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canigou

La Boucle du Roc de Jornac et du Clot del Baró depuis Urbanya.

Publié le par gibirando

 

Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons du groupe britannique Dire Straits. Elles ont pour titre : "Sultans Of Swing", "Calling Elvis" et "The Bug".

La Boucle du Roc de Jornac et du Clot del Baro depuis Urbanya.

La Boucle du Roc de Jornac et du Clot del Baro depuis Urbanya.

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En ce 15 juillet, Dany ayant une envie folle de randonner, j’avais décidé de l’amener jusqu’au Roc de Jornac. Ce roc,  voilà déjà bien une demi-douzaine de fois que nous y allons ensemble. Par conséquent, il ne présente plus guère de mystères pour les randonneurs urbanyains que nous sommes. Encore que, ici à Urbanya, il n’est jamais rare d’être surpris par ce que la Nature est à même de nous offrir. Ainsi, je me souviens très bien d’un jour d’été 2015 où une petite harde d’une demi-douzaine de cervidés avait traversé une piste à quelques mètres de nous. J’avais figé cette scène car les deux premiers cervidés ouvrant la marche s’étaient arrêtés longuement avant de détaler. J’avais pu les photographier remarquablement. Tous les autres avaient suivi dans une belle cavalcade. Ce jour-là, nous allions déjà au Roc de Jornac et cette petite troupe de daguets et de biches avait été le clou de la balade. Aujourd’hui et afin de ne pas refaire un circuit déjà accompli plusieurs fois et de rompre ainsi une éventuelle monotonie, j’ai décidé de revenir par le lieu-dit Clot del Baró où des sentiers sont bien visibles sur la vue aérienne que propose le site Géoportail. Je l’avoue, cet itinéraire m’est complètement inconnu, mais après tout la partie que je ne connais pas se résume à moins d’un kilomètre. Le risque est donc minime, mesuré et au pire si cette partie-là est trop impraticable, je connais déjà un éventuel échappatoire, certes un peu plus long, mais je le connais bien. Voilà comment est né ce circuit que j’ai intitulé « La Boucle du Roc de Jornac et du Clot del Baró depuis Urbanya ». Nous avons déjeuné tôt et il est midi tapant quand nous quittons la maison direction le Chemin de Saint-Jacques. Si comme à son habitude, Dany démarre d’un bon rythme, moi je suis déjà arrêté par une multitude de sujets : le ruisseau d’Urbanya et la faune éventuelle que l’on peut y trouver, des hirondelles qui occupent le préau de la mairie et bien d’autres volatiles comme les moineaux, les rougequeues et les bergeronnettes toujours bien présents au sein du village. Je m’évertue à les photographier. Plus haut, devant la maison de Philippe, l’ex-vacher, ce dernier nous arrête pour papoter un peu, nous remerciant notamment pour les croquettes qu’on lui laisse régulièrement pour ses chiens et ses chats. Il nous annonce que du côté du Roc de Jornac nous risquons de rencontrer plusieurs ânes qu’une dame de Mosset a laissé là en estives. Il y en aurait deux ou trois noirs et un blanc. Nous redémarrons. Sur cet étroit sentier que nous connaissons bien, les fleurs et les papillons sont suffisamment nombreux pour que mon appareil-photo ne s’ennuie pas et moi avec lui. Si certains oiseaux sont bien présents, la chance qu’il me faut pour les photographier correctement n’est pas aussi présente qu’à l’habitude. J’ai le sentiment qu’aujourd’hui, il me faudra encore un peu plus d’abnégation si je veux réussir quelques photos ornithologiques. Dany marche d’un bon pas et paraît enchantée de cette sortie. De ce fait, et pris par ma passion de la photo, j’essaie de ne pas me faire trop distancer. Pour elle, peu importe l’objectif et le sentier, ce qui prime ce sont le plaisir de marcher dans la Nature et les panoramas qui nous sont offerts. Or là, des panoramas, il y en a constamment. Devant, derrière, dessus et dessous. De mon côté, je suis constamment indécis entre faire des photos, de bonne qualité de préférence, et rester au mieux à ses côtés. Après la grande ruine de Coubère, un joli spectacle nous est offert par une multitude de martinets chassant au-dessus de la garrigue. Certains passent si près de nous en rase-mottes que ça en devient très distrayant. Je me mets en tête de réussir une belle photo aérienne. Dany en profite pour observer ce spectacle et se reposer un peu. Finalement à force de prendre des dizaines de photos, je constate qu’il y a des martinets de deux variétés différentes, certains martinets ont le ventre blanc et d’autres une tâche blanche sur le dos. Ce n’est qu’en rentrant à la maison que je prendrais conscience qu’il y avait des Martinets à ventre blanc, mais certainement aussi des Martinets cafres beaucoup plus rares en France. A cause de ma passion pour l’ornithologie  (comme pour les papillons !), je suis toujours ravi d’apprendre de nouvelles choses sur les oiseaux mais encore plus quand j’ai des photos appuyant ces acquis. Ici, dommage que les photos soient peu réussies. Finalement ; en arrivant à la côte 1098, le Roc de Jornac est là, à nos pieds. Enfin quand je dis « à nos pieds », ce n’est pas vraiment la bonne formulation, car certes il nous faut descendre vers lui mais il nous faudra ensuite remonter et revenir sur nos pas pour continuer cette boucle. Comme il s’agit de notre objectif premier et qu’en sus deux ânes noirs sont visibles à son sommet, nous y allons.  De toute manière, Dany a prévu de prendre un petit en-cas avec café chaud et biscuits dès que nous arriverons là-bas. C’est ce que nous allons faire avec au préalable un court arrêt à hauteur du petit dolmen désormais bien connu avec croix et cupules néolithiques. Les ânes étant vraiment au bord du précipice que compose le roc sur son flanc sud, avec Dany nous prenons la sage décision de ne pas ni les déranger et encore moins de les approcher. Ils sont donc là, complètement immobiles, indifférents à notre présence, comme deux statues se tournant le dos. Il est déjà 14h. C’est-à-dire que nous avons mis 2 heures pour venir jusqu’ici, c’est dire si nous avons flâné. Un tour du roc et de ses impressionnants à-pics, quelques selfies puis c’est la pause-café programmée et nous voilà déjà repartis vers notre prochain objectif : le Clot del Baró. Enfin, je dis objectif sans trop savoir ce que nous allons y voir ou y découvrir. Pour avoir eu l’occasion de dominer ce lieu-dit, je sais que j’y ai vu quelques importants amoncellements de pierres et une ruine mais c’est tout. Quant à la faune, j’y ai vu une seule fois un renardeau famélique qui semblait un peu perdu dans une garrigue très hermétique car très envahie par les ronciers, les églantiers et les cistes. Plus souvent, j’y ai photographié des espèces bien particulières de passereaux comme des tariers, des fauvettes et des pies-grièches, la végétation dense et inaccessible expliquant probablement la présence de ces volatiles. Après la remontée du Roc de Jornac rien de notable. Je fais le choix  de prendre la piste qui file au-dessus de Coubère plutôt que celle très pentue qui monte vers le Serrat de Miralles. C’est un peu plus long pour rejoindre la piste qui file vers le col de Les Bigues mais c’est beaucoup moins raide. Dès le départ, nous tombons sur l’âne blanc qui en réalité est plutôt gris. Il a un ventre énorme et paraît en piteux état. Est-ce une femelle qui doit mettre bas ? Comment le savoir ?  Toujours est-il que cette forme physique peu satisfaisante de prime abord est un trompe-l’œil car alors que Dany lui tend une main avenante pour le caresser, il semble « ronchon », la pousse de son front au risque de la faire tomber. J’ai juste le temps de la tirer vers moi pour éviter qu’elle ne chute en contrebas du chemin. Toujours « ronchon », il s’en va. Ici les papillons sont toujours très nombreux et il va en être ainsi tout au long de l’après-midi. Nous empruntons la piste qui file vers le col de Les Bigues mais nous la délaissons dès lors que nous en rencontrons une autre descendant vers la gauche. Nous sommes en surplomb du Clot del Baró dont rien ne laisse présager la toponymie occitane très incertaine que j’ai pu trouver sur Internet signifiant  « terrain plat de forme allongée ». Si terrain plat et allongé il y a eu, il a disparu depuis des lustres, avec à la fois une géologie qui a bougé et sous une épaisse végétation. Car ici le terrain est pentu de partout, avec une végétation très dense où seuls quels affleurements rocheux apparaissent. Dans son livre « Lieux et Légendes du Roussillon et des Pyrénées Catalanes », l'archéologue Jean Abélanet lui affirme plus simplement qu'un baron serait passé par là, ce qui paraît beaucoup plausible. : « Quand un baron passe par un coin perdu, aussi reculé que Urbanya, l'événement laisse des traces ». J’allume mon GPS et me lance à la recherche du petit sentier d’un kilomètre que j’ai vu sur une vue aérienne sur le site Géoportail. Le fameux jamais emprunté. Il est censé démarrer après un large layon que nous n’avons aucun mal à trouver. Nous l’empruntons. Comme je le craignais, or mis quelques animaux, personne ne passe par là depuis fort longtemps. Le petit sentier bien visible sur Géoportail l’est à peine dans la réalité. Pourtant, je me souviens d’un temps où ici tous ces chemins et sentiers étaient formidablement débroussaillés. Par chance, sur notre droite, l’étroite sente est surtout envahie par de hautes fougères qui ne piquent pas, même si Dany n’apprécie guère de ne plus savoir où elle met les pieds. Finalement, quelques repères que je connais bien comme une modeste ruine, un pommier que je suis venu quelquefois « récolter » et des murs de pierres sèches que je reconnais me servent de bons fils conducteurs. Sauf que ce bon fil conducteur m’amène direct vers deux vaches blanches et un énorme taureau brun. Ce taureau nous prend-t-il pour des prétendants concurrents ? Je ne sais pas mais en tous cas dès qu’il nous entend arriver, il se lève des hautes fougères au sein desquelles il devait dormir ou ruminer. Nous évitons de nous approcher mais alors que nous tournons autour de lui et de ses deux compagnes, il se tourne constamment vers nous en nous regardant et en émettant des petits soufflements nasaux. Comment faire alors qu’ils sont pile-poil sur la suite de l’itinéraire que nous devons emprunter ? Je ne vois qu’une solution, les contourner en essayant à la fois d’être le plus éloignés d’eux mais au plus près du sentier que nous devons retrouver dans cette lande de hautes fougères. Au regard d’un muret que je connais bien, j’estime le sentier à une dizaine de mètres de ce dernier et les bovins à une quinzaine de mètres. Si je ne veux pas que l’on passe trop près d’eux, je sais que la marge est minime car le muret en question est amplement envahi par des ronciers sur une belle largeur. Nous nous lançons dans les hautes fougères sous le regard scrutateur du gros taureau. Dany est juste derrière moi et s’accroche à mon tee-shirt comme une arapède à son rocher. Les vaches, elles, paraissent indifférentes. Je dis à Dany de bien lever les genoux afin d’éviter de se prendre les pieds dans les tiges et de tomber car ça serait le pire des choses qui pourrait nous arriver. Nous avançons doucement et maintenant les bovins sont à moins de 5 mètres de nous. Finalement, tout se passe bien, les bovins restent immobiles et après une quinzaine de mètres dans les hautes fougères nous retrouvons le sentier espéré. Il est loin d’être bien débroussaillé mais j’ai au moins la certitude, c’est bien celui qui permet de rejoindre Urbanya. Finalement, certains tronçons étant bien plus praticables, nous descendons plutôt d’un bon rythme vers le village. Mais quelle n’est pas notre surprise au moment d’enjamber le modeste Correc de la Coma Formia de tomber nez à nez avec deux cervidés. Certes sur ce versant de la vallée plutôt aride, c’est un des endroits le plus boisé et donc  le plus verdoyant mais c’est bien la première fois que j’y aperçois des animaux de ce calibre. Sans doute, sont-ils venus là pour se désaltérer dans le ruisseau et y trouver un peu de verdure à se mettre dans la panse. Ils semblent aussi surpris que nous et ne détalent pas immédiatement. J’ai tout loisir de les photographier.  Dany est ravie, elle qui rêve constamment d’apercevoir des animaux. Cette fois c’est fait ! Par la force des choses, la suite et la fin deviennent plus monotones. Nous retrouvons le chemin de Saint-Jacques puis le village et enfin notre petite maison sur ses hauteurs. Il est 17h30. Nous avons flâné 5h30. Dany souffre un peu de ses hanches et je comprends que la distance accomplie est à la limite de ses possibilités présentes. De mon côté, je suis enchanté car je considère avoir marché correctement et surtout avec la certitude d’aucune gêne respiratoire ni aucune douleur nulle part. Telle qu’expliquée ici, cette boucle a été longue de 10 km. Le point le plus bas étant Urbanya à 870 m et le plus haut à 1.303 m au-dessus du Clot del Baró, le dénivelé est de 433 m. Les montées cumulées sont de 812 m. Cartes IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25

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Les Chemins de l'Ourriet et des Escocells depuis Urbanya

Publié le par gibirando

  

Ce diaporama est agrémenté avec des musiques jouées par le pianiste italien Giovanni Marradi. Elles ont pour titre "Shadows", "Romantico", "Just For You", "Dreams", "Remember When" et "Mamma" (incomplète). 

Les Chemins de l'Ourriet et des Escocells depuis Urbanya

Les Chemins de l'Ourriet et des Escocells depuis Urbanya

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Urbanya le 9 juin 2021. Voilà ci-après comment nous avons réalisé cette randonnée que j'ai intitulée « Les Chemins de l'Ourriet et des Escocells (*) »Quand avec Dany nous avons démarré cette balade, je m’étais fixé le but d’atteindre le lieu-dit l’Orriet. Ce lieu-dit, qui est la ruine d’un très vieux mas de montagne, j’ai déjà eu l’occasion  de l’évoquer dans une autre balade que j’avais intitulée « Le Chemin de l’Ourriet depuis Urbanya ». Situé à 1.074 m d’altitude et Dany ne connaissant pas les lieux, je me disais que cette modeste élévation suffirait à son bonheur. En effet, si modeste soit-elle, cette déclivité offre de superbes et amples panoramas sur le vallon d’Urbanya. En montagne, la vision de grands espaces, Dany adore ça et moi aussi. La météo est superbe et au sein d’un printemps plutôt mi-figue mi-raisin, on se dit qu’il faut profiter des journées comme aujourd’hui. Si je ne me fixe pas d’objectif plus lointain c’est parce que je sais que nos formes physiques respectives ne sont pas au top. Dany souffre régulièrement de sa polyarthrite chronique et principalement aux hanches, quant à moi avec des dyspnées et des sifflements respiratoires, je suis très loin d’avoir totalement récupéré de mon embolie pulmonaire du mois de mars. Malgré tout ça nos volontés et surtout nos envies de randonner sont restées intactes. Il est 12h30 quand nous démarrons sous un ciel bleu ciel que quelques nuages blancs se complaisent à maculer. Ce chemin qui s’élève au-dessus de la rivière je le connais par cœur. Je sais que je vais y rencontrer un tas de fleurs et que parmi elles, il me faudra faire des choix et ne retenir que celles qui me paraissent les plus intéressantes pour mon reportage photos. Les plus intéressantes seront bien sûr les plus belles : celles qui touchent à ma sensibilité :  mais surtout les plus rares ou les plus saisonnières, celles qu’il faut parfois chercher pour les trouver si le hasard ne le fait pas pour moi. Les fleurs bien sûr, mais aussi celles qui volent et que les entomologistes appellent « papillons ». Ici, ils sont pléthores mais les photographier n’est jamais évident quand une petite brise est de la partie comme aujourd’hui. Pour tout le reste de la faune ; et Dieu sait si elle peut être présente et variée ; je sais que le hasard, la chance, mon abnégation et ma patience feront ce qu’il faut. Comme je le prévoyais, les premiers décamètres sont les plus pénibles et les plus éprouvants. Toutes les levées de genoux plus hautes que la normale deviennent une épreuve, et cela, aussi bien pour Dany que pour moi. Alors rien ne presse et je dis à Dany de prendre son temps et ce d’autant que tous les clichés que je m’autorise me permettent de prendre le mien. Nous avons atteint le niveau de la cascade d’Urbanya et nous sommes d’accord pour dire que ça va déjà bien mieux. Il va en être ainsi au fil de notre cheminement et quand l’Orriet est atteint, je suis très surpris d’entendre Dany me dire « et après qu’est-ce qu’il y a ? ». Elle s’assoie néanmoins pour m’entendre lui répondre « il y a 2 ruisseaux formant comme une clairière » puis « plus haut il y a une piste forestière permettant éventuellement d’effectuer une boucle ». « Allons jusqu’à la clairière » me dit-elle. Et nous voilà repartis pour quelques décamètres supplémentaires. Quand nous arrivons à la jonction du Correc du Col del Torn avec celui de Sardana, je lui annonce que nous sommes parvenus à la clairière. Elle bougonne gentiment et je me dis que c’est plutôt bon signe : « Tu appelles cela une clairière ? » s’exclame-t-elle, rajoutant aussitôt « j’appelle ça un sous-bois ! » « Les arbres ont poussé » lui dis-je en guise de réponse puis le silence s’installe. Pas très longtemps et la phrase que j’attendais survient « Et la piste dont tu m’as parlé, elle est loin ? » « Non pas très loin, à 200, 250 m tout au plus, mais je te préviens, il n’y a pas vraiment de sentier et il faut pas mal zigzaguer au sein du maquis pour l’atteindre ! » «  Et tu es sûr de la trouver ? » « Oui, je suis sûr car il suffit de suivre le Correc du Col del Torn ». « Allons-y ! » me dit-elle d’un air bien décidé. Je suis sur le point de lui dire de ne pas râler si les choses ne se passent pas comme elle le veut mais finalement je me retiens. Je ne veux rien gâcher de ce bel après-midi qui se passe formidablement bien et en tous cas au-delà de mes espérances initiales. Je vois qu’elle prend plaisir à marcher, à découvrir des panoramas qui lui étaient inconnus et comme je sais qu’il y en aura bien d’autres encore plus beaux si nous atteignons cette « fameuse » piste, j’ouvre ce « chemin évanoui » sans ne plus rien rajouter. Oui, un chemin a bien existé et quelques grosses pierres sont encore là pour prouver qu’il était creux. Mais le temps, la végétation et le désintérêt des hommes ont fait leur œuvre de sabotage. En garder un quelconque fil est totalement impossible. Alors Dany me suit, ne peste pas me demandant seulement de l’attendre dès lors que je prends un peu trop d’avance dans ce dédale où il faut constamment slalomer entre les rochers de schistes, les genêts, les prunelliers et les églantiers.  Ici, hors de question de m’amuser à faire des photos et je suis essentiellement concentré à chercher l’itinéraire le plus court mais également le plus praticable, tâche pas si aisée que ça même si c’est la énième fois que je m’y attelle. Finalement la piste si convoitée est là et franchement elle est très belle car très verdoyante avec de surcroît un panorama magique. Elle est en plus un étage végétatif car ici commence la forêt de pins à crochets et quelques autres résineux. On oublie très vite les difficultés qu’il nous a fallu franchir pour arriver jusqu’ici. Malgré un décalage évident, le « V » que forme la vallée d’Urbanya ajoutée à celle de Nohèdes est presque d’une symétrie parfaite avec le « V » inversé du Massif du Canigou. Des fleurs, quelques papillons souvent les mêmes et de nombreux oiseaux mais ici moins craintifs sont des offrandes permanentes à ma passion pour la photo. Une fois encore, le clou de ce spectacle grandeur Nature se présente sous les traits d’un chevreuil qui se régale de jeunes pousses. Deux photos et le voilà qui s’éclipse dans cette végétation exubérante. Le large chemin verdoyant que nous cheminons est une invitation à flâner. Il s’élève en douceur jusqu’au col de Les Bigues mais afin de raccourcir cette randonnée qu’au départ je n’aurais jamais imaginé aussi longue, je fais le choix de redescendre par le sentier des Escocells. Plutôt pentu, ce sentier consiste à suivre une longue clôture qui se termine à seulement quelques encablures du village. C’est le chemin le plus court pour rejoindre Urbanya. S’il est plutôt bien débroussaillé au départ, c’est de moins en moins le cas au fil de la descente où les genêts l’envahissent très souvent. S’il faut parfois les écarter ou les enjamber pour passer, poser nos pieds sur les branches est souvent synonyme de glissades et de chutes par bonheur sans conséquence. Si nous redoublons d’attentions pour éviter de tomber, chaque petite « gamelle »  se transforme désormais en éclats de rire et en franches rigolades. Oui, pas de doute, les ramures des genêts sont de vrais savonnettes ! Ce n’est pourtant pas à cause de ça qu’on les surnomme « à balais » ! Finalement la clôture se termine, les broussailles s’amplifient et après un très bref égarement, je réussis à retrouver le sentier qui débouche à hauteur du Correc del Menter, non loin de la cascade que nous rejoignons. Nous y passons de longues minutes bien agréables car l’endroit est reposant et rafraichissant. Après cette longue descente sur le chemin des Escocells, cette pause n’est pas superflue. Dans les petites vasques creusées par les jets d’eau de la cascade, deux minuscules truitelles et de remuantes « demoiselles »  m’occupent encore longtemps à la photographie. Après la passerelle, le large chemin nous entraîne très rapidement vers le village. De nombreux clichés dont ceux d’une couleuvre vipérine cherchant pitance dans la rivière viennent s’ajouter à mon reportage-photos. En arrivant à la maison, les paroles que nous échangeons Dany et moi ne laissent planer aucune équivoque. Nous sommes à la fois ravis et incroyablement étonnés d’avoir réussi cette balade au regard de nos conditions physiques que l’on pensait sinon pitoyables du tout moins très mauvaises. Qui l’aurait cru au départ ? En tous cas, nous considérons cette randonnée à la fois comme une prouesse et une promesse. Cette balade a été longue de 7 km. Le dénivelé est de 475 m entre le point le plus bas à 870 m à Urbanya et le plus haut à 1.345 m juste avant le descente vers Les Escocells. Les montées cumulées sont de 680 m. Carte I.G.N 2348 ET Prades- Saint-Paul-de Fenouillet - Top 25.

