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Le Cimetière des Maures depuis Estagel

Publié le par gibirando

 

Ce diaporama est agrémenté de trois jolies musiques empruntées au répertoire du duo Secret Garden qui sont successivement :

Children Of The River, Lotus et Awakening.

Le Cimetière des Maures depuis Estagel

Le Cimetière des Maures depuis Estagel

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23 janvier 2018. Première vraie randonnée de l’année, avec ce « Cimetière des Maures (*) » à partir d’Estagel. Voilà presque deux mois que je n’ai pas réellement marché. Il est vrai qu’une terrible « gastroentérite » m’a mis « hors service » entre Noël et le Jour de l’An. Depuis je me traîne. Etait-ce une vraie « gastro » ? Etait-ce un empoisonnement à des huîtres pas suffisamment fraîches que j’ai mangées dans un resto ? Je n’ai jamais su. Toujours est-il que je me remets à peine, et encore, avec beaucoup de difficultés.  Enfoui au fond de mon lit pendant 10 jours et incapable de me lever, je n’ai jamais trouvé la force suffisante pour me rendre à la Maison Médicale de l’hôpital de Perpignan, seule solution que me préconisait le coordinateur des urgences. Les urgences étaient débordées et mon cas n’était pas considéré comme suffisamment gravissime pour déplacer le SAMU, ce que je peux comprendre. Et comme en cette période de fêtes, je n’ai jamais trouvé le moindre docteur acceptant de venir à mon domicile, y compris celui de SOS Médecins, j’ai été contraint d’attendre que ça passe ?  Franchement, je trouve affligeant, que dans un pays qui se prétend  « moderne » et « développé », un malade au fond de son lit soit contraint de se déplacer s’il veut bénéficier de soins et au minimum d’un diagnostic ! J’ai déjà eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises dans Mon Journal Mensuel, en France, la médecine devient de plus en plus « malade » et le Serment d’Hippocrate se métamorphose de plus en plus souvent en un serment des hypocrites ! Médecine d’urgence très souvent débordée, médecins absents les week-end, déserts médicaux en période de fêtes, sites Internet essentiellement là pour faire du fric, spécialistes quasi inaccessibles avec des rendez-vous « à perte de vue », budgets des hôpitaux publics toujours revus à la baisse alors que les besoins ne cessent d’augmenter et enfin, des gouvernants incapables de réformer un secteur devenu presque essentiellement lobbyiste, il serait bien trop long de faire la liste de tout ce qui ne fonctionne pas et puis ce n’est pas vraiment le sujet de ce récit. En tous cas, ne voyez aucune corrélation entre ce rétablissement difficile et le désir d’aller randonner dans un cimetière. Non, le « Cimetière des Maures » est une petite colline près d’Estagel. Allez là-bas correspondait à ce que je voulais faire, c'est-à-dire ne pas trop m’éloigner de mon domicile, faire une balade pas trop longue et au dénivelé modeste mais qu’elle est néanmoins des aspects ludiques et surtout qu’elle soit inédite pour moi. Après quelques analyses et lectures à son propos, j’ai eu le sentiment que cette colline était à même de remplir tous ces critères. Cette modeste « serre » domine la confluence du fleuve Agly avec le Verdouble, rivière si chère à Nougaro au point qu’il en avait fait une très jolie chanson sous le titre « Une rivière des Corbières ». Voilà déjà pas mal de temps que ce « Cimetière des Maures »  m’intéresse et m’intrigue. Il m’intrigue, car si un cimetière wisigoth a bien été découvert à Estagel, il n’y a pas de cimetière à cet endroit-là et personne n’a jamais été capable de fournir le début d’un éclaircissement quant à son nom. Son nom  de « cimetière » tout d’abord soulève de nombreuses interrogations et presque bien plus que le fait qu’on y rajoute qu’il soit « Maures ». Concernant cette peuplade envahissante, et le plus souvent décrite par les historiens comme violente et mortifère, j’ai déjà eu l’occasion de l’évoquer en détail lors d’une randonnée au Pic des Mauroux (Pic dels Moros). Enfin, le lieu lui-même ainsi que la Serre de la Girouneille qui est sa continuation collinaire recèlent un nombre incroyable de murets et d’amoncellements de pierres sèches sur lesquels les historiens ne sont jamais trop d’accord quand à leurs origines et à leurs fonctions exactes. Enfin, le grand spécialiste de l’archéologie roussillonnaise Jean Abélanet s’est également intéressé à ce lieu mais sans jamais émettre la moindre des certitudes, reliant sa toponymie à certaines légendes et notamment à celles de Roland de Roncevaux, grand pourfendeur des Maures (Lieux et légendes du Roussillon et des Pyrénées Catalanes). Plus globalement, toutes les personnes qui se sont penchées sur ce « Cimetière des Maures » n’ont toujours émis que des suppositions. J’ai bien tenté de lire un maximum de choses à son propos mais force est d’avouer que le mot « maximum » n’est pas le plus adapté. Les textes concernant ce « Cimetière des Maures » sont rares et le plus souvent on ne trouve que quelques mentions récurrentes liées aux écrits de Jean Abélanet. Enfin, le fait qu’il y ait plusieurs « Cimetière des Maures » en Catalogne française et en Espagne ne fait que compliquer les choses car il y en a comme supposés vrais et d’autres comme celui-ci qui ne sont qu’improbables ou légendaires. De plus, les sépultures mauresques restent un mystère et les recherches à leur propos ne font que compliquer les choses. Alors comme j’ai envie de découvrir ce coin par moi-même mais que cette balade n’est pas inventoriée, le 18 janvier, je pars déjà en repérage. 2 raisons principales à ce repérage. La première raison est qu’il faut traverser un gué sur le Verdouble et je ne sais pas s’il est franchissable en permanence ou seulement lorsque la rivière est asséchée ? La deuxième raison est que les vues aériennes sur Géoportail laissent entrevoir un étroit sentier longeant la crête de la colline mais j’ignore comment y accéder et quelle est la manière la plus simple pour ce faire ? A Estagel, je démarre de l’avenue de la Coopérative. En passant devant la coop en voiture, j’ai le sentiment que ce nom n’a plus trop de raison d’être car l’ancienne cave vinicole semble en cours de démantèlement. Je l’ai bien connue au temps où je bossais dans une société de services en informatique car nous établissions des décomptes pour les coopérateurs et la voir désormais ainsi m’attriste. Je ne peux m’empêcher de penser que beaucoup trop de choses se perdent y compris quand elles faisaient partie d’un fleuron économique local. Sur ma droite, l’Agly est complètement asséchée, et, vision étrange, je ne distingue aucune trace d’eau et seulement un lit de terre et de galets. Je me dis que le barrage de Caramany qui règle son débit en est probablement la cause. Je poursuis le bitume en direction de la confluence. Je passe sous la ligne de chemin de fer et grâce à un talus que je peux escalader, je pars jeter un coup d’œil au pont métallique qui enjambe la rivière. C’est la ligne Rivesaltes – Gare de St Martin-Lys du fameux petit train rouge du Pays Cathare et du Fenouillèdes que j’ai découvert avec bonheur il y a quelques années. Depuis, nous l’avons fait découvrir à nos petits-enfants en période de Noël où chaque année des festivités ludiques sont programmées pour les plus petits. Un peu plus loin, la route amorce un virage et la jonction des deux rivières est là.  Enfin « jonction des deux rivières » est en la circonstance une expression peu judicieuse car ici tout n’est que minéralité et végétation. Sous le pont matérialisant la confluence, il n’y a pas la moindre goutte d’eau et quand je pense que plus des 3/4 de la France subissent des pluies diluviennes depuis décembre avec des crues très angoissantes et des inondations très ennuyeuses dans de très nombreux endroits, je ne peux m’empêcher de penser que l’eau est une richesse précieuse mais injustement répartie, dans le temps et l’espace.  Un peu comme l’argent, il y en a parfois trop pour certains et trop peu pour d’autres. Ici s’arrête la comparaison car force est de reconnaître que si l’eau ne coule pas à flot, le vin continue à être emblématique du secteur avec le château de Jau tout proche. Très bel ensemble que ce Domaine de Jau, avec des bâtiments aux couleurs chatoyantes et au sein d'une belle pinède ou le vin et l’art sont mis à l’honneur, surtout en été.  Je délaisse le pont car le passage à gué que je dois traverser sur le Verdouble est un peu plus en amont de cette rivière.  