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Le Village des Pêcheurs à Canet-plage (étang de Canet-St-Nazaire)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons autour des pêcheurs et des poissons. Elles ont pour titre et interprète : "Le Rêve du Pecheur" par Laurent Voulzy, "Le Pêcheur" par Jean Bertola, paroles de Georges Brassens, "La Cabane du Pêcheur" par Francis Cabrel"Un Petit Poisson, Un Petit Oiseau" par Juliette Gréco, paroles de Gérard Bourgeois / Jean Max Riviere.

Le Village des Pêcheurs à Canet-plage (étang de Canet-St-Nazaire)

Le Village des Pêcheurs à Canet-plage (étang de Canet-St-Nazaire)

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Ne soyez pas surpris si je vous présente « Le Village des Pêcheurs à Canet-Plage » ; commune de Canet-en Roussillon ; comme une randonnée à part entière. Claudiquant encore depuis mes douleurs simultanées aux deux genoux évoquées lors de la dernière randonnée faite le 13 novembre 2023 au « Château de Padern et au prieuré de Molhet depuis Padern », cette courte boucle au bord de l’étang de Canet constituait une tentative de reprise. Si j’emploie volontairement le mot « tentative », c’est parce que les douleurs étaient toujours là et qu’il me faudra encore attendre des infiltrations de gel d’acide hyaluronique. Ces infiltrations interviendront le 15 janvier 2024, c’est-à-dire le lendemain de cette balade  et ce n’est que 10 jours plus tard que j’ai pu enfin retrouver la plénitude de mes moyens physiques. Ce jour-là, nous ne sommes donc que le 14 janvier et quand avec Dany, nous garons la voiture sur le parking du village des Pêcheurs, j’ignore ce dont je vais être capable car certes j’ai un peu moins mal mais je boite encore un peu. L’envie de marcher est là, celle d’aller à la rencontre de la Nature aussi mais je pars dans l’inconnu. Finalement, je n’arriverais pas accomplir la totalité du parcours que j’avais prévu initialement, c’est-à-dire parvenir jusqu’à la limite du camping Mar Estang.  Je me suis donc contenter d’une boucle allant de l’observatoire aux oiseaux de La Dossa jusqu’à l’extrémité de La Muntanya Alta soit 3km environ seulement selon les mesures prises sur Géoportail et les quelques divagations réalisées. Et comme le dit si bien cette expression bien connue « à chaque jour suffit sa peine ». Oui, j’ai été plutôt satisfait et ce d’autant que j’ai fini ce parcours pas plus mal que je l’avais commencé. De surcroît, une jolie petite faune avec pas mal d’oiseaux et quelques fleurs ont été là pour satisfaire ma passion de la photographie naturaliste. Quoi demander de plus quand on sort de plusieurs semaines de privation pédestre et que la marche est devenue si essentielle à mon bien-être ?

A part ça, voilà ce que l’on peut lire à propos de cet endroit si agréable sur le site touristique du Net qui lui est consacré :  Bien visibles sur le bord de l’étang de Canet, les 10 cabanes en bois, cannes de Provence et sanils (roseaux que l’on trouve au bord des étangs) forment “le village de pêcheurs”. Réhabilitées en 1993 et fréquemment restaurées, les cabanes des pêcheurs sont isolées contre la pluie, le vent et les chaleurs de l’été. Elles ne sont plus utilisées comme lieu d’habitation par les pêcheurs mais principalement comme lieu de stockage de matériels de pêche. Le site fait encore vivre une poignée de pêcheurs qui attrapent notamment de l’anguille et des loups (bars)de mer. Depuis 5 ans, le crabe bleu (espèce invasive venue d’Amérique du Nord)  a fait son apparition perturbant l’écosystème de la lagune. Les pêcheurs essayent de réduire sa concentration sur l’étang en le pêchant massivement. Pendant la période estivale, visitez la cabane d’exposition, ouverte au public du 1er juin au 30 septembre du mardi au dimanche de 9h à 19h. Le reste de l’année, profitez de panneaux explicatifs, véritables outils pédagogiques, pour visiter le village. Au fil des saisons, on peut y découvrir plus de 246 espèces végétales et 200 espèces d’oiseaux migrateurs. Parmi elles, on trouve des flamants roses, mais aussi la talève sultane (une jolie poule sauvage car d’un magnifique bleu outremer foncé), le foulque macroule, le butor étoilé ou encore le héron pourpré. De mi-février à mi-août pendant la nidification, on y observe plusieurs espèces venant faire leurs nids. De février à mai et d’août à octobre, on y voit aussi de nombreux oiseaux migrateurs comme le Crabier Chevelu. En période hivernale, la Grande Aigrette et le Martin-pêcheur y sont très présents. Quant à l’étang de Canet – Saint-Nazaire lui-même, voilà l’essentiel de ce que l’on peut lire à son propos sur le site Internet du Conservatoire du Littoral : localisé sur la frange maritime de la plaine du Roussillon dans le département des Pyrénées-Orientales, à 10 km à l’Est de Perpignan et à 25 km au Nord de la frontière espagnole, cette position géographique confère à cet étang une importance écologique mais aussi touristique. Les 1 100 ha appartenant au Conservatoire du littoral, dans la lagune et sur ses berges, font partie du site Natura 2000 « complexe lagunaire de Canet – Saint Nazaire » qui s’étend sur 1 872 ha et quatre communes (Canet-en-Roussillon, Saint-Nazaire, Saint-Cyprien et Alenya).Ce complexe lagunaire est l’élément le plus méridional qui subsiste actuellement en France du grand ensemble lagunaire de la côte du Languedoc-Roussillon. Il est proche du terme de son évolution naturelle, caractérisée par un isolement de plus en plus marqué avec la mer et par la prépondérance des apports d’eau douce venant de son bassin versant s’étendant sur 260km² (Wilke et Boutière, 1997). La surface couverte par l’eau est d’environ 4,8 km² et sa profondeur n’excède pas 1 m. Le complexe lagunaire peut être défini comme une lagune d’origine sédimentaire marine. Il est séparé de la mer par un lido sableux interrompu par un chenal (le grau des Basses) et est alimenté en permanence par de l’eau douce, provenant de plusieurs cours d’eau à régime torrentiel méditerranéen qui drainent son bassin versant. La surface en eau de l'étang a diminué de moitié depuis 1750. Les scénarii les plus pessimistes envisagent un comblement possible en une seule crue du Réart. Aujourd'hui, l'homme essaye de ralentir ce processus grâce à une gestion cohérente à l'échelle du bassin versant. Cette lagune lisse dans laquelle se reflète la silhouette du Canigou est un lieu d’observation de la Nature unique et magique

