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Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier (312 m) (Var)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la musique "Triptico" du groupe Gotan Project.

A cause des droits d'auteur sur la musique citée ci-dessus cette vidéo sera bloquée en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni, en Irlande, au Canada, en Australie et aux Etats-Unis.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.


 

Peut-être, allez-vous vous demander pourquoi, j’ai intitulé cette randonnée pédestre « Le Mont Vinaigre par les sentiers depuis le col du Testanier ». Je passe bien sûr quand à la ligne de départ, mais pourquoi avoir rajouté « par les sentiers ? ». Une randonnée sans ce rajout n’est-ce pas suffisamment évident ? Alors voici l'explication. En novembre 2012, c’est lors d’une balade familiale que j’avais découvert le Mont Vinaigre, point culminant du massif de l’Esterel. Une balade et une découverte un peu tronquées, puisque j’étais monté par la route asphaltée puis redescendu par le G.R.51 (*). Tronquée également car notre ascension s’était arrêtée à 569 mètres d’altitude et à hauteur des pylônes des télécoms, faisant fi du vrai sommet situé lui à 614 m. Dès le départ, la famille s’étant séparée en deux groupes, j’étais monté par l’asphalte car en poussant assez souvent ma petite-fille Eulalie encore dans la poussette à cette époque. Avec ma fille Carole, nous nous étions partagés cette tâche. Eulalie n’avait que 2 ans, alors pas question de lui « donner du Vinaigre » autrement que par la partie la plus plane, c'est-à-dire par la route. Autant l’avouer, cela n’avait rien enlevé à l’idée que j’avais pu me faire à la fois des « flamboyants » décors si rouges,  du sommet mais surtout des panoramas grandioses qui s’étaient entrouverts tout au long de cette modeste ascension. J’en ai gardé de si bons souvenirs qu’en ce 5 octobre 2019 quand mon fils me propose de consacrer l’après-midi au Mont Vinaigre, je n’hésite pas une seule seconde et ce, malgré une lassitude certaine car nous sortons d’un très bon déjeuner pris dans un restaurant du port de Fréjus.  Il me prévient « nous ferons tout par des sentiers ! ». Il est déjà 16 heures quand nous garons la voiture au parking du col du Testanier. Nous démarrons direction la route du Malpey (***) mais par un sentier qui lui est quasiment parallèle. C’est le G.R.51 que l’on appelle plus communément et à juste titre le Balcon de la Méditerranée (*). Jérôme qui a toujours aimé les chiffres, surtout quand il s’agit de performances sportives, n’oublie pas de me dire « il nous faudra 2h30 aller et retour ». Connaissant sa manière de marcher depuis les mémorables « Tour des Fenouillèdes » en 2011 et « Tour du Capcir » en 2013, je sais que toute flânerie exagérée de ma part me sera sinon quasiment interdite tout du moins notifiée.  Alors, j’en suis déjà à me demander comment je vais pouvoir presser le pas bien plus qu’à mon habitude et faire des photos dignes de ce nom pour mon futur reportage ? N’ayant pas la réponse, je me dis que le mieux est d’essayer immédiatement. D’emblée, fleurs et papillons étant déjà là, ils sont mes premiers modèles.  Il est vrai que le démarrage dans la « Forêt des Enfants », plantation en l’honneur des enfants fréjusiens nés en 2004, est plutôt cool et permet assez facilement de mettre en pratique les deux actions : marcher d’un pas régulier et prendre des photos. Au loin, le Mont Vinaigre montrant déjà sa tour de guet et par là même son sommet, j’ai immédiatement une petite idée de ce qui m’attends. Dès le départ, le sentier s’élève en douceur dans une végétation amplement variée. Tous les décors et niveaux champêtres et boisés sont concernés. Ça va de la petite pâquerette à la longiligne graminée, de la plante fleurie jusqu’aux immenses pins en passant bien sûr par une belle variété de chênes, les arbousiers et toutes les broussailles que l’on trouve habituellement dans le maquis méditerranéen : romarins, callunes, bruyères, cistes, fustets, genêts, oléastres, filaires et j’en oublie. Si les arbres les plus hauts sont les pins, les chênes verts, lièges ou sessiles, plus étonnants sont les grands eucalyptus dont les troncs se desquament parfois en de très longues lamelles qui s’entortillent et s’amoncellent tout autour de leurs pieds. Lors d’une autre balade varoise, j’avais voulu me renseigner sur leur présence et j’avais lu que ces Eucalyptus, originaires d’Australie, s’étaient si bien acclimatés qu’ils en étaient devenus carrément envahissants dans certains secteurs. Le chemin tourne, continue de longer la route de Malpey, puis sur quelques mètres devient commun avec le G.R.49 arrivant de Saint-Raphaël. Quelques vues s’entrouvrent sur la mer mais mes yeux les délaissent presque aussitôt car les crêtes où domine le Mont Vinaigre apparaissent. Elles me donnent vraiment une belle idée du chemin restant à parcourir mais pas de la difficulté pour y parvenir. En raison d’une digestion un peu difficile, je reste perplexe. A proximité d’une citerne DFCI, l’itinéraire coupe la piste de l’Estarpe du Cheval, commune avec le G.R.49, puis peu de temps après il recoupe la route asphaltée montant au Mont Vinaigre. Si les parties boisées retiennent moins facilement papillons et oiseaux, j’ai néanmoins réussi à immortaliser un rouge-gorge et une magnifique Nymphale de l’arbousier, papillon plus connu sous le nom de Pacha à deux queues. Finalement à ma grande satisfaction, nous marchons bien moins vite que je ne l’avais hypothéqué. Toujours très bien balisé, un étroit mais bon sentier s’élève désormais très rapidement, laissant entrevoir une immense toison végétale. Dans ce moutonnement verdâtre démarrant dans le tout proche bois du Charbonnier et se terminant dans les vapeurs blanchâtres d’un horizon nébuleux, seul le petit lac de l’Avellan vient joliment poser sa petite touche bleutée. A cause de la déclivité, de ma digestion un peu délicate et par le fait même que Jérôme grimpe bien mieux que moi, je suis finalement étonné quand la crête dominée par la tour de guet et les pylônes industriels sont déjà là. Ici, la vue porte sur l’autre versant de la crête, vers Le Planestel et les Adrets de l’Esterel où l’on distingue d’innombrables villas blotties dans les pinèdes. Je ne peux m’empêcher d’imaginer la frayeur qu’un incendie provoquerait dans cette Nature si habitée. Tout au loin, ce sont les Préalpes et la Baie des Anges que l’on distingue à peine. Jérôme filant direct vers le pinacle du Mont Vinaigre, je n’ai guère de temps pour m’appesantir sur les décors proches ou lointains. Quelques photos des panoramas, des bâtiments ou d’étranges pierres dressées, sans doute de porphyre, le tout dans la précipitation et c’est à peu près tout. Il est vrai que de là-haut, les panoramas sont encore plus beaux et à 360°. Vers la mer, le pic du Cap Roux avec ces étonnants « pilons » me renvoie à une autre balade faite avec Jérôme en 2015. De chaque côté du cap Roux,on aperçoit des golfes bleus qui s’enchaînent entrecoupés de caps : golfe de la Napoule et baie des Anges à gauche et golfe de Fréjus à droite. Ici, je note la présence de quelques vestiges :  escaliers, moellons équarris au ras du sol, surface polie à l’endroit du passage me laissant penser qu’un vieux bâti à exister il y a très longtemps. Il faudra que je cherche me dis-je. (**). Je profite de cet arrêt un peu plus long pour prendre un maximum de photos, notant au passage que s’il y a une borne géodésique censée marquer très précisément les coordonnées géographiques et notamment l’altitude, je note assez paradoxalement que cette dernière qui est mentionnée sur une pancarte n’est pas celle que j’avais notée sur la carte I.G.N. En effet, alors que la carte IGN top 25 mentionne 614 mètres, ici il est mentionné sans doute par erreur 641 !  Nous quittons le sommet par un petit sentier qui descend sèchement sur le versant sud et à l’aplomb de la tour de guet dont nous faisons l’impasse d’une visite que j’espérais. « Ça n’apporte rien de plus » selon Jérôme. Une fois arrivé au milieu d’un grand pierrier, et comme j’avais cherché la toponymie du Mont Vinaigre, ici je comprends mieux le nom « Malpey » donné à tout ce secteur (***). Ici, les pierres sont des rhyolites, roche volcanique de couleur rose donnant ce très bel aspect rougeâtre à la majeure partie du Massif de l’Esterel. Juste après l’immense éboulis que nous venons de traverser, les roches prennent la forme de colonnes bien différentes dans leurs tailles mais accolées les unes aux autres, colonnes reposant sur de larges pieds avachis se terminant par des coulées si flasques d’aspect que leurs origines volcaniques ne laissent planer aucun doute, même pour le néophyte en géologie que je suis.  Ici, il y  a très longtemps, des volcans surgissaient des entrailles de la Terre mais il n’en reste que ces manifestations solidifiées. Le petit sentier atterrit sur la route de Malpey menant au Mont Vinaigre et là on retrouve le tracé pris à l’aller avec le G.R.51 puis le G.R.49. A hauteur de la citerne DFCI, Jérôme choisit une variante qui part à droite et monte vers un mamelon situé à la côte 429. A terre, une petite borne « géo » verte et blanche matérialise cette altitude. Au sommet, nous bifurquons encore à droite puis le contournons par un sentier sans doute peu fréquenté car bien embroussaillé. Peu de temps après, nous retrouvons l’itinéraire pris au départ juste avant la forêt des Enfants. La balade se termine. Je sui ravi par la balade bien sûr, mais surtout de l’avoir accomplie en 2h33 sans avoir négligé ni la faune ni la flore. Si la flore ne m’a rien fourni de plus, deux passereaux supplémentaires et un papillon sont venus se rajouter à ceux déjà photographiés à l’aller. Tout ça suffit à mon bonheur et ce d’autant, que mes problèmes digestifs ont peu à peu disparu au fil du cheminement. Je ne sais pas si une randonnée pédestre dans un cadre verdoyant est aussi « digestive » qu’un « Get 27 » bien glacé  mais une chose est certaine : « il y a moins d’alcool ! ». Cette balade a été longue de 7.2 km pour un dénivelé de 302 m entre le col du Testanier (312 m) et le Mont Vinaigre (614 m). Carte IGN 3544 ET Fréjus- Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

