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Le Tour de Saint-Michel de Cuxa depuis l'abbaye

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 6 chansons en hommage à Claude Nougaro figurant sur son disque posthume "La Note Bleue" avec dans l'ordre "Eau douce" chanté par le Trio Stéphanie,Antoine,Stéphane, "Les Mots""Fleur Bleue" et "Bonheur" chantées par Claude Nougaro, "Dansez Sur Moi" chanté par Nathalie Dessay et enfin pour terminer un bref morceau de "Tu Verras" en Instrumental.

Le Tour de Saint-Michel de Cuxa depuis l'abbaye

Le Tour de Saint-Michel de Cuxa depuis l'abbaye

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« Bucolique », voilà l’unique mot qui est venu à nos lèvres en terminant ce « Tour de Saint-Michel de Cuxa ». Nous sommes le 4 septembre 2019, nous avons démarré à 10h et il est à peine 14h30. Ce matin, avec Dany, nous avons décidé de quitter pour quelques heures notre villégiature d’Urbanya afin de consacrer la merveilleuse journée qui se profile à cette balade pédestre plutôt facile que nous ne connaissons pas. « Facile », c’est d’abord le premier mot qui a retenu notre attention sur le site « Tourisme-Canigou.com » où j’ai trouvé cette boucle. La distance mentionnée pour 7 km et la possibilité de télécharger un tracé dans mon GPS sont venues définitivement nous convaincre qu’il fallait y aller, mais en prévoyant un pique-nique afin de bien profiter du ciel bleu et du soleil déjà bien présents. Alors bien sûr, et par bonheur, cette courte et facile randonnée ne se résume pas au mot « bucolique », dont la définition du Larousse n’est d’ailleurs pas tout à fait la nôtre. Il y a bien d’autres choses à découvrir. Pour ceux qui ne la connaissent pas, il y a bien évidemment l’abbaye de Saint-Michel de Cuxa, joyau de l’art roman, dont une visite peut très facilement être couplée à ce petit tour.  Dany et moi la connaissons déjà et de ce fait, nous en ferons l’impasse. Il y a aussi le Canal de Bohère, dont le cheminement à diverses reprises, le plus souvent sous les charmilles, est venu constamment dédicacer cet aspect « bucolique », c’est-à-dire, certes « pastoral ou champêtre » comme le précise le Larousse, mais également frais, doux, calme, paisible, tranquille ou olympien mais aussi poétique, charmeur, enjôleur, fascinant et merveilleux à la fois.  Quand on aime comme nous avons aimé, les qualificatifs ne manquent pas ! Les vôtres seront peut être différents ? Et puis bien d’autres aspects de notre patrimoine jalonnent encore le parcours, parcours au cours duquel la Nature a été, pour mon plus grand bonheur, omniprésente. Omniprésente bien sûr, si on se donne la peine et le temps de l’observer sans trop presser le pas ! Je précise que sur un circuit tel que celui-ci, presser le pas ne doit pas être le but sauf à être du coin et à faire son footing quotidien. Il est 10h quand nous démarrons du parking de l’abbaye. Tout est déjà très calme. Il n’y a que trois voitures Aucun mouvement devant l’entrée. Nous filons derrière l’édifice religieux en suivant les mentions d’un premier panonceau indiquant « Codalet par Noguerol - 3km – 1h05 ». On quitte très vite le bitume de la D.27 filant vers Taurinya au profit d’un large chemin herbeux continuant tout droit et traversant des vergers. Sur notre droite, le pic du Canigou s’élève magnifiquement au-dessus d’autres sommets un peu moins hauts le ceinturant. Derrière nous, l’abbaye dévoile d’autres parements. De très nombreux moineaux et rouge-queues noirs les occupent. Je tente de les photographier. Moi, je connais bien ce chemin qui constituait déjà un petit bout des « Balcons de Taurinya », balade effectuée en février 2013. Je m’en souviens très bien car Dany, fatiguée, avait, à cet endroit même, préféré rejoindre Taurinya par la route. J’avais terminé ces « Balcons de Taurinya » tout seul. Aujourd’hui, nous cheminons à deux et en ce début de balade, j’apprécie à sa juste valeur le fait qu’elle me laisse le temps de photographier les oiseaux très nombreux ici qui occupent les vergers. Je suppose qu’ils se régalent de très nombreuses pêches qui jonchent le sol ou bien des insectes ainsi attirés. Je profite pour ramasser deux pêches qui sont encore très saines mais à terre. Je les mets dans mon sac à dos en guise de dessert puis nous repartons. A l’entrée du sous-bois qui se présente, nous hésitons entre un balisage blanc et rouge type G.R et un blanc et jaune. Finalement et au regard du tracé que j’ai enregistré dans le GPS, nous choisissons ce dernier filant vers la chapelle Saint-Pierre d’Orseolo qui se trouve à proximité. Enfin le mot « chapelle » est un bien grand mot car en vérité il ne s’agit que de rares ruines qui affleurent du ras du le sol. Guère plus parlante mais plus jolie est la stèle qui a été élevée en hommage à ce « Pietro I Orseolo », doge de Venise au Xème siècle dont l’Histoire rocambolesque de sa vie puis celle à titre posthume méritent d’être connues. Nous repartons et quelques mètres plus loin, le chemin amorce un demi-tour complet avec toujours l’indication « Codalet par Noguerol – 0h55 – 2,5 km ». Quelques mètres après, nous découvrons un beau siphon d’où jaillit un impressionnant jet bouillonnant. Inutile d’être un ingénieur en génie civil pour comprendre que le canal de Bohère étant en bas, cet appareillage fut imaginé pour faire gravir à l’eau cet obstacle que constituait la colline. L’histoire nous révèle que la réalisation eut lieu en 1950 par les Ets Fondeville donnant au canal de Bohère une meilleure efficacité. Le lieu est certes rafraîchissant mais également très beau car il offre de jolies vues sur le vallon de La Llitera ainsi que sur l’abbaye et ses dépendances mais aussi sur le Massif du Canigou et les autres « serres » environnantes. Quelques photos du siphon (*) et nous repartons sous les chênes verts en longeant le canal sur sa rive gauche.  