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Le Sentier du Littoral de l'Anse de Paulilles au Cap Béar et retour.

Publié le par gibirando

 

Ce diaporama est agrémenté de 2 musiques du compositeur macédonien Billy Esteban. Elles ont pour titre : "Forest" et "Mediterraneo".

Le Sentier du Littoral de l'Anse de Paulilles au Cap Béar et retour.

Le Sentier du Littoral de l'Anse de Paulilles au Cap Béar et retour.

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Après « le Sentier du littoral du Racou à Collioure » réalisé en couple le 22 octobre, voici « Le Sentier du littoral de Paulilles au Cap Béar » accomplit le 4 novembre 2023 mais cette fois-ci en famille. Autant l’avouer, les réalisations successives de ces deux sentiers littoraux n’est pas anodine mais que faire quand mon fils Jérôme vient à la maison et que l’envie de sortir et de marcher le démange au plus haut point ? C’est donc ainsi que cette balade m’est venue à l’esprit : « refaire un autre bout de ce sentier littoral » qui va d’Argelès-sur-Mer à Cerbère. Il est 14h30 quand nous rangeons notre voiture sur le parking de la plage Bernardi, plage qui déjà avait été de le départ d'une balade presque similaire à celle-ci et que j'avais intitulée « Le Circuit de l'Anse de Paulilles depuis la plage de Bernardi (Port-Vendres) ». Mes autres acolytes sont tellement longs à se préparer que j’en suis déjà à photographier cette merveilleuse Nature qui m’entoure. Certes, il y a ces beaux décors et panoramas maritimes mais aussi plusieurs moineaux peu farouches et quelques plantes encore fleuries. J’en profite pour photographier tout ça car je sais que je ne pourrais guère flâner sauf à retarder tout le monde plus qu’il ne faut. Nous démarrons enfin en empruntant le petit sentier qui démarre direction la plage Balanti et plus loin le phare du Cap Béar. Tout ça est indiqué au bout de la plage Bernardi sur un premier panonceau avec les temps moyens et les distances à parcourir : 1km et 15mn pour le premier et 2,5km et 50mn pour le second objectif. Autant dire que cette balade pédestre que j’ai prévu de faire en boucle n’est pas très longue même si les sentiers ne sont jamais évidents car peu faciles à cheminer et très souvent sous la forme de petites montagnes russes. En tous cas, ils réclament que l’attention soit constamment de mise. Hormis ces quelques réflexions, il faut bien admettre que le spectacle est très beau car de surcroît la météo est aujourd’hui superbe, malgré un petit vent du nord un peu frais. Pour moi, c’est un temps idéal pour marcher. Finalement, nous marchons assez groupés car les plantes fleuries sont assez peu nombreuses quant à la faune, elle va se résumer aux oiseaux marins, à trois ou quatre passereaux jamais faciles à immortaliser et à quelques insectes prenant les traits de papillons, de libellules et de criquets. Quant à mes proches, plutôt que de photographier la Nature avec un appareil-photo, il préfère nettement mieux les selfies sur smartphone. Ils semblent s’en régaler. C’est à la mode, quant à moi pas de doute il y a belle lurette que je suis démodé ! Je dois être si démodé que plus personne ne m’écoute même quant il s’agit d’accomplir le joli parcours que j’ai initialement prévu. C’est ainsi qu’une fois arrivés sur le promontoire dominant l’Anse Sainte-Catherine, les femmes ne veulent plus aller au Cap Béar. Est-ce la distance à parcourir que l’on peut facilement apprécier ? Est-ce le relief descendant et remontant qui leur fait peur ? Le fait d’être obligé de revenir ensuite ? Je pense que c’est les trois. Toujours est-il qu’elles veulent déjà retourner vers la voiture. Alors que faire ? Moi qui ai une sainte horreur de ne pas aller au bout de mes idées, surtout quant il s’agit de randonnées, je vous laisse deviner mon irritation intérieure et mon immense désarroi. Alors certes, je connais très très bien le Cap Béar, son sémaphore, son phare et même le moindre de ses recoins pour y être venu promener plusieurs fois mais surtout pêcher pendant de très longues années, mais aujourd’hui je n’ai pas envie de lâcher le morceau. Une fois l’agacement atténué, nous finirons cette randonnée tous ensemble car j’ai toujours fait en sorte que nous soyons une famille unie. Je pense que cette boucle telle qu’expliquée ici et selon le tracé mentionné en rouge sur la carte IGN a une distance d’environ 5 à 6km mais j’avoue n’avoir pris aucune mesure. Carte IGN 2549OT Banyuls-sur-Mer – Côte Vermeille – Col du Perthus. Top 25.

