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Le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf (suivi du Parc Areca-Fréjus-Var)

Publié le par gibirando

 

Cette vidéo est agrémentée de la musique du compositeur britannique John Barry "Theme From The Persuaders" plus connue en France sous le nom de "Amicalement vôtre", série télévisée de Robert.S Baker avec Tony Curtis et Roger Moore.

Le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf (suivi du Parc Areca).

Le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf (suivi du Parc Areca).

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

 


Quand on aime la randonnée au point qu’elle devient un principe de vie au même titre ou presque que des valeurs fondamentales comme aimer ses enfants, sa femme, sa famille, être honnête en toutes circonstances, être non-violent, aimer et prendre soin de la Nature, etc…, une tendinite à un genou qui empêche de poser le pied à terre et qui s’éternise devient un véritable drame. En ce 28 septembre 2022  ; et alors qu’avec Dany nous sommes dans le Var et pour quelques jours chez notre fils ; c’est au sortir d’une telle période que je me trouve quand je me lance sur ce « Chemin des Douaniers au départ de Saint-Aygulf ». Dany, à cause de ses hanches qui l’enquiquinent également beaucoup, n’est pas mieux lotie que moi mais pour elle aussi l’envie de marcher est bien présente. C’est donc sur les conseils de notre fils et à l’aide d’une brochure trouvée sur Internet que j’ai choisi ce parcours. Alors certes avec ses 16km de Saint-Aygulf à la plage du Grand Boucharel, cet aller/retour paraît énorme, et ce d’autant qu’il s’agit d’une reprise après plusieurs semaines d’inactivité pédestre mais d’un autre côté les difficultés sont quand même très modestes. L’accomplir intégralement serait donc une belle satisfaction et à plus forte raison parce que mon genou gauche continue à me faire un peu souffrir de temps à autres. D’ailleurs, si j’ai choisi cette balade c’est justement parce que l’accomplir partiellement reste une possibilité. « Nous ferons ce que nous pourrons » ai-je dit à Dany avant de partir. Je ne croyais pas si bien dire car Dany va me lâcher bien plus vite que je ne l’avais imaginé. Quant à moi, ce ne sont ni les douleurs au genou ni la distance qui m’arrêtent à hauteur de la Pointe de la Tête Noire mais un ciel qui s’assombrit à cause de gros nuages devenant de plus en plus menaçants. Si menaçants d’ailleurs qu’à l’instant où je décide de faire demi-tour, quelques gouttes de pluie entrent dans la partie. Par prudence et parce que j’ai peur que les roches du sentier des Douaniers deviennent glissantes, elles m’obligent à choisir la D.559 pour revenir jusqu’à la voiture. Par bonheur, la pluie ne dure pas mais je fais le choix de poursuivre la route départementale car je sais que Dany m’attend. Malgré ça, j’ai accompli et vu l’essentiel de ce superbe mais inégal sentier. Inégal car parfois cimenté et donc très bon et parfois carrément rocheux. Les décors, eux, sont une succession de petites criques plus pittoresques les unes que les autres entrecoupée de plagettes pour la plupart prises d’assauts par des amoureux du bronzage paisible. L’ex-chasseur sous-marin que je suis regarde la mer bleutée et tous ces jolis décors comme une enfant gourmand regarde avec envie des gâteaux dans la vitrine d’une pâtisserie. Alors le plus souvent, j’essaie d’oublier les fonds marins pour me consacrer à une Nature plus terrestre. A mon grand étonnement, elle est plutôt présente prenant les traits de quelques fleurs sauvages, de jolis papillons et de rares oiseaux ou libellules que je m’évertue à vouloir photographier. Finalement et à bien y réfléchir, cette Nature, le plus souvent ailée ou à dispersion spatiale, profite sans doute de la proximité de l’embouchure de l’Argens et des étangs de Villepey.  Par la force des choses, le retour par la route D.559 est moins séduisant et autant le dire franchement ennuyeux. Dany m’attend dans la voiture là où nous l’avons laissé. La pluie ayant définitivement cessé et les nuages se faisant plus clairsemés, nous partons visiter le parc Areca qui est tout proche. Finalement, les criques et petites plages de Saint-Aygulf sont bien trop tentantes alors nous y retournons juste histoire que je puisse m’enlever cette envie d’aller y « piquer une tête ! »  C’est ainsi que se termine cet après-midi que j’ai en grande partie consacré à ce Chemin des Douaniers.  Chemin ; ou plutôt sentier si la largeur est un critère crucial  ; dont l’Histoire mérite d’être connue. Voici ce qu’en dit la brochure proposée par le Syndicat d’Initiative et l’Office du Tourisme de Fréjus/Saint-Aygulf :

"Vous découvrirez les criques de Saint-Aygulf en empruntant le « Chemin des Douaniers » ; celles-ci sont propices à la chasse sous-marine en apnée, à la pêche, à la baignade abritée sur de ravissantes petites plages.  Ce sentier longe de superbes plages, parfois de sable, parfois de galets, des petites criques toutes aussi sauvages les unes que les autres, des jardins très fleuris où foisonnent les mimosas , palmiers, pins et autres arbres d'essences méditerranéennes procurent ombrages, fraîcheur et constituent un décor grandiose. Parfois, dans une trouée, on aperçoit un semi-palais ou une somptueuse villa de style XIXe siècle, vestige de la Belle Epoque. Ce sentier, que l'on peut trouver tout au long du littoral, a une histoire : Héritage de la Révolution française, le sentier du littoral – ou che min des douaniers – serpente des Saintes-Maries de la Mer à Menton. Un sentier... ou plutôt des chemins, portions du long trait de côte méditerranéen (+800 km). Il voit le jour en 1791, voulu par l’administration des Douanes pour assurer la surveillance des côtes et contrer passeurs et contrebandiers. A l’usage exclusif du piéton, du randonneur ou du sportif ; le sentier du littoral s’est imposé en 25  ans comme un lieu de balades à part entière. Aujourd’hui, près de la moitié du rivage méditerranéen peut être parcourue librement, avec, il est vrai, plus ou moins de facilité. Mais, quel que soit le degré de difficulté, la promenade vaut le détour. Ce sentier, que l'on peut trouver tout au long du littoral, a une histoire : Héritage de la Révolution française, le sentier du littoral – ou chemin des douaniers – serpente des Saintes-Maries de la Mer à Menton. Un sentier  ou plutôt des chemins, portions du long trait de côte méditerranéen (868 km). Il voit le jour en 1791, voulu par l’administration des Douanes pour assurer la surveillance des côtes et contrer passeurs et contrebandiers. Un siècle et demi plus tard, vers la moitié du XXe, les gabelous (les anciens « commis de la gabelle») se sont métamorphosés en douaniers et le sentier perd  du strict point de vue de la surveillance des côtes sa raison d’être. Les postes de gardes, les cabanes et les abris sont oubliés et, la nuit venue, à l’heure de « l’embuscade », les brigades ne patrouillent plus. Le sentier tombe à l’abandon. Il renaît un quart de siècle plus tard, à la faveur des lois littorales de 1976 et 1986. Une servitude de passage de trois mètres de large s’impose à toute propriété privée riveraine du domaine public maritime, à l’usage exclusif du piéton".

Si ici, on évoque presque essentiellement la partie méditerranéenne de ce chemin, il est important de rappeler que ce sont toutes les côtes françaises qui à partir de 1791 sont contrôlées par les douanes, antérieurement dénommée « Ferme générale » instaurée par Colbert en 1680. Il faut rappeler que la France est en pleine révolution et en même temps menacée à ses frontières. Il est donc important d’assurer la sécurité du pays tout en évitant les contrebandes. Certes la gabelle a été abolie le 1er décembre 1790 mais le trafic du sel demeure important, restant une nécessité pour conserver les denrées périssables et donc une monnaie d’échange et parfois même un « salaire », ce dernier mot tirant son origine du latin « salarium » signifiant « ration de sel ». C’est ainsi qu’une zone de 60 km de large sur tout le littoral est surveillée par le service des douanes, cette surveillance s’effectuant le plus souvent à cheval ou à pied et engendrant de ce fait et presque naturellement des sentiers et chemins. Au XXème siècle et dès lors que se développent d’autres moyens de transports de marchandises, la plupart de ces sentiers et chemins tombent en désuétude. C’est donc tous ces chemins-là que l’on appelle de nos jours « des douaniers » et quelquefois « du littoral ». Le plus connu étant le GR.34, lequel avec ses 2.000 km parcourt les côtes bretonnes depuis la baie du Mont-Saint-Michel jusqu'à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique. En arpentant un de ces chemins, c’est donc un joli morceau de l’Histoire de France que l’on chemine sans y penser le plus souvent. Ce fut le cas ici je l’avoue. Carte IGN 3544ET Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

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Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier (312 m) (Var)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la musique "Triptico" du groupe Gotan Project.

A cause des droits d'auteur sur la musique citée ci-dessus cette vidéo sera bloquée en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni, en Irlande, au Canada, en Australie et aux Etats-Unis.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.


 

