• Le Pic des Tres Estelles (2.099 m) en 2 jours depuis le Pas de Grau (1.190 m) (Nyer/Escaro)

    Le Pic des Tres Estelles (2.099 m) en 2 jours

    depuis le Pas de Grau (1.190m) (Nyer/Escaro)

    1ere étape : Le Pas de Grau - Mantet

    « Ce sont les étoiles, les étoiles tout là-haut qui gouvernent notre existence »

    Le Roi Lear-William Shakespeare



    Ce diaporama est agrémentée de 3 musiques ou chansons extraites de films de James Bond 007. Dans l'ordre d'apparition, elles ont pour titres et sont interprétées par : "James Bond Suite : James Bond Theme / From Russia with Love / Never Say Never Again / Goldfinger par The Mantovani Orchestra", "Licence To Kill par Gladys Knight" et enfin "Live And Let Die (Vivre et Laisser Mourir) par Paul McCartney & Wings

     

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    Vous avez peut-être eu l'occasion de lire sur mon site perso ou bien en vous connectant sur mon blog "Mes belles randonnées expliquées"  l'étrange histoire d'un égarement en montagne que nous avions vécu au début du mois de mai 2004 au Pic des Tres Estelles et que j'avais intitulé "Un cauchemar pour trois étoiles". Dans ce récit, je racontai avec force détails, cette expérience que Dany et moi avions endurée lors d'une randonnée qui avait pour objectif de gravir ce superbe pic situé à 2.099 mètres d’altitude en deux étapes à partir du Pas de Grau. Ce jour là, ou plutôt le deuxième jour, le 2 mai 2004 pour être exact, à cause de très hautes congères de neige obstruant le chemin sur le flanc nord du pic, nous nous sommes égarés et après une nuit passée à la belle étoile au fond d'un immense ravin, ce sont deux vaillants gendarmes du Peloton de Haute-Montagne d'Osséja qui sont venus nous chercher. Grâce à ces deux gendarmes et à tous ces hommes qui étaient venus nous porter secours, nous avons pu rentrer à la maison sains et saufs comme l’écrivait L’Indépendant du lendemain. Mais quand on y resonge que ce fut difficile de nous sortir de ce « mauvais pas » et de ce profond ravin et ce ne fut possible que grâce au professionnalisme de ces deux gendarmes et de bien d’autres secouristes comme ceux de la Sécurité Civile. Comment ne pas se souvenir de ces deux jours, perdus au fond de cette abysse, puis de ces heures qui ont suivi où après nous avoir miraculeusement retrouvés, nous avons été contraints d’effectuer une très longue, laborieuse et mémorable descente de l’escarpé et fougueux torrent de l’Orry en canyoning puis épuisés et transis par plus de deux heures d’effort passées dans une eau glacée ce fut un périlleux hélitreuillage au milieu d’un impressionnant magma rocheux avec bien évidemment au bout de celui-ci, cette délivrance et cette liberté retrouvée. De ce fait, ce cauchemar est resté très longtemps gravé dans nos mémoires. L’année suivante, en 2005, nous sommes remontés au Pic des Tres Estelles depuis le col de Mantet, histoire de ne pas rester sur cet échec, mais pour Dany l’évènement était bien trop frais et une fois au sommet, elle n’a pas eu la force de se rendre jusqu’au bord de ce « maudit » précipice où l’Orry prend sa source quelques centaines de mètres plus bas. D’autant que ce jour-là, quelques plaques de neige en travers du sentier avaient oublier de fondre, histoire de lui rappeler que tout avait commencé ici près d’un large névé, « abominable théâtre de nos exploits » où après une longue glissade, les fesses bien au frais, nous avions fini par atterrir dans cette ravine presque sans issue. Mais vaincre ce signe indien et éliminer de nos têtes cette pénible épreuve que nous avions vécue était important à nos yeux car c’était l’assurance de poursuivre à l’avenir et sereinement la randonnée pédestre, cette activité que nous aimons tant tous les deux. Alors, nous n’avons pas jugé utile d’attendre plusieurs années et en mai 2006, cette extraordinaire (le mot n’est pas trop faible !) randonnée nous l'avons refaite avec notre fils et cette fois-ci, tout c’est superbement