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Le Pic du Canigou (2.784 m) depuis Mariailles (parking Le Randé - 1.520 m)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est enjolivé avec des musiques d'Ennio Morricone extraites de la bande originale du film "Le Professionnel" de Georges Lautner avec Jean-Paul Belmondo. Leurs titres ; Le Vent, le Cri - Chi Mai - D'Afrique - Le Retour (Sur le nom de Bach)


Il fallait bien que ça arrive un jour ! A force de lui attribuer tous les superlatifs les plus pléthoriques, de le mettre en exergue à chacune ou presque de mes randonnées départementales voire limitrophes parfois, de le traiter le plus souvent de « grand seigneur », de « majesté », d’ « Olympe des Catalans », de « montagne sacrée », de sommet mythique, de « mont des monts », comme l’étymologie de son nom le laisse supposer, voilà qu’enfin, en ce 6 août 2015, je m’étais décidé à aller gravir notre « fameux » Canigò. Je dis « notre » car il faut bien le dire, cette montagne si belle et si majestueuse, elle appartient à tout le monde, catalans ou pas catalans ! On ouvre notre fenêtre, on se balade dans une rue d’un village du Roussillon et son pinacle apparaît au loin, plus merveilleux bien sûr quand il est enneigé. Et puis, n’est-il pas visible depuis la Provence comme certains de mes amis blogueurs me l’ont prouvé en m’envoyant moultes photos et vidéos si « extraordinaires » d’un incroyable coucher du soleil ? Enfin, pour le toucher, il suffit d’en avoir envie et rejoindre son sommet est presque un jeu d’enfant à partir des Cortalets. Je me souviens toujours de cette anecdote avec ce couple de stéphanois (de Saint-Etienne) dont j’avais croisé la route lors de la dernière étape de mon Tour pédestre du Coronat. Par un bel après-midi d’août, nous étions tous à prendre un goûter assis près de la chapelle Saint-Etienne de Campilles, au dessus de Villefranche-de-Conflent et nous dissertions sur les randonnées en général et sur le Canigou qui nous faisait face en particulier. Ce couple était persuadé que pour monter au sommet du Canigou, il fallait nécessairement être un grand alpiniste, avoir un matériel d’escalade approprié et moi, je m’évertuais à leur dire que même leurs trois jeunes filles âgées de 7 à 12 ans pouvaient aisément y monter. Il a fallu que j’argumente un max, que je sorte ma carte I.G.N et que je leur dise que l’on pouvait presque y monter en voiture pour qu’enfin ils se décident à me croire, non sans penser sans doute qu’avec mon accent marseillais, j’exagérais sans doute un peu. Quand je les avais quitté pour finir mon étape, dans leurs têtes, c’était décidé : « ils ne finiraient pas leurs vacances sans être montés au Canigou ! ». Voilà pour cette anecdote amusante mais qui montre ô combien ce sommet inspire à la fois admiration, respect et désir. Pour moi, en ce 6 août 2015, cet objectif de faire l’ascension du Canigou, ce n’était pas exactement ce que l’on appelle une « première » mais la cinquième fois que j’allais le gravir, quatre fois depuis les Cortalets et une seule fois depuis Mariailles. Ma première ascension datait de juillet 1989 et avec un groupe d’amis, nous avions marché 2 jours de Valmanya aux Cortalets le premier jour puis jusqu’au pic le lendemain. A l’époque, j’avais 40 ans et donc 26 ans de moins. En tous cas et même si je gardais quelques photos des différentes ascensions, c’était la toute première fois que je m’y rendrais avec la ferme intention de laisser un récit et un reportage photographique digne de ce nom. Ce reportage bien sûr devant servir à nourrir ce blog « randonnées » que je développe désormais depuis plus de 7 ans. Parfois, quelques blogueurs m’en avaient gentiment fait le reproche de ne pas l’avoir encore inscrit et c’est vrai que j’ai mis pas mal de temps à me décider. Cette fois-ci encore. L’envie était là, mais je voulais que les conditions soient idéales, en tous cas les plus propices, à la fois sur le plan « météo » principalement, pour que mon article soit le meilleur possible, mais aussi sur le plan physique car depuis Mariailles, je me souvenais d’une randonnée plutôt très longue et même difficile sur la fin en arrivant à la pierreuse « Cheminée ». Par cet itinéraire, la