Peut-être, allez-vous vous demander pourquoi, j’ai intitulé cette randonnée pédestre « Le Mont Vinaigre par les sentiers depuis le col du Testanier ». Je passe bien sûr quand à la ligne de départ, mais pourquoi avoir rajouté « par les sentiers ? ». Une randonnée sans ce rajout n’est-ce pas suffisamment évident ? Alors voici l'explication. En novembre 2012, c’est lors d’une balade familiale que j’avais découvert le Mont Vinaigre, point culminant du massif de l’Esterel. Une balade et une découverte un peu tronquées, puisque j’étais monté par la route asphaltée puis redescendu par le G.R.51 (*). Tronquée également car notre ascension s’était arrêtée à 569 mètres d’altitude et à hauteur des pylônes des télécoms, faisant fi du vrai sommet situé lui à 614 m. Dès le départ, la famille s’étant séparée en deux groupes, j’étais monté par l’asphalte car en poussant assez souvent ma petite-fille Eulalie encore dans la poussette à cette époque. Avec ma fille Carole, nous nous étions partagés cette tâche. Eulalie n’avait que 2 ans, alors pas question de lui « donner du Vinaigre » autrement que par la partie la plus plane, c'est-à-dire par la route. Autant l’avouer, cela n’avait rien enlevé à l’idée que j’avais pu me faire à la fois des « flamboyants » décors si rouges,  du sommet mais surtout des panoramas grandioses qui s’étaient entrouverts tout au long de cette modeste ascension. J’en ai gardé de si bons souvenirs qu’en ce 5 octobre 2019 quand mon fils me propose de consacrer l’après-midi au Mont Vinaigre, je n’hésite pas une seule seconde et ce, malgré une lassitude certaine car nous sortons d’un très bon déjeuner pris dans un restaurant du port de Fréjus.  Il me prévient « nous ferons tout par des sentiers ! ». Il est déjà 16 heures quand nous garons la voiture au parking du col du Testanier. Nous démarrons direction la route du Malpey (***) mais par un sentier qui lui est quasiment parallèle. C’est le G.R.51 que l’on appelle plus communément et à juste titre le Balcon de la Méditerranée (*). Jérôme qui a toujours aimé les chiffres, surtout quand il s’agit de performances sportives, n’oublie pas de me dire « il nous faudra 2h30 aller et retour ». Connaissant sa manière de marcher depuis les mémorables « Tour des Fenouillèdes » en 2011 et « Tour du Capcir » en 2013, je sais que toute flânerie exagérée de ma part me sera sinon quasiment interdite tout du moins notifiée.  Alors, j’en suis déjà à me demander comment je vais pouvoir presser le pas bien plus qu’à mon habitude et faire des photos dignes de ce nom pour mon futur reportage ? N’ayant pas la réponse, je me dis que le mieux est d’essayer immédiatement. D’emblée, fleurs et papillons étant déjà là, ils sont mes premiers modèles.  Il est vrai que le démarrage dans la « Forêt des Enfants », plantation en l’honneur des enfants fréjusiens nés en 2004, est plutôt cool et permet assez facilement de mettre en pratique les deux actions : marcher d’un pas régulier et prendre des photos. Au loin, le Mont Vinaigre montrant déjà sa tour de guet et par là même son sommet, j’ai immédiatement une petite idée de ce qui m’attends. Dès le départ, le sentier s’élève en douceur dans une végétation amplement variée. Tous les décors et niveaux champêtres et boisés sont concernés. Ça va de la petite pâquerette à la longiligne graminée, de la plante fleurie jusqu’aux immenses pins en passant bien sûr par une belle variété de chênes, les arbousiers et toutes les broussailles que l’on trouve habituellement dans le maquis méditerranéen : romarins, callunes, bruyères, cistes, fustets, genêts, oléastres, filaires et j’en oublie. Si les arbres les plus hauts sont les pins, les chênes verts, lièges ou sessiles, plus étonnants sont les grands eucalyptus dont les troncs se desquament parfois en de très longues lamelles qui s’entortillent et s’amoncellent tout autour de leurs pieds. Lors d’une autre balade varoise, j’avais voulu me renseigner sur leur présence et j’avais lu que ces Eucalyptus, originaires d’Australie, s’étaient si bien acclimatés qu’ils en étaient devenus carrément envahissants dans certains secteurs. Le chemin tourne, continue de longer la route de Malpey, puis sur quelques mètres devient commun avec le G.R.49 arrivant de Saint-Raphaël. Quelques vues s’entrouvrent sur la mer mais mes yeux les délaissent presque aussitôt car les crêtes où domine le Mont Vinaigre apparaissent. Elles me donnent vraiment une belle idée du chemin restant à parcourir mais pas de la difficulté pour y parvenir. En raison d’une digestion un peu difficile, je reste perplexe. A proximité d’une citerne DFCI, l’itinéraire coupe la piste de l’Estarpe du Cheval, commune avec le G.R.49, puis peu de temps après il recoupe la route asphaltée montant au Mont Vinaigre. Si les parties boisées retiennent moins facilement papillons et oiseaux, j’ai néanmoins réussi à immortaliser un rouge-gorge et une magnifique Nymphale de l’arbousier, papillon plus connu sous le nom de Pacha à deux queues. Finalement à ma grande satisfaction, nous marchons bien moins vite que je ne l’avais hypothéqué. Toujours très bien balisé, un étroit mais bon sentier s’élève désormais très rapidement, laissant entrevoir une immense toison végétale. Dans ce moutonnement verdâtre démarrant dans le tout proche bois du Charbonnier et se terminant dans les vapeurs blanchâtres d’un horizon nébuleux, seul le petit lac de l’Avellan vient joliment poser sa petite touche bleutée. A cause de la déclivité, de ma digestion un peu délicate et par le fait même que Jérôme grimpe bien mieux que moi, je suis finalement étonné quand la crête dominée par la tour de guet et les pylônes industriels sont déjà là. Ici, la vue porte sur l’autre versant de la crête, vers Le Planestel et les Adrets de l’Esterel où l’on distingue d’innombrables villas blotties dans les pinèdes. Je ne peux m’empêcher d’imaginer la frayeur qu’un incendie provoquerait dans cette Nature si habitée. Tout au loin, ce sont les Préalpes et la Baie des Anges que l’on distingue à peine. Jérôme filant direct vers le pinacle du Mont Vinaigre, je n’ai guère de temps pour m’appesantir sur les décors proches ou lointains. Quelques photos des panoramas, des bâtiments ou d’étranges pierres dressées, sans doute de porphyre, le tout dans la précipitation et c’est à peu près tout. Il est vrai que de là-haut, les panoramas sont encore plus beaux et à 360°. Vers la mer, le pic du Cap Roux avec ces étonnants « pilons » me renvoie à une autre balade faite avec Jérôme en 2015. De chaque côté du cap Roux,on aperçoit des golfes bleus qui s’enchaînent entrecoupés de caps : golfe de la Napoule et baie des Anges à gauche et golfe de Fréjus à droite. Ici, je note la présence de quelques vestiges :  escaliers, moellons équarris au ras du sol, surface polie à l’endroit du passage me laissant penser qu’un vieux bâti à exister il y a très longtemps. Il faudra que je cherche me dis-je. (**). Je profite de cet arrêt un peu plus long pour prendre un maximum de photos, notant au passage que s’il y a une borne géodésique censée marquer très précisément les coordonnées géographiques et notamment l’altitude, je note assez paradoxalement que cette dernière qui est mentionnée sur une pancarte n’est pas celle que j’avais notée sur la carte I.G.N. En effet, alors que la carte IGN top 25 mentionne 614 mètres, ici il est mentionné sans doute par erreur 641 !  Nous quittons le sommet par un petit sentier qui descend sèchement sur le versant sud et à l’aplomb de la tour de guet dont nous faisons l’impasse d’une visite que j’espérais. « Ça n’apporte rien de plus » selon Jérôme. Une fois arrivé au milieu d’un grand pierrier, et comme j’avais cherché la toponymie du Mont Vinaigre, ici je comprends mieux le nom « Malpey » donné à tout ce secteur (***). Ici, les pierres sont des rhyolites, roche volcanique de couleur rose donnant ce très bel aspect rougeâtre à la majeure partie du Massif de l’Esterel. Juste après l’immense éboulis que nous venons de traverser, les roches prennent la forme de colonnes bien différentes dans leurs tailles mais accolées les unes aux autres, colonnes reposant sur de larges pieds avachis se terminant par des coulées si flasques d’aspect que leurs origines volcaniques ne laissent planer aucun doute, même pour le néophyte en géologie que je suis.  Ici, il y  a très longtemps, des volcans surgissaient des entrailles de la Terre mais il n’en reste que ces manifestations solidifiées. Le petit sentier atterrit sur la route de Malpey menant au Mont Vinaigre et là on retrouve le tracé pris à l’aller avec le G.R.51 puis le G.R.49. A hauteur de la citerne DFCI, Jérôme choisit une variante qui part à droite et monte vers un mamelon situé à la côte 429. A terre, une petite borne « géo » verte et blanche matérialise cette altitude. Au sommet, nous bifurquons encore à droite puis le contournons par un sentier sans doute peu fréquenté car bien embroussaillé. Peu de temps après, nous retrouvons l’itinéraire pris au départ juste avant la forêt des Enfants. La balade se termine. Je sui ravi par la balade bien sûr, mais surtout de l’avoir accomplie en 2h33 sans avoir négligé ni la faune ni la flore. Si la flore ne m’a rien fourni de plus, deux passereaux supplémentaires et un papillon sont venus se rajouter à ceux déjà photographiés à l’aller. Tout ça suffit à mon bonheur et ce d’autant, que mes problèmes digestifs ont peu à peu disparu au fil du cheminement. Je ne sais pas si une randonnée pédestre dans un cadre verdoyant est aussi « digestive » qu’un « Get 27 » bien glacé  mais une chose est certaine : « il y a moins d’alcool ! ». Cette balade a été longue de 7.2 km pour un dénivelé de 302 m entre le col du Testanier (312 m) et le Mont Vinaigre (614 m). Carte IGN 3544 ET Fréjus- Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

(*) Le G.R.51 : Le G.R.51 est un sentier de Grande Randonnée qui va des Alpes-Maritimes aux Bouches-du-Rhône et traversant au passage le département du Var. Long de 508 km, il démarre à Menton et se termine dans la banlieue marseillaise dans le petit port de Callelongue. Rien n’interdit de le faire dans le sens inverse que celui proposé par les topo-guides qui l’indiquent de l’est vers l’ouest. On l’appelle aussi « le Balcon de la Méditerranée ». En mai 2011, j’avais eu l’occasion d’en parcourir un magnifique tronçon entre Cassis et Marseille. Retrouvez-le en cliquant ici.

(**) Vestiges au Mont Vinaigre : Comme indiqué dans le corps de mon article, ayant constaté la présence de vestiges au sommet du Mont Vinaigre, j’ai voulu en savoir plus. En cherchant, je pense avoir trouvé la réponse dans un recueil historique et littéraire de 1877 intitulé « Revue du Lyonnais – 4eme série – Tome V ». Voilà ce que l’on peut lire page 469 : « Coupé de vallées profondes dominées par des rochers de porphyre rouge qui semblent être lancés du sein de la terre en convulsion, l’Estérel offre aux visiteurs les sites et les aspects les plus inattendus. Ses immenses forêts de pins et de chênes liéges toujours verts donnent à ces montagnes une couleur printanière qui réjouit la vue, surtout l’hiver. Le Mont Vinaigre domine toutes ces beautés et le touriste courageux pour entreprendre cette intéressante ascension est largement dédommagé de ses fatigues lorsque arrivé au sommet, il monte sur une tour rustiquement établie par les officiers d’état-major chargés de la Carte de France ; autour de vous, un immense chaos de roches effondrées les unes sur les autres que vous dominez ; à vos pieds, une immense carte de géographie vous donnant une idée parfaite des cols, des passages et des vallées qui vous entourent. Un côté affligeant à voir, c’est le côté nord dévasté par l’incendie récent de juillet 1877, qui a dévoré plus de 2500 hectares de forêts de pins et de chênes liéges…… ».

(***) Toponymies Mont Vinaigre et Malpey : Lors de ma précédente venue au Mont Vinaigre, j’avais déjà réfléchi aux toponymies des noms Mont Vinaigre et Malpey. J’ai donc profité de cette nouvelle balade pour explorer une fois encore le sujet. Après de nouvelles recherches, je confirme donc mes précédents constats à savoir que dans la vrai toponymie du Mont Vinaigre, il faut d’abord séparer le mot « vinaigre » en deux « vin et aigre » puis éliminer le mot « mont » qui ne sert à rien sinon à créer un pléonasme. En effet, dès lors que l’on sait que le préfixe « vin » ou « bin » ou  « ven » est une racine pré-indo-européenne (ou peut-être préceltique, les avis étant partagés) signifiant « hauteur, mont, montagne, sommet, roc ou bosser » comme on peut la trouver dans d’autres lieux tels le Vignemale anciennement Vinhamala, massif pyrénéen bien connu signifiant au sens le plus large « mauvaise hauteur », le mot « Mont » ne sert plus à rien. Nous avons aussi le cas du Cervin, lequel séparait en deux, « cer » et « vin » serait le « haut mont ». Quand au suffixe « aigre », il a pour origine le mot latin « acer » également d’origine indo-européenne signifiant pointu, tranchant, acéré, âcre, dur, etc….On peut à partir de là traduire très facilement le mot  « vin-aigre » en « mont acéré » ou «  mont difficile ».  Difficile à quoi ? A gravir bien sur car nos Anciens ne disposaient ni de pistes forestières carrossables et encore moins de routes bitumées. Voilà le Mont Vinaigre était dans des temps plus anciens, un montagne difficile à vaincre ce qui n’est plus la cas de nos jours car télécommunications oblige, une route asphaltée monte désormais jusqu’à son sommet. De la même manière, je confirme la toponymie du nom « Malpey ». En effet, si l’on veut rester logique, c'est-à-dire se référer à l’occitan (ou provençal)  on peut le traduire textuellement en « mauvais sommet », puisque « pey » venant du latin « podium » à la même signification que « pié », « puy », « puech », « pech », « pic », etc….c'est-à-dire « éminence » ou « colline ». Toutefois une analyse plus fine traduit « pey » en « pierre » et même en « Pierre » quand il s’agit du prénom, c’est le cas en Gascogne par exemple. Il est fort probable qu’il y ait une origine unique et donc commune, la « pierre » s’étant finalement transformé en « rocher » puis en « sommet » au fil des invasions européennes.

 

 

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Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier (312 m) (Var)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la musique "Triptico" du groupe Gotan Project.

A cause des droits d'auteur sur la musique citée ci-dessus cette vidéo sera bloquée en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni, en Irlande, au Canada, en Australie et aux Etats-Unis.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.


