• Le Chemin des Muletiers de Cosprons depuis Port-Vendres (Pont de l'Amour)

    Ce diaporama est agrémenté de musiques extraites de la bande originale du film "Amadeus". Elles ont pour titre et sont successivement interprétées par : "Arietta - Caro Mio Ben" de Giuseppe Giordani par Sumi Jo, "Concerto For Flute And Harp, K. 299; 2nd Mouvement" de Wolfgang Amadeus Mozart par Sir Neville Marriner, Academy of St Martin in the Fields, William BennettOsian Ellis et "Caro Mio Ben" par Fritz Wunderlich et Gerhard Becker et l'Orchestre symphonique de Berlin

    Le Chemin des Muletiers de Cosprons depuis Port-Vendres (Pont de l'Amour)

    Le Chemin des Muletiers de Cosprons depuis Port-Vendres (Pont de l'Amour)

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    Quand nous avons décidé de réaliser ce « Chemin des Muletiers de Cosprons depuis Port-Vendres », nous avons été confrontés au fait qu’il y avait sur Internet pléthores de versions différentes. Certaines très longues, allant parfois bien au-delà du hameau de Cosprons lui-même et de son chemin coutumier emprunté jadis par des mules, des mulets ou des ânes, d’autres partant vers la mer et la merveilleuse baie de Paulilles, d’autres montant plus ou moins vers la Tour de la Madeloc, d’autres plus courtes, d’autres moyennes mais empruntant parfois plus de pistes carrossables que de vrais sentiers, etc….etc. Oui, il y avait du choix ! Et de surcroît, quelle que soit la distance, nous avions le gage, si la météo était bonne, de superbes balades en terme de paysages et de panoramas. En effectuant ce petit circuit que je vous propose ici, il me semble que j’ai gardé l’aspect le plus traditionnel des chemins muletiers que les anciens empruntaient jadis pour rejoindre le hameau de Cosprons depuis Port-Vendres, et vice-versa. Ils le faisaient en maintes occasions. Pour les travaux agricoles, et le plus souvent vinicoles, pour transporter par exemple les comportes de raisins ou les banastes, mais plus globalement pour toutes les tâches de transports nécessitant d’emprunter ces chemins avec des animaux de bât. Si c’était notamment le cas pour tous les travaux des champs, c’était aussi le cas lors des fêtes traditionnelles ou religieuses où de nombreuses personnes n’hésitaient pas à cheminer les quelques kilomètres séparant les deux communes avec leurs équidés.  Elles étaient plus nombreuses à être croyantes que de nos jours et participer à une procession en direction d’une chapelle, comme celle de Sainte-Marie de Cosprons, était fondamental. Ces fêtes comme la Sant Jordi le 23 avril et celle des Pasquetes le dimanche suivant sont si enracinées, qu’elles se déroulent encore de nos jours avec une ferveur égale sinon supérieure à celle d’antan, même si le plus  souvent les déplacements sur les chemins muletiers ont été remplacés par la route et les automobiles. En effectuant cette balade un 19 novembre, nous savions bien sûr que nous n’aurions pas droit ni à ces festivités ni à leur ferveur. Mais tant pis, la journée s’annonce magnifique et quasiment printanière et rien ne peut nous empêcher d’aller marcher. De plus, nous imaginons déjà que nous aurons droit à des couleurs que seule cette saison d’automne est capable de nous offrir. Il est 10h30 quand nous laissons notre voiture très facilement dans le quartier Pont-de-l’Amour à Port-Vendres. De l’endroit où la voiture est rangée, nous avons déjà une belle petite idée des paysages rouges, verts et jaunes qui nous attendent.  Les bleus du ciel et de la mer sont en primes. Si le départ de cette balade est le plus souvent proposée de la gare voire de l’Office du Tourisme de Port-Vendres, j’ai trouvé beaucoup plus intéressant de partir de ce lotissement. Le lieu est calme.  Il y a l’aspect pratique en arrivant de Perpignan, car il suffit de sortir à droite à la fin de la voie rapide D.914 c’est à dire au dernier carrefour avant d’entrer dans Port-Vendres et d’emprunter la rue Jacques Ramio. De plus, trouver des places à la journée sur le port n’est jamais chose aisée quant à cheminer les abords de la gare, ça n’apporte rien de plus à cette balade. Enfin, le sentier démarre un peu plus bas de la rue Jacques Ramio et on entre de plein pied à la fois dans la balade et dans la garrigue. Oui, quand on n’est que deux à marcher, les avantages de partir de là sont certains. En groupe, cette vision des choses peut s’avérer différente. Rue Jacques Ramio, un panonceau directionnel annonce la couleur : « Col Perdiguer -500 m- 10 mn et Cosprons -2km- 30 mn ». Des temps pour des « trailers », mais que nous comptons bien doubler voire tripler, nos conditions physiques, notre