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bell-lloc

La Chapelle Saint-André et la carrière de marbre de Belloc depuis Conat.

Publié le par gibirando

 

Ce diaporama est agrémenté de 4 musiques du compositeur John Barry. Elles ont pour titres : "The John Dunbar Theme (John Barry)", "Theme From Somewhere In Time (The City of Prague Philharmonic Orchestra)", "Give Me A Smile (English Chamber Orchestra/John Barry)" et "Out Of Africa/Flying Over Africa (John Barry)".

La Chapelle Saint-André et la carrière de marbre de Belloc depuis Conat.

La Chapelle Saint-André et la carrière de marbre de Belloc depuis Conat.


 

Quand en ce 14 août au matin, nous avons décidé d’aller randonner jusqu’à « la Chapelle Saint-André de Belloc et à sa carrière de marbre depuis Conat », je mentirais bougrement si je vous disais que nous partions totalement à l’aventure. Non, concernant cette chapelle, c’était la énième fois que nous y allions et si je vous donnais un chiffre rond, je mentirais aussi ! Je me souviens d’un temps très lointain où nous y amenions nos enfants puis à diverses reprises quelques amis. Pour les enfants, c’était quand ? Il y a 35 ou 40 ans peut-être, mais sûr dans cette fourchette-là ! Les amis un peu moins. Je ne sais plus. Puis, nous y sommes retournés en août 2012, puis encore en 2018 et en 2019 lors de deux « Balcons de Villefranche-de-Conflent » dans les deux sens. Oui, j’ai arrêté de compter le nombre de fois où je m’y suis rendu et ce, d’autant que j’y étais également passé en août 2007 lors d’un mémorable Tour du Coronat en solitaire et en 6 jours. Une chose est par contre certaine, c’est que je n’ai jamais véritablement découvert cette carrière de marbre qui jouxte la chapelle. Je sais où elle se trouve, je l’ai photographiée de loin mais ne l’ai jamais véritablement approchée même si j’ai beaucoup lu à son sujet. C’est donc avec ce double objectif que je pars aujourd’hui : la chapelle mais surtout la carrière et comme toujours la flore, la faune et tout ce que la Nature va m’offrir. Pour Dany, marcher dans la Nature et observer d’amples panoramas suffisent à son bonheur. Elle devrait y trouver son compte sans problème.  Il est 8h quand nous nous mettons en route sur la parking de la mairie de Conat. Deux rougequeues noirs semblent y chercher pitance et sautillent sur l’asphalte dans un mouvement de danse fait de balancements presque parfaits car quasiment synchronisé entre eux. Ils semblent ignorer royalement notre présence. L’itinéraire démarrant en haut et à gauche juste après le clocher de l’église, nous longeons le cimetière. Le soleil n’a pas encore jeté tous ses rayons dans la Vallée du Caillan (Callau sur certaines cartes IGN) et le ciel est plutôt étrange car d’un blanc très laiteux et donc opaque vers le sud et l’est et d’un bleu très pur car sans nuages vers le nord et l’ouest. Il en sera ainsi une grande partie de la demi-journée puis les choses s’inverseront dans le milieu de l’après-midi. La journée s’annonce superbe et je me réjouis déjà de la flânerie envisageable.  Pour moi, le verbe « flâner » signifie prendre mon temps pour tout. Tout, c’est observer et photographier la flore et la faune, le patrimoine, les paysages et les panoramas et aujourd’hui, il y aura en sus la géologie et peut-être même de la paléontologie. Tout cela en amateur bien sûr, mais curieux de tout cela. Si le début de la montée vers cette falaise et cette brèche qu’on appelle le Pas de l’Escala est plutôt monotone car essentiellement en sous-bois de petits chênes verts, dès lors que l’on change d’étage collinéen, les centres d’intérêts vont se multiplier. Dans l’immédiat, les chênes verts aussi petits soient-il semblent faire trop d’ombre à tout le reste. Peu de panoramas hors mis au tout début sur la Vallée du Caillan et ses jolis et rectilignes jardins potagers. Or mis un minuscule papillon dénommé la Brocatelle d'or (Camptogramma bilineata), aucune faune n’y semble présente. Quant à la flore, elle se résume à des Crassulacées comme les