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Le Sentier du Littoral du Racou à Collioure et retour.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 6 musiques interprétées par l'ensemble musical italien "Rondò Veneziano". Elles ont pour titre : "Accademia", "Allegro Veneziano","Arabesco","Misteriosa Venezia","Arlecchino" et "Capriccio Veneziano".

Le Sentier du Litoral du Racou à Collioure

Le Sentier du Littoral du Racou à Collioure et retour.

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Si dans ce récit, je vous présente le Sentier du Littoral du Racou à Collioure, réalisé le 22 octobre 2023, il faut savoir que cette balade ne constitue qu’un court tronçon d’une randonnée pédestre beaucoup plus longue partant d’Argelès (au choix Mas Larrieu ou le Port) et se terminant à Cerbère, soit une grosse trentaine de kilomètres selon les options choisies comme lignes de départ et d’arrivée. Après Cerbère et si le coeur vous en dit, vous pourrez continuer en Espagne. Ici, dans le cas présent, nous démarrons du parking du Racou jouxtant la plage, direction la Crique de Porteils. De toute manière, dès la sortie du Racou, plusieurs panonceaux indiquent les différentes options possibles (Collioure, Port-Vendres, Banyuls-sur-Mer, Cerbère) avec les distances à parcourir et les temps envisageables. Ne jamais oublier que ce long itinéraire peut être découpé en rondelles comme un « fuet ou fouet catalan » et que les beautés sauvages se suivent et sont à déguster des yeux tout au long du parcours mais toujours avec attention, tant ces sentiers peuvent être scabreux. Si dans notre cas, on note 3,5km et 1h pour Collioure, il faudra bien sûr doubler ces chiffres pour un retour à pied, sans compter le temps que l’on passera à flâner puis à découvrir la « Cité du fauvisme » et son exceptionnel patrimoine. Car c’est bien là que réside le principal objectif de cette randonnée : « DECOUVRIR ! ». Et dieu sait s’il y a des choses à découvrir !  Il est 12h40 quand nous rangeons notre voiture au parking du Racou, avec la ferme intention de marcher une bonne partie de l’après-midi. Avec quelques nuages, un ciel bleu voilé et une température idéale pour marcher, la météo est quelque peu mitigée mais aucun risque de pluie n’est annoncée. Alors nous démarrons l’esprit tranquille. Comme toujours, Dany démarre à un rythme raisonnable me permettant de m’adonner à ma passion pour la photo. Tout m’intéresse, alors tout y passe : flore, oiseaux, papillons, criquet, patrimoine, décors, panoramas, panneaux touristiques explicatifs et curiosités. De quoi largement remplir un reportage vidéo comme je les aime. Dans cette agréable déambulation vers Collioure, ma seule frustration restera l’envie de faire un plouf dans cette belle Méditerranée que j’aime tant. Je n’ai rien prévu à cet effet, et à chaque crique ou plagette, je vais le regretter, et ce d’autant que bon nombre d’endroits me remémore d’exceptionnelles parties de pêche et donc des souvenirs halieutiques :  du bord ; de jour ou  de nuit ; ou bien encore en chasse sous-marine dont j’ai été longtemps un fervent adepte, avant que la double conséquence âge et santé mette un terme à cette passion dévorante alors que j’avais 66 ans. Autre regret ? Il fut un temps où ce trajet pouvait s’effectuer sous la forme d’une boucle avec un aller essentiellement en bord de mer et retour par le trajet actuel, c’est-à-dire mi-falaises et mi-bordure maritime. De nos jours, le sentier en bord de mer a été réduit, alors certes parce qu’il y avait d’évidents dangers lors des tempêtes avec des menaces de grosses vagues et d’éboulements rocheux mais aussi parce que des personnes ont pris des risques insensés dans ces conditions-là. Je crois savoir que certains y ont laissé la vie emportés par des vagues, c’est le cas du sapeur-pompier Joseph Noguès mais lui malheureusement se fut lors d’une courageuse intervention en 1991. A la plage de l’Ouille, une stèle rappelle ce triste et tragique souvenir. Enfin bords de mer ou falaises, il faut être prudent et notamment si les conditions ne se prêtent pas à une balade sereine. L’arrivée à Collioure met fin à ses vieux souvenirs et regrets. Le temps étant devenu lourd et la chaleur plutôt moite ; belles excuses quand on est gourmand ; une grosse glace italienne est notre première priorité. Les cornets engloutis, on peut errer et visiter la cité chère à Matisse à notre guise et donc de long en large pour ne rien manquer d’intéressant. Toujours très colorée, quelle que soit la saison, la campagne anticancer du sein  « Octobre rose » vient rajouter sa belle couleur avec des dizaines et des dizaines de parapluies rosâtres décorant certaines rues. C’est magnifique !  La météo devenant plus menaçante que nous l’avions imaginée au départ, après une visite de plus d’une heure, nous décidons de repartir mais cette idée que beaucoup de jolies ont été vues. Néanmoins, au cours de ce retour, nous n’oublierons pas quelques découvertes patrimoniales que sont le Fort Carré et la Tour de l’Etoile parfois appelé Fort Rodon ou plus simplement Fort Rond. Mais aussi, une jolie table d’orientation dominant Le Racou. Finalement, nous mettrons encore 1h30 pour retrouver notre voiture, non sans avoir encore flâner pour continuer à prendre un maximum de photos naturalistes. Enfin, surtout moi ! Ainsi se termine cette magnifique balade dont les chiffres ; distance et temps ; me paraissent superflus tant l’intérêt ne réside pas là. Je suis certain que tous ceux qui l’accompliront après avoir lu ce récit trouveront leur rythme de croisière comme nous l’avons fait nous-mêmes.  Carte IGN 2549OT Banyuls-sur-Mer – Côte Vermeille – Col du Perthus. Top 25.

