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Le Chemin de la Frigoulette depuis Cerbère

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté sous la forme d'un montage de 4 musiques extraites de l'album "The Music Of Cosmos". Elles ont pour titres, auteurs et interprètes : "Depicting the Cranes in Their Nest-Sokaku-Reibo" par Goro Yamaguchi, "Canon and Gigue in D Major, P. 37: I. Canon" de Johann Pachelbel jouée par Sir Neville Marinner, "I.Allegro-The four seasons" d'Antonio Vivaldi joué par Gerard Schwarz et "The Sea Named Solaris-On Bach" d'Isao Tomita 

Le Chemin de la Frigoulette depuis Cerbère


Ce qu’il y a de bien avec notre beau département des Pyrénées-Orientales, c’est que l’on peut partir vers n’importe quel point cardinal, on trouvera toujours de superbes balades pédestres à y faire. De l’est à l’ouest et du nord au sud, du randonneur novice au plus expérimenté, chacun y trouvera aisément son bonheur. C’est ainsi qu’en l’espace de quelques jours, Dany et moi avons fait un grand écart, passant des châteaux de Fenouillet situés à la limite de l’Aude c'est-à-dire au nord de notre département, au sud le plus extrême du fameux « Cerveria locus,  finis Galliae » c'est-à-dire « au lieu-dit Cerveria, finissent les Gaules ». C’est ainsi qu’en l’an 43  le géographe romain Pomponius Mela définissait déjà notre frontière avec l’Espagne ou plutôt « l’Hispania », nom que les Romains donnaient à la péninsule ibérique. Bien évidemment, vous l’aurez compris, « Cerveria » c’est notre Cerbère actuel et la balade pédestre que je vais vous conter ici, c’est celle d’une agréable petite boucle intitulée le « Chemin de la Frigoulette » dont le tracé file entre Albères et Côte Vermeille. Alors bien évidemment, on pourrait très facilement imaginer que si le fil conducteur du Circuit des trois châteaux de Fenouillet était l’Histoire, ici à Cerbère, le passé disparaît totalement. Et bien détrompez-vous car ce n’est qu’en partie vrai. Bien sûr, il n’y a pas de vestiges romains ni médiévaux sur le bord du Chemin de la Frigoulette mais la Tour du Querroig du haut de ses 672 mètres surveille toute la contrée. Elle est mentionnée pour la première fois en 985 et a été utilisée par les Rois de Majorque comme tour à signaux dès le 14eme siècle au même titre que la Madeloc. Enfin, non loin du parcours, on trouve des dolmens comme celui de la Coma Estepera et même un menhir du nom de San Salvador au lieu-dit Pedra Dreta. L’Histoire de Cerbère est donc presque aussi riche que celle de Fenouillet et en tous cas, aussi ancienne que celle du Pays FenouillèdesCerbère est déjà citée dans des textes antiques, grecs ou latins, tels ceux de Strabon ou Pline le Jeune qui décrivent le lieu aux confins des Gaules comme étant amplement recouvert de forêts et peuplé d’animaux sauvages et surtout de cerfs. Le « locus Cerveria », c’est très clairement le lieu peuplé de cerfs ayant finalement donné son nom à la petite cité maritime. Aujourd’hui, les Albères orientales sont très éloignées des biotopes privilégiés par les grands cervidés de notre département  et la probabilité d’y rencontrer un cerf est infime voire quasi nulle. Quant à voir un cerf à Cerbère ou même dans ses abords n’y comptait surtout pas même si la vallée que nous traversons au cours de cette balade s’appelle « la Vallée des Cerfs ». Une randonnée éponyme est d’ailleurs réalisable. En tous cas, une chose est sûre c’est que vous verrez plus facilement de la « frigoulette » qu’un cerf ! Bien sûr, si vous êtes du midi, ce nom de « frigoulette » vous parle automatiquement et que l’on soit catalan, provençal ou occitan, tout le monde sait qu’il s’agit du « thym » parfois également appelé « serpolet ». Le « thym », « thymus » pour les botanistes qui aiment bien le latin, est un genre de plantes de la famille des Lamiacées. Ce genre comporte plus de 300 espèces différentes. La plupart sont rampantes et forment des coussinets portant de minuscules fleurs roses, mauves ou blanches. Le thym est surtout connu comme plante aromatique que l’on utilise sur le plan culinaire ou pour sa richesse en thymol, substance bactéricide permettant l’élaboration d’huiles essentielles. Enfin, le nom de « frigoulette » est un diminutif de l’occitan « farigola » car dans le sud de la France, le thym commun ou thym sauvage est fréquemment appelé « farigoule » ou « frigoule » ou par exemple « farigoulette » dans ma Provence natale. Tous ces mots-là ayant la même origine latine « fericula » avec bien sûr quelques petites variations « occitanes » selon les régions méridionales où l’on réside : « ferigoleta » « frigola » « fribola » « friola ».  Enfin, entre origine grecque, romaine ou égyptienne, l’étymologie du mot « thym » est si incertaine que j’ai laissé tombé mes recherches car après tout c’est le « Chemin de la Frigoulette » que je raconte ici pas celui du « thym ». A Cerbère, cette balade peut démarrer de la plage car c’est là qu’on trouve le plus facilement une place de parking pour garer sa voiture. Ensuite, on emprunte la rue du Ribéral ou rue Dominique Mitjavile où l’on remarquera devant une boulangerie, un panonceau indicatif de quatre randonnées parmi laquelle figure la nôtre portant le N°14. On continue cette rue rectiligne et au moment où elle tourne et atteint un grand tunnel passant sous la voie ferrée, on ignore le tunnel et on poursuit à gauche dans une ruelle tout au long de l’immense mur de soutènement du viaduc.   