Joubarbes et les Orpins puis à de petites fougères et à quelques ombellifères (Apiacées) du style Boucages ou Buplèvres. Il faut donc attendre un autre étage supérieur pour que la végétation se diversifie : Quelques fleurs commencent à montrer le bout de leurs diverses inflorescences, il y a d’autres arbustes méditerranéens, puis divers feuillus et enfin de très nombreux pins accompagnés de quelques cèdres. Le lieu-dit « La Boixera » porte bien son nom, car s’il est de coutume de penser à juste titre qu’il s’agit d’un « bois de buis », ce nom désigne plus largement une « végétation très touffue » car en fagots, qu’il est d’usage de brûler soit pour se chauffer soit pour cuisiner (Joan Becat).  Ici, la faune se fait un peu plus présente avec déjà pas mal de papillons et quelques rares oiseaux, tout ce joli monde restant assez difficile à photographier compte tenu de la densité de la végétation, y compris parfois à même le sentier. Il me faut donc faire preuve de patience et de ce fait, rattraper Dany après chacun de mes arrêts photographiques. Dans cette épaisse végétation, de rares mais jolies ouvertures sur Conat et la vallée permettent de se faire une excellente idée du chemin parcouru mais surtout de l’élévation déjà réalisée. La présence de petits éboulis et de pins de plus en plus nombreux laisse imaginer que la fin de la colline est atteinte. Il n’en est rien et il faut vraiment attendre d’avoir franchi ce fameux « Pas de l’Escala », (pas de l'escalier) passage rocheux délicat mais peu dangereux ici, pour voir la falaise blanche et ocre disparaitre.  Si le sentier continue de zigzaguer au sein d’une jolie pinède, les difficultés liées à la déclivité ont totalement disparues. Sur la gauche, on aperçoit parfois l’imposant clocher de la chapelle romane Saint-André de Belloc. Peu de temps après se présente une vieille source captée, espèce de très court tunnel aménagé de quelques escaliers se terminant par une modeste citerne pavée. Pour qui connaît un peu l’Histoire de cette colline de Belloc mais aussi la Font de la Perdiu (Perdrix) située en face et de l’autre côté de la vallée de la Têt sur la colline de l’Ambouilla, il est assez facile de deviner que cette source captée est également d’époque « vaubanienne ». Or mis une porte en moins ici, les deux citernes sont quasiment semblables. De plus, leurs courts tunnels respectifs ont cette même forme en ogive que l’on retrouve un peu partout dans les souterrains d’Ambouilla et du Fort Libéria ainsi que dans les galeries de contrescarpe. D’ailleurs, sinon Vauban, qui aurait pu imaginer la construction d’une telle source à l’extrémité d’un long mur de soutènement dont on voit bien qu’il n’est là que pour soutenir un large chemin pour y accéder ? Oui, il ne fait guère de doute que cette citerne a été construite à la même époque que le Fort Libéria, c’est-à-dire dans les années 1681 à 1683, dès lors que le fort a nécessité l’accès aux carrières de marbre mais aussi qu’il fut utile aux armées de Louis XIV de se protéger de tous les côtés.  Pourtant les interrogations demeurent et notamment à propos de la construction de la Redoute d’Ambouilla que certains historiens attribuent aux architectes de Napoléon III voire aux Espagnols. Ici, aucune information n’apportant de précisions à mes interrogations, j’entre dans la source uniquement pour la photographier et donc sans m’éterniser. Les fleurs que j’ai aperçu ici dans cette clairière sont pour moi bien plus captivantes. Après quelques photos, nous continuons en longeant le mur évoqué. Une nouvelle clairière se présente, bien plus ample que la première et plantée d’un grand cèdre. Ici, c’est l’emplacement de l’ancien hameau dont on aperçoit encore quelques ruines envahies par la végétation de-ci delà. La chapelle est un peu plus haut et à gauche sur une butte. Nous n’y faisons que passer, juste histoire de voir s’il n’y a rien de nouveau depuis notre dernière venue. Il n’y a rien de nouveau et la porte de la chapelle est toujours aussi cadenassée, alors nous