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mont coronat

Le Lac de Nohèdes (2.022 m) par le canal de Jujols depuis Nohèdes (990 m)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la merveilleuse musique d'Ennio Morricone "Giù la testa" (en français, "Il était une fois la révolution") jouée ici par divers artistes avec 5 morceaux aux sonorités variées : 1- Jerome Allain (piano), 2-l'Orchestre du maître Diego Basso en hommage au compositeur, 3-Andrea Griminelli (flûte) et l'Octa Jazz Quartet, 4- Ennio Morricone et son orchestre lors d'un concert à Venise en 2007, 5- Ennio Morricone et son orchestre lors d'un concert en 2015 à Nîmes.

Le Lac de Nohèdes (2.022 m) par le canal de Jujols depuis Nohèdes (990 m)

Le Lac de Nohèdes (2.022 m) par le canal de Jujols depuis Nohèdes (990 m)

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Voilà déjà très longtemps que je voulais atteindre le « Lac de Nohèdes par le canal de Jujols ». En réalité et à bien y réfléchir, l’idée m’était déjà venue en 2007. 10 ans déjà, car cette éventualité, je l’avais envisagée en préparant la première partie de mon « Tour du Coronat » (*). Comme souvent quand je prépare une longue randonnée, j’avais tenter de lire tout ce qu’il était possible de lire à propos de ce canal de Jujols (***) mais pour être franc, cela se résumait à l’époque à quelques textes dans de rares bulletins municipaux ou organismes gestionnaires de la Nature. Depuis un livre a fait son apparition sur Internet. C’est celui d’Yvon Robert, ancien maire de Jujols de 1979 à 1995 (**) et on y apprend toute une Histoire. Histoire du village certes, du canal aussi, mais surtout Histoire de l’eau (***) à Jujols. Les vieux canaux de montagnes m’ont toujours intéressé et même intrigué et celui de Jujols ne fait pas exception à la règle. Les travaux colossaux qu’ils ont engendrés avec les moyens d’alors ne sont pas étrangers à cet intérêt et puis le plus souvent un sentier de randonnée y est parallèle. C’était d’ailleurs un des atouts du Tour du Coronat (*) que de suivre une partie du canal de Jujols (**) jusqu’au col du Portus. J’avais donc découvert cette partie mais le morceau jamais accompli entre le col du Portus et le lac de Nohèdes restait donc à faire. Mardi 22 août et alors que je réside à Urbanya, me voilà fin prêt à combler cette lacune. Depuis presque deux mois, mes randonnées se cantonnent à faire le tour de la vallée d’Urbanya et j’ai bien envie de faire autre chose. 9h30, je démarre de Nohèdes et plus précisément de sa centrale hydroélectrique. Le temps est superbe et Météo France annonce un anticyclone pour toute la journée. Si la découverte du canal et sa prise d’eau qu’est le lac de Nohèdes font partie de l’objectif, une fois encore la faune et la flore de ce secteur ne seront pas oubliées. Je connais ce démarrage comme ma poche et comment souvent, entraîné  par ma passion pour la Nature, je me laisse aller à une flânerie exagérée. Il y a du classique avec des fleurs, des oiseaux et des papillons mais cerises sur le gâteau voilà un beau lézard ocellé peu farouche, puis à hauteur de Montailla, un chevreuil qui, lui, l’est un peu plus. Quelques minutes plus tard, en voilà un deuxième au sein de la forêt de la Fajouge du Pla d’Avall. Cette fois, il détale et comme les immenses pins constituent une barrière naturelle, il m’est impossible de le photographier correctement. Une photo agrandie et corrigée avec Photoshop laissera apparaître une silhouette floue. 11h30, j’effectue une longue pause à la bergerie en ruines du Pla d’Avall. J’y découvre avec étonnement un psammodrome, lézard avec une queue démesurée dont je pensais que leur habitat était essentiellement en plaine. Quelques mésanges et un geai probablement attirées par la source de la Font de la Pèga s’amusent à loisirs à déjouer mon envie de les photographier. Je me cache au sein des ruines pour les surprendre. Ces parties de cache-cache m’amusent pendant une demi-heure puis finissent par m’agacer alors je repars, direction le col du Portus, sans trop savoir si mes photos sont réussies.  Ce tronçon de la piste est littéralement envahie par des grives draine et quand je m’approche de l’endroit où je les ai aperçues, je me demande toujours pourquoi elles étaient là, à cet endroit précis où rien de particulier ne semble visible et justifier une telle présence ? Au col du Portus, je prends la décision de m’arrêter pour pique-niquer. De manière assez inattendue, cette pause devient assez cocasse et même désopilante. Alors que je mange sur l’herbe derrière une voiture, berline blanche toute simple, un couple de randonneurs arrive. D’emblée, ils se mettent à me parler de la route montant ici depuis Evol. Ils sont en colère et n’arrêtent pas de ronchonner contre l’exécrable qualité de celle-ci. Ils se plaignent que le bitume n’existe plus, que la route soit constamment défoncée et que les pouvoirs publics ne fassent rien. Connaissant bien cette route et sachant qu’elle est effectivement truffée de nids de poule et d’ornières, j’abonde dans leur sens. Ils finissent par me dire qu’ils ont emprunté cette route avant d’abandonner par crainte d’une crevaison ou d’une casse préférant continuer à pied, raison apparente de leur courroux. Au bout de 10 minutes, nous en sommes toujours à évoquer cette route. Enfin, surtout eux, car moi je me contente de les écouter.  Finalement, la dame semble me faire le reproche d’être là, assis tranquille, à pique-niquer derrière cette berline blanche quand elle me dit « vous avez réussi monté jusqu’ici vous ? » et là, je finis par comprendre qu’ils pensent que la voiture m’appartient. Alors, j’éclate de rire et je suis bien obligé de leur dire que j’arrive à pied depuis Nohèdes. Ils sont surpris, presque ébranlés et pendant un instant, je les sens même dans le doute se disant probablement que je leur raconte des craques. Alors, je suis contraint d’insister et quand ils partent, je les sens presque déçus que cette voiture n’ait pas été la mienne. A mon tour, je quitte le col du Portus, sourire aux lèvres de cet incroyable quiproquo qui a duré presque une demi-heure bien malgré moi. J’emprunte la direction du Gorg Estelat par le rec de Jujols comme le mentionne très clairement un panonceau. Quelques reconnaissables rouges-queues noirs et d’autres oiseaux moins évidents à définir jouant dans les pins et les buissons freinent mon ardeur.  Mais voilà déjà qu’un nouveau panonceau se présente. « Rec de Jujols » il est écrit et un fléchage m’indique clairement de quitter la piste forestière pour partir vers la droite. « Pourtant où est-il ce fameux rec ? Où est le balisage ? Un étroit sentier pas toujours évident car mal débroussaillé déambule au milieu des pins et des bas genêts. Passe encore avec cette végétation-là mais quand les fétuques en mottes et les genévriers nains entrent dans la partie, les mollets sont mis à rude épreuve. Heureusement, de temps à autres des clairières s’ouvrent et laissent la place à un sentier plus facile à cheminer. Les cirses laineux en fleurs y poussent à profusion et sont butinés par une ribambelle de papillons dont le fameux Moro Sphinx ou Sphinx colibri, à l’étonnant vol stationnaire.  Le balisage est toujours absent ? Je le retrouve un peu plus haut tout comme les vestiges du vieux canal, vestiges qui soit dit en passant, resteraient invisibles aux yeux du profane.  Quelques dalles de schistes posées sur le sol, d’autres plantées dans la terre telles de grosses canines, quelques ruissellements deci delà sur un sol le plus souvent très asséché, enfin rien de vraiment évident ni de folichon quand on s’est fixé pour objectif de découvrir un canal. Il ne faut pas compter s’y rafraîchir et encore s’y désaltérer. Finalement, quand la bonne déclivité cesse et que le terrain se stabilise, mon regard délaisse presque naturellement le canal au profit des panoramas grandioses qui s’entrouvrent. Pourtant, c’est à partir d’ici qu’il devient le plus visible, hésitant sans cesse entre canal enseveli recouvert de lauzes et tranchée artificielle défoncée par le temps. Cette portion file désormais en balcon, alors ce qui n’était qu’hésitation devient renonciation. Le canal, je ne le vois plus.  