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haut conflent

Le Puig del Rocater (1.601 m) depuis Urbanya (856 m)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté des 3 plus gros succès du groupe américain de rock Chicago. Ils ont pour titre "If You Leave Me Now (A)? "Hard to Say I'm Sorry (B) et "Get Away"(C) et sont interprétés ici par divers artistes de grand talent dans leur catégorie.Dans l'ordre d'écoute, Alex Montana (A/saxophone), le groupe russo/ukrainien Léonid and Friends (B et C/ chant) avec la voix admirable de Serge Tiagnyriadno parti combattre au côté de l'Ukraine après l'invasion russe de février 2022, le groupe Flamenco Guitar Masters (A/guitare), Jason Dertlaka (B/chant) et Léonid and Friends (A/ chant)


 

Parmi tous les sommets couronnant la Vallée d’Urbanya, le Puig del Rocater (*) n’est pas le plus haut et donc pas le plus couru par les randonneurs. En effet, avec ses 1.601 m d’altitude, il n’arrive qu’en 3eme position après les 1.798 m du Pic de Portepas et les 1.632 m du Pic de Tour (ou del Torn), deux sommets également très intéressants à gravir et déjà gravis antérieurement. Par contre, il présente deux particularités que les deux autres n’ont pas : il est de très loin le plus fleuri et le plus rocheux, ces deux caractéristiques étant intimément liées. En effet, le sommet est amplement composé de roches granitiques et donc riches en silice où les genêts purgatifs se complaisent. Au printemps, ces genêts lumineusement fleuris forment de grosses touffes serrées les unes aux autres et de ce fait, le Puig del Rocater est visible de très loin. Il est donc bien visible d’Urbanya et donc de chez moi, les fleurs jaunes contrastant avec les arbres ; feuillus et pins plus sombres ; qui l’entourent. C’est grandement cette vision qui a motivé cette envie d’aller le voir de plus près à cette époque de l’année, même s’il y a déjà pas mal de temps que je ne me suis plus confronté à une telle distance doublée d’un tel dénivelé. En ce 21 mai, il est 7h30 quand je quitte la maison. Dany étant partie à Montauban pour 3 jours voir ma petite-fille qui a une compétition de natation synchronisée, j’ai toute la journée devant moi. D’ailleurs, à l’instant même de démarrer, je suis longuement arrêté par une incroyable quantité de passereaux, lesquels viennent se régaler des cerises déjà bien mûres. Merles, moineaux, fauvettes, pic épeiches, pinsons et geais sont les principaux gloutons à occuper le cerisier d’Alix, ma gentille voisine. Accoudé à une balustrade et appareil-photo en mains, j’ai devant les yeux l’incroyable spectacle d’un va-et-vient quasi-permanent. Au bout d’un quart d’heure et après de nombreuses photos plus ou moins réussies, je démarre vraiment, direction le bas du village puis le chemin de Saint-Jacques. Après les oiseaux, ce sont les fleurs sauvages, de nombreux papillons et de jolis paysages qui viennent s’ajouter à la mémoire de mon appareil-photo. A hauteur du Serrat de l’Homme, je quitte le chemin principal pour un sentier secondaire partant à gauche et s’élevant au-dessus du lieu-dit Coubère (Cubera). Si les paysages se font plus amples et surtout plus aériens, le sentier bien trop embroussaillé ne me laisse que peu d’occasions de les observer à ma guise. Cette dense végétation me gêne également dans mon désir de vouloir photographier convenablement les passereaux qui s’y complaisent, toujours très présents dans ce secteur. Je les vois mais les immortaliser reste très difficile. Je me rattrape avec de plus en plus de fleurs et de jolis papillons qui se régalent à butiner principalement les buissons de thym déjà très fleuris. De ces denses et terribles broussailles où les genêts, ronciers, prunelliers et cistes se livrent une rude bataille, j’en ressors le plus souvent les bras égratignés quand ce n’est pas carrément sanguinolents. Si le pantalon long me protège les jambes, je m’apercevrais bien plus tard qu’il ne m’a pas totalement protégé des nombreuses tiques que l’on rencontre en cette période de l’année. De cette galère broussailleuse, où seules mes photos naturalistes et un chevreuil que je réveille m’apporte un peu d’agrément,  il va en être ainsi jusqu’à atteindre la bonne piste au lieu-dit Serrat de Miralles. Voilà qu’enfin, je peux prendre un peu de repos en profitant d’un panorama grandiose où le Massif du Canigou emplit une bonne partie de l’horizon. Après plusieurs gorgées d’eau, une barre de céréales et quelques fruits secs, le temps est venu de repartir en direction du Col de les Bigues. Comme souvent, et sans que je m’en explique la véritable raison, les papillons virevoltants sont nombreux sur cette piste. Est-ce l’étage montagnard qui leur convient ? Est-ce la diversité des végétaux ? Je ne sais pas ! Si cette fois ils sont nombreux, les différentes espèces ne sont pas d’une grande variété et les plus visibles sont de très loin les Satyres (mâles) ou les Mégères (femelles), en latin « Lasiommata megera ». Après quelques photos de ces derniers, je me consacre uniquement aux autres, ce qui me procure l’avantage d’avancer bien plus vite. Outre les papillons, je consacre les autres arrêts à de très nombreux oiseaux visibles dans le maquis en contrebas. Finalement seuls un rare Torcol fourmilier et un Accenteur mouchet sont immortalisés correctement. Néanmoins, dans cette propension à vouloir à tout prix observer la faune, le clou du spectacle reste un gros sanglier solitaire. A cause de tous ces ralentissements, il est quand même 10h30  quand j’arrive au Col de Les Bigues. Déjà 3 heures que j’ai quitté la maison et malgré la précocité de l’heure mon estomac réclame du solide.  L’heure du déjeuner vient de sonner et une copieuse salade de riz, concoctée par Dany avant son départ, attend au fond du sac à dos que je veuille bien m’occuper d’elle. Alors que je m’installe avec le ravier de salade sur les genoux, je m’aperçois que j’ai oublié les couverts. Seul un « Opinel » inapproprié en la circonstance gît dans une poche. Comment faire ? Je décide de commencer par manger une petite compote de pomme dont le pot me servira de cuillère. Une cuillère plus que rudimentaire, il faut bien le reconnaître. Ce n’est pas une solution top mais ça fonctionne et peu à peu ma salade de riz finit par perdre la moitié de sa quantité originelle. Mon estomac est satisfait. Je range l’autre moitié de la salade de riz, conserve précieusement le petit pot de compote et assis sur un tronc, je me mets à « bayer aux corneilles ». En réalité, la corneille ressemble plutôt à une Buse variable volant très haut. Elle passe au-dessus de moi en effectuant des cercles de plus en plus grands puis disparaît. Devant mon appareil-photo, elle est aussitôt remplacée par une mouche qui elle a une nette préférence pour les vols stationnaires. Finalement la mouche est plus facile à immortaliser que la buse. Je range correctement mon sac à dos car la distance à parcourir est encore longue et il vaut mieux que les aliments restants soient conserver parfaitement pour la suite du parcours. Je repars direction le Col del Torn.  Peu après, j’emprunte à droite un large layon qui s’élève vers la Serrat de la Font de la Barbera (1.549 m). Alors que je passe devant deux bornes délimitant sans doute les communes d’Urbanya et Mosset mais aussi la forêt domaniale ; raison faisant qu’il y en a deux, une à côté de l’autre; j’aperçois un chevreuil qui traverse gentiment le layon. Bien qu'un peu surpris, j’ai quand même le temps de m’accroupir derrière un pin à crochets avant qu'il ne me voit.  En effet, ici c’est habituellement beaucoup plus haut vers le sommet du serrat que j’en ai toujours aperçu. Il ne m’a pas vu mais m’a sans doute entendu car il s’arrête cherchant du regard ma présence. Caché derrière le pin, si je peux le photographier, ma position pour ce faire n’est pas des plus confortables. De plus, j’ai peur qu’il ne me voit car je vois bien que sa tête est un véritable périscope. Quant à la distance qui nous sépare, elle est d’au moins une cinquantaine de mètres voire peut être un peu plus. Finalement, il repart aussi tranquille qu’il est arrivé, retraversant la layon et disparaissant dans le bois. De mon côté, quelques photos ont été prises mais peu géniales car sans doute avec un peu de « tremblote ». Je me remets en route au milieu du layon. Si je connais bien ce layon pour l’avoir emprunté à plusieurs reprises et en diverses saisons , ça reste la partie la plus sévère du parcours que j’ai imaginé. Si la distance d’un peu plus d’un kilomètre reste modeste, la pente moyenne est de 16% mais certains tronçons sont pentus à 46%. A 73 printemps, mon souffle est mis à rude épreuve et mon cœur qui bat la chamade réclame des pauses de plus en plus rapprochées. Finalement, quand j’arrive au sommet, je suis très heureux de retrouver cette clairière verdoyante où j’ai très souvent aperçu des cervidés. Au lieu de me reposer et de penser à mon palpitant, je marche le long des pins, plus enclin à vérifier si cette tradition va se vérifier, ce qui tend à prouver que je ne suis pas trop en souffrance. Mais cette fois-ci, la coutume me fait défaut. Pas de cervidés et seulement quelques jolies fleurs, des papillons et un bruant fou qui viennent s’ajouter à mon inventaire du jour. Quant à l’arrivée au pied du Puig del Rocater, elle pourrait être décevante et surprendre le randonneur ignorant du lieu, mais je connais trop bien l’endroit pour avoir ces états d’âme. Ici, le sommet, dont la base est en grande partie masquée par des arbres semble à priori difficilement accessible car il n'y a plus de chemin. De plus, il est bien moins captivant qu’il ne l’est depuis Urbanya. Pourtant, je sais qu’il suffit de louvoyer au travers de ce petit bois pour se retrouver face aux premiers rochers et à la multitude de genêts purgatifs qui s’y cramponnent joliment. Les innombrables buissons de genêts, tout comme les rochers, ont ici la même forme en boule donnant à cet endroit une espèce de moutonnement végéto-minéral dont l’ondoiement jaune, blanc et vert est un attrait supplémentaire.   Finalement, et même si la prudence est de mise, la courte grimpette jusqu’au sommet s’avère bien moins compliquée qu’on ne l’imagine au départ. Ce sommet est un superbe mirador où seule la vue vers le domaine de Cobazet reste obstruée, les pins à crochets très serrés les uns aux autres formant derrière le pic une barrière quasi-impénétrable. Outre l’alégresse d’être arrivé au sommet et d’avoir les pieds dans ce « jaune flamboyant », je ne me lasse pas de ce spectacle grandiose à plus de 180°.  De droite à gauche et de gauche à droite, et comme un guetteur cherchant un éventuel adversaire,  je scrute du regard tous les paysages et leurs moindres recoins. Cet ample panorama est constitué par les sommets du Canigou, du Coronat, de l'Escoutoude la Pelade et du Madres formant l’horizon, et bien plus près il y a les vallons d’Urbanya et de Nohèdes et tous ses ravins et ses sommets alentours que j'aperçois : MarsacSerra, Lloset, Moscatosa, Torrelles, Portepas, Gran. Tous ces pics, grands ou petits, hauts ou moins hauts, je les ai déjà gravi et pourtant assez paradoxalement, je suis très heureux d'être là au sommet de Puig del Rocater malgré son altitude bien plus modeste que certains autres. L'âge sans doute qui me fait prendre conscience que je monterai beaucoup moins haut désormais. Ce n’est qu’une demi-heure plus tard, que je me décide à quitter ce merveilleux Puig del Rocater, direction le col del Mener (ou Maner) (1.563 m) qui est dans la continuité mais un peu plus bas vers l’ouest. Ici aussi une verdoyante clairière s’entrouvre. De nombreuses mésanges noires y volettent d’un pin à crochets à un autre et comme je tente de les photographier, je cours dans la clairière d’un arbre à un autre sans me rendre compte du ridicule de la situation. Par bonheur, je suis seul à m’apercevoir de cette grotesque course poursuite. L’aspect grotesque disparaît de mes pensées dès lors que cette « chevauchée » finit par s’avérer payante avec une photo quelque peu correcte. Je quitte les lieux en me rappelant que c’est ici dans un four à chaux du Serrat del Mener que les corps des gardes-forestiers Gaudérique Fabre et Jean Serrat ont été découvert le 5 août 1806 (source histoiredemosset.fr) , soit 14 jours après leur assassinat par des braconniers le 21 juillet. La croix d’un calvaire en leur hommage est encore présente un peu plus bas au col del Torn. Les restes du four à chaux restent introuvables malgré les 15 minutes que je passe à le chercher. Ce n’est pas la première fois. Tant de temps a passé ! Et puis les flancs du pic del Torn sont vastes ! Je me remets en route. Un large chemin herbeux et bourré de fleurs descend vers le col del Torn où je m’arrête pour une seconde pause déjeuner. Je profite de cette pause pour analyser le chemin qu’il me reste à accomplir. Finalement, je décide d’abandonner l’idée de redescendre vers Urbanya par la piste la plus classique et choisis un parcours hors sentier qui est censé suivre le Correc du Col del Torn. Je ne le connais pas mais en observant la carte IGN, je m’aperçois qu’il s’agit d’un remarquable raccourci qui rejoint une piste puis un sentier que j’ai emprunté à de multiples reprises permettant d’atteindre le lieu-dit l’Orriet. Cette fois, je range mon sac sans trop d’application, coupe la piste et me voilà lancé dans cette descente inconnue. Finalement, je trouve le Correc du Col del Torn bien plus vite que je ne l’aurais cru. Au début, ce n’est qu’un mince filet d’eau alimenté par une multitude de sources bourbeuses dont il est difficile d’extraire laquelle est la plus capitale et donc la principale. Un coup à gauche, un coup à droite, je longe le ruisselet sans trop de problèmes jusqu’à ce qu’il se creuse bien trop profondément. Là, mais sans le perdre de vue, je choisis de m’en éloigner sur sa rive gauche bien plus praticable. Désormais, or mis de temps à autre quelques caminoles empruntées par des animaux, il n’y a plus vraiment de sentier. Je slalome au sein de genêts et de fougères dont les buissons sont autant de plots qu’il me faut éviter. Dans ce dédale végétal et à cause de leurs épines et de leurs longues tiges, les rosiers sauvages sont les plus diaboliques à esquiver. Parfois, la végétation est si dense et si haute que chaque foulée réussie me procure comme le sentiment d’une extirpation salutaire. Il en sera ainsi jusqu’à atteindre la piste espérée. Entre temps, mes seuls plaisirs auront été de tomber sur quelques superbes Narcisses des poètes, des vestiges d’un agro-pastoralisme d’antan et un orri en très bon état où une colonie de petits rhinolophes a élu domicile.  Là, à droite de la piste,  commence un autre parcours hors des sentiers battus mais celui-ci ne m’est pas étranger. Une fois encore, je reste à gauche du Correc du Col del Torn et je descends en essayant de trouver le sentier le plus souvent emprunté. Mais le printemps a déjà rempli son œuvre d’embroussaillement et trouver l'itinéraire idéal reste peu évident. L’intersection avec le Correc de Gimelles est synonyme de fin définitive de cette bataille pacifique que je mène contre la végétation depuis ce matin. Une bonne sente mi-herbeuse mi-rocheuse démarre en continuant à longer le Correc du Col del Torn mais peu après l’imposante ruine de l’Orriet, il conflue avec la rivière Urbanya. A l’intérieur de la ruine, et alors que je sais que des mésanges charbonnières y nichent régulièrement,  cette fois-ci j’y surprend un mulot mais le temps d’une seule photo puis il disparaît. La rivière étant peu éloignée, j’y descends pour me rafraîchir un peu mais surtout avec l’intention d’y tremper mes pieds dont les plantes commencent à être bien échauffées. Finalement, après avoir ôté chaussures, chaussettes et pantalon, j’opte pour une fraîche et rapide trempette intégrale car dans le plus simple appareil.  Quelques fleurs nouvelles et des papillons viendront compléter les photos naturalistes déjà très nombreuses de cette jolie balade très souvent et trop souvent au plus près de la végétation ! L’arrivée à la maison par le pentu chemin de Sarrat finit de me tétaniser les jambes. Un écureuil sur le cerisier d’Alix m’apporte une dernière joie photographique.  Il est 16h30. Voilà 9h que la Nature me supporte. Cette randonnée a été longue de 12,7km pour un dénivelé de 733m. L’altitude la plus haute est située 1.601 m au Puig del Rocater et la moins haute à 868 m à Urbanya. Malgré des douches journalières, c’est une cinquantaine de tiques minuscules comme des têtes d’épingles dont il me faudra me dépouiller dans les heures et jours suivants. Comme quoi, la randonnée pédestre nécessite constamment que l’on soit méticuleux….au point d’être obligé de « chercher la petite bête ! » En cette saison printanière et jusqu’en novembre, pensez à vous équiper d’un produit répulsif anti-tiques et de vous en appliquer sur la peau y compris sur les parties couvertes par les vêtements (**).   Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.