partons déjeuner avec cette vue splendide car ample sur la Vallée de Caillan qui s’étire du Massif du Madres jusqu’à nos pieds. Le pique-nique terminé, Dany part se reposer sur une planche qu’elle a repérée du côté de la clairière pendant que je me lance à la conquête photographique de la flore et de la faune de cette butte rocailleuse. Elle est ensemencée d’une multitude de plantes pour peu que l’on veuille les observer : thym, brachypode, genêt, chardons et carlines, bugranes et liserons, camélée, rouvet et j’en oublie encore beaucoup. Les papillons et les criquets sont également nombreux. La clairière où je retourne n’est pas en reste. Parmi de nouvelles fleurs, une toute petite bien bleue munie d’un long éperon et qu’il me faudra dénommer après recherche (Dauphinelle de Verdun). Dany s’étant bien reposée, il est temps de filer vers la carrière de marbre. Sur la carte, plusieurs chemins semblent y mener à travers le maquis mais je préfère prendre la piste  car je sais déjà que Dany n’est nullement intéressée par la visite de cette carrière. De plus, ne sachant pas si son accès est aisé ou pas, je ne veux prendre aucun risque avec elle. Finalement après quelques virages, la carrière de marbre griottes (*) est là ou tout du moins le terril constitué de blocs plus ou moins gros ressemblant à un éboulis. Dany continue la piste à la recherche d’un endroit ombragé pendant que je choisis l’accès le plus facile et le moins périlleux pour accéder à la mine à ciel ouvert. Plus facilement que je ne l’aurais cru, j’atteins un large chemin où d’autres éboulis me font face. Je me lance dans une recherche de petites pierres dont le but est à la fois de trouver les plus originales et les plus dissemblables. Si la plupart sont quasiment sans intérêt, quelques-unes présentent de petits fossiles blancs que l’on appelle Goniatites. Ces petits mollusques céphalopodes, depuis très longtemps disparus, ressemblent un peu à ces petits escargots qu’on appelle limaçons. En réalité, ils sont plus proches des ammonites également disparus et des nautiles d’aujourd’hui. S’ils sont souvent bien visibles sur les roches, ils sont parfois complétement déformés par la pression tectonique qui s’est exercée au Dévonien, c’est-à-dire voilà – 350 millions d’années environ. Les géologues les appellent « fantômes ».  Ils leur donnent aussi le nom d’ « Œil de Perdrix » quand ces fossiles sont totalement cristallisés et blancs. D’autres roches ne sont pas tavelées de Goniatites mais présentent d’autres intérêts comme des cristaux brillants de divers coloris ou bien des traces noires voire gravées d’activités de dislocation, d’écoulement, d’écrasement ou de rainurage comme les lapiaz ou les « pelures d’oignons ». Tout cela permet d’imaginer aisément l’activité bouillonnante et donc sans doute volcanique qui a eu lieu ici alors que la mer était présente ici comme sur une immense partie de la Terre. Les scientifiques estiment à 70 %  la disparition des espèces vivantes même si la cause précise de cette extinction reste inconnue : période d’anoxie océanique, pic de volcanisme lié aux mouvements de la dérive des continents, origine extraterrestre (impacts cométaires ou météoritiques) ou une combinaison de ces facteurs ? (Source Wikipédia).  Je photographie les exemplaires rocheux que j’estime les plus remarquables pour mon reportage, conserve les plus petites mais les plus originales, mais pas plus d’une dizaine, que je mets au fond de mon sac pour ma modeste collection de pierres et de fossiles et part vers d’autres recherches. Je remonte le chemin puis trouve une première carrière sur ma droite. Elle se présente sous la forme d’une tranchée avec sur la droite une falaise, espèce de petit coteau pentue,  plutôt crevassé de toutes parts et rouge brique. Rien de folichon à première vue, alors je continue de grimper vers la seconde bien plus haute, bien plus vaste et un peu plus lisse. Ici les roches que je découvre sont plus intéressantes à observer mais également plus diversifiés. Les clichés se