De temps à autre, une fenêtre s’entrouvre sur les vignobles et les vergers situés en contrebas ou bien sur des décors plus lointains où j’arrive à situer parfois d’autres lieux de balades. Dès lors qu’une intersection se présente, il faut tourner à gauche délaissant ainsi le canal qui lui continue sa route dans le sens opposé. C’est le fameux chemin de Noguerol ou Nogarol cité sur les panonceaux. Très rectiligne, il faut constamment le poursuivre jusqu’à atteindre le centre de Codalet et ce quelque soit son profil : chemin, route bitumée, voie sans issue pour les véhicules, escaliers ou rampe bétonnée. Il finit sa course sur la Route de Saint-Michel. Le centre est là tout près, avec son église Saint-Félix dont le clocher sert de mire. Outre l’église, vous prendrez plaisir comme nous l’avons fait à flâner dans les ruelles adjacentes. De nombreuses maisons sont belles, parfois anciennes et méritent une certaine attention, tout comme l’imposante mairie et son étonnante échauguette pointue qu’on appelle poivrière. Il y aussi une vieille tour crénelée, vestige de fortifications médiévales dont l’historien Jean Tosti nous apprend qu’elles ont été rasées en 1346 : « En 1346, à l'issue de la guerre ayant opposé Jaume III de Majorque à Pere III d'Aragon, ce dernier ordonna de raser les fortifications du village, coupable d'avoir soutenu le roi de Majorque ». Dans cet inventaire codalétois, il ne faut surtout pas oublier la maison où résida Marie-Thérèse Camps, juste parmi les Nations selon la formule consacrée, formule amplement justifiée pour avoir sauver une famille juive au péril de sa vie en 1944. Une jolie plaque en céramique d’art lui est consacrée. D’ailleurs, des jolies plaques émaillées de beaux dessins, nous en découvrirons plusieurs dans Codalet au cours de cette balade. C’est sur un banc de la placette située entre la mairie et la rue du Canal que nous déjeunons. Une fenêtre s’ouvre et un homme apparaît. Il nous demande très gentiment si tout va bien pour nous. Je lui réponds  « Oui, tout va super bien ! » L’homme semble satisfait de la réponse. Quand un peu plus loin, juste après le passage à niveau de La Llitera, nous le reverrons au volant de sa voiture, il nous apprendra qu’il est le maire de Codalet. Super sympa et nous voyant hésiter quand au chemin à prendre, il nous indiquera très gentiment le bon itinéraire. Dans l’immédiat, c’est par la rue du Conflent que nous sortons de Codalet, La voie ferrée Perpignan-Villefranche va à sa manière nous servir de Fil d’Ariane. En quelques minutes, nous allons en avoir différents aperçus. Une vue aérienne d’abord, avec un pont enjambant le ruisseau de la Llitera et la D.27a , puis on y passe dessous jusqu’à atteindre le passage à niveau indiqué précédemment. Entre les deux, mais surtout dans le secteur du ruisseau de la Llitera, ma curiosité « photographique » aura été quelque peu aiguisée par plusieurs oiseaux et quelques fleurs dont une à laquelle il me sera difficile de donner un nom malgré des recherches plutôt poussées sur le Net. Finalement et parce qu’on trouve tout (ou presque tout) sur le Web, je finirais par découvrir qu’il s’agit d’une plante de l’est des Etats-Unis qui a pour nom latin « Hibiscus laevis ou militaris », nom commun français « Hibiscus des marais » mais dont la traduction en français de son nom anglais « halberd-leaf rosemallow » ou « halberd-leaf hibiscus » est plus parlante en « Hibiscus à feuilles en hallebarde ». Autant vous dire que quand je cherche longtemps et que je finis par trouver, c’est assez jouissif. Après cette étonnante découverte et quelques autres, l’itinéraire s’éloigne de nouveau de la civilisation. Le balisage toujours très bon nous entraîne vers la chapelle Saint-Jean de Dosserons dans des décors très champêtres. Ici, l’eau s’écoule un peu partout, le plus souvent dans des petits canaux d’irrigation mais parfois même au milieu du sentier. Alors que la France entière souffre d’une terrible sécheresse, je ne peux m’empêcher de penser « quel gaspillage ! », quand je vois comme ici beaucoup d’eau partir n’importe où. Quand la chapelle se présente,  étant entièrement clôturée de hautes grilles, je ne peux prendre que quelques photos au travers de ces dernières. Je me dis « quel dommage ! » La suite de l’itinéraire, très rectiligne, se poursuit aux milieux des pêcheraies. De temps à autres, Dany qui s’est mise dans la tête de vouloir faire de la compote, essaie avec son bâton de marche de chaparder quelques  pêches qui sont à terre au plus près du grillage. Pas facile et ce d’autant que le grillage semble le plus souvent électrifié. Quoiqu’il en soit, ses arrêts me permettent de la rattraper car moi je suis surtout occupé à stopper pour photographier quelques fleurs mais surtout d’innombrables papillons. Des Satyrinaes et des Azurés presque essentiellement. Finalement, les pêcheraies se terminent à l’instant même où l’itinéraire entre dans une chênaie. Ici, on retrouve le canal de Bohère. Mais comme il coupe le sentier transversalement, on continue toujours tout droit comme l’indique d’ailleurs un panonceau. Le dénivelé s’élève un peu et le chemin devient un véritable sentier muletier très pierreux et encadré de pierres sèches. De jolies vues se dévoilent sur Ria-Sirach, le plateau d’Ambouilla, le Mont Coronat et le Pla de Vallenso ou Balencou. A l’instant où l’extrémité de la montée est atteinte ; d’autres jolies vues se font jour vers l’abbaye et le Massif du Canigou. On amorce une courte descente sous un pylône THT mais très vite de nouvelles indications nous envoient à gauche vers le canal de Bohère. Ici, l’eau s’écoule plus paisiblement mais les ouvrages en béton ; pont, écluse, siphon, canaux secondaires ; semblent plus nombreux. On retrouve l’aspect « bucolique » tout au long du canal. Nous fiant à notre tracé GPS, on délaisse le canal, qui poursuit sa route, au profit d’une piste parallèle au ruisseau de La Llitera. Plus bas, une passerelle enjambe le ruisseau et le parking de l’abbaye est bientôt là. La balade est finie. Dany qui n’a pu chaparder que 5 ou 6 pêches part derrière l’abbaye pour voir si elle peut en trouver d’autres. Moi, attiré par d’innombrables passereaux qui occupent un immense noyer, j’entre dans le jardin de l’édifice religieux pour tenter quelques photos ornithologiques. Quand finalement je la rejoins, elle a rempli deux gros cabas de courses avec l’autorisation de personnes chargés de la récolte. Elle est heureuse d’avoir sa compote. Cette magnifique randonnée est vraiment finie. Alors je lui demande « comment l’as-tu trouvée cette balade ? » « Bucolique » me réponds-elle. Telle qu’expliquée ici, elle a été longue de 7,8 km, visite de Codalet incluse. Les montées cumulées se sont élevées à 325 m. Entre le point le bas (route D.27a à 358 m) et le plus haut (au dessus de Clos de Rohade à 558 m, le dénivelé est de seulement 200 m environ. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

