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coronat

Le Sentier du Pi del Rei depuis Ria et autres découvertes.

Publié le par gibirando

 

Ce diaporama est agrémenté de la musique "Arrival of The Birds" de Jason Swinscoe, bande originale du film "The Crimson Wing : Mystery Of The Flamingos" en français "Les Ailes Pourpres : Le Mystère des Flamants" interprétée ici par The Cinematic Orchestra et le London Métropolitan Orchestra.

Le Sentier du Pi del Rei depuis Ria et autres découvertes.

Le Sentier du Pi del Rei depuis Ria et autres découvertes. 

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

5 juin 2020, 9h. Me voici à Ria, devant l’église Saint-Vincent pour ma toute première randonnée après cette astreignante période de confinement pour cause de Covid-19. Cette balade doit m’amener sur le « Sentier du Pi del Rei », un grand pin maritime que j’aperçois déjà au sommet de la colline. En raison d’un grand et incroyable ciel bleu, il se détache remarquablement sur une crête qu’ici on appelle « En Salabert ». « Remarquable », c’est le qualificatif qu’on lui attribue le plus souvent et qui engendre chez les randonneurs l’envie d’aller à sa rencontre. Outre ce pin que je dois découvrir, j’ai prévu une jolie boucle plutôt perso qui doit m’amener à Llugols puis à Conat et retour. Pour être franc, je n’ai pas voulu reprendre les deux tracés les plus connus de ce « Pi Del Rei » car celui allant seulement à Llugols et retour est plutôt court et le second consistant à revenir par Belloc après Conat est plutôt long. S’agissant d’une reprise après presque 3 mois d’inactivité, j’ai voulu trouvé un compromis entre ces deux versions, et de d’autant que LlugolsConat et Belloc, j’y suis déjà passé l’an dernier et à diverses reprises jadis. J’ai donc donné la préférence à un retour que je ne connais pas ou si peu. Dany qui devait m’accompagner m’a fait faux bond à la toute dernière minute. Elle a pris comme prétexte qu’elle n’a pas fini certains travaux de peinture qu’elle avait commencés dans notre petite maison à Urbanya. Ce qui est vrai. En réalité, lui ayant dit que je n’avais pas de tracé G.P.S, elle a eu peur que je parte à l’aventure. J’aime autant car ma crainte est que cette randonnée soit déjà trop longue pour elle. C’est donc en solitaire que je démarre cette balade, « pin » dans la tête, et tournant le dos à un majestueux Canigou encore un peu enneigé. C’est justement la route D. 26 filant direction Urbanya qu’il me faut emprunter au départ. Un panonceau jaune, couleur du balisage que je vais devoir suivre, est là indiquant « El Pi del Rei 1,7 km et 50 mn et Llugols 2,8 km et 1h30 ». Le village est quasi désert et seule une vieille dame portant un masque blanc me rappelle au souvenir de ce fléau viral que nous subissons avec crainte depuis déjà trop longtemps. Le village est donc plutôt silencieux et seule une tourterelle qui roucoule et quelques moineaux qui piaillent rompent la douce musique d’un canal qui s’écoule au bord de la route. Ces volatiles, le pin, le village, le Canigou et de bien jolies fleurs colorant les bas-côtés de la route sont déjà venus s’enregistrer dans la mémoire de mon appareil-photo. Comme toujours, ce dernier pend à mon cou en guise de troisième œil et de deuxième cerveau. Son but ? Ne rien oublier de cette balade ! Un second panonceau est déjà là et un balisage jaune peint sur un poteau m’incite à quitter la D.26. L’itinéraire descend puis file vers un pont enjambant la rivière Callau et un très bel oratoire. Les deux édifices sont dédiés à Saint-Sébastien dont mes lectures m’ont appris qu’il protégea efficacement le village durant l'épidémie de peste noire qui avait sévi au milieu du XIVe siècle. Quelques merles noirs et des bergeronnettes des ruisseaux cherchent pitance dans le torrent. Dans les arbres qui l’encadrent, quelques mésanges se poursuivent en quête d’une rencontre. Je passe quinze bonnes minutes sur le pont à observer tout ce joli monde et à essayer de les photographier. Finalement j’y parviens tant bien que mal et je peux repartir. Le sentier commence à s’élever. Sur ma gauche et en contrebas, une dame occupée à son superbe jardin potager me fait un signe de la main. Je lui réponds de la même manière y ajoutant mon pouce en l’air pour lui montrer que j’apprécie grandement les lieux et surtout son remarquable travail de maraîchère. Force est de reconnaître que mon potager d’Urbanya n’est pas aussi bien tiré au cordeau car mes sillons sont toujours tout tordus alors que les siens sont bien droits. Je repars non sans avoir photographier de magnifiques roses blanches fleurissant en grappes. Elles sont pour moi le symbole du printemps, de la liberté retrouvée et de cette lumineuse journée ensoleillée dont je compte bien profiter. Au sein d’une géologie schisteuse et argileuse, le sentier continue de grimper mais désormais dans une végétation typiquement méditerranéenne. Fleurs des garrigues, papillons à foison et quelques lézards que je m’évertue à vouloir photographier me font oublier qu’il y a une déclivité. Pourtant, de merveilleux panoramas sont constamment là pour me rappeler que je m’élève. Ils s’entrouvrent magnifiquement au dessus de la Vallée de la Têt et de son petit affluent le Callau. En observant toutes ces beautés qui m’entourent et tout particulièrement cette végétation exceptionnellement verdoyante et foisonnante, je me remémore que l’hiver a été tout particulièrement pluvieux subissant même plusieurs jours tempétueux. La tempête Gloria est passée par là, plus violemment encore qu’ailleurs, engendrant de multiples glissements de terrains et des routes emportées. Celle d’Urbanya à Ria que j’ai pris ce matin n’a pas été épargnée, loin s’en faut. Quant au sentier que j’emprunte, s’il est encore praticable, quelques petits glissements d’argile et de pierres sont visibles de-ci delà. Pourtant, quand en contrebas, je regarde cette grandiose vallée dominée par le Massif du Coronat tout parait en place et sans dommage apparent. Tout est si calme et si reposant aujourd’hui que j’imagine mal qu’une tempête ait pu sévir voilà quelques mois. De Ria jusqu’aux sommets les plus hauts, tout semble uniforme avec un moutonnement végétal extraordinaire où seuls quelques affleurements rocheux et de rares édifices parviennent à s’extraire. Une intersection se présente. De nouveaux panonceaux indiquent Llugols à gauche à 2,1 km et à 1h10 et El Pi del Rei à droite et à 30 mn pour 1 km. Je poursuis à droite vers le pin. Le sentier continue de s’élever. Au loin, dans un creux formé par de deux collines, je suis plutôt surpris d’apercevoir le Fort Libéria visité voilà 2 ans lors d’une autre randonnée. Je continue de flâner allant parfois de surprises en surprises. Elles se présentent tout d’abord sous les traits d’un Hémidactyle verruqueux avec ses grands yeux verdâtres exorbitants et son dos empli d’excroissances telles celles que l’on voit souvent sur de gros crapauds. Le temps d’une seule photo et il a déjà disparu. Quelques mètres après, c’est un étrange chêne vert qui stoppe ma flânerie. Si je suis censé aller découvrir un « pin remarquable », j’estime que ce vieux chêne vert n’est pas très loin de mériter cette dénomination. Avec sa superbe ramure aux branches multiples et très grosses, dont certaines noueuses et parfois totalement écorcées, il a un petit air de pieuvre géante. Oui, il mérite d’autant plus ce critère de « remarquable » qu’il est sans doute très vieux et que son tronc semble s’être extrait des énormes roches fracturées qui l’entourent. Guère plus loin, ce sont des vestiges en pierres sèches qui aiguisent ma curiosité. La lecture du livre de Jean Viallet « Ria-Sirach-Urbanya » me laisse supposer que je suis au lieu-dit En Salabert, lieu rempli d’étranges légendes locales si j’en crois l’auteur. Si les murets et les vieilles terrasses agricoles n’engendrent que peu des questions, il n’en est pas de même d’un édifice tout en rondeur. Orri à la toiture effondrée, four à chaux ou puits à glace ? Si j’ai une nette préférence pour la dernière alternative car j’ai déjà vu d’autres puits à glace, je ne suis pas un spécialiste. A l’instant où je quitte ce lieu, un beau lézard vert sort de sa tanière de pierres et se laisse gentiment photographier. Quelques minutes plus tard, une nouvelle intersection indique que le Pi del Rei est là, à gauche, à 250 mètres et à 10 mn, aller et retour. Tout droit, le sentier file vers le Pla de Vallensó. Je pars bien sûr en direction du « fameux » pin. Il est là, assez majestueux il faut bien le reconnaître, surclassant de toute sa stature tous les autres végétaux du voisinage. S’il est certes majestueux , il n’est pas spécialement esthétique, et ça il le doit à son tronc unique qui devient très rapidement bicéphale et ses nombreuses branches sèches qui mériteraient d’être coupées. Son houppier est quelque peu dégarni et penché ici vers le sud-est, caractéristiques propres aux pins maritimes qui sont confrontés à de vents multiples et forts venant du nord et de l’ouest. Lui, de « maritime », il n’a que le nom car la seule mer qu’il domine est totalement végétale. Avant de venir le voir, j’ai bien essayé de tout savoir de lui mais je n’ai absolument rien trouvé à son propos et en tous cas rien quant à sa toponymie (*). On ne parle de lui qu’à propos des randonnées qui mènent à lui. De ce fait, et compte tenu de ma curiosité, je me suis posé bien des questions. Pin du roi ou roi des pins ? Dans le premier cas, de quel roi s’agirait-il ? D’un des rois d’Aragon et de Majorque, digne successeur des comtes d’Arria qui sont nés ici ? Pourquoi ne pas lui attribuer directement le nom du roi en question ? Pin roi Jacques 1er ou II par exemple. Du dernier roi qui a régné en France et sur ce secteur du Conflent, c’est-à dire Louis-Philippe 1er de 1830 à 1848. Cela lui conférerait un âge avancé de 190 ans. C’est possible, si j’en crois ce que j’ai lu à propos des plus vieux pins maritimes qui pourraient vivre 500 ans et atteindre les 40 mètres de hauteur, ce qui ne me semble pas être son cas. De rois antérieurs comme Louis XVI ou Louis XVIII dans la fameuse branche des Bourbons ? (** ). C’est possible aussi si je me fie à l’énorme respect et à la fidélité que les Rianencs ont toujours eu à l’égard de cette lignée dont une sous-branche serait originaire d’ici.(**) Toutes les hypothèses peuvent être envisagées puisque rien n’existe à son sujet. Même l’historien Jean Viallet qui a pourtant beaucoup écrit sur Ria ne dit rien de lui, et en tous cas, je n’ai rien trouvé dans son livre Ria-Sirach-Urbanya aux Editions Notes d’Histoire. J’ai orienté mes recherches sur les sites recensant les « Arbres Remarquables de France » mais là aussi, il n’apparaît nulle part. A ce jour, seulement trois pins ont reçu le label de « remarquable » mais aucun n’est maritime. N’a-t-il pas les mensurations nécessaires à un classement en « arbre remarquable » ? C’est probable car des pins maritimes comme celui-ci, je pense qu’il y en a de très nombreux. En tous cas, j’en ai déjà vu ailleurs mais dans des boisements où ils n’étaient pas aussi solitaires. Il bénéficie donc de ce privilège d’être seul et très largement le plus grand de tous au faîte de cette colline. Si à juste titre, il pourrait être qualifié de « remarquable », il le devrait sans doute à son âge mais surtout à sa « remarquable » résistance. Résistance aux diverses maladies du pin, aux insectes xylophages très nombreux, mais aussi au fait qu’il a su résister à toutes les tempêtes qui ont sévi dans notre beau département. Résister à toutes les tempêtes alors qu’il dépasse très nettement la crête de cette colline où rien ou presque ne le protège des vents d’ouest et du nord, j’estime que c’est déjà un «remarquable » exploit. En décembre 1999, la tempête Martin a abattu un pin maritime, le pin Cazau, qui était considéré comme le plus vieux d’Aquitaine. Avec une circonférence de 4,95 m, les spécialistes lui donnaient l’âge avancé de 210 ans. Souhaitons-lui de résister encore très longtemps car force est de reconnaître que les dérèglements climatiques engendrent des catastrophes de plus en plus récurrentes, qu’elles soient météorologiques ou physiologiques. Je le photographie sous toutes les coutures, sous tous les angles et dans tous ses décors, dont le plus beau reste le Canigou enneigé. Comme je le fais toujours pour les arbres remarquables que j’ai pu observer, je photographie un maximum de messages gravés sur son tronc : ici simples initiales, dates ou petits dessins le plus souvent mais d’autres gravures sont moins lisibles voire incompréhensibles car les écorces se sont desquamées puis sont tombées. Je note que ces dernières sont parfois amplement perforées de petits trous et m’en inquiète. Hylésine ? Scolyte ? Bupreste ou autres ? Les possibilités d’être dévorer de l’intérieur par des insectes xylophages et d’en périr sont si nombreuses ! J’espère que les gens de l’ONF et les élus municipaux s’en inquiètent aussi ? Je ramasse une pomme en espérant y trouver des graines pour éventuellement les replanter, mais non la pomme est vide ou presque. Une deuxième idem. Une troisième a une ou deux graines mais loin d’être matures et surtout moisies. Au sol, il n’y aucune graine non plus. Des écureuils seraient-ils passés par là ou ai-je la malchance d’avoir trouvé que des cônes mâles ? Toutes mes questions à propos de cet arbre restent sans réponse. Il est temps de repartir. Un balisage bleu qui part du pied de l’arbre vert le nord-ouest m’incite à le suivre. De fil en aiguilles, ou plutôt d’orris en orris, je m’éloigne de mon itinéraire initial, celui qui était censé m’amener au Pla de Vallensó. A l’instant ou ce sentier « bleu » amorce une raide descente vers le vallon, j’estime qu’il est temps de faire demi-tour car j’ignore jusqu’où il peut me mener, même si je suppose fortement qu’il rejoint le sentier de Llugols ignoré ce matin. Etant parti la fleur au fusil, sans tracé GPS, et surtout sans ma carte IGN que j’ai oubliée, je préfère prendre cette option plutôt que de m’égarer. Je reviens sur mes pas et prend cette fois la direction du Pla de Vallensó. Le sentier s’élève en douceur avec toujours des édifices en pierres sèches, cortal et terrasses, laissant supposer une occupation d’antan. Il coupe un ruisseau, le Correc dels Colls, lui aussi amplement canalisés de pierres sèches par endroits. Il le longe puis s’en éloigne. Ici les lézards verts sont légions mais bien trop rapides pour que je parvienne à en photographier au moins un. Finalement, au lieu-dit la Creu d’En Barina, j’approche la piste terreuse qui fait le lien entre Prades et Llugols. Peu après, je la coupe et le sentier continue de s’élever en direction du Pla de Vallensó. Ici, dans une joli petite ravine, ce sont des fauvettes chantantes qui arrêtent ma progression. Il me faut dix bonnes minutes de patience pour réussir à en immortaliser une, et encore uniquement de très loin. Je passe ce temps à attendre le bon-vouloir des fauvettes à photographier quelques papillons, toujours très nombreux mais très perturbé par une brise qui s’est levée. Sur le sol pierreux du chemin, le passé se révèle avec les traces creusées par les roues de vieilles charrettes. Jadis, de très nombreuses sont passaient par là et il se dit même, que parmi leurs besognes le plus souvent agricoles, certaines rejoignaient l’ancienne carrière de Callau dans le cadre de l’exploitation industrielle du talc. Sachant où se situe cette carrière, je n’ai aucune peine à imaginer la pénibilité de cette besogne tant pour les hommes que pour les animaux tirant ces charrettes. Le Pla de Vallensó est là et se matérialise sous la forme d’un poteau directionnel indiquant 930 m d’altitude et Llugols à 20 mn et à 700 m. Je connais bien ce poteau déjà aperçu au cours d’autres balades dont celle qui m’avait mené sur le « Sentier d’Arletes » et à « la Roche gravée de Fornols ». C’est sous un impressionnant rassemblement de pinsons qui s’envole, que j’aperçois les premières toitures de Llugols. Réussissant à photographier un de ces volatiles, je lui trouve d’étranges couleurs ternes. Une femelle sans doute toujours moins colorée que le mâle. Ce hameau, je le connais par cœur. Je l’ai toujours découvert aussi désert et silencieux qu’aujourd’hui, sauf en 2007 lors de mon Tour du Coronat parce que des enfants jouaient sur des « carrioles » en criant leur bonheur. J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer Nina et ses frères. Pas une âme qui vive une nouvelle fois même si des voix d’hommes sont perceptibles dans la forêt en contrebas. Je n’ose pas m’arrêter chez mon ami Mr. Naulin, d’abord par prudence à cause de l’épidémie qui sévit encore, mais aussi parce qu’il n’est pas encore midi et que j’estime que ce n’est pas un horaire décent pour arriver à l’improviste chez les gens. Je le regrette. Je repars mais la Nature m’arrête quelques mètres plus loin sur le seuil d’une autre maison déserte elle aussi. Je reste là assis quelques minutes sur le perron à regarder deux bousiers entrain de pousser une boulette toute sèche d’excrétions animales. Où ont-ils trouvé cette boulette ? En sont-ils les architectes ? Où vont-ils ? Que vont-ils faire de cette dernière ? Je les observe tout en me posant ces questions-là. Un escalier se présente et ils déboulent laissant échapper leur convoitise. Je me dis qu’à notre échelle, tomber d’une telle hauteur nous aurait été fatidique. Un des deux bousiers est tombé sur le dos et éprouve un mal fou à se rétablir. Pendant ce temps, l’autre est déjà parti à la recherche de sa « boulette » et il y parvient avec une facilité déconcertante. Finalement, l’autre le rejoint. Et les voilà repartis dans leur étrange labeur, labeur qui semble « gauche » dans la gestuelle mise en œuvre mais finalement la boulette avance bien plus vite qu’on ne pourrait le penser. Nouvel escalier, nouvelle chute, nouvelle recherche et nouvelle retrouvaille. Il est temps de décamper et de partir vers d’autres découvertes car je me suis promis d’aller visiter la chapelle de Las Monges que je ne connais pas malgré mes nombreuses venues ici. Je laisse les petits coléoptères coprophages à leur boulette me promettant de chercher sur Internet les réponses aux nombreuses questions que leur vision vient de soulever en moi. Je quitte le hameau fleuri de magnifiques capucines grimpantes parfois rouges parfois oranges et file vers la chapelle en question. Je n’ai aucun mal à la trouver car un panneau « Couvent de Las Monges » en indique la direction. Le sentier passe devant la Fontaine du Châtaignier (Font del Castanyer) puis s’élève. Si l’édifice est bien ruiné, les vestiges ne laissent planer aucun doute quant à son caractère religieux, le cœur de la nef et son abside étant encore bien visibles. L’Histoire nous dit que sa première mention écrite date de 1375, qu’elle a été utilisée comme église et comme couvent mais que son vrai nom serait Saint-Sernin d’Eroles. Seulement diverti par une mésange bleue et un gros criquet qui semble décidé à manger autant que moi, j’y pique-nique paisiblement, assis sur un large mur d’enceinte en surplomb de la forêt. Je quitte les lieux vers une suite que je connais par cœur. D’abord en direction de la chapelle Saint-Christophe puis d’un gros rocher qui la domine où quelques croix datant du néolithique sont visibles. Si je fais ces quelques foulées supplémentaires que je connais sur le bout des doigts, c’est essentiellement pour faire connaître au plus grand nombre de randonneurs ces lieux chargés d’histoire. Si quand on passe à Llugols, on a toujours ce sentiment « que la peste sévit encore depuis le 14eme siècle », ces quelques étonnantes découvertes sont des portions de vie plutôt inattendues. La suite vers Conat, je la connais également par cœur. Quelques soient les saisons, le sentier qui y mène peut être découpé en trois sections. La plus courte , ce sont d’abord les prés de Llugols où en cette saison les fleurs sauvages se livrent des duels de pétales multicolores. J’y surprend un beau sanglier mais la surprise semble encore plus grande pour lui. Il ne demande pas son reste. Puis, c’est la partie boisée qui s’appelle Les Teixoneres. Enfin, le sentier tout en balcon se termine sur la partie la plus « caillasseuse » dont la dénomination Les Esquerdes ne laisse planer aucun doute quant à son aspect rocheux, abrupt et ardu, les trois en même temps le plus souvent. Dans cette longue déambulation vers Conat, si mes pieds savent déjà où ils doivent se poser, mes yeux, eux, restent constamment sur le qui-vive d’une flore et d’une faune dont je sais qu’elles peuvent être surprenantes à chaque virage du chemin. Cette fois-ci, c’est un superbe lézard ocellé qui est proclamé « roi des Teixoneires ». Un petit bain dans une cuvette limpide du Correc de Sainte-Marguerite, puis je continue, la tête plus fraîche et les pieds quelque peu dégonflés. C’est bien la toute première fois que je vois autant d ‘eau dans ce modeste ruisseau. Après une heure de marche supplémentaire, Conat finit par arriver sous les traits d’une gentille demoiselle qui est assise au bord du torrent Callau. Elle est si jolie que j’en oublierais presque que nous devrions bavarder avec un masque. Nous blaguons un peu, puis finalement beaucoup trop, non pas à mon goût, mais à bien y réfléchir, car je suis encore très loin de Ria. Nous parlons de tout, de Conat où elle est en vacances, de ma balade, de randonnées en général, des découvertes que l’on peut faire dans les environs. Il me faut rompre cette sympathique conversation, et ce d’autant que je n’ai plus la moindre goutte d’eau dans mes deux gourdes et qu’il me faut impérativement trouver une fontaine. Une fois, la fontaine trouvée et les gourdes de nouveau pleines, j’accélère le pas pour sortir du village. Voulant absolument éviter le bitume de la route, j’ai décidé de suivre un sentier que j’ai emprunté voilà presque 20 ans. Par bonheur, il est encore parfaitement praticable et évite les sinuosités de la route, route qui par ailleurs a été emportée sur une belle portion par la tempête Gloria à la sortie sud de Conat. Des ouvriers y travaillent depuis plusieurs semaines. En évitant de prendre la route, j’évite de les déranger dans leur besogne, leur rendant sans doute service au passage. Ce sentier m’entraîne vers les Termanères où j’ai décidé d’emprunter la piste forestière qui file vers Belloc. Cette montée vers Sainte Croix commence à peser dans mes mollets. Chaque oiseau, chaque fleur nouvelle, chaque beau papillon non encore photographié sont autant de raisons de ralentir. De plus, sans carte et sans tracé GPS et connaissant très mal ce secteur, il me faut être vigilant à chaque panonceau Ria et surtout me souvenir de l’itinéraire que j’avais imaginé. Je sais qu’à Sainte-Croix, je dois redescendre vers Ria juste après la ruine d’une vieille chapelle. Quand une ruine se présente, rien ne me permet d’affirmer et même d’imaginer qu’il s’agit d’une ancestrale chapelle. Il ne s’agit que de vieilles pierres ceintes par une végétation inabordable. Par contre, il y a bien une intersection. Il me faudrait donc quitter la piste montant vers Belloc ici, mais j’éprouve quelques difficultés à trouver la suite ? Finalement et par bonheur, j’aperçois un minuscule panonceau « Ria » vissé à même un petit placard réservé à des compteurs électriques. « Ria » est quelque peu effacé mais le sentier est bien là, invisible au premier coup d’œil car bien embroussaillé. Il descend en forêt en longeant en partie le Correc de Santa Creu. Dans cette descente vers Ria presque constamment en sous-bois, et déjà un peu sombre à cette heure-ci, qu’elle n’est pas ma surprise de poser le pied sur le cadavre d’un gros canidé. Chien, chien-loup, loup ? Je ne sais pas vraiment dire ? La mort n’est pas suffisamment récente pour émettre un avis formel mais elle n’est pas très ancienne car le cadavre est peu envahi par la vermine et n’a pas une odeur putride très pestilentielle. Je prends deux photos du pauvre animal dont la puissante dentition ne m’apporte pas d’élément supplémentaire or mis l’assurance qu’il ne s’agit pas d’une renard et ce, malgré son pelage fourni, roux et blanc (***). Des renards morts, j’en ai déjà vu et celui-ci ne ressemble pas du tout aux précédents. Si ce n’est pas un renard ou un loup, de quelle espèce de chien s’agirait-il ? De surcroît que ferait-il là mort au beau milieu du chemin ? Il serait mort de quoi ? Comment, pour quelle raison ou par qui ? Une fois encore, cette balade aura soulevé en moi bien des questions. Apprendre, je marche aussi pour ça ! A tout prendre, j’aurais préféré rencontré un renard ou un autre canidé bien vivant comme cela m’est arrivé assez souvent. Rencontre avec un loup jamais vu jusqu’à présent ? Je ne sais pas ! Il parait qu’un loup isolé n’est pas très souvent dangereux car plutôt craintif, comme toute la faune en général face à l’homme, le pire des prédateurs. Aujourd’hui par exemple, j’ai été ravi d’apercevoir et donc de savoir que toutes les espèces de lézards ou presque sont bien présentes sur ce secteur même si le plus souvent ce ne sont que des visions furtives : lézard des murailles, lézard catalan, vert, ocellé, psammodrome, hémidactyle. Seule, la Tarente de Mauritanie et le lézard des souches n’ont pas été observés mais je ne doute guère de leur présence. Le sentier se termine sur les flancs de la Rocamenera d’En Gorner où justement je photographie mon premier lézard des murailles juste à côté d’une citerne. Puis je finis cette balade sur le désagréable asphalte de la bien longue avenue d’En Cassa menant vers le quartier de la Llisse. J’avais imaginé terminer par le canal éponyme mais des panneaux « danger, risques d’effondrements » en interdisent l’accès. C’est donc à regret que je termine sur le bitume cette belle et première balade d’après confinement. Au-delà des nombreuses questions qu’elle a soulevées, j’ai retrouvé le plaisir de marcher , de redécouvrir la Nature, de retrouver des lieux où j’avais passé jadis des instants merveilleux et notamment lors de Mon Tour du Coronat. Oui, j’attendais avec impatience cette balade. N’ayant pas enregistré de tracé GPS, j’estime la distance effectuée au cours de cette balade entre 12 et 14 km pour un dénivelé de 386 m entre le point le plus bas au départ de Ria (388 m) et le plus haut au Pla de Vallenso à 774 m.

