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Le Puig del Rocater (1.601 m) depuis Urbanya (856 m)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté des 3 plus gros succès du groupe américain de rock Chicago. Ils ont pour titre "If You Leave Me Now (A)? "Hard to Say I'm Sorry (B) et "Get Away"(C) et sont interprétés ici par divers artistes de grand talent dans leur catégorie.Dans l'ordre d'écoute, Alex Montana (A/saxophone), le groupe russo/ukrainien Léonid and Friends (B et C/ chant) avec la voix admirable de Serge Tiagnyriadno parti combattre au côté de l'Ukraine après l'invasion russe de février 2022, le groupe Flamenco Guitar Masters (A/guitare), Jason Dertlaka (B/chant) et Léonid and Friends (A/ chant)


 

Parmi tous les sommets couronnant la Vallée d’Urbanya, le Puig del Rocater (*) n’est pas le plus haut et donc pas le plus couru par les randonneurs. En effet, avec ses 1.601 m d’altitude, il n’arrive qu’en 3eme position après les 1.798 m du Pic de Portepas et les 1.632 m du Pic de Tour (ou del Torn), deux sommets également très intéressants à gravir et déjà gravis antérieurement. Par contre, il présente deux particularités que les deux autres n’ont pas : il est de très loin le plus fleuri et le plus rocheux, ces deux caractéristiques étant intimément liées. En effet, le sommet est amplement composé de roches granitiques et donc riches en silice où les genêts purgatifs se complaisent. Au printemps, ces genêts lumineusement fleuris forment de grosses touffes serrées les unes aux autres et de ce fait, le Puig del Rocater est visible de très loin. Il est donc bien visible d’Urbanya et donc de chez moi, les fleurs jaunes contrastant avec les arbres ; feuillus et pins plus sombres ; qui l’entourent. C’est grandement cette vision qui a motivé cette envie d’aller le voir de plus près à cette époque de l’année, même s’il y a déjà pas mal de temps que je ne me suis plus confronté à une telle distance doublée d’un tel dénivelé. En ce 21 mai, il est 7h30 quand je quitte la maison. Dany étant partie à Montauban pour 3 jours voir ma petite-fille qui a une compétition de natation synchronisée, j’ai toute la journée devant moi. D’ailleurs, à l’instant même de démarrer, je suis longuement arrêté par une incroyable quantité de passereaux, lesquels viennent se régaler des cerises déjà bien mûres. Merles, moineaux, fauvettes, pic épeiches, pinsons et geais sont les principaux gloutons à occuper le cerisier d’Alix, ma gentille voisine. Accoudé à une balustrade et appareil-photo en mains, j’ai devant les yeux l’incroyable spectacle d’un va-et-vient quasi-permanent. Au bout d’un quart d’heure et après de nombreuses photos plus ou moins réussies, je démarre vraiment, direction le bas du village puis le chemin de Saint-Jacques. Après les oiseaux, ce sont les fleurs sauvages, de nombreux papillons et de jolis paysages qui viennent s’ajouter à la mémoire de mon appareil-photo. A hauteur du Serrat de l’Homme, je quitte le chemin principal pour un sentier secondaire partant à gauche et s’élevant au-dessus du lieu-dit Coubère (Cubera). Si les paysages se font plus amples et surtout plus aériens, le sentier bien trop embroussaillé ne me laisse que peu d’occasions de les observer à ma guise. Cette dense végétation me gêne également dans mon désir de vouloir photographier convenablement les passereaux qui s’y complaisent, toujours très présents dans ce secteur. Je les vois mais les immortaliser reste très difficile. Je me rattrape avec de plus en plus de fleurs et de jolis papillons qui se régalent à butiner principalement les buissons de thym déjà très fleuris. De ces denses et terribles broussailles où les genêts, ronciers, prunelliers et cistes se livrent une rude bataille, j’en ressors le plus souvent les bras égratignés quand ce n’est pas carrément sanguinolents. Si le pantalon long me protège les jambes, je m’apercevrais bien plus tard qu’il ne m’a pas totalement protégé des nombreuses tiques que l’on rencontre en cette période de l’année. De cette galère broussailleuse, où seules mes photos naturalistes et un chevreuil que je réveille m’apporte un peu d’agrément,  il va en être ainsi jusqu’à atteindre la bonne piste au lieu-dit Serrat de Miralles. Voilà qu’enfin, je peux