dernière fois que j’y étais monté, c’était il y a une quinzaine d’années et autant dire qu’à 66 ans, on n’a plus les jambes de 50 et ça je l’appréhendais un peu, même si je marche encore beaucoup ! Enfin, j’étais tout de même décidé à le faire avant d’être trop vieux ! Depuis Urbanya, où je passais l’essentiel de mes vacances estivales, j’avais remarqué que le Canigou commençait à se charger en nuages en début d’après-midi sur les coups de 13, 14 voire 15 heures parfois. Mon premier objectif serait donc de parvenir au sommet de préférence bien avant les nuages car il n’y a rien de pire que de monter tout là-haut et d’avoir la tête enveloppée d’une écharpe opaque empêchant toutes visions.  Mais à 66 ans, courir contre des nuages, était-ce bien raisonnable ?  A 6h30, sous un ciel encore un peu blafard, j’ai donc quitté Urbanya, direction Mariailles par Vernet-les-Bains, Casteil puis le col de Jou où j’ai poursuivi la piste forestière jusqu’au parking du Randé. Entre temps, je m’étais arrêté quelques minutes pour observer et photographier mon objectif du jour, un peu comme le font deux boxeurs avant le combat quand ils se regardent les yeux dans les yeux pour se défier et montrer qu’ils n’ont pas peur de l’autre. A chaque arrêt, le massif était différent, d’abord d’un noir d’ébène, il se détachait magnifiquement dans un ciel blafard depuis la route d’Urbanya. A Ria, entre chien et loup, c’est une pyramide bleue acier que j’ai pu voir dans un ciel bleu devenant laiteux. Après Casteil, dans la montée vers le col de Jou, alors que je pensais le voir une dernière fois, le Canigou avait disparu et il avait laissé la place à une petite montagne minérale et végétale où falaises et pierriers blanchâtres et forêts olivâtres se partageaient le décor. A partir de là, j’ai décidé de ne plus m’arrêter. 7h30, je range ma voiture sur le parking du Randé. Les véhicules garés sont déjà très nombreux mais paradoxalement il n’y a pas âme qui vive. Seuls, deux ânons et deux jolis chevaux pie magnifiquement tachetés sont là attachés aux clôtures. Mes caresses n’ont pas l’air de les enthousiasmer et j’ai même le sentiment qu’ils dorment debout. Sans entrain, ils attendent des randonneurs trop paresseux pour porter leur propre sac à dos  J’endosse le mien et file vers des pancartes indicatives. Ces pancartes, je les connais bien et les choix proposés vers Mariailles aussi. Que ce soit par la piste ou par le G.R.10, je sais déjà que 40 minutes environ me seront nécessaires pour arriver à la hauteur du refuge. Je fais le choix de la piste que j’estime préférable pour me mettre en jambes. Seules quelques rares fleurs me freinent dans ce placide démarrage et malgré ces brefs arrêts photographiques, à 8h10 me voilà à Mariailles où au milieu de vaches encore plus placides que moi, je tente de me frayer un chemin. Ici, et bien au delà de son classement en grand site, à cause des troupeaux qui sont à l’estive et des touristes qui fréquentent en très grand nombre le massif, on comprend mieux pourquoi les pistes forestières menant vers le Canigou sont interdites à tous les véhicules des non ayants droit en période estivale. Au col, je délaisse la piste non sans avoir au préalable jeté un coup d’œil sur le seul panonceau qui pourrait m’intéresser : « Pic du Canigò - 8,2 km – 4 heures ». Tous ces chiffres me laissent perplexe car selon le tracé que j’ai enregistré dans mon G.P.S, c’est au bas mot plus de 2,5 km supplémentaires qu’il me faudra cheminer pour arriver au sommet. Quand aux 4 heures annoncées, je ne me fais aucune illusion, avec mon habitude de flâner, j’en serais sans doute bien loin même si je garde dans un coin de ma tête cette envie certaine d’arriver avant les nuages, c'est-à-dire avant 13 heures. A l’instant où je bascule sur le G.R.10, un randonneur me dépasse. C’est le tout premier que j’aperçois depuis le Randé. On se salue. Il a environ mon âge mais marche bien plus vite que moi. D’autres randonneurs arrivent encore mais poursuivent la piste soit vers les Mattes Rouges soit vers le Pla Guillem. Devant moi, le randonneur de mon âge a quitté le sentier et je le vois se diriger en contrebas vers la Fontaine de la Jasse où il remplit des gourdes. Je poursuis mais