Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.
Après « le Sentier du littoral du Racou à Collioure » réalisé en couple le 22 octobre, voici « Le Sentier du littoral de Paulilles au Cap Béar » accomplit le 4 novembre 2023 mais cette fois-ci en famille. Autant l’avouer, les réalisations successives de ces deux sentiers littoraux n’est pas anodine mais que faire quand mon fils Jérôme vient à la maison et que l’envie de sortir et de marcher le démange au plus haut point ? C’est donc ainsi que cette balade m’est venue à l’esprit : « refaire un autre bout de ce sentier littoral » qui va d’Argelès-sur-Mer à Cerbère. Il est 14h30 quand nous rangeons notre voiture sur le parking de la plage Bernardi, plage qui déjà avait été de le départ d'une balade presque similaire à celle-ci et que j'avais intitulée « Le Circuit de l'Anse de Paulilles depuis la plage de Bernardi (Port-Vendres) ». Mes autres acolytes sont tellement longs à se préparer que j’en suis déjà à photographier cette merveilleuse Nature qui m’entoure. Certes, il y a ces beaux décors et panoramas maritimes mais aussi plusieurs moineaux peu farouches et quelques plantes encore fleuries. J’en profite pour photographier tout ça car je sais que je ne pourrais guère flâner sauf à retarder tout le monde plus qu’il ne faut. Nous démarrons enfin en empruntant le petit sentier qui démarre direction la plage Balanti et plus loin le phare du Cap Béar. Tout ça est indiqué au bout de la plage Bernardi sur un premier panonceau avec les temps moyens et les distances à parcourir : 1km et 15mn pour le premier et 2,5km et 50mn pour le second objectif. Autant dire que cette balade pédestre que j’ai prévu de faire en boucle n’est pas très longue même si les sentiers ne sont jamais évidents car peu faciles à cheminer et très souvent sous la forme de petites montagnes russes. En tous cas, ils réclament que l’attention soit constamment de mise. Hormis ces quelques réflexions, il faut bien admettre que le spectacle est très beau car de surcroît la météo est aujourd’hui superbe, malgré un petit vent du nord un peu frais. Pour moi, c’est un temps idéal pour marcher. Finalement, nous marchons assez groupés car les plantes fleuries sont assez peu nombreuses quant à la faune, elle va se résumer aux oiseaux marins, à trois ou quatre passereaux jamais faciles à immortaliser et à quelques insectes prenant les traits de papillons, de libellules et de criquets. Quant à mes proches, plutôt que de photographier la Nature avec un appareil-photo, il préfère nettement mieux les selfies sur smartphone. Ils semblent s’en régaler. C’est à la mode, quant à moi pas de doute il y a belle lurette que je suis démodé ! Je dois être si démodé que plus personne ne m’écoute même quant il s’agit d’accomplir le joli parcours que j’ai initialement prévu. C’est ainsi qu’une fois arrivés sur le promontoire dominant l’Anse Sainte-Catherine, les femmes ne veulent plus aller au Cap Béar. Est-ce la distance à parcourir que l’on peut facilement apprécier ? Est-ce le relief descendant et remontant qui leur fait peur ? Le fait d’être obligé de revenir ensuite ? Je pense que c’est les trois. Toujours est-il qu’elles veulent déjà retourner vers la voiture. Alors que faire ? Moi qui ai une sainte horreur de ne pas aller au bout de mes idées, surtout quant il s’agit de randonnées, je vous laisse deviner mon irritation intérieure et mon immense désarroi. Alors certes, je connais très très bien le Cap Béar, son sémaphore, son phare et même le moindre de ses recoins pour y être venu promener plusieurs fois mais surtout pêcher pendant de très longues années, mais aujourd’hui je n’ai pas envie de lâcher le morceau. Une fois l’agacement atténué, nous finirons cette randonnée tous ensemble car j’ai toujours fait en sorte que nous soyons une famille unie. Je pense que cette boucle telle qu’expliquée ici et selon le tracé mentionné en rouge sur la carte IGN a une distance d’environ 5 à 6km mais j’avoue n’avoir pris aucune mesure. Carte IGN 2549OT Banyuls-sur-Mer – Côte Vermeille – Col du Perthus. Top 25.
Décider collectivement de l’avenir de l’Union européenne.
Changer le monde dans lequel nous vivons.
Le parlement européen adopte des lois qui concernent tout le monde : grands pays, petites collectivités, entreprises puissantes, jeunes pousses, aussi bien au niveau mondial que local.
La législation de l’Union européenne répond aux priorités de la population : environnement, sécurité, migrations, politiques sociales, droits des consommateurs, économie, état de droit et bien d’autres domaines encore.
Notre vote est important car il déterminera quels députés européens élaboreront les nouvelles lois. Ces nouvelles lois façonneront votre vie quotidienne et celle d’un grand nombre d’autres personnes.
Dans un monde de plus en plus complexe, instable et interconnecté, l’Union européenne fait face à des défis globaux qu’aucun pays de l’UE ne peut relever seul avec succès. Voter permet d’influencer le cap à suivre.
Et en résumé, voter c’est défendre la démocratie et plus nous sommes nombreux à voter et plus la démocratie se renforce.
Alors certes, tout cela est parfait et il faudrait être idiot pour ne pas adhérer à ces superbes intentions, sauf qu’en 5 ans, je n’ai pas vu grand-chose s’améliorer tant sur le plan européen, français, local que familial ou personnel.
En 2019, nous avions la paix en Europe et avec la guerre Russie contre l'Ukraine, elle est désormais là tout près car à nos portes. Pourtant dieu sait si elle a été prévisible car après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 ne fallait-il pas s’attendre à une folie supplémentaire du dictateur Poutine ? Depuis fin 2021, Poutine n’avait-il pas d’ailleurs amassé ses troupes le long de la frontière ukrainienne sans que l’Europe ne bouge le petit doigt ? N’aurait-il pas fallu s’unir ; les 27 pays européens ; faire front, amasser nous aussi des troupes européennes téméraires et déterminées de l’autre côté de la frontière ukrainienne plutôt que d’attendre que la situation dégénère. Non, nous sommes restés les bras croisés à attendre. On connaît la suite et l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Oui, dans ce cas précis, à quoi a servi l’Europe et les 705 députés qui la représentaient jusqu’à présent ? Tous ces élus ont-ils influencé les dirigeants de leurs 27 pays respectifs pour que la guerre n’ait pas lieu ou qu’une décision efficace soit prise ? On constate que non ! Aujourd’hui, de nombreux pays dont la France sont indirectement impliqués dans cette guerre car elles fournissent des armes en grand nombre. D’autres refusent de fournir carrément des armes (Irlande, Autriche, Hongrie, Malte, Chypre, Lettonie, Pologne, Suède), d’autres refusent l’apport d’armes létales mais apportent une aide humanitaire. Enfin, on voit bien que les pays de l’Union Européenne sont souvent divisés sur l’attitude à adopter vis-à-vis de la Russie car certains pays sont encore dépendants d’elle en terme d’énergie, et de gaz notamment. Sur ce thème précis comme sur bien d’autres, ; immigration, environnement, social par exemples ; on est donc très loin d’un façonnage collectif européen parfait sur le plan démocratique comme nous le dit le Parlement européen ci-dessus. Quant à vouloir changer le monde, l’U.E serait bienvenue de rester humble tant on a déjà du mal à voir quelles sont les intentions communes des pays de l’U.E pour ramener la paix aux frontières de Schengen ?
Enfin concernant les lois européennes, en 5 ans, je n’ai pas vraiment noté lesquelles auraient changé favorablement le devenir de la France et mon devenir personnel et celui de ma famille. Bien au contraire, l’Europe en voulant de plus en plus influencer nos vies, nous contraindre à certaines obligations et règles, j’ai acquis la quasi-certitude que la France perd peu à peu tous ses pouvoirs de décider par elle-même. Or, je l’avoue, voir la France dans l’état où elle se trouve dans bien des domaines (inflation, santé, sécurité, justice et services publics, déficits et dette, économie et pouvoir d'achat, immigration, agriculture, industries, etc…) je m’interroge dans quelles mesures l’Union Européenne serait responsable de tout ou partie de cette situation critique ? Cette situation désastreuse n’est-elle pas liée à une perte de souveraineté de la France dans le concert des nations ? A vouloir trop jouer collectif, ne restons-nous pas à la traîne de ceux qui la jouent perso ? D'ailleurs, il faut constater que dans son récent speech de la Sorbonne, Macron a évoqué une souveraineté européenne oubliant totalement qu'il est le président de la République française ! Un signe qui ne trompe pas !
Alors, j’irais sans doute voter parce que c’est un acte civique, parce que mon grand-père s’est battu en 14-18 et qu’il aurait sans doute aimé plus que tout que l’Europe soit au maximum unie. J’irais voter parce que je suis un démocrate et que si la seule bonne résolution est l’espoir d’une démocratie européenne meilleure je suis partant. J’irais voter parce que j’ai l’intime conviction qu’il faut laisser le temps au temps, mais je n’ai pas encore choisi ni mon parti et encore moins mon candidat. Je regarderais quelques débats et tenterais de me faire une opinion mais quoi qu’il advienne je resterai « eurosceptique » tant que l’Europe sera ce qu’elle est, c’est dire un bazar pas possible où seuls les lobbies quels qu’ils soient, mais surtout les gros, parviennent à tirer leur épingle du jeu. Je ne veux plus d’une Europe où le peuple français a rarement son mot à dire et qui est géré par des banquiers et financiers, des commissaires européens non élus mais simplement nommés et gagnant deux fois plus qu'un président de la République française. Oui, je ne veux plus de tout ça !
