• Le Lac d'Aude et le Mont Llaret (2.376 m) depuis les Angles (Pla del Mir -1.800m)

     
    Ce diaporama est agrémenté de chansons interprétées par Elmore James extraites de son album "40 Exciting Legendary Blues Tracks: Tribute To Elmore James, “King of Slide Guitar”. Elles ont pour titre : I Believe, Stranger Blues, Look On Yonder Wall, Shake Your Moneymaker, The Sky Is Crying.

    De nombreux lacs pyrénéens sont l’objet de légendes plus ou moins merveilleuses voire effroyables pour certaines d’entre-elles. Il y est souvent question d’« encantadas » (femmes enchantées), de « donas d’aygua » (femmes d’eau), de « fadas » (fées) devenues parfois « bruixas » (sorcières) par d’habiles manigances des doctrines religieuses. Le lac d’Aude en Capcir n’échappe pas à cette règle. Pourtant, nous y sommes allés randonner et je peux vous assurer que je n’ai rien vu de tout ça, mais il est vrai que ces histoires sont ancestrales et le plus souvent légendaires. Dommage, me direz-vous car selon la tradition et ce que j’ai pu lire dans « Légendes du Roussillon » d’Horace Chauvet aux Editions Lacour, il paraît qu’« aux bords des étangs, les bergers avaient l’occasion d’admirer les belles fées habillées de blanc qui peignaient leur chevelure ondoyante, en se mirant dans les eaux argentées. Elles avaient le don de séduire quiconque les approchait….. » Alors c’est vrai, Dany et moi avons été séduits mais pas par une fée mais par cette randonnée elle-même qui, depuis, le Pla del Mir (1.800m), station de ski des Angles, nous a tour à tour emmenés vers le lac d’Aude puis vers le Mont Llaret (2.376 m). Une balade plutôt longue et pas si facile que ça car les montées sont quasi constantes jusqu’au dernier objectif qui est en même temps le point culminant de cette boucle. Mais après tout, n’est-ce le propre d’une randonnée en montagne que de monter toujours plus haut pour faire plus de découvertes ? C’est exactement ce qui s’est passé !  Comme indiqué, le départ s’effectue du Pla del Mir, principale station de ski des Angles. Le chemin démarre à gauche du vaste parking et passe derrière le chalet de l’école de ski.  Sur la façade du chalet, un panonceau a été cloué indiquant  : « Boucle PR.9 - Lac d’Aude – 12 km – 435 m de dénivelé – 4h – difficulté : difficile ». Mais attention, pour ma balade, il ne faut pas se fier à ce panonceau, d’abord parce que le P.R.9 n’est pas une boucle mais un simple aller et retour et que la difficulté est plutôt moyenne que difficile pour le randonneur lambda. Enfin, une chose dont je suis sûr c’est que nous sommes bien sur le GRP du Tour du Capcir balisé en jaune et rouge. J’en suis d’autant plus sûr que j’ai accompli ce tour en 2013 et que j’ai emprunté cette portion en sens inverse venant des Bouillouses direction les Angles puis Matemale. C’était notre toute dernière étape qui en comptait quatre. Ce GRP passe derrière le parc animalier puis en longe la clôture toujours sur une bonne et large piste qui s’élève puis se stabilise avant de redescendre légèrement à l’approche de la Jasse du Pla del Bouc. Les premiers beaux paysages et panoramas s’entrouvrent. Ici au Pla del Bouc, on laisse un petit abri sur la droite étonnamment entouré de gros blocs granitiques dont trois ont été agencés sous la forme d’un imposant lieu de pique-nique. Juste après, on enjambe un passage canadien. Ici, une grande enseigne verticale mentionne « Porte Entrée ». Entrée de quoi ? Je ne saurais vous le dire avec certitude mais à cause du passage canadien,  j’ai supposé qu’il s’agissait de l’entrée d’une zone d’estives qui est également mentionnée sur une autre pancarte. Peu après, la piste que l’on poursuit devient plus pentue et se faufile au milieu d’une forêt de pins à crochets. Elle se stabilise à nouveau. On enjambe un premier petit ru mais attention ce n’est pas encore l’Aude et simplement un de ses affluents originels. L'Aude, le célèbre fleuve audois qui a donné son nom à tout un département est là, quelques mètres plus loin.  