multiplient. Finalement, j’atteins la croupe dominant celle-ci. C’est la garrigue mais relativement bien boisée de chênes, d’autres feuillus méditerranéens et de pins. J’y divague quelque peu photographiant des papillons, un énorme lézard ocellé très farouche, dont malgré tout je garderai de lui une piètre photo. Un poteau me rappelle que je suis toujours au sein de la Réserve naturelle et que certaines consignes basiques sont à respecter. Ces recommandations aidant, un peu perdu dans cette garrigue, je me sens comme un chien dans un jeu de quilles. Alors il est temps de quitter les lieux. Dany m’attend alors je trouve bien plus facile de redescendre par le chemin où je suis monté dans les carrières que de prendre le risque de m’égarer dans la garrigue. Finalement, je la retrouve tel Saint-Louis assise à l’ombre d’un grand chêne, mais le sien est vert et elle ne rend pas la justice. Sa seule loi est de bougonner un peu car voilà déjà presque une heure que je suis parti au sein des carrières et elle me dit qu’elle a trouvé le temps long. Nous continuons la piste qui descend vers Les Termaneres et la D.26. Ici, dans cette descente, les seules choses notables sont quelques papillons, la plupart déjà vus, un couple de sittelles dont une est peu craintive et se laisse tirer le portrait, un pinson qui picore sur la piste devant nous et semble jouer en sautillant au fur et à mesure que l’on avance vers lui et de beaux panoramas plongeants sur la vallée de la Têt, Prades et Ria-Sirach.  Puis tout se referme et cette piste devient assez monotone jusqu’à hauteur de la chapelle ruinée de Sainte-Croix (Santa Creu) où un nouveau panorama plongeant se dévoile sur la vallée. Il y a bien un sentier sur la carte IGN qui file vers Conat mais je ne le connais pas et une fois encore je ne veux pas prendre de risque avec Dany, et ce d’autant qu’elle commence à souffrir de ses hanches. A tout prendre, je préfère la monotonie de la piste. Un bel oiseau jaune au lieu-dit Les Termaneres puis encore quelques fleurs et papillons puis nous empruntons un petit sentier, lequel parallèle à la D.26 rejoint Conat. Ici, tout comme après le départ ce matin, nous retrouvons ce sous-bois de chênes verts un peu vide de tout, or mis la présence de quelques fougères.  Il est 15h quand nous touchons au but et retrouvons notre voiture sur le parking de la mairie. Les Rougequeues noirs photographiés ce matin sont toujours là mais cette fois ils ne veulent pas de mes photos et s’envolent vers le cimetière. Tant pis pour le spectacle mais comme à  la place nous avons eu droit à une petite compagnie de perdrix rouges marchant sur la D.26, nous finissons cette balade sur cette jolie conclusion.  Elle a été longue de 8,2 km, cette distance incluant la totalité de mes déambulations. Le dénivelé est de 406 m entre le point le plus bas à 519 m à Conat et le plus haut à 925 m juste avant d’arriver à la source captée. Les montées cumulées sont de 703 m. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet et 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

(*) La carrière de marbre griotte de Belloc et son histoire : Plutôt que de réécrire l'Histoire, je vous donne un lien où vous trouverez une maximum de renseignements à propos de cette carrière. C'est à ce jour le document le plus complet que j'ai trouvé. Il est l'oeuvre de Michel Martzluff, Pierre Giresse, Aymat Catafau e Caroline de Barrau, tous sont des spécialistes de l'archéologie, de l'Histoire ou de la préhistoire. On peut néanmoins rajouter que la carrière de Belloc était sans doute connue depuis le Moyen Âge, les nombreux parements que l'on trouve dans les chapelles Saint-Etienne de Campilles et Saint-André de Belloc toutes proches en constituent quelques preuves irréfutables. Les carrières ont refait surface plus tard retrouvées par quelques curieux dont certains les ont exploitées.  