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Les femmes dans les coulisses de la conquête spatiale.
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Je ne sais pas vous mais moi la conquête spatiale m’a toujours passionné et celle « lunaire » en particulier. Dès qu’il y a un sujet sur ce thème à la TV, je le regarde avec des yeux d’enfant et admiratif de ce que l’Homme a été capable de faire en quelques décennies. Quand je dis « Homme », notez que j’y mets un « H » majuscule comme à "Homo" pour ne surtout pas exclure les femmes. Si vous suivez un peu Mon Journal Mensuel peut être rappelez-vous de l’hommage que j’avais souhaité rendre à Neil Armstrong après son décès en août 2012. Afin de ne pas être en reste avec tous les autres « marcheurs lunaires » ; trop souvent beaucoup moins connus ; j’avais intitulé ma chronique « Neil, Buzz, Pete et les autres...arpenteurs de Lune ». Aujourd’hui, si vous suivez un peu l’actualité de l’espace, vous savez sans doute que la NASA avait prévu de retourner sur la lune en 2024, soit 52 ans après la dernière mission Apollo 17. Il semblerait que cette date soit déja repoussée. Les missions auront pour nom « Artémis » mais surtout l’idée nouvelle est d’y associer beaucoup plus de femmes que dans les programmes précédents. Les derniers présidents des Etats-Unis et la direction de la NASA ont précisé qu’il y aurait une totale parité. Souhaitons qu'ils disent vrai ! Plusieurs d’entre-elles dont on connaît déjà les noms sont aux entraînements même si aucun ordre d’apparition officiel n’a encore été fait par la NASA. Pourtant, les femmes et les réussites de la conquête spatiale c’est déjà une très longue histoire, histoire malheureusement trop méconnue, les hommes ayant constamment fait en sorte que le monde spatial et aéronautique soit considéré comme surtout masculin. Alors bien sûr, cette chronique n’a pas pour but de citer toutes les femmes mais je veux surtout rendre hommage à toutes celles qui ont bossé dans l’ombre de la célébrité, raison pour laquelle on les connaît si mal. Sans doute vais-je en oublier car faire un recensement exact relève de la gageure. Elles ont pourtant toutes leur place dans les livres d’Histoire puisque sans elles rien de tout ce qui s’est déjà passé n’aurait été possible. En voilà 17 dans un ordre alphabétique totalement volontaire :
Jerrie Cobb devant une capsule Mercury.
Jerrie Cobb : (1931-2019) est une aviatrice et pilote d’essais ayant détenu plusieurs records mondiaux sur des avions à hélices. En 1959, elle a également fait partie du programme Mercury 13 dans lequel un groupe de femmes avaient suivi des tests physiologiques identiques à ceux des astronautes de Mercury Seven dans les années 1960. Notons quand même ces tests avaient été fait dans un programme indépendant de celui la NASA mais par le même docteur William Randolph Lovelace II qui a testé les hommes. La NASA qui a eu vent de ces expériences demande la dissolution du groupe féminin, ce qui tend à prouver qu'au sein de l'agence spatiale la place des femmes n'est pas encore admise. Malgré ses antécédents, son désir et ses combats à devenir astronaute, Jerrie Cobb n’a jamais obtenu gain de cause, ne réussissant pas, ni à piloter d'avions à réaction, ni à faire partie d'une équipe d'astronautes. Finalement, le président Lyndon B. Johnson tranche la question en confirmant que les femmes ne peuvent pas faire partie de la NASA. Ce n’est que 20 ans plus tard que la première femme américaine Sally Ride réussira à partir dans l’espace en 1983.
Judith Cohen et le satellite Atlas/Able sur lequel elle a travaillé en 1959
Judith Love Cohen : (1933-2016) Ingénieure aérospatiale. Elle a commencé à travailler dans l’aérospatiale en 1952 comme ingénieure électricien. En 1957, elle rejoint le Space Technology Laboratories à Redondo Beach, qui est devenu plus tard TRW, entreprise pionnière de l'industrie des missiles et des sondes spatiales. Elle a notamment travaillé sur le missile Minuteman , la station scientifique au sol du télescope spatial Hubble, le satellite de suivi et de relais de données et le programme spatial Apollo. La rumeur médiatique prétend que c’est qui elle aurait créé en 1969 le système de guidage Abort-Guidance alors qu’elle était entrain d’accoucher de son fils, système qui ensuite aurait permis de ramener sains et saufs les astronautes d’Apollo 13 alors que le 14 avril 1970 un réservoir d’oxygène venait d’exploser. En ce 28 août 1969, elle venait de mettre au monde son fils Jack Black devenu un acteur et musicien plutôt célèbre. Après sa retraite en tant qu'ingénieure en 1990, elle a fondé la société d'édition multimédia pour enfants Cascade Pass. Cette société a publié un livre illustré s’intitulant « The Women of Apollo », « les Femmes d’Apollo ». Ce livre évoque les 4 femmes que sont Barbara Bobbie Johnson, Judith Love Cohen , Ann Dickson et Ann Maybury qui ont participé au programme Apollo et ce jusqu’au premier alunissage. Judith Love Cohen est également l’auteur de nombreux autres ouvrages.