 

Peut-être, allez-vous vous demander pourquoi, j’ai intitulé cette randonnée pédestre « Le Mont Vinaigre par les sentiers depuis le col du Testanier ». Je passe bien sûr quand à la ligne de départ, mais pourquoi avoir rajouté « par les sentiers ? ». Une randonnée sans ce rajout n’est-ce pas suffisamment évident ? Alors voici l'explication. En novembre 2012, c’est lors d’une balade familiale que j’avais découvert le Mont Vinaigre, point culminant du massif de l’Esterel. Une balade et une découverte un peu tronquées, puisque j’étais monté par la route asphaltée puis redescendu par le G.R.51 (*). Tronquée également car notre ascension s’était arrêtée à 569 mètres d’altitude et à hauteur des pylônes des télécoms, faisant fi du vrai sommet situé lui à 614 m. Dès le départ, la famille s’étant séparée en deux groupes, j’étais monté par l’asphalte car en poussant assez souvent ma petite-fille Eulalie encore dans la poussette à cette époque. Avec ma fille Carole, nous nous étions partagés cette tâche. Eulalie n’avait que 2 ans, alors pas question de lui « donner du Vinaigre » autrement que par la partie la plus plane, c'est-à-dire par la route. Autant l’avouer, cela n’avait rien enlevé à l’idée que j’avais pu me faire à la fois des « flamboyants » décors si rouges,  du sommet mais surtout des panoramas grandioses qui s’étaient entrouverts tout au long de cette modeste ascension. J’en ai gardé de si bons souvenirs qu’en ce 5 octobre 2019 quand mon fils me propose de consacrer l’après-midi au Mont Vinaigre, je n’hésite pas une seule seconde et ce, malgré une lassitude certaine car nous sortons d’un très bon déjeuner pris dans un restaurant du port de Fréjus.  Il me prévient « nous ferons tout par des sentiers ! ». Il est déjà 16 heures quand nous garons la voiture au parking du col du Testanier. Nous démarrons direction la route du Malpey (***) mais par un sentier qui lui est quasiment parallèle. C’est le G.R.51 que l’on appelle plus communément et à juste titre le Balcon de la Méditerranée (*). Jérôme qui a toujours aimé les chiffres, surtout quand il s’agit de performances sportives, n’oublie pas de me dire « il nous faudra 2h30 aller et retour ». Connaissant sa manière de marcher depuis les mémorables « Tour des Fenouillèdes » en 2011 et « Tour du Capcir » en 2013, je sais que toute flânerie exagérée de ma part me sera sinon quasiment interdite tout du moins notifiée.  Alors, j’en suis déjà à me demander comment je vais pouvoir presser le pas bien plus qu’à mon habitude et faire des photos dignes de ce nom pour mon futur reportage ? N’ayant pas la réponse, je me dis que le mieux est d’essayer immédiatement. D’emblée, fleurs et papillons étant déjà là, ils sont mes premiers modèles.  Il est vrai que le démarrage dans la « Forêt des Enfants », plantation en l’honneur des enfants fréjusiens nés en 2004, est plutôt cool et permet assez facilement de mettre en pratique les deux actions : marcher d’un pas régulier et prendre des photos. Au loin, le Mont Vinaigre montrant déjà sa tour de guet et par là même son sommet, j’ai immédiatement une petite idée de ce qui m’attends. Dès le départ, le sentier s’élève en douceur dans une végétation amplement variée. Tous les décors et niveaux champêtres et boisés sont concernés. Ça va de la petite pâquerette à la longiligne graminée, de la plante fleurie jusqu’aux immenses pins en passant bien sûr par une belle variété de chênes, les arbousiers et toutes les broussailles que l’on trouve habituellement dans le maquis méditerranéen : romarins, callunes, bruyères, cistes, fustets, genêts, oléastres, filaires et j’en oublie. Si les arbres les plus hauts sont les pins, les chênes verts, lièges ou sessiles, plus étonnants sont les grands eucalyptus dont les troncs se desquament parfois en de très longues lamelles qui s’entortillent et s’amoncellent tout autour de leurs pieds. Lors d’une autre balade varoise, j’avais voulu me renseigner sur leur présence et j’avais lu que ces Eucalyptus, originaires d’Australie, s’étaient si bien acclimatés qu’ils en étaient devenus carrément envahissants dans certains secteurs. Le chemin tourne, continue de longer la route de Malpey, puis sur quelques mètres devient commun avec le G.R.49 arrivant de Saint-Raphaël. Quelques vues s’entrouvrent sur la mer mais mes yeux les délaissent presque aussitôt car les crêtes où domine le Mont Vinaigre apparaissent. Elles me donnent vraiment une belle idée du chemin restant à parcourir mais pas de la difficulté pour y parvenir. En raison d’une digestion un peu difficile, je reste perplexe. A proximité d’une citerne DFCI, l’itinéraire coupe la piste de l’Estarpe du Cheval, commune avec le G.R.49, puis peu de temps après il recoupe la route asphaltée montant au Mont Vinaigre. Si les parties boisées retiennent moins facilement papillons et oiseaux, j’ai néanmoins réussi à immortaliser un rouge-gorge et une magnifique Nymphale de l’arbousier, papillon plus connu sous le nom de Pacha à deux queues. Finalement à ma grande satisfaction, nous marchons bien moins vite que je ne l’avais hypothéqué. Toujours très bien balisé, un étroit mais bon sentier s’élève désormais très rapidement, laissant entrevoir une immense toison végétale. Dans ce moutonnement verdâtre démarrant dans le tout proche bois du Charbonnier et se terminant dans les vapeurs blanchâtres d’un horizon nébuleux, seul le petit lac de l’Avellan vient joliment poser sa petite touche bleutée. A cause de la déclivité, de ma digestion un peu délicate et par le fait même que Jérôme grimpe bien mieux que moi, je suis finalement étonné quand la crête dominée par la tour de guet et les pylônes industriels sont déjà là. Ici, la vue porte sur l’autre versant de la crête, vers Le Planestel et les Adrets de l’Esterel où l’on distingue d’innombrables villas blotties dans les pinèdes. Je ne peux m’empêcher d’imaginer la frayeur qu’un incendie provoquerait dans cette Nature si habitée. Tout au loin, ce sont les Préalpes et la Baie des Anges que l’on distingue à peine. Jérôme filant direct vers le pinacle du Mont Vinaigre, je n’ai guère de temps pour m’appesantir sur les décors proches ou lointains. Quelques photos des panoramas, des bâtiments ou d’étranges pierres dressées, sans doute de porphyre, le tout dans la précipitation et c’est à peu près tout. Il est vrai que de là-haut, les panoramas sont encore plus beaux et à 360°. Vers la mer, le pic du Cap Roux avec ces étonnants « pilons » me renvoie à une autre balade faite avec Jérôme en 2015. De chaque côté du cap Roux,on aperçoit des golfes bleus qui s’enchaînent entrecoupés de caps : golfe de la Napoule et baie des Anges à gauche et golfe de Fréjus à droite. Ici, je note la présence de quelques vestiges :  escaliers, moellons équarris au ras du sol, surface polie à l’endroit du passage me laissant penser qu’un vieux bâti à exister il y a très longtemps. Il faudra que je cherche me dis-je. (**). Je profite de cet arrêt un peu plus long pour prendre un maximum de photos, notant au passage que s’il y a une borne géodésique censée marquer très précisément les coordonnées géographiques et notamment l’altitude, je note assez paradoxalement que cette dernière qui est mentionnée sur une pancarte n’est pas celle que j’avais notée sur la carte I.G.N. En effet, alors que la carte IGN top 25 mentionne 614 mètres, ici il est mentionné sans doute par erreur 641 !  Nous quittons le sommet par un petit sentier qui descend sèchement sur le versant sud et à l’aplomb de la tour de guet dont nous faisons l’impasse d’une visite que j’espérais. « Ça n’apporte rien de plus » selon Jérôme. Une fois arrivé au milieu d’un grand pierrier, et comme j’avais cherché la toponymie du Mont Vinaigre, ici je comprends mieux le nom « Malpey » donné à tout ce secteur (***). Ici, les pierres sont des rhyolites, roche volcanique de couleur rose donnant ce très bel aspect rougeâtre à la majeure partie du Massif de l’Esterel. Juste après l’immense éboulis que nous venons de traverser, les roches prennent la forme de colonnes bien différentes dans leurs tailles mais accolées les unes aux autres, colonnes reposant sur de larges pieds avachis se terminant par des coulées si flasques d’aspect que leurs origines volcaniques ne laissent planer aucun doute, même pour le néophyte en géologie que je suis.  Ici, il y  a très longtemps, des volcans surgissaient des entrailles de la Terre mais il n’en reste que ces manifestations solidifiées. Le petit sentier atterrit sur la route de Malpey menant au Mont Vinaigre et là on retrouve le tracé pris à l’aller avec le G.R.51 puis le G.R.49. A hauteur de la citerne DFCI, Jérôme choisit une variante qui part à droite et monte vers un mamelon situé à la côte 429. A terre, une petite borne « géo » verte et blanche matérialise cette altitude. Au sommet, nous bifurquons encore à droite puis le contournons par un sentier sans doute peu fréquenté car bien embroussaillé. Peu de temps après, nous retrouvons l’itinéraire pris au départ juste avant la forêt des Enfants. La balade se termine. Je sui ravi par la balade bien sûr, mais surtout de l’avoir accomplie en 2h33 sans avoir négligé ni la faune ni la flore. Si la flore ne m’a rien fourni de plus, deux passereaux supplémentaires et un papillon sont venus se rajouter à ceux déjà photographiés à l’aller. Tout ça suffit à mon bonheur et ce d’autant, que mes problèmes digestifs ont peu à peu disparu au fil du cheminement. Je ne sais pas si une randonnée pédestre dans un cadre verdoyant est aussi « digestive » qu’un « Get 27 » bien glacé  mais une chose est certaine : « il y a moins d’alcool ! ». Cette balade a été longue de 7.2 km pour un dénivelé de 302 m entre le col du Testanier (312 m) et le Mont Vinaigre (614 m). Carte IGN 3544 ET Fréjus- Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

(*) Le G.R.51 : Le G.R.51 est un sentier de Grande Randonnée qui va des Alpes-Maritimes aux Bouches-du-Rhône et traversant au passage le département du Var. Long de 508 km, il démarre à Menton et se termine dans la banlieue marseillaise dans le petit port de Callelongue. Rien n’interdit de le faire dans le sens inverse que celui proposé par les topo-guides qui l’indiquent de l’est vers l’ouest. On l’appelle aussi « le Balcon de la Méditerranée ». En mai 2011, j’avais eu l’occasion d’en parcourir un magnifique tronçon entre Cassis et Marseille. Retrouvez-le en cliquant ici.

(**) Vestiges au Mont Vinaigre : Comme indiqué dans le corps de mon article, ayant constaté la présence de vestiges au sommet du Mont Vinaigre, j’ai voulu en savoir plus. En cherchant, je pense avoir trouvé la réponse dans un recueil historique et littéraire de 1877 intitulé « Revue du Lyonnais – 4eme série – Tome V ». Voilà ce que l’on peut lire page 469 : « Coupé de vallées profondes dominées par des rochers de porphyre rouge qui semblent être lancés du sein de la terre en convulsion, l’Estérel offre aux visiteurs les sites et les aspects les plus inattendus. Ses immenses forêts de pins et de chênes liéges toujours verts donnent à ces montagnes une couleur printanière qui réjouit la vue, surtout l’hiver. Le Mont Vinaigre domine toutes ces beautés et le touriste courageux pour entreprendre cette intéressante ascension est largement dédommagé de ses fatigues lorsque arrivé au sommet, il monte sur une tour rustiquement établie par les officiers d’état-major chargés de la Carte de France ; autour de vous, un immense chaos de roches effondrées les unes sur les autres que vous dominez ; à vos pieds, une immense carte de géographie vous donnant une idée parfaite des cols, des passages et des vallées qui vous entourent. Un côté affligeant à voir, c’est le côté nord dévasté par l’incendie récent de juillet 1877, qui a dévoré plus de 2500 hectares de forêts de pins et de chênes liéges…… ».