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Le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf (suivi du Parc Areca-Fréjus-Var)

Publié le par gibirando

 

Cette vidéo est agrémentée de la musique du compositeur britannique John Barry "Theme From The Persuaders" plus connue en France sous le nom de "Amicalement vôtre", série télévisée de Robert.S Baker avec Tony Curtis et Roger Moore.

Le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf (suivi du Parc Areca).

Le Chemin des Douaniers à Saint-Aygulf (suivi du Parc Areca).

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

 


Quand on aime la randonnée au point qu’elle devient un principe de vie au même titre ou presque que des valeurs fondamentales comme aimer ses enfants, sa femme, sa famille, être honnête en toutes circonstances, être non-violent, aimer et prendre soin de la Nature, etc…, une tendinite à un genou qui empêche de poser le pied à terre et qui s’éternise devient un véritable drame. En ce 28 septembre 2022  ; et alors qu’avec Dany nous sommes dans le Var et pour quelques jours chez notre fils ; c’est au sortir d’une telle période que je me trouve quand je me lance sur ce « Chemin des Douaniers au départ de Saint-Aygulf ». Dany, à cause de ses hanches qui l’enquiquinent également beaucoup, n’est pas mieux lotie que moi mais pour elle aussi l’envie de marcher est bien présente. C’est donc sur les conseils de notre fils et à l’aide d’une brochure trouvée sur Internet que j’ai choisi ce parcours. Alors certes avec ses 16km de Saint-Aygulf à la plage du Grand Boucharel, cet aller/retour paraît énorme, et ce d’autant qu’il s’agit d’une reprise après plusieurs semaines d’inactivité pédestre mais d’un autre côté les difficultés sont quand même très modestes. L’accomplir intégralement serait donc une belle satisfaction et à plus forte raison parce que mon genou gauche continue à me faire un peu souffrir de temps à autres. D’ailleurs, si j’ai choisi cette balade c’est justement parce que l’accomplir partiellement reste une possibilité. « Nous ferons ce que nous pourrons » ai-je dit à Dany avant de partir. Je ne croyais pas si bien dire car Dany va me lâcher bien plus vite que je ne l’avais imaginé. Quant à moi, ce ne sont ni les douleurs au genou ni la distance qui m’arrêtent à hauteur de la Pointe de la Tête Noire mais un ciel qui s’assombrit à cause de gros nuages devenant de plus en plus menaçants. Si menaçants d’ailleurs qu’à l’instant où je décide de faire demi-tour, quelques gouttes de pluie entrent dans la partie. Par prudence et parce que j’ai peur que les roches du sentier des Douaniers deviennent glissantes, elles m’obligent à choisir la D.559 pour revenir jusqu’à la voiture. Par bonheur, la pluie ne dure pas mais je fais le choix de poursuivre la route départementale car je sais que Dany m’attend. Malgré ça, j’ai accompli et vu l’essentiel de ce superbe mais inégal sentier. Inégal car parfois cimenté et donc très bon et parfois carrément rocheux. Les décors, eux, sont une succession de petites criques plus pittoresques les unes que les autres entrecoupée de plagettes pour la plupart prises d’assauts par des amoureux du bronzage paisible. L’ex-chasseur sous-marin que je suis regarde la mer bleutée et tous ces jolis décors comme une enfant gourmand regarde avec envie des gâteaux dans la vitrine d’une pâtisserie. Alors le plus souvent, j’essaie d’oublier les fonds marins pour me consacrer à une Nature plus terrestre. A mon grand étonnement, elle est plutôt présente prenant les traits de quelques fleurs sauvages, de jolis papillons et de rares oiseaux ou libellules que je m’évertue à vouloir photographier. Finalement et à bien y réfléchir, cette Nature, le plus souvent ailée ou à dispersion spatiale, profite sans doute de la proximité de l’embouchure de l’Argens et des étangs de Villepey.  Par la force des choses, le retour par la route D.559 est moins séduisant et autant le dire franchement ennuyeux. Dany m’attend dans la voiture là où nous l’avons laissé. La pluie ayant définitivement cessé et les nuages se faisant plus clairsemés, nous partons visiter le parc Areca qui est tout proche. Finalement, les criques et petites plages de Saint-Aygulf sont bien trop tentantes alors nous y retournons juste histoire que je puisse m’enlever cette envie d’aller y « piquer une tête ! »  C’est ainsi que se termine cet après-midi que j’ai en grande partie consacré à ce Chemin des Douaniers.  Chemin ; ou plutôt sentier si la largeur est un critère crucial  ; dont l’Histoire mérite d’être connue. Voici ce qu’en dit la brochure proposée par le Syndicat d’Initiative et l’Office du Tourisme de Fréjus/Saint-Aygulf :