Vlatimir Poutine a été réélu président de la Fédération de Russie pour un 5eme mandat avec 88% des suffrages et un taux de participation de plus de 73%. C’est-à-dire que depuis 2018 et malgré la guerre en Ukraine, il a encore progressé de 10%. Voilà les premiers chiffres que l’on peut trouver sur le Net. Alors certes, et vu de chez nous, on peut toujours discuter de la probité du système électoral, de le traiter de pseudo-élection, de simulacre ou de farce, de dire que là-bas les informations ne sont que propagandes, qu’il n’y avait pas d’autres candidats connus et que sais-je encore, mais force est d‘admettre qu’une très forte majorité de Russes a quand même voté pour lui. La question que je me pose ; que de très nombreux occidentaux se posent ; c’est comment expliquer qu’autant de millions de personnes (plus de 114 millions d’inscrits) aient pu voter pour ce personnage qui au regard de notre monde occidental a autant de défauts ? Les lister ici reviendrait à faire de lui le pire être humain de la planète. Et pourtant ! La réponse est assez simple car il suffit de poser cette question à quelques Russes qui ont voté pour lui pour l’obtenir presque systématiquement. « Il est un homme fort qui aime son pays, qui a su le stabiliser, qui le protège en toutes circonstances ainsi que ses racines spirituelles et traditionnelles les plus profondes. » Alors certes les médias occidentaux évoquent quelques manifestations d’opposants mais elles sont tellement peu influentes sur tout le reste qu’elles ne changeront rien dans la vie de la plupart des Russes. En tous cas pour l’instant.
C’est donc avec notre regard d’occidentaux que nous regardons tout ça. On reprochera donc aux Russes de ne pas savoir ouvrir les yeux sur leur dirigeant. J’aurais pu dire sur leur dictateur. Mais avons-nous su ouvrir les nôtres d’yeux sur nos différents présidents successifs ? Chaque fois que nous constatons les dysfonctionnements de l’Etat français ne dit-on pas « on a les dirigeants que l’on mérite », « on a le gouvernement que l’on mérite », etc…..Dieu sait si les difficultés s’amoncellent depuis quelques années en France et pourtant Macron a gouverné 5 ans et une majorité de français lui ont renouvelé leur confiance il y a 2 ans. Par défaut peut-être mais après tout n’est-ce pas aussi le cas de Poutine, même si les raisons de ce défaut sont tout autre ? Il y a quand même une énorme différence, c’est que la France est électoralement (pas que !) très divisée ce qui n’est pas le cas de la Russie. Les chiffres le démontrent. Ainsi si l’on regarde de près les principales raisons pour lesquelles Poutine a été élu puis réélu successivement et que ces raisons-là, on essaie de les transposer à la France, notre regard devient quelque peu différent.
Avons-nous eu des hommes forts comme présidents ? Je vous laisse le choix de la réponse mais notons quand même que quelques surnoms sont encore dans nos têtes pour nous rappeler les défauts ou faiblesses criardes des tout derniers : ainsi François Mitterrand avait été surnommé « Tonton » nom de code pendant la guerre repris ensuite par le chanteur Renaud dans une de ses chansons. Parce que Jacques Chirac aimait les femmes et qu’il trompait régulièrement son épouse Bernadette mais que son temps de président était toujours compté dans ses moments-là, la presse l’avait surnommé « 5 minutes douche comprise ». Inutile d’expliquer pourquoi Nicolas Sarkosy était surnommé « le Petit Nicolas » ou encore « Sarkoléon » ou « Naboléon ». Quant à François Hollande, faire la liste de tous ses sobriquets ridicules est quasiment impossible tant ses adversaires et plusieurs journalistes se sont amusés à le traiter de « Flamby », de « Capitaine de pédalo », de « Guimauve le Conquérant » ou encore de « Fraise Flagada » et de quelques autres encore. Quant à Emmanuel Macron, sa vie a également été jalonnée de « André Rieu » pour sa tignasse lors de ses études, de « Jupiter » pour son égo, de « Manu » à cause de son prénom et j’en oublie sans doute quelques autres. Rien dans tout ça qui permet de décrire une robustesse quelconque et plutôt des aveux de leurs faiblesses respectives. Quand à Vladimir Poutine, s'il a eu droit lui aussi à quelques surnoms cocasses des médias occidentaux, les seuls surnoms russes que l'on connaît de lui sont « vampire », « frigo » et 2 ou 3 autres aussi glaçants. Oublions les anciens présidents et posons-nous la question de savoir si Macron aime autant la France que Poutine aime la Russie et défendent-ils les intérêts premiers de leur pays avec la même volonté ? Je ne sais pas ce que vous répondrez mais quand je vois que l’Europe décide de plus en plus de nos vies, j’aurais plutôt tendance à répondre « non » à cette question à propos de Macron que je considère avant tout comme un communicant ! La France est-elle globalement plus stable que la Russie ? Là aussi, au regard du déclin de la France à tous les niveaux qu’ils soient économiques, financiers, internationaux ou intérieurs, je crois que l’on n’est pas mieux loti que la Russie malgré les sanctions et embargos qu’elle a constamment subi depuis les début de la guerre en Ukraine. Il fallait s’y attendre, la Russie est un immense pays bourré de ressources et donc de richesses. Enfin, nos racines spirituelles et traditionnelles les plus profondes ont-elles été protégées ? Je n’hésite pas une seule seconde à dire que depuis de trop longues années, nous perdons trop de choses sur ce plan-là. Pourtant le cas de la France aurait dû être plus simple à traiter que celui de la Russie. En effet, pas simple pour ce pays le plus vaste de la planète où se côtoient plusieurs républiques avec de multiples ethnies, de nombreuses croyances et toutes les religions possibles. Or, tant bien que mal, ils y parviennent. Nous non et depuis trop longtemps nous brûlons toutes nos racines.
Oui, Poutine est devenu l’incarnation d’un nationalisme que nous Français avons totalement oublié pendant de trop longues années. C’est la raison essentielle de la longévité de Poutine auprès d’une majorité de Russes. Certes nous considérons le sien de nationalisme comme totalement immoral mais le nôtre n’a-t-il pas été trop angélique depuis les années 60 et l'arrivée sans cesse grandissante de migrants auxquels très souvent nous avions accepté que leur pays soit totalement indépendant ? A cette raison, ajoutons-y en Russie une énorme propagande d’état et le tour est joué. Alors bien sûr, prenons garde à la définition du mot « nationalisme », très vilain pour certains et très bien pour d’autres quand il s’agit tout simplement d’un fort attachement à son pays. Le nationalisme au sens patriotique mais pacifique bien sûr est-il un défaut ? Un juste milieu entre le totalitarisme russe et la démocratie déliquescente française n'est-il pas possible ?
Macron et Poutine, deux hommes que tout oppose désormais même s’il fut un temps où les longs tapis rouges et les fastes et les dorures de la République étaient de sortie pour accueillir le dictateur. Pourtant, nous savions déjà que ce n’était pas un saint puisqu’il avait déjà fait main basse sur la Crimée. C’était la diplomatie dans ce qu’elle a de plus horrible comme souvent. Aujourd’hui, Macron veut montrer des muscles qu’il n’a jamais eus et malheureusement Poutine sait parfaitement tout cela. Quand un pays est à feu ; et quelquefois à sang ; pendant plusieurs jours, quand les dégâts à l’encontre d’une République se chiffrent par milliards, on ne parle pas de la Russie mais bien de la France. De ce fait je ne pense pas que Poutine ait peur des quelques paroles belliqueuses de Macron.
Faut-il envoyer nos soldats français sur le terrain ukrainien comme l’évoque trop souvent Macron en ce moment ? De nombreux français y sont opposés. Je le suis aussi. De nombreux français sont également russophiles. De grands hommes de lettres et des intellectuels notamment. Je le suis aussi car j’ai toujours aimé quelques grands auteurs russes dont j’ai encore une collection de livres assez complète. Même si la Russie fait la guerre à l’Ukraine depuis 2 ans, est-ce un défaut d’être russophile ? Je ne le pense pas car finalement à bien y réfléchir un seul homme décide de cette guerre et de tout en Russie. Il s’appelle Vladimir Poutine. Aimer ce pays pour ce qu’il est, sa culture notamment et les Russes n’est donc pas une tare s’il on accepte aussi de changer notre regard à leur encontre. Quand cette guerre a commencé, j’avais déjà ressenti le besoin d’écrire un article sur Mon Journal Mensuel : « Ukraine, impasse du danger ». La situation n’a fait qu’empirer depuis et il serait bien que les grands de ce monde se réunissent pour chercher des solutions de paix plutôt que de s’évertuer à soutenir les Ukrainiens militairement. Car il n’y aura pas qu’une seule solution mais plusieurs. Parce que l’Ukraine a fait partie intégrante de l’U.R.S.S et était un de ses fleurons économiques, de nombreux russes pensent qu’il faut que l’Ukraine revienne dans le giron de la Russie. C’est aussi pour ça qu’ils sont souvent d’accord avec cette guerre. De l’autre bord, l’Ukraine veut désormais conserver son indépendance et ses frontières quoi de plus normal ? Une solution intermédiaire avec des concessions de chaque côté serait donc souhaitable pour tous. Il faut la chercher car Poutine semble encore là pour très longtemps et avoir cette épée de Damoclès au-dessus de la tête est aussi pesant que le pire des virus. Malheureusement, si on veut s'en protéger le seul vaccin imaginable s’appelle « paix ».
Un enfant à Gaza sur les ruines d'un immeuble après un bombardement israélien. (photo Associated Press). En haut à gauche le soldat Gilad Shalit (photo AFP). Pour agrandir cette photo, cliquez dessus.
Les israéliens viennent-ils de payer leurs erreurs du passé ? Voilà une question à laquelle je ne prendrais pas le risque de répondre. Pourtant…..