Très asséché lui aussi, je n’ai aucun mal à le traverser. Je continue sur l’autre rive le chemin qui se poursuit puis se termine près d’un petit casot. Tout au long du chemin, j’y note parallèlement les vestiges effondrés d’un ancien canal en pierres sèches. A côté du casot, une mention indique « Stop danger » et j’imagine que cet avertissement est uniquement là quand le débit de la rivière est normal. Aujourd’hui ce n’est pas le cas et cet étiage maximum me paraît même très inquiétant. J’ai donc le choix entre poursuivre mon chemin dans un vignoble aux dimensions limitées ou bien dans la rivière asséchée. Je choisis la rivière car elle me paraît plus insolite et en plus, des oiseaux semblent y être présents. J’ai bon espoir de parvenir à en photographier mais j’espère aussi trouver un sentier rejoignant la crête tant escomptée. Je descends ainsi deux ou trois méandres mais sans trouver le sentier espéré. Il y a bien de longs éboulis qui se dressent vers le sommet mais ils ne débouchent que sur une végétation dense et bien trop agressive. Je suis contraint de redescendre et la colline continue de me dominer cent mètres plus haut. Outre que je ne trouve pas l’accès escompté, je ne suis pas seul dans le Verdouble asséché. J’y rencontre deux chasseurs et leurs chiens, puis peu après, c’est au tour de deux motos trial de faire le « show ». Un show si pétaradant et donc si bruyant que je trouve préférable de faire demi-tour car la rivière est très loin d’avoir la tranquillité convoitée. Pour les oiseaux, c’est définitivement râpé ! Je retrouve la terminaison du chemin qui m’a emmené jusqu’ici et le petit casot.  Je découvre aussi une ancienne carrière à ciel ouvert, amplement envahie par la garrigue mais dont l’exploitation passée ne fait aucun doute. Des marques de barres à mines y sont encore bien visibles dans certains rochers. Je suppose qu’il s’agit d’une ancienne carrière de marbre car j’ai lu pas mal de choses à ce propos et pour ce secteur en particulier que les anciens appelaient le « Pas de Roland ». Près du petit casot, un couple profite de la rivière asséchée pour promener leur chien et le faire courir en lui lançant un bâton. Assis sur un moellon, j’observe cette divertissante scène tout en réfléchissant à la suite de ma présence ici.  A force de tourner la tête dans tous les sens, je m’aperçois qu’en regardant vers la colline, il y aurait peut-être l’opportunité d’un passage vers la crête, sauf que les innombrables édifices en pierres sèches semblent autant d’obstacles à franchir. Je me lance dans ce steeple-chase pédestre. Ici, les pierres, il n’y a que ça, et une végétation de maquis suffisamment clairsemée permettant d’avancer. Pierriers, éboulis, amoncellements plus ou moins anarchiques et imposants, anciennes terrasses, murettes plus ou moins hautes et massives, j’arrive assez aisément à m’élever vers la crête dans cette première partie. Le Verdouble s’éloigne derrière moi et le couple qui promenait leur chien dans son lit ressemble désormais à deux fourmis perdues dans un désert minéral. Devant moi, les amoncellements sont parfois si désordonnés et si invraisemblables dans leur utilité que j’en suis à me demander s’il s’agit des résultats d’épierrements colossaux ou bien d’anciennes sépultures titanesques. Après tout, les pyramides ne sont-elles pas des tombeaux en pierre largement à la démesure des petits êtres humains qu’elles ont accueillis en leur sein ? Ici, et toute proportion gardée, ne peut-on pas imaginer que quelques corps « maures » soient enfouis sous les pierres, depuis 8 siècles et pour l’éternité ? Je ne serais pas le seul à le penser puisque l’écrivain et poète catalan Georges-Dominique Bo i Montégut a écrit à propos de ce « Cimetière des Maures » qu’il s’agissent peut-être d’une « Nécropole inconnue des préhistoriens ». Allez savoir ? Un peu plus haut, la végétation se densifie et il me faut zigzaguer pour continuer à m’élever. Finalement, j’atteins le petit sentier recherché après 45 minutes de marche mais j’avoue avoir beaucoup flâné à la recherche d’une faune rare mais néanmoins présente. Quelques rares fauvettes, très difficiles à photographier, des criquets et quelques papillons résistant à l’hiver m’ont fait lambiner. Les vues s’entrouvrent de tous côtés. Vues lointaines vers le Canigou ou les Corbières ou plus proches et plus plongeantes vers les lits de l’Agly et du Verdouble. Dans cette dernière rivière, l’eau est présente au loin, sous forme de grandes flaques miroitantes dans un lieu où la rivière se rétrécit, serrée qu’elle est par deux hautes falaises. Est-ce là la fameuse cluse « Pas de Roland » qu’évoque Jean Abelanet dans un de son livre « Lieux et légendes du Roussillon et des Pyrénées Catalanes » ? Le sentier, lui, est étroit mais bien marqué car sans doute régulièrement défriché et emprunté par les chasseurs. Bien marqué ne signifie pas qu’il est balisé et facile mais bien visible car bien débroussaillé. La prudence est néanmoins de tous les instants car ici le calcaire est roi. Désormais, je poursuis ma balade en direction de la Serre de  Girouneille. Le sentier continue de s’élever et domine une grande sinuosité du Verdouble en l’épousant. Plus j’avance et plus j’acquiers la certitude que la balade en boucle que j’envisage est parfaitement réalisable. A l’endroit même où les murets en pierres sèches sont les plus nombreux, j’estime que mon repérage est terminé. Le sentier de toute évidence se poursuit tel que visible sur Géoportail. Je me décide à redescendre en traversant les parcelles encadrées de hauts murets. Très étrangement, ces parcelles sont le plus souvent closes sur trois côtés seulement. D’autres sont clairement aménagées en anciennes terrasses. Ce constat, je le vérifierais plus tard en observant une vue aérienne plus précisément. Par contre, de manière étonnante, aucun orri n’est visible dans ce secteur alors qu’il y en a tant, non loin d’ici, du côté de la Tourèze.  Ma descente est très compliquée car ici aucun sentier n’est vraiment présent. Il me faut constamment éviter les broussailles. Le plus souvent, j’utilise les larges murets comme l’itinéraire le plus praticable. Praticables certes car dépourvus de toute végétation mais des plus instables et finalement plutôt courts. Au travers de ces tumulus géants et de cette garrigue agressive, il va me falloir plus d’une heure pour rejoindre la route du Mas de Jau. Il est vrai qu’un très gros sanglier que j’ai dérangé dans son sommeil est venu agrémenter ce parcours du combattant. Je sors de ce maquis très légèrement égratigné aux deux bras mais grandement sanguinolent à cause des fluidifiants sanguins que j’absorbe chaque matin. A l’instant même où je dépose mon petit sac à dos avec l’intention de m’éponger, quelle n’est pas ma surprise de constater que la poche principale est complètement vide. La fermeture-éclair s’est ouverte et j’ai tout perdu sans m’en rendre compte ! Gourde d’eau, polaire, reste de sandwichs-triangles, deux bananes et une demi tablette de chocolat au lait et aux noisettes. Je peste mais je ne me vois pas refaire en sens inverse le dédale emprunté car je serais bien incapable d’en retrouver le tracé exact. Par bonheur, mon G.P.S est encore dans ma poche et mon portefeuille et les clés de ma voiture dans une poche annexe du sac dont la fermeture-éclair, elle, est restée bien fermée. Ce n’est qu’en arrivant à la voiture que je constate que j’ai également perdu mes lunettes de vue, ayant sur le nez celles de soleil. Je me dis que je vais être contraint de revenir bien plus vite que je ne l’avais envisagé et j’ose espérer que le contenu de mon sac sera sur le sentier. 5 jours plus tard, le 23 janvier, me revoilà à pied d’œuvre. Il est 10h et il fait beau. Les deux rivières paraissent toujours aussi asséchées et seule une vision aérienne depuis la crête me laisse entrevoir un mince filet d’eau qui s’écoule dans le Verdouble venant de Tautavel. L’Agly, elle, est inchangée et toujours aussi sèche. Enfin, c’est ce que je crois en la regardant depuis le pont de la confluence. Entre mes deux venues, j’ai réussi à apprendre que ce secteur est propice aux disparitions d’eaux et ce, à cause des avens calcaires dont les deux rivières sont littéralement truffées sous leurs lits. L’eau s’écoule puis disparaît comme par enchantement pour réapparaître plus en aval, vers Cases-de-Pène. Chemin sur la rive gauche, passage à gué, chemin sur la rive droite, casot, éboulis, terrasses et murets, j’emprunte sensiblement le même chemin que lors du repérage, toujours en diagonale direction nord-est et avec comme but, le petit sentier sommital.  