce 5 octobre 2019 quand mon fils me propose de consacrer l’après-midi au Mont Vinaigre, je n’hésite pas une seule seconde et ce, malgré une lassitude certaine car nous sortons d’un très bon déjeuner pris dans un restaurant du port de Fréjus.  Il me prévient « nous ferons tout par des sentiers ! ». Il est déjà 16 heures quand nous garons la voiture au parking du col du Testanier. Nous démarrons direction la route du Malpey (***) mais par un sentier qui lui est quasiment parallèle. C’est le G.R.51 que l’on appelle plus communément et à juste titre le Balcon de la Méditerranée (*). Jérôme qui a toujours aimé les chiffres, surtout quand il s’agit de performances sportives, n’oublie pas de me dire « il nous faudra 2h30 aller et retour ». Connaissant sa manière de marcher depuis les mémorables « Tour des Fenouillèdes » en 2011 et « Tour du Capcir » en 2013, je sais que toute flânerie exagérée de ma part me sera sinon quasiment interdite tout du moins notifiée.  Alors, j’en suis déjà à me demander comment je vais pouvoir presser le pas bien plus qu’à mon habitude et faire des photos dignes de ce nom pour mon futur reportage ? N’ayant pas la réponse, je me dis que le mieux est d’essayer immédiatement. D’emblée, fleurs et papillons étant déjà là, ils sont mes premiers modèles.  Il est vrai que le démarrage dans la « Forêt des Enfants », plantation en l’honneur des enfants fréjusiens nés en 2004, est plutôt cool et permet assez facilement de mettre en pratique les deux actions : marcher d’un pas régulier et prendre des photos. Au loin, le Mont Vinaigre montrant déjà sa tour de guet et par là même son sommet, j’ai immédiatement une petite idée de ce qui m’attends. Dès le départ, le sentier s’élève en douceur dans une végétation amplement variée. Tous les décors et niveaux champêtres et boisés sont concernés. Ça va de la petite pâquerette à la longiligne graminée, de la plante fleurie jusqu’aux immenses pins en passant bien sûr par une belle variété de chênes, les arbousiers et toutes les broussailles que l’on trouve habituellement dans le maquis méditerranéen : romarins, callunes, bruyères, cistes, fustets, genêts, oléastres, filaires et j’en oublie. Si les arbres les plus hauts sont les pins, les chênes verts, lièges ou sessiles, plus étonnants sont les grands eucalyptus dont les troncs se desquament parfois en de très longues lamelles qui s’entortillent et s’amoncellent tout autour de leurs pieds. Lors d’une autre balade varoise, j’avais voulu me renseigner sur leur présence et j’avais lu que ces Eucalyptus, originaires d’Australie, s’étaient si bien acclimatés qu’ils en étaient devenus carrément envahissants dans certains secteurs. Le chemin tourne, continue de longer la route de Malpey, puis sur quelques mètres devient commun avec le G.R.49 arrivant de Saint-Raphaël. Quelques vues s’entrouvrent sur la mer mais mes yeux les délaissent presque aussitôt car les crêtes où domine le Mont Vinaigre apparaissent. Elles me donnent vraiment une belle idée du chemin restant à parcourir mais pas de la difficulté pour y parvenir. En raison d’une digestion un peu difficile, je reste perplexe. A proximité d’une citerne DFCI, l’itinéraire coupe la piste de l’Estarpe du Cheval, commune avec le G.R.49, puis peu de temps après il recoupe la route asphaltée montant au Mont Vinaigre. Si les parties boisées retiennent moins facilement papillons et oiseaux, j’ai néanmoins réussi à immortaliser un rouge-gorge et une magnifique Nymphale de l’arbousier, papillon plus connu sous le nom de Pacha à deux queues. Finalement à ma grande satisfaction, nous marchons bien moins vite que je ne l’avais hypothéqué. Toujours très bien balisé, un étroit mais bon sentier s’élève désormais très rapidement, laissant entrevoir une immense toison végétale. Dans ce moutonnement verdâtre démarrant dans le tout proche bois du Charbonnier et se terminant dans les vapeurs blanchâtres d’un horizon nébuleux, seul le petit lac de l’Avellan vient joliment poser sa petite touche bleutée. A cause de la déclivité, de ma digestion un peu délicate et par le fait même que Jérôme grimpe bien mieux que moi, je suis finalement étonné quand la crête dominée par la tour de