Parce que les guerres se ressemblent par le fait même qu’elles tuent le plus souvent des civils pacifistes dont je suis, je m’y intéresse. Elles m’intéressent parce que je voudrais que ça change. Que l’on arrête de fabriquer des armes, d’en faire commerce, que nos gouvernants mondiaux se réunissent autour d’une table pour prioriser partout la paix dans le monde. Eh oui que voulez-vous, je suis un doux utopiste, sans doute comme la plupart des personnes qui liront ce billet. Enfin ça, c’est ce que j’espère que nous soyons plus nombreux à vouloir vivre en paix que les guerriers. Alors pour tenter de comprendre ce qu’il y a de malsain dans la tête des va-t-en-guerre, je lis pas mal. C’est ainsi qu’il y a quelques années, j’avais lu l’histoire étonnante de ce soldat franco-israélien dénommé Gilad Shalit qui avait été échangé le 18 octobre 2011 contre 1.027 détenus palestiniens ! Parmi ces derniers, plusieurs étaient paraît-il des terroristes du Hamas qui avaient déjà du sang sur leurs mains. Alors bien évidemment, en ces instants si tragiques entre Israël et la bande de Gaza, cette histoire est revenue à ma mémoire. A l’époque, l’opinion publique israélienne s’était émue et surtout inquiétée de cet échange « sidérant » car de précédents palestiniens libérés avaient ensuite récidivé tuant de nombreux israéliens. Si en 2019, on chiffrait déjà à 10 morts le nombre d’israéliens tués par des palestiniens libérés lors de cet échange avec Gilad Shalit, il est à craindre que ce chiffre soit nécessairement revu fortement à la hausse après les raids sanglants de ce samedi 7 octobre 2023 perpétrés par le Hamas. Alors, le but de ce billet n’est pas de porter un jugement sur les tristes réalités de ce conflit qui ne dure que de trop et ne s'arrête jamais et encore moins sur Gilad Shalit. Après 5 ans dans une geôle palestinienne, ce dernier voulait être libéré au plus vite, point à la ligne. Civil ou soldat, nous aurions souhaité qu’il en soit de même pour nous ou nos familles dans un cas semblable. Non, je veux tirer un simple constat : si Gilad Shalit avait choisi d’être un soldat, en toute logique il aurait dû être libéré contre un autre et unique soldat palestinien……Mais comme dans les guerres, il n’y a jamais aucune logique, en moins de trois décennies, Israël a cru bon d’échanger 7.500 Arabes (Palestiniens ou autres) contre 13 Juifs seulement (dont deux dépouilles) (Source Jeune Afrique du 17 octobre 2011). Alors les erreurs des israéliens, leur tendance à une certaine suffisance se payent-elles cash aujourd'hui ? Oui, si on regarde ce qui vient de se passer. Non, si l’on estime que toute guerre est déjà à elle seule une erreur, une perversion irraisonnée des esprits de ceux qui la provoquent et semblent s’y complaire. Malheureusement je crains que cette guerre-ci soit identique aux précédentes, c’est-à-dire encore très longue, sanguinaire, horrible et en deux mots une tragique impasse pour les populations civiles constamment sous l’emprise de ceux qui les régentent. Croisons les doigts pour que ça ne déborde pas en terme de frontières, que les belligérants reviennent à la raison et qu’une paix durable puisse voir le jour au plus vite ! Idem pour l’Ukraine et les autres conflits dans ce monde si effrayant sous bien des aspects. Croisons aussi les doigts pour que les otages du Hamas soient très vite libérés sans contreparties excessives….J'aurais pu dire sans aucune contrepartie mais ne rêvons pas trop car ce cas-là ne s'est jamais encore produit !
Quant en ce dimanche 13 février et alors que nous promenions en pays Fenouillèdes, j’ai photographié cette plaque de rue à Lansac, qui aurait pu prédire que 9 jours plus tard, elle allait être le reflet de la situation d’angoisse de notre planète toute entière ? Certes depuis mi-janvier, la Russie amassait de plus en plus de troupes sur sa frontière avec l’Ukraine mais de là à l’attaquer, personne ou presque n’y songeait. Si je mets le mot « presque », c’est parce qu’un homme y songeait et savait qu’il allait le faire, c’est Vladimir Poutine. Il est vrai que Joe Biden en s'avançant à dire qu'il n'interviendrait pas en cas d'attaque a commis une faute historique majeure. Poutine n'attendait que ça ! D'un autre côté, Poutine était sans doute le seul à avoir avec certitude cette idée-là dans la tête. Sa tête, depuis tout le monde en parle. Certes, il y avait déjà eu un livre « Dans la tête de Poutine » de Michel Eltchaninoff, mais là elle est devenue l’épicentre du monde. Une véritable fixation ! Et c’est vrai qu’il y a de quoi faire une fixation quand en plus cette tête est à elle seule capable de réduire notre Terre en bouillie par simple pression d’un petit bouton. J’ai lu que depuis qu’il a commencé la guerre et a menacé le monde entier d’appuyer sur ce petit bouton, il ne lâche plus la petite mallette qui le contient ! Qu’a-t-il dans la tête ? Est-il malade ? A-t-il encore toute sa raison ? D’autres la veulent sa tête. Certains sont même prêts à verser une rançon pour l’avoir. Vous tapez « tête à Poutine » dans Google recherche et vous avez plus de 15 millions de sites qui l’évoquent. Tom Friedman, journaliste au New York Times a bien résumé cette situation en écrivant « Le seul endroit où il faut être pour comprendre cette guerre, c'est dans la tête de Vladimir Poutine ». Et comme personne n’y sera jamais, on voit bien la difficulté du problème !
Poutine, ne le connaissant pas spécialement or mis ce qu’en disaient des médias versatiles jusqu’à présent, j’ai donc cherché à savoir qui il était vraiment ? Le site Wikipédia retrace son parcours (bien ou mal je ne sais pas !) depuis sa naissance à aujourd’hui et si je veux le résumer sans être traiter de psy car on sait tous que notre enfance façonne notre vie d’adulte, voilà ce que j’en pense personnellement : « Le petit Poutine qui a toujours été mal dans sa peau n'a pas changé. L'enfant sans doute affecté d'un complexe d'infériorité, celui qui dès l'âge de 11 ans a besoin de pratiquer des arts martiaux pour exister, celui qui n'accepte pas une quelconque supériorité, une quelconque résistance, le roublard "roubleur" qui a besoin de se mesurer physiquement aux autres, le bagarreur de la cour de récré, celui qui dès l'âge de 16 ans veut faire du KGB (Comité pour la Sécurité de l'Etat) son exclusive trajectoire pour acquérir définitivement un sentiment de puissance, n'a pas changé. Devenir riche certes mais surtout puissant et le montrer, voilà son seul challenge. Seule sa cour de récré a changé. C'est désormais l'Ukraine. Et après en visera-t-il une autre de cours de récré ? Une chose est sûre : seuls les Russes pourraient le renvoyer de l'école ! Mais le veulent-ils vraiment ? En ont-ils la possibilité ? Et s’ils le font, là aussi soyons certains qu’il ne se laissera pas faire ! C’est dans son tempérament ! »
Une fois que cela est dit, nous revoilà dans l’impasse du danger. De tous les dangers ! Poutine lui-même est dans une impasse mais lui a déjà plusieurs solutions pour en sortir. On n’a aucune peine à les imaginer y compris la pire. On voit bien que le monde est dans une impasse car seule l’Ukraine se bat contre Poutine. Personne sur cette Terre n’est disposé à l’attaquer de peur d’une nouvelle guerre mondiale ou au pire encore du bouton nucléaire. Les seules ripostes que l’on trouve sont économiques et financières et encore, elles ne sont pour l’instant que partielles et sans trop d’effets sur la guerre elle-même. Sans trop d’effets sur l’Ukraine dont les villes sont rasées les unes après les autres, habitants civils inclus. J’en ai pleuré quelquefois en regardant ces images et préfère ne plus les regarder. Je manque de courage. Sans trop d’effets sur la Russie dont il ne faut pas oublier qu’elle est le pays le plus vaste du monde et donc le mieux à même de vivre en totale autarcie. Enfin, si ce mesures-là pouvaient réussir, voilà un gros bon point que nous pourrions mettre enfin au crédit de cette mondialisation « marchandising » plutôt très négative jusqu’à présent. Mais on peut en douter ! Il y a aussi les manifestations et les appels à la paix mais quand on voit que 664 chercheurs et scientifiques russes en ont lancé un dès les premiers jours de l’invasion sans aucune réaction de Poutine, on comprend bien que ce n’est pas ça qui le fera infléchir. Quant aux prétendues négociations des uns et des autres, si on ne peut pas douter de la bonne volonté de ceux qui sont en dehors du conflit, on voit bien qu’elles sont des fourberies supplémentaires à l’immense hypocrisie de Poutine. Je négocie mais je rase chaque jour des villes entières avec leurs habitants !
Oui cette guerre en Ukraine est une impasse de tous les dangers. Or, nous savons tous que pour sortir d’une impasse, il n’y a que deux solutions : faire demi-tour et reculer, ou foncer et fracasser tout ce qui gêne le passage. Or, pour l’instant, nous ne bougeons pas, préférant laisser les Ukrainiens se démerder malgré les horreurs et les crimes contre l’humanité qui se déroulent devant nos yeux de téléspectateurs impuissants ! A moins que le ciel vienne en aide aux Ukrainiens et qu’il devienne une issue à laquelle on espère tant, je ne vois pas de solution à cette impasse. Aide-toi, le ciel t’aidera dit une célèbre morale dans la fable « Le chartier embourbé » de Jean de La Fontaine. Chaque jour qui passe, les chartiers que nous sommes regardent les chars à foin ukrainiens s’embourbaient de plus en plus…Les chartiers que nous sommes tous regardent les « charniers » s'amonceler ! Croisons les doigts pour que de chartiers impotents on ne devienne pas chars à foin embourbés à notre tour !
Ce billet n’est qu’un avis personnel qui n’apporte rien à la situation présente mais si je n’avais pas écrit à propos de ce qui se passe en Ukraine j’aurais eu le sentiment d’un manquement, d’une trahison au peuple ukrainien dont une immense majorité ne voulait que vivre en paix…..tout comme nous !
