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hautes pyrenees

Le Cap de Hont Nère (1.916m) et Mont depuis le Col de Peyresourde (1.569m)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons extraites de l'album "Living Country Blues Vol.1" interprétées par Bowling Green John Cephas & Harmonica Phil Wiggins. Elles ont pour titres : "Black Rat Swing","Eyesight To The Blind", "Guitar & Harmonica Rag" et "Rising River Blues"
LE-CAP-DE-HONT-NERE
CAPHONTNEREIGN
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Voilà la dernière balade pédestre réalisée lors de nos vacances dans les Hautes-Pyrénées. Soyons francs, c’est bien grâce à une amie, Laurence Lacabanne pour ne pas la nommer, que nous avons pu réalisé cette superbe randonnée en direction du Cap de Hont Nère (1.916 m) et du joli village de Mont à partir du célèbre col de Peyresourde (1.569 m). Laurence Lacabanne est une « friend blog » ou une « friend website » comme disent les anglais, c'est-à-dire que nous nous connaissons qu’au travers de mon blog et d’Internet. En France, on pourrait le traduire par « amie de sites Internet » mais comme ça pourrait avoir une autre connotation du style « site d’amitié » ou « site de rencontres », je préfère l’anglais car sinon je serais à l’opposé de ma pensée. Laurence anime un club de randonnées pédestres à Auriac-du-Périgord. En juin 2010 et suite à ce que j’avais considéré comme un « fantastique contact », j’avais eu l’occasion d’écrire un petit billet sur mon Journal Mensuel pour la remercier de sa gentillesse et de sa prévenance. Depuis, Laurence et moi continuons à échanger quelques messages et chaque année on se souhaite les meilleurs voeux par messagerie interposée. Quand Laurence a su que nous partions en vacances dans les Hautes-Pyrénées et dans la Vallée du Louron en particulier, c'est-à-dire sur « ses terres » comme elle me l’a écrit, elle m’a aussitôt communiqué une demi-douzaine d’idées de randonnées pédestres et voilà comment on s’est retrouvé en ce 26 juin 2015, avant dernier jour de nos vacances pyrénéennes, à marcher sur ces superbes crêtes ondulées et verdoyantes servant de frontière entre les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne. Soyons francs jusqu’au bout, ce jour-là, le Cap de Hont Nère n’était pas notre principal objectif  et comme conseillé par Laurence, nous visions plutôt le Sommet du Pouyaué à 2.062 m d’altitude mais plusieurs concours de circonstances nous ont contraints à raccourcir cette « fabuleuse » randonnée. Voilà comment ça s’est passé. Le col de Peyresourde, bien connu des fans du Tour de France cycliste et des cyclistes en général est, par grand beau temps, un lieu que je qualifierais de « fantastique ». Et croyez-moi, ce mot n’est pas galvaudé. Nous, au cours de cette semaine de vacances, nous avons eu le bonheur d’y passer à diverses reprises mais parfois avec des météos assez diverses et bien évidemment quand le temps est gris et pluvieux, ça change tout.  Mais attention, quand le ciel est d’un bleu cristallin, comme nous avons eu la chance de l’avoir au départ de cette balade, on reste scotché devant ces vastes prairies verdoyantes qui ondulent presque à perte de vue telles de débonnaires montagnes russes. Alors bien sûr, quand on aime la marche comme je peux l’aimer, on a envie d’y aller voir de plus près, histoire de « s’en mettre plein les yeux ». Quand à Dany, quand elle voit toute cette herbe rase et verdoyante, elle n’a qu’une envie : « s’y rouler dedans ! »  Chacun son truc, me direz-vous !  