 (*) Escocells : Si j'ai longuement tenté d'expliquer les mots "Ourriet" et "Orriet" dans une balade précédente intitulée « Le Chemin de l'Ourriet (1.359 m) depuis Urbanya (856 m) » sans que cela soit trop compliqué, donner une signification formelle au mot "Escocells" sur la commune d'Urbanya a été nettement plus complexe. Cette complexité commence par le fait même qu'il n'existe pas de traduction française à ce mot dans la langue espagnole. Quant à la langue catalane ; celle qui nous intéresse ici ; le traducteur de Google indique qu'il s'agit d'une "garderie" quand le mot "escocell" est au singulier et de "pépinières" quand le mot est mis au pluriel. De prime abord, on voit mal le rapport qu'il peut y avoir entre une garderie et des pépinières mais en réfléchissant un peu, on peut néanmoins se dire qu'une garderie est faite pour garder un groupe de personnes et le plus souvent de jeunes enfants et une pépinière prise hors de son contexte agricole ou forestier un lieu où l'on trouve également un groupe de personnes et qui en l'occurrence peut être composé d'enfants. Exemple : une pépinière de jeunes agriculteurs, une pépinière d'informaticiens, une pépinière de surdoués. Comme on le voit, la recherche dans sa méthode la plus moderne ne permet pas d'apporter une explication concrète à la toponymie trouvée sur la géographie d'Urbanya.  Il m'a fallu continuer mes recherches et c'est le mot "escocell" dans le Wikipedia catalan qui m'a finalement apporté une explication plus plausible. En effet, traduit en français, il donne "une grille d'arbre", ces fameuses grilles que l'on trouve de nos jours tout autour des arbres sur tous les grands boulevards arborés. L'Encyclopédie catalane donne la même explication. Toutefois, l'article en question développe le sujet et indique qu'il peut s'agir aussi d'un simple trou circulaire autour d'un arbre. L'Institut d'Estudis Catalans (Intitut des Etudes Catalanes) dans son dictionnaire catalan/valencien/baléare donne la signification suivante : « Fossé que le vigneron fait autour d'une vigne en travaillant la terre et que la charrue n'a pas pu atteindre lorsque les agriculteurs sont passés (Rosselló, Conflent). Comme on le voit ici, la région du Conflent est carrément nommée et on peut donc supposer sans trop de risques de se tromper que les Escocells d'Urbanya ou d'ailleurs soient plus largement des fossés, des rigoles voire des tranchées autour d'un champ ou d'un pré permettant de gérer l'eau qui s'y écoule. On notera d'ailleurs que le mot "écoulements" a une lointaine mais certaine ressemblance avec le mot "escocell" que les linguistes et les géographes ont parfois écrit sur leur carte en "Escaussels" ou "Escausseils" mais le plus souvent en "Escauccels" . Concernant ce dernier mot, l'IEC donne la signification suivante : « Excavation faite en grattant le sol. Dans les montagnes, le pommier étant planté dans n'importe quelle zone de terre,  il est nécessaire que ces excavations soient faites autour des souches du tronc afin que l'eau puisse les irriguer avec le plus de justesse ». Fosses, fossés, rigoles, tranchées, trous, excavations, il ne fait plus aucun doute, les Escocells d'Urbanya étaient sans doute de petites canalisations permettant d'irriguer avec justesse et parcimonie de l'eau des vergers ou des vignes. Oui, l'eau était déjà un bien très précieux. Il le sera de plus en plus !

 

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Les Cascades Saint-Vincent et des Anglais à Vernet-les-Bains.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la musique "The Cascades" du compositeur et pianiste américain Scott Joplin. Elle est ici interprétée successivement par Adrian Holovaty (guitare), Gabriele Lampietro (piano), Rhode Island Saxophone Quartet (saxophones) et enfin par Scott Joplin lui-même. 

Les Cascades Saint-Vincent et des Anglais à Vernet-les-Bains.

Les Cascades Saint-Vincent et des Anglais à Vernet-les-Bains.

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A Vernet-le-Bains, marcher vers les « Cascades Saint-Vincent (*) et des Anglais (**) » est une petite balade « incontournable » de notre beau département des Pyrénées-Orientales. Voilà de très nombreuses années que je n’y étais pas retourné. 20 ans ? 25 ans ? 30 ans ? Plus ? Franchement, je ne saurais le dire. D’ailleurs, je n’en garde que des bribes de souvenirs, avec bien sûr les superbes chutes d’eau mais surtout toutes ces passerelles qui permettent de franchir les très nombreuses difficultés. Je me souviens aussi d’y être aller en famille et d’y avoir amené mes deux enfants. Quels âges avaient-il alors ? 10 ans ? 13 ans ? 15 ans ? Là aussi, la mémoire me fait défaut, mais quoiqu’ il advienne, c’était il y a très longtemps. Une chose dont je me souviens parfaitement, c’était la mauvaise qualité du sentier plutôt difficile à cheminer en raison de la configuration du terrain. Je me souviens aussi qu’il y avait de merveilleux mimosas fleuris et de jolies stalactites de glace dans toutes les cascades. C’était donc en hiver. Aussi savoir que j’allais y retourner des années plus tard, avec cette fois-ci deux de mes trois petits-enfants était pour moi une joie intérieure intense. Pour Dany aussi.

Le 11 août au matin, il est 8h40 quand nous quittons Urbanya, où nous séjournons, direction Vernet-les-Bains. Nous partons avec l’idée d’aller à la rencontre de la fraîcheur mais à vrai dire déjà un peu inquiets car une épaisse chape nuageuse monte dans la vallée d’Urbanya. Elle arrive clairement d’en bas, c’est-à-dire où nous devons nous rendre. Cela ne présage rien de bon. Mon gendre Jean-Christophe, grâce à une application, a repéré le départ sur son smartphone et je n’ai qu’à le suivre en voiture. 1h plus tard, nous arrivons sur le vaste parking dédié au départ vers les cascades. Parking vaste certes mais déjà excessivement rempli à cette heure si matinale. Enfin, malgré cette affluence inattendue, nous trouvons deux places pour nos voitures respectives. La chance est avec nous car les autres véhicules qui continuent d’arriver semblent bien plus embêter que nous pour se garer. La chance aussi et le bonheur en sus de voir un ciel purgé de tout nuage. Le temps de s’équiper, de nous chausser correctement, d’harnacher nos sacs à dos et nous voilà partis sur « les chapeaux de roue ». Chapeaux dont je l’avoue, je ne me coiffe qu’assez rarement quand je marche seul, étant plutôt « enjôleur de Nature » qu’« enjoliveur ». Oui, à 71 ans mon « train » préféré est plutôt celle du « sénateur » que du « pilote automobile ». Pourtant un premier panonceau annonce la couleur : « Sentier des Cascades – Cascade des Anglais 3h A/R » auquel vient s’ajouter un second préconisant la prudence sur un terrain très accidenté et exposé à des conditions climatiques « sévères ». Mais peu de personnes les lisent. Enfin, à voir le rythme de démarrage de mes 5 comparses, ils ne les ont pas lus et aujourd’hui il va m’être difficile de flâner comme je le fais en solitaire. Pourtant, et par habitude, je reste toujours aux aguets de ce que la Nature me propose. C’est plus fort que moi. Alors, tout au long du parcours, je vais essayer de trouver un compromis ; que je ne vais jamais vraiment trouver ; et ce d’autant que les randonneurs sont excessivement nombreux aujourd’hui. Ce compromis consiste à ne pas me faire larguer tout en essayant de ne rien louper de ce que la Nature offre à mon regard et à mon appareil-photo. A cela, j’y rajoute la prudence qui s’impose en raison du Covid. Apparemment, le Covid qui sévit encore un peu ne fait plus peur à personne. Le masque a été oublié par tous et les gestes barrières aussi, sauf pour quelques-uns dont je fais partie et qui essaient de conserver une certaine distanciation dans les endroits les plus fréquentés. Enfin, en cette circonstance de pandémie, soyons tout de même honnêtes et ne reprochons pas aux autres ce que nous faisons nous-mêmes. C’est-à-dire « Vivre ! » et avoir envie de « Vivre ! ».

D’ailleurs ici, la vie est constamment présente avec bien évidemment cette eau de la rivière Saint-Vincent qui s’écoule si joliment en chantant voire parfois en hurlant selon les caprices des dénivellations. Cette rivière est vivante depuis si longtemps qu’elle a réussi à creuser de profondes gorges. Si aujourd’hui nous pouvons déambuler au fond de ces gorges, c’est grâce à l’ingéniosité de quelques hommes qui ont su créer ce sentier y élevant des passerelles, garde-fous et autres ponts de singe pour le plaisir du plus grand nombre.  La vie, elle se dévoile aussi avec une végétation exubérante dans laquelle la présence de quelques oiseaux, papillons, insectes et autres lézards ne semble intéresser que moi et mon appareil photo. Pas évident d’essayer de photographier la Nature au beau milieu d’une passerelle où des personnes se croisent dans un flot presque continuel. La vie, ce sont bien sûr les célèbres cascades. Celle de Saint-Vincent puis celle des Anglais où de nombreux visiteurs n’hésitent pas à parodier les pubs  « Ushuaïa » ou « Tahiti Douche », sans gel douche et dans une eau sans doute inférieure de très nombreux degrés. Oui, la vie est constamment présente au cours de cette courte mais si jolie balade, et sur le coup de midi, elle s’étale sur les roches granitiques sous les traits des très nombreux pique-niqueurs. Nous en faisons partie, car comment empêcher à des personnes qui adorent l’eau de prendre au moins un bain de pieds voire un bain tout court voire seulement un bain de soleil avant d’avoir envie de dévorer un ou plusieurs sandwichs ou une copieuse salade composée ? C’est notre cas et celui des petits-enfants en particulier. Nous adorons l’eau et manger. Deux plaisirs simples de la vie parmi quelques autres comme profiter du soleil sur une roche que ses rayons ont longuement tiédi. Manger ; raisonnablement bien sûr ; marcher, se baigner, se réchauffer au soleil, c’est l’assurance de vivre un peu plus longtemps. Alors pourquoi s’en priver dans le contexte actuel ? La vie, c’est aussi quelques truites apeurées qui zigzaguent entre nos jambes essayant d’échapper à ce prédateur qu’elles aperçoivent parfois une canne à pêche à la main. Aujourd’hui et pour leur bonheur, il n’y a pas de pêcheur, les prédateurs ne sont qu’imaginaires mais par contre des emmerdeurs qui viennent les réveiller au fond du lit de leur torrent préféré, il y en a beaucoup. Au fond de ces superbes et pittoresques gorges, difficiles d’imaginer qu’elles sont dominées par un seigneur des montagnes : notre mythique Canigou. Bien que le massif et son pic majeur soient invisibles, la rivière Saint-Vincent y commence sa vie, sa source étant située au lieu-dit Les Conques. La vie, c’est aussi laisser la place à d’autres visiteurs dès lors que le sentier se transforme en une cohue où marcher n’est plus un plaisir et devient seulement une galère. Oui, quand autour des célèbres cascades, cet instant commence à se produire, il est temps de rentrer. C’est ce que nous faisons avec tout de même un aller/retour qui aura duré 4h pique-nique et bains inclus. S’il est de coutume de dire que la vie n’est pas un long fleuve tranquille, aujourd’hui, elle aura été pour nous une toute petite rivière bien agréable du nom de Saint-Vincent. Une rivière un peu paradoxale quand on sait que Saint-Vincent est surtout le patron des vignerons, c’est-à-dire du vin et non pas de l’eau. D’ailleurs et parmi de multiples dictons, je retiens celui-ci : « Prends garde à la Saint-Vincent, car si tu vois et tu sens, que le soleil est clair et beau, nous aurons plus de vin que d’eau ». Après tout pourquoi ne pas prévoir une bonne bouteille pour ce soir ? Horace n’a-t-il pas écrit que « le vin c’est la vie ». Quant à Alfred de Musset il a écrit « qu’importe le flacon pourvu qu’on est l’ivresse ». L’eau, la vie, la Nature, la famille et finir cette merveilleuse journée avec une bonne bouteille de vin, n’est-ce pas la meilleure manière de faire un pied de nez à ce coronavirus qui nous emmerde depuis déjà trop longtemps ? Cette balade a été longue de 4,1km A/R. Le dénivelé est de 251 m entre les 764 m d’altitude du parking et la cascade des Anglais à 1 015 m. Les montées cumulées ont été de 340 m. Sachez que le départ peut s’effectuer directement depuis Vernet-les-Bains devant l’Office de Tourisme situé place de la République. Il s’agit de la randonnée N°7 dont vous trouverez le dépliant en cliquant sur ce lien et dans ce cas précis, la distance sera de 7km A/R. Sachez qu’il existe également une possibilité de faire une randonnée en boucle en passant par le Col de Llavent puis le pic d’Alzina. Notez toutefois que le sentier des cascades est inaccessible du 30 septembre au 1er avril (arrêté municipal en vigueur).  Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

(*) La cascade Saint-Vincent ainsi que la rivière éponyme doivent leur nom à un petit hameau du nom de Saint-Vincent de Campllong où au XIème siècle a été édifiée une chapelle romane. Si je dis hameau c’est parce que selon les textes on y dénombrait 4 feux en 1348. Selon les spécialistes, cette chapelle aurait été directement édifiée avec des galets de la rivière toute proche. A ce jour, il ne reste de cette chapelle que quelques vestiges situés sur une parcelle privée. De ces vestiges, seuls restent des murs latéraux de sa nef et son abside semi-circulaire (Source Balades Romanes). Selon l’historien Pierre Ponsich, ce lieu puis son église auraient été la possession des moines de Saint-André d’Eixalada avant sa disparition puis ensuite celle des moines de Saint-Michel de Cuxa, ce qui permettrait de dire que le hameau est bien plus ancien. La rivière, d’une dizaine de kilomètres de long, affluent de la rivière Cady, prend sa source au lieu-dit Les Conques sur le flanc ouest du pic du Canigou. Comme la plupart des torrents de montagne, elle sort régulièrement de son lit engendrant des crues provoquant de multiples dégâts tout au long de son parcours. Les plus importantes crues ont été celles de 1940 ou de 1992. Lors de l’Aïguat de 1940, on estime à 500.000 m3 le volume de matériaux déversés par le Saint Vincent au sein de la vallée qui abrite Vernet-les-Bains (Source « Un contrat de rivière pour la Têt »). Le 6 mai 1943, les Gorges Saint-Vincent ont été inscrites à l’Inventaire des sites à protéger, l’Etat estimant qu’elles représentaient un intérêt général du point de vue scientifique, pittoresque et artistique, historique ou légendaire. Avec ses 532 ha, c’est le site inscrit le plus imposant en terme de superficie du département des Pyrénées-Orientales.