Les beaux paysages captivent le regard mais le plus beau est là, juste à mes pieds, sous les traits d’un coeur bleu acier qu’offre l’Estany del Clot posé sur le Pla d’Avall. Alors je m’assieds et je regarde. Je connais parfaitement ce petit lac mais force est d’avouer que d’ici, sa vision est exceptionnelle. Cette seule vue suffit à me réjouir quand au choix de cet itinéraire laborieux et pourtant des vues, il y en a bien d’autres, plus lointaines il est vrai. Droit devant, c’est la sinueuse vallée de Nohèdes dont je ne vois pas très bien où elle se termine dans ce dédale de reliefs qu’elle a contribué à créer. Dans la Vallée de la Têt, la plaine du Roussillon puis dans la Méditerranée ? C’est en tous cas la perception que j’en ai dans cette grisaille lointaine et bleutée plombant peu à peu cet horizon qui finit par disparaître. Sur la droite, le Mont Coronat, toujours le même malgré les dix années qui se sont écoulées depuis mon Tour éponyme et je garde toujours en mémoire cette description si jolie et si conforme d’Antoine Glory : « une montagne fascinante s'il en est, drapée dans la chape sombre et mystérieuse de ses pins noirs à crochets ». Rien n’a changé. Enfin apparemment et vu d’ici, car je me souviens y être monté en 2013 et de nombreux arbres avaient été abattus probablement par les tempêtes successives. Sur la gauche, c’est un long chapelet de monts pelés et quand je les regarde, je ne peux m’empêcher de penser « espérons que le Coronat ne deviendra jamais comme ça ! ». Si je délaisse le canal c’est aussi parce que outre les paysages, trois rapaces bien différents se sont donnés le mot pour me distraire. Les deux derniers sont parfaitement reconnaissables mais je peine à donner un nom au premier. Finalement, une fois à la maison, une photo de lui m’apportera l’intime conviction qu’il s’agit probablement d’un milan royal au plumage roussâtre. Quand aux deux autres, l’ornithologue amateur que je suis sait identifier un gypaète et un vautour fauve. Les trois vont à tour de rôle et toujours dans les hauteurs du Pic de la Creu se lançaient dans des circonvolutions amples et lentes, disparaissant de mon regard très souvent et parfois trop vite à mon goût mais revenant comme si la curiosité vis-à-vis de moi guidait leur vol. Quand un disparaît définitivement, l’autre semble prendre sa place, comme dans un tour de passe-passe  orchestré par un invisible magicien. Force est d’avouer que c’est la première fois que je vois volé trois rapaces si antinomiques dans un espace aussi restreint. Finalement le balcon cesse, le sentier entre dans un bois de pins à crochets et j’atteins une zone amplement occupée par des tourbières. Il faut dire qu’ici s’écoule un étroit torrent et c’est bien là aussi que se trouve l’embranchement avec le canal de Jujols, peu évident, il est vrai si on n’y prend pas garde. En tous cas, de la prise d’eau ancestrale, je ne vois rien et je n’ai découvert qu’un bout d’une roue métallique et quelques câbles en acier sur le sentier. Probablement ce matériel devait-il servir à manipuler une vanne. Je décide de suivre le torrent mais je m’aperçois trop tard que ce n’est pas une sinécure. Il n’y a plus réellement de sentier et il s’agit d’une longue succession d’énormes marches que composent des gros blocs de granit. Tant pis, mais je n’ai pas trop envie de faire demi-tour et quand j’atteins le Pla d’Amont, sa zone humide, son entrelacs de ridules asséchées et son ruisseau principal, c’est une vraie satisfaction même si marcher sur ce compost naturel nécessite une vigilance de tous les instants. Le lac n’est pas gagné non plus car dans un véritable dédale de buissons, d’arbres morts ou vivants et de branchages le rejoindre reste une petite épopée. Quand je l’atteins, voilà enfin le vrai soulagement mais finalement, j’oublie très vite les difficultés pour me souvenir de la seule beauté du petit ruisseau qui zigzaguait continuellement. A ma vue, d’innombrables truitelles décampaient à toute vitesse et sous le soleil, cette fuite désordonnée des petits poissons ressemblait à des flèches d’argent. C’était vraiment un beau spectacle ! Au bord du lac, personne ! Alors je me déshabille pour un bain intégral et dénudé mais nul doute que ma nudité doit attirer les curieux comme un aimant car il n’y a pas deux minutes que je barbote qu’une femme et deux hommes se présentent sur la rive, à l’endroit même où j’ai déposé toute ma tenue vestimentaire. Situation peu confortable pour moi qui suis un grand pudique. En plus, ce n’est pas la première fois que je connais ce type de mésaventure et au fond de moi je me dis que j’aurais du me méfier. Mais que voulez-vous, j’ai cette fâcheuse habitude de vouloir mettre la tête, et parfois tout le reste, dès que j’aperçois la moindre flaque d’eau ! Les visiteurs sont espagnols mais comme ils parlent parfaitement le français, comment ne pas répondre à de simples questions comme « elle est froide ? » ou bien « le fond est-il vaseux ? ». Finalement, je réponds aux questions dans cette position couchée très embarrassante car l’eau est plutôt fraîche, le fond sableux mais un peu vaseux aussi mais surtout insignifiant quand à sa profondeur. Ouf ! Ils partent et s’éloignent de quelques dizaines de mètres. Je me précipite pour enfiler mon « boxer » car j’ai bien envie d’y flemmarder au bord de ce lac et surtout d’y passer du bon temps. J’ai tant emmagasiné de souvenirs dans ce secteur : Tour du Coronat en 2007, plusieurs balades d’une journée, Tour du Capcir en 2013 où nous avions déambulé tout là-haut sur les crêtes puis couché au Refuge de la Perdrix. D’ailleurs, n’y a-t-il pas ici un panonceau « Refuge de la Perdiu – CAF » me rappelant à ces bons souvenirs ? En outre, j’ai aperçu des bergeronnettes et quelques autres oiseaux qui occupent les berges et je voudrais bien les photographier. Dans l’immédiat, tenue correcte oblige, je retourne finir mon bain et là, vous ne me croirez pas ? Sans autre forme de procès, les trois espagnols se mettent complètement à poils et entreprennent plongeons sur plongeons comme trois gamins à la plage. « Quel spectacle ! » Et surtout « quel crétin je suis ! », voilà ce que je me dis. Après ce nouvel intermède cocasse, je me rhabille, mange un peu puis file vers l’autre bout du lac. J’y photographie de microscopiques grenouilles aux couleurs variées, des bergeronnettes plutôt craintives, des papillons mais également un vautour fauve posé très haut sur un piton rocheux. A cause des grenouilles, j’essaie de regarder où je mets les pieds dès lors que je marche sur la grève. Je passe ainsi plus d’une heure à gambader absorbé que je suis par cette passion de la photo naturaliste. Quand je m’en aperçois, je me dis qu’il est temps de repartir car le chemin jusqu’à Nohèdes est encore très long même si celui-ci je le connais parfaitement. Je sais qu’il y aura encore d’autres bonnes justifications à ralentir voire à s’arrêter. Le sentier file à gauche du cirque glaciaire et je n’ai aucun mal à le trouver même si c’est la toute première que je le réalise dans ce sens.  J’en connais les difficultés et sais que dans cette descente scabreuse et caillouteuse, il faut constamment être attentif. J’avais vu juste et un tas de bonnes raisons me ralentissent dans cette descente. La faune toujours la faune qui est omniprésente quelque soit l’altitude.   Pla del Mig, Jasse de la Ribe et pour finir l’Estany del Clot où je prends encore du bon temps à l’endroit même où j’avais bivouaqué au bord du lac en 2007. Quel bonheur ! Les souvenirs ressurgissent et les revoir dans ma tête me fait du bien. Il ne me reste plus qu’à rejoindre Nohèdes et sa centrale électrique où ma voiture m’attend. Il est 19h45 quand je l’atteins et voilà plus de 10 heures que je suis en marche. Il faut que je recharge les accus mais je sais déjà que demain sera un autre jour.  Un  jour à Urbanya. Jour sans randonnée assurément, jour de farniente et de lecture à coup sûr. Tout en roulant vers Urbanya, je repense au canal et au cinéma que je m’en étais fait, mais finalement à bien y réfléchir, je ne suis pas déçu de cette balade. Trop enterré, jamais plus entretenu depuis de trop longues années, le canal de Jujols n’a pas livré tous ses secrets, mais je n’ai aucune déception car à vrai dire connaissant le tronçon Jujols-Col du Portus, je m’étais préparé à cette désillusion. Formidables néanmoins, voilà un adjectif dont on peut affubler ceux qui l’ont construit, à la force de leur bras et de « leurs jarrets » et à la sueur de leur front. Bravo à eux et merci ! J’ose espérer que ce patrimoine survivra encore longtemps et surtout qu’un sentier continuera de le longer pour amener les curieux comme moi vers les étoiles de ce magnifique lac qu’est le lac de Nohèdes…..le Gorg Estelat…ce gouffre aux reflets scintillants comme des étoiles comme l’ont si bien écrit Louis Companyo en 1861 (Histoire Naturelle du département des Pyrénées-Orientales) et Victor Dujardin (Souvenirs du Midi - Le Roussillon – Voyages aux Pyrénées) trente ans plus tard. Lac étoilé pour les uns, palais des démons et des légendes (****) pour les autres, les bonnes raisons d’aller le découvrir ne manqueront jamais et si le canal de Jujols peut constituer un plus tant mieux ! Telle qu’expliquée ici, cette balade a été longue de 23,5 km pour des montées cumulées de 1.874 m. Le dénivelé est de 1.032 m entre le point le plus bas à 990 m à le centrale électrique de Nohèdes et le plus haut à 2.022 m au Gorg Estelat. Cette balade est donc plutôt difficile. Carte I.G.N 2249 ET Font-Romeu – Capcir Top 25.