prendre un peu de repos en profitant d’un panorama grandiose où le Massif du Canigou emplit une bonne partie de l’horizon. Après plusieurs gorgées d’eau, une barre de céréales et quelques fruits secs, le temps est venu de repartir en direction du Col de les Bigues. Comme souvent, et sans que je m’en explique la véritable raison, les papillons virevoltants sont nombreux sur cette piste. Est-ce l’étage montagnard qui leur convient ? Est-ce la diversité des végétaux ? Je ne sais pas ! Si cette fois ils sont nombreux, les différentes espèces ne sont pas d’une grande variété et les plus visibles sont de très loin les Satyres (mâles) ou les Mégères (femelles), en latin « Lasiommata megera ». Après quelques photos de ces derniers, je me consacre uniquement aux autres, ce qui me procure l’avantage d’avancer bien plus vite. Outre les papillons, je consacre les autres arrêts à de très nombreux oiseaux visibles dans le maquis en contrebas. Finalement seuls un rare Torcol fourmilier et un Accenteur mouchet sont immortalisés correctement. Néanmoins, dans cette propension à vouloir à tout prix observer la faune, le clou du spectacle reste un gros sanglier solitaire. A cause de tous ces ralentissements, il est quand même 10h30  quand j’arrive au Col de Les Bigues. Déjà 3 heures que j’ai quitté la maison et malgré la précocité de l’heure mon estomac réclame du solide.  L’heure du déjeuner vient de sonner et une copieuse salade de riz, concoctée par Dany avant son départ, attend au fond du sac à dos que je veuille bien m’occuper d’elle. Alors que je m’installe avec le ravier de salade sur les genoux, je m’aperçois que j’ai oublié les couverts. Seul un « Opinel » inapproprié en la circonstance gît dans une poche. Comment faire ? Je décide de commencer par manger une petite compote de pomme dont le pot me servira de cuillère. Une cuillère plus que rudimentaire, il faut bien le reconnaître. Ce n’est pas une solution top mais ça fonctionne et peu à peu ma salade de riz finit par perdre la moitié de sa quantité originelle. Mon estomac est satisfait. Je range l’autre moitié de la salade de riz, conserve précieusement le petit pot de compote et assis sur un tronc, je me mets à « bayer aux corneilles ». En réalité, la corneille ressemble plutôt à une Buse variable volant très haut. Elle passe au-dessus de moi en effectuant des cercles de plus en plus grands puis disparaît. Devant mon appareil-photo, elle est aussitôt remplacée par une mouche qui elle a une nette préférence pour les vols stationnaires. Finalement la mouche est plus facile à immortaliser que la buse. Je range correctement mon sac à dos car la distance à parcourir est encore longue et il vaut mieux que les aliments restants soient conserver parfaitement pour la suite du parcours. Je repars direction le Col del Torn.  Peu après, j’emprunte à droite un large layon qui s’élève vers la Serrat de la Font de la Barbera (1.549 m). Alors que je passe devant deux bornes délimitant sans doute les communes d’Urbanya et Mosset mais aussi la forêt domaniale ; raison faisant qu’il y en a deux, une à côté de l’autre; j’aperçois un chevreuil qui traverse gentiment le layon. Bien qu'un peu surpris, j’ai quand même le temps de m’accroupir derrière un pin à crochets avant qu'il ne me voit.  En effet, ici c’est habituellement beaucoup plus haut vers le sommet du serrat que j’en ai toujours aperçu. Il ne m’a pas vu mais m’a sans doute entendu car il s’arrête cherchant du regard ma présence. Caché derrière le pin, si je peux le photographier, ma position pour ce faire n’est pas des plus confortables. De plus, j’ai peur qu’il ne me voit car je vois bien que sa tête est un véritable périscope. Quant à la distance qui nous sépare, elle est d’au moins une cinquantaine de mètres voire peut être un peu plus. Finalement, il repart aussi tranquille qu’il est arrivé, retraversant la layon et disparaissant dans le bois. De mon côté, quelques photos ont été prises mais peu géniales car sans doute avec un peu de « tremblote ». Je me remets en route au milieu du layon. Si je connais bien ce layon pour l’avoir emprunté à plusieurs reprises et en diverses saisons , ça reste la partie la plus sévère du parcours que j’ai imaginé. Si la distance d’un peu plus d’un kilomètre