guet et les pylônes industriels sont déjà là. Ici, la vue porte sur l’autre versant de la crête, vers Le Planestel et les Adrets de l’Esterel où l’on distingue d’innombrables villas blotties dans les pinèdes. Je ne peux m’empêcher d’imaginer la frayeur qu’un incendie provoquerait dans cette Nature si habitée. Tout au loin, ce sont les Préalpes et la Baie des Anges que l’on distingue à peine. Jérôme filant direct vers le pinacle du Mont Vinaigre, je n’ai guère de temps pour m’appesantir sur les décors proches ou lointains. Quelques photos des panoramas, des bâtiments ou d’étranges pierres dressées, sans doute de porphyre, le tout dans la précipitation et c’est à peu près tout. Il est vrai que de là-haut, les panoramas sont encore plus beaux et à 360°. Vers la mer, le pic du Cap Roux avec ces étonnants « pilons » me renvoie à une autre balade faite avec Jérôme en 2015. De chaque côté du cap Roux,on aperçoit des golfes bleus qui s’enchaînent entrecoupés de caps : golfe de la Napoule et baie des Anges à gauche et golfe de Fréjus à droite. Ici, je note la présence de quelques vestiges :  escaliers, moellons équarris au ras du sol, surface polie à l’endroit du passage me laissant penser qu’un vieux bâti à exister il y a très longtemps. Il faudra que je cherche me dis-je. (**). Je profite de cet arrêt un peu plus long pour prendre un maximum de photos, notant au passage que s’il y a une borne géodésique censée marquer très précisément les coordonnées géographiques et notamment l’altitude, je note assez paradoxalement que cette dernière qui est mentionnée sur une pancarte n’est pas celle que j’avais notée sur la carte I.G.N. En effet, alors que la carte IGN top 25 mentionne 614 mètres, ici il est mentionné sans doute par erreur 641 !  Nous quittons le sommet par un petit sentier qui descend sèchement sur le versant sud et à l’aplomb de la tour de guet dont nous faisons l’impasse d’une visite que j’espérais. « Ça n’apporte rien de plus » selon Jérôme. Une fois arrivé au milieu d’un grand pierrier, et comme j’avais cherché la toponymie du Mont Vinaigre, ici je comprends mieux le nom « Malpey » donné à tout ce secteur (***). Ici, les pierres sont des rhyolites, roche volcanique de couleur rose donnant ce très bel aspect rougeâtre à la majeure partie du Massif de l’Esterel. Juste après l’immense éboulis que nous venons de traverser, les roches prennent la forme de colonnes bien différentes dans leurs tailles mais accolées les unes aux autres, colonnes reposant sur de larges pieds avachis se terminant par des coulées si flasques d’aspect que leurs origines volcaniques ne laissent planer aucun doute, même pour le néophyte en géologie que je suis.  Ici, il y  a très longtemps, des volcans surgissaient des entrailles de la Terre mais il n’en reste que ces manifestations solidifiées. Le petit sentier atterrit sur la route de Malpey menant au Mont Vinaigre et là on retrouve le tracé pris à l’aller avec le G.R.51 puis le G.R.49. A hauteur de la citerne DFCI, Jérôme choisit une variante qui part à droite et monte vers un mamelon situé à la côte 429. A terre, une petite borne « géo » verte et blanche matérialise cette altitude. Au sommet, nous bifurquons encore à droite puis le contournons par un sentier sans doute peu fréquenté car bien embroussaillé. Peu de temps après, nous retrouvons l’itinéraire pris au départ juste avant la forêt des Enfants. La balade se termine. Je sui ravi par la balade bien sûr, mais surtout de l’avoir accomplie en 2h33 sans avoir négligé ni la faune ni la flore. Si la flore ne m’a rien fourni de plus, deux passereaux supplémentaires et un papillon sont venus se rajouter à ceux déjà photographiés à l’aller. Tout ça suffit à mon bonheur et ce d’autant, que mes problèmes digestifs ont peu à peu disparu au fil du cheminement. Je ne sais pas si une randonnée pédestre dans un cadre verdoyant est aussi « digestive » qu’un « Get 27 » bien glacé  mais une chose est certaine : « il y a moins d’alcool ! ». Cette balade a été longue de 7.2 km pour un dénivelé de 302 m entre le col du Testanier (312 m) et le Mont Vinaigre (614 m). Carte IGN 3544 ET Fréjus- Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