(*) Toponymie possible d’El Pi del Rei : Finalement, c'est un peu par hasard que dans le N°18 du journal de la commune de Ria-Sirach, j'ai pu lire "ce pin fut planté après le Traité des Pyrénées par le ministre des Eaux et Forêts de Louis XIV". Après le Traité des Pyrénées de 1659, on peut donc aisément imaginer que cette décision est consécutive à l'ordonnance de 1669 de Louis XIV et Colbert qui faisait la part belle à une vaste reforestation du royaume. Ce pin aurait donc à ce jour (16/09/2022) 353 ans ! Le roi en question serait donc Louis XIV ! Je vous laisse lire la suite que j'avais écrite juste après la randonnée mais ne gardez pas tout bien sûr !  A propos des arbres remarquables, voici ce que le journaliste et écrivain Adolphe-Laurent Joanne écrit en 1856 dans son recueil intitulé « Les Environs de Paris illustrés. Itinéraire descriptif et historique » : « …une foule d’arbres magnifiques que les touristes vont aujourd’hui admirer seraient restés inconnus. Dans le principe, on ne signalait guère que cinq ou six de ces arbres : Le Bouquet du Roi, Le Clovis, Henri IV et le Sully, la Reine Blanche, arbre du Bas-Bréau, incendié cet hiver (1856) par des imprudents qui firent du feu dans sa cavité, le Charlemagne et le Chêne des Fées ». Comme nous le voyons, au 19eme siècle, il n’était pas rare d’attribuer des noms de rois ou d’illustres personnages aux grands arbres, il est donc fort possible que le Pi del Rei date de cette époque et qu’il ne faille pas chercher ailleurs son appellation de « Pin du Roi ». Dans ce même livre, il évoque les fameux essais d’implantation du pin maritime dans les Landes au cours du 18eme siècle et leurs échecs successifs, à cause d’hivers trop rigoureux mais surtout par méconnaissance de cet arbre, peu présent en France avec quelques rares boisements, et donc fort méconnu à l’époque. Dans son livre « Traces du végétal » aux Editions Presses Universitaires de Rennes, Elisabeth Amblard nous rappelle que « Le pin symbolise la force et le pouvoir dont dispose le roi, mais, situé à côté d’un if, ce pouvoir devient une force du mal » car « l’if est un arbre aux feuilles et aux fruits toxiques ». Ici l’auteur fait référence au roi légendaire Marsile, ennemi juré de Charlemagne dans la « Chanson de Roland de Roncevaux ».