reste modeste, la pente moyenne est de 16% mais certains tronçons sont pentus à 46%. A 73 printemps, mon souffle est mis à rude épreuve et mon cœur qui bat la chamade réclame des pauses de plus en plus rapprochées. Finalement, quand j’arrive au sommet, je suis très heureux de retrouver cette clairière verdoyante où j’ai très souvent aperçu des cervidés. Au lieu de me reposer et de penser à mon palpitant, je marche le long des pins, plus enclin à vérifier si cette tradition va se vérifier, ce qui tend à prouver que je ne suis pas trop en souffrance. Mais cette fois-ci, la coutume me fait défaut. Pas de cervidés et seulement quelques jolies fleurs, des papillons et un bruant fou qui viennent s’ajouter à mon inventaire du jour. Quant à l’arrivée au pied du Puig del Rocater, elle pourrait être décevante et surprendre le randonneur ignorant du lieu, mais je connais trop bien l’endroit pour avoir ces états d’âme. Ici, le sommet, dont la base est en grande partie masquée par des arbres semble à priori difficilement accessible car il n'y a plus de chemin. De plus, il est bien moins captivant qu’il ne l’est depuis Urbanya. Pourtant, je sais qu’il suffit de louvoyer au travers de ce petit bois pour se retrouver face aux premiers rochers et à la multitude de genêts purgatifs qui s’y cramponnent joliment. Les innombrables buissons de genêts, tout comme les rochers, ont ici la même forme en boule donnant à cet endroit une espèce de moutonnement végéto-minéral dont l’ondoiement jaune, blanc et vert est un attrait supplémentaire.   Finalement, et même si la prudence est de mise, la courte grimpette jusqu’au sommet s’avère bien moins compliquée qu’on ne l’imagine au départ. Ce sommet est un superbe mirador où seule la vue vers le domaine de Cobazet reste obstruée, les pins à crochets très serrés les uns aux autres formant derrière le pic une barrière quasi-impénétrable. Outre l’alégresse d’être arrivé au sommet et d’avoir les pieds dans ce « jaune flamboyant », je ne me lasse pas de ce spectacle grandiose à plus de 180°.  De droite à gauche et de gauche à droite, et comme un guetteur cherchant un éventuel adversaire,  je scrute du regard tous les paysages et leurs moindres recoins. Cet ample panorama est constitué par les sommets du Canigou, du Coronat, de l'Escoutoude la Pelade et du Madres formant l’horizon, et bien plus près il y a les vallons d’Urbanya et de Nohèdes et tous ses ravins et ses sommets alentours que j'aperçois : MarsacSerra, Lloset, Moscatosa, Torrelles, Portepas, Gran. Tous ces pics, grands ou petits, hauts ou moins hauts, je les ai déjà gravi et pourtant assez paradoxalement, je suis très heureux d'être là au sommet de Puig del Rocater malgré son altitude bien plus modeste que certains autres. L'âge sans doute qui me fait prendre conscience que je monterai beaucoup moins haut désormais. Ce n’est qu’une demi-heure plus tard, que je me décide à quitter ce merveilleux Puig del Rocater, direction le col del Mener (ou Maner) (1.563 m) qui est dans la continuité mais un peu plus bas vers l’ouest. Ici aussi une verdoyante clairière s’entrouvre. De nombreuses mésanges noires y volettent d’un pin à crochets à un autre et comme je tente de les photographier, je cours dans la clairière d’un arbre à un autre sans me rendre compte du ridicule de la situation. Par bonheur, je suis seul à m’apercevoir de cette grotesque course poursuite. L’aspect grotesque disparaît de mes pensées dès lors que cette « chevauchée » finit par s’avérer payante avec une photo quelque peu correcte. Je quitte les lieux en me rappelant que c’est ici dans un four à chaux du Serrat del Mener que les corps des gardes-forestiers Gaudérique Fabre et Jean Serrat ont été découvert le 5 août 1806 (source histoiredemosset.fr) , soit 14 jours après leur assassinat par des braconniers le 21 juillet. La croix d’un calvaire en leur hommage est encore présente un peu plus bas au col del Torn. Les restes du four à chaux restent introuvables malgré les 15 minutes que je passe à le chercher. Ce n’est pas la première fois. Tant de temps a passé ! Et puis les flancs du pic del Torn sont vastes ! Je me remets en route. Un large chemin herbeux et bourré de fleurs descend vers le col del Torn où je m’arrête pour une seconde