(***) Toponymies Mont Vinaigre et Malpey : Lors de ma précédente venue au Mont Vinaigre, j’avais déjà réfléchi aux toponymies des noms Mont Vinaigre et Malpey. J’ai donc profité de cette nouvelle balade pour explorer une fois encore le sujet. Après de nouvelles recherches, je confirme donc mes précédents constats à savoir que dans la vrai toponymie du Mont Vinaigre, il faut d’abord séparer le mot « vinaigre » en deux « vin et aigre » puis éliminer le mot « mont » qui ne sert à rien sinon à créer un pléonasme. En effet, dès lors que l’on sait que le préfixe « vin » ou « bin » ou  « ven » est une racine pré-indo-européenne (ou peut-être préceltique, les avis étant partagés) signifiant « hauteur, mont, montagne, sommet, roc ou bosser » comme on peut la trouver dans d’autres lieux tels le Vignemale anciennement Vinhamala, massif pyrénéen bien connu signifiant au sens le plus large « mauvaise hauteur », le mot « Mont » ne sert plus à rien. Nous avons aussi le cas du Cervin, lequel séparait en deux, « cer » et « vin » serait le « haut mont ». Quand au suffixe « aigre », il a pour origine le mot latin « acer » également d’origine indo-européenne signifiant pointu, tranchant, acéré, âcre, dur, etc….On peut à partir de là traduire très facilement le mot  « vin-aigre » en « mont acéré » ou «  mont difficile ».  Difficile à quoi ? A gravir bien sur car nos Anciens ne disposaient ni de pistes forestières carrossables et encore moins de routes bitumées. Voilà le Mont Vinaigre était dans des temps plus anciens, un montagne difficile à vaincre ce qui n’est plus la cas de nos jours car télécommunications oblige, une route asphaltée monte désormais jusqu’à son sommet. De la même manière, je confirme la toponymie du nom « Malpey ». En effet, si l’on veut rester logique, c'est-à-dire se référer à l’occitan (ou provençal)  on peut le traduire textuellement en « mauvais sommet », puisque « pey » venant du latin « podium » à la même signification que « pié », « puy », « puech », « pech », « pic », etc….c'est-à-dire « éminence » ou « colline ». Toutefois une analyse plus fine traduit « pey » en « pierre » et même en « Pierre » quand il s’agit du prénom, c’est le cas en Gascogne par exemple. Il est fort probable qu’il y ait une origine unique et donc commune, la « pierre » s’étant finalement transformé en « rocher » puis en « sommet » au fil des invasions européennes.

 

 

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Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier (312 m) (Var)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la musique "Triptico" du groupe Gotan Project.

A cause des droits d'auteur sur la musique citée ci-dessus cette vidéo sera bloquée en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni, en Irlande, au Canada, en Australie et aux Etats-Unis.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.

Le Mont Vinaigre (614m) par les sentiers depuis le col du Testanier.


 

Peut-être, allez-vous vous demander pourquoi, j’ai intitulé cette randonnée pédestre « Le Mont Vinaigre par les sentiers depuis le col du Testanier ». Je passe bien sûr quand à la ligne de départ, mais pourquoi avoir rajouté « par les sentiers ? ». Une randonnée sans ce rajout n’est-ce pas suffisamment évident ? Alors voici l'explication. En novembre 2012, c’est lors d’une balade familiale que j’avais découvert le Mont Vinaigre, point culminant du massif de l’Esterel. Une balade et une découverte un peu tronquées, puisque j’étais monté par la route asphaltée puis redescendu par le G.R.51 (*). Tronquée également car notre ascension s’était arrêtée à 569 mètres d’altitude et à hauteur des pylônes des télécoms, faisant fi du vrai sommet situé lui à 614 m. Dès le départ, la famille s’étant séparée en deux groupes, j’étais monté par l’asphalte car en poussant assez souvent ma petite-fille Eulalie encore dans la poussette à cette époque. Avec ma fille Carole, nous nous étions partagés cette tâche. Eulalie n’avait que 2 ans, alors pas question de lui « donner du Vinaigre » autrement que par la partie la plus plane, c'est-à-dire par la route. Autant l’avouer, cela n’avait rien enlevé à l’idée que j’avais pu me faire à la fois des « flamboyants » décors si rouges,  du sommet mais surtout des panoramas grandioses qui s’étaient entrouverts tout au long de cette modeste ascension. J’en ai gardé de si bons souvenirs qu’en ce 5 octobre 2019 quand mon fils me propose de consacrer l’après-midi au Mont Vinaigre, je n’hésite pas une seule seconde et ce, malgré une lassitude certaine car nous sortons d’un très bon déjeuner pris dans un restaurant du port de Fréjus.  Il me prévient « nous ferons tout par des sentiers ! ». Il est déjà 16 heures quand nous garons la voiture au parking du col du Testanier. Nous démarrons direction la route du Malpey (***) mais par un sentier qui lui est quasiment parallèle. C’est le G.R.51 que l’on appelle plus communément et à juste titre le Balcon de la Méditerranée (*). Jérôme qui a toujours aimé les chiffres, surtout quand il s’agit de performances sportives, n’oublie pas de me dire « il nous faudra 2h30 aller et retour ». Connaissant sa manière de marcher depuis les mémorables « Tour des Fenouillèdes » en 2011 et « Tour du Capcir » en 2013, je sais que toute flânerie exagérée de ma part me sera sinon quasiment interdite tout du moins notifiée.  Alors, j’en suis déjà à me demander comment je vais pouvoir presser le pas bien plus qu’à mon habitude et faire des photos dignes de ce nom pour mon futur reportage ? N’ayant pas la réponse, je me dis que le mieux est d’essayer immédiatement. D’emblée, fleurs et papillons étant déjà là, ils sont mes premiers modèles.  Il est vrai que le démarrage dans la « Forêt des Enfants », plantation en l’honneur des enfants fréjusiens nés en 2004, est plutôt cool et permet assez facilement de mettre en pratique les deux actions : marcher d’un pas régulier et prendre des photos. Au loin, le Mont Vinaigre montrant déjà sa tour de guet et par là même son sommet, j’ai immédiatement une petite idée de ce qui m’attends. Dès le départ, le sentier s’élève en douceur dans une végétation amplement variée. Tous les décors et niveaux champêtres et boisés sont concernés. Ça va de la petite pâquerette à la longiligne graminée, de la plante fleurie jusqu’aux immenses pins en passant bien sûr par une belle variété de chênes, les arbousiers et toutes les broussailles que l’on trouve habituellement dans le maquis méditerranéen : romarins, callunes, bruyères, cistes, fustets, genêts, oléastres, filaires et j’en oublie. Si les arbres les plus hauts sont les pins, les chênes verts, lièges ou sessiles, plus étonnants sont les grands eucalyptus dont les troncs se desquament parfois en de très longues lamelles qui s’entortillent et s’amoncellent tout autour de leurs pieds. Lors d’une autre balade varoise, j’avais voulu me renseigner sur leur présence et j’avais lu que ces Eucalyptus, originaires d’Australie, s’étaient si bien acclimatés qu’ils en étaient devenus carrément envahissants dans certains secteurs. Le chemin tourne, continue de longer la route de Malpey, puis sur quelques mètres devient commun avec le G.R.49 arrivant de Saint-Raphaël. Quelques vues s’entrouvrent sur la mer mais mes yeux les délaissent presque aussitôt car les crêtes où domine le Mont Vinaigre apparaissent. Elles me donnent vraiment une belle idée du chemin restant à parcourir mais pas de la difficulté pour y parvenir. En raison d’une digestion un peu difficile, je reste perplexe. A proximité d’une citerne DFCI, l’itinéraire coupe la piste de l’Estarpe du Cheval, commune avec le G.R.49, puis peu de temps après il recoupe la route asphaltée montant au Mont Vinaigre. Si les parties boisées retiennent moins facilement papillons et oiseaux, j’ai néanmoins réussi à immortaliser un rouge-gorge et une magnifique Nymphale de l’arbousier, papillon plus connu sous le nom de Pacha à deux queues. Finalement à ma grande satisfaction, nous marchons bien moins vite que je ne l’avais hypothéqué. Toujours très bien balisé, un étroit mais bon sentier s’élève désormais très rapidement, laissant entrevoir une immense toison végétale. Dans ce moutonnement verdâtre démarrant dans le tout proche bois du Charbonnier et se terminant dans les vapeurs blanchâtres d’un horizon nébuleux, seul le petit lac de l’Avellan vient joliment poser sa petite touche bleutée. A cause de la déclivité, de ma digestion un peu délicate et par le fait même que Jérôme grimpe bien mieux que moi, je suis finalement étonné quand la crête dominée par la tour de guet et les pylônes industriels sont déjà là. Ici, la vue porte sur l’autre versant de la crête, vers Le Planestel et les Adrets de l’Esterel où l’on distingue d’innombrables villas blotties dans les pinèdes. Je ne peux m’empêcher d’imaginer la frayeur qu’un incendie provoquerait dans cette Nature si habitée. Tout au loin, ce sont les Préalpes et la Baie des Anges que l’on distingue à peine. Jérôme filant direct vers le pinacle du Mont Vinaigre, je n’ai guère de temps pour m’appesantir sur les décors proches ou lointains. Quelques photos des panoramas, des bâtiments ou d’étranges pierres dressées, sans doute de porphyre, le tout dans la précipitation et c’est à peu près tout. Il est vrai que de là-haut, les panoramas sont encore plus beaux et à 360°. Vers la mer, le pic du Cap Roux avec ces étonnants « pilons » me renvoie à une autre balade faite avec Jérôme en 2015. De chaque côté du cap Roux,on aperçoit des golfes bleus qui s’enchaînent entrecoupés de caps : golfe de la Napoule et baie des Anges à gauche et golfe de Fréjus à droite. Ici, je note la présence de quelques vestiges :  escaliers, moellons équarris au ras du sol, surface polie à l’endroit du passage me laissant penser qu’un vieux bâti à exister il y a très longtemps. Il faudra que je cherche me dis-je. (**). Je profite de cet arrêt un peu plus long pour prendre un maximum de photos, notant au passage que s’il y a une borne géodésique censée marquer très précisément les coordonnées géographiques et notamment l’altitude, je note assez paradoxalement que cette dernière qui est mentionnée sur une pancarte n’est pas celle que j’avais notée sur la carte I.G.N. En effet, alors que la carte IGN top 25 mentionne 614 mètres, ici il est mentionné sans doute par erreur 641 !  Nous quittons le sommet par un petit sentier qui descend sèchement sur le versant sud et à l’aplomb de la tour de guet dont nous faisons l’impasse d’une visite que j’espérais. « Ça n’apporte rien de plus » selon Jérôme. Une fois arrivé au milieu d’un grand pierrier, et comme j’avais cherché la toponymie du Mont Vinaigre, ici je comprends mieux le nom « Malpey » donné à tout ce secteur (***). Ici, les pierres sont des rhyolites, roche volcanique de couleur rose donnant ce très bel aspect rougeâtre à la majeure partie du Massif de l’Esterel. Juste après l’immense éboulis que nous venons de traverser, les roches prennent la forme de colonnes bien différentes dans leurs tailles mais accolées les unes aux autres, colonnes reposant sur de larges pieds avachis se terminant par des coulées si flasques d’aspect que leurs origines volcaniques ne laissent planer aucun doute, même pour le néophyte en géologie que je suis.  Ici, il y  a très longtemps, des volcans surgissaient des entrailles de la Terre mais il n’en reste que ces manifestations solidifiées. Le petit sentier atterrit sur la route de Malpey menant au Mont Vinaigre et là on retrouve le tracé pris à l’aller avec le G.R.51 puis le G.R.49. A hauteur de la citerne DFCI, Jérôme choisit une variante qui part à droite et monte vers un mamelon situé à la côte 429. A terre, une petite borne « géo » verte et blanche matérialise cette altitude. Au sommet, nous bifurquons encore à droite puis le contournons par un sentier sans doute peu fréquenté car bien embroussaillé. Peu de temps après, nous retrouvons l’itinéraire pris au départ juste avant la forêt des Enfants. La balade se termine. Je sui ravi par la balade bien sûr, mais surtout de l’avoir accomplie en 2h33 sans avoir négligé ni la faune ni la flore. Si la flore ne m’a rien fourni de plus, deux passereaux supplémentaires et un papillon sont venus se rajouter à ceux déjà photographiés à l’aller. Tout ça suffit à mon bonheur et ce d’autant, que mes problèmes digestifs ont peu à peu disparu au fil du cheminement. Je ne sais pas si une randonnée pédestre dans un cadre verdoyant est aussi « digestive » qu’un « Get 27 » bien glacé  mais une chose est certaine : « il y a moins d’alcool ! ». Cette balade a été longue de 7.2 km pour un dénivelé de 302 m entre le col du Testanier (312 m) et le Mont Vinaigre (614 m). Carte IGN 3544 ET Fréjus- Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

(*) Le G.R.51 : Le G.R.51 est un sentier de Grande Randonnée qui va des Alpes-Maritimes aux Bouches-du-Rhône et traversant au passage le département du Var. Long de 508 km, il démarre à Menton et se termine dans la banlieue marseillaise dans le petit port de Callelongue. Rien n’interdit de le faire dans le sens inverse que celui proposé par les topo-guides qui l’indiquent de l’est vers l’ouest. On l’appelle aussi « le Balcon de la Méditerranée ». En mai 2011, j’avais eu l’occasion d’en parcourir un magnifique tronçon entre Cassis et Marseille. Retrouvez-le en cliquant ici.