passé et c'est cette belle histoire que je vous raconte ici. J’avoue qu’à partir du moment ou j’ai décidé de l’inscrire dans mon blog, j’ai eu un mal fou devant la page blanche car les souvenirs que j’avais enfouis depuis quelques années remontaient sans cesse en surface mais cette randonnée de 2006 fut si merveilleuse que j’ai fini par me convaincre qu’il fallait la faire découvrir à ceux qui ne la connaissaient pas. Outre cette beauté, le bonheur de la refaire en famille avait été si grand, les souvenirs y avaient été tellement nombreux qu’il me fut très compliqué de dépeindre ce plaisir tel que je l’avais si formidablement vécu. Alors oui, vous constaterez que je reviens sans cesse sur le passé, mais pour décrire le présent, j’ai quand même tenté de faire simple et de rester dans une description de cette longue randonnée la plus sommaire possible. Y suis-je parvenu ? Sans doute pas mais je me suis dit qu’après tout, il y aurait comme d’habitude, un diaporama de mes photos pour se faire une excellente idée de la subliminale beauté des lieux traversés ; et puis, je sais qu’il n’y a pas que des randonneurs qui viennent sur mon blog « mes belles randonnées expliquées », beaucoup de gens qui ne peuvent plus ou pas marcher y viennent aussi ! Comme je l’ai dit plus haut, nous avons démarré du Pas de Grau, petit collet situé au sud-est de Nyer et au sud-ouest d’Escaro qu’on rejoint par des pistes forestières plus ou moins carrossables. Si vous n’avez pas un véhicule adapté à la pratique de ces pistes et que vous souhaitez démarrer à partir d’un de ces villages, en raison du « bon » dénivelé, comptez une grosse heure et demi de plus depuis Nyer et peut-être un peu moins à partir d’Escaro. Au Pas de Grau, on ignore l’itinéraire commun à la piste qui monte directement au Pic des Tres Estelles (on reviendra par là !) et on emprunte le sentier balisé en jaune qui longe et enjambe un canal d’irrigation, Le canal, on s’en éloigne très rapidement pour monter dans une forêt de pins. Le dénivelé est plutôt rude mais on finit par atteindre le sommet de la Serrat de la Taillade où de merveilleuses vues se dévoilent vers le nord et l’ouest. Vers le nord, la vallée de la Têt, les Garrotxes, les Massifs du Madres et du Coronat et à nos pieds, le minuscule village de Nyer, un peu perdu dans une verdoyante végétation. Vers l’Ouest, de hauts sommets plus ou moins proches où parfois quelques blancs névés colorent encore les flancs. Ces sommets ont pour noms : Roc de Trépassats (2.039 m), Roc dels Cimbells (2.284 m), Pic de la Costa Llisa (2.326 m), Pic de l’Orry (2.040 m), Pic de Rives Blanques (2.445 m) pour ne citer que les plus proches que nous apercevons de l’autre côté de l’immense ravin du torrent Mantet. Mais dans cette formidable Réserve Naturelle de Nyer, ce qui m’a toujours le plus stupéfié, c’est ce fantastique moutonnement végétal arborant en ce joli printemps, l’ensemble des nuances de verts et contrastant terriblement avec ce versant ensoleillé au dessus duquel nous venons d’aboutir. Après la sombre forêt de pins à crochets, nous voilà désormais en plein soleil sur la bien nommée Sola de la Mare de Déu, face à ces merveilleux paysages verdoyants et en surplomb d’un colossal pierrier qu’il nous faut traverser et qui descend dans les étroites Gorges de Nyer. Le chemin descend difficilement dans les caillasses de schistes et dans une flore essentiellement composée de petits genêts aux fleurs d’un jaune intense. On atteint les ruines d’un ancienne et vaste cabane de pierres de sèches puis le chemin repart parallèle en surplomb du canal d’irrigation que l’on aperçoit un peu plus bas. Ici, avec de nombreux murets, de nombreuses cabanes et quelques orris, les empreintes du pastoralisme sont légions et comme tout n’est pas que ruines, vestiges ou décombres, je suppose que parfois certains bergers ou chevriers du coin y amènent encore leurs troupeaux. D’ailleurs, en 2004, nous avions été très surpris d’apercevoir au fond de ce