• Le Sentier du Baron et le Tambour de Sahorre depuis Sahorre.

    Ce diaporama est agrémenté de plusieurs musiques du compositeur James Horner extraites de la bande originale du film "Légendes d'automne" (Legends of the Fall) d'Edward Zwick avec Brad Pitt, Anthony HopkinsAidan Quinn et Julia Ormond et tiré d'un livre de nouvelles de Jim Harrison. Ces musiques ont pour titre : "The Ludlows", "Off The War", "Alfred Moves To Helena""The Wedding" et "Goodbyes".

    Le Sentier du Baron et le Tambour de Sahorre depuis Sahorre.

    Le Sentier du Baron et le Tambour de Sahorre depuis Sahorre. 

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    C’est un peu par hasard que j’ai découvert ce « Sentier du Baron au départ de Sahorre ». Un ami m’avait envoyé le tracé d’une autre randonnée beaucoup plus longue et beaucoup plus difficile mais au cours de laquelle la découverte du « fameux » Tambour de Sahorre restait possible. C’est donc par le biais de ce lieu insolite que j’ai découvert ce « Sentier du Baron » sur le Net. Avec un itinéraire très  bien expliqué, la distance et la difficulté paraissaient nous convenir à merveilles mais surtout le titre de cette balade intriguait le curieux d’Histoire et d’histoires que j’étais. En ce 10 août 2022, il est 9h45 quand nous rangeons notre voiture sur le parking de la mairie de Sahorre. Le temps de nous chausser convenablement et d’ harnacher nos sacs à dos et nous voilà déjà entrain de relire les informations du topo-guide que j’ai pris soin d’imprimer. Elles tiennent sur une feuille A4. Elles mentionnent de nous diriger vers le pont enjambant la rivière Rotjà. Là, sur la droite du pont, la suite est simple car parfaitement indiquée :  « Sentier du Baron -Thorrent – col de Fins ». Dans l’immédiat , le sentier est unique et il est donc impossible de se tromper. D’emblée les découvertes sont nombreuses et mon appareil-photo entre pleinement en action. Ces premiers clichés sont des citations, des présages que de sages et écologistes citoyens ont écrit sur des ardoises, ardoises qu’ils ont pris soin d’accrocher devant la façade de leur maisonnette. Un peu plus haut, le sentier s’élargit et quelques suspensions en bois flotté pendent aux branches de quelques arbres, démontrant si nécessaire que les gens du cru ont un goût prononcé pour les arts créatifs. Peu après, c’est l’église Saint-Etienne qui apparaît. Son chevet à abside demi-circulaire  et son clocher sont superbes avec quelques sculptures et de jolies ouvertures bien décorées. Ouverte, je ne peux m’empêcher d’aller la visiter malgré son intérieur dans un état bien avancé de décrépitude, ses extérieurs ne laissant peu augurer de tels problèmes. Malgré cela, rien ne semble avoir bougé et assez paradoxalement, elle conserve un grand nombre de statuettes, d’objets religieux, un bénitier, une chaire ainsi qu’un imposant lustre en verre blanc sans compter le mobilier. Depuis son porche, on aperçoit Sahorre en contrebas mais surtout un petit cimetière où quelques croix émergent au-dessus des hautes herbes. C’est ces herbes folles qui empêchent Dany de me suivre et non pas les croix du cimetière. Marcher dans l’herbe sans savoir où elle met les pieds, elle  n’aime pas ça. Elle a bien fait de ne pas me suivre car de nombreuses ronces s’égayent en rampant m’obligeant à des sauts d’obstacles imprévus pour éviter les griffures.  Jusqu’à Thorrent rien de vraiment notable,  or mis quelques vieux vestiges de l’exploitation du fer et des « électro hyper sensibles » habitant dans le secteur et préférant qu’on éteigne nos portables. Ils le font savoir à l’aide d’une pancarte que seul un aveugle ne pourrait pas voir. Du fait de cette monotonie, je me tourne vers la Nature car elle offre à mon appareil-photo quelques fleurs, papillons et de rares passereaux difficiles à immortaliser. Ces derniers sont le plus souvent des mésanges. L’arrivée à Thorrent s’effectue dans un silence de cathédrale et au milieu de vergers amplement chargés de fruits. Soudain, le silence laisse la place aux vociférations de deux chiens courant vers nous. Au fil de leur progression, leurs vociférations se transformant en de gais jappements, on comprend immédiatement qu’ils sont sans agressivité, le balancement ultra rapide de leurs queues étant une façon supplémentaire de nous montrer leur bonhomie. Nous leur rendons la pareille sous la forme de caresses dont ils ne semblent pas se lasser. Leur dose de câlins acquise, ils regagnent leurs pénates. Le silence est revenu. La statuette d’un bouddha semble vouloir confirmer cette paix intime régnant dans le hameau. Peu après, je me dis que c’est un vrai bonheur de trouver la chapelle Sainte-Croix ouverte. Son intérieur est pourtant d’une étonnante humilité. Pourtant, je me dis qu’après des dizaines de randonnées où tous les édifices religieux étaient constamment fermés, c’est presque « miraculeux » d’en trouver deux ouverts coup sur coup ! Saint-Etienne et Sainte-Croix, il faut remercier les élus de Sahorre et de Thorrent de ces belles initiatives. Dans cette dernière, il faut quand même y noter la présence d’une très belle Vierge à l’enfant en bois polychromé doré datant du 14eme ou 15eme siècle et des explications de restauration qui vont avec.  