(**) Ria, les rois et le pin : Dans son livre « Ria-Sirach-Urbanya », Jean Viallet évoque en de multiples occasions l’attachement que les Rianencs avaient depuis toujours pour leurs rois , et notamment aux 18 et 19eme siècle. Ainsi peut-on lire « Napoléon est vaincu, Louis XVIII montre sur le trône et voyez comme notre municipalité célèbre l’événement ». Cette phrase fait référence à une assemblée municipale du 30 octobre 1814 où les habitants de Ria par l’entremise de leurs représentants municipaux prêtent serment et jurent à Dieu de garder obéissance et fidélité au roi. Est-ce en cette occasion que les Rianencs ont planté cet arbre pour rendre hommage à Louis XVIII ? Là aussi c’est possible et l’arbre aurait 206 ans ! Cette fidélité au roi est très ancienne puisqu’elle a pour origine le fait que les comtes d’Arria, nés ici selon certaines versions, auraient de ce fait un lien direct avec la branche des Bourbons, famille aux multiples ramifications mais régnante en France et en Espagne. Ce lien, ils le tiendraient de Marguerite de Provence, reine de France car épouse de Saint-Louis ; mais fille de Raimond-Bérenger V de Provence, lui-même fils de Alphonse II de Provence, et lui-même fils Alphonse II roi d'Aragon, lui-même fils de Raimond-Bérenger IV de Barcelone. Ici, la branche dite de « Barcelone » est directement issue de Guilfred le Velu, né ici à Ria (légende ou réalité ?) et de son père Sunifred Ier de Barcelone. Assez paradoxalement, c’est Vauban sur ordre de Louis XIV qui a détruit le château ancestral de Ria où tout aurait commencé ! Allez comprendre ?

(***) Le canidé mort de Sainte-Croix : Le 22 juillet 2020 et sur les conseils d'un ami, ancien de l'ONF, j'ai signalé l'animal au "Rézoloup" de l'ONCFS avec envoi des 2 photos que j'avais en ma possession. Un technicien s'est rendu sur le lieu pour lequel j'avais fourni les coordonnées. Finalement, il s'agissait d'un malinois de plus de 19 ans dont les propriétaires avaient signalé la disparition. L'animal est probablement mort de vieillesse voire d'épuisement à ne pas parvenir à retrouver son chemin. Les propriétaires ont pu faire leur deuil et ont apprécié que leur chien ait pu être retrouvé tant de semaines après sa disparition. Il faut noter que le malinois étant un lupoïde, c'est à dire un canidé dont les caractéristiques anatomiques évoquent celles du loup, la confusion avec ce dernier était donc logique. L'enquête a permis d'enlever la thèse d'un loup sur la commune de Ria-Sirach. Rianencs vous pouvez dormir tranquille, aucun loup ne se déguisera en grand-mère ! Par contre, je ne peux pas vous garantir du contraire !

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Le Balcon de Villefranche-de-Conflent (427m/1.091 m) par Belloc.

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la chanson "A Whiter Shade Of Pale" du groupe anglais Procol Harum (paroles de Keith Reid et musique de Gary Brooker et Matthew Fisher). Elle est successivement jouée et interprétée ici par Anthony Ventura et son orchestre (Intsrumental), par Annie Lennox (chant) et Procol Harum (chant).

Le Balcon de Villefranche-de-Conflent (427m/1.091 m) par Belloc.

Le Balcon de Villefranche-de-Conflent (427m/1.091 m) par Belloc.

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Le 3 septembre 2018 au matin, je partais d’Urbanya pour aller réaliser une balade que j’avais intitulée « Le Balcon de Villefranche-de-Conflent ». Enfin, ce n’est pas moi qui l’avais appelée ainsi mais la plupart des topo-guides. A hauteur de Ria, et tout en roulant vers la gare de Villefranche, si connue grâce au Petit Train Jaune, je m’étais mis à culpabiliser un peu. Pourquoi me direz-vous ? Parce qu’il faisait un temps splendide, que c’était le jour de la rentrée des classes et que de très nombreuses mamans accompagnaient leurs chérubins à l’école. Tout en regardant ce « fourmillement » de personnes, très inhabituel pour moi qui vivais tranquille à Urbanya depuis de longs mois, je me disais que j’avais une chance inouïe de pouvoir partir en randonnée. La chance de ne pas avoir de contrainte et d’être libre comme le vent. La chance de pouvoir profiter au grand air d’une journée qui s’annonçait exceptionnelle. La chance d’aller à la rencontre d’une Nature que je devenais si belle et si présente. J’essayais de me mettre à leur place et je me disais « combien de gamins et de mamans aimeraient sans doute être à ma place ? ». Néanmoins, et tout en pensant à ça, je conduisais en examinant cette colline qui domine le Fort Libéria, me disant au fond de moi que cette randonnée n’aurait sans doute rien de facile.  D’ailleurs et pendant longtemps, et au regard de la forte déclivité de cette colline, j’ai toujours pensé qu’il ne pouvait pas y avoir de sentiers sur un flanc aussi pentu. Je me trompais bien sûr, tant sur les sentiers que sur la difficulté à les cheminer. Aussi, quand j’en avais terminé, et ayant pris un plaisir immense à tout point de vue, je m’étais fait la promesse de revenir avec Dany pour refaire ce « Balcon de Villefranche ». En ce 3 août 2019, nous y sommes et je ne doute pas une seconde que Dany va aimer. La météo est aussi splendide, sinon plus qu’une année auparavant, et de ce fait, tous les voyants sont au vert. Il est 10h15, la gare est paisible et silencieuse quand nous garons la voiture. En un an, le prix du parking à la journée a pris un euro de plus, passant de 4 à 5 euros et c’est le seul aspect négatif.  Hausse de prime abord très relative il est vrai, sauf si on la ramène à un pourcentage et qu’on s’aperçoit que ça fait 25% de mieux. Je me surprends à voir, que même en randonnée, le comptable et financier à la retraite que je suis sommeille mais ne dort pas complètement. Je paye et reviens me préparer tranquillement. Connaissant très bien le chemin, je me dis qu’il n’est pas utile de speeder. Nous harnachons nos sacs à dos et démarrons sur le même rythme tout aussi tranquille. Si la colline est pentue, je connais le parcours, son degré de difficultés, la distance et le temps maximum que nous allons mettre même en flânant beaucoup. Dès le départ, quelques hirondelles qui logent dans l’avant-toit de la gare et dans d’autres bâtiments stoppent mon démarrage. Les photographier est assez "coton" mais j'y parviens malgré tout avec un peu de patience. Plus loin, sur le pont qui enjambe la Têt, je tiens à montrer à Dany que cette gare est en réalité celle de Fuilla et que le quartier s’appelle Sainte-Eulalie, prénom de notre bien-aimée petite-fille. Nous traversons le parking réservé aux autocars et aux camping-cars et nous voilà enfin sur le véritable itinéraire. Un panneau étonnant et un peu risible nous interpelle. Il s’agit d’une personne qui ayant perdu son hibou apprivoisé, demande qu’on la prévienne par téléphone si on aperçoit l’animal. Je ne sais pas pourquoi mais je me dis que si le volatile trouve le secteur aussi merveilleux que je l’ai trouvé moi-même il y a un an, il y a peu de chance qu’il revienne au bercail !  Le sentier s’élève vers le Fort Libéria et même en marchant d’un train plutôt « pépère » et en prenant le temps de regarder les premiers panoramas, les 20 minutes mentionnées sur les différents panonceaux sont largement suffisantes. Ça me réjouit de voir que Dany marche bien et n’a aucune crainte avec son genou opéré. Nous prenons le temps de regarder le fort et ce, d’autant qu’un rouge-queue noir, un joli mâle, semble enclin à se laisser photographier. Il vole d’un mur à un autre sans jamais trop s’éloigner du fossé qui sépare le rempart et le pont-levis. De temps en autre, il s’élève droit dans le ciel, effectuant un très court vol stationnaire mais néanmoins suffisant pour becqueter un insecte. En raison de sa livrée nuptiale si particulière car aux couleurs si vives, je serais prêt à parier qu’il a son nid dans ce secteur. Après cette « naturelle » observation, nous laissons le volatile à ses péripéties aériennes et repartons. Très vite, l’intersection et le panonceau Belloc se présentent. Dany sachant tout de ma première venue ici et des deux itinéraires possibles, je lui demande si elle est toujours d’accord pour accomplir cette balade en passant par Belloc. Partant dans l’inconnu mais sachant néanmoins qu’en passant par-là, elle me fait plaisir, elle acquiesce. Papillons, criquets et lézards sont très présents mais jamais faciles à photographier en raison d’une bonne brise soufflant d’Espagne. Par bonheur, plus la sente s’élève et moins elle semble soutenue.  Les oiseaux sont rares et se résument à quelques fauvettes impossibles à photographier. Il me faut une chance incroyable pour parvenir à immortaliser un passereau sans que je sache de quel oiseau il s’agit ? Il est vrai qu'en restant constamment aux aguets, il va en être ainsi deux ou trois fois au cours de cette balade. Malgré la déclivité constante qu’il faut gravir, je sens bien que Dany prend un immense plaisir à cheminer ce sentier constamment en balcon. En matière de balades, je connais ses goûts, et j’étais sûr qu’elle apprécierait ces vastes panoramas lointains et ces vues très aériennes sur les vallées environnantes. Celle où s’écoule la Têt étant complètement à notre aplomb, elle ne peut s’empêcher de s’exclamer « D’en bas, jamais je n’aurais imaginé que l’on puisse marcher ici ! » Je lui dis, que j’ai eu la même pensée voilà un an. A force de marcher en me disant que « c’est trop beau », elle ne résiste plus au fait de prendre quelques photos avec son smartphone pour les envoyer aux enfants. Finalement et dès lors que le panonceau « Belloc - 600 m » se présente, la brise cesse et les papillons sont légions. Ici, il s’agit presque essentiellement de la sous- famille des « Satyrinés » et il faut arriver à ce qui reste du hameau puis ensuite autour de la chapelle pour voir un peu plus d’autres sous-familles. Dany connaissant déjà la chapelle Saint-André de Belloc et ses alentours, le long arrêt que nous y faisons est surtout consacré au pique-nique avec vue sur le versant nord, c’est-à-dire vue sur ce long et merveilleux panorama de montagnes et de ravins qui s’étire du Massif du Madres en passant par le domaine de Cobazet, les trois vallées de Nohèdes, d’Urbanya et de Conat et se terminant au Pla de Vallenso. Au bout d’une heure, que j’ai largement consacré à faire des photos, nous repartons dans la direction d’une autre chapelle romane, celle de Saint-Etienne de Campilles. Heureusement que je connais le parcours, car dans ce sens, les indications directionnelles sont quasi nulles et se résument à une très vieille pancarte Saint Etienne, de surcroît cassée, mais accrochée à un arbre, à l’instant même où le sentier quitte la piste menant à l’antenne TV. Enfin, heureusement qu’elle est là, car le sentier étant bougrement embroussaillé, il serait quasiment invisible pour le visiteur de passage. Embroussaillé, il va en être ainsi tout au long de la combe et quasiment jusqu’à la chapelle et s’y se frayer un chemin est parfois difficile, « à toute chose malheur est bon » dit le proverbe. Ici, ce qui est bon, ce sont d’abord les papillons, très présents et qui le sont de plus en plus dès lors que l’on approche du sommet du plateau de Campilles. Il est vrai que plus on monte et plus il y a de fleurs. Ce qui est bon aussi, c’est l’instant où je réveille un sanglier, qui devait sans doute dormir car Dany est déjà passée à cet endroit même quelques minutes auparavant.  Une fois encore, et alors que je suis entrain de photographier un papillon, j’ai la chance d’avoir mon appareil-photo allumé, et qui plus est avec mon téléobjectif enclenché dans une position rapprochée. Aussi comme il démarre à un mètre de moi, je peux lui photographier les fesses puis le flanc alors qu’il tourne choisissant d’emblée une autre direction. Apparemment il était seul et il disparaît aussitôt dans une végétation très dense. La chapelle est là et bien que parfaitement connue elle aussi, nous y stoppons le temps d’une courte visite. Ayant lu sur Internet, un bouquin à propos des marbres griottes des Pyrénées-Orientales, je joue au professeur en montrant à Dany les fameuses pierres de marbre rouge que l’on aperçoit dans les murs de la chapelle. Puis, en surplomb du Roc Rouge, nous profitons pendant quelques instants des vues aériennes sur Villefranche et des panoramas qui s’étirent avec une incroyable amplitude et dont l'horizon est constitué du Massif du Canigou et de celui des Tres Estelles. La suite et la fin consiste à redescendre en flânant vers le Fort Libéria par cette longue sente en lacets dominant constamment Villefranche. Une fois encore, et comme je l’avais été moi-même voilà un an, Dany reste en extase devant ces superbes paysages si variés car plongeants, aériens, proches ou lointains.  Si parfois, on peut trouver ces lacets un peu longs à cheminer, personnellement, je suis presque surpris quand le fort apparaît si proche de nous. Il est vrai qu’ayant fait le chemin inverse l’an dernier, c’est à dire en montant, pour moi, c’est une lapalissade de dire qu’une descente est toujours plus rapide qu’une montée. Enfin, c’est mon cas ! Par contre, en terminant cette nouvelle boucle, s’il faut que je désigne laquelle a été la plus belle ; est-ce celle de 2018 ou celle de 2019 ? ; là j’avoue que je suis bougrement embêté ! Non, je suis incapable de dire si une est préférable à l’autre et je dirais même mieux, je considère qu’elles sont toutes les deux bien différentes. Celle-ci a été longue de 10,1 km avec des montées cumulées de 707 m et un dénivelé de 664 m entre le point le bas situé à la gare à 427 m et le plus haut à 1.091 m juste après la chapelle de Saint-Etienne de Campilles et à l’instant où l’on amorce la descente. Cartes IGN 2349 E T Massif du Canigou et 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.