Pour mon plus grand bonheur, je retrouve le sentier assez aisément et un peu plus haut, non loin du point culminant de cette colline, à 203 m d’altitude, l’essentiel du contenu de mon sac à dos. Etui à lunettes, gourde et polaire sont là, bien groupés au centre du chemin comme si personne n’avait jamais touché à rien, pourtant, manquent à l’appel tous les produits comestibles, à savoir reste de sandwichs, tablette de chocolat et les deux bananes. Le plus curieux, c’est que je ne trouve aucune trace des emballages, ni à proximité, ni dans un rayon d’une vingtaine de mètres aux alentours. Je me dis que des sangliers sont passés par là et qu’ils ont tout emporté. J’espère qu’ils n’ont pas mangé les emballages ? L’itinéraire se poursuit, parfois plus difficilement, car les traces d’animaux se confondent parfois avec le sentier principal. L’infranchissable végétation est souvent le meilleur moyen de comprendre que je fais fausse route. Je rebrousse chemin en m’aidant de mon tracé G.P.S. Je suis plutôt satisfait de l’avoir enregistré car même s’il n’est pas d’une précision millimétrée, il me permet de garder une certaine proximité avec le sentier principal. Marqué parfois de quelques cairns, il s’éloigne peu à peu des gorges profondes du Verdouble. Au loin, la Tour del Far est un point de mire très joli mais bien inutile. Le sentier s’agrandit quelque peu puis descend dans une pinède. Sur la gauche, j’aperçois une cabane en pierres sèches et d’autres amoncellements pierreux et tente de m’y rendre mais en vain. La végétation est très dense et donc infranchissable car trop cuisante. Outre cette difficulté, il règne une odeur pestilentielle au milieu de ces bruyères arborescentes et si je ne vois rien, je suppose qu’il s’agit d’un animal mort et dans un état de décomposition certain. Cette végétation impraticable plus l’odeur de putréfaction qui règne ici sont des freins évidents pour ne pas aller plus loin. Je reviens sur le sentier. Peu après, ce dernier laisse la place à une piste plus large qui s’élève et se termine sur la route D.59 reliant Cases-de-Pène à Tautavel. Je n’ai guère d’autres choix que d’emprunter le bitume. La route passe devant une citerne verte DFCI et l’entrée des carrières de marbre blanc et de calcaire. Ici, de grands panneaux célèbrent les vins de Tautavel et du château de Jau. Jau, voilà ma destination puis la boucle envisagée se refermera. Dans l’immédiat, j’en suis encore loin mais il est vrai qu’il est encore très tôt. Si j’ai bien flâné, je suis plutôt satisfait du temps que j’ai mis pour arriver ici. Je me dis que j’ai encore toute l’après-midi devant moi pour continuer à vadrouiller. Après tout, cette randonnée de reprise ne doit pas devenir une marche forcée. Je m’arrête pour déjeuner à l’ombre de grands chênes verts mais bien en face d’un Canigou enneigé resplendissant sous le soleil. Dans un ciel azur, seuls de gros et magnifiques nuages lenticulaires blancs jouent de temps à autres les trublions météo. Quand ils font obstacle aux chauds rayons du soleil, la fraîcheur resurgit et me rappelle que nous sommes en hiver.  Ces ovnis cotonneux semblent en suspension mais par bonheur ils ne sont pas complètement immobiles. Je repars sous un bon soleil et même si nous sommes en janvier, je sens la chaleur monter de l’asphalte ou de cette terre aride où pousse la garrigue. La route amorce une descente et à hauteur d’un autre panneau vantant les mérites du miel de la « garigue » tautavelloise, je quitte le bitume au profit d’un chemin qui descend dans la garrigue. Moi, qui est toujours cru que le mot « garrigue » s’écrivait avec deux « R », je n’en note qu’un seul sur la pancarte. Après vérification, il ne s’agit pas d’une erreur mais bien de la forme préconisée par l’Académie Française. Morale de l’histoire ? : La randonnée pédestre peut être parfois une source éducative et culturelle. Le chemin descend, remonte puis zigzague. De nombreux rassemblements d’oiseaux que je voudrais bien photographier m’entraînent à le quitter. C’est ainsi que je me retrouve très loin de l’itinéraire imaginé et toujours dans un maquis de plus en plus rabougri même si autour de moi, quelques pinèdes verdoyantes sont bien présentes. Après le lieu-dit « Pilou de les Faves », je découvre un cortal perdu au milieu des vignes. A la fois demeure, étable et casot, d’ici une vue splendide s’entrouvre sur la Plaine du Roussillon. En regardant la carte I.G.N, je me dis qu’il est temps de revenir sur le chemin principal et ce d’autant que les oiseaux ne sont pas toujours faciles à figer dans mon numérique. La plupart se posent à terre ou dans les vignes et les approcher est une tâche des plus compliquées. Quand ils s’envolent, ils partent parfois se reposer si loin que les suivre ne serait pas raisonnable. Je réussis néanmoins à ajouter quelques volatiles à mon tableau de chasse numérique. Si mon sens de l’orientation est plutôt bon, mon tracé G.P.S reste un précieux allié dans ce retour obligé. Je choisis de revenir par la route D.59 car c’est l’itinéraire qui me paraît le plus simple, même si ce n’est pas, loin s’en faut, le plus court. Par des pistes et la route, il me faut néanmoins plus d’une heure pour retrouver l’itinéraire initialement perdu. La suite en direction du Domaine de Jau est beaucoup plus simple car un large chemin y descend très directement. Bien évidemment, l’arrivée est marquée du sceau de la viticulture, car une fois passé les pinèdes, les vignes règnent en maître sur les deux rives de l’Agly. Il faut prêter attention pour remarquer les vestiges d’un canal ancestral qui permettait d’irriguer le secteur. La carte I.G.N le mentionne encore et on peut constater que la captation s’effectuait dans le Verdouble pour se terminer dans l’Agly non loin de la cave actuelle de Jau. La présence de ce canal s’explique-t-elle par la disparition souterraine des eaux au niveau de la confluence ? C’est possible ! Comme sur le plateau de garrigues et les « coumes » où j’ai erré plus haut, les vignes sont favorables à de grands rassemblements d’oiseaux. Chardonnerets, bruants, pinsons, serins, traquets et verdiers s’élèvent dans les airs dès lors que je tente de les approcher. Tous se réfugient dans les grands arbres, pins, cyprès et feuillus dégarnis qui encadrent les vignes ou la rivière. De ce fait, et en me cachant un peu, il est désormais plus simple de les photographier. C’est là qu’ils deviennent reconnaissables. Après quelques photos du magnifique château de Jau, les oiseaux me font choisir de retourner vers ma voiture en marchant dans l’Agly asséchée plutôt que sur la route asphaltée. Régulée par le barrage de Caramany, je me dis que le risque est vraiment mineur qu’il y est un lâcher d’eau à l’instant même où j’emprunte son lit. Si ce raisonnement s’avère bon, l’idée en elle-même est une erreur. En effet, remonter la rivière est beaucoup moins commode que de marcher sur un bitume bien plat et donc bien plus praticable. En effet, dans cette rivière sont présentes toutes les configurations et formes de terrains. Cela va du limon très fin au sable plus grossier en passant par des graviers ou des galets de toutes sortes et de toutes dimensions, sans compter les défilés, les dalles et autres tables rocheuses, ces dernières étant encore très souvent occupées par des cuvettes d’eau stagnantes de toutes tailles. Si les rives sont favorables à une avifaune présente, ce n’est pas la panacée car les oiseaux ont tendance à les quitter dès lors que ma présence les dérange et les déloge. Or, marcher au milieu de la rivière asséchée me rend extrêmement visible. Je réussis malgré tout à photographier une bergeronnette, un  rouge-queue noir peu craintif et un étourneau très occupé à un bain de siège. Quant aux cuvettes, je n’y décèle aucune vie. Pas le moindre têtard et pas le moindre petit poisson. Je n’y découvre qu’une écrevisse, que sur l’instant je crois bien vivante. Mais non, l’absence de toute eau vive a eu raison de sa résistance et de sa solide carapace. Est-ce la « détestable » écrevisse de Louisiane ?  Sa carapace encore bien rouge le laisse supposer.  Outre ce crustacé mort, je découvre avec horreur la carcasse d’un sanglier presque à moitié dévorée et dans un état de décomposition bien avancé. Ce « Cimetière des Maures » devient pour moi le « Cimetière des animaux morts ». Pourquoi ? Est-ce des sangliers blessés par des chasseurs et qui ont survécu un certain temps ou bien sont-ils les victimes d’actes de braconnage ? En tous cas, celui-ci, n’est pas suffisamment corpulent pour être mort de vieillesse. Finalement, je réussis sans encombres à remonter cette partie de l’Agly après trois quart d'heures de marche. Le pont de la confluence des deux rivières est là devant moi.  Il me suffit de remonter le talus pour retrouver ma voiture, que cette fois j’ai laissé ici à proximité. Cette balade au « Cimetière des Maures » se termine sans m’avoir apporté ce petit supplément d’informations que, sans trop d’illusions, j’avais espéré au départ. Sous un ciel encore bleu, j’observe une dernière fois cette colline. Elle va garder tous ses mystères. Mystères quand à son nom. Pourquoi « cimetière » et pourquoi « des Maures » ? Mystères quand à tous ces amoncellements en pierres sèches et à tous ces édifices, mystères de la disparition des eaux des deux rivières qui les ont tout de même façonnées et creusées. Cette balade (tracé en rouge), errements absolument intentionnels non compris et déconseillés, est longue d’environ 10 km à 11 km. Les montées cumulées sont de 360 m environ, quand au dénivelé il est de 150 m entre le point le plus bas à 59 m au Mas de Jau et le plus haut à 209 m sur la route D.59 à hauteur de l’entrée des carrières. Carte I.G.N 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt Top 25.