(*) Rocater : Après quelques brèves recherches sur Internet, il semble que le mot « rocater » soit un vieux mot catalan rarement employé de nos jours mais que l’on trouve néanmoins dans de rares ouvrages spécifiques à la Catalogne. Si je dis « vieux » c’est parce qu’il apparaît par exemple dans un Capbreu du 10 juillet 1644 et que malgré une traduction en français le mot « rocater » a été conservé tel quel ne trouvant sans doute pas un équivalent français convenable. C’est ainsi que « l’Institut d’Estudis Catalans » conjointement avec « l’Institucio Francesc de Borga Moll » précise dans son « Diccionari català-valencià-balear » que le mot « Rocater » que l’on peut orthographier « roqueter » donne les définitions suivantes « 1. - Era un roqueter sembrat de claps de garrigues », « 2. - Roca petita que surt a un pla de terra » dont les traductions françaises sont « 1. C’est un rocher semé de taches broussailleuses », 2.Petit rocher qui émerge sur un terrain plat ». Il faut bien reconnaître que concernant le Puig del Rocater, ces 2 explications sont on ne peut plus conformes à la réalité que l’on constate sur le terrain. J’ai noté enfin que le mot « rocater » est en catalan aussi bien employé comme nom que comme adjectif. On peut donc le traduire plus simplement en « rocaille ou rocailleux », et en « rocher ou rocheux ». Il s’agit également d’un nom de famille que l’on trouve surtout aux Etats-Unis mais également en Catalogne nord (française et espagnole). Enfin, outre le Puig (pic) del Rocater, le toponyme est également présent à Castelnou (correc/ruisseau), Nohèdes (carrer/rue), Reynes (castell/château).

(**) Ces conseils que je vous donne, je ne les ai pas suivis et un test à la maladie de Lyme effectué quelques mois plus tard s’est avéré positif (Borréliose). N’ayant pas de signes cliniques de la maladie (enfin pour l’instant), cela signifie que j’ai été en contact avec une Borrelia (tique) mais que la maladie n’est pas devenue active. En l’occurrence,  ce sont les anticorps engendrés lors du contact qui auraient créé cette positivité. Alors méfiance quand même ami(e)s randonneuses et randonneurs !

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Les Balcons de le Têt de Saint-Thomas-les Bains (1.155m) à Planès (1.558m) et retour.

Publié le par gibirando


Diaporama sur une chanson de Sacha Distel "La Belle Vie". En anglais "The Good Life".

Ici, elle est successivement chantée par "Late Lounge Players", "Shirley Horn", "Sacha Distel", "Bobby Darin", "Glenn Frey"

puis jouée par "Hank Mobley"

Les Balcons de le Têt de Saint-Thomas-les Bains (1.155m) à Planès (1.558m) et retour.

Les Balcons de le Têt de Saint-Thomas-les Bains (1.155m) à Planès (1.558m) et retour.


Habituellement, quand nous allons aux Bains de Saint-Thomas, c’est essentiellement pour profiter des sources d’eaux chaudes et passer un agréable moment de détente. Mais une fois n’est pas coutume, en cette fin septembre, nous avions décidé de déroger à cette règle, presque devenue rituelle deux à trois fois par an. Pourquoi ? Pour partir en randonnée bien sûr et effectuer une belle balade en direction de Planès puis retour en effectuant une boucle. Cette randonnée démarre devant l’entrée même des bains et bien évidement, elle ne peut pas être identique à 100% à la mention du panonceau indicatif où il est marqué : « Les Balcons de la Têt ». En effet, les Balcons de la Têt constitue une randonnée beaucoup plus longue qui démarre de La Cabanasse et se termine à Thuès-entre-Valls, ou le contraire, le retour vers la voiture s’effectuant avec le pittoresque petit Train Jaune. Enfin ça c'est le tracé pédestre mais il existe des variantes encore plus longues pour les vététistes. Ici, rien de tout ça et une boucle qui ressemble en grande partie à une autre randonnée, thématique celle-là, du nom de « Les Arbres du Haut-Conflent » et dont la ligne de départ se situe à Planès. D’ailleurs, mon escapade emprunte également une partie de la randonnée intitulée « Randonnez avec le Train Jaune ». Quand nous démarrons, il est presque 10 h et c’est donc un « rapiéçage » de ces trois itinéraires que j’ai quelque peu imaginé. Par sécurité, je l’ai enregistré dans mon G.P.S et j’ai également emporté la carte I.G.N Top 25 2250 ET, la seule qui couvre l’ensemble de la zone. Bien m’en a pris si j’ose dire, car au bout de quelques mètres d’ascension, j’ai déjà perdu le tracé enregistré et un simple coup d’œil sur la carte me permet de constater que le sentier le plus évident sur le terrain, c'est-à-dire le plus emprunté, n’est pas celui surligné en rouge sur la carte. Je fais donc le choix de poursuivre ce sentier bien creusé, d’autant qu’il est balisé et en plus, en regardant la carte, j’ai le sentiment que les deux itinéraires se rejoignent un peu plus haut. C’est bien le cas. Au départ de Saint-Thomas, le sentier s’élève au dessus de l’amphithéâtre et des bassins du centre thermoludique. La déclivité est un peu rude au départ, mais elle s’effectue par paliers. En outre, elle est plutôt courte et se stabilise dès lors que l’on atteint la forêt. A partir d’ici, commence réellement la balade thématique « Les Arbres du Haut-Conflent » car chaque arbre différent est signalé par un panonceau explicatif en latin, français et catalan. De ces panonceaux, je vais en recenser plus d’une trentaine sur tout le circuit. Nous sommes dans la Forêt domaniale de Fontpédrouse. Ici, elle est commune aux bois de la Mata  et de la Bola, les deux lieux-dits étant simplement séparés par le Rec (ruisseau) de Brullà. Si les autorités sous la férule du botaniste Michel Baracetti ont trouvé un intérêt à fonder un sentier botanique ici c’est bien parce que ce coin de montagne recèle un nombre incroyable d’essences variées et parfois, plutôt rarissimes à trouver ailleurs. Presque toutes les variétés de feuillus et de conifères sont présentes et en dresser un inventaire exhaustif reviendrait presque à faire la liste de tous les arbres de France y compris les plus rares. Alors bien évidemment, cette zone présente un intérêt botanique d’autant plus majeur qu’aux arbres variés viennent s’ajouter quelques plantes, parfois très rares et protégées comme le Botryche à feuilles de matricaire, une fougère plutôt rare dans le midi de la France mais néanmoins présente ici et dans un coin des Cévennes. Il y a donc dans cette boucle tout ce qu’il faut pour aiguiser ma curiosité : les décors sont disparates et changeants, les arbres et les arbustes attirent les oiseaux,  les fleurs aguichent les  insectes et les papillons et les sous-bois touffus et tranquilles sont très souvent le repaire de nombreux autres animaux. Avant même d’arriver à la forêt, tout ce petit monde animal volant, sautant et virevoltant est déjà bien présent et je ne me prive pas de tenter de le photographier autant que je le peux et qu’il m’en laisse le loisir. Les paysages, eux, sont grandioses sauf quand on marche en forêt bien sûr. Toutefois, le ciel étant laiteux et  pas si pur que je l’avais espéré, la luminosité est loin d’être idéale.  Il va être ainsi toute la journée et même à l’approche de Planès pourtant blotti au fond d’une vaste cuvette bien dégagée et donc largement ensoleillée. Malgré ça, la petite commune ne manque pas de charme et d’intérêts non plus, et pour moi à double titre. Le premier de ces charmes est bien sûr paysager et quand on arrive à Planès, on est immédiatement émerveillé par ce petit village composé de petits bouts de hameaux plus ou moins distincts : Cascarols, le Castell et les différents Planès : de Baix, del Mig et de Dalt.  Le village s’inscrit dans un incroyable cadre de verdure à la fois apaisant et captivant. Il faut dire que l’arrivée depuis Saint-Thomas s’effectue par d’agréables chemins herbeux puis creux se faufilant au milieu de prés verdoyants et entrecoupés de haies et de murets en pierres sèches. Ce charmant décor ondule sur de minuscules collines aux formes douces et arrondies,  Une incitation à la flânerie d’autant plus évidente pour moi que les oiseaux et les papillons y sont légions.  A cause de son apparence d’un calme olympien et presque inhabitée, le village a même un petit côté ensorceleur et je ne peux m’empêcher de me souvenir de certaines légendes lues à son propos : l’histoire d’une statuette de la Vierge que les habitants auraient cachée lors d’une invasion sarrasine et qui aurait été retrouvée bien longtemps plus tard près d’une source par un taureau. Cette légende est devenue d’autant plus acceptable que l’église a longtemps été baptisée la « Mezquita », c'est-à-dire la « petite mosquée » car selon la tradition, elle aurait été construite par des musulmans. Le mystère demeure malgré tout : qui a eu l’idée de construire cette étrange église ? Est-elle vraiment romane ? Alors, l’envie d’aller faire la découverte du village devient vite une évidence dont l’aboutissement est bien sûr son église Notre-Dame de la Merci, avec son architecture si étonnante car polygonale et arrondie à la fois, la faisant ressembler à un gros gâteau à étages. A Planès, deuxième intérêt pour Dany et moi, revenir 14 ans plus tard sur le théâtre de nos premières « passions » pédestres avec ce mémorable tronçon sur le G.R.10 effectué en 2001, entre Mérens et Mantet.  Eh oui, 14 ans déjà que nous n’étions pas revenus à Planès ! 14 ans déjà que nous étions passés ici, devenant l’espace de quelques jours « les Conquérants de l’Agréable » !  Et ici à Planès, comme ailleurs, les anecdotes cocasses et agréables ne manquent : « Nous étions de passage à Planès lors du 5eme jour et de la 4eme étape car la veille, nous avions pris une journée de repos à Font-Romeu. Repos indispensable car Dany avait les plantes des pieds complètement à vif suite à de nombreuses ampoules qui étaient apparues et avaient éclaté lors de la 3eme étape entre le lac du Lanoux et Bolquère. A Planès, pendant que je remplis mes gourdes à une fontaine d’eau fraîche et potable, Dany est partie dans une fromagerie toute proche acheter un gros morceau de tomme de brebisAprès cet achat, nous repartons et sur le coup de midi, au moment même où l’on s’apprête à déjeuner, Dany s’aperçoit qu’elle a oublié de remplir sa 2eme gourde d’eau. Avant même que j’ai pu esquisser le moindre geste, je la vois redescendre vers Planès pressant le pas en claudiquant. Elle reviendra une heure plus tard, toujours clopin-clopant mais dans un délai qui me laisse pantois. Pour sa défense, il faut dire que nous savions que l’eau potable allait être une denrée rare pendant les jours suivants et en avoir en quantité suffisante était bien évidemment vital même si nous disposions de pastilles de purification et n’hésitions pas à faire bouillir l’eau prélevée en montagne. Par contre, je lui en ai longtemps voulu de ne pas m’avoir demandé de retourner à Planès chercher de l’eau, car avec ses cloques, elle aurait pu faire l’économie de ces quelques kilomètres supplémentaires. Deuxième anecdote, ce soir-là, nous nous étions arrêtés au Pla de Cedelles (signifiant petit lieu pastoral) pour passer la nuit et malgré que nous étions entourés d’une immense forêt, le bois sec, pourtant en abondance, est rapidement devenu inutilisable car il s’était mis à bruiner. De ce fait, nous n’avions pas trouvé d’autre ressource que celle de camper à la lueur d’un grand brasier de bouses séchées, qui elles s’enflammaient beaucoup plus facilement grâce à la paille et au méthane qu’elles contenaient sans doute. D’autres randonneurs arrivant derrière nous étaient venus voir ce que nous faisions brûler, pas tant pour l’odeur car il n’y en avait pas, mais à cause de toutes les petites flammèches et escarbilles qui s’envolaient et éclairaient magnifiquement ce petit pla herbeux enveloppé dans l’instant sous une chape de brume. ».   Evidemment, en revoyant le chemin et ce balisage blanc et rouge propre au G.R.10 qui file au dessus de la petite église, les souvenirs reviennent et on en rigole de bon cœur aujourd’hui. Dany a même essayé de retourner acheter de la tomme mais l’accueil de la fromagerie pourtant ouverte était désert. Après la visite de la chapelle et de ce petit hameau, nous redescendons en direction du gîte, bien connu des adeptes du G.R.10, puis direction la mairie. C’est là, peu après que démarre le chemin du retour vers Saint-Thomas. Un panonceau mentionne « Gare SNCF de Planès » et « Pont Gisclard ». Ce chemin descend dans un vallon verdoyant en suivant le cours du Riu de Planès, petit ruisseau que l’on entend et que l’on domine en balcon sans jamais trop le voir. L’itinéraire débouche à la petite gare SNCF où deux options sont possibles : soit partir à gauche en direction du Pont Gisclard soit emprunté un étroit sentier, qui en forêt, s’élève au dessus de la gare. C’est cette deuxième option que j’avais choisie car ne connaissant pas le parcours, ma crainte était qu’on n’ait pas de vue aérienne du pont Gisclard, l’itinéraire passant dessous dans la première solution. Là, commence une nouvelle et longue marche en forêt avec néanmoins quelques fenêtres qui s’entrouvrent et esquissent de magnifiques paysages sur le vallon de la Têt et les petits hameaux qui en garnissent ses flancs. Ils ont pour noms Cassagne, Fetges et Sauto. Le clou du spectacle étant bien sûr les vues plongeantes sur le grandiose pont suspendu Gisclard et son petit « canari  jaune », quand ce dernier veut bien montrer le bout de son becquet et ses jolis wagonnets. Ce sentier tout en sous-bois, on le trouvera moins long si l’on prend le temps d’observer tous ces « Arbres du Haut-Conflent » et  de lire tous les panonceaux qui sont proposés à la sagacité des randonneurs. Comme sur tout le circuit, le sentier continue d’être toujours aussi bien balisé et retrouver celui qui file vers Saint-Thomas est un jeu d’enfant. Là, on retrouve la jonction et le sentier pris à l’aller puis la forêt disparaît et les vastes panoramas s’entrouvrent sur l’immensité des montagnes : Serre de Clavéra, Vallée de la Têt, forêt de Campilles, Prats-Balaguer, Pic Coucouroucouil puis cette longue chaîne de hauts sommets jusqu’à la crête frontière avec l’Espagne. Ce tour d’horizon visuel se termine sur la droite avec le très boisé pic de l’Orri dominant cette vallée de la Riberole où les résurgences d’eaux chaudes remontent des tréfonds de la terre. En l’instant même où nous sortons du bois, un chevreuil est sur le point d’en sortir lui aussi. A notre vue, il détale et retourne se cacher. Puis sur un sol terreux et parfois gréseux, on entame la descente vers les bains mais elle s’avère presque aussi difficile que pouvait l’être la montée vers Planès. Seule consolation à ses dernières difficultés, le bonheur de savoir que dans quelques minutes, nous serons en bas à nous prélasser dans les piscines d’une eau avoisinant les 37 degrés. Alors bien sûr, n’oubliez pas votre maillot de bain ! La balade, telle qu’expliquée ici, est longue d’environ 11 km, les montées cumulées sont de l’ordre de 1.315 m. Le dénivelé entre le point le plus bas, 1.155 m à Saint-Thomas et le plus haut, 1.558 m à Cascarols est de 403 m.  Cartes IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top 25.