peu après la passerelle enjambant le torrent de la Llipodère, il me doublera à nouveau et là, je ne le reverrai plus jamais. Il faut dire que mon numérique est déjà bien entré en action et que chaque photo est toujours ponctuée d’un petit arrêt. Pourtant, la luminosité est loin d’être idéale car soit le ciel est encore bien opalin soit les rayons du soleil me dardent en pleine face et la qualité de mes prises de vues paysagères s’en ressentent. Tant pis, je me suis promis de prendre un maximum de photos pour agrémenter mon reportage. Après le Ravin des Sept Hommes et le Col Vert, il est presque 9 heures quand je pousse une porte métallique servant de démarcation à des décors bien différents. Ici, je quitte les sombres sous-bois de résineux pour des milieux plus ouverts plongeant sur le profond Ravin du Cady et offrant des vues panoramiques époustouflantes et lointaines. Sur la gauche, les pics Quazemi déroulent leurs douces crêtes pelées quand au Roc de Cady, sa haute stature rougeâtre et chaotique contraste avec la végétation environnante si verte. Désormais, tous ces paysages apparaissent sous un firmament d’une couleur bleu ciel tant espérée. Le sentier et ses abords changent aussi. Il alterne les gros éboulis descendant des Sept Hommes, les petites tourbières mouillées ou les portions herbeuses où les petits pins à crochets, les rhododendrons, les genêts, les fétuques et les fleurs multicolores se livrent une lutte sans merci pour s’approprier l’espace laissé libre par les hautes forêts. Dans cette lande incroyablement compacte, une faune bien visible composée essentiellement de lépidoptères, d’orthoptères et de passereaux sautille et virevolte. J’y aperçoit quelques criquets, deux ou trois papillons, un pinson, des mésanges et pour la toute première fois, un accenteur alpin. La sente descend tout doucement vers le torrent de Cady dont les berges sont occupées par un groupe de randonneurs espagnols entrain de déjeuner. Dans l’immédiat, je ne fais que les saluer et je ne m’arrête pas mais ces quelques marcheurs seront mes complices permanents dans l’ascension finale vers le sommet. Tout en montant vers le Roc de Cady et le refuge Arago, de nouvelles vues s’entrouvrent plus ou moins lointaines et pour certaines bien reconnaissables pour y avoir cheminé : Pic des Sept Hommes, Pic des Tres Estelles et beaucoup plus loin encore le Mont Coronat, le Pic de la Pelade, le Madres et le Carlit. En approchant de la Cabane Arago, la végétation change encore et d’autres paysages se dévoilent dans la direction opposée. Ici, tout autour de cet ancien et immense cirque glaciaire formé par la Solane de Quazémi et les Gourgs du Cady, ce ne sont que des hautes crêtes ondulées formées par un série de « puigs » oscillant entre 2.600 et 2.700 mètres d’altitude : Sept Hommes, Roja, Tres Vents, Roc Nègre, Sec, Barbet et enfin Canigou. La végétation, elle, est essentiellement composé d’une lande où de ras genêts purgatifs et de blonds gispets poussent au milieu des magmas rocheux que des glaciers millénaires aujourd’hui disparus ont charriés anarchiquement. Après le refuge,  et toute proportion gardée, la sente devient un peu plus sévère. On enjambe un étroit ruisseau donc je peux supposer qu’il s’agit du Cady bien que sa source soit plutôt difficile à discerner sur la carte I.G.N. Plus on monte, plus la pente s’accentue, plus l’herbe devient rare et rase et laisse peu à peu la place aux seules caillasses. Ici, c’est le royaume des traquets motteux et des marmottes que l’on entend chanter et siffler sans jamais trop les apercevoir ni les uns ni les autres. Ce n’est pas faute pourtant de m’arrêter et d’observer chacun des rochers d’où proviennent toutes ces stridulations. J’aurais plus de chance au retour. Le sentier est désormais essentiellement caillouteux et rocheux même si ma curiosité me conduit à trouver encore quelques fleurs dans les moindres interstices : Pieds de chat, campanules, raiponces, achillées et autres séneçons notamment. Je ne suis plus seul et nous sommes désormais plutôt nombreux à grimper vers la « glorieuse » cime. Dans ma flânerie continuelle, je laisse passer toute le monde et ça d’autant plus facilement qu’un grand ciel bleu d’une incroyable pureté est bien, comme je l’avais imaginé, au rendez-vous de cette difficile ascension. Sans me presser, et sauf incident toujours possible, je sais déjà qu’à 13 heures, je serais là-haut. Le groupe d’espagnols aperçu au bord du Cady m’accompagne désormais. On se dépasse, puis on se laisse aller à une pause puis on se double à nouveau, se faisant presque des politesses quand le sentier devient plus compliqué à cheminer. 