Christine Darden dans la salle de contrôle de l'Unitary Plan Wind Tunnel de la NASA à Langley en 1975
Christine Darden : née 1942, mathématicienne, analyste de données et ingénieure en aéronautique, elle a été la première femme afro-américaine à avoir été promue au sein du Centre de recherche Langley de la NASA à un poste de direction. Pendant 40 ans, elle a été la grande spécialiste des ondes soniques (le fameux bang supersonique) à la NASA. Elle a quitté son poste de directrice du Bureau de la Communication stratégique et de l'Éducation de la NASA en prenant sa retraite en 2007. Comme trois de ses collègues déjà citées, elle a été une des vedettes du livre « Les Figures de l’ombre » mais elle est absente dans l’adaptation cinématographique qui en a été faite.
Annie Easley au Lewis Research Center
Annie Easley : (1933-2011) mathématicienne, informaticienne et ingénieure afro-américaine à la NACA à partir de 1955 puis ensuite à la NASA où elle réalise des calculs de simulation d'abord à la main puis plus tard sur ordinateur. Elle dirigera ensuite l’équipe d’analystes-programmeurs chargés de la conception des logiciels et notamment pour l’étage de la fusée Centaur au Lewis Center Research, centre qui prendra le nom de John Glenn en 1999. Assez paradoxalement, elle poursuit ses études de mathématiques jusqu’en 1977 à l’Université d’Etat de Cleveland, ce qui tend à prouver qu’elle a eu tout au long de sa carrière une incroyable soif d’apprendre et de voir sa carrière évoluer. Cette formation va lui permettre à Easley d’entrer dans la division des véhicules spatiaux de la NASA. Elle prend sa retraite en 1989 à l’âge de 56 ans et décède en 2011 à l'âge de 78 ans.
Susan Finley au musée du Jet Propulsion Laboratory (© Emily Berl)
Susan G. « Sue » Finley : Ingénieure puis informaticienne, elle a débuté sa carrière comme beaucoup de ses collègues à cette période où ces mathématiciennes étaient dénommées « human computer » c’est-à-dire « calculatrice humaine ». Elle travaille d'abord pour Convair, société fabriquant des fusées puis au Jet Propulsion Laboratory ( JPL) de la NASA dès sa création en janvier 1958 calculant manuellement les trajectoires des fusées. Se formant à l’informatique et notamment au langage Fortran, elle s’est très facilement adaptée à la transition qui se faisait à cette époque entre calculs complexes manuels et calculs informatisés. C’est ainsi que Susan Finley fournit à la fois des travaux de calcul manuel et mais aussi des calculs informatiques à partir de programmes Fortran dans le cadre des missions du Jet Propulsion Laboratory sur diverses planètes comme la Lune, Mars, Vénus, Mercure, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune et dans les programmes Ranger, Mariner, Pioneer, Viking et Voyager. Ses dernières fonctions l’ont amené à travailler dans un groupe qui fabrique des récepteurs pour le Deep Space Network de la NASA. Ce sont ce qu'on appelle des récepteurs en boucle ouverte. En 2018 et à 81 ans , elle était la femme à posséder la plus grande ancienneté au sein de la NASA.
Margaret Hamilton lors de réglages pour le porgramme Apollo.
Margaret Heafield Hamilton : née en 1936, informaticienne, mathématicienne et ingénieure pour le compte de la NASA à partir de 1963. Elle participe à l’élaboration de divers logiciels de navigation et d’atterrissage des vaisseaux spatiaux. Elle devient très rapidement la responsable de l’informatique embarquée au sein des missions et notamment pour Apollon 11 où son logiciel est largement reconnu comme ayant contribué à la réussite totale de la mission malgré des alarmes intempestives qui se déclenchent sur le module lunaire 3 minutes avant l’alunissage. Elle avait prévu ce cas de figure. Notons qu’à ce titre et comme 4 autres femmes de la NASA Sally Ride, Mae Jemison, Nancy Grace Roman et Katherine Johnson et à l’initiative de Maia Weinstock un figurine Lego lui a été consacrée en 2016, figurines à titre d'hommage qui furent une belle réussite commerciale.
