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Le Circuit découverte de Clara à Taurinya
Ce diaparama est agrémenté de plusieurs musiques du pianiste virtuose Sofiane Pamart. Extraites de son concert au Piano Day - Arte Concert, elles ont pour titre : "La Havane", "Nara", "Seoul", "Ha Long Bay", "Medellin", "Chicago" et "Berlin".
Cette boucle que j’ai intitulée « Le Circuit découverte de Clara à Taurinya », c’est dans une précipitation inhabituelle que nous sommes partis la réaliser. En effet, la veille encore, j’avais prévu de repartir vers la Cerdagne ; et Osséja en particulier ; où 11 jours auparavant nous venions d’accomplir un agréable « Circuit de 5 villages cerdans depuis Hix ». Ce changement soudain était dû au fait que je venais de lire dans l’Indépendant.fr que le massif forestier de La Vanera venait d’être fermé pour des risques trop importants d’incendie. Or c’est bien dans ce massif-là que j’avais prévu une randonnée. Alors que faire ? Deux arrêtés dans les municipalités concernées venaient d’être actés, le premier interdisant l’accès au massif forestier de la Vanera dans sa totalité et pour plusieurs semaines et le second pour restrictions provisoires de certaines utilisations de l’eau potable. L’article rajoutait que les incendies gigantesques ravageant la Gironde avaient marqué les esprits de plusieurs élus cerdans, ces derniers craignant que qu’une catastrophe identique se produise chez eux. Alors oui que faire ? Par bonheur et par chance, l’excellent site Visorando est venu rapidement à ma rescousse avec cette randonnée entre Clara et Taurinya. Elle présentait l’avantage d’être peu éloignée d’Urbanya où nous résidions, d’être courte et plutôt facile et de surcroît j’en connaissais déjà quelques « bribes » accomplies lors d’une superbe randonnée intitulée « Les Balcons de Taurinya ». Il est 9h15 quand nous gârons notre voiture sur la place principale de Clara. Le temps de nous préparer puis d’aller voir si la jolie église Saint-Martin de Clara est ouverte et nous démarrons, celle-ci étant fermée. Quelques minutes pour trouver la ligne de départ se trouvant rue du Canigou et nous voilà vraiment partis. Nous traversons le village, direction le col de Clara. La piste ombragée car en sous-bois qui nous y amène est vite là, très bien balisée. Il faut néanmoins préciser que nous sommes sur un court tronçon d’une très jolie boucle pédestre de 150km qui s’intitule « La Ronde du Canigou ». Outre les photos habituelles du chemin, je suis déjà en quête de la faune qui pourrait être visible. Très vite, cette faune visible prend les traits d’un moineau, d’une bergeronnette grise, d’un troglodyte et de quelques papillons assez communs que je réussis à photographier. Quant à la flore, outre de nombreux buddléias attirant divers papillons, le sous-bois recèle des astéracées toujours très difficiles à identifier. Enfin difficile pour moi ! Avant même d’arriver au col de Clara, une pancarte de Fédération Française de randonnée nous annonce une déviation provisoire. Je cherche à comprendre. Finalement n’ayant pas de tracé dans mon GPS, je suis contraint de mettre en œuvre l’application Visorando sur mon smartphone. Je comprends immédiatement que le plus court chemin pour descendre vers Taurinya est fermé. D’ailleurs en allant vérifier, je constate qu’il y a un ruban fermant le passage sur lequel figure la mention « FFRANDONNEE ». Pour atteindre Taurinya, il reste 2 solutions soit la piste DFCI soit le sentier filant vers le col de Jual. Le col de Jual faisant partie de l’itinéraire du retour, seule la piste DFCI me paraît possible si l’on veut réaliser une boucle et éviter ainsi un aller-retour toujours moins intéressant. Nous voilà donc partis sur cette piste imprévue où les fleurs se font plus nombreuses mais s’agissant assez souvent d’ombellifères, j’éprouve les mêmes difficultés que pour les astéracées pour leur donner un nom. Je les connais mal ! Les pinsons picorant la piste, eux, sont facilement reconnaissables. Plus compliqué est de mettre un nom sur deux rapaces volant en circonvolutions. Au sein de cette Nature que j’adore observer et photographier, seule une libellule jaune et noire me fait tourner en bourrique. Finalement ma patience aura raison de sa course longue et folle à trouver une aire d’atterrissage à sa convenance. Elle s’est posée et je peux l’immortaliser. Au sein de la forêt, quelques fenêtres s’entrouvrent sur Taurinya et ses alentours où le patrimoine architectural du secteur se fait jour : le site minier de Salver, la tour de Corts et l’abbaye Saint-Michel de Cuxa. Dans cette déambulation plutôt tranquille, une première habitation nous laisse imaginer que Taurinya n’est plus très loin. Il n’en est rien. De nombreux kiwis s’échappant d’un jardin mal entretenu attirent nos convoitises mais il faut se faire une raison car quelques mois seront encore nécessaires avant de les déguster. Finalement, ce ne sont pas