pause déjeuner. Je profite de cette pause pour analyser le chemin qu’il me reste à accomplir. Finalement, je décide d’abandonner l’idée de redescendre vers Urbanya par la piste la plus classique et choisis un parcours hors sentier qui est censé suivre le Correc du Col del Torn. Je ne le connais pas mais en observant la carte IGN, je m’aperçois qu’il s’agit d’un remarquable raccourci qui rejoint une piste puis un sentier que j’ai emprunté à de multiples reprises permettant d’atteindre le lieu-dit l’Orriet. Cette fois, je range mon sac sans trop d’application, coupe la piste et me voilà lancé dans cette descente inconnue. Finalement, je trouve le Correc du Col del Torn bien plus vite que je ne l’aurais cru. Au début, ce n’est qu’un mince filet d’eau alimenté par une multitude de sources bourbeuses dont il est difficile d’extraire laquelle est la plus capitale et donc la principale. Un coup à gauche, un coup à droite, je longe le ruisselet sans trop de problèmes jusqu’à ce qu’il se creuse bien trop profondément. Là, mais sans le perdre de vue, je choisis de m’en éloigner sur sa rive gauche bien plus praticable. Désormais, or mis de temps à autre quelques caminoles empruntées par des animaux, il n’y a plus vraiment de sentier. Je slalome au sein de genêts et de fougères dont les buissons sont autant de plots qu’il me faut éviter. Dans ce dédale végétal et à cause de leurs épines et de leurs longues tiges, les rosiers sauvages sont les plus diaboliques à esquiver. Parfois, la végétation est si dense et si haute que chaque foulée réussie me procure comme le sentiment d’une extirpation salutaire. Il en sera ainsi jusqu’à atteindre la piste espérée. Entre temps, mes seuls plaisirs auront été de tomber sur quelques superbes Narcisses des poètes, des vestiges d’un agro-pastoralisme d’antan et un orri en très bon état où une colonie de petits rhinolophes a élu domicile.  Là, à droite de la piste,  commence un autre parcours hors des sentiers battus mais celui-ci ne m’est pas étranger. Une fois encore, je reste à gauche du Correc du Col del Torn et je descends en essayant de trouver le sentier le plus souvent emprunté. Mais le printemps a déjà rempli son œuvre d’embroussaillement et trouver l'itinéraire idéal reste peu évident. L’intersection avec le Correc de Gimelles est synonyme de fin définitive de cette bataille pacifique que je mène contre la végétation depuis ce matin. Une bonne sente mi-herbeuse mi-rocheuse démarre en continuant à longer le Correc du Col del Torn mais peu après l’imposante ruine de l’Orriet, il conflue avec la rivière Urbanya. A l’intérieur de la ruine, et alors que je sais que des mésanges charbonnières y nichent régulièrement,  cette fois-ci j’y surprend un mulot mais le temps d’une seule photo puis il disparaît. La rivière étant peu éloignée, j’y descends pour me rafraîchir un peu mais surtout avec l’intention d’y tremper mes pieds dont les plantes commencent à être bien échauffées. Finalement, après avoir ôté chaussures, chaussettes et pantalon, j’opte pour une fraîche et rapide trempette intégrale car dans le plus simple appareil.  Quelques fleurs nouvelles et des papillons viendront compléter les photos naturalistes déjà très nombreuses de cette jolie balade très souvent et trop souvent au plus près de la végétation ! L’arrivée à la maison par le pentu chemin de Sarrat finit de me tétaniser les jambes. Un écureuil sur le cerisier d’Alix m’apporte une dernière joie photographique.  Il est 16h30. Voilà 9h que la Nature me supporte. Cette randonnée a été longue de 12,7km pour un dénivelé de 733m. L’altitude la plus haute est située 1.601 m au Puig del Rocater et la moins haute à 868 m à Urbanya. Malgré des douches journalières, c’est une cinquantaine de tiques minuscules comme des têtes d’épingles dont il me faudra me dépouiller dans les heures et jours suivants. Comme quoi, la randonnée pédestre nécessite constamment que l’on soit méticuleux….au point d’être obligé de « chercher la petite bête ! » En cette saison printanière et jusqu’en novembre, pensez à vous équiper d’un produit répulsif anti-tiques et de vous en appliquer sur la peau y compris sur les parties couvertes par les vêtements (**).   Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.