(**) La cascade des Anglais : Voici ce que l’on peut lire dans un texte du toponymiste Robert Aymard paru en 2008 aux Editions Caliban sous le titre « Pyrénées, un millénaire de présence anglais » :  « A l’autre bout de la chaîne (sous-entendu Pyrénées), je relève à Vernet-les-Bains une Cascade des Anglais. Ce nom vient de ce que, à la suite de la guérison par ses eaux thermales du fils du pacha Mehmet Ali en 1846, les Anglais affluèrent, par train direct depuis Londres. Rudyard Kipling y séjourna en 1910 et y écrivit notamment : "Pourquoi neige-t-il à Vernet ?". De plus, Vernet s’enorgueillit du seul monument célébrant l’Entente cordiale » , monument de Gustave Violet. Si la vie à Vernet-les-Bains d’Ibrahim Pacha,  fils de Mehmet vous intéresse, voici un lien où vous trouverez tous les détails de son séjour : http://ancienegypte.fr/iouf_khonsou/ibrahim_pacha.htm

Concernant les Anglais, et à partir de cette année 1846, Vernet n’eut de cesse d’essayer d’attirer une clientèle étrangère aisée. Les thermes deviennent propriété d’un banquier de Lisbonne le comte de Burnay et la direction est confiée à un allemand Emile Kiechle « précurseur de la mise en marché moderne ». Pendant la Belle Époque, l’aristocratie française et espagnole fréquentent Vernet-les-Bains en été, la clientèle britannique y vient plutôt en hiver. Grâce à d’importants travaux de restauration dans de très nombreux hôtels, Vernet-les-Bains s’étoffe et devient une station thermale « chic », de réputation mondiale mais surtout anglaise. C’est la Belle Epoque où toutes les stations thermales pyrénéennes sont au sommet de leur gloire. La venue de plusieurs personnalités anglaises de renom contribue à cet essor. Il en est ainsi de Rudyard Kipling, écrivain anglais certes mais surtout prix Nobel de littérature en 1907. Il séjourne à Vernet en 1910,  1911, 1912, 1914 et 1926 accompagnant son épouse Carrie Balestier souffrant d’arthrite. Bien d’autres aristocrates sont là aussi comme lord Frederick Roberts, commandant des forces anglaises contre les Boers en Afrique du Sud. Le premier ministre Arthur Balfour, le ministre de la guerre Kitchener, la princesse Battenberg, fille de la reine Victoria, lord Neville Chamberlain. Oui, les Anglais deviennent omniprésents à Vernet adorant le thermalisme et ses eaux sulfureuses, la douceur du climat, le plus souvent hivernale pour eux, leur séjour au pied du Canigou et les nombreuses possibilités d’excursions que ce massif leur offre. Parmi ces dernières, celle qui consiste à suivre les gorges du Saint-Vincent pour aller admirer les cascades. La dernière accessible, la plus grande des cascades finira par porter leur nom.

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Le Canal de Bohère depuis Llonat (commune de Los Masos)

Publié le par gibirando

Diaporama sur la musique "Smoke Gets in Your Eyes" de Jérôme Kern et paroles de la chanson de Otto Harbach

jouée ici par The Mantovani Orchestra.

Le Canal de Bohère depuis Llonat (commune de Los Masos)

Le Canal de Bohère depuis Llonat (commune de Los Masos)

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Pour cette première randonnée de l’année 2017, Dany et moi avions choisi d’aller découvrir le « Canal de Bohère (*) » à partir de Llonat, hameau de la commune étendue de Los Masos (**). Enfin, quand je dis le « Canal de Bohère », c’est bien évidemment qu’une infime partie car bien évidemment l’ouvrage, lui, entre Serdinya et Marquixanes, serait, si j’en crois les diverses chroniques que j’ai pu lire, long de 42 km. D’ailleurs, en écrivant cet article, j’en suis à me demander si le parcourir dans son intégralité est chose possible ? Il faudra que je vérifie car lors d’autres balades, j’ai eu, à quelques reprises l’occasion de croiser sa route. En ce 8 janvier, l’imposante église Sainte-Marie de LLonat nous voit débarquer vers 10h30 sous un ciel gris plus qu’incertain. Il n’est pas tôt pour partir randonner mais tant pis, l’envie de marcher est bien trop présente. Nous garons notre voiture sur le parking adjacent de l’église sous l’œil inquisiteur d’une buse, variable dans son plumage, mais « invariable » dans son immobilité. Deux tourterelles, posées sur une  branche et serrées l’une contre l’autre, semblent dormir. Nos préparatifs les dérangent. Si le temps n’est pas beau, il ne suffit pas à nous arrêter et nous démarrons quand même sans trop réfléchir. Les 9 km annoncés de ce Canal de Bohère sont un galop d’essai bien trop languit et après nos problèmes articulaires à répétition, aujourd’hui ça va bien mieux. Pour Dany et moi, il y a déjà trop longtemps que nos balades se résument à de simples promenades pas suffisamment physiques. Ici, l’aspect « sportif » n’est pas vraiment tangible mais les 9 km sont bien mieux que les 2 ou 3 km effectués ces derniers temps. Pour couronner le tout, c’est un canal asséché que nous découvrirons trois quarts d’heures plus tard. Alors pas de chance auraient dit certains ? Non, aujourd’hui, nous avons décidé de positiver ! Après tout, un canal de Bohère asséché, n’est-ce pas la meilleure manière de découvrir cet ouvrage et les travaux cyclopéens qu’il a engendrés ? Quand à la fraîcheur ambiante que nous aurions pu espérer avec la présence de l’eau, elle est déjà suffisamment présente avec l’hygrométrie qui prévaut. Mais dans l’immédiat nous n’en sommes pas là. Le canal est loin d’être atteint et le but initial est de démarrer et si possible de le faire bien et sans s’égarer. D’ailleurs sur une modeste déclivité et sur le bitume, ce démarrage va s’avérer quelque peu fastidieux. Nous suivons rigoureusement les indications trouvées sur Internet et fournies aimablement par l’association « les Randonnées Colliourencques », d’abord en prenant la direction de Lloncet par le chemin de la Famade puis en poursuivant vers La Remonde., petite colline boisée. Les instructions claires et précises que j’ai cru bon d’imprimer facilitent grandement la marche. Le panneau de La Remonde et un pylône à haute tension en sont les principaux jalons.  Le temps reste maussade, avec une atmosphère incroyablement humide, mais sans pluie pour l’instant. Au milieu de ces campagnes, cette jonction avec le canal de Bohère se résume à  une longue flânerie champêtre où vaches et chevaux en constituent les principales curiosités. On se croirait au milieu d’un bocage normand. Pour moi, la découverte de quelques rares fleurs communes et d’oiseaux bien trop dynamiques pour être photographiés convenablement s’ajoute à ces distractions bucoliques. Les fleurs sauvages ne sont pas de saison mais ici dans les Pyrénées-Orientales s’est une chose assez banale que d’en découvrir même en hiver. Certaines sont très précoces et d’autres ont remarquablement résisté à tous les frimas. Epervières, pissenlits, vipérines et parfois même des fleurs échappées de quelques jardins forment la seule flore visible. Tout en montant,  si le Canigou reste tronqué, quelques fenêtres grisâtres s’entrouvrent sur le roc Mosquit et le Mont Coronat, le plus joli panorama étant celui qu’offre le pic de Bau et ses proches environs sous un firmament paradoxalement bleu ciel. Finalement et au bout de trois quart d’heures le fameux pylône à haute tension est atteint et là, commence un tout autre parcours. Plus simple et parfois balisé, l’itinéraire suit le canal asséché et de ce fait, le topo « colliourencq » et mon GPS deviennent très vite inutiles sur plusieurs kilomètres. Je les range. A l’instant même où nous avons atteint le canal, l’humidité ambiante s’est transformée en un modeste crachin. Heureusement, ces fines gouttes de pluie ne durent pas et auront pour seules conséquences d’embuer l’objectif de mon numérique sans que je m’en aperçoive et bien évidemment d’altérer de nombreuses photos. Le début du canal tout en balcon offre des vues aériennes sur un ravin planté d’une forêt roussie, sur quelques clairières plus verdoyantes et des exploitations agricoles assez clairsemées. Des panoramas peu différents et toujours aussi tristes se dévoilent au travers de quelques fenêtres qu’offre la forêt. Plutôt monotone car sans réel dénivelé ni aucune surprise, l’itinéraire suit le canal et sa courbe de niveau. Si on est conscient du travail colossal de terrassement que cela a pu constituer de le creuser en épousant les contours de la montagne, l’œil est plutôt attiré par les ouvrages jalonnant le canal que par les sinuosités concaves ou non qui se succèdent. Ponts, puits, tunnels, buses, vannes, déversoirs, drains, siphons, canaux secondaires et j’en oublie sans doute sont autant de constructions qu’il a fallu imaginer, élever mais qu’il faut désormais entretenir et réparer. A n’en pas douter, l’assèchement complet de cette longue partie du canal est certainement la conséquence de cette besogne nécessaire de réfection. Alors comme souvent, j’essaie de remplir cette pédestre monotonie en recherchant d’autres sujets d’intérêts. Ils se résument encore et toujours à de rares fleurs et surtout à des passereaux presque toujours les mêmes, c'est-à-dire des mésanges charbonnières et des rouges-gorges, dont la dénomination scientifique de « familier » leur sied à merveille, tant il y en a ici. Pas de doute, la forêt de pins, quelques proches vergers et le canal constituent à coup sûr leur terrain de jeu voire peut-être même leur habitat car à plusieurs reprises, je vois sortir des rouges-gorges de certaines canalisations. En tous cas, les oiseaux jouent avec moi et avec mon appareil photo comme des gamins jouent à cache-cache dans une cours de récréation. Les balcons avec vues laissent la place aux sous-bois, puis les deux alternent à tour de rôle, esquissant d’éphémères paysages. On s’arrête pour déjeuner au lieu-dit « les Seners » (les Seigneurs).  Assis sur la murette en ciment d’un petit aqueduc, nous y restons presque une heure, Dany a écouté son baladeur et moi, bien occupé à attirer quelques oiseaux à l’aide de mes appeaux. Un gobe-mouches et une sittelle ont finalement pitié de moi. Nous repartons, mais très vite la forêt se termine. Cette fois, les panoramas se font plus amples. Les plus proches donnent sur des prairies entourant une vaste ferme et quelques maisons. Si j’en crois mon bout de carte, il s’agit du hameau d’El Roure (**). La météo paraît vouloir s’améliorer et deci delà, quelques pans de ciel bleu arrivent à s’extraire de ce matelas gris noir encore bien bas. Est-ce cette hésitante amélioration mais la faune semble soudain s’éveiller ? Un gros chien joue dans un pré mais trop occupé à son jeu consistant à fouiner un terrier, il lève la tête mais finalement nous ignore. Deux éperviers et un corvidé paraissent heureux de planer dans cette océan retrouvé et le font savoir en sifflant pour les premiers et en croassant pour le second. Si mon numérique s’intéresse à ces volatiles, un groupe important d’alouettes picorant dans un champ ne le laisse pas indifférent. Il y a cent fois plus d’oiseaux ici que sur tout le parcours accomplit jusqu’à présent. Des merles et un geai giclent des boqueteaux et s’enfuient à tire d’ailes vers des futaies plus tranquilles. Deux rougequeues noirs et un cochevis flanqué de sa huppe pointue jouent dans les flaques résiduelles du canal. Nous partons découvrir le Dolmen de Lloseta, lequel avec le canal est le seul autre intérêt patrimonial de cette balade. Il se trouve à quelques encablures seulement et pour cela, nous empruntons une piste qui sur la gauche du canal file vers le lieu-dit « la Garrolla », direction Villerach. Après cette « rocheuse » et sépulcrale découverte, nous rebroussons chemin et devant l’hypothèse de plusieurs itinéraires, je ressors G.P.S et topo. Avec le G.P.S allumé en permanence, tout devient plus simple. Le canal de Bohère poursuit sa course vers d’autres horizons à irriguer et nous suivons désormais un canal secondaire, lequel tout en descente file sans souci vers Llonat. Plutôt rectiligne, l’itinéraire passe devant un complexe médical puis les belles villas, l’école et les maisons du village de Llonat sont rapidement là. Dans le village, alors que Dany sprinte vers l’arrivée, je me transforme en « envoyé spécial » photographiant tout ce qui attire mon regard. On retrouve l’église Sainte Marie et notre voiture sous un ciel prometteur. Au loin, du côté du Massif du Canigou, le soleil décline déjà derrière des nuages quelque peu rosissants. Ce rougeoiement va aller crescendo et en atteignant notre domicile, c’est un véritable embrasement du ciel qui nous est offert. Les nuages gris flamboient, passant d’un orange pâle à un rouge effroyablement flamboyant. De la fenêtre de notre chambre, je tente mais en vain de photographier ce Canigou qui est désormais caché par un ciel incandescent…..Saint Jean serre les fesses…..le bûcher est déjà ! Telle qu’expliquée ici, cette balade a été longue de 9,5 km pour des montées cumulées de 430 m et un dénivelé de 150 m, le point le plus bas étant Lloncet (353 m) et le plus haut au dolmen de Lloseta (503 m). Les 4 heures que nous avons passées sur les chemins ne sont pas significatives du temps nécessaire à l’accomplissement de cette balade très facile….nous avons vraiment lambiné. Merci aux "Randonneurs Colliourencqs" pour cette jolie balade et leurs explications si précises. Cartes I.G.N 2348 ET Prades- Saint-Paul-de Fenouillet et 2349 ET Massif du Canigou - Top 25.

(*) Le Canal de Bohère : Selon les archéologues et les historiens, les premiers canaux d’irrigation dateraient de 5.000 à 6.000 ans avant notre ère et auraient été retrouvés en Mésopotamie, à Choga Mami dans le bassin de la Diyala plus exactement. Il s’agissait de canaux d’épandage de crues. En France, si les premiers vrais embryons d’irrigation datent des Romains, l’aqueduc d’Ansignan, découvert dernièrement lors du Sentier des Oiseaux en est un bel exemple, il faut attendre le début du Moyen-âge, pour parler réellement de réseaux d’irrigation. Ils sont construits à l’initiative des rois par des moines et ou des seigneurs pour arroser les terres de leurs domaines. L’idée d’irriguer à grande échelle prend son essor au 17eme siècle : le canal royal du Languedoc devient canal du Midi alimenté par le premier barrage construit par Pierre-Paul Riquet, dans la Montagne Noire, à Saint-Ferréol exactement. En Conflent, les premiers réseaux se développent à partir du 12eme siècle autour de Prades et de sa proche région. Avec ses 42 km, le canal de Bohère, plus long canal du département des Pyrénées-Orientales en est l’enfantement logique et naturel. Longtemps considéré comme indispensable au développement économique de la région, il prend sa source à Serdinya en captant les eaux de la Têt et finit sa course à Marquixanes, après un parcours plus que sinueux à travers les plateaux pradéens.  Il traverse bon nombre de communes et des sites remarquables comme Villefranche-de-Conflent et l’abbaye Saint Michel de Cuxa. Je ne vais pas ici vous en raconter toute l’Histoire, d’autres l’ont déjà fait bien mieux que je ne pourrais le faire (voir quelques liens ci-après) mais sachez qu’entre l’éclosion de l’idée de mieux irriguer les plateaux pradéens en 1786, la germination du projet et son ébauche en 1830, la publication du décret impérial de Napoléon III autorisant sa construction en 1863, le premier coup de pioche en 1864, sa première mise en eau en 1879 et sa terminaison en 1881, il aura fallu 17 ans de travaux et presque un siècle pour mener à bien ce projet et finaliser l’ouvrage….enfin presque. Il aura coûté plus d’un million de francs c'est-à-dire trois fois plus que le devis initial de 300.000 francs proposé par l’ingénieur Teyssonnières. Je passe sur les multiples vicissitudes, déconvenues et querelles qu’il a engendrées et il trouvera la pleine mesure de son efficacité d’irrigation en 1933 après bien d’autres travaux devenus indispensables pour satisfaire un maximum de propriétaires terriens. Aujourd’hui, tous les canaux du Conflent et leurs 80 km de long y compris celui de Bohère sont gérés par des Associations Syndicales Autorisées (A.S.A) comptant plus de 3.000 adhérents riverains. Ils arrosent plus de 1.600 hectares. Tous les adhérents riverains paient une redevance qu’ils utilisent ou pas les canaux. La seule partie principale du canal de Bohère avec ses 36,6 km de long permet d’arroser 731 ha répartis entre 1.091 propriétaires avec un débit de 700 litres secondes. De nos jours, le problème majeur qui se pose est celui de sa conservation, de son entretien et bien évidemment des finances qui vont avec…..mais cette préoccupation vaut pour tout notre patrimoine national un peu vieillot….c’est donc une autre histoire….qui espérons-le, ne disparaîtra jamais…..des associations se battent déjà pour cela.

Voici quelques liens sur le canal de Bohère :

      Le Canal de Bohère, 150 ans d'Histoire (1864 - 2014) -   Mairie de Prades.

         - Association de sauvegarde du canal de Bohère       

         - Union ou fusion: une opportunité de pérennisation des ASA ?

         - Histoire des canaux d’irrigation – Marquixanes    

         - Taurinya –Le canal de Bohère.

         - Hydrologie des Pyrénées-Orientales.

         - A l’école du canal de Bohère.

         -  L’Indépendant - Eau : quel devenir pour Bohère ?

         -  Au fil de l'eau, le long du canal de Bohère

 

         et plus généraliste : - L’eau qui chante.

…….il y a bien d’autres sites sur le sujet et les citer tous….équivaudrait presque à vouloir remonter le canal de Bohère en nageant….c’est donc mission impossible.