C'est le cas de "Monsieur Philippot, propriétaire d'exploitations de marbres à Perpignan qui exploita la carrière dite de Conat à partir de 1843 et dont quelques échantillons exposés lui valurent une médaille à l'exposition nationale de 1844. C'est le cas aussi de Monsieur Bernard Bernard de Villefranche qui se lança dans l’exploitation du marbre griotte de Belloc (ainsi que dans celle d'En Gorner, marbre violet et incarnat) mais d'un accès très difficile la carrière sera abandonnée au bout d’une vingtaine d’années. A cette carrière travaillaient une quinzaine d’ouvriers venus de Ria, Sirach, Conat et même Nohèdes. Les blocs de marbre épincés, taillés complètement terminés étaient expédiés en gare de Ria. Certains blocs pesaient presque huit tonnes. Il arrivaient « bruts » de Belloc par le chemin d’En Corner (« Foun de la Baronne ») sur des charrettes trainées par deux couples de bœufs. Ils étaient façonnés. Le marbre griotte acajou ou griotte coquillé était très prisé par les acheteurs.  Bernard Bernard décédé, une société belge prît le relais. Est-ce Holtzer des hauts-fourneaux [de Ria] ? De 1950 à 1955, je me rappelle que la carrière avait été exploitée par une entreprise italienne originaire de Carrare, le patron était M.Del Papa. Cinq à six ouvriers dont M.Garbati et son fils travaillaient sous ses ordres […]. Les gros blocs de marbre étaient exportés par chemin de fer vers Carrare (en Italie). Les ouvriers logeaient à « la bonne truite ». Un beau matin ils partirent, un grave accident s’étant produit, il laissèrent des factures impayées, et deux personnes qui avaient été blessées sont revenues quelques mois à Villefranche faire la plonge et de nombreux travaux pour compenser le manque à gagner et par reconnaissance du bon temps qu’elles avaient passé chez nous. A côté de cette carrière, un concasseur qui avalait toute pierre non façonnable pour produire gravillon de divers calibres et poudre de marbre. En amont l’entreprise familiale de Monsieur François Angles de Ria où travaillait Jacky Roque. La société Denain Anzin qui exploitait les mines de fer a repris la grande carrière de marbre sous les ordres de Georges Falguères (1966). Elle se lança en particulier dans la fabrication de pierres taillées pour la construction mais aussi de carrelages, de plaques de marbre polies, de monuments funéraires etc. Pour le carrelage, le marbre trop veineux voyait trop de carreaux se casser. Paul Dulcet y avait travaillé après avoir été serre-frein sur le train minier de Sahorre à Ria. Le dallage du café « Le Canigou » et les pierres taillées de l’encadrement des portes venaient de cette entreprise, qui a rapidement battu de l’aile. Pour ne pas être assez rentable, la société Denain-Anzin arrêta l’exploitation en 1973. Pourtant Jean Lannelongongue, maire de Villefranche à cette époque croyait à la survie de ces carrières, sources d’emploi. Avec le contremaître de la société Denain-Anzin ils avaient présenté une exposition au Palais des Congrès à Perpignan. Ils avaient reçu en mairie une délégation d’entrepreneurs de Carrare (Italie) prospectant des sites d’extraction en Languedoc Roussillon et dont l’attention a été attirée par la réputation du marbre rose de Villefranche. Mais aucune suite n’a été donnée". L'exploitation du marbre du Conflent et du Haut-Conflent s'est définitivement arrêtée. Voilà ce que l'on peut lire sur différents documents et sites Internet. Si ce marbre de Belloc est sans doute encore présent dans une multitude de bâtiments et sculptures, l'oeuvre la plus connue reste la Fontaine de Prades réalisée en 1867 et située place de la République.  D'autres sculptures réalisées dans le marbre de Belloc sont visibles sur le site suivant : https://monstresjpm.fr/marbres-calcaires-rouge-orange-rose-orange-red-rose-coloured-marble-limestone/

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La Chapelle Sainte Marie de Bell-LLoc (1.685 m) depuis Dorres (1.446 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est enjolivé avec 4 chansons de Christophe Willem extraites de son album "Inventaire". Elles ont pour titre : "Chambre avec vue", 'Intemporel", "Double Je" et "Pourquoi tu t'en vas ?"