 

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Le Roc de Les Creus (1.091 m-Conat) depuis Urbanya (856 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 5 chansons de Elmore James. Elles ont pour titres : "The Sky is Crying", "I Done Somebody Wrong", "Early In The Morning", "Sho' Nuff I Do" et "Standing at the Crossroads".
LE-ROC-DE-LES-CREUS
ROCDELESCREUSIGN
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Il y a quelques semaines, j’avais expliqué dans mon blog, une belle balade qui consistait à partir à la recherche de « pierres gravées et dressées » se trouvant au dessus du village de Conat au lieu-dit le Pla de Vall d’en So ou Balençou.  Si vous relisez mon récit, vous constaterez que j’avais gardé en réserve une autre roche gravée toujours située sur cette crête et plus précisément au Roc de les Creus (Roc des Croix). J’aurais pu bien sûr toutes les découvrir au cours d’une seule et unique randonnée mais si j’ai gardée celle-ci « sous le coude » ce n’est pas uniquement sous prétexte « d’inventer » une balade supplémentaire au départ d’Urbanya. Non, j’ai voulu donner à cette pierre une valeur toute particulière car, au même titre que celle du Roc de l’Amoriador (décrite dans la balade les Crêtes de Serrabonne) au dessus de Glorianes et que la « Peira Escrita » de la Vallée du Galbe, elle est sans doute une des roches gravées parmi les plus insolites et étonnantes de notre département. Elle méritait donc que je lui consacre une randonnée. Si j’ai démarré d’Urbanya, c’est parce que je m’y trouvais en vacances et qu’il était bien plus commode pour moi de partir de ce village plutôt que de refaire le même parcours à partir de Conat. D’abord,  les distances sont quasiment similaires et en plus, j’étais assuré de découvrir des paysages et des panoramas quelque peu différents. Je n’ai pas été déçu d’autant que le beau temps était de la partie, que l’automne commençait à se parer de ses plus belles couleurs et que la flore était presque aussi resplendissante qu’au printemps. A Urbanya, j’ai comme très souvent emprunté le chemin de Saint-Jacques qui file vers l’est et se transforme très vite en un petit sentier entrant de plein pied dans la garrigue du Serrat de Calvaire. Si on se fie à un balisage bleu bien présent, on pense à quitter l’itinéraire le plus évident en arrivant à un collet à la hauteur du Serrat de l’Homme. Là, un autre sentier monte à gauche et s’élève régulièrement entre les lieux-dits Coubère (tonnelier) et Clot del Baro (Enclos du baron). Tous ses sentiers me sont désormais familiers car je les ai déjà empruntés et décrits à maintes et maintes reprises dans mon blog : Roc de Jornac, Pic del Torn, Serrat Gran, etc…..Après quelques pérégrinations au sein de hautes fougères et de quelques vestiges d’un agropastoralisme d’antan, on finit par atteindre la piste et la clôture au lieu-dit Miralles. Au préalable, si vous avez eu l’idée de lever la tête vers quelques grands pommiers centenaires, vous aurez rempli les poches de votre sac à dos de quelques belles « goldens » et autres « galas » sauvages.  Ici, à Miralles, de tous côtés, des panoramas s’entrouvrent magnifiquement mais celui en contrebas des ravins et en direction du Canigou et vers la longue Vallée de la Têt capte l’essentiel des regards. Si, l’itinéraire normal consiste à suivre la clôture pour monter jusqu’au sommet du Serrat de Miralles (1.377 m), moi, dans l’immédiat,  j’ai décidé de descendre sur quelques mètres pour partir à la découverte d’un étrange tumulus de pierres découvert par Jean Abelanet en 1967. Selon l’archéologue, cet étrange tumulus a sans doute supporté un dolmen. Ensuite, il se dit que ce dolmen aurait été ruiné par des bergers et que les dalles principales auraient peut être été utilisées pour élever un cortal ou un orri se trouvant dans les parages. C’était au temps jadis. Après cette « exploration » plutôt décevante, car bien évidemment il ne s’agissait que d’un simple tas de pierres pour le candide que je suis, je me suis lancé dans l’ascension du Serrat de Miralles en longeant la clôture. Un peu plus d’un kilomètre à monter cette colline sur un raidillon plutôt abrupt et je fus enfin délivré de toutes déclivités une fois le sommet atteint. Là, j’ai enjambé la clôture, j’ai basculé dans le Domaine de Cobazet et j’ai emprunté la longue descente vers le Roc de les Creus. D’abord en me dirigeant vers le Serrat d’Estardé puis vers les ruines de l’ancienne gare qui a longtemps servi à l’exploitation du talc de Caillau et à transborder les grumes du domaine. Là, j’ai retrouvé le chemin du Tour du Coronat si cher à mes souvenirs. Il faut dire que ce tronçon tout en descente vers la gare d’Estardé et le plus souvent sur la crête est fort agréable. Les panoramas y sont exceptionnels, les chemins se faufilent au milieu des prairies puis alternent par moment avec la somptueuse forêt domaniale. Une fois arrivé aux ruines de la gare, on passe de cette végétation extraordinaire et exubérante à un maquis plutôt aride et bien évidemment le contraste peut paraître surprenant. Heureusement, les panoramas restent grandioses et s’entrouvrent en supplément sur la basse et moyenne Vallée de la Castellane. De plus, la flore typiquement méditerranéenne embaume, offre ses baies bigarrées et de ce fait, attire une incroyable faune où insectes volants, sautants et virevoltants se partagent le ciel et l’espace avec de nombreux passereaux qui n’en demandent pas tant.  Il ne reste plus qu’à descendre le Tour du Coronat et à trouver la fabuleuse roche gravée et bien évidement, si tout comme moi, vous avez sa position géographique enregistrée dans un GPS, votre tâche s’en trouvera largement facilitée. Pour les autres, je précise que cette roche se trouve au milieu de genêts, à gauche sur le chemin qui se dirige vers Catllaurens, une trentaine de mètres après avoir quitté l’ancienne piste du Tour du Coronat. Moi, avant d’aller au Roc de les Creus,  j’ai quitté la piste et j’ai longé la clôture qui sépare les limites communales et avec beaucoup de chance et d’étonnement, j’ai ainsi découvert deux autres roches gravées de quelques croix. Peu après et grâce à mon GPS, je suis « tombé pile » sur l’étonnante roche que les archéologues désignent du nom de Roc de les Creus II (*). Je me suis souvenu que Jean Abelanet voyait dans ces  cupules reliées par de petites rigoles, la fonction probable de récupération d’un liquide mais excluait qu’il puisse s’agir d’eau de pluie. Pensait-il à du sang ? Pensait-il à des rites funéraires ou macabres ? En tous cas dans son livre « Signes sans paroles », il ne le précise pas. Toujours est-il qu’il affirme qu’avec ce type de gravures rupestres et même si celle-ci est unique en Roussillon, les théories peuvent être nombreuses et parfois même fantaisistes selon les lieux : représentation de constellations célestes, plans cadastraux ancestraux, représentation stylisée d’un animal et certains ont même vu dans cette roche, un éventuel « cadran solaire ». Après cette fabuleuse et mystérieuse découverte, j’ai continué à descendre la piste sur quelques centaines de mètres, histoire de me souvenir de « Mon Tour du Coronat » puis, après un pique-nique improvisé face au Canigou, j’ai refait le chemin à l’envers jusqu’à la gare d’Estardé. Là, j’ai repris la piste forestière direction le col de les Bigues avant d’entamer la longue descente vers Urbanya par le sentier des Escocells. La collecte des champignons étant interdite dans le domaine de Cobazet, je n’ai fait que regarder l’incroyable variété mycologique du domaine et je me suis amusé à recenser plus d’une cinquantaine de champignons différents en les photographiant. A 17 heures, j’ai retrouvé ma petite maison d’Urbanya et comme j’avais démarré le matin à 9 heures, le calcul était vite fait : j’étais resté 8 heures sur les magnifiques sentiers de ce Haut-Conflent dont je ne me lasse pas ! J’avais accompli une boucle de 16km200 pour des montées cumulées de 1.130 mètres et un dénivelé de 521 mètres, le point culminant étant matérialisé par la borne se trouvant au sommet du Serrat de Miralles à 1.377 mètres d’altitude. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul de Fenouillet Top 25.

Si l'histoire du Domaine de Cobazet vous intéresse cliquez ici.

Nota : Je pensais cette roche du Roc de les Creus unique mais lors d'une longue balade à la roche gravée de Fornols depuis Campôme, j'en ai trouvé une autre presque quasi similaire avec de nombreuses cupules reliées entre elles par des entailles. Elle est moins belle il est vrai, mais très ressemblante en tous cas. Contrairement à celle du Roc de les Creus, elle ne paraît pas connue des spécialistes ! A vérifier toutefois.

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Le Mont Coronat (2.172 m) depuis Nohèdes (Centrale électrique - 985 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 4 musiques jouées par le compositeur et pianiste Ernesto Cortazar. Elles ont pour titre " "As The Sun Rises", "Between Thorns and Roses""Chariots of Fire de Vangelis" et " Counting The Stars".
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MONTCORONATIGN

