8h15. Nous nous réveillons. La nuit a été bonne et nous sommes en bien meilleure forme. Nous prenons notre petit déjeuner dans la chambre, une douche tiède et nous voilà d'attaque pour poursuivre notre randonnée. Aujourd'hui, nous ne fixons aucun but à notre étape et improviserons en fonction de l'heure et des difficultés rencontrées.
9h15. Après avoir réglé la note d'hôtel, nous repartons par le même raccourci, pris hier matin et qui laisse Super Bolquère un peu plus haut sur la gauche. Le temps est au beau fixe, mais la chape de brume sur la Vallée de la Têt est toujours présente et ne semble pas s'être déplacée. Sur le sentier qui mène à Bolquère et à l'endroit même où la veille, nous avions aperçu le renard, nous remarquons un immense oiseau à la cime d'un grand sapin. A notre arrivée, il s'envole et tourne au-dessus de nous quelques minutes en poussant de grands cris.
Nous traversons Bolquère et le temps d'une brève erreur de parcours, nous continuons la D.10 jusqu'au Col de la Perche. Le G.R.10 suit la petite route d'Eyne, puis tourne à gauche en longeant une ancienne voie romaine. D'abord à travers un bois de jeunes sapins puis au milieu de champs de céréales que quelques moissonneuses sont en train de faucher. Tout en descendant, nous distinguons en contrebas "le petit train jaune" chargé de vacanciers et la charmante commune de la Cabanasse que nous ne tardons pas à atteindre. Tout au-dessus, nous apercevons Mont-Louis et ses fortifications. Dans le village, nous suivons très aisément le balisage et continuons vers Planés.
En cours de route, Dany, qui a opté pour des chaussures de tennis, commence à se plaindre de ses pieds très endoloris. Nous improvisons une halte au bord d'un ruisseau, le temps de refaire les pansements et de reprendre un peu des forces. Pour moi aussi, la froideur de l'eau sur mes pieds est revigorante.
Il est midi quand nous entrons dans Planés. A la fontaine, nous emplissons les gourdes d'eau fraîche puis suivons le traces toujours bien visibles qui se dirigent vers l'étonnante église polygonale. Juste à côté de l'église, nous faisons un arrêt dans une fromagerie et dégustons un excellent fromage de brebis. Nous repartons avec un bon morceau de ce délicieux fromage qui nous a ouvert l'appétit et décidons de poursuivre. Nous empruntons une piste forestière que nous quittons rapidement pour nous engager sur un sentier qui grimpe dans la forêt.
Il est 12h30, pendant que je fais cuire des pâtes sur le réchaud, Dany est redescendue à Planés pour emplir sa deuxième gourde qu'elle avait omis de remplir à la fontaine. A son retour, le déjeuner est prêt et nous mangeons avec entrain. Dany s'est allongée et se repose un peu pendant que j'observe le "va et vient" de grosses fourmis qui s'afférent autour d'une imposante fourmilière encastrée dans un vieux tronc désagrégé.
Vers 13h30, nous reprenons notre route. La pente est de plus en plus raide, mais heureusement, le sentier court à l'ombre de très jolis sous-bois. De temps à autre, nous grappillons de succulentes framboises sauvages qui poussent à profusion en bordure même du chemin.
Vers 16h, un épais brouillard commence à voiler le ciel. Une demi-heure plus tard, nous atteignons le Pla de Cédelles, vaste croupe herbeuse parsemée de fleurs multicolores et entourée de sapins. Compte tenu de l'heure, des souffrances que Dany endure avec ses pieds, du brouillard et du cadre enchanteur qui nous entoure, nous décidons d'arrêter là pour aujourd'hui. La brume se fait de plus en plus opaque et nous avons du mal à distinguer des randonneurs qui passent à moins de quinze mètres de nous. Le lieu est certainement propice aux bivouacs car nous remarquons les cendres de nombreux feux de camp. Nous profitons de l'aubaine pour allumer le nôtre avec le bois mort, qui en abondance, jonche le sol et quelques bouses bien sèches.
La brume est maintenant très dense, la visibilité est de cinq à six mètres maximum, quelques gouttes de pluie se transforment rapidement en averse. Je parviens malgré tout à maintenir le feu allumé pour le repas du soir. La pluie s'est arrêtée de tomber, mais l'herbe est détrempée et c'est debout autour du feu que nous prenons le repas. Avec cette grisaille, la nuit tombe très vite et nous sommes contraints de réintégrer notre tente, plus tôt que prévu. Dany s'endort rapidement pendant que je bouquine à la lueur de la torche.