(*) Le G.R.51 : Le G.R.51 est un sentier de Grande Randonnée qui va des Alpes-Maritimes aux Bouches-du-Rhône et traversant au passage le département du Var. Long de 508 km, il démarre à Menton et se termine dans la banlieue marseillaise dans le petit port de Callelongue. Rien n’interdit de le faire dans le sens inverse que celui proposé par les topo-guides qui l’indiquent de l’est vers l’ouest. On l’appelle aussi « le Balcon de la Méditerranée ». En mai 2011, j’avais eu l’occasion d’en parcourir un magnifique tronçon entre Cassis et Marseille. Retrouvez-le en cliquant ici.

(**) Vestiges au Mont Vinaigre : Comme indiqué dans le corps de mon article, ayant constaté la présence de vestiges au sommet du Mont Vinaigre, j’ai voulu en savoir plus. En cherchant, je pense avoir trouvé la réponse dans un recueil historique et littéraire de 1877 intitulé « Revue du Lyonnais – 4eme série – Tome V ». Voilà ce que l’on peut lire page 469 : « Coupé de vallées profondes dominées par des rochers de porphyre rouge qui semblent être lancés du sein de la terre en convulsion, l’Estérel offre aux visiteurs les sites et les aspects les plus inattendus. Ses immenses forêts de pins et de chênes liéges toujours verts donnent à ces montagnes une couleur printanière qui réjouit la vue, surtout l’hiver. Le Mont Vinaigre domine toutes ces beautés et le touriste courageux pour entreprendre cette intéressante ascension est largement dédommagé de ses fatigues lorsque arrivé au sommet, il monte sur une tour rustiquement établie par les officiers d’état-major chargés de la Carte de France ; autour de vous, un immense chaos de roches effondrées les unes sur les autres que vous dominez ; à vos pieds, une immense carte de géographie vous donnant une idée parfaite des cols, des passages et des vallées qui vous entourent. Un côté affligeant à voir, c’est le côté nord dévasté par l’incendie récent de juillet 1877, qui a dévoré plus de 2500 hectares de forêts de pins et de chênes liéges…… ».

(***) Toponymies Mont Vinaigre et Malpey : Lors de ma précédente venue au Mont Vinaigre, j’avais déjà réfléchi aux toponymies des noms Mont Vinaigre et Malpey. J’ai donc profité de cette nouvelle balade pour explorer une fois encore le sujet. Après de nouvelles recherches, je confirme donc mes précédents constats à savoir que dans la vrai toponymie du Mont Vinaigre, il faut d’abord séparer le mot « vinaigre » en deux « vin et aigre » puis éliminer le mot « mont » qui ne sert à rien sinon à créer un pléonasme. En effet, dès lors que l’on sait que le préfixe « vin » ou « bin » ou  « ven » est une racine pré-indo-européenne (ou peut-être préceltique, les avis étant partagés) signifiant « hauteur, mont, montagne, sommet, roc ou bosser » comme on peut la trouver dans d’autres lieux tels le Vignemale anciennement Vinhamala, massif pyrénéen bien connu signifiant au sens le plus large « mauvaise hauteur », le mot « Mont » ne sert plus à rien. Nous avons aussi le cas du Cervin, lequel séparait en deux, « cer » et « vin » serait le « haut mont ». Quand au suffixe « aigre », il a pour origine le mot latin « acer » également d’origine indo-européenne signifiant pointu, tranchant, acéré, âcre, dur, etc….On peut à partir de là traduire très facilement le mot  « vin-aigre » en « mont acéré » ou «  mont difficile ».  Difficile à quoi ? A gravir bien sur car nos Anciens ne disposaient ni de pistes forestières carrossables et encore moins de routes bitumées. Voilà le Mont Vinaigre était dans des temps plus anciens, un montagne difficile à vaincre ce qui n’est plus la cas de nos jours car télécommunications oblige, une route asphaltée monte désormais jusqu’à son sommet. De la même manière, je confirme la toponymie du nom « Malpey ». En effet, si l’on veut rester logique, c'est-à-dire se référer à l’occitan (ou provençal)  on peut le traduire textuellement en « mauvais sommet », puisque « pey » venant du latin « podium » à la même signification que « pié », « puy », « puech », « pech », « pic », etc….c'est-à-dire « éminence » ou « colline ». Toutefois une analyse plus fine traduit « pey » en « pierre » et même en « Pierre » quand il s’agit du prénom, c’est le cas en Gascogne par exemple. Il est fort probable qu’il y ait une origine unique et donc commune, la « pierre » s’étant finalement transformé en « rocher » puis en « sommet » au fil des invasions européennes.