 (*) Le Cimetière des Maures près d’Estagel : Parler précisément et concrètement du « Cimetière des Maures » situé près d’Estagel et tenter de résoudre ses mystères n’est pas une mince affaire car les textes sont rares. Ils ne se résument qu’à quelques citations pleines d’équivoques. A son propos, on peut néanmoins citer quelques mentions écrites, parler de sa toponymie et enfin évoquer ces amoncellements en pierres sèches qui emplissent son décor. On peut bien évidemment faire des suppositions et je m’y suis essayé.

 

A) Mentions écrites : Dans son livre « Légendes populaires des villages du Roussillon », et son chapitre « Dire » l’écrivain et poète catalan Georges-Dominique BO i MONTEGUT écrit ceci « A vrai dire, que dire Cher Lecteur que vous ne sachiez déjà sur l’immensité d’événements dont notre Roussillon fut le théâtre, depuis que le destin l’a placé au carrefour de deux mondes sur l’éternel chemin des invasions. Sur son sol se sont affrontés divers antagonistes, souvent de races différentes et de civilisations contraires. Cependant, nous ne saurons sans doute jamais ce qui s’est passé ici, dans ce réduit que les Primitifs considéraient comme inexpugnable, dans ce sillon creusé par la nature entre deux montagnes Pyrénées, et par elles protégé, depuis l’apparition de l’homme de Tautavel, il y a des millions d’années et dont une récente découverte fossile peut confirmer l’antique existence. Par contre, au lieu-dit « le Cimetière des Maures », non loin d’Estagel, existe une véritable nécropole paraissant ne pas être connue des préhistoriens. En y pensant, on croit rêver ce qu’était la vie de nos Pères dans une nature débordante d’hostilité. Par ces légendes populaires, le Roussillon en entier vous livrera son passé ainsi que son âme. De ce passé lointain, il ne reste que peu de traces, mais quelles traces ! Malgré l’incertitude de l’heure et les craintes pour l’avenir, il est important de reporter nos regards en arrière, afin d’y puiser du courage pour affronter l’avenir ». Un peu plus loin dans son livre, il évoque un autre « Cimetière des Maures », celui situé au col des Arques au dessus du Prieuré de Serrabonne, entre les villages de Boule d’Amont et de Glorianes et il écrit ceci : « qui pourra identifier les squelettes des géants (légende des Maures) qui dorment à une demi-heure de marche de ce couvent au lieu-dit : le « Cimetière des Maures » ? Puis évoquant les mines de mispickel aurifère du secteur et les nombreux ouvriers ayant participé à cette longue prospection, il rajoute : « le cimetière des Maures, non loin de là, pourrait être une indication sur l’importance du personnel qu’elles (les mines) occupaient. Mais pour certains, il s’agirait des restes de Roland et de ses Preux que Charlemagne aurait laissé reposer dans les terres des Marches qu’il avait délivrée des Sarrazins ». Ici, l’écrivain catalan rejoint un autre catalan, l’archéologue Jean Abelanet qui dans son livre « Lieux et légendes du Roussillon et des Pyrénées Catalanes » écrit ceci page 71: « …d’autres lieux-dits rappellent le souvenir de Roland et de ses adversaires. A la limite sud-ouest du territoire de Talteüll (Tautavel), près d’Estagell, le Verdouble dessine un grand méandre avant de venir en confluence avec l’Agli par une gorge étroite. Cette cluse creusée dans les calcaires porterait le nom de Porta de Rottlan (Roland) (Bulletin de Société Agricole Scientifique et Littéraire des P.O, 49, 1908, p 168 et 176). Un habitant d’Estagell m’a assuré qu’il existait à cet endroit une empreinte du pied de Roland (marmite d’érosion ?). Or, un autre auteur (M.Fauvelle, dans une « Notice sur les marbres d’Estagel », Bulletin Philomatique de Perpignan, n°1, 1834) donne à ce lieu de nom de Pota d’en Rolland. Il semble bien qu’il y ait eu confusion entre le toponyme Pota de Rottlan (empreinte du pied de Roland) et celui de Porta de Rottlan, qui paraît étranger à la toponymie catalane. En tous cas, le caractère légendaire des lieux est renforcé par un autre lieu-dit, qui nous renvoie aux exploits de Roland : le chaînon calcaire que contourne ce méandre du Verdouble porte, sur le cadastre, le nom de Cementeri dels Moros. De telles appellations font soupçonner l’existence de vieilles légendes, mais personne, tant à Talteüll qu'à Estagell ne semble en avoir conservé le souvenir ». Plus loin page 76 « J’ai cité plus haut, dans une boucle du Verdouble, un autre Cementiri dels Moros (cf, carte I.G.N) qui fait la limite entre les deux communes de Talteüll et d’Estagell : il semble bien en rapport avec l’histoire fabuleuse de Roland et de ses adversaires et il ne serait pas impossible qu’il y ait eu en ces lieux quelque vestige préhistorique (tombes ou nécropole) qui aurait donné support à cette légende ». Enfin notons que Louis Companyo, le célèbre naturaliste, dans son « Histoire naturelle du département des Pyrénées-Orientales » évoque la Vallée de l’Agly et écrit ceci : « C’est sur le territoire de Tautavel qu’on a découvert des carrières de marbre très estimées, parmi lesquelles nous signalerons le marbre jaune, imitant le jaune de Sienne, métairie Alzine, le bariolé austracite, nankin foncé, à idem, brèche Montoriol, près Tautavel, brèche Héricart, jaune et blanc, idem, brèche de Tautavel ou petit antique, idem, brèche mauresque, au cimetière des Maures, idem. M.Philippot, marbrier très habile, exploite ces carrières ». Voilà en résumé les textes que j’ai pu recenser de ce lieu. Notons au passage que dans le seul livre de Jean Abelanet cité plus haut, il y a deux orthographes différentes : « Cementeri » page 71 et « Cementiri » page 76. Apparemment, il ne s’agit pas d’une erreur topographique mais bien de deux variantes orthographiques, l’une occitane, l’autre catalane.