envie de lambiner, cette superbe météo et la beauté des paysages s’amalgamant pour une flânerie et des contemplations obligées. Comme indiqué, la garrigue est immédiatement là. Les quelques fleurs que j’y trouve encore, malgré la saison, sont déjà un prétexte à musarder. Depuis que je sais que mon nom est inscrit comme observateur dans la base de données florale INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel), ma passion pour les fleurs reste sans prétention mais par la force des choses a pris une autre dimension. Avant, c’est avec plaisir et pour mon propre savoir que je photographiais les fleurs, me disant que ce que j’aime serait peut-être aimé par d’autres randonneurs, maintenant il y a en plus cet aspect « communauté scientifique », « inventaire » et donc « patrimoine transmissible» ! Après le col de Perdiguer, la garrigue laisse la place aux vignobles. Les terrasses, les murets et les rigoles de pierres sèches, ainsi que les casots que l’on voyait tout autour de nous depuis le départ sont désormais là tout proches. On peut les observer et surtout se rendre compte des travaux colossaux et ingénieux qu’il a fallu mettre en œuvre. Je me souviens avoir lu une longue chronique sur Internet à leur sujet (LE PAYSAGE DE TERRASSES DU CRU "BANYULS" ET SON ÉVOLUTION/Guy Oliver) et je me souviens qu’ils ne sont pas là pour rien mais bien pour limiter le ravinement et l’érosion des sols afin que les vignes résistent et subsistent le plus longtemps possible aux eaux pluviales les plus violentes.  Comme toutes ces élévations ont des noms catalans (casots, feixes, agullas, recs, pedragers)  les pierres en ont aussi (lloses, cossols, coverta, rocs de paret, cara, raplum).  Normal, elles ont chacune un rôle bien précis selon leur taille, leur forme et sont disposées à bon escient selon des procédés ancestraux que toutes les générations de vignerons se perpétuent entre-elles. C’est très intéressant et très enrichissant de transposer la lecture de cette belle chronique à tout ce que l’on voit sur le terrain. Un terrain souvent inégal car ici l’eau que l’on évoquait plus haut, a créé des « correcs », c’est-à-dire des petits vallons descendant des « serras » vers la mer. Il y a ainsi une multitude de ces petits vallons dominés par des collines ; souvent rocheuses au plus haut de leurs crêtes ; dont la principale car la plus haute est celle de La Madeloc. Ainsi, quand on arrive à Cosprons, il faut y monter, car le hameau lui aussi a été élevé sur un petit promontoire rocheux. D’ailleurs, et alors que les vignobles nous entourent depuis le départ, c’est très paradoxalement son beau château d’eau construit tout en pavements de pierres qui se présente au plus haut de cette petite colline. Par chance, il est ouvert car des travaux de réparations sont en cours. Les ouvriers acceptent gentiment qu’on y entre quelques minutes et nous fournissent des explications quant à son fonctionnement. Puis c’est l’église Sainte-Marie toute proche entourée du cimetière qui éveille notre appétit de découvertes. Malheureusement fermée, nous prenons néanmoins tout notre temps pour découvrir sa porte magnifiquement ferrée de jolies pentures. Quelques gravures du 18eme siècle sont visibles. Un banc bien à propos nous offre le confort nécessaire à un pique-nique qu’initialement nous avions imaginé moins funèbre qu’un cimetière et beaucoup plus champêtre. Pendant que Dany fait sa B.A en arrosant les fleurs de plusieurs tombes, appareil-photo en bandoulière, je pars découvrir les proches alentours. Ils se présentent sous les traits de nombreux oiseaux. Beaucoup de moineaux sont là à attendre que l’on déguerpisse pour voir si quelques miettes de notre déjeuner ne seraient pas tomber au sol. Il y a aussi des rougequeues noirs plus farouches et un faucon crécerelle que j’ai réussi à immortaliser avant qu’il ne s’envole de la pointe d’un cyprès. Ce dernier plane désormais très haut dans le ciel. Dans le mur de soutènement du cimetière, je découvre avec surprise ; et outre quelques jolies statuettes ; une jolie Rainette verte dans un des tuyaux d’évacuation des eaux pluviales. Peu craintive, ou peut-être curieuse, elle accepte de sortir de son trou pour une série de photos. La Rainette verte devient « reinette » de Cosprons. Puis c’est une courte visite du village où seules quelques échoppes proposant vins et vinaigres retiennent notre attention. Pour ne pas avoir à se trimballer des bouteilles, on se promet de revenir en voiture à la fin de la balade, sauf qu’on va oublier de revenir ! Puis c’est la sortie du hameau par la D.86a et donc le tout début du retour vers le Pont de l’Amour. A