Ici, il s’agit d’un minuscule ruisselet aux eaux cristallines, d’un mètre de large tout au plus, dont le débit est si pépère qu’il a du mal à se faufiler au milieu des quelques ridicules roches qui entravent à peine son parcours. De ce fait, il zigzague, semble hésiter sur le chemin à prendre au milieu des herbes rases et des pins et bien évidemment, on est très loin de l’image du grand fleuve capable d’arroser tout une région, d’alimenter plusieurs lacs de barrage et de creuser de profondes gorges du Pays de Sault jusqu’à celui du Razès. En arrivant à hauteur d’une baraque entourée d’un enclos, on délaisse la  piste qui continue vers la gauche et  on emprunte à droite un large chemin qui file vers la Jasse de Bernardi et son imposant refuge. Sur la droite, le Puig del Pam laisse entrevoir son mamelon tourmenté et sur la gauche, les sommets du Haut-Conflent et de Cerdagne se révèlent derrière la frange d’une brume bleutée. A hauteur de cet abri et grâce à un panonceau (1.940m), on notera que nous nous sommes élevés pour l’instant de 140 mètres seulement sur les 576 mètres de dénivelé qui sont à accomplir jusqu’au sommet du Mont Llaret. D’ailleurs, le large chemin plat se termine, se rétrécie peu à peu et devient mauvais sentier en s’élevant dans la forêt. Ce sentier continue de monter plus vaillamment sur un terrain parfois plus difficile car caillouteux et parfois tourbeux car bourré de fondrières et de racines apparentes.  Après une vaste clairière entourée de falaises ocres et boisées, le parcours devient bien meilleur car herbeux mais il se faufile désormais dans un étrange ossuaire d’arbres desséchés. Si certains gisent sur le sol tels d’immenses carcasses, la plupart sont encore debout et c’est un piètre spectacle que tous ces sapins morts, squelettiques et dépouillés et ce coin ressemble d’autant plus à un cimetière que quelques blocs de granit paraissent faire office de pierres tombales. On évite de se fier à un panonceau qui indique : Sentier nordique –Lac d’Aude – reste 7,7 km. Non, le Lac d’Aude est à moins de 3 km ! On quitte ce coin lugubre au profit d’une petite zone humide faite de quelques tourbières alimentées par de menus filets d’eau qui s’échappent de l’Aude toute proche. Au milieu des pins à crochets, des genévriers rabougris et des rhododendrons fleuris, les pelouses herbeuses et grasses remplacent très rapidement les tourbières. Sur notre droite,  l’oblongue montagne qui apparaît n’est ni plus ni moins que notre principal objectif du jour, le Mont Llaret (2.376m) et son tout proche acolyte le Roc d’Aude (2.325m). Après une dernière « bonne » élévation, le chemin s’aplanit et quelques minutes plus tard, le miroir gris bleu du lac d’Aude apparaît immobile et brillant en contrebas de la forêt. On y descend mécaniquement vers son rivage d’abord pour quelques belles photos mais surtout parce qu’on sait d’avance qu’il n’y aura pas d’endroit plus agréable pour pique-niquer. Ici, au fond de ce petit cirque à la fois lacustre, végétal et minéral tout respire la douceur et la quiétude.  Dans un silence quasi religieux, seuls sont perceptibles le tintement lointain de quelques clochettes bovines et le gazouillis de rares passereaux occupant le faîte des conifères les plus hauts. Même les rares  randonneurs qui font le tour du lac, semblent le faire à pas de velours. Ce calme et ce silence sont si apaisants et l’air que l’on respire au bord du lac si vivifiant qu’on ne quitte qu’à regrets cette source de l’Aude. Ici, on délaisse le Tour du Capcir filant vers les Bouillouses au profit d’un étroit sentier balisé partant vers le nord-ouest.  