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Le Mont Coronat (2.172 m) depuis Nohèdes (Centrale électrique - 985 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 4 musiques jouées par le compositeur et pianiste Ernesto Cortazar. Elles ont pour titre " "As The Sun Rises", "Between Thorns and Roses""Chariots of Fire de Vangelis" et " Counting The Stars".
LE-MONT-CORONAT
MONTCORONATIGN

Pourquoi en ce mois d’août 2013, me suis-je fixé comme objectif, l’ascension du Mont Coronat depuis Nohèdes ? D’abord, à titre d’entraînement, toujours en prévision du Tour du Capcir programmé début septembre. Mais pas seulement et l’autre raison est plus longue à conter. En voici l’histoire que j’ai voulu la plus brève possible mais dont le détail me paraît inévitable. A l’été 2007, avant de me lancer dans mon « Tour du Coronat » en 6 jours (2+4) et en solitaire, je me posais tout un tas de questions. Il suffit de reprendre la lecture du premier chapitre de mon récit de l’époque intitulé  « Des merveilles au pays d’Alysse » pour le constater. En y repensant, je me dis que ces réflexions étaient normales car si marcher sur plusieurs jours  ne me posait aucune difficulté l’ayant déjà fait à maintes reprises (GR.10, Jura, Auvergne, G.R30, Stevenson, etc….), partir seul sur des sentiers inconnus et peut-être même inexistants me laissait relativement interrogatif. En effet, si j’avais découvert ce parcours pédestre sur un vieux topo-guide de 1988 et si l’itinéraire était encore présent sur de vieilles cartes IGN, selon le Comité départemental de la Fédération Française des Randonnées Pédestres que je venais de rencontrer, les sentiers n’existaient plus et j’allais prendre le risque de partir dans l’inconnu. Mais l’inconnu m’attirait et j’avais déjà fait mienne cette citation d’Henry de Monfreid : « N'ayez jamais peur de la vie, n'ayez jamais peur de l'aventure,faites confiance au hasard, à la chance, à la destinée.  Partez, allez conquérir d'autres espaces,d'autres espérances.Le reste vous sera donné de surcroît » .Si l’absence « éventuelle » de sentiers me laissait perplexe, le côté mystérieux de cette longue balade n’était pas pour me déplaire et mon désir de découvertes était loin d’être entamé. En tous cas, selon Antoine Glory, auteur et concepteur de ce tour vieux de 20 ans, le Mont Coronat semblait plein de mystères et d’ailleurs s’il en déconseillait l’ascension en écrivant « on négligera pourtant son ascension, délicate et hors sentier » n’écrivait-il pas par ailleurs « on caressera souvent du regard le dôme du Mont Coronat, montagne fascinante s'il en est, drapée dans la chape sombre et mystérieuse de ses pins noirs à crochets ». Et c’est vrai que cette montagne me fascina à la fois lors de ces six jours mais pendant bien plus longtemps encore. Elle me fascine encore aujourd’hui. Pourtant, peu de temps après mon « Tour du Coronat », le 14 octobre 2007 exactement et alors que je pars écouter le brame du cerf du côté du Puig d’Escoutou, la chasse est ouverte et ça « canarde » de tous les côtés. J’’entends même ce que je crois être une balle siffler à mes oreilles. Par naïveté, je n’avais jamais imaginé que la chasse puisse être ouverte au moment même où les cerfs sont en rut et courent sans se méfier derrière les biches. Enfin c’est ainsi et je rebrousse chemin. Mais que faire de cette belle journée ensoleillée pour qu’elle ne soit pas complètement perdue ? Voilà peut-être l’occasion rêvée de monter au sommet du Mont Coronat non ? Aussitôt dit, aussitôt fait et me voilà parti du côté du Col du Portus où démarre l’ascension. Ce jour-là, autant le dire, or mis une jolie boussole que j’avais trouvé au sommet, j’étais resté sur ma faim et beaucoup de choses s’étaient liguées contre moi pour rendre cette balade pas vraiment enthousiasmante. D’abord, les piles de mon appareil-photo tombent en rade dès le début de l’ascension. Je ne vais donc en garder aucun souvenir. Dix minutes plus tard, je commence à entendre les aboiements ininterrompus de plusieurs chiens de chasse qui semblent me devancer au fur et à mesure que je monte. J’envisage de rebrousser chemin pensant qu’il y a des chasseurs là aussi. Mais n’entendant que les chiens et aucun coup de fusil, je décide de poursuivre malgré ces vociférations dont je comprends bien vite qu’elles sont la fin de mes espoirs d’aller à la rencontre de cette nature sauvage que j’aime et que je recherche. Alors que j’avais imaginé une ascension beaucoup plus délicate comme le suggérait Antoine Glory, j’atteins le sommet sans tracé GPS et sans réelle difficulté malgré un sentier incertain et non balisé mais néanmoins présent qui suit plus ou moins une ligne peu élevée de crêtes rocheuses sur laquelle on bascule parfois d’un versant à l’autre. De temps à autre, quelques petites prairies herbeuses ponctuent et bousculent ce décor essentiellement boisé de pins à crochets. Je suis par contre assez étonné des paysages que l’on peut néanmoins voir au dessus et au travers des pins alors que je m’attendais à être englouti sous cette « chape sombre et mystérieuse » qu’évoquait Antoine Glory dans le topo-guide. Quand j’atteins le sommet, trois chiens de chasse complètement paumés viennent me faire des fêtes quelques instants plus tard puis ils repartent aussitôt, toujours en vociférant et disparaissent dans les bois courant derrière je ne sais quel gibier invisible. Invisible est le mot juste car ce jour-là, or mis les quelques magnifiques panoramas perceptibles au cours de l’ascension, je ne verrai rien d’autres et voilà pour tout dire l’autre raison d’y retourner en ce mois d’août 2013. 9h15, je laisse ma voiture près de la Centrale Electrique de Nohèdes et je me mets aussitôt en route par la piste qui s’élève vers El Manau et Montailla. Ce jour-là, la météo est superbe, la chasse fermée et or mis deux autres randonneurs que je rencontrerais beaucoup plus haut mais qui s’arrêteront à tout bout de champ pour chercher quelques champignons et que je distancerais rapidement, il n’y a personne d’autre aujourd’hui et c’est donc la journée idéale que j’ai tant espérée pour partir à la rencontre de la faune sauvage que j’escompte découvrir. Et je ne vais pas être déçu car avant même d’entamer l’ascension dans la hêtraie, deux chevreuils déboulent en contrebas du sentier et traversent la piste montant à Montailla. Voilà, je suis venu pour ça et même si tout est allé très vite m’empêchant de photographier ces deux chevreuils, avant même l’ascension du Mont Coronat, je suis déjà comblé au-delà de mes espérances car j’ai déjà vu un écureuil roux du côté de Nohèdes et de nombreux et superbes papillons. Après cette merveilleuse vision, je suis le P.R balisé en jaune et pénètre dans la hêtraie. Ce sentier est plutôt facile et pour l’avoir emprunté à de multiples reprises, je le connais parfaitement et je sais qu’il me faudra environ 2 heures en flânant pour atteindre le col du Portus. Vers 11h, je rejoins la piste peu avant le Pla d’Avall. Je n’ai plus vu aucun animal depuis les deux chevreuils. Une demi-heure plus tard, je passe la barrière du col du Portus et m’engage dans le petit sentier qui démarre au fond du parking. L’ascension du Mont Coronat est lancée et si avec ses 3 kilomètres environ, elle n’est pas très longue, la déclivité étant quasi constante depuis le col du Portus, les 440 mètres de dénivelé qui me séparent du sommet restent néanmoins à gravir. Bien que le Mont Coronat soit peu fréquenté par les randonneurs, on voit bien que cette montagne n’est pas totalement abandonnée de tous. Layons et couloirs dans la forêt, martelages, encochages ou saignées sur les arbres et parfois même traces de peinture laissent imaginer la présence régulière des hommes : agents de l’ONF, bûcherons, chasseurs ou ramasseurs de champignons.  Malgré ça, le seul problème, c’est de rester sur le sentier principal au milieu des petites caminoles creusées par les nombreux et divers ongulés qui sévissent dans les parages. C’est ainsi qu’au bout de dix minutes d’ascension, un groupe très important de cervidés détalent dans les bois et malgré ma volonté de les photographier, une fois encore tout s’est passé bien trop vite et je n’ai que des images d’arbres flous et sans intérêt. Dix minutes plus tard encore et dès la première petite prairie, je surprends un chevreuil qui dormait derrière un bosquet de genévriers. Surpris, il détale et s’immobilise quelques mètres plus loin me laissant cette fois le temps de le cadrer. Par dessus ou au travers des résineux, je distingue parfois de superbes paysages où j’arrive à reconnaître quelques destinations pédestres : Pic de la Pelade, Puig d’Escoutou, Madres, Pla des Gorgs, Dourmidou, Pic de Portepas, Col de les Bigues, etc… A l’approche du sommet, je remarque un sanglier entrain de creuser le sol de son groin que je photographie presque au jugé et sans certitude. Il sera bien enregistré même si la photo n’est pas d’une grande qualité. Il est 13h30 tapantes quand je pose le pied sur la borne géodésique se trouvant sous le trépied matérialisant les 2.172 mètres d’altitude du Mont Coronat. Après quelques photos et n’ayant que deux barres de céréales dans le ventre, je décide d’aller pique-niquer sur un éperon rocheux qui domine les lieux-dits Malpas, Roc Rouge mais également la totalité du chemin parcouru. Cet endroit proche de sommet qui domine magnifiquement et sans aucune entrave, le versant sud-ouest du massif, je l’avais découvert en 2007 et j’avais gardé en mémoire les panoramas grandioses que l’on pouvait avoir sur une immense partie du Haut-Conflent, et des Garrotxes, sur les hauts sommets de Cerdagne et du Capcir et enfin sur la belle forêt domaniale des Réserves Naturelles de Jujols et de Nohèdes. Après de nombreuses photos panoramiques sur tous ces lieux merveilleux et une plus aérienne dont un renard fit les frais, j’ai pris le chemin du retour avec l’idée que mon précèdent passage avait été observé de près par tous les animaux de la forêt et que je ne reverrais sans doute plus rien. Eh bien, une fois encore, je me trompais car dès la première petite prairie, je surpris quelques cerfs et biches couchés sur l’herbe entrain de se prélasser. Je n’en croyais pas mes yeux mais malheureusement après une première photo en rapproché, mon pied écrasa une pomme de pin, ce qui déclencha aussitôt une débandade dans la troupe des cervidés. Malgré ce petit regret de n’avoir pas pu les observer et les photographier plus longtemps, j’étais aux anges car comment aurais-je pu me plaindre de cette « incroyable randonnée » au Mont Coronat où tour à tour, j’avais pu observé un écureuil roux, deux chevreuils, un harde de cervidés, de nouveau un autre chevreuil, un sanglier, un renard puis à nouveau des cerfs et des biches, le tout agrémenté de quelques superbes photos d’oiseaux et de papillons. Oui, comme je l’avais si justement intitulé dans mon récit de 2007, le Mont Coronat était bien la montagne « des Merveilles au pays d’Alysse (*) » et or mis quelques belles glissades sur l’herbe et sur les petites pommes de pins à crochets très scélérates quand les semelles sont lisses, le retour vers Nohèdes par le même chemin qu’à l’aller s’effectua sans trop de soucis. Je pris même une très  belle photo de ce « fameux » Roc des Salimans dont la légende prétend que Noé y aurait attaché son arche à un anneau lors du déluge. Après mon merveilleux Tour du Coronat de 2007, j’avais suivi les conseils d’Henri de Monfreid en n’ayant pas peur de l’aventure, en faisant confiance au hasard, à la chance, à la destinée. Avec cette ascension du Mont Coronat, montagne fascinante mais plutôt déconseillée par Antoine Glory, j’étais parti conquérir d’autres espaces, d’autres espérances et tout le reste m’avait été offert de surcroît. Cette randonnée telle que présentée ici est longue d’environ 20 kilomètres. L’altitude à la centrale électrique étant de 985 mètres, le dénivelé total jusqu’au Mont Coronat situé à 2.172 mètres est de 1.187 mètres pour des montées cumulées de 1.547 mètres. Eau en quantité suffisante et chaussures bien crantées et à tiges hautes sont fortement conseillées sur ce terrain.  Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

(*) Alysse: en 2007 et pour parodier la célèbre œuvre littéraire de Lewis Carroll « Les aventures d’Alice au pays des merveilles », j’avais donné ce nom d’ « Alysse » à cette plante endémique du Mont Coronat que les scientifiques appellent parfois « Hormatophylla pyrenaica » ou bien encore « Alyssum pyrenaicum » et plus rarement « Ptilotrichum pyrenaicum ». Plus communément, on l’appelle « Alysson des Pyrénées », « Corbeille d’argent des Pyrénées » et parfois même « Alysse des Pyrénées » (voir fiche 1508 du Réseau Natura 2000)

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Le Pic Lloset (1.371 m) et le pic de la Moscatosa (1.457 m) depuis Urbanya (856 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons interprétées par Sting.
Elles ont pour titre : "The Windmills Of Your Mind", "Fragile" et "Fields Of Gold".