Pourquoi en ce mois d’août 2013, me suis-je fixé comme objectif, l’ascension du Mont Coronat depuis Nohèdes ? D’abord, à titre d’entraînement, toujours en prévision du Tour du Capcir programmé début septembre. Mais pas seulement et l’autre raison est plus longue à conter. En voici l’histoire que j’ai voulu la plus brève possible mais dont le détail me paraît inévitable. A l’été 2007, avant de me lancer dans mon « Tour du Coronat » en 6 jours (2+4) et en solitaire, je me posais tout un tas de questions. Il suffit de reprendre la lecture du premier chapitre de mon récit de l’époque intitulé  « Des merveilles au pays d’Alysse » pour le constater. En y repensant, je me dis que ces réflexions étaient normales car si marcher sur plusieurs jours  ne me posait aucune difficulté l’ayant déjà fait à maintes reprises (GR.10, Jura, Auvergne, G.R30, Stevenson, etc….), partir seul sur des sentiers inconnus et peut-être même inexistants me laissait relativement interrogatif. En effet, si j’avais découvert ce parcours pédestre sur un vieux topo-guide de 1988 et si l’itinéraire était encore présent sur de vieilles cartes IGN, selon le Comité départemental de la Fédération Française des Randonnées Pédestres que je venais de rencontrer, les sentiers n’existaient plus et j’allais prendre le risque de partir dans l’inconnu. Mais l’inconnu m’attirait et j’avais déjà fait mienne cette citation d’Henry de Monfreid : « N'ayez jamais peur de la vie, n'ayez jamais peur de l'aventure,faites confiance au hasard, à la chance, à la destinée.  Partez, allez conquérir d'autres espaces,d'autres espérances.Le reste vous sera donné de surcroît » .Si l’absence « éventuelle » de sentiers me laissait perplexe, le côté mystérieux de cette longue balade n’était pas pour me déplaire et mon désir de découvertes était loin d’être entamé. En tous cas, selon Antoine Glory, auteur et concepteur de ce tour vieux de 20 ans, le Mont Coronat semblait plein de mystères et d’ailleurs s’il en déconseillait l’ascension en écrivant « on négligera pourtant son ascension, délicate et hors sentier » n’écrivait-il pas par ailleurs « on caressera souvent du regard le dôme du Mont Coronat, montagne fascinante s'il en est, drapée dans la chape sombre et mystérieuse de ses pins noirs à crochets ». Et c’est vrai que cette montagne me fascina à la fois lors de ces six jours mais pendant bien plus longtemps encore. Elle me fascine encore aujourd’hui. Pourtant, peu de temps après mon « Tour du Coronat », le 14 octobre 2007 exactement et alors que je pars écouter le brame du cerf du côté du Puig d’Escoutou, la chasse est ouverte et ça « canarde » de tous les côtés. J’’entends même ce que je crois être une balle siffler à mes oreilles. Par naïveté, je n’avais jamais imaginé que la chasse puisse être ouverte au moment même où les cerfs sont en rut et courent sans se méfier derrière les biches. Enfin c’est ainsi et je rebrousse chemin. Mais que faire de cette belle journée ensoleillée pour qu’elle ne soit pas complètement perdue ? Voilà peut-être l’occasion rêvée de monter au sommet du Mont Coronat non ? Aussitôt dit, aussitôt fait et me voilà parti du côté du Col du Portus où démarre l’ascension. Ce jour-là, autant le dire, or mis une jolie boussole que j’avais trouvé au sommet, j’étais resté sur ma faim et beaucoup de choses s’étaient liguées contre moi pour rendre cette balade pas vraiment enthousiasmante. D’abord, les piles de mon appareil-photo tombent en rade dès le début de l’ascension. Je ne vais donc en garder aucun souvenir. Dix minutes plus tard, je commence à entendre les aboiements ininterrompus de plusieurs chiens de chasse qui semblent me devancer au fur et à mesure que je monte. J’envisage de rebrousser chemin pensant qu’il y a des chasseurs là aussi. Mais n’entendant que les chiens et aucun coup de fusil, je décide de poursuivre malgré ces vociférations dont je comprends bien vite qu’elles sont la fin de mes espoirs d’aller à la rencontre de cette nature sauvage que j’aime et que je recherche. Alors que j’avais imaginé une ascension beaucoup plus délicate comme le suggérait Antoine Glory, j’atteins le sommet sans tracé GPS et sans réelle difficulté malgré un sentier incertain et non balisé mais néanmoins présent qui suit plus ou moins une ligne peu élevée de crêtes rocheuses sur laquelle on bascule parfois d’un versant à l’autre. De temps à autre, quelques petites prairies herbeuses ponctuent et bousculent ce décor essentiellement boisé de pins à crochets. Je suis par contre assez étonné des paysages que l’on peut néanmoins voir au dessus et au travers des pins alors que je m’attendais à être englouti sous cette « chape sombre et mystérieuse » qu’évoquait Antoine Glory dans le topo-guide. Quand j’atteins le sommet, trois chiens de chasse complètement paumés viennent me faire des fêtes quelques instants plus tard puis ils repartent aussitôt, toujours en vociférant et disparaissent dans les bois courant derrière je ne sais quel gibier invisible. Invisible est le mot juste car ce jour-là, or mis les quelques magnifiques panoramas perceptibles au cours de l’ascension, je ne verrai rien d’autres et voilà pour tout dire l’autre raison d’y retourner en ce mois d’août 2013. 9h15, je laisse ma voiture près de la Centrale Electrique de Nohèdes et je me mets aussitôt en route par la piste qui s’élève vers El Manau et Montailla. Ce jour-là, la météo est superbe, la chasse fermée et or mis deux autres randonneurs que je rencontrerais beaucoup plus haut mais qui s’arrêteront à tout bout de champ pour chercher quelques champignons et que je distancerais rapidement, il n’y a personne d’autre aujourd’hui et c’est donc la journée idéale que j’ai tant espérée pour partir à la rencontre de la faune sauvage que j’escompte découvrir. Et je ne vais pas être déçu car avant même d’entamer l’ascension dans la hêtraie, deux chevreuils déboulent en contrebas du sentier et traversent la piste montant à Montailla. Voilà, je suis venu pour ça et même si tout est allé très vite m’empêchant de photographier ces deux chevreuils, avant même l’ascension du Mont Coronat, je suis déjà comblé au-delà de mes espérances car j’ai déjà vu un écureuil roux du côté de Nohèdes et de nombreux et superbes papillons. Après cette merveilleuse vision, je suis le P.R balisé en jaune et pénètre dans la hêtraie. Ce sentier est plutôt facile et pour l’avoir emprunté à de multiples reprises, je le connais parfaitement et je sais qu’il me faudra environ 2 heures en flânant pour atteindre le col du Portus. Vers 11h, je rejoins la piste peu avant le Pla d’Avall. Je n’ai plus vu aucun animal depuis les deux chevreuils. Une demi-heure plus tard, je passe la barrière du col du Portus et m’engage dans le petit sentier qui démarre au fond du parking. L’ascension du Mont Coronat est lancée et si avec ses 3 kilomètres environ, elle n’est pas très longue, la déclivité étant quasi constante depuis le col du Portus, les 440 mètres de dénivelé qui me séparent du sommet restent néanmoins à gravir. Bien que le Mont Coronat soit peu fréquenté par les randonneurs, on voit bien que cette montagne n’est pas totalement abandonnée de tous. Layons et couloirs dans la forêt, martelages, encochages ou saignées sur les arbres et parfois même traces de peinture laissent imaginer la présence régulière des hommes : agents de l’ONF, bûcherons, chasseurs ou ramasseurs de champignons.  Malgré ça, le seul problème, c’est de rester sur le sentier principal au milieu des petites caminoles creusées par les nombreux et divers ongulés qui sévissent dans les parages. C’est ainsi qu’au bout de dix minutes d’ascension, un groupe très important de cervidés détalent dans les bois et malgré ma volonté de les photographier, une fois encore tout s’est passé bien trop vite et je n’ai que des images d’arbres flous et sans intérêt. Dix minutes plus tard encore et dès la première petite prairie, je surprends un chevreuil qui dormait derrière un bosquet de genévriers. Surpris, il détale et s’immobilise quelques mètres plus loin me laissant cette fois le temps de le cadrer. Par dessus ou au travers des résineux, je distingue parfois de superbes paysages où j’arrive à reconnaître quelques destinations pédestres : Pic de la Pelade, Puig d’Escoutou, Madres, Pla des Gorgs, Dourmidou, Pic de Portepas, Col de les Bigues, etc… A l’approche du sommet, je remarque un sanglier entrain de creuser le sol de son groin que je photographie presque au jugé et sans certitude. Il sera bien enregistré même si la photo n’est pas d’une grande qualité. Il est 13h30 tapantes quand je pose le pied sur la borne géodésique se trouvant sous le trépied matérialisant les 2.172 mètres d’altitude du Mont Coronat. Après quelques photos et n’ayant que deux barres de céréales dans le ventre, je décide d’aller pique-niquer sur un éperon rocheux qui domine les lieux-dits Malpas, Roc Rouge mais également la totalité du chemin parcouru. Cet endroit proche de sommet qui domine magnifiquement et sans aucune entrave, le versant sud-ouest du massif, je l’avais découvert en 2007 et j’avais gardé en mémoire les panoramas grandioses que l’on pouvait avoir sur une immense partie du Haut-Conflent, et des Garrotxes, sur les hauts sommets de Cerdagne et du Capcir et enfin sur la belle forêt domaniale des Réserves Naturelles de Jujols et de Nohèdes. Après de nombreuses photos panoramiques sur tous ces lieux merveilleux et une plus aérienne dont un renard fit les frais, j’ai pris le chemin du retour avec l’idée que mon précèdent passage avait été observé de près par tous les animaux de la forêt et que je ne reverrais sans doute plus rien. Eh bien, une fois encore, je me trompais car dès la première petite prairie, je surpris quelques cerfs et biches couchés sur l’herbe entrain de se prélasser. Je n’en croyais pas mes yeux mais malheureusement après une première photo en rapproché, mon pied écrasa une pomme de pin, ce qui déclencha aussitôt une débandade dans la troupe des cervidés. Malgré ce petit regret de n’avoir pas pu les observer et les photographier plus longtemps, j’étais aux anges car comment aurais-je pu me plaindre de cette « incroyable randonnée » au Mont Coronat où tour à tour, j’avais pu observé un écureuil roux, deux chevreuils, un harde de cervidés, de nouveau un autre chevreuil, un sanglier, un renard puis à nouveau des cerfs et des biches, le tout agrémenté de quelques superbes photos d’oiseaux et de papillons. Oui, comme je l’avais si justement intitulé dans mon récit de 2007, le Mont Coronat était bien la montagne « des Merveilles au pays d’Alysse (*) » et or mis quelques belles glissades sur l’herbe et sur les petites pommes de pins à crochets très scélérates quand les semelles sont lisses, le retour vers Nohèdes par le même chemin qu’à l’aller s’effectua sans trop de soucis. Je pris même une très  belle photo de ce « fameux » Roc des Salimans dont la légende prétend que Noé y aurait attaché son arche à un anneau lors du déluge. Après mon merveilleux Tour du Coronat de 2007, j’avais suivi les conseils d’Henri de Monfreid en n’ayant pas peur de l’aventure, en faisant confiance au hasard, à la chance, à la destinée. Avec cette ascension du Mont Coronat, montagne fascinante mais plutôt déconseillée par Antoine Glory, j’étais parti conquérir d’autres espaces, d’autres espérances et tout le reste m’avait été offert de surcroît. Cette randonnée telle que présentée ici est longue d’environ 20 kilomètres. L’altitude à la centrale électrique étant de 985 mètres, le dénivelé total jusqu’au Mont Coronat situé à 2.172 mètres est de 1.187 mètres pour des montées cumulées de 1.547 mètres. Eau en quantité suffisante et chaussures bien crantées et à tiges hautes sont fortement conseillées sur ce terrain.  Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

(*) Alysse: en 2007 et pour parodier la célèbre œuvre littéraire de Lewis Carroll « Les aventures d’Alice au pays des merveilles », j’avais donné ce nom d’ « Alysse » à cette plante endémique du Mont Coronat que les scientifiques appellent parfois « Hormatophylla pyrenaica » ou bien encore « Alyssum pyrenaicum » et plus rarement « Ptilotrichum pyrenaicum ». Plus communément, on l’appelle « Alysson des Pyrénées », « Corbeille d’argent des Pyrénées » et parfois même « Alysse des Pyrénées » (voir fiche 1508 du Réseau Natura 2000)

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Le Pic de Tour ou del Torn (1.632 m) depuis Urbanya (856 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté avec des chansons de Paolo Nutini extraites de son album "These Sreets". Elles ont pour titre : "These Streets", "New Shoes", "Autumn" et Alloway Grove".
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Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Très souvent, je suis exagérément éloquent dans la description de mes balades. En effet, autant que faire se peut, je n’aime pas « marché idiot » et j’ai tendance à me dire que la plupart des randonneurs sont certainement comme moi. De ce fait,  « qui peut le plus peut le moins » et ainsi, j’estime que chacun trouvera dans mes articles ce qu’il a bien eu envie d’y lire ou d’y chercher. D’un autre côté et au regard des nombreuses balades que j’ai pu faire en groupe, j’avoue que ce constat n’est pas flagrant non plus et chacun marche avec ses propres motivations. Certains randonneurs sont d’incorrigibles flâneurs et adorent les découvertes quand d’autres ne voient que l’aspect sportif et pressent sans cesse le pas comme s’ils avaient un train à prendre à l’arrivée. Alors, comme je suis un peu tout ça à la fois selon les circonstances, cet article consacré au « Pic de Tour – 1.632 m » ou « Pic del Torn » depuis Urbanya sera peut-être un peu moins disert et ludique qu’à l’habitude. Pourquoi me direz-vous ? La première des raisons est qu’il y a peu de chances que vous ayez envie de faire cette randonnée telle que présentée ici car l’essentiel de l’itinéraire hors sentier balisé consiste à suivre des clôtures, à en enjamber parfois, comme je l’avais déjà fait dans une autre balade vers le tout proche Serra Gran (1.430 m). Ensuite, parce qu’en réalisant cette grimpette vers le Pic de Tour depuis Urbanya, j’avais privilégié les difficultés (longue distance, absence de sentiers de randonnées, absence de balisage, itinéraire incertain, tracé enregistré dans mon GPS sans conviction, méconnaissance du terrain, aspect sportif, etc….), tout ça dans le but de m’entraîner dans l’optique d’un Tour du Capcir en 4 à 5 jours prévu début septembre. Enfin, dernière finalité, je m’étais aperçu qu’en période de chasse, de nombreux 4 x4 étaient garés sur le parking situé au pied du pic en question et j’en avais déduit que cette zone devait être très giboyeuse. De ce côté-là, je ne fus pas déçu.  Voilà quelles étaient mes motivations quand en ce matin du 29 juillet, j’ai quitté Urbanya par le chemin de Saint-Jacques que tous mes lecteurs assidus connaissent bien désormais. Là, après les dernières maisons, j’ai pris le sentier le plus à gauche qui monte dans le maquis. Un peu plus haut, à hauteur du collet séparant le Serrat de Calvaire de celui de l’Homme (Home), j’ai quitté le sentier principal au profit d’une autre sente qui monte à gauche en épingles à cheveux. Je n’ai plus quitté cette sente étroite qui traverse le Serrat de Calvaire, monte entre les lieux-dits du Clot del Baro et Coubère (Cubera), atteint des prés plantés de hautes fougères et quelques vestiges en pierres sèches puis débouche finalement et encore un peu plus haut sur le versant sud du Serrat de Miralles sur la piste menant au col des Vigues (de les Bigues) à 1.359 mètres d’altitude. A partir de ce col et près d’un enclos à bétail, j’ai commencé à longer une clôture qui sépare le domaine de Cobazet du reste de la montagne. Ici, démarra mon hypothétique balade qui, grosso modo, consista à suivre les clôtures constituant les limites des communes de Mosset et d’Urbanya matérialisées par des pointillés sur la carte IGN. Dans le secteur en question, ces pointillés sont sur la carte surlignés de vert et cette ligne de couleur verte matérialise la limite de la forêt domaniale de Nohèdes-Urbanya de celle de Cobazet (*). Néanmoins si vous analysez attentivement cette même carte IGN, vous remarquerez qu’il y a une longue ligne de tirets pratiquement parallèles à ces pointillés représentant d’anciens chemins ou sentiers d‘exploitation forestiers. Ces quelques chemins ou sentiers existent encore. Ils longent le plus souvent les clôtures et montent respectivement vers le Serrat de la Font de la Barbera (1.549 m) puis vers le Puig del Rocater (1.601 m), le col de Mener (1.563 m) et enfin le Pic de Tour (1.632 m). Vous remarquerez que les déclivités depuis le col des Vigues sont plutôt modestes. Parfois, pour faciliter la marche, vous serez contraint d’enjamber une clôture et sans le vouloir, vous serez peut-être entré dans le domaine privé de Cobazet appartenant à Groupama. Il est donc essentiel de ne pas casser les clôtures et plus globalement de respecter les lieux, la nature et les quelques interdictions mentionnées et aperçues à l’entrée du domaine au col des Vigues. En effet, randonnée aventureuse ou audacieuse ne doit pas signifier randonnée irrespectueuse et je vous rappelle le conflit ayant vu le jour en 2012 quand Groupama envisagea de supprimer l’accès du Massif du Madres en particulier et à son domaine en général à tous les randonneurs non titulaires d’une autorisation en bonne et due forme. Il est donc inutile d’en rajouter d’autant qu’il suffit de repasser très vite la clôture pour quitter le domaine privé, ce que j’ai d’ailleurs fait moi-même à la première occasion. Voilà, pour la description succincte de cette longue balade dont la fin est beaucoup plus simple puisqu’elle consiste à partir du Col de Tour, à reprendre la piste qui retourne au col des Vigues puis de redescendre vers Urbanya par le sentier habituel des Escocells.  Longue d’environ 18 à 19 kilomètres, pour un dénivelé de 776 mètres, cette balade m’a permis de répondre bien au-delà de mes espérances à l’ensemble de mes motivations : l’entraînement sportif fut conforme à mon attente quant aux animaux sauvages, ils furent au rendez-vous tant espéré avec notamment trois jeunes biches magnifiquement tachetées de blanc surprises pendant leur déjeuner sur l’herbe dont deux détalèrent pensant sans doute que la chasse avait rouverte plus tôt que prévue mais la troisième, moins craintive acceptât mon numérique en traversant très tranquillement une large laie herbeuse non loin de là où je m’étais installé pour déjeuner. Il en fut de même pour un beau chevreuil qui semblât plus étonné que moi de se retrouver dans une version inédite et photographique du « bonheur est dans le pré » avant « de prendre ses jambes à son cou » réalisant peut-être que je ne m’intéressais qu’à son cuissot. Enfin, les paysages et les panoramas furent une fois encore magnifiques avec notamment de bien belles vues lointaines sur le Roussillon et d’autres très inédites car plongeantes sur le vallon d’Urbanya depuis quelques rochers en falaise proches du sommet du Pic de Tour. Bien évidemment, si vous envisagez d’effectuer cette balade en suivant mon itinéraire, je vous déconseille de le faire lors des périodes où la chasse est ouverte car ce serait bien trop imprudent et périlleux. Enfin et pour terminer quelques explications toponymiques concernant quelques noms de lieux cités dans cet article : « Torn » ou parfois « Tor » c’est sans doute une « tour » voire une « bosse de terrain ». « Rocater » est un sommet rocailleux. Le col del « Mener » est le col de la « mine » quant à celui de les « Bigues » écrit parfois « Vigues », il désigne des « poutres » et ici, on peut penser qu’il s’agissait des fameuses traverses en bois servant au chemin de fer de la carrière de talc de Caillau que l’on avait entreposées là. Quant au mot « Escocells », on peut le traduire en « planteurs », c'est-à-dire en « ouvriers chargés du reboisement ». Bien évidemment, l’itinéraire que j’ai choisi pour atteindre le Pic de Tour est loin d’être le plus simple et une solution plus aisée existe, toujours à partir d’Urbanya, en accédant à ce sommet d’abord en empruntant l’ancien GRP Tour du Coronat jusqu’au col de Tour puis de ce col, en longeant la clôture jusqu’au sommet. Pour les vues, il sera néanmoins nécessaire que vous redescendiez un peu sur le versant sud-est pour en profiter. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