N’ayez aucune inquiétude car ici, un balisage très précis indique la marche à suivre. En réalité, il s’agit de la rue Jean Barrat, petite ruelle bétonnée bordée d’une étroite rigole évacuant les eaux pluviales descendant des « puigs ». Cette ruelle se termine, elle aussi, sous un tunnel, qui une fois franchi, débouche dans la garrigue. Un sentier s élève hardiment en direction de l’ancien bâtiment des douanes, grande bâtisse blanchâtre que l’on appelait « Porte de France » au temps de sa splendeur et que l’on garde dans la ligne de mire. Si le sentier s’étire dans une végétation et une flore typiquement méditerranéenne, on notera la présence de quelques jardins oubliés et de quelques casots ruinés au milieu d’une multitude de terrasses s’élevant en espaliers sur les flancs de la colline. La Nationale 114 et l’ancien poste frontière sont vite atteints. Là, de magnifiques panoramas se dévoilent sur la mer, sur la cité et son « inévitable » gare ferroviaire. Après quelques mètres sur le bitume, on emprunte à droite la piste DFCI AL14, direction le Puig dels Frare. Ici, et sous condition de prêter attention au balisage en tous points parfaits ; panonceau et marques de peinture de couleur jaune ; la randonnée devient d’une grande simplicité. Mais en ce superbe jour de printemps, on a le droit d’être distrait tant le regard embrasse une quantité incroyable de beautés diverses et variées. On ne sait plus où regarder. Le bleu azur d’un ciel intensément pur est-il plus beau que le violine des bouquets des lavandes à toupets ? Le rose pourpre des fleurs des arbres de Judée est-il plus soutenu que l’ocre rouge des vignes ? Le jaune flamboyant des genêts et des ajoncs est-il plus éclatant que le bleu vif et profond de la Méditerranée ? Voilà, des énigmes colorées que l’on laisse volontiers sans réponse pour la simple et bonne raison qu’elles s’inscrivent dans un seul et unique tableau que Dame Nature offre en permanence à nos regards contemplatifs. Après ce parcours tout en balcon sur ce patchwork minéral et végétal que représente le vallon  formé par le ruisseau le Riberal et quelques autres « correcs », le chemin amorce une descente vers le thalweg. Là, la mention forêt domaniale de Cerbère que l’on a vu sur la carte IGN prend enfin tout son sens. La garrigue ouverte laisse la place à une forêt plus compacte aux essences plus variées : pins d’Alep, pins parasols, cèdres, chênes verts et blancs, chênes lièges, aulnes, bruyères arborescentes, arbres de Judée sont les principaux arbres rencontrés. Quelques cabanes en pierres sèches encore parfaitement debout nous rappellent que l’occupation humaine et l’activité pastorale ne sont pas si anciennes que ça.  Dominé par le Serrat del Fito au sommet duquel trône la tour du Querroig, l’agréable chemin nous amène vers la Pla de les Vacas, petite clairière où l’on profitera d’une aire de pique-nique entre ombre et soleil. L’épaisse forêt s’arrête là et on retrouve désormais cette végétation de type maquis méditerranéen. Le sentier s’élève dans la Casa Cremada en suivant la configuration du cirque formé par les crêtes dominantes du Puig Juan. Les vignes ne sont pas très loin et on ne peut être que songeur du travail accompli par les viticulteurs du coin sur ces terrains ô combien hostiles. Sur des sols d’une aridité extrême et sur des pentes parfois très abruptes, les parcelles tracées au cordeau, les vignobles en espaliers et les ceps alignés comme à la parade nous laissent admiratifs. Après quelques sinuosités, la piste forestière atteint finalement le col d’Embarselo et le chemin dit « des crêtes »  au lieu-dit la Solana. Désormais le regard quitte les terres et se tourne vers la mer et les tout proches caps Peyrefite et Rederis. Il faut dire que ces deux caps me rappellent d’excellents souvenirs au temps où nous venions mon fils et moi pour des parties de pêches mémorables et nocturnes qui ne se finissaient qu’à l’aube du jour suivant. Sur ces rochers, dieu sait si nous en avons passé des nuits à la belle étoile, à pêcher mais à dormir aussi, en rêvant à des pêches miraculeuses. Les premières maisons de Cerbère sont déjà là et les souvenirs s’estompent. Les caps Canadell et Cervera effacent les caps précédents. Au milieu des superbes villas, on surveille le balisage jaune pour ne pas s’égarer dans ce dédale de ruelles. Puis le regard se pose sur l’emblématique hôtel Belvédère du Rayon Vert. Surtout habité par des dizaines de pigeons et quelques rares clients depuis que quelques appartements ont été rénovés, le vieux palace « art déco » est bien trop fantomatique et désertique pour que l’on n’ait pas un regard nostalgique sur ce bâtiment hors du commun. Le « paquebot » comme on l’appelle ici, désaffecté  en 1983 puis inscrit aux Monuments Historiques en 1987 renaît peu à peu de ses cendres grâce aux quelques chambres restaurées et à l’organisation d’activités culturelles. En franchissant la passerelle enjambant la voie ferrée, on ne peut s’empêcher de se dire qu’on aimerait bien que l’hôtel retrouve toute sa splendeur d’antan. Après quelques escaliers, on atterrit devant le wagon, la stèle et la statue en hommage aux transbordeuses (*). Ici se termine le « Chemin de la Frigoulette ». Les informations données sur le panonceau du départ sont proches de la réalité : 10,6 km, durée 3h30 et randonnée facile. J’y ajoute les 770 mètres environ de montées cumulées  pour un dénivelé de 260 mètres, le point culminant étant situé à 273 mètres peu après le Puig dels Frare. Carte IGN 2549 OT Banyuls- Col du Perthus- Côte Vermeille Top 25.  