"Vous découvrirez les criques de Saint-Aygulf en empruntant le « Chemin des Douaniers » ; celles-ci sont propices à la chasse sous-marine en apnée, à la pêche, à la baignade abritée sur de ravissantes petites plages.  Ce sentier longe de superbes plages, parfois de sable, parfois de galets, des petites criques toutes aussi sauvages les unes que les autres, des jardins très fleuris où foisonnent les mimosas , palmiers, pins et autres arbres d'essences méditerranéennes procurent ombrages, fraîcheur et constituent un décor grandiose. Parfois, dans une trouée, on aperçoit un semi-palais ou une somptueuse villa de style XIXe siècle, vestige de la Belle Epoque. Ce sentier, que l'on peut trouver tout au long du littoral, a une histoire : Héritage de la Révolution française, le sentier du littoral – ou che min des douaniers – serpente des Saintes-Maries de la Mer à Menton. Un sentier... ou plutôt des chemins, portions du long trait de côte méditerranéen (+800 km). Il voit le jour en 1791, voulu par l’administration des Douanes pour assurer la surveillance des côtes et contrer passeurs et contrebandiers. A l’usage exclusif du piéton, du randonneur ou du sportif ; le sentier du littoral s’est imposé en 25  ans comme un lieu de balades à part entière. Aujourd’hui, près de la moitié du rivage méditerranéen peut être parcourue librement, avec, il est vrai, plus ou moins de facilité. Mais, quel que soit le degré de difficulté, la promenade vaut le détour. Ce sentier, que l'on peut trouver tout au long du littoral, a une histoire : Héritage de la Révolution française, le sentier du littoral – ou chemin des douaniers – serpente des Saintes-Maries de la Mer à Menton. Un sentier  ou plutôt des chemins, portions du long trait de côte méditerranéen (868 km). Il voit le jour en 1791, voulu par l’administration des Douanes pour assurer la surveillance des côtes et contrer passeurs et contrebandiers. Un siècle et demi plus tard, vers la moitié du XXe, les gabelous (les anciens « commis de la gabelle») se sont métamorphosés en douaniers et le sentier perd  du strict point de vue de la surveillance des côtes sa raison d’être. Les postes de gardes, les cabanes et les abris sont oubliés et, la nuit venue, à l’heure de « l’embuscade », les brigades ne patrouillent plus. Le sentier tombe à l’abandon. Il renaît un quart de siècle plus tard, à la faveur des lois littorales de 1976 et 1986. Une servitude de passage de trois mètres de large s’impose à toute propriété privée riveraine du domaine public maritime, à l’usage exclusif du piéton".

Si ici, on évoque presque essentiellement la partie méditerranéenne de ce chemin, il est important de rappeler que ce sont toutes les côtes françaises qui à partir de 1791 sont contrôlées par les douanes, antérieurement dénommée « Ferme générale » instaurée par Colbert en 1680. Il faut rappeler que la France est en pleine révolution et en même temps menacée à ses frontières. Il est donc important d’assurer la sécurité du pays tout en évitant les contrebandes. Certes la gabelle a été abolie le 1er décembre 1790 mais le trafic du sel demeure important, restant une nécessité pour conserver les denrées périssables et donc une monnaie d’échange et parfois même un « salaire », ce dernier mot tirant son origine du latin « salarium » signifiant « ration de sel ». C’est ainsi qu’une zone de 60 km de large sur tout le littoral est surveillée par le service des douanes, cette surveillance s’effectuant le plus souvent à cheval ou à pied et engendrant de ce fait et presque naturellement des sentiers et chemins. Au XXème siècle et dès lors que se développent d’autres moyens de transports de marchandises, la plupart de ces sentiers et chemins tombent en désuétude. C’est donc tous ces chemins-là que l’on appelle de nos jours « des douaniers » et quelquefois « du littoral ». Le plus connu étant le GR.34, lequel avec ses 2.000 km parcourt les côtes bretonnes depuis la baie du Mont-Saint-Michel jusqu'à Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique. En arpentant un de ces chemins, c’est donc un joli morceau de l’Histoire de France que l’on chemine sans y penser le plus souvent. Ce fut le cas ici je l’avoue. Carte IGN 3544ET Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

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Mai 1968....des pavés sous la plage.....