la côte 45 de la carte IGN, un canon et un ludique panneau nous rappellent qu’ici comme dans toute la région une guerre a fait rage en opposant Français et Espagnols de 1793 à 1795. On lui a donné le nom de Guerre du Roussillon. Après m’être « cassé la gueule » ; par bonheur au figuré seulement ; en tombant du canon où par bravade  je m’étais assis ; le pitoyable artilleur que je suis estime qu’il est temps de continuer la route. Elle s’élève un peu jusqu’à un dôme plantée de vignes, y tourne à gauche derrière, et c’est juste après que l’on reprend un sentier qui file vers le lieu-dit Mas d’en Pi. Ici, et parce que nous n’avons pas été assez attentifs ni au balisage jaune, pourtant présent, ni au tracé GPS, nous avons vécu un court égarement. Il faut donc être attentif car parfois le sentier peut se confondre ici avec le muret d’une « feixe » voire avec une rigole. On descend puis on coupe de menus ruisseaux dont le principal est le « Correc d’Oliva de Rama ». Ici, commence une balade bien différente de celle prise à l’aller. Nous étions sur des élévations et nous sommes au fond de ravines. Mais ça ne dure pas, car peu après le domaine Augustin, le sentier s’élève de nouveau vers le Puig des Cabreres jusqu’à couper  un nouvelle petite route bitumée. Un panonceau directionnel est là bien à propos : « Coll del Mitg - 10mn - 0,5km - Port-Vendres - 30mn - 2km ». Le sentier continue en face en balcon d’une nouvelle ravine puis il atteint une sombre pinède juste avant de s’élever et d’atteindre le col del Mitg. Ici apparaissent les premières habitations, signes d’une arrivée de plus en plus proche. Puis c’est au tour de Port-Vendres d’apparaître dans toute sa dimension à la fois maritime et collinaire. On peut seulement regretter que le béton ait largement pris le pas sur la verdure. D’ailleurs le béton est encore là, juste à côté du sentier car l’itinéraire tout en descente se poursuit au pied d’imposants lotissements en constructions. Par bonheur, quelques pins ont été conservés et c’est dans ce décor mi-béton mi-Nature que le lotissement Pont de l’Amour se présente. Adjacent à un banc, une jolie signalétique en métal nous rappelle ce joli nom. Quelques photos sur ce banc en souvenir de cette arrivée sous le signe de l’affection et de la tendresse et on retrouve notre voiture. Alors bien évidemment, avec l’esprit permanent de curiosité qui est le mien, j’ai essayé de savoir pourquoi ce quartier s’appelle ainsi « Pont de l’Amour » ? Pour être franc, je n’ai rien trouvé de concret et j’aurais même tendance à dire bien au contraire ! En effet, or mis un nombre incalculable de querelles immobilières, administratives, judiciaires et financières à cause de ce bétonnage que j’évoquais ci-avant, je n’ai rien trouvé de « glamour » dans les nombreuses évocations «Internet » de ce secteur.  En général, un « pont de l’amour », c’est un pont que traversent des amoureux pour se retrouver et échanger des baisers. Ici, il n’y a ni pont, ni amoureux, ni baiser et apparemment seulement des « castagnes » comme s'il en pleuvait ! Il y en a tellement qu’un seul mulet ne suffirait pas à toutes les transporter ! Il est temps que plusieurs muletiers reprennent du service ! Telle que décrite ici, cette magnifique balade a été longue de 5,425km, pour des montées cumulées de 280m et un dénivelé de 123m entre le point le plus bas à 18m d’altitude au fond du Correc d’Oliva de Rama et le plus haut à 141 m après le col d’en Perdiguer. Carte IGN 2549OT Banyuls-sur-Mer - Côte Vermeille - Col du Perthus Top 25.

    « 1986 - 2008 Emporté par la houle.Le reste à charge zéro, c'est effectivement zéro ! »

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  • Commentaires

    2
    Vendredi 3 Juin 2022 à 14:48

    Bonjour Gilbert

    C'est toujours bien agréable de promener dans les environs de Cosprons  et l'on peut y faire selon l'endroit du départ des circuits plus ou moins longs ... au rythme de chacun !

    Nous avons eu la chance il y quelques années de pouvoir visiter l'église avec commentaires de la personne qui dispose des clés , c'est toujours bien intéressant ... je me souviens qu'elle nous a expliqué que dans le cimetière où les croix sont très belles sont enterrés pas mal d'ouvriers étrangers qui travaillaient à la dynamiterie de Paulilles !

    Je te souhaite un bon weekend ; pour nous ce sera une randonnée en groupe entre Ria et Conat en espérant pas trop chaud

    Amicalement , Patricia

    1
    Jeudi 26 Mai 2022 à 16:12

    Salut l'ami,
    Encore une de plus en moins . . .
    amitiés
    Blogmontagne

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