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La Boucle de Marcevol au départ du lac de Vinça.
Ce diaporama est agrémenté de 6 musiques extraites d'une compilation musicale YouTube intitulée "Winter In The Secret Garden". Elles ont por titre "Mary et Robin Together" de Zbigniew Preisner, "Dawn, Billy Sees Kes In The Tower" de John Cameron, "Only The Beginning of The Adventure (From "The Chronicles of Narnia: The Lion, The Witch and The Wardrobe"/Score)" de Harry Gregson-Williams, "First Time Outside" de Zbigniew Preisner, "Jamie Believes" d'Alexandre Desplat et "Ancient Stones" (version très incomplète) de Jeremy Soule.
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Quand en ce 27 novembre 2022, nous nous lançons avec l’idée d’accomplir cette petite « Boucle de Marcevol au départ du lac de Vinça », c’est déjà une deuxième tentative. En effet, quelques mois auparavant, par une belle journée printanière, nous avions déjà commencé à grimper vers le superbe prieuré mais pour Dany une méchante tendinite à une hanche était venue tout gâcher. Cette douleur l’avait contraint d’abord à ralentir, puis à stopper pour se reposer un peu, puis carrément à faire demi-tour alors que nous n’avions accompli que la moitié de la montée. Ne voulant pas restée sur cet échec, Dany me tannait régulièrement pour que l’on y retourne mais les mois avaient passé et personnellement je pensais que les aspects positifs d’y aller étaient passés aussi. Autant l’avouer, je préférais une belle journée de début de printemps. D’abord parce que le ciel y est plus régulièrement lumineux, ensuite parce que j’ai constamment envie de recenser un maximum de fleurs et surtout je préfère que le Canigou soit amplement enneigé car c’est avec ce décor-là que cette randonnée est la plus merveilleuse. Ici, n’y a-t-il pas cette maxime désormais bien connue « Qui n’est jamais venu à Marcevol ne connaît pas tout de la beauté du monde ». Et pour cela, il est nécessaire que la météo soit parfaite. En effet, je gardais en mémoire l’image d’un merveilleux Canigou car magnifiquement enneigé lors d’une belle balade en solitaire faite en mars 2015 que j’avais intitulée « Le Prieuré de Marcevol et la chapelle Sainte-Eulalie depuis Vinça ». Ciel bleu denim, aucun nuage, un soleil juste tiède, un lac de Vinça comme un miroir bleuté, ce jour-là, tout s’était mis en place pour mon plus grand plaisir. Mais finalement, en cette fin novembre, en manque d’idée nouvelle sur ce type de distance (5 à 6km seulement) j’ai fini par craquer. Pendant un bon moment, j’ai même envisagé de rallonger un peu cette balade et de la pousser jusqu’à la « Chambre des Certitudes », cavité artificielle tapissée de cire d’abeilles de l’artiste plasticien allemand Wolfgang Laib. Toutefois, après avoir lu quelques infos, j'ai appris qu'il fallait se procurer une clé au prieuré et ensuite aller jusqu'au pied du Roc del Moro (Roc des Maures), soit 2km environ au-dessus de Marcevol. C’est donc un aller-retour de 4km qu’il fallait accomplir pour aller visiter cette « œuvre d’art » dont les principaux intérêts sont d’être une grotte creusée à coup de dynamite, grotte avec une belle vision sur le pic du Canigou ! Etait-il nécessaire d’être dans une grotte pour être admiratif du Canigou ? Je manquait de « certitudes » ! Je ne suis pas « certain » que Dany ait envie d’aller découvrir cette « Chambre des Certitudes » totalement factice ! J'ai laissé tomber cette idée.
