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cerdagne

Le Pla des Avellans depuis Bolquère-Pyrénées 2000 (Parking Les Estanyols).

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons interprétées par Elton John. Elles ont pour titre : "Sorry Seems To Be The Hardest Word""Your Song" et "Sacrifice". La fin est une version instrumentale mais très incomplète de "Sacrifice".

Le Pla des Avellans depuis Bolquère-Pyrénées 2000 (Parking Les Estanyols).

Le Pla des Avellans depuis Bolquère-Pyrénées 2000 (Parking Les Estanyols).

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

En ce 21 aout 2023, nous avions décidé de parcourir une boucle en direction du « Pla des Avellans » à partir de Bolquère et plus particulièrement à partir du parking des Estanyols, non loin de la station Pyrénées 2000.  Pour être franc, cette boucle, nous l’avions découverte lors d’une autre balade s’intitulant « Les Berges de la Têt » faite en juillet 2020 et dont le départ était le même. Et pour être totalement honnête encore, ici aussi nous allons longer les berges de la Têt mais dans l’autre sens, c’est-à-dire en remontant son cours et ce, jusqu’à ce fameux Pla des Avellans. Si l’envie de l’accomplir venait à se faire jour, il  vous sera donc possible de profiter pleinement de la Têt qui ici est le plus souvent un fleuve docile et sans aucune profondeur. Il est parfois si tranquille, que vous pourrez même y faire un « plouf », si le cœur vous en dit. Moi qui d’habitude pose mes fesses (et parfois tout le reste) dans la moindre flaque d’eau, là j’avoue que ce jour-là l’eau était bien trop fraîche pour y mettre autre chose que mes pieds. Je me suis donc contenté de courir derrière quelques minuscules truites pour tenter de les photographier le plus correctement possible. Pas facile car assez peu nombreuses et surtout très méfiantes, ce fut un beau challenge qu’avec patience je réussis à gagner. Comme son nom l’indique, le Pla des Avellans est un plateau. Un plateau herbeux, et quelque peu boisé, situé au sein du site classé des Bouillouses. La route D.60 filant vers le célèbre barrage le longe.  Une partie de ce plateau est une zone humide par le fait même qu’il est très plat et que  le fleuve Têt a une forte tendance à s’y égarer de temps à autre, aidé qu’il est dans cette divagation par d’autres minuscules ruisseaux secondaires qui viennent se jeter dans son lit. Parking, arrêt de la navette en période estivale, aire de pique-nique, télésièges vers Font-Romeu et départ de plusieurs randonnées sont les principaux services présents sur le site.  L’hiver, le Domaine des Estanyols et le Pla des Avellans sont des hauts-lieux pour les randonnées en raquettes ou en skis de fond. Voilà ce que l’on peut dire de ce secteur. Il est 10h tapantes quand nous démarrons du parking des Estanyols. Comme toujours désormais, ma curiosité est d’abord attirée par la flore. Je la recense. Ce recensement ne s’arrêtera qu’à l’instant de l’arrivée et de retrouver la voiture. Entre les deux, quelques sujets fauniques, papillons, oiseaux, libellules et truites viendront compléter mon reportage. Je marche pour la Nature et la Nature me fait marcher quand ce n’est pas carrément courir ou me geler les pieds comme ici ! Dany, elle, marche à son rythme mais elle est surtout contemplative des paysages et motivée par le pique-nique, occasion assez souvent d’une petite relâche en observant le ciel ou carrément d’une sieste bienfaitrice. Après une première partie plutôt monotone jusqu’au bord de la Têt, la seconde avec fleuve tranquille et pique-nique sur l’herbe fut bien plus intéressante. Quant à la troisième consistant à revenir vers Les Estanyols par une grande partie du GR.10, il est fort dommage que située en hauteur, elle ne soit pas à même de proposer des vues et des panoramas, même si je peux comprendre que l’on ne va quand même pas couper d’innombrables pins et sapins juste pour ce plaisir-là. Finalement, l’aspect le plus positif est d’avoir marché puis pique-niqué dans un cadre forestier et lacustre où la Nature est omniprésente pour peu que l’on se donne la peine d’y prêter attention et de s’y intéresser. Il faut le plus souvent s’y intéresser de très près car cette Nature est « petite » voire parfois carrément « microscopique ». Si vous faites tout comme nous, vous mettrez comme nous 4h15 pour parcourir ces 11km et des poussières, sinon 2h30 à 3h devrait être largement suffisant car le dénivelé de 140m est modeste, tout comme les montées cumulées de 258m. Point le plus bas à 1.675 m au bord de la Têt au lieu-dit Jasse del Pas et le plus haut à 1.815m à l’approche de Pyrénées 2000. Carte 2249ET Font-Romeu – Capcir Top 25.

 

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Le Sentier des Cariolettes au départ de Bolquère-village

Publié le par gibirando

 Ce diaporama est agrémenté de la musique baroque "Palladio" du compositeur gallois Karl Jenkins. Le premier mouvement court (Allegreto) est interprétée par Camille et Julie Berthollet (violon et violoncelle) accompagnées par l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo dirigé par Julien Masmondet. La seconde version complète (Allegreto, Largo, Vivace) est interprétée par The London Philarmonic Strings et The Smith Quartet (violons) dirigés par Karl Jenkins lui-même. 

Le Sentier des Cariolettes au départ de Bolquère-village

Le Sentier des Cariolettes au départ de Bolquère-village

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C’est sur un dépliant touristique et donc un peu par hasard que j’ai découvert cette balade intitulée « Le Sentier des Cariolettes (*) au départ de Bolquère-village ». La suite a été relativement simple puisque en effectuant une recherche sur le Net, je n’ai eu aucune peine à trouver une fiche-topo expliquant très bien le détail du tracé. Cette fiche portant le numéro « PR39 » est visible sur le site Internet de la Communauté des Communes Pyrénées Catalanes. Je n’ai eu aucun mal non plus à trouver une tracé enregistrable ;  il y en a un de très bien sur le site « Tourisme.PyrénéesOrientales.com ». Mais il y en a d’autres. Si d’habitude, j’inscrit les nouvelles randonnées trouvées sur un petit calepin, cette fois-ci j’ai dit à Dany « j’ai trouvé une petite rando sympa en Cerdagne ça te dirait d’aller la faire dès demain, il annonce du beau temps ? ». C’est ainsi qu’en ce 27 juillet 2023 au matin, nous avons démarré d’Urbanya où nous étions toujours en vacances, direction Bolquère. Il est 10h quand nous rangeons notre voiture sur un grand parking tout près de l’intersection de la Grand Rue et de la rue de Cerdagne. Apparemment, nous sommes devant une école car en regardant sur un parterre fleuri, j’aperçois de jolis galets décorés en forme de visage stylisé. Sur l’un d’entre eux, je note la mention « CM2 ».  A Bolquère, la salle polyvalente qui est censée être la vraie ligne de départ est un peu plus bas dans la Grand Rue. Rien ne l’indiquant vraiment, nous y sommes passés devant en voiture sans vraiment la remarquer. Je file voir ce qui l’en est pendant que Dany se prépare. Sous un auvent, je trouve effectivement le fameux panonceau signalétique jaune indiquant le « PR39-Sentier des Cariolettes » avec les informations suivantes « 9,8km - +246 m de dénivelé – 3h ». La suite est très simple puisqu’il suffit de remonter la Grand Rue, direction Odeillo, cette dernière rue toujours rectiligne changeant de nom sur les cartes pour se dénommer D.10 ou Cami d’Odeillo. Après avoir suivi cette route et être sorti de Bolquère, le balisage toujours très bon indique la direction de « Vià - 3,5km – 1h05 ». Si la campagne est déjà là, le bitume est toujours là aussi et il faudra dépasser le cimetière et marcher encore un peu avant de trouver un large chemin terreux en espèce de mâchefer. Pour moi, qui dit campagne dit Nature et cette dernière se présente sous la forme de fleurs sauvages et de quelques volatiles. Si les grands corbeaux sont facilement reconnaissables, les quelques rapaces qui zèbrent le ciel en tous sens le sont beaucoup moins. Il est vrai qu’il y en a plusieurs différents. Peu après avoir laissé sur la gauche de grands bâtiments dont le nom « Ferme Rossell » ne laisse aucune équivoque quant à sa destination « agricole », le chemin atteint la voie ferrée du Petit Train Jaune. On poursuit ce chemin vers la gauche vers une petite gare puis à hauteur de celle-ci, on enjambe les rails et l’on continue tout simplement en suivant le balisage toujours aussi précis : « Vià – 2,7km – 0h50 ». Ce panonceau directionnel précise que l’on est sur le « GRP Tour de Cerdagne ». L’itinéraire est parallèle à la voie ferrée et c’est vraiment pas de chance car je vais louper le Petit Train Jaune de quelques mètres seulement. En effet, à cause des nombreux passereaux (des Traquets motteux essentiellement, de quelques papillons et des fleurs sauvages que je photographie, Dany a pris pas mal d’avance et c’est au moment où je tente de la rattraper que le Petit Train Jaune arrive derrière moi. Pas de chance car cela se produit à l’instant même où le sentier descend dans un vallon. Ce vallon, c’est celui où s’écoule un minuscule ruisseau, le Rec de Ricaut. C’est donc par en dessous que je vois passé « le Canari » au-dessus. Si les décors continuent d’avoir une belle couleur « paille », la sécheresse n’étant sans doute pas étrangère à ce coloris doré, le parcours reste néanmoins très agréable. De mon côté, à la faune déjà aperçue viennent se rajouter des lézards et des criquets. Après la visite d’une autre petite gare, bien utile à cause de sa pissotière, l’arrivée à Vià est une étape charmante. On débouche sur l’avenue Maréchal Leclerc ou D.29.  Les maisons sont anciennes mais le village est propre et paraît très bien entretenu. Par la rue des Violettes puis celle des Jonquilles, on atteint l’église romane Sainte-Colombe. Bien que fermée et donc toujours un peu déçu de cet état de fait, elle constitue l’essentiel du patrimoine ancien du village visible sur le parcours. Par bonheur, une pancarte explique son Histoire. On retrouve l’asphalte de la D.29 que l’on poursuit jusqu’à l’entrée d’Odeillo, partie la moins agréable et où l’attention est de mise car la circulation routière y est relativement abondante. Une petite entorse peut facilement vous amener au célèbre four solaire. Nous en faisons l'impasse. Le balisage étant toujours aussi bien présent, suivre le PR.39 est constamment chose aisée : rue du Lavoir puis celle des Izards. Ces rues nous amènent devant l’église Saint-Martin d’Odeillo où cette fois-ci nous avons la chance qu’elle soit ouverte. Pendant que j’entre dans l’église, Dany part visiter un atelier de poterie adjacent. Si la rue de la Liberté a tendance à nous faire ressortir aussi vite du village que l’on en est entré, le bistrot de pays « La Chouette » est là bien à propos pour que l’on s’y arrête afin d’engloutir nos sandwichs accompagnés d’une boisson hautement désaltérante. Après ce frugal déjeuner et un café, on reprend sur quelques mètres la rue de la Liberté puis à gauche le chemin du Rocher. Après quelques zigzags parfaitement indiqués, un chemin herbeux continue sous un lotissement de chalets. Il va en être ainsi pendant quelques temps avant que toute habitation ne disparaisse complétement. Après le chemin du Rocher, 3,9km reste à accomplir nous dit un panonceau.  Pendant que Dany continue de marcher à son rythme peu rapide mais régulier, les fleurs sauvages et autres papillons, passereaux, rapaces, criquets et lézards à photographier vident ma tête et y enlèvent toute idée d’une quelconque lassitude et ce, jusqu’à l’arrivée. Dans cette seconde partie, les panoramas en contrebas sur la plaine cerdane et au-dessus vers les hautes montagnes font en sorte que le plaisir soit intégral. Ainsi se termine ce « Sentier des Cariolettes » dont seul le nom peut nous laisser imaginer que ces champignons sont bien présents dans ce secteur. En effet, j’ai eu beau les chercher en m’éloignant parfois même du sentier mais je n’en ai pas aperçu un seul y compris dans les endroits me paraissant les plus humides. Sans doute que la saison était bien trop avancée et que la sécheresse avait accompli son travail de désagrégation. Or c’est bien connu, tous les champignons ont besoin d’une forte humidité pour pousser, c’est la condition sine qua non pour que le mycélium se gorge d’eau et que se développe les sporophores qui sont leurs appareils reproducteurs. Je n’ai pris aucune mesure au cours de cette randonnée mais je pense que l’on peut faire confiance à la plupart des sites Internet qui donnent une distance d’environ 10km pour des montées cumulées de 240m. Le point le plus bas est Vià à 1.510m d’altitude, le plus haut à 1.655m après Odeillo près du lieu-dit Les Boïgues, la déclivité est donc très modeste. Cartes IGN 2249ET Font-Romeu – Capcir et 2250ET Bourg-Madame – Mont-Louis -Réserve Naturelle de la Vallée d’Eyne Top 25.

(*) Cariolettes : Il semble que le nom « cariolette » soit typiquement pyrénéen voire carrément catalan avec certaines nuances comme « carioulettes », « couriolettes » « coriolette » « carioletta », avec un seul « R » voire parfois avec deux. Si son vrai nom  est « Marasme des Oréades » et en latin scientifique « Marasmius oreades », on ne compte plus le nombre d’autres noms vernaculaires que ce champignon peut avoir. Cela va du « Marasme montagnard » à une floppée de « mousserons » qui peuvent être « petit », « faux », « des près » « de printemps », « d’automne »  voire « mousseron » tout court. Ce nom de "mousseron" n'est pas toujours approprié aux cariolettes puisqu'il est également attribué à d'autres espèces de champignons comme le Tricholome de la Saint-Georges ou bien encore le Clitocybe nébuleux. On les appelle aussi parfois « nymphes des montagnes » eu égard aux Oréades qui étaient dans la mythologie grecque des nymphes vivant dans les montagnes, les forêts ou des grottes. D’autres noms leur sont donnés comme  « boutons de guêtre » mais aussi « pieds durs » en raison de leur pied que l’on néglige le plus souvent car trop ferme quant on les cuisine. Ils ont la réputation de pousser en « ronds de sorcières »  et en touffes. Ce sont d’excellents comestibles et on ne compte plus le nombre de recettes où ils servent d’accompagnement. Cuisinés isolément, ils sont le plus souvent concoctés en de délicieuses omelettes. Comme tous les champignons, attention toutefois à ne pas les confondre avec d’autres très ressemblants comme certains ClitocybesInocybes ou Laccaires nous dit le site Wikipédia.  

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G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

Publié le par gibirando

L’IVRESSE : L’ivresse venue, nous coucherons sur la montagne nue avec le ciel pour couverture et la terre pour oreiller (Li-Pa – Poète chinois)

5eme JOUR JEUDI 9 AOÛT 2001 -FONT-ROMEU (1741 m) - PLA DE CEDELLES (1911m)

G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

Campement au Pla de Cédelles

8h15. Nous nous réveillons. La nuit a été bonne et nous sommes en bien meilleure forme. Nous prenons notre petit déjeuner dans la chambre, une douche tiède et nous voilà d'attaque pour poursuivre notre randonnée. Aujourd'hui, nous ne fixons aucun but à notre étape et improviserons en fonction de l'heure et des difficultés rencontrées.

9h15. Après avoir réglé la note d'hôtel, nous repartons par le même raccourci, pris hier matin et qui laisse Super Bolquère un peu plus haut sur la gauche. Le temps est au beau fixe, mais la chape de brume sur la Vallée de la Têt est toujours présente et ne semble pas s'être déplacée. Sur le sentier qui mène à Bolquère et à l'endroit même où la veille, nous avions aperçu le renard, nous remarquons un immense oiseau à la cime d'un grand sapin. A notre arrivée, il s'envole et tourne au-dessus de nous quelques minutes en poussant de grands cris.

Nous traversons Bolquère et le temps d'une brève erreur de parcours, nous continuons la D.10 jusqu'au Col de la Perche. Le G.R.10 suit la petite route d'Eyne, puis tourne à gauche en longeant une ancienne voie romaine. D'abord à travers un bois de jeunes sapins puis au milieu de champs de céréales que quelques moissonneuses sont en train de faucher. Tout en descendant, nous distinguons en contrebas "le petit train jaune" chargé de vacanciers et la charmante commune de la Cabanasse que nous ne tardons pas à atteindre. Tout au-dessus, nous apercevons Mont-Louis et ses fortifications. Dans le village, nous suivons très aisément le balisage et continuons vers Planés.

En cours de route, Dany, qui a opté pour des chaussures de tennis, commence à se plaindre de ses pieds très endoloris. Nous improvisons une halte au bord d'un ruisseau, le temps de refaire les pansements et de reprendre un peu des forces. Pour moi aussi, la froideur de l'eau sur mes pieds est revigorante.

Il est midi quand nous entrons dans Planés. A la fontaine, nous emplissons les gourdes d'eau fraîche puis suivons le traces toujours bien visibles qui se dirigent vers l'étonnante église polygonale. Juste à côté de l'église, nous faisons un arrêt dans une fromagerie et dégustons un excellent fromage de brebis. Nous repartons avec un bon morceau de ce délicieux fromage qui nous a ouvert l'appétit et décidons de poursuivre. Nous empruntons une piste forestière que nous quittons rapidement pour nous engager sur un sentier qui grimpe dans la forêt.

Il est 12h30, pendant que je fais cuire des pâtes sur le réchaud, Dany est redescendue à Planés pour emplir sa deuxième gourde qu'elle avait omis de remplir à la fontaine. A son retour, le déjeuner est prêt et nous mangeons avec entrain. Dany s'est allongée et se repose un peu pendant que j'observe le "va et vient" de grosses fourmis qui s'afférent autour d'une imposante fourmilière encastrée dans un vieux tronc désagrégé.