 

 

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Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier (312 m) (Var)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la musique "Triptico" du groupe Gotan Project.

A cause des droits d'auteur sur la musique citée ci-dessus cette vidéo sera bloquée en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni, en Irlande, au Canada, en Australie et aux Etats-Unis.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.


 

Peut-être, allez-vous vous demander pourquoi, j’ai intitulé cette randonnée pédestre « Le Mont Vinaigre par les sentiers depuis le col du Testanier ». Je passe bien sûr quand à la ligne de départ, mais pourquoi avoir rajouté « par les sentiers ? ». Une randonnée sans ce rajout n’est-ce pas suffisamment évident ? Alors voici l'explication. En novembre 2012, c’est lors d’une balade familiale que j’avais découvert le Mont Vinaigre, point culminant du massif de l’Esterel. Une balade et une découverte un peu tronquées, puisque j’étais monté par la route asphaltée puis redescendu par le G.R.51 (*). Tronquée également car notre ascension s’était arrêtée à 569 mètres d’altitude et à hauteur des pylônes des télécoms, faisant fi du vrai sommet situé lui à 614 m. Dès le départ, la famille s’étant séparée en deux groupes, j’étais monté par l’asphalte car en poussant assez souvent ma petite-fille Eulalie encore dans la poussette à cette époque. Avec ma fille Carole, nous nous étions partagés cette tâche. Eulalie n’avait que 2 ans, alors pas question de lui « donner du Vinaigre » autrement que par la partie la plus plane, c'est-à-dire par la route. Autant l’avouer, cela n’avait rien enlevé à l’idée que j’avais pu me faire à la fois des « flamboyants » décors si rouges,  du sommet mais surtout des panoramas grandioses qui s’étaient entrouverts tout au long de cette modeste ascension. J’en ai gardé de si bons souvenirs qu’en ce 5 octobre 2019 quand mon fils me propose de consacrer l’après-midi au Mont Vinaigre, je n’hésite pas une seule seconde et ce, malgré une lassitude certaine car nous sortons d’un très bon déjeuner pris dans un restaurant du port de Fréjus.  Il me prévient « nous ferons tout par des sentiers ! ». Il est déjà 16 heures quand nous garons la voiture au parking du col du Testanier. Nous démarrons direction la route du Malpey (***) mais par un sentier qui lui est quasiment parallèle. C’est le G.R.51 que l’on appelle plus communément et à juste titre le Balcon de la Méditerranée (*). Jérôme qui a toujours aimé les chiffres, surtout quand il s’agit de performances sportives, n’oublie pas de me dire « il nous faudra 2h30 aller et retour ». Connaissant sa manière de marcher depuis les mémorables « Tour des Fenouillèdes » en 2011 et « Tour du Capcir » en 2013, je sais que toute flânerie exagérée de ma part me sera sinon quasiment interdite tout du moins notifiée.  Alors, j’en suis déjà à me demander comment je vais pouvoir presser le pas bien plus qu’à mon habitude et faire des photos dignes de ce nom pour mon futur reportage ? N’ayant pas la réponse, je me dis que le mieux est d’essayer immédiatement. D’emblée, fleurs et papillons étant déjà là, ils sont mes premiers modèles.  