Alors voilà, j’ai le plus brièvement possible évoqué toutes les raisons de cette balade. Ce matin-là, quand nous démarrons du col de Peyresourde nous engageant dans la piste qui s’élève au dessus du chalet refuge ; en réfection à ce moment-là, résultat d’une avalanche hivernale ; il est déjà plus midi. Autant dire que nous ne sommes pas en avance car outre cette balade, pour laquelle il faut bien le dire nous partons un peu dans l’inconnu, nous avons prévu, d’aller à  Arreau en fin d’après-midi, pour visiter une volerie de rapaces : « les Aigles d’Aure ». Comme très souvent quand la fin des vacances approche, nous voulons faire un tas de choses et tenter de rattraper le temps perdu. Si je précise que nous partons un peu dans l’inconnu c’est parce qu’ici, il n’y aucun itinéraire balisé, que je n’ai pas de G.P.S et que je dispose comme unique repère d’un simple bout de carte I.G.N. Enfin pour l’instant, le chemin est tout simple et surtout, il est très agréable avec déjà de superbes panoramas. En outre, et pour mon plus grand plaisir, dans cette petite et magnifique Forêt domaniale de la Neste du Louron, les oiseaux, les papillons et les fleurs sont pléthores et une fois encore, l’objectif de mon appareil photo ne sait plus à quel saint se vouer. Si le chemin est beau, la faune et la flore abondante et superbe et les paysages à couper le souffle, à bien y regarder de plus près, ça ne doit pas être ainsi en toutes saisons. En effet, sur ces pentes très abruptes, les arbres arrachés ou secs sur pieds et les branchages en tous genres sont légion quand aux arbres qui ont déjà été coupés à leur base, c’est une véritable armée de souches que l’on aperçoit sur tous les versants de la forêt.  Alors bien sûr, rien d’étonnant de voir qu’à partir d’une certaine élévation, de nombreuses barrières anti-avalanches aient été installées. Je suppose qu’en hiver, cet endroit, si beau aujourd’hui, doit être parfois d’une très grande hostilité. Par grand beau temps hivernal, j’ai constaté sur le Net, avant de venir, que ces lieux sont beaucoup plus fréquentés en hiver et notamment en raquettes qu’ils ne le sont aux autres saisons. Après ces quelques réflexions, finalement, le large chemin se termine devant une barrière derrière laquelle un vaste troupeau d’ovins est entrain de ruminer. Des moutons, il y en a un peu partout sur le flanc de la montagne, mais une pauvre brebis, toute penaude, elle, s’est mise à l‘abri à l’ombre d’un talus. Elle paraît mal en point et même quand on s’approche d’elle, elle ne bouge pas d’un pouce. Nous la laissons tranquille. Après la barrière, la piste se poursuit à plat vers le nord-ouest mais nous choisissons de partir à l’opposé en longeant une clôture. Le patou, que nous n’avions pas vu jusqu’à présent, et pour cause, dort dans les hautes herbes d’un fossé. A notre passage, il lève un œil, nous regarde et reprend sa position apathique très éloignée de celle du gardien de troupeau que l’on attend de lui. Tant mieux pour nous car je me souviens des nombreuses fois ou des patous nous ont mis dans des situations peu confortables et où la peur du chien vociférant après nous, nous effrayait mais paradoxalement cette crainte se mêlait à notre envie de lui caresser son épais pelage opalin. Nous dominons la forêt qui se termine à la droite même de l’étroit sentier que nous cheminons désormais. De tous les autres côtés, la végétation n’est faite que d’une pelouse rase et uniforme. Plus rien n’arrête le regard, or mis bien sûr, l’arrondi même de la colline que nous devons gravir se trouvant sur notre gauche. Quand nous arrivons au sommet de la crête, des panoramas grandioses s’entrouvrent magnifiquement sur toute la Vallée du Larboust et de manière bien plus large et bien plus lointaine, sur l’ensemble du Luchonnais. Plus loin encore,  la longue chaîne des Pyrénées étire ses pics les plus hauts. J’ai lu, que parmi eux et quelque part, le pic d’Aneto était visible mais comme j’ignore où il se trouve, j’essaie de le chercher mais sans réelle conviction. On se dit que c’est sans doute le plus haut que l’on aperçoit légèrement sur la gauche. A cet instant, nous tournons à gauche et en suivant une étroite sente, nous gravissons la petite croupe du Lampet. Au sommet, à 1.804 m d’altitude,  nous nous arrêtons un instant au pied d’un vieux pluviomètre, car désormais, outre les paysages luchonnais, c’est toute la chaîne montagneuse s’étirant sur la gauche que nous apercevons en plus. Voilà les fameuses « montagnes russes » et verdoyantes que nous devons cheminer et ça jusqu’à son sommet le plus ultime, le Pouyaué. Ensuite, nous avons prévu de descendre jusqu’au village de Mont avant d’entamer le retour vers le col de Peyresourde. Voilà le programme tel que je l’ai imaginé sur Géoportail soit une quinzaine de kilomètres environ.  