Après plusieurs randonnées dans le Haut-Conflent du côté de Nohèdes et d’Urbanya, nous avions décidé d’aller passer le 15 août en Cerdagne et plus particulièrement du côté de Dorres, village bien connu pour ses bains d’eaux chaudes sulfureuses dits « romains » mais qui en réalité seraient plutôt moyenâgeux si j’en crois les historiens. Si en ce jour de l’Assomption de Marie, notre objectif était d’aller découvrir la belle chapelle Sainte Marie de Bell-Lloc lors d’une balade pédestre, il ne faut y voir de notre part, ni aucun dessein religieux ni aucune volonté de notre part d’aller rendre hommage à la Vierge. Non, nous ne sommes pas spécialement croyants et encore moins pratiquants. Non, cette idée d’aller voit cette chapelle n’était que pure coïncidence et ce choix était guidé par d’autres motivations : profiter d’une belle journée ensoleillée prévue par Météo France, changer d’air et partir à la découverte d’un coin de Cerdagne que nous ne connaissions pas. Autant le dire, cette randonnée pédestre que j’avais prévue sous la forme d’une boucle passant par le beau petit hameau de Brangoly fut très largement à la hauteur de nos espérances même si un petit égarement vint « divertir » de manière inattendue cette sortie. Mais revenons d’abord à Dorres, charmant petit village cerdan et plus exactement à l’ouest de celui-ci où s’effectue le départ. Il faut d’abord emprunter la rue du Cheval de Mérens encore intitulée carrer Saint Marc sur certaines cartes puis un peu plus loin la carrer de Magetta. La Magetta est une première et jolie petite chapelle dédié à Saint-Marc que l’on découvre quelques centaines de mètres plus loin. De toute manière, n’ayez aucune inquiétude, vous n’aurez sans doute pas à chercher le nom de ces rues car de nombreux panonceaux jaunes indicatifs de randonnées ont été disposés dès le démarrage. En effet, ici nous sommes  sur le G.R de Pays du Tour du Carlit (jaune et rouge), sur une variante du G.R de Pays du Tour de Cerdagne (jaune et rouge) et surtout sur le chemin de Bell-Lloc et de Brangoly (jaune), nos deux objectifs du jour. En outre, l’itinéraire est quasiment rectiligne jusqu’au col de Juell même si deux variantes sont possibles pour atteindre la chapelle Sainte Marie de Bell-Lloc avant d’atteindre ce col. Peu après la petite chapelle de Magetta, en réalité il semble qu’il s’agisse plutôt d’un monumental oratoire, la voie jusqu’à présent bitumée se transforme en un large chemin pavé de grosses dalles impressionnantes puis encore un peu plus loin, démarre enfin un vrai sentier plutôt étroit qui monte dans la montagne. Ici, commence pour moi, cet émerveillement sans cesse renouvelé que j’ai pour les fleurs et les plantes sauvages de notre belle région. Une fois encore, mon herbier photographique va s’enrichir de quelques belles fleurs nouvelles. Tout comme moi, de nombreux papillons se passionnent pour ces fleurs et sont captivés par leur fragrance au point d’en oublier sans doute que je suis entrain de les photographier. Il va en être ainsi une grande partie de la journée. Peu avant le col de Juell, de nouveaux panonceaux se présentent mais aujourd’hui, j’ai décidé quoi qu’il advienne de suivre la boucle que j’ai tracée et enregistrée dans mon GPS et comme ce dernier m’indique de prendre le sentier dit de « la conduite », nous prenons à gauche cet itinéraire. Bien nous en a pris car il s’agit incontestablement de la plus belle partie du parcours. Fleuri de millions de fleurs où virevoltent d’innombrables papillons, agréable car herbeux et ombragé à souhait, ce chemin file en balcon au milieu des feuillus et des résineux avec des vues splendides sur Dorres et ses proches ou plus lointains alentours. Un petit écureuil traverse le sentier, joue pendant quelques temps à cache-cache dans les pins d’un bois de conifères puis soudain, il décide de