Il ne pleut déjà plus. Mais, des rameaux des sapins, quelques gouttelettes continuent de tomber sur la toile. C'est au son de cette entêtante musique que je m'endors à mon tour.
Arrivée au village de la Cabanasse Dany soigne ses pieds meurtris
Dany de corvée d'eau au village de Planés Arrivée au Pla de Cédelles
Au départ du Pla de Cedelles, préparatifs. Au départ, vue sur la Vallée de la Ribérole
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Dans ce secteur entre Cerdagne et Haut-Conflent ; et sauf à gravir de hauts sommets (Cambre d’Aze, Puigmal par exemples) ; la plupart des randonnées consistent à aller de villages en villages. Parce que ma sœur que je n’avais plus vu depuis de longs mois venait nous voir ; crise de la Covid oblige ; et qu’elle avait envie de randonner, c’est une balade de ce type que j’avais prévue et même imaginée en ce mardi 16 août 2022. Après avoir longuement analyser la configuration des terrains et des différents parcours proposés sur le Net ; notamment au départ ; et par le fait même qu’aucun des circuits proposés dans les topo-guides ne me satisfaisaient pleinement, j’avais décidé de concevoir mon propre « tour » et ce afin de ne pas passer 2 fois aux mêmes endroits. C’est ainsi qu’est né ce « Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de La Perche ». Alors certes, ce circuit pédestre parcourt des chemins très souvent empruntés mais tel que je le présente ici ; et sauf erreur de ma part ; je n’ai trouvé personne d’autre le proposant sur le Net. Il a donc ce petit aspect original qui je l’espère plaira au plus grand nombre. Si le titre est également original, c’est parce qu’il me paraissait compliqué d’y mettre tous les noms des villages traversés que sont « La Perche, Saint-Pierre-dels-Forcats, Planès et La Cabanasse ». Je pourrais même y rajouter le minuscule hameau de La Cassanya. Finalement et par le fait même que le départ se situait au col de la Perche, frontière séculaire entre le Conflent et la Cerdagne, il me paraissait plus logique d’évoquer les « voies romaines » puisqu’ici c’est une petite partie de ces ancestrales voies-là que nous allions cheminer au cours de cette journée. Oui, selon les historiens, et même si les Romains avaient été précédés d’autres peuplades, ils étaient bien les inventeurs de cette Via Confluentana et de cette Strata Cerdana (ou Ceretana) auxquelles je pense ici et que nous allions sans doute en partie parcourir. Et sans doute, y-avait-il une voie de moindre importance remontant le Capcir par la Vallée de l’Aude, le blason actuel mais très ancien de La Cabanasse en forme de « Y » et que l’on nomme pairle semble l’évoquer. Au titre de preuve, Saint-Pierre-dels-Forcats est en Cerdagne alors que Planès qui se trouve seulement 2 à 3km plus loin et plus à l’est est déjà en Conflent. Idem pour la commune de Mont-Louis, qui elle, est au carrefour des 3 régions et que mon tracé va frôler à moins de 500m. Oui, ce titre me paraissait logique et donc approprié. Il est 9h15 quand sur un vaste parking terreux nous rangeons notre voiture au col de la Perche. Déjà beaucoup de voitures mais les emplacements libres sont encore nombreux. Le temps de nous équiper convenablement et nous ignorons tous les panonceaux de randonnées (G.R.10 et GRP Tour de Cerdagne) qui sont là. Oui, nous voilà déjà sur la D.33, le but étant d’aller chercher un chemin qui a pour nom « Cami del Bosquet » se trouvant sur la gauche 650m plus loin. Ce chemin doit d’abord nous amener à Saint-Pierres-dels-Forcats puis nous poursuivrons vers Planès par le G.R.10 avant de continuer vers la gare SNCF de la commune par un chemin PR.9 qui a pour nom générique le Tour des Villages. Ce dernier doit nous entraîner vers La Cassanya (La Cassagne) puis vers La Cabanasse puis nous terminerons à La Perche par le G.R.10. Voilà le programme ! Alors autant l’avouer, nous