Vers 13h30, nous reprenons notre route. La pente est de plus en plus raide, mais heureusement, le sentier court à l'ombre de très jolis sous-bois. De temps à autre, nous grappillons de succulentes framboises sauvages qui poussent à profusion en bordure même du chemin.

Vers 16h, un épais brouillard commence à voiler le ciel. Une demi-heure plus tard, nous atteignons le Pla de Cédelles, vaste croupe herbeuse parsemée de fleurs multicolores et entourée de sapins. Compte tenu de l'heure, des souffrances que Dany endure avec ses pieds, du brouillard et du cadre enchanteur qui nous entoure, nous décidons d'arrêter là pour aujourd'hui. La brume se fait de plus en plus opaque et nous avons du mal à distinguer des randonneurs qui passent à moins de quinze mètres de nous. Le lieu est certainement propice aux bivouacs car nous remarquons les cendres de nombreux feux de camp. Nous profitons de l'aubaine pour allumer le nôtre avec le bois mort, qui en abondance, jonche le sol et quelques bouses bien sèches.

La brume est maintenant très dense, la visibilité est de cinq à six mètres maximum, quelques gouttes de pluie se transforment rapidement en averse. Je parviens malgré tout à maintenir le feu allumé pour le repas du soir. La pluie s'est arrêtée de tomber, mais l'herbe est détrempée et c'est debout autour du feu que nous prenons le repas. Avec cette grisaille, la nuit tombe très vite et nous sommes contraints de réintégrer notre tente, plus tôt que prévu. Dany s'endort rapidement pendant que je bouquine à la lueur de la torche.

Il ne pleut déjà plus. Mais, des rameaux des sapins, quelques gouttelettes continuent de tomber sur la toile. C'est au son de cette entêtante musique que je m'endors à mon tour.

G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

Arrivée au village de la Cabanasse                                             Dany soigne ses pieds meurtris

Dany de corvée d'eau au village de Planés                                Arrivée au Pla de Cédelles

 G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

G.R.10 Etape 5 Font-Romeu (1741m) - Pla de Cedelles (1911m)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Au départ du Pla de Cedelles, préparatifs.                                      Au départ, vue sur la Vallée de la Ribérole

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G.R.10 Etape 4 Bolquère (1629m) - Font-Romeu (1741m)

Publié le par gibirando

 LA LENTEUR : La lenteur arrive souvent au but, tandis que la précipitation s’empêtre souvent en chemin. (proverbe arabe).

4eme JOUR MERCREDI 8 AOÛT 2001 -BOLQUERE (1629m) - FONT-ROMEU (1741m)

G.R.10 Etape 4 Bolquère (1629m) - Font-Romeu (1741m)

Un peu de toilette à la fontaine du village de Bolquère

8h 15, exténués par les efforts de la veille, nous avons dormi plus qu'à l'accoutumée, mais ce sommeil supplémentaire ne semble pas avoir été très réparateur. Dany se plaint de ses hanches et surtout de ses pieds où des ampoules ont fait leur apparition. Personnellement, j'ai mal aux mollets, aux épaules et la plante de mes pieds est encore bien rouge.

En sortant de la tente, la première chose que je remarque, c'est une immense chape de brume, qui immobile, recouvre la vallée de la Têt et la Cerdagne. Nous la retrouverons deux jours plus tard. Après trois jours d'un ciel immaculé, décidément les nuages s'amoncellent au sens propre et au sens figuré.

La fatigue aidant, nous prenons la décision de nous rendre à Font-Romeu pour nous ravitailler et prendre un peu de repos. Dès le petit déjeuner terminé, nous levons le camp et rangeons nos sacs sous lesquels des dizaines d'araignées ont élu domicile pour se mettre au sec de la rosée du matin.

Nous effectuons en sens inverse le chemin pris la veille et entrons dans Bolquère. Un arrêt à la fontaine pour remplir nos gourdes et nous brosser les dents et nous prenons la direction de Font-Romeu par la D.10. A la sortie de Bolquère, un homme occupé à la réparation de son chalet nous indique qu'il est préférable de prendre un raccourci qui, à travers champs et sapins, file directement sur Font-Romeu que nous apercevons au loin. Dany souffre des pieds. A mi-chemin, elle est contrainte de stopper pour refaire un pansement plus efficace. Pendant ce temps, j'observe aux jumelles un renard qui court au milieu d'un pré. Il s'arrête et assis sur son postérieur, semble nous épier. Nous avons tout loisir de le regarder, car ce n'est qu'après plusieurs minutes, qu'il reprend sa route et disparaît dans des bosquets.

Il est 9H30, nous entrons dans Font-Romeu et nous nous dirigeons vers le centre-ville au milieu d'un flot d'estivants. Nous cherchons rapidement un hôtel, inquiets de ne pas trouver de chambres. Le premier où nous entrons sera le bon. L'hôtel "La Montagne", le bien nommé, trois étoiles NN, un peu cher, mais une chambre doit se libérer entre onze heures et midi. Nous lâchons notre bardas et nos bâtons dans un local à bagages. Nous échangeons nos godillots de marche pour des chaussures de tennis plus légères et plus confortables. Nous vidons nos sacs de notre linge sale pour le porter à un pressing.

Nous ressortons de l'hôtel et redescendons la rue prise quelques instants auparavant. Sur le trottoir, à hauteur d'une pâtisserie, d'ardentes senteurs du pain chaud nous attirent. La pâtisserie fait également salon de thé. Nous nous y arrêtons pour prendre notre premier vrai café depuis notre départ accompagné d'un gros pain au chocolat bien frais et croustillant. Direction le pressing, puis le supermarché où nous faisons nos courses (fruits secs, saucissons, pâtes et riz cuisinés et plats iophilisés, boissons énergétiques, compotes, allumes-barbecues). Nous achetons également le journal pour connaître les dernières informations et quelques cartes postales pour donner des nouvelles à nos proches.

Il est midi, nous rejoignons l'hôtel. La chambre vient d'être libérée. Elle est spacieuse et possède une grande véranda bien ensoleillée. Mais après quatre jours passés sur les chemins, nous avons surtout hâte de nous laver. L'eau chaude de la douche est bienfaitrice et nous requinque un peu. Il est temps de trouver un restaurant pour continuer notre "remise en forme". Nous optons pour le restaurant de la Poste où une énorme salade pour Dany, et une non moins énorme et délicieuse pizza pour moi, nous sont servies. Vers 14 h, nous retournons à l'hôtel pour une sieste réparatrice. Nous traînons un peu au lit, mots croisés et lecture. Le soleil est encore haut et nous en profitons pour étendre dans la véranda, la tente et notre linge encore humide.

18 heures, il est temps d'aller au pressing récupérer tous nos vêtements. Promenades et shopping dans Font-Romeu, puis retour au restaurant de la Poste où nous dégustons une gigantesque entrecôte agrémentée de frites. C'est là que nous constatons que la viande commençait sérieusement à nous manquer.

G.R.10 Etape 4 Bolquère (1629m) - Font-Romeu (1741m)G.R.10 Etape 4 Bolquère (1629m) - Font-Romeu (1741m) 

Au Lac des Bouillouses
Une eau bienfaitrice aux Bouillouses

 Vers 21 heures, nous sommes déjà au lit. Dany s'endort très vite pendant que je regarde un match de foot à la télé. Après l'éreintante journée d'hier, ce repos aura, je pense, vraiment été utile.

G.R.10 Etape 4 Bolquère (1629m) - Font-Romeu (1741m)

Le petit train jaune que nous apercevions du champ au nous couchions le 3eme jour

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Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

Publié le par gibirando

 

 Ce diaporama est agrémenté de différentes versions et morceaux de la musique d'Ennio Morricone "Le Clan des Siciliens", bande originale du film d'Henri Verneuil avec Jean GabinAlain Delon et Lino Ventura. Dans l'ordre de passage, la 1ere version est la bande originale du film intitulée "Il Clan dei Siciliani" par l'orchestre d'Ennio Morricone, la 2eme s'intitule "Tema Per Nazzari E Delon" et est notamment sifflée par Curro Savoy. La 3eme s'intitule "Dialogo N°2" et la 4eme est jouée par "The Danish National Symphony Orchestra".

Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

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Dans ce secteur entre Cerdagne et Haut-Conflent ; et sauf à gravir de hauts sommets (Cambre d’AzePuigmal par exemples) ; la plupart des randonnées consistent à aller de villages en villages. Parce que ma sœur que je n’avais plus vu depuis de longs mois venait nous voir ; crise de la Covid oblige ; et qu’elle avait envie de randonner, c’est une balade de ce type que j’avais prévue et même imaginée en ce mardi 16 août 2022.  Après avoir longuement analyser la configuration des terrains et des différents parcours proposés sur le Net ; notamment au départ ; et par le fait même qu’aucun des circuits proposés dans les topo-guides ne me satisfaisaient pleinement, j’avais décidé de concevoir mon propre « tour » et ce afin de ne pas passer 2 fois aux mêmes endroits.  C’est ainsi qu’est né ce « Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de La Perche ». Alors certes, ce circuit pédestre parcourt des chemins très souvent empruntés mais tel que je le présente ici ;  et sauf erreur de ma part ; je n’ai trouvé personne d’autre le proposant sur le Net. Il a donc ce petit aspect original qui je l’espère plaira au plus grand nombre. Si le titre est également original, c’est parce qu’il me paraissait compliqué d’y mettre tous les noms des villages traversés que sont « La Perche, Saint-Pierre-dels-ForcatsPlanès et La Cabanasse ». Je pourrais même y rajouter le minuscule hameau de La Cassanya. Finalement et par le fait même que le départ se situait au col de la Perche, frontière séculaire entre le Conflent et  la Cerdagne, il me paraissait plus logique d’évoquer les « voies romaines » puisqu’ici c’est une petite partie de ces ancestrales voies-là que nous allions cheminer au cours de cette journée. Oui, selon les historiens, et même si les Romains avaient été précédés d’autres peuplades, ils étaient bien les inventeurs de cette Via Confluentana et de cette Strata Cerdana (ou Ceretana) auxquelles je pense ici et que nous allions sans doute en partie parcourir. Et sans doute, y-avait-il une voie de moindre importance remontant le Capcir par la Vallée de l’Aude, le blason actuel mais très ancien de La Cabanasse en forme de « Y » et que l’on nomme pairle semble l’évoquer.  Au titre de preuve, Saint-Pierre-dels-Forcats est en Cerdagne alors que Planès qui se trouve seulement 2 à 3km plus loin et plus à l’est est déjà en Conflent. Idem pour la commune de Mont-Louis, qui elle, est au carrefour des 3 régions et que mon tracé va frôler à moins de 500m. Oui, ce titre me paraissait logique et donc approprié. Il est 9h15 quand sur un vaste parking terreux nous rangeons notre voiture au col de la Perche. Déjà beaucoup de voitures mais les emplacements libres sont encore nombreux. Le temps de nous équiper convenablement et nous ignorons tous les panonceaux de randonnées (G.R.10 et GRP Tour de Cerdagne) qui sont là.  Oui,  nous voilà déjà sur la D.33, le but étant d’aller chercher un chemin qui a pour nom « Cami del Bosquet » se trouvant sur la gauche 650m plus loin. Ce chemin doit d’abord nous amener à Saint-Pierres-dels-Forcats puis nous poursuivrons vers Planès par le G.R.10 avant de continuer vers la gare SNCF de la commune par un chemin PR.9 qui a pour nom générique le Tour des Villages. Ce dernier doit nous entraîner vers La Cassanya (La Cassagne) puis vers La Cabanasse puis nous terminerons à La Perche par le G.R.10. Voilà le programme ! Alors autant l’avouer, nous étions trois et tous les trois nous avons été ravis de ce parcours. Or mis un peu de pluie sur la fin, il a fait beau et tout s’est merveilleusement passé. Les décors sont très variés et quand on regarde les paysages, on  a très souvent un sentiment d’amplitude. Certes les hautes montagnes sont proches mais suffisamment lointaines pour contribuer à cette perception. Les panoramas, eux,  sont très souvent aériens et notamment sur cette partie de la Vallée de la Têt où il y a le magnifique Pont Gisclard sur lequel circule le Petit Train Jaune. N’oublions pas les différents villages et leurs patrimoines religieux, le plus souvent romans, car si ces chemins ont une origine romaine reconnue, n’oublions pas qu’au fil du temps ils sont devenus la Via Romànica ou Voie romane. Au Moyen-Âge, via le Conflent et la Cerdagne, cette voie partait du Roussillon et notamment de Perpignan  jusqu’au comté d’Urgell. Dans tous ces édifices religieux qui voyaient le jour, les architectes, bâtisseurs, tailleurs de pierre,  sculpteurs, créateurs, peintres-verriers, orfèvres et autres compagnons artistes pouvaient donner la pleine mesure de leur savoir et de leur talent. Malgré un grand nombre d’édifices restaurés, certaines de leurs œuvres sont encore bien visibles. Il faut simplement regretté que ces édifices soient le plus souvent fermés.  Quant à moi, je me suis vraiment régalé car il y avait une jolie flore et quelques oiseaux et papillons à recenser et à photographier. Oui, ce fut une belle journée pour nous trois ! Un seul petit regret peut-être, celui d’avoir souvent jouer à cache-cache avec le Petit Train Jaune, le petit « Canari » prenant plaisir à ne pas être au bon endroit au bon moment, c’est-à-dire suffisamment à découvert pour en garder quelques jolies photos. Cette randonnée a été longue de 12,8km pour des montées cumulées de 630m et un dénivelé de 301m, le point le plus étant situé à 1.311 m au pont sur la Têt et le plus haut à 1.612m au lieu-dit « Els Pastorals » juste avant d’arriver à Saint-Pierre-dels-Forcats. Cartes IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top25.

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Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

Publié le par gibirando

 

 Ce diaporama est agrémenté de différentes versions et morceaux de la musique d'Ennio Morricone "Le Clan des Siciliens", bande originale du film d'Henri Verneuil avec Jean GabinAlain Delon et Lino Ventura. Dans l'ordre de passage, la 1ere version est la bande originale du film intitulée "Il Clan dei Siciliani" par l'orchestre d'Ennio Morricone, la 2eme s'intitule "Tema Per Nazzari E Delon" et est notamment sifflée par Curro Savoy. La 3eme s'intitule "Dialogo N°2" et la 4eme est jouée par "The Danish National Symphony Orchestra".

Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Dans ce secteur entre Cerdagne et Haut-Conflent ; et sauf à gravir de hauts sommets (Cambre d’AzePuigmal par exemples) ; la plupart des randonnées consistent à aller de villages en villages. Parce que ma sœur que je n’avais plus vu depuis de longs mois venait nous voir ; crise de la Covid oblige ; et qu’elle avait envie de randonner, c’est une balade de ce type que j’avais prévue et même imaginée en ce mardi 16 août 2022.  Après avoir longuement analyser la configuration des terrains et des différents parcours proposés sur le Net ; notamment au départ ; et par le fait même qu’aucun des circuits proposés dans les topo-guides ne me satisfaisaient pleinement, j’avais décidé de concevoir mon propre « tour » et ce afin de ne pas passer 2 fois aux mêmes endroits.  C’est ainsi qu’est né ce « Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de La Perche ». Alors certes, ce circuit pédestre parcourt des chemins très souvent empruntés mais tel que je le présente ici ;  et sauf erreur de ma part ; je n’ai trouvé personne d’autre le proposant sur le Net. Il a donc ce petit aspect original qui je l’espère plaira au plus grand nombre. Si le titre est également original, c’est parce qu’il me paraissait compliqué d’y mettre tous les noms des villages traversés que sont « La Perche, Saint-Pierre-dels-ForcatsPlanès et La Cabanasse ». Je pourrais même y rajouter le minuscule hameau de La Cassanya. Finalement et par le fait même que le départ se situait au col de la Perche, frontière séculaire entre le Conflent et  la Cerdagne, il me paraissait plus logique d’évoquer les « voies romaines » puisqu’ici c’est une petite partie de ces ancestrales voies-là que nous allions cheminer au cours de cette journée. Oui, selon les historiens, et même si les Romains avaient été précédés d’autres peuplades, ils étaient bien les inventeurs de cette Via Confluentana et de cette Strata Cerdana (ou Ceretana) auxquelles je pense ici et que nous allions sans doute en partie parcourir. Et sans doute, y-avait-il une voie de moindre importance remontant le Capcir par la Vallée de l’Aude, le blason actuel mais très ancien de La Cabanasse en forme de « Y » et que l’on nomme pairle semble l’évoquer.  Au titre de preuve, Saint-Pierre-dels-Forcats est en Cerdagne alors que Planès qui se trouve seulement 2 à 3km plus loin et plus à l’est est déjà en Conflent. Idem pour la commune de Mont-Louis, qui elle, est au carrefour des 3 régions et que mon tracé va frôler à moins de 500m. Oui, ce titre me paraissait logique et donc approprié. Il est 9h15 quand sur un vaste parking terreux nous rangeons notre voiture au col de la Perche. Déjà beaucoup de voitures mais les emplacements libres sont encore nombreux. Le temps de nous équiper convenablement et nous ignorons tous les panonceaux de randonnées (G.R.10 et GRP Tour de Cerdagne) qui sont là.  Oui,  nous voilà déjà sur la D.33, le but étant d’aller chercher un chemin qui a pour nom « Cami del Bosquet » se trouvant sur la gauche 650m plus loin. Ce chemin doit d’abord nous amener à Saint-Pierres-dels-Forcats puis nous poursuivrons vers Planès par le G.R.10 avant de continuer vers la gare SNCF de la commune par un chemin PR.9 qui a pour nom générique le Tour des Villages. Ce dernier doit nous entraîner vers La Cassanya (La Cassagne) puis vers La Cabanasse puis nous terminerons à La Perche par le G.R.10. Voilà le programme ! Alors autant l’avouer, nous étions trois et tous les trois nous avons été ravis de ce parcours. Or mis un peu de pluie sur la fin, il a fait beau et tout s’est merveilleusement passé. Les décors sont très variés et quand on regarde les paysages, on  a très souvent un sentiment d’amplitude. Certes les hautes montagnes sont proches mais suffisamment lointaines pour contribuer à cette perception. Les panoramas, eux,  sont très souvent aériens et notamment sur cette partie de la Vallée de la Têt où il y a le magnifique Pont Gisclard sur lequel circule le Petit Train Jaune. N’oublions pas les différents villages et leurs patrimoines religieux, le plus souvent romans, car si ces chemins ont une origine romaine reconnue, n’oublions pas qu’au fil du temps ils sont devenus la Via Romànica ou Voie romane. Au Moyen-Âge, via le Conflent et la Cerdagne, cette voie partait du Roussillon et notamment de Perpignan  jusqu’au comté d’Urgell. Dans tous ces édifices religieux qui voyaient le jour, les architectes, bâtisseurs, tailleurs de pierre,  sculpteurs, créateurs, peintres-verriers, orfèvres et autres compagnons artistes pouvaient donner la pleine mesure de leur savoir et de leur talent. Malgré un grand nombre d’édifices restaurés, certaines de leurs œuvres sont encore bien visibles. Il faut simplement regretté que ces édifices soient le plus souvent fermés.  Quant à moi, je me suis vraiment régalé car il y avait une jolie flore et quelques oiseaux et papillons à recenser et à photographier. Oui, ce fut une belle journée pour nous trois ! Un seul petit regret peut-être, celui d’avoir souvent jouer à cache-cache avec le Petit Train Jaune, le petit « Canari » prenant plaisir à ne pas être au bon endroit au bon moment, c’est-à-dire suffisamment à découvert pour en garder quelques jolies photos. Cette randonnée a été longue de 12,8km pour des montées cumulées de 630m et un dénivelé de 301m, le point le plus étant situé à 1.311 m au pont sur la Têt et le plus haut à 1.612m au lieu-dit « Els Pastorals » juste avant d’arriver à Saint-Pierre-dels-Forcats. Cartes IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top25.