 

(*) Mon Tour du Coronat et quelques réflexions à propos du canal de Jujols : Le Tour du Coronat, je l’ai réalisé en 2007 et en deux parties bien distinctes. D’abord le 30 et le 1er juillet pour découvrir les lacs (Estany del Clot, gorgs Estelat et Nègre) puis encore en 4 jours à partir du 15 août selon l’itinéraire que j’avais découvert sur le topo-guide « 5 grandes randonnées en Pyrénées-Orientales ». Voilà quelques réflexions que j’avais dressées à propos du canal de Jujols. Lors de cette première partie, j’avais essentiellement emprunté la piste forestière pour rejoindre le col du Portus et de cette manière, j’avais renoncé à suivre le vrai tracé que longe le canal. Au col, j’avais pris l’option d’aller bivouaqué à l’Estany del Clot et donc là aussi, j’avais renoncé à atteindre le « Lac de Nohèdes par le canal de Jujols ». Le retour s’effectuant en boucle avec le découverte des gorgs Estelat et Nègre, là encore j’avais évité le canal sur sa partie haute me contentant d’en avoir un rapide aperçu du Col du Portus à Jujols. En effet, ce jour-là, la météo devenant maussade, j’avais été contraint de speeder et je n’avais pas réellement pris le temps d’apprécier le canal, qui soit dit en passant est enterré constamment. Il m’avait donc fallu attendre la deuxième partie et les 4 jours réellement consacré au Tour du Coronat selon l’itinéraire conseillé par le guide Antoine Glory dans le topo-guide pour avoir une meilleure idée de ce qu’il était réellement. Mais ce topo-guide était déjà ancien et le Tour du Coronat était censé ne plus exister. D’ailleurs des responsables de la Fédération Française de Randonnée Pédestre ne m’avaient-ils pas déconseillé ce « périple » ? Ne les écoutant pas, je m’étais néanmoins lancé dans cette « aventure annoncée » avec l’envie de découvrir. J’avais donc découvert un système alimentant une retenue d’eau au dessus de Jujols. Nous étions le 15 août et cette retenue était encore pleine comme elle l’était déjà fin juin lors de la première partie. C’était encourageant. Et puis, ne m’étais-je pas douché normalement au gîte les Ocells, ce qui prouvait que l’eau n’était peut-être plus un problème à Jujols ? Cette fois, j’avais délaissé très vite la piste et j’avais suivi un bout du canal jusqu’au col Diagre. Là, une eau limpide arrivait dans une auge décatie qui semblait faire office à la fois de raccordement et de déversoir. Cette auge semblait être alimentée par une canalisation souterraine descendant des Mollères. Là, au col Diagre, j’avais ignoré la piste et j’étais monté vers la Sola des Mollères où j’avais retrouvé un sentier longeant le canal de Jujols. Constamment enterré jusqu’au col du Portus, j’avais été étonné de cet « ensevelissement » contrairement aux autres canaux de montagne que je connaissais. Je n’y avais pas constaté de fuites, mais en plus, il m’arrivait parfois d’entendre l’eau chanter sous les lauzes. Quand l’occasion m’avait été donnée de soulever une lauze sans pour autant détériorer l’ouvrage, j’avais été agréablement surpris de son débit parfois si fougueux. Je savais que l’eau avait toujours manqué à Jujols et que les efforts pour l’y amener avaient été constants tout comme les querelles avec les villages voisins pour s’approprier ce bien si précieux. Le lac de Nohèdes est comme son nom l’indique situé sur la commune de Nohèdes et que les Jujoliens aient voulu s’en emparer de son eau n’a jamais été accepté des habitants de l’autre vallée, celle de Nohèdes.  Ce débit en pleine forêt m’avait semblé contradictoire, surtout en août, mais il est vrai qu’en 2007, je ne connaissais pas toute l’Histoire et en plus, je n’ai jamais été un spécialiste en hydrométrie. Je savais que les sources étaient très nombreuses sur les flancs du Coronat mais ce n’est qu’ultérieurement avec la lecture du livre d’Yvon Robert que j’ai appris que la plupart étaient insuffisantes à la vie entière du village, tout comme l’eau du seul canal d’ailleurs. Les sources se résumaient à celle de Font Frède. En outre, les moyens de les trouver étaient plutôt récents quand aux méthodes pour les canaliser, elles étaient loin d’être évidentes tant le relief et l’éloignement ont toujours été des obstacles et des freins naturels. Quelques personnes s’y sont pourtant essayées en réalisant des réseaux secondaires mais ensuite encore fallait-il les entretenir. Voilà ce que j’avais découvert sur le terrain et dans mes lectures. Et puis lors de cette deuxième partie du Tour du Coronat, ma découverte s’était arrêtée au col du Portus car la suite m’avait entraîné vers Nohèdes.  Le morceau jamais accompli entre le col du Portus et le lac de Nohèdes restait donc à faire. C’est ce que j’ai fait cette fois-ci.