Ce diaporama est agrémenté des chansons suivantes, chansons qu'Adèle aimait bien pour la plupart : - "Voulez-vous dansez grand-mère" ? paroles de Jean Lenoir, musique de Raymond Baltel et Alex Padou, chantée par Jean Lumière. - "Un petit cabanon" paroles de René Sarvil, musique de Vincent Scotto chantée Maria de Rossi. - "Plus bleu que tes yeux" composée par Charles Aznavour, chanté par Edith Piaf et Charles Aznavour. - "La vie en rose", musique de Louiguy et paroles d'Edith Piaf, joué et chanté par Louis Armstrong. -"Nous nous reverrons un jour ou l'autre" paroles de Jacques Plante, musique de Charles Aznavour, chantée par Thierry Le Luron.
Avec ce récit, j’ai voulu rendre hommage à ma grand-mère paternelle. C’est donc une nouvelle tranche de ma vie que j’ai eue envie d’évoquer. Une période de surcroît très heureuse car elle a été le véritable lien entre mon enfance et ma jeunesse. Une tranche avec Adèle. Une tranche de mortadelle, si je veux rester dans la plaisanterie de mauvais goût qui m’animait à cette époque. Adèle, c’était son prénom et bien évidemment, quand je pense à elle, ce jeu de mots un peu balourd revient à ma mémoire. Avec mon frère Daniel, nous le répétions à l’envie dès lors que ce prénom était cité dans une conversation : « Elle morte Adèle » et plus grands, nous avions fini par rajouter « tuée par un sale ami ». Ce mauvais jeu de mot avait le don de mettre en rogne mon père mais ma grand-mère, elle, le prenait toujours avec le sourire disant : « Laisse Louis, ce sont des enfants ! ».
Pourtant dieu sait si nous l’aimions notre grand-mère et loin de nous l’idée qu’un jour elle puisse mourir. En tous cas, enfants et même, jeunes garçons, nous n’y pensions jamais. Non, c’était juste une plaisanterie de gamins.
Aujourd’hui quand je pense à elle, quelques souvenirs joyeux bien précis remontent à la surface de ma mémoire. Le plus important de ses souvenirs, ce sont ces trois années scolaires que j’ai passées chez elle alors que j’étais en 3eme au collège de la Grande-Bastide à Mazargues puis en 2eme et 1ere au lycée Jean Perrin de Marseille. Ces trois années, je les compte parmi les plus belles années de ma jeunesse et pourquoi ne pas le dire de ma vie d’enfant tout court. Vie d’adolescent certes mais tranche de vie où j’ai pris conscience bien plus tard qu’elle avait forgée une grande partie de ma vie future, vie d’adulte celle-là. J’étais sorti de l’enfance chez Adèle. D’abord, parce que je profitais à fond de plus d’indépendance, de plus d’autonomie dans mes décisions, en un mot de plus de liberté. C’était le temps des flirts avec les copines, des sorties avec les copains, des booms, du rock’n roll qui commençait à déferler et surtout du foot qui accaparait une partie très importante de mon temps libre et parfois même du temps que j’aurais du consacrer aux études. Je l’ai regretté ensuite mais sans jamais renier toutes les joies que le foot m’avait offertes. La vie chez ma grand-mère était bien plus drôle qu’à la maison. J’étais à la campagne. J’y avais ma chambre à moi, petit nid intime, tranquille et douillet sous les toits, indispensable quand on a 16, 17 ou 18 ans. Pour être franc, je ne me souviens plus très bien comment j’ai atterri chez ma grand-mère. J’étais très turbulent et mes parents ont-ils trouvé cette solution pour que la maison retrouve un peu de sérénité ? Il faut dire qu’à la maison, mon frère et moi, nous n’avions pas de chambre personnelle et nous partagions la salle à manger avec deux lits pliants que l’on dépliait le soir et repliait le matin. C’était un peu galère, surtout pour mon frère qui avait 3 ans de plus que moi et qui aspirait probablement à une plus grande tranquillité dans ses études et à une plus grande indépendance et émancipation dans sa vie d’adulte qui commençait. Le collège de la Grande-Bastide à Mazargues était également bien plus proche de chez ma grand-mère que de chez mes parents et les économies n’étaient sans doute pas négligeables, notamment celles réalisées sur l’essence de mon VéloSolex. Mes parents ne roulaient pas sur l’or et l’argent était souvent un sujet de querelles entre eux. Mon père était comptable et ma mère faisait des ménages. L’essence du Solex était censée ne servir qu’à aller au collège mais ma mère était lucide et elle savait que pour moi il était le meilleur moyen pour que je m’évade un peu plus loin que le bout du quartier. Mes parents avaient-ils pris conscience qu’un peu plus d’autonomie me ferait le plus grand bien ? En m’envoyant loger chez sa mère qui avait déjà plus de 70 ans et qui était seule depuis quelques années, mon père voulait-il me montrer la confiance qu’il mettait en moi ? Et de ce fait, être plus tranquille car ma grand-mère était un peu diabétique ? Je ne peux répondre à aucune de ces questions car à l’époque, à vrai dire, j’étais bien trop insouciant pour me les poser. Enfin je me suis retrouvé là et j’étais heureux de cette situation. Être chez ma grand-mère m’apportait de nombreux avantages mais ne m’empêchait nullement d’aller voir mes parents à la Vieille-Chapelle le soir ou le week-end. Le quartier était à un quart d’heure en Solex. Ce que j’aimais chez ma grand-mère, c’était, sous son air faussement strict et sans doute un peu timide, son côté boute-en-train. Ma grand-mère était une vraie pince-sans-rire et je n’ai jamais connue une personne âgée aussi marrante qu’elle. Elle connaissait quantité de blagues grivoises et parfois même un peu cochonnes que je m’efforçais de retenir tant elles me faisaient tordre de rire. Pendant très longtemps, grâce aux blagues d’Adèle et à quelques autres plus personnelles, j’ai eu cette étiquette de « blagueur de service » lors des repas familiaux. Au fil du temps, j’ai perdu le souvenir de la plupart d’entres-elles même si parfois certaines reviennent à ma mémoire avec beaucoup d’allégresse car elles me rappellent les très bons moments passés chez elle. Outre, ce côté « rigolo » que j’adorais, ma grand-mère avait une autre qualité essentielle à mes yeux : elle était excellente cuisinière. Elle me mijotait presque tous les soirs de bons petits plats dont elle seule, et ma mère qu’elle avait initiée avaient le secret et surtout le tour de main : ragoûts, sautés divers et variés, daubes, légumes farcis, alouettes sans tête, pâtes en sauce, raviolis et cannellonis maison c’était mon lot quotidien et surtout quel régal en comparaison du midi et de la cantine du collège ou du lycée. C’est bien simple, quand j’y pense encore aujourd’hui, je revoie cette grosse cuisinière à charbon sur laquelle mijotaient tous ces bons mets qu’elle me préparait rien que pour moi. Je revois ma grand-mère sortir du four tous ces gratinés croustillants et fumants et il me revient dans les narines, ce fumé d’où s’exhalent des odeurs de sauces, de tomates grillées, de thym et d’herbes de Provence. Quelques années auparavant, en 1962, mon grand-père Gabriel nous avait quitté et je suis convaincu que ma présence la rendait heureuse car ça lui permettait de ne pas être trop seule, même si je partais le matin et ne rentrais que le soir après l’école et parfois bien plus tard quand les entraînements du foot m’accaparaient. Les petits plats qu’elle me concoctait, lui rappelaient sans doute une petite fraction du bon temps passé avec mon grand-père paternel. Outre ces évocations-là, quand je me remémore ces trois années scolaires passées chez elle, d’autres aspects bien précis me traversent l’esprit. Il y avait bien sûr Kiki, le chien tout fou de la maison que j’adorais à cause de ses fantaisies toujours imprévisibles. Il avait succédé à un autre chien encore plus dingue que lui et qui s’appelait Mickey. Mickey était le frère de Bambi, ce chien dont mes parents s‘étaient séparés et que j’ai eu l’occasion d’évoquer dans le récit intitulé « le petit chien de porcelaine ». Chez les Jullien, il y a toujours eu des chiens et des oiseaux en cage aussi. Ma grand-mère avait une cage où s’égayait un beau chardonneret au milieu de quelques flamboyants canaris. Ce chardonneret avait une belle particularité. Il suffisait que l’on soulève légèrement la porte de la cage et il passait dessous et sortait. Il ne s’enfuyait pas et quand il estimait que le moment était venu de réintégrer son gîte, il le faisait tout seul. Le reste du temps, il voletait gentiment au milieu de nous, venant se poser sur nos épaules pour quémander une offrande. Le soir, quand je rentrais du collège et que je ne trouvais pas ma grand-mère chez elle, c’est parce qu’elle était partie chez Madame Michel, sa voisine. Moi, cette gentille et vieille dame, je l’appelais la « mère Michel », car bien évidemment elle avait un chat, mais surtout elle avait un perroquet qui était presque capable de vous tenir une conversation. Dieu sait si j’en ai eu des fous rires grâce à ce perroquet de Madame Michel ! Chez ma grand-mère, je retrouvais aussi les frères Errico qui étaient des voisins italiens à peine plus âgés que moi. On s’entendait super bien. Ils étaient excellents bricoleurs mais également très sportifs. Mon vélo et mon Solex profitaient de leur compétence en mécanique et moi, de leur esprit de compétition. Eux étaient coureurs cyclistes et moi c’était surtout le foot. Entre-nous, c’était constamment des échanges de bons procédés. On se lançait en permanence des défis soit à vélo où l’impasse servait de piste de sprint soit au foot où la placette terminale faisait office de terrain. Je les battais au foot mais ils me gagnaient toujours à plate couture sur un vélo. Malgré ça, j’ai toujours aimé les vélos. Le vélo me rappelait mon enfance quand avec mon frère Daniel nous jouions au Tour de France avec des petites figurines. Le plus âgé des frères Errico était un sprinter