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randonnee pedestre

Le plaisir de la randonnée pédestre au Sri Lanka

Publié le par gibirando

Céline du site Internet BlogNomade.com vous propose :

 

Le plaisir de la randonnée pédestre au Sri Lanka

Monuments historiques, nature verdoyante, paysages pittoresques formés de montagnes, ce sont ce qui attire les voyageurs venus au Sri Lanka. Un circuit dans ce pays peut débuter à Nuwara Eliya. Située au sud du territoire, cette ville est connue pour la culture du thé. Elle sert de point de départ pour l’ascension du pic d’Adam. Ce dernier est considéré par la population sri-lankaise comme un lieu saint. Afin de l’atteindre, il faut parcourir plusieurs milliers de marches. Durant leur montée, les randonneurs apercevront de magnifiques plaines parsemées de plantations de théiers et pourront rencontrer quelques pèlerins venus se recueillir au pic d’Adam. Arrivés au sommet, ils découvriront une cavité d’environ 2 m creusée dans la roche. Selon les hindous, cette formation géologique est une marque du passage de Vishnu ou de Çiva. Les musulmans l’attribuent au pied d’Adam lorsqu’il est tombé sur terre à la suite de son exclusion du jardin d’Éden. D’autres religions stipulent qu’il s’agit de l’empreinte de Bouddha, de Shiva ou de Saint Thomas.

Le plaisir de la randonnée pédestre au Sri Lanka

Découverte du parc national de Horton Plains

Près de la ville de Nuwara Eliya se trouve le parc national de Horton Plains. Cette aire protégée couvre une superficie de 3 160 ha. Elle est constituée de prairies et de forêts de nuages. Les visiteurs peuvent découvrir toute son étendue en effectuant de la randonnée. Ils apercevront sur leur chemin un magnifique paysage parsemé de « Patana », une sorte de steppes ainsi que des forêts subtropicales sempervirentes. Ces verdures servent de refuge à quelques mammifères tels que le Cerf Sambar, la panthère du Sri Lanka, le macaque à toque et l’écureuil géant de Ceylan. La réserve naturelle abrite également 15 espèces d'amphibiens et 6 espèces de reptiles endémiques, pour ne citer que le Rhino Horn Lizard et le Rat serpent. En outre, la falaise de World's End fait partie des grandes attractions du parc. Elle offre une vue panoramique sur les plaines et les montagnes de Horton Plains. Il y a aussi Baker'sFalls, une cascade de 20 m de hauteur.

Explorer Kandy et les Knuckles Range

Pour terminer leur circuit au Sri Lanka, les randonneurs iront à Kandy. Cette ville est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO grâce à ses sites dignes d’intérêt tels que le Palais royal et le « Temple de la Dent ». Ce dernier renferme une relique d’une dent de Bouddha symbolisant la puissance et ceux qui la possèdent détiennent le pouvoir sur le pays. À part cela, Kandy abrite l’un des plus beaux jardins botaniques du globe, celui de Peradeniya présentant une importante palette d’orchidées. En outre, les Knuckles Range font partie des attractions touristiques des lieux. Ces massifs montagneux sont situés à 40 km de la ville et constituent une destination de choix pour faire du trekking. Ils sont composés de plusieurs pics, dont certains ressemblent aux doigts de la main. Parcourir cette merveille naturelle permet de découvrir un paysage époustouflant entre sommets, vallées, rivières, cascades, etc. Il est aussi possible d’y rencontrer des habitants locaux qui vivent uniquement de l’agriculture comme au village de Meemure.

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Publié le par gibirando

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Le Cami de Sant Bernabeu depuis Valcebollère

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 4 musiques jouées par Itzhak Perlman & John Williams et le Pittsburg Symphony Orchestra. Elles sont extraites de l'album "Cinema Serenade" et ont pour titre : "Yentl: Papa, Can You Hear Me ?", "Theme from Schindler's List", "Out of Africa: Main Title-I Had a Farm In Africa" et " Love Theme from Cinema Paradiso'


Valcebollère est un tout petit village de Cerdagne situé à 1.500 mètres d’altitude et ici, il va servir de ligne de départ à une balade intitulée le Cami de Sant Bernabeu ou Chemin de Saint Barnabé (*). L’origine du nom Valcebollère viendrait de « Val » signifiant « vallée » et de « cebollère » signifiant « oignon » (cebollar). Valcebollère étant sans doute la vallée où l’on cultivait des oignons au temps jadis. Je vous rassure tout de suite, je n’ai pas vu de culture d’oignons et c’est donc inutile d’apporter un stock de mouchoirs car vous n’en aurez pas à en éplucher. De toute manière, tout ça c’était il y a très longtemps. Ce Cami de Sant Bernabeu, vous le trouverez parfois dans certains topo-guides sous le titre de « Sentier des Ardoisières ».  Il s’agit exactement de la même petite boucle pédestre qui est agrémentée de 9 panneaux thématiques d’interprétation. Pourquoi cette double dénomination ? Il faut savoir que Valcebollère était un hameau agropastoral. Depuis toujours, la terre a fait vivre ses habitants qui étaient encore au nombre de 400 au 19eme siècle. Mais l’exode rural est passé par là, et après avoir diminué leur nombre de moitié au 20eme siècle, ils ne sont plus qu’une cinquante de résidants de nos jours. Ici, depuis des siècles, on vivait en quasi autarcie car la route telle qu’on la connaît aujourd’hui n’existait pas et tous les déplacements et transports s’effectuaient par des sentiers muletiers quand ce n’était pas à dos d’hommes que l’on véhiculait les portages. Alors bien évidemment les habitants devaient se débrouiller et par la force des choses, ils étaient pour la plupart des paysans dont les récoltes étaient vitales. La moindre tracasserie climatique ou autre dans une récolte et c‘était une saison de perdue et la famine presque assurée. Alors, bien sûr, il fallait être prévoyant mais pour que ces récoltes se passent au mieux, on priait aussi Barnabé, saint patron que l’on évoquait pour se protéger de la grêle et des autres aléas météorologiques ou naturels. La légende, que vous trouverez écrite sur un panneau au départ de la balade, prétend que lors d’une invasion de sauterelles, les habitants ayant prié Saint Barnabé, ce dernier, touchait par la foi, aurait protégé les récoltes en chassant les sauterelles permettant ainsi de sauver les blés, essentiels à la survie du village. Pour le remercier, les habitants érigèrent une petite chapelle que l’on découvre en point d’orgue (1.776 m d’altitude) sur le parcours. Elle lui est dédiée. Si Saint Barnabé était charitable et les terres autour de Valcebollère parfois généreuses, les flancs de la montagne recelaient une autre richesse : l’ardoise que l’on a extrait des carrières de schistes depuis le Moyen Âge. Ces carrières sont encore visibles et principalement sur le flanc nord de la montagne juste au dessus des ruines de l’ancien hameau. L’Histoire nous apprend que les carrières de schistes de Valcebollère qu’on appelait « ardoisières » fournissaient des lauses (lauzes, lloses ou llauses) d’excellente qualité pour la couverture des toitures des maisons, des cabanes mais également de nombreux bâtiments et édifices civils ou religieux de toute la région de Cerdagne et parfois encore plus loin. Le métier était très pénible car pour l’extraction, il fallait attendre l’hiver, quand les blocs de schistes gorgés d’eau glacée se détachaient plus facilement de la montagne. Pour obtenir un mètre carré d’ardoises utile à une toiture, quatre mètres carré devaient être exploités. La pénibilité et la faible rentabilité de cette activité eurent raison de l’exploitation des ardoisières de Valcebollère qui s’arrêterent au milieu du 20eme siècle. L’exode rural s’amplifia. J’ai lu très récemment qu’il ne restait que trois ardoisières en exploitation sur toute la chaîne pyrénéenne. Voilà les explications quand aux deux intitulés de cette balade pédestre. Moi, je préfère l’appeler le Cami de Sant Bernabeu d’abord parce que c’est l’appellation la plus usitée sur le parcours et ensuite parce que les « ardoisières » ne sont pas vraiment sur l’itinéraire et ne sont donc visibles que de loin. Après l’entrée du village, on poursuit la rue principale jusqu’au vaste parking où l’on laisse sa voiture. Plusieurs panneaux vantent les randonnées de Valcebollère et plus globalement celles de la Cerdagne et leurs beautés. Un autre panneau évoque les tristes souvenirs des Chemins de la Retirada aujourd’hui transformés en un itinéraire pédestre d’une quinzaine de kilomètres aller retour. Au départ du parking, le Cami de Sant Bernabeu est balisé en jaune et après avoir franchi le torrent La Vanera, il monte en direction de l’église du village. Là, très clairement un panonceau vert « la Chapelle » et un peu plus haut, une pancarte « Chemin de la Saint Barnabé » confirment l’itinéraire. La route bitumée zigzague en s’élevant au dessus des dernières maisons et de la jolie chapelle. L’asphalte laisse la place à une piste terreuse que l’on quittera dès le virage suivant au profit d’un large chemin plus herbeux qui s’élève agréablement en balcon au dessus du Torrent de la Tossa. Au passage, on aura pris soin de lire une première et ludique pancarte expliquant ce qu’était les « ardoisières » que l’on aperçoit de l’autre côté du torrent et sur les flancs rocailleux des Roques de Bamoure. Mais ici, du schiste il y en a un peu partout et notamment sous la forme de falaises plus abruptes que l’on peut voir tout en bas de la haute « Serra de l’Artigue ». Au sommet de ce mamelon dénudé, quelques vautours fauves planent nonchalamment. Un peu plus bas, au dessus des ruines de l’ancien hameau, un couple de faucons crécerelle joue aux voltigeurs. Une deuxième pancarte thématique évoque les prés de fauche que l’on prenait soin d’exploiter dans les lieux le plus humides c'est-à-dire au bord des ruisseaux. Le balisage est présent et la balade sans difficulté, la déclivité étant très modeste. Le chemin s’éloigne du ravin où coule le Torrent de la Tossa mais il continue à zigzaguer. Il passe devant le Corral des Arces où trois chevaux se régalent d’un gazon verdoyant à l’ombre des arbres. Un peu plus haut, le large chemin continue devant un réservoir et un pylône. Là, le chemin herbeux retrouve la piste terreuse mais pour peu de temps car rapidement le balisage indique de prendre un petit sentier qui s’élève à gauche en longeant un clôture. Finalement ce sentier aboutit au milieu d’une prairie où de nombreux bovins ruminent l’herbe verdoyante et tendre qu’ils viennent d’ingurgiter. Pour la plupart d’entre eux, c’est déjà l’heure de la sieste mais pour nous c’est tout juste celle du pique-nique avec des vues admirables sur le village, la vallée de La Vanera et au loin sur une longue chaîne de sommets pyrénéens encore bien enneigés. La pelouse de ce pacage étant douillette à souhait, elle est incitative à une longue pause pas vraiment nécessaire après cette jolie mais facile ascension. On se remet en route toujours sur ce vert pâturage mais très rapidement on retrouve de nouveau la piste terreuse et quelques autres bovins qui vautraient au milieu d’elle paraissent en garder le passage. On les contourne car l’itinéraire continue de l’autre côté et au bout de quelques mètres, la minuscule chapelle dédiée à Sant Bernabeu est là, blottie au beau milieu de quelques pins à crochets. Elle est si petite qu’on dirait qu’elle a été construite par des schtroumpfs pour des schtroumpfs. Le cadre et les décors sont si charmants qu’on regrette presque de s’être arrêtés un peu plus bas pour le pique-nique. On le regrette d’autant plus que les panoramas sont tout aussi merveilleux, si non plus, et que de jolies tables et gradins en pierre ont été aménagés pour accueillir les visiteurs. Comme on peut le lire sur une pancarte, chaque 11 juin, fête de la Saint Barnabé, de nombreux fidèles montent ici en procession pour rendre hommage et louer les bienfaits de ce martyr. Cette journée est l’occasion d’une messe et d’un banquet où chacun porte son repas et des offrandes qu’il devra partager. Dany et moi, ce que l’on apprécie le plus de cette chapelle, c’est d’abord qu’elle soit ouverte. Au cours de nos balades pédestres, nous avons tant l’habitude d’en rencontrer des fermées qu’aujourd’hui nous en sommes presque surpris. Si nous devions dresser la liste des chapelles dont nous n’avons pu voir que l’architecture extérieure, les doigts de nos deux mains respectives n’y suffiraient sans doute pas. Là, elle est ouverte à tous et à toutes comme en témoignent les nombreux messages laissés à l’attention du Saint : Lettres, cartes postales, cartes de visites, photos, cartes pieuses, oraisons, post-it et simples bouts de papier, tout est bon pour passer un message, laisser une prière ou un simple vœu à Saint Barnabé. Un visiteur a trouvé judicieux de décorer l’intérieur et a laissé quelques ardoises peintes. Un autre a jugé utile d’accrocher la photo du pape.  Je ne suis pas croyant et pourtant je trouve qu’il y a quelque chose de touchant dans toutes ces marques de tendresse, de confiance et de vénération à l’encontre du saint apôtre. Certains croyants le supplient de son aide pour recouvrer la santé ou celle d’un proche, d’autres l’adjurent de trouver une solution dans un conflit familial, d’autres lui laissent un simple message de louange ou de bonheur à se retrouver là. C’est notre cas. Tout ça est d’autant plus émouvant que bons nombres de ces vœux sont anciens, effacés par l’humidité des lieux et pour la plupart amplement grignotés par de nombreux petits rongeurs qui transforment tous ces papiers en de petits confettis, confettis servant à constituer leurs nids douillets. Eh oui que voulez-vous, la minuscule chapelle est même ouverte à nos amis les bêtes, locataires les plus proches qui, en hiver, y trouvent sans doute refuge, chaleur et réconfort et je trouve que c’est très bien ainsi. Un dernier rafraîchissement à l’eau claire de la fontaine et il est temps de quitter la minuscule chapelle, son petit autel, ses messages divins, ses rongeurs qui se cachent aujourd’hui, ses lézards qui ne se cachent pas et aiment se prélasser sur son épaisse et chaude toiture d’ardoises. Ici, on reprend la direction de la piste qu’occupent les bovins. Quelques très jeunes veaux sont là, tout près de leurs mères, alors on s’écarte de nouveau, pour ne pas avoir à jouer les toreros et pour ne pas les déranger dans leurs ruminantes mastications. De toute manière, leurs longues et impressionnantes cornes sont leur meilleure arme de dissuasion. La piste descend en direction de la forêt et les paysages sur la vallée s’entrouvrent pleinement. Splendide ! Très clairement, on quitte le côté ensoleillé du vallon c'est-à-dire la soulane pour le versant plus ombragé où coulent là aussi une multitude de ruisseaux plus ou moins « torrentiels ». D’autres panneaux d’interprétation se présentent : « Valcebollère, terre de passage » et « utilisation du bois de la forêt ». De nombreux oiseaux s’envolent, saisissent un insecte en plein vol puis replongent dans les prés disparaissant dans l’ombrage des hautes herbes. Ces hautes herbes servaient de chaume pour les toitures des granges dont un exemplaire surplombe encore somptueusement la vallée. Les bords du chemin et les fossés s’emplissent de fleurs. Les papillons y butinent et dès que l’on s’approche, de nombreux insectes en bondissent tels de petits diables intrépides sortant de leurs boites. Une fois encore, on délaisse la piste terreuse au profit d’un large chemin herbeux. Un panneau indique Valcebollère à 40 minutes. Le chemin coupe un premier torrent, plutôt étroit puis un deuxième bien plus large mais facile à enjamber sans se mouiller les pieds, à condition de jouer les équilibristes sur les pierres qui en remplissent son lit. Ici, de l’eau, il en coule à foison mais tous ces petits torrents se rejoignent formant la rivière La Vanera, dont le parcours se poursuit vers Osséja puis rejoint la Sègre. On longe le torrent sur un chemin frais et agréable car essentiellement en sous-bois. Un magnifique geai joue avec mes nerfs et avec mon appareil photo que son objectif n’arrive pas à capter correctement tant l’oiseau à la bougeotte. Enfin, le voilà enregistré ! Mon appareil photo est une cage sans barreau et c’est très bien ainsi car ensuite, je peux regarder les oiseaux à ma guise. Valcebollère apparaît sur la droite et en contrebas du chemin. Un dernier panonceau en explique brièvement l’exode rural. La balade se termine au milieu des prairies verdoyantes mais tachetées de jaunes à cause des innombrables fleurs de pissenlits qui les colorent. Quelques chevaux s’y ébattent et depuis longtemps, ils ont compris que les feuilles de pissenlits ne se mangeaient pas qu’en salade ou en gratin. Eux, sans vergogne,  les croquent à pleines dents. Le village est là. Je pars le visiter ainsi que ses ruines qui le dominent admirablement. Pour Dany, la balade est déjà finie car elle a décidé de m’attendre à la terrasse de l’Auberge des Ecureuils sirotant un café et en mangeant une glace. Les ruines les plus hautes sont difficilement abordables et de toute manière, elles sont pleines de risques de voir les pierres encore s’ébouler, alors après une brève grimpette et quelques photos, l’heure de redescendre a déjà sonné. Un faucon crécerelle joue à cache-cache et avec le capteur de mon numérique. Sans doute un copain du geai ! Un gentil chat noir vient sans crainte se frotter contre mes jambes et réclamer quelques câlins. Comment les lui refuser alors qu’il ressemble à s’y méprendre à notre petite Milie que l’on a perdue voilà 5 ans déjà ? Cette balade se termine devant un café liégeois. Elle a été longue de 6 km environ pour un modeste dénivelé de 265 mètres. Cette distance n’inclut pas la visite du village et la montée vers les ruines de l’ancien hameau. Carte IGN 2250 ET Bourg-Madame – Mont-Louis – Col de la Perche Top 25.