Mais tout ça, c’était sans compter sur ce étroit sentier qui après le sommet  du Pic Arrouy (1.850 m) s’est finalement, et on ne sait pas trop pourquoi, arrêté de filer sur la crête préférant traverser une mauvaise moraine pentue, terreuse et caillouteuse, et parfois même très boueuse, rendant notre progression bien difficile et par endroits, assez périlleuse il faut bien le dire. Ici, une pauvre brebis et son frêle agnelet se sont abrités à l’ombre d’une petite grotte et après quelques photos, nous les laissons tranquilles car le tout jeune nourrisson tête sans cesse sa mère avec gloutonnerie. Nous les  laissons d’autant plus volontiers que l’attention que réclame cette courte traversée sur cette moraine nous fait perdre un temps infini. Un seul faux-pas et nous voilà entrain de rouler quelques dizaines de mètres plus bas. Le seul intérêt que je retire de cette difficulté, c’est la présence inattendue de quelques jolis oiseaux que je peux photographier assez facilement car ils viennent boire dans les restes d’un ruisselet et manger quelques vers et insectes dans cette bouillie étrangement composé d’eau, de pierres, de boue, de bouses et de crottes de moutons. Grives, alouettes, tariers pâtres et monticoles de roches sont au rendez-vous de cette amalgame glissant et délicat pour nous mais apparemment si agréable pour eux. Après ce difficile passage, nous parvenons à rejoindre la crête et sa pelouse verdoyante bien plus praticable. La suite sur une sente herbeuse mais bien évidente devient beaucoup plus simple même si la déclivité pour monter au Cap du Hont Nère est de plus en plus pentue au fil de l’ascension. Seules quelques fleurs nouvelles et un joli papillon vont freiner cette montée. Quand nous arrivons au sommet,  il est 14h30 et Dany et moi sommes pour une fois en total désaccord. Elle est partisane de descendre directement vers le village de Mont que nous apercevons en contrebas derrière nous et moi, je suis plutôt disposé à poursuivre vers le Pouyaué droit devant. Après une courte chamaillerie, je cède à sa préférence et me rallie à son point de vue qui consiste à dire que rien n’indique que nous verrons beaucoup plus de panoramas que ceux que nous apercevons déjà d’ici. Nous redescendons le petit dôme en longeant désormais une clôture que finalement nous enjambons pour filer tout droit en direction de Mont. Ici, pas de réel problème d’orientation et seules quelques graminées un peu plus hautes parfois et quelques tourbières asséchées mais en mottes sont un frein à notre marche en avant. Ici, nous gardons en point de mire, d’abord une étroite « caminole » formée par les troupeaux puis une piste plus large que nous apercevons un peu plus bas encore. Après les avoir rejoint tour à tour, un peu moins d’une heure plus tard, par monts et par vaux, ou plutôt par croupes et ravines, nous voilà à l’entrée du superbe hameau de Mont. Une visite presque au pas de course nous permettant de découvrir une jolie fontaine, une belle table d’orientation, la magnifique église Saint-Barthélemy superbement décorée d’incroyables fresques et enfin un oratoire dont l’Histoire très intéressante nous est contée sur quelques ludiques panonceaux. Le tout avec de vues splendides sur la Vallée du Louron. Nous finissons la visite de Mont par quelques jolies venelles encadrées de maisons plus belles les unes que les autres. Comme conclusion à cette belle découverte et comme nos pensées sont déjà sur le chemin du retour et surtout vers les « Aigles d’Aure », nous accélérons encore