(*) Photos du siphon dit de Codalet : En préparant cette balade et comme je le fais la plupart du temps, j'analyse le tracé sur des sites dédiés ou bien sur des sites Internet amis. Ce fut le cas ici. Lors de cette analyse, j'avais remarqué sur un site, une photo du siphon dit de Codalet sur laquelle apparaissait une pancarte sur laquelle je n'avais pu lire que le titre "Codalet, la porte de Vall de Cuixà-Siphon du Canal de Bohère". Or lors de notre balade, je n'ai pas aperçu cette pancarte qui d'ailleurs n'apparaît sur aucune de mes photos. Avait-elle disparu ? Avait-elle été changée de place ? Etait-elle envahie par la végétation au point qu'on ne l'ait pas vu ? Je n'ai pas de réponse à ces questions. Toujours est-il que nous ne l'avons pas remarquée. Dommage car curieux de tout, j'aime bien découvrir mais apprendre en même temps et l'histoire de la création et de la réalisation de ce siphon si remarquable m'intéressait. C'est donc grâce à Patricia du site "A Pied dans le 66" que j'ai pu lire la totalité de ce qui était écrit sur cette ludique pancarte. Je l'en remercie très sincèrement et comme je ne veux pas priver ceux que ça peut intéresser également, voilà cette photo ci-dessous. Cliquez dessus pour lire son contenu. 

Le Tour de Saint-Michel de Cuxa depuis l'abbaye

Photo aimablement fournie par Patricia du site "A Pied dans le 66"

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Le Canal de Bohère depuis Llonat (commune de Los Masos)

Publié le par gibirando

Diaporama sur la musique "Smoke Gets in Your Eyes" de Jérôme Kern et paroles de la chanson de Otto Harbach

jouée ici par The Mantovani Orchestra.