(*)  Barnabé ou Barnabas signifiant en hébreu « fils de consolation ou d’encouragement » est le surnom donné par les apôtres à Joseph, juif lévite né vers 3 av. J.-C. à Salamine en Chypre et mort vers 61 toujours à Salamine (désormais Famagouste). A cause de l’aide qu’il a apporté à Paul de Tarse et à ses nombreuses missions de piété et d’évangélisation à Jérusalem, Chypre, Rome et Antioche, il tient une place importante dans les principales religions occidentales. Bien que ne faisant pas partie des douze principaux apôtres, il est reconnu en tant que tel par toutes les églises qu’elles soient catholique, anglicane, orthodoxe ou luthérienne. Il serait mort martyrisé à Chypre où sa tombe a été découverte au 5eme siècle. Les raisons du martyre restent floues : pendaison, lapidation ou crémation ? Le mystère demeure. Il est présent dans la liste des saints et à ce titre, il est le Saint patron de Chypre, d’Antioche et on l’invoque principalement contre la grêle. A ce dernier sujet, il est cité dans de nombreux dictons relatifs aux aléas météorologiques. En voici un parmi les plus connus et des dizaines presque tous liés à la météo et aux récoltes : « S’il pleut à la Saint Médard (8 juin), il pleut quarante jours plus tard, à moins que Saint Barnabé ne lui coupe l’herbe sous le pied ». 

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Bonnes vacances !!!

Publié le par gibirando

A  mi(e)s blogueuses et blogueurs bonnes vacances.........

A bientôt pour de nouvelles randos.....les anciennes fonctionnent toujours.....

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Les Lucioles de Roquebrune-sur-Argens (Var)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 3 chansons "nocturnes". Elles ont pour titres et interprétes : "Retiens la nuit" puis "Quand revient la nuit" par Johnny Hallyday et enfin "Etrangers dans la nuit" par Richard Anthony.

LUCIOLES-ROQUEBRUNE
LUCIOLESIGN
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran. 

Notre fils Jérôme sait que sa mère et moi aimons les randonnées pédestres et cette année, il nous avait inscrits pour les « Lucioles » de Roquebrune-sur-Argens dans le Var.  Ils nous étaient donc difficile de refuser et ce d’autant que le 23 avril, deux jours avant cette randonnée nocturne, c’était mon anniversaire. Alors bien sûr, Jérôme avait tout orchestré et manigancé et il était évident qu’une reculade de notre part aurait été malvenue. C’est ainsi que nous avons pris la voiture direction Fréjus et le soir de cette randonnée, avec Dany, nous étions fins prêts pour parcourir les 14 kilomètres de la randonnée sélectionnée (voir carte IGN). En réalité, trois balades bien distinctes avec des distances de  7, 14 et 21 km pouvaient être choisies par les concurrents mais en ce qui nous concerne, nous partions bien évidemment dans l’inconnu le plus absolu. Il y avait même un trail réservé aux adeptes de ce sport et aux randonneurs bien plus sportifs que nous. Or mis lors d’égarements mémorables mais totalement involontaires, jamais, nous n’avions randonné de nuit et bien sûr c’est une expérience que nous avions envie de connaître même si nous l’appréhendions un peu, à cause des problèmes articulaires de Dany. Vers 20h30, nous sommes en famille et avec quelques amis devant la Salle des Fêtes de la place Germain Ollier pour récupérer nos dossards respectifs. Il y a un monde fou et des files d’attente. Nous avons même retrouvé Cathy et Fred, de formidables amis avec lesquels j’avais accompli le Tour pédestre du Capcir en 2013. Stands divers et variés, concurrents déguisés, orchestre en fanfare, animateurs et organisateurs sur les estrades micros en main, il règne une ambiance du tonnerre sur la ligne de départ. Le bruit court que plus de 2.000 concurrents se sont inscrits et une évidente effervescence monte au fil des minutes dans l’attente du signal annonçant le départ. Ça promet. Quand vers 21 heures, le signal est donné, la nuit est pratiquement tombée. Toute cette foule se met en branle et la randonnée se transforme d’abord en un tranquille et lent défilé dans les jolies ruelles de la cité. En musique, la fanfare ouvre tranquillement les hostilités. Nous sommes parmi les premiers mais la foule est si dense qu'il nous est très difficile d'évaluer la quantité de personnes qu'il peut y avoir devant et derrière nous. Quelques brefs arrêts dans la cité, le temps pour les musiciens de faire entendre leurs cuivres et leurs timbales, puis tout ce petit monde repart gentiment au rythme des joyeuses harmonies. Soudain, à la sortie de la ville, la longue procession s’arrête et un gigantesque bouchon se forme instantanément. En effet, les tout premiers marcheurs ont atteint la dernière rue bitumée qui s’est soudain muée en un chemin terreux puis en un sentier très étroit entrant dans la garrigue. Alors bien évidemment, cet entonnoir n’est pas adapté à recueillir un tel flot de concurrents. Nous attendons et je ne sais pas pourquoi mais au moment même où nous repartons, là les choses changent tout à coup. A l’instant même où l’important cortège se remet en route pour entrer dans le goulot de ce petit entonnoir très rétréci que forme la petite sente, tout se précipite. Sans que je sache vraiment pourquoi, la vitesse s’accentue soudainement à l’endroit même où tout devient plus sombre car nous venons d’entrer dans le maquis et dans un sous-bois de petits chênes verts. Tout le monde presse le pas. Certains en sont même à courir pour dépasser ceux qu’ils estiment trop indolents. Moi, qui n’ai pas vraiment envie de  courir ; ça n’est pas dans mes habitudes ; je mets ça sur le compte des plus jeunes, qui sont les plus nombreux et qui n’ont pas envie de rester « coincer » derrière d’éventuels « traînards » de mon acabit. Ça court, ça dépasse à droite comme à gauche, malgré l’étroitesse du chemin. Pour Dany et moi, la balade nocturne que l’on espérait plutôt paisible se transforme en une épreuve rapide assez inattendue. Bien que cette cadence dépasse notre rythme de marche habituel, on tente tant bien que mal de rester au contact des amis et de notre groupe familial. Seulement éclairés de notre lampe frontale et d’une « luciole » phosphorescente offerte à tous les concurrents, cette « rude » cavalcade est peu évidente car le peloton reste toujours aussi compact et en plus, le terrain est loin d’être plat et souple. Il est même assez dur et caillouteux et même très pierreux par endroits. A cela s’ajoute, le franchissement de petits rus où les rochers sont glissants. L’itinéraire monte, descend, monte, descend et nécessite assez souvent vigilance et prudence ; enfin c’est le sentiment que j’en ai personnellement ; et pour Dany et moi, bien évidemment, garder ce rythme soutenu est une gageure. Sans que je sache en fournir la distance, peut être le tiers du parcours, on va tenir cette cadence le plus longtemps possible et rester au contact du flot des concurrents jusqu’à « l’explosion » inévitable. Explosion « cardiaque » et manque de souffle bien sûr mais surtout explosion articulaire avec pour Dany, le réveil de ses problèmes arthritiques récurrents et pour moi, la renaissance d’une vieille tendinite du genou droit, résultat d’une accidentelle glissade sur un rocher bien trop humide car recouvert d’argile. Le pire pour moi, c’est qu’outre cette tendinite du genou droit, souvenir du Tour du Capcir, une douleur nouvelle s’éveille au même endroit sur le genou gauche. Alors bien évidemment, par la force des choses, je vais freiner des quatre fers et Dany se joint à moi dans cette nouvelle allure plus conforme à nos tracas et à nos possibilités. On décide d’arrêter-là cette « course aux échalotes » ou plutôt aux « lucioles ». Désormais, on a pris la décision de flâner. Les amis et la famille ont beau nous attendre, nous ne pouvons pas aller plus vite et chacun des petits points d’animation sont autant d’arrêts bienvenus. La plupart en auront assez de nous attendre et je ne les blâme surtout pas. Je les comprends même. Quand au principal point de ravitaillement, il arrive avec enchantement : plaisir de manger et de boire bien sûr, qui plus est au bord d’un petit lac et donc dans un cadre agréable et dans une belle ambiance, mais surtout bonheur de sortir des ténèbres et de retrouver pour un laps de temps aussi court soit-il la lumière même si elle n’est qu’artificielle. Comme le dit si justement un proverbe persan « le jour a des yeux et la nuit a des oreilles ». Or ce qui nous manque le plus dans cette randonnée, ce sont d’abord les yeux car Dany et moi sommes surtout des contemplatifs. Ici, impossible de savoir où l’on marche vraiment, même si quelques modestes repères apparaissent dans la nuit noire simplement éclairés par la clarté céleste et par nos faiblardes loupiotes : éclairage des villes ou de maisons isolées,  petits bois de chênes, pinèdes plus hautes, ruisseaux qu’on entend plus qu’on ne les voit, obscurs vallons et sombres collines plus ou moins lointaines. Or là, on ne voit que ça c’est à dire des ombres, des silhouettes, c'est-à-dire pas grand chose et de ce fait, on ne fait surtout qu’entendre. Le bruit sourd des ribambelles de godillots martelant le sol bien sûr, mais aussi les voix et parfois les rires ou les fous rires savoureux des autres concurrents, le ruissellement des multiples cours d’eau, les croassements de ceux qui les habitent, les stridulations des grillons,  et très curieusement, le gazouillis de nombreux oiseaux qu’on aurait pu croire endormis à cette heure si tardive. Il faut dire que tout ce petit monde faunique peu habitué au bruit des humains doit être le premier surpris de tout ce tapage nocturne. Alors après cet appréciable et sympathique entracte qu’a été le ravitaillement et afin de terminer au mieux cette randonnée, Dany et moi avons continué à flâner jusqu’à l’arrivée, en compagnie de Jérôme qui, avec beaucoup de prévenance, nous avait attendus. Nous avons flâné mais en claudiquant et nous ne pouvions guère aller plus vite. De ce fait, je l’avoue, j’ai vu arriver avec satisfaction, les premières maisons de Roquebrune car autant le dire, les 14 km de cette balade nocturne ont sans doute étaient les plus longs de ma mémorable expérience de randonneur. D’abord parce que j’ai souffert des deux genoux et ensuite parce que l’essentiel m’a manqué : « VOIR ! » ou n’était pas là : « DECOUVRIR ! » Cette randonnée nocturne était sans doute à faire et nous l’avons faite mais je ne pense pas que nous renouvellerons l’expérience car nous préférons et de très loin, marcher en pleine lumière. Toutefois, il faut néanmoins reconnaître que les organisateurs d’ASCS (*) ont accompli des prouesses pour mettre en œuvre une telle logistique et à ce titre, il faut bien évidemment les féliciter et les remercier pour cette superbe 11eme édition. Il faut d’autant plus les remercier que les sommes récoltées servent à lutter contre la pauvreté et la misère de notre monde, alors bien évidemment ce n’est pas la besogne qui manque et les besoins sont sans limite. Alors un conseil, allez faire cette randonnée des Lucioles de Roquebrune-sur-Argens car au delà de nos petits bobos, de nos petits problèmes physiques et du regard futile que nous pouvons porter sur cette randonnée, il y a bien évidemment de nombreux aspects positifs. Le premier est bien entendu de faire une bonne action mais il y aussi un côté très festif, convivial, agréable et même sans doute très attractif pour les plus jeunes qui trouvent ici une façon saine de se défouler et de faire des rencontres.  Les quelques points d’animation et de ravitaillement sont toujours très colorés et très sympathiques avec des bénévoles souriants et prévenants et de la musique pour que l’ambiance ne retombe pas malgré les kilomètres s’additionnant dans les mollets au fil du temps. Alors, j’ai déjà proposé à Jérôme de refaire cette même balade mais un jour de grand beau temps, histoire de bien voir tout ce que nous avons raté…..Si ça se produit, je vous raconterais ça dans mon blog……et qui sait peut être sous le titre très insolite « des Lucioles diurnes de Roquebrune-sur-Argens…. ». Carte IGN 3544 Fréjus – Saint-Raphaël – Corniche de l’Esterel Top 25.