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


Je l'avoue les pics Lloset et de la Moscatosa ne sont pas les sommets les plus connus et les plus fréquentés du département des Pyrénées-Orientales. D'ailleurs, quand on regarde la carte IGN, aucun chemin balisé n'y mène et aucun circuit n’incite les randonneurs à aller y grimper. Pourtant, ces deux pics, auxquels on peut ajouter à des degrés moindres le pic de la Serra (1.208 m) et le col de Marsac (1.056 m), composent la ligne de crêtes entre les beaux et profonds vallons d’Urbanya et de Nohèdes. Aujourd’hui, c’est cette ligne de crêtes que je vous propose de chevaucher et croyez-moi, par les paysages et les sites forestiers puis pastoraux dans lesquels on va évoluer et ceux que l'on découvre depuis leurs pinacles respectifs, ils méritent amplement leurs rapides ascensions. En outre, vous aurez peut-être la chance d’apercevoir divers animaux sauvages, tels les sangliers, cerfs, isards ou autres chevreuils qui sont très nombreux dans ces parages sans parler des oiseaux dont les chants vont plus ou moins fortement égayer cette balade selon les saisons. Enfin depuis le joli village d'Urbanya et en y regardant de plus près, leur accès est des plus simples même si le dénivelé de plus de 600 mètres peut être rédhibitoire pour ceux qui considèrent cette déclivité comme bien trop importante à leurs yeux. Ils se trompent car le chemin qui démarre du parking d’Urbanya où on laisse son véhicule est vraiment peu difficile et surtout peu compliqué. Il suffit de passer devant la mairie et de poursuivre toujours tout droit en longeant la rive gauche orographique de la rivière d’Urbanya, c'est-à-dire qu’ici et en avançant à contresens dans lequel s’écoule l’eau, on marche à droite de la rivière. On ignore le premier petit pont à gauche et on poursuit encore tout droit jusqu’à franchir la rivière au moment où la route goudronnée devient piste terreuse. D’ailleurs, cette large piste qui amorce un virage à 180° et commence à monter au dessus du village, on ne va plus la quitter jusqu’au Pic Lloset. C'est dire la simplicité de cet itinéraire. Ici, pour monter, il n’y a que de la piste et pas de petits sentiers caillouteux et tortueux même si en effectuant la boucle proposée, on en aura un peu mais au cours de la redescente seulement. Le Pic Lloset est ce magnifique dôme boisé de sombres conifères que l’on aperçoit droit devant soi au moment où on passe devant une antenne hertzienne et un réservoir.  Sans être bien terrible, le dénivelé s’accentue peu après ce pylône et la piste vire à droite puis à gauche puis à nouveau à droite, passe devant une grande étable et file plein ouest en longeant par la droite le ravin du Correc de Saint-Estève. On passe devant cette ferme en respectant bien évidemment la propriété privée, en refermant les portails, et de préférence sans effrayer les bovins. Le Pic Lloset apparaît plus que jamais dans la ligne de mire avec son sommet ressemblant à la tonsure inversée d’un moine avec sa calotte d’un vert foncé composée de pins et de sapins sous laquelle on distingue une belle chevelure de feuillus au vert plus tendre. Mais plus on s’en rapproche et plus on s’aperçoit que sous la tête de cette montagne, le cou, lui,  est emmitouflé d’une superbe écharpe blanche constituée de merisiers en fleurs plus communément appelés cerisiers sauvages. D’ailleurs, à cette époque de l’année qu’est le printemps et tout en grimpant depuis Urbanya, vous avez déjà remarqué un grand nombre de ces magnifiques arbres en fleurs mais plus on va monter et plus on va en voir et de plus en plus grands et de plus en plus beaux, à un point tel que ce parcours j’aurais presque pu l’intituler le « Chemin des Cerisiers en fleurs ». Toutes ces fleurs sont un véritable ravissement pour nos yeux émerveillés mais pour les insectes en tout genre et notamment les abeilles, ce sont autant de tentations attractives à nulles autres pareilles qui engendrent pour nos « pauvres » oreilles un bourdonnement assourdissant. Au moment où la piste coupe le Correc de Saint-Estève, on fait le choix de poursuivre vers la droite la piste qui amorce un virage en épingle à cheveux. On ne quitte plus cette piste même quand celle-ci atteint la piste DFCI CO60 (en rouge sur la carte IGN) qui arrive du Col de Marsac. Pour ceux qui la connaissent, il s’agit d’un tronçon du magnifique Tour du Coronat que j’ai eu l'infini plaisir d’accomplir à l’été 2007 et que vous pouvez découvrir dans son intégralité sur mon site perso : Tour du Coronat. On laisse sur la droite, le petit refuge de la Travessa. Cette superbe forêt comportant une multitude d’essences différentes, on remarque au passage quelques jolis et rares thuyas et sapins de Douglas. On continue jusqu’après le prochain virage où à un vaste carrefour, on laisse définitivement le sentier du Tour du Coronat qui continue tout droit au profit de la piste herbeuse DFCI CO59 qui file à gauche, rectiligne et pratiquement à plat jusqu’au très boisé Pic Lloset. Bien sûr, c’est depuis ce dernier chemin que les vues sur le vallon d’Urbanya sont sans aucun doute les plus belles mais si le temps est beau et l’horizon dégagé, vous aurez eu le temps, tout en montant, de jeter de multiples regards vers un merveilleux Canigou, encore bien enneigé en ce début de printemps, sur une immense partie de cette splendide forêt domaniale de Nohèdes-Urbanya, sur quelques beaux pics, cols et « serrats » qui composent les paysages alentours. Le sommet du Pic Lloset est un petit monticule rocheux dérisoire qui se trouve derrière la forêt et une citerne et que l’on atteint en franchissant la clôture. Après cette brève découverte, vous pouvez bien sûr faire demi-tour et redescendre vers Urbanya par le même chemin. Les plus courageux ou les moins fatigués, eux, poursuivront à droite en direction du Pic de la Moscatosa qui se trouve à moins de 800 mètres.  Les fatigués mais courageux, eux poursuivront ma boucle en descendant le long de la clôture jusqu’au col de Marsac. Pour le Pic de la Moscatosa, il faut poursuivre le chemin qui file à droite puis quelques mètres plus loin, au moment où il fait une fourche, on prend la branche de gauche qui monte et on arrive devant un portail. Ici, les paysages changent du tout au tout : du côté droit, on a toujours cette épaisse et superbe forêt mais à droite ce n’est plus qu’une simple lande composée de petits genêts et d’une pelouse rase encore une peu verte à cette époque de l’année mais ça ne va pas durer bien longtemps. Ce contraste de végétation entre l’ubac d’Urbanya et la soulane de Nohèdes est simplement séparé par une clôture qui monte vers le Pic de la Moscatosa que l’on aperçoit à quelques encablures à droite. Il suffit de longer cette clôture puis de l’enjamber pour atteindre ce pic matérialisé au sol par une petite borne géodésique.  D’ici, j’en vois certains qui se diront : « le jeu en vaut-il la chandelle ? » A vous de juger mais sachez que de là-haut, vous aurez une vue bien plus ample sur la Rouquette et son épaisse et belle forêt, le Massif du Madres encore un peu enneigé, le pla des Gourgs, le Pic de la Pelade, le Puig d’Escoutou et bien sûr, sur le vallon de Nohèdes, sa belle forêt domaniale et sa magnifique Réserve Naturelle. Quant au Mont Coronat, il paraît si près que parfois on a cette étrange impression que l’on pourrait presque le toucher. Vers le sud-est, le Canigou continue de jouer le seigneur des cimes mais lui, me direz-vous : « ce n’était pas la peine de monter si haut pour le voir ! » Tous ces paysages dans un décor changeant où en poursuivant ma boucle, vous découvrirez les multiples ruines d’un pastoralisme qui, par bonheur, ne s’est pas éteint complètement. Pour s’en persuader, il suffit de regarder le sol et d’observer les nombreuses scybales, petites crottes sèches laissées par les brebis et les moutons. Après la montée vers le Pic de la Moscatosa, on en a pratiquement fini avec les dénivelés et il suffit de redescendre vers le pic Lloset du côté droit de la clôture que vous avez inévitablement franchie en ouvrant le portail ou enjambée avec précaution. La suite de la boucle est encore d’une grande simplicité puisqu’il suffit d’emprunter le chemin qui longe la clôture (parfois bizarrement balisée en jaune mais il s’agit sans doute d’un ancien itinéraire qui venait de Nohèdes), descend vers le pic de la Serra pour finir au col de Marsac. Mais à condition de le faire avec prudence et discernement, rien ne vous oblige à rester collés à cette clôture car quelques ruines effondrées ou cabanes de pierres sèches encore debout sont à découvrir. Une fois arrivés au col de Marsac, on va pratiquement faire demi-tour en évitant d’emprunter le Tour du Coronat qui nous emmènerai beaucoup trop haut et on va préférer la piste qui descend directement vers Urbanya. Cet itinéraire offre ensuite plusieurs possibilités mais pour éviter de retrouver la piste prise à l’aller, je conseille celle qui descend en une large boucle à main droite. C’est le parcours le plus long mais c’est le plus varié pour rejoindre le hameau. Au col de Marsac, il existe un raccourci mais comme la dernière fois que je l’ai pris, il était horriblement embroussaillé, je continue à le déconseiller formellement jusqu’à une prochaine vérification. Cette boucle proposée fait environ 14 kilomètres, aller et retour au Pic de la Moscatosa inclus. Comptez environ 5 heures à 5h30  pique-nique et arrêts inclus pour la réaliser en flânant et en prenant le temps de l’exploration. Beaucoup moins si on le souhaite. Sur ce parcours, et y compris tout au long des pistes forestières, vous remarquerez un grand nombre de clôtures dont certaines sont électrifiées. Cela signifie que vous êtes au sein d’une importante zone d’estives ou les bovins et ovins sont en liberté et peuvent être nombreux dans la montagne selon les époques. Veillez à ne pas casser les clôtures si vous les enjambez, veillez à refermer tous les portails derrière vous, veillez à respecter tous les animaux, veillez à ne pas les effrayer inutilement, ils peuvent s’avérer dangereux notamment pour les femelles qui mettent bas et protègent leurs progénitures. Si vous vous baladez avec un chien, tenez-le en laisse, si vous rencontrez un patou ou un autre chien de berger, pensez que vous êtes sur son territoire et éloignez-vous sans être agressif. Bien qu’agréable et réalisable en toutes saisons, je conseille de faire cette balade aux printemps à cause de tous ces arbres en fleurs ou en automne quand les couleurs des feuilles sont si chatoyantes. L’idéal, l’accomplir plusieurs fois, à des saisons différentes ! Pourquoi pas ? Carte IGN 2348 ET Prades-Saint-Paul de Fenouillet Top 25.

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L'Estany del Clot (1.682 m) depuis Nohèdes (960 m).

Publié le par gibirando

 
Ce diaporama est agrémenté de la musique de Gabriel Fauré "Pavane op.50" jouée ici par le London Chamber Orchestra dirigé par Christopher Warren-Green.
 


Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

J’ai déjà évoqué Nohèdes dans ce blog comme point de départ de deux randonnées qui filaient vers le hameau d’Urbanya et que j’avais d’ailleurs intitulé « le Balcon d’Urbanya » pour une et « les villages perdus du Conflent - Nohèdes-Urbanya » pour l’autre. Dans cette dernière balade, j’avais d’ailleurs précisé que si ces deux villages constituaient des « culs de sac » car les routes goudronnées D.26 et D.26b ne vont pas plus loin, ce ne sont pas pour autant des impasses pour les amoureux de nature en général et de randonnées pédestres en particulier. Aujourd’hui avec cette petite jolie escapade qui part de Nohèdes en direction de « l’Estany del Clot », je vous en apporte une nouvelle fois la preuve. « L’Estany del Clot » que vous pourrez aussi trouver sous les dénominations d’étang de Soucarrades ou du Clemens et notamment sur le site Internet www.lacsdespyrenees.com/ est une petite retenue peu profonde qui reçoit les eaux de deux ou trois petits torrents de montagne. Ces torrents plus ou moins longs descendent soit des proches contreforts du Massif du Madres soit du Gorg Estelat ou lac de Nohèdes dont la rivière des Camps Réals. L’étang qui est situé à la diffluence de ces quelques ruisseaux voit ensuite ses eaux en partie captées et acheminées par une conduite qui sert à faire fonctionner la turbine d’une centrale électrique située 5 kilomètres plus bas à Nohèdes au lieu-dit La Farga. Le surplus se jette dans la rivière de l’Homme Mort, elle-même affluente comme le rivière des Camps Réals de la rivière de Nohèdes qui elle même se confond avec le Caillan. L’Estany del Clot est bien connu des pêcheurs de truites pour ses énormes « fario » qui se gavent des nombreux vairons qui pullulent dans ses eaux. Le départ vers l’Estany del Clot s’effectue de Nohèdes, village qui mérite bien qu’on s’y attarde et qu’on flâne dans ces jolies et vieilles ruelles. Vous pourrez y visiter la Maison de la Réserve Naturellel’église dédiée à Saint-Martin et un dernier conseil, arrêtez-vous à l’ancien presbytère transformé depuis plusieurs années en chambres d’hôtes, car je pense, que vous y serez parfaitement reçu comme j’ai pu l’être moi-même en 2007 lors de mon Tour du Coronat que j’ai eu maintes et maintes fois l’occasion d’évoquer ici dans ce blog. D’ailleurs, pour se rendre à notre objectif du jour, il faut emprunter l’itinéraire du Tour du Coronat. Le Coronat est cette longue montagne oblongue et très boisée qui se trouve sur votre gauche et que vous avez inévitablement suivie tout au long de la route depuis Ria pour parvenir jusqu’à Nohèdes. Le Mont Coronat est le sommet de ce massif qui culmine à 2.172 mètres et dont les impressionnantes falaises, que vous apercevez en montant vers l’Estany del Clot, recèlent une « merveilleuse » fleur que l’on appelle l’Alysson des Pyrénées (Alyssum Pyrenaicum) et que l’on ne trouve nulle part ailleurs. On passe devant la centrale électrique et on poursuit par la piste. Au lieu-dit « Cortals » sur la carte IGN et après un virage en épingle à cheveux tout près de Montailla, on délaisse la piste au profit d’un sentier balisé en jaune qui monte à gauche dans la forêt. Si la piste fait la part belle à de multiples essences et notamment aux chênes, le sentier, lui, grimpe essentiellement dans une belle et sombre hêtraie. Ce sentier, on ne va plus le quitter jusqu’à retrouver la piste près du lieu-dit sur la carte « Font de la Péga ». Là, la végétation change et les hêtres laissent la place à des conifères et principalement aux pins à crochets. Quelques raccourcis permettent d’éviter les sinuosités de la piste et on finit par arriver à un croisement. A cet embranchement on délaisse définitivement le Tour du Coronat, dont l’itinéraire part à gauche vers le Col de Portus comme l’indique un explicite panonceau. On tourne donc à droite en direction du Gorg Estelat et 300 mètres plus loin, près d’un enclos, un autre panonceau mentionne l’Estany del Clot. Il suffit de descendre à droite, on passe devant un petit refuge, on longe quelques clôtures et notre but du jour est enfin atteint. Petit lac verdâtre au premier abord, il change de couleurs et son miroir peut aller du vert glauque à un gris acier presque noir en passant par différentes nuances de bleus selon les angles que l’on porte sur lui et surtout, si on se donne la peine d’en faire le tour. Entouré de pins à crochets sur sa berge sud, il resplendit dans un espace grandiose et verdoyant au pied du majestueux et ténébreux Mont Coronat qui se réfléchit dans ses eaux tranquilles. Ses flancs sont composés de « jasses » où paissent très souvent vaches et moutons. Ne s’agissant pas d’une boucle, le retour s’effectue par les mêmes chemins. Les esprits chagrins me diront : « Pourquoi ne pas poursuivre vers les autres lacs à savoir le Gorg Estelat ou lac de Nohèdes, le Gorg Blau ou lac Bleu et enfin le Gorg Nègre ou lac d’Evol ? » Si je ne peux pas leur donner tort, j’estime qu’avec ses 18 kilomètres aller-retour et plus de 700 mètres de dénivelé depuis Nohèdes, cette randonnée à l’Estany del Clot se suffit à elle-même même si je garde les autres lacs en réserve pour une sortie ô combien plus sportive que celle décrite aujourd’hui. En outre, j’ai déjà décrit ces autres lacs à partir de Jujols que les lecteurs intéressés pourront retrouver dans mon Tour du Coronat :