hors pair gagnant de nombreuses courses amateurs grâce à la puissance de ses cuisses, quand au plus jeune, lui gagnait aussi mais son point fort c’était surtout l’endurance et les longues échappées en solitaire. Pour eux, la campagne marseillaise était essentiellement synonyme de chasse et souvent, je les retrouvais le soir à faire le guet, dans un poste qu’ils avaient construit avec des planches, lesquelles étaient camouflées de branchages. C’est au cours d’une de ces parties de chasse où ils avaient tiré un héron cendré ; allez savoir pourquoi ? ; que l’oiseau blessé, dont on voulait mesurer l’envergure, me planta un grand coup de son bec puissant entre les deux yeux. De cette ânerie et de cette absurdité d’adolescents, j’en garde encore la cicatrice même si j’ai toujours eu conscience de l’immense chance que j’avais eu ce jour-là. A quelques centimètres près, j’aurais pu devenir borgne pour le restant de mes jours. Le héron, dont la blessure n’était que superficielle, je l’ai relâché moi-même quelques jours plus tard. Je l’ai vu partir vers d’autres horizons bien plus cléments que la campagne mazarguaise (de Mazargues, quartier sud de Marseille) où il avait eu le malheur de passer. J'étais heureux qu’il s’en soit sorti et moi avec lui. Quand je pense à ma grand-mère, je pense également à sa maison et à quelques objets que j’ai toujours vus. Un petit crucifix qu’elle avait accroché au dessus de son lit, lit qu’enfant j’ai toujours eu des difficultés à gravir tant il me paraissait haut. Etait-il vraiment haut ? Etais-ce moi qui étais trop petit ou bien était-ce cet énorme édredon qu’il y avait en permanence qui me donnait cette étrange impression de hauteur ? Quand j’ai commencé à loger chez elle, je prenais tant de plaisir à plonger sur cet épais édredon que finalement elle m’en avait confectionné un avec du vrai duvet d’Eider, pour moi tout seul et pour mon propre lit qui n’avait qu’une place. Le logement et ma chambre en particulier n’étaient sans doute pas très bien isolés et je me souviens encore des hivers très rigoureux où je glissais ce gros duvet carrément sous les draps. Entre mes jambes et sous mes pieds, il y avait des briques que ma grand-mère avait pris soin de faire chauffer sur la cuisinière à charbon. Pour ne pas que je me brûle, elle les enroulais dans une serviette ou dans une grosse chaussette en laine ayant sans doute appartenu à mon grand-père. Je me revois encore me blottir dans ce lit douillet et quand le mistral soufflait très fort dehors, j’avais ce sentiment très agréable de m’endormir dans une étuve. Concernant le crucifix, j’ai compris bien plus tard pourquoi il était là car Adèle ne m’a jamais parlé de religion. Le Christ était là, elle n’en faisait pas un plat et ça devait suffire à son bonheur de catholique non pratiquante. Chez mes parents et grands-parents, les religions n’ont jamais été un sujet à l’ordre du jour. Ce n'était pas tabou car on savait que des religions étaient là et nous étions chrétiens nous-mêmes mais ça n’allait jamais plus loin. Plus tard, dans les papiers de ma mère, j’ai retrouvé un vieux certificat de 1ere communion d’Adèle. Il mentionnait qu’elle avait été baptisée le 7 octobre 1893 et je me suis souvenu du crucifix au dessus de son lit. Je me souviens aussi de cette grosse cloche en verre qui trônait sur sa commode. Je n’ai jamais osé la toucher car elle me donnait l’impression d’une extrême fragilité même si j’ai toujours été curieux de son contenu. A l’intérieur, il y avait des statuettes dorées. Accrochés aux statuettes, il y avait une fourragère et des médailles militaires. Au pied des statuettes, quelques insignes que mon grand-père avait ramenées de la guerre de 14-18, guerre au cours de laquelle, il était revenu blessé et sans doute autant meurtri intérieurement par ce qu’il avait vu que physiquement par ses blessures. Autant que je me souvienne, mon grand-père et ma grand-mère n’ont jamais évoqué les guerres, en tous cas devant nous leurs petits-enfants. Une seule fois, j’ai posé des questions à ma grand-mère à ce propos, car la guerre de 14/18 était au programme du lycée, et elle m’a répondu sans trop s’appesantir avec des mots très simples où « plus jamais ça, horreur, souffrance, drame, tragédie et chance » revenaient comme des rengaines. Oui, dans sa bouche, j’ai compris ce jour-là, la véritable signification du mot « chance ». Il n’y a jamais eu de seconde fois. Quand une guerre implique 60 millions de soldats et que plus de 10 millions de personnes y perdent la vie, on peut effectivement s’estimer chanceux d’en avoir réchappé. Mon grand-père faisait partie de ceux-là. Par deux fois, il était revenu blessé, meurtri dans sa chair mais vivant et enfin, ma grand-mère et lui avaient pu s’aimer normalement. Les médailles de mon grand-père, je suis fier de les avoir chez moi aujourd’hui mais pour une seule raison : je sais le prix qu’elles ont coûté et suis conscient que nombreux sont ceux qui n’ont pas eu la chance de les gagner de leur vivant voire du tout. Enfin, le dernier objet dont je me souviens avec le plus de mélancolie, c’est cette petite bibliothèque en bois qui était accrochée dans ma mansarde. C’est mon frère Daniel qui l’avait faite de ses propres mains lors d’un cours de menuiserie au lycée technique de Marseilleveyre. Il me l’avait offerte de bon cœur puis elle est restée longtemps chez ma mère jusqu’à ce que je la récupère pour la mettre dans ma petite maison d’Urbanya. Elle est là-bas maintenant. D’aspect plutôt moderne, je ne m’en séparerais pour rien au monde, car avec le « petit chien de porcelaine », elle reste un des rares objets qui me reste de mon enfance. Au même titre que les photos, ces objets sont des fils d’Ariane qui me relient à mon frère, à mes parents et à mes grands-parents bien sûr. Ils font partie de ma vie.
Quand m’est venue cette idée de rendre hommage à Adèle, j’ai voulu, comme pour mon grand-père (Mon grand-père Gabriel Jullien ce héros...), réaliser un petit diaporama des photos que j’avais d’elle. Et là, petit tourment, car j’ai constaté que sur les photos que je détenais d’elle, rares étaient celles où elle souriait. Quelques photos avec un semblant de rictus et une ou deux seulement où on la voit vraiment rire ou s’esclaffer. Sur toutes les autres, pas le moindre début d’une risette. Non Adèle est toujours restée hermétique à toutes les photos que l’on avait pu prendre d’elle, loin de l’image toujours plaisante que j’avais eue. Alors, je me suis dit tant pis, c’était ma grand-mère et un jour où il y aura un diaporama retraçant sa vie. Adèle était ainsi : « rigolote » dans la vie mais fermée à toute image que l’on voulait avoir d’elle. « Être oui, paraître non », tel devait être son dicton. Heureusement qu’elle ne vit plus aujourd’hui, car sans doute aurait-elle eu horreur de toutes ces photos numériques et autres « selfies » que l’on prend pour un oui ou pour un non ? Je n’ai jamais su pourquoi elle avait eu cette espèce d’appréhension du cliché, mais j’imagine que l’avènement et le début de la démocratisation de la photographie au début des années 1900 a coïncidé avec le départ de mon grand-père d’abord sous les drapeaux puis à la guerre de 14/18. Elle devait être triste de le voir seulement en photos. La photo était donc synonyme d’absence, d’angoisse, de mauvaises nouvelles, d’abominables souvenirs et c’est ce qui transpire un peu de chacune de ses photos les plus anciennes : beaucoup de mélancolie. Rajoutons à tout ça, le fait qu’elle avait des origines alsaciennes, et donc germaniques, qu’elle tenait de sa mère et il est évident que la guerre contre les Allemands l’avait très certainement bouleversée.
Adèle a définitivement quitté ce monde le 10 mai 1980. Etant née le 26 avril 1893, elle avait 87 ans. Alors que j'habitais déjà les Pyrénées-Orientales, mes parents ne m’ont jamais averti de son départ plutôt soudain alors qu’elle venait d’être admise depuis une année dans une maison de retraite. J’avais pourtant 31 ans et sur l’instant, je leur en ai voulu. Sans doute, ont-ils voulu me protéger de sa mort ? A bien y réfléchir mes parents nous ont toujours protégés de la mort de proches. La mort d’Adèle ? Je ne l’ai su que plusieurs jours après son enterrement. Je n’ai pas pleuré sur l’instant, malgré la peine que j’avais, et j’ignore pourquoi ? Je n’ai pleuré que bien plus tard. Je m’étais souvenu d’une blague qu’elle m’avait racontée et alors je m’étais mis à rire à cause de la blague, j’ai terminé en pleurs, revoyant tous les bons moments que j’avais passés avec elle quand j’étais plus jeune. Un autre jour, jour de grande solitude et jour de grand cafard comme nous en avons tous, j’ai également pensé à elle en pleurant. C’était en randonnée lors d’un Tour du Vallespir en 2009, et comme souvent quand je marche avec le cafard, je pense à tous les êtres qui me sont chers aujourd’hui disparus. Souvent, j’aurais bien envie qu’ils soient là à côté de moi. Ce jour-là, c'était la dernière des 6 étapes et j'avais sans doute emmagasiné pas mal de fatigue, mon frère disparu en 1992 à l’âge de 46 ans et ma mère malade d’Alzheimer, ont été les épicentres de ma tristesse et de mes angoisses mais à tour de rôle, Adèle et quelques autres défunts ont fait partie de ce lot d’êtres chers. Ma marche pédestre est devenue pendant une paire d’heures une marche funèbre. J’avais pris conscience qu’elle était morte Adèle…. et il n’y avait pas sujet à plaisanter avec ça….Mon père, qui n’aimait pas cette plaisanterie mais chérissait sa mère, l’a suivi quelques mois plus tard, en novembre 1980 exactement. Il avait 64 ans. Elle était morte Adèle et il ne l’avait pas supporté….et c’est le premier enterrement de ma vie auquel j’ai assisté…..