(*) Rocater : Après quelques brèves recherches sur Internet, il semble que le mot « rocater » soit un vieux mot catalan rarement employé de nos jours mais que l’on trouve néanmoins dans de rares ouvrages spécifiques à la Catalogne. Si je dis « vieux » c’est parce qu’il apparaît par exemple dans un Capbreu du 10 juillet 1644 et que malgré une traduction en français le mot « rocater » a été conservé tel quel ne trouvant sans doute pas un équivalent français convenable. C’est ainsi que « l’Institut d’Estudis Catalans » conjointement avec « l’Institucio Francesc de Borga Moll » précise dans son « Diccionari català-valencià-balear » que le mot « Rocater » que l’on peut orthographier « roqueter » donne les définitions suivantes « 1. - Era un roqueter sembrat de claps de garrigues », « 2. - Roca petita que surt a un pla de terra » dont les traductions françaises sont « 1. C’est un rocher semé de taches broussailleuses », 2.Petit rocher qui émerge sur un terrain plat ». Il faut bien reconnaître que concernant le Puig del Rocater, ces 2 explications sont on ne peut plus conformes à la réalité que l’on constate sur le terrain. J’ai noté enfin que le mot « rocater » est en catalan aussi bien employé comme nom que comme adjectif. On peut donc le traduire plus simplement en « rocaille ou rocailleux », et en « rocher ou rocheux ». Il s’agit également d’un nom de famille que l’on trouve surtout aux Etats-Unis mais également en Catalogne nord (française et espagnole). Enfin, outre le Puig (pic) del Rocater, le toponyme est également présent à Castelnou (correc/ruisseau), Nohèdes (carrer/rue), Reynes (castell/château).

(**) Ces conseils que je vous donne, je ne les ai pas suivis et un test à la maladie de Lyme effectué quelques mois plus tard s’est avéré positif (Borréliose). N’ayant pas de signes cliniques de la maladie (enfin pour l’instant), cela signifie que j’ai été en contact avec une Borrelia (tique) mais que la maladie n’est pas devenue active. En l’occurrence,  ce sont les anticorps engendrés lors du contact qui auraient créé cette positivité. Alors méfiance quand même ami(e)s randonneuses et randonneurs !

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La Boucle du Roc de Jornac et du Clot del Baró depuis Urbanya.

Publié le par gibirando

 

Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons du groupe britannique Dire Straits. Elles ont pour titre : "Sultans Of Swing", "Calling Elvis" et "The Bug".

La Boucle du Roc de Jornac et du Clot del Baro depuis Urbanya.

La Boucle du Roc de Jornac et du Clot del Baro depuis Urbanya.