(*) Le G.R.51 : Le G.R.51 est un sentier de Grande Randonnée qui va des Alpes-Maritimes aux Bouches-du-Rhône et traversant au passage le département du Var. Long de 508 km, il démarre à Menton et se termine dans la banlieue marseillaise dans le petit port de Callelongue. Rien n’interdit de le faire dans le sens inverse que celui proposé par les topo-guides qui l’indiquent de l’est vers l’ouest. On l’appelle aussi « le Balcon de la Méditerranée ». En mai 2011, j’avais eu l’occasion d’en parcourir un magnifique tronçon entre Cassis et Marseille. Retrouvez-le en cliquant ici.

(**) Vestiges au Mont Vinaigre : Comme indiqué dans le corps de mon article, ayant constaté la présence de vestiges au sommet du Mont Vinaigre, j’ai voulu en savoir plus. En cherchant, je pense avoir trouvé la réponse dans un recueil historique et littéraire de 1877 intitulé « Revue du Lyonnais – 4eme série – Tome V ». Voilà ce que l’on peut lire page 469 : « Coupé de vallées profondes dominées par des rochers de porphyre rouge qui semblent être lancés du sein de la terre en convulsion, l’Estérel offre aux visiteurs les sites et les aspects les plus inattendus. Ses immenses forêts de pins et de chênes liéges toujours verts donnent à ces montagnes une couleur printanière qui réjouit la vue, surtout l’hiver. Le Mont Vinaigre domine toutes ces beautés et le touriste courageux pour entreprendre cette intéressante ascension est largement dédommagé de ses fatigues lorsque arrivé au sommet, il monte sur une tour rustiquement établie par les officiers d’état-major chargés de la Carte de France ; autour de vous, un immense chaos de roches effondrées les unes sur les autres que vous dominez ; à vos pieds, une immense carte de géographie vous donnant une idée parfaite des cols, des passages et des vallées qui vous entourent. Un côté affligeant à voir, c’est le côté nord dévasté par l’incendie récent de juillet 1877, qui a dévoré plus de 2500 hectares de forêts de pins et de chênes liéges…… ».

(***) Toponymies Mont Vinaigre et Malpey : Lors de ma précédente venue au Mont Vinaigre, j’avais déjà réfléchi aux toponymies des noms Mont Vinaigre et Malpey. J’ai donc profité de cette nouvelle balade pour explorer une fois encore le sujet. Après de nouvelles recherches, je confirme donc mes précédents constats à savoir que dans la vrai toponymie du Mont Vinaigre, il faut d’abord séparer le mot « vinaigre » en deux « vin et aigre » puis éliminer le mot « mont » qui ne sert à rien sinon à créer un pléonasme. En effet, dès lors que l’on sait que le préfixe « vin » ou « bin » ou  « ven » est une racine pré-indo-européenne (ou peut-être préceltique, les avis étant partagés) signifiant « hauteur, mont, montagne, sommet, roc ou bosser » comme on peut la trouver dans d’autres lieux tels le Vignemale anciennement Vinhamala, massif pyrénéen bien connu signifiant au sens le plus large « mauvaise hauteur », le mot « Mont » ne sert plus à rien. Nous avons aussi le cas du Cervin, lequel séparait en deux, « cer » et « vin » serait le « haut mont ». Quand au suffixe « aigre », il a pour origine le mot latin « acer » également d’origine indo-européenne signifiant pointu, tranchant, acéré, âcre, dur, etc….On peut à partir de là traduire très facilement le mot  « vin-aigre » en « mont acéré » ou «  mont difficile ».  Difficile à quoi ? A gravir bien sur car nos Anciens ne disposaient ni de pistes forestières carrossables et encore moins de routes bitumées. Voilà le Mont Vinaigre était dans des temps plus anciens, un montagne difficile à vaincre ce qui n’est plus la cas de nos jours car télécommunications oblige, une route asphaltée monte désormais jusqu’à son sommet. De la même manière, je confirme la toponymie du nom « Malpey ». En effet, si l’on veut rester logique, c'est-à-dire se référer à l’occitan (ou provençal)  on peut le traduire textuellement en « mauvais sommet », puisque « pey » venant du latin « podium » à la même signification que « pié », « puy », « puech », « pech », « pic », etc….c'est-à-dire « éminence » ou « colline ». Toutefois une analyse plus fine traduit « pey » en « pierre » et même en « Pierre » quand il s’agit du prénom, c’est le cas en Gascogne par exemple. Il est fort probable qu’il y ait une origine unique et donc commune, la « pierre » s’étant finalement transformé en « rocher » puis en « sommet » au fil des invasions européennes.

 

 

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Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier (312 m) (Var)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la musique "Triptico" du groupe Gotan Project.

A cause des droits d'auteur sur la musique citée ci-dessus cette vidéo sera bloquée en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni, en Irlande, au Canada, en Australie et aux Etats-Unis.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.


 