étions trois et tous les trois nous avons été ravis de ce parcours. Or mis un peu de pluie sur la fin, il a fait beau et tout s’est merveilleusement passé. Les décors sont très variés et quand on regarde les paysages, on a très souvent un sentiment d’amplitude. Certes les hautes montagnes sont proches mais suffisamment lointaines pour contribuer à cette perception. Les panoramas, eux, sont très souvent aériens et notamment sur cette partie de la Vallée de la Têt où il y a le magnifique Pont Gisclard sur lequel circule le Petit Train Jaune. N’oublions pas les différents villages et leurs patrimoines religieux, le plus souvent romans, car si ces chemins ont une origine romaine reconnue, n’oublions pas qu’au fil du temps ils sont devenus la Via Romànica ou Voie romane. Au Moyen-Âge, via le Conflent et la Cerdagne, cette voie partait du Roussillon et notamment de Perpignan jusqu’au comté d’Urgell. Dans tous ces édifices religieux qui voyaient le jour, les architectes, bâtisseurs, tailleurs de pierre, sculpteurs, créateurs, peintres-verriers, orfèvres et autres compagnons artistes pouvaient donner la pleine mesure de leur savoir et de leur talent. Malgré un grand nombre d’édifices restaurés, certaines de leurs œuvres sont encore bien visibles. Il faut simplement regretté que ces édifices soient le plus souvent fermés. Quant à moi, je me suis vraiment régalé car il y avait une jolie flore et quelques oiseaux et papillons à recenser et à photographier. Oui, ce fut une belle journée pour nous trois ! Un seul petit regret peut-être, celui d’avoir souvent jouer à cache-cache avec le Petit Train Jaune, le petit « Canari » prenant plaisir à ne pas être au bon endroit au bon moment, c’est-à-dire suffisamment à découvert pour en garder quelques jolies photos. Cette randonnée a été longue de 12,8km pour des montées cumulées de 630m et un dénivelé de 301m, le point le plus étant situé à 1.311 m au pont sur la Têt et le plus haut à 1.612m au lieu-dit « Els Pastorals » juste avant d’arriver à Saint-Pierre-dels-Forcats. Cartes IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top25.
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Dans ce secteur entre Cerdagne et Haut-Conflent ; et sauf à gravir de hauts sommets (Cambre d’Aze, Puigmal par exemples) ; la plupart des randonnées consistent à aller de villages en villages. Parce que ma sœur que je n’avais plus vu depuis de longs mois venait nous voir ; crise de la Covid oblige ; et qu’elle avait envie de randonner, c’est une balade de ce type que j’avais prévue et même imaginée en ce mardi 16 août 2022. Après avoir longuement analyser la configuration des terrains et des différents parcours proposés sur le Net ; notamment au départ ; et par le fait même qu’aucun des circuits proposés dans les topo-guides ne me satisfaisaient pleinement, j’avais décidé de concevoir mon propre « tour » et ce afin de ne pas passer 2 fois aux mêmes endroits. C’est ainsi qu’est né ce « Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de La Perche ». Alors certes, ce circuit pédestre parcourt des chemins très souvent empruntés mais tel que je le présente ici ; et sauf erreur de ma part ; je n’ai trouvé personne d’autre le proposant sur le Net. Il a donc ce petit aspect original qui je l’espère plaira au plus grand nombre. Si le titre est également original, c’est parce qu’il me paraissait compliqué d’y mettre tous les noms des villages traversés que sont « La Perche, Saint-Pierre-dels-Forcats, Planès et La Cabanasse ». Je pourrais même y rajouter le minuscule hameau de La Cassanya. Finalement et par le fait même que le départ se situait au col de la Perche, frontière séculaire entre le Conflent et la Cerdagne, il me paraissait plus logique d’évoquer les « voies romaines » puisqu’ici c’est une petite partie de ces ancestrales voies-là que nous allions cheminer au cours de cette