 

(**) Le livre de l’ancien maire Yvon Robert s’intitule « Jujols de 1974 à 1986 – Gens de Jujols, je vais vous raconter comment ça s’est vraiment passé ». Il est consultable sur le site Calaméo et présenté par son fils Alain Michel Robert sous le titre « La véritable histoire de Jujols de 1974 à 1986 ». Yvon Robert est né en 1933 à Toucy dans l’Yonne et est décédé à Jujols en 2013. Il a été maire de Jujols de 1979 à 1987 puis de 1989 à 1995. Ereinté par des querelles intestines, divers problèmes personnels et le décès d’un enfant qui lui était proche, il passe temporairement le flambeau à son fils Olivier qui devient maire de 1987 à 1989. Dans son livre, il raconte sa vie avant Jujols. Son arrivée en 1974 et les difficultés d’installation qu’il rencontre dans ce village de montagne du Haut-Conflent oublié de tous. Ce désir fou de vouloir sortir le village de son isolement et son implication totale, année après année, dans sa fonction de maire pour y parvenir. Il règle des comptes avec des gens qui n’ont eu de cesse de lui mettre des bâtons dans les roues. Enfin, la dernière partie de l’ouvrage est consacrée aux problèmes séculaires que le village a connu pour s’approvisionner en eau jusqu’à la solution bénéfique et durable finalement trouvée. Le chapitre s’intitule « Les problèmes d’eau d’arrosage de 1830 à 1987 » et bien évidemment on y évoque le canal.

 

(***) L’Histoire du canal de Jujols et de l’eau au village : Depuis des temps immémoriaux, capter l’eau et l’amener au village ont été des problèmes majeurs pour les Jujoliens, voilà ce que nous apprend une notice historique de l’abbé Giralt, curé de Fuilla, parue dans un bulletin de la Société Agricole, Scientifique et Littéraire de 1911. On ne sait rien de toute antériorité à 1830. En 1830, on sait que les Jujoliens dérivent l’eau du Ravin de Font Frède (la Source Froide) et l’amène dans un abreuvoir au Col Diagre. Souci néanmoins car cette eau descend jusqu’à présent sur la commune d’Evol par le ravin du Riel, et ce malgré que l’approvisionnement d’Evol soit moins problématique car le torrent d’Evol et bien d’autres ruisseaux secondaires aboutissent dans ce village. Les Jujoliens trouvent donc normal ce prélèvement. En 1840, lors d’un Conseil municipal, les Jujoliens décident d’amener l’eau de Font Frède directement au village. Les travaux sont réalisés mais au fil des ans, le seul débit de cette source s’avère insuffisant pour répondre à tous les besoins des villageois. En 1870, une association syndicale est créée et son objectif est d’imaginer la captation des rivières de Nohèdes et d’Evol. Suite à une demande dans ce sens datant de 1871, le 12 juillet 1873, le président de la République le maréchal Mac-Mahon signe un décret autorisant la construction d’un canal d’irrigation permettant de capter dans la rivière de Nohèdes, un volume de 50 litres par seconde mais sur une période limitée du 1er mars au 30 juin. En novembre de la même année, un arrêté préfectoral crée une Association Syndicale Autorisée et l’autorisation annuelle de dériver l’eau de la rivière de Nohèdes est confirmée pour arroser une surface agricole de 88 hectares de la commune de Jujols. Cette association est créée sous le nom de « Société du Canal de Jujols » dont l’objet poursuivi est de construire puis d’exploiter un futur canal de 8,7 km de long entre le Gorg Estelat situé à la côte 1911 sur la commune de Nohèdes jusqu’au lieu-dit Ravin de Font Frède à la côte 1557. Les travaux sont immédiatement lancés et le canal voit le jour mais aucun dossier n’a été retrouvé, ni dans les archives des Ponts et Chaussées ni dans celles de la Direction Départementale de l’Agriculture. Il faut noter néanmoins que cette captation de l’eau de Nohèdes par les habitants de Jujols n’a jamais été acceptée par les villageois de la vallée de Nohèdes (Nohèdes, Bettlans, Conat et Ria) et les querelles n’ont jamais cessé depuis. Quant aux Jujoliens, ils ne sont pas satisfaits non plus de se voir privés d’eau dès le 1er juillet car c’est à cette période que les plus gros besoins se font sentir. En 1888, des pétitions sont lancées et des compromis sont trouvés par les autorités. Par décret, le président de la République Sadi Carnot donne une autorisation supplémentaire aux Jujoliens si le débit à l’endroit de la prise d’eau est supérieur à 60 litres par seconde. Un marché de dupes apparemment. Le plus souvent, les vanniers chargés de l’ouverture et de la fermeture des vannes  ne respectent pas les différentes autorisations et la solidarité est un vain mot. De ce fait, les mauvaises relations entre villages s’amplifient engendrant des différents, des altercations, des discordes, des plaintes et des procès. Ces relations exécrables ne cesseront jamais tout comme l’exode rural  qui a déjà commencé dans les années 1860/1870 dans la plupart des villages du Haut-Conflent. Paradoxalement, c’est l’amélioration des voies de circulation, la création des routes et des chemins de fer qui sont à l’origine de cet exode. Jujols passe de 242 résidents en 1806 à 86 en 1921. La population décroît et avec elle les besoins en eau. En 1898, les Jujoliens sont priés de réparer la prise d’eau située sous le Gorg Estelat à la côte de 1.911 m d’altitude. Les documents retrouvés ont permis de se faire une très bonne idée de ce qu’étaient les labeurs en montagne pour acheminer le matériel nécéssaire. Au delà du prix de revient et du tarif journalier des intervenants (2F50 pour les hommes et 1F75 pour les femmes), la partie intéressante et saisissante est de savoir que 30 personnes (28 hommes et 2 femmes) et une ânesse par pièce ont participé à cette expédition démarrant d’Evol à 815 m d’altitude et se terminant à la prise d’eau. Inutile de préciser que cette opération s’effectue à pieds par des sentiers muletiers, probablement le fameux Cami Ramader, et quand on connaît le relief et la distance, on a immédiatement une très bonne idée de ce qu’était la pénibilité à cette époque. Les années passent et les mêmes difficultés et problèmes demeurent et le canal nécessite un entretien régulier. En 1939, 25 tenanciers d’Evol se plaignent de la captation de l’eau du ravin de Font Frède. L’affaire reste sans suite et c’est cette année-là que les Jujoliens choisissent pour construire un réservoir de 40 à 50 m3, au dessus et non loin du village alimenté par une buse depuis le col Diagre. En 1962, l’eau potable arrive dans le village grâce à l’édification d’un petit château d’eau mais le réseau et les différentes installations ne seront jamais d’une grande fiabilité.  La population s’amenuise encore et toujours, passant de 159 habitants en 1881 à 8 en 1973. C’est en septembre de cette année-là que l’Association Syndicale Autorisée du Canal de Jujols créée en 1873 est dissoute par arrêté préfectoral. Elle aura duré 100 ans et c’est une perte considérable pour le village car elle perd définitivement son droit sur l’eau du Gorg Estelat obtenu de haute lutte. Il ne lui reste que les yeux pour pleurer et l’eau de Font Frède, et encore de lourds travaux sont indispensables. Fin des années 1970, début 80, Jujols semble renaître de ses cendres et de nouvelles familles s’installent, le maire Yvon Robert est le chef de file de ce renouveau. En 1983, le maire souhaite récupérer le droit sur l’eau du Gorg Estelat mais il essuie un refus catégorique des habitants de Nohèdes alors il se tourne vers ceux d’Evol et demande à dériver 6 litres par seconde de la rivière d’Evol au lieu-dit La Mouline. Il essuie un second refus sous le tollé général des Olettois qui s’oppose en majorité à ce projet. Il faut donc se retrousser les manches et chercher d’autres solutions ou l’inverse. C’est ce qui sera fait dans les années 84/87 toujours à partir de la source principale de Font Frède mais avec d’autres sources moins importantes aussi. Yvon Robert fait venir des spécialistes comme le célèbre spéléo Dédé Lachambre. Ensemble, ils cherchent d’autres sources, se lancent dans de nouveaux travaux de captations et de canalisations, réparent les anciennes, celles du col Diagre et de la boutasse. Des systèmes d’aspersion sous pression sont installés pour arroser des cultures proches du village.  Des bénévoles, des enfants en vacances l’aident dans cette tâche incommensurable pour capter de l’eau et l’amener au village. En 1983, des amis spéléos descendent dans l’Aven des Chiens, un groupe électrogène est acheté et monté là-haut pour y pomper de l’eau mais le matériel est finalement volé et le projet abandonné. Une idée de 1981 de construire une retenue collinaire plus importante permettant de capter au maximum les eaux ruisselantes dévalant du Mont Coronat est avalisé en 1989. Le projet est lancé et les travaux démarrent  en 1991. La capacité sera de 11.080 m3. C’est cette fameuse retenue que j’aperçois en 2007 et que j’évoque dans le paragraphe consacré au Tour du Coronat. Jujols a-t-il résolu tous ses problèmes d’eau ? Yvon Robert n’aura de cesse de s’intéresser à ce problème et voilà pour terminer ce qu’on peut lire dans son livre « Ce manque d’eau fut un véritable casse-tête pendant des années. Les Jujolsiens d’aujourd’hui 2008 sont des enfants gâtés. Ils ne se figurent pas la peine que nous avons eue pour avoir l’eau sous pression en abondance dans tous les jardins et les champs cultivés, à toute heure, jour et nuit, sans rôle ». J’en parlerai au fur et à mesure. Mais que l’on sache que ce fut la construction de la retenue collinaire en 1991 qui nous mit à l’abri de la pénurie. Sans cette eau, Jujols serait comme il fut pendant des siècles : un village quasi désertique. Que ceux qui veulent savoir ouvrent les cahiers de délibération d’antan de 1860 à 1900 et ils verront régulièrement les problèmes d’eau resurgir…. » (L'essentiel de cet historique a été extrait du livre d'Yvon Robert, ancien maire de Jujols).