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Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

Publié le par gibirando

 

 Ce diaporama est agrémenté de différentes versions et morceaux de la musique d'Ennio Morricone "Le Clan des Siciliens", bande originale du film d'Henri Verneuil avec Jean GabinAlain Delon et Lino Ventura. Dans l'ordre de passage, la 1ere version est la bande originale du film intitulée "Il Clan dei Siciliani" par l'orchestre d'Ennio Morricone, la 2eme s'intitule "Tema Per Nazzari E Delon" et est notamment sifflée par Curro Savoy. La 3eme s'intitule "Dialogo N°2" et la 4eme est jouée par "The Danish National Symphony Orchestra".

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Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de la Perche

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Dans ce secteur entre Cerdagne et Haut-Conflent ; et sauf à gravir de hauts sommets (Cambre d’AzePuigmal par exemples) ; la plupart des randonnées consistent à aller de villages en villages. Parce que ma sœur que je n’avais plus vu depuis de longs mois venait nous voir ; crise de la Covid oblige ; et qu’elle avait envie de randonner, c’est une balade de ce type que j’avais prévue et même imaginée en ce mardi 16 août 2022.  Après avoir longuement analyser la configuration des terrains et des différents parcours proposés sur le Net ; notamment au départ ; et par le fait même qu’aucun des circuits proposés dans les topo-guides ne me satisfaisaient pleinement, j’avais décidé de concevoir mon propre « tour » et ce afin de ne pas passer 2 fois aux mêmes endroits.  C’est ainsi qu’est né ce « Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de La Perche ». Alors certes, ce circuit pédestre parcourt des chemins très souvent empruntés mais tel que je le présente ici ;  et sauf erreur de ma part ; je n’ai trouvé personne d’autre le proposant sur le Net. Il a donc ce petit aspect original qui je l’espère plaira au plus grand nombre. Si le titre est également original, c’est parce qu’il me paraissait compliqué d’y mettre tous les noms des villages traversés que sont « La Perche, Saint-Pierre-dels-ForcatsPlanès et La Cabanasse ». Je pourrais même y rajouter le minuscule hameau de La Cassanya. Finalement et par le fait même que le départ se situait au col de la Perche, frontière séculaire entre le Conflent et  la Cerdagne, il me paraissait plus logique d’évoquer les « voies romaines » puisqu’ici c’est une petite partie de ces ancestrales voies-là que nous allions cheminer au cours de cette journée. Oui, selon les historiens, et même si les Romains avaient été précédés d’autres peuplades, ils étaient bien les inventeurs de cette Via Confluentana et de cette Strata Cerdana (ou Ceretana) auxquelles je pense ici et que nous allions sans doute en partie parcourir. Et sans doute, y-avait-il une voie de moindre importance remontant le Capcir par la Vallée de l’Aude, le blason actuel mais très ancien de La Cabanasse en forme de « Y » et que l’on nomme pairle semble l’évoquer.  Au titre de preuve, Saint-Pierre-dels-Forcats est en Cerdagne alors que Planès qui se trouve seulement 2 à 3km plus loin et plus à l’est est déjà en Conflent. Idem pour la commune de Mont-Louis, qui elle, est au carrefour des 3 régions et que mon tracé va frôler à moins de 500m. Oui, ce titre me paraissait logique et donc approprié. Il est 9h15 quand sur un vaste parking terreux nous rangeons notre voiture au col de la Perche. Déjà beaucoup de voitures mais les emplacements libres sont encore nombreux. Le temps de nous équiper convenablement et nous ignorons tous les panonceaux de randonnées (G.R.10 et GRP Tour de Cerdagne) qui sont là.  Oui,  nous voilà déjà sur la D.33, le but étant d’aller chercher un chemin qui a pour nom « Cami del Bosquet » se trouvant sur la gauche 650m plus loin. Ce chemin doit d’abord nous amener à Saint-Pierres-dels-Forcats puis nous poursuivrons vers Planès par le G.R.10 avant de continuer vers la gare SNCF de la commune par un chemin PR.9 qui a pour nom générique le Tour des Villages. Ce dernier doit nous entraîner vers La Cassanya (La Cassagne) puis vers La Cabanasse puis nous terminerons à La Perche par le G.R.10. Voilà le programme ! Alors autant l’avouer, nous étions trois et tous les trois nous avons été ravis de ce parcours. Or mis un peu de pluie sur la fin, il a fait beau et tout s’est merveilleusement passé. Les décors sont très variés et quand on regarde les paysages, on  a très souvent un sentiment d’amplitude. Certes les hautes montagnes sont proches mais suffisamment lointaines pour contribuer à cette perception. Les panoramas, eux,  sont très souvent aériens et notamment sur cette partie de la Vallée de la Têt où il y a le magnifique Pont Gisclard sur lequel circule le Petit Train Jaune. N’oublions pas les différents villages et leurs patrimoines religieux, le plus souvent romans, car si ces chemins ont une origine romaine reconnue, n’oublions pas qu’au fil du temps ils sont devenus la Via Romànica ou Voie romane. Au Moyen-Âge, via le Conflent et la Cerdagne, cette voie partait du Roussillon et notamment de Perpignan  jusqu’au comté d’Urgell. Dans tous ces édifices religieux qui voyaient le jour, les architectes, bâtisseurs, tailleurs de pierre,  sculpteurs, créateurs, peintres-verriers, orfèvres et autres compagnons artistes pouvaient donner la pleine mesure de leur savoir et de leur talent. Malgré un grand nombre d’édifices restaurés, certaines de leurs œuvres sont encore bien visibles. Il faut simplement regretté que ces édifices soient le plus souvent fermés.  Quant à moi, je me suis vraiment régalé car il y avait une jolie flore et quelques oiseaux et papillons à recenser et à photographier. Oui, ce fut une belle journée pour nous trois ! Un seul petit regret peut-être, celui d’avoir souvent jouer à cache-cache avec le Petit Train Jaune, le petit « Canari » prenant plaisir à ne pas être au bon endroit au bon moment, c’est-à-dire suffisamment à découvert pour en garder quelques jolies photos. Cette randonnée a été longue de 12,8km pour des montées cumulées de 630m et un dénivelé de 301m, le point le plus étant situé à 1.311 m au pont sur la Têt et le plus haut à 1.612m au lieu-dit « Els Pastorals » juste avant d’arriver à Saint-Pierre-dels-Forcats. Cartes IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top25.

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Le Circuit de 5 villages cerdans depuis Hix (Bourg-Madame).

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté d'une des bandes originales du film de Robert Zemeckis "Cast Away", en français "Seul au monde" avec Tom Hanks et Helen Hunt. La musique est du compositeur américain Alan Silvestri

Le Circuit de 5 villages cerdans depuis Hix (Bourg-Madame).

Le Circuit de 5 villages cerdans depuis Hix (Bourg-Madame).

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

Quand on cherche une randonnée à faire en Cerdagne, il est assez fréquent de trouver sur Internet des itinéraires allant de villages en villages, et ce, qu’elle soit pédestre ou à vélo. Seuls les noms des randonnées changent et bien sûr les distances plus longues en VTT :  tour des villages, circuit découverte, boucle, etc….C’est ainsi que j’ai découvert cette balade que j’ai personnellement intitulée « Le Circuit de 5 villages cerdans depuis Hix (Bourg-Madame) ». Si je n’ai pas retenu le mot « découverte » dans mon titre comme certains sites l’avaient fait, c’est parce que toutes les chapelles et églises (*) des 5 villages étaient fermées lors de notre passage. Or, pour avoir longuement potassé Internet avant de parcourir ce circuit pédestre, il faut bien reconnaître qu’elles constituent en grande partie l’essentiel du patrimoine ancien méritant absolument d’être vu. Malgré qu’elles soient presque toutes issues d’une architecture romane et qu’elles aient été remaniées, elles ont toutes leur propre originalité tant extérieure qu’intérieure. Quand à leur mobilier et décorum intérieurs, on y trouve un peu de tout mais beaucoup de choses de grandes valeurs car elles sont le reflet des siècles qu’elles ont traversés.  Alors c’est bien dommage de ne rien en voir mais c’est ainsi. C’était d’autant plus dommage que lorsqu’on va sur les sites de chacune des communes,  le patrimoine religieux est le plus souvent louangé. Il est même souvent le seul intérêt touristique à bénéficier de ces éloges. Alors ces villages à voir seront Hix, ligne de départ et quartier de Bourg-MadameOsséja et Palau-de-Cerdagne pour la France et Vilallobent et Age pour l’Espagne. Ces 2 derniers hameaux dépendant de la commune de Puigcerdà.  En effet, ce circuit a cette originalité de franchir la frontière entre les deux pays. Autre détail pour ceux qui ne connaissent pas la commune de Bourg-Madame et qui voudraient la visiter, sachez que l’église d’Hix, notre ligne de départ, est distante d’un kilomètre environ du centre-ville soit 2km aller et retour par la N116. Quant à Puigcerdà, il faut multiplier ce chiffre par 3 pour atteindre son centre. Il est 10h quand nous garons notre voiture près de l’église romane Saint-Martin d’Hix dont le vox populi prétend qu’elle serait une des plus jolies de Cerdagne. Elle daterait du Xème siècle et posséderait trois retables dont un particulièrement magnifique datant de 1738 du sculpteur catalan Paul Sunyer, frère du maître sculpteur Joseph Sunyer, si j’en crois ce que j’ai lu avant de venir. Il y aurait aussi des statuettes et des peintures de grande valeur en raison de leur ancienneté. Enfin, nous cherchons comment y entrer et s’il y a quelqu’un pour nous renseigner mais le hameau est totalement désert. Nous n’insistons pas et démarrons sans peine car en arrivant par la Nationale 116, nous avons remarqué des panonceaux directionnels. Nous les retrouvons et Osséja par le GR.36 (**), notre prochaine étape, est parfaitement mentionnée : « 2,7km – 1h05 ».  Nous réenjambons la « Nationale » et quelques foulées suffisent pour nous retrouver dans la campagne cerdane. C’est le Cami de Nervols nous annonce une plaque signalétique. J’espère que ce nom de « Nervols » n'a aucun rapport avec une quelconque « nervosité » à mettre en œuvre car ici ce n’est pas dans l’air du temps.  Un gros lézard se chauffe au soleil, des champs de céréales blonds à perte de vue, de jolies haies verdoyantes, quelques fermes très tranquilles, des paysans qui papotent en sourdine, des tracteurs et autres matériels agricoles plus ou moins imposants mais à l’arrêt, des chevaux en liberté mais immobiles ou couchés, tout ici incite à être indolent. En tous cas, dans cette déambulation qui reste à faire, rien n’incite à presser le pas, et ce d’autant que la météo est idéale pour ce faire. Si le démarrage offre encore quelques aspects de la civilisation, on les oublie vite et la campagne devient sauvage malgré les champs de céréales que l’on continue de longer. Il faut dire que ces derniers sont amplement occupés par de grands rassemblements de pinsons et de chardonnerets. Ils s’envolent à tire d’ailes au fur et à mesure que l’on avance. Les pinsons, eux, sont si abondants, qu’on les voit picorer en nombre au sein même du chemin, avançant au même rythme que nous dans leur quête à trouver pitance sans trop de problèmes. Dès la première intersection, on change de décors car la piste terreuse laisse la place à un étroit sentier verdoyant et le plus souvent ombragé. Un ru le longe et apporte un supplément de fraicheur. Comme toujours désormais, je recense les principales fleurs du sentier mais tentent aussi d’inventorier les oiseaux et les nombreux papillons dès lors qu’ils se posent. La chance me sourit avec un rapace mais surtout avec  un chevreuil sortit dont je ne sais où. Il traverse un pré en gambadant, s’arrête, repart en gambadant puis s’arrête de nouveau n’ayant plus aucun doute de notre présence malgré la bonne distance nous séparant de lui. Il est vrai que Dany m’ayant quelque peu distancé, je viens de l’appeler pour lui offrir ce joli spectacle. Si j’ai eu le temps de l’immortaliser, cette fois-ci  il détale dans le bois le plus proche. A l’instant où le sentier se transforme en une nouvelle piste terreuse, les champs de céréales refont leur réapparition. Cette piste s’élève doucement mais régulièrement jusqu’au premier quartier de la commune d’Osséja. Dans notre quête à nous diriger vers le centre-ville, la rue de Cerdagne bien balisée est la seule solution et ce, même si le GR.36 part dans une autre direction. Ce dernier laisse la place au GRP Tour de Cerdagne. Il est midi et nous prenons la décision de pique-niquer sur la place de Les Escoles Velles (les anciennes écoles). Certes, elle accueille le Monuments aux Morts mais il y a aussi une jolie fontaine très fleurie dont les sonorités et la fraîcheur sont des invitations à s’arrêter là. De plus, moineaux et pigeons semblent habituer à voir des visiteurs et à leur quémander quelques bouts de pain. Ils auront ce qu’ils demandent mais leur goinfrerie est telle que l’on est contraint de les modérer sans quoi nos petits sandwichs-triangles vont y passer.  Ils vont et viennent sans cesse autour de la fontaine se laissant tomber le plus souvent des toitures environnantes. Le pique-nique terminé et après un bref arrêt au Café de France le temps d’un délicieux expresso, Dany part vers le marché et moi vers l’église Saint-Pierre que j’espère voir ouverte. Nous sommes le 14 juillet, c’est jour de fête, et à cause des nombreuses guirlandes et des fanions accrochés au clocher volant à tous les vents, j’ai de bonnes raisons de penser qu’il n’y a aucun motif à ce qu’elle soit fermée. Aussi la déception est grande d’y trouver porte close. Je me contente d’en faire le tour mais ma déception est si grande que j’en oublie même de faire des photos. Quant aux marchands ambulants, ils en sont déjà à ranger leurs tréteaux et Dany est forcément déçue aussi. Nous continuons vers Palau-de-Cerdagne par la rue Saint-Roch puis par la rue du Marquis de Tilière. Entre les deux, il y a bien la petite chapelle Saint-Roch mais elle est également fermée. A Palau-de-Cerdagne, il en est de même de l’église Sainte-Marie. De ce fait, rien ne nous freine dans cette portion où la Nature se résume à de nombreux moineaux et à quelques fleurs sauvages ou échappées de jardins. Aussi, nous vivons un peu comme une délivrance, la sortie de Palau-de-Cerdagne et le retour à des décors plus champêtres. Après le pont sur La Vanera (Llavanera), un chemin très agréable file rectiligne vers Vilallobent. Il longe un instant un camping amplement arboré puis offre des panoramas plus amples car plus ouverts vers les plus hauts sommets des Pyrénées Catalanes. C’est dans une commune de Vilallobent déserte et silencieuse que nous entrons. Si silencieuse, que Dany habituée aux affluences du Perthus et de la Costa Brava me demande si nous sommes bien en Espagne. « Oui, nous sommes bien en Espagne » lui dis-je, lui précisant que le petit ruisseau que nous avons franchi il y a quelques minutes servait de frontière, et ce, si absolument rien de notable indiquait un changement de pays. Nous nous arrêtons bien évidemment devant l’église qui est si pittoresque avec son clocher-mur à deux baies typiquement préroman. Or mis, le porche de l’église qui n'est pas au même endroit, ce clocher-mur me rappelle étrangement celui de Saint-André de Belloc. Malheureusement fermée elle aussi, je fais le tour de la vieille chapelle mais toujours aussi désenchanté. Si le village est très beau avec ses superbes maisons en pierre aux toitures d’ardoises, il faut bien reconnaître que pour tout le reste c’est un incroyable « bled ». C’est à l’instant où nous pensons cela que nous tombons sur un français très sympa avec lequel nous papotons de la beauté mais de la tristesse du lieu. S’il reconnaît bien volontiers que Vilallobent est plutôt triste en cette saison estivale, il nous dit qu’en hiver le village est bien différent avec de nombreux touristes louant des maisons pour venir skier. Il finit par nous dire qu’il apprécie cette absence d’agitation et que s’il a acheté cette très belle maison avec pelouses et jardin arboré que nous contemplons avec convoitise c’est surtout pour ça. Nous repartons sur le bitume de la route par bonheur peu fréquentée par des voitures. Je continue à photographier fleurs, papillons et passereaux m’arrêtant seulement pour un bain de pieds rafraîchissant dans La Vanera. Puis la commune d’Age est là, bien différente de Vilallobent architecturalement parlant, mais avec des chalets luxueux qui ne laissent aucun doute quant à leur destination touristique. D’ailleurs de nombreux chantiers sont en cours et de ce fait nous retrouvons les bruits habituels d’une cité très active. Age tranche avec le silence de Vilallobent. Malgré le bruit ambiant, Dany décide que c’est ici que nous finirons nos casse-croûtes. Un banc est là bien à propos. Nous repartons par la partie la plus ancienne du village. Elle est plus calme et plus silencieuse. L’église Sant-Julia avec son cloche-mûr roman est également fermée mais Dany et moi sommes tellement captivés par l’état de santé calamiteux d’un pauvre chaton que nous ne prêtons guère attention à l'édifice. Le chaton vient vers nous pour réclamer pitance et par chance Dany est à même de lui donner des pâtes et quelques bouts de poulet d’une salade qu’elle n'a pas réussi à terminer. Avec un poil tout chiffonné et des plaies sur tout le corps, il est dans un état si piteux qu’il a même du mal à manger. Si j’ai souvent pour habitude de photographier les jolis chats que nous croisons en randonnée, j’estime que celui-ci est trop squelettique et trop amoché et surtout sans doute en fin de vie pour en faire un cliché utile. Nous repartons, désespérés mais en colère aussi nous demandant comment il est possible de laisser un être vivant sans soins et dans un tel état de désaffection. Au milieu d’un patchwork de champs céréaliers, une piste terreuse très rectiligne nous entraîne vers l’arrivée. Puigcerdà et Bourg-Madame que l’on aperçoit droit devant paraissent rassemblées en une seule et même commune. Comme souvent Dany presse le pas languissant sans doute d’en terminer alors que je traîne derrière elle en quête de dernières photos naturalistes. Papillons, une pie-grièche qui chante à tue-tête et de nombreux rapaces font les frais de ma passion. La civilisation est là avec sa vie grouillante et bruyante qu’il faut affronter. Route départementale, ligne du petit train jaune et Nationale 116 sont autant d’obstacles où la prudence est de mise. Tout redevient plus calme dès lors que la hameau d’Hix est atteint. L’église étant toujours fermée, je m’essaie à photographier ce qui me paraît intéressant de sa façade pendant que Dany part faire un petit tour au cimetière. Ainsi se termine cette jolie balade qui aurait pu être formidable « patrimonialement parlant » si toutes les églises avaient été ouvertes. Par bonheur, la Nature qui contrairement à l’Homme est innocente et n’a à priori pas peur des vandales, a bien compensé cette déficience. Comme expliquée ici, cette balade a été longue de 10,3km, cette distance incluant la visite des villages. Le dénivelé modeste est de 114 m entre le point le plus bas à 1.137m à la frontière entre Age et Hix et le plus haut à 1.251m à Osséja. Carte IGN 2250 ET Bourg-Madame  –  Mont-Louis – Col de la Perche Top 25.