journée. Oui, selon les historiens, et même si les Romains avaient été précédés d’autres peuplades, ils étaient bien les inventeurs de cette Via Confluentana et de cette Strata Cerdana (ou Ceretana) auxquelles je pense ici et que nous allions sans doute en partie parcourir. Et sans doute, y-avait-il une voie de moindre importance remontant le Capcir par la Vallée de l’Aude, le blason actuel mais très ancien de La Cabanasse en forme de « Y » et que l’on nomme pairle semble l’évoquer. Au titre de preuve, Saint-Pierre-dels-Forcats est en Cerdagne alors que Planès qui se trouve seulement 2 à 3km plus loin et plus à l’est est déjà en Conflent. Idem pour la commune de Mont-Louis, qui elle, est au carrefour des 3 régions et que mon tracé va frôler à moins de 500m. Oui, ce titre me paraissait logique et donc approprié. Il est 9h15 quand sur un vaste parking terreux nous rangeons notre voiture au col de la Perche. Déjà beaucoup de voitures mais les emplacements libres sont encore nombreux. Le temps de nous équiper convenablement et nous ignorons tous les panonceaux de randonnées (G.R.10 et GRP Tour de Cerdagne) qui sont là. Oui, nous voilà déjà sur la D.33, le but étant d’aller chercher un chemin qui a pour nom « Cami del Bosquet » se trouvant sur la gauche 650m plus loin. Ce chemin doit d’abord nous amener à Saint-Pierres-dels-Forcats puis nous poursuivrons vers Planès par le G.R.10 avant de continuer vers la gare SNCF de la commune par un chemin PR.9 qui a pour nom générique le Tour des Villages. Ce dernier doit nous entraîner vers La Cassanya (La Cassagne) puis vers La Cabanasse puis nous terminerons à La Perche par le G.R.10. Voilà le programme ! Alors autant l’avouer, nous étions trois et tous les trois nous avons été ravis de ce parcours. Or mis un peu de pluie sur la fin, il a fait beau et tout s’est merveilleusement passé. Les décors sont très variés et quand on regarde les paysages, on a très souvent un sentiment d’amplitude. Certes les hautes montagnes sont proches mais suffisamment lointaines pour contribuer à cette perception. Les panoramas, eux, sont très souvent aériens et notamment sur cette partie de la Vallée de la Têt où il y a le magnifique Pont Gisclard sur lequel circule le Petit Train Jaune. N’oublions pas les différents villages et leurs patrimoines religieux, le plus souvent romans, car si ces chemins ont une origine romaine reconnue, n’oublions pas qu’au fil du temps ils sont devenus la Via Romànica ou Voie romane. Au Moyen-Âge, via le Conflent et la Cerdagne, cette voie partait du Roussillon et notamment de Perpignan jusqu’au comté d’Urgell. Dans tous ces édifices religieux qui voyaient le jour, les architectes, bâtisseurs, tailleurs de pierre, sculpteurs, créateurs, peintres-verriers, orfèvres et autres compagnons artistes pouvaient donner la pleine mesure de leur savoir et de leur talent. Malgré un grand nombre d’édifices restaurés, certaines de leurs œuvres sont encore bien visibles. Il faut simplement regretté que ces édifices soient le plus souvent fermés. Quant à moi, je me suis vraiment régalé car il y avait une jolie flore et quelques oiseaux et papillons à recenser et à photographier. Oui, ce fut une belle journée pour nous trois ! Un seul petit regret peut-être, celui d’avoir souvent jouer à cache-cache avec le Petit Train Jaune, le petit « Canari » prenant plaisir à ne pas être au bon endroit au bon moment, c’est-à-dire suffisamment à découvert pour en garder quelques jolies photos. Cette randonnée a été longue de 12,8km pour des montées cumulées de 630m et un dénivelé de 301m, le point le plus étant situé à 1.311 m au pont sur la Têt et le plus haut à 1.612m au lieu-dit « Els Pastorals » juste avant d’arriver à Saint-Pierre-dels-Forcats. Cartes IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top25.
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.