 

(****) Les légendes du lac de Nohèdes et du lac d’ Evol : Beaucoup de légendes sont liées aux étangs dits de Nohèdes, en particulier le Gorg Negre ou lac d’Évol. Par exemple, le seul fait d'y jeter une pierre pouvait suffire à provoquer une épouvantable tempête ; ou encore, les truites qu'on y pêchait sautaient de la poêle quand on les faisait cuire et repartaient par la cheminée. L'une des plus jolies légendes concerne la création des trois étangs. Dieu, après avoir créé le monde, cherchait en bon perfectionniste à améliorer son oeuvre. Il passa un jour par Évol, et rencontra dans la montagne d'horribles sorcières. Il leur demanda malgré tout ce qu'elles désiraient pour embellir leur séjour, et elles souhaitèrent avoir un étang. Dieu s'exécuta, mais il le fit sombre, ténébreux, à l'image de leur âme. Ce fut le Gorg Negre. Cependant, non loin de là, à Nohèdes, vivaient des fées aimables et gracieuses que Dieu voulut récompenser : il déroba un morceau de l'étang qu'il venait de créer et le répandit sur le territoire des fées, tout en y ajoutant une poignée d'étoiles qu'il décrocha du ciel. Ce fut évidemment le Gorg Estelat. Il s'aperçut alors que, pendant ses travaux, il avait laissé tomber une petite flaque d'eau au creux d'un rocher. Il la trouva jolie, l'agrandit un peu et la colora avec le bleu du ciel. Ce fut le Gorg Blau. Les sorcières, voyant le travail du Créateur, manifestèrent leur jalousie. Mais Dieu, excédé par ces mégères, versa dans leur étang une grande quantité d'encre, et planta tout autour des pins tout noirs, encore plus noirs que la nuit. Le Gorg Negre devint encore plus sombre qu'il ne l'était et le demeura éternellement. (Texte extrait de l’ouvrage de Didier Payré - Mémoires de Nohèdes).

Le seigneur de Paracolls, dont le château s’élevait dans la vallée de la Castellane, partant pour une longue absence, la croisade peut-être, prit la précaution de cacher ses trésors, qui étaient grands, sur une île au milieu du Gorg Negre, dans une grotte fermée par une solide porte de fer. Il en confia la clef à sa nièce qu’il savait courageuse et fidèle. La notoriété de ce trésor avait éveillé bien des convoitises, notamment celle du comte de Cerdanya (la légende ne dit pas le nom de ce comte, ni la date des évènements). Il envoya une troupe en armes, qui se présenta devant le château de Paracolls qui n’était gardé que par quelques hommes. La jeune fille comprit que toute résistance était inutile. Elle fut forcée de révéler le lieu de la cachette et accepta de conduire la troupe jusqu’à la chambre souterraine dont la clef lui avait été confiée. Mais tout en les conduisant, elle priait le ciel et la Vierge de lui donner le moyen de ne pas trahir la confiance que lui avait manifestée son oncle. Les soudards entreprirent de couper des arbres dans la forêt pour en faire des radeaux et s’embarquèrent pour atteindre l’île au trésor. Soudain ils entendirent un bruissement d’ailes et virent un aigle noir dont le vol immense obscurcissait le ciel. Un des soldats lui lança une pierre. Geste malencontreux ! La pierre en tombant à l’eau déclencha une tempête de fin de monde : éclairs, tonnerre, vents et nuages de grêle se déchaînèrent. Les vagues en furie eurent tôt fait d’engloutir le radeau et ses occupants. Le trésor du sire de Paracolls était sauf, et, bien plus précieux, l’honneur de la gente jouvencelle. Morale de l’histoire : ne convoitez pas le bien d’autrui, et, si vous entreprenez un « hold-up », ne vous avisez pas de jeter des pierres n’importe où ! (Extraits du livre Lieux et Légendes du Roussillon et des Pyrénées CatalanesJean Abélanet)