Peut-être, allez-vous vous demander pourquoi, j’ai intitulé cette randonnée pédestre « Le Mont Vinaigre par les sentiers depuis le col du Testanier ». Je passe bien sûr quand à la ligne de départ, mais pourquoi avoir rajouté « par les sentiers ? ». Une randonnée sans ce rajout n’est-ce pas suffisamment évident ? Alors voici l'explication. En novembre 2012, c’est lors d’une balade familiale que j’avais découvert le Mont Vinaigre, point culminant du massif de l’Esterel. Une balade et une découverte un peu tronquées, puisque j’étais monté par la route asphaltée puis redescendu par le G.R.51 (*). Tronquée également car notre ascension s’était arrêtée à 569 mètres d’altitude et à hauteur des pylônes des télécoms, faisant fi du vrai sommet situé lui à 614 m. Dès le départ, la famille s’étant séparée en deux groupes, j’étais monté par l’asphalte car en poussant assez souvent ma petite-fille Eulalie encore dans la poussette à cette époque. Avec ma fille Carole, nous nous étions partagés cette tâche. Eulalie n’avait que 2 ans, alors pas question de lui « donner du Vinaigre » autrement que par la partie la plus plane, c'est-à-dire par la route. Autant l’avouer, cela n’avait rien enlevé à l’idée que j’avais pu me faire à la fois des « flamboyants » décors si rouges,  du sommet mais surtout des panoramas grandioses qui s’étaient entrouverts tout au long de cette modeste ascension. J’en ai gardé de si bons souvenirs qu’en ce 5 octobre 2019 quand mon fils me propose de consacrer l’après-midi au Mont Vinaigre, je n’hésite pas une seule seconde et ce, malgré une lassitude certaine car nous sortons d’un très bon déjeuner pris dans un restaurant du port de Fréjus.  Il me prévient « nous ferons tout par des sentiers ! ». Il est déjà 16 heures quand nous garons la voiture au parking du col du Testanier. Nous démarrons direction la route du Malpey (***) mais par un sentier qui lui est quasiment parallèle. C’est le G.R.51 que l’on appelle plus communément et à juste titre le Balcon de la Méditerranée (*). Jérôme qui a toujours aimé les chiffres, surtout quand il s’agit de performances sportives, n’oublie pas de me dire « il nous faudra 2h30 aller et retour ». Connaissant sa manière de marcher depuis les mémorables « Tour des Fenouillèdes » en 2011 et « Tour du Capcir » en 2013, je sais que toute flânerie exagérée de ma part me sera sinon quasiment interdite tout du moins notifiée.  Alors, j’en suis déjà à me demander comment je vais pouvoir presser le pas bien plus qu’à mon habitude et faire des photos dignes de ce nom pour mon futur reportage ? N’ayant pas la réponse, je me dis que le mieux est d’essayer immédiatement. D’emblée, fleurs et papillons étant déjà là, ils sont mes premiers modèles.  Il est vrai que le démarrage dans la « Forêt des Enfants », plantation en l’honneur des enfants fréjusiens nés en 2004, est plutôt cool et permet assez facilement de mettre en pratique les deux actions : marcher d’un pas régulier et prendre des photos. Au loin, le Mont Vinaigre montrant déjà sa tour de guet et par là même son sommet, j’ai immédiatement une petite idée de ce qui m’attends. Dès le départ, le sentier s’élève en douceur dans une végétation amplement variée. Tous les décors et niveaux champêtres et boisés sont concernés. Ça va de la petite pâquerette à la longiligne graminée, de la plante fleurie jusqu’aux immenses pins en passant bien sûr par une belle variété de chênes, les arbousiers et toutes les broussailles que l’on trouve habituellement dans le maquis méditerranéen : romarins, callunes, bruyères, cistes, fustets, genêts, oléastres, filaires et j’en oublie. Si les arbres les plus hauts sont les pins, les chênes verts, lièges ou sessiles, plus étonnants sont les grands eucalyptus dont les troncs se desquament parfois en de très longues lamelles qui s’entortillent et s’amoncellent tout autour de leurs pieds. Lors d’une autre balade varoise, j’avais voulu me renseigner sur leur présence et j’avais lu que ces Eucalyptus, originaires d’Australie, s’étaient si bien acclimatés qu’ils en étaient devenus carrément envahissants dans certains secteurs. Le chemin tourne, continue de longer la route de Malpey, puis sur quelques mètres devient commun avec le G.R.49 arrivant de Saint-Raphaël. Quelques vues s’entrouvrent sur la mer mais mes yeux les délaissent presque aussitôt car les crêtes où domine le Mont Vinaigre apparaissent. Elles me donnent vraiment une belle idée du chemin restant à parcourir mais pas de la difficulté pour y parvenir. En raison d’une digestion un peu difficile, je reste perplexe. A proximité d’une citerne DFCI, l’itinéraire coupe la piste de l’Estarpe du Cheval, commune avec le G.R.49, puis peu de temps après il recoupe la route asphaltée montant au Mont Vinaigre. Si les parties boisées retiennent moins facilement papillons et oiseaux, j’ai néanmoins réussi à immortaliser un rouge-gorge et une magnifique Nymphale de l’arbousier, papillon plus connu sous le nom de Pacha à deux queues. Finalement à ma grande satisfaction, nous marchons bien moins vite que je ne l’avais hypothéqué. Toujours très bien balisé, un étroit mais bon sentier s’élève désormais très rapidement, laissant entrevoir une immense toison végétale. Dans ce moutonnement verdâtre démarrant dans le tout proche bois du Charbonnier et se terminant dans les vapeurs blanchâtres d’un horizon nébuleux, seul le petit lac de l’Avellan vient joliment poser sa petite touche bleutée. A cause de la déclivité, de ma digestion un peu délicate et par le fait même que Jérôme grimpe bien mieux que moi, je suis finalement étonné quand la crête dominée par la tour de guet et les pylônes industriels sont déjà là. Ici, la vue porte sur l’autre versant de la crête, vers Le Planestel et les Adrets de l’Esterel où l’on distingue d’innombrables villas blotties dans les pinèdes. Je ne peux m’empêcher d’imaginer la frayeur qu’un incendie provoquerait dans cette Nature si habitée. Tout au loin, ce sont les Préalpes et la Baie des Anges que l’on distingue à peine. Jérôme filant direct vers le pinacle du Mont Vinaigre, je n’ai guère de temps pour m’appesantir sur les décors proches ou lointains. Quelques photos des panoramas, des bâtiments ou d’étranges pierres dressées, sans doute de porphyre, le tout dans la précipitation et c’est à peu près tout. Il est vrai que de là-haut, les panoramas sont encore plus beaux et à 360°. Vers la mer, le pic du Cap Roux avec ces étonnants « pilons » me renvoie à une autre balade faite avec Jérôme en 2015. De chaque côté du cap Roux,on aperçoit des golfes bleus qui s’enchaînent entrecoupés de caps : golfe de la Napoule et baie des Anges à gauche et golfe de Fréjus à droite. Ici, je note la présence de quelques vestiges :  escaliers, moellons équarris au ras du sol, surface polie à l’endroit du passage me laissant penser qu’un vieux bâti à exister il y a très longtemps. Il faudra que je cherche me dis-je. (**). Je profite de cet arrêt un peu plus long pour prendre un maximum de photos, notant au passage que s’il y a une borne géodésique censée marquer très précisément les coordonnées géographiques et notamment l’altitude, je note assez paradoxalement que cette dernière qui est mentionnée sur une pancarte n’est pas celle que j’avais notée sur la carte I.G.N. En effet, alors que la carte IGN top 25 mentionne 614 mètres, ici il est mentionné sans doute par erreur 641 !  Nous quittons le sommet par un petit sentier qui descend sèchement sur le versant sud et à l’aplomb de la tour de guet dont nous faisons l’impasse d’une visite que j’espérais. « Ça n’apporte rien de plus » selon Jérôme. Une fois arrivé au milieu d’un grand pierrier, et comme j’avais cherché la toponymie du Mont Vinaigre, ici je comprends mieux le nom « Malpey » donné à tout ce secteur (***). Ici, les pierres sont des rhyolites, roche volcanique de couleur rose donnant ce très bel aspect rougeâtre à la majeure partie du Massif de l’Esterel. Juste après l’immense éboulis que nous venons de traverser, les roches prennent la forme de colonnes bien différentes dans leurs tailles mais accolées les unes aux autres, colonnes reposant sur de larges pieds avachis se terminant par des coulées si flasques d’aspect que leurs origines volcaniques ne laissent planer aucun doute, même pour le néophyte en géologie que je suis.  Ici, il y  a très longtemps, des volcans surgissaient des entrailles de la Terre mais il n’en reste que ces manifestations solidifiées. Le petit sentier atterrit sur la route de Malpey menant au Mont Vinaigre et là on retrouve le tracé pris à l’aller avec le G.R.51 puis le G.R.49. A hauteur de la citerne DFCI, Jérôme choisit une variante qui part à droite et monte vers un mamelon situé à la côte 429. A terre, une petite borne « géo » verte et blanche matérialise cette altitude. Au sommet, nous bifurquons encore à droite puis le contournons par un sentier sans doute peu fréquenté car bien embroussaillé. Peu de temps après, nous retrouvons l’itinéraire pris au départ juste avant la forêt des Enfants. La balade se termine. Je sui ravi par la balade bien sûr, mais surtout de l’avoir accomplie en 2h33 sans avoir négligé ni la faune ni la flore. Si la flore ne m’a rien fourni de plus, deux passereaux supplémentaires et un papillon sont venus se rajouter à ceux déjà photographiés à l’aller. Tout ça suffit à mon bonheur et ce d’autant, que mes problèmes digestifs ont peu à peu disparu au fil du cheminement. Je ne sais pas si une randonnée pédestre dans un cadre verdoyant est aussi « digestive » qu’un « Get 27 » bien glacé  mais une chose est certaine : « il y a moins d’alcool ! ». Cette balade a été longue de 7.2 km pour un dénivelé de 302 m entre le col du Testanier (312 m) et le Mont Vinaigre (614 m). Carte IGN 3544 ET Fréjus- Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

(*) Le G.R.51 : Le G.R.51 est un sentier de Grande Randonnée qui va des Alpes-Maritimes aux Bouches-du-Rhône et traversant au passage le département du Var. Long de 508 km, il démarre à Menton et se termine dans la banlieue marseillaise dans le petit port de Callelongue. Rien n’interdit de le faire dans le sens inverse que celui proposé par les topo-guides qui l’indiquent de l’est vers l’ouest. On l’appelle aussi « le Balcon de la Méditerranée ». En mai 2011, j’avais eu l’occasion d’en parcourir un magnifique tronçon entre Cassis et Marseille. Retrouvez-le en cliquant ici.