http://pagesperso-orange.fr/gilbert.jullien/DES_MERVEILLES0.htm.

Ici, au cours de cette randonnée et selon les saisons, tous les amateurs de nature et pas seulement les randonneurs, y trouveront leurs comptes. Les « taquineurs » de truites bien sûr, mais aussi les amateurs de champignons ou encore ceux qui ne craignent pas de voir leurs doigts rougis par les mûres, myrtilles, framboises ou autres fraises des bois que l'on trouve dans ce secteur pour peu qu'on veuille s'en donner la peine. Je ne parle pas des chasseurs qui sont très nombreux dans cette zone à traquer sangliers, cerfs, isards et autres chevreuils mais eux n’ont pas vraiment de mérite car ils montent en général en 4x4 jusqu’au col du Portus par Evol. L’idéal est de consacrer une pleine journée à cette belle balade avec soit un simple pique-nique ou mieux quelques bonnes viandes que vous pourrez faire griller sur les foyers aménagés à cet effet au bord de ce charmant petit lac de montagne. Ce lac qui a su conserver un côté sauvage qui ne laisse personne indifférent. Cartes IGN 2348 ET Prades-St-Paul-de-Fenouillet puis 2249 ET Font-Romeu-Capcir Top 25.

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Le Sentier de la Garrigue (1.392 m) et des Coumeilles depuis Jujols (960 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté d'une version très remixée de la célèbre chanson "Love Boat Theme" (en français La croisière s'amuse). Cette version porte le titre de "The Love Boat" White Label House Mix" et c'est le chanteur Barry Manilow qui prête sa voix.

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Dans ce blog, j’ai déjà eu l’occasion de vous amener à Jujols pour de belles randonnées vers Flassa ou vers la carrière de marbre rouge du Roc Vermeil.  Une fois encore, Jujols est le point de départ de cette courte mais jolie randonnée que j’ai intitulé le Sentier de la  Garrigue et des Coumeilles.  Mais pourquoi ce nom me direz-vous ? Tout simplement parce que cet itinéraire que j’ai imaginé, emprunte pour partie un court circuit de 3,7 kilomètres qu’à Jujols on appelle déjà le Sentier de la Garrigue et que ce circuit, il m'a paru utile de le  rallonger vers une zone forestière qui se nomme les Coumeilles ou Comelles sur certaines cartes pour remplir une petite journée de marche. Après avoir laissé la voiture près de l’église de Jujols, il faut prendre la piste qui monte vers le Col Diagre en ignorant tous les panneaux (circuits géologiques, histoires de pierres, etc...) qui vous amènent vers le centre du vieil hameau.  Au départ, un panneau Sentier de la Garrigue est immédiatement présent et il domine un joli fer à cheval jaune où est incrusté un chiffre « 13 » peint en rouge. Ne cherchez pas à comprendre la signification de ce chiffre dans ce fer à cheval et de bien d’autres que vous allez croiser sur ce sentier car vous êtes également sur un circuit qui s’appelle le Chemin de Manout. Il s’agit d’un chemin de découverte audio et pour comprendre, il faut prendre un baladeur auprès de la Maison de la Réserve de Jujols moyennant quelques euros et écouter un CD sur lequel l’âne Manout raconte l’histoire des coutumes et des légendes d’autrefois de ce beau pays. Chaque fer à cheval correspond à un petit conte à écouter. Mais comme la Maison de la Réserve est essentiellement ouverte en période estivale, aujourd’hui, laissons tranquille l’âne Manout et contentons nous de découvrir la garrigue mais surtout tous les beaux panoramas qui défilent tout au long du versant sud de cette magnifique vallée de la Têt.  Dans ce dédale de chênes verts et d’une flore typiquement méditerranéenne, le sentier se faufile en balcon au dessus des ravins et des précipices. Ici, les vestiges d’une paysannerie ancestrale et oubliée sont abondants : murets, terrasses (feixes), capitelles, orris, citernes, etc.…  Le chemin qu’il faut suivre est balisé en jaune et jalonné de quelques panneaux ludiques sur la flore et la faune du coin. Mais cette trace jaune, il faut la délaisser au moment où le circuit entame la partie retour du Chemin de Manout. Le sentier qui part vers la maison forestière des Coumeilles n’existe pas sur les cartes IGN mais heureusement, sur le terrain, il est bien présent et même balisé en orange à certains endroits. De ce sentier tout en surplomb sur la vallée de la Têt, vous aurez une magnifique vision de tous les pics enneigés et ce, du Massif du Canigou jusqu’au Cambre d’Aze. A l’approche du refuge, la végétation change quelque peu, la garrigue laissant la place à quelques bouleaux blancs et d’autres feuillus puis à des pins. Juste avant le refuge, vous apercevez un petit panneau indiquant Jujols dans la direction d'où vous venez. Avec ce panonceau, vous constatez que vous êtes sur l’itinéraire du Chemin de Vauban que l’on peut arpenter de Villefranche de Conflent à Mont-Louis, en quelques jours de marche. Un large chemin monte à droite à travers quelques chênes verts, des pins, de courts genêts et des buplèvres ligneux. C’est par ce chemin que vous devrez continuer mon circuit mais le refuge ONF des Coumeilles Hautes construit en 1883 n’est plus qu’à quelques mètres et dans son cadre reposant avec de très belles vues sur les Garrotxes et le Haut-Conflent, il sera le lieu idéal pour un indispensable pique-nique. Après le déjeuner, avec ce large chemin qui monte, les choses sérieuses commencent : 250 mètres de dénivelé pour un peu moins de 2 kilomètres à parcourir pour retrouver la piste qui va au col Diagre, col Diagre qui bien entendu me rappelle lui aussi et au même titre que Jujols Mon Tour du Coronat de 2007. Alors l’estomac alourdi, cette montée, il vaut mieux la prendre « cool » en regardant souvent derrière soi car les panoramas sont superbes. Au fil de la grimpette, en regardant vers le haut, c'est le Massif du Coronat tout entier avec ses roches roses et son mont boisé aux verts profonds qui apparaît. Si le ciel est pur, cette scène naturelle est souvent le spectacle de grands rapaces et notamment de gypaètes barbus qui tournoient au dessus de nos têtes. Un fois arrivés sur la piste et selon le temps que vous voulez consacrer à cette randonnée, deux solutions se présentent : soit l’on poursuit à gauche vers la col Diagre et il faut ensuite emprunter le sentier du Tour du Coronat pour descendre vers Jujols, soit l’on prend immédiatement à droite et l’on descend vers Jujols par la longue et sinueuse piste. D’ici, Jujols est tout en bas, minuscule hameau juché sur une longue crête au dôme arrondi, comme prêt à basculer dans le vide des nombreuses ravines qui l’entourent. Si vous avez opté pour le col Diagre, le sentier redescend derrière la grande et blanche bergerie Aparicio. Plus bas, vous retrouvez la piste près du bassin qui alimente Jujols en eau potable. La suite n’est qu’une formalité car par la piste ou les nombreux raccourcis, atteindre le hameau et retrouver votre véhicule est d’une grande simplicité. Comptez 10 à 12 kilomètres pour cette pittoresque balade selon le parcours choisi. Vous l'accomplirez sans problème en quelques heures. Carte IGN 2249ET Font-Romeu-Capcir Top 25.

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Le Sentier de la Garrigue (1.392 m) et des Coumeilles depuis Jujols (960 m)

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Ce diaporama est agrémenté d'une version très remixée de la célèbre chanson "Love Boat Theme" (en français La croisière s'amuse). Cette version porte le titre de "The Love Boat" White Label House Mix" et c'est le chanteur Barry Manilow qui prête sa voix.

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Dans ce blog, j’ai déjà eu l’occasion de vous amener à Jujols pour de belles randonnées vers Flassa ou vers la carrière de marbre rouge du Roc Vermeil.  Une fois encore, Jujols est le point de départ de cette courte mais jolie randonnée que j’ai intitulé le Sentier de la  Garrigue et des Coumeilles.  Mais pourquoi ce nom me direz-vous ? Tout simplement parce que cet itinéraire que j’ai imaginé, emprunte pour partie un court circuit de 3,7 kilomètres qu’à Jujols on appelle déjà le Sentier de la Garrigue et que ce circuit, il m'a paru utile de le  rallonger vers une zone forestière qui se nomme les Coumeilles ou Comelles sur certaines cartes pour remplir une petite journée de marche. Après avoir laissé la voiture près de l’église de Jujols, il faut prendre la piste qui monte vers le Col Diagre en ignorant tous les panneaux (circuits géologiques, histoires de pierres, etc...) qui vous amènent vers le centre du vieil hameau.  Au départ, un panneau Sentier de la Garrigue est immédiatement présent et il domine un joli fer à cheval jaune où est incrusté un chiffre « 13 » peint en rouge. Ne cherchez pas à comprendre la signification de ce chiffre dans ce fer à cheval et de bien d’autres que vous allez croiser sur ce sentier car vous êtes également sur un circuit qui s’appelle le Chemin de Manout. Il s’agit d’un chemin de découverte audio et pour comprendre, il faut prendre un baladeur auprès de la Maison de la Réserve de Jujols moyennant quelques euros et écouter un CD sur lequel l’âne Manout raconte l’histoire des coutumes et des légendes d’autrefois de ce beau pays. Chaque fer à cheval correspond à un petit conte à écouter. Mais comme la Maison de la Réserve est essentiellement ouverte en période estivale, aujourd’hui, laissons tranquille l’âne Manout et contentons nous de découvrir la garrigue mais surtout tous les beaux panoramas qui défilent tout au long du versant sud de cette magnifique vallée de la Têt.  Dans ce dédale de chênes verts et d’une flore typiquement méditerranéenne, le sentier se faufile en balcon au dessus des ravins et des précipices. Ici, les vestiges d’une paysannerie ancestrale et oubliée sont abondants : murets, terrasses (feixes), capitelles, orris, citernes, etc.…  Le chemin qu’il faut suivre est balisé en jaune et jalonné de quelques panneaux ludiques sur la flore et la faune du coin. Mais cette trace jaune, il faut la délaisser au moment où le circuit entame la partie retour du Chemin de Manout. Le sentier qui part vers la maison forestière des Coumeilles n’existe pas sur les cartes IGN mais heureusement, sur le terrain, il est bien présent et même balisé en orange à certains endroits. De ce sentier tout en surplomb sur la vallée de la Têt, vous aurez une magnifique vision de tous les pics enneigés et ce, du Massif du Canigou jusqu’au Cambre d’Aze. A l’approche du refuge, la végétation change quelque peu, la garrigue laissant la place à quelques bouleaux blancs et d’autres feuillus puis à des pins. Juste avant le refuge, vous apercevez un petit panneau indiquant Jujols dans la direction d'où vous venez. Avec ce panonceau, vous constatez que vous êtes sur l’itinéraire du Chemin de Vauban que l’on peut arpenter de Villefranche de Conflent à Mont-Louis, en quelques jours de marche. Un large chemin monte à droite à travers quelques chênes verts, des pins, de courts genêts et des buplèvres ligneux. C’est par ce chemin que vous devrez continuer mon circuit mais le refuge ONF des Coumeilles Hautes construit en 1883 n’est plus qu’à quelques mètres et dans son cadre reposant avec de très belles vues sur les Garrotxes et le Haut-Conflent, il sera le lieu idéal pour un indispensable pique-nique. Après le déjeuner, avec ce large chemin qui monte, les choses sérieuses commencent : 250 mètres de dénivelé pour un peu moins de 2 kilomètres à parcourir pour retrouver la piste qui va au col Diagre, col Diagre qui bien entendu me rappelle lui aussi et au même titre que Jujols Mon Tour du Coronat de 2007. Alors l’estomac alourdi, cette montée, il vaut mieux la prendre « cool » en regardant souvent derrière soi car les panoramas sont superbes. Au fil de la grimpette, en regardant vers le haut, c'est le Massif du Coronat tout entier avec ses roches roses et son mont boisé aux verts profonds qui apparaît. Si le ciel est pur, cette scène naturelle est souvent le spectacle de grands rapaces et notamment de gypaètes barbus qui tournoient au dessus de nos têtes. Un fois arrivés sur la piste et selon le temps que vous voulez consacrer à cette randonnée, deux solutions se présentent : soit l’on poursuit à gauche vers la col Diagre et il faut ensuite emprunter le sentier du Tour du Coronat pour descendre vers Jujols, soit l’on prend immédiatement à droite et l’on descend vers Jujols par la longue et sinueuse piste. D’ici, Jujols est tout en bas, minuscule hameau juché sur une longue crête au dôme arrondi, comme prêt à basculer dans le vide des nombreuses ravines qui l’entourent. Si vous avez opté pour le col Diagre, le sentier redescend derrière la grande et blanche bergerie Aparicio. Plus bas, vous retrouvez la piste près du bassin qui alimente Jujols en eau potable. La suite n’est qu’une formalité car par la piste ou les nombreux raccourcis, atteindre le hameau et retrouver votre véhicule est d’une grande simplicité. Comptez 10 à 12 kilomètres pour cette pittoresque balade selon le parcours choisi. Vous l'accomplirez sans problème en quelques heures. Carte IGN 2249ET Font-Romeu-Capcir Top 25.