Publié le par gibirando

Si j’ai intitulé cette chronique « Mai 1968….des pavés sous la plage » c’est bien sûr pour être dans la dérision d’un des plus emblématiques slogans de cette période qui était « Sous les pavés, la plage ! ». L’Histoire raconte que lors de l’élévation des premières barricades à l’aide des pavés qu’ils avaient sous leurs pieds, les étudiants de mai 68 avaient constaté que ces derniers étaient posés sur un lit de sable. Ce célèbre slogan dont plusieurs personnes s’attribuent la paternité est rapidement devenu le symbole de cette liberté à laquelle de nombreux jeunes étudiants et lycéens aspiraient. Je n’ai jamais abondé à ces événements, sans doute par un manque certain de maturité sociétale, sauf que pour moi, la plage était bien réelle…..

Mai 1968....des pavés sous la plage.....

Mon bulletin de notes de l'année scolaire 1967/1968. Notez l'absence de toutes annotations pour le 3eme trimestre suite aux événements de mai. Cliquez dessus pour agrandir la photo.

Mai 1968. Je viens d’avoir 19 ans. Je suis en Première G2 au lycée Jean Perrin de Marseille. Lycée technique d’Etat comme indiqué solennellement sur mes relevés de notes peu folichons. En G2, nouveau bac créé l’année même,  on est censé apprendre les « pompeuses » techniques quantitatives de gestion, c'est-à-dire de la comptabilité, de l’économie, du droit et de la mécanographie mais on en est encore à « se taper » du Napoléon Bonaparte à longueur d’Histoire avec un prof corse et de la compo française et de la philo avec une prof si jeune et si superbe que l’on ne peut pas croire une seule seconde qu’elle ait pu s’intéresser à des doctrines aussi soporifiques que la métaphysique ou l’existentialisme. Force est de reconnaître que je ne suis pas en avance dans ma scolarité. En avance sur rien d’ailleurs. J’ai déjà redoublé deux fois et ça n’a pas changé grand-chose à mon indolence quasi totale pour les études. Je suis un doux rêveur qui ne se réveille que dans l’eau lors des parties de chasse sous-marine.  Je suis un insouciant nonchalant qui ne se soucie que des matches de foot auxquels il participe activement. Voilà les seules disciplines qui me conviennent et me plaisent et je pourrais y consacrer des journées entières. C’est d’ailleurs ce que je fais. Chasse sous-marine aléatoirement mais foot aux récréations, foot entre midi et deux, foot le dimanche avec mon nouveau club, le Racing Club de Marseille, où mon équipe n’arrête plus de gravir les échelons et les divisions d’année en années, foot le jeudi au lycée où l’équipe 2 à laquelle j’appartiens brille plus que l’équipe 1. Foot le soir aux entraînements. Au foot, et contrairement aux études, les résultats sont au rendez-vous et ils me remplissent de joies. Champion de Marseille puis vice - champion d’académie universitaire avec le lycée, champion de Provence avec mon club du Racing.  Oui, comme le dit assez souvent mon père « je suis un imbécile heureux » !

Mai 1968....des pavés sous la plage..... 

En 1968, avec l'équipe de foot du lycée Jean Perrin championne universitaire de Marseille. Je suis debout et le second à droite.

Alors en mai 68 quand le « carnaval révolutionnaire (*) » arrive, je n’y comprends rien. Avec les copains et pour faire comme eux, je pars participer à une manifestation dans le centre ville de Marseille mais je comprends très vite que je ne comprends rien à toutes ces revendications gaucho-marxistes. Si je voulais blaguer et encore pas trop, je dirais que le seul « marxisme » que je connaisse est celui des Marx Brothers. Celui-ci me fait tordre de rire et le vrai m’indiffère. Il faut dire que je connais nettement mieux Groucho que Karl.  Je finis par comprendre que la plupart des étudiants sont comme moi mais suivent le mouvement beaucoup moins par conviction que pour suivre une mode. La mode est à la contestation et contester c’est d’abord ériger des barricades avec tout et n’importe quoi puis balancer des pavés sur les flics. La lutte soi-disant des classes c’est d’abord la lutte loin des classes scolaires pour un maximum de lycéens branleurs dont je fais partie.  Mais moi, je déteste toutes formes de violences. Je suis peut-être bête mais pas méchant pour un sou.  Pas question pour moi de lancer le moindre pavé en direction de quelqu’un.  Je n’ai pas reçu cette éducation. Je suis aussi engoncé dans l’armure du manifestant que dans le blazer en flanelle de l’étudiant premier de la classe. Je préfère nettement le short de foot voire le maillot de bain. La politique ne m’a jamais vraiment intéressée quand à une liberté qui m’aurait éventuellement échappée, je cherche encore laquelle. Voilà déjà 3 ans que je loge chez ma grand-mère et j’ai acquis une autonomie qui suffit amplement à mon bonheur. Avec les filles, je suis conscient d’être en retard aussi, même si je flirte assez régulièrement. Les expressions « libération sexuelle » et « amour libre » ne sont pas encore arrivées à mes oreilles. Deux ans auparavant, à Juan-les-Pins, j’ai eu une relation sexuelle avec une anglaise au doux prénom de Rosemary mais l’occasion de renouveler cette expérience « majeure » ne sait jamais réellement présentée mêmes si certains flirts un peu trop chauds se terminent en un « ruissellement » involontaire mais toujours spasmodiquement agréable.  Avec l’éducation plutôt puritaine et rigoriste que j’avais reçue, et même si la religion en était exempte, il ne pouvait pas en être autrement. Loin de moi l’idée d’avoir une relation sexuelle qui aurait débouché sur la naissance d’un mioche. Je ne compte plus le nombre de fois où à ce propos notre mère nous avait mis en garde mon frère Daniel et moi. Elle nous avait mis en garde mais au niveau pédagogie zéro. Nous étions des garçons et il était normal que l’on se débrouille tous seuls sur ce plan-là. Se débrouiller, c’était d’abord faire un blocage. Alors je me débrouillais mais avec les filles ça n’allait jamais plus loin qu’un flirt bouillant.