(*) Si l'histoire du Domaine de Cobazet voin intéresse, cliquez ici  

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Le Pic de la Moscatosa (Mousquatouse) (1.457 m) depuis Urbanya (856 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons de Florent Pagny extraites de son album "Le Présent d'Abord". Elles ont pour titre : "Le Présent d'abord", "La Beauté du Doute" et "Je Veux En Voir Encore".
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Comme vous l’avez certainement remarqué, j’inscris dans mon blog, les randonnées dans l’ordre chronologique où je les ai effectuées. Pour moi, c’est bien plus simple et plus logique et en principe, ça me permet de ne pas en oublier. Mais cette année, étant beaucoup à Urbanya à partir du mois de juin, j’ai tellement fait de balades pédestres ; environ deux par semaine ; que je viens de me rendre compte que j’en avais oublié une. Bon, ce n’est pas bien grave car ce « Pic de la Moscatosa » qui est l’objectif principal de ce reportage, j’ai déjà eu l’occasion de vous le présenter dans un article qui s’intitulait «  le Pic Lloset et le pic de la Moscatosa » à partir d’Urbanya. Cette fois-ci,  j’ai quelque peu modifié le parcours, j’ai privilégié le Pic de la Moscatosa et surtout la saison n’est plus vraiment la même. J’avais découvert ces deux pics au mois d’avril 2011 avec l’extraordinaire floraison blanche des cerisiers et autres arbres fruitiers sauvages en fleurs et cette fois-ci, c’est le jaune éclatant des genêts qui prédomine en ce mois de juin.  Pour toutes ces raisons, c’est une tout autre balade bien différente de celle déjà décrite mais sans doute tout aussi belle. Il faut dire que ce jour-là, la météo était très propice à une belle balade printanière et nous avons quitté Urbanya (856 m) direction le Pic Lloset (1.371 m). En effet, avant d’atteindre le Pic de la Moscatosa (1.457 m) qui n’est desservi par aucune piste, il faut d’abord se diriger vers ce sommet. Pour cela, deux pistes à partir d’Urbanya sont possibles et d’ailleurs, elles se rejoignent plus haut en coupant le Correc de Saint-Estève. Un peu plus haut encore et juste avant la cabane de la Travessa, cette piste rencontre l’ancien tracé du GRP Tour du Coronat (en rouge sur la carte IGN), tracé que l’on délaisse très vite peu après la cabane au profit d’une piste DFCI C059 filant à gauche. Voilà, on est désormais sur le chemin menant au pic Lloset ou du moins vers un collet herbeux où se trouve une citerne DFCI entourée de clôtures. Le Pic de la Moscatosa se trouve à droite de cette clôture qui d’ailleurs se prolonge vers lui. Le Coronat est droit devant et d’ici, cette montagne oblongue très boisée justifie pleinement son terme de « Massif ». On enjambe la clôture et l’on suit le petit sentier qui la longe en direction du sommet de la Moscatosa. L’ascension est d’autant plus aisée, que depuis ma première venue un écobuage a éradiqué les landes de genêts et a ainsi nettement éclairci le paysage, brûlant au passage de nombreux feuillus et résineux. Il faut dire qu’ici dans ce secteur du Madres-Coronat mettre le feu à la montagne est une opération pastorale ancestrale et qui d’ailleurs se pratique encore régulièrement si j’en crois un document Natura 2000 de 2010 intitulé « Documents d’objectifs –Site ZPS Madres-Coronat FR9112026 » dans lequel on peut lire « la gestion de landes par brûlage ou écobuage dirigé en altitude ou pour des parcelles ou parties de parcelles peu accessibles répond à un objectif de maintien de la biodiversité en particulier pour maintenir une mosaïque d’habitats naturels et de lutte contre les incendies….. ». Quand je randonne, j’ai le sentiment de regarder la nature presque autant avec mes yeux qu’avec mon cœur et ce texte me paraît de prima abord très surprenant mais je le reconnais aussi, je suis un vrai novice pour tout ce qui touche au développement durable. Pourtant, au regard de ce décor un peu noirci et roussi, je ne peux que regretter cette absence des différents genêts donnant aux contreforts du Pic de la Moscatosa tous ces merveilleux jaunes flamboyants aperçus lors d’autres venues.  Il y a encore peu de temps des landes de genêts purgatifs (Cytisus purgans), de loin les plus nombreux, embrasés les versants de cette « solana » mais je me souviens aussi avoir observé bien d’autres genres de genêts : ailés, d’Espagne, scorpions, à balais, épineux, etc…  Matérialisé par une petite borne, le sommet du pic de la Moscatosa est atteint en quelques minutes. On y aperçoit légèrement en contrebas, les ruines d’un vieux cortal en pierres sèches, vestiges de ce pastoralisme ancestral que j’évoquais précédemment. Vers l’ouest, on y distingue aussi une longue ligne de crêtes où quelques rares névés s’accrochent encore aux flancs de quelques lieux de balades plus ou moins reconnaissables : Puig d’Escoutou, Pic Pelade, Pla des Gourgs, Roc Nègre et MadresVers l’est, c’est surtout le Pic du Canigou qui marque les esprits. Après une pause indispensable sur ce superbe mirador où l’on prendra le temps nécessaire pour admirer tous ces extraordinaires panoramas , on poursuit la balade en continuant de longer la clôture prise au col Lloset en ayant pris soin de la réenjamber de nouveau. Cette clôture file dans un sous-bois de pins à crochets puis très rapidement débouche dans une large laie herbeuse qui descend et rejoint une piste que l’on emprunte vers la droite. Là, on retrouve un tronçon de l’itinéraire récemment emprunté dans la balade intitulée « le Roc de Peirafita ». Cette piste nous ramène dans des décors variés et somptueusement verdoyants jusqu’au col Lloset. On va de nouveau enjamber la clôture, se diriger vers la gauche vers le pic Lloset tout proche puis redescendre son versant est sur un sentier bien évident parallèle à une autre clôture. Peu avant le col et le pic de la Serra (1.208 m), on remarque une barrière au sein de cette clôture. Derrière cette barrière, démarre une nouvelle piste. C’est cette piste qui va nous ramener vers Urbanya d’abord en rejoignant le GRP Tour du Coronat au lieu-dit la Mata (la Matte) puis en empruntant un étroit sentier peu après avoir traversé le petit ruisseau du Correc de Saint-Estève. Ce raccourci permet de rejoindre l’intersection des pistes menant à Urbanya citée plus haut. La suite sera une simple formalité à condition de respecter quelques précautions élémentaires qui sont, le respect de la propriété d’autrui en bien refermant les barrières, de  s’écarter des éventuels bovins toujours nombreux dans ce secteur et de tenir en laisse votre chien si vous vous baladez avec et de se prémunir des « châtaignes » toujours possibles à cause des nombreuses clôtures souvent électrifiées. Voilà, toutes les conditions sont désormais remplies pour effectuer cette superbe balade réalisable quelque soit la saison et si après ça, vous n’êtes toujours pas content, je ne sais pas quelle mouche vous aura piqué. Ah oui, j’oubliais, je vous avais promis de vous dire ce que signifie « Moscatosa » ! Eh bien « Moscatosa » que l’on rencontre écrit parfois « Mosquetosa » ou « Mousquatouse » c’est un lieu « où les mouches abondent », à cause des troupeaux bien sûr. Telle qu’effectuée et expliquée ici, cette randonnée est longue de 13 à 14 kilomètres environ. Le dénivelé jusqu’au point culminant constitué par le Pic de la Moscatosa à 1.457 mètres d’altitude est de 600 mètres environ quant aux montées et descentes cumulées, je les estime à un peu plus de 1.200 mètres. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.

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Les Balcons de Taurinya (843 m) depuis Taurinya (543 m)

Publié le par gibirando

 
Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons des Beatles interprétées ici par le Riga Recording Studio Orchestra. Elles ont pour titres : "Day Tripper", "No Reply""Norwegian Wood" et "Across The Universe".
LES-BALCONS-DE-TAURINYA
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Si le dictionnaire Larousse définit le mot « balcon » comme une  « plate-forme en saillie sur une façade desservie par une ou par plusieurs portes-fenêtres », j’avoue que dans cette randonnée intitulée « les Balcons de Taurinya », je me suis demandé pendant très longtemps si l’interprétation de ce mot resterait valable une fois transposée à cette jolie boucle pédestre. En effet, après avoir laissé notre voiture à Taurinya sur le parking du superbe et très moderne bistrot de pays El Taller, il nous a fallu exactement 1h30 de marche avant qu’une première fenêtre s’entrouvre sur ce beau village du Conflent. Comme quoi, même en randonnée, il faut parfois être patient. Mais attention, si le mot « balcon de Taurinya » a pris toute sa signification passé ce laps de temps, ça ne veut pas dire pour autant que ces 90 minutes à marcher ont été désagréables. Non, bien au contraire car les découvertes sont même plutôt nombreuses dès le début de cette longue boucle où le balisage est très présent mais demande parfois de l’attention. Il y a d’abord le village lui-même qui ne manque pas d’intérêts avec notamment quelques vieilles et jolies ruelles mais surtout son église romane dédiée à Saint-Fructueux et dont le beau clocher-tour daterait du 12eme siècle. Puis après s’être dirigé vers le haut du village jusqu’au Cami de las Tarteres, on ira dès le début de cette balade, à la rencontre de l’ancien hameau du Salver essentiellement destiné à l’exploitation du fer. Salver conserve une quantité incroyable de vestiges de ce patrimoine minier que de vaillantes associations cherchent à faire renaître de leurs cendres en réhabilitant certains bâtiments et en incitant les visiteurs à venir faire une petite balade sur un circuit crée en cette occasion et qui s’intitule le « Sentier des Mines ». Puis, après Salver et la belle châtaigneraie, les balcons se font jour du côté des Costes d’Anglade, point culminant de la journée avec ses 843 mètres d’altitude. D’ici, des fenêtres plongeantes s’entrouvrent sur Taurinya, Saint-Michel de Cuxa et sur le vallon de la rivière Llitera mais pas seulement car dans l’agréable et rafraîchissante descente vers les Colomines, de nombreuses vues apparaissent absolument de tous côtés et vers tous les horizons plus ou moins proches : Canigou et hauts sommets enneigés du Haut-Conflent, de Cerdagne et du Capcir, Massifs du Coronat et du Madres, Vallée de la Têt et Plaine du Roussillon et des panoramas se dévoilent même jusqu’à la Méditerranée. Un peu plus bas en altitude, on découvrira l’ancestrale Tour de Corts. Il s’agit en réalité d’une ancienne église romane, elle aussi, du 12eme siècle dont l’abside a été surélevée et fortifiée pour prévenir d’éventuels assaillants. Là aussi, à travers un texte de 1280, l’historien Jean Tosti nous apprend qu’il y avait un hameau à Corts et des mines consacrées à l’exploitation du fer : « Menerio in terminis de Cortz ». Un peu plus bas encore et à l’approche de Saint-Michel de Cuxa, c’est un petit bout du long Canal de Bohère que l’on va côtoyer sur un tronçon malheureusement asséché puis après avoir enjambé la Llitera (439 m), le clou de cette belle et longue randonnée sera bien sûr la visite de cette incontournable abbaye, un des plus beaux édifices religieux de notre département. Si vous ne connaissez pas Saint-Michel de Cuxa et si vous êtes un amoureux des vieilles pierres, je vous conseille vivement cette visite dont vous ne pourrez pas sortir déçu tant il y a de merveilles architecturales à contempler. Bien qu’à ce stade, la randonnée soit loin d’être terminée car il reste encore quelques kilomètres, un bon dénivelé jusqu’au col de Clara et entre les deux, bien d’autres balcons à arpenter et à découvrir, cette découverte de l’abbaye dans ce cadre où transpire la sérénité ne pourra être que bénéfique à un peu de récupération. Comme si vous étiez passé dans un sas de décompression, vous repartirez de l’abbaye plus calme et plus reposé que jamais, au moins dans votre tête. Si les jambes ne suivent plus comme ce fut le cas pour Dany, vous aurez toujours la possibilité d’emprunter la D.27 bien plus courte pour rejoindre Taurinya. Dans le cas contraire, il vous faudra continuer le parcours en passant devant les restes de l’ermitage Saint-Pierre d’Orséolo où a été élevée une stèle en hommage à cet homme qui fut d’abord doge de Venise en 976. Pietro Orséolo fut un remarquable administrateur et reconstructeur de la cité vénitienne après le soulèvement du peuple en 976 qui avait vu la détérioration et la destruction de nombreux bâtiments et palais dont celui des Doges et la basilique Saint-Marc par exemple. Il instaura la paix civique puis deux ans plus tard, il disparut sans laisser de traces et on apprit que bien plus tard qu'il était entré sous un faux nom chez les moines de Saint Michel de Cuxa accompagné de deux ermites Romuald et Marin. Il y passa le reste de sa vie dans l'expiation, la pénitence et la prière.Après la découverte de cette stèle, il vous faudra monter vers les hauteurs de la Serre de Faixans d’abord par un chemin creux bordé de petits murets de pierres sèches puis par une piste terreuse qui vous amènera après quelques zigzags jusqu’au col de Clara. Là, sur cette piste, vous serez à nouveau aux premières loges de somptueux balcons et d’autres panoramas se dévoileront sur Taurinya, ses très proches alentours ou ses très lointains horizons magnifiquement enneigés en cette saison. Au col de Clara, la vue embrasse d’autres paysages et on remarquera notamment une bien jolie vue vers l’ermitage Saint-Etienne de Pomers, découvert et décrit dans ce blog il y a peu de temps. Ici au col, il suffira de suivre le panonceau  « Balcons de Taurinya » pour rejoindre le village et refermer cette magnifique boucle d’environ 16 kilomètres. Si le dénivelé est, avec ses 300 mètres, plutôt modeste, les montées cumulées dépassant les 1.110 mètres en font une balade plutôt difficile. Comptez au bas mot 5 « bonnes » heures de marche arrêts non inclus et consacrez-y la journée si vous envisagez de visiter Saint-Michel de Cuxa. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou – Top 25.