12h30, je domine la Brèche Durier et la célèbre « Cheminée » se présente droit devant moi. A son pied, nous sommes très nombreux, trop nombreux à mon goût dans ce couloir si abrupt, caillouteux et plutôt étroit quand au seul passage qui est véritablement praticable. J’appréhende les chutes de pierres et je me dis qu’un casque ne serait peut être pas superflu. Je laisse les gens s’avancer et garde un bon espace avec eux avant de me lancer. Dès que je rattrape une personne un peu plus lente, soit je la dépasse soit j’en profite pour m’arrêter et prendre de superbes photos, histoire de lui préserver une nouvelle distance. Vues aériennes de la Vallée du Cady, de la Solane du Quazémi, de la Conque du Pic, insolite « Totem », arêtes acérées du Quazémi de Dalt, tout est beau à photographier et prétexte à éviter une éventuelle chute de pierres. A 13 heures tapantes, mon regard bascule vers l’autre versant. Le Canigò est là et le « cas nigaud » que je suis et qui voulais arriver avant les nuages a gagné son pari !  La croix forgée (*) est tellement envahie de randonneurs que je file immédiatement vers la table d’orientation. Là, ça semble bien plus calme mais malheureusement la table est littéralement infestée par des fourmis ailées sortant de tous côtés. D’où viennent-elles ? Je ne cherche même pas à comprendre tant il y en a et tant elles s’avèrent agressives. Je suis contraint de me sauver tant il en grouille de toutes parts. Je me suis éloigné d’une vingtaine de mètres dans la descente vers les Cortalets et pourtant je vais même en retrouver sans cesse dans la salade et les sandwichs de mon pique-nique. Finalement, je finis par les oublier et je suis vraiment ravi car le beau temps tant escompté est là et les panoramas sont sublimes même si quelques nuages épars circulent sous le massif et si une brume blanchâtre voire grisâtre barre les horizons les plus lointains. Vernet-les-Bains, Prades et de nombreuses autres communes sont très facilement identifiables. Je domine le chalet des Cortalets que j’aperçois en contrebas blotti dans la forêt de sapins. Dans le ciel, et juste au dessus de ma tête, deux vautours fauves viennent d’entamer une angoissante ronde. Ils planent et sans aucun battement d’ailes,  se laissent porter par les courants aériens disparaissant peu à peu de ma vue dans une étonnante spirale. Après le pique-nique, je scrute les paysages du Conflent en quête d’apercevoir Urbanya que finalement j’arrive à distinguer grâce à la grande ferme blanche dominant ma maison. Par amusement, j’essaie de prendre une photo mais même avec mon zoom grossissant 30 fois, la perception s’avère bien insuffisante avec cette ouate brumeuse voilant l’horizon. Un flot presque continuel de randonneurs de tous âges arrive des Cortalets et j’attends le moment le plus propice pour m’approcher de la table d’orientation et surtout de la croix matérialisant le sommet. Le but de cette approche : prendre la traditionnelle photo souvenir bien sûr. Les fourmis volantes semblent s’être volatilisées et en tous cas, elles sont bien moins nombreuses et belliqueuses qu’à mon arrivée.  La croix se libère bien plus vite que je ne l’avais espéré et une gentille jeune dame se trouve là à point nommé pour immortaliser mon plaisir d’être monter à 2.784 mètres d’altitude. Trois ou quatre photos et je la remercie comme il se doit en la gratifiant de mille mercis et en lui offrant une barre chocolatée qu’elle refuse poliment. D’autres randonneurs ne se satisfont pas de l’altitude du Canigou et se croient obligés de monter droit debout sur la table d’orientation. Il est temps de repartir et au moment où je m’engage dans le « Cheminée », je ne vois que lui. Un visage de granit tel un gigantesque « Robocop » d’acier que je n’avais jamais remarqué lors de mes venues