(**) Vestiges au Mont Vinaigre : Comme indiqué dans le corps de mon article, ayant constaté la présence de vestiges au sommet du Mont Vinaigre, j’ai voulu en savoir plus. En cherchant, je pense avoir trouvé la réponse dans un recueil historique et littéraire de 1877 intitulé « Revue du Lyonnais – 4eme série – Tome V ». Voilà ce que l’on peut lire page 469 : « Coupé de vallées profondes dominées par des rochers de porphyre rouge qui semblent être lancés du sein de la terre en convulsion, l’Estérel offre aux visiteurs les sites et les aspects les plus inattendus. Ses immenses forêts de pins et de chênes liéges toujours verts donnent à ces montagnes une couleur printanière qui réjouit la vue, surtout l’hiver. Le Mont Vinaigre domine toutes ces beautés et le touriste courageux pour entreprendre cette intéressante ascension est largement dédommagé de ses fatigues lorsque arrivé au sommet, il monte sur une tour rustiquement établie par les officiers d’état-major chargés de la Carte de France ; autour de vous, un immense chaos de roches effondrées les unes sur les autres que vous dominez ; à vos pieds, une immense carte de géographie vous donnant une idée parfaite des cols, des passages et des vallées qui vous entourent. Un côté affligeant à voir, c’est le côté nord dévasté par l’incendie récent de juillet 1877, qui a dévoré plus de 2500 hectares de forêts de pins et de chênes liéges…… ».

(***) Toponymies Mont Vinaigre et Malpey : Lors de ma précédente venue au Mont Vinaigre, j’avais déjà réfléchi aux toponymies des noms Mont Vinaigre et Malpey. J’ai donc profité de cette nouvelle balade pour explorer une fois encore le sujet. Après de nouvelles recherches, je confirme donc mes précédents constats à savoir que dans la vrai toponymie du Mont Vinaigre, il faut d’abord séparer le mot « vinaigre » en deux « vin et aigre » puis éliminer le mot « mont » qui ne sert à rien sinon à créer un pléonasme. En effet, dès lors que l’on sait que le préfixe « vin » ou « bin » ou  « ven » est une racine pré-indo-européenne (ou peut-être préceltique, les avis étant partagés) signifiant « hauteur, mont, montagne, sommet, roc ou bosser » comme on peut la trouver dans d’autres lieux tels le Vignemale anciennement Vinhamala, massif pyrénéen bien connu signifiant au sens le plus large « mauvaise hauteur », le mot « Mont » ne sert plus à rien. Nous avons aussi le cas du Cervin, lequel séparait en deux, « cer » et « vin » serait le « haut mont ». Quand au suffixe « aigre », il a pour origine le mot latin « acer » également d’origine indo-européenne signifiant pointu, tranchant, acéré, âcre, dur, etc….On peut à partir de là traduire très facilement le mot  « vin-aigre » en « mont acéré » ou «  mont difficile ».  Difficile à quoi ? A gravir bien sur car nos Anciens ne disposaient ni de pistes forestières carrossables et encore moins de routes bitumées. Voilà le Mont Vinaigre était dans des temps plus anciens, un montagne difficile à vaincre ce qui n’est plus la cas de nos jours car télécommunications oblige, une route asphaltée monte désormais jusqu’à son sommet. De la même manière, je confirme la toponymie du nom « Malpey ». En effet, si l’on veut rester logique, c'est-à-dire se référer à l’occitan (ou provençal)  on peut le traduire textuellement en « mauvais sommet », puisque « pey » venant du latin « podium » à la même signification que « pié », « puy », « puech », « pech », « pic », etc….c'est-à-dire « éminence » ou « colline ». Toutefois une analyse plus fine traduit « pey » en « pierre » et même en « Pierre » quand il s’agit du prénom, c’est le cas en Gascogne par exemple. Il est fort probable qu’il y ait une origine unique et donc commune, la « pierre » s’étant finalement transformé en « rocher » puis en « sommet » au fil des invasions européennes.

 

 

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Le Vallon de la Gaillarde depuis Les Issambres (départ rue du Gattilier) (Var).

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la musique de Michel Legrand "Les Moulins de mon coeur", en anglais "The Windmills of your mind", musique du film "L'Affaire Thomas Crown" avec Steve McQueen et Faye Dunaway. Les magnifiques paroles françaises sont d'Eddy Marnay. Ici cette musique est jouée successivement par Olivier Moulin (harmonica), George Davidson (piano) et André Rieu (violon). 

Le Vallon de la Gaillarde depuis Les Issambres (départ rue du Gattilier)

Le Vallon de la Gaillarde depuis Les Issambres (départ rue du Gattilier)

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. Pour un plein écran, cliquez deux fois.


Notre fils habite le Var et les séjours chez lui sont autant d’occasion d’aller randonner dans ce beau département. Il faut dire qu’en la matière, avec ses 2.000 km de sentiers répertoriés au Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de Randonnée, le fameux PDIPR,  l’éventail est quasiment infini. Avec ses 9 massifs forestiers et ses 432 km de littoral, le choix est également considérable dans les randonnées proposées : G.R, G.R.P, P.R et sentiers du littoral sont là pour offrir une variété incroyable de décors. Encore que je ne cite ici que les itinéraires pédestres, auxquels on pourrait rajouter quelques tracés dédiés au cyclotourisme ou au VTT. Alors bien sûr, même en plein mois d’août, même avec une météo quasiment caniculaire, si l’envie de marcher est là, on trouve aisément son bonheur. Et comme le dit si bien une citation anonyme « ne cherche pas le chemin du bonheur, car le bonheur, c’est le chemin ». Pour Dany et moi, en ce 28 août, ce bonheur a pour nom le « Vallon de la Gaillarde », petite boucle conseillée par le fiston que j’ai pris soin d’enregistrer dans mon GPS. Bien m’en a pris car sur la carte, les sentiers semblent très nombreux et paraissent même se démultiplier au fil de la progression. Sur le terrain, ce présage se confirmera. Ce « Vallon de la Gaillarde », que nous cheminerons en balcon, nous ne l’avons pas choisi par hasard et il présente un certain nombre d’attributs favorables qui nous ont aidé dans notre décision. La distance tout d’abord. Avec ses 6 km et des brouettes, cette randonnée correspond bien à nos aspirations, c'est-à-dire passer seulement quelques heures à marcher, pour finir l’après-midi à la plage. Il faut dire que le soleil est de « plomb » et que marcher beaucoup plus nous paraîtrait déraisonnable. Ensuite, cette randonnée, en partie forestière, offre de beaux panoramas sur la mer. De plus, ce secteur de la Gaillarde, nom d’un petit ruisseau, est situé au sein de site naturel protégé, celui des « Petites Maures ». Enfin et de surcroît, il propose de nombreux vestiges d’un temps révolu, et comme la plupart du temps, les vestiges sont les reflets d’une histoire voire d’histoires au pluriel, voilà des attraits supplémentaires. Plus rien ne nous retient à rester enfermés. 15 h, nous voilà sur la ligne de départ et devant de grands panneaux vantant les intérêts du vallon. Pour arriver jusqu’ici depuis Fréjus, nous avons emprunté la Nationale 98, direction Saint-Aygulf et plus spécialement la plage de la Gaillarde, qui elle, est situé aux Issambres, quartier maritime dépendant de la commune de Roquebrune-sur-Argens. Là, juste avant la plage, nous avons pris la rue du Gattilier, petite route filant en direction d’un cimetière et d’une station d’épuration. Le départ est là devant la station. Quand on est face aux grands panneaux, il faut traverser la route et prendre à gauche un court sentier rejoignant une piste forestière. Un panonceau indique diverses mentions et temps de marche : « ruisseau des Gattiliers 0mn, dolmen 1h et la Yeuseraie 40 mn». Une fois la piste forestière atteinte, nous la remontons vers la droite, direction les Hauts des Issambres. Un panonceau indique « Masligour » et « col du Bougnon ». Nous n’irons pas jusque là mais c’est le bon itinéraire. Ce large chemin est parallèle au Vallon de la Gaillarde dont il épouse les quelques sinuosités. En réalité, il est pratiquement rectiligne et s’élève régulièrement au milieu d’une basse végétation du type maquis. Il fait chaud, très chaud et la végétation est grandement roussie. Je conçois assez facilement l’embrasement qu’une simple étincelle pourrait provoquer dans ce gigantesque fagot naturel. La canicule qui sévit concourt à cette imagination et j’en suis même à me demander si les nombreux criquets qui s’envolent devant nous, toujours sur de longues distances, n’ont pas la crainte de se brûler les pattes, car je ne les vois que très rarement se poser sur le sol. Apparemment, tout comme la plupart des insectes, ils préfèrent les arbustes encore verts comme les arbousiers, les cistes, les filaires ou les pistachiers lentisques. Il est vrai que plus l’on s’élève et plus cette végétation prend de la hauteur et verdit par la même occasion. Quelques pins, des chênes verts, des chênes lièges et des bruyères arborescentes en composent l’essentiel. Les signes d’un vieil incendie sont encore visibles mais la végétation a repris ses droits. De beaux panoramas s’entrouvrent vers la mer et de l’autre côté du vallon, les villas luxueuses s’accumulent sur les hauteurs du lieu-dit les Terrasses. A vrai dire, le béton est archi-présent de toutes parts mais ce parcours plutôt sauvage permet de l’oublier un peu car il est toujours très loin. Le chemin s’aplanit puis juste avant d’atteindre les premières maisons des Hauts-des-Issambres, un étroit sentier descend vers la droite. Il faut l’emprunter en suivant un panonceau indiquant « sentier Histoire » et « sentier forêt ». Bien que me fiant essentiellement au tracé enregistré dans mon GPS, ignorant les panneaux, j’ai le sentiment que c’est ce dernier itinéraire « sentier de la forêt » que nous suivons le plus souvent. Ici, les arbres sont plus nombreux et les oiseaux aussi. Jusqu’à présent, je n’ai aperçu que de rares fauvettes bien trop véloces et craintives pour être photographiées. Ici, les fauvettes sont encore présentes mais il y a bien d’autres oiseaux et notamment des geais et des merles et quelques autres petits passereaux que je n’arrive pas à identifier. Il y a aussi un nombre incalculable de libellules, la plupart jaunes et plus rarement rouges orangées. Elles effectuent des vols stationnaires puis se posent délicatement au bout d’une branche. Pourtant, il n’y a pas d’eau ici et je suppose qu’il n’y en a pas plus dans le Vallon de la Gaillarde qui se trouve en contrebas. J’en suis donc à me demander ce qui peut les attirer de la sorte. Peut-être les nombreuses piscines des belles villas ?  Ici, c’est la sécheresse qui prévaut mais pour avoir regarder une vue aérienne du secteur avant de venir et ainsi que la carte IGN en prenant un peu plus de recul, j’y ai distingué un grand nombre de piscines, quelques modestes retenues mais également un incroyable réseau de petits ruisseaux descendant des collines, tout ceci expliquant sans doute cette forte présence des odonates. Et puis les Etangs de Villepey ne sont pas très loin et sont sans doute leur lieu de ponte privilégié. Après avoir cheminé un étroit couloir végétal composé essentiellement de hautes bruyères et d’arbousiers, on atteint une intersection où démarre une très large piste. Nous sommes à l’aplomb du lieu-dit Masligour. Nous ignorons cette dernière direction et continuons sur la large piste qui file à droite. Nous passons devant les vestiges d’un petit muret arrondi que je photographie à la volée, ne sachant pas trop de quoi il s’agit. Dany me dit avoir aperçu un panonceau mais elle ne l’a pas lu : vieux four à chaux, puits à glace ou charbonnière ? Je ne le saurais jamais car je suis bien trop occupé à courir derrière un superbe papillon pour tenter de le photographier. C’est un Nymphale de l’Arbousier, plus connu sous le nom de Jason, papillon plutôt rare et pour cause, puisque son existence est étroitement liée à la présence de l’arbousier ! L’arbousier est sa plante-hôte et de ce fait, on ne le trouve pas de partout. Dans les Pyrénées-Orientales par exemple, je ne l’ai vu que quelques fois en pays Fenouillèdes et notamment lors du Tour de ce pays accompli avec mon fils en 2011. C'était du côté du Pech du Bugarach, de Malabrac et du Roc Paradet. On l’appelle plus communément le « Pacha à deux queues », à cause de deux appendices qu’il possède aux bas de ses jolies ailes colorées. Moi, je l’appelle sous ce nom-là,  probablement parce que « pacha » se retient plus facilement que « nymphale » ou « jason », et en plus ce mot à une connotation que j’aime bien, plus « cool ». Enfin, moi je le vois ainsi, mais j’imagine que certaines femmes y trouveront une connotation « macho » voire « phallocrate ». Passer d’une nymphe à un phallocrate avec deux queues, c’est fou comme le langue française permet de grands écarts !  Non blague à part, je cours derrière lui sans arriver à le photographier mais heureusement il y en a plusieurs et je finis par l’avoir ce beau pacha.  Les vues vers la mer s’entrouvrent magnifiquement. Apparemment, nous sommes à la terminaison du vallon de la Gaillarde et cette piste tourne autour d’un superbe domaine, avec villas, dépendances et piscine, le tout perché sur un dôme entouré d’oliviers et de chênes. Nouvelle intersection et mon GPS m’indique la même direction qu’un nouveau panonceau mentionnant toujours «  sentier forêt, sentier histoire » et un « sentier agriculture » encore jamais aperçu. Avec toutes ces intersections et ces sentiers, je me dis que j’ai bien fait d’enregistrer un tracé dans mon GPS sinon c’était l’égarement garanti ! Sous cette canicule, se perdre n’est pas conseillé ! Le chemin descend au milieu des chênes-lièges puis remonte aussitôt. Sur la gauche, une ruine se cache dans le bois et d’ailleurs un nouveau panneau directionnel indique celles de Roqueyrol. Quelques minutes plus tard, nous les atteignons. De ludiques panonceaux expliquent l’Histoire du Vallon de la Gaillarde et de ce lieu isolé plus précisément : Occupation humaine depuis le néolithique attestée par plusieurs dolmens avec des ossements exhumés et des pointes de flèches retrouvées, mise à jour de vestiges antiques datant d’une époque où l’empire romain régnait sans trop de partages, pratiques agricoles et forestières depuis des temps immémoriaux, déprise rurale et exode inéluctable, voilà en résumé ce que l’on peut lire. Quand aux ruines, ce sont celles d’une ferme familiale construite au début du 20eme siècle sur celles d’une ancienne villa romaine.  En 1923, à cause d’un incendie dévastateur, ses occupants ont été contraints de l’abandonner, quittant définitivement les lieux. Aujourd’hui, sous un chaud soleil mais sous l’ombrage des chênes-lièges, le coin est agréable. Quelques oliviers ont été plantés. Par mesure de sécurité, le débroussaillage a été fait et des zones bien espacées ont été dégagées de toute végétation. Une source, celle des Faïsses n’est pas très loin. La faïsse provençale, c’est l’équivalent de la « feixe » catalane, c'est-à-dire une terrasse de culture ou une restanque, comme on les appelle également en Provence. Nous filons vers la source, mais probablement asséchée nous ne distinguons que la trace d’un petit lit tari. Une vipère traverse le sentier et part se réfugier dans l’herbe. Peut-être cherche-t-elle un peu d’humidité elle aussi ? Le chemin descend rudement vers le vallon et on sent bien que la fin de la balade approche. Quand ils ne s’éparpillent pas sur les bas-côtés, on a le sentiment que les criquets descendent avec nous. Ils sont très nombreux à cet endroit mais disparaissent pratiquement quand le chemin entre dans un bois de mimosas. Il s’agit de mimosas sauvages mais j’ai lu qu’ils seraient les héritiers et rejetons de mimosas cultivés jadis pour leurs fleurs. Pour les fauvettes, les buissons continuent de faire office de gymkhana naturel et elles zigzaguent au milieu d’eux à une vitesse incroyable. L’itinéraire est parallèle au ruisseau qui se trouve à main droite. Sur la gauche, d’autres ruines blanches et plus modernes se révèlent au travers des mimosas. Au milieu de cet entrelacs boisé, quelques passereaux laissent entendre des chants très saccadés. Ceux de pinsons ou de bruants sans doute car je réussis à photographier les deux espèces. Une fois encore, un autre Pacha à deux queues me fait courir. Cette fois, je le tiens et le photographie bien plus vite que la première fois. Qu’un beau pacha fasse courir une femme je veux bien, mais pas moi ! La balade se termine. Nous sommes tout en sueur, surtout moi. Un chien tout fou et tout joyeux vient se frotter dans mes jambes. Je m’assieds sur un banc pour prendre une photo avec lui, mais en vain car il ne tient pas en place. Ses maîtres sont là et tentent en vain, eux aussi, de le faire obéir. Le grand air le rend un peu écervelé et insouciant, et ô mon dieu comme je le comprends. La mer est là à quelques encablures et ils ne nous restent plus qu’à nous jeter dans ses bras…..Passer d’une Gaillarde au bras d’une mer, peut-être que Victor Hugo aurait apprécié cette façon de faire, lui dont sa mère Sophie Trébuchet était une sacrée gaillarde paraît-il ? N’a t-il pas écrit « Les bras d'une mère sont faits de tendresse et un doux sommeil bénit l'enfant qui s'y abandonne ». Allez, on part s’abandonner sur la plage ! Cette balade a été longue de 6 km environ et elle est plutôt facile. Je n’ai pas relevé ni la déclivité ni les montées cumulées mais elles sont minimes et d’une centaine de mètres ou deux tout au plus.  Chaussures à tiges hautes et eau en quantité suffisante sont à prescrire, surtout en été. Carte I.G.N Fréjus – St-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