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Le Tour des Trois Villages : Sauto, La Llagonne, Fetges.

Publié le par gibirando


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Quand nous avons démarré cette balade que j'ai intitulée  " Le Tour des Trois Villages : Sauto, La Llagonne, Fetges ", une question est arrivée dans ma tête et ne m'a guère quittée. "Croyez-vous qu’il y ait réellement un réchauffement climatique ?" Je ne sais pas vous mais moi quand à brûle-pourpoint, je me pose cette question, j’ai toujours tendance à être influencé par la météo qu’il fait au moment même où cette question me turlupine. S’il fait très chaud, je vais être enclin à répondre oui et s’il fait très froid à répondre plutôt non. Mais bon, d’un autre côté et même si le sujet m’intéresse, même si j’ai lu de nombreux articles ou entendu pas mal de débats ou de querelles à ce propos, je ne suis pas un scientifique averti et mes interrogations et mes doutes sont donc légitimes. Bien sûr, je sais que les calottes polaires et nos banquises rétrécissent à vue d’œil ainsi que les grands glaciers de nos montagnes, les ours polaires et d’autres espèces sont en danger, le climat et le cycle de l’eau sont très perturbés avec des pays en grande sécheresse et d’autres qui parfois subissent de graves inondations mais comme tous nos gouvernants à l’échelle planétaire ne semblent pas très sensibles à tous ces phénomènes et que parfois même des scientifiques sont en total désaccord entre eux, je reste songeur et très indécis sur cette question. En ce 5 janvier au soir, ayant regardé la météo et cette dernière annonçant une journée très ensoleillée pour le lendemain, j’avais préparé nos sacs à dos, j’avais sorti nos raquettes et j’avais tracé sur ma carte et dans mon GPS deux petits circuits très sympas à faire entre Haut-Conflent et Capcir, en espérant bien sûr, si ce n’est une jolie poudreuse toute fraîche tout du moins encore un peu de neige tombée les jours précédents. Le lendemain matin en me levant, le ciel encore très étoilé semblait aussi pur que Météo France l’avait annoncé la veille. Quand nous prîmes la route de Perpignan direction la montagne, il était exactement 8h et le thermomètre électronique de mon tableau de bord annonçait une température extérieure de 8 degrés Celsius. En arrivant à Prades, elle était de 10 degrés puis à Olette de 12 degrés, à Fontpédrouse de 14 degrés et en regardant les montagnes, je voyais déjà que pour profiter de la neige, il faudrait sans doute revenir une autre fois. En arrivant à la hauteur de Fetges, il n’était pas encore 9h30 et la température extérieure, il est vrai au soleil, était déjà de 15 degrés. C’est non loin de là, au village de Sauto que j’avais prévu le départ d’un petit circuit qui s’appelle le Tour des villages consistant à se rendre de Sauto à la Llagonne puis de la Llagonne à Fetges et enfin de Fetges à Sauto. J’avais bien sûr prévu de le faire en raquettes. Mais ici à Sauto, comme dans tout le Haut-Conflent, la Cerdagne et le Capcir, de la neige il y en avait autant qu’un 15 août au milieu du Sahara. Seul les plus hauts sommets dépassant les 2.500 mètres d’altitude étaient légèrement saupoudrés et au loin, la station d’Eyne ne fonctionnait que grâce aux canons à neige. Alors bien évidemment, nous avons laissé les raquettes dans le coffre de la voiture et nous avons démarré ce joli petit circuit sous un soleil de plomb. Un soleil qui devait déjà tapé bien trop fort sur ma tête, car je n’arrêtais pas de penser : « mais où va notre planète avec un tel réchauffement climatique ? ». Puis, je ne sais pas pourquoi, toujours le soleil sans doute, je me souvins d’une petite phrase que Jean Giono avait écrite à la fin de son roman « Les grands chemins » : « Le soleil n’est jamais si beau qu’un jour où l’on se met en route »  et ce petit tourment au sujet du réchauffement climatique disparut aussi rapidement de ma tête qu’il y était entré. Nous étions déjà à Sauto-le-Haut et en direction de La Llagonne et je pensais : « Il avait raison Jean Giono, c’est bien agréable de randonner au soleil »… Voilà dans quel état d’esprit, j’étais à ce moment-là. Bien sûr, je regrettais cette sortie en raquettes complètement ratée mais pas plus que ça car la journée s’annonçait assez merveilleuse, il faut bien le dire. Nous avons laissé notre voiture bien avant l’entrée de Sauto mais le vrai départ de cette petite boucle s’effectue devant l’église de Sauto-le-Bas, où un panonceau annonce la couleur : « Boucle P.R.11 –Tour de Villages - Sauto- La Llagonne- hameau de Fetges - 8,9 km – 230 m de dénivelé A/R – 2 H – Marche facile ». Après quelques premières photos du village et des grandioses panoramas sur la Vallée de la Têt et ses montagnes environnantes qui la dominent, on s’est réellement mis en route en grimpant par une ruelle vers Sauto-le-Haut. Ici, malgré de nombreux départs de balades, même les plus étourdis ne peuvent pas se tromper d’itinéraire car outre un balisage bien présent, les petits panonceaux jaunes « Tour des Villages » se succèdent jusqu’à sortir du hameau par un large chemin dallé et encadré de « feixes ». Toutes ces constructions sont faites de grosses pierres de granit dont la provenance n’est pas un mystère. Il suffit d’avancer de quelques mètres et au regard des énormes chaos granitiques que l’on aperçoit de tous côtés, on comprend aisément que les paveurs et les bâtisseurs des siècles passés n’ont pas eu à courir bien loin pour trouver les matériaux nécessaires. Après une brève montée, le large chemin s’aplanit et file presque rectiligne au milieu des prés. Seuls quelques petits bois et quelques bosquets de ronces garnissent deci delà ces pelouses très rases. Ici, hors mis une légère ondulation du terrain, presque rien de gêne la vision et de ce fait, des vues superbes se font jour de tous côtés. Depuis le Massif du Canigou et son reconnaissable versant nord du pic, les Pyrénées étirent jusqu’à l’infini une longue ligne de hautes crêtes, régulièrement brisée par de profondes vallées. Les grimpeurs et les randonneurs chevronnés y reconnaîtront aisément quelques pics remarquables : Carlit (2921 m), Cambre d’Aze (2.750m), Tour d’Eyne (2.831m), Pic de l’Orri (2.561 m), Pic de les Noufonts (2.861 m), et j’en oublie bien sûr, mais parmi tous ces hautes crêtes, pour Dany et moi, il y en a une plus remarquable et surtout plus mémorable que toutes les autres c’est, entre les pic de Gallinas (2.624m) et Redoun (2.677m), cette cambrure parfaite qu’est le Col Mitja (2.367 m). A la fois par sa beauté mais aussi à cause des souvenirs que nous y avons vécu en août 2001 sur le G.R.10, ce col Mitja attire sans cesse nos regards. Il va en être ainsi pendant toute cette journée car ce col reste à jamais gravé dans nos têtes tant nous y avions souffert dans sa longue et difficile ascension sous une incroyable canicule.  Nous y avions d’autant plus souffert que, chargés de nos sacs à dos de 20 kilos, nous avions emprunté l’interminable piste forestière plutôt que le rectiligne GR.10. Dany garde de ce col des souvenirs encore plus douloureux que moi car depuis trois jours, elle avançait dans ces hautes montagnes avec les plantes des pieds pleines de grosses cloques et atteindre ce col avait été pour elle une grande et heureuse victoire mais malheureusement la fin de ses souffrances était arrivée bien plus tardivement du côté du col de Mantet. Heureusement qu’aujourd’hui sur cet agréable chemin qui file vers la Llagonne, nous tournons désormais le dos, et au col Mitja et à ces vieilles pensées du G.R.10 dont la plupart restent tout de même de très joyeux souvenirs. Alors que nous avons stoppé pour prendre un petit en-cas, une bande de grives litornes nous tirent de nos pensées en passant au dessus de nos têtes pour se poser dans un champ voisin. Je tente bien de les photographier mais dès qu’elles sentent une présence bien trop proche, elles s’envolent et disparaissent dans un bosquet de pins. Occupées qu’elles sont à chercher pitance sur le sol, j’arrive néanmoins à en surprendre quelques unes mais de bien trop loin pour que les photos soient nettes et jolies. Ce n’est sans doute que partie remise tant elles volètent de tous côtés dans ce secteur de la montagne. Sur le bord du chemin, quelques vieilles trouvailles ralentissent notre progression : une croix au sommet d’un magma rocheux, une stèle ressemblant à une petite tombe, une borne recouverte de lichens où je distingue le mot « LYON », une date « 17 2 51 » et ce qui me semble être la blason catalan. Alors que le chemin trace sa route en direction du Pla de l’Os (Plat de l’Ours), droit devant les fortifications de Mont-Louis apparaissent. Au loin, on distingue le Massif du Carlit. Le réservoir du Plat de l’Ours est vite atteint et derrière, perché sur un mamelon très boisé, le village de la Llagonne se révèle. Ici, un judicieux panneau nous permet d’apprendre que ce réservoir sert au fonctionnement de la ligne de Cerdagne plus connue sous le nom de Petit Train Jaune ou "Canari". Au lieu de partir tout droit en direction de la Llagonne, ici l’itinéraire bifurque perpendiculairement et semble vouloir s’en éloigner pour grimper dans une forêt de sapins mais au bout de trois ou quatre cent mètres, il se ravise et cette fois-ci, il file droit vers le village. En contrebas, une ribambelle de chevaux gambadent dans les près et font le spectacle. Il faut dire qu’ici, ils ne manquent ni de place ni d’une herbe bien grasse pour être heureux. Un peu plus tard, grâce à leurs jeux, faits de batifolages et de courses effrénées, ils égayeront agréablement notre pause déjeuner. Mais dans l’immédiat, nous arrivons à la Llagonne en coupant le Rialet, minuscule ruisseau. Le chemin grimpe en direction du village entre de hauts murs de pierres et d’immenses sapins, passe devant un oratoire dédié au Christ dont une étonnante effigie est rehaussée de la citation « Deu vos guard », « Que Dieu vous garde ».  Le sentier débouche enfin devant l’école et sur la D.118. En lisant un peu plus tard, l’Histoire de la Llagonne dans l’Histoire du Roussillon sur Internet, j’apprendrai que cette représentation romano-byzantine de Jésus sur cet oratoire est une copie dont l’original se trouve à l’église Saint-Vincent de la Llagonne datant du 12eme siècle. D’ailleurs en traversant la D.118, le panneau indicatif P.R.11 nous conseille d’aller voir cette église ainsi que la tour de guet qui, elle, aurait été construite en 1267 sous Jacques 1er d’Aragon pour prévenir une éventuelle invasion française. A cette époque et dans ce secteur, la frontière franco-aragonaise était toute proche, ressemblant à s’y méprendre à celle qui sépare aujourd’hui les Pyrénées-Orientales de l’Ariège et de l’Aude. Après cette jolie visite de quelques ruelles de la Llagonne et de ces deux principaux sites historiques que sont la tour de guet et l’église ; malheureusement fermée une fois encore comme la plupart du département ;  nous avons décidé de sortir du village pour aller pique-niquer dans les prés. Il faut dire que depuis notre départ de Sauto où le thermomètre de la voiture annonçait 15 degrés, le mercure n’a pas cessé de grimper et je pense qu’avec un soleil désormais au zénith, la température doit maintenant osciller entre 25 et 30 degrés.  Il est seulement 12h15 et nous retrouvons très rapidement à la sortie du village, un panonceau « Tour des Villages », aperçu à l’aller, indiquant la direction de Fetges à 35 minutes. Nous retraversons la D.118 et descendons vers des prés en laissant une ferme sur la gauche. Une haie bien abritée de la brise qui s’est levée, des herbes et des fougères couchées qui n’attendent que nous, la vue sur cette troupe de chevaux qui galopent dans les prés et comme le chantait Gainsbourg « sous le soleil exactement ». Alors que demander de plus pour pique-niquer agréablement ? C’est d’autant plus agréable que les grives litornes sont de retour dans un pré voisin et que je vais pouvoir très tranquillement en ajuster quelques unes avec mon numérique. Enfin, c’est ce que je pensais sur le moment car au moindre de mes mouvements, elles s’empressent de rejoindre le sommet de très hauts arbres. Alors les zoomer avec justesse et clarté devient un épouvantable jeu de patience tant elles sont peu disposées à se tenir tranquilles. Nous repartons en continuant à descendre au milieu des près par un chemin creux encadré d’une haie de noisetiers et de murets de pierres sèches. Le sentier aboutit près d’un bassin où s’écoule le trop plein du réservoir du Plat de l’Ours et le ruisseau du Rialet que l’on enjambe par un petit pont de bois. L’itinéraire zigzague un peu, se perd dans les prés à cause d’un balisage peu évident à trouver et file désormais en surplomb du Rialet sur un sentier herbeux qui s’élève très doucement. Cette sente finit par aboutir au sommet d’une butte verdoyante où les paysages s’entrouvrent magnifiquement une fois encore : les remparts de Mont-Louis sont désormais tout proches et le Cambre d’Aze « fait son cirque » droit devant. Le col Mitja, définitivement débarrassé des rayons du soleil est encore plus beau que ce matin. Entre prés verdoyants, murets en terrasses et hautes haies de ronces rousses, un plaisant chemin court rapidement vers Fetges que l’on atteint en quelques minutes. Ici, on prête surtout attention au balisage jaune car or mis quelques belles maisons en pierres et un vieux lavoir rien ne retient vraiment le regard, en tous cas sur le parcours. L’itinéraire qui autrefois passait près de la petite chapelle de Fetges file désormais un peu plus haut. On ne peut que le regretter. Après Fetges, le sentier remonte plus sérieusement, atteint une mamelon puis redescend en direction de la D.10 qui va à Sauto. Ici, depuis le sommet de ce mamelon, on a des vues dominantes sur la vallée de la Têt où se faufile la sinueuse Nationale 116 mais l’image la plus admirable reste celle du pont ferroviaire à haubans de Cassagne plus connu sous le nom de son concepteur Albert Gisclard qui y périt avec cinq de ses collègues lors d’un malheureux essai de charge en 1909. Classé aux Monuments Historiques, il serait, selon Wikipédia, le seul pont suspendu ferroviaire encore en service en France. Cette image du pont est d’autant plus belle que le Petit Train Jaune y passe au moment même où l’on est sur le point de terminer cette belle balade. A l’instant même où l’on retrouve notre voiture, nous avons la chance et le plaisir de faire la connaissance d’un autre « Monument Historique » en la personne de l’ancien berger du village aujourd’hui à la retraite. Un homme affable, plein de candeur et de gentillesse qui nous raconte le plus simplement du monde quelques charmantes anecdotes du temps où il passait sa vie dans la montagne avec ses chiens et son troupeau. Il faut avouer que terminer cette petite balade sur cette note pleine de gaîté et de spontanéité fut pour nous un pur instant bonheur.  Carte IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir et IGN 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top 25.