(*) Association Sportive et Culturelle pour la Solidarité. Cliquez sur ASCS et vous en saurez plus sur les actions menées.

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22eme fête de la randonnée à Millas

Publié le par gibirando


Je vous informe que la 22eme fête de la randonnée se tiendra à Millas le dimanche 26 avril 2015 à partir de 7h à la Maison du Parc. Pour consulter le programme, agrandissez les photos ci-dessous en cliquant dessus ou mieux sur taille réelle. Désolés mais nous ne serons sans doute pas parmi vous car déjà inscrits aux "Lucioles de Roquebrune-sur-Argens". 



 

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Si Cobazet m'était conté.......

Publié le par gibirando


Le récit que vous allez lire ci-après est l'histoire de Cobazet, domaine forestier situé dans la Haut-Conflent au pied du Massif du Madres entre la Vallée de la Castellane et celle d'Urbanya. Dans la Vallée de la Castellane, le village le plus emblématique est celui de Mosset,  inscrit parmi les plus beaux villages de France et ce récit est le résultat d'un magnifique travail de recherche et de rédaction effectué par un vrai mossétan. Ce mossétan, c'est Julien PUJOL, agriculteur, randonneur émérite, amoureux fou de son pays catalan et fervent adepte du yoga depuis de très longues années. C'est d'ailleurs par l'entremise d'une association de yoga que j'ai connu Julien, les randonnées pédestres nous ont bien évidemment naturellement rapprochés, nous avons appris à nous connaître et avec la gentillesse qui le caractérise, Julien m'a transmis ce récit et m'a autorisé à le publier dans mon blog "Mes Belles Randonnées Expliquées". Je ne peux bien évidemment que l'en remercier. D’abord parce que j’aime l’histoire mais surtout parce que tout comme lui je suis tombé éperdument amoureux de ce coin de montagne…….

Si Cobazet m’était conté…..
Je ne suis pas écrivain, je ne suis pas historien, je suis tout simplement un agriculteur qui a travaillé la terre pendant plus de 45 ans et étant toujours aussi amoureux de cette terre catalane qui m’a vu naître, je n’ai pas pu refuser à Amaury, notre ami ardéchois, le fait de coucher sur le papier quelques témoignages, quelque partage sur le vécu concernant le domaine de Cobazet, situé dans cette belle vallée de la Castellane, entre le Col de Jau et le si pittoresque village de Mosset, bien en face de notre Canigou. C’est pour cela que j’ai fait appel à la tradition orale avec les anciens qui ont sué sang et eau dans ces montagnes, avec tout ce que cela induit d’erreurs quant à des interprétations diverses pour le même évènement puisque la mémoire populaire n’a pas toujours la rigueur de l’histoire !!
Cobazet se prononce en catalan « coubazètt », ceci bien sûr en rapport avec la « cova » qui signifie « grotte », sous-entendant que sur les lieux, il y avait des avens qui ont été comblés par la suite et le « v »qui figure encore sur certaines cartes avec la dénomination « Covazet » devient « b » de par les mystères de la linguistique ! Le domaine de Cobazet, dont le propriétaire actuel est Groupama, décline bien en remontant le temps, l’économie agricole de cette vallée : c’était  de l’élevage et des cultures vivrières, puis l’exploitation de la forêt et enfin l’exploitation de la carrière de talc.
La première interrogation, à l’arrivée sur le corps de ferme du domaine se pose dès le seuil, à l’entrée du corps d’habitation : sur une pierre de granit sont gravés deux noms et une date : « PARES, LAVILA, 1862 ». Cette date permet de présumer que ce sont ceux qui ont été les constructeurs ou au moins les habitants de cet édifice (les métayers ?). Puisque cela portait le nom de « Métairie de Cobazet » et quelques recherches nous conduisent à Jean Parès, enfant de Mosset, qui nous donne la probable origine de cette pierre gravée : elle repose sur l’analyse des familles Lavila et Parès au 19ème siècle mais sans pouvoir remonter avec précision sur la date exacte de la construction de l’édifice : dans la suite du récit nous essayerons d’établir un lien entre ces familles et le propriétaire des lieux en 1862, Rémi Jacomy. La bâtisse était délabrée lors de son achat et il avait chargé un de ses commis, Louis Lavila, de procéder à sa rénovation. Celui-ci choisit un maçon marié à une de ses cousines Françoise Lavila, née Parès et nous pensons qu’il a voulu honorer ses beaux-parents en gravant leur nom dans le roc. Quant aux origines des habitants de la bâtisse, une voie sur laquelle je m’étais engagé s’est révélée être fausse : à savoir qu’un dénommé Jean-Baptiste Vila, marié en 1810 avec Anne-Marie Parès, possédait, au lieu dit Cobazet, une terre de 2 hectares (erreur suite confusion de noms entre Lavila en un seul mot et La Vila).
Revenons aux origines de propriété : une vaste propriété rurale dite « montagnes de Mosset » en nature de pacages, bois et forêt de pins, sapins, hêtres et chemins d’exploitation pour une superficie d’environ 1894 hectares ainsi que le domaine de Cobazet, composé d’une maison de maître, de granges et d’écuries, de champs, et de près pour un ensemble d’environ 91 hectares appartenait, entre autres propriétés, dont le site dit « le Caillau », jusqu’e 1861, aux descendants de la seigneurie du Marquis d’Aguilar. Cette famille, depuis 1675, régnait sur le territoire de Mosset jusqu’à la révolution de 1789.
Comme les descendants des d’Aguilar avaient émigré en Espagne en 1793, leurs biens ont été nationalisés et revendus aux enchères. Seuls la forêt et les vacants y ont échappé. Ils ont été attribués à Jean Gaspar d’Aguilar qui avait émigré bien avant la révolution. La commune de Mosset s’est opposée énergiquement à cette décision par voie de justice. Elle s’est ruinée en d’interminables procès jusqu’en 1811.
Localement, les délits forestiers sont de plus en plus fréquents. En 1806, les deux gardes forestiers de d’Aguilar sont assassinés au lieu dit Ladou. Leurs cadavres sont retrouvés deux semaines plus tard enfouis dans un four à chaux au Coll del Torn. Après enquête et jugements, le bilan est de sept inculpations : deux acquittements, quatre condamnations à 20 ans de fer à Rochefort et un fuyard.
A la suite des évènements qui s’ensuivirent, les héritiers revendirent ces biens précisés à celui qui fut un grand acteur du monde économique catalan dans les années 1860-1883, le maître des forges Rémi Jacomy qui était le gérant de la Société des Forges de Ria. C’était un véritable capitaine d’industrie qui fut le promoteur d’une dizaine de haut fourneaux à bois et ceci explique l’achat du domaine de Cobazet pour l’exploitation de ses forêts pour la fourniture du bois et du charbon de bois nécessaire à son industrie.
Le débardage se faisait alors par ce qu’on appelait « le chemin des Traginers » Le Caillau – Cobazet – le col d’el Torn – le col de las bigues – Estardé. Par la suite nous verrons que c’est toujours sur cette rive droite de la Castellane que fut construite la ligne de chemin de fer. C’est ce qui s’appelait alors « le trajet libre » entre le col de Jau et Prades, de par une convention passée entre Jacomy et la commune de Mosset : « Monsieur Jacomy autorise la commune de Mosset et ses habitants à passer à pied, à cheval et en voiture sur le chemin qu’il a tracé sous la condition, à moins d’autorisation spéciale, d’y passer avec des troupeaux, du minerai ou du charbon de bois » (concurrence oblige !).
Cette convention (Jugement du 16 Juillet 1861) met fin au conflit qui oppose la communauté de Mosset aux d’Aguilar depuis des siècles. On sait que les habitants pouvaient prélever du bois de chauffage et de construction et défricher les vacants sur tout le territoire de la baronnie. Ce droit global sur tout le territoire est transformé par cantonnement : Jacomy est affranchi de toute servitude sur la partie haute de la forêt (sauf le droit de passage indiqué ci-dessus). La commune devient propriétaire des vacants et de la partie basse de la forêt, c’est-à-dire, grosso modo, de tout ce qui est au-dessous d’une ligne qui va du col de Jau à Estardé.
Ensuite l’évolution technique et économique fait que les sociétés de Rémi Jacomy sont en faillite en 1882 et tous ses biens sont finalement vendus aux enchères en 1883.
Commence alors une autre aventure pour les habitants de la vallée de la Castellane : précédemment, c’était l’exploitation du bois de ses forêts qui primait. Avec l’achat, le 4 juin 1883 par le Baron de Chefdebien c’est la grande aventure de l’exploitation de la carrière de talc qui commence. Le talc, tiré de cette roche tendre appelée « stéatite » servait aux usines de Chefdebien pour élaborer, en tant que matériau de charge, la fameuse poudre cuprique CCD (carbonate de cuivre déployé) utilisée pour combattre le mildiou. Plus tard l’arrivée des fongicides de synthèse fit tomber celle-ci dans l’oubli, mais pendant des décennies ce furent, avec le soufre pour combattre l’oïdium, les produits vedette de la pharmacopée viticole !
Commence alors l’éreintant travail de la mine : dans le journal des Mossétans, nous suivons l’évolution de ce chantier. Qui étaient ces travailleurs de la carrière de talc, ces mineurs qui provenaient de Mosset de Campôme mais aussi des Italiens et des Espagnols ? De 4 à 7  ouvriers en 1887, ils sont de 14 à 20 en 1900 et une quinzaine en 1937. Voici rapidement esquissées leurs conditions de travail. Ils travaillaient du lundi matin 6 heures jusqu’au samedi soir 18 heures. Ils passaient donc le dimanche à Mosset qu’ils quittaient à pied le lundi vers 2-3 heures du matin pour arriver à Cobazet. Là, une petite locomotive à vapeur dont nous reparlerons les amenait au Caillau qui servait alors de dortoir et de cantine, par conséquent, le Caillau portait le nom de « maison des mineurs » (à l’inverse des bâtiments de Cobazet, dont on ne trouve pas l’année de construction, cette « maison des mineurs », fut construite en 1870). Ces mineurs étaient soumis à de conditions de travail draconiennes, un quart d’heures de retard à l’arrivée sur le chantier et c’était la perte d’une demie journée de salaire.
Ils extrayaient ce minerai, la stéatite, et le chargeaient sur des wagonnets tirés par les vaches, sur la voie ferrée à voie étroite qui l’amenaient au Caillau, ensuite c’étaient les chevaux ou  des mulets qui prenaient le relais pour l’amener à Estardé. Par la suite, le Baron s’équipa de cette petite locomotive à vapeur fabriquée par Decauville et qui fut pompeusement baptisée « stéatite ». En 1950 la carrière fut fermée et elle fut rapatriée aux établissements de Chefdebien à Perpignan puis vendue à la ville de Perpignan en 1954.
Le talc était transporté à Prades par la route sur les chariots tirés par des bœufs. Le baron de Chefdebien a expérimenté plusieurs autres moyens de transport, sans succès, par plan incliné au-dessus de Campôme, puis par câble entre Cobazet et la Forge haute jusqu’en 1950 environ.
Etienne Margaill, ancien mineur, mémoire vivante de ce qui fut la grande aventure de la carrière de talc, a les yeux qui brillent lorsqu’il évoque la descente vers l’Estardé, juché sur la cargaison de ces wagonnets tirés par un mulet et dont on pensait qu’ils allaient verser d’un moment à l’autre dans le ravin, car les déraillements étaient monnaie courante, ainsi que le relate un rapport de la gendarmerie de Prades lorsqu’un ouvrier fut blessé après une chute alors que le préposé au serre-frein n’était pas intervenu assez tôt !!!
Les mineurs de cette carrière de talc vécurent des moments très forts au cours de la guerre 39-45. Pour échapper au STO (service travail obligatoire) beaucoup de jeunes gens s’embauchaient comme mineurs, ce qui les dispensait de partir en Allemagne, et ipso facto beaucoup faisaient partie du maquis. Plusieurs de ces maquis cohabitaient dans la région du col de Jau, et le 12 août 1944 il y eut une rencontre, au Caillau, entre les différentes sensibilités des mouvements de la Résistance pour mettre au point le programme de la Libération. Y étaient, entre autres, les guérilleros FT¨P (Francs-tireurs et partisans) qui vivaient à la Moulinasse, en bas du col de Jau, après leur départ de Valmanya à la suite de l’attaque du village par les Allemands et c’étaient des combattants redoutables qui s’étaient endurcis au combat pendant la guerre d’Espagne.
Ici, il convient de relater le drame arrivé au curé de Mosset, Isidore Pailler. Ce prêtre, d’origine espagnole, et soupçonné de sympathies franquistes, fut abattu à la Moulinasse et non au Caillau comme la vox populi le relate parfois : quelles en sont les raisons ? Des Mossetans livraient des vivres aux maquisards, ce prêtre, embusqué derrière la moustiquaire, prenait les noms, pour cela il fut arrêté et amené à la Moulinasse. Là, les avis divergent, certains disent qu’il fut jugé sommairement et fusillé et d’autres parlent « d’accident » !! Il aurait été confié à la garde d’un jeune maquisard, aurait tenté de s’enfuir et abattu au cours de cette tentative… Aucune guerre n’est propre !!!
A la fin de la guerre, ce fut la Société des mines de Carmaux, qui continua quelques temps l’exploitation de la carrière mais, en Ariège, à Luzenac une autre carrière de talc signait l’arrêt de mort du Caillau et ce fut la fin du talc de la Castellane, un bail emphytéotique de 99 ans ayant été signé, ceci bien sûr pour éviter toute concurrence.
En 1956, La famille de Chefdebien décide alors de vendre le domaine. Celui-ci fut proposé à la Mairie de Mosset. Le conseil municipal se réunit  et c’est par une seule voix de différence à la suite du vote que cet achat fut refusé ! Ce fut alors la Caisse Centrale des Assurances Mutuelles Agricoles qui s’en porta acheteur (tout organisme d’assurance se doit d’avoir dans son patrimoine de quoi pouvoir répondre aux éventuels sinistres). Ce fut le Directeur Général, Monsieur Jacques de ROQUELAURE qui mena toute l’affaire et fit attribuer 3 parts  aux caisses locales de Prades, d’Ille et de Vinca et ipso facto, ce fut la caisse départementale qui en devint le gérant. Ce fut d’abord l’exploitation des forêts par l’ONF, qui fut ensuite confiée à la COFOPYR pour revenir à l’ONF, celle-ci particulièrement efficace pour la gestion de la chasse. Il convient de signaler que grâce, entre autres, à Jean Maurice MESTRES, il y a une excellente collaboration entre les chasseurs et le propriétaire des lieux.
Par contre, un autre bail emphytéotique avait été signé entre Groupama et la Mairie de Mosset  pour les bâtiments du Caillau et une petite bande de terre y attenant, ceci pour la somme de 1euros par an. Ceci étant une côte mal taillée, l’Assemblée Générale du 30 octobre 1998, sous la Présidence de Roger PAILLES, décidait de vendre le refuge du Caillau à la commune de Mosset.
Voici rapidement brossé l’historique du domaine de COBAZET, cette perle de notre pays, très chère aussi bien aux habitants de Mosset, qu’à tous les catalans ainsi qu’aux amoureux de nature et de randonnées et j’espère que nous ne verrons jamais des capitaux étrangers venir s’en emparer !!!
Merci à Etienne MARGAILL, Jean PARES, Jean-Maurice MESTRES, Pierre CAILLIS dont je n’ai fait que retracer les paroles ou les écrits.
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Le Sentier de Carbodell depuis Nohèdes.