précédentes. Effets de lumières, heure favorable à cette découverte, en tous cas, je semble le seul à m’intéresser à ce profil de pierre si hermétiquement impressionnant. Je le photographie. Dans le « Cheminée », les randonneurs sont assez peu nombreux à monter, alors je n’hésite pas une seconde et je me mets à descendre en prenant le train d’un couple de jeunes espagnols. Je commets là une grave erreur car comme le célèbre « mouton de Panurge », je vais les suivre sans trop me soucier du chemin qu’ils vont emprunter. Or, plutôt que de suivre l’itinéraire le plus classique balisé en jaune, le jeune homme a décidé de prendre un raccourci au travers des monumentaux éboulis de la Conque du Pic. En réalité, ce raccourci, ponctué il est vrai de quelques cairns, va s’avérer être une vraie galère dans laquelle je vais slalomer sans cesse entre les gros blocs de pierres pas toujours faciles à enjamber ou à contourner. Chaque pas est presque une prouesse et je redouble de vigilance pour éviter un éventuel accident. Après plus d’une heure dans la caillasse, c’est avec un réel soulagement que je retrouve le sentier et les premières graminées du Pla de Cady. Là, et avec beaucoup de réussite, c’est en voulant photographier un traquet que je zoome par hasard sur une marmotte. La chance du photographe animalier est avec moi. Le temps d’une photo et elle a déjà rejoint sa tanière. Je m’arrête souvent pour de nouvelles photos mais quand je repars c’est toujours en allongeant les foulées. Je sors du sentier le plus emprunté et n’hésite pas à prendre de petits raccourcis. Je retrouve le refuge Arago et ses quelques campeurs qui profitent des chauds rayons du soleil. Plus bas, au passage à gué sur le Cady, je ne suis pas le seul à chercher un peu de fraîcheur. Autant la matinée a été agréablement tiède autant l’après-midi s’avère très chaude et tous les points d’eau sont désormais les bienvenus pour s’asperger. Ils le sont d’autant mieux que mes 3 litres d’eau arrivent peu à peu à expiration. J’économise l’eau au maximum et quand la Jasse de Mariailles est là, je me souviens bien évidemment de la fontaine où j’avais vu l’homme remplir ses gourdes ce matin. Je me désaltère jusqu’à plus soif et remplis la moitié d’une bouteille. Mariailles est là avec ses innombrables randonneurs, ses bovins, son abri pastoral et son beau refuge gardé. J’irais bien y déguster une bière bien fraîche sur sa terrasse encore ensoleillée mais je n’ai plus vraiment soif. Et puis, autant être honnête, voilà déjà plus de 10 heures que je suis « en marche » et pour parler franc, j’en ai « plein les godillots » et languis d’arriver. Sans compter que le parking du Randé est encore à 40 minutes alors plus rien ne peut m’arrêter. Je vais mettre 50 minutes pour rejoindre ma voiture car de toute évidence la fatigue est bien là. Oui, je l’avoue, à 66 ans faire le Canigou en voulant courir plus vite que les nuages, ce n’est pas très sérieux mais alors quel grand bonheur j’ai vécu et que de beautés découvertes ! Cette randonnée a été longue de 24 km environ. Le dénivelé de 1.264 mètres est assez simple a calculé puisque le Randé est situé à 1.520 m d’altitude et le Canigou à 2.784 m. Les montées cumulées sont plus significatives et selon mon tracé G.P.S, elles sont de l’ordre de 2.680 mètres tout comme les descentes d’ailleurs. J’ai démarré à 7h30 le matin et j’ai terminé à 18h30 le soir soit 11 heures à courir les sentiers mais ne vous fiez pas trop à ce temps-là car comme toujours c’est Dame « Flânerie » qui a guidé mes pas.  Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25. (*) Etymologie du Canigou.

(*) La croix du Canigou : Si vous ne connaissez pas l'Histoire de la croix du Canigou, voilà ci-après un lien où vous apprendrez l'essentiel de ce qu'il faut savoir d'elle. Merci à Bérénice : http://pain2seigles.eklablog.com/-a209991480#comment-108008392

 

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Les Mattes Vertes et les Mattes Rouges (2.083m) depuis le Col de Jou (1.125m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons interprétées par Florent Pagny. Elles ont pour titre "Savoir Aimer""Et Un Jour Une Femme" (avec Marc Lavoine) et " Y'a Pas Un Homme Qui Soit Né Pour ça".