le pas et tentons de ne pas nous laissés distraire par tant de beautés. Nous retrouvons très sensiblement l’itinéraire pris à l’aller mais avec cette fois l’inconvénient d’un plus grand nombre de dénivelés à gravir. Finalement, cet itinéraire nous entraîne sur un bon chemin jusqu’au Pas de Matac puis après quelques raccourcis ; enfin c’est ce que nous pensons ; nous retrouvons la clôture initialement enjambée. En la suivant, elle nous entraîne tout en descente vers un enclos au pied du Cap de Montsarré. Ici, nous retrouvons la bonne piste filant directement vers ce petit bout de la Forêt domaniale de la Neste du Louron ou de Peyresourde selon si on se fie à la carte IGN ou à la pancarte plantée près du refuge. Le troupeau d’ovins vu à l’aller s’est mis en mouvement et s’étire désormais sur tout le flanc de la montagne. A notre vue, le patou semble venir vers nous mais d’un pas toujours aussi nonchalant. Pour nous, cette seule présence suffit à freiner nos ardeurs. Nous quittons de quelques mètres la piste mais le chien passe pratiquement sans nous regarder et s’en va boire un peu d’eau dans une vielle baignoire faisant office de fontaine. En tous cas pas un seul aboiement à notre encontre et quelle drôle d’attitude pour ce chien qui est censé être le « gardien du temple ». La descente vers le col de Peyresourde s’effectue au pas de charge pour Dany très en colère après moi, de me voir encore flâner et photographier sans cesse fleurs, oiseaux et papillons qui semblent « s’être donné le mot » pour que je ne finisse jamais cette magnifique balade. Il est 16h30 passé quand nous récupérons notre voiture et filons sans plus tarder vers la volerie d’Arreau. Mais aujourd’hui, il était écrit que nous aurions tout faux ! Pas d’ascension au Pouyaué mais pas de rapaces non plus ! En regardant le site Internet des « Aigles d’Aure », je n’ai pas fais attention  que la volerie ne serait ouverte l’après-midi qu’à partir du mois de juillet ! Or, nous ne sommes que le 26 juin ! Pas de chance me direz-vous ? Non, bien au contraire !  Nous en avons eu beaucoup : un temps superbe avec un ciel pur comme du cristal (enfin surtout au début !), des montagnes si merveilleusement verdoyantes, des panoramas somptueux, un joli brin de village et tout ça pour une balade de 4h30 et d’une distance approximative que j’estime entre 12 et 14 km. Que demander de plus ?  Une fois encore, je me suis intéressé à la toponymie des lieux cheminés. En occitan-gascon, le Cap de Hont Nère c’est le sommet  (cap) de la fontaine (hont) noire (nere). Le « Pouyaué » tout comme le « Puyo » ou le « Pouey » s’est toujours dans la toponymie pyrénéenne le monticule, l’éminence, la cîme, le pic au même titre qu’un « puy » ou qu’un « puig ». De la même façon que le lac d’Oô signifiait le « lac du lac », le « sommet du Pouyaué » est un doublon toponymique signifiant le « sommet du sommet ». Enfin « Peyresourde » c’est la « pierre source » selon le livre de Robert Aymard « Toponymes pyrénéens- Répertoire géographique et étymologique des deux versants des Pyrénées » Editions Lacour-Rediviva. A tous les lecteurs de cet article, je précise que le tracé mentionné sur la carte I.G.N joint à ce dernier se veut comme toujours le plus précis possible mais qu’en l’absence d’un G.P.S et dans l’impossibilité d’enregistrer un « tracback », il ne peut être que très approximatif au regard d’un itinéraire très souvent hors sentier. De ce fait et comme pour tous les tracés que je fournis dans mon blog, il ne saurait m’engager dans une quelconque responsabilité en cas d’égarement des personnes qui voudraient l’utiliser sans plus de précautions. Carte I.G.N 1848 OT Bagnères-de-Luchon  - Lac d’Oô - Top 25

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La Cabane d'Ourtiga (1.620m) depuis Germ (1.339 m)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté d'une musique intitulée "Relaxing Music for Soul - Planet Mars future" du Youtubeur "MEDIA UZ".