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

En ce 15 juillet, Dany ayant une envie folle de randonner, j’avais décidé de l’amener jusqu’au Roc de Jornac. Ce roc,  voilà déjà bien une demi-douzaine de fois que nous y allons ensemble. Par conséquent, il ne présente plus guère de mystères pour les randonneurs urbanyains que nous sommes. Encore que, ici à Urbanya, il n’est jamais rare d’être surpris par ce que la Nature est à même de nous offrir. Ainsi, je me souviens très bien d’un jour d’été 2015 où une petite harde d’une demi-douzaine de cervidés avait traversé une piste à quelques mètres de nous. J’avais figé cette scène car les deux premiers cervidés ouvrant la marche s’étaient arrêtés longuement avant de détaler. J’avais pu les photographier remarquablement. Tous les autres avaient suivi dans une belle cavalcade. Ce jour-là, nous allions déjà au Roc de Jornac et cette petite troupe de daguets et de biches avait été le clou de la balade. Aujourd’hui et afin de ne pas refaire un circuit déjà accompli plusieurs fois et de rompre ainsi une éventuelle monotonie, j’ai décidé de revenir par le lieu-dit Clot del Baró où des sentiers sont bien visibles sur la vue aérienne que propose le site Géoportail. Je l’avoue, cet itinéraire m’est complètement inconnu, mais après tout la partie que je ne connais pas se résume à moins d’un kilomètre. Le risque est donc minime, mesuré et au pire si cette partie-là est trop impraticable, je connais déjà un éventuel échappatoire, certes un peu plus long, mais je le connais bien. Voilà comment est né ce circuit que j’ai intitulé « La Boucle du Roc de Jornac et du Clot del Baró depuis Urbanya ». Nous avons déjeuné tôt et il est midi tapant quand nous quittons la maison direction le Chemin de Saint-Jacques. Si comme à son habitude, Dany démarre d’un bon rythme, moi je suis déjà arrêté par une multitude de sujets : le ruisseau d’Urbanya et la faune éventuelle que l’on peut y trouver, des hirondelles qui occupent le préau de la mairie et bien d’autres volatiles comme les moineaux, les rougequeues et les bergeronnettes toujours bien présents au sein du village. Je m’évertue à les photographier. Plus haut, devant la maison de Philippe, l’ex-vacher, ce dernier nous arrête pour papoter un peu, nous remerciant notamment pour les croquettes qu’on lui laisse régulièrement pour ses chiens et ses chats. Il nous annonce que du côté du Roc de Jornac nous risquons de rencontrer plusieurs ânes qu’une dame de Mosset a laissé là en estives. Il y en aurait deux ou trois noirs et un blanc. Nous redémarrons. Sur cet étroit sentier que nous connaissons bien, les fleurs et les papillons sont suffisamment nombreux pour que mon appareil-photo ne s’ennuie pas et moi avec lui. Si certains oiseaux sont bien présents, la chance qu’il me faut pour les photographier correctement n’est pas aussi présente qu’à l’habitude. J’ai le sentiment qu’aujourd’hui, il me faudra encore un peu plus d’abnégation si je veux réussir quelques photos ornithologiques. Dany marche d’un bon pas et paraît enchantée de cette sortie. De ce fait, et pris par ma passion de la photo, j’essaie de ne pas me faire trop distancer. Pour elle, peu importe l’objectif et le sentier, ce qui prime ce sont le plaisir de marcher dans la Nature et les panoramas qui nous sont offerts. Or là, des panoramas, il y en a constamment. Devant, derrière, dessus et dessous. De mon côté, je suis constamment indécis entre faire des photos, de bonne qualité de préférence, et rester au mieux à ses côtés. Après la grande ruine de Coubère, un joli spectacle nous est offert par une multitude de martinets chassant au-dessus de la garrigue. Certains passent si près de nous en rase-mottes que ça en devient très distrayant. Je me mets en tête de réussir une belle photo aérienne. Dany en profite pour observer ce spectacle et se reposer un peu. Finalement à force de prendre des dizaines de photos, je constate qu’il y a des martinets de deux variétés différentes, certains martinets ont le ventre blanc et d’autres une tâche blanche sur le dos. Ce n’est qu’en rentrant à la maison que je prendrais conscience qu’il y avait des Martinets à ventre blanc, mais certainement aussi des Martinets cafres