Il est vrai que le démarrage dans la « Forêt des Enfants », plantation en l’honneur des enfants fréjusiens nés en 2004, est plutôt cool et permet assez facilement de mettre en pratique les deux actions : marcher d’un pas régulier et prendre des photos. Au loin, le Mont Vinaigre montrant déjà sa tour de guet et par là même son sommet, j’ai immédiatement une petite idée de ce qui m’attends. Dès le départ, le sentier s’élève en douceur dans une végétation amplement variée. Tous les décors et niveaux champêtres et boisés sont concernés. Ça va de la petite pâquerette à la longiligne graminée, de la plante fleurie jusqu’aux immenses pins en passant bien sûr par une belle variété de chênes, les arbousiers et toutes les broussailles que l’on trouve habituellement dans le maquis méditerranéen : romarins, callunes, bruyères, cistes, fustets, genêts, oléastres, filaires et j’en oublie. Si les arbres les plus hauts sont les pins, les chênes verts, lièges ou sessiles, plus étonnants sont les grands eucalyptus dont les troncs se desquament parfois en de très longues lamelles qui s’entortillent et s’amoncellent tout autour de leurs pieds. Lors d’une autre balade varoise, j’avais voulu me renseigner sur leur présence et j’avais lu que ces Eucalyptus, originaires d’Australie, s’étaient si bien acclimatés qu’ils en étaient devenus carrément envahissants dans certains secteurs. Le chemin tourne, continue de longer la route de Malpey, puis sur quelques mètres devient commun avec le G.R.49 arrivant de Saint-Raphaël. Quelques vues s’entrouvrent sur la mer mais mes yeux les délaissent presque aussitôt car les crêtes où domine le Mont Vinaigre apparaissent. Elles me donnent vraiment une belle idée du chemin restant à parcourir mais pas de la difficulté pour y parvenir. En raison d’une digestion un peu difficile, je reste perplexe. A proximité d’une citerne DFCI, l’itinéraire coupe la piste de l’Estarpe du Cheval, commune avec le G.R.49, puis peu de temps après il recoupe la route asphaltée montant au Mont Vinaigre. Si les parties boisées retiennent moins facilement papillons et oiseaux, j’ai néanmoins réussi à immortaliser un rouge-gorge et une magnifique Nymphale de l’arbousier, papillon plus connu sous le nom de Pacha à deux queues. Finalement à ma grande satisfaction, nous marchons bien moins vite que je ne l’avais hypothéqué. Toujours très bien balisé, un étroit mais bon sentier s’élève désormais très rapidement, laissant entrevoir une immense toison végétale. Dans ce moutonnement verdâtre démarrant dans le tout proche bois du Charbonnier et se terminant dans les vapeurs blanchâtres d’un horizon nébuleux, seul le petit lac de l’Avellan vient joliment poser sa petite touche bleutée. A cause de la déclivité, de ma digestion un peu délicate et par le fait même que Jérôme grimpe bien mieux que moi, je suis finalement étonné quand la crête dominée par la tour de guet et les pylônes industriels sont déjà là. Ici, la vue porte sur l’autre versant de la crête, vers Le Planestel et les Adrets de l’Esterel où l’on distingue d’innombrables villas blotties dans les pinèdes. Je ne peux m’empêcher d’imaginer la frayeur qu’un incendie provoquerait dans cette Nature si habitée. Tout au loin, ce sont les Préalpes et la Baie des Anges que l’on distingue à peine. Jérôme filant direct vers le pinacle du Mont Vinaigre, je n’ai guère de temps pour m’appesantir sur les décors proches ou lointains. Quelques photos des panoramas, des bâtiments ou d’étranges pierres dressées, sans doute de porphyre, le tout dans la précipitation et c’est à peu près tout. Il est vrai que de là-haut, les panoramas sont encore plus beaux et