disparaître et repart vers les feuillus qui sont en contrebas. Nous profitons de ce magnifique spectacle car nous avons démarré tard et comme il est déjà midi, l’heure du pique-nique vient de sonner à l’église Saint-Jean de Dorres. Nous apprendrons un peu plus tard que c’est là que réside une vierge noire du XIeme siècle découverte à Bell-Lloc. La pause terminée, le sentier change du tout au tout à l’approche de notre premier objectif. Ici, nous quittons les Bacs, ici terminé les bois de feuillus et de conifères, fini le chemin herbeux, ici, tout n’est qu’aridité et de ce fait, la chapelle Santa Maria de Bell-Lloc apparaît magnifiquement sur son dôme presque dénudé. Un dôme aux herbes rases et jaunies planté néanmoins de quelques petits arbustes et parsemées de jolies fleurs résistant à cette terrible exposition ensoleillée qu’ici on appelle la « solana ». La chapelle est rapidement atteinte et autant le dire, nos anciens avaient le don pour construire des édifices au sommet de lieux mirifiques et cette chapelle de Bell-Lloc en est un parfait exemple. On comprend mieux ce nom de Bell-Lloc signifiant « beau lieu » car cette chapelle sans doute du 13eme siècle embrasse des panoramas merveilleux sur une immense partie de la Cerdagne. Après la visite de la vieille église parfaitement restaurée et la lecture d’une ludique mais trop brève inscription sur une pancarte qui nous en apprend son histoire, nous poursuivons le chemin qui passe derrière l’édifice religieux. Ce chemin laisse sur la droite la Fontaine de Sant Peligri, construction assez bizarre entre « orri cimenté » et « blockhaus pastoral » au fond duquel on devine un puits sous une grosse dalle de granite blanc posée à même le sol. Après cette courte découverte, l’itinéraire file vers le col de Juell et bien évidemment vers notre dernière destination, le minuscule hameau de Brangoly. Assez paradoxalement, et malgré la sécheresse qui semble sévir sur cette colline herbeuse, une fois encore les prés côtoyant le chemin sont parsemés de superbes fleurs aux couleurs variées. Ici, Œillets de Montpellier, Jasiones des montagnes, Crapaudines et bien d’autres fleurs encore tapissent le sol le plus souvent coiffées des jolies ombelles blanches que sont les Achillées millefeuilles et les Berces. Le sentier amorce une descente vers le col de Juell mais en réalité cette déclivité du terrain se poursuit quasiment jusqu’à Brangoly. Grâce à de nombreux panonceaux indicatifs, le balisage continue d’être parfait. Après 2h30 de marche, quelques arrêts et une belle descente dans un sous-bois très ombragé, nous atteignons le hameau par un agréable chemin herbeux encadré de colossaux rochers, de saules centenaires aux branches tortueuses, le tout planté dans un étrange décor naturel où une verdoyante végétation et d’étranges blocs de granite aux formes arrondies se partagent l’espace. Malgré sa taille plus que réduite, Brangoly reste une très belle curiosité à découvrir. D’abord, par son verdoyant et paisible cimetière, première découverte que l’on aperçoit en arrivant et où l’on se dit en le voyant, qu’on aimerait bien s’y reposer au terme du long chemin que représente une vie. Ensuite, par sa jolie petite église romane dédiée à Saint-Fructueux, évêque martyr tarragonais du 3eme siècle dont l’histoire dit qu’elle daterait du 12eme siècle alors que paradoxalement un épigraphe sur le fronton de son porche en indique la date de 1850. Mais celle église étant fermée, nous n’en verrons et n’en saurons pas plus à son sujet. Autre épigraphe mais en partie effacé et daté de 1863, celui de château de Brangoly dont le site Internet nous apprend qu’il aurait été construit sur une ancienne route templière et qu’il cache encore une multitude d’histoires sans fin, de grands nobles, de territoires féodaux….bref tout un monde merveilleux…. Nous