(**) Vestiges au Mont Vinaigre : Comme indiqué dans le corps de mon article, ayant constaté la présence de vestiges au sommet du Mont Vinaigre, j’ai voulu en savoir plus. En cherchant, je pense avoir trouvé la réponse dans un recueil historique et littéraire de 1877 intitulé « Revue du Lyonnais – 4eme série – Tome V ». Voilà ce que l’on peut lire page 469 : « Coupé de vallées profondes dominées par des rochers de porphyre rouge qui semblent être lancés du sein de la terre en convulsion, l’Estérel offre aux visiteurs les sites et les aspects les plus inattendus. Ses immenses forêts de pins et de chênes liéges toujours verts donnent à ces montagnes une couleur printanière qui réjouit la vue, surtout l’hiver. Le Mont Vinaigre domine toutes ces beautés et le touriste courageux pour entreprendre cette intéressante ascension est largement dédommagé de ses fatigues lorsque arrivé au sommet, il monte sur une tour rustiquement établie par les officiers d’état-major chargés de la Carte de France ; autour de vous, un immense chaos de roches effondrées les unes sur les autres que vous dominez ; à vos pieds, une immense carte de géographie vous donnant une idée parfaite des cols, des passages et des vallées qui vous entourent. Un côté affligeant à voir, c’est le côté nord dévasté par l’incendie récent de juillet 1877, qui a dévoré plus de 2500 hectares de forêts de pins et de chênes liéges…… ».

(***) Toponymies Mont Vinaigre et Malpey : Lors de ma précédente venue au Mont Vinaigre, j’avais déjà réfléchi aux toponymies des noms Mont Vinaigre et Malpey. J’ai donc profité de cette nouvelle balade pour explorer une fois encore le sujet. Après de nouvelles recherches, je confirme donc mes précédents constats à savoir que dans la vrai toponymie du Mont Vinaigre, il faut d’abord séparer le mot « vinaigre » en deux « vin et aigre » puis éliminer le mot « mont » qui ne sert à rien sinon à créer un pléonasme. En effet, dès lors que l’on sait que le préfixe « vin » ou « bin » ou  « ven » est une racine pré-indo-européenne (ou peut-être préceltique, les avis étant partagés) signifiant « hauteur, mont, montagne, sommet, roc ou bosser » comme on peut la trouver dans d’autres lieux tels le Vignemale anciennement Vinhamala, massif pyrénéen bien connu signifiant au sens le plus large « mauvaise hauteur », le mot « Mont » ne sert plus à rien. Nous avons aussi le cas du Cervin, lequel séparait en deux, « cer » et « vin » serait le « haut mont ». Quand au suffixe « aigre », il a pour origine le mot latin « acer » également d’origine indo-européenne signifiant pointu, tranchant, acéré, âcre, dur, etc….On peut à partir de là traduire très facilement le mot  « vin-aigre » en « mont acéré » ou «  mont difficile ».  Difficile à quoi ? A gravir bien sur car nos Anciens ne disposaient ni de pistes forestières carrossables et encore moins de routes bitumées. Voilà le Mont Vinaigre était dans des temps plus anciens, un montagne difficile à vaincre ce qui n’est plus la cas de nos jours car télécommunications oblige, une route asphaltée monte désormais jusqu’à son sommet. De la même manière, je confirme la toponymie du nom « Malpey ». En effet, si l’on veut rester logique, c'est-à-dire se référer à l’occitan (ou provençal)  on peut le traduire textuellement en « mauvais sommet », puisque « pey » venant du latin « podium » à la même signification que « pié », « puy », « puech », « pech », « pic », etc….c'est-à-dire « éminence » ou « colline ». Toutefois une analyse plus fine traduit « pey » en « pierre » et même en « Pierre » quand il s’agit du prénom, c’est le cas en Gascogne par exemple. Il est fort probable qu’il y ait une origine unique et donc commune, la « pierre » s’étant finalement transformé en « rocher » puis en « sommet » au fil des invasions européennes.

 

 

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Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la musique "Triptico" du groupe Gotan Project.

A cause des droits d'auteur sur la musique citée ci-dessus cette vidéo sera bloquée en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni, en Irlande, au Canada, en Australie et aux Etats-Unis.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.


 