Publié le par gibirando

 
Ce diaporama est agrémenté de 2 versions bien différentes de la chanson "Let The Music Play" interprétée par Barry White. Une première version longue "Funkstar's Club Deluxe Mix" et une deuxième plus courte et plus classique dans son répertoire. 
LE-SENTIER-DE-CARBODELL
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Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Il y a quelques années, le « Sentier de Carbodell », ancien  chemin muletier, a été réhabilité par la commune de Nohèdes en un petit sentier de découverte. Bien avant que la route ait été construite en 1912, il permettait aux Nohédois de rejoindre d’abord la vallée de Nohèdes puis de là, les villageois rejoignaient Betllans, Conat, Ria puis Prades ou Villefranche-de-Conflent par un autre « cami » longeant la rivière de Callau. Si le « Sentier de Carbodell » a tout conservé de son passé ou presque, le reste du parcours est, à quelques petites variantes près, devenu la départementale D.26. Bien évidemment, avec la curiosité coutumière qui est la mienne, j’ai voulu savoir qui était ce « Carbodell » et là, je l’avoue, au fil de mes recherches et de mes interrogations, je suis allé de surprises en surprises. Dès le départ, j’ai pensé que « Carbodell » était un personnage et j’ai orienté mes recherches dans ce sens-là en interrogeant les sites Internet des « noms de familles » comme par exemple, celui tout à fait remarquable de l’historien Jean Tosti dont le dictionnaire présente l’avantage de commenter toutes les origines et étymologies. Il y avait bien un « Carbonell », un « Carboneil » et un « Carbonnel » parfois avec un seul « n » ou un seul « l » parfois avec deux, mais  « Carbodell », lui,  était inconnu au bataillon des noms propres. J’ai donc élargi mes recherches vers des sites comme Lexilogos et tous ceux consacrés à la généalogie. Toujours rien. Je me suis donc rendu au cimetière de Nohèdes et à celui de Conat car je pensais que « Carbodell » était peut-être un muletier du cru dont les « exploits équins » avaient été suffisamment célèbres pour laisser ainsi son empreinte gravée dans le temps. Rien ! J’ai fini par imaginer qu’une erreur de retranscription, comme cela arrivait souvent au temps où les registres d’état-civil étaient tenus à la plume d’oie, avait transformé un « Carbonell » en « Carbodell ». Je n’ai rien trouvé sur la Toile allant dans ce sens et en tous cas, rien de vraiment concret ou trop peu de choses pour en tirer une plausible conclusion. J’ai ensuite analysé toutes les cartes géographiques de Nohèdes et de ses proches alentours, et là, j’ai fini par trouver sur la carte cadastrale, à l’est du village, une vaste parcelle intitulée « Carboudel ». Une rue à Nohèdes portait également cette dénomination.  J’ai donc repris mes recherches avec ce nom-là car je pensais que « Carboudel » était une forme francisée de « Carbodell ». Toujours rien et aucune famille ne portait ce nom-là non plus. Devant tant d’évidences, j’en ai donc déduit que « Carbodell » ou « Carboudel » n’étaient pas des noms de personnes. Oui, mais voilà, pourquoi avait-on donné ce patronyme à un sentier de randonnée pédestre ? J’ai donc adressé un mail à Monsieur le maire de Nohèdes et avec beaucoup de gentillesse, il m’a très rapidement répondu en me disant que l’on pouvait traduire le mot catalan « Carbodell » en « crève-boudin » avant de se reprendre et de préciser que « crève-boyau » était sans doute mieux approprié. Il rajoutait que ce surnom avait été donné au sentier à cause de son exposition très ensoleillée et de sa raideur que l’on éprouvait à le gravir au temps où les villageois l’empruntaient avec des mulets. L’ayant monté, il y a quelques années puis redescendu cette fois-ci, j’imagine aisément ce que cela pouvait être avec des mules ou des ânes lourdement chargés. Voilà, j’avais enfin mon explication car si initialement j’avais pensé à couper le nom catalan « Carbodell » en deux pour en extraire un lieu éventuellement riche en charbon (carbo) et dell (du), je n’avais certes pas imaginé qu’un autre découpage eut été possible. C’est ainsi, qu’avec un découpage comprenant le préfixe « car » d’un côté et « bodell » de l’autre, la traduction devient radicalement différente. En effet,  si le préfixe « car » reste indécis car il peut signifier « sentier » avec la même origine que « carrer » ou bien encore « pierre » de la racine pré-indo-européenne « kar », il peut aussi bien provenir du catalan « secar » signifiant « sécher » dans le sens de « mourir » ou bien encore du mot « cara » signifiant « face » ou « pente »….toutes ces solutions convenant bien à la physionomie du lieu. Par contre « bodell » ou plutôt « budell » s’est clairement le « boyau » ou « l’intestin » catalan et de ce fait, la dénomination du sentier en « crève-boyau » devient sinon éclatante tout du moins vraisemblable et acceptable. La balade, nous l’avions préalablement accomplie avant même toutes ces recherches et si le Sentier de Carbodell est, avec son 1km800 plutôt limité, une fois couplé à la piste de la Vallée de Nohèdes dite del Ribéral (la rivière), il devient de ce fait, un vrai circuit pédestre de 7 km environ. Le départ est situé sur la D.26 au lieu-dit parking des Salines, à 500 mètres à l’est, avant l’entrée du village. Une pancarte « Betllans –Sentier de Carbodell » et le balisage de couleur jaune indiquent la direction . D’emblée, le sentier amorce une descente même si certaines petites portions remontent puis s’aplanissent pour mieux redescendre ensuite. Il est vrai que le sentier s'adapte à la configuration escarpée du terrain et de ce fait, il s’ajuste aussi au ravin de  la Comall de les Salines et à celui du Rec de Bertran, petits affluents de la rivière de Nohèdes. Sur un itinéraire tout en balcon car souvent échafaudé sur des hauts murets de pierres de schistes, on profite des vues renversantes sur le Massif du Coronat et plongeantes sur la « Vallée de l’Arche perdue (*).  C’est ainsi que l’on va atteindre le fond du vallon où coule la Ribera. Là, on débouche sur une large piste terreuse. On délaisse l’itinéraire qui file à gauche vers Betllans et on prend à droite en suivant le panonceau « Nohèdes par El Ribéral ». Cette piste file vers la Maison de la Montagne et beaucoup plus loin vers le lieu-dit la Farga où l’on reprend l’asphalte de la route pour revenir vers Nohèdes. Auparavant et sur ce long chemin, on aura largement profité de la fraîcheur de la rivière de Nohèdes et des parties ombragées de la forêt pour flâner puis pique-niquer. Au plus chaud de l’été, certains se baignent dans des petites poches d’eau, cuvettes peu profondes ou marmites plus spacieuses mais attention tout de même car l’eau reste très fraîche et la rivière peut parfois se transformer en un torrent fougueux et capricieux. Moi, comme souvent, j’ai flâné et pris énormément de plaisir à observer et à photographier la nature. Ici, sur ces terrains fertiles, une végétation généreuse a repris ses droits mais il n’en a pas toujours été ainsi car aux siècles précédents, ces terres étaient surtout consacrées à l’agriculture. On y cultivait beaucoup de légumes, des céréales, des pommes de terre et des arbres fruitiers. Aujourd’hui, de ses vieilles cultures, ils ne subsistent que quelques champs envahis par la végétation, les ruines d’un vieux moulin, quelques murets en pierres sèches, des terrasses (feixes) effondrées ou abandonnées, de vieux casots et parfois quelques vergers ressuscités.  Si au siècle précédent, Nohèdes vivait en quasi-autarcie et revendait même une partie de sa production agricole faisant ainsi du Sentier de Carbodell, un véritable « crève-boyau » aujourd’hui, ce circuit de découverte c’est un peu le « crève-cœur » d’un passé oublié qui ne reviendra sans doute jamais. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul de Fenouillet Top 25.

(*) Ce vallon, ici on l’appelle la vallée de l’Arche perdue car selon la légende, Noé aurait amarré son arche à un anneau qui se trouverait au sommet d’un roc du nom de Salimanes ou Salimans (1.694 m) (Voir la photo de ce roc dans mon diaporama).

Cette balade est présente dans le petit livret consacré aux itinéraires de découverte de Nohèdes : 9 itinéraires pour découvrir la vallée de L’Arche Perdue. Ce guide édité par l’Association Gestionnaire de la Réserve Naturelle de Nohèdes est achetable au tarif de 2 euros à la Maison de la Réserve de Nohèdes. 

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Le Chemin de la Frigoulette depuis Cerbère

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté sous la forme d'un montage de 4 musiques extraites de l'album "The Music Of Cosmos". Elles ont pour titres, auteurs et interprètes : "Depicting the Cranes in Their Nest-Sokaku-Reibo" par Goro Yamaguchi, "Canon and Gigue in D Major, P. 37: I. Canon" de Johann Pachelbel jouée par Sir Neville Marinner, "I.Allegro-The four seasons" d'Antonio Vivaldi joué par Gerard Schwarz et "The Sea Named Solaris-On Bach" d'Isao Tomita 