Le Canal de Bohère depuis Llonat (commune de Los Masos)

Le Canal de Bohère depuis Llonat (commune de Los Masos)

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Pour cette première randonnée de l’année 2017, Dany et moi avions choisi d’aller découvrir le « Canal de Bohère (*) » à partir de Llonat, hameau de la commune étendue de Los Masos (**). Enfin, quand je dis le « Canal de Bohère », c’est bien évidemment qu’une infime partie car bien évidemment l’ouvrage, lui, entre Serdinya et Marquixanes, serait, si j’en crois les diverses chroniques que j’ai pu lire, long de 42 km. D’ailleurs, en écrivant cet article, j’en suis à me demander si le parcourir dans son intégralité est chose possible ? Il faudra que je vérifie car lors d’autres balades, j’ai eu, à quelques reprises l’occasion de croiser sa route. En ce 8 janvier, l’imposante église Sainte-Marie de LLonat nous voit débarquer vers 10h30 sous un ciel gris plus qu’incertain. Il n’est pas tôt pour partir randonner mais tant pis, l’envie de marcher est bien trop présente. Nous garons notre voiture sur le parking adjacent de l’église sous l’œil inquisiteur d’une buse, variable dans son plumage, mais « invariable » dans son immobilité. Deux tourterelles, posées sur une  branche et serrées l’une contre l’autre, semblent dormir. Nos préparatifs les dérangent. Si le temps n’est pas beau, il ne suffit pas à nous arrêter et nous démarrons quand même sans trop réfléchir. Les 9 km annoncés de ce Canal de Bohère sont un galop d’essai bien trop languit et après nos problèmes articulaires à répétition, aujourd’hui ça va bien mieux. Pour Dany et moi, il y a déjà trop longtemps que nos balades se résument à de simples promenades pas suffisamment physiques. Ici, l’aspect « sportif » n’est pas vraiment tangible mais les 9 km sont bien mieux que les 2 ou 3 km effectués ces derniers temps. Pour couronner le tout, c’est un canal asséché que nous découvrirons trois quarts d’heures plus tard. Alors pas de chance auraient dit certains ? Non, aujourd’hui, nous avons décidé de positiver ! Après tout, un canal de Bohère asséché, n’est-ce pas la meilleure manière de découvrir cet ouvrage et les travaux cyclopéens qu’il a engendrés ? Quand à la fraîcheur ambiante que nous aurions pu espérer avec la présence de l’eau, elle est déjà suffisamment présente avec l’hygrométrie qui prévaut. Mais dans l’immédiat nous n’en sommes pas là. Le canal est loin d’être atteint et le but initial est de démarrer et si possible de le faire bien et sans s’égarer. D’ailleurs sur une modeste déclivité et sur le bitume, ce démarrage va s’avérer quelque peu fastidieux. Nous suivons rigoureusement les indications trouvées sur Internet et fournies aimablement par l’association « les Randonnées Colliourencques », d’abord en prenant la direction de Lloncet par le chemin de la Famade puis en poursuivant vers La Remonde., petite colline boisée. Les instructions claires et précises que j’ai cru bon d’imprimer facilitent grandement la marche. Le panneau de La Remonde et un pylône à haute tension en sont les principaux jalons.  Le temps reste maussade, avec une atmosphère incroyablement humide, mais sans pluie pour l’instant. Au milieu de ces campagnes, cette jonction avec le canal de Bohère se résume à  une longue flânerie champêtre où vaches et chevaux en constituent les principales curiosités. On se croirait au milieu d’un bocage normand. Pour moi, la découverte de quelques rares fleurs communes et d’oiseaux bien trop dynamiques pour être photographiés convenablement s’ajoute à ces distractions bucoliques. Les fleurs sauvages ne sont pas de saison mais ici dans les Pyrénées-Orientales s’est une chose assez banale que d’en découvrir même en hiver. Certaines sont très précoces et d’autres ont remarquablement résisté à tous les frimas. Epervières, pissenlits, vipérines et parfois même des fleurs échappées de quelques jardins forment la seule flore visible. Tout en montant,  si le Canigou reste tronqué, quelques fenêtres grisâtres s’entrouvrent sur le roc Mosquit et le Mont Coronat, le plus joli panorama étant celui qu’offre le pic de Bau et ses proches environs sous un firmament paradoxalement bleu ciel. Finalement et au bout de trois quart d’heures le fameux pylône à haute tension est atteint et là, commence un tout autre parcours. Plus simple et parfois balisé, l’itinéraire suit le canal asséché et de ce fait, le topo « colliourencq » et mon GPS deviennent très vite inutiles sur plusieurs kilomètres. Je les range. A l’instant même où nous avons atteint le canal, l’humidité ambiante s’est transformée en un modeste crachin. Heureusement, ces fines gouttes de pluie ne durent pas et auront pour seules conséquences d’embuer l’objectif de mon numérique sans que je m’en aperçoive et bien évidemment d’altérer de nombreuses photos. Le début du canal tout en balcon offre des vues aériennes sur un ravin planté d’une forêt roussie, sur quelques clairières plus verdoyantes et des exploitations agricoles assez clairsemées. Des panoramas peu différents et toujours aussi tristes se dévoilent au travers de quelques fenêtres qu’offre la forêt. Plutôt monotone car sans réel dénivelé ni aucune surprise, l’itinéraire