Peut-être, allez-vous vous demander pourquoi, j’ai intitulé cette randonnée pédestre « Le Mont Vinaigre par les sentiers depuis le col du Testanier ». Je passe bien sûr quand à la ligne de départ, mais pourquoi avoir rajouté « par les sentiers ? ». Une randonnée sans ce rajout n’est-ce pas suffisamment évident ? Alors voici l'explication. En novembre 2012, c’est lors d’une balade familiale que j’avais découvert le Mont Vinaigre, point culminant du massif de l’Esterel. Une balade et une découverte un peu tronquées, puisque j’étais monté par la route asphaltée puis redescendu par le G.R.51 (*). Tronquée également car notre ascension s’était arrêtée à 569 mètres d’altitude et à hauteur des pylônes des télécoms, faisant fi du vrai sommet situé lui à 614 m. Dès le départ, la famille s’étant séparée en deux groupes, j’étais monté par l’asphalte car en poussant assez souvent ma petite-fille Eulalie encore dans la poussette à cette époque. Avec ma fille Carole, nous nous étions partagés cette tâche. Eulalie n’avait que 2 ans, alors pas question de lui « donner du Vinaigre » autrement que par la partie la plus plane, c'est-à-dire par la route. Autant l’avouer, cela n’avait rien enlevé à l’idée que j’avais pu me faire à la fois des « flamboyants » décors si rouges,  du sommet mais surtout des panoramas grandioses qui s’étaient entrouverts tout au long de cette modeste ascension. J’en ai gardé de si bons souvenirs qu’en ce 5 octobre 2019 quand mon fils me propose de consacrer l’après-midi au Mont Vinaigre, je n’hésite pas une seule seconde et ce, malgré une lassitude certaine car nous sortons d’un très bon déjeuner pris dans un restaurant du port de Fréjus.  Il me prévient « nous ferons tout par des sentiers ! ». Il est déjà 16 heures quand nous garons la voiture au parking du col du Testanier. Nous démarrons direction la route du Malpey (***) mais par un sentier qui lui est quasiment parallèle. C’est le G.R.51 que l’on appelle plus communément et à juste titre le Balcon de la Méditerranée (*). Jérôme qui a toujours aimé les chiffres, surtout quand il s’agit de performances sportives, n’oublie pas de me dire « il nous faudra 2h30 aller et retour ». Connaissant sa manière de marcher depuis les mémorables « Tour des Fenouillèdes » en 2011 et « Tour du Capcir » en 2013, je sais que toute flânerie exagérée de ma part me sera sinon quasiment interdite tout du moins notifiée.  Alors, j’en suis déjà à me demander comment je vais pouvoir presser le pas bien plus qu’à mon habitude et faire des photos dignes de ce nom pour mon futur reportage ? N’ayant pas la réponse, je me dis que le mieux est d’essayer immédiatement. D’emblée, fleurs et papillons étant déjà là, ils sont mes premiers modèles.  Il est vrai que le démarrage dans la « Forêt des Enfants », plantation en l’honneur des enfants fréjusiens nés en 2004, est plutôt cool et permet assez facilement de mettre en pratique les deux actions : marcher d’un pas régulier et prendre des photos. Au loin, le Mont Vinaigre montrant déjà sa tour de guet et par là même son sommet, j’ai immédiatement une petite idée de ce qui m’attends. Dès le départ, le sentier s’élève en douceur dans une végétation amplement variée. Tous les décors et niveaux champêtres et boisés sont concernés. Ça va de la petite pâquerette à la longiligne graminée, de la plante fleurie jusqu’aux immenses pins en passant bien sûr par une belle variété de chênes, les arbousiers et toutes les broussailles que l’on trouve habituellement dans le maquis méditerranéen : romarins, callunes, bruyères, cistes, fustets, genêts, oléastres, filaires et j’en oublie. Si les arbres les plus hauts sont les pins, les chênes verts, lièges ou sessiles, plus étonnants sont les grands eucalyptus dont les troncs se desquament parfois en de très longues lamelles qui s’entortillent et s’amoncellent tout autour de leurs pieds. Lors d’une autre balade varoise, j’avais voulu me renseigner sur leur présence et j’avais lu que ces Eucalyptus, originaires d’Australie, s’étaient si bien acclimatés qu’ils en étaient devenus carrément envahissants dans certains secteurs. Le chemin tourne, continue de longer la route de Malpey, puis sur quelques mètres devient commun avec le G.R.49 arrivant de Saint-Raphaël. Quelques vues s’entrouvrent sur la mer mais mes yeux les délaissent presque aussitôt car les crêtes où domine le Mont Vinaigre apparaissent. Elles me donnent vraiment une belle idée du chemin restant à parcourir mais pas de la difficulté pour y parvenir. En raison d’une digestion un peu difficile, je reste perplexe. A proximité d’une citerne DFCI, l’itinéraire coupe la piste de l’Estarpe du Cheval, commune avec le G.R.49, puis peu de temps après il recoupe la route asphaltée montant au Mont Vinaigre. Si les parties boisées retiennent moins facilement papillons et oiseaux, j’ai néanmoins réussi à immortaliser un rouge-gorge et une magnifique Nymphale de l’arbousier, papillon plus connu sous le nom de Pacha à deux queues. Finalement à ma grande satisfaction, nous marchons bien moins vite que je ne l’avais hypothéqué. Toujours très bien balisé, un étroit mais bon sentier s’élève désormais très rapidement, laissant entrevoir une immense toison végétale. Dans ce moutonnement verdâtre démarrant dans le tout proche bois du Charbonnier et se terminant dans les vapeurs blanchâtres d’un horizon nébuleux, seul le petit lac de l’Avellan vient joliment poser sa petite touche bleutée. A cause de la déclivité, de ma digestion un peu délicate et par le fait même que Jérôme grimpe bien mieux que moi, je suis finalement étonné quand la crête dominée par la tour de guet et les pylônes industriels sont déjà là. Ici, la vue porte sur l’autre versant de la crête, vers Le Planestel et les Adrets de l’Esterel où l’on distingue d’innombrables villas blotties dans les pinèdes. Je ne peux m’empêcher d’imaginer la frayeur qu’un incendie provoquerait dans cette Nature si habitée. Tout au loin, ce sont les Préalpes et la Baie des Anges que l’on distingue à peine. Jérôme filant direct vers le pinacle du Mont Vinaigre, je n’ai guère de temps pour m’appesantir sur les décors proches ou lointains. Quelques photos des panoramas, des bâtiments ou d’étranges pierres dressées, sans doute de porphyre, le tout dans la précipitation et c’est à peu près tout. Il est vrai que de là-haut, les panoramas sont encore plus beaux et à 360°. Vers la mer, le pic du Cap Roux avec ces étonnants « pilons » me renvoie à une autre balade faite avec Jérôme en 2015. De chaque côté du cap Roux,on aperçoit des golfes bleus qui s’enchaînent entrecoupés de caps : golfe de la Napoule et baie des Anges à gauche et golfe de Fréjus à droite. Ici, je note la présence de quelques vestiges :  escaliers, moellons équarris au ras du sol, surface polie à l’endroit du passage me laissant penser qu’un vieux bâti à exister il y a très longtemps. Il faudra que je cherche me dis-je. (**). Je profite de cet arrêt un peu plus long pour prendre un maximum de photos, notant au passage que s’il y a une borne géodésique censée marquer très précisément les coordonnées géographiques et notamment l’altitude, je note assez paradoxalement que cette dernière qui est mentionnée sur une pancarte n’est pas celle que j’avais notée sur la carte I.G.N. En effet, alors que la carte IGN top 25 mentionne 614 mètres, ici il est mentionné sans doute par erreur 641 !  Nous quittons le sommet par un petit sentier qui descend sèchement sur le versant sud et à l’aplomb de la tour de guet dont nous faisons l’impasse d’une visite que j’espérais. « Ça n’apporte rien de plus » selon Jérôme. Une fois arrivé au milieu d’un grand pierrier, et comme j’avais cherché la toponymie du Mont Vinaigre, ici je comprends mieux le nom « Malpey » donné à tout ce secteur (***). Ici, les pierres sont des rhyolites, roche volcanique de couleur rose donnant ce très bel aspect rougeâtre à la majeure partie du Massif de l’Esterel. Juste après l’immense éboulis que nous venons de traverser, les roches prennent la forme de colonnes bien différentes dans leurs tailles mais accolées les unes aux autres, colonnes reposant sur de larges pieds avachis se terminant par des coulées si flasques d’aspect que leurs origines volcaniques ne laissent planer aucun doute, même pour le néophyte en géologie que je suis.  Ici, il y  a très longtemps, des volcans surgissaient des entrailles de la Terre mais il n’en reste que ces manifestations solidifiées. Le petit sentier atterrit sur la route de Malpey menant au Mont Vinaigre et là on retrouve le tracé pris à l’aller avec le G.R.51 puis le G.R.49. A hauteur de la citerne DFCI, Jérôme choisit une variante qui part à droite et monte vers un mamelon situé à la côte 429. A terre, une petite borne « géo » verte et blanche matérialise cette altitude. Au sommet, nous bifurquons encore à droite puis le contournons par un sentier sans doute peu fréquenté car bien embroussaillé. Peu de temps après, nous retrouvons l’itinéraire pris au départ juste avant la forêt des Enfants. La balade se termine. Je sui ravi par la balade bien sûr, mais surtout de l’avoir accomplie en 2h33 sans avoir négligé ni la faune ni la flore. Si la flore ne m’a rien fourni de plus, deux passereaux supplémentaires et un papillon sont venus se rajouter à ceux déjà photographiés à l’aller. Tout ça suffit à mon bonheur et ce d’autant, que mes problèmes digestifs ont peu à peu disparu au fil du cheminement. Je ne sais pas si une randonnée pédestre dans un cadre verdoyant est aussi « digestive » qu’un « Get 27 » bien glacé  mais une chose est certaine : « il y a moins d’alcool ! ». Cette balade a été longue de 7.2 km pour un dénivelé de 302 m entre le col du Testanier (312 m) et le Mont Vinaigre (614 m). Carte IGN 3544 ET Fréjus- Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

(*) Le G.R.51 : Le G.R.51 est un sentier de Grande Randonnée qui va des Alpes-Maritimes aux Bouches-du-Rhône et traversant au passage le département du Var. Long de 508 km, il démarre à Menton et se termine dans la banlieue marseillaise dans le petit port de Callelongue. Rien n’interdit de le faire dans le sens inverse que celui proposé par les topo-guides qui l’indiquent de l’est vers l’ouest. On l’appelle aussi « le Balcon de la Méditerranée ». En mai 2011, j’avais eu l’occasion d’en parcourir un magnifique tronçon entre Cassis et Marseille. Retrouvez-le en cliquant ici.

(**) Vestiges au Mont Vinaigre : Comme indiqué dans le corps de mon article, ayant constaté la présence de vestiges au sommet du Mont Vinaigre, j’ai voulu en savoir plus. En cherchant, je pense avoir trouvé la réponse dans un recueil historique et littéraire de 1877 intitulé « Revue du Lyonnais – 4eme série – Tome V ». Voilà ce que l’on peut lire page 469 : « Coupé de vallées profondes dominées par des rochers de porphyre rouge qui semblent être lancés du sein de la terre en convulsion, l’Estérel offre aux visiteurs les sites et les aspects les plus inattendus. Ses immenses forêts de pins et de chênes liéges toujours verts donnent à ces montagnes une couleur printanière qui réjouit la vue, surtout l’hiver. Le Mont Vinaigre domine toutes ces beautés et le touriste courageux pour entreprendre cette intéressante ascension est largement dédommagé de ses fatigues lorsque arrivé au sommet, il monte sur une tour rustiquement établie par les officiers d’état-major chargés de la Carte de France ; autour de vous, un immense chaos de roches effondrées les unes sur les autres que vous dominez ; à vos pieds, une immense carte de géographie vous donnant une idée parfaite des cols, des passages et des vallées qui vous entourent. Un côté affligeant à voir, c’est le côté nord dévasté par l’incendie récent de juillet 1877, qui a dévoré plus de 2500 hectares de forêts de pins et de chênes liéges…… ».

(***) Toponymies Mont Vinaigre et Malpey : Lors de ma précédente venue au Mont Vinaigre, j’avais déjà réfléchi aux toponymies des noms Mont Vinaigre et Malpey. J’ai donc profité de cette nouvelle balade pour explorer une fois encore le sujet. Après de nouvelles recherches, je confirme donc mes précédents constats à savoir que dans la vrai toponymie du Mont Vinaigre, il faut d’abord séparer le mot « vinaigre » en deux « vin et aigre » puis éliminer le mot « mont » qui ne sert à rien sinon à créer un pléonasme. En effet, dès lors que l’on sait que le préfixe « vin » ou « bin » ou  « ven » est une racine pré-indo-européenne (ou peut-être préceltique, les avis étant partagés) signifiant « hauteur, mont, montagne, sommet, roc ou bosser » comme on peut la trouver dans d’autres lieux tels le Vignemale anciennement Vinhamala, massif pyrénéen bien connu signifiant au sens le plus large « mauvaise hauteur », le mot « Mont » ne sert plus à rien. Nous avons aussi le cas du Cervin, lequel séparait en deux, « cer » et « vin » serait le « haut mont ». Quand au suffixe « aigre », il a pour origine le mot latin « acer » également d’origine indo-européenne signifiant pointu, tranchant, acéré, âcre, dur, etc….On peut à partir de là traduire très facilement le mot  « vin-aigre » en « mont acéré » ou «  mont difficile ».  Difficile à quoi ? A gravir bien sur car nos Anciens ne disposaient ni de pistes forestières carrossables et encore moins de routes bitumées. Voilà le Mont Vinaigre était dans des temps plus anciens, un montagne difficile à vaincre ce qui n’est plus la cas de nos jours car télécommunications oblige, une route asphaltée monte désormais jusqu’à son sommet. De la même manière, je confirme la toponymie du nom « Malpey ». En effet, si l’on veut rester logique, c'est-à-dire se référer à l’occitan (ou provençal)  on peut le traduire textuellement en « mauvais sommet », puisque « pey » venant du latin « podium » à la même signification que « pié », « puy », « puech », « pech », « pic », etc….c'est-à-dire « éminence » ou « colline ». Toutefois une analyse plus fine traduit « pey » en « pierre » et même en « Pierre » quand il s’agit du prénom, c’est le cas en Gascogne par exemple. Il est fort probable qu’il y ait une origine unique et donc commune, la « pierre » s’étant finalement transformé en « rocher » puis en « sommet » au fil des invasions européennes.