ravin, et dans ce décor pierreux, deux chevaux très maigres et qui semblaient un peu déboussolés. On quitte la « solana » et le sentier finit par s’engouffrer dans une épaisse forêt de feuillus tout en s’élevant sur un bon dénivelé. Ces feuillus, on ne va plus les quitter pendant quelques heures mais le sentier n’en est pas pour autant lassant car, à l’occasion, d’un surplomb, d’un promontoire herbeux, d’un gros rocher ou d’un collet comme ceux de la Pargonneille ou du Bernat, de jolies vues se dévoilent sur tous ses merveilleux panoramas environnants en amont et en aval de l’étranglement de la profonde ravine où rugit l’écumeux torrent Mantet. De temps à autre, de petits terre-pleins parsemés de pelouses et plantés de roses rhododendrons et de jaunes genêts sont des aires de pique-nique ou de repos idéales pour une halte rafraîchissante et bucolique. Si dans ces lieux, on y rencontre surtout de nombreux papillons ou insectes voltigeurs, je garde en mémoire ce fabuleux souvenir de 2004 quand un petit marcassin était venu à notre rencontre me tamponnant le dos en grognant alors que nous faisions une pause café. Après m’avoir glissé entre les doigts, je me suis toujours demandé ce qu’il avait bien pu devenir ce « fragile » marcassin curieux des hommes : a-t-il été dévoré par sa mère car je l’avais touché, est-il devenu un robuste sanglier solitaire et si oui, a-t-il pu échapper aux nombreuses battues ? A l’approche de Mantet, on sort définitivement de la forêt et un hallucinant spectacle visuel s’entrouvre sur des pelouses et des prairies verdoyantes où quelques gentils chevaux s’empiffrent d’une herbe bien grasse. Ici c’est le pays des chevaux mais aussi des chevriers, des terrasses en espaliers mais également d’impressionnants magmas rocheux. Quelquefois quand on regarde ces énormes blocs de gneiss, espèce de mégalithes naturels en équilibre précaire, on se demande ce qui les retient de ne pas débouler plus profondément au fond du vallon. De tout ce spectacle naturel, on ne se lasse jamais et quand, après plus de 7 heures sur les sentiers, on parvient à Mantet et devant cette incroyable et verdoyante vallée de l’Alemany, on est presque déçus d’être déjà arrivés et d’être obligés de rejoindre notre gîte. Nous, nous avions réservé à la Girada et je le dis sans ambages, ce fut le « top » à tous points de vue. Nous fûmes accueillis par Guy et Erica très chaleureusement mais aussi avec cette gentillesse et cette discrétion toute en légèreté qui permettent d’être aussi à l’aise que si nous avions été chez nous. Confort assuré, agréable soirée, excellents repas et p’tit déj' et tarifs corrects dans un cadre montagnard comme on en rêve quand on part faire une randonnée comme celle-là. Je dis tout ça sans aucune équivoque car c’était la première fois que nous y venions et je le dis d’autant plus aisément que je connais bien mieux l’Auberge du Bouf'tic et que là aussi, nous y avons toujours été accueillis formidablement par Odile Guinel, la maire du village. Pour le gîte et le couvert, à Mantet, petit village du bout du monde pyrénéen, vous aurez donc l’embarras du choix même si bien sûr, il est plus prudent de réserver à l’avance. Cette étape terminée, vous partirez sans doute visiter le village et les plus proches alentours comme nous l’avons fait nous-mêmes, histoire de marcher encore un peu….mais après le souper, les jambes un peu lourdes ou tétanisées par le dénivelé accompli, vous languirez certainement le petit lit douillet qui vous attend et vous vous endormirez la tête pleine de toutes ces belles images qui ont jalonnées cette première étape. Cette étape est longue d’une douzaine de kilomètres environ pour un dénivelé cumulé de 1.785 mètres. L’effort y est donc quasiment constant. On démarre du Pas de Grau situé à 1.190 mètres d’altitude pour atteindre le point culminant de cette étape au Col de Bernat à 1.670 mètres. Carte IGN 2249 ET Font-Romeu- Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top 25.