 B) Toponymie : Bien des choses ont été écrites sur les toponymies arabes, et d’ailleurs, on trouve sur Internet, un remarquable résumé de tout ce que l’on doit savoir à ce propos dans le livre « Roches ornées, roches dressées », ouvrage collectif, sous la direction Michel Martzluff, en hommage à l’archéologue Jean Abelanet. Un chapitre signé Aymat Catafau intitulé « Toponymies « arabes » des Pyrénées catalanes : histoire ou légende ? » fait un inventaire exhaustif et illustratif de tous les toponymes rencontrées dans les Pyrénées catalanes. En voici le lien : https://books.openedition.org/pupvd/4272#resume. Que faut-il retenir de ce texte par rapport au cas particulier qui nous intéresse, à savoir ce « Cimetière des Maures » à Estagel ? Tout d’abord que s’agissant d’un hommage à Jean Abelanet, ce sont d’abord ses écrits qui sont mis en exergue et servent de base de travail. Notons néanmoins que dans la plupart des lieux cités, trois à quatre critères reviennent presque sans cesse : a) des observations archéologiques très proches y ont très souvent été recensées (dolmens, menhirs, roches gravées ou ornées, etc…). b)  Les toponymes « arabes » seraient presque toujours expliqués par une légende locale, ici c’est celle de Roland. c) la mention « maures » fait toujours référence à des souvenirs douloureux et à ce propos, voici ce qu’a écrit Jean Abelanet « Quoi qu’il en soit, nous constatons que la toponymie catalane a été fortement marquée par les événements malheureux du VIIIe siècle. [...] la mémoire collective gardera un souvenir tellement terrible de ces années sombres que le nom des Maures restera associé à tout lieu, tour, fortification, grotte, tombeau, d’origine inexpliquée ou inquiétante. ». Il n’est pas le seul chercheur, loin s’en faut, à émettre cet avis. d) Enfin, il a été très souvent observé que les toponymes en question étaient des lieux de passage, des lieux élevés, voire carrément perchés, où la vue portait loin, où l’embuscade restait possible. Ici, à Estagel, si les trois derniers critères s’avèrent justes et présents, aucun vestige archéologique pouvant accréditer la toponymie en question n’a été formellement identifié dans ce secteur. Ce qui fait dire à Jean Abelanet, qu’il y en aurait peut-être le long du Verdouble, mais dans l’immédiat, aucune trouvaille archéologique n’est venue soutenir cette appréciation. Comme l’admet Aymat Catafau, ces quelques éléments pour expliquer une toponymie sont de nature à rendre l’historien plutôt sceptique. Les historiens ont donc cherché et se sont aperçus que la plupart de ces noms de lieux étaient plutôt récents et que dans de très rares cas seulement, ils étaient de « l’époque héroïque contre les Maures », c'est-à-dire d’une période allant du VIIe au IXe siècle, période plus souvent intitulée de présence sarrasine. Alors ne faut-il pas chercher ailleurs les explications à ce nom ? Comme je l’ai noté plus avant, cette colline a été exploitée pour ses mines de marbre mauresque (Louis Companyo), idem pour celle de Glorianes, où là-bas c’était l’or qui était recherché, or en catalan un cimetière s’écrit « cementiri », en espagnol, « cementirio », en occitan « cementèri » et en latin « coemeterium ».  Un lieu où l’on concasse des pierres est une « cimentière » ou une « cimenterie », ayant pour origine le latin « caementum » dont la définition en français est « pierre à bâtir », « moellon » ou « pierre concassée ». Alors bien sûr, une « cimentière » ou une « cimenterie » était la plupart du temps, un lieu où l’on concassait des pierres pour en faire du ciment. Le ciment tel qu’on l’entendait autrefois et qui n’est pas celui que l’on trouve en sac de nos jours. Ici, au « Cimetière des Maures », les pierres à concasser ou à bâtir, ce n’est pas ce qu’il manque ! Il n’ y a d’ailleurs que ça : des pierres ! Pierres sous forme de minerais que l’on exploite depuis très longtemps (depuis quand exactement ?), pierres amoncelées anarchiquement et pierres élevées en édifices divers et variés. Comme on le voit, les mots sont proches les uns des autres, tant dans la manière de les écrire que dans leur phonétique, alors les scribes du passé n’auraient-ils pas commis une erreur de transcription ? Ne se sont-ils  pas mélangé les crayons entre l’occitan et le catalan, dont un secteur où la frontière n’a eu de cesse de bouger au fil des siècles, des envahisseurs et des occupants. Il paraît que l’Histoire est bourrée d’erreurs de ce type ? D’ailleurs, quand dans « Google recherche », on s’amuse à taper « cimentière », les résultats continuent d’être orientés en priorité vers « cimetière ». N’est-ce pas un signe ? Le «  cimetière » ne serait-il pas en réalité « une cimentière » ou une « cimenterie » et les Maures ne seraient-ils pas là seulement à cause de la qualité du marbre que l’on y a découvert au fil du temps, c'est-à-dire du « marbre dit mauresque » ou « marbre des Maures » ? Le « Cimetière des Maures » serait en réalité la « Cimentière ou la Cimenterie des Maures ». Roland et la légende des Maures prennent un sacré coup de Durandal derrière la tête mais cette idée d’erreur topographique n’est-elle pas une piste à creuser ? Cette thèse pourrait même être avalisée par une référence donnée par Jean Abelanet lui-même quand il cite «  une « Notice sur les marbres d’Estagel », Bulletin Philomatique de Perpignan, n°1, 1834 ». En effet, en parlant d’Estagel et du lieu-dit « Pota d’en Rolland » évoqué, M.Fauvelle écrit ceci « C’est dans cette dernière localité que je crois la plus convenable pour l’exploitation en grand, d’abord parce que la rivière Verdouble au lieu appelé Pota d’en Rolland vient couper à pic les roches de marbre dans une profondeur de plus de 100 mètres l’on peut donc, dans ce lit de la rivière voir les marbres et juger de leur qualité avec plus d’avantages que si l’on avait pratiqué une excavation, ensuite, si jamais une exploitation a lieu sur ce point, la rivière qui ne tarit jamais servira de moteur pour les scieries, et les blocs, quelque énormes qu’on les suppose, pourront être débités en table dans la carrière même ». Notons que cet écrit date de 1834 et que « l’Histoire naturelle du département des Pyrénées-Orientales » de Louis Companyo date des années 1861 à 1864 et qu’entre ces deux périodes, des carrières ont vu le jour sur ce secteur du Verdouble. En tous cas, les vieilles cartes des Cassini du 18eme siècle, pas plus que les cartes d’Etat major de 1820-1866 ne mentionnent ce « Cimetière des Maures », n’est-ce pas là un signe qu’il faut chercher une réalité toponymique bien plus proche de nous et en rapport avec une activité qui aurait vu le jour entre 1834 et 1864 ? Alors rapport à Roland et aux Maures certes, mais le mot « cimetière » continue d’être un mystère à  éclaircir.

C) Edifices en pierres sèches : Si il y a une certitude, c’est que tous les édifices que l’on aperçoit au « cimetière des Maures » et à la Serre de la Girouneille, qui est sa continuité collinaire, sont les résultats soit d’épierrements colossaux soit de pierres provenant des pierriers naturels. Je note d’ailleurs qu’il y a quasiment les mêmes, en face, sur l’autre versant de la vallée de l’Agly et sur les Monts d’Estagel, de l’autre côté du Verdouble. Plus globalement, et même si tout le midi de la France est concerné, il faut noter que cette partie de la Vallée de l’Agly est très exceptionnellement truffée d’édifices en pierres sèches. Je l’avais déjà noté lors de ma balade à « La Tourèze mystérieuse » depuis Latour-de-France, encore que la comparaison soit osée, puisque les cabanes ; « capitelles » et « orris » ; très nombreuses là-bas, sont quasiment inexistantes ici. Il y a sans doute une raison à cela et comme les capitelles ou les orris sont des habitats, je me dis que seule la très proche proximité de l’Agly et d’Estagel est peut-être la cause de cette quasi absence ici. Ajoutons que le « Cimetière des Maures » est bien plus accidenté et pentu que la Tourèze, et voilà certainement le motif de ces habitats moins nombreux. En réalité, concernant ces édifices de pierres, il y a, selon les historiens qui se sont penchés sur le sujet, deux thèses en présence. La première est que les enclos qui clôturent les parcelles seraient d’un usage uniquement local (Elie Malé). Ici, à Estagel et selon la tradition orale, ces parcelles étaient apparemment plantées de vignes. La deuxième thèse, est, qu’au Moyen-âge, Estagel étant sous la dépendance de l’Abbaye de Lagrasse (Aude), ces parcelles clôturées étaient « des lieux de concentration des transhumants », c'est-à-dire qu’elles étaient là pour accueillir temporairement les immenses troupeaux en route pour des pacages bien plus hauts et donc bien plus verts (Anny de Pous). Cette dernière thèse est difficilement admissible, d’abord parce l’organisation d’une telle transhumance de passages sur ces parcelles n’est étayée par aucun écrit et qu’ensuite, on voit mal des gens du cru s’engageaient dans des épierrement colossaux et dans des élévations titanesques, qui ont sans doute pris des années et des années, pour une activité dans laquelle ils ne sont pas pleinement intéressés, sauf à être payés pour le faire, ce qui, bien évidemment, reste toujours possible. Les deux thèses s’affrontent donc avec leurs avantages et leurs inconvénients. Quand on part jeter un coup d’œil aux parcelles clôturées du « Cimetière des Maures » et de la Serre de la Girouneille, on a beaucoup de mal à croire que l’on ait cru bon de planter de la vigne dans des lieux aussi ingrats et pentus et ce d’autant que la Vallée de l’Agly est là, à leurs pieds, bien plus fertile. Si cette théorie d’éventuelles cultures peut être aisément acceptée aux endroits où l’on aperçoit des terrasses, quel était l’intérêt d’y élever des clôtures aussi gigantesques tout autour ? L’instinct de propriété ? A quel prix ! Il faut donc chercher ailleurs, que dans la seule culture de la vigne, la réalité de ces ensembles architecturaux en pierres sèches. Il parait plus logique de penser que ces collines recelaient un grand nombre d’activités différentes : les cabanes étaient des abris pour se protéger des intempéries et ranger du matériel, les terrasses étaient plantées de différentes cultures, vignes sans doute mais aussi vergers, oliveraies, amanderaies, céréales, légumineuses selon la qualité des terres et leur hydrographie mais étaient à même d’accueillir des ruchers, les enclos étaient probablement là pour regrouper les troupeaux d’ovins ou de caprins et les sécuriser d’éventuels prédateurs nocturnes, les murs de soutènement permettaient de régulariser les pentes et de protéger les cultures en question des éventuels agresseurs naturels, tels que les sangliers ou autres cervidés, etc……En tous cas, rien dans ces activités agraires et pastorales ; or mis celle de l’exploitation minière ; ne permettent d’expliquer cette appellation de « Cimetière des Maures ». Une ou plusieurs de ces parcelles étaient-elles destinées à y ensevelir des morts ? C’est une hypothèse bien peu crédible et surtout qui n’a été étayée par une aucune découverte allant dans ce sens. Le mystère demeure et le charme de la découverte reste entier. N’est-ce pas mieux ainsi ?