 

 

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Le Pic du Cap Roux (454m) depuis la Sainte-Baume (160m) de l'Esterel

Publié le par gibirando

Diaporama avec la chanson "They long to be - Close to you", chanté par le groupe américain The Carpenters,

chanson écrite par Hal David et musique de Burt Bacharach

Le Pic du Cap Roux depuis la Sainte-Baume de l'Esterel

Le Pic du Cap Roux depuis la Sainte-Baume de l'Esterel


J’ai traîné mes godillots de marche un peu partout, mais si je devais classer les départements français dans un ordre de préférence où j’ai aimé randonner, le Var arriverait sans doute dans les 6 ou 7 premiers. En effet, un peu comme chez nous dans les Pyrénées-Orientales, le Var présente cet attrait inégalable de posséder des sentiers de randonnées de l’altitude zéro jusqu’aux étages collinéens puis montagnards. De quoi assouvir les désirs de marche les plus fous. Prenez par exemple le Pic du Cap Roux que mon fils m’a fait découvrir au mois d’août dernier. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un pic qui se dresse sur un cap mais pas n’importe quel cap, un cap situé au beau milieu des roches rouges de la corniche du Massif de l’Esterel (*). Pour qui connaît un peu l’Esterel, une fois ce décor rouge, vert et bleu planté, difficile de rester insensible à la proposition d’une randonnée pédestre dans ce cadre essentiellement tricolore. Choisissez un jour de grand beau temps et vous verrez, les contrastes, à eux seuls, méritent que l’on fasse quelques efforts : avec le rouge orangé des roches porphyriques, le vert intense de la forêt varoise et le bleu si pur de la Méditerranée et du ciel, le soleil paraîtra parfois un peu pâlot et pour peu qu’il y ait un brin de brume, il prendra même des airs d’un grand malade de la jaunisse. Alors, je vous le garantis avec toutes ces couleurs constamment devant les yeux, vous resterez scotché devant chaque vue, devant chaque panorama, devant chaque horizon plus ou moins lointain. Le départ s’effectue depuis le parking de la chapelle de la Sainte-Baume de l’Esterel. On accède à ce parking par une route forestière démarrant de la zone artisanale d’Agay, direction la Maison forestière du Gratadis puis le Vallon de Mourrefrey. Attention, à ne pas confondre cette Sainte-Baume là avec celle du Plan d’Aups située plus à l’ouest du Var. En réalité, les deux édifices religieux ont une histoire commune assez insolite puisqu’il se raconte que cette chapelle troglodyte de l’Esterel doit son nom aux habitants du coin, lesquels étaient jaloux de celui de l’ouest varois dédiée à Marie-Madeleine et de ce fait, ils lui donnèrent le même nom afin de semer le doute dans l’esprit des pèlerins et des visiteurs. Idem semble-t-il pour le Saint Pilon que l’on va côtoyer. Ici la grotte, transformée en un petit sanctuaire, fut très longtemps un ermitage dont le plus illustre des anachorètes fut Honorat d’Arles, plus connu sous la dénomination de Saint-Honorat et surnommé parfois Honorat de Lérins. Il s’était établi ici au 5eme siècle au retour d’un voyage en Orient et sa réputation de prêcheur s’amplifia très rapidement. La tradition raconte que les pèlerins avaient tellement pris l’habitude de venir lui rendre visite que l’ermite en avait eu très vite assez de cette vie si peu retirée et si peu solitaire. Du coup, il avait préféré quitter les lieux pour s’installer à Lérina, la plus petite des îles de Lérins. Là, après une courte période d’ascète, son éminente sainteté joua une nouvelle fois contre lui et il fut rejoint par plusieurs compagnons. Il fonda avec eux un monastère devenu aujourd’hui une abbaye monumentale si célèbre. Bien d’autres ermites habitèrent la grotte comme Saint Maxime, évêque de Vienne, Saint Hermentaire puis un plus tard Laurent Bonhomme (1640-1680), le frère Clapier des Arcs (vers 1775) et Calvy (vers 1780). Bien évidemment, on ne partira pas vers le Pic du Cap Roux non sans avoir au préalable fait un bref aller retour vers cette chapelle. Une visite s’impose et en plus, on a déjà un premier et bel aperçu du Massif de l’Esterel avec son pic de l’Ours mais également d’endroits plus ou moins lointains déjà cheminés : Rocher de Roquebrune, Mont Vinaigre, Siou-Blanc, les Maures, etc…. Au départ du parking, il suffit de lever la tête et les ruines des remparts protégeant la chapelle sont déjà visibles. L’histoire n’a rien laissé à propos de ces quelques fortifications sans doute moyenâgeuses mais on peut supposer que l’ermitage troglodyte était suffisamment isolé pour être la cible de nombreuses tentatives de brigandage. On pense notamment aux Maures ou Sarrasins qui occupèrent la Provence aux 9eme et 10me siècle et dont les « razzias » sont restées dans la mémoire de nos dictionnaristes. Les ermites avaient donc cru bon de se barricader en élevant de hautes murailles avec une seule porte d’entrée sans doute fermée à son origine par une lourde porte en fer forgée. Depuis l’esplanade de la source de la Sainte-Baume, un petit sentier rocailleux d’une centaine de mètres de déclivité grimpe vers le site. Dès le départ, on remarque un autre sentier partant sur la gauche et c’est celui qu’il faudra prendre pour se diriger ver le Pic du Cap Roux. Des marches ont été aménagées et à l’approche de la grotte, on a même maçonné des rampes avec des garde-fous. Il faut dire que l’accès est peu évident et on se demande même comment le tout premier ermite a pu découvrir ce lieu si scabreux. On peut supposer que la source toute proche a été l’élément déclencheur d’une installation dans la grotte, plus élevée et donc plus paisible, plus sûre et plus proche de Dieu. Tout là haut, devant la grotte et ses vestiges, je m’interroge sur les motivations qui ont amenées au fil des siècles tous ses hommes à vivre ici, dans ce cadre si solitaire et si sauvage ? Pourquoi de nos jours encore, d’autres hommes viennent-ils gravir ces collines si âpres pour entretenir cette grotte et déposer toutes ses reliques dans ce décor si hostile et si retiré de tout ? Lieu idéal pour la méditation certes et devoir de mémoire probablement mais la seule vraie réponse aux deux questions c’est sans doute cette foi de Dieu que je ne possède pas ! Alors, quelques photos et le plaisir de marcher suffisent à ma félicité. Nous repartons. Le sentier vers le Pic du cap Roux est aussi étroit que celui vers la grotte et circule dans une végétation typiquement méditerranéenne : quelques pins isolés, des chênes verts et lièges en grand nombre mais aussi des filaires, des lentisques, des arbousiers, des cistes, des romarins et des bruyères arborescentes composent l’essentiel de cette palette verdoyante. La faune est plutôt absente, mais en cette fin du mois d'août, la canicule en est sans doute la principale responsable. Quelques criquets et papillons, de rares passereaux qui ne tiennent pas en place et un rapace en vol géostationnaire, voilà les seuls aoûtiens visibles dans ces collines. Visibles mais pas toujours photographiables et rares seront ceux qui viendront s’enregistrer dans la mémoire de mon appareil photo. A diverses reprises, le sentier coupe d’immenses éboulis de pierres rouges. En traversant ces rugueuses caillasses, on a le vague sentiment que des milliers de forçats ont été chargés de fracasser toutes ces crêtes rougeâtres dominant l’itinéraire mais que devant l’immensité de la besogne à accomplir tout s’est soudain arrêté. Au sommet d’une corniche, la mer merveilleusement tranquille et bleue se révèle dans toute son immensité. Dans ce tableau panoramique passant si soudainement du bicolore au tricolore, seul le blanc, de loin la couleur pourtant la moins présente au milieu du vert, du rouge et du bleu, semble faire tache. Ce blanc, c’est celui de l’hyperurbanisation de toute la Côte d’Azur et c’est celui aussi, des innombrables et bruyants bateaux à moteur laissant leurs sillages d’écume. On a beau être seuls dans un cadre sauvage, magnifique et silencieux, la civilisation dans tout ce qu’elle a de détestable est bien là à nos pieds. Seules quelques voiles blanches à l’aspect si paisible dénotent dans cette peinture « marine » implacable. En longeant cette corniche, d’autres vues se dévoilent vers l’ouest désormais : Anthéor avec ses criques et ses constructions spiralées du plateau de Peysserin, le cap du Dramont et son sémaphore et plus loin Boulouris, Saint-Raphaël, Fréjus, le Golfe de Saint-Tropez et enfin son cap disparaissant dans une brume blanchâtre. Composé de plusieurs grosses proéminences indépendantes les unes des autres, un peu comme les chicots déchaussées d’un géant à la bouche ensanglantée, le Pilon apparaît lui aussi légèrement en contrebas avec son Saint-Pilon central. Il faut dire que nous sommes déjà arrivés au sommet du Pic du Cap Roux dont l’altitude lui est légèrement supérieure : 454 contre 442. Une jolie table d’orientation du Touring Club de France matérialise ce mirador naturel. Les vues à 360° y sont superbes alors on profite des paysages en prenant un petit en-cas. Puis, on poursuit le sentier toujours en descente d’abord jusqu’au col du Cap Roux puis vers le col du Saint-Pilon. Pour cela, au col du Cap Roux, nous avons choisi l’option de tourner à gauche plutôt que d’emprunter le sentier qui file derrière les mamelons rocheux. D’après mon fils, c’est un peu plus long mais les vues sur la Méditerranée y sont plus sublimes et effectivement difficile de le contredire après avoir cheminé ce sentier. Ici, on a le sentiment que la nature s’est complu à fracturer les roches pour en faire une multitude d’apparences disparates : dents pointues et ogives arrondis, éboulis de caillasses ou chaos de rochers, falaises abruptes et parois bombées, dentelles, aiguilles, éperons, grottes, balcons, crevasses, ravins et vallons esquissent ce décor rouge orangé sur fond de Grande Bleue. Un très beau spectacle ! Après le col du Saint-Pilon, le chemin se fait plus large et redescend sans problème au milieu des pins vers le parking de la Sainte-Baume où l’on retrouve avec bonheur l’eau de la rafraîchissante fontaine. On s’asperge avec l’espoir que cette eau soit aussi « miraculeuse » que certains le prétendent. La balade se termine et aura duré en tout 2h30, arrêts inclus. Alors 2h30 ça peut paraître beaucoup pour la distance d’environ 6 km composant cette boucle et le dénivelé plutôt modeste de 294 mètres mais moi si j’avais été seul, j’aurais sans doute mis une heure de plus ! Carte I.G.N 3544 ET Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.
(*) Toponymie : Plusieurs suppositions sont émises au nom « Esterel ». La racine pré-latine « ester » signifiant « rocher escarpé », le mot latin « sterilis » signifiant « stérile » en raison de la pauvreté des sols, l’occupation de l’endroit par une tribu celto-ligure, les « sueltiri » puis le mot provençal « estello » signifiant « étoile ». Enfin, les étymologistes un peu mystiques attribueront le mot à la fameuse et bienveillante fée « Esterelle » dont la légende raconte qu’elle a toujours habité le massif, soignant les femmes stériles pour les rendre fécondes.
 