Comme des millions de personnes, peut être même des milliards, j’ai été ému et même ébranlé par cette photo du petit Aylan Kurdi. Ce petit enfant inerte et la face enfouie dans le sable d’une plage m'a perturbé et me perturbe encore. C'était sans doute le but des médias mais pas du photographe lui-même. Moi, si cette photo m’a heurté et ému, c’est parce qu’elle me ramène à un tas de choses dont j’ai bien envie de parler depuis quelques temps déjà. Bien sûr, si l’image de cet enfant mort sur une plage est choquante c’est parce que ce petit gamin, on l’imaginerait plus facilement entrain de courir, de se baigner, de faire des pâtés et des châteaux de sable comme le font nos petits-enfants, comme l’ont fait nos propres enfants ou comme nous l’avons fait nous-mêmes étant enfants. La plage, nous occidentaux, nous avons pris l’habitude de penser que ce sont les vacances, le bonheur, la joie de vivre, d’être en famille...et jamais la misère, l’horreur, la peur et encore moins la mort d’un si petit innocent. Moi-même, qui ai vécu en direct la noyade de mon frère aîné, alors qu’il avait 11 ans et qui en avait réchappé in-extremis, sauvé par les marins-pompiers de Marseille, heureusement, je n’avais jamais gardé cette image négative d’une plage de sable fin. Ce petit Aylan, c'est notre enfant, notre fils ou notre petit-fils !
Cette photo c’est donc un grand « E » comme émotion, ébranlement, effroi mais aussi comme émigration et malheureusement comme « effronterie» également. Effronterie de nos hommes politiques bien sûr, qui tout à coup, à la vue de cette photo insoutenable, semblent prendre conscience que l’émigration serait un problème nouveau alors que quelques jours plutôt, 71 migrants dont des enfants ont été retrouvés en décomposition dans un camion sur le parking d’une autoroute autrichienne. L’horreur absolue mais dont nous avons eu la vision fugitive d’un camion vide seulement. Voilà toute la différence. L’information choque mais comme on ne voit rien, on passe et on pense à autre chose. Pourtant des milliers de migrants sont déjà morts en Méditerranée mais jusqu’à alors, les médias nous avaient épargné de photos trop révoltantes. Je ne dis pas que nos hommes politiques sont insensibles à cette photo du petit Aylan mais ils sont hypocrites et laissent pourrir les situations. Ils ne semblent jamais disposer à traiter les problèmes à leurs sources. D’ailleurs, il faut bien reconnaître que bons nombres de pays, en Europe ou dans le monde, ne sont jamais d’accord sur les solutions à adopter et proposées par un tel ou un tel. Les problèmes et leurs éventuelles solutions, ils préfèrent les ignorer. C’est beaucoup plus simple, ça ne coûte rien et ça ne fait pas de vagues. Exemple : Plutôt que de trouver une solution à la guerre en Syrie, les hommes politiques les plus précautionneux parlent de quotas d’immigration mais quand ces derniers auront été atteints voire dépassés où cherchera-t-on la solution suivante ?
Depuis combien de temps n’a-t-on plus entendu parler de la guerre en Syrie, pays du petit Aylan ? Et d’ailleurs sait-on vraiment qui est notre ennemi dans ce terrible conflit ? Bachar el Assad ? Daesh ? La Russie de Poutine ? Poutine lui-même ? Les chinois ? L’Arabie Saoudite ? Le Qatar ? Pourtant, on sait parfaitement qui financent Assad et Daesh et malgré ça, de nombreux pays, la France y compris, font des ronds de jambe à ces pays-là. Pourtant tous les hommes politiques sont d’accord pour reconnaître que la véritable solution à ces problèmes migratoires ne viendra qu’après la résolution des conflits qui ne cessent de s’amplifier au Moyen-Orient et en Afrique. Que fait-on désormais en Irak et en Libye après les avoir soi-disant libérés d’un joug dictatorial ? On leur pompe leurs pétroles, leurs gaz et leurs minerais ? Et puis après ? On leur vend des Rafales, des porte-hélicoptères, des armes hyper puissantes qui, peut être, se retourneront un jour contre nous, au regard de l’instabilité totale qui règne dans ces régions-là ?
En réalité, tout est devenu « géoéconomique », « géopolitique » et « géostratégique » et les solutions ne sont pas pour demain. Y a-t-il d’ailleurs des solutions ? L’Europe de la C.E.E n’a engendré qu’une seule bonne chose : la Paix et c’est bien là l’essentiel, en tous cas pour nous, européens occidentaux. Alors, si une majorité de ces européens sont contre l’arrivée massive de migrants, c’est parce qu’ils voient dans ce phénomène, une cause réelle et sérieuse d’instabilité chronique. L’argent vient sans doute en deuxième position car la crise économique est passée par là et elle est loin d’être terminée pour le citoyen lambda. Mais pour le reste, les pays ne s’entendent pas et c’est du « chacun pour soi ». De nombreux pays n’ont été acceptés dans l’Union Européenne que pour la paix essentiellement. Avoir la paix le plus longtemps possible avec eux, voilà le véritable intérêt, mais pour les autres sujets, nous sommes à des années-lumière de leurs idées rétrogrades et bien évidemment cela pose d’énormes problèmes d’entente. On laisse pourrir la situation ukrainienne car on a peur de la réaction de Poutine d’autant qu’Obama est un pacifiste « frileux ». On n’arrive pas à régler les problèmes de la Grèce que l’on a mis sous perfusion financière depuis le temps où elle était gouvernée par des dictateurs corrompus. Dans la C.E.E, on a accepté l’entrée de nombreux pays de l’Est essentiellement pour que la Russie n’est pas de suprématie sur eux, mais l’hégémonie, l’influence et les relations « bonnes » ou « mauvaises » ont néanmoins perdurées. On conduit des politiques pour que le « système économique et financier » fonctionne au mieux. Pour plaire aux plus riches de la planète qui sont en réalité les seuls et vrais gouvernants. Mais pour eux, gouverner, c’est toujours faire plus de « fric ». Plus de « fric », c’est plus d’influence sur les élus de tous niveaux et de tous bords, c’est plus d’influence sur les lobbys et si des millions de pauvres migrants quittent leur pays, ce n’est pas vraiment leur problème. Non, ces gens-là préfèrent spéculer en bourse, investir dans le foot et plus globalement dans toutes ces activités lucratives où l’argent est le seul maître-mot. Moi, « Maître du Monde » disait l’un de ces milliardaires et on a à même tiré un film.
Aujourd’hui, tout va à vau-l’eau, les hommes politiques ont toujours besoin de plus en plus d’argent pour leurs campagnes électorales à répétition. Une élection se termine et ils pensent déjà à la suivante. Ils en sont le plus souvent à penser à leur propre avenir plutôt qu’à celui de leurs concitoyens. Ils savent qu’ils n’ont pas la clé des problèmes qui se posent et ne font que semblant de vouloir les résoudre. De ce fait, ils vivent le plus souvent endormis dans leurs dogmes et loin de la réalité des peuples qu’ils sont censés gouverner. Une problème surgit et il faut vite le résoudre avant qu’il n’enfle, s’amplifie et explose. Ils appréhendent par dessus tout l’explosion populaire et ne font que le juste nécessaire pour maintenir un semblant de paix sociale. Cela est vrai pour le chômage comme pour l’immigration et comme pour les difficultés que rencontrent les éleveurs par exemple. Ils demandent aux citoyens lambda de mettre la main au cœur ou à la poche car ils savent que c’est la seule issue « plausible » et en tous cas la moins contraignante. Pour eux, marcher jusqu’à la source des problèmes est un chemin bien trop long, bien trop ardu et solitaire et de ce fait, on préfère l’éviter et en prendre un plus court.
Pour être honnête, il n’y a pas de quoi être fier d’être un homme politique de nos jours. Resté au sommet d’un soi-disant pouvoir et dans les médias, voilà le leitmotiv de la plupart d’entre eux. Ce n’est plus un sacerdoce mais un plan de carrière.
E….comme E.N.A…..émotion non autorisée…..Ouf, je suis content, je ne sors pas de l’E.N.A.
Je n’ai aucun pouvoir divinatoire et encore moins celui de prévoir un quelconque avenir, et pourtant dans mon article du mois dernier concernant Daesh, rédigé le 6 juin, j’écrivais « va-t-on attendre que quelques islamistes djihadistes déguisés en réfugiés arrivent sur nos plages et viennent égorger nos femmes et nos enfants ? ». Alors bien évidemment, en écrivant cette phrase, je pensais à un acte terroriste en France mais ce dernier s’est produit en Tunisie, à Sousse exactement et le 25 juin. 38 morts et de très nombreux blessés dont plusieurs le resteront à vie. Toutes ces victimes essentiellement européennes sont l’acte d’un seul individu : Seifeddine Rezgui, 23 ans, inconnu des services de police jusqu’alors. Les images de ce tueur que j’ai vues à la télévision me faisaient penser à ce jeu vidéo auquel mon fils jouait sur sa PlayStation. Si je me souviens bien, il s’agit d’un soldat, qui s’avançant dans les rues d’une ville, tire sur tout ce qui bouge. Le but étant de faire un maximum de morts. « Call Duty », c’était son nom me semble-t-il ? Alors faut-il pour autant croire que ce genre d’acte terroriste isolé ne se produira pas en France ? Je crois que la réponse est clairement « NON ». Cet acte est isolé mais il a été clairement commandité par Daesh et après une vague d’arrestations, on peut même imaginer que le tueur avait quelques complices. Il se dit même que le tueur était en liaison avec ceux qui avaient agi au musée Bardo de Tunis quelques mois auparavant. Dans le même temps, on apprend la décapitation d’Hervé Cornara, ce chef d’entreprise isérois, homme sans histoire, apprécié de tous, victime de son salarié, un certain Yassin Salhi, 35 ans, plusieurs fois suspecté de radicalisation, sans casier judiciaire mais dont on sait avec certitude qu’il appartenait à une mouvance salafiste. Or, on sait que certaines de ces mouvances ont fait de la création d’un Etat Islamique et par ricochets du « djihad » leurs principales visées. De plus, Yassin Salhi a adressé un étrange selfie à une de ses anciennes connaissances, lui-même radicalisé et aujourd’hui en Syrie. On le voit, paraît-il, apparaître avec la tête de sa victime.