(**) Los Masos : Située dans le Conflent à 4 km à l’est de Prades, la commune de Los Masos (traduction les Maisons ou Les Mas), d’une superficie de 571 ha, compte un peu plus de 900 habitants (les Masois) recensés sur 4 hameaux : Llonat, Lloncet, La Sacristie et Ballanet, auxquels nous pourrions rajouter celui de Le Roure, hameau considéré comme disparu lors d’un glissement de terrain. De cette catastrophe qui serait survenue en 1632, il ne reste que quelques pans ruinés d’une vieille église dédiée à Saint-Michel. Le lieu-dit qui serait en réalité le hameau originel reste néanmoins présent sur les cartes. Bien que la commune soit traversée par deux ruisseaux, Le Roure justement et le LLisco, l’Histoire révèle que l’approvisionnement en eau a toujours été un problème pour les villageois. L’insuffisance en eau a très longtemps limité les cultures à de la vigne et à des oliviers, peu gourmands en arrosage. D’ailleurs, en catalan, les habitants n’étaient-ils pas surnommés les « boques axuques », qu’il faut prononcer « bocheixuts » c'est-à-dire les  « bouches sèches » en français ? C’est donc avec bonheur que les Masois et notamment les propriétaires terriens accueillirent l’idée de la construction du canal de Bohère en 1863. Los Masos est la seule commune française dont le nom commence par un article non français (Los). Llonat est le principal hameau de la commune. C'est là que se trouvent la mairie et l'église. Lloncet s'appelait auparavant Joncet, signifiant un lieu planté de joncs. Concernant cette appellation de Lloncet, les avis sont partagés. Certains prétendent qu’il a été décidé volontairement pour éviter la confusion avec l’autre village de Joncet dont dispose le département et aurait donc été inventé de toutes pièces en rapport avec Llonat et ses « 2L » successifs. Du fait, ce nom n’aurait aucune légitimité historique. D’autres sont plus enclins de penser qu’il peut s’agir d’une confusion analogique avec Llonat ayant engendré une erreur de transcription dans un registre, erreur qui se serait poursuivie dans le temps. L'ancien nom de Ballanet est Avellanet signifiant un endroit planté de noisetiers. Quant à La Sacristie, son nom, Favars, remonte au 13eme siècle. Alors que les autres hameaux dépendaient de l’abbaye de St Martin du Canigou,  celui-ci appartenait à la Grande Sacristie de l'abbaye de Saint-Michel de Cuxa. Pour le désigner, on avait donc coutume de dire « Los Masos de la Sacristia ». Los Masos étant venue ensuite désigner l’ensemble des communes, les habitants prirent  l’habitude de ne garder que le nom de « La Sacristie ». Son rattachement à Los Masos date de 1790. (Extraits des sites « Communauté de communes Conflent-Los Masos », « Raconte-moi l’Histoire de Los Masos » et de « l’Encyclopédie Wikipédia »). Pour connaître son Histoire la plus ancienne, rendez-vous sur le site consacré à l’Histoire du Roussillon, à ses villages et bien évidemment à Los Masos en particulier. L’historien Jean Tosti précise que les 4 hameaux méritent une visite…alors pourquoi ne pas y retourner quand le canal de Bohère sera à nouveau mis en eau ? En été, la balade doit être rafraîchissante…

 

 

 

 

 

 

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Le Serrat de l'Homme et la Cascade à Urbanya

Publié le par gibirando

Diaporama sur "Les feuilles mortes", paroles de Jacques Prévert et musique de Joseph Kosma

jouée à l'harmonica par Zolta49 et Zazapat

Le Serrat de l'Homme et la Cascade à Urbanya

Le Serrat de l'Homme et la Cascade à Urbanya

Cliquez sur les photos pour les agrandir. 2 fois pour avoir un plein écran.


 

A Urbanya, quand j’ai réalisé cette courte balade que j’ai intitulé « le Serrat de l’Homme », ça faisait exactement 3 semaines que j’étais tombé lors de la randonnée précédente sur les « Chemins d’Adrienne ». Mes multiples plaies commençaient à se cicatriser, mes gros hématomes sur tout le corps à changer de couleur. Ils étaient successivement passés du rouge vif à un bleu violacé puis à un bleu acier et maintenant ils étaient d’un jaune grisâtre vraiment disgracieux.  La hanche droite, sur laquelle j’étais tombée, présentait une volumineuse bosse mais peu douloureuse.  Désormais, seule ma cheville droite me faisait souffrir et très étonnamment, cette douleur n’était apparue que 4 à 5 jours après ma chute. Il est vrai qu’après ce phénoménal plongeon dont j’étais sorti indemne par je ne sais quel miracle, le tennis de table que je pratique deux jours par semaine n’était peut être pas la meilleure thérapie pour se requinquer. Ma cheville doublait de volume au moindre effort puis semblait reprendre sa taille normale lors de chaque période de repos. Plus tard, je compris qu’elle dégonflait mais qu’en réalité cette diminution n’était qu’à chaque fois qu’un peu plus partielle. Ce dégonflement n’était qu’un leurre et peu à peu cette douleur se transforma en une entorse monstrueuse nécessitant l’arrêt brutal de toute activité. Cet arrêt allait d’autant plus devenir nécessaire qu’une autre chute allait survenir quelques jours après cette balade. Chute, un nouvelle fois peu glorieuse puisque dans les escaliers alors que j’avais les semelles de mes chaussures mouillées. Chute, une fois encore sur le côté droit du corps, de la tête et des jambes, c'est-à-dire sur les parties qui avaient déjà bien « trinquées ». Nouveaux gros hématomes, nouveaux bleus et l’entorse s’amplifia un peu plus encore nécessitant une radio, une échographie, des séances de kiné et d’ostéopathie. Gadin.com comme certains m’avaient appelé lors d’un séjour « raquettes » à cause de ma passion pour l’informatique et parce que je tombais plus souvent que les autres, à cause de mon étourderie, parait-il, prenait enfin tout son sens.  Pourtant, l’étourdi que je suis et qui tombe assez souvent pour cette raison n’était pas en cause cette fois-ci. Non, cette fois, la fatalité s’y était mise aussi.  Mais voilà, aujourd’hui je n’en étais pas encore là. Le beau temps était de la partie, la montagne à quelques foulées, les couleurs de l’automne incroyablement chatoyantes et merveilleuses, la faune toujours aussi présente et l’envie de marcher intacte, plus forte que jamais, et d’autant plus forte quand on sent que l’incapacité voire l’interdiction ne sont pas très loin. Mais c’est bien connu « le savoir parle et la sagesse écoute » et comme chez moi, la sagesse n'écoute pas toujours, je n’en fais souvent qu’à ma tête. Alors que faire en ce lundi 31 octobre, jour de grand beau temps ?  J’ai mis une chevillière sur ma cheville malade, j’ai enfilé mes godillots de marche par dessus et je suis parti sur le chemin de Saint-Jacques, ligne de départ de multiples randonnées urbanyesques (*) que j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer dans mon blog. Là, à la fin du bitume et devant le garage fait de briques et de broques mais surtout de tôles et qui abrite une vieille « deuche », au lieu de partir à gauche comme je le fais toujours, j’ai pris à droite. Un petit sentier démarre et se poursuit en balcon au dessus du vallon de la rivière Urbanya. Je connais bien ce chemin. Il file sur la solana vers l’extrémité du Serrat de l’Homme, colline aride envahie presque essentiellement par les genêts, les romarins, les ronciers et les cistes à feuilles de laurier. Si l’on poursuit ce sentier, il se termine au fond d’un profond ravin verdoyant où plusieurs « correcs » se rejoignent : correc de Narguilles, du Bac de Vallurs et de Vallurs (Baillours), ce dernier étant un affluent majeur de la rivière Urbanya, surtout quand il pleut. Pour être franc, je n’ai jamais trouvé de continuité à ce sentier finissant au  fond de ce vallon même si j’ai acquis la quasi certitude qu’en des temps plus anciens, il devait être encore bien plus long, plusieurs cortals perdus dans la garrigue étant la preuve évidente d’une vie pastorale passée. Rejoignait-il d’autres sentiers se trouvant plus haut ? La dense végétation de nos jours ne permet pas de le dire.  J’ai parfois tenté de rejoindre ces cortals mais sans jamais y parvenir, une végétation ligneuse et urticante a tout envahi et ne serait-ce qu’essayer se transforme très vite en un parcours pire que celui d’un téméraire combattant. Aujourd’hui, ce n’est pas avec ma « patte folle » que je vais essayer et d’ailleurs, je n’ai pas même prévu de descendre dans ce vallon. Non, j’ai décidé de m’arrêter avant la descente puis de remonter vers la crête sommitale du Serrat de l’Homme afin d’effectuer une boucle. Deux sentiers peu évidents que j’avais repérés précédemment me laissent supposer que cette boucle est possible. De la terrasse de ma maison, j’ai vu par deux fois un groupe de cervidés l’emprunter et rejoindre la crête. Voilà mon objectif. Alors bien sûr, je ne suis ni un cabri ni un cerf, surtout aujourd’hui, et ici tout s’effectue hors des sentiers battus et donc sans balisage. Mais c’est l’automne et je sais déjà que la balade va être vraiment superbe. Avec sa grandiose forêt et son ample vallée, les décors sont somptueux et les couleurs de l’automne sont au rendez-vous grâce à une multitude d’essences bien différentes. C’est juste la bonne époque, celle où l’automne colore la nature sans encore trop la roussir. Dans quelques semaines, il sera déjà trop tard. Les feuilles se mettront à tomber et l’hiver pointera le bout de son nez rouge. Aujourd’hui, je regrette simplement ce ciel un peu opalin et un manque de luminosité dû à une évaporation de l’humidité nocturne. Le sentier tout en balcon au début offre des vues plongeantes sur le ravin de la rivière Urbanya et comme ce ravin se creuse au fur et à mesure de la progression, le plaisir de marcher va crescendo. Il faut d’ailleurs prêter attention où l’on mets les pieds car le sentier est très étroit et parfois assez âpre et certains à-pics réclament prudence. Quelques piquets et une ficelle font office de garde-fou mais attention, en réalité,  ils ne protègent rien. Au bout de ce vallon, que les écrivains appellent « des seigneurs », à cause des multiples châtelains ayant régné sur le secteur, le Canigou finit par surgir dans toute sa splendeur. A l’instant même où le sentier amorce la descente, il faut se décider à rebrousser chemin puis très vite, le but est d’atteindre un premier mamelon qui se trouve sur la droite. Sur la carte I.G.N, il est mentionné à la côte 929. Au début, il vous faudra zigzaguer dans le végétation, vous aider un peu de vos mains pour gravir quelques rocs peu élevés mais on y arrive sans trop de peine, l’essentiel est d’avoir toujours, un pantalon long en toile, de préférence assez solide, un tee-shirt ou un sweet à manches longues, et des bonnes chaussures à tiges hautes, la finalité étant d’éviter de s’écorcher la peau aux nombreuses ronces et prunelliers qui encadrent les passages. Assez vite, vous rejoindrez le meilleur itinéraire puis la côte 973. Là, le parcours est déjà bon et vous cheminerez la crête du Serrat de l’Homme avant de rejoindre le sentier habituel, prolongement du Chemin de Saint-Jacques. Depuis le centre d’Urbanya, cette balade est plutôt courte, moins de 4 km, mais comme elle correspond bien à mon aptitude du moment et de ce fait, j’en ai été très satisfait, d’autant que quelques oiseaux et papillons ainsi qu’un fugace chevreuil sont venus s’enregistrer dans mon numérique. Sans ma chute sur les Chemins d’Adrienne et ce problème à la cheville droite, jamais sans doute, je n’aurais inventé cette balade que les cervidés et les chasseurs sont les seuls à emprunter régulièrement. C’est d’ailleurs grâce à eux, et parfois à quelques bovins, ovins et chevaux en liberté, que le sentier au plus haut du Serrat de l’Homme existe sans doute. J’ai cherché à savoir pourquoi dans nos belles Pyrénées-Orientales, nous trouvions très souvent des lieux-dits intitulés « de l’Home » en catalan et « de l’Homme » en français et je crois avoir trouvé un début d’explication dans le beau roman d’Armand Lanoux « Le berger des abeilles ». Voilà ce qu’il en dit alors que les principaux personnages du roman viennent de découvrir un homme mort dans la montagne à proximité du Canigou : « Un inconnu, on l’appelle « Homme ! » Comme en castillan « Hombre ! »…Tout individu est responsable de l’espèce…… C’est la forme jaillissante de l’humanisme. Voici, par cette rencontre, la Canigou installé dans son symbolisme immémorial. Les lieux-dits « Correc de l’Homme » ou « Serrat de l’Homme mort » et bien d’autres témoignent. L’Homme est le géant. Le Canigou est la montagne de l’Homme ». L’archéologue Jean Abélanet dans son livre « Lieux et Légendes du Roussillon et des Pyrénées Catalanes » recensent, lui, une quantité incroyables de lieux-dits de l’ «Homme » mais la plupart sont « morts » et ont laissé leurs noms aux endroits où leurs proches avaient pris l’habitude de commémorer leur décès naturel ou accidentel : Coll, Pas, Puig, Serrat, Camp, Roc, Creu, Font, Pic, Rec, Correc,  ce qui n’est pas le cas ici à Urbanya où il s’agirait plutôt d’un inconnu apparemment. Le Serrat de l’Homme serait donc le Serrat de l’Inconnu. Le Canigou n’est pas très loin. À quelques kilomètres seulement à vol d’oiseau. Je l’aperçois. Magnifique. Grand seigneur. Suis-je l’Homme ? Suis-je l’inconnu ? En tous cas, je ne suis pas encore l’Homme Mort et seulement un homme qui aime la montagne, un peu claudiquant aujourd’hui. Un « coix » ! Un diable boiteux ! Bien connu en Catalogne depuis Lesage. Depuis le départ devant la mairie, cette balade est longue de 3,8 km pour des montées cumulées de 385 mètres et un dénivelé de 117 mètres. Si vous la trouvez trop courte, ce que je peux comprendre, je vous propose d’aller faire un tour à la cascade, lieu très raffraîchissant, bien connu des enfants urbanyains, qui l’été, n’hésitent pas à aller s’y baigner. Toutes proportions gardées, elle est un peu notre « Tahiti douche ». Pour cela, il vous suffit d’emprunter la rue de la Mairie, de poursuivre le Cami de Las Planes puis de continuer toujours tout droit en suivant le cours de la rivière, un coup à droite et un coup à gauche. Peu après le deuxième pont, le bitume laisse la place à un large chemin de terre qui se terminera 700 mètres plus en amont sur un rustique et petit pont de bois. La cascade, haute de 6 à 7 mètres et que l’on entend chuter, est là, sur votre gauche. L’eau est constamment fraîche mais pour moi c’est toujours un plaisir que d’y aller m’y baigner les jours de grand soleil. Après cette belle découverte et grâce à un petit sentier, le retour vers Urbanya peut s’effectuer sur la rive gauche de la rivière et vous aurez ainsi parcouru 2 kilomètres de mieux. Carte I.G.N 2348 ET Prades- Saint-Paul-de Fenouillet - Top 25.

(*) Autres balades réalisées à partir du Chemin de St-Jacques d'Urbanya :

 

 

 

 

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Les Gorges et les Cascades du Cady (1.084 m) depuis Casteil (824 m)

Publié le par gibirando

 
Ce diaporama est agrémenté par deux musiques extraites de l'album instrumental " Lofty"s Roach Soufflé " du Harry Connick Jr.Trio avec Harry Connick Jr.(piano) Benjamin Jonah Wolfe (basse) et Shannon Powell (batterie). Elles ont pour titre : Colomby Day et One Last Pitch (take 2).

LES-GORGES-DU-CADY
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GORGESCADYIGN