beaucoup plus rares en France. A cause de ma passion pour l’ornithologie  (comme pour les papillons !), je suis toujours ravi d’apprendre de nouvelles choses sur les oiseaux mais encore plus quand j’ai des photos appuyant ces acquis. Ici, dommage que les photos soient peu réussies. Finalement ; en arrivant à la côte 1098, le Roc de Jornac est là, à nos pieds. Enfin quand je dis « à nos pieds », ce n’est pas vraiment la bonne formulation, car certes il nous faut descendre vers lui mais il nous faudra ensuite remonter et revenir sur nos pas pour continuer cette boucle. Comme il s’agit de notre objectif premier et qu’en sus deux ânes noirs sont visibles à son sommet, nous y allons.  De toute manière, Dany a prévu de prendre un petit en-cas avec café chaud et biscuits dès que nous arriverons là-bas. C’est ce que nous allons faire avec au préalable un court arrêt à hauteur du petit dolmen désormais bien connu avec croix et cupules néolithiques. Les ânes étant vraiment au bord du précipice que compose le roc sur son flanc sud, avec Dany nous prenons la sage décision de ne pas ni les déranger et encore moins de les approcher. Ils sont donc là, complètement immobiles, indifférents à notre présence, comme deux statues se tournant le dos. Il est déjà 14h. C’est-à-dire que nous avons mis 2 heures pour venir jusqu’ici, c’est dire si nous avons flâné. Un tour du roc et de ses impressionnants à-pics, quelques selfies puis c’est la pause-café programmée et nous voilà déjà repartis vers notre prochain objectif : le Clot del Baró. Enfin, je dis objectif sans trop savoir ce que nous allons y voir ou y découvrir. Pour avoir eu l’occasion de dominer ce lieu-dit, je sais que j’y ai vu quelques importants amoncellements de pierres et une ruine mais c’est tout. Quant à la faune, j’y ai vu une seule fois un renardeau famélique qui semblait un peu perdu dans une garrigue très hermétique car très envahie par les ronciers, les églantiers et les cistes. Plus souvent, j’y ai photographié des espèces bien particulières de passereaux comme des tariers, des fauvettes et des pies-grièches, la végétation dense et inaccessible expliquant probablement la présence de ces volatiles. Après la remontée du Roc de Jornac rien de notable. Je fais le choix  de prendre la piste qui file au-dessus de Coubère plutôt que celle très pentue qui monte vers le Serrat de Miralles. C’est un peu plus long pour rejoindre la piste qui file vers le col de Les Bigues mais c’est beaucoup moins raide. Dès le départ, nous tombons sur l’âne blanc qui en réalité est plutôt gris. Il a un ventre énorme et paraît en piteux état. Est-ce une femelle qui doit mettre bas ? Comment le savoir ?  Toujours est-il que cette forme physique peu satisfaisante de prime abord est un trompe-l’œil car alors que Dany lui tend une main avenante pour le caresser, il semble « ronchon », la pousse de son front au risque de la faire tomber. J’ai juste le temps de la tirer vers moi pour éviter qu’elle ne chute en contrebas du chemin. Toujours « ronchon », il s’en va. Ici les papillons sont toujours très nombreux et il va en être ainsi tout au long de l’après-midi. Nous empruntons la piste qui file vers le col de Les Bigues mais nous la délaissons dès lors que nous en rencontrons une autre descendant vers la gauche. Nous sommes en surplomb du Clot del Baró dont rien ne laisse présager la toponymie occitane très incertaine que j’ai pu trouver sur Internet signifiant  « terrain plat de forme allongée ». Si terrain plat et allongé il y a eu, il a disparu depuis des lustres, avec à la fois une géologie qui a bougé et sous une épaisse végétation. Car ici le terrain est pentu de partout, avec une végétation très dense où seuls quels affleurements rocheux apparaissent. Dans son livre « Lieux et Légendes du Roussillon et des Pyrénées Catalanes », l'archéologue Jean Abélanet lui affirme plus simplement qu'un baron serait passé par là, ce qui paraît beaucoup plausible. : « Quand un baron passe par un coin perdu, aussi reculé que Urbanya, l'événement laisse des traces ». J’allume mon GPS et me lance à la recherche du petit sentier d’un kilomètre que j’ai vu sur une vue aérienne sur le site Géoportail. Le fameux jamais emprunté. Il