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Le Sentier de la Garrigue (1.392 m) et des Coumeilles depuis Jujols (960 m)

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Dans ce blog, j’ai déjà eu l’occasion de vous amener à Jujols pour de belles randonnées vers Flassa ou vers la carrière de marbre rouge du Roc Vermeil.  Une fois encore, Jujols est le point de départ de cette courte mais jolie randonnée que j’ai intitulé le Sentier de la  Garrigue et des Coumeilles.  Mais pourquoi ce nom me direz-vous ? Tout simplement parce que cet itinéraire que j’ai imaginé, emprunte pour partie un court circuit de 3,7 kilomètres qu’à Jujols on appelle déjà le Sentier de la Garrigue et que ce circuit, il m'a paru utile de le  rallonger vers une zone forestière qui se nomme les Coumeilles ou Comelles sur certaines cartes pour remplir une petite journée de marche. Après avoir laissé la voiture près de l’église de Jujols, il faut prendre la piste qui monte vers le Col Diagre en ignorant tous les panneaux (circuits géologiques, histoires de pierres, etc...) qui vous amènent vers le centre du vieil hameau.  Au départ, un panneau Sentier de la Garrigue est immédiatement présent et il domine un joli fer à cheval jaune où est incrusté un chiffre « 13 » peint en rouge. Ne cherchez pas à comprendre la signification de ce chiffre dans ce fer à cheval et de bien d’autres que vous allez croiser sur ce sentier car vous êtes également sur un circuit qui s’appelle le Chemin de Manout. Il s’agit d’un chemin de découverte audio et pour comprendre, il faut prendre un baladeur auprès de la Maison de la Réserve de Jujols moyennant quelques euros et écouter un CD sur lequel l’âne Manout raconte l’histoire des coutumes et des légendes d’autrefois de ce beau pays. Chaque fer à cheval correspond à un petit conte à écouter. Mais comme la Maison de la Réserve est essentiellement ouverte en période estivale, aujourd’hui, laissons tranquille l’âne Manout et contentons nous de découvrir la garrigue mais surtout tous les beaux panoramas qui défilent tout au long du versant sud de cette magnifique vallée de la Têt.  Dans ce dédale de chênes verts et d’une flore typiquement méditerranéenne, le sentier se faufile en balcon au dessus des ravins et des précipices. Ici, les vestiges d’une paysannerie ancestrale et oubliée sont abondants : murets, terrasses (feixes), capitelles, orris, citernes, etc.…  Le chemin qu’il faut suivre est balisé en jaune et jalonné de quelques panneaux ludiques sur la flore et la faune du coin. Mais cette trace jaune, il faut la délaisser au moment où le circuit entame la partie retour du Chemin de Manout. Le sentier qui part vers la maison forestière des Coumeilles n’existe pas sur les cartes IGN mais heureusement, sur le terrain, il est bien présent et même balisé en orange à certains endroits. De ce sentier tout en surplomb sur la vallée de la Têt, vous aurez une magnifique vision de tous les pics enneigés et ce, du Massif du Canigou jusqu’au Cambre d’Aze. A l’approche du refuge, la végétation change quelque peu, la garrigue laissant la place à quelques bouleaux blancs et d’autres feuillus puis à des pins. Juste avant le refuge, vous apercevez un petit panneau indiquant Jujols dans la direction d'où vous venez. Avec ce panonceau, vous constatez que vous êtes sur l’itinéraire du Chemin de Vauban que l’on peut arpenter de Villefranche de Conflent à Mont-Louis, en quelques jours de marche. Un large chemin monte à droite à travers quelques chênes verts, des pins, de courts genêts et des buplèvres ligneux. C’est par ce chemin que vous devrez continuer mon circuit mais le refuge ONF des Coumeilles Hautes construit en 1883 n’est plus qu’à quelques mètres et dans son cadre reposant avec de très belles vues sur les Garrotxes et le Haut-Conflent, il sera le lieu idéal pour un indispensable pique-nique. Après le déjeuner, avec ce large chemin qui monte, les choses sérieuses commencent : 250 mètres de dénivelé pour un peu moins de 2 kilomètres à parcourir pour retrouver la piste qui va au col Diagre, col Diagre qui bien entendu me rappelle lui aussi et au même titre que Jujols Mon Tour du Coronat de 2007. Alors l’estomac alourdi, cette montée, il vaut mieux la prendre « cool » en regardant souvent derrière soi car les panoramas sont superbes. Au fil de la grimpette, en regardant vers le haut, c'est le Massif du Coronat tout entier avec ses roches roses et son mont boisé aux verts profonds qui apparaît. Si le ciel est pur, cette scène naturelle est souvent le spectacle de grands rapaces et notamment de gypaètes barbus qui tournoient au dessus de nos têtes. Un fois arrivés sur la piste et selon le temps que vous voulez consacrer à cette randonnée, deux solutions se présentent : soit l’on poursuit à gauche vers la col Diagre et il faut ensuite emprunter le sentier du Tour du Coronat pour descendre vers Jujols, soit l’on prend immédiatement à droite et l’on descend vers Jujols par la longue et sinueuse piste. D’ici, Jujols est tout en bas, minuscule hameau juché sur une longue crête au dôme arrondi, comme prêt à basculer dans le vide des nombreuses ravines qui l’entourent. Si vous avez opté pour le col Diagre, le sentier redescend derrière la grande et blanche bergerie Aparicio. Plus bas, vous retrouvez la piste près du bassin qui alimente Jujols en eau potable. La suite n’est qu’une formalité car par la piste ou les nombreux raccourcis, atteindre le hameau et retrouver votre véhicule est d’une grande simplicité. Comptez 10 à 12 kilomètres pour cette pittoresque balade selon le parcours choisi. Vous l'accomplirez sans problème en quelques heures. Carte IGN 2249ET Font-Romeu-Capcir Top 25.

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Le Balcon d'Urbanya (1.535 m) depuis Nohèdes (942 m)

Publié le par gibirando

Dans un précédent article, j’avais déjà évoqué ces deux magnifiques villages perdus du Roussillon que sont Nohèdes et Urbanya. J’avais longuement expliqué les nombreuses possibilités de randonnées qui y avait dans ce secteur avec des petites balades de quelques heures jusqu’à des sorties de 2 jours pour ceux qui gagnés par la montagne auraient été tentés de se rendre à Callau. Cette fois, bien que partant toujours du même endroit, parking et hangar situés 500 mètres avant Nohèdes sur la D.26, il va être surtout question de l’autre village, c'est-à-dire celui d’Urbanya ou Orbanya en catalan. Comme souvent, ce village du Conflent s’est peu à peu construit autour de son église, dédiée ici à Saint-Etienne, elle est de style roman et date du 12eme siècle. Lors de cette longue boucle, cette église, vous aurez l’occasion de la côtoyer mais ce ne sera que très tard quand vous serez sur le chemin du retour. Pour l’instant, il va vous falloir atteindre le col de Marsac (1.056 m) et emprunter le chemin du Tour du Coronat, magnifique et pauvre tour qui va vous mener dans un premier temps jusqu’au col de Tour (1.535 m). Je dis magnifique tour car j’ai eu l’occasion et le plaisir de l’arpenter dans son intégralité en 2007 et j’évoque ce récit dans mon site perso :

http://pagesperso-orange.fr/gilbert.jullien/DES_MERVEILLES0.htm

et pauvre, parce que ce Tour du Coronat, délaissé depuis quelques années par la FFRP,  mériterait bien une réhabilitation, tant il est agréable à cheminer.  Mais revenons à nos moutons que vous aurez peut-être l’occasion de rencontrer ici car le pastoralisme y est encore présent grâce à quelques éleveurs qui occupent la Réserve Naturelle.  Ce chemin, je l’ai appelé le « Balcon d’Urbanya » car comment l’appeler autrement tant il reflète cette réalité. En effet, toute la journée et en permanence, vous surplomberez soit le vallon où coule la rivière d’Urbanya soit le village lui-même que vous aurez très souvent dans votre champ de vision. Après le col de Marsac, le chemin n’est que larges pistes, il est donc très roulant comme disent les cyclistes, assez simple à cheminer mais les pistes sont si nombreuses à cet endroit qu’elles méritent tout de même un peu d’attention au risque de s’égarer. Une carte IGN est donc recommandée et un GPS n’est pas superflu, notamment si le brouillard vient à se lever. Je vous conseille également de faire très attention aux clôtures électrifiées présentes ici car je me souviens avoir pris  « une castagne mémorable » qui m’a électrocuté du bras jusqu’au cou et au bas ventre en passant par la poitrine. Sinon, le chemin est contrasté et donc très plaisant à sillonner, car il alterne les vues sur de magnifiques et grandioses panoramas, vers la plaine du Roussillon et le Canigou notamment au travers de petits sous-bois de feuillus variés, de grandes hêtraies et de forêts de grands conifères. Au col de Tour, vous commencerez à avoir de magnifiques panoramas avec des horizons sur les massifs du Coronat et du Madres. Il faut prendre à droite la piste qui descend simplement vers le col de les Bigues (1.359 m). A ce col, vous aurez deux possibilités pour descendre sur Urbanya selon l’embroussaillement du chemin. La dernière fois, au col de Bigues, le chemin direct était trop embroussaillé et nous avons du poursuivre jusqu’à celui du Clot de Baro (voir sur ma carte). Dès que vous aurez quitté le large chemin, il  faut descendre en longeant le petit ravin du Correc du Serrat de les Bigues, en faisant bien attention de rester toujours sur son côté gauche. Ce sentier est parfois balisé en bleu mais ne suivez pas ce balisage qui quelquefois vous entraîne par erreur au fond du Correc. Suivez le balisage jaune qui, sans souci, va vous amener à Urbanya, village que vous devriez avoir largement le temps de visiter. Après Urbanya, empruntez la piste terreuse qui passe devant l’église et le minuscule cimetière et ne la quittez plus jusqu’au col de Marsac en évitant à nouveau de vous égarer sur les mauvaises pistes qui vous ferez tourner en rond ou vous perdre. Evitez aussi, la petite sente décrite sur les cartes qui part directe du lieu-dit La Devesa vers le col de Marsac car elle est depuis quelques années quasiment impraticable hormis peut-être pour quelques chasseurs du coin qui la connaissent par cœur. Au col de Marsac, vous n’aurez plus qu’à reprendre la direction de Nohèdes. Cette longue randonnée d’environ 25 à 26 kilomètres peut-être faite au printemps, en été et même en hiver, par les plus sportifs et si la neige est absente il va de soi, mais personnellement c’est en automne que je la préfère. A cette époque, on a droit à une palette de bruns, de  jaunes, d’oranges, de rouges et de verts qui, croyez-moi, ne laisse personne indifférent ! Carte IGN 2348 ET Prades-St-Paul-de-Fenouillet Top 25.

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Le Chemin de Flassa (1.151 m) depuis Jujols (960 m), fenêtre sur le Canigou.

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de la musique "Walk On By" composée par Burt Bacharach et jouée ici par Peter White et Boney James, extraite de leur album "Reflections".

Le Chemin de Flassa (1.151 m) depuis Jujols (960 m), fenêtre sur le Canigou.



