-
Le Puig d'Escoutou (2.292 m) et la Llabanère (2.052m) : à l'écoute des cervidés...
Pas facile de trouver un titre de chanson avec les mots "cerf" ou "cervidé", alors j'ai choisi "biche". Voilà pourquoi ce diaporama est agrémenté de 3 chansons qui ont pour titre et sont interprétées successivement : "Les Biches" par Jacques Brel, "Le Loup, La Biche et le Chevalier" connue aussi sous le nom "Une Chanson Douce" par Henri Salvador et enfin "Biche, Ô Ma Biche" par Frank Alamo.
J’ai longtemps hésité avant de mettre sur mon blog cette randonnée un peu particulière qui consiste à gravir les flancs de La Llabanère (2.052 m) et du Puig d’Escoutou (2.292 m). En effet, et bien que cette balade puisse se suffire à elle-même tant les panoramas sont superbes, l’objectif majeur de ces difficultés sera tout autre si vous décidez de les gravir fin septembre début octobre. Bien sûr, rien de vous empêchera de l’accomplir le reste de l’année, sauf peut-être un fort enneigement en hiver mais dans ce secteur, l’idéal est tout de même de partir à la découverte d’une faune belle et sauvage qu’on a peu l’habitude de voir en restant sur les sentiers battus habituels. Alors c’est vrai, j’ai hésité puis, je me suis dit : « la montagne est à tout le monde et il ne faut pas que ces deux sommets en particulier appartiennent aux seuls chasseurs ». Car, il faut quand même le dire, nous sommes dans une réserve hautement cynégétique et ces sentes qui s’élèvent vers ces deux sommets coincés entre les Garrotxes et les massifs du Madres et du Coronat sont le plus souvent et presque exclusivement empruntés par des chasseurs dont on dit qu’ils sont aussi les gestionnaires de cette faune sauvage. J’avoue que parvenir à cette montagne n’est pas chose aisée car les seules routes qui mènent au point de départ sont déjà difficilement accessibles et praticables puis les sentes qui permettront d’aller à la rencontre des cervidés, car c’est bien de ça dont il s’agit, sont de vieilles et minuscules caminoles autrefois empruntées par les bergers et les vachers pour amener leurs troupeaux aux estives. Alors, je me suis décidé à faire une brève description de cette randonnée permettant de partir à la découverte de ces beaux ou grands cervidés que sont les biches, les faons, les cerfs et autres daguets, sans doute visibles toute l’année mais surtout fin septembre, début octobre si vous voulez entendre le fameux brame.... Le départ s’effectue depuis le refuge de la Mouline, en catalan la Molina, du nom d’une ancienne forge à fer qui aurait fonctionné au 14 et 15eme siècle avant d’être transformée en moulin à bois. Ce petit refuge non gardé se trouve tout en haut de la vallée d’Evol juste avant le col du Portus. Bien qu’il existe d’autres pistes (Nohèdes, Jujols), les deux façons les plus simples sont en partant du joli hameau d’Evol d’atteindre le refuge en empruntant soit le fameux sentier Cami Ramader (déjà décrit dans ce blog) soit en effectuant en voiture la longue et sinueuse route autrefois bitumée qui monte vers le col du Portus. Bien que réalisable par les plus sportifs, il est très difficile sur une seule journée d’enchaîner le Cami Ramader et cette ascension au Puig d’Escoutou, aussi est-il préférable si l’on veut profiter pleinement de cette découverte des cervidés de prendre la piste. Toutefois, il me parait utile de préciser aussi que cette ancienne route asphaltée est très difficile car en fort piteux état. Dans ces conditions, l’utilisation d’un 4x4 ou d’un véhicule avec une caisse assez haute sera fortement conseillée. Une fois arrivés à ce point de départ, on descend derrière le refuge en traversant le petit torrent d’Evol et on emprunte un étroit sentier qui file plein sud en traversant la pinède sylvestre du Bac de Poudens. On ne quitte pas cette sente, ancien chemin pastoral et on arrive