Le Chemin de la Frigoulette depuis Cerbère


Ce qu’il y a de bien avec notre beau département des Pyrénées-Orientales, c’est que l’on peut partir vers n’importe quel point cardinal, on trouvera toujours de superbes balades pédestres à y faire. De l’est à l’ouest et du nord au sud, du randonneur novice au plus expérimenté, chacun y trouvera aisément son bonheur. C’est ainsi qu’en l’espace de quelques jours, Dany et moi avons fait un grand écart, passant des châteaux de Fenouillet situés à la limite de l’Aude c'est-à-dire au nord de notre département, au sud le plus extrême du fameux « Cerveria locus,  finis Galliae » c'est-à-dire « au lieu-dit Cerveria, finissent les Gaules ». C’est ainsi qu’en l’an 43  le géographe romain Pomponius Mela définissait déjà notre frontière avec l’Espagne ou plutôt « l’Hispania », nom que les Romains donnaient à la péninsule ibérique. Bien évidemment, vous l’aurez compris, « Cerveria » c’est notre Cerbère actuel et la balade pédestre que je vais vous conter ici, c’est celle d’une agréable petite boucle intitulée le « Chemin de la Frigoulette » dont le tracé file entre Albères et Côte Vermeille. Alors bien évidemment, on pourrait très facilement imaginer que si le fil conducteur du Circuit des trois châteaux de Fenouillet était l’Histoire, ici à Cerbère, le passé disparaît totalement. Et bien détrompez-vous car ce n’est qu’en partie vrai. Bien sûr, il n’y a pas de vestiges romains ni médiévaux sur le bord du Chemin de la Frigoulette mais la Tour du Querroig du haut de ses 672 mètres surveille toute la contrée. Elle est mentionnée pour la première fois en 985 et a été utilisée par les Rois de Majorque comme tour à signaux dès le 14eme siècle au même titre que la Madeloc. Enfin, non loin du parcours, on trouve des dolmens comme celui de la Coma Estepera et même un menhir du nom de San Salvador au lieu-dit Pedra Dreta. L’Histoire de Cerbère est donc presque aussi riche que celle de Fenouillet et en tous cas, aussi ancienne que celle du Pays FenouillèdesCerbère est déjà citée dans des textes antiques, grecs ou latins, tels ceux de Strabon ou Pline le Jeune qui décrivent le lieu aux confins des Gaules comme étant amplement recouvert de forêts et peuplé d’animaux sauvages et surtout de cerfs. Le « locus Cerveria », c’est très clairement le lieu peuplé de cerfs ayant finalement donné son nom à la petite cité maritime. Aujourd’hui, les Albères orientales sont très éloignées des biotopes privilégiés par les grands cervidés de notre département  et la probabilité d’y rencontrer un cerf est infime voire quasi nulle. Quant à voir un cerf à Cerbère ou même dans ses abords n’y comptait surtout pas même si la vallée que nous traversons au cours de cette balade s’appelle « la Vallée des Cerfs ». Une randonnée éponyme est d’ailleurs réalisable. En tous cas, une chose est sûre c’est que vous verrez plus facilement de la « frigoulette » qu’un cerf ! Bien sûr, si vous êtes du midi, ce nom de « frigoulette » vous parle automatiquement et que l’on soit catalan, provençal ou occitan, tout le monde sait qu’il s’agit du « thym » parfois également appelé « serpolet ». Le « thym », « thymus » pour les botanistes qui aiment bien le latin, est un genre de plantes de la famille des Lamiacées. Ce genre comporte plus de 300 espèces différentes. La plupart sont rampantes et forment des coussinets portant de minuscules fleurs roses, mauves ou blanches. Le thym est surtout connu comme plante aromatique que l’on utilise sur le plan culinaire ou pour sa richesse en thymol, substance bactéricide permettant l’élaboration d’huiles essentielles. Enfin, le nom de « frigoulette » est un diminutif de l’occitan « farigola » car dans le sud de la France, le thym commun ou thym sauvage est fréquemment appelé « farigoule » ou « frigoule » ou par exemple « farigoulette » dans ma Provence natale. Tous ces mots-là ayant la même origine latine « fericula » avec bien sûr quelques petites variations « occitanes » selon les régions méridionales où l’on réside : « ferigoleta » « frigola » « fribola » « friola ».  Enfin, entre origine grecque, romaine ou égyptienne, l’étymologie du mot « thym » est si incertaine que j’ai laissé tombé mes recherches car après tout c’est le « Chemin de la Frigoulette » que je raconte ici pas celui du « thym ». A Cerbère, cette balade peut démarrer de la plage car c’est là qu’on trouve le plus facilement une place de parking pour garer sa voiture. Ensuite, on emprunte la rue du Ribéral ou rue Dominique Mitjavile où l’on remarquera devant une boulangerie, un panonceau indicatif de quatre randonnées parmi laquelle figure la nôtre portant le N°14. On continue cette rue rectiligne et au moment où elle tourne et atteint un grand tunnel passant sous la voie ferrée, on ignore le tunnel et on poursuit à gauche dans une ruelle tout au long de l’immense mur de soutènement du viaduc.   N’ayez aucune inquiétude car ici, un balisage très précis indique la marche à suivre. En réalité, il s’agit de la rue Jean Barrat, petite ruelle bétonnée bordée d’une étroite rigole évacuant les eaux pluviales descendant des « puigs ». Cette ruelle se termine, elle aussi, sous un tunnel, qui une fois franchi, débouche dans la garrigue. Un sentier s élève hardiment en direction de l’ancien bâtiment des douanes, grande bâtisse blanchâtre que l’on appelait « Porte de France » au temps de sa splendeur et que l’on garde dans la ligne de mire. Si le sentier s’étire dans une végétation et une flore typiquement méditerranéenne, on notera la présence de quelques jardins oubliés et de quelques casots ruinés au milieu d’une multitude de terrasses s’élevant en espaliers sur les flancs de la colline. La Nationale 114 et l’ancien poste frontière sont vite atteints. Là, de magnifiques panoramas se dévoilent sur la mer, sur la cité et son « inévitable » gare ferroviaire. Après quelques mètres sur le bitume, on emprunte à droite la piste DFCI AL14, direction le Puig dels Frare. Ici, et sous condition de prêter attention au balisage en tous points parfaits ; panonceau et marques de peinture de couleur jaune ; la randonnée devient d’une grande simplicité. Mais en ce superbe jour de printemps, on a le droit d’être distrait tant le regard embrasse une quantité incroyable de beautés diverses et variées. On ne sait plus où regarder. Le bleu azur d’un ciel intensément pur est-il plus beau que le violine des bouquets des lavandes à toupets ? Le rose pourpre des fleurs des arbres de Judée est-il plus soutenu que l’ocre rouge des vignes ? Le jaune flamboyant des genêts et des ajoncs est-il plus éclatant que le bleu vif et profond de la Méditerranée ? Voilà, des énigmes colorées que l’on laisse volontiers sans réponse pour la simple et bonne raison qu’elles s’inscrivent dans un seul et unique tableau que Dame Nature offre en permanence à nos regards contemplatifs. Après ce parcours tout en balcon sur ce patchwork minéral et végétal que représente le vallon  formé par le ruisseau le Riberal et quelques autres « correcs », le chemin amorce une descente vers le thalweg. Là, la mention forêt domaniale de Cerbère que l’on a vu sur la carte IGN prend enfin tout son sens. La garrigue ouverte laisse la place à une forêt plus compacte aux essences plus variées : pins d’Alep, pins parasols, cèdres, chênes verts et blancs, chênes lièges, aulnes, bruyères arborescentes, arbres de Judée sont les principaux arbres rencontrés. Quelques cabanes en pierres sèches encore parfaitement debout nous rappellent que l’occupation humaine et l’activité pastorale ne sont pas si anciennes que ça.  Dominé par le Serrat del Fito au sommet duquel trône la tour du Querroig, l’agréable chemin nous amène vers la Pla de les Vacas, petite clairière où l’on profitera d’une aire de pique-nique entre ombre et soleil. L’épaisse forêt s’arrête là et on retrouve désormais cette végétation de type maquis méditerranéen. Le sentier s’élève dans la Casa Cremada en suivant la configuration du cirque formé par les crêtes dominantes du Puig Juan. Les vignes ne sont pas très loin et on ne peut être que songeur du travail accompli par les viticulteurs du coin sur ces terrains ô combien hostiles. Sur des sols d’une aridité extrême et sur des pentes parfois très abruptes, les parcelles tracées au cordeau, les vignobles en espaliers et les ceps alignés comme à la parade nous laissent admiratifs. Après quelques sinuosités, la piste forestière atteint finalement le col d’Embarselo et le chemin dit « des crêtes »  au lieu-dit la Solana. Désormais le regard quitte les terres et se tourne vers la mer et les tout proches caps Peyrefite et Rederis. Il faut dire que ces deux caps me rappellent d’excellents souvenirs au temps où nous venions mon fils et moi pour des parties de pêches mémorables et nocturnes qui ne se finissaient qu’à l’aube du jour suivant. Sur ces rochers, dieu sait si nous en avons passé des nuits à la belle étoile, à pêcher mais à dormir aussi, en rêvant à des pêches miraculeuses. Les premières maisons de Cerbère sont déjà là et les souvenirs s’estompent. Les caps Canadell et Cervera effacent les caps précédents. Au milieu des superbes villas, on surveille le balisage jaune pour ne pas s’égarer dans ce dédale de ruelles. Puis le regard se pose sur l’emblématique hôtel Belvédère du Rayon Vert. Surtout habité par des dizaines de pigeons et quelques rares clients depuis que quelques appartements ont été rénovés, le vieux palace « art déco » est bien trop fantomatique et désertique pour que l’on n’ait pas un regard nostalgique sur ce bâtiment hors du commun. Le « paquebot » comme on l’appelle ici, désaffecté  en 1983 puis inscrit aux Monuments Historiques en 1987 renaît peu à peu de ses cendres grâce aux quelques chambres restaurées et à l’organisation d’activités culturelles. En franchissant la passerelle enjambant la voie ferrée, on ne peut s’empêcher de se dire qu’on aimerait bien que l’hôtel retrouve toute sa splendeur d’antan. Après quelques escaliers, on atterrit devant le wagon, la stèle et la statue en hommage aux transbordeuses (*). Ici se termine le « Chemin de la Frigoulette ». Les informations données sur le panonceau du départ sont proches de la réalité : 10,6 km, durée 3h30 et randonnée facile. J’y ajoute les 770 mètres environ de montées cumulées  pour un dénivelé de 260 mètres, le point culminant étant situé à 273 mètres peu après le Puig dels Frare. Carte IGN 2549 OT Banyuls- Col du Perthus- Côte Vermeille Top 25.  

(*) Transbordeuses Au début du XXe siècle, les marchandises des trains qui transitent à la gare-frontière de Cerbère doivent être transbordées par des "dockers" ferroviaires. Pour les délicates oranges, le travail est confié à des femmes. Mal payées pour un travail pénible, elles se mettent en grève en 1906. C'est le premier mouvement exclusivement féminin de l'histoire. Il durera presque un an. (Extrait du site http://www.cabotages.fr/ et de la page http://www.cabotages.fr/cerbere-ou-la-greve-des-transbordeuses-d-oranges.html ) 

 

 

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Les Rocs de France (1.450 m) et de Saint Sauveur (1.235 m) par Montalba d'Amélie

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 3 morceaux de jazz signé du compositeur et pinaiste américain Vince Guaraldi et extrait de la bande sonore du téléfilm "A Charlie Brown Christmas" en français "Joyeux Noël, Charlie Brown ! ". Ils ont pour titre et sont interprétés : "O Tannenbaum" et "Christmas Time Is Here" par Vince Guaraldi Trio et "Charlie Brown" par Ellis Marsalis Trio.
 