(*) Les églises ou chapelles du parcours : Les églises et chapelles de ce circuit constituent l'essentiel du patrimoine architectural qui est à découvrir. Nous les avons toutes trouvé fermées et bien évidemment c'est une grosse déception de n'en voir que leurs parties extérieures. C'est un peu comme si nous partions à Paris visiter Notre-Dame et qu'une fois sur le parvis, on la trouve porte close. Alors sans doute que ces fermetures sont guidées par des problèmes de sécurité et on peut le comprendre, mais le désenchantement demeure car à côté de ça il ne reste que peu de choses culturelles ou ludiques à se mettre dans les yeux lors de ce circuit. Par bonheur, la campagne cerdane est très agréable à cheminer et à contempler, la flore et la faune n'étant pas égoïste en sujets à observer. Alors certes, pour les églises il y a peut-être des jours de visite, des messes, des concerts ou des clés à demander en mairie et que sais-je encore mais j'avoue que je n'ai pas suffisamment approfondi le sujet pour vous donner des renseignements de ce type. Je vous propose donc quelques liens, dont certains avec photos, vous permettant d'approcher un peu mieux les 6 édifices religieux mais aussi les communes jalonnant ce circuit :

Eglise Saint-Martin d'Hix : lien1, lien2, lien3, lien4lien5, lien6, lien7, lien8lien9lien10lien11lien12lien13, lien14

Eglise Saint-Pierre d'Osséja : lien1, lien2, lien3, lien4, lien5lien6lien7lien8lien9

Chapelle Saint-Roch d'Osséja : lien1, lien2lien3

Eglise Sainte-Marie de Palau-de-Cerdagne : lien1, lien2lien3lien4lien5, lien6lien7

Eglise Sant-Andreu de Vilallobent : lien1, lien2lien3lien4lien5lien6lien7

Eglise Sant-Julia d'Age : lien 1lien2

 

(**) Le GR.36 : Le sentier de Grande Randonnée N°36 est long de 1.916 km (source Wikipédia). Il part de Normandie et plus précisément de Ouistreham dans le Calvados et se termine à Bourg-Madame, raison de ce court nota bene. En effet, il faut savoir qu'à Hix, départ de ce circuit que je vous propose ici, nous ne sommes à pied qu'à 1,2km et donc à 15mn du pont transfontalier sur le riu Rahur séparant Bourg-Madame de Puigcerdà. Ce pont constitue l'extrémité finale du GR.36. Ce pont est donc pour tous ceux qui accomplissent la totalité du GR.36 ; voire qu'une grande partie ; à la fois un objectif a atteindre mais aussi un symbole, symbole historique et fraternel certes mais surtout symbole de la persévérance. 

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Le Circuit des Trois églises depuis Ur (Autour d'Ur)

Publié le par gibirando

En hommage à John Lennon, assassiné il y a bientôt 41 ans, j'ai agrémenté ce diaporama de 4 de ses plus belles chansons. Elles ont pour titre "Woman", "Jealous Guy""Oh My Love" et "Imagine". En fin de diaporama, "Imagine" est également interprétée par le Royal Philharmonic Orchestra.

Le Circuit des Trois églises depuis Ur (Autour d'Ur)

Le Circuit des Trois églises depuis Ur (Autour d'Ur)


 

Lors d’une correspondance, Voltaire a écrit « Les beaux esprits se rencontrent » mais la tradition a finalement retenu « les grands esprits se rencontrent ».  Il faut dire que donner un paternel historique et authentique à cette citation paraît compliqué, plusieurs auteurs l’ayant utilisée. Enfin peu importe car je n’aurais pas le prétention de dire que mon esprit est beau ou grand, mais toujours est-il qu’en inventant ce « Circuit des Trois églises à partir d’Ur », j’ai inopinément et bien involontairement copié celui d’un confrère. Ce confrère, c’est le remarquable site « P.O Express » ,  quant à sa balade, elle s’intitule « Autour d’Ur ». Comme je le fais régulièrement, j’analyse les cartes IGN et leurs vues aériennes à la recherche d’éventuelles possibilités de balades. C’est ainsi qu’est né ce circuit bien avant que je prenne conscience que « P.O Express » avait eu la même idée avant moi. Ce n’est d’ailleurs qu’après l’avoir accomplie, que j’ai découvert cette étrange similitude.  Là, où la ressemblance est encore plus insolite et incroyable, c’est que nous l’ayons accomplie tous les deux dans le même sens et ayons choisi Ur comme ligne de départ, ce qui bien entendu n’est qu’un choix personnel et aucunement une obligation. Seule différence : le nom donné à cette balade. Pour moi, ce n’est qu’une fois que le circuit fut accompli que ce nom de « Circuit des Trois églises » vint à moi comme une évidence. En effet, dans les trois communes traversées que sont UrVilleneuve-des-Escaldes (*) et Llivia les édifices religieux sont de très loin les bâtiments les plus notables car les plus visibles. Je pourrais presque dire qu’au sein de cette balade, ils sont omnipotents. D’ailleurs, et même si nous venons de garer notre voiture sur le parking tout proche rue de Brangoly, c’est bien de l’église Saint-Martin d’Ur que démarre réellement cette balade. Nous la trouvons malheureusement fermée. Nous la contournons puis remontons la D.618 jusqu’à la rue de Belloc sans nous préoccuper des quelques panonceaux de randonnées que nous avons aperçus. Dans l’immédiat, je me fie à mon tracé GPS. De toute façon, ces panonceaux indiquent Les Cascades ou Llivia mais par un parcours qui s’intitule « Par-delà la frontière ». Ce parcours, c’est celui qui pour partie m’a servi à imaginer ce circuit. Le second étant le sentier qui longe le Canal de La Soulane d’Ur à Villeneuve-des-Escaldes. Le troisième tronçon entre cette dernière commune et Llivia ayant été repéré sur des vues aériennes de Géoportail. Nous voilà donc entrain de remonter la rue de Belloc la bien nommée. La bien nommée car guère plus loin, un panonceau nous indiquera la direction de la chapelle Santa Maria de Belloc que nous avons déjà eu l’occasion de découvrir au départ de Dorres. Dans l’immédiat, on laisse les dernières jolies maisons d’Ur et on continue tout droit un large chemin de terre qui aboutit devant une bâtisse que la carte IGN définit comme étant une citerne. C’est bien une citerne car une rigole est déjà là. Bien balisé en jaune ; et parfois même en bleu ; le chemin continue à gauche et s’élève en longeant la rigole cimentée. Les premiers panoramas sur Ur et quelques collines environnantes se font jour. Plus loin, quelques sommets plus ou moins hauts et un bout de la plaine cerdane où les couleurs olivâtre et paille se partagent les espaces. Il en sera ainsi à chaque vue, à chaque panorama sur cette superbe Cerdagne. Deux panonceaux directionnels se présentent dont le nôtre indiquant clairement l’orientation à prendre et les valeurs attachées : « Villeneuve – 0h40 – 2,3 km ». On délaisse celui montant vers la chapelle de Belloc. L’orientation est simple puisqu’il s’agit de suivre un canal sur sa rive droite. Ce canal, c’est celui dit de la Soulane. Il récupère toutes les eaux ruisselant sur le flanc sud de la montagne de Belloc. Si depuis le départ,  j’ai déjà photographié un ou deux papillons et quelques fleurs, ici,  tout au long du canal, je mets constamment à profit mon goût immodéré pour la photo naturaliste. Les fleurs y sont en grand nombre et d’une grande diversité quant à la petite faune elle est bien présente aussi à condition d’être dans un état d’éveil constant. Le cadre étant très bucolique, la flânerie est préconisée. On ne s’en prive pas et ce d’autant que les vues sont limitées voire absentes le plus souvent et que la marche s’effectue essentiellement en sous-bois. Du côté gauche, la montagne de Belloc n’offre que de rares paysages de steppes. Sur un terrain pentu où émergent de très nombreux affleurements rocheux, il  y pousse essentiellement des graminées dorées parsemées de quelques arbustes et buissons. Sur la droite, c’est un contraste étonnant avec un bois très touffu composé essentiellement de feuillus. Sur la carte IGN, le lieu-dit est dénommé bien à propos « Les Verdures » ! Les oiseaux y sont plutôt rares et ce n’est qu’avec beaucoup de persévérance que je vais réussir à y photographier un seul pinson mais également un pic épeiche qui a la délicatesse de venir égayer mon pique-nique. En effet, en raison de l’heure bien avancée, c’est au bord du canal mais avec vue sur la colline d’El Castellar que nous choisissons de piqueniquer. Outre le pic, la chance est avec moi, puisqu’à l’endroit où nous stoppons, une grenouille rousse a élu domicile dans le canal. Si la fin du canal est synonyme d’arrivée à Villeneuve-des-Escaldes, elle n’est pas la fin de visions de la Nature. Sur ce talus que nous cheminons parallèlement à la D.618, elle est encore bien présente. Des fleurs différentes à celles du bord du canal mais pas moins jolies et aussi diverses. Quelques papillons peu faciles à photographier car très remuants les butinent.  Si l’entrée dans Villeneuve s’effectue en coupant la rivière La Riverète, c’est surtout quelques vestiges du passage du Tour de France 2021 lors de l’étape Céret – Andorre qui marquent nos esprits. Dans un village déserté, l’église qui est dédiée à Saint-Assiscle et à Sainte-Victoire nous attire comme le miel attire les mouches. L’église étant entourée d’un petit cimetière, Dany n’a pas trop envie de s’y éterniser. Au carrefour suivant, le bien nommé Cami de Llivia qu’il nous faut suivre est juste là à droite. Il permet de retrouver très rapidement des paysages champêtres avec de jolies vues aériennes car il présente l’avantage de cheminer un relief collinaire. Un fois enjambée la rivière d’Angoustrine, au lit aussi torrentiel que minéral, la « partie de campagne » reprend ses droits. Fleurs, papillons et lézards me ralentissent et s'opposent très souvent à mon désir de ne pas me faire distancer par Dany. Sur ce « Cami d’En Calvera » ; ou « Chemin du Calvaire » ; ce n’est que plus tard et un peu plus loin que les passereaux viennent se distraire devant mon objectif. La colline se termine et laisse la place à la plaine et à ses immenses champs de céréales. Les graines les attirent et nous les voyons sortir des champs et monter vers le ciel comme des petits boulets de canons. Les oiseaux sont très nombreux, divers mais malheureusement peu faciles à immortaliser. Il me faut arriver au niveau d’une ferme et de ses bâtiments pour en figer quelques-uns. Après cette marche solitaire entre Villeneuve et Llivia, la cité enclavée est synonyme de retour à une bruyante civilisation. Ici, quel contraste avec les villages français ! Les terrasses, les bars et les restaurants étant noirs de monde, nous filons direct vers le centre historique et l’église Notre-Dame des Anges où dans ce secteur tout est beaucoup plus calme. Nous y flânons dans les jolies ruelles. Les maisons y sont souvent colorées et décorées de statuettes allégoriques. Par bonheur, l’église est ouverte et il y a une nef incroyablement belle avec un magnifique retable et plusieurs petites chapelles amplement décorées. Là aussi quel contraste avec la France où tous les édifices religieux sont le plus souvent fermés ! Nous sortons de Llivia mais sans pouvoir éviter que la société de consommation nous rattrape. Un cornet de glaces ici, un café chaud et une bière bien fraîche là. Il faut dire que malgré les 1.200m d’altitude, la température en plein soleil doit sans doute avoisiner les 25 degrés voire peut-être plus. Depuis le canal de la Soulane et son agréable ombrage, nous avons toujours marché en plein soleil, même si ce dernier s’est quelque peu voilé au fil de notre cheminement. De ce fait, il a fait chaud. La sortie de Llivia et le retour vers Ur est d’une simplicité enfantine. Le chemin, commun avec celui de Saint-Jacques de Compostelle est constamment bien balisé à chaque intersection. Finalement c’est toujours tout droit, mais ça je le savais déjà en observant la carte IGN. On y flâne encore en se laissant distraire par tout et n’importe quoi. Un rapace dans le ciel en vol stationnaire mais qui a la bonté de venir se poser sur une clôture, une botteleuse qui avale des andains de foin et les recrache en gros ballots, des très beaux chevaux et des étourneaux qui les accompagnent pour picorer leur crottin, un pancarte qui explique les dérives passées de la frontière, une vieille borne gravée et toujours des fleurs et des papillons dont j’essaie de sélectionner ceux non encore photographiés. Ainsi les kilomètres défilent et quand Ur est là, nous en sommes presque surpris. Ainsi se termine cette jolie balade dont on ne peut regretter qu’une seule chose :  être restés à la porte des églises françaises. Peut-être y-a-t-il un moyen de les visiter mais j’avoue qu’à ce titre nous sommes partis la fleur au fusil et surtout sans nous renseigner au préalable ? D’un autre côté, il est vrai aussi que nous sommes partis sans savoir que les églises en deviendraient les principales visées. Telle qu’expliquée ici, cette balade a été longue de 11km, cela incluant la bonne visite du centre historique de Llivia. Les montées cumulées ont été de 344m. Le point le plus bas est à 1.190m non loin de la borne frontière N°44 entre Llivia et Ur et le point le plus haut à 1.307m au départ du Cami de Llivia à Villeneuve-des-Escaldes. Cartes IGN 2249OT Bourg-Madame – Pic Carlit – Col de Puymorens et 2250ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top 25.

(*) Toponymie du nom "Escaldes" : « Le nom d'Escaldes provient du latin "calidae" qui désigne une source d'eau chaude. Les eaux thermales d'Escaldes dont la température peut atteindre 68 °C étaient utilisées au xve siècle pour le lavage et la teinture de la laine. Elles servent aujourd'hui à alimenter le centre thermoludique de Caldea. Les habitants sont les Escaldencs », voilà ce que l'on peut lire sur la page Wikipédia consacrée à la paroisse Escaldes-Engordany de la Principauté d'Andorre. Ainsi, ce nom qui est celui d'une commune andorrane est également bien présent en Cerdagne où les sources d'eaux chaudes sont légions. D'ailleurs, si on le trouve accolé à la commune de Villeneuve, on le trouve également sous la dénomination "les Escaldes" à la gare d'Ur dont le panneau mentionne "Ur-Les Escaldes", cette gare desservant les 2 communes. C'est ainsi que ces sources ont engendré depuis très longtemps, et notamment depuis la présence des Romains, la création de bains chauds que l'on trouve un peu partout dans cette région. C'est le cas à Err, à Dorres, à LLo mais aussi à Andorre avec le centre thermoludique Caldéa dont la notoriété le décrit comme étant le plus important d'Europe. L'excellent site consacré aux Pyrénées-Orientales nous conte la très jolie histoire des bains des Escaldes sur la page consacré à Villeneuve. C'est ici

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La Boucle pédestre de l'étang du Ticou depuis Pyrénées 2000.