De toute part, nous entendons nos gouvernants dirent que nous sommes en guerre. Manuel Valls parle de guerre de civilisation au singulier et précise qu’il ne s’agit pas d’un choc des civilisations comme évoqué lors de la guerre en Irak. D’autres se contentent de dire que nous sommes en guerre contre le terrorisme ou contre des terroristes. Mais si les hommes politiques, les philosophes et certains journalistes s’attachent à une « guerre des mots », croyez-vous que le citoyen lambda se passionne pour ce genre de débats. Non ! Les Français ont peur ! Le monde est en guerre et bien évidemment la France l’est aussi et en première ligne qui plus est. En guerre contre Daesh bien sûr, mais surtout en guerre contre des ennemis qui peuvent désormais s’avérer être des « anonymes » et sur notre sol. Tous les analystes sont d’accord sur ce point et ce n’est pas le tout récent rapport du député PS Malek Boutih intitulé « Génération radicale » qui contredit cet état de fait. En France, les feux de la radicalisation et de l’attrait du djihad ont déjà longuement couvé, il commence à brûler comme de nombreux événements le prouvent : Mohamed Merah, Charlie Hebdo, Hypermarché Cacher et la récente décapitation en Isère. On ne serait pas loin d’un embrasement d’une grande partie de la jeunesse de nos banlieues que l’on a laissé partir à la dérive en direction de quelques communautés que nos gouvernants n’ont pas voulu maîtriser voire endiguer. Cette jeunesse vit en grande partie du trafic de drogues et de bien d’autres contrebandes. Pour l’instant, ces économies souterraines servent de balanciers à ce risque d’embrasement. Mais jusqu’à quand ? On laisse faire ou l’on fait peu. Parfois, la police se contente de compter les morts car heureusement l'attrait de gros gains rapides engendre les pires violences. Le problème est bien là : nos gouvernants restent aveugles ou semblent impuissants à voir certains problèmes de société et ça depuis de trop longues années. Qu’ils soient de droite ou de gauche, ils ne veulent pas voir ou si peu. Un événement ou une tuerie se produisent et ils le récupèrent politiquement. Ça, ils savent faire ! Ils sont même parfaits dans ce registre. Les maîtres mots dans leurs bouches sont « de ne pas faire d’amalgames » et surtout « de ne pas stigmatiser telles ou telles communautés religieuses». Ne froissons personne et surtout pas quelques électeurs potentiels ! Mais pour tout le reste ? Que font-ils de tous les problèmes de sociétés qui couvent et qui servent de terreau au Front National ? Que va faire la France contre le terrorisme djihadiste ? Que va-t-elle faire contre ce risque d’embrasement sous-jacent d’une frange de notre population ? Va-t-on laisser la « guerre de civilisation » devenir une « guerre civile » ? Que va faire le monde contre Daesh ? Va-t-on continuer à leur balancer quelques bombinettes bien trop inefficaces et qui ne les empêche nullement d’avancer un peu partout au Moyen-Orient et sur le continent africain ? Et même en Asie paraît-il ? Pourquoi le monde et l’Europe sont-ils si mal organisés et si inefficaces face à ce même ennemi qui déploit au fil des jours d’immenses tentacules ? J’ai du mal à comprendre cette guerre à laquelle on veut donner trop de noms ! J'ai du mal à comprendre cette inertie et ce manque d'efficacité ? Le monde est en guerre….une nouvelle guerre de Cent Ans ? Peut être plus longue, peut être moins mais à une différence non négligeable c’est que celle-ci n’est pas partie pour connaître des trêves comme la première en avait connues…..
11 juillet, 8 heures. Nous voilà enfin prêts pour partir quelques jours en vacances, direction les Hautes Vosges. Nous avons loué un petit chalet à Gerbépal, village tranquille de 570 habitants à 10 km de Gérardmer. Voilà déjà trois mois que nous repoussons ces vacances pour diverses causes pas toujours réjouissantes : activités associatives bien trop prenantes, petits problèmes de santé sans trop de gravité mais ô combien perturbants et tracassants, emploi du temps familial à composer, animaux à faire garder, etc… Nous avons décidé de flâner et de rejoindre les Vosges en deux jours. Comme à notre habitude, nous n’avons réservé aucun hôtel pour ce soir et nous laissons la bonne fortune en décider presque pour nous. L’aventure c’est l’aventure. Ce n’est pas que le titre d’un film. La France est si belle surtout celle qu’on dit profonde. C’est la France rurale, celle que nous aimons Dany et moi. Toutes proportions gardées, nous avons décidé de « speeder » jusqu’à Clermont-Ferrand puis le reste du temps de lambiner par des petites routes secondaires voire de campagnes jusqu’à Gerbépal. Dans l’après-midi, nous sommes déjà en Bourgogne et visitons Paray-le-Monial, la superbe cité dite du « Sacré Cœur ». A 19 heures, nous stoppons devant un hôtel tout mauve aux volets verts menthe à l’eau. Nous sommes à Génelard, petite bourgade bourguignonne de 1.400 habitants assez loin des grandes voies de communication. Il y a tout de même une gare TGV et une incroyable école aux allures de château et longue comme un jour sans pain sur une place gigantesque. L’hôtel, c’est le F-Commerce, « F » comme Facebook peut-être à moins que ce ne soit la première lettre d’un prénom ? En tous cas, la liaison Internet fonctionne à merveilles et nous restons ainsi en contact avec la prétendue « civilisation » un jour de plus. Dans un cadre « art déco » aux influences africaines indéniables, nous sommes accueillis très gentiment par la charmante patronne dans une espèce de capharnaüm hésitant entre la caverne d’Ali Baba et une boutique d’antiquaire. Nous adorons. Nous aurons droit à la chambre bleue pour une nuit très paisible et bienfaisante. Le repas est à la hauteur de l'accueil que nous avons eu, c'est à dire excellent et pour 20 euros par personne, d’un rapport qualité/prix plus que correct.
12 juillet, 9 heures. Nous quittons Génelard en programmant Gerbépal dans notre Tom-Tom. A la question « voulez-vous emprunter les autoroutes ? », nous répondons clairement « NON ». De petites routes campagnardes en petites routes départementales, complètement désertes heureusement, nous avançons à la rapidité d’un escargot. Normal en Bourgogne, me direz-vous ! 10 heures 30, j’aperçois un panneau indiquant « Beaune ». Aussitôt me reviennent à l’esprit des paroles que je pensais à jamais enfouies dans ma mémoire. Celles d’un oncle bourguignon qui m’avait dit : « Si un jour, l’occasion se présente, n’hésites pas à aller visiter Beaune. C’est une cité magnifique. Il y a les Hospices. La Collégiale. Les Halles. De très jolis jardins. Des ruelles agréables à arpenter. Tu me le promets, tu iras ? ». Il était né à Glanon à quelques kilomètres de Beaune, sa ville d’enfance. Moi, j’avais 15 ans seulement. Sur mon GPS, je programme Beaune pour apprécier la distance qui me sépare de cette demande de promesse vieille de 50 ans à laquelle je n’avais jamais vraiment répondu affirmativement. Verdict du GPS : 30 kms, soit 60 pour me remettre ensuite dans le droit chemin. On y file avec l’idée de faire une visite au pas de charge mais pas de chance c’est samedi et jour de marché. Il y a foule. Pas de chance pour moi car Dany, elle, adore flâner sur les marchés. Heureusement, on trouve sans problème une place de parking. Au sein de cette foule bigarrée, le pas de course envisagé se transforme en une marche hésitante entrecoupée de rushs dès que des ouvertures se présentent. Comme il se doit, on visite les étincelants Hospices et on jette un regard dans la grandiose collégiale. Pas vraiment le temps de se payer une visite guidée et juste le temps d’acheter un casse-croûte que l’on avalera sur le bord de la route. On est attendu à Gerbépal pour la remise des clés du chalet au plus tard à 19 heures. 13 heures, nous quittons Beaune sous un ciel incertain. Il reste 280 km à parcourir par les voies les plus rapides et sans doute quelques kilomètres de mieux par les petites routes qui vont se présenter à nous. 16 heures, nous approchons de Gerbépal et sur la route, un panneau nous indique la fermeture prochaine de cette voie pour cause d’arrivée du Tour de France à Gérardmer. Nous prenons la première bretelle qui se présente et là, à Saint-Nabord, on se retrouve pris dans une véritable souricière. Obstruée par des barrières, impossible d’aller plus loin sur cette route car la caravane du Tour de France est annoncée. Impossible de reculer car il est bien trop risqué et dangereux de reprendre en sens inverse la bretelle que nous avons quitté. On décide de garer la voiture et d’aller voir passer les coureurs. Nous sommes dehors depuis deux minutes quand tout à coup un déluge s’abat sur nos têtes. Les gens massés sur le bord de la route restent impassibles à cette violente averse. A l’abri sous leurs parapluies ou sous le capuchon de leurs K-WAY, ils courbent l’échine. Ici, le Tour de France c’est sacré et nous le constaterons vraiment au cours de cette semaine de vacances. Nous, on réintègre la voiture mais un véritable rideau de pluie empêche toute visibilité extérieure. Dix minutes plus tard, l’orage semble passé. Le Tour de France est passé lui aussi et nous n’en avons rien vu. On patiente encore une bonne demi-heure avant que les barrières soient définitivement levées et la route libérée. 18 heures, nous sommes à Gerbépal devant le chalet. Une dame affable au fort accent alsacien nous remet les clés et procède à la visite des lieux. Ici pas d’Internet et simplement un vieux poste de télévision difficile à faire fonctionner sans télécommande mais captant néanmoins la TNT. Pour le reste, pas grand-chose à dire et le rudimentaire confort nous va bien.