LE-ROC-DE-LA-FRAUSA
ROCDEFRANCEIGN
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Quand j'ai voulu me lancer dans l'ascension du « Roc de France et du Roc Saint-Sauveur », j'avais des raisons très personnelles de le faire. En effet, après quelques petits problèmes de santé à répétition, je souhaitais savoir où j’en étais sur le plan physique et si certaines randonnées pédestres un peu difficiles étaient encore à ma portée ? A bientôt 65 ans printemps et ingurgitant chaque matin une grosse poignée de « cachetons » pour, selon mon toubib, combattre des ennuis essentiellement dus à la fatalité et à l’âge, j’avais envie de me tester. Bien sûr, si les récentes et longues randonnées sur le Chemin du Facteur à Caudiès, 19 kilomètres,  puis sur le Cami de la Retirada à Prats-de-Mollo, 20 kilomètres, m’avaient plutôt rassuré, il faut admettre qu’elles étaient plutôt faciles et en cette dernière circonstance, il fallait quand même reconnaître que le col d’Ares ce n’était pas l’Everest ! Bien évidemment, c’était un simple test que je voulais faire et pour moi, il était hors de question de considérer la prochaine sortie comme un défi. Un challenge oui, une bravade non ! J’ai donc cherché dans mes topo-guides qu’elle pouvait être cette prochaine randonnée sachant que je ne souhaitais pas affronter, ni les neiges du Capcir, ni celles de Cerdagne ni aucunes neiges d’ailleurs. Après maintes et maintes réflexions et hésitations, mon choix s’est finalement porté sur le Vallespir et sur deux rocs très proches l’un de l’autre et qui plus est, réalisables en une petite boucle lors du retour. Il y avait un petit côté « Jeanne d’Arc » dans  les noms très « cocardiers » de ces deux sommets, car le premier c’était le Roc de France (ou de Frausa) situé à 1.450 mètres d’altitude et le second le Roc de Saint Sauveur (ou de Sant Salvador) culminant lui à 1.235 mètres. Pas des « Everest » certes mais plus de 900 mètres de dénivelé depuis Montalba d’Amélie (543 m), pour des montées cumulées de plus de 2.000 mètres sur une distance d’environ 17 kilomètres. Selon les renseignements trouvés sur le Net, la montée vers le Roc de France s’effectuait essentiellement sur le célèbre G.R 10 quand au Roc de Saint Sauveur, un trail y était parfois organisé mais bien sûr, comme à mon habitude, j’avais plutôt l’intention de flâner que de courir. Courir en montagnes, ça n’a jamais été ma tasse de thé et si je l’avais fait à deux reprises, la première fois du côté du Pech de Fraysse et de la Tour des Géographes, c’était uniquement pour rejoindre ma voiture avant que la nuit ne tombe et la seconde fois pour échapper à un très violent orage d’eau et de gros grêlons qui nous avait surpris du côté du Pic de  la Vache, à plus de 2.700 mètres d’altitude bien au dessus des lacs de la  Carança. Cette dernière course s’était finalement terminée « trempés jusqu’aux os » au fin fond d’un orri où nous avions passé la nuit. Voilà pour les anecdotes des seuls « trails » forcés que j’avais connus, il y a de nombreuses années de cela. Aujourd’hui, je n’avais plus l’âge de courir et sincèrement, j’espérais ne plus avoir à le faire. En tous cas, les informations que j’avais recueillies sur le Net et les chiffres que m’annonçait mon logiciel CartoExploreur sur mon écran d’ordinateur me laissaient à penser que je n’aurais pas besoin d’y recourir. Voilà quel était le challenge que je me proposais de faire dès la prochaine journée de grand beau temps. Celle-ci arriva bien plus vite que je  ne l’avais imaginé et malgré la petite tendinite enregistrée sur le Cami de la Retirada dont quelques douleurs épisodiques se réveillaient parfois, je n’avais pas vraiment le désir de repousser « Ad vitam æternam » cet  agréable « test à l’effort ». Une fois encore, un grand et magnifique ciel bleu était de la partie mais il ne dura que le temps de la matinée, la crête frontière servant de barrière naturelle aux gros nuages noirs et gris qui eux avaient décidé de rester sur le versant espagnol. Mais peu importe, quand le premier nuage blanc fit son apparition du côté du Roc de France, il y avait déjà presque deux heures que j’avais démarré de Montalba d’Amélie cheminant le GR.10. Pour ne pas démarrer trop tard cette balade dont j’ignorais le temps qu’il me faudrait pour l’accomplir, j’étais parti très tôt de la maison, direction Amélie-les-Bains. Là, j’avais emprunté et roulé prudemment tout au long de la petite et sinueuse D.53 qui suit les superbes et profondes gorges de la rivière Montdony. J’avais même pris le temps de m’arrêter plusieurs fois pour profiter du spectacle car la route était magnifiquement garnie de mimosas en fleurs et les panoramas étaient grandioses. Tout au loin, les sommets que je m étais fixé d’atteindre apparaissaient au bout du vaste vallon. Je l’avoue, ces images me laissaient un peu perplexe quand aux difficultés qui m’attendaient mais la beauté des paysages vue d’ici m’incitait davantage à aller voir d’en haut si ça l’était aussi. Il était déjà 10h30 quand j’ai démarré cette balade et même si ces arrêts sur la route m’avaient coûté de nombreuses minutes, je ne le regrettais pas. Après une visite rapide de Montalba d’Amélie, et plutôt que d’allumer mon GPS, j’ai préféré suivre les recommandations d’un panonceau de randonnées indiquant les directions communes du Mouli Serradou, des cols Cerda et du Puits de la neige. Je savais que c’était le bon itinéraire et effectivement peu de temps après avoir pris le petit sentier démarrant à gauche de la fontaine du joli hameau, j’ai aperçu les premières marques blanches et rouges du G.R.10. J’avais la certitude que j’étais sur le bon sentier et il ne me restait plus qu’à marcher, en continuant à prêter attention à ne pas perdre ce balisage. C’est peu après les vestiges et les machines-outils remarquablement conservées du Moulin Serradou (833 mètres) ; El Moli Serrador sur la carte IGN ; que j’ai remarqué un premier nuage blanc peu menaçant puis les autres suivirent moins blancs mais toujours aussi peu inquiétants car plutôt clairsemés. Ici, le dénivelé se fit plus sérieux et il en fut ainsi jusqu’à l’approche de mon premier objectif, le Roc de France. Plus angoissantes avaient été les vues que j’avais eu du Roc de Saint Sauveur. D’abord gros dôme excessivement rocheux quand je le vis pour la première fois peu avant le moulin puis haute pyramide minérale et pentue telle avait été la vision que j’en avais eu peu après le col Cerda (1.058 m). Bien qua ma première réaction fut de me dire que j’aurais tout le temps d’y penser au moment du retour et dès lors que je serais à son pied, l’image de ce sommet pointu et essentiellement rocheux resta longtemps gravé dans ma tête. Je ne sais pas pourquoi mais ce sommet me rappelait quelques images du Mont Cervin ou bien celle que l’on voyait sur le fameux logo des films produits par la non moins célèbre société cinématographique Paramount. Ce roc était-il inaccessible pour le simple randonneur que j’étais ? Il semblait l’être en tous cas ? Tout en grimpant le G.R10 dans la très belle forêt de hêtres, direction le Roc de France, la question me turlupinait. Finalement et alors que je ne m’y attendais pas,  les premières plaques de neige arrivèrent et ces pensées disparurent car plus je montais plus la neige se transformait en glace et désormais toute mon attention était tournée vers mes pieds et sur quelle partie du sol, il fallait les poser. Plus le Roc de France approchait et plus l’itinéraire se faisait rocheux et recouvert d’épaisses couches de neige glacée. A chaque pas, la randonnée se transformait en une patinoire miniature où le but du jeu était de garder mon équilibre. Un groupe de randonneurs déjeunant au milieu même du sentier me rassura quand au fait que je n’étais pas le seul « ahuri » à venir marcher dans ce lieu ô combien hostile aujourd’hui. Après maintes et maintes difficultés, l’arrivée au sommet du Roc de France (1.450 m) fut la bienvenue d’autant qu’il était déjà 14h30 et qu’en tout et pour tout, je n’avais qu’une barre de céréales et quelques gorgées d’eau dans l’estomac. Tout en déjeunant, je pris mon temps pour regarder le spectacle, ou plutôt les spectacles, car assis au plus haut de la crête frontière, il suffisait que je tourne la tête pour que mon regard passe aussitôt de la Catalogne espagnole à la Catalogne française et vice-versa. Le ciel bleu n’était déjà plus au rendez-vous et c’était le seul regret que j’avais car les panoramas étaient en partie voilés par un vaste rideau d’une brume grisâtre. Tout au loin, côté espagnol, le petit lac de barrage de Darnius, d’habitude si bleu,  ressemblait à une simple flaque d’eau stagnante et côté français, question panoramas, ce n’était guère bien mieux. Il faut dire que les gros cumulonimbus n’étaient que très modérément plus hauts que moi et obstruaient en partie les paysages. Après le pique-nique, je pris la direction des pylônes des antennes TV car j’avais l’impression qu’il y avait moins de plaques de glaces mais une fois arrivé à la petite route bitumée qui accède à la station relais, j’ai fait demi-tour car en réalité si elles étaient moins nombreuses c’était seulement sur la partie la plus haute de la crête, là où les arêtes rocheuses sont pleinement ensoleillées. Sur le sentier, la neige et la glace étaient toujours aussi présentes qu’à l’aller. Une belle glissade, heureusement sur de l’herbe gelée et donc sans gravité, m’envoya bourlingué dans un petit genévrier. Quelques mètres plus loin, ce fut quelques fougères fanées qui amortirent une nouvelle chute plus hilarante que périlleuse. Néanmoins, il était indispensable que je redouble de prudence. La vigilance fut donc le leitmotiv du retour jusqu’à ce que les plus petits névés disparaissent complètement. De ce fait, le col Cerda arriva bien moins vite que je ne l’avais espéré  mais quand il fut là, j’étais déjà au pied du mur pour lequel j’avais pas mal gambergé. Ce mur, c’était le Roc de Saint Sauveur, 1.235 mètres seulement mais une impressionnante masse minérale assez vertigineuse vue d’ici. Un trépied sur lequel était cloué un panonceau bleu m’indiqua la direction. Sans trop réfléchir, je me suis mis à suivre de gros points bleus et là, le sentier se transforma bien vite en petites escalades successives et parfois peu évidentes. Si sur les plaques de neige, j’avais eu conscience du risque de me briser un membre, là des dangers bien plus évidents et fatals semblaient se faire jour. Etant seul, la sagesse aurait du me dicter de rebrousser chemin mais je continuais toujours plus haut, redoublant il est vrai d’une grande attention à chaque pas. La bravade dont je ne voulais pas au départ semblait être bien là. Je cheminais sur une arête rocheuse en suivant toujours le marquage bleu dont parfois, j’avais du mal à croire qu’il était le passage le plus aisé. Enfin, quand j’atteins ce qui ressemblait à un collet, une croix bleue barra l’itinéraire. Le sommet du roc était encore droit devant mais encore bien plus haut. Là, devant moi, se dressait un magma pierreux et granitique dont je voyais bien l’infranchissabilité. Je compris qu’il fallait que je descende dans un goulet qui me rappelait étrangement et toutes proportions gardées, la « cheminée du Canigou ». Dans la descente, le marquage du balisage passa du bleu au jaune et le parcours devint bien meilleur. Par la forêt, ce sentier contournait le roc mais continuait néanmoins à s’élever. Les dénivelés et montées successives commençaient à se faire sentir dans mes mollets. Surpris de ma présence, un groupe de chèvres détala mais sans trop s’éloigner. Les caprins aux belles et grandes cornes torsadées, des chèvres du Rove, plus étonnées qu’effrayées allèrent se juchaient avec une facilité déconcertante dans quelques rochers surplombant le sentier. Finalement et à force de monter, un replat herbeux se présenta. Je fis un point avec mon GPS pour constater que j’étais bien sur le tracé du retour que j’y avais enregistré. Sur la droite, un panonceau m’indiquant le Roc de Saint Sauveur, je pris cette direction et un étroit défilé dans les rochers m’entraîna très rapidement en bordure d’une corniche toute aussi réduite. De là, puis en grimpant de quelques mètres sur l’arête rocheuse qui se trouvait sur ma droite, j’embrassais, depuis ce promontoire naturel,  des panoramas à couper le souffle.  Une bonne partie du Vallespir s’entrouvrit devant moi et à mes pieds. Seule, la partie nord-est n’était pas visible car je n’étais pas totalement arrivé au sommet du roc, qui, semble-t-il, se trouvait encore légèrement au dessus. J’avais beau grimper de quelques mètres supplémentaires et chercher une issue pour l’atteindre, je ne voyais que des roches bien trop lisses et surtout bien trop abruptes pour tenter une ascension que je jugeais, cette fois-ci, bien trop hasardeuse sans matériel d’escalade. Le moment était venu d’être raisonnable, mon challenge et mes deux objectifs le Roc de France et le Roc de Saint Sauveur avaient été atteints et il était préférable que je redescende. Le retour vers Montalba d’Amélie s’effectua sans aucun souci et seuls quelques passereaux jouant les « Caruso », une croix pattée plantée dans un rocher et quelques fenêtres m’offrant de nouveaux panoramas m’arrêtèrent dans cette longue descente presque essentiellement en sous-bois. Les vues aériennes étaient superbes et le petit hameau de Can Félix que j’avais eu l’occasion d’apercevoir ce matin apparaissait désormais dans sa totalité. Derrière moi, le Roc de Saint Sauveur m’apparut tel un énorme pachyderme couché faisant le gros dos. J’avais lu sur le Net, et selon l’historien Jean Tosti, que ce sentier que je cheminais fut pendant très longtemps emprunté par des pèlerins vénérant la Vierge et qu’on l’appelait le Cami dels Evangilis, ce qui explique sans doute la croix pattée rencontrée. A moins que cette croix soit en relation avec la tour et le château de Montdony, aujourd’hui amplement ruinés et envahis par les hêtres, les chênes et les châtaigniers. Quand la chapelle et les quelques maisons de Montalba d’Amélie se révélèrent au bout du sentier, le soleil avait déjà décliné derrière le Pilon de Belmatx. Il était 19h30 et j’étais resté 9 heures sur les chemins du Vallespir. Mon « test à l’effort » se terminait de manière plutôt satisfaisante, or mis des jambes un peu lourdes, je n’étais pas trop fatigué et signe très encourageant, ma tendinite au genou m’avait laissé tranquille. Je pouvais envisagé bien d’autres balades. Ami(e)s lecteurs et lectrices, je ne terminerais pas ce récit sans vous recommander quelques conseils s’ils vous prenaient l’envie de refaire ce parcours tel que je l’ai accompli ici : tout d’abord ne le faites pas seul comme j’ai pu le faire, ce ne serait pas prudent ! Si vous n’aimez pas l’escalade ou êtes sujet au vertige, abstenez-vous de grimper au Roc de Saint Sauveur. Ensuite et comme toujours, étudiez bien la météo et si vous le pouvez, essayez de vous tuyauter pour savoir si la crête frontière est encore enneigée ou pas et enfin, ne partez surtout pas sans la panoplie parfaite du randonneur et sur ce terrain en particulier avec de solides chaussures de randonnées à tiges hautes. Bonnes balades. Carte IGN 2449 OT Céret – Amélie-les-Bains - Palalda – Vallée du Tech Top 25. 

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Les Rocs de France (1.450 m) et de Saint Sauveur (1.235 m) par Montalba d'Amélie

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Ce diaporama est agrémenté de 3 morceaux de jazz signé du compositeur et pinaiste américain Vince Guaraldi et extrait de la bande sonore du téléfilm "A Charlie Brown Christmas" en français "Joyeux Noël, Charlie Brown ! ". Ils ont pour titre et sont interprétés : "O Tannenbaum" et "Christmas Time Is Here" par Vince Guaraldi Trio et "Charlie Brown" par Ellis Marsalis Trio.
 