Dans ce secteur entre Cerdagne et Haut-Conflent ; et sauf à gravir de hauts sommets (Cambre d’Aze, Puigmal par exemples) ; la plupart des randonnées consistent à aller de villages en villages. Parce que ma sœur que je n’avais plus vu depuis de longs mois venait nous voir ; crise de la Covid oblige ; et qu’elle avait envie de randonner, c’est une balade de ce type que j’avais prévue et même imaginée en ce mardi 16 août 2022. Après avoir longuement analyser la configuration des terrains et des différents parcours proposés sur le Net ; notamment au départ ; et par le fait même qu’aucun des circuits proposés dans les topo-guides ne me satisfaisaient pleinement, j’avais décidé de concevoir mon propre « tour » et ce afin de ne pas passer 2 fois aux mêmes endroits. C’est ainsi qu’est né ce « Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de La Perche ». Alors certes, ce circuit pédestre parcourt des chemins très souvent empruntés mais tel que je le présente ici ; et sauf erreur de ma part ; je n’ai trouvé personne d’autre le proposant sur le Net. Il a donc ce petit aspect original qui je l’espère plaira au plus grand nombre. Si le titre est également original, c’est parce qu’il me paraissait compliqué d’y mettre tous les noms des villages traversés que sont « La Perche, Saint-Pierre-dels-Forcats, Planès et La Cabanasse ». Je pourrais même y rajouter le minuscule hameau de La Cassanya. Finalement et par le fait même que le départ se situait au col de la Perche, frontière séculaire entre le Conflent et la Cerdagne, il me paraissait plus logique d’évoquer les « voies romaines » puisqu’ici c’est une petite partie de ces ancestrales voies-là que nous allions cheminer au cours de cette journée. Oui, selon les historiens, et même si les Romains avaient été précédés d’autres peuplades, ils étaient bien les inventeurs de cette Via Confluentana et de cette Strata Cerdana (ou Ceretana) auxquelles je pense ici et que nous allions sans doute en partie parcourir. Et sans doute, y-avait-il une voie de moindre importance remontant le Capcir par la Vallée de l’Aude, le blason actuel mais très ancien de La Cabanasse en forme de « Y » et que l’on nomme pairle semble l’évoquer. Au titre de preuve, Saint-Pierre-dels-Forcats est en Cerdagne alors que Planès qui se trouve seulement 2 à 3km plus loin et plus à l’est est déjà en Conflent. Idem pour la commune de Mont-Louis, qui elle, est au carrefour des 3 régions et que mon tracé va frôler à moins de 500m. Oui, ce titre me paraissait logique et donc approprié. Il est 9h15 quand sur un vaste parking terreux nous rangeons notre voiture au col de la Perche. Déjà beaucoup de voitures mais les emplacements libres sont encore nombreux. Le temps de nous équiper convenablement et nous ignorons tous les panonceaux de randonnées (G.R.10 et GRP Tour de Cerdagne) qui sont là. Oui, nous voilà déjà sur la D.33, le but étant d’aller chercher un chemin qui a pour nom « Cami del Bosquet » se trouvant sur la gauche 650m plus loin. Ce chemin doit d’abord nous amener à Saint-Pierres-dels-Forcats puis nous poursuivrons vers Planès par le G.R.10 avant de continuer vers la gare SNCF de la commune par un chemin PR.9 qui a pour nom générique le Tour des Villages. Ce dernier doit nous entraîner vers La Cassanya (La Cassagne) puis vers La Cabanasse puis nous terminerons à La Perche par le G.R.10. Voilà le programme ! Alors autant l’avouer, nous étions trois et tous les trois nous avons été ravis de ce parcours. Or mis un peu de pluie sur la fin, il a fait beau et tout s’est merveilleusement passé. Les décors sont très variés et quand on regarde les paysages, on a très souvent un sentiment d’amplitude. Certes les hautes montagnes sont proches mais suffisamment lointaines pour contribuer à cette perception. Les panoramas, eux, sont très souvent aériens et notamment sur cette partie de la Vallée de la Têt où il y a le magnifique Pont Gisclard sur lequel circule le Petit Train Jaune. N’oublions pas les différents villages et leurs patrimoines religieux, le plus souvent romans, car si ces chemins ont une origine romaine reconnue, n’oublions pas qu’au fil du temps ils sont devenus la Via Romànica ou Voie romane. Au Moyen-Âge, via le Conflent et la Cerdagne, cette voie partait du Roussillon et notamment de Perpignan jusqu’au comté d’Urgell. Dans tous ces édifices religieux qui voyaient le jour, les architectes, bâtisseurs, tailleurs de pierre, sculpteurs, créateurs, peintres-verriers, orfèvres et autres compagnons artistes pouvaient donner la pleine mesure de leur savoir et de leur talent. Malgré un grand nombre d’édifices restaurés, certaines de leurs œuvres sont encore bien visibles. Il faut simplement regretté que ces édifices soient le plus souvent fermés. Quant à moi, je me suis vraiment régalé car il y avait une jolie flore et quelques oiseaux et papillons à recenser et à photographier. Oui, ce fut une belle journée pour nous trois ! Un seul petit regret peut-être, celui d’avoir souvent jouer à cache-cache avec le Petit Train Jaune, le petit « Canari » prenant plaisir à ne pas être au bon endroit au bon moment, c’est-à-dire suffisamment à découvert pour en garder quelques jolies photos. Cette randonnée a été longue de 12,8km pour des montées cumulées de 630m et un dénivelé de 301m, le point le plus étant situé à 1.311 m au pont sur la Têt et le plus haut à 1.612m au lieu-dit « Els Pastorals » juste avant d’arriver à Saint-Pierre-dels-Forcats. Cartes IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top25.