(*) Transbordeuses Au début du XXe siècle, les marchandises des trains qui transitent à la gare-frontière de Cerbère doivent être transbordées par des "dockers" ferroviaires. Pour les délicates oranges, le travail est confié à des femmes. Mal payées pour un travail pénible, elles se mettent en grève en 1906. C'est le premier mouvement exclusivement féminin de l'histoire. Il durera presque un an. (Extrait du site http://www.cabotages.fr/ et de la page http://www.cabotages.fr/cerbere-ou-la-greve-des-transbordeuses-d-oranges.html ) 

 

 

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La Tour de Querroig (670 m) depuis Banyuls-sur-Mer

Publié le par gibirando


Ce diaporama est enjolivé avec la musique "When Darkness Falls" du duo Secret Garden extraite de leur album "Earthsongs" 

  
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Tout au long de son histoire, la ville de Banyuls-sur-Mer a été une plaque tournante, d’abord et longtemps tournée vers l’Espagne elle fut rattachée à la France par le Traité des Pyrénées en 1659. Pendant plusieurs siècles elle est la place forte maritime d’innombrables trafics en tout genre au point même que Louis XIV déclare la cité «  république contrebandière ». Mais la ville fut aussi un passage obligé par la terre, où ses collines, prémices de la longue chaîne pyrénéenne, ont été les spectatrices d’une multitude de traversées dans les deux sens : depuis Hannibal  et ses fameux éléphants franchissant le col de Banyuls jusqu’aux antifascistes fuyant la répression nazie en passant par les troupes espagnoles en quête d’envahir le Roussillon et repoussées par les habitants du village dans la célèbre bataille de 1793 au Col de Banyuls. Le Castell de Querroig (670 m) que nous visons aujourd’hui et qui se situe sur la crête frontière, fut donc un témoin très privilégié de beaucoup de ces va-et-vient maritimes ou terrestres. D’ailleurs, au regard de ce qu’il en reste, une tour et quelques murs en ruines, on peut supposer que cet édifice a également souffert de ces multiples franchissements de frontière. Il ne reste en effet que quelques vestiges d’un castell  « franc », donation en 981 par le roi Lothaire du fief de Cerbère à son ami le duc Gausfred, comte du Roussillon et d’Ampurias.  Il faut dire que la Tour du Querroig, véritable nid d’aigle, domine la mer sur une grande partie de la côte du Roussillon jusqu’au Cap Creus et permet une large vision sur les Albères et les sierras espagnoles. Le départ de cette boucle se fait donc de Banyuls-sur-Mer et plus spécialement du quartier du Puig del Mas où un parking accueille les véhicules. Vers le haut du parking, plusieurs panneaux incitent à des randonnées et indiquent le chemin. Balisé en jaune, il faut suivre celui qui s’appelle « randonnée N°10 à Saute Montagne ». Très rapidement il se confond et devient « Chemin Walter Benjamin », du nom de ce philosophe juif allemand fuyant par ce sentier le nazisme mais dont la destinée s’arrêta tragiquement le lendemain (26 septembre 1940) à Port-Bou quant repris par les autorités espagnoles et menacé d’être remis à la Gestapo, il préféra se suicider. N’ayez crainte il s’agit d’un seul et même chemin et en suivant les petites marques jaunes, elles vous mèneront sans grande difficulté au col de Rumpissa puis à la tour convoitée. Au départ on traverse de deux ou trois villas, puis plus longuement le chemin serpente dans les vignobles ocres. Plantés au milieu de minces rigoles et de petites terrasses de schistes imaginées par les Templiers, les vignobles dessinent des motifs géométriques que l’on pourrait croire fantaisistes mais qui en réalité sont là pour canaliser et capter les eaux pluviales. Ce vignoble unique qui est apprécié dans le monde entier, vous ne le quitterez