 

 

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Balade familiale au Mont Vinaigre (618 m) depuis la Maison forestière de Malpey

Publié le par gibirando

  
Ce diaporama est agrémenté de 3 musiques interprétées au piano par Elias Braun et Astrid Sky. Elles ont pour titre : "Distant Nights""Saturn" et "Wait".
LE-MONT-VINAIGRE
MONTVINAIGREIGN
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Comme déjà indiqué (voir la balade au Etangs de Villepey), nous étions dans la Var en cette fin du mois d’octobre. Une fin octobre et un Var marqués par une météo incertaine, capricieuse voire féroce dans certains recoins du département (voir mon journal mensuel de novembre en hommage à Pierre  Lambert et aux étudiants de l’Université de Toulon-Sud). Malgré ce temps très mitigé, nous avons profité de la moindre éclaircie ou accalmie pour partir en balade. Après les Etangs de Villepey le 30 octobre, nous étions deux jours plus tard entrain de gravir les pentes du Mont Vinaigre, point culminant du massif du Massif de l’Esterel avec ses 618 mètres. "Une balade familiale au Mont Vinaigre depuis la maison forestière du Malpey". Un Mont Vinaigre que j’ai gravi avec dans la tête l’envie de savoir pourquoi on l’avait appelé ainsi. Autant l’avouer, je n’étais pas le seul à me poser cette question et je constate, notamment sur Internet, que nombreux sont ceux qui s’y sont essayés. D’ailleurs, alors que nous roulions en direction de Malpey, point de départ de notre balade je me souviens très bien avoir entendu quelqu’un poser la question alors même que j’étais entrain de m’imaginer quelle pouvait être l’étymologie de mot « vinaigre »  Chacun y allait de sa propre idée : ma fille supposait que c’était à cause de la couleur rouge des roches (pas vraiment couleur vinaigre il faut bien le reconnaître) , ma femme pensait qu’on devait y avoir cultivé des vignes uniquement pour faire du vinaigre, et ma petite-fille en regardant la tour juchée sur son sommet m’a dit : « la tour, ce ne serait pas une fabrique de vinaigre ? » Ne connaissant pas la réponse, je me suis bien gardé de donner mon avis mais je me promettais de chercher car j’avais dans l’idée que la solution ne serait pas aussi simpliste que celles-ci. En effet, je sais par expérience que l’étymologie du nom d’un lieu est bien plus complexe car elle est très souvent liée à des langues ou dialectes qui ont eu cours dans une région donnée et qu’ainsi elle peut parfaitement remonter à la nuit des temps et varier en fonction de différences d’intonation, selon les accents de tel ou tel terroir et elle peut avoir de ce fait une relation très étroite avec une phonétique historique. Je me souviens avoir lu cela alors que je cherchais l’étymologie de mot « Naout » après notre balade au Sarrat Naout, point culminant du pays Fenouillèdes. A mon retour du Mont Vinaigre, je me suis donc attelé à cette recherche et en plus des supputations déjà avancées par mes proches, j’en ai trouvé une ou deux autres comme par exemple la récolte supposée d’une plante dont les fruits très aigres servent d’épices qu’on appelle le Sumac des Corroyeurs (Rhus Coriaria) mais parfois appelé par erreur « Vinaigrier », nom que l’on donne à un autre Sumac celui de Virginie (Rhus Typhyna). En tous cas, je ne sais pas si ces deux sumacs sont présents sur les pentes du Mont Vinaigre mais je sais avec certitude pour l'avoir photographié qu'il y en a un troisième du nom de Sumac Fustet (Rhus Cotinus ou Cotinus Coggygria) que l'on appelle plus communément l'Arbre à perruques. Non franchement, je ne pense pas que la justesse étymologique est un rapport avec la culture ancienne de ces plantes utilisées dans le tannage du cuir. Enfin certaines personnes rapprochent le Mont Vinaigre du Mont Aigre (450 m), sommet se trouvant également dans l’Esterel sur la même ligne de crêtes mais simplement séparé par la petite dépression de Malpey et pense qu’il y aurait eu peut être des vignes et donc du vin sur l’un et pas sur l’autre. C’est sans doute la réponse la moins idiote et en tous cas la plus proche de la vérité à un détail près non négligeable c’est que le vin n’y serait absolument pour rien. En effet, mes recherches me laissent à penser que dans la vrai toponymie du Mont Vinaigre, il faut d’abord séparer le mot « vinaigre » en deux « vin et aigre » puis éliminer le mot « mont » qui ne sert à rien sinon à créer un pléonasme. En effet, dès lors que l’on sait que le préfixe « vin » ou « bin » est une racine pré-indo-européenne signifiant « hauteur, mont, montagne ou sommet » comme on peut la trouver dans d’autres lieux tels le Vignemale anciennement Vinhamala, massif pyrénéen bien connu signifiant au sens le plus large « mauvaise hauteur », le mot « Mont » ne sert plus à rien. Quand au suffixe « aigre », il a pour origine le mot latin « acer » également d’origine indo-européenne signifiant pointu, tranchant, acéré, âcre, dur, etc….On peut à partir de là traduire très facilement le mot  « vin-aigre » en « mont acéré » ou «  mont difficile ».  Difficile à quoi ? A gravir bien sur car nos Anciens ne disposaient ni de pistes forestières carrossables et encore moins de routes bitumées. Voilà le Mont Vinaigre était dans des temps plus anciens, un montagne difficile à vaincre ce qui n’est plus la cas de nos jours car télécommunications oblige, une route asphaltée monte désormais jusqu’à son sommet. D’ailleurs, selon l’Histoire, rien n’a jamais été très facile dans ce coin-là, ces montagnes de l’Esterel ont été très souvent le repaire de brigands dont le plus célèbre d’entre-eux fut Gaspard de Besse dont on dit qu’une des grottes du Mont Vinaigre lui aurait servi de repaire pendant quelques temps alors qu’il était particulièrement recherché par la maréchaussée. Bien que la tradition populaire prétend qu’il n’aurait jamais blessé ni tué personne, en septembre 1780, il est arrêté, enfermé dans un cachot avec certains de ses compères, bénéficie d’un long procès mais il est malgré tout condamné et supplicié sur la roue à Aix-en-Provence en octobre 1781, châtiment ô combien barbare mais relativement coutumier pour l’époque. Mais sa pénitence ne s’arrête pas là, car après sa mort, on lui tranche encore la tête qu’on cloue sur un arbre, dans le théâtre même de ses exploits, au Bois des Taillades près de Lambesc. Il avait 24 ans. Pas étonnant que des noms de lieux gardent le souvenir de ce pénible passé et c’est le cas de notre point de départ, c'est-à-dire Malpey, là même où près de la Maison forestière, Gaspard de Besse et ses acolytes avaient détroussé les voyageurs d’une diligence. On dit que Malpey serait un « mauvais pic » ou plus simplement une « mauvaise montagne » à cause de l’insécurité qui régnait dans ce lieu. En effet, dans Malpey on retrouve « mal »  signifiant mauvais et « pey » signifiant pic dans la même lignée que les « puy » « puig » ou « pech » ou autre « pueyo ». Décidemment, on n’en sort pas de ces « détestables montagnes » varoises et comme disait Petit Gibus dans la Guerre des Boutons, « si j’avais su, j’aurais pas venu ! ».  Bien sûr, pour notre balade familiale, nous avons laissé les voitures dans la nature peu après la Maison forestière de Malpey vérifiant quand même à deux fois si les portières étaient bien fermées avant de nous en éloigner. Nous sommes montés à pied en grande partie par la route asphaltée mais également en empruntant une partie du G.R.51. A vrai dire, poussette et petite fille nous ont contraints à nous séparer en deux groupes. Certains ont préféré le 51, le G.R j’entends et d’autres, comme moi, la route forestière qui monte directement au sommet. Là, ceux qui avaient pris le G.R.51 à l’aller ont repris la route et moi, j’ai emprunté le G.R. Comme tous les G.R, ce dernier est balisé en rouge et blanc et il faut simplement prêté attention aux bifurcations. En réalité, sur le tronçon que nous avons accompli, il y en a deux seulement. La première traverse la route et est bien plus visible que la seconde. De toute manière, quelque soit l’itinéraire emprunté, il faut bien reconnaître que les panoramas que l’on embrasse tout en montant puis au sommet sont tout simplement époustouflants. De la Méditerranée toute proche jusqu’aux sommets alpins enneigés en passant par le Massif des Maures et le colossal Rocher de Roquebrune-sur-Argens, c’est une constellation incroyable de panoramas qui défile à 360°. Par temps très clair, la vue porte très loin jusqu’au Mont Faron, au Massif de la Sainte-Baume et même jusqu’à celui de la Sainte-Victoire. Si vous montez jusqu’au la tour de surveillance contre les incendies, chose que je n’ai pas faite par manque de temps, les vues vers l’ouest laisse entrevoir la Baie des Anges et le début de la Riviera italienne. Alors, n’hésitez plus, pour ces raisons-là et bien d’autres, le Mont Vinaigre vaut vraiment le déplacement. Vous apprécierez sans doute son aspect très déchiqueté, très escarpé et donc très sauvage, la couleur rouge de ses roches magmatiques formées de rhyolite qu’on appelle souvent à tort « porphyres rouges de l’Esterel ». Si la flore ne vous laisse pas indifférent, outre le maquis méditerranéen habituel, vous aurez l’occasion de côtoyer, aux endroits qui ont réchappés aux divers incendies, une forêt encore primitive constituée pour l’essentiel de chênes lièges, de chênes verts, de pins d’Alep, d’arbousiers, de fougères en épis mais de bien d’autres espèces dont il serait bien trop long de dresser une liste ici. Cette végétation est bien sûr très variée selon les versants et leurs ensoleillements mais vous y rencontrerez sans doute des arbres plus inhabituels comme l’eucalyptus, le cèdre, le charme, le mimosa ou les sumacs et même peut-être quelques espèces tropicales échappées de jardins comme les grévilliers ou les hakéas. Quand à la faune, je ne vais pas vous raconter d’histoires mais vous aurez peu de chance de rencontrer le cerf élaphe, le Molosse de Cestoni, la tortue d’Hermann ou encore le chat sauvage et pourtant ils sont les hôtes permanents et protégés de ces montagnes de l’Esterel.  Voilà quelques bonnes raisons d’aller y balader quelques heures, non ? Mais attention, ne vous trompez pas car il y a toujours dans le Var, un autre Mont Vinaigre mais situé sur l'île de Port-CrosCarte IGN 3544 ET Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