 

 

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Le Mont Coronat (2.172 m) depuis Nohèdes (Centrale électrique - 985 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 4 musiques jouées par le compositeur et pianiste Ernesto Cortazar. Elles ont pour titre " "As The Sun Rises", "Between Thorns and Roses""Chariots of Fire de Vangelis" et " Counting The Stars".
LE-MONT-CORONAT
MONTCORONATIGN

Pourquoi en ce mois d’août 2013, me suis-je fixé comme objectif, l’ascension du Mont Coronat depuis Nohèdes ? D’abord, à titre d’entraînement, toujours en prévision du Tour du Capcir programmé début septembre. Mais pas seulement et l’autre raison est plus longue à conter. En voici l’histoire que j’ai voulu la plus brève possible mais dont le détail me paraît inévitable. A l’été 2007, avant de me lancer dans mon « Tour du Coronat » en 6 jours (2+4) et en solitaire, je me posais tout un tas de questions. Il suffit de reprendre la lecture du premier chapitre de mon récit de l’époque intitulé  « Des merveilles au pays d’Alysse » pour le constater. En y repensant, je me dis que ces réflexions étaient normales car si marcher sur plusieurs jours  ne me posait aucune difficulté l’ayant déjà fait à maintes reprises (GR.10, Jura, Auvergne, G.R30, Stevenson, etc….), partir seul sur des sentiers inconnus et peut-être même inexistants me laissait relativement interrogatif. En effet, si j’avais découvert ce parcours pédestre sur un vieux topo-guide de 1988 et si l’itinéraire était encore présent sur de vieilles cartes IGN, selon le Comité départemental de la Fédération Française des Randonnées Pédestres que je venais de rencontrer, les sentiers n’existaient plus et j’allais prendre le risque de partir dans l’inconnu. Mais l’inconnu m’attirait et j’avais déjà fait mienne cette citation d’Henry de Monfreid : « N'ayez jamais peur de la vie, n'ayez jamais peur de l'aventure,faites confiance au hasard, à la chance, à la destinée.  Partez, allez conquérir d'autres espaces,d'autres espérances.Le reste vous sera donné de surcroît » .Si l’absence « éventuelle » de sentiers me laissait perplexe, le côté mystérieux de cette longue balade n’était pas pour me déplaire et mon désir de découvertes était loin d’être entamé. En tous cas, selon Antoine Glory, auteur et concepteur de ce tour vieux de 20 ans, le Mont Coronat semblait plein de mystères et d’ailleurs s’il en déconseillait l’ascension en écrivant « on négligera pourtant son ascension, délicate et hors sentier » n’écrivait-il pas par ailleurs « on caressera souvent du regard le dôme du Mont Coronat, montagne fascinante s'il en est, drapée dans la chape sombre et mystérieuse de ses pins noirs à crochets ». Et c’est vrai que cette montagne me fascina à la fois lors de ces six jours mais pendant bien plus longtemps encore. Elle me fascine encore aujourd’hui. Pourtant, peu de temps après mon « Tour du Coronat », le 14 octobre 2007 exactement et alors que je pars écouter le brame du cerf du côté du Puig d’Escoutou, la chasse est ouverte et ça « canarde » de tous les côtés. J’’entends même ce que je crois être une balle siffler à mes oreilles. Par naïveté, je n’avais jamais imaginé que la chasse puisse être ouverte au moment même où les cerfs sont en rut et courent sans se méfier derrière les biches. Enfin c’est ainsi et je rebrousse chemin. Mais que faire de cette belle journée ensoleillée pour qu’elle ne soit pas complètement perdue ? Voilà peut-être l’occasion rêvée de monter au sommet du Mont Coronat non ? Aussitôt dit, aussitôt fait et me voilà parti du côté du Col du Portus où démarre l’ascension. Ce jour-là, autant le dire, or mis une jolie boussole que j’avais trouvé au sommet, j’étais resté sur ma faim et beaucoup de choses s’étaient liguées contre moi pour rendre cette balade pas vraiment enthousiasmante. D’abord, les piles de mon appareil-photo tombent en rade dès le début de l’ascension. Je ne vais donc en garder aucun souvenir. Dix minutes plus tard, je commence à entendre les aboiements ininterrompus de plusieurs chiens de chasse qui semblent me devancer au fur et à mesure que je monte. J’envisage de rebrousser chemin pensant qu’il y a des chasseurs là aussi. Mais n’entendant que les chiens et aucun coup de fusil, je décide de poursuivre malgré ces vociférations dont je comprends bien vite qu’elles sont la fin de mes espoirs d’aller à la rencontre de cette nature sauvage que j’aime et que je recherche. Alors que j’avais imaginé une ascension beaucoup plus délicate comme le suggérait Antoine Glory, j’atteins le sommet sans tracé GPS et sans réelle difficulté malgré un sentier incertain et non balisé mais néanmoins présent qui suit plus ou moins une ligne peu élevée de crêtes rocheuses sur laquelle on bascule parfois d’un versant à l’autre. De temps à autre, quelques petites prairies herbeuses ponctuent et bousculent ce décor essentiellement boisé de pins à crochets. Je suis par contre assez étonné des paysages que l’on peut néanmoins voir au dessus et au travers des pins alors que je m’attendais à être englouti sous cette « chape sombre et mystérieuse » qu’évoquait Antoine Glory dans le topo-guide. Quand j’atteins le sommet, trois chiens de chasse complètement paumés viennent me faire des fêtes quelques instants plus tard puis ils repartent aussitôt, toujours en vociférant et disparaissent dans les bois courant derrière je ne sais quel gibier invisible. Invisible est le mot juste car ce jour-là, or mis les quelques magnifiques panoramas perceptibles au cours de l’ascension, je ne verrai rien d’autres et voilà pour tout dire l’autre raison d’y retourner en ce mois d’août 2013. 