 

En mai, quand les cours commencent à être supprimés, je suis le plus souvent à la plage de la Pointe-Rouge. Bains de soleil et bains de mer rythment mes journées. Il faut y rajouter les parties acharnées de billards et de flippers au Bar Mistral de la Vieille-Chapelle. Au bar Mistral, je fais la connaissance d’une gentille Evelyne. Elle bosse dans une usine de jouets, la société Van Ruymbeke (**), où j’ai moi-même mes entrées pour y avoir fait un court remplacement à la demande d’un copain. Evelyne est un peu boulotte mais elle me plaît bien. En plus comme tous les copains y courent derrière, je me décide à la draguer aussi et ce d’autant que je la sens plutôt difficile à atteindre. Ce n’est pas pour me déplaire. Il faut dire que je ne l’ai toujours vu qu’habillée dans sa tenue austère de « manutentionnaire (**) » et force est de reconnaître que son charme est tout autre quand elle revêt son bikini. Dans cette minuscule tenue dévoilant tous ses attraits, elle présente un tout autre intérêt pour le jeune homme que je suis. Force est de reconnaître que mes copains sont plus clairvoyants que moi quand il s’agit d'observer une fille habillée. Je comprends assez vite que je ne lui déplais pas, alors un soir, je me décide à aller l’attendre à la sortie de l’usine.  Elle apprécie cette présence et comme il n’est que 17 heures, nous filons aussi sec à la plage. Nous y flirtons puis pour faire le galant je la raccompagne chez elle. Ce scénario se répète plusieurs jours mais quand je la raccompagne, je n’insiste jamais pour entrer chez elle. Il faut dire qu’elle loge chez sa sœur beaucoup plus âgée qu’elle et qui n’a pas l’air très commode. Finalement, j’apprends que sa sœur est censée veiller sur elle. Evelyne a des principes fixés par sa sœur qu’elle suit à la lettre. Boulot obligatoire la journée mais pas de sortie nocturne et seulement des flirts en cachette de sa soeur. Sa liberté s’arrête là et par la force des choses la mienne aussi. Nous flirtons une dizaine de jours sur la plage mais son contrat de travail à l’usine se finit fin mai. Evelyne rentre chez elle dans la région bordelaise et ainsi se termine notre courte mais « ardente » passion.

Mai 1968....des pavés sous la plage..... 

Le Tim-Bird, l'oiseau volant de chez Van Ruymbeke.

Le mois de juin est déjà là. Je loge toujours chez ma grand-mère et je ne passe chez mes parents que pour regarder les Shadoks à la télé. J’adore ces petits oiseaux si déjantés même si j’ai une nette préférence pour les Gibis dont je vais garder longtemps ce patronyme comme surnom de Gilbert. C’est dire si mes passages sont courts car une émission des Shadoks ne dure que quelques minutes. Ma mère n’apprécie guère cette rapidité. D’un autre côté, elle est déjà bien occupée avec ma sœur, qui a 3 ans de moins que moi mais qui n’a pas attendu mai 68 pour être déjà bien éveillée. Dans les rues, les manifestations s’essoufflent un peu, mais les cours du lycée continuent d’être perturbés. Tout le monde considère que l’année scolaire est terminée. Je ne vais qu’au lycée le matin et encore pas tous les jours, plus pour me montrer et jouer au foot avec les copains que pour participer aux rares leçons. D’ailleurs quand le bulletin de notes tombe, le 3eme trimestre est vide de toutes annotations. De ce bulletin, et malgré un « pourrait réussir » de l’avis du conseil de classes dans mes notes générales de compositions, mon père ne retiendra que les aspects négatifs : une nette dégradation dans le travail, la conduite et le classement général. Le tout étant couronné d’un sévère avertissement du dirlo qui aura pour effet de le faire sortir de ses gongs.  Fini le logement chez ma grand-mère, fini le foot à l’école, fini les permissions de minuit et l’obligation d’aller bosser avec lui une partie de l’été. Il me fixe un objectif : obtenir mon bac l’année suivante.

Mai 1968....des pavés sous la plage.....

Bulletin de notes des compositions de 1967/68/69. Il faut noter un encourageant "pourrait réussir" de l'avis du conseil de classe.

Ce printemps 1968, qui aura été celui de la libération pour bon nombre de mes camarades, se termine pour moi bourré d’entraves. Hors de question de contredire mon père et puis rappelons-nous que la majorité est encore à 21 ans.