Publié le par gibirando

Afin de rendre hommage à Jean-Paul Belmondo qui vient de nous quitter, j'ai agrémenté cette vidéo avec la musique d'Ennio Morricone dont plusieurs variations sont extraites du film "Le Professionnel" de Georges Lautner.  En français, elle s'intitule "Le Vent, le Cri" et en italien "Chi mai".

La Boucle pédestre de l'étang du Ticou depuis Pyrénées 2000.

La Boucle pédestre de l'étang du Ticou depuis Pyrénées 2000.

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Cette petite « Boucle pédestre de l’Etang du Ticou » à partir de l’Office du Tourisme de Pyrénées 2000 a quatre atouts principaux. Marcher, piqueniquer et être accessible au plus grand nombre sur un petit périmètre.  Le tout dans des décors montagnards incroyablement sympathiques. Personnellement, j’y rajoute une flore et une faune omniprésentes et donc « photographiables » pour le passionné de Nature et de photos que je suis. J’y adjoins aussi la découverte d’une partie de la commune que nous n'avons pas pour habitude de visiter,  car en hiver nous sommes trop attirés et obnubilés par les pistes de ski. Choisissez de préférence une belle journée pré-estivale voire estivale et votre satisfaction sera probablement complète. Comme indiqué, le départ s’effectue depuis l’Office du Tourisme situé avenue du Serrat de l’Ours. Un panonceau vous présente les grandes lignes de cette boucle : « PR61 – Dénivelé +75m – 4,2km – 1h20 – Très facile ».  Pour la bonne direction, il suffit de traverser l’avenue et un deuxième panonceau indique d’ores et déjà la suite : « Etang du Ticou -1,9 km- PR 61 ». Vous laissez sur votre droite un boulodrome et une aire de jeux et poursuivez tout droit sur un sentier bien marqué en direction d’un bois. Sur cette courte distance, moi j’en suis déjà à photographier des oiseaux et des fleurs. Les premiers se présentent sous les traits de moineaux, de rougequeues noirs, d’un merle et d’une bergeronnette. Les secondes sont des lupins aux couleurs bigarrées et en grand nombre puis une flore sauvage et diversifiée au fil de nos pas. De temps à autres, des passerelles permettent d’enjamber un étroit ruisseau. C’est le Ruisseau de Bolquère, lequel ici amène fraicheur et végétation exubérante mais remplit plus loin l’étang du Ticou. Peu de temps après, vous arrivez au lieu-dit Pla del Termenal où un vaste complexe sportif affiche ses structures et notamment ses terrains de tennis. On contourne ces terrains et on poursuit par un chemin toujours très évident. De toute façon, le balisage « Etang du Ticou »  est suffisamment bon pour ne pas s’égarer. La D.618 est à traverser et bien évidemment on le fait avec prudence et encore bien plus si l’on randonne avec des enfants. Ici, et au regard de certains appareils de gymnastique, la suite nous démontre que le sentier se confond parfois avec un « parcours santé ». Le petit lac est là avec quelques bancs pour s’ y reposer et quelques tables de pique-nique. Nous n’avons aucun mal à trouver la nôtre car il n’est pas encore 11h et il y a peu de monde à cette heure-ci. Plus tard, vers midi, les places assises seront un peu « plus chères », même si aujourd’hui ce ne sera jamais la cohue. De toute manière, un pique-nique sur l’herbe a aussi son charme, à condition d’avoir prévu un plaid à la taille des fessiers de tous les pique-niqueurs. Avec sa sapinière tout autour, le Ticou a un petit air « canadien » et bien sûr les pêcheurs à la ligne y trouvent un endroit bien agréable où « mouiller leurs asticots ». Après le déjeuner, rien ne presse. Dany a décidé que le banc sera son lit de camp quant à moi la Nature m’attend. Finalement, pour Dany l'herbe s'avérera plus confortable. Quant à moi, la Nature je l’entends dans les grands sapins m’appeler en s’égosillant et semble reconnaître le chant de très nombreux pinsons. Je quitte la table et « le Petit Poucet » que je suis n’a besoin de personne pour partir se perdre dans la forêt. Si les fleurs sont plutôt faciles à immortaliser ; sauf les minuscules ; les papillons m’entraînent bien plus loin que je ne l’aurais imaginé. Par chance, mon  sens de l’orientation me ramène dans le droit chemin et par bonheur c'est celui du Ticou. Finalement, c’est en faisant des tours du lac que je prends le plus de plaisir à la photo naturaliste. Il est vrai que photographier des libellules, des oiseaux et des truites dans l’eau est un exercice où la persévérance est mise constamment à rude épreuve.  « La difficulté est un obstacle qui se surmonte par la persévérance » dit un proverbe oriental.  Finalement le résultat global est plutôt satisfaisant. Il est temps de partir car Dany dans sa grande bonté a laissé la table de pique-nique à des visiteurs qui n’attendaient que ça ! Nous quittons le lac, direction son parking puis l’avenue des Lupins. Voilà une avenue qui porte bien son nom car ici les lupins poussent comme le riz en Chine du sud. En réalité, nous allons en découvrir de toutes sortes et de toutes beautés dans toutes les rues que nous allons arpenter pour revenir à l’Office de Tourisme : rue des Chanterelles, rue des Myrtilles, rues des Sorbiers, avenue des Erables, rue des Noisetiers et avenue des Lilas. Oui, ici quelque soit le nom du végétal attribué à une rue, les lupins sont légions et maîtres des lieux. Si je ne peux pas vous garantir que toutes ces rues correspondent au PR.61 suivi initialement, je peux vous assurer que nous avons refermé cette « Boucle pédestre de l’étang du Ticou » très correctement et sans problème. Il est vrai que de très nombreux panonceaux « Liaison Bolquère/Pyrénées 2000 » étaient là pour nous y aider. Tel que décrit ici ; mais sans mes errances naturalistes ; ce circuit est long de 4,1 km pour un dénivelé de 74 m et des montées cumulées de 90 m, c'est dire si elle est plutôt facile. Cartes 2249 ET Font-Romeu - Capcir et 2250 ET Bourg-Madame - Mont-Louis- Col de la Perche - Top 25.

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Les Berges de la Têt (Au bord de la Têt) depuis Les Estanyols (Bolquère)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 5 musiques interprétées par le célèbre groupe anglais des années 60 "The Shadows". Elles ont pour titre "Telstar", "Cavatina", "Driftin'", "Apache" et "Shadoogie".

Les Berges de la Têt (Au bord de la Têt) depuis Les Estanyols (Bolquère)

Les Berges de la Têt depuis Les Estanyols (Bolquère)

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Si dans « Google recherche », vous tapez « les Berges de la Têt », il est peu probable que dans les premiers choix proposés, vous trouviez une randonnée pédestre. Et pour cause ! Il vous faudra rajouter Bolquère voire Les Estanyols, car c’est bien sur cette commune-là et de ce domaine skiable que démarre cette « Boucle Au bord de la Têt ». En venant de Mont-Louis, direction Font-Romeu, les Estanyols est le nom d’un petit lieu-dit marécageux situé à gauche de la D.618, à environ un kilomètre avant l’entrée de Bolquère. Notre ligne de départ, elle,  est à droite. Il y a un vaste parking, mais surtout un domaine forestier tout spécialement réservé aux sports de plein air que sont  la randonnée pédestre, le ski nordique et les raquettes, et ce même si en été on y rencontre bien sûr des trailers et des vététistes. Quand au crottin de cheval que l’on trouve régulièrement sur les pistes, il me laisse imaginer que l’équitation est également pratiquée, et ce malgré les quelques chevaux errants que j’ai pu apercevoir dans la forêt au cours de cette boucle.  Dès le départ, les renseignements, la direction  et le ton sont donnés : Boucle PR. 63 - Au bord de la Têt – 10 km - +220 m de dénivelé – 3 h – difficulté facile. La piste à emprunter est évidente et conjointe avec une autre boucle plus courte intitulée « le Sentier de la Transhumance ». Il y a également sur la carte une variante à cet itinéraire avec un tronçon intitulé le « Cami dels Capcinesos ». Il s’agit de l’ancien « Chemin des Capcinois », dont l’histoire de la Cerdagne nos apprend qu’il partait d’Eyne et remontait la Vallée de la Têt, portait au Moyen-Âge les noms de Strata Francisca Superior ou Via Redesa ou voie du Razès (*), mais j’avoue ne pas avoir emprunté ce tronçon, préférant la piste. C’est avec un autre groupe de randonneurs plutôt bruyants que nous démarrons cette jolie balade forestière. Nos godillots sur la piste terreuse mais surtout cette cacophonie font s’envoler une belle volée de pinsons picorant au milieu du chemin. Ils disparaissent dans les sapins mais quelques-uns restent photographiables. Cet arrêt photo a eu un double avantage : j’ai réussi de belles photos de plusieurs volatiles et nous avons été largué par le groupe « tapageur » et marchons désormais dans le silence de cette forêt communale de Bolquère. Quelques fleurs, de nombreux papillons pas toujours faciles à photographier à cause d’une petite brise, la suite du parcours vers la Têt est « naturellement » passionnante pour moi. Les carrefours de pistes et le balisage « Berges de le Têt » n’étant pas toujours bien présents, voilà  les seules gênes à cette flânerie plutôt paisible. Je résous ces problèmes avec l’application « IphiGénie » que j’ai récemment téléchargée sur mon smartphone. Moyennant un petit abonnement forfaitaire annuel, cette application situe instantanément votre position sur la carte IGN appropriée. Il suffit de savoir lire une carte et se diriger devient un jeu d’enfants. Après avoir traversé plusieurs jolies clairières, celle de la Cabane de la Jaca del Pas se présente. A cet endroit, quelques petits marécages et des tourbières sont les premiers signes lacustres de la Têt toute proche. Quand le fleuve se dévoile, il s’agit ici d’une modeste rivière d’une dizaine de mètres de large, d’une profondeur de quelques centimètres seulement où l’inclinaison du terrain et le débit de son courant engendrent une petit frise de surface. Il va en être ainsi jusqu’au Pla de Barrès et seuls les derniers paramètres ; pente et courant ;  modifient la vision que l’on a du fleuve, parfois miroir, parfois torrent. Le sentier longe constamment la rive droite. Il est donc facile à suivre et si des panonceaux sont encore là, seules les distances sont intéressantes : « Pla de Barrès par les Berges de la Têt -3,2 km – 0h50 ». Une rivière paisible ou pas, de nombreuses fleurs, des oiseaux constamment bien présents, toujours des papillons, quelques libellules en plus, une belle métairie perchée au sommet d’une butte rocailleuse sur la rive gauche ; du nom de la Borda sur la carte IGN ; un décor de sombres forêts autour de prairies, aucune déclivité,  tout est en place pour prendre beaucoup de plaisir à flâner mais aussi à s’arrêter très souvent pour observer cette Nature parfois indolente parfois plus sauvage. On s’arrête aussi quand une prairie nous offre de nombreux animaux ; chevaux et bovins ; entrain de pâturer, de ruminer ou de gambader.  Car si la forêt est omniprésente, il suffit de jeter un coup d’œil sur la carte IGN pour s’apercevoir que l’élevage et le pastoralisme ont toujours été très présents dans ce secteur et à commencer par cette vaste zone où l’on va tourner autour et qui s’appelle El Rasteller, c'est-à-dire Le Râtelier. Râtelier à animaux certainement ! Sinon on trouve aussi  El Corral (le Coral),  Els Abeuradors (les Abreuvoirs), la Prada (la Prairie), la Jaça del Pas (la Jasse du Passage), la Pleta Vella (la Bergerie Vieille), le Clot Fondo (l’Enclos Fondo).  A l’approche du Pla de Barrès, les touristes et baladeurs se font plus nombreux. Certains s’égayent dans la fraîche rivière, d’autres font « bronzette » sur ses berges. Dans tous les cas, et y compris pour nous, la Têt est la cible de tous les regards, de toutes les distractions et de toutes les activités. Parmi ces dernières, et au regard du nombre de personnes qui le pratiquent, le pique-nique semble faire partie des préférées. L’heure s’y prête. L’arrivée au Pla de Barrès et à son camping est synonyme de retour à la civilisation. Elle se présente sous les traits de nombreux campeurs où tous les moyens de campements se côtoient : tentes de toutes tailles, caravanes, vans mais surtout camping-cars en grand nombre. Par bonheur, l’itinéraire s’en éloigne, longe encore un peu la rivière puis un nouveau panonceau indiquant « Parking des Estanyols – 2,4 km -0h55 » met fin définitivement à cette superbe déambulation fluviale. Automatiquement et en quittant la Têt, cette fin de boucle devient essentiellement forestière et un peu plus monotone. Avec moins de flore et moins de faune, nos foulées se font naturellement plus rapides. De ce fait, le parking des Estanyols arrive bien plus vite que je ne le voudrais, car je finis toujours mes balades avec ce sentiment d’être passé à côté de quelque chose d’important. Ce sentiment est consécutif au fait que la photographie naturaliste comme je la pratique ; c’est-à-dire au jugé, et parfois même « à l’emporte-pièce » ; est souvent sujette à de nombreux ratés. Cette balade a été longue de 8,2 km pour des montées cumulées de 126 m et un très modeste dénivelé de 85 m. Le point le plus haut étant peu après la ligne de départ à 1.734 m et le point le plus bas à 1.649 m au bord de la Têt. Il faut rajouter qu'en hiver cette superbe balade peut s'effectuer en raquettes. Cartes  IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top 25.

(*) Cami dels Capcinesos : extrait du livre d’Henry Aragon « Petite Histoire des Stations thermales et climatiques de la Cerdagne », paragraphe consacré à SuperBolquère pages 65 et 66. Voici le lien.

 

 

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Les Gorges du Sègre depuis Llo

Publié le par gibirando

Toujours en hommage à Ennio Morricone, ce diaporama est agrémenté de plusieurs musiques extraites de la compilation "Love Stories". Elles ont pour titre : "Presentimento secondo", "Un Amico", "Tema di Ada", "Canone inverso primo", "Il Figlio E La Nostalgia" et "Notte Di Nozze".