Après avoir gravi le pic mythique sous un soleil torride, je n’ai pas voulu quitter le Massif du Canigou sans une balade bien plus facile et pleine de fraîcheur. En été, s’il existe une balade très raffraichissante, c’est bien celle des Gorges du Cady. Ce type de balade qui consiste à suivre un cours d’eau, ici un torrent de montagne en l’occurrence, est d’autant plus agréable pour moi que dès lors que j’ai chaud et que j’aperçois la moindre flaque, je ne peux m’empêcher d’y tremper les pieds quand ce n’est pas d’y plonger la tête ou mon corps tout entier. Or, ici, les flaques se présentent le plus souvent sous la forme de jolies petites vasques ou de profondes marmites aux eaux cristallines. Et comme si ça ne suffisait pas à mon bonheur, ces cuvettes sont parfois agrémentées de petits toboggans où la baignade se transforme très vite en du canyoning en miniature. Seul inconvénient, l’eau est parfois si fraîche, pour ne pas dire froide, que Dany, qui s’est risquée à tremper un orteil,  me regarde avec des yeux écarquillés de stupéfaction ou peut être anéantis, je ne sais pas, se disant sans doute que je suis un « grand malade ». Mais que voulez-vous, j’ai toujours adoré me baigner dans de l’eau très fraîche, et parfois, de surcroît dans des lieux plutôt « insolites » pour ne pas dire inhospitaliers voire hostiles. Ce « drôle » de penchant, je l’ai acquis depuis ma plus tendre enfance car depuis toujours, j’ai pris pour habitude de me baigner dans les eaux turquoises des calanques marseillaises où mes parents possédaient un petit cabanon, à Sormiou plus exactement. Or, les calanques sont bien connues pour leurs courants marins capricieux, leurs nombreuses résurgences de rivières sous-marines et leurs eaux si glaciales dès qu’un brin de mistral se met à souffler. Alors bien évidemment, si le but de cette balade aux Gorges du Cady est de marcher pour rejoindre une belle cascade, pour moi, ce n’est mon dessein essentiel. Non, mon objectif premier, outre la randonnée, est de lui adjoindre un agréable moment de pique-nique dans un coin tranquille, rafraîchissant et où la baignade est autorisée de préférence. En tous cas, ici au départ de la balade, la seule interdiction par arrêté préfectoral que j’ai notée, c’est celle de descendre les gorges en canyoning. Le départ s’effectue peu après Casteil, en direction du col de Jou sur la piste forestière dite de Mariailles, encore bitumée sur ce secteur. Un petit parking est là, tout près d’une station de pompage et de traitement de l’eau. Cette station, c’est celle du SIVOM du Roc des Ermites dont la tâche est de capter l’eau du Cady pour l’assainir puis la transformer en une eau propice à la consommation. Le sentier démarre en passant entre les bâtiments et rejoint quelques mètres plus hauts, un chemin plus large. Un panonceau de randonnée fournit les premières indications : sur la droite, la Cascade du Cady donnée pour un aller-retour de 4h et sur la gauche l’abbaye de Saint-Martin-du-Canigou à 1h. L’itinéraire balisé en jaune est donc tout simple. Attention, simple ne veut pas dire facile et c’est d’ailleurs tout le contraire. Il faut garder à l’esprit que l’on va cheminer le cours d’un torrent de montagne, lequel torrent pour se frayer un chemin dans cette forteresse minérale constituée de larges rocs et de hautes falaises a du tout fracasser sur son passage. C’est ainsi que la Cady a créé un dédale de ravins et de gorges profondes où les pierriers sont évidemment très présents. Le parcours pour rejoindre les cascades n’est donc jamais facile même si pour le bonheur des randonneurs et des pêcheurs, de multiples passerelles ont été édifiées pour en faciliter le cheminement et les passages successifs d’une rive à l’autre A cette difficulté du terrain vient s’ajouter une végétation incroyablement belle et dense qui trouve dans ces gorges toute l’hygrométrie nécessaire à son épanouissement. Le nombre d’essences différentes est assez phénoménal. Le règne animal pas toujours visible au premier coup d’œil  n’est pas en reste et trouve dans ce biotope, un habitat adapté. Personnellement étant très attentif à cet aspect faunique de la balade, j’y ai découvert et photographié parfois avec surprise des espèces aussi disparates que des passereaux, des papillons, des criquets, un lézard vert et un autre des murailles, une salamandre tachetée et enfin de manière encore plus étonnante, une chauve-souris aux immenses oreilles qu’on appelle « oreillard », sans doute dérangée par quelques fans de la grimpe. Un autre jeu plus paisible que la grimpe consiste à déceler dans les pans des différentes falaises que l’on aperçoit, des formes, des animaux voire des visages plus ou moins humains ou monstrueux. J’en ai découvert quelques uns mais sans doute ai-je une imagination bien trop fertile ? C’est donc, je suppose, pour toutes ces raisons que les Gorges de Cady constituent une balade estivale plutôt prisée. En été, les randonneurs sont parfois très nombreux à circuler et si les lieux de baignade y sont également pléthores, les bons emplacements sont quelquefois difficiles à trouver à l’heure du déjeuner. Il faut donc partir suffisamment tôt, de telle manière à arriver à la cascade avant l’heure du pique-nique et consacrer le retour à la recherche d’un coin idéal. A tout cela, il faut ajouter et se souvenir que très nombreux varappeurs, du simple débutant au plus expérimenté, affectionnent les Gorges du Cady et que les zones et les voies d’escalade sont presque aussi nombreuses que les falaises que vous aurez à côtoyer. Ces secteurs et voies de grimpe ont des noms parfois assez insolites comme le Pilier St Martin, le Gendarme, Roca Alta, l’Olive, le Pin des Pisses, Caca Boum, Casse Dalle, j’en passe et des meilleurs. J’avoue que les grimpeurs ont parfois bien plus d’imagination et d’humour que peuvent en avoir les randonneurs. Enfin compte tenu de toutes ces précautions à prendre, Dany et moi avons entamé un départ vers 10h15 pour une arrivée à la cascade un peu avant 12h, le tout en ayant plutôt flânés et marqués quelques brèves pauses. Le temps de quelques photos souvenirs à la cascade et à 12 h tapantes, le coin parfait était déjà trouvé. A partir de là, nous avons pris tout notre temps, à la fois pour déjeuner, moi pour me baigner et ensuite pour amorcer le retour. A 15h, la balade était terminée et nous avions déjà passé une très belle et tonique journée. Aller et retour, la balade est longue de 5,5 km environ pour un dénivelé de 260 mètres, la cascade de Cady étant située à 1.084 m d’altitude et le parking du départ à 824 mètres. Bonnes chaussures de randonnée à tiges hautes sont à conseiller. Enfin et pour la petite histoire, ce jour là, j’ai fait sans doute ma B.A car la salamandre était un peu perdue au milieu des graviers de la dernière partie du chemin, juste avec la station de pompage, et ça a été un vrai miracle qu’elle ne soit pas piétinée par plusieurs randonneurs. Sachant que sa peau secrète un mucus empoisonné, dont au Moyen-âge on pensait qu’il était transmissible à l’homme, le transformant ainsi en sorcier, j’ai néanmoins pris le risque de la prendre dans ma main pour aller la déposer sur l’herbe fraîche en bordure de la rivière. Un endroit bien plus tranquille et humide correspondant bien mieux à son habitat. Si un jour ça vous arrive, n’ayez aucune crainte mais surtout ne portez pas vos mains à la bouche ou ne vous frottez pas les yeux et bien évidemment, lavez-vous bien les mains après l’avoir touchée. Carte I.G.N 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

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Le Pic du Canigou (2.784 m) depuis Mariailles (parking Le Randé - 1.520 m)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est enjolivé avec des musiques d'Ennio Morricone extraites de la bande originale du film "Le Professionnel" de Georges Lautner avec Jean-Paul Belmondo. Leurs titres ; Le Vent, le Cri - Chi Mai - D'Afrique - Le Retour (Sur le nom de Bach)


Il fallait bien que ça arrive un jour ! A force de lui attribuer tous les superlatifs les plus pléthoriques, de le mettre en exergue à chacune ou presque de mes randonnées départementales voire limitrophes parfois, de le traiter le plus souvent de « grand seigneur », de « majesté », d’ « Olympe des Catalans », de « montagne sacrée », de sommet mythique, de « mont des monts », comme l’étymologie de son nom le laisse supposer, voilà qu’enfin, en ce 6 août 2015, je m’étais décidé à aller gravir notre « fameux » Canigò. Je dis « notre » car il faut bien le dire, cette montagne si belle et si majestueuse, elle appartient à tout le monde, catalans ou pas catalans ! On ouvre notre fenêtre, on se balade dans une rue d’un village du Roussillon et son pinacle apparaît au loin, plus merveilleux bien sûr quand il est enneigé. Et puis, n’est-il pas visible depuis la Provence comme certains de mes amis blogueurs me l’ont prouvé en m’envoyant moultes photos et vidéos si « extraordinaires » d’un incroyable coucher du soleil ? Enfin, pour le toucher, il suffit d’en avoir envie et rejoindre son sommet est presque un jeu d’enfant à partir des Cortalets. Je me souviens toujours de cette anecdote avec ce couple de stéphanois (de Saint-Etienne) dont j’avais croisé la route lors de la dernière étape de mon Tour pédestre du Coronat. Par un bel après-midi d’août, nous étions tous à prendre un goûter assis près de la chapelle Saint-Etienne de Campilles, au dessus de Villefranche-de-Conflent et nous dissertions sur les randonnées en général et sur le Canigou qui nous faisait face en particulier. Ce couple était persuadé que pour monter au sommet du Canigou, il fallait nécessairement être un grand alpiniste, avoir un matériel d’escalade approprié et moi, je m’évertuais à leur dire que même leurs trois jeunes filles âgées de 7 à 12 ans pouvaient aisément y monter. Il a fallu que j’argumente un max, que je sorte ma carte I.G.N et que je leur dise que l’on pouvait presque y monter en voiture pour qu’enfin ils se décident à me croire, non sans penser sans doute qu’avec mon accent marseillais, j’exagérais sans doute un peu. Quand je les avais quitté pour finir mon étape, dans leurs têtes, c’était décidé : « ils ne finiraient pas leurs vacances sans être montés au Canigou ! ». Voilà pour cette anecdote amusante mais qui montre ô combien ce sommet inspire à la fois admiration, respect et désir. Pour moi, en ce 6 août 2015, cet objectif de faire l’ascension du Canigou, ce n’était pas exactement ce que l’on appelle une « première » mais la cinquième fois que j’allais le gravir, quatre fois depuis les Cortalets et une seule fois depuis Mariailles. Ma première ascension datait de juillet 1989 et avec un groupe d’amis, nous avions marché 2 jours de Valmanya aux Cortalets le premier jour puis jusqu’au pic le lendemain. A l’époque, j’avais 40 ans et donc 26 ans de moins. En tous cas et même si je gardais quelques photos des différentes ascensions, c’était la toute première fois que je m’y rendrais avec la ferme intention de laisser un récit et un reportage photographique digne de ce nom. Ce reportage bien sûr devant servir à nourrir ce blog « randonnées » que je développe désormais depuis plus de 7 ans. Parfois, quelques blogueurs m’en avaient gentiment fait le reproche de ne pas l’avoir encore inscrit et c’est vrai que j’ai mis pas mal de temps à me décider. Cette fois-ci encore. L’envie était là, mais je voulais que les conditions soient idéales, en tous cas les plus propices, à la fois sur le plan « météo » principalement, pour que mon article soit le meilleur possible, mais aussi sur le plan physique car depuis Mariailles, je me souvenais d’une randonnée plutôt très longue et même difficile sur la fin en arrivant à la pierreuse « Cheminée ». Par cet itinéraire, la dernière fois que j’y étais monté, c’était il y a une quinzaine d’années et autant dire qu’à 66 ans, on n’a plus les jambes de 50 et ça je l’appréhendais un peu, même si je marche encore beaucoup ! Enfin, j’étais tout de même décidé à le faire avant d’être trop vieux ! Depuis Urbanya, où je passais l’essentiel de mes vacances estivales, j’avais remarqué que le Canigou commençait à se charger en nuages en début d’après-midi sur les coups de 13, 14 voire 15 heures parfois. Mon premier objectif serait donc de parvenir au sommet de préférence bien avant les nuages car il n’y a rien de pire que de monter tout là-haut et d’avoir la tête enveloppée d’une écharpe opaque empêchant toutes visions.  Mais à 66 ans, courir contre des nuages, était-ce bien raisonnable ?  A 6h30, sous un ciel encore un peu blafard, j’ai donc quitté Urbanya, direction Mariailles par Vernet-les-Bains, Casteil puis le col de Jou où j’ai poursuivi la piste forestière jusqu’au parking du Randé. Entre temps, je m’étais arrêté quelques minutes pour observer et photographier mon objectif du jour, un peu comme le font deux boxeurs avant le combat quand ils se regardent les yeux dans les yeux pour se défier et montrer qu’ils n’ont pas peur de l’autre. A chaque arrêt, le massif était différent, d’abord d’un noir d’ébène, il se détachait magnifiquement dans un ciel blafard depuis la route d’Urbanya. A Ria, entre chien et loup, c’est une pyramide bleue acier que j’ai pu voir dans un ciel bleu devenant laiteux. Après Casteil, dans la montée vers le col de Jou, alors que je pensais le voir une dernière fois, le Canigou avait disparu et il avait laissé la place à une petite montagne minérale et végétale où falaises et pierriers blanchâtres et forêts olivâtres se partageaient le décor. A partir de là, j’ai décidé de ne plus m’arrêter. 7h30, je range ma voiture sur le parking du Randé. Les véhicules garés sont déjà très nombreux mais paradoxalement il n’y a pas âme qui vive. Seuls, deux ânons et deux jolis chevaux pie magnifiquement tachetés sont là attachés aux clôtures. Mes caresses n’ont pas l’air de les enthousiasmer et j’ai même le sentiment qu’ils dorment debout. Sans entrain, ils attendent des randonneurs trop paresseux pour porter leur propre sac à dos  J’endosse le mien et file vers des pancartes indicatives. Ces pancartes, je les connais bien et les choix proposés vers Mariailles aussi. Que ce soit par la piste ou par le G.R.10, je sais déjà que 40 minutes environ me seront nécessaires pour arriver à la hauteur du refuge. Je fais le choix de la piste que j’estime préférable pour me mettre en jambes. Seules quelques rares fleurs me freinent dans ce placide démarrage et malgré ces brefs arrêts photographiques, à 8h10 me voilà à Mariailles où au milieu de vaches encore plus placides que moi, je tente de me frayer un chemin. Ici, et bien au delà de son classement en grand site, à cause des troupeaux qui sont à l’estive et des touristes qui fréquentent en très grand nombre le massif, on comprend mieux pourquoi les pistes forestières menant vers le Canigou sont interdites à tous les véhicules des non ayants droit en période estivale. Au col, je délaisse la piste non sans avoir au préalable jeté un coup d’œil sur le seul panonceau qui pourrait m’intéresser : « Pic du Canigò - 8,2 km – 4 heures ». Tous ces chiffres me laissent perplexe car selon le tracé que j’ai enregistré dans mon G.P.S, c’est au bas mot plus de 2,5 km supplémentaires qu’il me faudra cheminer pour arriver au sommet. Quand aux 4 heures annoncées, je ne me fais aucune illusion, avec mon habitude de flâner, j’en serais sans doute bien loin même si je garde dans un coin de ma tête cette envie certaine d’arriver avant les nuages, c'est-à-dire avant 13 heures. A l’instant où je bascule sur le G.R.10, un randonneur me dépasse. C’est le tout premier que j’aperçois depuis le Randé. On se salue. Il a environ mon âge mais marche bien plus vite que moi. D’autres randonneurs arrivent encore mais poursuivent la piste soit vers les Mattes Rouges soit vers le Pla Guillem. Devant moi, le randonneur de mon âge a quitté le sentier et je le vois se diriger en contrebas vers la Fontaine de la Jasse où il remplit des gourdes. Je poursuis mais peu après la passerelle enjambant le torrent de la Llipodère, il me doublera à nouveau et là, je ne le reverrai plus jamais. Il faut dire que mon numérique est déjà bien entré en action et que chaque photo est toujours ponctuée d’un petit arrêt. Pourtant, la luminosité est loin d’être idéale car soit le ciel est encore bien opalin soit les rayons du soleil me dardent en pleine face et la qualité de mes prises de vues paysagères s’en ressentent. Tant pis, je me suis promis de prendre un maximum de photos pour agrémenter mon reportage. Après le Ravin des Sept Hommes et le Col Vert, il est presque 9 heures quand je pousse une porte métallique servant de démarcation à des décors bien différents. Ici, je quitte les sombres sous-bois de résineux pour des milieux plus ouverts plongeant sur le profond Ravin du Cady et offrant des vues panoramiques époustouflantes et lointaines. Sur la gauche, les pics Quazemi déroulent leurs douces crêtes pelées quand au Roc de Cady, sa haute stature rougeâtre et chaotique contraste avec la végétation environnante si verte. Désormais, tous ces paysages apparaissent sous un firmament d’une couleur bleu ciel tant espérée. Le sentier et ses abords changent aussi. Il alterne les gros éboulis descendant des Sept Hommes, les petites tourbières mouillées ou les portions herbeuses où les petits pins à crochets, les rhododendrons, les genêts, les fétuques et les fleurs multicolores se livrent une lutte sans merci pour s’approprier l’espace laissé libre par les hautes forêts. Dans cette lande incroyablement compacte, une faune bien visible composée essentiellement de lépidoptères, d’orthoptères et de passereaux sautille et virevolte. J’y aperçoit quelques criquets, deux ou trois papillons, un pinson, des mésanges et pour la toute première fois, un accenteur alpin. La sente descend tout doucement vers le torrent de Cady dont les berges sont occupées par un groupe de randonneurs espagnols entrain de déjeuner. Dans l’immédiat, je ne fais que les saluer et je ne m’arrête pas mais ces quelques marcheurs seront mes complices permanents dans l’ascension finale vers le sommet. Tout en montant vers le Roc de Cady et le refuge Arago, de nouvelles vues s’entrouvrent plus ou moins lointaines et pour certaines bien reconnaissables pour y avoir cheminé : Pic des Sept Hommes, Pic des Tres Estelles et beaucoup plus loin encore le Mont Coronat, le Pic de la Pelade, le Madres et le Carlit. En approchant de la Cabane Arago, la végétation change encore et d’autres paysages se dévoilent dans la direction opposée. Ici, tout autour de cet ancien et immense cirque glaciaire formé par la Solane de Quazémi et les Gourgs du Cady, ce ne sont que des hautes crêtes ondulées formées par un série de « puigs » oscillant entre 2.600 et 2.700 mètres d’altitude : Sept Hommes, Roja, Tres Vents, Roc Nègre, Sec, Barbet et enfin Canigou. La végétation, elle, est essentiellement composé d’une lande où de ras genêts purgatifs et de blonds gispets poussent au milieu des magmas rocheux que des glaciers millénaires aujourd’hui disparus ont charriés anarchiquement. Après le refuge,  et toute proportion gardée, la sente devient un peu plus sévère. On enjambe un étroit ruisseau donc je peux supposer qu’il s’agit du Cady bien que sa source soit plutôt difficile à discerner sur la carte I.G.N. Plus on monte, plus la pente s’accentue, plus l’herbe devient rare et rase et laisse peu à peu la place aux seules caillasses. Ici, c’est le royaume des traquets motteux et des marmottes que l’on entend chanter et siffler sans jamais trop les apercevoir ni les uns ni les autres. Ce n’est pas faute pourtant de m’arrêter et d’observer chacun des rochers d’où proviennent toutes ces stridulations. J’aurais plus de chance au retour. Le sentier est désormais essentiellement caillouteux et rocheux même si ma curiosité me conduit à trouver encore quelques fleurs dans les moindres interstices : Pieds de chat, campanules, raiponces, achillées et autres séneçons notamment. Je ne suis plus seul et nous sommes désormais plutôt nombreux à grimper vers la « glorieuse » cime. Dans ma flânerie continuelle, je laisse passer toute le monde et ça d’autant plus facilement qu’un grand ciel bleu d’une incroyable pureté est bien, comme je l’avais imaginé, au rendez-vous de cette difficile ascension. Sans me presser, et sauf incident toujours possible, je sais déjà qu’à 13 heures, je serais là-haut. Le groupe d’espagnols aperçu au bord du Cady m’accompagne désormais. On se dépasse, puis on se laisse aller à une pause puis on se double à nouveau, se faisant presque des politesses quand le sentier devient plus compliqué à cheminer. 12h30, je domine la Brèche Durier et la célèbre « Cheminée » se présente droit devant moi. A son pied, nous sommes très nombreux, trop nombreux à mon goût dans ce couloir si abrupt, caillouteux et plutôt étroit quand au seul passage qui est véritablement praticable. J’appréhende les chutes de pierres et je me dis qu’un casque ne serait peut être pas superflu. Je laisse les gens s’avancer et garde un bon espace avec eux avant de me lancer. Dès que je rattrape une personne un peu plus lente, soit je la dépasse soit j’en profite pour m’arrêter et prendre de superbes photos, histoire de lui préserver une nouvelle distance. Vues aériennes de la Vallée du Cady, de la Solane du Quazémi, de la Conque du Pic, insolite « Totem », arêtes acérées du Quazémi de Dalt, tout est beau à photographier et prétexte à éviter une éventuelle chute de pierres. A 13 heures tapantes, mon regard bascule vers l’autre versant. Le Canigò est là et le « cas nigaud » que je suis et qui voulais arriver avant les nuages a gagné son pari !  La croix forgée (*) est tellement envahie de randonneurs que je file immédiatement vers la table d’orientation. Là, ça semble bien plus calme mais malheureusement la table est littéralement infestée par des fourmis ailées sortant de tous côtés. D’où viennent-elles ? Je ne cherche même pas à comprendre tant il y en a et tant elles s’avèrent agressives. Je suis contraint de me sauver tant il en grouille de toutes parts. Je me suis éloigné d’une vingtaine de mètres dans la descente vers les Cortalets et pourtant je vais même en retrouver sans cesse dans la salade et les sandwichs de mon pique-nique. Finalement, je finis par les oublier et je suis vraiment ravi car le beau temps tant escompté est là et les panoramas sont sublimes même si quelques nuages épars circulent sous le massif et si une brume blanchâtre voire grisâtre barre les horizons les plus lointains. Vernet-les-Bains, Prades et de nombreuses autres communes sont très facilement identifiables. Je domine le chalet des Cortalets que j’aperçois en contrebas blotti dans la forêt de sapins. Dans le ciel, et juste au dessus de ma tête, deux vautours fauves viennent d’entamer une angoissante ronde. Ils planent et sans aucun battement d’ailes,  se laissent porter par les courants aériens disparaissant peu à peu de ma vue dans une étonnante spirale. Après le pique-nique, je scrute les paysages du Conflent en quête d’apercevoir Urbanya que finalement j’arrive à distinguer grâce à la grande ferme blanche dominant ma maison. Par amusement, j’essaie de prendre une photo mais même avec mon zoom grossissant 30 fois, la perception s’avère bien insuffisante avec cette ouate brumeuse voilant l’horizon. Un flot presque continuel de randonneurs de tous âges arrive des Cortalets et j’attends le moment le plus propice pour m’approcher de la table d’orientation et surtout de la croix matérialisant le sommet. Le but de cette approche : prendre la traditionnelle photo souvenir bien sûr. Les fourmis volantes semblent s’être volatilisées et en tous cas, elles sont bien moins nombreuses et belliqueuses qu’à mon arrivée.  La croix se libère bien plus vite que je ne l’avais espéré et une gentille jeune dame se trouve là à point nommé pour immortaliser mon plaisir d’être monter à 2.784 mètres d’altitude. Trois ou quatre photos et je la remercie comme il se doit en la gratifiant de mille mercis et en lui offrant une barre chocolatée qu’elle refuse poliment. D’autres randonneurs ne se satisfont pas de l’altitude du Canigou et se croient obligés de monter droit debout sur la table d’orientation. Il est temps de repartir et au moment où je m’engage dans le « Cheminée », je ne vois que lui. Un visage de granit tel un gigantesque « Robocop » d’acier que je n’avais jamais remarqué lors de mes venues précédentes. Effets de lumières, heure favorable à cette découverte, en tous cas, je semble le seul à m’intéresser à ce profil de pierre si hermétiquement impressionnant. Je le photographie. Dans le « Cheminée », les randonneurs sont assez peu nombreux à monter, alors je n’hésite pas une seconde et je me mets à descendre en prenant le train d’un couple de jeunes espagnols. Je commets là une grave erreur car comme le célèbre « mouton de Panurge », je vais les suivre sans trop me soucier du chemin qu’ils vont emprunter. Or, plutôt que de suivre l’itinéraire le plus classique balisé en jaune, le jeune homme a décidé de prendre un raccourci au travers des monumentaux éboulis de la Conque du Pic. En réalité, ce raccourci, ponctué il est vrai de quelques cairns, va s’avérer être une vraie galère dans laquelle je vais slalomer sans cesse entre les gros blocs de pierres pas toujours faciles à enjamber ou à contourner. Chaque pas est presque une prouesse et je redouble de vigilance pour éviter un éventuel accident. Après plus d’une heure dans la caillasse, c’est avec un réel soulagement que je retrouve le sentier et les premières graminées du Pla de Cady. Là, et avec beaucoup de réussite, c’est en voulant photographier un traquet que je zoome par hasard sur une marmotte. La chance du photographe animalier est avec moi. Le temps d’une photo et elle a déjà rejoint sa tanière. Je m’arrête souvent pour de nouvelles photos mais quand je repars c’est toujours en allongeant les foulées. Je sors du sentier le plus emprunté et n’hésite pas à prendre de petits raccourcis. Je retrouve le refuge Arago et ses quelques campeurs qui profitent des chauds rayons du soleil. Plus bas, au passage à gué sur le Cady, je ne suis pas le seul à chercher un peu de fraîcheur. Autant la matinée a été agréablement tiède autant l’après-midi s’avère très chaude et tous les points d’eau sont désormais les bienvenus pour s’asperger. Ils le sont d’autant mieux que mes 3 litres d’eau arrivent peu à peu à expiration. J’économise l’eau au maximum et quand la Jasse de Mariailles est là, je me souviens bien évidemment de la fontaine où j’avais vu l’homme remplir ses gourdes ce matin. Je me désaltère jusqu’à plus soif et remplis la moitié d’une bouteille. Mariailles est là avec ses innombrables randonneurs, ses bovins, son abri pastoral et son beau refuge gardé. J’irais bien y déguster une bière bien fraîche sur sa terrasse encore ensoleillée mais je n’ai plus vraiment soif. Et puis, autant être honnête, voilà déjà plus de 10 heures que je suis « en marche » et pour parler franc, j’en ai « plein les godillots » et languis d’arriver. Sans compter que le parking du Randé est encore à 40 minutes alors plus rien ne peut m’arrêter. Je vais mettre 50 minutes pour rejoindre ma voiture car de toute évidence la fatigue est bien là. Oui, je l’avoue, à 66 ans faire le Canigou en voulant courir plus vite que les nuages, ce n’est pas très sérieux mais alors quel grand bonheur j’ai vécu et que de beautés découvertes ! Cette randonnée a été longue de 24 km environ. Le dénivelé de 1.264 mètres est assez simple a calculé puisque le Randé est situé à 1.520 m d’altitude et le Canigou à 2.784 m. Les montées cumulées sont plus significatives et selon mon tracé G.P.S, elles sont de l’ordre de 2.680 mètres tout comme les descentes d’ailleurs. J’ai démarré à 7h30 le matin et j’ai terminé à 18h30 le soir soit 11 heures à courir les sentiers mais ne vous fiez pas trop à ce temps-là car comme toujours c’est Dame « Flânerie » qui a guidé mes pas.  Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25. (*) Etymologie du Canigou.