Habituellement, quand nous allons aux Bains de Saint-Thomas, c’est essentiellement pour profiter des sources d’eaux chaudes et passer un agréable moment de détente. Mais une fois n’est pas coutume, en cette fin septembre, nous avions décidé de déroger à cette règle, presque devenue rituelle deux à trois fois par an. Pourquoi ? Pour partir en randonnée bien sûr et effectuer une belle balade en direction de Planès puis retour en effectuant une boucle. Cette randonnée démarre devant l’entrée même des bains et bien évidement, elle ne peut pas être identique à 100% à la mention du panonceau indicatif où il est marqué : « Les Balcons de la Têt ». En effet, les Balcons de la Têt constitue une randonnée beaucoup plus longue qui démarre de La Cabanasse et se termine à Thuès-entre-Valls, ou le contraire, le retour vers la voiture s’effectuant avec le pittoresque petit Train Jaune. Enfin ça c'est le tracé pédestre mais il existe des variantes encore plus longues pour les vététistes. Ici, rien de tout ça et une boucle qui ressemble en grande partie à une autre randonnée, thématique celle-là, du nom de « Les Arbres du Haut-Conflent » et dont la ligne de départ se situe à Planès. D’ailleurs, mon escapade emprunte également une partie de la randonnée intitulée « Randonnez avec le Train Jaune ». Quand nous démarrons, il est presque 10 h et c’est donc un « rapiéçage » de ces trois itinéraires que j’ai quelque peu imaginé. Par sécurité, je l’ai enregistré dans mon G.P.S et j’ai également emporté la carte I.G.N Top 25 2250 ET, la seule qui couvre l’ensemble de la zone. Bien m’en a pris si j’ose dire, car au bout de quelques mètres d’ascension, j’ai déjà perdu le tracé enregistré et un simple coup d’œil sur la carte me permet de constater que le sentier le plus évident sur le terrain, c'est-à-dire le plus emprunté, n’est pas celui surligné en rouge sur la carte. Je fais donc le choix de poursuivre ce sentier bien creusé, d’autant qu’il est balisé et en plus, en regardant la carte, j’ai le sentiment que les deux itinéraires se rejoignent un peu plus haut. C’est bien le cas. Au départ de Saint-Thomas, le sentier s’élève au dessus de l’amphithéâtre et des bassins du centre thermoludique. La déclivité est un peu rude au départ, mais elle s’effectue par paliers. En outre, elle est plutôt courte et se stabilise dès lors que l’on atteint la forêt. A partir d’ici, commence réellement la balade thématique « Les Arbres du Haut-Conflent » car chaque arbre différent est signalé par un panonceau explicatif en latin, français et catalan. De ces panonceaux, je vais en recenser plus d’une trentaine sur tout le circuit. Nous sommes dans la Forêt domaniale de Fontpédrouse. Ici, elle est commune aux bois de la Mata et de la Bola, les deux lieux-dits étant simplement séparés par le Rec (ruisseau) de Brullà. Si les autorités sous la férule du botaniste Michel Baracetti ont trouvé un intérêt à fonder un sentier botanique ici c’est bien parce que ce coin de montagne recèle un nombre incroyable d’essences variées et parfois, plutôt rarissimes à trouver ailleurs. Presque toutes les variétés de feuillus et de conifères sont présentes et en dresser un inventaire exhaustif reviendrait presque à faire la liste de tous les arbres de France y compris les plus rares. Alors bien évidemment, cette zone présente un intérêt botanique d’autant plus majeur qu’aux arbres variés viennent s’ajouter quelques plantes, parfois très rares et protégées comme le Botryche à feuilles de matricaire, une fougère plutôt rare dans le midi de la France mais néanmoins présente ici et dans un coin des Cévennes. Il y a donc dans cette boucle tout ce qu’il faut pour aiguiser ma curiosité : les décors sont disparates et changeants, les arbres et les arbustes attirent les oiseaux, les fleurs aguichent les insectes et les papillons et les sous-bois touffus et tranquilles sont très souvent le repaire de nombreux autres animaux. Avant même d’arriver à la forêt, tout ce petit monde animal volant, sautant et virevoltant est déjà bien présent et je ne me prive pas de tenter de le photographier autant que je le peux et qu’il m’en laisse le