9h15, je laisse ma voiture près de la Centrale Electrique de Nohèdes et je me mets aussitôt en route par la piste qui s’élève vers El Manau et Montailla. Ce jour-là, la météo est superbe, la chasse fermée et or mis deux autres randonneurs que je rencontrerais beaucoup plus haut mais qui s’arrêteront à tout bout de champ pour chercher quelques champignons et que je distancerais rapidement, il n’y a personne d’autre aujourd’hui et c’est donc la journée idéale que j’ai tant espérée pour partir à la rencontre de la faune sauvage que j’escompte découvrir. Et je ne vais pas être déçu car avant même d’entamer l’ascension dans la hêtraie, deux chevreuils déboulent en contrebas du sentier et traversent la piste montant à Montailla. Voilà, je suis venu pour ça et même si tout est allé très vite m’empêchant de photographier ces deux chevreuils, avant même l’ascension du Mont Coronat, je suis déjà comblé au-delà de mes espérances car j’ai déjà vu un écureuil roux du côté de Nohèdes et de nombreux et superbes papillons. Après cette merveilleuse vision, je suis le P.R balisé en jaune et pénètre dans la hêtraie. Ce sentier est plutôt facile et pour l’avoir emprunté à de multiples reprises, je le connais parfaitement et je sais qu’il me faudra environ 2 heures en flânant pour atteindre le col du Portus. Vers 11h, je rejoins la piste peu avant le Pla d’Avall. Je n’ai plus vu aucun animal depuis les deux chevreuils. Une demi-heure plus tard, je passe la barrière du col du Portus et m’engage dans le petit sentier qui démarre au fond du parking. L’ascension du Mont Coronat est lancée et si avec ses 3 kilomètres environ, elle n’est pas très longue, la déclivité étant quasi constante depuis le col du Portus, les 440 mètres de dénivelé qui me séparent du sommet restent néanmoins à gravir. Bien que le Mont Coronat soit peu fréquenté par les randonneurs, on voit bien que cette montagne n’est pas totalement abandonnée de tous. Layons et couloirs dans la forêt, martelages, encochages ou saignées sur les arbres et parfois même traces de peinture laissent imaginer la présence régulière des hommes : agents de l’ONF, bûcherons, chasseurs ou ramasseurs de champignons.  Malgré ça, le seul problème, c’est de rester sur le sentier principal au milieu des petites caminoles creusées par les nombreux et divers ongulés qui sévissent dans les parages. C’est ainsi qu’au bout de dix minutes d’ascension, un groupe très important de cervidés détalent dans les bois et malgré ma volonté de les photographier, une fois encore tout s’est passé bien trop vite et je n’ai que des images d’arbres flous et sans intérêt. Dix minutes plus tard encore et dès la première petite prairie, je surprends un chevreuil qui dormait derrière un bosquet de genévriers. Surpris, il détale et s’immobilise quelques mètres plus loin me laissant cette fois le temps de le cadrer. Par dessus ou au travers des résineux, je distingue parfois de superbes paysages où j’arrive à reconnaître quelques destinations pédestres : Pic de la Pelade, Puig d’Escoutou, Madres, Pla des Gorgs, Dourmidou, Pic de Portepas, Col de les Bigues, etc… A l’approche du sommet, je remarque un sanglier entrain de creuser le sol de son groin que je photographie presque au jugé et sans certitude. Il sera bien enregistré même si la photo n’est pas d’une grande qualité. Il est 13h30 tapantes quand je pose le pied sur la borne géodésique se trouvant sous le trépied matérialisant les 2.172 mètres d’altitude du Mont Coronat. Après quelques photos et n’ayant que deux barres de céréales dans le ventre, je décide d’aller pique-niquer sur un éperon rocheux qui domine les lieux-dits Malpas, Roc Rouge mais également la totalité du chemin parcouru. Cet endroit proche de sommet qui domine magnifiquement et sans aucune entrave, le versant sud-ouest du massif, je l’avais découvert en 2007 et j’avais gardé en mémoire les panoramas grandioses que l’on pouvait avoir sur une immense partie du Haut-Conflent, et des Garrotxes, sur les hauts sommets de Cerdagne et du Capcir et enfin sur la belle forêt domaniale des Réserves Naturelles de Jujols et de Nohèdes. Après de nombreuses photos panoramiques sur tous ces lieux merveilleux et une plus aérienne dont un renard fit les frais, j’ai pris le chemin du retour avec l’idée que mon précèdent passage avait été observé de près par tous les animaux de la forêt et que je ne reverrais sans doute plus rien. Eh bien, une fois encore, je me trompais car dès la première petite prairie, je surpris quelques cerfs et biches couchés sur l’herbe entrain de se prélasser. Je n’en croyais pas mes yeux mais malheureusement après une première photo en rapproché, mon pied écrasa une pomme de pin, ce qui déclencha aussitôt une débandade dans la troupe des cervidés. Malgré ce petit regret de n’avoir pas pu les observer et les photographier plus longtemps, j’étais aux anges car comment aurais-je pu me plaindre de cette « incroyable randonnée » au Mont Coronat où tour à tour, j’avais pu observé un écureuil roux, deux chevreuils, un harde de cervidés, de nouveau un autre chevreuil, un sanglier, un renard puis à nouveau des cerfs et des biches, le tout agrémenté de quelques superbes photos d’oiseaux et de papillons. Oui, comme je l’avais si justement intitulé dans mon récit de 2007, le Mont Coronat était bien la montagne « des Merveilles au pays d’Alysse (*) » et or mis quelques belles glissades sur l’herbe et sur les petites pommes de pins à crochets très scélérates quand les semelles sont lisses, le retour vers Nohèdes par le même chemin qu’à l’aller s’effectua sans trop de soucis. Je pris même une très  belle photo de ce « fameux » Roc des Salimans dont la légende prétend que Noé y aurait attaché son arche à un anneau lors du déluge. Après mon merveilleux Tour du Coronat de 2007, j’avais suivi les conseils d’Henri de Monfreid en n’ayant pas peur de l’aventure, en faisant confiance au hasard, à la chance, à la destinée. Avec cette ascension du Mont Coronat, montagne fascinante mais plutôt déconseillée par Antoine Glory, j’étais parti conquérir d’autres espaces, d’autres espérances et tout le reste m’avait été offert de surcroît. Cette randonnée telle que présentée ici est longue d’environ 20 kilomètres. L’altitude à la centrale électrique étant de 985 mètres, le dénivelé total jusqu’au Mont Coronat situé à 2.172 mètres est de 1.187 mètres pour des montées cumulées de 1.547 mètres. Eau en quantité suffisante et chaussures bien crantées et à tiges hautes sont fortement conseillées sur ce terrain.  Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