suit le canal et sa courbe de niveau. Si on est conscient du travail colossal de terrassement que cela a pu constituer de le creuser en épousant les contours de la montagne, l’œil est plutôt attiré par les ouvrages jalonnant le canal que par les sinuosités concaves ou non qui se succèdent. Ponts, puits, tunnels, buses, vannes, déversoirs, drains, siphons, canaux secondaires et j’en oublie sans doute sont autant de constructions qu’il a fallu imaginer, élever mais qu’il faut désormais entretenir et réparer. A n’en pas douter, l’assèchement complet de cette longue partie du canal est certainement la conséquence de cette besogne nécessaire de réfection. Alors comme souvent, j’essaie de remplir cette pédestre monotonie en recherchant d’autres sujets d’intérêts. Ils se résument encore et toujours à de rares fleurs et surtout à des passereaux presque toujours les mêmes, c'est-à-dire des mésanges charbonnières et des rouges-gorges, dont la dénomination scientifique de « familier » leur sied à merveille, tant il y en a ici. Pas de doute, la forêt de pins, quelques proches vergers et le canal constituent à coup sûr leur terrain de jeu voire peut-être même leur habitat car à plusieurs reprises, je vois sortir des rouges-gorges de certaines canalisations. En tous cas, les oiseaux jouent avec moi et avec mon appareil photo comme des gamins jouent à cache-cache dans une cours de récréation. Les balcons avec vues laissent la place aux sous-bois, puis les deux alternent à tour de rôle, esquissant d’éphémères paysages. On s’arrête pour déjeuner au lieu-dit « les Seners » (les Seigneurs).  Assis sur la murette en ciment d’un petit aqueduc, nous y restons presque une heure, Dany a écouté son baladeur et moi, bien occupé à attirer quelques oiseaux à l’aide de mes appeaux. Un gobe-mouches et une sittelle ont finalement pitié de moi. Nous repartons, mais très vite la forêt se termine. Cette fois, les panoramas se font plus amples. Les plus proches donnent sur des prairies entourant une vaste ferme et quelques maisons. Si j’en crois mon bout de carte, il s’agit du hameau d’El Roure (**). La météo paraît vouloir s’améliorer et deci delà, quelques pans de ciel bleu arrivent à s’extraire de ce matelas gris noir encore bien bas. Est-ce cette hésitante amélioration mais la faune semble soudain s’éveiller ? Un gros chien joue dans un pré mais trop occupé à son jeu consistant à fouiner un terrier, il lève la tête mais finalement nous ignore. Deux éperviers et un corvidé paraissent heureux de planer dans cette océan retrouvé et le font savoir en sifflant pour les premiers et en croassant pour le second. Si mon numérique s’intéresse à ces volatiles, un groupe important d’alouettes picorant dans un champ ne le laisse pas indifférent. Il y a cent fois plus d’oiseaux ici que sur tout le parcours accomplit jusqu’à présent. Des merles et un geai giclent des boqueteaux et s’enfuient à tire d’ailes vers des futaies plus tranquilles. Deux rougequeues noirs et un cochevis flanqué de sa huppe pointue jouent dans les flaques résiduelles du canal. Nous partons découvrir le Dolmen de Lloseta, lequel avec le canal est le seul autre intérêt patrimonial de cette balade. Il se trouve à quelques encablures seulement et pour cela, nous empruntons une piste qui sur la gauche du canal file vers le lieu-dit « la Garrolla », direction Villerach. Après cette « rocheuse » et sépulcrale découverte, nous rebroussons chemin et devant l’hypothèse de plusieurs itinéraires, je ressors G.P.S et topo. Avec le G.P.S allumé en permanence, tout devient plus simple. Le canal de Bohère poursuit sa course vers d’autres horizons à irriguer et nous suivons désormais un canal secondaire, lequel tout en descente file sans souci vers Llonat. Plutôt rectiligne, l’itinéraire passe devant un complexe médical puis les belles villas, l’école et les maisons du village de Llonat sont rapidement là. Dans le village, alors que Dany sprinte vers l’arrivée, je me transforme en « envoyé spécial » photographiant tout ce qui attire mon regard. On retrouve l’église Sainte Marie et notre voiture sous un ciel prometteur. Au loin, du côté du Massif du Canigou, le soleil décline déjà derrière des nuages quelque peu rosissants. Ce rougeoiement va aller crescendo et en atteignant notre domicile, c’est un véritable embrasement du ciel qui nous est offert. Les nuages gris flamboient, passant d’un orange pâle à un rouge effroyablement flamboyant. De la fenêtre de notre chambre, je tente mais en vain de photographier ce Canigou qui est désormais caché par un ciel incandescent…..Saint Jean serre les fesses…..le bûcher est déjà ! Telle qu’expliquée ici, cette balade a été longue de 9,5 km pour des montées cumulées de 430 m et un dénivelé de 150 m, le point le plus bas étant Lloncet (353 m) et le plus haut au dolmen de Lloseta (503 m). Les 4 heures que nous avons passées sur les chemins ne sont pas significatives du temps nécessaire à l’accomplissement de cette balade très facile….nous avons vraiment lambiné. Merci aux "Randonneurs Colliourencqs" pour cette jolie balade et leurs explications si précises. Cartes I.G.N 2348 ET Prades- Saint-Paul-de Fenouillet et 2349 ET Massif du Canigou - Top 25.