 

 

 

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Le Pic du Cap Roux (454m) depuis la Sainte-Baume (160m) de l'Esterel

Publié le par gibirando

Diaporama avec la chanson "They long to be - Close to you", chanté par le groupe américain The Carpenters,

chanson écrite par Hal David et musique de Burt Bacharach

Le Pic du Cap Roux depuis la Sainte-Baume de l'Esterel

Le Pic du Cap Roux depuis la Sainte-Baume de l'Esterel


J’ai traîné mes godillots de marche un peu partout, mais si je devais classer les départements français dans un ordre de préférence où j’ai aimé randonner, le Var arriverait sans doute dans les 6 ou 7 premiers. En effet, un peu comme chez nous dans les Pyrénées-Orientales, le Var présente cet attrait inégalable de posséder des sentiers de randonnées de l’altitude zéro jusqu’aux étages collinéens puis montagnards. De quoi assouvir les désirs de marche les plus fous. Prenez par exemple le Pic du Cap Roux que mon fils m’a fait découvrir au mois d’août dernier. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un pic qui se dresse sur un cap mais pas n’importe quel cap, un cap situé au beau milieu des roches rouges de la corniche du Massif de l’Esterel (*). Pour qui connaît un peu l’Esterel, une fois ce décor rouge, vert et bleu planté, difficile de rester insensible à la proposition d’une randonnée pédestre dans ce cadre essentiellement tricolore. Choisissez un jour de grand beau temps et vous verrez, les contrastes, à eux seuls, méritent que l’on fasse quelques efforts : avec le rouge orangé des roches porphyriques, le vert intense de la forêt varoise et le bleu si pur de la Méditerranée et du ciel, le soleil paraîtra parfois un peu pâlot et pour peu qu’il y ait un brin de brume, il prendra même des airs d’un grand malade de la jaunisse. Alors, je vous le garantis avec toutes ces couleurs constamment devant les yeux, vous resterez scotché devant chaque vue, devant chaque panorama, devant chaque horizon plus ou moins lointain. Le départ s’effectue depuis le parking de la chapelle de la Sainte-Baume de l’Esterel. On accède à ce parking par une route forestière démarrant de la zone artisanale d’Agay, direction la Maison forestière du Gratadis puis le Vallon de Mourrefrey. Attention, à ne pas confondre cette Sainte-Baume là avec celle du Plan d’Aups située plus à l’ouest du Var. En réalité, les deux édifices religieux ont une histoire commune assez insolite puisqu’il se raconte que cette chapelle troglodyte de l’Esterel doit son nom aux habitants du coin, lesquels étaient jaloux de celui de l’ouest varois dédiée à Marie-Madeleine et de ce fait, ils lui donnèrent le même nom afin de semer le doute dans l’esprit des pèlerins et des visiteurs. Idem semble-t-il pour le Saint Pilon que l’on va côtoyer. Ici la grotte, transformée en un petit sanctuaire, fut très longtemps un ermitage dont le plus illustre des anachorètes fut Honorat d’Arles, plus connu sous la dénomination de Saint-Honorat et surnommé parfois Honorat de Lérins. Il s’était établi ici au 5eme siècle au retour d’un voyage en Orient et sa réputation de prêcheur s’amplifia très rapidement. La tradition raconte que les pèlerins avaient tellement pris l’habitude de venir lui rendre visite que l’ermite en avait eu très vite assez de cette vie si peu retirée et si peu solitaire. Du coup, il avait préféré quitter les lieux pour s’installer à Lérina, la plus petite des îles de Lérins. Là, après une courte période d’ascète, son éminente sainteté joua une nouvelle fois contre lui et il fut rejoint par plusieurs compagnons. Il fonda avec eux un monastère devenu aujourd’hui une abbaye monumentale si célèbre. Bien d’autres ermites habitèrent la grotte comme Saint Maxime, évêque de Vienne, Saint Hermentaire puis un plus tard Laurent Bonhomme (1640-1680), le frère Clapier des Arcs (vers 1775) et Calvy (vers 1780). Bien évidemment, on ne partira pas vers le Pic du Cap Roux non sans avoir au préalable fait un bref aller retour vers cette chapelle. Une visite s’impose et en plus, on a déjà un premier et bel aperçu du Massif de l’Esterel avec son pic de l’Ours mais également d’endroits plus ou moins lointains déjà cheminés : Rocher de Roquebrune, Mont Vinaigre, Siou-Blanc, les Maures, etc…. Au départ du parking, il suffit de lever la tête et les ruines des remparts protégeant la chapelle sont déjà visibles. L’histoire n’a rien laissé à propos de ces quelques fortifications sans doute moyenâgeuses mais on peut supposer que l’ermitage troglodyte était suffisamment isolé pour être la cible de nombreuses tentatives de brigandage. On pense notamment aux Maures ou Sarrasins qui occupèrent la Provence aux 9eme et 10me siècle et dont les « razzias » sont restées dans la mémoire de nos dictionnaristes. Les ermites avaient donc cru bon de se barricader en élevant de hautes murailles avec une seule porte d’entrée sans doute fermée à son origine par une lourde porte en fer forgée. Depuis l’esplanade de la source de la Sainte-Baume, un petit sentier rocailleux d’une centaine de mètres de déclivité grimpe vers le site. Dès le départ, on remarque un autre sentier partant sur la gauche et c’est celui qu’il faudra prendre pour se diriger ver le Pic du Cap Roux. Des marches ont été aménagées et à l’approche de la grotte, on a même maçonné des rampes avec des garde-fous. Il faut dire que l’accès est peu évident et on se demande même comment le tout premier ermite a pu découvrir ce lieu si scabreux. On peut supposer que la source toute proche a été l’élément déclencheur d’une installation dans la grotte, plus élevée et donc plus paisible, plus sûre et plus proche de Dieu. Tout là haut, devant la grotte et ses vestiges, je m’interroge sur les motivations qui ont amenées au fil des siècles tous ses hommes à vivre ici, dans ce cadre si solitaire et si sauvage ? Pourquoi de nos jours encore, d’autres hommes viennent-ils gravir ces collines si âpres pour entretenir cette grotte et déposer toutes ses reliques dans ce décor si hostile et si retiré de tout ? Lieu idéal pour la méditation certes et devoir de mémoire probablement mais la seule vraie réponse aux deux questions c’est sans doute cette foi de Dieu que je ne possède pas ! Alors, quelques photos et le plaisir de marcher suffisent à ma félicité. Nous repartons. Le sentier vers le Pic du cap Roux est aussi étroit que celui vers la grotte et circule dans une végétation typiquement méditerranéenne : quelques pins isolés, des chênes verts et lièges en grand nombre mais aussi des filaires, des lentisques, des arbousiers, des cistes, des romarins et des bruyères arborescentes composent l’essentiel de cette palette verdoyante. La faune est plutôt absente, mais en cette fin du mois d'août, la canicule en est sans doute la principale responsable. Quelques criquets et papillons, de rares passereaux qui ne tiennent pas en place et un rapace en vol géostationnaire, voilà les seuls aoûtiens visibles dans ces collines. Visibles mais pas toujours photographiables et rares seront ceux qui viendront s’enregistrer dans la mémoire de mon appareil photo. A diverses reprises, le sentier coupe d’immenses éboulis de pierres rouges. En traversant ces rugueuses caillasses, on a le vague sentiment que des milliers de forçats ont été chargés de fracasser toutes ces crêtes rougeâtres dominant l’itinéraire mais que devant l’immensité de la besogne à accomplir tout s’est soudain arrêté. Au sommet d’une corniche, la mer merveilleusement tranquille et bleue se révèle dans toute son immensité. Dans ce tableau panoramique passant si soudainement du bicolore au tricolore, seul le blanc, de loin la couleur pourtant la moins présente au milieu du vert, du rouge et du bleu, semble faire tache. Ce blanc, c’est celui de l’hyperurbanisation de toute la Côte d’Azur et c’est celui aussi, des innombrables et bruyants bateaux à moteur laissant leurs sillages d’écume. On a beau être seuls dans un cadre sauvage, magnifique et silencieux, la civilisation dans tout ce qu’elle a de détestable est bien là à nos pieds. Seules quelques voiles blanches à l’aspect si paisible dénotent dans cette peinture « marine » implacable. En longeant cette corniche, d’autres vues se dévoilent vers l’ouest désormais : Anthéor avec ses criques et ses constructions spiralées du plateau de Peysserin, le cap du Dramont et son sémaphore et plus loin Boulouris, Saint-Raphaël, Fréjus, le Golfe de Saint-Tropez et enfin son cap disparaissant dans une brume blanchâtre. Composé de plusieurs grosses proéminences indépendantes les unes des autres, un peu comme les chicots déchaussées d’un géant à la bouche ensanglantée, le Pilon apparaît lui aussi légèrement en contrebas avec son Saint-Pilon central. Il faut dire que nous sommes déjà arrivés au sommet du Pic du Cap Roux dont l’altitude lui est légèrement supérieure : 454 contre 442. Une jolie table d’orientation du Touring Club de France matérialise ce mirador naturel. Les vues à 360° y sont superbes alors on profite des paysages en prenant un petit en-cas. Puis, on poursuit le sentier toujours en descente d’abord jusqu’au col du Cap Roux puis vers le col du Saint-Pilon. Pour cela, au col du Cap Roux, nous avons choisi l’option de tourner à gauche plutôt que d’emprunter le sentier qui file derrière les mamelons rocheux. D’après mon fils, c’est un peu plus long mais les vues sur la Méditerranée y sont plus sublimes et effectivement difficile de le contredire après avoir cheminé ce sentier. Ici, on a le sentiment que la nature s’est complu à fracturer les roches pour en faire une multitude d’apparences disparates : dents pointues et ogives arrondis, éboulis de caillasses ou chaos de rochers, falaises abruptes et parois bombées, dentelles, aiguilles, éperons, grottes, balcons, crevasses, ravins et vallons esquissent ce décor rouge orangé sur fond de Grande Bleue. Un très beau spectacle ! Après le col du Saint-Pilon, le chemin se fait plus large et redescend sans problème au milieu des pins vers le parking de la Sainte-Baume où l’on retrouve avec bonheur l’eau de la rafraîchissante fontaine. On s’asperge avec l’espoir que cette eau soit aussi « miraculeuse » que certains le prétendent. La balade se termine et aura duré en tout 2h30, arrêts inclus. Alors 2h30 ça peut paraître beaucoup pour la distance d’environ 6 km composant cette boucle et le dénivelé plutôt modeste de 294 mètres mais moi si j’avais été seul, j’aurais sans doute mis une heure de plus ! Carte I.G.N 3544 ET Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.
(*) Toponymie : Plusieurs suppositions sont émises au nom « Esterel ». La racine pré-latine « ester » signifiant « rocher escarpé », le mot latin « sterilis » signifiant « stérile » en raison de la pauvreté des sols, l’occupation de l’endroit par une tribu celto-ligure, les « sueltiri » puis le mot provençal « estello » signifiant « étoile ». Enfin, les étymologistes un peu mystiques attribueront le mot à la fameuse et bienveillante fée « Esterelle » dont la légende raconte qu’elle a toujours habité le massif, soignant les femmes stériles pour les rendre fécondes.
 