Enfin, il y a surtout cette pierre tombale dédiée à notre « fameux » baron ayant donné son titre de noblesse au sentier présentement réalisé. On peut y lire « Ici repose Jn (Jean) Aymar de Satgé (*), baron de Thoren, Seignr  (seigneur) Ht (haut) justicier d’Huytesa (lire Aytua) Py et Mantet décédé en son château le 31 juillet 1764 ». Après cette enrichissante visite, le sentier s’élève en laissant sur la droite une dernière maison. Sur la gauche, mais plutôt derrière nous,  le Massif du Tres Estelles esquisse ses premiers contreforts boisés. Ce pic des Tres Estelles, j’évite toujours de l’évoquer à Dany quand nous marchons, tant notre égarement de 2004 dans ce coin de montagne est encore un « cauchemar » gravé dans nos têtes. Un peu plus haut, un collet est atteint offrant une ample fenêtre sur le vallon constitué par le Correc de Lassada mais aussi vers Fuilla, ses veïnats et les petites « serres » environnantes. Le Massif du Coronat barre l’horizon. A partir d’ici la flore se fait plus diversifiée et de ce fait les papillons aussi. Un porche barricadé, mais estampillé 1909, indique le proche présence du château du « fameux » Baron mais une végétation exubérante m’oblige à louvoyer et faire preuve de malices pour parvenir à en figer une seule photo de son vieux donjon crénelé. Peu après la D.27 puis le col de Fins sont atteints. Son aire de pique-nique avec bancs et tables tombe à point nommé car pour Dany et moi  l’heure du déjeuner vient de sonner dans nos estomacs respectifs. Notre arrivée est simultanée avec celle de deux cavaliers et de leurs jolies montures sauf qu’eux auront la chance de « plateaux repas » directement amenés par pickup par un palefrenier. Après cet agréable entracte et le pique-nique terminé, il suffit de traverser la route pour continuer notre circuit. Le chemin s’élève en douceur et devient piste au sein d’une belle forêt de hauts conifères. Alors que depuis quelques semaines des mégafeux dévastent la forêt des Landes de Gascogne, avec Dany on ne peut s’empêcher de penser à cette éventualité. « Essayons de penser et de parler d’autre chose » lui dis-je. Une vue limitée d’Escaro,  la vision d’une petite caverne en forme de géode, mais sans cristaux,  puis celle d’une barrière étonnamment mentionnée « propriété privée » au sein même de la forêt finissent par nous faire oublier les incendies. Peu après, plusieurs panneaux mentionnant la proximité du fameux Tambour de Sahorre soulèvent un autre dilemme. « On y va ? » « On n’y va pas ? ». Un panneau mentionnant 40 minutes aller et retour rebute totalement Dany. « Vas-y tout seul, j’ai un peu mal aux hanches ! » me dit-elle. Et me voilà parti laissant Dany toute seule dans cette immense forêt mais n’oubliant pas de rajouter « ne bouges surtout pas ! ». Finalement et sans me presser,  il ne me faut que 20 minutes pour faire cet aller-retour, sachant que je n’ai pas trouvé immédiatement les barrières de rondins qui encadrent la fin du sentier y menant, un dernier panonceau directionnel n’étant pas selon moi idéalement placé ou bien a-t-il été déplacé ? Ce gros tonneau de bois appelé "tambour" n’était ni plus ni moins que le touret d’un treuil où un câble d’acier tractant des wagonnets de minerais de fer venait s’enrouler ou se dérouler selon les besoins. Je reconnais tout de même qu’un magnifique effort de restauration a été fait car l’ensemble avec son petit appentis adjacent a belle allure. Si à l’instant de cette découverte, l’exploitation du fer était bien dans ma tête, cette dernière n’avait pas oublié ma passion pour les oiseaux. C’est ainsi que par la fenêtre du petit local, il ne m’a fallu que 5  minutes pour photographier un pic épeiche et une sittelle-torchepot. Autant dire que ces photos-là étaient aussi chanceuses qu’inespérées. C’est donc vraiment ravi que je suis revenu vers Dany que j’ai vite retrouvée car elle avait déjà fait un petit bout du chemin dans ma direction. La suite du Sentier du Baron toujours bien balisée est simple, une bonne et large piste redescend vers Thorrent. Là, on retrouve le parcours pris à l'aller et ce, jusqu'à l'arrivée à Sahorre. Si au départ, j’ai eu la crainte qu’elle soit monotone, une incroyable variété de papillons ; très nombreux dans ce secteur ; et bien sûr les 2 églises ouvertes, sont venue annuler cette appréhension. Plus bas, le château de Thorrent (écrit Toren) étant désormais une ferme avec point de vente (Réseau Bienvenue à la ferme), nous n’avons pas hésité à nous en approcher. Non pas pour acheter car rien ne semblait fonctionner et de surcroît il n’y avait personne,  mais pour avoir un joli aperçu de ce bel édifice historique dont un pupitre (en partie effacé) nous raconte l’Histoire remontant à l’an 900. Les retrouvailles avec le hameau de Thorrent coïncidant avec quelques gouttes de pluie, nous avons été contraints de presser le pas et moi d’enfermer mon appareil-photo au fond de mon sac à dos. Par bonheur,  la pluie s’est arrêtée juste avant l’église Saint-Etienne me permettant ainsi de terminer le reportage de cette charmante balade. Quelques oiseaux, des fleurs et très nombreux papillons sont venus enjoliver ce superbe parcours en grande partie forestier. Il a été long de 8,9km, aller et retour au Tambour inclus, pour des montées cumulées de 710m et  un dénivelé de 457m, le point le plus bas étant Sahorre à 674m d’altitude et le plus haut au tambour à 1.131m. Carte IGN 2349ET Massif du Canigou Top25.