(*) Le Canal de Bohère : Selon les archéologues et les historiens, les premiers canaux d’irrigation dateraient de 5.000 à 6.000 ans avant notre ère et auraient été retrouvés en Mésopotamie, à Choga Mami dans le bassin de la Diyala plus exactement. Il s’agissait de canaux d’épandage de crues. En France, si les premiers vrais embryons d’irrigation datent des Romains, l’aqueduc d’Ansignan, découvert dernièrement lors du Sentier des Oiseaux en est un bel exemple, il faut attendre le début du Moyen-âge, pour parler réellement de réseaux d’irrigation. Ils sont construits à l’initiative des rois par des moines et ou des seigneurs pour arroser les terres de leurs domaines. L’idée d’irriguer à grande échelle prend son essor au 17eme siècle : le canal royal du Languedoc devient canal du Midi alimenté par le premier barrage construit par Pierre-Paul Riquet, dans la Montagne Noire, à Saint-Ferréol exactement. En Conflent, les premiers réseaux se développent à partir du 12eme siècle autour de Prades et de sa proche région. Avec ses 42 km, le canal de Bohère, plus long canal du département des Pyrénées-Orientales en est l’enfantement logique et naturel. Longtemps considéré comme indispensable au développement économique de la région, il prend sa source à Serdinya en captant les eaux de la Têt et finit sa course à Marquixanes, après un parcours plus que sinueux à travers les plateaux pradéens.  Il traverse bon nombre de communes et des sites remarquables comme Villefranche-de-Conflent et l’abbaye Saint Michel de Cuxa. Je ne vais pas ici vous en raconter toute l’Histoire, d’autres l’ont déjà fait bien mieux que je ne pourrais le faire (voir quelques liens ci-après) mais sachez qu’entre l’éclosion de l’idée de mieux irriguer les plateaux pradéens en 1786, la germination du projet et son ébauche en 1830, la publication du décret impérial de Napoléon III autorisant sa construction en 1863, le premier coup de pioche en 1864, sa première mise en eau en 1879 et sa terminaison en 1881, il aura fallu 17 ans de travaux et presque un siècle pour mener à bien ce projet et finaliser l’ouvrage….enfin presque. Il aura coûté plus d’un million de francs c'est-à-dire trois fois plus que le devis initial de 300.000 francs proposé par l’ingénieur Teyssonnières. Je passe sur les multiples vicissitudes, déconvenues et querelles qu’il a engendrées et il trouvera la pleine mesure de son efficacité d’irrigation en 1933 après bien d’autres travaux devenus indispensables pour satisfaire un maximum de propriétaires terriens. Aujourd’hui, tous les canaux du Conflent et leurs 80 km de long y compris celui de Bohère sont gérés par des Associations Syndicales Autorisées (A.S.A) comptant plus de 3.000 adhérents riverains. Ils arrosent plus de 1.600 hectares. Tous les adhérents riverains paient une redevance qu’ils utilisent ou pas les canaux. La seule partie principale du canal de Bohère avec ses 36,6 km de long permet d’arroser 731 ha répartis entre 1.091 propriétaires avec un débit de 700 litres secondes. De nos jours, le problème majeur qui se pose est celui de sa conservation, de son entretien et bien évidemment des finances qui vont avec…..mais cette préoccupation vaut pour tout notre patrimoine national un peu vieillot….c’est donc une autre histoire….qui espérons-le, ne disparaîtra jamais…..des associations se battent déjà pour cela.

Voici quelques liens sur le canal de Bohère :

      Le Canal de Bohère, 150 ans d'Histoire (1864 - 2014) -   Mairie de Prades.

         - Association de sauvegarde du canal de Bohère       

         - Union ou fusion: une opportunité de pérennisation des ASA ?

         - Histoire des canaux d’irrigation – Marquixanes    

         - Taurinya –Le canal de Bohère.

         - Hydrologie des Pyrénées-Orientales.

         - A l’école du canal de Bohère.

         -  L’Indépendant - Eau : quel devenir pour Bohère ?

         -  Au fil de l'eau, le long du canal de Bohère

 

         et plus généraliste : - L’eau qui chante.

…….il y a bien d’autres sites sur le sujet et les citer tous….équivaudrait presque à vouloir remonter le canal de Bohère en nageant….c’est donc mission impossible.