    2eme étape : Mantet - Pic des Tres Estelles - Pas de Grau
     
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    Quand on va à pied et qu’on démarre de Mantet (1.540m) direction le col éponyme (1.760m), le G.R.10 est la solution la plus directe. Mais comme en général, on sort du petit déjeuner et qu’on est encore froid, les jambes ne sont pas vraiment préparées à cette rude déclivité de 220 mètres de dénivelés pour à peine plus d’un kilomètre, alors autant le dire « Mon Dieu qu’il est dur ce démarrage ! » Je l’avoue, moi qui suis plutôt  un « moteur diesel », la mise en route a ici toujours été très difficile. Quant à Dany, cette ascension reste un très mauvais souvenir, non pas à cause de notre égarement de 2004 mais plutôt en raison de cette montée forcée qu’elle avait été contrainte de faire, les plantes des pieds remplies de cloques, lors de notre semaine sur le G.R.10 en 2001 depuis Mérens-les-Vals. Cette année-là, à cause de ses pieds endoloris, notre belle flânerie sur le G.R.10 prévue jusqu’à Vernet-les-Bains s’était arrêtée là sur cette portion du sentier qui croise la D.6. Cette fois, nous sommes montés à notre rythme et sans problème et une fois le col de Mantet atteint, nous avons eu largement le temps de reprendre notre souffle en admirant sous un ciel radieux et cristallin, le minuscule village et cette fabuleuse montagne qui nous faisait face. Jérôme lui était déjà parti photographier les petits moutons de pierres qui décorent joliment la pelouse où a été élevée la stèle de granit en hommage au naturaliste Georges Bassouls. Le temps de quelques photos et nous voilà déjà sur l'étroit sentier qui monte régulièrement vers notre objectif le Pic des Tres Estelles. Malgré le mauvais souvenir de 2004 qui pourrait plomber un peu cette ascension car à l’époque, nous y avions rencontré très rapidement après le col de la Mente, d’importantes et épaisses plaques de neige, cette fois-ci, j’y monte sans aucune appréhension car j’ai étudié le parcours et je le sais très praticable en cette fin du mois de mai. De plus, j’ai toujours adoré cette courte ascension vers le sommet car le dénivelé y est constant mais surtout, il s’y passe toujours quelque chose et je ne vous parle pas ici que des panoramas grandioses que l’on y distingue. En effet, j’y ai vu des isards, des marmottes, des perdrix grises des Pyrénées, des passereaux en grand nombre, de nombreux rapaces, des vaches qui, affolées, descendaient à tout berzingue le flanc abrupt au risque de se rompre l’échine, un cheval affamé qui nous coursait et qui voulait dévorer notre pan-bagnat pour nous piquer sans doute les feuilles de salade qui dépassaient, etc.…. Mais bien sûr, or mis ces spectacles fauniques, il faut le reconnaître, par grand beau temps, cette montée tout en balcon et à flanc du versant sud, avec des vues toujours dégagées sur les Réserves Naturelles de Mantet et de Py, sur le Massif du Canigou, sur les Esquerdes et le Vallon de la Rotja, j’en passe et j’en oublie, est tout simplement prodigieuse. Cette fois-ci, nous n’avons pas dérogé à la règle et de nombreux chevaux sauvages étaient encore là après le Col de la Mente pour agrémenter cette superbe grimpette mais ils ont tous été gentils et aucun n’est venu nous quémander notre déjeuner tant l’herbe des prairies était verte et fraîche et les laîches ponctuées craquantes sous leurs mandibules. Quand on est arrivé au sommet, enfin au collet, car le Pic des Tres Estelles, lui, est le mamelon le plus haut, situé le plus au nord de cette large croupe herbeuse composée de trois grosses bosses, même si je n’étais pas vraiment inquiet, j’ai poussé un « ouf » de soulagement car contrairement à 2004 et 2005, il n’y avait, cette fois-ci, aucune plaque de neige. Définitivement rassurés, nous avons suivi Jérôme qui lui était déjà à mi-chemin du pic et quand nous sommes arrivés au sommet, il était entrain de tourner en rond, appareil photos en mains, pour figer dans son numérique, les extraordinaires vues panoramiques que l’on aperçoit ici à 360°. De tous côtés et vers tous les horizons, ce ne sont que successions de pics dénudés, de sommets rocheux, de barres granitiques, de vastes pelouses, de petits replats, de larges prairies, de sombres ou claires forêts composant une véritable ronde de montagnes verdâtres dont les flancs sont veinés de nombreuses ravines qui plongent dans des vallons non moins verdoyants. Après les inévitables photos souvenirs prises au sommet avec bien en évidence, le fameux mat orné des trois étoiles, il