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Le Val de Bonabosc (799 m)
Ce diaporama est agrémenté de la musique d'Ennio et Andrea Morricone "Cinema paradiso", tirée du film au même titre et interprétée ici par le trompettiste américain Chris Botti et le violoncelliste américain Yo-Yo Ma, extrait de l'album "Chris Botti in Boston"
J’avais entendu parlé de cette randonnée sous la dénomination « Ravin de Bonabosc » mais je n’y étais jamais allé. Je viens de la retrouver sous l’intitulé « Val de Bonabosc » dans le topo-guide que l’on vient de m’offrir pour Noël : « Les Pyrénées-Orientales…. à pied » édité par la FFRandonnée. Dans ce petit livret, on apprend qu’à Bonabosc, la châtaigneraie a été plantée au 19eme siècle pour fabriquer des futailles (tonneaux) à une époque où la viticulture connaissait un essor économique très important. Quant aux chemins et sentiers de ce vallon, ils ont été crées par les paysans et les bergers pour se rendre plus facilement d’un mas à l’autre, d’une bergerie à une autre. Quand j’ai analysé cette randonnée sur ma carte IGN puis sur CartoExploreur, j’ai émis quelques craintes car aucun tracé de cette boucle n’y figurait. J’arrivais à suivre parfaitement les pistes forestières mais dans le haut du ravin, dans les parties rocailleuses, le tracé se perdait dans des sentiers incertains et parfois absents. C’est donc avec un peu d’appréhension que j’ai enregistré dans mon GPS, un tracé hasardeux et que je croyais très aléatoire. Mais pour ceux qui ne connaissent pas cette randonnée et qui voudraient l’accomplir, sachez qu’il n’y a aucune raison de s’alarmer car ce P.R. est parfaitement balisé en jaune d’un bout à l’autre et les panonceaux sont nombreux. Quand nous sommes partis pour cette balade vallespirienne, tout le Roussillon était recouvert d’une épaisse chape nuageuse grisâtre. Mais la veille, comme la météo avait annoncé un temps plutôt clément et ensoleillé avec une tramontane à 90 kilomètres heure, nous n’avons pas trop réfléchi. Quand nous sommes arrivés à l’entrée d’Arles-sur-Tech et que nous avons emprunté la petite route qui serpente le long de la rivière de Bonabosc, direction le Moulinot, le ciel était toujours aussi plombé. Puis, quelques minutes plus tard, quand, nous avons laissé notre voiture sur le parking de Can Gall, nous étions encore plus inquiets car le ciel paraissait menaçant, il n’y avait pas un souffle de vent, pas le moindre frémissement, pas le moindre brin d’air ne faisait trembler le feuillage des arbres ; alors, nous nous interrogions : comment pourra-t-il faire soleil si la tramontane n’entre pas dans la partie et ne chasse pas cette immense édredon nébuleux, gris et immobile. Mais, une fois encore, nous n’avons pas gambergé longtemps et bâtons en mains et sacs à doc harnachés, nous sommes partis pour cette jolie balade. Nous n’avions pas encore fait 100 mètres sur le bitume en direction de Moulinot qu’une légère brise se leva. Fraîche, elle venait du nord et descendait du haut du ravin, du côté du col de Formentere. Puis, au fur et à mesure que l’on s’élevait sur la route forestière du Dolmen, au milieu des châtaigniers et des chênes verts, cette brise se transforma en un vent soufflant en rafales. La tramontane était de sortie et c’était sans doute la promesse d’un grand soleil et d’un beau ciel bleu ! Pour mes photos, jusqu’à présent ternes et sans relief car sans luminosité, j’avais l’espoir quelles s’améliorent au fil de la marche. Le Pilon de Belmatx légèrement saupoudré de neige occupait l’essentiel de l’horizon. Nous sommes passés devant une curieuse fontaine datant de 1936 et au nom insolite : « La Fontaine des Chômeurs ». Malgré les bourrasques que nous prenions le plus souvent en pleine face, rien ne bougeait. Le ciel semblait immuable et nous avions l’impression d’avancer, sur cette piste de la belle forêt domaniale du Bas-Vallespir, dans un monde sans soleil. Nous avons quitté la route forestière pour un large chemin herbeux, avons enjambé le petit ruisseau de Bonabosc, avons suivi le panonceau Mas Pujol pour grimper vers l’étroite corniche des Echades sur laquelle nous avons avancé avec une extrême prudence, tant les rafales avaient redoubler de violence. Je suivais le texte du topo-guide et j’étais en quête des cinq grands cèdres qui y sont mentionnés quand arrivant sur le plateau en question, je m’aperçus qu’ils n’étaient plus là : sur le sol subsistaient seulement cinq grandes taches blanchâtres ; c’était celles des cinq souches des cinq grands cèdres que l’on avait scié et abattu. Pourquoi ? Effets de la tempête ou autre cause ? Mystère ! Au point culminant (799 m), nous nous sommes arrêtés pour déjeuner dans un bosquet de petits pins, bien à l’abri du vent et le premier coin de ciel bleu apparut à cet instant. En même temps, l’éternel Canigou montra le bout de son pic enneigé. Pendant le pique-nique, nous avons attendu en vain un chaud soleil mais quand nous sommes repartis quelques tièdes rayons transpercèrent enfin la couverture nuageuse. Au fur et mesure que nous avancions sur l’autre versant du ravin, plutôt en descente d’ailleurs, ce qui semble plutôt contradictoire, le Massif du Canigou se dévoilait davantage ; magnifiquement blanc dans un ciel de plus en plus pur, nous nous retournions sans cesse pour l’observer. Après les pâles photos que j’avais prises jusqu’à présent, l’objectif de mon numérique se tournait le plus souvent vers le pic du Canigou comme attiré lui aussi par tant de beauté. Peu après un cortal en ruines, un petit sanglier fila sous notre nez. Le chemin du retour fût agréable car il alterna bois de chênes verts et de liège, petites pinèdes, belvédères sur le Bonabosc, miradors sur la Souque, le Belmatx et le Canigou, petits rus, plats herbeux donnant sur les panoramas merveilleux du Vallespir et sente en balcons dominant une immense partie de la Vallée du Tech. Nous sommes arrivés au Mas Roviro que nous avons contourné par le gauche pour retrouver une piste sableuse DFCI qui nous amena sans problème mais en zigzaguant à notre voiture à travers les chênes-lièges, les mimosas et les arbousiers déjà en boutons. La boucle d’une douzaine de kilomètres pour un dénivelé de 426 mètres se termina sous un soleil resplendissant et dans un ciel purgé de tout nuage. La météo avait finalement eu raison et nous aussi de faire cette belle petite randonnée. Au départ, l’itinéraire est donné pour 3h20 et nous l’avons accompli en 4 h10 arrêts inclus. Carte IGN 2449 OT Céret-Amélie-les-Bains-Palalda-Vallée du Tech Top 25.
« La Chapelle Saint-Guillem par la Fontaine du Brigadier (1.257 m)GR10-Les Conquérants de l'agréable (Mérens-les-Vals-Mantet) »
Tags : val bonabosc, moulinot, arles sur tech, bonabosc, can gall
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