Les Gorges du Sègre depuis Llo

Les Gorges du Sègre depuis Llo

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En ce 13 juillet, nous avions décidé de partir en Cerdagne, et plus particulièrement dans le village de Llo que nous ne connaissions pas. Si le village est bien connu pour ses bains aux eaux chaudes sulfureuses, et bien que nous ne les avions pas totalement exclues, là n’était pas notre objectif premier. Non, nous visions plutôt « Les Gorges du Sègre », petite randonnée en boucle que j’avais découvert sur le topo-guide « Les Sentiers d’Emilie en Cerdagne et Capcir ». Si je dis « petite randonnée », c’est parce que le bouquin en indiquait les humbles caractéristiques de la manière suivante : « vous marcherez 2 h en tout ». Aucune distance n’était mentionnée mais on se disait que même en flânant beaucoup ; comme c’est souvent notre habitude ; nous y consacrerions qu’une petite partie de l’après-midi et ce, même en terminant par une visite du village à laquelle nous tenions beaucoup. Dans ce joli mais modeste dessein que nous envisagions, seules des prévisions météo mitigées nous laissaient perplexes quant aux nombres de  découvertes que nous pourrions réalisées. 9h, nous  quittons Urbanya, direction la Cerdagne. Il est 11 heures quand nous rangeons notre voiture sur le long parking à l’entrée du village. Comme prévu, le ciel est très mitigé. Si sous nos têtes le ciel est encore bien bleu, vers le nord, une impressionnante chape nuageuse coiffe l’horizon. Petit problème, on voit clairement que cette chape vient doucement vers Llo, c’est-à-dire vers nous. Que faire ? Il est encore tôt pour pique-niquer et avec un ciel risquant de devenir menaçant, peut-être est-il déjà trop tard pour se lancer dans « les Gorges du Sègre » ? Finalement, juste à côté du parking, un couple qui s’affaire autour d’un bassin,  d’un petit canal et d‘un potager nous intrigue puis nous distrait tellement que nous allons passer presque une heure à les observer. Mais que font-ils autour de ce bassin ? Sont-ils des aquaculteurs ? Élèvent-ils des truites comme le lieu pourrait nous le laisser supposer ? Non, le petit canal alimente le bassin et le potager et dans le bassin, il s’agit d’inattendus poissons rouges ! Le terrain leur appartient et le couple parait enjoué par ce bassin qu’ils ont creusé à la sueur de leur front. Ayant eu des bassins avec des poissons rouges et des carpes koï une grande partie de ma vie, je comprends leur engouement. Quand au potager, je connais le plaisir qu'il y a à voir pousser ses propres légumes, à les cueillir puis à s'en régaler. La conversation s’est installée et nous décidons de pique-niquer sur un petit muret qui jouxte le joli potager. L’endroit me convient d’autant mieux que quelques oiseaux sont de passages et s’arrêtent sur les arbres du parking. Je m’empresse de les photographier. Finalement, si les nuages entourent le village, le ciel n’est pas vraiment menaçant. Nous décidons de démarrer la balade prévue.  Il est presque midi. Malgré le coronavirus qui sévit encore, les touristes sont nombreux. Par bonheur, ils s’éparpillent vers des centres d’intérêts bien divers : bains, village, randonnées, simples promenades, pique-niques et peut-être même une via ferrata dont j’ignore si elle fonctionne. Notre itinéraire file vers les thermes aux bains chauds que le chemin laisse sur la droite. De ce chemin, on va seulement regretter qu’il soit trop longuement asphalté, mais pour tout le reste, rien à redire, c’est superbe. Dany oublie l’asphalte en marchant d’un bon pas. Moi, je l’oublie grâce à tout ce qu’il y a à photographier. Flore surtout mais aussi un peu de faune sous les traits de quelques papillons et de rares oiseaux. Bien trop fougueux, le Sègre (*) ne laisse que peu d’opportunités d’y déceler un animal. Pourtant, je réussis à y photographier un pic épeiche dans la végétation de son lit puis un autre passereau que je n’arrive pas à identifier sur l’instant. Il s’agit d’un accenteur mouchet mais la photo n'est pas géniale. Pas vraiment des animaux aquatiques mais dès le départ, j’ai photographié une jolie libellule dans un petit ruisseau affluent du Sègre. Ça sera la seule. Les papillons, eux, sont constamment bien présents. Comme toujours et parce que nos manières de marcher sont bien différentes, Dany est la plus frustrée, car elle est obligée de s’arrêter et de m’attendre. Elle « roumègue » un peu car elle préfère un rythme plus soutenu, mais pas trop car elle sait qu’aujourd’hui rien ne presse. Les gorges que le Sègre a creusées sont incroyablement hautes et impressionnantes et quand on les regarde au plus haut vers le ciel, elles forment comme un corridor céleste où des vautours fauves planent sans relâche. Avec leur envergure impressionnante et le façon de planer sans effort, ils semblent être les anges gardiens de ce couloir aérien. Sur la gauche, de hautes falaises aux roches acérées sont visibles alors que sur la droite on ne distingue qu’une épaisse forêt. Pourtant, un petit coup d’œil sur mon bout de carte IGN me permet d’y lire que le lieu-dit sur la gauche a pour nom « Roques Blanques », c'est-à-dire « Roches Blanches ». Cette dénomination, nous la comprendrons quand nous serons plus haut en altitude et en voyant ces roches blanches (enfin plutôt grises sous ce ciel gris !) et puis surtout en s’intéressant à la géologie de Llo dont Wikipédia nous dit qu’elle est « particulièrement riche » avec notamment du « calcaire, roche assez exceptionnelle en Cerdagne française ». Il faut savoir que ce secteur est surtout schisteuxDans cette géologie inhabituelle de Cerdagne, les émergences d’eaux souterraines sont nombreuses et celles qui jaillissent de la Fontaine de la Cayelle ont été remarquées depuis très longtemps. Cette fontaine est mentionnée à juste titre dans bons nombres d’ouvrages du 19eme siècle. Au titre d’un seul exemple ; mais il y en a bien d’autres ; voilà ce que l’on dit d’elle dans un livre de 1836 « Merveilles et beautés de la Nature en France » de Georges Bernard Depping : «  la Fontaine de Cayelle, qui s’accroît tous les jours une demi-heure et diminue ensuite, jaillit sur la montagne de Llo en Cerdagne. Cette crue journalière est toujours précédée d’un bruit souterrain plus distinct en été qu’en hiver ». Quand la fontaine se présente ; enfin je pense qu’il s’agit bien de celle-là ;  son écoulement est modeste et sans aucun bruit particulier. Apparemment, nous ne sommes pas dans la bonne demi-heure et il ne nous paraît pas opportun de l’attendre. Nous continuons. La pluie se met à tomber à l’instant même où sur la gauche, les parois rocheuses disparaissent pour laisser la place à de vertes prairies. Une bâtisse apparaît en son centre. C’est le bien nommé « Mas Patures » sur mon bout de carte mais « Paturas » sur les panonceaux et sur mon topo-guide. Par bonheur, la pluie ne dure pas mais un superbe arc-en-ciel vient chamarrer les décors.  Peu de temps après, une intersection puis une passerelle enjambant le torrent se présentent. Il faut ignorer cette dernière et lui préférer l’intersection en épingle à cheveux filant à gauche. Des panonceaux indicatifs rassurent les randonneurs. L’itinéraire longeant le Sègre se termine ici et celui des « Gorges du Sègre » file vers le Mas Paturas. Sur le topo-guide « Les Sentiers d’Emilie en Cerdagne et Capcir », il est indiqué « que la superbe bâtisse…..sera prétexte à une halte gourmande où vous pourrez déguster produits de la ferme et fromages de chèvre »,  alors bien évidemment nous sommes très surpris de n’apercevoir aucun panneau vantant ces produits du terroir. Non, il n’y a absolument rien ! Pas de pancartes d’accueil et pas âme qui vive. Alors bien sûr, ces absences ne sont pas des incitations à se diriger dans une habitation isolée, déserte et pas vraiment hospitalière de prime abord, et ce d’autant que le chemin se sépare en deux et celui conseillé pour Llo passe juste en dessous de la jolie ferme. Il faut se rendre à l’évidence, soit ces fermiers ne veulent pas être dérangés soit ils ne veulent pas de clients trop timorés. Nous le sommes. Nous continuons notre chemin, juste surpris par un chat qui détale des buissons une musaraigne entre les dents et des moutons très groupés qui broutent en contrebas. Le sentier s’élève en douceur mais magnifiquement au dessus de la vallée. On ne peut que regretter ce temps maussade. Toujours de plus en plus de fleurs et de papillons à photographier. Quelques oiseaux sont présents mais le plus souvent « inphotographiables » car trop remuants. Réussir une belle photo d'un volatile devient jubilatoire. Je jubile par intermittence. Un premier col rocheux se présente offrant à la fois une autre vision de cette géologie remarquablement saillante et déchiquetée mais aussi une belle vue sur la Vallée du Sègre et l’éperon rocheux où l’on distingue la vieille chapelle ruinée de Saint-Féliu de Castellvell de Llo. L’intersection menant à l’édifice religieux est vite là,  mais, une pluie fine reprenant du service, Dany préfère « jeter l’éponge » et poursuivre vers l’arrivée. J’y file tout seul sous ce petit crachin, mais là ô miracle quand je passe la porte de la vieille église, au dessus de laquelle trône la statue de Saint-Félix, la pluie s’arrête soudain et des bouts de ciel bleu apparaissent.  Peu après, il ne pleuvra plus. Dans l’immédiat, j’en profite pour photographier la chapelle sous tous ses angles, et comme sur ce piton rocheux du nom d’El Lladre, la faune et la flore sont également bien présentes, je m’y éternise plus qu’il ne faut. Haut-lieu de l'archéologie, je n'y trouve qu'une roche gravée d'une cupule, mais à vrai dire je ne cherche rien de préhistorique car c'est l'instant présent et la Nature qui m'intéressent. Oui, pas de doute, pour les oiseaux et les papillons que je poursuis sans cesse de mes passions, je suis ce Lladre catalan, c'est-à-dire en français ce « bandit de grands chemins ». Si le retour vers Llo est encore propice à la photographie naturaliste, la descente est suffisamment caillouteuse et scabreuse pour ne pas se consacrer qu’à ça. Cette pente réclame lenteur et prudence, ce qui ne fait pas le bonheur de Dany qui m’y attend à son extrémité. Le temps d’un petit en-cas et nous terminons par une belle visite de Llo, sa tour del Vacaro que l'on observe de loin, mais dans le contraste d'un étonnant ciel bleu, les vestiges de son château, ses jolies venelles mais regrettons que son église Saint-Fructueux soit close. Et dire que les dictionnaires donnent de ce « saint-là », ou plutôt de ce « mot-là », les définitions suivantes : « Qui donne des fruits. Qui procure un grand profit, un avantage, Qui donne un résultat utile ; fécond ». Tu parles ! Alors que le sentier d’Emilie donne comme sous-titre à cette balade « Au rendez-vous des sorcières », n’est-ce pas plutôt «Au rendez-vous manqués ? ». Non, nous n’avons pas vu de sorcières ! Non, nous n’avons pas goûté « aux fruits » de l’église Saint-Fructueux ; apparemment en cours de restauration ; pas plus qu’à ceux du Mas Paturas. Néanmoins, soyons honnêtes ! Nous avons pris un grand plaisir à marcher et à découvrir, et comme c'était le but recherché, nous ne faisons pas la fine bouche, même s'il est humain d'en vouloir toujours plus ! Cette balade, visites de Saint-Féliu et du village incluses, a été longue de 6,6 km. Les montées cumulées sont de 506 m. Le dénivelé est de 236 m entre le point le plus bas à 1.381 m à bas du parking et le premier collet juste après le Mas Paturas à 1.617 m. Carte IGN 2250ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top 25

 

(*) Le Sègre : Vous trouverez sur Internet bons nombres d'informations intéressantes concernant la rivière Sègre. En voilà une que j'ai trouvée au cours de mes recherches. Elle a pour auteur, le célèbre journaliste et éditeur Adolphe Joanne, également président du Club Alpin Français pendant quelques années. Cette description très complète est extraite de sa « Géographie des Pyrénées-Orientales » de 1879 :  « La Sègre prend sa source au nord-ouest du Pic de Sègre, par plusieurs bras qui, en se réunissant, forment dès l'origine une rivière importante. Près de là est la fontaine intermittente de Cayelle. La Sègre suit d'abord la direction du nord-ouest, et, jusqu'à son débouché dans la plaine de la Cerdagne, coule profondément encaissée dans une gorge. Elle laisse à droite Llo, traverse, de l'est à l'ouest, une fertile plaine, couverte de champs de céréales et de gras pâturages, traverse Saillagouse, reçoit, à droite, la rivière d'Eyne, qui descend de l'étroite et pittoresque vallée d'Eyne, et passe à Eyne et à Estavar. Elle traverse, du nord-est au sud-ouest, l'enclave espagnole de Llivia, où elle recueille les eaux de l'Err, en sort au dessus de Caldegas, et quitte la France à Bourg Madame, au confluent de la Raour, rivière qui passe à Angoustrine et à Ur. Elle contourne, à droite , Puycerda, reçoit à gauche la Vanera, puis à droite , l'Aravo ,le plus fort de ses affluents français. Ainsi grossie, elle laisse à gauche Sanavastre , passe entre Isobol et Asonso , baigne à gauche les murs de la ville de Bellver . Après avoir reçu des deux côtés un grand nombre de petits affluents , elle traverse Martinet, où elle se grossit de la Llosa . Elle se dirige alors sensiblement vers le sud , passe au -dessous de la ville importante de la Seo d'Urgell, au delà de laquelle elle reçoit, à droite, l' Enbalire, et, après s'être grossie de la Noguera Pallaresa , de la Noguera Ribagorzana et de la Cinca , elle se jette dans l'Ebre au-dessous de Mequinenza, après un parcours de 300 kilomètres . L Èbre et la Sègre ainsi réunis vont se jeter dans la Méditerranée par plusieurs bouches au port du Fangal, bien au sud de Tarragone, après un parcours de 150 kilomètres à partir de leur confluent. » Vous noterez que Joanne emploie essentiellement le féminin alors que de nos jours on écrit "Le Sègre" et non pas "La Sègre". 

 

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Le Pic des Mauroux (2.137 m) depuis la Mollera dels Clots (Font-Romeu)

Publié le par gibirando


Diaporama sur la musique "Concerto d'Aranjuez" de Jaaquin Rodrigo jouée par le célèbre guitariste Narciso Yepes.

Le Pic des Mauroux (2.137 m) depuis la Mollera dels Clots (Font-Romeu)

Le Pic des Mauroux (2.137 m) depuis la Mollera dels Clots (Font-Romeu)

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En ce 1er septembre 2016, nous avions décidé de partir à la découverte du Pic des Mauroux que l’on trouve très souvent écrit « Moros » et notamment sur la carte I.G.N. « Pic dels Moros » peut-on lire sur la carte, à l’ouest de la commune de Font-Romeu. Point géodésique de ce même Institut Géographique National, son sommet est situé à l’altitude de 2.137 mètres. Sa traduction est assez simple, puisque ici, il s’agit du pic des « Maures (*) », ce nom pouvant appartenir à une palette très large de populations arabo-musulmanes selon l’époque dans laquelle on les inscrit.  Voilà pour la toponymie simplifiée et pour plus de détail, je vous renvoie à la fin de cet article (*). Le départ de la balade s’effectue à proximité du lieu-dit « Mollera dels Clots », à l’endroit même où se trouve le stade de biathlon de Font-Romeu. Le parking et les panonceaux de départ sont situés un peu avant d’y arriver en bordure gauche de la route. Au préalable et pour parvenir jusqu’ici, il vous aura fallu prendre la route de Font-Romeu, puis emprunter la départementale D.10f jusqu’aux Airelles et enfin délaisser cette route au profit de celle qui file vers la station de ski du Roc de la Calme. Quand on sait que l’altitude sur la ligne de départ est de 2.030 mètres, on imagine aisément que monter au pic des Mauroux ce n’est pas comme gravir l’Everest. A peine plus d’une centaine de mètres de dénivelé nous attendent. La randonnée est donc très facile. Une large piste part vers l’ouest, tourne à gauche et vous êtes désormais sur le « Sentier du Pic des Mauroux » indiqué très paradoxalement comme difficile sur le premier panonceau aperçu. Sans doute que cette boucle numérotée P.R.12 n’est-elle pas la même que celle que j’ai programmée. En tous cas, toutes les caractéristiques mentionnées, distance, dénivelé et temps ne correspondent en rien au circuit que j’ai pu lire dans le topo-guide « les Sentiers d’Emilie en Cerdagne et Capcir ». D’ailleurs, il suffit de lever la tête pour apercevoir le débonnaire sommet dans la ligne de mire. Il n’a rien d’impressionnant. L’itinéraire est plus qu’évident et en plus, les panonceaux directionnels indiquant le pic sont suffisamment nombreux pour ne pas s’égarer. Il suffit de marcher sur quelques centaines de mètres seulement pour comprendre que cette contrée du nom de « Coma de Mollet » mais qu’on appelle plus globalement « la Calme » est une vaste zone d’estives. Nous sommes fin août, c'est-à-dire au summum de la période d’estivage et chevaux et bovins déambulent en grand nombre un peu partout. Pour nous, cette animation n’est pas sans nous rappeler la dernière balade effectuée au pic Dourmidou voilà 15 jours. Des animaux, on en voit dans les bois, les clairières et les prairies mais aussi, au bord même du chemin où notre présence ne semble pas les perturber le moins du monde. Cette vie pastorale se confirme avec la présence de nombreux enclos et d’une cabane en pierres sèches entourée de pelouses au sommet d’une butte rocheuse. Ici, je remarque de nombreux passereaux et la proximité d’un petit ruisseau, le Rec dels Clots, n’est sans doute pas étrangère à cette présence ornithologique. Il y a quelques rouges-queues noirs mais surtout d’innombrables traquets motteux dont les déplacements se résument à se déplacer d’un point haut à un autre avec des vols très courts, essentiellement axés sur leur quête à se saisir de petits insectes volants. Chaque rocher ou presque présente un traquet à son sommet.  Les panonceaux toujours bien présents continuent de mentionner la direction à prendre, mais à chaque intersection je sors de ma poche et par précaution mon bout de carte I.G.N pour vérifier où l’on se trouve. Le tout premier panonceau aperçu au départ indiquant une randonnée difficile n’est pas étranger à cette défiance. Après deux virages et s’être un peu élevé, le large chemin devient plus rectiligne. Le pic des Mauroux est désormais sur notre gauche. Derrière lui, les panoramas lointains ne sont constitués que d’une longue ligne de montagnes bleutées. Elles sont coiffées de gros nuages gris empêchant ainsi des visions encore plus lointaines. Sur notre droite, une épaisse forêt de pins à crochets longe la piste continuellement. J’y photographie un faucon crécerelle et si de temps à autres, j’y aperçois des mésanges et des becs croisés, les  fixer dans mon numérique est « une autre paire de manches ». Sachant qu’à la côte 2086, il nous faudra quitter la piste et partir vers le sud, je marche désormais avec dans une main, mon G.P.S allumé et dans l’autre mon bout de carte où figure le tracé. L’intersection finit par se présenter. Un panonceau indique le pic à 2,5 km. Nous sommes sur la piste DFCI N°4. Elle démarre toujours aussi terreuse mais peu à peu un itinéraire plus herbeux prend le relais. Le chemin devient plus agréable car moins monotone que sur la piste malgré des ornières creusées par des véhicules tout terrain. Les bovins toujours aussi nonchalants nous regardent passer et quand il s’agit d’un énorme taureau, force est de reconnaître que les rôles s’inversent. C’est nous qui le regardons, sans doute avec la crainte qu’il nous prenne pour des toreros. Mais non, il paraît dormir debout. Les décors, constitués d’un éparpillement de blocs granitiques, sont moins boisés et la végétation se résume à une steppe rase et à quelques pins épars.  Des pins et des rochers les plus hauts, les becs-croisés des sapins et quelques pinsons des arbres en ont fait leurs minarets respectifs. Leurs chants sont des prières à se rassembler pour une longue migration.  Le chemin s’élève en douceur car l’itinéraire file désormais sur le flanc nord du pic des Mauroux puis il s’en écarte sur la droite laissant entrevoir de superbes paysages sur l’ouest de la Cerdagne. A notre approche, de grandes troupes de grives s’envolent puis se posent quelques mètres plus loin. Le pic n’est plus qu’à quelques encablures maintenant. Dany fait le choix de continuer sur la piste menant vers le sommet alors que je prends un raccourci et me lance à la poursuite de mésanges dans un petit bois de pins ; mésanges huppées et mésanges noires essentiellement. Il y en a tellement et paraissent si occupées à se poursuivre que planqué au ras du sol, je finis par en immortaliser une de chaque dans mon numérique. Avec Dany, on se rejoint à proximité du sommet qui est occupé par une modeste station météo agrémentée de deux panneaux solaires et d’un anémomètre. Il y a également un abri de berger très rudimentaire puisqu’il s’agit d’une simple alvéole en pierres entourée d’autres pierres.  Force est de reconnaître que les cailloux ici ce n’est pas ça qui manque, au pinacle il n’y a que ça mais en contrepartie une fois juché dessus, on embrasse de grandioses panoramas vers le sud. J’en suis même à me demander si ce tumulus est naturel et n’aurait pas un rapport avec ces fameux « Moros » dont le pic a reçu le nom ? Une sépulture mauresque oubliée n’aurait rien de surprenant puisque de nombreux lieux catalans ont reçu la dénomination de « Cimetière des Maures ». En tous cas, perché sur ce pinacle, la vue aérienne de Targassonne y est remarquable. Vers le nord, et au dessus d’autres hautes montagnes, le Carlit joue les prétentieux en dévoilant sa pyramidale apogée. Par grand beau temps, on imagine que le spectacle doit être encore plus beau. Sur la partie la plus plane du Mauroux, il y a d’autres vestiges, plus récents, car en béton, mais je n’y trouve aucun indice me permettant d’en apprécier leurs fonctions originelles. Au l’instant même où nous nous installons pour la pause pique-nique, un vautour fauve solitaire vient planer en rase-mottes au dessus du sommet. L’heure du déjeuner aurait-elle sonné pour lui aussi ? Après quelques passages circulaires, il file vers l’ouest puis disparaît dans la vallée d’Angoustrine. Décidement, à chaque sortie où presque, ces gros volatiles aux envergures impressionnantes doivent se donner le mot pour tenter de nous apeurer. Après cette scène toujours un peu angoissante il est vrai, je profite de la pause pique-nique pour étudier le retour. Pour être franc, je n’ai guère envie de refaire le même itinéraire que celui pris à l’aller. Le temps est clair et les observations aériennes que je fais du terrain et de leurs transpositions sur la carte I.G.N me permettent d’imaginer une boucle. D’ici, en effet, on distingue au loin mais très nettement une ou deux pistes et surtout la « fameuse » cabane en pierres sèches aperçue au sommet de la butte et toujours le troupeau de bovins qui l’entoure. Le pique-nique et la visite complète du Mauroux terminées, il est temps d’envisager ce retour improvisé.  On se lance dans une descente qui vers l’est consiste à suivre une longue clôture. Si d’en haut, je pensais que cette clôture se terminerait sur une piste, la réalité est tout autre sur le terrain, car en définitive, nous allons suivre la sente la plus évidente, c'est-à-dire celle que d’autres randonneurs ont le plus empruntée. D’ailleurs, dans une végétation de genévriers et de mouillères, nous allons toujours faire le choix de la sente la plus piétinée. Au premier petit bois de pins, elle part à gauche, se faufile au milieu d’une zone à tourbières, asséchées à cette époque de l’année. Ensuite elle contourne un enclos circulaire, s’élève sur un modeste mamelon, file vers le nord et finit par croiser la route d’un bon sentier un peu plus large. Ce dernier traverse une sombre pinède puis par une petite passerelle de bois, il enjambe un étroit ruisseau d’un mètre cinquante de large tout au plus. Il s’agit du Rec de Ribals. Sur la droite, la piste aperçue depuis le Mauroux est là à 50 mètres. Il suffit de la rejoindre. Une intersection se présente avec des panonceaux indicatifs : vers la droite, le refuge de Llobins et les Airelles et grâce à mon bout de carte et par déduction, j’en conclus qu’il faut partir vers la gauche pour faire la jonction avec  l’itinéraire pris à l’aller. En mon for intérieur, je suis assez satisfait car je n’aurais pas imaginé cette boucle « aventureuse » aussi simple et surtout si praticable, mais à bien y réfléchir, je suppose que la saison estivale et la sécheresse qui prévalent facilitent-elles les choses ? Nous ne sommes qu’au tout début de septembre et les mouillères sont encore très asséchées.  Peut-être faudra-t-il être plus prudent en période pluvieuse ? La suite et la fin de cette balade ne sont que la copie conforme du chemin pris à l’aller. Quelques oiseaux craintifs, de rares papillons toujours les mêmes ; essentiellement des Moirés ; des animaux à l’estive et comme seule originalité par rapport à l’aller, une truite juvénile dans le trou d’eau d’un ruisseau occupent mon retour. Dany, elle, ne m’a pas attendu et dès la piste retrouvée, elle a repris allégrement son rythme coutumier un peu speed. Un réflexe chez elle dont je ne sais s’il est « de Moro » ou pas. En tous cas, avec elle, je constate que « moro » rime avec « allegro ». Telle qu’expliquée ici, cette randonnée a été longue de 11 km. Les montées cumulées de 420 mètres. De l’endroit où nous avons démarré, la déclivité est modeste. Je le précise car je sais que d’autres balades vers le pic des Mauroux démarrent de Targassonne ou d’Egat et bien évidemment le dénivelé sera plus conséquent. Carte I.G.N 2249 ET Font-Romeu – Capcir Top 25.