dés lors que les cultures deviennent impossibles sur un sol trop pentu et trop rocailleux. La sente atterrit sur une piste forestière qui file un temps dans un petit bois de pins et de chênes verts que l’on quitte à nouveau pour un sentier rocailleux qui s’élève en balcon au dessus d’immenses ravines. La cité de Banyuls est déjà bien lointaine mais ses couleurs blanches et rouges qui tranchent avec les bleus distincts de la mer et du ciel créent un incroyable tableau qu’on ne se lasse pas de regarder. Invisible jusque là, la Tour du Querroig fait soudain son apparition sur notre gauche. Posée sur un piton rouge au milieu des vertes garrigues, son nom viendrait-il de là ? « Quer roig ou cairn roug » signifiant « rocher rouge » ou est-ce le fait qu’on y allumait des brasiers incandescents ? Mais comment atteindre cette tour que l’on vient de dépasser ? La sente continue de monter dans les caillasses et les éboulis puis redescend dans un pierrier et finit par arriver sur un vaste plat herbeux au col de Rumpissa. La tour est là sur notre gauche, mais le spectacle est tel qu’on l’aurait presque oubliée ! Un panorama splendide à 360° avec d’un côté les Albères où l’on reconnaît le Pic des 4 Termes, le Néoulous, le Sailfort, la Madeloc et Notre-Dame de la Salette et de l’autre côté, on discerne les premières stations balnéaires de la Costa Brava avec Port-Bou, Colèra, Llansa et Puerto de la Selva. Quand on arrête de regarder, on ne pense qu’à une chose, c’est atteindre le pic de Querroig (photo) car on se dit « plus c’est haut et plus ce doit être beau ! ». Pourtant ce n’est pas une mince affaire que de l’atteindre et les derniers escarpements sont de loin les plus difficiles à gravir. Mais aussitôt arrivé à la tour, on oublie tous les efforts consentis car le panorama est vraiment à couper le souffle. Si les montagnes et la Costa Brava sont encore là, par temps clair, vient s’ajouter une portion non négligeable du golfe du Lion et de la baie de Roses. Malheureusement, sur ces contreforts arides,  le temps n’est pas toujours clément où s’il est, il ne le reste pas toujours ! L’espace d’un frugal casse-croûte et nous voilà contraints de poursuivre la crête en catastrophe sous un déluge de grêlons. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le drapeau catalan étoilé (signifiant le désir d’indépendance) claque au vent, le ciel se coupe en deux et sous une pluie battante, on délaisse les légers tee-shirts pour les épais ponchos transformant notre groupe de randonneurs avec leurs sacs à dos en une cohorte de bossus multicolores. La sente, toujours parfaitement balisée en jaune, suit le « fil du rasoir » de cette colline jusqu’à rejoindre une piste au col de Cervera tout près d’un réservoir d’eau et d’une tour de guet. On continue la piste qui passe à gauche sous deux hautes antennes et on la quitte à nouveau par la gauche sous un pylône à haute tension. La descente toujours plus difficile poursuit encore la crête à cheval entre les territoires de Banyuls et de Cerbère puis elle fait un angle droit et finit par dévaler vers la blanche cité.  On retrouve le bitume en même temps que le vignoble banyulenc. On continue quelques temps sur l’asphalte que l’on quitte par la gauche peu après la Tour d’en Pagès. Un large chemin  bordé de petits murets de lauzes termine sa course au milieu de quelques très belles villas. On retrouve le Puig del Mas, le parking et notre véhicule. Il nous a fallu environ 6 heures de marche effective pour accomplir la boucle mais il est vrai que la descente sous une pluie dantesque fut très compliquée. Je remercie néanmoins Pierre, notre guide, pour cette belle découverte ! Carte IGN 2549 OT Banyuls-Col du Perthus Top 25.

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