loisir. Les paysages, eux, sont grandioses sauf quand on marche en forêt bien sûr. Toutefois, le ciel étant laiteux et pas si pur que je l’avais espéré, la luminosité est loin d’être idéale. Il va être ainsi toute la journée et même à l’approche de Planès pourtant blotti au fond d’une vaste cuvette bien dégagée et donc largement ensoleillée. Malgré ça, la petite commune ne manque pas de charme et d’intérêts non plus, et pour moi à double titre. Le premier de ces charmes est bien sûr paysager et quand on arrive à Planès, on est immédiatement émerveillé par ce petit village composé de petits bouts de hameaux plus ou moins distincts : Cascarols, le Castell et les différents Planès : de Baix, del Mig et de Dalt. Le village s’inscrit dans un incroyable cadre de verdure à la fois apaisant et captivant. Il faut dire que l’arrivée depuis Saint-Thomas s’effectue par d’agréables chemins herbeux puis creux se faufilant au milieu de prés verdoyants et entrecoupés de haies et de murets en pierres sèches. Ce charmant décor ondule sur de minuscules collines aux formes douces et arrondies, Une incitation à la flânerie d’autant plus évidente pour moi que les oiseaux et les papillons y sont légions. A cause de son apparence d’un calme olympien et presque inhabitée, le village a même un petit côté ensorceleur et je ne peux m’empêcher de me souvenir de certaines légendes lues à son propos : l’histoire d’une statuette de la Vierge que les habitants auraient cachée lors d’une invasion sarrasine et qui aurait été retrouvée bien longtemps plus tard près d’une source par un taureau. Cette légende est devenue d’autant plus acceptable que l’église a longtemps été baptisée la « Mezquita », c'est-à-dire la « petite mosquée » car selon la tradition, elle aurait été construite par des musulmans. Le mystère demeure malgré tout : qui a eu l’idée de construire cette étrange église ? Est-elle vraiment romane ? Alors, l’envie d’aller faire la découverte du village devient vite une évidence dont l’aboutissement est bien sûr son église Notre-Dame de la Merci, avec son architecture si étonnante car polygonale et arrondie à la fois, la faisant ressembler à un gros gâteau à étages. A Planès, deuxième intérêt pour Dany et moi, revenir 14 ans plus tard sur le théâtre de nos premières « passions » pédestres avec ce mémorable tronçon sur le G.R.10 effectué en 2001, entre Mérens et Mantet. Eh oui, 14 ans déjà que nous n’étions pas revenus à Planès ! 14 ans déjà que nous étions passés ici, devenant l’espace de quelques jours « les Conquérants de l’Agréable » ! Et ici à Planès, comme ailleurs, les anecdotes cocasses et agréables ne manquent : « Nous étions de passage à Planès lors du 5eme jour et de la 4eme étape car la veille, nous avions pris une journée de repos à Font-Romeu. Repos indispensable car Dany avait les plantes des pieds complètement à vif suite à de nombreuses ampoules qui étaient apparues et avaient éclaté lors de la 3eme étape entre le lac du Lanoux et Bolquère. A Planès, pendant que je remplis mes gourdes à une fontaine d’eau fraîche et potable, Dany est partie dans une fromagerie toute proche acheter un gros morceau de tomme de brebis. Après cet achat,nous repartons et sur le coup de midi, au moment même où l’on s’apprête à déjeuner, Dany s’aperçoit qu’elle a oublié de remplir sa 2eme gourde d’eau. Avant même que j’ai pu esquisser le moindre geste, je la vois redescendre vers Planès pressant le pas en claudiquant. Elle reviendra une heure plus tard, toujours clopin-clopant mais dans un délai qui me laisse pantois. Pour sa défense, il faut dire que nous savions que l’eau potable allait être une denrée rare pendant les jours suivants et en avoir en quantité suffisante était bien évidemment vital même si nous disposions de pastilles de purification et n’hésitions pas à faire bouillir l’eau prélevée en montagne. Par contre, je lui en ai longtemps voulu de ne pas m’avoir demandé de retourner à Planès chercher de l’eau, car avec ses cloques, elle aurait pu faire l’économie de ces quelques kilomètres supplémentaires. Deuxième anecdote, ce soir-là, nous nous étions arrêtés au Pla de Cedelles (signifiant petit lieu pastoral) pour passer la nuit et malgré que nous étions entourés d’une immense forêt, le bois sec, pourtant en abondance, est rapidement devenu inutilisable car il s’était mis à bruiner. De ce fait, nous n’avions pas trouvé d’autre ressource que celle de camper à la lueur d’un grand brasier de bouses séchées, qui elles s’enflammaient beaucoup plus facilement grâce à la paille et au méthane qu’elles contenaient sans doute. D’autres randonneurs arrivant derrière nous étaient venus voir ce que nous faisions brûler, pas tant pour l’odeur car il n’y en avait pas, mais à cause de toutes les petites flammèches et escarbilles qui s’envolaient et éclairaient magnifiquement ce petit pla herbeux enveloppé dans l’instant sous une chape de brume. ».Evidemment, en revoyant le chemin et ce balisage blanc et rouge propre au G.R.10 qui file au dessus de la petite église, les souvenirs reviennent et on en rigole de bon cœur aujourd’hui. Dany a même essayé de retourner acheter de la tomme mais l’accueil de la fromagerie pourtant ouverte était désert. Après la visite de la chapelle et de ce petit hameau, nous redescendons en direction du gîte, bien connu des adeptes du G.R.10, puis direction la mairie. C’est là, peu après que démarre le chemin du retour vers Saint-Thomas. Un panonceau mentionne « Gare SNCF de Planès » et « Pont Gisclard ». Ce chemin descend dans un vallon verdoyant en suivant le cours du Riu de Planès, petit ruisseau que l’on entend et que l’on domine en balcon sans jamais trop le voir. L’itinéraire débouche à la petite gare SNCF où deux options sont possibles : soit partir à gauche en direction du Pont Gisclard soit emprunté un étroit sentier, qui en forêt, s’élève au dessus de la gare. C’est cette deuxième option que j’avais choisie car ne connaissant pas le parcours, ma crainte était qu’on n’ait pas de vue aérienne du pont Gisclard, l’itinéraire passant dessous dans la première solution. Là, commence une nouvelle et longue marche en forêt avec néanmoins quelques fenêtres qui s’entrouvrent et esquissent de magnifiques paysages sur le vallon de la Têt et les petits hameaux qui en garnissent ses flancs. Ils ont pour noms Cassagne, Fetges et Sauto. Le clou du spectacle étant bien sûr les vues plongeantes sur le grandiose pont suspendu Gisclard et son petit « canari jaune », quand ce dernier veut bien montrer le bout de son becquet et ses jolis wagonnets. Ce sentier tout en sous-bois, on le trouvera moins long si l’on prend le temps d’observer tous ces « Arbres du Haut-Conflent » et de lire tous les panonceaux qui sont proposés à la sagacité des randonneurs. Comme sur tout le circuit, le sentier continue d’être toujours aussi bien balisé et retrouver celui qui file vers Saint-Thomas est un jeu d’enfant. Là, on retrouve la jonction et le sentier pris à l’aller puis la forêt disparaît et les vastes panoramas s’entrouvrent sur l’immensité des montagnes : Serre de Clavéra, Vallée de la Têt, forêt de Campilles, Prats-Balaguer, Pic Coucouroucouil puis cette longue chaîne de hauts sommets jusqu’à la crête frontière avec l’Espagne. Ce tour d’horizon visuel se termine sur la droite avec le très boisé pic de l’Orri dominant cette vallée de la Riberole où les résurgences d’eaux chaudes remontent des tréfonds de la terre. En l’instant même où nous sortons du bois, un chevreuil est sur le point d’en sortir lui aussi. A notre vue, il détale et retourne se cacher. Puis sur un sol terreux et parfois gréseux, on entame la descente vers les bains mais elle s’avère presque aussi difficile que pouvait l’être la montée vers Planès. Seule consolation à ses dernières difficultés, le bonheur de savoir que dans quelques minutes, nous serons en bas à nous prélasser dans les piscines d’une eau avoisinant les 37 degrés. Alors bien sûr, n’oubliez pas votre maillot de bain ! La balade, telle qu’expliquée ici, est longue d’environ 11 km, les montées cumulées sont de l’ordre de 1.315 m. Le dénivelé entre le point le plus bas, 1.155 m à Saint-Thomas et le plus haut, 1.558 m à Cascarols est de 403 m. Cartes IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top 25.