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Les Gorges du Blavet à Bagnols-en-Forêt.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté d'une musique d'Igor Stravinsky et intitulée "

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Le Blavet est un petit ruisseau  situé dans le Var (à ne pas confondre avec le fleuve breton du même nom !) non loin de Fréjus et du Muy. Pour s’y rendre prendre la direction de La Bouverie puis le D.47 vers Bagnols en Forêt. Les gorges sont indiquées sur de petits panonceaux d’abord au col, mais il ne faut pas s’arrêter là, puis en descendant 800 mètres plus loin sur la droite. C’est ici qu’on laisse son véhicule dans une pinède servant de parking. Le point de départ est là dans ce joli cadre bucolique à souhait. On franchit une barrière et le chemin à prendre est celui qui part à main droite. Il est balisé en jaune mais parfois en blanc et rouge car on est sur le GR.51. Au printemps, papillons et insectes accompagnent les randonneurs sur ce petit sentier encadré sur la droite de très hauts pins  et sur la gauche de petits feuillus. Toujours à gauche, quand on prête l’oreille, on entend déjà le petit ruisseau qui s’écoule gentiment. Puis le clapotis se précise alors que l’on commence à descendre dans une sente plus étroite, plus rocailleuse et dans une végétation de plus en plus luxuriante alors que l’on se rapproche du ruisseau qui devient petit torrent. Sur la droite, une très haute falaise rouge surplombe le sentier. Elle fait un contraste étonnant digne d’un Cézanne avec le bleu du ciel et le vert de cette abondante flore. D’origine volcanique, ce sont les porphyres dont elles sont composées qui donnent à ces falaises et au  Massif de l’Estérel en général cette très belle coloration rougeâtre. On ne tarde pas à couper le ruisseau pour le suivre désormais à main droite puis on le coupe à nouveau quant on rencontre un panneau indiquant une grotte. Le chemin se hisse vers une haute paroi verticale et si on l’observe attentivement, on remarque des morceaux de cordes et quelques mousquetons laissés là par quelques intrépides varappeurs. Puis on arrive à la grotte de Muéron ou parfois Muréron sur les cartes ! On prendra le temps de l’observer car quelques martinets y nichent et font un étrange ballet de « va-et-vient » pour donner à manger à leur progéniture. Désormais, le ruisseau est trente mètres plus bas, preuve qu’il n’a pas toujours été tranquille et qu’au gré de ses furies, il a réussi au fil du temps à creuser dans la roche ces magnifiques gorges. Le sentier se stabilise, on sort de cette magnifique et exubérante végétation pour retrouver la vrai garrigue méditerranéenne faite de cistes, de romarins, de bruyères et de genévriers. On débouche sur une piste et l’on peut profiter d’un pré bien vert pour pique-niquer. Le retour se fait en prenant cette piste par la gauche et en la poursuivant jusqu’à son extrémité où se trouve un réservoir anti-incendie. En empruntant cette piste, la vue porte très loin  en direction de la longue plaine, du massif de l’Estérel jusqu’à celui des Maures en passant par le Rocher de Roquebrune. Au réservoir, le GR.51 continue sur une étroite sente rocailleuse qui grimpe dans le maquis et coupe un peu plus haut une nouvelle piste intitulée « piste de Bayonne » sur les cartes. On quitte le GR.51 au profit de cette piste en partant vers la gauche pour revenir à notre point de départ. On marche désormais au sommet de ces gorges rouges que l’on aperçoit sur la gauche puis on redescend dans la pinède où l’on retrouve notre voiture. Si vous avez trois à quatre heures à perdre, n’hésitez à faire ce petit circuit car il vaut vraiment le coup ! Carte IGN 3544ET Fréjus-St-Raphael Top 25.
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