Les Gorges et les Cascades du Cady (1.084 m) depuis Casteil (824 m)
Ce diaporama est agrémenté par deux musiques extraites de l'album instrumental " Lofty"s Roach Soufflé " du Harry Connick Jr.Trio avec Harry Connick Jr.(piano) Benjamin Jonah Wolfe (basse) et Shannon Powell (batterie). Elles ont pour titre : Colomby Day et One Last Pitch (take 2).
Voir taille réelle
Après avoir gravi le pic mythique sous un soleil torride, je n’ai pas voulu quitter le Massif du Canigou sans une balade bien plus facile et pleine de fraîcheur. En été, s’il existe une balade très raffraichissante, c’est bien celle des Gorges du Cady. Ce type de balade qui consiste à suivre un cours d’eau, ici un torrent de montagne en l’occurrence, est d’autant plus agréable pour moi que dès lors que j’ai chaud et que j’aperçois la moindre flaque, je ne peux m’empêcher d’y tremper les pieds quand ce n’est pas d’y plonger la tête ou mon corps tout entier. Or, ici, les flaques se présentent le plus souvent sous la forme de jolies petites vasques ou de profondes marmites aux eaux cristallines. Et comme si ça ne suffisait pas à mon bonheur, ces cuvettes sont parfois agrémentées de petits toboggans où la baignade se transforme très vite en du canyoning en miniature. Seul inconvénient, l’eau est parfois si fraîche, pour ne pas dire froide, que Dany, qui s’est risquée à tremper un orteil, me regarde avec des yeux écarquillés de stupéfaction ou peut être anéantis, je ne sais pas, se disant sans doute que je suis un « grand malade ». Mais que voulez-vous, j’ai toujours adoré me baigner dans de l’eau très fraîche, et parfois, de surcroît dans des lieux plutôt « insolites » pour ne pas dire inhospitaliers voire hostiles. Ce « drôle » de penchant, je l’ai acquis depuis ma plus tendre enfance car depuis toujours, j’ai pris pour habitude de me baigner dans les eaux turquoises des calanques marseillaises où mes parents possédaient un petit cabanon, à Sormiou plus exactement. Or, les calanques sont bien connues pour leurs courants marins capricieux, leurs nombreuses résurgences de rivières sous-marines et leurs eaux si glaciales dès qu’un brin de mistral se met à souffler. Alors bien évidemment, si le but de cette balade aux Gorges du Cady est de marcher pour rejoindre une belle cascade, pour moi, ce n’est mon dessein essentiel. Non, mon objectif premier, outre la randonnée, est de lui adjoindre un agréable moment de pique-nique dans un coin tranquille, rafraîchissant et où la baignade est autorisée de préférence. En tous cas, ici au départ de la balade, la seule interdiction par arrêté préfectoral que j’ai notée, c’est celle de descendre les gorges en canyoning. Le départ s’effectue peu après Casteil, en direction du col de Jou sur la piste forestière dite de Mariailles, encore bitumée sur ce secteur. Un petit parking est là, tout près d’une station de pompage et de traitement de l’eau. Cette station, c’est celle du SIVOM du Roc des Ermites dont la tâche est de capter l’eau du Cady pour l’assainir puis la transformer en une eau propice à la consommation. Le sentier démarre en passant entre les bâtiments et rejoint quelques mètres plus hauts, un chemin plus large. Un panonceau de randonnée fournit les premières indications : sur la droite, la Cascade du Cady donnée pour un aller-retour de 4h et sur la gauche l’abbaye de Saint-Martin-du-Canigou à 1h. L’itinéraire balisé en jaune est donc tout simple. Attention, simple ne veut pas dire facile et c’est d’ailleurs tout le contraire. Il faut garder à l’esprit que l’on va cheminer le cours d’un torrent de montagne, lequel torrent pour se frayer un chemin dans cette forteresse minérale constituée de larges rocs et de hautes falaises a du tout fracasser sur son passage. C’est ainsi que la Cady a créé un dédale de ravins et de gorges profondes où les pierriers sont évidemment très présents. Le parcours pour rejoindre les cascades n’est donc jamais facile même si pour le bonheur des