 

Maures, Moros, Mauroux : De nos jours, le mot "Maures" définit  « un ensemble de populations du Sahara occidental » (Encyclopédie Universalis). En France, ce toponyme est ancien et plutôt courant même s’il n’est apparu que très tard dans les textes, au 10eme siècle semble-t-il. Il a sans doute comme origine le latin « mauri » et le grec « moros » signifiant « noir ». Parfois, le terme de « sarrasins » ou « sarrazins » est également employé et c’est celui que l’on retrouve un peu plus tôt dans les textes du Moyen-Âge. Si j’en crois les historiens, la forte évocation du terme « moro » en France serait consécutive à la présence d’envahisseurs arabo-musulmans à partir du début du 8eme siècle alors que venant du Nord-Est, les Germains ont eux aussi et au même moment des convoitises sur le pays des Gaules.  A vrai dire, les populations que l’on définit comme « maures » aujourd’hui n’ont que peu de rapport avec les envahisseurs qui déferlèrent à l’époque, d’abord sur la Gaule puis sur le royaume devenu celui des Francs. Ils étaient principalement originaires d’une vaste partie nord de l’Afrique mais également du Moyen-Orient et de la Turquie selon les époques. Ils se sont installés en Espagne mais ont toujours essayé d’étendre leur domaine plus au nord et notamment en Gaule où leurs razzias sont tristement gravées dans les mémoires.  Les deux peuples guerroyèrent et si les Maures sont restés dans l’Histoire et dans la géographie, c’est d’abord grâce aux Francs qui n’eurent de cesse de les chasser hors de leurs royaumes : par Charles Martel (732)Pépin le Bref (759) et Charlemagne (778).  En réalité, deux religions, deux civilisations s’affrontaient : les arabo-musulmans d’un côté, les chrétiens de l’autre. Ces Maures, on les retrouvent par exemple sur les drapeaux de la Corse et de la Sardaigne et quand on sait que ces têtes de Maures sont en réalité des têtes coupées et donc des « têtes de morts », on imagine aisément les rivalités et les haines que ces conflits ont engendrées un peu partout. Les légendes et notamment celles autour du célèbre Roland de Roncevaux (778) combattant sans relâche les Maures sont venues rajouter à cette popularité.  Dans son livre « Lieux et légendes du Roussillon et des Pyrénées Catalanes », l’archéologue Jean Abelanet consacre un chapitre entier à ces légendes, aux Maures et aux différents toponymes régionaux autour de ces derniers. Voilà ce qu’il écrit du Pic des Mauroux : « A Font-Romeu, un puig dels Moros dominant Targasona porte un pseudo-dolmen, simple effet de chaos granitique ; par contre, au nord, sur le plateau, on remarque une longue enceinte rectangulaire en pierre sèche (enclos de berger ?), incluant un possible dolmen éboulé ».  Le nom « Mauroux », lui,  serait une francisation du mot occitan « mauro » mis au pluriel et d’ailleurs, on trouve des noms de communes portant ce nom dans le Gers, le Lot ainsi qu’un hameau en Tarn et Garonne. Les étymologies du nom « maure » ont été très détaillées par l’anthropologue Adolphe Bloch et vous pouvez en prendre connaissance en cliquant sur ce lien suivant : http://www.persee.fr/doc/bmsap_0037-8984_1903_num_4_1_7671

 

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Les Balcons de le Têt de Saint-Thomas-les Bains (1.155m) à Planès (1.558m) et retour.

Publié le par gibirando


Diaporama sur une chanson de Sacha Distel "La Belle Vie". En anglais "The Good Life".

Ici, elle est successivement chantée par "Late Lounge Players", "Shirley Horn", "Sacha Distel", "Bobby Darin", "Glenn Frey"

puis jouée par "Hank Mobley"

Les Balcons de le Têt de Saint-Thomas-les Bains (1.155m) à Planès (1.558m) et retour.

Les Balcons de le Têt de Saint-Thomas-les Bains (1.155m) à Planès (1.558m) et retour.


Habituellement, quand nous allons aux Bains de Saint-Thomas, c’est essentiellement pour profiter des sources d’eaux chaudes et passer un agréable moment de détente. Mais une fois n’est pas coutume, en cette fin septembre, nous avions décidé de déroger à cette règle, presque devenue rituelle deux à trois fois par an. Pourquoi ? Pour partir en randonnée bien sûr et effectuer une belle balade en direction de Planès puis retour en effectuant une boucle. Cette randonnée démarre devant l’entrée même des bains et bien évidement, elle ne peut pas être identique à 100% à la mention du panonceau indicatif où il est marqué : « Les Balcons de la Têt ». En effet, les Balcons de la Têt constitue une randonnée beaucoup plus longue qui démarre de La Cabanasse et se termine à Thuès-entre-Valls, ou le contraire, le retour vers la voiture s’effectuant avec le pittoresque petit Train Jaune. Enfin ça c'est le tracé pédestre mais il existe des variantes encore plus longues pour les vététistes. Ici, rien de tout ça et une boucle qui ressemble en grande partie à une autre randonnée, thématique celle-là, du nom de « Les Arbres du Haut-Conflent » et dont la ligne de départ se situe à Planès. D’ailleurs, mon escapade emprunte également une partie de la randonnée intitulée « Randonnez avec le Train Jaune ». Quand nous démarrons, il est presque 10 h et c’est donc un « rapiéçage » de ces trois itinéraires que j’ai quelque peu imaginé. Par sécurité, je l’ai enregistré dans mon G.P.S et j’ai également emporté la carte I.G.N Top 25 2250 ET, la seule qui couvre l’ensemble de la zone. Bien m’en a pris si j’ose dire, car au bout de quelques mètres d’ascension, j’ai déjà perdu le tracé enregistré et un simple coup d’œil sur la carte me permet de constater que le sentier le plus évident sur le terrain, c'est-à-dire le plus emprunté, n’est pas celui surligné en rouge sur la carte. Je fais donc le choix de poursuivre ce sentier bien creusé, d’autant qu’il est balisé et en plus, en regardant la carte, j’ai le sentiment que les deux itinéraires se rejoignent un peu plus haut. C’est bien le cas. Au départ de Saint-Thomas, le sentier s’élève au dessus de l’amphithéâtre et des bassins du centre thermoludique. La déclivité est un peu rude au départ, mais elle s’effectue par paliers. En outre, elle est plutôt courte et se stabilise dès lors que l’on atteint la forêt. A partir d’ici, commence réellement la balade thématique « Les Arbres du Haut-Conflent » car chaque arbre différent est signalé par un panonceau explicatif en latin, français et catalan. De ces panonceaux, je vais en recenser plus d’une trentaine sur tout le circuit. Nous sommes dans la Forêt domaniale de Fontpédrouse. Ici, elle est commune aux bois de la Mata  et de la Bola, les deux lieux-dits étant simplement séparés par le Rec (ruisseau) de Brullà. Si les autorités sous la férule du botaniste Michel Baracetti ont trouvé un intérêt à fonder un sentier botanique ici c’est bien parce que ce coin de montagne recèle un nombre incroyable d’essences variées et parfois, plutôt rarissimes à trouver ailleurs. Presque toutes les variétés de feuillus et de conifères sont présentes et en dresser un inventaire exhaustif reviendrait presque à faire la liste de tous les arbres de France y compris les plus rares. Alors bien évidemment, cette zone présente un intérêt botanique d’autant plus majeur qu’aux arbres variés viennent s’ajouter quelques plantes, parfois très rares et protégées comme le Botryche à feuilles de matricaire, une fougère plutôt rare dans le midi de la France mais néanmoins présente ici et dans un coin des Cévennes. Il y a donc dans cette boucle tout ce qu’il faut pour aiguiser ma curiosité : les décors sont disparates et changeants, les arbres et les arbustes attirent les oiseaux,  les fleurs aguichent les  insectes et les papillons et les sous-bois touffus et tranquilles sont très souvent le repaire de nombreux autres animaux. Avant même d’arriver à la forêt, tout ce petit monde animal volant, sautant et virevoltant est déjà bien présent et je ne me prive pas de tenter de le photographier autant que je le peux et qu’il m’en laisse le loisir. Les paysages, eux, sont grandioses sauf quand on marche en forêt bien sûr. Toutefois, le ciel étant laiteux et  pas si pur que je l’avais espéré, la luminosité est loin d’être idéale.  Il va être ainsi toute la journée et même à l’approche de Planès pourtant blotti au fond d’une vaste cuvette bien dégagée et donc largement ensoleillée. Malgré ça, la petite commune ne manque pas de charme et d’intérêts non plus, et pour moi à double titre. Le premier de ces charmes est bien sûr paysager et quand on arrive à Planès, on est immédiatement émerveillé par ce petit village composé de petits bouts de hameaux plus ou moins distincts : Cascarols, le Castell et les différents Planès : de Baix, del Mig et de Dalt.  Le village s’inscrit dans un incroyable cadre de verdure à la fois apaisant et captivant. Il faut dire que l’arrivée depuis Saint-Thomas s’effectue par d’agréables chemins herbeux puis creux se faufilant au milieu de prés verdoyants et entrecoupés de haies et de murets en pierres sèches. Ce charmant décor ondule sur de minuscules collines aux formes douces et arrondies,  Une incitation à la flânerie d’autant plus évidente pour moi que les oiseaux et les papillons y sont légions.  A cause de son apparence d’un calme olympien et presque inhabitée, le village a même un petit côté ensorceleur et je ne peux m’empêcher de me souvenir de certaines légendes lues à son propos : l’histoire d’une statuette de la Vierge que les habitants auraient cachée lors d’une invasion sarrasine et qui aurait été retrouvée bien longtemps plus tard près d’une source par un taureau. Cette légende est devenue d’autant plus acceptable que l’église a longtemps été baptisée la « Mezquita », c'est-à-dire la « petite mosquée » car selon la tradition, elle aurait été construite par des musulmans. Le mystère demeure malgré tout : qui a eu l’idée de construire cette étrange église ? Est-elle vraiment romane ? Alors, l’envie d’aller faire la découverte du village devient vite une évidence dont l’aboutissement est bien sûr son église Notre-Dame de la Merci, avec son architecture si étonnante car polygonale et arrondie à la fois, la faisant ressembler à un gros gâteau à étages. A Planès, deuxième intérêt pour Dany et moi, revenir 14 ans plus tard sur le théâtre de nos premières « passions » pédestres avec ce mémorable tronçon sur le G.R.10 effectué en 2001, entre Mérens et Mantet.  Eh oui, 14 ans déjà que nous n’étions pas revenus à Planès ! 14 ans déjà que nous étions passés ici, devenant l’espace de quelques jours « les Conquérants de l’Agréable » !  Et ici à Planès, comme ailleurs, les anecdotes cocasses et agréables ne manquent : « Nous étions de passage à Planès lors du 5eme jour et de la 4eme étape car la veille, nous avions pris une journée de repos à Font-Romeu. Repos indispensable car Dany avait les plantes des pieds complètement à vif suite à de nombreuses ampoules qui étaient apparues et avaient éclaté lors de la 3eme étape entre le lac du Lanoux et Bolquère. A Planès, pendant que je remplis mes gourdes à une fontaine d’eau fraîche et potable, Dany est partie dans une fromagerie toute proche acheter un gros morceau de tomme de brebisAprès cet achat, nous repartons et sur le coup de midi, au moment même où l’on s’apprête à déjeuner, Dany s’aperçoit qu’elle a oublié de remplir sa 2eme gourde d’eau. Avant même que j’ai pu esquisser le moindre geste, je la vois redescendre vers Planès pressant le pas en claudiquant. Elle reviendra une heure plus tard, toujours clopin-clopant mais dans un délai qui me laisse pantois. Pour sa défense, il faut dire que nous savions que l’eau potable allait être une denrée rare pendant les jours suivants et en avoir en quantité suffisante était bien évidemment vital même si nous disposions de pastilles de purification et n’hésitions pas à faire bouillir l’eau prélevée en montagne. Par contre, je lui en ai longtemps voulu de ne pas m’avoir demandé de retourner à Planès chercher de l’eau, car avec ses cloques, elle aurait pu faire l’économie de ces quelques kilomètres supplémentaires. Deuxième anecdote, ce soir-là, nous nous étions arrêtés au Pla de Cedelles (signifiant petit lieu pastoral) pour passer la nuit et malgré que nous étions entourés d’une immense forêt, le bois sec, pourtant en abondance, est rapidement devenu inutilisable car il s’était mis à bruiner. De ce fait, nous n’avions pas trouvé d’autre ressource que celle de camper à la lueur d’un grand brasier de bouses séchées, qui elles s’enflammaient beaucoup plus facilement grâce à la paille et au méthane qu’elles contenaient sans doute. D’autres randonneurs arrivant derrière nous étaient venus voir ce que nous faisions brûler, pas tant pour l’odeur car il n’y en avait pas, mais à cause de toutes les petites flammèches et escarbilles qui s’envolaient et éclairaient magnifiquement ce petit pla herbeux enveloppé dans l’instant sous une chape de brume. ».   Evidemment, en revoyant le chemin et ce balisage blanc et rouge propre au G.R.10 qui file au dessus de la petite église, les souvenirs reviennent et on en rigole de bon cœur aujourd’hui. Dany a même essayé de retourner acheter de la tomme mais l’accueil de la fromagerie pourtant ouverte était désert. Après la visite de la chapelle et de ce petit hameau, nous redescendons en direction du gîte, bien connu des adeptes du G.R.10, puis direction la mairie. C’est là, peu après que démarre le chemin du retour vers Saint-Thomas. Un panonceau mentionne « Gare SNCF de Planès » et « Pont Gisclard ». Ce chemin descend dans un vallon verdoyant en suivant le cours du Riu de Planès, petit ruisseau que l’on entend et que l’on domine en balcon sans jamais trop le voir. L’itinéraire débouche à la petite gare SNCF où deux options sont possibles : soit partir à gauche en direction du Pont Gisclard soit emprunté un étroit sentier, qui en forêt, s’élève au dessus de la gare. C’est cette deuxième option que j’avais choisie car ne connaissant pas le parcours, ma crainte était qu’on n’ait pas de vue aérienne du pont Gisclard, l’itinéraire passant dessous dans la première solution. Là, commence une nouvelle et longue marche en forêt avec néanmoins quelques fenêtres qui s’entrouvrent et esquissent de magnifiques paysages sur le vallon de la Têt et les petits hameaux qui en garnissent ses flancs. Ils ont pour noms Cassagne, Fetges et Sauto. Le clou du spectacle étant bien sûr les vues plongeantes sur le grandiose pont suspendu Gisclard et son petit « canari  jaune », quand ce dernier veut bien montrer le bout de son becquet et ses jolis wagonnets. Ce sentier tout en sous-bois, on le trouvera moins long si l’on prend le temps d’observer tous ces « Arbres du Haut-Conflent » et  de lire tous les panonceaux qui sont proposés à la sagacité des randonneurs. Comme sur tout le circuit, le sentier continue d’être toujours aussi bien balisé et retrouver celui qui file vers Saint-Thomas est un jeu d’enfant. Là, on retrouve la jonction et le sentier pris à l’aller puis la forêt disparaît et les vastes panoramas s’entrouvrent sur l’immensité des montagnes : Serre de Clavéra, Vallée de la Têt, forêt de Campilles, Prats-Balaguer, Pic Coucouroucouil puis cette longue chaîne de hauts sommets jusqu’à la crête frontière avec l’Espagne. Ce tour d’horizon visuel se termine sur la droite avec le très boisé pic de l’Orri dominant cette vallée de la Riberole où les résurgences d’eaux chaudes remontent des tréfonds de la terre. En l’instant même où nous sortons du bois, un chevreuil est sur le point d’en sortir lui aussi. A notre vue, il détale et retourne se cacher. Puis sur un sol terreux et parfois gréseux, on entame la descente vers les bains mais elle s’avère presque aussi difficile que pouvait l’être la montée vers Planès. Seule consolation à ses dernières difficultés, le bonheur de savoir que dans quelques minutes, nous serons en bas à nous prélasser dans les piscines d’une eau avoisinant les 37 degrés. Alors bien sûr, n’oubliez pas votre maillot de bain ! La balade, telle qu’expliquée ici, est longue d’environ 11 km, les montées cumulées sont de l’ordre de 1.315 m. Le dénivelé entre le point le plus bas, 1.155 m à Saint-Thomas et le plus haut, 1.558 m à Cascarols est de 403 m.  Cartes IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top 25.