tant les jardins qui sont annonciateurs du village mais plutôt la route asphaltée qui supplante la piste terreuse. Après le Cami de Las Tartères, c’est le Cami del Canigou qui nous entraîne droit vers le village. Ici et même si administrativement c’est déjà la D.27, les rues sont restées les « camis » d’autrefois. Une fois encore et parce qu’elle est rapidement là, c’est l’église qui agit sur nous comme un aimant. Dédiée à Saint-Fructueux, il faut dire qu’avec son haut clocher-tour de style roman, elle est visible de très loin. Etant fermée, je me contente de lire ce qu’en dit un pupitre puis d’en faire le tour pour la photographier sous toutes les coutures pendant que Dany m’attend. Puis connaissant bien le lieu, je propose à Dany d’aller pique-niquer au bord de la Llitéra qui est peu éloignée. Aussitôt dit, aussitôt fait. Il suffit pour cela d’emprunter la petite ruelle qui se trouve à droite de l’église. Comme indiqué, elle mène à la Llitéra, mais également à un oratoire dédié à Saint Valentin ainsi qu’au col de Clara. C’est par là que nous aurions dû arriver à Taurinya, s’il n’y avait pas eu cette déviation provisoire. Grâce au pupitre lu, on apprend que les céramiques de l’oratoire sont l’œuvre de François Miró, cousin du célèbre Joan. François vécut ici et eut un certain succès dans les années 50, gagnant quelques grand prix pour ses céramiques. La rivière est paisible car il n’y a personne, aussi après le déjeuner, je n’hésite pas une seconde pour un bain de siège en caleçon. Compte tenu de la faible profondeur de l’eau, je ne peux m’offrir que ça ! Puis c’est dans cette tenue minimale et avec un certain succès….. auprès des papillons que je pars photographier la faune et la flore de La Llitéra. Je descends le cours d’eau et suis ravi du résultat obtenu. Après ce long entracte, il est temps de finir la visite de Taurinya puis de refermer cette boucle. Après une déambulation dans plusieurs ruelles et un café chez Domy, petite épicerie bien sympathique et ouverte à toutes les envies, nous rebroussons chemin. Nous réempruntons les Camis del Canigou et de la Tartères jusqu’à atteindre le pont sur La Llitéra. Là un panonceau « Tour du Canigou » est à suivre. Il y est mentionné « Llacères », ancien village pastoral en pierres sèches situé à 1.350 m d’altitude bien connu des randonneurs sportifs. Si dans l’immédiat c’est bien ce sentier qu’il nous faut suivre, nous n’irons ni jusqu’à Llacères (ou Llassères) et encore moins jusqu’au Canigou, nous contentant du modeste P.R menant jusqu’au col de Jual (ou Joual). Là, à 698m d’altitude, un sentier inégal menant à Clara prend le relais et devient piste quelques décamètres plus bas. Rien de folichon dans cette descente or mis des surprenantes gaillardes au bord du chemin et le Gorg de Las Toupines méritant le détour si vous aimez la baignade dans la Nature comme je peux l’aimer. Ne vous attendez pas à tomber sur une surface aquatique aussi spacieuse et aussi merveilleuse que le Gorg Estellat (lac de Nohèdes) ou le Gorg Negre (lac d’Evol) au pied du Massif du Madres. Non, en fait ce gorg-là est un simple vasque d’eau de 3m de profondeur, de 5 à 6m de long pour 2 à 3m de large creusée à même la roche par un étroit torrent du nom d’El Liscò. Baignez-vous seulement si vous constatez que l’eau de cette poche est suffisamment claire et se renouvelle constamment, ce qui était le cas ce jour-là. D’ailleurs, outre le fait qu’il y avait un filet d’eau en amont et un autre en aval, de très nombreux têtards, dont certains déjà bien constitués, se complaisaient dans cette mare certes un peu verdâtre mais pas vraiment envahie par des algues vertes ou au pire bleues. C’était donc un signe que l’eau était bien oxygénée. Si j’évoque toutes ces précisions, c’est parce quelques semaines plus tard, j’ai lu dans l’Indépendant.fr que le Liscò était soupçonné de recéler des cyanobactéries. Alors prudence bien sûr ! Après ce nouvel et dernier entracte, la fin de la balade fut plus monotone. Une église et une mairie de Clara toujours fermées mirent fin à nos envies de découvertes supplémentaires. Finalement, avec des églises fermées tant à Clara qu’à Taurinya, ce circuit méritait-il son nom de «découverte » ? Oui, quand même tant ce parcours a été ludique et tant la Nature fut présente ! Un vrai livre de sciences naturelles ! Tel que réalisé et expliqué ici, visites et baignades incluses, il a été long de 7,6km pour des montées cumulées de 513m et un dénivelé de 166m entre le point le plus bas à 532m à Clara et le plus haut à 698 m au col de Jual. Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.
Tags : circuit découverte, clara, taurinya, llitera, lisco, randonnee, jual, conflent, pyrenees orientales
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Commentaires
Bonjour Gilbert , Merci pour les explications de ce circuit découverte Non loin de Nohède. Bonne soirée en ce dimanche qui se couche. Amitiés Bérénice