13 au 18 juillet. Au milieu des sapins et des bouleaux blancs, le cadre est agréable et silencieux. Les vaches paissent devant la terrasse. Les oiseaux viennent se laver au petit ruisseau jouxtant le chalet. Puis ils finissent leur toilette à la fraîche rosée du matin et finissent pas se sécher en plein soleil sur les branches des épicéas. Les villas alentours sont magnifiquement fleuries comme en général ici dans toutes les communes des Vosges et d’Alsace. Les vacances commencent vraiment et nous allons passer une semaine extraordinaire à balader et à vrai dire, nous profiterons assez peu du chalet. Nous y dormons essentiellement sans trop écouter les informations toujours aussi répugnantes. Par cupidité et par la folie des hommes, on apprend qu’un avion est tombé en Ukraine. 298 personnes y ont laissé la vie. Encore la folie des hommes et pour cause de convoitise inconsidérée, la guerre a repris de plus belle dans la bande de Gaza, tuant sans aucun discernement femmes et enfants et population civile en général. En France, les premières manifestations s’organisent, parfois très violentes. Les images de Paris ressemblent souvent à une guerre civile. L’Allemagne a gagné la Coupe du Monde. Ici, avec leurs splendides et grandioses forêts, les Hautes Vosges sont superbes. Nous visitons Epinal puis le lendemain Gérardmer où nous assistons à un merveilleux feu d’artifice au bord du lac. La météo capricieuse a été clémente avec nous. Le lendemain, la Route des Vins d'Alsace est au programme. Nous la ferons en deux fois tant il y a de beaux petits hameaux fleuris à découvrir. Avec leurs magnifiques façades à colombages, les maisons sont féeriques. Après de longues années de déclin, les cigognes sont amplement de retour. Oiseau emblématique, on leur aménage des nids sur les toits pour facilité leur réintroduction. Ici tout est propre. Ici, pas de tags sur les murs et des façades impeccables comme si elles avaient été repeintes la veille. Ici pas de poubelles dégueulant dans les caniveaux et pas de papiers gras par terre. Les gens sont souriants et très accueillants. Parfois, nous avons l’impression d’être dans un autre pays. Il est vrai que nous avons volontairement évité les grandes agglomérations que sont Strasbourg, Colmar et Mulhouse. Toujours très attirés par la montagne, nous passons le reste du temps à parcourir la Route des Crêtes, à cheminer les charmants sentiers des différents « Ballons », à ramasser d’exquises myrtilles ou à déguster de délicieuses spécialités dans les fermes auberges avenantes et plutôt abordables. On va quitter à regrets toutes ces bonnes et jolies choses.
19 juillet, 9 heures. Nous quittons Gerbépal, direction le domicile. Une descente vers le Midi toujours prévue en deux jours. Cette fois, priorité aux souvenirs. J’ai dessiné un parcours qui va nous faire passer par le Haut Jura et tous ces admirables villages que nous avions connus en juillet 2003 au cours d’un périple pédestre et gastronomique d’une semaine s’intitulant « Les Saveurs des Hautes-Combes ». Moi, à cause de l'Histoire des lieux, je l'avais intitulé « Dans les pas des moines défricheurs ». Saint-Claude, les Bouchoux, Lajoux, La Cure, Les Créssionnières, Lamoura, Villard Saint-Sauveur, nous empruntons les minuscules routes menant à tous ces hameaux blottis dans une nature exubérante et verdoyante toujours aussi belle 11 ans plus tard. Une petite halte nostalgique aux Bouchoux et au restaurant La Chaumière pour un simple « expresso » mais pour une discussion à bâtons rompus avec l’agréable propriétaire. Les souvenirs ressurgissent et nous quittons à regrets ce havre de paix et ce gentil monsieur. Une deuxième et brève halte dans une fruitière pour quelques véritables morceaux de comté et de morbier et nous poursuivons notre itinéraire vers l’Ain et l’Isère. La France est belle de partout. Nous enjambons le Rhône à Vienne et atterrissons le soir à 20 heures à Saint-Hostien à l’hôtel Le Meygal. Saint-Hostien est une petite commune de 700 habitants situé dans le Velay c'est-à-dire dans la région Auvergne et dans le département de la Haute Loire. Il est tard. La journée et la route ont été longues et ont eu raison de notre désir de découvertes. Nous sommes bien fatigués. Il n’y aura donc pas de visite dans la cité et donc rien à en dire. L’hôtel lui est très bien. Les propriétaires sont accueillants, serviables et même chaleureux. La cuisine est plutôt traditionnelle mais excellente. Il y a la télévision dernier cri et la liaison Internet dans la chambre mais ce soir je n’ai ni l’envie de regarder la télé et encore moins celle de déplier mon portable. Avant de m’endormir, je vais me contenter de feuilleter et de lire quelques pages d’un journal que j’ai trouvé sur la table du salon de l’hôtel et qui s’intitule « la Gazette ». Cette « Gazette », c’est celle du Val d’Oise et franchement, je n’aurais jamais du ouvrir ce journal et lire le moindre article. Voilà presque une semaine que je n’écoute pratiquement pas les infos et la France serait entrée en guerre si j’en crois le titre de deux articles de la page 3 que je viens de lire consécutivement. Guerre civile, j’entends car pour les autres, on est déjà en guerre au Mali et contre une ribambelle de terroristes un peu partout dans le monde. Titre de la première chronique : « Gonesse - Couvre-feu après la tentative de meurtre » et pour la deuxième, «Argenteuil - Tirs de mortiers et affrontements avec la police à la veille du 14 juillet ». Couvre-feu, mortier, affrontements, des mots très guerriers à vous foutre la trouille. La Une est consacré à l’été 1944. C’est qu’ils me gâcheraient mes vacances, ces foutus médias !
20 juillet, 9 heures. Il est temps de rentrer à la maison mais je suis un amoureux de l'Auvergne alors hors de question de la quitter comme un amant surpris par le mari trompé. Au programme, un autre itinéraire « nostalgie » et une autre balade pédestre pleine de merveilleux souvenirs : le Chemin de Stevenson effectué aux étés 2004 et 2005 (à lire sur mon site perso en cliquant sur les années). Nous ne sommes pas très loin du Puy en Velay et cette fois, j’ai prévu de refaire ce parcours, non pas à pied, mais en voiture. Nous démarrons direction le Monastier-sur- Gazeille et toute la matinée se passe très bien et sans aucune pluie malgré un ciel très plombé. Après le Monastier-sur-Gazeille, les villages se succèdent : Saint-Martin de Fugères, Goudet, Landos, Pradelles, Langogne, Cheylard l’Evêque, Chasseradès, le Bleymard, le Pont-de-Monvert, Florac. Que de bons souvenirs d’autant que la route coupe très souvent le sentier de Grande Randonnée dont nous reconnaissons certains passages. Il est 13 heures, nous stoppons à Florac pour déjeuner. La pizzeria les Caraïbes propose des pizzas et des flammeküeches alsaciennes cuites au feu de bois. Nous optons pour les flammeküeches que nous n’avons pas réussi à manger en Alsace. Qu’à cela ne tienne, nous les mangerons en Lozère. Elles s’avèrent succulentes. Nous quittons Florac sous quelques gouttes de pluie mais la suite va être moins réjouissante et les Cévennes vont nous réserver des orages dont elles ont tiré leurs lettres de noblesse sous le nom « d’épisodes cévenols ». Au plus fort de la violence des pluies et du vent, nous sommes au sommet du Mont Aigoual et là, plus question de nous rendre à Saint-Jean du Gard comme initialement prévu. En quelques minutes, les routes se transforment en de véritables torrents. Autant dire que nous n’en menons pas large et le plus court chemin pour rejoindre la maison sera la mieux. Mais le réseau routier dans ce coin-là de la France, ce n’est pas la panacée et nous mettons presque deux heures pour rejoindre Millau. Ouf ! Les vacances se terminent bien et qui plus est, sous un ciel bien dégagé grâce à une puissante tramontane. Nous sommes bien en Roussillon. La maison est là. Nos chats, notre tortue et nos poissons rouges se portent bien.
On va reprendre nos « bonnes » habitudes. La lecture des mails sur le PC du bureau. Ce soir, téloche et informations toujours aussi pitoyables : les avions continuent de tomber comme des fruits trop murs. Nos responsables compatissent à la douleur des familles mais personne n’évoque les vraies raisons de ces catastrophes meurtrières. Pourquoi, as-t-on laissé voler ces avions alors que les contrôleurs et les pilotes savaient pertinemment qu’ils auraient à affronter des conditions climatiques déplorables et dangereuses ? La vie de centaines de passagers ne compterait-elle pas au regard des intérêts économiques ? La guerre à Gaza s’est encore durcie. Economiquement la France va de plus en plus mal. Le chômage a encore progressé. Lors d’une interview, Manuel Valls se dit satisfait de sa politique mais depuis bientôt deux mois, il est passé sous la barre des 50% d’opinions favorables. Dix jours de vacances et rien n’a vraiment changé. La France est toujours coupée en deux politiquement. La France a toujours deux visages. Le beau visage de la France profonde et rurale, c'est-à-dire celui des Hautes Vosges, de le Route des Vins d’Alsace, de ce merveilleux Haut Jura et de ce poumon aquifère qu'est l'Auvergne. Nous venons de découvrir ou de redécouvrir ce visage mais il faut avoir conscience qu'il y en a un autre moins réjouissant, celui de la Gazette du Val d’Oise. Un visage beaucoup plus dur et beaucoup plus violent que nos responsables ont peine à juguler. Mais le veulent-ils vraiment ?
Ah que c’était bon les vacances !
Allez, je m’en vais manger une tartine avec de la confiture de myrtilles, histoire de me rappeler les vacances et le mal qu'elles m'ont donné lors de leur cueillette.…..