 .LA-CABANE-D'OURTIGA

CABANEOURTIGAIGN
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Qu’y a-t-il de plus agréable que de voir un rêve se réaliser ? Eh bien cette balade à la Cabane d’Ourtiga dont je vous fais ici le récit, je l’ai d’abord rêvée avant de l’accomplir. Je ne sais plus si je l’ai rêvée éveillé ou bien en dormant, mais peu importe. Voilà comment ça c’est passé. Fin juin, Dany et moi sommes partis pour quelques jours de vacances dans les Hautes-Pyrénées. A Loudenvielle exactement. Loudenvielle est une commune située dans la Vallée du Louron et plus globalement dans la région que l’on appelle le Pays d’Aure. Loudenvielle est blotti au bord d’un lac à quelques mètres duquel nous avions loué un joli studio, pour un prix assez modique et auprès du loueur de vacances Interhome. Voilà les principaux renseignements pour ceux que ça pourrait éventuellement intéresser. Ce lac que l’on appelle le plus souvent le « lac de Génos-Loudenvielle » est à la fois le poumon et le cœur de la vallée. C’est ici que la vallée respire et que l’activité touristique bat son plein en toutes saisons. On y trouve l’organisation d’une multitude d’animations. Il y a bien sûr toutes les activités liées à la présence du lac comme la pêche,  les promenades en canoë, en pédalos ou à vélo pour en faire le tour, les sports en eaux vives dans la rivière qui alimente le lac et qui s’appelle la Neste du Louron, mais aussi les possibilités de s’initier au parapente ou au deltaplane, de s’éclater dans un parc aquatique et bien sûr, les randonnées et balades pédestres ou les vias ferratas pour lesquelles vous trouverez toujours un accompagnateur compétent et disponible. Les enfants ne sont pas oubliés avec d’innombrables jeux qui leur sont consacrés et pour ceux qui préfèrent la détente, un centre de balnéothérapie Balnéa les accueille dans un complexe ultra moderne bourré de belles surprises. En hiver, bien évidemment, tous les sports de neige y sont praticables car tout autour du lac, ce ne sont que des montagnes et des hauts sommets et de jolies stations de ski sont à proximité. Voilà, le décor est planté. Dès le premier jour, en début de soirée, je me prélassais sur la terrasse du studio en regardant ces superbes montagnes et leurs magnifiques pentes verdoyantes. Sur ces vertes pelouses immaculées, j’y distinguais seulement quelques petites taches blanches qu’esquissaient divers troupeaux de bovins. Je me disais : "ça doit être super de marcher tout là-haut !". Me suis-je assoupi de fatigue ? Je ne m’en souviens plus mais c’est fort probable à cause d’un réveil très matinal et des nombreux kilomètres que nous avions parcourus en voiture dans la journée pour arriver jusqu’ici. Là, je me suis mis à rêver que « je marchais sur ces vertes pelouses, au milieu de fleurs multicolores et d’une faune incroyablement belle et variée. Il faisait beau et chaud. Le soleil rayonnait et sous un ciel extraordinairement pur et bleu, je marchais tout en balcon au dessus d’une belle vallée boisée de grands et sombres sapins. J’enjambais une multitude de charmants ruisseaux dégoulinant de hauts sommets tachetés de blancs névés….. ». Voilà où j’en étais quand plusieurs colverts se sont mis à caqueter sur la pelouse du studio et m’ont sorti de cette douce et savoureuse léthargie où je venais de plonger. Deux jours plus tard, mon rêve allait devenir réalité avec cette « fabuleuse » balade à la Cabane d’Ourtiga à partir du joli village de Germ. Germ est un magnifique petit hameau « propre comme un sou neuf ». On dirait même qu’il vient d’être construit tant les façades et les toitures des maisons y sont impeccables, gracieuses, similaires et sans rien qui dénote. Les terrasses et les ruelles y sont fleuries. La mairie est un très beau bâtiment moderne et cossu. Il n’y a pas de ruines et seulement des vestiges inscrits au patrimoine historique du village. Il y a d’attirantes auberges, des gîtes qui donnent envie de s’arrêter et