était temps de redescendre et je l’avoue, j’étais un peu anxieux et j’attendais de voir comment Dany aborderait la partie du sentier où nous avions rencontré les hautes congères de neige deux ans auparavant. Mais à vrai dire, il fut assez difficile de reconnaître le lieu exact où nous avions commencé notre terrible galère, il fut assez compliqué de retrouver l’endroit exact où se trouvait le grand névé que nous avions descendu sur le cul, car à l’évidence, cette fois-ci, aucun flocon n’était tombé depuis fort longtemps. Il faut dire que nous sommes passés sans trop nous éterniser et je n’ai pas trop insisté afin que Dany ne se remémore pas ces pénibles souvenirs. Néanmoins, j’aperçus avec un petit serrement au cœur, l’immense pierrier et l’abyssal ravin avec vue sur Escaro où nous avions atterris après notre longue glissade. Le névé était sans doute là me suis-je dit ! Cet éboulis de gros rochers était là pour me rappeler que notre « descente aux enfers » avait commencé ici au bord de cet insondable ravin de l’Orry. Ce ravin, je ne pus m’empêcher de le photographier comme si en gardant cette image de lui vu d’en haut, je voulais définitivement l’exorciser. Mais en continuant à marcher, ces mauvaises pensées furent vite oubliées et avec Dany, nous avons pris plaisir à poursuivre cette partie du chemin que la fatalité nous avait empêché d’accomplir deux ans plus tôt. Il faut dire que cette descente est très contrastée. Elle alterne une partie très caillouteuse où les genêts fleuris colorent et embaument le sentier avec un court tronçon où on ne sait pas pourquoi de nombreux grands résineux sont morts sur pieds. Puis la forêt reprend ses droits, d’abord les conifères puis de nombreuses autres essences où parfois les feuillus prédominent.  Nous pique-niquâmes avec là aussi, quelques belvédères laissant entrevoir de jolies vues vers Escaro. Cette vue aérienne d’Escaro, j’avais l’impression de la connaître presque par cœur tant j’avais pu l’observer de notre piton rocheux où nous avions trouvé refuge lors de notre égarement en 2004. Et quand par de courts raccourcis, notre itinéraire se mit à couper plusieurs fois la piste forestière, je ne pus m’empêcher de me souvenir à nouveau de 2004 et de ce petit morceau de carte IGN où j’apercevais celle-ci à moins de 800 mètres à vol d’oiseau de notre lieu de perdition. Sur ce petit bout de carte que je regardais sans cesse, nous étions à la fois si près de cette piste forestière mais en même temps si loin car entourés de hautes barres rocheuses infranchissables et donc dans l’incapacité de l’atteindre depuis l’endroit où nous étions perdus. Plus tard, en regardant à nouveau ma carte IGN, je ne pus m’empêcher de sourire car non loin du Pas de Grau, là même où dans le temps, près d’Escaro, on exploitait des minerais, cet endroit s’appelle « Les Panades », mais il y a aussi non loin du pré où l’hélicoptère nous avait déposés, un autre site du nom de « Le Petit Bonheur ». Alors oui, en 2004 pendant plus de 24 heures, nous avons été dans la « panade » puis les secours nous ont retrouvés au fond de ce ravin pour nous amener vers le « petit bonheur ». Ça ne s’invente pas, mais l'incommensurable bonheur fut celui de retrouver nos enfants ! Cette fois-ci, le retour au Pas de Grau se fit sans problème et avec l’immense satisfaction d’avoir accompli ce magnifique périple, on mit définitivement fin à ce cauchemar que nous avions vécu en 2004 pour atteindre ce modeste sommet qu’on appelle les Tres Estelles ou les Trois Etoiles. Depuis ce triste épisode, j’en étais presque venu à me dire que conquérir ces « Trois Etoiles » était bien plus difficile que d’atteindre n’importe quel autre sommet terrestre aussi haut soit-il. Cette nouvelle expérience me prouva le contraire mais je fis mienne cette citation de William Shakespeare, extraite du Roi Lear : « Ce sont les étoiles, les étoiles tout là-haut qui gouvernent notre existence ». Bien que l’élévation soit plus importante car le Pic de Tres Estelles est situé à 2.099 mètres d’altitude, cette deuxième étape d’une dizaine de kilomètres seulement est sans doute plus facile que la première car les montées cumulées sont moindres (1.020 m) et une fois le sommet atteint, il n’y plus que des descentes. L’équipement du parfait randonneur est obligatoire sur l’ensemble de ce circuit. Carte IGN 2249 ET Font-Romeu- Capcir et 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche et 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

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