(*) La croix du Canigou : Si vous ne connaissez pas l'Histoire de la croix du Canigou, voilà ci-après un lien où vous apprendrez l'essentiel de ce qu'il faut savoir d'elle. Merci à Bérénice : http://pain2seigles.eklablog.com/-a209991480#comment-108008392

 

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La Chapelle Sainte Anne (1.347 m) depuis Baillestavy (620 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est enjolivé par des musiques jouées par le guitariste de jazz Biréli Lagrène extraites de son album "Gipsy Project". Elles ont pour titre : "Blues Clair", "Coquette", "Daphné", "Embraceable You" et "Swing 42".

Il y a quelques années, je vous avais présenté dans ce blog, une balade assez insolite au départ du joli hameau de Glorianes intitulée « la Chapelle Sainte Anne ». Cette balade vers la chapelle ruinée de Sainte Anne située au sommet du Serrat des Genièvres, à 1.347 mètres d’altitude présente la particularité d’être une des toutes premières qu’il m’ait été donnée de faire quand je me suis lancé dans la randonnée pédestre, il y a maintenant plus de vingt ans. C’est un copain qui me l’avait fait découvrir pour la première fois, non pas au départ du hameau de Glorianes mais du village de Baillestavy et selon la même boucle assez singulière et difficile que je vous présente aujourd’hui. Depuis j’y suis retourné à de multiples reprises en y incluant fréquemment des variantes plus ou moins longues. J’’y ai même très souvent amené famille et amis car il faut bien l’avouer, par grand beau temps, cette Chapelle Sainte Anne constitue sans aucun doute un des plus merveilleux mirador sur le versant nord du Massif du Canigou. Au regard de la chapelle qui n’est plus qu’un tas de pierres difforme, on pourrait penser que les vues époustouflantes sur le Canigou en sont ses seuls attraits mais non, cette chapelle et la randonnée que je vous présente aujourd’hui ont beaucoup d’autres atouts.  Elles en avaient déjà dans le circuit confectionné à partir de Glorianes et bien que les vues soient aujourd’hui bien différentes, elles en ont tout autant dans cette boucle au départ de Baillestavy. Ce matin-là, c’est sous un ciel pur et céruléen que j’ai pris la direction de ce beau village du Conflent. Le temps était vraiment idéal pour monter vers la Chapelle Sainte Anne et bénéficier de ces incroyables vues sur le Massif du Canigou. Mais malgré une météo qui m’avait annoncé un grand beau temps pour toute la journée, la chance ne fut pas avec moi car au moment d’atteindre la chapelle, de gros nuages gris et blancs avaient décidé d’entrer dans la partie et recouvraient notre mythique sommet.  Pourtant, tout avait bien commencé et comme les fois précédentes, j’avais laissé ma voiture un kilomètre après Baillestavy ou du moins de son quartier de La Fargue, sur la D.13, direction Valmanya. Là, au lieu-dit le Pont de Fer, j’ai enjambé la Lentilla, torrent très apprécié des pêcheurs de truites fario mais fort impétueux en ce début de mai car descendant directement des contreforts abrupts et encore bien enneigés du Barbet.  D’ailleurs, depuis la D.13, il suffit de suivre un panonceau « parcours de pêche » et d’emprunter le petit sentier qui descend très raide vers la rivière. Là, on traverse le torrent grâce à un pont en béton mais aux garde-fous encore en fer d’où le pont tire sûrement son nom. Peu après, on ignore les autres panonceaux « parcours de pêche » descendant vers le lit du torrent et l’on emprunte l’unique sentier qui s’élève dans des sous-bois bordé parfois de « feixes » sur sa gauche. Au temps de l’exploitation du fer, ce sentier servait à rejoindre les mines de Rabollèdes. Il longe longuement la Lentilla puis s’en écarte peu à peu jusqu’ au moment où coupant un autre ruisseau celui du Ravin de Rabollèdes, il s’en éloigne vraiment. D’ailleurs après les grosses pluies des derniers jours, de l’eau, il en coule un peu partout sur cette « solana » et c’est bien la première fois que j’en vois dégouliner autant. Toutes les sources semblent régurgiter un trop plein et après les frimas de l’hiver, la végétation renaissante en profite à outrance et explose de verdeur. Le chemin embaume l’humus, le terreau humide et les mousses gorgées de rosée. L’itinéraire côtoie quelques vestiges du temps du pastoralisme et de l’extraction du minerai de fer.  La randonnée est presque un jeu d’enfant car si sur les vieilles cartes IGN, l’itinéraire est décrit comme étant non balisé voire hors sentier, le sentier balisé en jaune, lui, existe bel et bien et comme il est unique sur presque 4 kilomètres jusqu’au pylône de la Creu d’en Touron, il en devient d’une grande simplicité. Une fois encore, je précise que simplicité ne signifie pas facilité car le dénivelé est déjà de 460 mètres entre le départ que constitue le Pont de fer (620 m) et cette Creu d’en Touron (1.084 m) où le regard bascule magnifiquement vers les Aspres. Certes, il y a entre ces deux points, une évidente déclivité mais cette dénivellation va nous permettre d’avoir de merveilleuses vues aériennes sur la Vallée de la Lentilla mais surtout d’incroyables panoramas sur la Massif du Canigou sans avoir à attendre d’être au sommet du Serrat des Genièvres. De temps à autre, il ne faut pas craindre de quitter le chemin pour profiter pleinement de ces vues somptueuses : vers le Canigou bien sûr, mais aussi vers d’autres lieux bien reconnaissables comme Valmanya, Baillestavy, les Mines de la Pinouse, les Puigs d’Estelle et de Saint Pierre et bien d’autres merveilles encore. Voilà pourquoi, nonobstant un temps devenant maussade au fil du parcours, je n’ai pas vraiment été déçu de ma balade, d’autant que malgré de gros nuages, la pluie est restée absente et c’était déjà un point très positif. Avec la Creu d’en Touron, on atteint un premier étage mais les autres paliers à rejoindre sont d’autres « nougats » bien plus difficiles à croquer. Il suffit pourtant de suivre des clôtures, le plus souvent faites de fils barbelés, très indigestes, il est vrai. Il y a d’abord en hors d’oeuvre, le Col de Montportell (1.184 m), 1.400 mètres plus loin mais déjà 100 mètres plus haut, puis, vient le plat de résistance avec un très court mais terrible raidillon qui, avec ses 164 mètres de dénivelé pour ses 825 mètres de longueur, nous emmène à au pic Sainte Anne à 1.347 mètres d’altitude où se trouve l’ancienne chapelle. Une chapelle Sainte Anne certes ruinée mais qui est un extraordinaire belvédère à 360 degrés ou presque.  L’excellent site Internet consacré à l’histoire du Roussillon nous en conte très bien la chronologie détaillée que je résume ici : Située sur le territoire de la commune de La Bastide, la petite chapelle (6,20 m de long sur 3,50 m de large) a été construite sur les fondements d’un ancien oratoire du nom de La Solada de Sancta Anna. La première mention écrite date de 1568. La nouvelle chapelle Sainte Anne fut élevée en 1699 grâce à la volonté de quatre personnages des villages alentours dont un certain Jean Ange Toron de la Bastide (a-t-il un rapport avec la Croix d’en Touron ? Je l’ignore ! ) En 1722, un document présente la chapelle comme un ermitage sous le nom de Sancta Anna dels Quatra Termas.  A l’époque, l’ermite, en général un moine, tenait un rôle social important auprès des populations des villages alentours alors beaucoup plus isolées qu’ils ne le sont de nos jours. Après la Révolution, les biens de l’église deviennent des biens d’Etat et la chapelle Sainte Anne ne fait pas abstraction à cette règle.  Comme bon nombre d’autres biens de l’église jugé inutile par les révolutionnaires, l’ermitage fut vendu. Il perdit son rôle social, tomba en désuétude puis fut abandonné et oublié des hommes et il ne résista pas à l’usure du temps. Il faut dire que le Pic Sainte Anne est exposé et battu par tous les vents. Chaque fois que j’y monte, j’y élève sur les murs restants trois ou quatre pierres que je retrouve le plus souvent à terre sans doute balayées par les vents puissants qui soufflent ici voire bousculées par les moutons qui broutent à longueur d’années sur cette montagne plutôt aride. Elever les murs de la chapelle, c’est ma manière à moi, d’ajouter quelques pierres à cet édifice oublié de tous. Après cette découverte assez désagréable quand il ne fait pas beau ou bien quand souffle bien trop fort notre « chère » tramontane, le dessert arrive à point nommé. Ce dessert, c’est la suite du parcours qui n’est constituée que de descentes voire de chemins plats et herbeux plutôt agréables à arpenter. Là encore, il suffit de suivre comme un fil d’Ariane des clôtures. Cette longue crête en surplomb de la Vallée de la Lentilla et face au Canigou c’est le Serrat des Genièvres ou Serrat del Ginèbre en catalan. Ne vous amusez pas à chercher les plants de genièvres, il y a très longtemps qu’ils ont disparus des paysages environnants, emportés par des défrichages à répétition et des écobuages pas toujours bien maîtrisés. Ici, les genêts sont désormais les rois mais des rois sans doute éphémères eux aussi et qui, finalement subiront le même sort que les genièvres d’antan. Des landes de genêts que les éleveurs de bovins, d’ovins et de caprins s’évertuent de défricher ou d’écobuer sans relâche pour agrandir sans cesse leurs pacages. Comme le dit si bien le proverbe «  à toutes choses malheur est bon » et si les paysages sont parfois un peu noircis,  ici, le randonneur marche le plus souvent à découvert et sur un tapis herbeux plutôt agréable à cheminer, enfin au moins jusqu’à la redescente finale vers Baillestavy. Car là, il faut bien que je l’avoue, le retour que j’ai choisi en souvenir du bon vieux temps et de ma première venue ici, est loin d’être le chemin le plus facile même s’il est le plus court en terme de distance à parcourir pour rejoindre le point de départ. Peu après les ruines du Cortal del Pou, il faut suivre la clôture qui file perpendiculaire au chemin principal. Cette clôture assez rectiligne atterrit sur une large piste près du Mas Miquelet mais le parcours est semé d’embûches car assez abrupt, parfois caillouteux à l’extrême, pas toujours bien débroussaillée et en sus avec quelques clôtures et barrières pas toujours évidentes à enjamber. Un véritable parcours du combattant que vous pourrez éviter en empruntant la piste beaucoup plus facile mais plus longue qui descend par le Mas de Dalt (voir variante sur ma carte IGN). Les suites des deux itinéraires sont simples mais peuvent paraître fastidieuses car les pistes ne sont qu’une succession sans fin de sinuosités et de virages avant d’atteindre la D.13. Elles sont d’autant plus laborieuses que Baillestavy et la Fargue sont encore à quelques encablures et que si vous êtes venus avec un seul véhicule, le Pont de Fer, lui, est encore un peu plus loin, à 1.200 mètres environ de la Fargue. Au total, vous aurez parcouru dans le premier cas une quinzaine de kilomètres et dans le deuxième environ deux kilomètres de mieux. Depuis le Pont de Fer et jusqu’à la chapelle, le dénivelé est de 727 mètres et les montées cumulées sont de l’ordre de 1.190 mètres environ. La Chapelle Sainte Anne est donc une randonnée qui est loin d’être facile mais elle présente l’avantage d’être une des plus plaisantes que je connaisse par grand beau temps. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

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Les Balcons de Taurinya (843 m) depuis Taurinya (543 m)