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Aujourd’hui, je vous propose les Mattes Vertes et les Mattes Rouges. Exceptés les randonneurs catalans, la plupart d’entre-vous me diront kézaco ? Non, ce ne sont pas de nouveaux ingrédients pour une ratatouille, ni pour une spécialité catalane style l’escalivade. D’ailleurs, je l’avoue, les Mattes, je ne sais pas exactement ce que c’est ! J’ai d'autre part posé la question aux gérants du Refuge de Mariailles mais ils n’ont pas su me répondre. Alors bien sûr, si vous êtes randonneur catalan, à l’évidence vous connaissez Mariailles comme célèbre départ vers sa majesté le Pic du Canigou, olympe des Catalans et vous l’avez bien compris les Mattes Vertes et Rouges, c’est aussi une très belle randonnée. Mais comme je suis têtu et que je ne veux pas mourir idiot, j’ai quand même cherché dans le Larousse puis sur la Toile pour savoir ce que pouvait bien signifier le mot « Matte » et plus précisément ici, dans ce prodigieux Massif du Canigou. Du mot « Matte », le Larousse donne la définition suivante : « substance métallique sulfureuse résultant de la première fusion d’un minerai traité et pas assez épuré ». En raison des nombreuses exploitations de minerais que le Massif du Canigou a abrité au fil des siècles, dont celles du fer par exemple, certains pencheront pour cette origine possible du mot. Sur le Net, les lieux et les définitions portant le nom de « matte » sont pléthores (dépôt sédimentaire, monceau, masse compacte, meule, banc de poissons, etc.…) mais celle qui me semble la plus appropriée aux lieux que j’ai visité c’est la traduction du mot catalan ou espagnol « mata » qui aurait été francisé et qui signifie « buisson, arbrisseau, bosquet ou boqueteau ». Voilà, vous l’avez compris les Mattes sont sans doute des bois mais comme ici, il n’y a que ça, les Mattes Vertes et Rouges ne sont pas réellement des objectifs en-soi mais d’agréables prétextes à une longue balade en montagne. Mais pour une fois, j’ai décidé de m’amuser un peu et j’ai agrémenté cette balade à une « sauce Géocaching ». Le trésor a trouvé ici étant directement un itinéraire hors des sentiers battus, c'est à dire un chemin.  En principe, le départ s’effectue soit du Col de Jou soit de Mariailles que l’on atteint par la D.116, direction Vernet-les-Bains, puis Casteil que l’on traverse en poursuivant la route jusqu’à la fin du bitume pour aboutir à la piste forestière. Personnellement et en raison de la longueur et de la difficulté de ma randonnée, j’avais prévu de démarrer de Mariailles mais c’était sans penser qu’en cette période estivale, la circulation est réglementée et qu’on ne peut pas aller plus loin que le parking de Randé. J’ai opté pour un choix intermédiaire et me suis arrêté au premier parking que j’ai trouvé sur la piste après le Col de Jou. Il présente les avantages d’être à une heure du Refuge de Mariailles et situé directement sur le G.R.10, commun ici avec un sentier d’interprétation et de découverte à faire à l’aide d’un petit livret édité par l’O.N.F. Le sentier longe le mélodieux canal d’irrigation construit à la fin du 19eme siècle par les paysans de Casteil. A l’époque, ce canal irriguait les cultures qui, en étages, descendaient des flancs de la montagne jusqu’au fond du vallon. Fraîche en raison du canal et très ombragée, la sente est agréable malgré le raide et permanent dénivelé. Mais cette dernière se calme un peu après le Col du Cheval Mort (1.454 m) pour déboucher à 150 mètres du refuge de Mariailles. On prend à droite puis à gauche pour arriver au col où s’entrecroisent les différents chemins. Ici, près de la Maison pastorale, on est ébahi devant un décor grandiose et exceptionnel sur les hauts sommets qui entourent le vaste vallon de Cady (Quazémi, Canigou, Barbet, Puig Sec, Roc Nègre, Très Vents, Roja, Sept Hommes). Autant de sommets accessibles soit pour de simples randonneurs soit pour des alpinistes aguerris. En reprenant nos esprits, on constate qu’il y a bien un panneau « Mattes Rouges et Mattes Vertes » qui part vers la droite mais pour mon circuit on le délaisse car on reviendra par là et on choisit de suivre le panonceau « Croix de la Llipodère-3km5 ». Cet itinéraire correspond au Tour du Canigou direction le Pla Guillem. Dominé à gauche par l’altier Pic des Sept Hommes (que j’ai eu l’occasion de vous présenter dans ce blog), le large chemin suit le cours du torrent de la Llipodère, nom donné au large vallon pastoral qui s’ouvre