d’aller voir et bien évidemment le départ de balades pédestres. Cette description de Germ, je peux l’appliquer à bons nombres de petites communes de cette Vallée du Louron comme Mont ou Adervielle par exemple et bien évidemment, moi qui habite une partie de l’année dans un village des Pyrénées-Orientales bien moins florissant et entretenu, ça me laisse songeur et soulève en moi de nombreuses questions. Il paraît évident que la présence de stations de ski et du G.R.10 n’est pas étrangère à cette évidente prospérité. Le G.R.10 parlons-en. C’est sur ce célèbre chemin que démarre notre balade à la cabane d’Ourtiga. Il s’agit d’un aller-retour donné pour trois d’heures dans un dépliant que je me suis procuré à l’Office de Tourisme de Loudenvielle. Comme il se doit, dès le départ, le balisage blanc et rouge est bien là et des petits panonceaux jalonnent l’itinéraire. J’y retrouve la mention « 8a » indiquée dans le dépliant. A la sortie du village, tout près d’un ruisseau étroit mais fougueux, on découvre une vieille scierie datant du début du 19eme siècle. Une ludique pancarte en explique l’origine et son fonctionnement. Peu après, le chemin côtoie les jolies granges de Bédérèdes, très anciennes elles aussi mais pour la plupart parfaitement restaurées. Il est 10h30 et nous voilà déjà hors du village et sur le chemin dont j’ai rêvé. Pelouses grasses, bovins dodus, fleurs multicolores, papillons chamarrés, rapaces planeurs, passereaux joyeux et grandioses vues aériennes sur la vallée et les montagnes environnantes rentrent immédiatement en scène. Il faut bien l’avouer, nous sommes bluffés par tant de beautés.  On délaisse le large chemin au profit d’un étroit sentier qui s’élève modestement dans les pacages. Le spectacle continue et s’amplifie au fur et à mesure que la déclivité s’accentue. Elle est pourtant modeste et de 400 mètres seulement, si j’en crois le dépliant. Les montagnes surgissent de tous côtés. Comme dans ma rêverie, les hauts pics mouchetés de blancs névés et la profonde vallée plantée d’olivâtres sapins sont là devant moi. Pas besoin d’écarquiller les yeux pour croire à la réalité car tous mes sens sont déjà bien en éveil depuis le départ. Non, je ne rêve plus. De nouvelles fleurs apparaissent et plus la sente se redresse et plus il y en a. Elles sont toutes jolies plutôt petites et donc d’une infinie délicatesse. Les oiseaux, c’est pareil, ils sont assez peu craintifs et d’une extraordinaire variété. Un vrai sanctuaire ornithologique ! Dans une fracture de la roche, un collet est franchi. Le chemin redescend un peu. Après avoir dominé le lac de Génos, la Vallée du Louron où coule la rivière de la Neste du Louron, c’est désormais le Val d’Aube que l’on surplombe avec sa vaste et sombre sapinière. Le spectacle se poursuit toujours plus époustouflant et toujours en balcon sur les flancs d’une montagne toujours plus verdoyante et pentue. Parfois, les contreforts sont si pentus que le névés en fondant ont crée d’importantes moraines constituées de terre et de galets. Le sentier sur ces passages instables réclame un peu d’attention et de prudence, d’autant que le plus souvent, il coïncide avec la descente des petits ruisseaux aux eaux encore bien impétueuses.  A force de descendre, le sentier finit par atteindre le fond du vallon, à l’endroit même où se dresse un petit barrage formant une limpide et turquoise cuvette. Nous enjambons le ruisseau de l’Aube. J’ai bien envie de plonger dans la cuvette cristalline mais Dany m’en dissuade. Il faut dire qu’avec ma marotte de la photo,  je flâne comme jamais et en plus, nous sommes partis sans aucun pique-nique. Je comprends que Dany ne soit pas très d’accord et je me range à son avis car je sais que la fringale va tôt ou tard arriver. De plus, après la pile du barrage, les balisages G.R.10 et « a8 » ont désormais disparu et nous empruntons l’unique sentier que nous trouvons. Il s’élève sur de vertes pelouses, au dessus des méandres