à 360°. Vers la mer, le pic du Cap Roux avec ces étonnants « pilons » me renvoie à une autre balade faite avec Jérôme en 2015. De chaque côté du cap Roux,on aperçoit des golfes bleus qui s’enchaînent entrecoupés de caps : golfe de la Napoule et baie des Anges à gauche et golfe de Fréjus à droite. Ici, je note la présence de quelques vestiges :  escaliers, moellons équarris au ras du sol, surface polie à l’endroit du passage me laissant penser qu’un vieux bâti à exister il y a très longtemps. Il faudra que je cherche me dis-je. (**). Je profite de cet arrêt un peu plus long pour prendre un maximum de photos, notant au passage que s’il y a une borne géodésique censée marquer très précisément les coordonnées géographiques et notamment l’altitude, je note assez paradoxalement que cette dernière qui est mentionnée sur une pancarte n’est pas celle que j’avais notée sur la carte I.G.N. En effet, alors que la carte IGN top 25 mentionne 614 mètres, ici il est mentionné sans doute par erreur 641 !  Nous quittons le sommet par un petit sentier qui descend sèchement sur le versant sud et à l’aplomb de la tour de guet dont nous faisons l’impasse d’une visite que j’espérais. « Ça n’apporte rien de plus » selon Jérôme. Une fois arrivé au milieu d’un grand pierrier, et comme j’avais cherché la toponymie du Mont Vinaigre, ici je comprends mieux le nom « Malpey » donné à tout ce secteur (***). Ici, les pierres sont des rhyolites, roche volcanique de couleur rose donnant ce très bel aspect rougeâtre à la majeure partie du Massif de l’Esterel. Juste après l’immense éboulis que nous venons de traverser, les roches prennent la forme de colonnes bien différentes dans leurs tailles mais accolées les unes aux autres, colonnes reposant sur de larges pieds avachis se terminant par des coulées si flasques d’aspect que leurs origines volcaniques ne laissent planer aucun doute, même pour le néophyte en géologie que je suis.  Ici, il y  a très longtemps, des volcans surgissaient des entrailles de la Terre mais il n’en reste que ces manifestations solidifiées. Le petit sentier atterrit sur la route de Malpey menant au Mont Vinaigre et là on retrouve le tracé pris à l’aller avec le G.R.51 puis le G.R.49. A hauteur de la citerne DFCI, Jérôme choisit une variante qui part à droite et monte vers un mamelon situé à la côte 429. A terre, une petite borne « géo » verte et blanche matérialise cette altitude. Au sommet, nous bifurquons encore à droite puis le contournons par un sentier sans doute peu fréquenté car bien embroussaillé. Peu de temps après, nous retrouvons l’itinéraire pris au départ juste avant la forêt des Enfants. La balade se termine. Je sui ravi par la balade bien sûr, mais surtout de l’avoir accomplie en 2h33 sans avoir négligé ni la faune ni la flore. Si la flore ne m’a rien fourni de plus, deux passereaux supplémentaires et un papillon sont venus se rajouter à ceux déjà photographiés à l’aller. Tout ça suffit à mon bonheur et ce d’autant, que mes problèmes digestifs ont peu à peu disparu au fil du cheminement. Je ne sais pas si une randonnée pédestre dans un cadre verdoyant est aussi « digestive » qu’un « Get 27 » bien glacé  mais une chose est certaine : « il y a moins d’alcool ! ». Cette balade a été longue de 7.2 km pour un dénivelé de 302 m entre le col du Testanier (312 m) et le Mont Vinaigre (614 m). Carte IGN 3544 ET Fréjus- Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