au bout de trente minutes. Signalé par un cairn, un premier raccourci se présente à droite de la piste, monte dans la pelouse vers un cortal en ruines et permet d’éviter un très long lacet vers le fond du vallon. Un deuxième raccourci est également mentionné sur la carte IGN mais personnellement, je poursuis la piste en raison de la beauté des panoramas plongeants vers Mariailles et sur les gorges de la Llipodère. Le chemin aboutit à la Collade de la Roquette (2.083 m) que surplombe la coupole du Pic de Dona Pa (2.113 m). A quelques mètres, vous apercevez la « fameuse » croix de Llipodère, celle-là même qui était mentionnée sur le panonceau à Mariailles. Ici, on fait le choix de partir dans le sens opposé à la croix sur un large chemin herbeux en direction d’une barrière métallique que l’on pense à bien refermer derrière soi. Sur la droite, de vastes panoramas se dévoilent sur les Esquerdes de Rotja, sur la splendide Réserve Naturelle de Py et l’impressionnant vallon de la Rotja. Droit devant, de hauts et lointains sommets escarpés et plus près, espèce d’énorme montagne russe à trois bosses, le reconnaissable Pic des Très Estelles, mémorable à mes souvenirs.  Ici j’allume mon GPS et grâce au tracé préenregistré (tracé vert sur ma carte), je commence ce que j’ai appelé plus haut ma « sauce Géocaching » que l’on peut traduire en français par « course au trésor avec GPS » (géo de géographie et caching de cache). En réalité dans mon cas, il s’agit d’une simple randonnée d’orientation où le seul trésor à découvrir, c’est une nature exceptionnellement riche. Preuve de cette richesse, en sortant des sentiers battus habituels, j’ai, avec surprise, débusqué des hauts genêts, juste avant les Mattes Vertes, un grand cerf que je n’ai malheureusement pas pu immortaliser dans mon numérique, car trop rapide. Après la Collade de la Roquette, mon GPS m’amène vers le Pla Roussell, vaste pelouse verte que l’on aperçoit derrière quelques pins en contrebas du sentier. Mais si vous n’avez pas de GPS, je vous conseille de poursuivre le large chemin principal (tracé en bleu sur ma carte). Il se rétrécit un peu mais présente l’avantage d’être balisé en jaune et de vous emmener sans difficulté jusqu’à la Collada des Mattes Rouges où l’on retrouve la piste de Mariailles. Mon GPS, lui, m’amène, non sans difficulté, beaucoup plus bas, à gauche d'un ravin où coule le Bareu puis vers l’ouest en direction du bois « Matte Vert » sur la carte. Après, quelques zigzags dans les landes et les bois, mon GPS ne passant pas au mieux dans l’épaisse forêt, je coupe un premier chemin herbeux pour déboucher avec soulagement mais comme prévu un peu plus bas sur une jolie piste forestière non loin d’un terre-plein dominant un profond ravin descendant vers Py. Cette piste, je la remonte vers le Collada de Botifarra (1.703 m). Balisé en jaune et rouge, ce large chemin rejoint les Mattes Rouges où poussent quelques sorbiers, dont, les fruits rouges sont peut-être à l’origine de cette dénomination. Aux Mattes Rouges (1.745 m), un sentier descend à gauche vers le Col de Jou et un autre, un peu plus haut, vers le parking de Randé. J’aurais pu rejoindre ma voiture par ce dernier sentier, mais en manque d’eau et « mort de soif », j’ai préféré poursuivre la piste pour rejoindre le Refuge de Mariailles en rêvant d’une bière glacée. La bière était au rendez-vous mais le soir tombait et il ne me restait plus qu’à redescendre le G.R.10 pour retrouver ma voiture. La boucle la plus longue que je vous indique ici sur ma carte fait 23 kilomètres pour 800 mètres de dénivelé. Le tronçon vert sur ma carte ne peut être raisonnablement accompli qu’avec un GPS au tracé préenregistré. Ne vous lancez pas dans cette aventure sans remplir cette condition car malgré les pointillés bien présents sur la carte IGN, il s’agit le plus souvent de marche en forêts et en landes sur des caminoles, ces petites sentes tracées par les animaux ou bien sur des sentiers peu pratiqués, peu entretenus et parfois embroussaillés. Sans GPS, vous préfèrerez, le raccourci tracé en bleu sur ma carte. Une journée est à consacrer à ces découvertes colorées. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

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Le Pic des Sept Hommes (2.651 m) depuis le refuge de Mariailles

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté avec la chanson du groupe apatride "Il Divo" intitulée "Regresa A Mi", en anglais "Unbreak My Heart".