 

 

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Balade familiale au Mont Vinaigre (618 m) depuis la Maison forestière de Malpey

Publié le par gibirando

  
Ce diaporama est agrémenté de 3 musiques interprétées au piano par Elias Braun et Astrid Sky. Elles ont pour titre : "Distant Nights""Saturn" et "Wait".
LE-MONT-VINAIGRE
MONTVINAIGREIGN
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Comme déjà indiqué (voir la balade au Etangs de Villepey), nous étions dans la Var en cette fin du mois d’octobre. Une fin octobre et un Var marqués par une météo incertaine, capricieuse voire féroce dans certains recoins du département (voir mon journal mensuel de novembre en hommage à Pierre  Lambert et aux étudiants de l’Université de Toulon-Sud). Malgré ce temps très mitigé, nous avons profité de la moindre éclaircie ou accalmie pour partir en balade. Après les Etangs de Villepey le 30 octobre, nous étions deux jours plus tard entrain de gravir les pentes du Mont Vinaigre, point culminant du massif du Massif de l’Esterel avec ses 618 mètres. "Une balade familiale au Mont Vinaigre depuis la maison forestière du Malpey". Un Mont Vinaigre que j’ai gravi avec dans la tête l’envie de savoir pourquoi on l’avait appelé ainsi. Autant l’avouer, je n’étais pas le seul à me poser cette question et je constate, notamment sur Internet, que nombreux sont ceux qui s’y sont essayés. D’ailleurs, alors que nous roulions en direction de Malpey, point de départ de notre balade je me souviens très bien avoir entendu quelqu’un poser la question alors même que j’étais entrain de m’imaginer quelle pouvait être l’étymologie de mot « vinaigre »  Chacun y allait de sa propre idée : ma fille supposait que c’était à cause de la couleur rouge des roches (pas vraiment couleur vinaigre il faut bien le reconnaître) , ma femme pensait qu’on devait y avoir cultivé des vignes uniquement pour faire du vinaigre, et ma petite-fille en regardant la tour juchée sur son sommet m’a dit : « la tour, ce ne serait pas une fabrique de vinaigre ? » Ne connaissant pas la réponse, je me suis bien gardé de donner mon avis mais je me promettais de chercher car j’avais dans l’idée que la solution ne serait pas aussi simpliste que celles-ci. En effet, je sais par expérience que l’étymologie du nom d’un lieu est bien plus complexe car elle est très souvent liée à des langues ou dialectes qui ont eu cours dans une région donnée et qu’ainsi elle peut parfaitement remonter à la nuit des temps et varier en fonction de différences d’intonation, selon les accents de tel ou tel terroir et elle peut avoir de ce fait une relation très étroite avec une phonétique historique. Je me souviens avoir lu cela alors que je cherchais l’étymologie de mot « Naout » après notre balade au Sarrat Naout, point culminant du pays Fenouillèdes. A mon retour du Mont Vinaigre, je me suis donc attelé à cette recherche et en plus des supputations déjà avancées par mes proches, j’en ai trouvé une ou deux autres comme par exemple la récolte supposée d’une plante dont les fruits très aigres servent d’épices qu’on appelle le Sumac des Corroyeurs (Rhus Coriaria) mais parfois appelé par erreur « Vinaigrier », nom que l’on donne à un autre Sumac celui de Virginie (Rhus Typhyna). En tous cas, je ne sais pas si ces deux sumacs sont présents sur les pentes du Mont Vinaigre mais je sais avec certitude pour l'avoir photographié qu'il y en a un troisième du nom de Sumac Fustet (Rhus Cotinus ou Cotinus Coggygria) que l'on appelle plus communément l'Arbre à perruques. Non franchement, je ne pense pas que la justesse étymologique est un rapport avec la culture ancienne de ces plantes utilisées dans le tannage du cuir. Enfin certaines personnes rapprochent le Mont Vinaigre du Mont Aigre (450 m), sommet se trouvant également dans l’Esterel sur la même ligne de crêtes mais simplement séparé par la petite dépression de Malpey et pense qu’il y aurait eu peut être des vignes et donc du vin sur l’un et pas sur l’autre. C’est sans doute la réponse la moins idiote et en tous cas la plus proche de la vérité à un détail près non négligeable c’est que le vin n’y serait absolument pour rien. En effet, mes recherches me laissent à penser que dans la vrai toponymie du Mont Vinaigre, il faut d’abord séparer le mot « vinaigre » en deux « vin et aigre » puis éliminer le mot « mont » qui ne sert à rien sinon à créer un pléonasme. En effet, dès lors que l’on sait que le préfixe « vin » ou « bin » est une racine pré-indo-européenne signifiant « hauteur, mont, montagne ou sommet » comme on peut la trouver dans d’autres lieux tels le Vignemale anciennement Vinhamala, massif pyrénéen bien connu signifiant au sens le plus large « mauvaise hauteur », le mot « Mont » ne sert plus à rien. Quand au suffixe « aigre », il a pour origine le mot latin « acer » également d’origine indo-européenne signifiant pointu, tranchant, acéré, âcre, dur, etc….On peut à partir de là traduire très facilement le mot  « vin-aigre » en « mont acéré » ou «  mont difficile ».  Difficile à quoi ? A gravir bien sur car nos Anciens ne disposaient ni de pistes forestières carrossables et encore moins de routes bitumées. Voilà le Mont Vinaigre était dans des temps plus anciens, un montagne difficile à vaincre ce qui n’est plus la cas de nos jours car télécommunications oblige, une route asphaltée monte désormais jusqu’à son sommet. D’ailleurs, selon l’Histoire, rien n’a jamais été très facile dans ce coin-là, ces montagnes de l’Esterel ont été très souvent le repaire de brigands dont le plus célèbre d’entre-eux fut Gaspard de Besse dont on dit qu’une des grottes du Mont Vinaigre lui aurait servi de repaire pendant quelques temps alors qu’il était particulièrement recherché par la maréchaussée. Bien que la tradition populaire prétend qu’il n’aurait jamais blessé ni tué personne, en septembre 1780, il est arrêté, enfermé dans un cachot avec certains de ses compères, bénéficie d’un long procès mais il est malgré tout condamné et supplicié sur la roue à Aix-en-Provence en octobre 1781, châtiment ô combien barbare mais relativement coutumier pour l’époque. Mais sa pénitence ne s’arrête pas là, car après sa mort, on lui tranche encore la tête qu’on cloue sur un arbre, dans le théâtre même de ses exploits, au Bois des Taillades près de Lambesc. Il avait 24 ans. Pas étonnant que des noms de lieux gardent le souvenir de ce pénible passé et c’est le cas de notre point de départ, c'est-à-dire Malpey, là même où près de la Maison forestière, Gaspard de Besse et ses acolytes avaient détroussé les voyageurs d’une diligence. On dit que Malpey serait un « mauvais pic » ou plus simplement une « mauvaise montagne » à cause de l’insécurité qui régnait dans ce lieu. En effet, dans Malpey on retrouve « mal »  signifiant mauvais et « pey » signifiant pic dans la même lignée que les « puy » « puig » ou « pech » ou autre « pueyo ». Décidemment, on n’en sort pas de ces « détestables montagnes » varoises et comme disait Petit Gibus dans la Guerre des Boutons, « si j’avais su, j’aurais pas venu ! ».  Bien sûr, pour notre balade familiale, nous avons laissé les voitures dans la nature peu après la Maison forestière de Malpey vérifiant quand même à deux fois si les portières étaient bien fermées avant de nous en éloigner. Nous sommes montés à pied en grande partie par la route asphaltée mais également en empruntant une partie du G.R.51. A vrai dire, poussette et petite fille nous ont contraints à nous séparer en deux groupes. Certains ont préféré le 51, le G.R j’entends et d’autres, comme moi, la route forestière qui monte directement au sommet. Là, ceux qui avaient pris le G.R.51 à l’aller ont repris la route et moi, j’ai emprunté le G.R. Comme tous les G.R, ce dernier est balisé en rouge et blanc et il faut simplement prêté attention aux bifurcations. En réalité, sur le tronçon que nous avons accompli, il y en a deux seulement. La première traverse la route et est bien plus visible que la seconde. De toute manière, quelque soit l’itinéraire emprunté, il faut bien reconnaître que les panoramas que l’on embrasse tout en montant puis au sommet sont tout simplement époustouflants. De la Méditerranée toute proche jusqu’aux sommets alpins enneigés en passant par le Massif des Maures et le colossal Rocher de Roquebrune-sur-Argens, c’est une constellation incroyable de panoramas qui défile à 360°. Par temps très clair, la vue porte très loin jusqu’au Mont Faron, au Massif de la Sainte-Baume et même jusqu’à celui de la Sainte-Victoire. Si vous montez jusqu’au la tour de surveillance contre les incendies, chose que je n’ai pas faite par manque de temps, les vues vers l’ouest laisse entrevoir la Baie des Anges et le début de la Riviera italienne. Alors, n’hésitez plus, pour ces raisons-là et bien d’autres, le Mont Vinaigre vaut vraiment le déplacement. Vous apprécierez sans doute son aspect très déchiqueté, très escarpé et donc très sauvage, la couleur rouge de ses roches magmatiques formées de rhyolite qu’on appelle souvent à tort « porphyres rouges de l’Esterel ». Si la flore ne vous laisse pas indifférent, outre le maquis méditerranéen habituel, vous aurez l’occasion de côtoyer, aux endroits qui ont réchappés aux divers incendies, une forêt encore primitive constituée pour l’essentiel de chênes lièges, de chênes verts, de pins d’Alep, d’arbousiers, de fougères en épis mais de bien d’autres espèces dont il serait bien trop long de dresser une liste ici. Cette végétation est bien sûr très variée selon les versants et leurs ensoleillements mais vous y rencontrerez sans doute des arbres plus inhabituels comme l’eucalyptus, le cèdre, le charme, le mimosa ou les sumacs et même peut-être quelques espèces tropicales échappées de jardins comme les grévilliers ou les hakéas. Quand à la faune, je ne vais pas vous raconter d’histoires mais vous aurez peu de chance de rencontrer le cerf élaphe, le Molosse de Cestoni, la tortue d’Hermann ou encore le chat sauvage et pourtant ils sont les hôtes permanents et protégés de ces montagnes de l’Esterel.  Voilà quelques bonnes raisons d’aller y balader quelques heures, non ? Mais attention, ne vous trompez pas car il y a toujours dans le Var, un autre Mont Vinaigre mais situé sur l'île de Port-CrosCarte IGN 3544 ET Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