LE-ROC-DE-LA-FRAUSA
ROCDEFRANCEIGN
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Quand j'ai voulu me lancer dans l'ascension du « Roc de France et du Roc Saint-Sauveur », j'avais des raisons très personnelles de le faire. En effet, après quelques petits problèmes de santé à répétition, je souhaitais savoir où j’en étais sur le plan physique et si certaines randonnées pédestres un peu difficiles étaient encore à ma portée ? A bientôt 65 ans printemps et ingurgitant chaque matin une grosse poignée de « cachetons » pour, selon mon toubib, combattre des ennuis essentiellement dus à la fatalité et à l’âge, j’avais envie de me tester. Bien sûr, si les récentes et longues randonnées sur le Chemin du Facteur à Caudiès, 19 kilomètres,  puis sur le Cami de la Retirada à Prats-de-Mollo, 20 kilomètres, m’avaient plutôt rassuré, il faut admettre qu’elles étaient plutôt faciles et en cette dernière circonstance, il fallait quand même reconnaître que le col d’Ares ce n’était pas l’Everest ! Bien évidemment, c’était un simple test que je voulais faire et pour moi, il était hors de question de considérer la prochaine sortie comme un défi. Un challenge oui, une bravade non ! J’ai donc cherché dans mes topo-guides qu’elle pouvait être cette prochaine randonnée sachant que je ne souhaitais pas affronter, ni les neiges du Capcir, ni celles de Cerdagne ni aucunes neiges d’ailleurs. Après maintes et maintes réflexions et hésitations, mon choix s’est finalement porté sur le Vallespir et sur deux rocs très proches l’un de l’autre et qui plus est, réalisables en une petite boucle lors du retour. Il y avait un petit côté « Jeanne d’Arc » dans  les noms très « cocardiers » de ces deux sommets, car le premier c’était le Roc de France (ou de Frausa) situé à 1.450 mètres d’altitude et le second le Roc de Saint Sauveur (ou de Sant Salvador) culminant lui à 1.235 mètres. Pas des « Everest » certes mais plus de 900 mètres de dénivelé depuis Montalba d’Amélie (543 m), pour des montées cumulées de plus de 2.000 mètres sur une distance d’environ 17 kilomètres. Selon les renseignements trouvés sur le Net, la montée vers le Roc de France s’effectuait essentiellement sur le célèbre G.R 10 quand au Roc de Saint Sauveur, un trail y était parfois organisé mais bien sûr, comme à mon habitude, j’avais plutôt l’intention de flâner que de courir. Courir en montagnes, ça n’a jamais été ma tasse de thé et si je l’avais fait à deux reprises, la première fois du côté du Pech de Fraysse et de la Tour des Géographes, c’était uniquement pour rejoindre ma voiture avant que la nuit ne tombe et la seconde fois pour échapper à un très violent orage d’eau et de gros grêlons qui nous avait surpris du côté du Pic de  la Vache, à plus de 2.700 mètres d’altitude bien au dessus des lacs de la  Carança. Cette dernière course s’était finalement terminée « trempés jusqu’aux os » au fin fond d’un orri où nous avions passé la nuit. Voilà pour les anecdotes des seuls « trails » forcés que j’avais connus, il y a de nombreuses années de cela. Aujourd’hui, je n’avais plus l’âge de courir et sincèrement, j’espérais ne plus avoir à le faire. En tous cas, les informations que j’avais recueillies sur le Net et les chiffres que m’annonçait mon logiciel CartoExploreur sur mon écran d’ordinateur me laissaient à penser que je n’aurais pas besoin d’y recourir. Voilà quel était le challenge que je me proposais de faire dès la prochaine journée de grand beau temps. Celle-ci arriva bien plus vite que je  ne l’avais imaginé et malgré la petite tendinite enregistrée sur le Cami de la Retirada dont quelques douleurs épisodiques se réveillaient parfois, je n’avais pas vraiment le désir de repousser « Ad vitam æternam » cet  agréable « test à l’effort ». Une fois encore, un grand et magnifique ciel bleu était de la partie mais il ne dura que le temps de la matinée, la crête frontière servant de barrière naturelle aux gros nuages noirs et gris qui eux avaient décidé de rester sur le versant espagnol. Mais peu importe, quand le premier nuage blanc fit son apparition du côté du Roc de France, il y avait déjà presque deux heures que j’avais démarré de Montalba d’Amélie cheminant le GR.10. Pour ne pas démarrer trop tard cette balade dont j’ignorais le temps qu’il me faudrait pour l’accomplir, j’étais parti très tôt de la maison, direction Amélie-les-Bains. Là, j’avais emprunté et roulé prudemment tout au long de la petite et sinueuse D.53 qui suit les superbes et profondes gorges de la rivière Montdony. J’avais même pris le temps de m’arrêter plusieurs fois pour profiter du spectacle car la route était magnifiquement garnie de mimosas en fleurs et les panoramas étaient grandioses. Tout au loin, les sommets que je m étais fixé d’atteindre apparaissaient au bout du vaste vallon. Je l’avoue, ces images me laissaient un peu perplexe quand aux difficultés qui m’attendaient mais la beauté des paysages vue d’ici m’incitait davantage à aller voir d’en haut si ça l’était aussi. Il était déjà 10h30 quand j’ai démarré cette balade et même si ces arrêts sur la route m’avaient coûté de nombreuses minutes, je ne le regrettais pas. Après une visite rapide de Montalba d’Amélie, et plutôt que d’allumer mon GPS, j’ai préféré suivre les recommandations d’un panonceau de randonnées indiquant les directions communes du Mouli Serradou, des cols Cerda et du Puits de la neige. Je savais que c’était le bon itinéraire et effectivement peu de temps après avoir pris le petit sentier démarrant à gauche de la fontaine du joli hameau, j’ai aperçu les premières marques blanches et rouges du G.R.10. J’avais la certitude que j’étais sur le bon sentier et il ne me restait plus qu’à marcher, en continuant à prêter attention à ne pas perdre ce balisage. C’est peu après les vestiges et les machines-outils remarquablement conservées du Moulin Serradou (833 mètres) ; El Moli Serrador sur la carte IGN ; que j’ai remarqué un premier nuage blanc peu menaçant puis les autres suivirent moins blancs mais toujours aussi peu inquiétants car plutôt clairsemés. Ici, le dénivelé se fit plus sérieux et il en fut ainsi jusqu’à l’approche de mon premier objectif, le Roc de France. Plus angoissantes avaient été les vues que j’avais eu du Roc de Saint Sauveur. D’abord gros dôme excessivement rocheux quand je le vis pour la première fois peu avant le moulin puis haute pyramide minérale et pentue telle avait été la vision que j’en avais eu peu après le col Cerda (1.058 m). Bien qua ma première réaction fut de me dire que j’aurais tout le temps d’y penser au moment du retour et dès lors que je serais à son pied, l’image de ce sommet pointu et essentiellement rocheux resta longtemps gravé dans ma tête. Je ne sais pas pourquoi mais ce sommet me rappelait quelques images du Mont Cervin ou bien celle que l’on voyait sur le fameux logo des films produits par la non moins célèbre société cinématographique Paramount. Ce roc était-il inaccessible pour le simple randonneur que j’étais ? Il semblait l’être en tous cas ? Tout en grimpant le G.R10 dans la très belle forêt de hêtres, direction le Roc de France, la question me turlupinait. Finalement et alors que je ne m’y attendais pas,  les premières plaques de neige arrivèrent et ces pensées disparurent car plus je montais plus la neige se transformait en glace et désormais toute mon attention était tournée vers mes pieds et sur quelle partie du sol, il fallait les poser. Plus le Roc de France approchait et plus l’itinéraire se faisait rocheux et recouvert d’épaisses couches de neige glacée. A chaque pas, la randonnée se transformait en une patinoire miniature où le but du jeu était de garder mon équilibre. Un groupe de randonneurs déjeunant au milieu même du sentier me rassura quand au fait que je n’étais pas le seul « ahuri » à venir marcher dans ce lieu ô combien hostile aujourd’hui. Après maintes et maintes difficultés, l’arrivée au sommet du Roc de France (1.450 m) fut la bienvenue d’autant qu’il était déjà 14h30 et qu’en tout et pour tout, je n’avais qu’une barre de céréales et quelques gorgées d’eau dans l’estomac. Tout en déjeunant, je pris mon temps pour regarder le spectacle, ou plutôt les spectacles, car assis au plus haut de la crête frontière, il suffisait que je tourne la tête pour que mon regard passe aussitôt de la Catalogne espagnole à la Catalogne française et vice-versa. Le ciel bleu n’était déjà plus au rendez-vous et c’était le seul regret que j’avais car les panoramas étaient en partie voilés par un vaste rideau d’une brume grisâtre. Tout au loin, côté espagnol, le petit lac de barrage de Darnius, d’habitude si bleu,  ressemblait à une simple flaque d’eau stagnante et côté français, question panoramas, ce n’était guère bien mieux. Il faut dire que les gros cumulonimbus n’étaient que très modérément plus hauts que moi et obstruaient en partie les paysages. Après le pique-nique, je pris la direction des pylônes des antennes TV car j’avais l’impression qu’il y avait moins de plaques de glaces mais une fois arrivé à la petite route bitumée qui accède à la station relais, j’ai fait demi-tour car en réalité si elles étaient moins nombreuses c’était seulement sur la partie la plus haute de la crête, là où les arêtes rocheuses sont pleinement ensoleillées. Sur le sentier, la neige et la glace étaient toujours aussi présentes qu’à l’aller. Une belle glissade, heureusement sur de l’herbe gelée et donc sans gravité, m’envoya bourlingué dans un petit genévrier. Quelques mètres plus loin, ce fut quelques fougères fanées qui amortirent une nouvelle chute plus hilarante que périlleuse. Néanmoins, il était indispensable que je redouble de prudence. La vigilance fut donc le leitmotiv du retour jusqu’à ce que les plus petits névés disparaissent complètement. De ce fait, le col Cerda arriva bien moins vite que je ne l’avais espéré  mais quand il fut là, j’étais déjà au pied du mur pour lequel j’avais pas mal gambergé. Ce mur, c’était le Roc de Saint Sauveur, 1.235 mètres seulement mais une impressionnante masse minérale assez vertigineuse vue d’ici. Un trépied sur lequel était cloué un panonceau bleu m’indiqua la direction. Sans trop réfléchir, je me suis mis à suivre de gros points bleus et là, le sentier se transforma bien vite en petites escalades successives et parfois peu évidentes. Si sur les plaques de neige, j’avais eu conscience du risque de me briser un membre, là des dangers bien plus évidents et fatals semblaient se faire jour. Etant seul, la sagesse aurait du me dicter de rebrousser chemin mais je continuais toujours plus haut, redoublant il est vrai d’une grande attention à chaque pas. La bravade dont je ne voulais pas au départ semblait être bien là. Je cheminais sur une arête rocheuse en suivant toujours le marquage bleu dont parfois, j’avais du mal à croire qu’il était le passage le plus aisé. Enfin, quand j’atteins ce qui ressemblait à un collet, une croix bleue barra l’itinéraire. Le sommet du roc était encore droit devant mais encore bien plus haut. Là, devant moi, se dressait un magma pierreux et granitique dont je voyais bien l’infranchissabilité. Je compris qu’il fallait que je descende dans un goulet qui me rappelait étrangement et toutes proportions gardées, la « cheminée du Canigou ». Dans la descente, le marquage du balisage passa du bleu au jaune et le parcours devint bien meilleur. Par la forêt, ce sentier contournait le roc mais continuait néanmoins à s’élever. Les dénivelés et montées successives commençaient à se faire sentir dans mes mollets. Surpris de ma présence, un groupe de chèvres détala mais sans trop s’éloigner. Les caprins aux belles et grandes cornes torsadées, des chèvres du Rove, plus étonnées qu’effrayées allèrent se juchaient avec une facilité déconcertante dans quelques rochers surplombant le sentier. Finalement et à force de monter, un replat herbeux se présenta. Je fis un point avec mon GPS pour constater que j’étais bien sur le tracé du retour que j’y avais enregistré. Sur la droite, un panonceau m’indiquant le Roc de Saint Sauveur, je pris cette direction et un étroit défilé dans les rochers m’entraîna très rapidement en bordure d’une corniche toute aussi réduite. De là, puis en grimpant de quelques mètres sur l’arête rocheuse qui se trouvait sur ma droite, j’embrassais, depuis ce promontoire naturel,  des panoramas à couper le souffle.  Une bonne partie du Vallespir s’entrouvrit devant moi et à mes pieds. Seule, la partie nord-est n’était pas visible car je n’étais pas totalement arrivé au sommet du roc, qui, semble-t-il, se trouvait encore légèrement au dessus. J’avais beau grimper de quelques mètres supplémentaires et chercher une issue pour l’atteindre, je ne voyais que des roches bien trop lisses et surtout bien trop abruptes pour tenter une ascension que je jugeais, cette fois-ci, bien trop hasardeuse sans matériel d’escalade. Le moment était venu d’être raisonnable, mon challenge et mes deux objectifs le Roc de France et le Roc de Saint Sauveur avaient été atteints et il était préférable que je redescende. Le retour vers Montalba d’Amélie s’effectua sans aucun souci et seuls quelques passereaux jouant les « Caruso », une croix pattée plantée dans un rocher et quelques fenêtres m’offrant de nouveaux panoramas m’arrêtèrent dans cette longue descente presque essentiellement en sous-bois. Les vues aériennes étaient superbes et le petit hameau de Can Félix que j’avais eu l’occasion d’apercevoir ce matin apparaissait désormais dans sa totalité. Derrière moi, le Roc de Saint Sauveur m’apparut tel un énorme pachyderme couché faisant le gros dos. J’avais lu sur le Net, et selon l’historien Jean Tosti, que ce sentier que je cheminais fut pendant très longtemps emprunté par des pèlerins vénérant la Vierge et qu’on l’appelait le Cami dels Evangilis, ce qui explique sans doute la croix pattée rencontrée. A moins que cette croix soit en relation avec la tour et le château de Montdony, aujourd’hui amplement ruinés et envahis par les hêtres, les chênes et les châtaigniers. Quand la chapelle et les quelques maisons de Montalba d’Amélie se révélèrent au bout du sentier, le soleil avait déjà décliné derrière le Pilon de Belmatx. Il était 19h30 et j’étais resté 9 heures sur les chemins du Vallespir. Mon « test à l’effort » se terminait de manière plutôt satisfaisante, or mis des jambes un peu lourdes, je n’étais pas trop fatigué et signe très encourageant, ma tendinite au genou m’avait laissé tranquille. Je pouvais envisagé bien d’autres balades. Ami(e)s lecteurs et lectrices, je ne terminerais pas ce récit sans vous recommander quelques conseils s’ils vous prenaient l’envie de refaire ce parcours tel que je l’ai accompli ici : tout d’abord ne le faites pas seul comme j’ai pu le faire, ce ne serait pas prudent ! Si vous n’aimez pas l’escalade ou êtes sujet au vertige, abstenez-vous de grimper au Roc de Saint Sauveur. Ensuite et comme toujours, étudiez bien la météo et si vous le pouvez, essayez de vous tuyauter pour savoir si la crête frontière est encore enneigée ou pas et enfin, ne partez surtout pas sans la panoplie parfaite du randonneur et sur ce terrain en particulier avec de solides chaussures de randonnées à tiges hautes. Bonnes balades. Carte IGN 2449 OT Céret – Amélie-les-Bains - Palalda – Vallée du Tech Top 25. 

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Les Rocs de France (1.450 m) et de Saint Sauveur (1.235 m) par Montalba d'Amélie

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 3 morceaux de jazz signé du compositeur et pinaiste américain Vince Guaraldi et extrait de la bande sonore du téléfilm "A Charlie Brown Christmas" en français "Joyeux Noël, Charlie Brown ! ". Ils ont pour titre et sont interprétés : "O Tannenbaum" et "Christmas Time Is Here" par Vince Guaraldi Trio et "Charlie Brown" par Ellis Marsalis Trio.
 