 

Oui, il y avait bien des pavés sous la plage…..ceux de mon père mais pas pour longtemps…..

 

Le 14 juillet 1968, mes entraves se brisent à jamais…..Elle se prénomme Danièle mais tout le monde l’appelle Dany……et voilà bientôt 50 ans que nous nous aimons !

 

Mai 68 ne m’aura servi à rien, sauf à comprendre, mais bien plus tard, que j’ai reçu une sévère mais bonne éducation parentale. Quand à l’éducation scolaire, elle n’a toujours dépendu que de moi et ce, malgré les efforts incommensurables de ma mère pour qu’ils ne soient pas pires qu’ils n’aient été. L’année scolaire 68/69 ne sera pas celle escomptée par mon père. Il a mis son veto sur le foot au lycée et je loupe la finale du championnat de France universitaire. Dans ma tête, voilà le seul résultat qui me trouble et m’obsède. Je lui en ai longtemps voulu. Passable est le mot qui revient le plus souvent sur mon dernier bulletin de notes. Fiasco complet au bac malgré une moyenne dans toutes les matières mais avec un 4 ½ en compta coefficient  6 qui m’ôte toute chance de bénéficier de l’oral de rattrapage. J’ai pour moi les excuses que l’étude de cas proposée n’avait jamais été mise au programme de l’année et qu’en 1968, les bacs G avaient été distribués comme des petits pains. Je reste convaincu que 1969 était la plus mauvaise année pour passer et réussir son bac. En tous cas, pour le bac G2 c’est l’année de rattrapage des erreurs éducatives de 1968. J’ai 20 ans et trop c’est trop. J’arrête là ma scolarité obligatoire « publique » pour une voie que j’estime plus concrète et plus captivante. D’août à novembre, je m’accroche comme un malade à des cours de programmation Cobol sur ordinateur IBM et j’en obtiens assez facilement le diplôme. Ma voie professionnelle commence ici. Elle est toute tracée et j’ai choisi l’informatique, discipline moderne s’il en est. Ma vie tout court aussi d’ailleurs est toute tracée. Grâce à Dany et à l’amour que l’on se porte, j’ai eu un déclic. Celui de vouloir faire quelque chose d’intéressant de ma vie même sans le bac. Mon bac c’est elle et il m’a aidé à traverser bien des flots impétueux…Oui, la vie n’est pas un long fleuve tranquille et Mai 68 n’a jamais rien changé à cette maxime. Quand je regarde derrière moi, autant l'avouer, je ne regrette pas cette non-participation à ce "Carnaval gaucho révolutionnaire". Qu'en est-il sorti ? Une idéologie faite de laxisme et de pertes de repères, d'absence totale de toute autorité, de culture de l'excuse, de dénigrement de notre passé quel qu'il soit, d'effondrement de nos valeurs les plus fondamentales comme le mariage, le civisme, la culture française et l'éducation, j'en passe et des meilleures. Oui, je crois bien que Mai 68 a été un poison si toxique qu'on en subit encore les conséquences les plus terribles de nos jours avec une société insécuritaire où l'ensauvagement de la société est devenu le quotidien.

Oui de mai 68, je ne veux garder que le bon !

L’année 1968 est à jamais gravée dans ma mémoire pour toutes les raisons que je viens d’invoquer mais le jour le plus important reste ce 14 juillet où j’ai rencontré Dany. Voilà la principale raison qui a fait que j’ai eu envie de m’en souvenir 50 ans après.

Mai 1968....des pavés sous la plage..... 

Dany, peu de temps après notre rencontre.

Si les pavés des barricades de mai 68 ont été ensevelis dans l’indifférence générale, ceux de ma plage ont été emportés par un raz de marée…..Il avait pour nom « Amour » ! Amour pour Dany. Amour de bien faire. Amour de réussir. Amour de la vie. Amour tout simplement……

 

(*) Carnaval révolutionnaire : Cette expression est du sociologue et philosophe Raymond Aron. Elle figure dans son livre de réfléxions "La révolution introuvable" paru en 1968 à propos des événements de mai. J'aime bien cette expression car elle réflète magnifiquement l'impression que j'ai eu lors de la seule manifestation à laquelle j'ai participée, celle d'un carnaval.

(**) La société Van Ruymbeke est une société marseillaise qui fabrique des jouets depuis la fin des années 60. Elle est connue pour avoir inventé et fabriqué le "Tim Bird", un oiseau assez extraordinaire qui vole à l'aide d'un élastique. Il se vend encore de nos jours en des milliers d'exemplaires même si depuis d'autres modèles hautement plus performants ont été inventés par cette même famille.  Moi, j'y ai surtout bossé la nuit au cours de l'année 1970 en qualité de manutentionnaire-presseur. J'étais chargé d'une presse composée d'un moule où les pièces des jouets étaient fabriquées par injection de granulés de plastiques qui fondaient sous une très forte chaleur. Evelyne, elle, était chargée du montage des pièces pour obtenir le produit fini. Outre le "Tim Bird", on y fabriquait un pistolet qui tirait des petites billes rouges. Après recherche, il s'avère que plusieurs modèles de ce pistolet sont encore présents sur le marché du jouet, toujours fabriqués par la société marseillaise.

 

 

 

 

 

 

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