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Les Etangs de Villepey à Fréjus (Quartier Saint-Aygulf)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de musiques d'Alexandre Desplat et Jean-Pascal Beintus extraites de la bande originale de la série télévisée "Marseille" de Dan Franck pour Netflix. Les titres sont : "Le Projet Casino", "Le Vote", "Trahison" et "L"Enterrement de la juge".

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Après deux randonnées consécutives dans l’Aude, d’abord au Moulin de Ribaute puis au Château de Quéribus, nous voilà reparti sous d’autres cieux, ceux du département du Var. Bien sûr, la marche n’était pas le motif essentiel de notre déplacement là-bas mais inévitablement la météo étant parfois (mais pas toujours !) propice à d’agréables escapades, nous en avons bien profité. C’est ainsi que deux petites balades dans le Massif de l’Esterel sont venues agrémenter notre séjour. Deux belles balades, il est vrai, aux antipodes l’une de l’autre en terme de découvertes mais ô combien plaisantes car elles présentent l’avantage de pouvoir être réalisées en famille et qui plus est avec des enfants en bas âges. Pour preuve, nous y sommes allés avec tous nos petits-enfants et tout c’est formidablement passé. Cet article est donc consacré à notre première sortie aux Etangs de Villepey qui sont, avec les Salins d’Hyères, les deux seules zones humides littorales de la Côte d’Azur puis il y aura dans la foulée la deuxième sortie consacrée à l’ascension du Mont Vinaigre, point culminant de l’Esterel à 618 mètres. Situés dans le Var sur la commune de Fréjus dans le quartier de Saint-Aygulf au delta de la rivière Argens, les Etangs de Villepey constitue un espace de 260 hectares qui abritent une flore et une faune véritablement remarquable. Le site appartient au Conservatoire du Littoral qui en a fait l’acquisition entre 1982 et 1997 mais c’est la commune de Fréjus qui en assure la gestion. Le départ de notre balade s’effectue depuis le parking de Saint-Aygulf qui, par rapport à la plage de la Galiote, se trouve de l’autre côté de la Nationale 98. On enjambe l’embouchure de l’Argens par le pont et là, deux solutions sont possibles : soit on traverse la N.98, on descend vers la plage de la Galiote puis on repasse sous le pont de la N.98 soit on prend à droite en direction du grand hôtel de Saint-Aygulf, on longe les installations et on parvient au même endroit c'est-à-dire sur une allée bétonnée bordée d’immenses palmiers. On poursuit cette allée et inévitablement, on rencontre un grand panneau indiquant le site naturel protégé des Etangs de Villepey. A partir de là, on entre dans un autre monde essentiellement dominé par l’eau, la végétation et les oiseaux. Les étangs et leurs lisières ont bien sûr de nombres autres locataires (mammifères, poissons, reptiles, batraciens et insectes notamment) mais tellement discrets que vous aurez peu de chance de les apercevoir ou d’y prêter attention dans cette dense et extraordinaire végétation. Oui, ce site est exceptionnel car grâce aux échanges continuels de l’eau douce de l’Argens avec les eaux salées de la Méditerranée, la nature a su créer au fil du temps un véritable mosaïque de milieux bien différents mais complémentaires : étangs, lagunes, vasières, dunes, sansouires, prairies humides et sèches, ripisylve, pinèdes, etc…Tous ces biotopes variés étant bien sûr très favorables à l’installation définitive ou temporaire de nombreuses espèces. On y a recensé plus de 240 espèces d’oiseaux et on y trouve des animaux plutôt rares comme la Tortue cistude ou bien encore le Pachyure étrusque, petite musaraigne ne pesant que deux grammes. Au niveau rareté, la flore n’est pas en reste et certaines plantes y sont désormais presque quasiment endémiques comme la Canne de Pline (Arundo plinii) ou la rarissime Asperge maritime (Asparagus maritimus). Le parcours étant balisé en jaune, je ne vais pas ici vous le décrire dans le détail d’autant que nous ne l’avons pas accompli dans sa totalité et qu’il existe, en outre, une grande boucle qui fait le tour des Etangs de Villepey dans leur intégralité. Sachez que le parcours est ponctué d’un observatoire où vous aurez tout loisir de contempler ou photographier les oiseaux en toute tranquillité et que vous aurez à emprunter des pontons de platelages, des passerelles et des petits sentiers parfois boueux voir mouillés par temps de pluie. Sachez aussi qu’il existe une réglementation très stricte et qu’à certaines périodes de l’année quelques sentiers sont fermés. Renseignez-vous donc auprès de la Mairie ou de l’Office de Tourisme de Fréjus et n’hésitez pas à compulser les quelques sites Internet qui ont été mis en ligne par le Conservatoire du Littoral ou la commune. Il existe aussi un petit dépliant d’information visible sur Internet en cliquant ici - Carte IGN 3544 ET Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

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Le Site du Barrage de Malpasset à Fréjus

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté d'une musique de Jon & Vangelis intitulée "Garden Of Senses"


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Avec le site du barrage de Malpasset, comme le chante Charles Aznavour, je vais vous parler d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. En 1959, quand cette tragédie est survenue, j’avais tout juste 10 ans. Ma mère, je me souviens très bien, après avoir entendue l’information dans le poste de radio était horrifiée de l’ampleur du désastre et s’inquiétait aussi de certains membres de sa famille qui habitaient Fréjus. A l’époque, pour se tenir informés, mes parents n’avaient que « la Marseillaise », c'est-à-dire le quotidien régional et le poste de radio car nous n’avions ni téléphone, ni télévision et cette anxiété avait duré des jours et des jours. Puis, mes parents avaient été rassurés par une tante mais ils en parlèrent encore pendant très longtemps et même si c’est vrai qu’à cet âge-là, avec l’insouciance qui me caractérisait, j’avais d’autres pôles d’intérêts que de me morfondre sur l’actualité aussi sombre fusse-t-elle, j’ai toujours entendu mes parents évoquer la catastrophe de Malpasset comme la pire jamais survenue. Bien sûr, une fois adulte, j’ai fini par assimiler qu’un barrage c’était rompu à Fréjus faisant de nombreuses victimes mais quand le 1er janvier dernier, je suis allé visiter le site pour la première fois, je n’en savais guère plus, alors j’ai tenté de me remémorer ce que j’avais retenu de mes 10 ans. A vrai dire pas grand-chose or mis le fait que quelque chose s’était « mal passé » et pourtant un souvenir très vivace semblait gravé dans ma mémoire. Alors, je suppose que mes parents parlèrent si souvent de Malpasset quand j’ai été plus « grandet »  que  j’ai fini par en savoir presque autant que si j’avais lu de nombreux articles ou vu plusieurs reportages à la télé.  C’est en tous cas avec ces quelques souvenirs d’enfance et de jeunesse que j’ai effectué cette courte balade qui, il faut l’avouer, c’est peu à peu transformé en un espèce de pèlerinage tant les vestiges de cette catastrophe demeurent impressionnants tout au long du parcours. Quand on voit ces blocs de plusieurs milliers de tonnes qui ont été roulés sur plus d’un kilomètre de distance comme de simples fétus de paille, comment ne penser à ces 423 victimes qui ont du croire que la fin du monde était arrivée. Sans doute, ont-ils pensé que le ciel leur tombait sur la tête car les 50 millions de mètres cube d’eau ont crée une vague de 40 mètres de hauteur qui a plus de 70 km/h a déferlé dans le vallon du Reyran, ravageant tout sur son passage et mettant seulement 20mn pour atteindre Fréjus et la mer. Pour se rendre au site de Malpasset depuis Fréjus, il faut emprunter la D.37 jusqu’à son terme. De toute manière, vous n’irez pas plus loin, la route D.37 ayant été emportée par le Reyran, cette rivière ou plutôt ce torrent qui ne coule qu’en hiver et encore de manière capricieuse mais parfois excessivement violente. Ce torrent est bien sûr à l’origine de cette abominable catastrophe même s’il n’en est pas la cause directe puisque selon les spécialistes, c’est la roche bien trop friable sur laquelle reposait le barrage qui serait la seule coupable. On laisse la voiture sur un parking, on longe le Reyran sur sa droite, on le traverse par un gué improvisé car certains passages à gué en béton ont été emportés eux aussi, puis on passe sous le pont de l’autoroute. La suite est d’une simplicité absolue car il suffit de suivre d’abord les pancartes indicatives puis les marques jaunes du balisage qui mènent au barrage anéanti. Bon, autant le dire, ce n’est pas et de très loin, la plus belle des balades car ce lit du ruisseau, le plus souvent très à sec, dans lequel on déambule garde les traces inaltérables de  la tragédie. Magmas de blocs de béton et de roches, ferrailles tordues, petites mares d’eau inertes et grèves de caillasses ponctuent l’itinéraire. Ici, seuls les proches alentours forestiers et quelques arbres qui ont réussi à repousser dans le lit et quelques berges sableuses laissent à penser qu’il y avait jadis un vallon plutôt fertile. Il faut un peu moins de trois quarts d’heures pour atteindre le barrage tristement célèbre. Il faut bien sûr, un peu plus du double pour un aller-retour car bien évidemment, on est tellement subjugué par cet immense édifice de béton ruinée qu’on y passe un peu de temps car on a envie de le découvrir sous tous ses aspects pour tenter de mieux comprendre ce qui s’est passé. Mais bon, or mis de très succincts panneaux explicatifs, ce n’est pas sur le terrain que vous en apprendrez beaucoup plus et le mieux, c’est de faire comme moi et d’aller visiter certains sites sur Internet. Il y en a pour tous les goûts, du très technique jusqu’au plus simple pédagogiquement parlant. Je vous conseille par exemple le site Wikipédia qui lui est consacré et qui est vraiment pas mal mais il y en bien d’autres. Au fait, en compulsant certains sites, j’ai appris que le nom de Malpasset venait bien de ce lieu « mal placé » où tout se « passait mal » car le légendaire brigand Gaspard de Besse, espèce de Robin des Bois provençal y détroussait les diligences.  Alors, faut-il pour autant voir dans ce nom de Malpasset, le signe d’un mauvais présage : un barrage « mal placé » où tout s’est  « mal passé » ? Carte IGN 3544ET Fréjus-St-Raphael Top 25.
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