     

     

     

    (*) Jean Aymar de Satgé : On trouve un site personnel de généalogie l’évoquant et indiquant qu’il a été marié à une Lacroix Rose et qu’il a eu d’elle 2 fils prénommés Dominique et Jean-Cyr, enfants auprès desquels il a laissé respectivement ses seigneuries de Huytésa (Aytua) et Thoren (Thorrent). Pour en savoir plus, il m’a fallu chercher sur le Net et là on trouve surtout des informations sur le remarquable site de Jean Rigoli consacré à l’Histoire de Mantet (dont les Satgé ont été également les seigneurs) ainsi que quelques bribes de sa vie sur le livre « Monographie de Sahorre » de René Alquier. Dans ces textes-là ainsi que sur le site Geneanet, on le trouve le plus souvent prénommé Jean-Jacques et non pas Jean Aymar. Pourtant, il s’agit apparemment de la même personne. Toutefois, et malgré une généalogie plutôt riche et fournie, il semble que ce soit son petit-fils Cosme Thomas Bonaventure de Satgé, baron de Thoren qui ait laissé le plus de souvenirs dans l’Histoire de cette famille roussillonnaise. Extrait des Biographies Roussillonnaises de J. Capeille, sa vie rocambolesque car mouvementée nous est également contée dans le site Geneanet. N’hésitez pas à suivre les liens en cliquant dessus pour en savoir plus.

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