osons nous risquer dans sa cours malgré un épouvantail qui semble faire office de gardien et bien qu’une pancarte à l’entrée nous laisse immédiatement penser qu’il s’agit désormais plutôt d’une hostellerie de charme que d’un vieux château féodal. Enfin et avant de quitter Brangoly, nous partons voir la curiosité numéro un du hameau qui n’est ni plus ni moins qu’un vieux dolmen datant des environs de 2000 avant J.C et dont une stèle non loin de là, nous apprend qu’il aurait pour nom « Dolmen d’En Caballer » et serait la propriété d’un certain Ramon de Pastors. Sur « The Megalithic Portail », portail Internet des sites mégalithiques, il est intitulé « Dolmen de la Cova del Camp de la Marunya mais on lui donne plus couramment le nom de Dolmen de Brangoly voire d’Enveitg. Après cette dernière et belle trouvaille monumentale mais dont quelques dalles sont en partie effondrées, il est temps de rebrousser chemin et de retourner vers Dorres. A Brangoly, nous allons pour cela continuer à suivre notre GPS qui nous indique un chemin qui descend sous le château et suis parallèle et pendant quelques centaines de mètres le ruisseau éponyme. Seul souci, ce tracé que j’avais trouvé sur un site Internet et enregistré dans mon GPS, nous entraîne sur un sentier ayant sans doute existé mais aujourd’hui peut évident à suivre car filant dans des prés aux herbes suffisamment hautes pour nous en faire perdre le file. Notre GPS n’a que faire de ces difficultés et il nous emmène vers une colline boisée assez pentue qu’il nous faut gravir de manière assez abrupte. Très incertain, nous allons un peu galérer sur ce tracé mais finalement notre GPS tiendra son rôle et nous ramènera entre maquis et garrigues sur la piste qui un peu plus haut n’est ni plus ni moins que le GRP du Tour de Cerdagne. La suite pour rejoindre Dorres ne sera qu’une simple formalité même si le ciel bleu azur a complètement disparu et si les gros nuages qui, depuis ce matin, s’accrochaient aux hauts sommets environnants ont décidés de partir vers d’autres horizons couvrant ainsi les lieux du lourde chape grisâtre, nous obligeant ainsi à presser le pas plus que nous l’aurions souhaité. Toutefois, la fin sur cette large piste reste agréable car la belle chapelle de Bell-Lloc reste en permanence visible au sommet de son dôme et une fois encore ce chemin est très fleuri et embrasse de superbes panoramas nous faisant découvrir au passage quelques jolis villages cerdans comme Angoustrine, Villeneuve, Ur, Enveitg, Llivia, etc… La fin sera d’autant plus agréable que, juste au dessus de nos têtes, un Circaète Jean-le-Blanc peu farouche va jouer les voltigeurs pendant plusieurs minutes en quête sans doute d’un petit serpent, de très loin son mets préféré. Après environ 13 kilomètres parcourus, la balade se termine à Dorres, à l’endroit même où nous avons laissé notre voiture. A l’arrivée, mon GPS m’indique un modeste 263 mètres de dénivelé accompli sachant que le point culminant de cette balade se situe peu après Bell-Lloc à 1.702 m au lieu-dit l’Argila. Attendu que nous sommes, nous n’aurons malheureusement ni le temps de visiter Dorres ni d’aller prendre un bain « romain ». Voilà deux bonnes raisons de retourner un de ces jours dans ce joli petit coin de Cerdagne !  Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

Pour la distinguer d’autres chapelles régionales également intitulées du nom de « Belloc » comme celle de Saint-André de Belloc au dessus de Ria par exemple que j’ai conté dans ce blog et de quelques autres aussi, j’ai, dans cet article, volontairement écrit le nom en catalan tel qu’on le rencontre ici sur de nombreux panonceaux de randonnées c'est-à-dire Bell-LLoc. Mais toutes les versions restent possibles de « Belloc » bien sûr à Belloch avec un « h » à la fin. 

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