Publié le par gibirando

 
Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons des Beatles interprétées ici par le Riga Recording Studio Orchestra. Elles ont pour titres : "Day Tripper", "No Reply""Norwegian Wood" et "Across The Universe".
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Si le dictionnaire Larousse définit le mot « balcon » comme une  « plate-forme en saillie sur une façade desservie par une ou par plusieurs portes-fenêtres », j’avoue que dans cette randonnée intitulée « les Balcons de Taurinya », je me suis demandé pendant très longtemps si l’interprétation de ce mot resterait valable une fois transposée à cette jolie boucle pédestre. En effet, après avoir laissé notre voiture à Taurinya sur le parking du superbe et très moderne bistrot de pays El Taller, il nous a fallu exactement 1h30 de marche avant qu’une première fenêtre s’entrouvre sur ce beau village du Conflent. Comme quoi, même en randonnée, il faut parfois être patient. Mais attention, si le mot « balcon de Taurinya » a pris toute sa signification passé ce laps de temps, ça ne veut pas dire pour autant que ces 90 minutes à marcher ont été désagréables. Non, bien au contraire car les découvertes sont même plutôt nombreuses dès le début de cette longue boucle où le balisage est très présent mais demande parfois de l’attention. Il y a d’abord le village lui-même qui ne manque pas d’intérêts avec notamment quelques vieilles et jolies ruelles mais surtout son église romane dédiée à Saint-Fructueux et dont le beau clocher-tour daterait du 12eme siècle. Puis après s’être dirigé vers le haut du village jusqu’au Cami de las Tarteres, on ira dès le début de cette balade, à la rencontre de l’ancien hameau du Salver essentiellement destiné à l’exploitation du fer. Salver conserve une quantité incroyable de vestiges de ce patrimoine minier que de vaillantes associations cherchent à faire renaître de leurs cendres en réhabilitant certains bâtiments et en incitant les visiteurs à venir faire une petite balade sur un circuit crée en cette occasion et qui s’intitule le « Sentier des Mines ». Puis, après Salver et la belle châtaigneraie, les balcons se font jour du côté des Costes d’Anglade, point culminant de la journée avec ses 843 mètres d’altitude. D’ici, des fenêtres plongeantes s’entrouvrent sur Taurinya, Saint-Michel de Cuxa et sur le vallon de la rivière Llitera mais pas seulement car dans l’agréable et rafraîchissante descente vers les Colomines, de nombreuses vues apparaissent absolument de tous côtés et vers tous les horizons plus ou moins proches : Canigou et hauts sommets enneigés du Haut-Conflent, de Cerdagne et du Capcir, Massifs du Coronat et du Madres, Vallée de la Têt et Plaine du Roussillon et des panoramas se dévoilent même jusqu’à la Méditerranée. Un peu plus bas en altitude, on découvrira l’ancestrale Tour de Corts. Il s’agit en réalité d’une ancienne église romane, elle aussi, du 12eme siècle dont l’abside a été surélevée et fortifiée pour prévenir d’éventuels assaillants. Là aussi, à travers un texte de 1280, l’historien Jean Tosti nous apprend qu’il y avait un hameau à Corts et des mines consacrées à l’exploitation du fer : « Menerio in terminis de Cortz ». Un peu plus bas encore et à l’approche de Saint-Michel de Cuxa, c’est un petit bout du long Canal de Bohère que l’on va côtoyer sur un tronçon malheureusement asséché puis après avoir enjambé la Llitera (439 m), le clou de cette belle et longue randonnée sera bien sûr la visite de cette incontournable abbaye, un des plus beaux édifices religieux de notre département. Si vous ne connaissez pas Saint-Michel de Cuxa et si vous êtes un amoureux des vieilles pierres, je vous conseille vivement cette visite dont vous ne pourrez pas sortir déçu tant il y a de merveilles architecturales à contempler. Bien qu’à ce stade, la randonnée soit loin d’être terminée car il reste encore quelques kilomètres, un bon dénivelé jusqu’au col de Clara et entre les deux, bien d’autres balcons à arpenter et à découvrir, cette découverte de l’abbaye dans ce cadre où transpire la sérénité ne pourra être que bénéfique à un peu de récupération. Comme si vous étiez passé dans un sas de décompression, vous repartirez de l’abbaye plus calme et plus reposé que jamais, au moins dans votre tête. Si les jambes ne suivent plus comme ce fut le cas pour Dany, vous aurez toujours la possibilité d’emprunter la D.27 bien plus courte pour rejoindre Taurinya. Dans le cas contraire, il vous faudra continuer le parcours en passant devant les restes de l’ermitage Saint-Pierre d’Orséolo où a été élevée une stèle en hommage à cet homme qui fut d’abord doge de Venise en 976. Pietro Orséolo fut un remarquable administrateur et reconstructeur de la cité vénitienne après le soulèvement du peuple en 976 qui avait vu la détérioration et la destruction de nombreux bâtiments et palais dont celui des Doges et la basilique Saint-Marc par exemple. Il instaura la paix civique puis deux ans plus tard, il disparut sans laisser de traces et on apprit que bien plus tard qu'il était entré sous un faux nom chez les moines de Saint Michel de Cuxa accompagné de deux ermites Romuald et Marin. Il y passa le reste de sa vie dans l'expiation, la pénitence et la prière.Après la découverte de cette stèle, il vous faudra monter vers les hauteurs de la Serre de Faixans d’abord par un chemin creux bordé de petits murets de pierres sèches puis par une piste terreuse qui vous amènera après quelques zigzags jusqu’au col de Clara. Là, sur cette piste, vous serez à nouveau aux premières loges de somptueux balcons et d’autres panoramas se dévoileront sur Taurinya, ses très proches alentours ou ses très lointains horizons magnifiquement enneigés en cette saison. Au col de Clara, la vue embrasse d’autres paysages et on remarquera notamment une bien jolie vue vers l’ermitage Saint-Etienne de Pomers, découvert et décrit dans ce blog il y a peu de temps. Ici au col, il suffira de suivre le panonceau  « Balcons de Taurinya » pour rejoindre le village et refermer cette magnifique boucle d’environ 16 kilomètres. Si le dénivelé est, avec ses 300 mètres, plutôt modeste, les montées cumulées dépassant les 1.110 mètres en font une balade plutôt difficile. Comptez au bas mot 5 « bonnes » heures de marche arrêts non inclus et consacrez-y la journée si vous envisagez de visiter Saint-Michel de Cuxa. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou – Top 25.

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L'Ermitage Saint-Etienne de Pomers depuis Clara

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 3 musiques jouées par le compositeur et flûtiste roumain Gheorghe Zamfir (flûte de pan). Elles ont pour titre : "Eté d'Amour""Clair de Lune" et "Méditation from Thais"
L'ERMITAGE-ST-ETIENNE-DE-PO
STETIENNEPOMERSIGN
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On ne compte plus le nombre d’édifices religieux dans notre département ; dont de nombreux très anciens ; et dans la majorité des cas, ils sont devenus le prétexte à d’agréables balades. Toutefois, les portes de ces édifices étant closes la plupart du temps, le visiteur devra se contenter de n’en faire que le tour ce qui je pense peut s’avérer être un frein au tourisme en général et en particulier au tourisme pédestre et/ou religieux. Après la récente découverte de la chapelle de Séquières, où le problème ne s’était pas posé car en ruines et donc ouverte à tous le vents, nous en avons fait la désagréable expérience avec la petite « chapelle de Saint-Etienne de Pomers » que l’on a atteint à partir du village de Clara et que nous avons également trouvé fermée. En rédigeant cet article, au lieu d’écrire « Pomers », moi j’ai même failli écrire « paumés », tant je m’étais complu à alambiquer cette randonnée avant d’atteindre avec difficulté ce joli petit ermitage. Pourtant, j’avais lu sur un site Internet qu’un moine orthodoxe prénommé Cassien avait restauré lui-même cette chapelle, qu’il y avait peint de magnifiques fresques et qu’il était toujours prêt à accueillir avec plaisir les randonneurs venant le voir. Ce blog Internet http://orthodoxievco.blogspot.fr/ dont je vous conseille la lecture semblait d’autant bien documenté qu’il s’agissait du sien. Bon, sans doute n’était-il pas là le jour de notre balade car j’ai lu aussi qu’il bougeait énormément passant sa vie entre Clara, le Grèce et bien d’autres pays. Mais après tout si j’ai compliqué cette randonnée sans regret d’ailleurs, lui n’y était pour rien car une fois encore, j’avais envie de tout en même temps : voir de beaux panoramas, faire quand même un peu de sport et découvrir bien sûr ce petit joyau de notre patrimoine religieux catalan que Cassien avait restauré et décoré. Alors c’est vrai qu’au cours de cette balade un peu « biscornue », nous avons pu tout faire, sauf entrer dans la chapelle. C’est d’autant plus dommage que c’était l’objectif premier que nous avions espéré au départ. Nous avons démarré de Clara (532 m), minuscule village du Conflent perdu au pied du Canigou dont l’histoire reste plutôt restreinte or mis le fait qu’il aurait dépendu pendant fort longtemps de l’abbaye de Saint-Michel de Cuxa. Pendant le Moyen-âge, c’était le cas de nombreux villages du Conflent de dépendre de Cuxa, car sous la protection des comtes de Cerdagne, du roi de France et même du pape, l’abbaye agrandissait autant qu’il le pouvait son patrimoine foncier. Clara n’y a pas fait exception. Mais la raison invoquée par les historiens pour expliquer cette relative confidentialité de Clara est que le premier vrai hameau aurait existé bien plus haut. A l’origine, il y aurait eu d’abord un temple païen du nom latin de Pomarium, signifiant "verger", puis sur l’emplacement de ce temple, on aurait construit une premier édifice chrétien avant qu’un château du nom de Saint-Etienne de la Roca dont il ne reste aujourd’hui que quelques rares soubassements soit construit juste au dessus sur un éperon rocheux. Près de cet ancestral château ayant appartenu aux comtes de Cerdagne, il y avait donc une église qui ne serait ni plus ni moins que notre objectif du jour, c’est à dire l’ermitage « Saint-Etienne de Pomers » , dont la traduction en « pommiers ou pommeraies » semble quelque peu contestée en «« Pols muers » signifiant « pulsations de mort » c'est-à-dire « tremblements de terre » dont la région serait paraît-elle sujette. Pour compléter ce très court résumé historique, il faut savoir que le plus vieux document roussillonnais aujourd’hui retrouvé a été écrit ici à « Saint-Etienne de Pomers ». Il s’agit d’une charte désormais conservée aux archives départementales des Pyrénées-Orientales faisant référence à un plaid seigneurial ayant été organisé en 865 pour résoudre un litige portant sur la propriété de Prades entre un certain Salomon, comte d'Urgell et de Cerdagne et l’abbaye de Lagrasse. Voilà pour un bref rappel de l’histoire de ces lieux pour lesquels vous trouverez de plus amples renseignements en compulsant les sites qui vous sont désormais familiers à savoir ceux consacrés à l’Histoire du Roussillon, celui de l’historien Jean Tosti, sans oublier bien sûr celui du moine Cassien. Enfin si l’histoire approfondie de la toponymie de ces lieux vous intéressent vraiment, je vous conseille vivement la lecture d’une étude de l’Association Catalane de Généalogie intitulée le « Stevi Codex » ou « Code de Stevus », vous y trouverez une foule de renseignements sur l’Histoire et l’origine des noms et notamment concernant « Saint-Etienne de Pomers », Clara mais également de nombreuses autres villes de notre département.  Nous avons laissé notre voiture près de l’église de Clara dédiée à Saint-Martin, elle aussi très ancienne (879) mais également fermée le jour de notre visite. Là, nous avons remonté la rue des Acacias qui longe la rivière Lliscou jusqu’à une intersection où un premier panonceau indicatif de randonnées est visible. Nous sommes sortis de Clara en enjambant un pont puis en empruntant une piste forestière qui file dans la direction du Col de Forn et de Baillestavy. Ici, le balisage est jaune et rouge jusqu’au col de Forn car nous sommes sur le GRP Ronde du Canigou. Dorénavant, il suffit de se fier à ce balisage ou alors de rester sur la piste DFCI CO40, mention indiquée sur quelques petites pancartes vertes bien présentes à chaque intersection.  La piste zigzague dans une forêt de feuillus aux multiples essences. Ici, on retrouve tous les arbres des étages inférieurs de nos forêts méditerranéennes : chênes, hêtres, frênes, châtaigniers, érables, ormes, sorbiers, etc….mais comme la piste s’élève en douceur, les premiers résineux apparaissent peu à peu et bien sûr, ils vont être de plus en plus nombreux jusqu’à prendre la place des feuillus dès lors que l’on va monter en altitude. Pour peu qu’on y ait prêté attention, la petite chapelle blanche est déjà bien visible depuis le départ mais perchée et blottie au pied d’un gros escarpement granitique elle paraît presque inatteignable. Elle s’éloigne ou se rapproche au gré des lacets de la piste forestière mais ce n’est qu’une fois un premier « pla » atteint qu’elle semble enfin accessible. Ici, un sentier s’engouffre sous les sapins et semble y monter directement. Nous, nous avons ignoré ce sentier et avons poursuivi sans regret la piste jusqu’au col del Forn (705m). Sans regret, car après cette marche à l’ombre de la forêt, des fenêtres ensoleillées se sont enfin entrouvertes sur de merveilleux panoramas : en dessous sur le Clos de Pomers, aux alentours sur la magnifique forêt domaniale du Canigou aux superbes teintes orangées en cette saison, au loin sur la vallée de la Têt et la longue Serra des Fenouillèdes, sur les massifs du Madres et du Coronat, et sur la gauche, sur le tout proche pic des Tres Estelles et vers des sommets plus lointains et plus élevés du Haut-Conflent et de Cerdagne. Se détachant dans un ciel intégralement azuréen, toutes ces hautes montagnes saupoudrées de neige étaient du plus bel effet et chaque vision était une véritable carte postale. Au col del Forn, nous avons quitté la piste au profit d’un petit sentier qui passe derrière un grand écriteau vantant les attraits du Massif du Canigou puis qui entre aussitôt dans une sapinière. Ce sentier s’élève immédiatement en effectuant de nombreux virages. Désormais, c’est un balisage jaune qu’il faut suivre au sein d’une forêt de résineux divers et variés : pins à crochets, ifs, sapins, épicéas, mélèzes…Très souvent des ouvertures s’entrouvrent et esquissent des tableaux toujours plus beaux et me confortent dans le choix de cet itinéraire : vers l’est et tombant vers la Vallée de la Têt, c’est une succession incroyable de collines et de ravins verdâtres, à nos pieds, c’est la jolie et longue vallée de la rivière Llech côté plaine et côté montagne et complètement à l’opposé la vue porte très étonnamment très loin jusqu’au Massif du Carlit. Le sentier domine le Roc des Maures et grimpe en direction du Roc de la Collade (1.080 m) et même s’il continue à offrir des vues toujours plus époustouflantes, il faut désormais prêter attention à une petite sente qui, vers la côte 975, redescend sur la droite sans crier gare. En réalité, ce croisement peu évident est simplement matérialisé par un petit cairn auquel nous-mêmes n’avions pas prêté attention. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés 100 mètres plus haut que prévu, au Roc de la Collade. Nous avons mis à profit ce bref égarement pour déjeuner en plein soleil et devant des vues toujours de plus en plus aériennes. Comme les fêtes de Noël approchaient à grands pas, j’ai également profité de ce contretemps pour ramasser une brassée de bonheur sous la forme de quelques petits brins de houx et de gui que l’on trouve assez facilement par ici. J’ai également exploité cette longue pause pour sortir ma carte IGN et mon GPS qui dormait au fond de ma poche et ce dernier a su nous remettre dans le droit chemin trouvant ainsi le petit cairn qui avait échappé à notre vigilance. Cette petite sente rocailleuse et parfois même très escarpée descend dans la forêt entre les rocs des Maures et ceux de La Roca de Saint-Etienne. Elle aussi est balisée en jaune. Elle finit par atteindre une autre intersection de sentiers. Le sentier descendant à main droite est celui du retour et ramène le promeneur vers la piste du col del Forn et celui partant à gauche va directement vers notre objectif du jour. Le petit ermitage est 300 mètres plus loin et plus haut. Comme une fois arrivés là-haut, nous l’avons trouvé fermé, on s’est contenté d’en faire le tour prenant au passage et sous toutes ses coutures de nombreuses photos de l’édifice mais aussi de très belles vues sur la forêt et le village de Clara. Le retour vers Clara est désormais d’une grande simplicité puisque après cet aller retour vers la chapelle, on retrouve la piste DFCI CO40 qui nous ramène sans souci au village. Telle que nous l’avons accomplie, égarement vers le Roc de la Collade non inclus, cette boucle est longue d’une douzaine de kilomètres environ pour un dénivelé de moins de 500 mètres mais comme vous l’avez lu dans mon récit se perdre a parfois du bon. Ce jour-là, j’ai fait mienne cette citation du Rabbin Nahman de Bratslav « Ne demande jamais ton chemin à quelqu’un qui le connaît, car tu ne pourrais pas t’égarer » que j’ai transformé en une version très personnelle beaucoup plus moderne :« Ne demande jamais ton chemin à ton GPS qui le connaît, car tu ne pourrais pas t’égarer ! ». Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

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Les Mattes Vertes et les Mattes Rouges (2.083m) depuis le Col de Jou (1.125m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons interprétées par Florent Pagny. Elles ont pour titre "Savoir Aimer""Et Un Jour Une Femme" (avec Marc Lavoine) et " Y'a Pas Un Homme Qui Soit Né Pour ça".