randonneurs et des pêcheurs, de multiples passerelles ont été édifiées pour en faciliter le cheminement et les passages successifs d’une rive à l’autre A cette difficulté du terrain vient s’ajouter une végétation incroyablement belle et dense qui trouve dans ces gorges toute l’hygrométrie nécessaire à son épanouissement. Le nombre d’essences différentes est assez phénoménal. Le règne animal pas toujours visible au premier coup d’œil n’est pas en reste et trouve dans ce biotope, un habitat adapté. Personnellement étant très attentif à cet aspect faunique de la balade, j’y ai découvert et photographié parfois avec surprise des espèces aussi disparates que des passereaux, des papillons, des criquets, un lézard vert et un autre des murailles, une salamandre tachetée et enfin de manière encore plus étonnante, une chauve-souris aux immenses oreilles qu’on appelle « oreillard », sans doute dérangée par quelques fans de la grimpe. Un autre jeu plus paisible que la grimpe consiste à déceler dans les pans des différentes falaises que l’on aperçoit, des formes, des animaux voire des visages plus ou moins humains ou monstrueux. J’en ai découvert quelques uns mais sans doute ai-je une imagination bien trop fertile ? C’est donc, je suppose, pour toutes ces raisons que les Gorges de Cady constituent une balade estivale plutôt prisée. En été, les randonneurs sont parfois très nombreux à circuler et si les lieux de baignade y sont également pléthores, les bons emplacements sont quelquefois difficiles à trouver à l’heure du déjeuner. Il faut donc partir suffisamment tôt, de telle manière à arriver à la cascade avant l’heure du pique-nique et consacrer le retour à la recherche d’un coin idéal. A tout cela, il faut ajouter et se souvenir que très nombreux varappeurs, du simple débutant au plus expérimenté, affectionnent les Gorges du Cady et que les zones et les voies d’escalade sont presque aussi nombreuses que les falaises que vous aurez à côtoyer. Ces secteurs et voies de grimpe ont des noms parfois assez insolites comme le Pilier St Martin, le Gendarme, Roca Alta, l’Olive, le Pin des Pisses, Caca Boum, Casse Dalle, j’en passe et des meilleurs. J’avoue que les grimpeurs ont parfois bien plus d’imagination et d’humour que peuvent en avoir les randonneurs. Enfin compte tenu de toutes ces précautions à prendre, Dany et moi avons entamé un départ vers 10h15 pour une arrivée à la cascade un peu avant 12h, le tout en ayant plutôt flânés et marqués quelques brèves pauses. Le temps de quelques photos souvenirs à la cascade et à 12 h tapantes, le coin parfait était déjà trouvé. A partir de là, nous avons pris tout notre temps, à la fois pour déjeuner, moi pour me baigner et ensuite pour amorcer le retour. A 15h, la balade était terminée et nous avions déjà passé une très belle et tonique journée. Aller et retour, la balade est longue de 5,5 km environ pour un dénivelé de 260 mètres, la cascade de Cady étant située à 1.084 m d’altitude et le parking du départ à 824 mètres. Bonnes chaussures de randonnée à tiges hautes sont à conseiller. Enfin et pour la petite histoire, ce jour là, j’ai fait sans doute ma B.A car la salamandre était un peu perdue au milieu des graviers de la dernière partie du chemin, juste avec la station de pompage, et ça a été un vrai miracle qu’elle ne soit pas piétinée par plusieurs randonneurs. Sachant que sa peau secrète un mucus empoisonné, dont au Moyen-âge on pensait qu’il était transmissible à l’homme, le transformant ainsi en sorcier, j’ai néanmoins pris le risque de la prendre dans ma main pour aller la déposer sur l’herbe fraîche en bordure de la rivière. Un endroit bien plus tranquille et humide correspondant bien mieux à son habitat. Si un jour ça vous arrive, n’ayez aucune crainte mais surtout ne portez pas vos mains à la bouche ou ne vous frottez pas les yeux et bien évidemment, lavez-vous bien les mains après l’avoir touchée. Carte I.G.N 2349 ET Massif du Canigou Top 25.