(**) Los Masos : Située dans le Conflent à 4 km à l’est de Prades, la commune de Los Masos (traduction les Maisons ou Les Mas), d’une superficie de 571 ha, compte un peu plus de 900 habitants (les Masois) recensés sur 4 hameaux : Llonat, Lloncet, La Sacristie et Ballanet, auxquels nous pourrions rajouter celui de Le Roure, hameau considéré comme disparu lors d’un glissement de terrain. De cette catastrophe qui serait survenue en 1632, il ne reste que quelques pans ruinés d’une vieille église dédiée à Saint-Michel. Le lieu-dit qui serait en réalité le hameau originel reste néanmoins présent sur les cartes. Bien que la commune soit traversée par deux ruisseaux, Le Roure justement et le LLisco, l’Histoire révèle que l’approvisionnement en eau a toujours été un problème pour les villageois. L’insuffisance en eau a très longtemps limité les cultures à de la vigne et à des oliviers, peu gourmands en arrosage. D’ailleurs, en catalan, les habitants n’étaient-ils pas surnommés les « boques axuques », qu’il faut prononcer « bocheixuts » c'est-à-dire les  « bouches sèches » en français ? C’est donc avec bonheur que les Masois et notamment les propriétaires terriens accueillirent l’idée de la construction du canal de Bohère en 1863. Los Masos est la seule commune française dont le nom commence par un article non français (Los). Llonat est le principal hameau de la commune. C'est là que se trouvent la mairie et l'église. Lloncet s'appelait auparavant Joncet, signifiant un lieu planté de joncs. Concernant cette appellation de Lloncet, les avis sont partagés. Certains prétendent qu’il a été décidé volontairement pour éviter la confusion avec l’autre village de Joncet dont dispose le département et aurait donc été inventé de toutes pièces en rapport avec Llonat et ses « 2L » successifs. Du fait, ce nom n’aurait aucune légitimité historique. D’autres sont plus enclins de penser qu’il peut s’agir d’une confusion analogique avec Llonat ayant engendré une erreur de transcription dans un registre, erreur qui se serait poursuivie dans le temps. L'ancien nom de Ballanet est Avellanet signifiant un endroit planté de noisetiers. Quant à La Sacristie, son nom, Favars, remonte au 13eme siècle. Alors que les autres hameaux dépendaient de l’abbaye de St Martin du Canigou,  celui-ci appartenait à la Grande Sacristie de l'abbaye de Saint-Michel de Cuxa. Pour le désigner, on avait donc coutume de dire « Los Masos de la Sacristia ». Los Masos étant venue ensuite désigner l’ensemble des communes, les habitants prirent  l’habitude de ne garder que le nom de « La Sacristie ». Son rattachement à Los Masos date de 1790. (Extraits des sites « Communauté de communes Conflent-Los Masos », « Raconte-moi l’Histoire de Los Masos » et de « l’Encyclopédie Wikipédia »). Pour connaître son Histoire la plus ancienne, rendez-vous sur le site consacré à l’Histoire du Roussillon, à ses villages et bien évidemment à Los Masos en particulier. L’historien Jean Tosti précise que les 4 hameaux méritent une visite…alors pourquoi ne pas y retourner quand le canal de Bohère sera à nouveau mis en eau ? En été, la balade doit être rafraîchissante…

 

 

 

 

 

 

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Les Balcons de Taurinya (843 m) depuis Taurinya (543 m)

Publié le par gibirando

 
Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons des Beatles interprétées ici par le Riga Recording Studio Orchestra. Elles ont pour titres : "Day Tripper", "No Reply""Norwegian Wood" et "Across The Universe".
LES-BALCONS-DE-TAURINYA
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Pour agrandir les photos, cliquez dessus.2 fois pour un plein écran.

 