(*) Le G.R.51 : Le G.R.51 est un sentier de Grande Randonnée qui va des Alpes-Maritimes aux Bouches-du-Rhône et traversant au passage le département du Var. Long de 508 km, il démarre à Menton et se termine dans la banlieue marseillaise dans le petit port de Callelongue. Rien n’interdit de le faire dans le sens inverse que celui proposé par les topo-guides qui l’indiquent de l’est vers l’ouest. On l’appelle aussi « le Balcon de la Méditerranée ». En mai 2011, j’avais eu l’occasion d’en parcourir un magnifique tronçon entre Cassis et Marseille. Retrouvez-le en cliquant ici.

(**) Vestiges au Mont Vinaigre : Comme indiqué dans le corps de mon article, ayant constaté la présence de vestiges au sommet du Mont Vinaigre, j’ai voulu en savoir plus. En cherchant, je pense avoir trouvé la réponse dans un recueil historique et littéraire de 1877 intitulé « Revue du Lyonnais – 4eme série – Tome V ». Voilà ce que l’on peut lire page 469 : « Coupé de vallées profondes dominées par des rochers de porphyre rouge qui semblent être lancés du sein de la terre en convulsion, l’Estérel offre aux visiteurs les sites et les aspects les plus inattendus. Ses immenses forêts de pins et de chênes liéges toujours verts donnent à ces montagnes une couleur printanière qui réjouit la vue, surtout l’hiver. Le Mont Vinaigre domine toutes ces beautés et le touriste courageux pour entreprendre cette intéressante ascension est largement dédommagé de ses fatigues lorsque arrivé au sommet, il monte sur une tour rustiquement établie par les officiers d’état-major chargés de la Carte de France ; autour de vous, un immense chaos de roches effondrées les unes sur les autres que vous dominez ; à vos pieds, une immense carte de géographie vous donnant une idée parfaite des cols, des passages et des vallées qui vous entourent. Un côté affligeant à voir, c’est le côté nord dévasté par l’incendie récent de juillet 1877, qui a dévoré plus de 2500 hectares de forêts de pins et de chênes liéges…… ».

(***) Toponymies Mont Vinaigre et Malpey : Lors de ma précédente venue au Mont Vinaigre, j’avais déjà réfléchi aux toponymies des noms Mont Vinaigre et Malpey. J’ai donc profité de cette nouvelle balade pour explorer une fois encore le sujet. Après de nouvelles recherches, je confirme donc mes précédents constats à savoir que dans la vrai toponymie du Mont Vinaigre, il faut d’abord séparer le mot « vinaigre » en deux « vin et aigre » puis éliminer le mot « mont » qui ne sert à rien sinon à créer un pléonasme. En effet, dès lors que l’on sait que le préfixe « vin » ou « bin » ou  « ven » est une racine pré-indo-européenne (ou peut-être préceltique, les avis étant partagés) signifiant « hauteur, mont, montagne, sommet, roc ou bosser » comme on peut la trouver dans d’autres lieux tels le Vignemale anciennement Vinhamala, massif pyrénéen bien connu signifiant au sens le plus large « mauvaise hauteur », le mot « Mont » ne sert plus à rien. Nous avons aussi le cas du Cervin, lequel séparait en deux, « cer » et « vin » serait le « haut mont ». Quand au suffixe « aigre », il a pour origine le mot latin « acer » également d’origine indo-européenne signifiant pointu, tranchant, acéré, âcre, dur, etc….On peut à partir de là traduire très facilement le mot  « vin-aigre » en « mont acéré » ou «  mont difficile ».  Difficile à quoi ? A gravir bien sur car nos Anciens ne disposaient ni de pistes forestières carrossables et encore moins de routes bitumées. Voilà le Mont Vinaigre était dans des temps plus anciens, un montagne difficile à vaincre ce qui n’est plus la cas de nos jours car télécommunications oblige, une route asphaltée monte désormais jusqu’à son sommet. De la même manière, je confirme la toponymie du nom « Malpey ». En effet, si l’on veut rester logique, c'est-à-dire se référer à l’occitan (ou provençal)  on peut le traduire textuellement en « mauvais sommet », puisque « pey » venant du latin « podium » à la même signification que « pié », « puy », « puech », « pech », « pic », etc….c'est-à-dire « éminence » ou « colline ». Toutefois une analyse plus fine traduit « pey » en « pierre » et même en « Pierre » quand il s’agit du prénom, c’est le cas en Gascogne par exemple. Il est fort probable qu’il y ait une origine unique et donc commune, la « pierre » s’étant finalement transformé en « rocher » puis en « sommet » au fil des invasions européennes.

 

 

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