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Le Pic de Portepas (1.798 m) depuis Urbanya (856 m).

Publié le par gibirando

 
 Ce diaporama est agrémenté avec des musiques du DJ Michael Maretimo extraites de sa compilation intitulée "Spring Lounge 2019".
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Les habitués de mon blog, en lisant cet article consacré au Pic de Portepas, vont sans doute rouspéter et se dire « encore une randonnée au départ d’Urbanya ! ». Ils n’auront pas tort mais d’un autre côté, il faudra sans doute vous y faire car que voulez-vous, depuis dix mois, je passe l’essentiel de mon temps à restaurer et à rénover une petite maison que j’ai achetée dans ce merveilleux village et la façon la plus simple que j’ai trouvé pour m’évader de ce labeur pénible et qui, parfois, paraît sans fin, c’est de m’élever sur les hauteurs environnantes. C’est ainsi que l’an dernier, j’étais parti vers Estardé voir les ruines de l’ancienne gare de l’exploitation du talc de Caillau, puis au printemps dernier, j’étais monté voir le Pic Lloset et ses cerisiers en fleurs et cette fois-ci, j’ai jeté mon dévolu sur ce pic qui m’était également inconnu à savoir le Pic de Portepas (1.798 m). Franchement, autant vous le dire, je n’ai pas été déçu de cette longue vadrouille dans des paysages verdoyants à souhait, des décors sans cesse renouvelés et des vues admirables. Je pensais que Dany m’accompagnerait mais cette fois-ci ce n’est pas sa polyarthrite qui la faisait souffrir mais plus simplement ses orteils dont les ongles, depuis la dernière randonnée, avaient décidé d’émigrer sous d’autres cieux. Bon, d’un autre côté, je crois que ce jour-là, elle a pris autant de plaisir à ranger à sa guise sa petite maison de montagne que j’en ai pris moi-même à marcher au sein de cette merveilleuse forêt domaniale de Nohèdes-Urbanya. Et si parfois, je peux avoir l’adjectif facile et grandiloquent, cette fois le terme de « merveilleux » n’est pas exagéré tant j’ai fait ce jour-là d’exceptionnelles découvertes. Je ne parle pas des incalculables et superbes fleurs qui m’ont accompagnées toutes la journée et qui ont contribuées une fois encore à alimenter mon herbier photographique, je n’évoque pas la multitude de papillons multicolores et d’insectes voltigeurs qui m’ont escortés tout au long du chemin, non, cette fois, la faune sauvage était réellement de sortie et c’est ainsi que j’ai eu l’occasion de voir un chevreuil, deux écureuils roux, quelques rapaces, un gros blaireau, un lézard vert et plusieurs gris qu’ici, on appelle, bien sûr, lézards catalans. Mais le clou du spectacle, ce sont quelques renards qui semblaient s’être donner le mot pour quitter de concert leurs terriers et surtout qui paraissaient n’avoir aucune crainte d’être photographié sous toutes les coutures. Ces goupils étaient à tel point dociles et de bonne composition que ce reportage, j’aurais presque pu l’intituler « Danse avec les renards » ou bien « l’homme qui parlait aux oreilles des renards » ou encore le « Roman de Renart », mais le titre était déjà pris. La randonnée, elle, au départ du parking du village, reprend le même itinéraire que celui qui nous avait amené aux pics LLoset et de la Moscatosa, c'est-à-dire qu’on passe devant la mairie, on poursuit tout droit le bitume, qui dans un virage à gauche se transforme ensuite en une piste qui passe devant un pylône puis devant une grande étable et rejoint beaucoup plus haut la piste DFCI C060 qui est en réalité le sentier du Tour du Coronat. Comme toujours, on respecte la propriété privée, on referme les clôtures derrière soi et on fait attention à celles parfois électrifiées. Cette fois-ci, on va poursuivre le sentier en direction du col del Torn (col de Tour) et juste avant d’y parvenir, c'est-à-dire à environ 200 mètres de celui-ci, on emprunte la piste DFCI C056 qui file à gauche. Ne vous trompez pas : ce n’est pas un premier large chemin herbeux qui, lui,  est un cul de sac, ni le troisième ou le quatrième qui, du col de Tour, vous entraînerez respectivement vers Canrec et au Refuge de Callau. Non, pour la boucle qui nous intéresse c’est bien la deuxième large piste qu’il faut prendre et on ne peut guère se tromper car outre le panonceau DFCI C056, on arrive rapidement devant une grande barrière métallique où quelques panneaux de recommandations nous précisent qu’on entre dans une zone pastorale. D’ailleurs, pour les étourdis qui n’auraient pas lu les écriteaux, un vaste enclos est immédiatement planté là, derrière la barrière, pour signaler qu’on entre dans un espace d’estives. On prend soin de refermer la barrière car guère plus loin, des dizaines de bovins ont déserté l’enclos et déambulent en liberté dans les prés à l’ombre de magnifiques sapins et ne semblent en aucun cas effrayés de la présence de deux ou trois renards qui rodent dans les parages. Peu après, à la Sola de la Pinosa de Portapàs, les pins à crochets et les sapins disparaissent pour un temps et laissent la place à de grandes fougères et surtout à d’innombrables petits genêts en fleurs colorant le chemin. De nombreux papillons et insectes butineurs ou sauteurs foisonnent dans ce secteur. A mon approche, quelques jolis lézards délaissent leurs pierres brûlantes et filent dans les fraîches fougères. Plus bas, un gros blaireau, un peu pataud, traverse une clairière mais détale en me voyant. Ici, les paysages se dévoilent essentiellement vers le sud et l’est : en direction du Canigou bien sûr, des flancs du Massif du Coronat mais aussi vers l’ample vallon d’Urbanya dont on ne distingue ni le village et encore moins le fond. Après la Sola, la partie ensoleillée, on entre à nouveau dans un sous-bois de conifères au Bac de la Pinosa. A partir de là, le chemin se rétrécie et se transforme en un sentier plus étroit. On coupe un ru bourbeux, le sentier semble vouloir descendre en forêt puis il remonte et finit par redescendre un peu avant de rencontrer le petit mais fougueux Correc de la Pinosa. On quitte ici le sentier pour suivre au jugé et par la droite la rive de cet étroit ruisseau. En réalité, si vous regardez la carte IGN, vous remarquerez que ce « correc » a été canalisé, ce qui explique certainement son débit important. De fait, le Correc de la Pinosa entr’aperçu un peu plus bas sur le sentier du Tour du Coronat au lieu-dit la Fajosa où il se jette dans la rivière Urbanya est commun avec le Canal d’Urbanya. Les abords du canal étant des prés parsemés de quelques bas genêts et genévriers, on longe le cours du ruisseau sur quelques mètres en zigzaguant aisément entre les buissons jusqu’au plus haut de la butte où là, toujours au jugé, on file à droite dans une prairie plantée de pins et sapins très clairsemés. Le pic de Portepas (1.798 m) est ce mamelon boisé qui apparaît droit devant tout en haut de la ligne de faîte. Autant le dire, ce pic n’est pas une fin en soi et son sommet boisé et aplati, qu’on a d’ailleurs du mal à identifier sans GPS, ne présente pas un intérêt particulier si ce n’est toutes ces prodigieuses vues et notamment celles qui apparaissent jusqu’à la mer au dessus du Pic del Torn (Pic de Tour) lors de son ascension. Les prairies verdoyantes du Portepas sont le paradis des bovins et tel Moïse revenant du Mont Sinaï, j’y ai même rencontré le Veau d’Or (le veau dort) mais le mien était bien réel et n’avait rien d’une idole vénérée. C’était un petit veau, tout blanc, qui dormait profondément tel un enfant, bien à l’écart des autres et qui semblait rêver d’une longue et belle existence identique à celle d’une vache à lait. Je suis passé près de lui en silence et je l’ai observé longuement. Il ronflait et seules ses oreilles bougeaient pour chasser quelques mouches. J’ai fait en sorte de ne pas le réveiller et j’avoue qu’il me sera difficile de manger à nouveau du veau après une telle vision de félicité ! Après les pâturages et à l’approche du sommet, j’ai cherché mon itinéraire dans le petit bois pour redescendre et atterrir au col de Planyas où j’ai retrouvé un large chemin longeant une clôture. Si le cœur vous en dit, au parking Planyas, vous pourrez emprunter un peu vers la gauche ce large chemin qui descend et offre de jolis panoramas sur de vastes pacages et vers le Massif du Madres, le Bac de Torrelles et le Pic de la Roquette. Sinon, pour poursuivre ma boucle, il suffit de redescendre vers la droite ce large chemin qui longe la clôture et vous ramène sans problème sur la piste DFCI C056, à une jonction pas très loin de l’enclos cité plus haut. Dans cette belle descente un peu sauvage, peut-être aurez-vous comme moi le bonheur de surprendre un chevreuil ou bien de contempler quelques sinistres rapaces qui tournoient dans le ciel. En tous cas, les renards étaient toujours dehors à chasser et à force de patience, j’ai réussi avec bonheur à en fixer un dans mon petit numérique. C’était sans contexte le moins craintif de tous puisqu’il se laissa approcher à moins de dix mètres et ce n’est qu’au bout d’une dizaine de minutes, lassé sans doute de jouer les stars devant mon appareil photo, qu’il finit par déguerpir dans les fourrés. C’est encore sous l’excitation de ce magnifique spectacle que j’ai  repris le chemin du retour vers le Col de Tour puis, pour refermer cette boucle, la direction du Col de les Bigues. Sur un large sentier bien débroussaillé cette fois, la descente vers Urbanya fut presque une formalité. A l’approche du village, deux perdreaux s’envolèrent des fougères et se laissèrent tomber un peu plus bas dans la blancheur des cistes en fleurs. Du haut de la colline, je voyais le village et je distinguais Dany pas plus grande qu’une fourmi. La fourmi avait fini son rangement et m’attendait sur la terrasse, allongée dans un relax à l’ombre d’un parasol. Après m’être évadé, après avoir rêvassé toute la journée, après m’être rempli la tête de belles images de cette nature exubérante dont je ne me lasse jamais, je revenais à la réalité de mes travaux à finir. Mais il faut le dire, à Urbanya, même la réalité est parfois aussi belle que la nature. Alors à bientôt peut-être pour une autre randonnée au départ d’Urbanya. La boucle présentée ici est longue d’environ 25 kilomètres pour un dénivelé de 950 mètres et 1.850 mètres de montées cumulées. Cartes IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet – 2249 ET Font-Romeu – Capcir Top 25.

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La Tour de Goa (1.268 m) depuis Vernet-les-Bains (670 m)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est enjolivé de 4 chansons interprétées par Johnny Mathis. elles ont pour titre : "The Windmills Of Your Mind", "Feelings""Misty" et "Maria".