 

 

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Randonnées dans les Pyrénées-Orientales

Publié le par gibirando

DEPART.    RANDONNEES DANS LES PYRENEES-ORIENTALES (pour visionner l'article, cliquez sur la randonnée choisie) ♫ = ( vidéos musicales) . A ce jour, 294 randonnées ont été réalisées. 

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66     A la rencontre des cervidés (1.585m) depuis Railleu (1.347 m) et Sansa ♫

66     A Travers les âges et le parcours d'eau à partir de Bélesta de la Frontière. ♫

66     Autour de la Réserve Naturelle du Mas Larrieu à Argelès-Plage ♫

66     Autour du Grand Rocher de Caramany ♫

66     Autour et Tour de Trémoine (272 m) depuis Rasiguères ♫

66     Aux Portes de Boucheville (838 m) depuis Vira (604 m) ♫

66     Du Col de Jau (1.506m) au Col de Tour (1.551m) par le Refuge de Callau. ♫

66     Du Moulin de Vingrau aux Gorges de Gouleyrous ♫

66     La Baraque du Faig (1.589 m) depuis Leca (901 m). ♫

66     La Batterie (887 m) et la chapelle Santa Engracia depuis Arles-sur-Tech ♫

66     La Boucle "Au fil du Còrrec de La Corregada" depuis Saint-Estève. ♫

66     La Boucle "Autour de Montalba-le-Château". ♫

66     La Boucle autour de Sarrat (Al Sarat) à Urbanya 

66     La Boucle de Marcevol au départ du lac de Vinça. ♫

66     La Boucle des étangs des Esquits depuis les Bouillouses ♫

66     La Boucle des étangs du Carlit depuis les Bouillouses ♫

66     La Boucle des murs tordus au départ de Peyrestortes ♫

66     La Boucle du Cau de la Guilla (col de la Guille) depuis Notre-Dame du Coral ♫

66     La Boucle du Col de Marsac (1.056 m) depuis Urbanya (856m).♫

66     La Boucle du Roc de Jornac et du Clot del Baro depuis Urbanya ♫

66     La Boucle « Et au milieu coule la Têt - Ille-sur-Têt, Rodès, Casesnoves »  ♫

66     La Boucle "Il était une fois d'Urbanya à Nohèdes" ou Le Circuit des Maisons saison 3 ♫

66     La Boucle "Minutes Papillons" d'Urbanya à Nohèdes ou Le Circuit des Maisons saison 2 ♫

66     La Boucle Pédestre de l'étang du Ticou depuis Pyrénées 2000. ♫

66     La Cabane de la Devèse de Vallbonne (1.697 m) depuis Léca (907 m) (Corsavy) ♫

66     La Carrière de marbre rouge du Coronat (1.755 m) depuis Jujols (960 m). ♫

66     La Carrière de talc de Caillau (1.645 m) depuis le col de Jau (1.506 m) ♫

66     La Chapelle ruinée de Séquières depuis Tarerach ♫

66     La Chapelle Saint-André et la carrière de marbre de Belloc depuis Conat. ♫

66     La Chapelle Sainte Anne (1.347 m) depuis Baillestavy (620 m) ♫

66     La Chapelle Sainte Anne (1.347 m) en circuit à partir de Glorianes. ♫

66     La Chapelle Sainte Marguerite de Nabilles depuis Conat. ♫

66     La Chapelle Sainte Marie de Bell-LLoc (1.685 m) depuis Dorres (1.446 m) ♫

66     La Chapelle Saint-Guillem (1.270m) depuis le hameau de La Llau (892m). ♫

66     La Chapelle Saint-Guillem par la Fontaine du Brigadier (1.257 m) ♫

66     La Chapelle Saint-Jacques-de-Calahons (531 m) depuis Catllar (331 m) ♫

66     La Chapelle Saint-Michel de Sournia depuis Sournia. ♫

66     La Chapelle Sant Marti de la Roca (518 m) depuis Camélas (314 m) ♫

66     La Chapelle Santa Engracia (653 m) depuis Amélie-les-Bains ♫

66     La Fontaine du Loup (Foun del Loup-650 m) de Trilla à Pézilla-de-Conflent ♫

66     La Gare d'Estardé (1.213 m) depuis Urbanya (856 m) ♫

66     La Métairie de Cobazet (1.536 m) depuis Urbanya (856 m) ♫

66     La Redoute d'Ambouilla (813 m) et autres découvertes depuis Sirach (470 m) ♫

66     La Roche gravée de Fornols et autres découvertes depuis Campôme ♫

66     La Serre de l'Artigue del Baurien (566 m) depuis Saint-Paul-de-Fenouillet ♫

66     La Serre de Vingrau (576m) en boucle depuis Vingrau (retour par le chemin du Mas Llansou) 

66     La Serre du Bosc del Prior (828 m) depuis Corneilla-de-Conflent (548 m) ♫ 

66     La Source des Verriers (782 m) depuis Vira (610 m) ♫ 

66     La Torre de Creu et le barrage de Matemale depuis Matemale ♫

66     La Tour de Batère (1.429m) depuis le Col de Palomère (1.036m) ♫

66     La Tour de Goa (1.268 m) depuis Vernet-les-Bains (670 m) ♫ 

66     La Tour de la Madeloc (656 m) depuis Banyuls-sur-Mer.

66     La Tour de la Massane (793 m) depuis Lavail (220 m) ♫

66     La Tour de Mir (1.540 m) et le Pic de La Clape depuis Prats-de-Mollo. ♫

66     La Tour de Querroig (670 m) depuis Banyuls-sur-Mer ♫

66     La Tour del Far et la carrière de marbre d'El Comador depuis Tautavel ♫

66     La Tour del Far (498 m) depuis Cases-de-Pène. ♫

66     La Tour et le Roc de Lansac (500 m) depuis Lansac. ♫

66     La Tourèze Mystérieuse depuis Latour-de-France ♫

66     La Trancade et la Redoute d'Ambouilla (813 m) depuis Ria (370 m) ♫

66     La Vallée d'Eyne (1.599m) jusqu'au col de Nuria (2.683m). ♫

66     La Vallée de l'Alemany (1.979 m) depuis Mantet (1.475 m) ♫

66     La Vallée du Galbe (1.757 m) depuis Espousouille (1.523 m) ♫

66     La Voie verte de l'Agly en VTT depuis Rivesaltes jusqu'au Barcarès ♫

66     L'Abbaye de Saint-Martin-du-Canigou (1.055m) depuis Vernet-les-Bains (670m) ♫

66     Le Balcon de Céret (423 m) depuis Céret (158 m) (La Nogarède) ♫

66     Le Balcon de la Côte Vermeille par le Pic des 4 Termes (1.156m) ♫

66     Le Balcon de la Coumelade (1.811 m) depuis St Guillem de Combret (1.335 m) ♫

66     Le Balcon de la Pêche depuis Ansignan (pont-aqueduc romain). ♫

66     Le Balcon de Nohèdes (1.310 m) depuis Nohèdes (935 m) par l'ancien canal d'irrigation. ♫

66     Le Balcon de Villefranche-de-Conflent par Saint-Etienne de Campilles ♫

66    Le Balcon de Villefranche-de-Conflent (427m/1.091 m) par Belloc.♫

66     Le Balcon des Aspres de Ste-Colombe à Camélas en passant par Castelnou. 

66     Le Balcon d'Evol (985 m) depuis Olette (623 m) 

66     Le Balcon d'Ille-sur-Têt (664m)- de Saint-Michel-de-Llotes à Casefabre. 

66     Le Balcon du Canigou (1.739 m) depuis Los Masos/Valmanya (1.014 m) 

66     Le Balcon d'Urbanya (1.535 m) depuis Nohèdes (942 m) 

66     Le Balcon sur la Rotjà du col de Jou (1.125 m) à Py (A/R). 

66     Le Cami d'El Viver (ou chemin du Vivier) depuis Saint-Martin-de-Fenouillet ♫

66     Le Cami de la Retirada (1.513 m) depuis Prats-de-Mollo (724 m) ♫      

66     Le Cami de las Sanyes depuis Salses-le-Château. ♫

66     Le Cami de Sant Bernabeu depuis Valcebollère ♫

66     Le Cami dels Orris depuis Salses-le-Château ♫

66     Le Cami Ramader de Thuir d'Evol au refuge de la Mouline (1.550m) ♫

66     Le Canal de Bohère depuis Llonat (commune de Los Masos) ♫

66     Le Canal d'Urbanya (1.764 m) depuis Urbanya (856 m) ♫

66     Le Canal Paul Riquet, La Soulsoure et le Sentier de découverte de La Sagnette à Saint-Hippolyte. ♫

66     Le Château de Montferrer 'Lo Castell' (1.035 m) depuis Montferrer (795 m) ♫

66     Le Château de Salveterra (400 m) depuis Opoul (côte 207 sur la D.9) ♫

66     Le Château des Maures et le viaduc de l'Escargot depuis Caudiès-de-Fenouillèdes 

66     Le Chemin de Flassa (1.151 m) depuis Jujols (960 m), fenêtre sur le Canigou. 

66     Le Chemin de la Frigoulette depuis Cerbère 

66     Le Chemin de l'Ourriet (1.359 m) depuis Urbanya (856 m) ♫

66     Le Chemin de Milie à Saint-Estève ♫

66     Le Chemin de Saint-Martin (290 m) depuis Latour-de-France (90 m) ♫

66     Le Chemin de Véronique et la Roque d'En Talou depuis Montner ♫

66     Le Chemin de Vivès depuis Vivès ♫

66     Le Chemin des Amandiers sauvages : Saint-Estève - Baixas - Peyrestortes ♫

66     Le Chemin des Bacs depuis Tautavel ♫

66     Le Chemin des Canons (1.617m) de Canaveilles (934 m) à Llar. ♫

66     Le Chemin des Estives (Sur...) depuis Angoustrine.♫

66     Le Chemin des Frênes ou Cami de les Freixes à Urbanya ♫

66     Le Chemin des Muletiers de Cosprons depuis Port-Vendres (Pont de l'Amour) ♫

66     Le Chemin des Orrys de Ria à Llugols et le Pi del Rei   .

66     Le Chemin d'Eus (387m) à Arboussols (520 m) ♫

66     Le Chemin du Facteur depuis Caudiès-de-Fenouillèdes. ♫

66     Le Chemin du Mas de Les Fonts depuis Calc

66     Le Cimetière des Maures depuis Estagel ♫

 