Le Pic des Sept Hommes (2.651 m) depuis le refuge de Mariailles

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Avec l’été et les premières grosses chaleurs, les névés les plus coriaces fondent à vue d’œil et laissent la voie libre aux plus hauts sommets des Pyrénées-Orientales. En tous cas pour moi qui n'aime pas trop marcher dans la neige. Aux plus prestigieux d'entre eux bien sûr (Canigou, Carlit, Madres, etc.…) mais également à des pics moins connus comme ce Pic des Sept Hommes (*) (2.651 m) que je vous propose de conquérir après une longue balade dans des décors aussi grandioses que variés. Le démarrage s’effectue depuis Mariailles (1.710 m), célèbre lieu de départ vers sa majesté « le Canigou ». Vous emprunterez la large piste qui suit le ravin de la Llipodère, d’ailleurs un panneau indique clairement la direction : « Croix de la Llipodère 3,5Km-Pla Guillem 5Km ». Et c’est bien au Pla Guillem que vous devrez aller et même un peu plus loin au Col des Boucacers (2.281 m). Le Pic des Sept Hommes est cet énorme mamelon pierreux sur votre gauche de l’autre côté du ravin. Avant d’y grimper, vous allez longuement le contourner et le découvrir sous différents aspects. Ses versants sont parfois blancs car recouverts d’éboulis, parfois verts et boisés, parfois jaunis par d’innombrables genêts. Vous ne quitterez plus la piste, sauf le cas échéant pour prendre quelques rudes raccourcis balisés de gros cairns mais dans un environnement ô combien agréable, contrasté et coloré de roses rhododendrons et d’ocres genêts. Au col de la Roquette (2.083 m), vous poursuivrez la piste qui continue à gauche de la Croix de la Llipodère. De cet endroit (photo), le Col de Boucacers est parfaitement visible devant vous légèrement à droite ; quant au pic, il parait écrasé mais ne vous y fiez pas, le bon dénivelé à travers caillasses et pierriers ne sera pas une partie de plaisir. Pour atteindre le col des Boucacers, vous quitterez la piste au moment où elle amorce une épingle à cheveux vers la droite et couperez à travers champs où plutôt à travers pelouses pour atteindre une clôture que vous devrez impérativement longé jusqu’au pied du pic. Voilà, vous êtes au pied des vrais difficultés avec 370 mètres d’une sérieuse grimpette à accomplir dans une imprécise sente faite d’un balisage effacé et de cairns parfois imperceptibles dans ce décor rocailleux. Mais après tant d’efforts fournis, quelle joie vous éprouverez une fois arrivés sur la longue crête des Sept Hommes ! Celle de la prouesse accomplie peut-être ? Mais surtout la joie de découvrir de merveilleux paysages à 360° avec une vue rarissime mais prodigieuse du mythique sommet du Canigou ! Les plus courageux pousseront jusqu’au Puig Roja (2.724 m) un peu plus loin sur la crête. Pour le retour, je vous conseille de redescendre par la sente empruntée à l'aller, puis de rejoindre le refuge du Pla Guillem et de prendre à proximité le sentier qui contourne par la gauche le Pic de la Roquette (2.273 m). Après ce sentier tout en descente, qui est un merveilleux balcon panoramique sur les Esquerdes de Rotja, les Très Estelles et plus loin les hauts sommets de Cerdagne et du Capcir, vous retrouverez le Col de la Roquette pour un retour facile et évident. Attention ce parcours plutôt difficile est conseillé aux marcheurs aguerris mais le Pla Guillem qui est accessible au plus grand nombre vaut à lui seul le détour ! Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

(*) Toponymie et légende extraites du site Wikipédia et du livre du célèbre archéologue Jean Abelanet "Lieux et légendes du Roussillon et des Pyrénées catalanes" : Selon la légende, la crête des Sept Hommes devrait son nom à sept géants qui s'y seraient réfugiés pour y ourdir un complot afin de devenir maîtres du monde. Pour parvenir à leurs fins, ils devaient se servir de treize vents afin de détrôner Dieu. À proximité du pic des Sept Hommes se trouve un pic dels Tres Vents (« pic des Trois Vents », qui serait une déformation de l'expression catalane signifiant « pic des Treize Vents »). Dieu, les ayant démasqués, les aurait pétrifiés.

Une autre version indique que les sept géants en question étaient Roland, le neveu de Charlemagne, qui, aidé des six autres géants, aurait libéré la Catalogne des Maures. Après leurs victoires, les sept hommes se seraient réunis au sommet de cette montagne pour se partager la Catalogne. Trouvant ce pays magnifique, ils ne purent se mettre d'accord, se disputèrent violemment et Dieu, pour les punir de leur égoïsme, les pétrifia.

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