LE-ROC-DE-LA-FRAUSA
ROCDEFRANCEIGN
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Quand j'ai voulu me lancer dans l'ascension du « Roc de France et du Roc Saint-Sauveur », j'avais des raisons très personnelles de le faire. En effet, après quelques petits problèmes de santé à répétition, je souhaitais savoir où j’en étais sur le plan physique et si certaines randonnées pédestres un peu difficiles étaient encore à ma portée ? A bientôt 65 ans printemps et ingurgitant chaque matin une grosse poignée de « cachetons » pour, selon mon toubib, combattre des ennuis essentiellement dus à la fatalité et à l’âge, j’avais envie de me tester. Bien sûr, si les récentes et longues randonnées sur le Chemin du Facteur à Caudiès, 19 kilomètres,  puis sur le Cami de la Retirada à Prats-de-Mollo, 20 kilomètres, m’avaient plutôt rassuré, il faut admettre qu’elles étaient plutôt faciles et en cette dernière circonstance, il fallait quand même reconnaître que le col d’Ares ce n’était pas l’Everest ! Bien évidemment, c’était un simple test que je voulais faire et pour moi, il était hors de question de considérer la prochaine sortie comme un défi. Un challenge oui, une bravade non ! J’ai donc cherché dans mes topo-guides qu’elle pouvait être cette prochaine randonnée sachant que je ne souhaitais pas affronter, ni les neiges du Capcir, ni celles de Cerdagne ni aucunes neiges d’ailleurs. Après maintes et maintes réflexions et hésitations, mon choix s’est finalement porté sur le Vallespir et sur deux rocs très proches l’un de l’autre et qui plus est, réalisables en une petite boucle lors du retour. Il y avait un petit côté « Jeanne d’Arc » dans  les noms très « cocardiers » de ces deux sommets, car le premier c’était le Roc de France (ou de Frausa) situé à 1.450 mètres d’altitude et le second le Roc de Saint Sauveur (ou de Sant Salvador) culminant lui à 1.235 mètres. Pas des « Everest » certes mais plus de 900 mètres de dénivelé depuis Montalba d’Amélie (543 m), pour des montées cumulées de plus de 2.000 mètres sur une distance d’environ 17 kilomètres. Selon les renseignements trouvés sur le Net, la montée vers le Roc de France s’effectuait essentiellement sur le célèbre G.R 10 quand au Roc de Saint Sauveur, un trail y était parfois organisé mais bien sûr, comme à mon habitude, j’avais plutôt l’intention de flâner que de courir. Courir en montagnes, ça n’a jamais été ma tasse de thé et si je l’avais fait à deux reprises, la première fois du côté du Pech de Fraysse et de la Tour des Géographes, c’était uniquement pour rejoindre ma voiture avant que la nuit ne tombe et la seconde fois pour échapper à un très violent orage d’eau et de gros grêlons qui nous avait surpris du côté du Pic de  la Vache, à plus de 2.700 mètres d’altitude bien au dessus des lacs de la  Carança. Cette dernière course s’était finalement terminée « trempés jusqu’aux os » au fin fond d’un orri où nous avions passé la nuit. Voilà pour les anecdotes des seuls « trails » forcés que j’avais connus, il y a de nombreuses années de cela. Aujourd’hui, je n’avais plus l’âge de courir et sincèrement, j’espérais ne plus avoir à le faire. En tous cas, les informations que j’avais recueillies sur le Net et les chiffres que m’annonçait mon logiciel CartoExploreur sur mon écran d’ordinateur me laissaient à penser que je n’aurais pas besoin d’y recourir. Voilà quel était le challenge que je me proposais de faire dès la prochaine journée de grand beau temps. Celle-ci arriva bien plus vite que je  ne l’avais imaginé et malgré la petite tendinite enregistrée sur le Cami de la Retirada dont quelques douleurs épisodiques se réveillaient parfois, je n’avais pas vraiment le désir de repousser « Ad vitam æternam » cet  agréable « test à l’effort ». Une fois encore, un grand et magnifique ciel bleu était de la partie mais il ne dura que le temps de la matinée, la crête frontière servant de barrière naturelle aux gros nuages noirs et gris qui eux avaient décidé de rester sur le versant espagnol. Mais peu importe, quand le premier nuage blanc fit son apparition du côté du Roc de France, il y avait déjà presque deux heures que j’avais démarré de Montalba d’Amélie cheminant le GR.10. Pour ne pas démarrer trop tard cette balade dont j’ignorais le temps qu’il me faudrait pour l’accomplir, j’étais parti très tôt de la maison, direction Amélie-les-Bains. Là, j’avais emprunté et roulé prudemment tout au long de la petite et sinueuse D.53 qui suit les superbes et profondes gorges de la rivière Montdony. J’avais même pris le temps de m’arrêter plusieurs fois pour profiter du spectacle car la route était magnifiquement garnie de mimosas en fleurs et les panoramas étaient grandioses. Tout au loin, les sommets que je m étais fixé d’atteindre apparaissaient au bout du vaste vallon. Je l’avoue, ces images me laissaient un peu perplexe quand aux difficultés qui m’attendaient mais la beauté des paysages vue d’ici m’incitait davantage à aller voir d’en haut si ça l’était aussi. Il était déjà 10h30 quand j’ai démarré cette balade et même si ces arrêts sur la route m’avaient coûté de nombreuses minutes, je ne le regrettais pas. Après une visite rapide de Montalba d’Amélie, et plutôt que d’allumer mon GPS, j’ai préféré suivre les recommandations d’un panonceau de randonnées indiquant les directions communes du Mouli Serradou, des cols Cerda et du Puits de la neige. Je savais que c’était le bon itinéraire et effectivement peu de temps après avoir pris le petit sentier démarrant à gauche de la fontaine du joli hameau, j’ai aperçu les premières marques blanches et rouges du G.R.10. J’avais la certitude que j’étais sur le bon sentier et il ne me restait plus qu’à marcher, en continuant à prêter attention à ne pas perdre ce balisage. C’est peu après les vestiges et les machines-outils remarquablement conservées du Moulin Serradou (833 mètres) ; El Moli Serrador sur la carte IGN ; que j’ai remarqué un premier nuage blanc peu menaçant puis les autres suivirent moins blancs mais toujours aussi peu inquiétants car plutôt clairsemés. Ici, le dénivelé se fit plus sérieux et il en fut ainsi jusqu’à l’approche de mon premier objectif, le Roc de France. Plus angoissantes avaient été les vues que j’avais eu du Roc de Saint Sauveur. D’abord gros dôme excessivement rocheux quand je le vis pour la première fois peu avant le moulin puis haute pyramide minérale et pentue telle avait été la vision que j’en avais eu peu après le col Cerda (1.058 m). Bien qua ma première réaction fut de me dire que j’aurais tout le temps d’y penser au moment du retour et dès lors que je serais à son pied, l’image de ce sommet pointu et essentiellement rocheux resta longtemps gravé dans ma tête. Je ne sais pas pourquoi mais ce sommet me rappelait quelques images du Mont Cervin ou bien celle que l’on voyait sur le fameux logo des films produits par la non moins célèbre société cinématographique Paramount. Ce roc était-il inaccessible pour le simple randonneur que j’étais ? Il semblait l’être en tous cas ? Tout en grimpant le G.R10 dans la très belle forêt de hêtres, direction le Roc de France, la question me turlupinait. Finalement et alors que je ne m’y attendais pas,  les premières plaques de neige arrivèrent et ces pensées disparurent car plus je montais plus la neige se transformait en glace et désormais toute mon attention était tournée vers mes pieds et sur quelle partie du sol, il fallait les poser. Plus le Roc de France approchait et plus l’itinéraire se faisait rocheux et recouvert d’épaisses couches de neige glacée. A chaque pas, la randonnée se transformait en une patinoire miniature où le but du jeu était de garder mon équilibre. Un groupe de randonneurs déjeunant au milieu même du sentier me rassura quand au fait que je n’étais pas le seul « ahuri » à venir marcher dans ce lieu ô combien hostile aujourd’hui. Après maintes et maintes difficultés, l’arrivée au sommet du Roc de France (1.450 m) fut la bienvenue d’autant qu’il était déjà 14h30 et qu’en tout et pour tout, je n’avais qu’une barre de céréales et quelques gorgées d’eau dans l’estomac. Tout en déjeunant, je pris mon temps pour regarder le spectacle, ou plutôt les spectacles, car assis au plus haut de la crête frontière, il suffisait que je tourne la tête pour que mon regard passe aussitôt de la Catalogne espagnole à la Catalogne française et vice-versa. Le ciel bleu n’était déjà plus au rendez-vous et c’était le seul regret que j’avais car les panoramas étaient en partie voilés par un vaste rideau d’une brume grisâtre. Tout au loin, côté espagnol, le petit lac de barrage de Darnius, d’habitude si bleu,  ressemblait à une simple flaque d’eau stagnante et côté français, question panoramas, ce n’était guère bien mieux. Il faut dire que les gros cumulonimbus n’étaient que très modérément plus hauts que moi et obstruaient en partie les paysages. Après le pique-nique, je pris la direction des pylônes des antennes TV car j’avais l’impression qu’il y avait moins de plaques de glaces mais une fois arrivé à la petite route bitumée qui accède à la station relais, j’ai fait demi-tour car en réalité si elles étaient moins nombreuses c’était seulement sur la partie la plus haute de la crête, là où les arêtes rocheuses sont pleinement ensoleillées. Sur le sentier, la neige et la glace étaient toujours aussi présentes qu’à l’aller. Une belle glissade, heureusement sur de l’herbe gelée et donc sans gravité, m’envoya bourlingué dans un petit genévrier. Quelques mètres plus loin, ce fut quelques fougères fanées qui amortirent une nouvelle chute plus hilarante que périlleuse. Néanmoins, il était indispensable que je redouble de prudence. La vigilance fut donc le leitmotiv du retour jusqu’à ce que les plus petits névés disparaissent complètement. De ce fait, le col Cerda arriva bien moins vite que je ne l’avais espéré  mais quand il fut là, j’étais déjà au pied du mur pour lequel j’avais pas mal gambergé. Ce mur, c’était le Roc de Saint Sauveur, 1.235 mètres seulement mais une impressionnante masse minérale assez vertigineuse vue d’ici. Un trépied sur lequel était cloué un panonceau bleu m’indiqua la direction. Sans trop réfléchir, je me suis mis à suivre de gros points bleus et là, le sentier se transforma bien vite en petites escalades successives et parfois peu évidentes. Si sur les plaques de neige, j’avais eu conscience du risque de me briser un membre, là des dangers bien plus évidents et fatals semblaient se faire jour. Etant seul, la sagesse aurait du me dicter de rebrousser chemin mais je continuais toujours plus haut, redoublant il est vrai d’une grande attention à chaque pas. La bravade dont je ne voulais pas au départ semblait être bien là. Je cheminais sur une arête rocheuse en suivant toujours le marquage bleu dont parfois, j’avais du mal à croire qu’il était le passage le plus aisé. Enfin, quand j’atteins ce qui ressemblait à un collet, une croix bleue barra l’itinéraire. Le sommet du roc était encore droit devant mais encore bien plus haut. Là, devant moi, se dressait un magma pierreux et granitique dont je voyais bien l’infranchissabilité. Je compris qu’il fallait que je descende dans un goulet qui me rappelait étrangement et toutes proportions gardées, la « cheminée du Canigou ». Dans la descente, le marquage du balisage passa du bleu au jaune et le parcours devint bien meilleur. Par la forêt, ce sentier contournait le roc mais continuait néanmoins à s’élever. Les dénivelés et montées successives commençaient à se faire sentir dans mes mollets. Surpris de ma présence, un groupe de chèvres détala mais sans trop s’éloigner. Les caprins aux belles et grandes cornes torsadées, des chèvres du Rove, plus étonnées qu’effrayées allèrent se juchaient avec une facilité déconcertante dans quelques rochers surplombant le sentier. Finalement et à force de monter, un replat herbeux se présenta. Je fis un point avec mon GPS pour constater que j’étais bien sur le tracé du retour que j’y avais enregistré. Sur la droite, un panonceau m’indiquant le Roc de Saint Sauveur, je pris cette direction et un étroit défilé dans les rochers m’entraîna très rapidement en bordure d’une corniche toute aussi réduite. De là, puis en grimpant de quelques mètres sur l’arête rocheuse qui se trouvait sur ma droite, j’embrassais, depuis ce promontoire naturel,  des panoramas à couper le souffle.  Une bonne partie du Vallespir s’entrouvrit devant moi et à mes pieds. Seule, la partie nord-est n’était pas visible car je n’étais pas totalement arrivé au sommet du roc, qui, semble-t-il, se trouvait encore légèrement au dessus. J’avais beau grimper de quelques mètres supplémentaires et chercher une issue pour l’atteindre, je ne voyais que des roches bien trop lisses et surtout bien trop abruptes pour tenter une ascension que je jugeais, cette fois-ci, bien trop hasardeuse sans matériel d’escalade. Le moment était venu d’être raisonnable, mon challenge et mes deux objectifs le Roc de France et le Roc de Saint Sauveur avaient été atteints et il était préférable que je redescende. Le retour vers Montalba d’Amélie s’effectua sans aucun souci et seuls quelques passereaux jouant les « Caruso », une croix pattée plantée dans un rocher et quelques fenêtres m’offrant de nouveaux panoramas m’arrêtèrent dans cette longue descente presque essentiellement en sous-bois. Les vues aériennes étaient superbes et le petit hameau de Can Félix que j’avais eu l’occasion d’apercevoir ce matin apparaissait désormais dans sa totalité. Derrière moi, le Roc de Saint Sauveur m’apparut tel un énorme pachyderme couché faisant le gros dos. J’avais lu sur le Net, et selon l’historien Jean Tosti, que ce sentier que je cheminais fut pendant très longtemps emprunté par des pèlerins vénérant la Vierge et qu’on l’appelait le Cami dels Evangilis, ce qui explique sans doute la croix pattée rencontrée. A moins que cette croix soit en relation avec la tour et le château de Montdony, aujourd’hui amplement ruinés et envahis par les hêtres, les chênes et les châtaigniers. Quand la chapelle et les quelques maisons de Montalba d’Amélie se révélèrent au bout du sentier, le soleil avait déjà décliné derrière le Pilon de Belmatx. Il était 19h30 et j’étais resté 9 heures sur les chemins du Vallespir. Mon « test à l’effort » se terminait de manière plutôt satisfaisante, or mis des jambes un peu lourdes, je n’étais pas trop fatigué et signe très encourageant, ma tendinite au genou m’avait laissé tranquille. Je pouvais envisagé bien d’autres balades. Ami(e)s lecteurs et lectrices, je ne terminerais pas ce récit sans vous recommander quelques conseils s’ils vous prenaient l’envie de refaire ce parcours tel que je l’ai accompli ici : tout d’abord ne le faites pas seul comme j’ai pu le faire, ce ne serait pas prudent ! Si vous n’aimez pas l’escalade ou êtes sujet au vertige, abstenez-vous de grimper au Roc de Saint Sauveur. Ensuite et comme toujours, étudiez bien la météo et si vous le pouvez, essayez de vous tuyauter pour savoir si la crête frontière est encore enneigée ou pas et enfin, ne partez surtout pas sans la panoplie parfaite du randonneur et sur ce terrain en particulier avec de solides chaussures de randonnées à tiges hautes. Bonnes balades. Carte IGN 2449 OT Céret – Amélie-les-Bains - Palalda – Vallée du Tech Top 25. 

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Un fantastique contact !!!

Publié le par gibirando

Non, pour une fois, ce n’est pas dans l’actualité quotidienne et journalistique que je suis allé chercher l’article de mon journal personnel et mensuel. En ce début juin, j’aurais pu bien sûr évoquer cet assaut israélien contre des bateaux de militants pro-palestiniens mais j’avoue être un peu dépassé pas cette horrible guerre qui dure par delà les générations. Guerre pour un territoire ? Guerre de religions ? Je ne comprends pas grand chose à cette guerre, ni les motivations des uns et des autres à la poursuivre sans répit, d’autant que les perspectives de résultats me paraissent aussi éloignées que la Terre peut l’être du Soleil.

Ce titre racoleur, ce n’est pas non plus un contact avec des extra-terrestres, du style rencontre du 3eme ou 4eme type !!!! Non, ce sont des échanges par messagerie tout simples mais ô combien encourageants quand on se met à créer un blog comme celui que je consacre depuis deux années aux randonnées pédestres. Bien sûr, des contacts j’en ai eu quelques autres, de gentils commentaires dans mon livre d’or aussi mais j’avoue que ces échanges spontanés et amicaux que j’ai eu avec Laurence Estines-Lacabanne du Club de Randonnée Pédestre du Foyer Rural d’Auriac du Périgord sont si inhabituels qu'il me paraissait impensable de ne pas en parler dans mon journal personnel. Gentillesse des échanges, harmonie commune pour la randonnée pédestre et les « choses » que nous aimons ou pas, invitations, confiance réciproque, générosité au point de m’offrir un guide qui va m’être très précieux, etc.….

Quand on développe un blog, on rêve de tels contacts mais ils arrivent que trop rarement.

Alors je dois en convenir : mon actualité du mois  a été ce fantastique contact !!!!

Le club de randonnée pédestre du Foyer Rural d'Auriac du Périgord

(photo prise à Fenouillet en mai 2010)

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