Si le dictionnaire Larousse définit le mot « balcon » comme une  « plate-forme en saillie sur une façade desservie par une ou par plusieurs portes-fenêtres », j’avoue que dans cette randonnée intitulée « les Balcons de Taurinya », je me suis demandé pendant très longtemps si l’interprétation de ce mot resterait valable une fois transposée à cette jolie boucle pédestre. En effet, après avoir laissé notre voiture à Taurinya sur le parking du superbe et très moderne bistrot de pays El Taller, il nous a fallu exactement 1h30 de marche avant qu’une première fenêtre s’entrouvre sur ce beau village du Conflent. Comme quoi, même en randonnée, il faut parfois être patient. Mais attention, si le mot « balcon de Taurinya » a pris toute sa signification passé ce laps de temps, ça ne veut pas dire pour autant que ces 90 minutes à marcher ont été désagréables. Non, bien au contraire car les découvertes sont même plutôt nombreuses dès le début de cette longue boucle où le balisage est très présent mais demande parfois de l’attention. Il y a d’abord le village lui-même qui ne manque pas d’intérêts avec notamment quelques vieilles et jolies ruelles mais surtout son église romane dédiée à Saint-Fructueux et dont le beau clocher-tour daterait du 12eme siècle. Puis après s’être dirigé vers le haut du village jusqu’au Cami de las Tarteres, on ira dès le début de cette balade, à la rencontre de l’ancien hameau du Salver essentiellement destiné à l’exploitation du fer. Salver conserve une quantité incroyable de vestiges de ce patrimoine minier que de vaillantes associations cherchent à faire renaître de leurs cendres en réhabilitant certains bâtiments et en incitant les visiteurs à venir faire une petite balade sur un circuit crée en cette occasion et qui s’intitule le « Sentier des Mines ». Puis, après Salver et la belle châtaigneraie, les balcons se font jour du côté des Costes d’Anglade, point culminant de la journée avec ses 843 mètres d’altitude. D’ici, des fenêtres plongeantes s’entrouvrent sur Taurinya, Saint-Michel de Cuxa et sur le vallon de la rivière Llitera mais pas seulement car dans l’agréable et rafraîchissante descente vers les Colomines, de nombreuses vues apparaissent absolument de tous côtés et vers tous les horizons plus ou moins proches : Canigou et hauts sommets enneigés du Haut-Conflent, de Cerdagne et du Capcir, Massifs du Coronat et du Madres, Vallée de la Têt et Plaine du Roussillon et des panoramas se dévoilent même jusqu’à la Méditerranée. Un peu plus bas en altitude, on découvrira l’ancestrale Tour de Corts. Il s’agit en réalité d’une ancienne église romane, elle aussi, du 12eme siècle dont l’abside a été surélevée et fortifiée pour prévenir d’éventuels assaillants. Là aussi, à travers un texte de 1280, l’historien Jean Tosti nous apprend qu’il y avait un hameau à Corts et des mines consacrées à l’exploitation du fer : « Menerio in terminis de Cortz ». Un peu plus bas encore et à l’approche de Saint-Michel de Cuxa, c’est un petit bout du long Canal de Bohère que l’on va côtoyer sur un tronçon malheureusement asséché puis après avoir enjambé la Llitera (439 m), le clou de cette belle et longue randonnée sera bien sûr la visite de cette incontournable abbaye, un des plus beaux édifices religieux de notre département. Si vous ne connaissez pas Saint-Michel de Cuxa et si vous êtes un amoureux des vieilles pierres, je vous conseille vivement cette visite dont vous ne pourrez pas sortir déçu tant il y a de merveilles architecturales à contempler. Bien qu’à ce stade, la randonnée soit loin d’être terminée car il reste encore quelques kilomètres, un bon dénivelé jusqu’au col de Clara et entre les deux, bien d’autres balcons à arpenter et à découvrir, cette découverte de l’abbaye dans ce cadre où transpire la sérénité ne pourra être que bénéfique à un peu de récupération. Comme si vous étiez passé dans un sas de décompression, vous repartirez de l’abbaye plus calme et plus reposé que jamais, au moins dans votre tête. Si les jambes ne suivent plus comme ce fut le cas pour Dany, vous aurez toujours la possibilité d’emprunter la D.27 bien plus courte pour rejoindre Taurinya. Dans le cas contraire, il vous faudra continuer le parcours en passant devant les restes de l’ermitage Saint-Pierre d’Orséolo où a été élevée une stèle en hommage à cet homme qui fut d’abord doge de Venise en 976. Pietro Orséolo fut un remarquable administrateur et reconstructeur de la cité vénitienne après le soulèvement du peuple en 976 qui avait vu la détérioration et la destruction de nombreux bâtiments et palais dont celui des Doges et la basilique Saint-Marc par exemple. Il instaura la paix civique puis deux ans plus tard, il disparut sans laisser de traces et on apprit que bien plus tard qu'il était entré sous un faux nom chez les moines de Saint Michel de Cuxa accompagné de deux ermites Romuald et Marin. Il y passa le reste de sa vie dans l'expiation, la pénitence et la prière.Après la découverte de cette stèle, il vous faudra monter vers les hauteurs de la Serre de Faixans d’abord par un chemin creux bordé de petits murets de pierres sèches puis par une piste terreuse qui vous amènera après quelques zigzags jusqu’au col de Clara. Là, sur cette piste, vous serez à nouveau aux premières loges de somptueux balcons et d’autres panoramas se dévoileront sur Taurinya, ses très proches alentours ou ses très lointains horizons magnifiquement enneigés en cette saison. Au col de Clara, la vue embrasse d’autres paysages et on remarquera notamment une bien jolie vue vers l’ermitage Saint-Etienne de Pomers, découvert et décrit dans ce blog il y a peu de temps. Ici au col, il suffira de suivre le panonceau  « Balcons de Taurinya » pour rejoindre le village et refermer cette magnifique boucle d’environ 16 kilomètres. Si le dénivelé est, avec ses 300 mètres, plutôt modeste, les montées cumulées dépassant les 1.110 mètres en font une balade plutôt difficile. Comptez au bas mot 5 « bonnes » heures de marche arrêts non inclus et consacrez-y la journée si vous envisagez de visiter Saint-Michel de Cuxa. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou – Top 25.

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