Le départ s’effectue à 10h30 sous un ciel gris et bas, une météo fraîche, nuageuse et brumeuse, un Canigou invisible et pour couronner le tout, un lac de Vinça amplement asséché. Autant vous dire qu’en terme de décors, nous sommes au total opposé de ma randonnée de mars 2015. Malgré tous ces désagréments, secondaires il est vrai pour marcher, l’envie de trottiner et de découvrir est bien là. On fait donc en sorte de les oublier au plus vite. Quand à ma passion pour les fleurs, il me faut attendre Marcevol pour en photographier quelques-unes. Mais comme la botanique ne se résume aux fleurs, pour m’occuper un peu, je décide de me lancer dans un modeste recensement de la végétation du maquis de ce secteur du Conflent. Ici, en permanence, de très nombreux éléments dévoilent un patrimoine derrière lequel se cache des histoires et sans doute une Histoire qu’on voudrait bien un peu appréhender. Les paysages avec des murets et des terrasses en pierres sèches, où survivent quelques oliviers centenaires, sont traversés par des sentiers muletiers dallées. On imagine donc aisément que ces espaces étaient différents d’aujourd’hui car amplement consacrées à l’agropastoralisme. Outre les oliviers, on devait y cultiver la vigne mais aussi quelques céréales et légumes secs résistants à l’aridité des lieux. Un bel oratoire nous rappelle combien les croyances en la protection divine étaient ici ancrées. Si l’Histoire du prieuré et de l’église Sainte-Marie-des-Grades et celle plutôt récente du village de Marcevol sont assez bien connues, celle plus ancienne des hommes qui ont vécu et travaillé là, dans ce décor si merveilleux mais si rude à la fois, reste encore bien mystérieuse et en tous cas incertaine. Balisé des couleurs blanches et rouges, notre sentier s’appelle GR.36. Il représente un court petit bout d’un itinéraire long de 1.916 km reliant la Normandie aux Pyrénées. Enfin de compte, il est 11h50 quand nous atteignons l’imposant prieuré ; pas très folichon sous son premier aspect ressemblant à un rempart; nous constatons avec satisfaction que nous n’avons mis que 10mn de plus que le temps mentionné sur le panonceau de départ. Le prieuré étant fermé et apparemment occupé par des congressistes, nous ne visitons et photographions que les extérieurs sans trop nous éterniser, préférant passé du temps au village et ce d’autant, qu’un imposant groupe d’enfants est lancé dans une espèce de vaste chasse aux trésors. Ils courent en tous sens y compris dans nos jambes car le but est d'arriver le premier à trouver le Graal. Au village, nous faisons le choix de pique-niquer au point le plus haut où a été érigée une très étonnante table d’orientation métallique. Le ciel étant quelque peu passé du gris au bleu, nous y passons du temps, profitant de la sérénité du lieu, des belles dalles granitiques pour s’allonger un peu et des superbes panoramas. Puis, nous errons longuement dans le village et notamment autour de son église au nom si particulier : Sainte-Marie-des-Grades également appelée Notre-Dame des Escaliers où une étrange légende (*) circule. L’heure du retour étant venue, nous retournons devant le prieuré où se trouve le sentier censé nous ramener au lac de Vinça. Je suis d’autant plus heureux d’emprunter cet itinéraire que je ne le connais pas, mes différentes venues ici (diverses randonnées et Tour des Fenouillèdes) m’ayant toujours entraîné vers Arboussols. Il est 14h30 quand nous retrouvons notre voiture près du pont sur le lac. Malgré le mois de novembre qui n’est jamais le meilleur pour un photographe naturaliste, je peux m’estimer satisfait car j’ai réussi le tour de force de photographier quelques fleurs et plusieurs oiseaux, tous il est vrai aperçus au village ou à proximité. Si sur Internet, cette balade est donnée pour une distance de 5,5km pour 320m de dénivelé, voici les éléments que j’ai enregistré sur mon GPS, visite du village inclus : distance 5,9 km, dénivelé 325m (+578m/-253m) pour des montées cumulées de 438m. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.
(*) – Légende : Une légende locale rapporte que la mère de saint Lin, un des tout premiers papes, est inhumée dans l'église. Cette femme aurait traversé les parages, sous une très forte pluie, en portant un sac de farine qui serait restée sèche. À la suite de ce miracle, un pardon aurait été institué et aurait attiré une foule telle que les sentiers « bouillonnaient ».
Lors d'une visite du prieuré, vous aurez droit au support suivant. Il explique l'essentiel de ce qu'il faut savoir de l'édifice religieux.
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