en surplomb à la jonction de deux petits ravins : celui du Peyro et celui de la Llabanère dont le ruisseau descend direct du flanc de la montagne du même nom. On traverse ce petit ru et on poursuit tout droit en grimpant le long du ruisseau qui descend de la Font d’Ayguenas. Quelques mètres plus haut, une autre sente repart plein sud vers le Pla de l’Estagnol dans une basse végétation composée essentiellement d’une lande à genêt purgatif et de quelques petits pins chétifs qui recolonisent peu à peu cet espace. Ici dans des temps plus reculés, la forêt a sans doute existé mais a disparu à cause d’écobuages mal maîtrisés et d’une exploitation intensive pour la fabrication du charbon de bois. A ce stade de la randonnée et si vous avez décidé de l’accomplir fin septembre, début octobre, il serait très surprenant que vous n’ayez pas encore aperçu de cervidés et surtout que vous ne les ayez pas entendu bramer. Bien sûr, plus vous monterez haut en direction du Bois d’Escoutou en escaladant les flancs de la Llabanère et du Puig, plus vous aurez des chances d’apercevoir de grandes quantités de cervidés et surtout de les approcher. Après le lieu-dit la Toureille, on bifurque plein nord en direction d’une ancienne cabane de pierres sèches, vestige parmi tant d’autres d’une activité pastorale intense aux siècles précédents. Derrière ce cortal, on poursuit un sentier pas toujours évident à trouver au milieu des genêts et des églantiers mais plus on va monter sur le haut de la crête et plus l’ascension vers le Puig d’Escoutou, il est vrai souvent au jugé, va se simplifier. En effet, la soulane sèche et rocailleuse envahie par cette basse mais foisonnante végétation va peu à peu laisser la place à des pelouses rases plus faciles à cheminer. En fonction des cervidés aperçus, c’est vous qui déciderez de la longueur de cette randonnée mais attention, gardez à l’esprit que les cervidés restent des animaux sauvages et partir à leur découverte ne veut pas dire les déranger de manière déraisonnable. De toute manière, en période de rut même si ces animaux sont moins méfiants, ils seront effrayés par votre présence, alors le silence et la prudence seront, quoi qu’il arrive, de mise. Evitez d’accomplir cette randonnée, le jour où une chasse est organisée dans le secteur, primo ce ne serait pas prudent et secundo, vous aurez fort peu de chance d’approcher un cervidé. Je vous rappelle que la chasse est autorisée de septembre en février et donc en pleine période du brame, il est donc fortement conseillé de se renseigner sur les jours et horaires des chasses en battue ou en postes avant de partir faire cette ludique balade. Le retour s’effectuera par le même chemin mais si vous avez eu le courage de grimper jusqu’au Puig d’Escoutou, vous pourrez, toujours au jugé, redescendre par des raccourcis comme celui qui consiste à emprunter une sente escarpée qui longe le ravin du Peyro. Je précise que le tracé qui agrémente cet article n’est donné qu’à titre purement indicatif. Il s’agit d’un itinéraire que j’ai effectué moi-même en empruntant un sentier parfaitement visible et praticable du Refuge de la Mouline jusqu'au ravin de la Llabanère, puis en poursuivant une autre sente parfois envahie par la végétation jusqu’au sommet de la Llabanère, la suite de l’ascension vers le Puig d’Escoutou et le retour ayant été réalisée souvent au jugé mais surtout à l’aide d’un GPS. Comme je vous le disais au début de cet article, en raison de son objectif un peu spécial et des difficultés pour y accéder, j’ai longtemps hésité à partager sur mon blog cette randonnée un peu particulière, alors ne l’ébruitez pas trop et rappelez-vous que pour approcher des cervidés rien ne vaut le silence. Alors chut….. Carte IGN 2249 ET Font-Romeu- Capcir
Tags : puig escoutou, llabanere, mouline, cervides, evol
-
Commentaires