(*) Alysse: en 2007 et pour parodier la célèbre œuvre littéraire de Lewis Carroll « Les aventures d’Alice au pays des merveilles », j’avais donné ce nom d’ « Alysse » à cette plante endémique du Mont Coronat que les scientifiques appellent parfois « Hormatophylla pyrenaica » ou bien encore « Alyssum pyrenaicum » et plus rarement « Ptilotrichum pyrenaicum ». Plus communément, on l’appelle « Alysson des Pyrénées », « Corbeille d’argent des Pyrénées » et parfois même « Alysse des Pyrénées » (voir fiche 1508 du Réseau Natura 2000)

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Le Pic de la Moscatosa (Mousquatouse) (1.457 m) depuis Urbanya (856 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons de Florent Pagny extraites de son album "Le Présent d'Abord". Elles ont pour titre : "Le Présent d'abord", "La Beauté du Doute" et "Je Veux En Voir Encore".
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Comme vous l’avez certainement remarqué, j’inscris dans mon blog, les randonnées dans l’ordre chronologique où je les ai effectuées. Pour moi, c’est bien plus simple et plus logique et en principe, ça me permet de ne pas en oublier. Mais cette année, étant beaucoup à Urbanya à partir du mois de juin, j’ai tellement fait de balades pédestres ; environ deux par semaine ; que je viens de me rendre compte que j’en avais oublié une. Bon, ce n’est pas bien grave car ce « Pic de la Moscatosa » qui est l’objectif principal de ce reportage, j’ai déjà eu l’occasion de vous le présenter dans un article qui s’intitulait «  le Pic Lloset et le pic de la Moscatosa » à partir d’Urbanya. Cette fois-ci,  j’ai quelque peu modifié le parcours, j’ai privilégié le Pic de la Moscatosa et surtout la saison n’est plus vraiment la même. J’avais découvert ces deux pics au mois d’avril 2011 avec l’extraordinaire floraison blanche des cerisiers et autres arbres fruitiers sauvages en fleurs et cette fois-ci, c’est le jaune éclatant des genêts qui prédomine en ce mois de juin.  Pour toutes ces raisons, c’est une tout autre balade bien différente de celle déjà décrite mais sans doute tout aussi belle. Il faut dire que ce jour-là, la météo était très propice à une belle balade printanière et nous avons quitté Urbanya (856 m) direction le Pic Lloset (1.371 m). En effet, avant d’atteindre le Pic de la Moscatosa (1.457 m) qui n’est desservi par aucune piste, il faut d’abord se diriger vers ce sommet. Pour cela, deux pistes à partir d’Urbanya sont possibles et d’ailleurs, elles se rejoignent plus haut en coupant le Correc de Saint-Estève. Un peu plus haut encore et juste avant la cabane de la Travessa, cette piste rencontre l’ancien tracé du GRP Tour du Coronat (en rouge sur la carte IGN), tracé que l’on délaisse très vite peu après la cabane au profit d’une piste DFCI C059 filant à gauche. Voilà, on est désormais sur le chemin menant au pic Lloset ou du moins vers un collet herbeux où se trouve une citerne DFCI entourée de clôtures. Le Pic de la Moscatosa se trouve à droite de cette clôture qui d’ailleurs se prolonge vers lui. Le Coronat est droit devant et d’ici, cette montagne oblongue très boisée justifie pleinement son terme de « Massif ». On enjambe la clôture et l’on suit le petit sentier qui la longe en direction du sommet de la Moscatosa. L’ascension est d’autant plus aisée, que depuis ma première venue un écobuage a éradiqué les landes de genêts et a ainsi nettement éclairci le paysage, brûlant au passage de nombreux feuillus et résineux. Il faut dire qu’ici dans ce secteur du Madres-Coronat mettre le feu à la montagne est une opération pastorale ancestrale et qui d’ailleurs se pratique encore régulièrement si j’en crois un document Natura 2000 de 2010 intitulé « Documents d’objectifs –Site ZPS Madres-Coronat FR9112026 » dans lequel on peut lire « la gestion de landes par brûlage ou écobuage dirigé en altitude ou pour des parcelles ou parties de parcelles peu accessibles répond à un objectif de maintien de la biodiversité en particulier pour maintenir une mosaïque d’habitats naturels et de lutte contre les incendies….. ». Quand je randonne, j’ai le sentiment de regarder la nature presque autant avec mes yeux qu’avec mon cœur et ce texte me paraît de prima abord très surprenant mais je le reconnais aussi, je suis un vrai novice pour tout ce qui touche au développement durable. Pourtant, au regard de ce décor un peu noirci et roussi, je ne peux que regretter cette absence des différents genêts donnant aux contreforts du Pic de la Moscatosa tous ces merveilleux jaunes flamboyants aperçus lors d’autres venues.  Il y a encore peu de temps des landes de genêts purgatifs (Cytisus purgans), de loin les plus nombreux, embrasés les versants de cette « solana » mais je me souviens aussi avoir observé bien d’autres genres de genêts : ailés, d’Espagne, scorpions, à balais, épineux, etc…  Matérialisé par une petite borne, le sommet du pic de la Moscatosa est atteint en quelques minutes. On y aperçoit légèrement en contrebas, les ruines d’un vieux cortal en pierres sèches, vestiges de ce pastoralisme ancestral que j’évoquais précédemment. Vers l’ouest, on y distingue aussi une longue ligne de crêtes où quelques rares névés s’accrochent encore aux flancs de quelques lieux de balades plus ou moins reconnaissables : Puig d’Escoutou, Pic Pelade, Pla des Gourgs, Roc Nègre et MadresVers l’est, c’est surtout le Pic du Canigou qui marque les esprits. Après une pause indispensable sur ce superbe mirador où l’on prendra le temps nécessaire pour admirer tous ces extraordinaires panoramas , on poursuit la balade en continuant de longer la clôture prise au col Lloset en ayant pris soin de la réenjamber de nouveau. Cette clôture file dans un sous-bois de pins à crochets puis très rapidement débouche dans une large laie herbeuse qui descend et rejoint une piste que l’on emprunte vers la droite. Là, on retrouve un tronçon de l’itinéraire récemment emprunté dans la balade intitulée « le Roc de Peirafita ». Cette piste nous ramène dans des décors variés et somptueusement verdoyants jusqu’au col Lloset. On va de nouveau enjamber la clôture, se diriger vers la gauche vers le pic Lloset tout proche puis redescendre son versant est sur un sentier bien évident parallèle à une autre clôture. Peu avant le col et le pic de la Serra (1.208 m), on remarque une barrière au sein de cette clôture. Derrière cette barrière, démarre une nouvelle piste. C’est cette piste qui va nous ramener vers Urbanya d’abord en rejoignant le GRP Tour du Coronat au lieu-dit la Mata (la Matte) puis en empruntant un étroit sentier peu après avoir traversé le petit ruisseau du Correc de Saint-Estève. Ce raccourci permet de rejoindre l’intersection des pistes menant à Urbanya citée plus haut. La suite sera une simple formalité à condition de respecter quelques précautions élémentaires qui sont, le respect de la propriété d’autrui en bien refermant les barrières, de  s’écarter des éventuels bovins toujours nombreux dans ce secteur et de tenir en laisse votre chien si vous vous baladez avec et de se prémunir des « châtaignes » toujours possibles à cause des nombreuses clôtures souvent électrifiées. Voilà, toutes les conditions sont désormais remplies pour effectuer cette superbe balade réalisable quelque soit la saison et si après ça, vous n’êtes toujours pas content, je ne sais pas quelle mouche vous aura piqué. Ah oui, j’oubliais, je vous avais promis de vous dire ce que signifie « Moscatosa » ! Eh bien « Moscatosa » que l’on rencontre écrit parfois « Mosquetosa » ou « Mousquatouse » c’est un lieu « où les mouches abondent », à cause des troupeaux bien sûr. Telle qu’effectuée et expliquée ici, cette randonnée est longue de 13 à 14 kilomètres environ. Le dénivelé jusqu’au point culminant constitué par le Pic de la Moscatosa à 1.457 mètres d’altitude est de 600 mètres environ quant aux montées et descentes cumulées, je les estime à un peu plus de 1.200 mètres. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.

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Des merveilles au pays d'Alysse ou le Tour du Coronat en 6j.

Publié le par gibirando

Vous voulez marcher en solitaire dans une montagne des Pyrénées-Orientales pleine de merveilles et de mystéres alors suivez moi sur le Tour du Coronat. Le Massif du Coronat et son mont sont uniques, alors partez avec moi à leur découverte :

http://pagesperso-orange.fr/gilbert.jullien/DES_MERVEILLES0.htm

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