débonnaires du ruisseau dont on voit bien, à cause des nombreux arbres déracinés et des innombrables branches qui en occupent son lit, qu’il doit se transformer parfois en un torrent d’une violence inouïe. Ici, commence une merveilleuse vision quand Dany aperçoit soudain sur l’autre versant du vallon, un groupe d’une dizaine de grands cerfs. Ils paissent tranquillement sans se soucier de notre présence et de celle d’un autre couple de randonneurs accompagnés de leur chien. C’est par eux, que nous apprenons que le sentier habituel du G.R.10 se trouve un peu plus bas mais qu’il a été emporté cet hiver par la montée et l’incroyable puissance des eaux du ruisseau. Voilà l’explication de la perte du balisage à proximité du barrage. J’estime qu’à vol d’oiseau, les cerfs sont à moins d’un kilomètre et quand je zoome avec mon numérique, c’est un sacré spectacle qui s’offre à moi. Dany en profite aussi car malheureusement je n’ai pas emporté les jumelles. On se décide à repartir en se disant qu’on les reverra peut être au retour. La cabane d’Ourtiga est là, posée sur la verte prairie. Petit abri presque ridicule mais ô combien mirifique et sans doute opportun dans ce cirque montagneux si immense. Je pense à tous ces randonneurs fréquentant le G.R.10 et qui parfois arrivent ici bien fatigués. Ils doivent trouver dans ce modeste refuge non gardé de quelques mètres carrés, le repos et une chaleur réparatrice. Je parle en connaissance de cause. Après la cabane, ma curiosité m’entraîne une fois encore un peu plus loin, en surplomb du ruisseau, qui ici, a pris l’allure d’un vrai torrent de montagne. De nombreux bovins sont en estive et en occupent le lit. Une fois de plus, ma curiosité me porte chance quand la présence de nombreux vautours fauves et de quelques craves à bec rouge vienne de surcroît l’attiser. Dany m’a rejoint. De nombreux vautours volent autour et au dessus de nous, mais ils sont bien plus nombreux encore à déchiqueter « quelque chose » dans un colossal pierrier. Que déchiquettent-ils ? La carcasse d’un animal sans doute ? J’approche au plus près. Je ne le saurais jamais car même en m’approchant à moins de 30 mètres, je ne vois rien de plus sinon que des vautours très affamés semble-t-il. En tous cas, ils paraissent vouloir en découdre entre eux pour un simple petit bout de chair.  Quand certains s’éloignent, d’autres qui attendaient leur tour interviennent et ainsi de suite. Les uns après les autres, le ballet aérien se poursuit toujours aussi étonnant, impressionnant et sinistre. S’approcher d’un peu plus près ne serait pas une bonne idée, tant la vue de cette meute affamée est assez saisissante. J’estime leur nombre à au moins une bonne trentaine. Après les cerfs, voilà maintenant les vautours, et même dans mon rêve le plus fou, je n’aurais jamais imaginé un tel bestiaire sauvage sur cette courte balade. On décide de laisser les vautours à leur carcasse et avec Dany, nous retournons vers la cabane. Le temps de quelques photos souvenirs et nous voilà déjà sur le chemin du retour. Les craves à bec rouge n’ont pas apprécié qu’on les dérange et les voilà qui s’envolent en lançant des cris stridents. Les cerfs sont toujours là sur le versant le plus rocheux de la Montagne de l’Ourtiga. Mon appareil photo s’en donne à cœur joie mais finalement, il nous faut rentrer et nous les laissons à leur vert pâturage. Dany a décidé d’accélérer le pas. Sans doute a-t-elle un peu faim ? Il faut dire qu’il est déjà 13h30, que nos estomacs sont vides et que le retour reste encore à accomplir. Moi, je voudrais bien faire pareil mais tant de choses ne cessent de me freiner sur cet incroyable sentier. La nature est si resplendissante que ne pas la garder dans ma mémoire serait un sacrilège. Comme je le dis très souvent, mon numérique est à la fois mes yeux et mon cerveau et lui bien mieux que moi est capable d’enregistrer et de garder toutes ces belles images. Alors j’en profite, toujours avec excès. A force