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Aujourd’hui, je vous propose les Mattes Vertes et les Mattes Rouges. Exceptés les randonneurs catalans, la plupart d’entre-vous me diront kézaco ? Non, ce ne sont pas de nouveaux ingrédients pour une ratatouille, ni pour une spécialité catalane style l’escalivade. D’ailleurs, je l’avoue, les Mattes, je ne sais pas exactement ce que c’est ! J’ai d'autre part posé la question aux gérants du Refuge de Mariailles mais ils n’ont pas su me répondre. Alors bien sûr, si vous êtes randonneur catalan, à l’évidence vous connaissez Mariailles comme célèbre départ vers sa majesté le Pic du Canigou, olympe des Catalans et vous l’avez bien compris les Mattes Vertes et Rouges, c’est aussi une très belle randonnée. Mais comme je suis têtu et que je ne veux pas mourir idiot, j’ai quand même cherché dans le Larousse puis sur la Toile pour savoir ce que pouvait bien signifier le mot « Matte » et plus précisément ici, dans ce prodigieux Massif du Canigou. Du mot « Matte », le Larousse donne la définition suivante : « substance métallique sulfureuse résultant de la première fusion d’un minerai traité et pas assez épuré ». En raison des nombreuses exploitations de minerais que le Massif du Canigou a abrité au fil des siècles, dont celles du fer par exemple, certains pencheront pour cette origine possible du mot. Sur le Net, les lieux et les définitions portant le nom de « matte » sont pléthores (dépôt sédimentaire, monceau, masse compacte, meule, banc de poissons, etc.…) mais celle qui me semble la plus appropriée aux lieux que j’ai visité c’est la traduction du mot catalan ou espagnol « mata » qui aurait été francisé et qui signifie « buisson, arbrisseau, bosquet ou boqueteau ». Voilà, vous l’avez compris les Mattes sont sans doute des bois mais comme ici, il n’y a que ça, les Mattes Vertes et Rouges ne sont pas réellement des objectifs en-soi mais d’agréables prétextes à une longue balade en montagne. Mais pour une fois, j’ai décidé de m’amuser un peu et j’ai agrémenté cette balade à une « sauce Géocaching ». Le trésor a trouvé ici étant directement un itinéraire hors des sentiers battus, c'est à dire un chemin.  En principe, le départ s’effectue soit du Col de Jou soit de Mariailles que l’on atteint par la D.116, direction Vernet-les-Bains, puis Casteil que l’on traverse en poursuivant la route jusqu’à la fin du bitume pour aboutir à la piste forestière. Personnellement et en raison de la longueur et de la difficulté de ma randonnée, j’avais prévu de démarrer de Mariailles mais c’était sans penser qu’en cette période estivale, la circulation est réglementée et qu’on ne peut pas aller plus loin que le parking de Randé. J’ai opté pour un choix intermédiaire et me suis arrêté au premier parking que j’ai trouvé sur la piste après le Col de Jou. Il présente les avantages d’être à une heure du Refuge de Mariailles et situé directement sur le G.R.10, commun ici avec un sentier d’interprétation et de découverte à faire à l’aide d’un petit livret édité par l’O.N.F. Le sentier longe le mélodieux canal d’irrigation construit à la fin du 19eme siècle par les paysans de Casteil. A l’époque, ce canal irriguait les cultures qui, en étages, descendaient des flancs de la montagne jusqu’au fond du vallon. Fraîche en raison du canal et très ombragée, la sente est agréable malgré le raide et permanent dénivelé. Mais cette dernière se calme un peu après le Col du Cheval Mort (1.454 m) pour déboucher à 150 mètres du refuge de Mariailles. On prend à droite puis à gauche pour arriver au col où s’entrecroisent les différents chemins. Ici, près de la Maison pastorale, on est ébahi devant un décor grandiose et exceptionnel sur les hauts sommets qui entourent le vaste vallon de Cady (Quazémi, Canigou, Barbet, Puig Sec, Roc Nègre, Très Vents, Roja, Sept Hommes). Autant de sommets accessibles soit pour de simples randonneurs soit pour des alpinistes aguerris. En reprenant nos esprits, on constate qu’il y a bien un panneau « Mattes Rouges et Mattes Vertes » qui part vers la droite mais pour mon circuit on le délaisse car on reviendra par là et on choisit de suivre le panonceau « Croix de la Llipodère-3km5 ». Cet itinéraire correspond au Tour du Canigou direction le Pla Guillem. Dominé à gauche par l’altier Pic des Sept Hommes (que j’ai eu l’occasion de vous présenter dans ce blog), le large chemin suit le cours du torrent de la Llipodère, nom donné au large vallon pastoral qui s’ouvre au bout de trente minutes. Signalé par un cairn, un premier raccourci se présente à droite de la piste, monte dans la pelouse vers un cortal en ruines et permet d’éviter un très long lacet vers le fond du vallon. Un deuxième raccourci est également mentionné sur la carte IGN mais personnellement, je poursuis la piste en raison de la beauté des panoramas plongeants vers Mariailles et sur les gorges de la Llipodère. Le chemin aboutit à la Collade de la Roquette (2.083 m) que surplombe la coupole du Pic de Dona Pa (2.113 m). A quelques mètres, vous apercevez la « fameuse » croix de Llipodère, celle-là même qui était mentionnée sur le panonceau à Mariailles. Ici, on fait le choix de partir dans le sens opposé à la croix sur un large chemin herbeux en direction d’une barrière métallique que l’on pense à bien refermer derrière soi. Sur la droite, de vastes panoramas se dévoilent sur les Esquerdes de Rotja, sur la splendide Réserve Naturelle de Py et l’impressionnant vallon de la Rotja. Droit devant, de hauts et lointains sommets escarpés et plus près, espèce d’énorme montagne russe à trois bosses, le reconnaissable Pic des Très Estelles, mémorable à mes souvenirs.  Ici j’allume mon GPS et grâce au tracé préenregistré (tracé vert sur ma carte), je commence ce que j’ai appelé plus haut ma « sauce Géocaching » que l’on peut traduire en français par « course au trésor avec GPS » (géo de géographie et caching de cache). En réalité dans mon cas, il s’agit d’une simple randonnée d’orientation où le seul trésor à découvrir, c’est une nature exceptionnellement riche. Preuve de cette richesse, en sortant des sentiers battus habituels, j’ai, avec surprise, débusqué des hauts genêts, juste avant les Mattes Vertes, un grand cerf que je n’ai malheureusement pas pu immortaliser dans mon numérique, car trop rapide. Après la Collade de la Roquette, mon GPS m’amène vers le Pla Roussell, vaste pelouse verte que l’on aperçoit derrière quelques pins en contrebas du sentier. Mais si vous n’avez pas de GPS, je vous conseille de poursuivre le large chemin principal (tracé en bleu sur ma carte). Il se rétrécit un peu mais présente l’avantage d’être balisé en jaune et de vous emmener sans difficulté jusqu’à la Collada des Mattes Rouges où l’on retrouve la piste de Mariailles. Mon GPS, lui, m’amène, non sans difficulté, beaucoup plus bas, à gauche d'un ravin où coule le Bareu puis vers l’ouest en direction du bois « Matte Vert » sur la carte. Après, quelques zigzags dans les landes et les bois, mon GPS ne passant pas au mieux dans l’épaisse forêt, je coupe un premier chemin herbeux pour déboucher avec soulagement mais comme prévu un peu plus bas sur une jolie piste forestière non loin d’un terre-plein dominant un profond ravin descendant vers Py. Cette piste, je la remonte vers le Collada de Botifarra (1.703 m). Balisé en jaune et rouge, ce large chemin rejoint les Mattes Rouges où poussent quelques sorbiers, dont, les fruits rouges sont peut-être à l’origine de cette dénomination. Aux Mattes Rouges (1.745 m), un sentier descend à gauche vers le Col de Jou et un autre, un peu plus haut, vers le parking de Randé. J’aurais pu rejoindre ma voiture par ce dernier sentier, mais en manque d’eau et « mort de soif », j’ai préféré poursuivre la piste pour rejoindre le Refuge de Mariailles en rêvant d’une bière glacée. La bière était au rendez-vous mais le soir tombait et il ne me restait plus qu’à redescendre le G.R.10 pour retrouver ma voiture. La boucle la plus longue que je vous indique ici sur ma carte fait 23 kilomètres pour 800 mètres de dénivelé. Le tronçon vert sur ma carte ne peut être raisonnablement accompli qu’avec un GPS au tracé préenregistré. Ne vous lancez pas dans cette aventure sans remplir cette condition car malgré les pointillés bien présents sur la carte IGN, il s’agit le plus souvent de marche en forêts et en landes sur des caminoles, ces petites sentes tracées par les animaux ou bien sur des sentiers peu pratiqués, peu entretenus et parfois embroussaillés. Sans GPS, vous préfèrerez, le raccourci tracé en bleu sur ma carte. Une journée est à consacrer à ces découvertes colorées. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

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Le Chemin de Flassa (1.151 m) depuis Jujols (960 m), fenêtre sur le Canigou.

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de la musique "Walk On By" composée par Burt Bacharach et jouée ici par Peter White et Boney James, extraite de leur album "Reflections".

Le Chemin de Flassa (1.151 m) depuis Jujols (960 m), fenêtre sur le Canigou.



J'ai déjà eu l’occasion de vous parler de Jujols lors de la description d’une très belle mais très longue randonnée (20km) aux carrières de marbre rouge du Coronat. Comme aujourd’hui, ce petit hameau du Haut-Conflent servait déjà de ligne de départ. Quand vous entrez dans le village, prêtez attention. Il y a sur votre droite une surprenante fenêtre posée au bord même de la route, sans rien autour, avec les mentions suivantes : « D’ici, vue unique sur le Canigou-Ouvrir la fenêtre-Admirer le Canigou-Fermer ». Au premier abord, vous allez penser qu’il s’agit d’un canular d’un petit blagueur du coin, mais par temps très clair, jouez le jeu et  regardez : "La vue sur le Canigou est vraiment unique et splendide !" D’ailleurs la randonnée que je vous propose et qui s’intitule « le Chemin de Flassa » est dans sa quasi intégralité une véritable fenêtre sur le Massif du Canigou. A Jujols, laissez votre voiture sur le parking qui jouxte la jolie église Saint-Julien. Plusieurs petits panonceaux jaunes indiquent divers parcours dont ce « Chemin de Flassa » avec un aller-retour de 2h40. Personnellement, je l’ai transformé en une boucle un peu plus longue, un peu plus sportive,  mais aussi plus intéressante permettant d’autres visions sur tous ces magnifiques panoramas. Du parking, retournez vers le village. Vous passez entre la mairie et la Maison de la Réserve Naturelle. Vous poursuivez tout droit et remarquez un premier panneau de bois un peu fendu  indiquant : « Flassa par le chemin de Flassa-1h30 ». Au printemps, le chemin fleuri de magnifiques iris mauves et bleus (photo) devient balcon sur le Canigou enneigé. Mais, il y a aussi une multitude de perspectives sur toute la chaîne de montagnes qui défile devant nos yeux stupéfaits : les Esquerdes de Rotja, les Très Estelles, les pics Rives Blanques, et Gallinas, j’en passe, j'en saute et j’en oublie.… Tout en bas, on aperçoit la verte vallée de la Têt et au dessus de nos têtes, les roches roses ou les sombres forêts du Massif du Coronat. Vous quittez le village en passant devant la fontaine et l’oratoire de la Sainte-Famille et descendez dans un bois. A un carrefour, un deuxième panonceau de bois indique Flassa à 1h20 et le ravin Font Eyxen à 50 mètres. Un balisage jaune est présent mais ne vous y fiez pas trop car il y en a plusieurs. Il y a aussi d'autres couleurs selon qu'il s’agit de randonnées pédestres ou de VTT, les deux activités se côtoyant souvent sur ces chemins. Tantôt jaune, tantôt bleu tantôt jaune et rouge quant il s’agit du Tour du Coronat (à voir sur mon site perso : http://pagesperso-orange.fr/gilbert.jullien/DES_MERVEILLES0.htm ). Après ce panonceau de bois, le chemin devient plus simple car il est unique jusqu’à un prochain panneau indiquant Jujols avec une flèche et des lettres noires  marquées au fer rouge et un gros point bleu. Là, il faut prendre à droite un sentier qui descend légèrement. On domine Jujols qui s’éloigne et on débouche sur une large piste de terre. A ce nouveau carrefour, il faut continuer à droite et descendre jusqu’à une prochaine intersection où l’on emprunte la piste qui monte vers la gauche d’abord à la très belle église Saint-Marcel de Flassa puis au hameau lui-même. La visite du hameau doit être faite avec discrétion et respect car il s’agit d’une propriété privée avec défense d’entrer si j’en crois le panneau ! Avant de repartir, on prendra largement le temps d’admirer le Canigou toujours plus beau, le temps d'un bon pique-nique par exemple ! Puis on fait quasiment demi-tour car le retour se fait par une minuscule sente qui passe derrière la première ruine qui se trouve sur  la gauche quant on entre dans Flassa. Parfaitement balisée en jaune et marquée de nombreux de cairns, elle monte assez sévèrement dans la caillasse jusqu’à retrouver la piste propre au Tour du Coronat où l’on remarquera une borne (non loin du point 1.151 m sur les cartes IGN). Descendez la piste à votre gauche et après trois ou quatre virages en épingles à cheveux, quittez-la définitivement par la droite par une sente marquée au sol d’un gros cairn. Vous êtes toujours sur le Tour du Coronat qui va vous ramener sans aucun problème à Jujols. Sur les arbres, le balisage jaune et rouge est rare mais parfois présent, mais il y a aussi des traits et des ronds bleus pour les vététistes. On retrouve, le panneau Jujols marqué aux fers rouges et le chemin déjà emprunté à l’aller.  Encore quelques foulées et après 3 heures de marche effective, vous pouvez enfin poser vos fesses sur le fauteuil moelleux de votre véhicule. Cartes IGN 2348 ET Prades et 2249 ET Font-Romeu-Capcir Top 25.

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La Chapelle Sainte Anne (1.347 m) en circuit à partir de Glorianes.

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de la musique "The Shadow Of Your Smile", chonson écrite par Paul Francis Webster et composée par Johnny Mandel.
Elle estjouée ici par le saxophoniste Dexter Gordon, extraite de son album "A Day in Copenhagen (Jazz Club)"

En lisant ce résumé, les esprits connaisseurs mais chagrins se diront : pourquoi parler de ce circuit déjà décrit dans la "bible" du randonneur catalan, le célèbre "100 randos dans les P.O (ancienne version)" de Georges Véron ? Parce que j'ai simplement envie de faire découvrir ce parcours au plus grand nombre car pour moi il est l'un des plus beaux panoramas à 360° qu'il m'est donné de connaître. Tout le Roussillon est là autour de ces crêtes: le seigneur Canigou, bien sûr, jamais aussi proche, le Vallespir et les Albères, la plaine jusqu'à la mer, les Fenouillèdes et les Corbières, le Madres et le Coronat, etc...50 mètres avant d'entrer dans Glorianes, prenez la piste qui va au Mas d'Avall, que vous laissez à votre droite, et descendez jusqu'au ruisseau de Glorianes. Enjambez-le ainsi qu'un second, affluent du premier et descendez un peu la rive gauche. Le chemin s'éloigne du torrent, grimpe quelques rochers puis la sente devient plus régulière. Voilà, il suffit d'escalader ce chemin praticable même si par endroits, il est parfois envahi par la végétation. En montant, vous croisez des mas en  ruines : Cortal del Mig, Mas d'en Molins. Après ce mas, la sente devient parfois incertaine, se faufile entre de hauts genêts et de hautes fougères, mais reste néanmoins visible. Il faut toujours monter jusqu'à atteindre une clôture. Longez là un peu, puis enjambez là pour rejoindre une piste d'exploitation que vous emprunterez en partant sur la gauche et que vous ne quitterez plus jusqu'au tas de ruines de la Chapelle Sainte Anne (18 eme siècle). Attention car vous êtes dans une zone d'estives où quelques vaches errent parfois sur le chemin. A un moment, et avant la dernière ascension, il vous faut enjamber une clôture et vous entrez dans une seconde zone d'estives très souvent occupée celle-ci par des moutons. Il faut suivre cette clôture (photo) jusqu'au pinacle. En gardant à l'esprit que vous devez retourner à Glorianes, vous avez dès le départ de la piste un aperçu panoramique du tour qu'il vous reste à parcourir. Mais la journée est encore devant vous ! Restez sur la crête car les paysages se dévoilent de tous côtés ! Un coup sur le versant ouest, un coup sur celui de l'est ! Après le Sainte Anne (1.347 m), restez en haut près de la clôture, les vues sur les Aspres notamment sont splendides, mais en réalité c'est tout le Roussillon jusqu'à la mer qui se déploie devant vos yeux émerveillés. Le retour se fait pratiquement au jugé en restant d'abord sur la crête puis en empruntant une large piste qui descend hardiment mais sans réelles difficultés vers Glorianes. Avant d'arriver au village et à la hauteur du lieu-dit le Camp de l'Homme Mort sur la carte IGN, n'oubliez pas de vous arrêtez à la superbe roche gravée dite du Roc de l'Amoriador. Une roche aux gravures originales et uniques qui mérite qu'on s'y attarde. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

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Les Mines de La Pinouse (1.360m) depuis le col de Palomère (1.036m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de la musique de la pub "Délonghi - Brad Pitt - Du grain à la tasse, le meilleur de l'expresso". Elle est l'oeuvre du compositeur américain Justin Hurwitz 
Les Mines de La Pinouse (1.360m) depuis le col de Palomère (1.036m)
Les Mines de La Pinouse (1.360m) depuis le col de Palomère (1.036m)

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Cette randonnée qui s'intitule "Les Minouses de la Pinouse" est d'un niveau facile. Elle part du Col Palomère (1036 mètres) qui se situe peu après Valmanya, village des Pyrénées Orientales. Au col, en venant de Valmanya, il vous faut prendre une rampe cimentée qui part sur votre droite. Le ciment laisse rapidement la place à un bon chemin qui monte dans une hêtraie. Sur fond de Canigou, cet agréable sentier vous ménera dans un lieu chargé de terribles histoires et d'histoire avec un grand "H". Vous découvrirez les anciennes mines de fer de la Pinouse qui ont été exploitées de 1904 à 1931 et le village (photo) désormais fantôme où vécurent des centaines de mineurs. Douze d'entre eux perdirent la vie en 1917 dans une terrible avalanche. Il faut savoir que le fer dit du Massif du Canigou a longtemps eu une belle renommée en terme de qualité. En outre, ce village constitue un haut-lieu de la résistance. Julien Panchot, chef du réseau Henri Barbusse y fut fusillé par les Allemands le 2 août 1944. Une plaque de marbre en sa mémoire y est scellée sur le mur d'un bâtiment. Je vous conseille de découvrir ce chemin en automne, par beau temps de préférence, les couleurs y sont merveilleuses ! Surtout si le majestueux Canigou qui vous fait face est un peu enneigé. Avec un denivelé de 350 m, comptez environ 1h 30 de marche pour parvenir au village. Le retour s'effectue par le même chemin qu'à l'aller. Je ne vais pas m'étendre sur les aspects hautement historiques de ce lieu car des historiens bien plus calés que moi ont déjà, avec force détails, raconté tout ce qui s'est passé. Je vous propose déjà quelques liens intéressants sur certains noms mais vous n'aurez aucun mal à trouver sur le Net de quoi aiguiser votre curiosité supplémentaire. Et si ce n'est pas suffisant, rendez-vous aux Archives départementales. C'est la première balade que je mets sur mon blog mais j'espère que ce n'est qu'un début et qu'il y en aura encore beaucoup d'autres. Belle première balade ! Quand vous irez, profitez pleinement des lieux. Ils sont magnifiques mais souvenez-vous que si nous avons ce bonheur de les admirer avec nos yeux d'êtres humains libres et heureux de l'être, c'est parce qu'avant nous des hommes ont oeuvré pour qu'il en soit ainsi. Certains ont oeuvré à cette liberté au point d'y laisser leur vie. Qu'ils soient remerciés et surtout qu'ils ne soient jamais oubliés. Cette balade doit y contribuer. Carte IGN Massif du Canigou 2349 ET, Top 25.

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