Le balisage devient jaune. Ce sentier longe un petit ruisseau, à sec en juillet, le traverse puis grimpe au milieu des pelouses largement parsemées de nombreuses roches granitiques. Ces pelouses rases laissent parfois la place à des prairies de graminées un peu plus hautes et de ce fait, elles sont le paradis de nombreux bovins qui trouvent dans cette herbe délicate à la fois le fourrage à ruminer et la litière pour s’y vautrer.  Finalement à 2.220 m d’altitude, on atteint un collet où le regard embrasse des panoramas époustouflants sur une immense partie du Capcir : Massif du Carlit, lac des Bouillouses, la Vallée de la Grave et de la Têt, j’en passe et des meilleurs….Tout en dominant le lac des Bouillouses et à nos pieds la belle forêt de Malpas, le parcours en balcon descend plein nord, se redresse un peu en atteignant de vastes herbages au dessus desquels apparaissent les bulbes arrondies des deux Péric, les prémices de la Serra dels Alarbs et du Puig del Pam. Ici, un panonceau mentionne un sentier dit des Angles numéroté 7. Clairement et comme mentionné, ce P.R arrivant de la Balmette devrait nous amener très facilement vers le Mont Llaret et les Angles mais en réalité, nous allons hésiter entre deux chemins balisés de marques de peinture jaune. Nous optons pour le plus évident c'est-à-dire pour le plus large dont les profondes ornières indiquent qu’il est amplement emprunté par des véhicules de type « tous terrains. C’est  la bonne option et outre qu’il va bien au Mont Llaret, une fois encore les vues aériennes y sont sublimes. Plus on monte et plus les vues lointaines se font jour. Pour moi, cette portion du chemin présente d’autres atouts : une flore variée et très colorée et des oiseaux que j’ai peu l’occasion de photographier car toute cette nature végétale et ornithologique ne se rencontre quasiment qu’à cette altitude-là. Une fois encore, le chemin s’aplanit un peu. Le Mont Llaret et sa haute croix de bois reconnaissable sont là dans la ligne de mire. On quitte la piste pour y filer tout droit mais le sommet nous ne pourront guère l’approcher car un groupe de jeunes vacanciers l’ont carrément envahi. Ils sont bien sympathiques ces jeunes et l’on plaisante assez facilement avec eux mais quand on veut s’approcher de la croix pour une photo-souvenir, aucun d’entre eux ne bougent et ils semblent se l’être définitivement appropriée.  Nous n’insistons pas et de ce fait, nous ne garderons de ce sommet qu’une seule photo au pied de son pinacle. Pas vraiment déçus car l’essentiel est accompli, nous profitons de cet arrêt pour terminer notre casse-croûte et dès qu’il est fini, nous filons vers le Roc d’Aude. Là, dans cette douce descente, nous retrouvons une bonne et large piste terreuse qui descend vers les arrivées des télésièges et des téléskis. Plutôt que d’emprunter les pistes qui descendent en zigzaguant, nous coupons court grâce à un raccourci qui  nous emmène directement à la station de pompage de Bigorra et à la télécabine des Pèlerins. Là, aux Pèlerins, nous prenons à droite le large chemin qui descend parallèle à la piste de ski dite des Rhodos et un peu plus bas dite de le Soucarade. Devant nous, un beau renard qui avait choisi la même option que nous, s’enfuit, non sans avoir au préalable longuement hésité entre le bois et le ravin. De toute évidence, on le dérange car soit la chasse est déjà ouverte soit l’heure du casse-croûte est déjà arrivée. La piste nous entraîne directement vers le Pla del Mir où cette jolie balade se termine. Le circuit décrit ici est long de 17 km environ pour des montées cumulées de 920 mètres. Panoplie du parfait randonneur avec notamment de bonnes chaussures de marche à tiges hautes sont vivement conseillées sur ce terrain très disparate mais assez rocheux et caillouteux par endroits. Carte I.G.N 2249 ET Top 25.

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