d’accélérer le pas, Germ est déjà en vue. La balade rêvée mais bien réelle se termine. Elle a dépassé de très loin tout ce que j’avais pu imaginer. Il est 15h15. Aucun des restaurants de Germ n’accepte de nous recevoir. Ils sont soit fermés soit ils nous considèrent hors délai. Comme souvent l’après-midi, le ciel pyrénéen s’est couvert de gros nuages. Cela sont blancs et pas menaçants, alors nous partons à Bagnères-de-Luchon dans l’espoir d’y trouver un casse-croûte. Le casse-croûte se présente sous la forme d’un délicieux kebab au Sherpa, un accueillant snack-bar du centre-ville mais un peu bruyant. Après, une rapide visite de la ville, nous rentrons au studio par le col de Peyresourde. La promenade est très belle, mais les gros nuages blancs sont devenus gris et parfois même très noirs, alors on se dépêche de rentrer. Au studio, le gentil chat errant que nous soignons depuis notre arrivée est là, à nous attendre sur la terrasse. Il était mal en point et nos larges offrandes en croquettes et pâtées l’ont un peu requinqué. Les souffrances l’ont rendu sauvage. Il accepte néanmoins nos premiers câlins, mais toujours avec un peu de méfiance. Les colverts, eux aussi,  sont là, sur la pelouse. Apparemment, ils nous voient arriver de loin. En trois jours, ils ont déjà pris l’habitude de venir manger les croquettes du chat à même la gamelle. Au loin, du côté de Germ et de notre délicieuse balade à la cabane d’Ourtiga, le ciel est complètement bouché et très souvent, il se zèbre de fulgurants et aveuglants éclairs. Sous la grisaille, le lac de Génos est passé du bleu au gris. Ce soir, une chose est sûre, je ne rêverais pas de balades sur la terrasse du studio….mais tant pis car comme le dit si bien le proverbe "fais de ta vie un rêve et de ton rêve une réalité". Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’avoir fait les deux…..Aller et retour, j’estime la distance parcourue au cours de cette balade à 12 ou 13 kilomètres environ en y incluant le petit dépassement après la cabane d’Ourtiga en direction du pic du Brudaillet. Sur le dépliant de l’Office de Tourisme de la Vallée du Louron, elle est donnée en 3 heures et ce délai est parfaitement réalisable. Nous, nous sommes restés sur ce chemin presque 2 heures de plus…..mais sans regret aucun car comme l’écrivait le célèbre dramaturge italien Carlo Goldoni : « la nature est un professeur universel et sûr pour celui qui l’observe ». Aujourd’hui, nous l’avons beaucoup observé ce professeur et ce fut un immense bonheur !  Enfin, m’intéressant à la lexicologie, j’ai voulu savoir qu’elle était l’origine du mot « Ourtiga » et voilà ce que j’ai trouvé sur le Net. « Ourtiga » est un nom de famille d’origine castillane qui est à rapprocher d’autres noms de famille comme « Ortiga » « Ortega » ou « Orthega ». Bien qu’il soit assez rare sous cette forme, on trouve encore en France des familles portant ce nom et notamment dans les Hautes-Pyrénées. Ce nom de famille est bien sûr présent en Espagne mais également en Afrique du Nord, ce qui pourrait expliquer une bien plus ancienne souche que la castillane citée plus haut ou que la basque parfois évoquée. Bien que les toponymistes s’interrogent sur diverses provenances, la plupart semblent d’accord pour dire que ce mot serait dérivé de l’Ortie, la plante urticante qui s’écrit « ortiga » en catalan et « urtica » en latin. Toutefois, certains évoquent un lieu où abondent les gélinottes et d’autres le diminutif « ort » ou « hort » signifiant « jardin » (extraits du dictionnaire des noms de Jean Tosti). Alors la cabane où nous sommes allés balader, porte-t-elle le nom d’une personne ? Est-ce un lieu bourré d’Orties ? Y trouve-t-on de nombreuses gélinottes que je n’aurais pas vues ? Je vous laisse le soin de chercher mais en tous cas, une chose est sûre : ce lieu est un magnifique jardin d’Eden ! Carte IGN 1848 OT Bagnères-de-Luchon – Lac d’Oô  Top 25.

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