 

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Le Sentier archéologique d'Eyne

Publié le par gibirando

 Ce diaporama est enjolivé avec la musique "ADAGIO" du groupe SECRET GARDEN.


Si la commune d’Eyne est désormais bien connue pour son domaine skiable du Cambre d’Aze, elle l’est sans doute beaucoup plus encore pour sa merveilleuse « Vallée des Fleurs ». Cette belle réputation pour une vallée tout aussi belle, elle la doit bien évidemment aux plus grands botanistes qui n’ont eu de cesse de venir découvrir ici, un des sanctuaires du règne végétal parmi les plus sauvages et les plus incroyables de l'hexagone. Cette extraordinaire vallée, qu’il faut bien évidemment parcourir à pieds au moins une fois dans sa vie, permet de rejoindre, après une très longue marche, un autre sanctuaire bien moins fragile et un peu plus religieux celui-ci : le sanctuaire espagnol de la Vierge de Nùria.  La plupart des touristes, passionnés par les sports de neige et/ou charmés par la vallée, pourraient sans doute penser qu’avec ces deux très belles découvertes, il n’y a plus rien à voir d’intéressant à Eyne. Eh bien, ils se trompent, car il y a aussi une courte balade intitulée : « Le Sentier Archéologique d’Eyne ». Il faut bien sûr être attiré par les vieilles pierres, mais si c’est le cas, croyez-moi, ça vaut son pesant de granit ! Ici, sur ce petit bout du plateau cerdan, les mégalithes que vous observerez ont tous été élevés par nos ancêtres du néolithique, c'est-à-dire entre -6.000 et -2.000 ans avant J.-C, toute datation restant bien sûr fort imprécise en la matière si aucun vestige datable n’a été retrouvé sur place. Il y a même une voie antique, qui ne serait ni plus ni moins que l’ancienne Via Cerdana que les Romains auraient tracée pour faire le lien entre le Roussillon, la Catalogne ibérique et l’Aragon. A l’époque, la Cerdagne était occupée par les Kérétanis, peuple à la fois agraire et guerrier dont le pouvoir s’étendait bien au-delà de cette seule région. Il faut dire que leurs cavaliers étaient très craints de toutes les autres peuplades environnantes. Plusieurs siècles plus tard, il semblerait que les ingénieurs de Louis XIV aient repris à leur compte cette Voie romaine pour en faire une Voie royale destinée aux troupes se battant contre l’armée espagnole. Les conflits franco-espagnols ont été longs et nombreux et bien évidemment la Cerdagne était un noeud névralgique. Aujourd’hui, sur cette portion de voie passent et se croisent encore de multiples chemins : GRP Tour de Cerdagne, les Balcons de la Têt et même une toute petite portion du Chemin Vauban et de la voie catalane du Chemin de Saint-Jacques. Voilà, grosso modo ce que propose ce sentier d’Emilie mais il n’y a pas que ça et comme son cheminement s’effectue essentiellement sur un vaste replat, les paysages alentours et les panoramas lointains sont en bonne place dans l’échelle des intérêts que l’on va trouver à le parcourir. La balade démarre de la Maison de la Vallée, située à l’entrée d’Eyne quand on arrive par la D.29 depuis Odeillo. C’est une ancienne ferme transformée en lieu d’accueil et d’informations mais aussi en musée où il y a toujours un tas de choses très intéressantes à y découvrir. Le jour où nous étions, il y avait par exemple une exposition sur les « Papillons de Cerdagne » et un recensement des oiseaux ayant migrés en 2014 par cette belle région. M’intéressant aux oiseaux et aux papillons, j’étais aux anges ! Un vaste parking jouxte cette maison. Le « Sentier archéologique », lui, est immédiatement mentionné sur un panonceau indicatif et file par la  Carrer del Carreter (le rue des Charretiers) que l’on emprunte à gauche. Au début, l’itinéraire se faufile au milieu de basses collines aux formes arrondies mais très vite les premiers panoramas s’entrouvrent sur un horizon plus lointain vers Font-Romeu et bien évidemment vers les plus hauts sommets pyrénéens, tel le Carlit. En regardant bien, on aperçoit même le célèbre four solaire d’Odeillo, dont on a une vue assez étonnante puisque on ne voit que le bâtiment et pas du tout son miroir.  Très vite, le cadre s’aplanit et les paysages se dévoilent de tous côtés. Tout autour de nous, ce ne sont que des décors verdoyants entrecoupés de nombreux boqueteaux et de quelques haies encadrant de belles et vastes prairies. Si la diversité et la beauté des fleurs ne peuvent pas être comparées à celles de la « vallée », la flore demeure encore omniprésente malgré la saison estivale déjà bien avancée : chardons bleus, tanaisies, campanules, achillées, scabieuses, etc…. quand à la faune, elle est déjà bien visible avec de nombreux passereaux et quelques papillons que je tente en vain de photographier sans trop de succès pour l’instant. Un premier panonceau nous indique le dolmen « Lou Pou » (le puits) à 300 mètres. Quand on arrive sur les lieux, force est de constater que ce dolmen ressemble plus à une tombe voire à un caveau qu’à une véritable table dolménique comme on a l’habitude d’en voir. D’après ce que j’ai lu sur lui, les archéologues le dateraient assez précisément de -2.200 avant notre ère grâce à des os calcinés retrouvés à l’intérieur.  En tous cas, si c’est bien un dolmen, un jour, il a du s’effondrer car il ne dispose plus d’une dalle de couverture.  Il est situé près d’un amas de blocs granitiques un peu éparpillés, lui-même posé au sommet d’un petit mamelon. Il est déjà tard et nous profitons de la jolie vue que l’on a pour pique-niquer. De ce mirador naturel, nous remarquons aussi que la prairie qui nous fait face est truffée d’énormes agarics champêtres que l’on appelle plus communément « rosés des prés ». J’enjambe la petite clôture et me voilà déjà à ramasser ces beaux champignons blancs. Il y en a tellement que je suis obligé de faire un tri et de garder que les plus jeunes ressemblant à des bouchons voire à  des « champignons de Paris » mais en un peu plus gros. Ce tri est d’autant plus indispensable que je n’ai pas de panier et juste un sac en plastique et mon sac à dos. Ils arriveront dans la poêle en piteux état mais tant pis c’est trop bon ! La récolte faite, nous repartons par un agréable chemin creux, agréable car en partie bien ombragé et herbeux. Il débouche sur la Voie antique que j’ai évoquée plus haut.  Quelques foulées supplémentaires et le deuxième dolmen se présente déjà, perché celui-ci, bien en évidence, au sommet des Pasquerets ou Pascarets (pacage), vaste coupole herbeuse dont il a pris le nom. On le trouve aussi sous le nom de dolmen de la Borda. Nous quittons la Voie antique et coupons à travers champ pour monter vers lui. Celui-ci est parfait et ressemble à l’idée que l’on se fait d’un vrai dolmen avec un large tumulus tout autour prouvant qu’il s’agissait bien d’une sépulture initialement recouverte et protégée par un amoncellement de pierres empêchant un éventuel éboulement. Il parait que la dalle supérieure ne serait pas l’originelle. Après cette récréative « sortie de route », on retrouve la Voie antique dont quelques parties dallées indatables affleurent encore la surface. Le chemin parfois terreux parfois herbeux descend vers le Riu d’Eina ou rivière d’Eyne parfois mentionnée en Ebre (*) sur certaines cartes IGN un peu anciennes. Il s’agit bien de la même rivière qui a creusé la Vallée d’Eyne. A  l’aplomb de ce petit vallon, le chemin amorce un virage puis descend vers elle en suivant un gros murets en pierres sèches plantés parfois de quelques primitives bornes, reliques de la Voie royale souhaitée par Louis XIV. On enjambe la rivière par une passerelle en bois puis quelques mètres plus loin un nouveau panonceau nous indique de filer d’abord tout droit en direction d’un « pont mégalithique ». Je rappelle que le « mégalithisme » est simplement une forme d’architecture consistant à ériger des « mégalithes », c'est-à-dire de « grandes pierres » et non pas une période bien précise de l’Histoire des hommes. La datation de ce pont reste donc incertaine même si les archéologues la supposent du néolithique. En tous cas, il faut descendre du chemin pour prendre conscience de la taille des rochers qui ont été soulevés et bien évidemment plus la datation est supposée ancienne plus l’exploit parait considérable même s’il faut relativiser au regard de ce que les Egyptiens étaient capables de faire il y a 4.500 ans en élevant les fameuses pyramides de Gizeh. Rien n’est indiqué mais si vous continuez 50 mètres plus loin environ, vous vous retrouverez nez à nez avec une étrange roche dressée et fracturée verticalement. Il s’agit de la « Roca dels Traginers » ou « Roche des Muletiers » car l’histoire locale raconte que cet endroit servait jadis de lieu de rendez-vous et de réunions pour les gens de cette profession. Ses formes géométriques rectilignes, son élévation et sa cassure parfaite seraient l’œuvre de la nature et non pas celle des hommes. Après cette curiosité, il faut revenir sur ses pas jusqu’au panonceau rencontré précédemment et suivre la direction « menhir ». Là, un sentier monte dans une forêt de bouleaux, coupe un « rec » (canal), continue de monter au milieu des prés et finit par déboucher sur le bitume de la D.29. Par la droite,  il faut poursuivre la route sur plusieurs dizaines de mètres et l’on retrouve un large chemin qui nous amène jusqu’au menhir du « Pla del Bac » ou « del Bosc » parfois appelé « menhir d’El Port ».  Là, inévitablement, et au regard de cette monolithe en forme d’obélisque plutôt pointue entourée semble-t-il d’un tumulus délabré, on s’interroge quand à sa fonction première : Expression purement artistique ou celle d’une éventuelle croyance ? Monument sacré ? Borne ? Les idées vont bon train mais ici comme ailleurs le mystère reste entier et après toutes ces interrogations, nous n’avons qu’une envie : garder une photo souvenir en jouant les Obélix ! Dans ce secteur, il y aurait paraît-il un deuxième menhir du nom de « la Bassouse ». Il ressemblerait beaucoup à celui « del Bac » mais sur le sentier, je n’ai aperçu aucune indication y faisant allusion, alors bien évidemment, difficile de le trouver dans ces conditions et c’est fort regrettable. L’itinéraire file désormais dans des prés où les graminées, les épineux et quelques magmas granitiques clairsemés se partagent l’espace. Après une ample courbe, des panoramas plus précis qu’ils ne l’étaient au début de la balade se font jour sur le Cambre d’Aze et le Pica del Quer, les deux sommets composant pour l’occasion, le grand « V »  de la Vallée d’Eyne. Désormais, un souple chemin herbeux nous entraîne vers nos deux derniers objectifs : une roche à cupules et un site archéologue. Si la roche à cupules n’a rien de sensationnel car l’érosion du temps a eu sans doute un peu raison de toutes ces  mystérieuses « petites coupes », le site archéologique lui ressemble plutôt à un ancien habitat pariétal. On notera simplement que la plupart des cupules présentent une coloration brunâtre, mais de là à l’attribuer à du sang séché comme j’ai pu le lire, il y a des limites que je ne franchirais pas. L’abri du néolithique est, toutes proportions gardées, sans doute un peu plus récent car je me souviens avoir lu dans un bouquin du grand archéologue Jean Abélanet que ce type de construction était une façon pour les gens de l’époque de reconstituer une grotte ou bien une caverne que leurs aïeux avaient jadis occupée. Il suppose que pour ces gens-là, c’était en quelque sorte une manière architecturale de se souvenir de leurs ancêtres. Après la découverte de tous ces vestiges, on regrettera bien évidemment cette absence totale d'explications. Des panneaux sur les différents sujets observés voire thématiques ou ludiques donnant quelques menus éclaircissements auraient été les bienvenus. C’est d’autant plus regrettable, si comme j’ai pu le lire, d’autres vestiges, menhir de la Font del Sastre, de la Bassouse, tout proches ne sont pas inclus dans cette boucle plutôt courte. De ce fait, la rallonger n’aurait pas été un problème mais aurait permis d’être exhaustif quand à toutes les localisations archéologiques d’Eyne. Du coup, sur cette fin du parcours, mon regard a été presque plus attiré par les oiseaux et les papillons en très grand nombre à cet endroit que par le « Sentier archéologique » lui-même. En arrivant à hauteur d’une antenne relais, la vue donnant en contrebas sur Eyne, nous avons bien compris que la balade était bientôt terminée et du coup, en arrivant à la Maison de la Vallée, nous l’avons poursuivi pour une visite rapide mais très intéressante du vieux village. Il y a en effet, côte à côte, une jolie église avec un vieux clocher-mur et un autre clocher quadrangulaire à toit pyramidal de facture plus récente mais indépendant du premier. L’église est dédiée à Saint-Michel et serait l’émanation d’un édifice religieux roman plus ancien dont il ne reste plus rien mais dont la première mention écrite retrouvée daterait de 1270. Nous avons également noté qu’il y avait des gîtes et la sympathique patronne nous a autorisé à visiter les lieux et son très joli jardin. Une façon très commerciale mais ô combien charmante de nous encourager à venir y passer un petit séjour.  Cette visite du village incluse, nous avions parcouru environ 7,3 km en un peu moins de 4 heures temps de pause et pique-nique compris. Carte I.G.N 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top 25.

(*) Sur certaines cartes,  la rivière d’Eyne descendant de la fameuse vallée est parfois mentionnée sous le patronyme d’Ebre. Rien à voir bien sûr avec l'Ebre la grande rivière d’Espagne se jetant en Méditerranée, encore que si l’on se fie uniquement au nom cela n’ait rien de vraiment surprenant. En effet, selon les Historiens, les contacts linguistiques entre les Celtes et les Ibères ne font plus aucun doute et quand on analyse le mot « ebre », il aurait pour origine le racine celte « ber » signifiant « l’écoulement d’une chose liquide ». A partir de là, le temps a fait le reste, et le « ber » est devenu « ebre », « aber » « ibar » signifiant « rivière », « estuaire », « rivage », etc…..peut-être même « mer » selon certains linguistes. Les Romains s’y sont mis aussi et le « ber » est devenu « iberus » et le grand fleuve a sans doute donné son nom à tout un peuple, à toute une région, à toute une péninsule puis à tout un pays. Oui, à l’origine, les Ibères étaient bien le peuple de la Vallée de l’Ebre et si leur influence tentaculaire ne fait plus aucun doute, de nombreux témoignages du néolithique sont les preuves formelles qu’ils ont régné aussi sur notre belle petite région de Cerdagne. 

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