66     Le Circuit Autour du Vallon de la Désix depuis Sournia ♫

66     Le Circuit champêtre de Fosse-Les Cabanes ♫

66     Le Circuit de 5 villages cerdans depuis Hix (Bourg-Madame) ♫

66     Le Circuit de Campoussy (885 m) depuis Sournia (490 m) ♫

66     Le Circuit découverte de Clara à Taurinya 

66     Le Circuit découverte Escaro/Aytua depuis Escaro ♫

66     Le Circuit de Força Réal (507 m) depuis Montner (125 m) ♫

66     Le Circuit de Fosse par la Couillade de Ventefarine ♫

66     Le Circuit de l'Anse de Paulilles depuis la plage de Bernardi (Port-Vendres) ♫

66     Le Circuit de l'Eau à Saint-Estève ♫

66     Le Circuit de la Bataille du Boulou depuis le Boulou ♫

66     Le Circuit de la Devesa et de la Coma depuis Urbanya (suivi des Orthoptères d'Urbanya) ♫

66     Le Circuit de la Matte (Mata) (1.205 m) depuis Urbanya (856 m) ♫

66     Le Circuit de la Montagne brûlée depuis Rodès (le Sentier des Carrières et du village médiéval de Ropidera) ♫

66     Le Circuit de la Soulsoure depuis Saint-Hippolyte-de-la Salanque ♫

66     Le Circuit de la Tirounère depuis Saint-Paul-de-Fenouillet ♫

66     Le Circuit de Vallserra par l'Iglesieta depuis Les Angles. ♫

66     Le Circuit des 3 Châteaux de Fenouillet depuis Caudiès-de-Fenouillèdes ♫

66     Le Circuit des 3 Dolmens depuis Bouleternère ♫

66     Le Circuit des 3 Veïnats de Fuilla 

66     Le Circuit des Bornes frontière de 1258 depuis Montalba-le-Château ♫

66     Le Circuit des Clôtures (1.798m) depuis Urbanya (856 m) ♫ 

66     Le Circuit des Combes au départ d'Estagel ♫

66     Le Circuit des Coumes et sur les Pas des bergers depuis Calce ♫

66     Le Circuit des Genêts à Urbanya ♫

66     Le Circuit des Hautes Garrotxes (1.917 m) depuis Sansa (1.410 m) ♫

66     Le Circuit des Maisons d'Urbanya à Nohèdes ♫

66     Le Circuit des Minerais depuis Villefranche-de-Conflent ♫

66     Le Circuit des Ponts Romains depuis Sournia ♫

66     Le Circuit des Rocs et des combes depuis Cases-de-Pène (parking de l'ermitage) 

66     Le Circuit des Terres Noires à Sournia et le Fajas d'en Baillette ♫

66     Le Circuit des Trois églises depuis Ur (Autour d'Ur). ♫

66     Le Circuit du Champ de l'Ours (Campoussy) depuis Sournia. ♫

66     Le Circuit du Col du Miracle et des Lloses (1.424 m) depuis Prats-de-Mollo (729 m) ♫

66     Le Circuit du Jardin Ensoleillé depuis Saint-Martin de Fenouillet ♫

66     Le Circuit du Patrimoine de Baho depuis Saint-Estève. ♫

66     Le Circuit du Poste électrique et les éoliennes de Baixas depuis Saint-Estève ♫

66     Le Circuit "Les Mots du vignoble" au départ de Fourques ♫

66     Le Circuit minier d'Escaro ♫

66     Le Circuit pédestre sur les hauteurs de Collioure depuis Collioure ♫ 

66     Le Parc animalier des Angles (66) ♫

66     Le Pech de Fraissinet (1.173 m) à partir du village de Fenouillet ♫

66     Le Petit Balcon d'Urbanya (1.359 m) depuis Urbanya (856 m) ♫

66     Le Pic Aubeill (540 m) depuis Bélesta de la Frontière ♫

66     Le Pic Carlit (2.921m) plus haut sommet des Pyrénées-Orientales ♫

66     Le Pic de Costabonne (2.465 m) et la Coma del Tech depuis la Preste (1.107 m) 

66     Le Pic de la Moscatosa (Mousquatouse) (1.457 m) depuis Urbanya (856 m) 

66     Le Pic de la Pelade (2.370 m) et la Coume de Ponteils depuis le Col de Sansa (1.775 m) ♫

66     Le Pic de la Serra (1.208 m) depuis Urbanya (856 m) 

66     Le Pic de la Souque (1.635 m) depuis Leca (901 m) 

66     Le Pic de Portepas (1.798 m) depuis Urbanya (856 m) 

66     Le Pic de Tour ou del Torn (1.632 m) depuis Urbanya (856 m) 

66     Le Pic de Vergès (584 m) depuis Saint-Arnac 

66     Le Pic del Rosselló (1.314 m) depuis Mosset (700 m) 

66     Le Pic des Mauroux (2.137 m) depuis la Mollera dels Clots (Font-Romeu) ♫

66     Le Pic des Salines (1.333m) à partir de Fontfrède (Céret) 

66     Le Pic des Sept Hommes (2.651 m) depuis le refuge de Mariailles 

66     Le Pic des Tres Estelles (2.099 m) en 2 jours depuis le Pas de Grau (1.190 m) (Escaro) 

66     Le Pic du Canigou (2.784 m) depuis Mariailles (parking Le Randé - 1.520 m) ♫

66     Le Pic Garrabet (794 m) et Terre Majou (842 m) depuis Sournia (497 m) ♫

66     Le Pic Lazerou (574 m) et les dolmens de Felluns et Ansignan (245 m) ♫

66     Le Pic Lloset (1.371 m) et le pic de la Moscatosa (1.457 m) depuis Urbanya (856 m) ♫

66     Le Pilon de Belmatx et la Serre de Montner depuis la Boadelle ♫

66     Le Pla des Avellans depuis Bolquère-Pyrénées 2000 (Parking Les Estanyols) ♫

66     Le Pla Ségala en raquettes (2.200/2.320m) depuis le col de Mantet (1.760m) ♫

66     Le Prieuré de Marcevol et la chapelle Sainte Eulalie (656m) depuis Vinça (250 m) ♫

66     Le Prieuré de Serrabonne (601 m) depuis Boule d'Amont (415 m). ♫

66     Le Prieuré Santa Maria del Vilar depuis Villelongue-dels-Monts ♫

66     Le Puig del Pam (2.470 m) depuis les Angles ♫

66     Le Puig del Rocater (1.601 m) depuis Urbanya (856 m) 

66     Le Puig d'Escoutou (2.292 m) et la Llabanère (2.052m) : à l'écoute des cervidés ♫

66     Le Puig Pédrous (437 m) depuis Ille-sur-Têt (125 m) ♫

66     Le Puig Saint-Pierre (1.791 m) et le Puig de l'Estelle (1.778 m) depuis Batère. ♫

66     Le Puig Sant-Cristau (1.015 m) depuis Saint-Jean d'Albère (545 m) ♫

66     Le Refuge de Callau (1.537 m) depuis Urbanya (856 m) ♫

66     Le Refuge de l'Orri (1.810 m) depuis Prats-Balaguer (1.309 m) ♫

66     Le Refuge du Gai Sourire (1.076m) et le Ravin de Tulla depuis Fenouillet (443 m) ♫

66     Le Rêve de Sylvain et la Tirounère depuis Prugnanes ♫

66     Le Roc de Jornac (1.051 m) depuis Urbanya (856 m) ♫

66     Le Roc de les Creus (1.091 m-Conat) depuis Urbanya (856 m) ♫

66     Le Roc de les Medes (692 m) depuis Sorède (La Farga-205 m) ♫

66     Le Roc de Peirafita (1.535 m) par le Bac de la Pinosa depuis Urbanya (856 m) ♫

66     Le Roc des Quarante Croix (1.356m) depuis Mosset. ♫