J'ai déjà eu l’occasion de vous parler de Jujols lors de la description d’une très belle mais très longue randonnée (20km) aux carrières de marbre rouge du Coronat. Comme aujourd’hui, ce petit hameau du Haut-Conflent servait déjà de ligne de départ. Quand vous entrez dans le village, prêtez attention. Il y a sur votre droite une surprenante fenêtre posée au bord même de la route, sans rien autour, avec les mentions suivantes : « D’ici, vue unique sur le Canigou-Ouvrir la fenêtre-Admirer le Canigou-Fermer ». Au premier abord, vous allez penser qu’il s’agit d’un canular d’un petit blagueur du coin, mais par temps très clair, jouez le jeu et  regardez : "La vue sur le Canigou est vraiment unique et splendide !" D’ailleurs la randonnée que je vous propose et qui s’intitule « le Chemin de Flassa » est dans sa quasi intégralité une véritable fenêtre sur le Massif du Canigou. A Jujols, laissez votre voiture sur le parking qui jouxte la jolie église Saint-Julien. Plusieurs petits panonceaux jaunes indiquent divers parcours dont ce « Chemin de Flassa » avec un aller-retour de 2h40. Personnellement, je l’ai transformé en une boucle un peu plus longue, un peu plus sportive,  mais aussi plus intéressante permettant d’autres visions sur tous ces magnifiques panoramas. Du parking, retournez vers le village. Vous passez entre la mairie et la Maison de la Réserve Naturelle. Vous poursuivez tout droit et remarquez un premier panneau de bois un peu fendu  indiquant : « Flassa par le chemin de Flassa-1h30 ». Au printemps, le chemin fleuri de magnifiques iris mauves et bleus (photo) devient balcon sur le Canigou enneigé. Mais, il y a aussi une multitude de perspectives sur toute la chaîne de montagnes qui défile devant nos yeux stupéfaits : les Esquerdes de Rotja, les Très Estelles, les pics Rives Blanques, et Gallinas, j’en passe, j'en saute et j’en oublie.… Tout en bas, on aperçoit la verte vallée de la Têt et au dessus de nos têtes, les roches roses ou les sombres forêts du Massif du Coronat. Vous quittez le village en passant devant la fontaine et l’oratoire de la Sainte-Famille et descendez dans un bois. A un carrefour, un deuxième panonceau de bois indique Flassa à 1h20 et le ravin Font Eyxen à 50 mètres. Un balisage jaune est présent mais ne vous y fiez pas trop car il y en a plusieurs. Il y a aussi d'autres couleurs selon qu'il s’agit de randonnées pédestres ou de VTT, les deux activités se côtoyant souvent sur ces chemins. Tantôt jaune, tantôt bleu tantôt jaune et rouge quant il s’agit du Tour du Coronat (à voir sur mon site perso : http://pagesperso-orange.fr/gilbert.jullien/DES_MERVEILLES0.htm ). Après ce panonceau de bois, le chemin devient plus simple car il est unique jusqu’à un prochain panneau indiquant Jujols avec une flèche et des lettres noires  marquées au fer rouge et un gros point bleu. Là, il faut prendre à droite un sentier qui descend légèrement. On domine Jujols qui s’éloigne et on débouche sur une large piste de terre. A ce nouveau carrefour, il faut continuer à droite et descendre jusqu’à une prochaine intersection où l’on emprunte la piste qui monte vers la gauche d’abord à la très belle église Saint-Marcel de Flassa puis au hameau lui-même. La visite du hameau doit être faite avec discrétion et respect car il s’agit d’une propriété privée avec défense d’entrer si j’en crois le panneau ! Avant de repartir, on prendra largement le temps d’admirer le Canigou toujours plus beau, le temps d'un bon pique-nique par exemple ! Puis on fait quasiment demi-tour car le retour se fait par une minuscule sente qui passe derrière la première ruine qui se trouve sur  la gauche quant on entre dans Flassa. Parfaitement balisée en jaune et marquée de nombreux de cairns, elle monte assez sévèrement dans la caillasse jusqu’à retrouver la piste propre au Tour du Coronat où l’on remarquera une borne (non loin du point 1.151 m sur les cartes IGN). Descendez la piste à votre gauche et après trois ou quatre virages en épingles à cheveux, quittez-la définitivement par la droite par une sente marquée au sol d’un gros cairn. Vous êtes toujours sur le Tour du Coronat qui va vous ramener sans aucun problème à Jujols. Sur les arbres, le balisage jaune et rouge est rare mais parfois présent, mais il y a aussi des traits et des ronds bleus pour les vététistes. On retrouve, le panneau Jujols marqué aux fers rouges et le chemin déjà emprunté à l’aller.  Encore quelques foulées et après 3 heures de marche effective, vous pouvez enfin poser vos fesses sur le fauteuil moelleux de votre véhicule. Cartes IGN 2348 ET Prades et 2249 ET Font-Romeu-Capcir Top 25.

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Les Villages perdus du Conflent -de Nohèdes à Urbanya

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de la chanson "Nous Nous Reverrons Un Jour Ou l'Autre", paroles de Jacques Plante et musique de Charles Aznavour interprétée ici par Thierry Le Luron (version incomplète)

Les Villages perdus du Conflent -de Nohèdes à Urbanya

Les Villages perdus du Conflent -de Nohèdes à Urbanya

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Cette balade, je l'intitule la randonnée des villages perdus du Conflent (*). En effet, les deux hameaux de Nohèdes et d'Urbanya sont des culs de sac. Des culs de sac oui car la route s'arrête là ! Des impasses non ! Car une fois franchie la dernière trace de bitume, la montagne sera à vous !  Et quelle montagne ! Etrange car pleine de découvertes où l'histoire et les légendes se confondent.  Etonnante car parfois luxuriante et boisée parfois aride et déserte. Intéressante avec ses empreintes permanentes d'un pastoralisme passé et présent mais aussi d'autres traces encore plus anciennes car néolithiques comme des dolmens, des roches cupules ou à gravures cruciformes. Mais surtout splendide et sauvage avec des lacs (estany dels ClotsGorg Negre et Estelat), de belles vallées  et des gorges encaissées (Urbanya), des torrents qui y dévalent, des multiples cols,  des hautes falaises (Coronat), des hauts sommets plus ou moins loins et plus ou moins hauts (Madres, Pelade, Coronat, Tour, Gran, roc de Torrelles, Lloset, Moscatosa, Portepas,Jornac) de magnifiques forêts domaniales et des réserves naturelles (Conat, Nohèdes) où vous aurez tout loisir de découvrir une flore somptueuse et peut-être la chance d'aller à la rencontre d'une faune qu'il faut impérativement préserver !  Et enfin pour couronner le tout, cette randonnée s'adaptera à tous ! Vous pourrez aller de Nohèdes à Urbanya en deux heures comme en huit ! Surprenant non ? Si le coeur vous en dit, vous pourrez même y passer 2 jours dans cette fabuleuse montagne ! Suivez-moi !  La randonnée démarre sur la D.26, 500 mètres avant d'entrer dans Nohèdes. Laissez votre véhicule près d'un hangar et suivez la sente mentionnant Urbanya sur un petit panneau de bois. Vous êtes sur le Tour du Coronat. A découvrir dans son intégralité sur mon site perso en cliquant sur ce lienNohèdes s'éloigne (photo), la rampe caillouteuse faite de lauzes s'élève en douceur jusqu'au Col de Marsac que vous atteignez en moins d'une heure. Un large panorama s'entrouvre sur  la plaine du Roussillon jusqu'au Pic du Canigou. A vos pieds, la jonction du profond canyon d'Urbanya et de la verte et sombre vallée de Nohèdes engendre le tranquille vallon du Caillan. Là, au Col de Marsac, comme je vous l'ai dit plus haut, deux solutions s'offriront à vous : soit vous descendrez par la piste forestière indiquant parfaitement Urbanya, dont vous apercevez au loin les premières maisons, soit vous poursuivrez le Tour du Coronat jusqu'au col de Tour. Là vous gambaderez quelques heures dans la merveilleuse et contrastée forêt domaniale de Nohèdes/Urbanya. Au col de Tour, si vous avez choisi de découvrir la montagne sur 2 jours, vous partirez vers le refuge de Callau distant de 5 kilomètres dont vous aurez au préalable réservé le gîte et le couvert. Dans le cas contraire, vous prendrez la direction du Col des Vigues pour ensuite redescendre de manière évidente sur Urbanya. Prenez le temps d'un peu de repos pour visiter ce beau hameau perdu !  Du village, vous repartirez jusqu'au col de Marsac par la piste forestière qui passe devant la jolie église pour un retour vers Nohèdes qui lui aussi mérite le détour ! Très longue, longue ou courte, comment la désirez-vous cette randonnée ? Il ne vous reste plus qu'à faire votre choix ! Oubliés ces deux villages ? Pas si sûr ! Cartes IGN 2348 ET Prades-St-Paul-de-Fenouillet Top 25 (et 2249 ET Font-Romeu-Capcir Top 25 si vous allez au refuge de Callau).

(*) Un peu de ma propre histoire : En lisant le présent récit, en regardant la présente vidéo et en visionnant la carte IGN, vous serez un peu perdu ; comme ces deux villages que j'évoque ! Il faut savoir que ce petit reportage est un des tout premiers à avoir paru sur mon blog qui venait tout juste de naître. Alors, il faut savoir aussi qu'en 2007, j'avais accompli le Tour du Coronat en 6 jours, m'arrêtant à Nohèdes mais pas à Urbanya, que je ne vis que de très loin. La météo n'était pas très bonne ce jour-là, j'étais atatendu au refuge de Callau (désormais fermé depuis quelques années !) et je ne voulais pas être pris sous l'orage ! C'est beaucoup lors de ce tour que j'ai découvert une belle partie de ce secteur du Haut-Conflent. Je suis tombé sous son charme au point d'avoir envie d'y retourner en diverses occasions. Ce fut le cas, lors de cette petit balade en mars 2008 qui consista à partir du Nohèdes pour aller piqueniquer au col de Marsac (la présente vidéo). Toutefois, et pour avoir accompli le Tour du Coronat quelques mois auparavant (été 2007), je connaissais mais je soupçonnais aussi toutes les possibilités de balades et de randonnées qu'il y avait à y faire. Même si je ne les avais pas encore toutes accomplies, j'ai voulu en parler en les évoquant ici (présent récit et carte IGN). Le charme fut tel qu'en 2010, je fis l'acquisition d'une petite maison à Urbanya et là, je découvris, mais sur le terrain cette fois, toutes ces possibilités que j'avais évoquées et imaginées, la magnificence des lieux mais aussi la beauté et la richesse de sa flore et sa faune. J'avais vu juste. J'étais tombé amoureux de ces vallées et de leurs villages parmi lesquels il ne faut pas oublier Conat. Bien sûr, vous retrouverez toutes ces randonnées dans mon blog soit en tapant "Nohèdes" ou "Urbanya" ou encore "Conat" dans la rubrique "recherche" soit dans la liste des randonnées des Pyrénées-Orientales. Belles balades ! - mai 2022.

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La Carrière de marbre rouge du Coronat (1.755 m) depuis Jujols (960 m).

Publié le par gibirando


Diaporama agrémenté de la musique de Gian Piero Reverberi and Ivano Pavesi "Damsels" jouée par Rondò Veneziano
 extraite de l'album "Attimi Di Magia" (Moments de magie)


C'est du pittoresque village de Jujols que démarre cette boucle permettant la découverte de la carrière de marbre du Coronat. Les hautes falaises roses se dressent au dessus du hameau. Elles sont faites d'un calcaire marmoréen dont les couleurs changent selon l'heure et la lumière du jour. Ces teintes surprenantes parfois roses, parfois rouges ou oranges contrastent avec la sombre et verdoyante forêt environnante. Si vous suivez cet itinéraire, vous êtes partis pour 20 kms et un dénivelé de 1.000 m environ. Dans des paysages fortement dissemblables, il vous faudra environ 6 à 7 heures de marche effective. De Jujols, il suffit de suivre la piste qui monte dans la "solana" en direction du Col Diagre. Des raccourcis balisés en jaune et d'autrefois en bleu permettent de couper les nombreux virages. Après le bassin qu'alimente l'ancestral canal, vous quitterez la piste par la droite à un panonceau jaune indiquant "sentier des bergeries". Vous délaisserez à droite le "sentier géologique" et poursuivrez à gauche la sente qui suit le canal dont on entend le chant mélodieux sous les lloses. Le chemin monte au milieu de quelques cortals en ruines jusqu'à la ferme Aparicio, grand bâtiment blanc que l'on aperçoit de très loin. Là, vous êtes au Col Diagre à 1.471 m d'altitude et un large panneau de bois sculpté vous indique clairement la marche à suivre "Refuge de Roque Fumade 3k3-Carrières de marbre 4k". En réalité, en suivant mon itinéraire et le balisage jaune fraîchement peint la distance sera plus importante mais les paysages traversés et les panoramas beaucoup plus beaux et plus grandioses. Tout en cheminant l'agréable et large piste forestière, comme souvent dans notre belle région, le Canigou est le "maître de l'horizon"(photo). Mais une chaîne presque sans fin de hauts sommets pyrénéens est au programme du spectacle. Vous délaisserez un panneau jaune "Jujols" (raccourcis possibles) et tout en zigzaguant vous continuerez à grimper dans cette splendide forêt. Vous ne vous lasserez pas des décors entraperçus, du cadre enchanteur dans lequel vous évoluerez ! Avec un peu de chance, peut-être apercevrez-vous un cerf, une biche, un chevreuil ou un isard, les cervidés sont plutôt nombreux dans ce massif ! Vous passerez devant les bergeries en ruines de Peyro et poursuivrez jusqu'à atteindre par deux fois la crête sommitale : la Collada (1.755 m) puis le Roc Rouge de Serre Pelade (1.671 m). De cette crête , la vue porte très loin sur le ténébreux Mont-Coronat bien sûr, mais aussi sur l'autre versant du massif: Madres, Dourmidou, Pla de Balençou, vallons de Nohédes et d'Urbanya, forêts domaniales, etc... Captivés par ces beaux panoramas, vous quitterez la crête à regrets et c'est en poursuivant la piste que vous tomberez nez à nez sur la carrière de marbre rose dite du "Roc Vermeil". Vous découvrirez la mine grâce à une profonde saignée taillée dans la roche rouge. De nombreux vestiges demeurent : rails, chariots, câbles, blocs de marbre burinés, terrils, etc... Après cette visite, il suffira de poursuivre et vous arriverez à un carrefour de chemins. Dans votre dos, à 350 m, le refuge de Roque Fumade, sur votre droite, un sentier qui repart vers le Col Diagre (raccourci envisageable à l'aller) et une bonne piste qui file vers Jujols et Joncet dans une interminable descente aux multiples méandres. Vous serez sur le sentier du "Tour du Coronat" et il vous suffira d'une bonne dose de patience pour rejoindre Jujols, les mollets endoloris mais la tête pleine de belles images ! Cartes IGN 2348 ET Prades et 2249 ET Font-Romeu-Capcir Top 25.
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