est censé démarrer après un large layon que nous n’avons aucun mal à trouver. Nous l’empruntons. Comme je le craignais, or mis quelques animaux, personne ne passe par là depuis fort longtemps. Le petit sentier bien visible sur Géoportail l’est à peine dans la réalité. Pourtant, je me souviens d’un temps où ici tous ces chemins et sentiers étaient formidablement débroussaillés. Par chance, sur notre droite, l’étroite sente est surtout envahie par de hautes fougères qui ne piquent pas, même si Dany n’apprécie guère de ne plus savoir où elle met les pieds. Finalement, quelques repères que je connais bien comme une modeste ruine, un pommier que je suis venu quelquefois « récolter » et des murs de pierres sèches que je reconnais me servent de bons fils conducteurs. Sauf que ce bon fil conducteur m’amène direct vers deux vaches blanches et un énorme taureau brun. Ce taureau nous prend-t-il pour des prétendants concurrents ? Je ne sais pas mais en tous cas dès qu’il nous entend arriver, il se lève des hautes fougères au sein desquelles il devait dormir ou ruminer. Nous évitons de nous approcher mais alors que nous tournons autour de lui et de ses deux compagnes, il se tourne constamment vers nous en nous regardant et en émettant des petits soufflements nasaux. Comment faire alors qu’ils sont pile-poil sur la suite de l’itinéraire que nous devons emprunter ? Je ne vois qu’une solution, les contourner en essayant à la fois d’être le plus éloignés d’eux mais au plus près du sentier que nous devons retrouver dans cette lande de hautes fougères. Au regard d’un muret que je connais bien, j’estime le sentier à une dizaine de mètres de ce dernier et les bovins à une quinzaine de mètres. Si je ne veux pas que l’on passe trop près d’eux, je sais que la marge est minime car le muret en question est amplement envahi par des ronciers sur une belle largeur. Nous nous lançons dans les hautes fougères sous le regard scrutateur du gros taureau. Dany est juste derrière moi et s’accroche à mon tee-shirt comme une arapède à son rocher. Les vaches, elles, paraissent indifférentes. Je dis à Dany de bien lever les genoux afin d’éviter de se prendre les pieds dans les tiges et de tomber car ça serait le pire des choses qui pourrait nous arriver. Nous avançons doucement et maintenant les bovins sont à moins de 5 mètres de nous. Finalement, tout se passe bien, les bovins restent immobiles et après une quinzaine de mètres dans les hautes fougères nous retrouvons le sentier espéré. Il est loin d’être bien débroussaillé mais j’ai au moins la certitude, c’est bien celui qui permet de rejoindre Urbanya. Finalement, certains tronçons étant bien plus praticables, nous descendons plutôt d’un bon rythme vers le village. Mais quelle n’est pas notre surprise au moment d’enjamber le modeste Correc de la Coma Formia de tomber nez à nez avec deux cervidés. Certes sur ce versant de la vallée plutôt aride, c’est un des endroits le plus boisé et donc  le plus verdoyant mais c’est bien la première fois que j’y aperçois des animaux de ce calibre. Sans doute, sont-ils venus là pour se désaltérer dans le ruisseau et y trouver un peu de verdure à se mettre dans la panse. Ils semblent aussi surpris que nous et ne détalent pas immédiatement. J’ai tout loisir de les photographier.  Dany est ravie, elle qui rêve constamment d’apercevoir des animaux. Cette fois c’est fait ! Par la force des choses, la suite et la fin deviennent plus monotones. Nous retrouvons le chemin de Saint-Jacques puis le village et enfin notre petite maison sur ses hauteurs. Il est 17h30. Nous avons flâné 5h30. Dany souffre un peu de ses hanches et je comprends que la distance accomplie est à la limite de ses possibilités présentes. De mon côté, je suis enchanté car je considère avoir marché correctement et surtout avec la certitude d’aucune gêne respiratoire ni aucune douleur nulle part. Telle qu’expliquée ici, cette boucle a été longue de 10 km. Le point le plus bas étant Urbanya à 870 m et le plus haut à 1.303 m au-dessus du Clot del Baró, le dénivelé est de 433 m. Les montées cumulées sont de 812 m. Cartes IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25

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