66     Le Roc et le Bac de Torrelles (1.745 m) depuis Urbanya (856 m) ♫

66     Le Roc Redoun (328 m) et les Coumos de la Quirro depuis Baixas ♫

66     Le Sarrat d'Espinets (801m) et le Roc Rouge (735m) depuis le col des Auzines (603m) ♫

66     Le Sarrat de Marsac (1.088 m) et les Cortalets depuis Urbanya (856 m) ♫

66     Le Sarrat Naout (1.310 m) et Gatespa depuis le Col Bas (1.035 m) à Rabouillet ♫

66     Le Sentier archéologique d'Eyne ♫

66     Le Sentier d'Arletes et autres hameaux perdus depuis Conat ♫

66     Le Sentier de Carbodell depuis Nohèdes. ♫

66     Le Sentier de Découverte du Crest Petit et Les Comes à Baixas ♫

66     Le Sentier de Découvertes et d'agrément de Néfiach. ♫

66     Le Sentier de la Garrigue (1.392 m) et des Coumeilles depuis Jujols (960 m) ♫

66     Le Sentier de la Roche Insolite depuis Opoul-Périllos ♫

66     Le Sentier des Cariolettes au départ de Bolquère-village. ♫

66     Le Sentier des Hauts de Taïchac (632m) depuis St-Martin de Fenouillet (426m) ♫

66     Le Sentier des Histoires et la chapelle Saint-Luc de PuigRodon depuis Fourques ♫ 

66     Le Sentier des Oiseaux d'Ansignan ♫

66     Le Sentier des Trabucayres (1.333 m) depuis Las Illas (540 m) ♫

66     Le Sentier du Baron et le Tambour de Sahorre depuis Sahorre ♫

66     Le Sentier du Barrage sur l'Agly depuis Cassagnes (66). ♫

66     Le Sentier du Cap Béar depuis Port-Vendres (Anse de l'Espelugas) ♫

66     Le Sentier du Charbonnier depuis La Tirounère (St-Paul-de-Fenouillet) ♫

66     Le Sentier du Littoral de Banyuls-sur-Mer au site de Paulilles ♫

66     Le Sentier du Littoral de l'Anse de Paulilles au cap Béar et retour ♫

66     Le Sentier du Littoral du Racou à Collioure et retour. ♫

66     Le Sentier du Myrte et du genévrier depuis le château de Salveterra (Opoul-Périllos) ♫

66     Le Sentier Forestier des cinq sens et la forêt de Mosset (1.539 m) ♫

66     Le Sentier Forestier des Rhododendrons (1.890 m) depuis Rieutort (1.517 m) ♫

66     Le Serrat de Calvaire (1.359 m) depuis Urbanya (856 m) ♫

66     Le Serrat de la Font de la Barbera (1.549 m) depuis Urbanya (856 m) ♫

66     Le Serrat de l'Homme et la Cascade d'Urbanya ♫

66     Le Serrat Gran (1.430 m) depuis Urbanya (856 m) ♫

66     Le Site du Parc Naturel des Dosses au Barcarès. ♫

66     Le Tour de la Pelade (1.173 m) depuis Fenouillet (La Coume) 502 m ♫

66     Le Tour de Saint-Michel de Cuxa depuis l'abbaye 

66     Le Tour des Cabanes (916 m) depuis Prats-de-Sournia (634 m) ♫

66     Le Tour des Trois Villages : Sauto, La Llagonne, Fetges. ♫

66     Le Tour des villages à la croisée des voies romaines depuis le col de La Perche ♫

66     Le Tour du Coucouroucouil (1.996 m) à partir de Prats-Balaguer (1.309 m) 

66     Le Tour du Domaine des Montpins (Espira-de-l'Agly) ♫

66     Le Tour du lac de Caramany 

66     Le Tour du lac de Puyvalador depuis Réal ♫

66     Le Tour du lac de Villeneuve-de-la Raho ♫

66     Le Tour du Mont Nègre (1.226 m) depuis Falgos (St-Laurent-de-Cerdans) ♫

66     Le Tour du Très Estelles jusqu'à Py (1.023m). ♫

66     Le Trau del Cavall (Falaises et Contrebandiers) (540 m) depuis Vingrau ♫

66     Le Val de Bonabosc (799 m) ♫

66     Le Vallon d'Aigues-Bonnes (710 m) et les Gorges de Saint-Jaume ♫

66     L'Ermitage Saint-Etienne de Pomers depuis Clara ♫

66     L'Ermitage Saint-Ferréol (300 m) depuis Céret (144 m) ♫

66     L'Estany del Clot (1.682 m) depuis Nohèdes (960 m). ♫

66     L'Etang de la Balmette (2.047 m) depuis les Angles (1.840 m) ♫

66     Les Balcons de le Têt de Saint-Thomas-les Bains (1.155m) à Planès (1.558m) et retour ♫

66     Les Balcons de Taurinya (843 m) depuis Taurinya (543 m) ♫

66     Les Berges de la Têt (Au bord de la Têt) depuis les Estanyols (Bolquère) ♫

66     Les Cascades Saint-Vincent et des Anglais à Vernet-les-Bains ♫

66     Les Chapelles du Coronat (St-André de Belloc et St-Etienne de Campilles depuis Conat ♫

66     Les Chapelles du Pla de Balençou (912m) depuis Conat (513 m) ♫

66     Les Chemins d'Adrienne depuis Fourques ♫

66     Les Chemins de l'Ourriet et des Escocells depuis Urbanya ♫  

66     Les Chemins ruraux de Serralongue depuis Le Tech ♫

66     Les Coteaux de Terrats depuis Terrats ♫

66     Les Crêtes de Serrabonne (1.044 m) depuis le prieuré de Serrabonne (601 m) ♫

66     Les Etangs de Font-Vive et de Passet en boucle à Porté-Puymorens. 

66     Les Gorges de la Carança depuis Thuès-entre-Valls et jusqu'au pont de Pierre. ♫

66     Les Gorges de la Guillera et le château de Rodès (308 m) depuis Rodès (203 m

66     Les Gorges de Nyer et le château de La Roca ♫

66     Les Gorges du Sègre depuis Llo ♫

66     Les Gorges et les Cascades du Cady (1.084 m) depuis Casteil (824 m) ♫

66     Les Lacs de Nohèdes et d'Evol (2.170 m) depuis Montailla (1.150m) (Nohèdes) ♫

66     Les Lacs des Camporells (2.240 m) depuis Formiguères (Station de ski-1.740 m) ♫

66     Les Mattes Vertes et les Mattes Rouges (2.083m) depuis le Col de Jou (1.125m) ♫

66     Les Mines de La Pinouse (1.360m) depuis le col de Palomère (1.036m) ♫

66     Les Monts d'Estagel (185 m) depuis Estagel 

66     Les Pierres gravées et dressées de Conat 

66     Les Plans d'eau de Millas ♫

66     Les Rocs de France (1.450 m) et de Saint Sauveur (1.235 m) par Montalba d'Amélie 

66     Les Tours à signaux et la carrière de marbre de Badabanys depuis Villefranche-de-Conflent. 

66     Les Tours de Cabrens (1.336 m) depuis Lamanère (777 m) 

66     Les Villages perdus du Conflent -de Nohèdes à Urbanya 

66     Notre-Dame de Coral en boucle depuis le col d'Ares (Prats-de-Mollo) ♫

66     Notre-Dame de Coral par le col de Malrems (1.131m) depuis Lamanère (770 m) ♫

66     Notre-Dame de Pène et Sainte-Catherine de Baixas ♫

66     Notre-Dame de Vie et sa grotte à Villefranche-de-Conflent. 

66     Notre-Dame du Château et le Château d'Ultrera à partir de Sorède (533 m) 

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