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Voilà déjà quelques années que je n’étais plus monté à la Tour de Goa à partir de Vernet-les-Bains. 7, 8 ans, 10 ans, je ne sais plus exactement. Les fois précédentes, j’y étais sans doute monté au printemps ou en été car je ne me souviens pas de ces magnifiques teintes jaunes orangées que  prennent en automne les chênaies environnantes et de ces  splendides vues plongeantes que l’on a sur la belle cité thermale en montant dans la forêt. Il est vrai que cette fois, je n’ai pas pris le départ le plus simple qui démarre en principe de l’établissement thermal, passe devant le Casino et monte directement dans la forêt. Non, cette fois-ci, j’ai pris un chemin plus tortueux, mais néanmoins balisé en jaune, qui part aussi des Thermes, passe derrière l’ancienne « Laiterie », s’élève au dessus d’un minuscule étang, tourne en épingle à cheveux puis monte sur un dénivelé tout en douceur au dessus de Vernet en passant devant deux grottes dont une est aménagée d’un banc en pierres. Ici, on est sur le sentier d’un tout petit circuit pédestre qui s’intitule « la Belle Epoque ». Ce circuit est appelé ainsi, car au début du siècle précèdent, la cité, très fréquentée par de nombreuses personnalités, bénéficiait d’une fastueuse renommée.  Le plus connu d’entre eux était le célèbre et génial écrivain britannique Rudyard Kipling qui aimait venir marcher dans ce secteur bordant le torrent du Cady. Cette petite boucle, qui n’est qu’une simple promenade, présente l’avantage de rejoindre le tracé de la Tour de Goa après quelques jolis belvédères sur la commune chère au Prix Nobel de littérature.  Il suffit pour cela d’éviter de redescendre sur la cité en prenant à main gauche un chemin barré d’une croix jaune et on rejoint aisément  le bon itinéraire à un premier panonceau indiquant : « Pic de la Péna – 0h30 ».  Ce P.R. toujours balisé en jaune et qui s’élève très sèchement, on ne va plus le quitter jusqu’à la vieille tour à signaux. Paradoxalement, si la partie la plus difficile est cette ascension zigzagante de la Péu (Pied) de la Péna, tant qu’on ne voit pas le pic lui-même, on monte régulièrement en forêt sans crainte et ce n’est qu’au moment où l’on aperçoit ce sommet au dessus de soi alors que l’on atteint un premier collet rocheux, que l’on appréhende la suite tant le pic de la Péna semble à l’aplomb, escarpé et encore très haut. En réalité, on va atteindre très facilement ce premier sommet qui culmine à 1.062 m en le contournant par la droite.  Bien qu’au collet précèdent, on aura déjà eu droit à un joli aperçu du flanc ouest du Canigou, sans doute le plus beau, et du vallon de Casteil, les panoramas à 360 ° qui s’entrouvrent depuis le Pic de la Péna sont sublimes : Toujours le Canigou bien sûr, mais aussi d’autres pics comme celui des Sept Hommes, des Tres Estelles ou du Mont Coronat pour n’évoquer que les principales montagnes, mais en réalité, c’est une immense partie du département qui se dévoile dans toute sa splendeur. A partir d’ici, c’est une longue crête à cheval entre les vallées de la Rotja et celle du Cady que l’on va chevaucher toujours à découvert avec de magnifiques vues de tous côtés. Véritables montagnes russes où les pics, versants et ravins aux jolis noms se succèdent pour le plaisir des yeux : Puig de la Falguerosa (1.126 m), Artigue de Monet, Pic de la Riudère (1.192 m), Ravin des Vignes, Goa, la Solane, on finit par atteindre la Tour de Goa (1.268 m) après plus de 600 mètres de dénivelé positif et plus de 1.140 mètres de montées cumulées depuis le départ. Les historiens semblent savoir peu de chose de cette vieille tour à signaux construite sans doute pendant l’éphémère règne où les rois de Majorque (13eme ou 14eme siècle) ont administré les comtés du Roussillon et de Cerdagne. Comme toutes les nombreuses tours du département chargées sans doute de prévenir la venue d’un éventuel agresseur par des signaux de fumées, la Tour de Goa était en liaison avec certains châteaux du royaume et d’autres tours à signaux plus ou moins lointaines (Massane, Madeloc, Far, etc.…). En raison de sa forme cylindrique et des nombreuses meurtrières fortifiées par d’impressionnantes pierres de taille dont certaines en marbre blanc, les historiens supposent qu’il s’agissait d’une tour à vocation plutôt défensive. Perchée sur ce point de vue exceptionnel du Haut-Conflent, aujourd’hui cette tour est très belle car elle a été restaurée en 1990 par une poignée de courageux bénévoles comme l’indique une plaque commémorative. Elle est située sur la commune de Sahorre que l’on peut aisément apercevoir au fond du vallon de la Rotja depuis cette terrasse naturelle où une superbe table d’orientation a été élevée au bout du terre-plein. Grâce, à cette table d’orientation combinée à une rose des vents, chacun peut mettre un nom à toutes les merveilleuses découvertes qui défilent à 360° autour de ce promontoire remarquable, point géodésique de surcroît. On poursuit notre boucle, en empruntant un large chemin qui descend plein sud vers le col de Jou (1.125 m). C’est drôle mais chaque fois que je parviens à ce col, je ne peux m’empêcher de repenser avec amusement et tendresse  à mes défunts beaux-parents et à une anecdote cocasse vieille de plus de 30 ans qui me revient à l’esprit systématiquement : Alors qu’en famille, nous venions de pique-niquer au col, mon beau-père avait ôté son dentier et l’avait soigneusement enveloppé dans un mouchoir en papier. Au moment de quitter les lieux, ma belle-mère apercevant ce mouchoir sur le banc l’avait tout naturellement jeté dans la poubelle la plus proche. Ce n’est que plusieurs heures plus tard après être rentrés à la maison que mon beau-père s’est inquiété de son dentier qu’il ne retrouvait plus. Après maints questionnements, j’ai fini par en déduire que le dentier de mon beau-père était resté dans le Haut-Conflent ! Alors, nous voilà repartis, mon fils et moi, pour une nouvelle balade nocturne au Col de Jou, espèce d’étrange chasse aux trésors, où lampe de poche électrique en mains, mon fils finit par retrouver avec bonheur les « miraculeuses » dents de son grand-père maternel au fond d’une poubelle. Voilà pour la désopilante anecdote du col de Jou dont on a ri bien souvent en famille chaque fois qu’elle revenait en souvenir à quelqu’un ! (voir le poème que j'ai écrit sur le lien suivant : http://craquades.kazeo.com/3-Poemes-vrais-et-amusants/Le-dentier-du-beau-pere-Fran-ois,a2117219.htmlAu col de Jou, il faut prendre à gauche, un sentier qui démarre en ouvrant un petit portail sur lequel est indiqué « Direction Casteil ». Ce sentier descend dans un épais sous-bois et un kilomètre plus bas, il coupe la D.116 et continue tout droit en longeant un maigre ruisseau boueux. Il se faufile au milieu de quelques jolis vergers et jardins potagers avant de rejoindre le parc animalier de Casteil puis le village que l’on traverse par le boulevard de Saint-Martin du Canigou. A la sortie du village, on retrouve la D.116 que l’on quitte pour de courts raccourcis mais que l’on reprend définitivement pour rejoindre Vernet-les-Bains. Arrêts inclus, j’ai mis 5h30 pour réaliser cette boucle que l’on peut, bien sûr, effectuer dans le sens contraire où elle est bien plus facile. Il existe également d’autres itinéraires pour atteindre la Tour de Goa, à partir de Sahorre ou de Fuilla par exemple. A partir de Vernet-les-Bains, il y a aussi des variantes à ce circuit avec par exemple une boucle qui passe par le Pic de l’Alzina et la superbe abbaye de Saint-Martin du Canigou. Personnellement, je préfère consacrer une journée à la découverte de ce lieu historique, joyau de l’art roman que j’aurais sans doute l’occasion de vous présenter dans ce blog au cours d’une autre très belle balade autour de Casteil et de Vernet-les-Bains. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

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Le Pla Ségala en raquettes (2.200/2.320m) depuis le col de Mantet (1.760m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de la chanson "Footprints In The Snow" chantée par Bill Monroe & The Bluegrass Boys.

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La neige est tombée sur le Haut-Conflent du côté de Mantet, mais après ce temps de saison, le grand soleil tant attendu a fait sa réapparition dans un incroyable ciel bleu azur absolument purgé de tout nuage. C'est l'occasion rêvée d'aller pratiquer son activité favorite qu'est la randonnée en raquettes. Ici, au Pla Ségala (*), au dessus du col de Mantet, à quelques kilomètres seulement de Perpignan, sur cet immense plateau dénudé, une bonne couche de poudreuse immaculée attend les raquetteurs. Si la neige vient juste de tomber, c’est dans un vaste espace vierge et quasiment sans aucune autre trace d'un quelconque passage humain que l’on pourra sans nulle retenue se livrer à sa passion ou à son loisir préféré que sont la randonnée en général et les raquettes en particulier. Avec des panoramas époustouflants quasiment à 360 degrés, et dans une quiétude quasi religieuse où seuls les craquements des raquettes sur la neige se font entendre, on passera une magnifique journée dans un monde inhabituel et assourdissant de « silences ». Le départ s’effectue du col de Mantet à 1.760 mètres d’altitude que l’on atteint par la D.6 qui est parallèle à la superbe vallée de la Rotja puis à la sinueuse ravine de la rivière Campeilles. Depuis Perpignan et pour arriver au col, après Prades, il vous aura fallu traverser les jolies communes de Ria, Villefranche-de-Conflent, FuillaSahorre et Py, sachant que le village perdu de Mantet se situe, lui, de l’autre côté du col. D’ailleurs, depuis le col, on l’aperçoit à l’aplomb et si le hameau est accessible en voiture depuis 1964 seulement, on peut également l’atteindre par le célèbre G.R.10 en quelques minutes seulement. J’ai un faible pour l’incomparable beauté qui se dégage de cette vallée verdoyante et pour ce village de Mantet que j’ai découvert en 2001, à l’occasion d’un périple sur le G.R.10 entre Mérens-les-Vals et Mantetles Conquérants de l'agréable ). Le col de Mantet, lui, est à la jonction des trois immenses réserves naturelles de NyerMantet et Py. Autant dire que dès le départ vers le Pla Ségala, on va cheminer dans un décor exceptionnel où le désir de protéger et de gérer la nature n’est pas un vain mot. Tout en profitant de ces lieux uniques, gardez à l’esprit cette notion et dites vous que l’on est des privilégiés et que si les responsables des parcs sont aussi là pour sensibiliser le public, c’est à chacun d’entre nous de respecter ces sites précieux pour les laisser dans le meilleur état possible aux futures générations. (Si dans cet article de mon blog, j’insiste sur cet aspect écologique, c’est parce qu’à la fonte des neiges, il m’est arrivé, à ma grande consternation et à de multiples reprises, de trouver des restes (sacs plastiques, bouteilles, gobelets, boîtes de conserves, etc..) de déjeuners et autres pique-niques sur des prairies situées dans cette réserve naturelle). Avec un peu plus de 3 kilomètres pour un dénivelé de 430 mètres environ, la montée en raquettes vers le Pla Ségala s’avère relativement sportive. Essentiellement en sous-bois de pins et sapins, le sentier, tout en montant, laisse néanmoins la possibilité d’ouvertures sur de très beaux paysages et des vues splendides sur la vallée de l’Alémany et les hautes montagnes environnantes. Un fois, le Pla Ségala atteint, c’est un immense terrain de jeu que l’on a devant soi et même s’il est conseillé de suivre les quelques panonceaux du balisage, on a que l’embarras du choix dans l’orientation à prendre pour satisfaire notre envie d’avaler de « grands espaces ». Du Pla Ségala et si le temps est clair et propice, les panoramas se dévoilent sur une grande partie du Conflent, mais aussi sur les tout proches massifs du Canigou et des Tres Estelles. Le Pla Ségala étant une vaste étendue quasi rase et désertique d’environ trois kilomètres de long depuis la Font de Mouscaillou jusqu’au pied de la cime de Pomarole, on peut l’arpenter à sa guise surtout par grand beau comme on a eu cette chance lors de notre dernière sortie. Mais attention le temps peut changer, le brouillard ou le vent se lever et dés lors, il faudra faire preuve de prudence et de sagesse, suivre le balisage et le cas échéant, rebrousser chemin si nécessaire. A la bonne saison, le Pla Ségala est un passage possible vers le Vallespir et un passage obligé vers de très hauts pics du département comme le Roc Colom (2.507 m), le Mort de l’Escoula (2.463 m) voire vers le pic de Costabonne (2.465 m) mais aussi vers tous les autres hauts sommets du HRP des Pyrénées-Orientales sur la crête frontière avec l’Espagne. Alors, en toutes saisons, le Pla Ségala peut être un terrain de prédilection pour se consacrer à notre plaisir qu’est la randonnée pédestre. Comme tout bon randonneur, on écoutera la météo avant de partir et on partira bien équipés surtout en hiver ! Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

Toponymie du nom Ségala : En occitan, le nom signifie "terre à seigle". Il est fort probable que le Pla Ségala ait été appelé ainsi car jadis on devait y cultiver du "seigle" à la bonne saison. Ce nom a été également donné à deux autres régions de France, une qui se trouve à cheval entre le Tarn et l'Aveyron et l'autre dans le Lot. Ces régions du Massif Central étant intimement liées et partageant les mêmes terres siliceuses.  (Sources Wikipédia)

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Le Chemin de Flassa (1.151 m) depuis Jujols (960 m), fenêtre sur le Canigou.

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de la musique "Walk On By" composée par Burt Bacharach et jouée ici par Peter White et Boney James, extraite de leur album "Reflections".

Le Chemin de Flassa (1.151 m) depuis Jujols (960 m), fenêtre sur le Canigou.



J'ai déjà eu l’occasion de vous parler de Jujols lors de la description d’une très belle mais très longue randonnée (20km) aux carrières de marbre rouge du Coronat. Comme aujourd’hui, ce petit hameau du Haut-Conflent servait déjà de ligne de départ. Quand vous entrez dans le village, prêtez attention. Il y a sur votre droite une surprenante fenêtre posée au bord même de la route, sans rien autour, avec les mentions suivantes : « D’ici, vue unique sur le Canigou-Ouvrir la fenêtre-Admirer le Canigou-Fermer ». Au premier abord, vous allez penser qu’il s’agit d’un canular d’un petit blagueur du coin, mais par temps très clair, jouez le jeu et  regardez : "La vue sur le Canigou est vraiment unique et splendide !" D’ailleurs la randonnée que je vous propose et qui s’intitule « le Chemin de Flassa » est dans sa quasi intégralité une véritable fenêtre sur le Massif du Canigou. A Jujols, laissez votre voiture sur le parking qui jouxte la jolie église Saint-Julien. Plusieurs petits panonceaux jaunes indiquent divers parcours dont ce « Chemin de Flassa » avec un aller-retour de 2h40. Personnellement, je l’ai transformé en une boucle un peu plus longue, un peu plus sportive,  mais aussi plus intéressante permettant d’autres visions sur tous ces magnifiques panoramas. Du parking, retournez vers le village. Vous passez entre la mairie et la Maison de la Réserve Naturelle. Vous poursuivez tout droit et remarquez un premier panneau de bois un peu fendu  indiquant : « Flassa par le chemin de Flassa-1h30 ». Au printemps, le chemin fleuri de magnifiques iris mauves et bleus (photo) devient balcon sur le Canigou enneigé. Mais, il y a aussi une multitude de perspectives sur toute la chaîne de montagnes qui défile devant nos yeux stupéfaits : les Esquerdes de Rotja, les Très Estelles, les pics Rives Blanques, et Gallinas, j’en passe, j'en saute et j’en oublie.… Tout en bas, on aperçoit la verte vallée de la Têt et au dessus de nos têtes, les roches roses ou les sombres forêts du Massif du Coronat. Vous quittez le village en passant devant la fontaine et l’oratoire de la Sainte-Famille et descendez dans un bois. A un carrefour, un deuxième panonceau de bois indique Flassa à 1h20 et le ravin Font Eyxen à 50 mètres. Un balisage jaune est présent mais ne vous y fiez pas trop car il y en a plusieurs. Il y a aussi d'autres couleurs selon qu'il s’agit de randonnées pédestres ou de VTT, les deux activités se côtoyant souvent sur ces chemins. Tantôt jaune, tantôt bleu tantôt jaune et rouge quant il s’agit du Tour du Coronat (à voir sur mon site perso : http://pagesperso-orange.fr/gilbert.jullien/DES_MERVEILLES0.htm ). Après ce panonceau de bois, le chemin devient plus simple car il est unique jusqu’à un prochain panneau indiquant Jujols avec une flèche et des lettres noires  marquées au fer rouge et un gros point bleu. Là, il faut prendre à droite un sentier qui descend légèrement. On domine Jujols qui s’éloigne et on débouche sur une large piste de terre. A ce nouveau carrefour, il faut continuer à droite et descendre jusqu’à une prochaine intersection où l’on emprunte la piste qui monte vers la gauche d’abord à la très belle église Saint-Marcel de Flassa puis au hameau lui-même. La visite du hameau doit être faite avec discrétion et respect car il s’agit d’une propriété privée avec défense d’entrer si j’en crois le panneau ! Avant de repartir, on prendra largement le temps d’admirer le Canigou toujours plus beau, le temps d'un bon pique-nique par exemple ! Puis on fait quasiment demi-tour car le retour se fait par une minuscule sente qui passe derrière la première ruine qui se trouve sur  la gauche quant on entre dans Flassa. Parfaitement balisée en jaune et marquée de nombreux de cairns, elle monte assez sévèrement dans la caillasse jusqu’à retrouver la piste propre au Tour du Coronat où l’on remarquera une borne (non loin du point 1.151 m sur les cartes IGN). Descendez la piste à votre gauche et après trois ou quatre virages en épingles à cheveux, quittez-la définitivement par la droite par une sente marquée au sol d’un gros cairn. Vous êtes toujours sur le Tour du Coronat qui va vous ramener sans aucun problème à Jujols. Sur les arbres, le balisage jaune et rouge est rare mais parfois présent, mais il y a aussi des traits et des ronds bleus pour les vététistes. On retrouve, le panneau Jujols marqué aux fers rouges et le chemin déjà emprunté à l’aller.  Encore quelques foulées et après 3 heures de marche effective, vous pouvez enfin poser vos fesses sur le fauteuil moelleux de votre véhicule. Cartes IGN 2348 ET Prades et 2249 ET Font-Romeu-Capcir Top 25.

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