Mary Winston Jackson au travail dans une salle de controle de la NASA en 1980
Mary Winston Jackson : (1921-2005) mathématicienne et ingénieure en aérospatiale à partir de 1951 à la NACA puis à la NASA ou elle rejoint le groupe dirigé par Dorothy Vaughan. Elle travaille plus particulièrement au département de la recherche sur la compressibilité aidant ainsi à mieux comprendre les données d’expérience effectués en soufflerie. Elle devient la grande spécialiste dans les domaines de l’aérodynamique spatiale. En 1958, elle devient la première femme noire ingénieure à la NASA et après 34 ans passés à l’agence spatiale, elle obtient le plus haut grade d’ingénieure sans pour autant obtenir de poste de direction. Elle termine sa carrière à la NASA en 1985 en prenant sa retraite de manager responsable du programme pour les femmes auprès du bureau d'égalité des chances. Tout comme Katherine Johnson et ses autres collègues afro-américaines, son histoire a été contée dans le livre et le film « Les Figures de l’ombre ».
Barbara Crawford Johnson en 1963 devant le simulateur de vaisseau spatial Apollo.
Barbara « Bobbie » Crawford Johnson : (1925-2005). Ingénieure en aérospatiale, elle a été l'une des premières femmes ingénieure auprès de la NASA, participant ainsi à plusieurs programmes d’Apollo 8 à la navette spatiale en passant par Skylab et bien d'autres encore. A ces occasions, elle a mené d'importantes études sur la dynamique de vol, la conception des missiles, les souffleries, l'analyse de la performance et l'aérodynamique. En 1968, elle est nommée au poste le plus élevé jamais atteint par une femme dans son département : responsable du programme Apollo. De ce fait et parmi l'équipe d'ingénieurs de la NASA à avoir participé à l'arrivée sur la Lune, elle était la seule femme. Elle a travaillé dans l’industrie spatiale pendant 36 ans. Elle a pris sa retraite en 1982 à l’âge de 57 ans.
Katherine Johnson à son bureau de la NASA en 1966.
Katherine Johnson (1918-2020) : Mathématicienne et physicienne, ingénieure à la NASA de 1958 à 1986. Elle a largement contribué à tous les programmes spatiaux pendant cette période aidant aux calculs des missions Mercury jusqu’aux navettes en passant par les missions Apollo. Elle calculait les trajectoires, les fenêtres de lancement et aidait aux plans d’urgence et de sécurité. Précisons qu’elle était noire et qu’à ce titre et avec ses collègues comme elle afro-américaines Dorothy Vaughan, Mary Jackson et Christine Darden, son histoire a été contée dans le livre de Margot Lee Shetterly, « Les Figures de l’ombre », livre adapté ensuite au cinéma en 2016. Elle est morte en 2020 à l'âge de 101 ans ayant pratiquement tout connu de la conquête spatiale.
Kitty Joyner au Centre de Recherche Langley en 1952
Kitty O’Brien Joyner : (1916-1993) Ingénieure en génie électrique. Elle est la première femme à obtenir un diplôme d’ingénieur à l’Université de Virginie puis la première ingénieure à entrer à la NACA en cette qualité en 1939 où elle est embauché au Centre de recherche Langley où elle devient cheffe de succursale. Elle poursuit sa carrière à la NASA quand celle-ci est créée devenant cheffe de direction générale du service des installations de l'estimation des coûts, service d'ingénierie et techniques. Elle a également participé dans la gestion de plusieurs souffleries, y compris supersoniques. Elle quitte la NASA en mai 1971 à l’âge de 55 ans et après 32 ans de carrière.
JoAnn Morgan, seule femme dans la salle de contrôle du Kennedy Space Center lors du lancement historique d'Apollo 11.
JoAnn Hardin Morgan : née en 1940, mathématicienne et ingénieure en aérospatiale. Elle a l’occasion très jeune d’approcher la base de lancement du Cap Canaveral où son père travaille comme administrateur de matériel militaire dans le programme de roquettes de l'armée américaine. Pendant ses vacances d’été, elle travaille au cap Canaveral faisant ainsi connaissance avec des mentors et notamment le célèbre Wernher von Braun, qui deviendra directeur des vols spatiaux à la NASA pendant de longues années. Elle y entre en 1963. Elle devient la première femme ingénieure à intégrer le Centre spatial John Kennedy de la NASA devenant par la même occasion la première femme à occuper un poste de cadre supérieur au sein de ce centre. Assistante en ingénierie, elle acquiert une expérience pratique dans la conception de systèmes informatiques de lancement de fusée pour les programmes initiaux de vol de la NASA. A juste titre, elle se glorifie d’avoir été la seule femme présente dans la salle de tir lors du lancement d'Apollo 11 le 16 juillet 1969.
Melba Roy Mouton devant un ordinateur IBM au Goddard Space Flight Center.
Melba Roy Mouton : (1929-1990) mathématicienne afro-américaine ayant travaillé à la NASA à partir de 1959 et ce pendant 14 ans où elle a occupé plusieurs postes de cheffe de services et notamment au sein du Goddard Space Flight Center. Elle prend la tête d’un groupe de mathématiciennes afro-américaines auxquelles on donnera le nom de « Human computers », les « hommes-machines » ou « calculatrices humaines », groupe qui deviendra pour la postérité « West Area Computers » dont on fait partie Dorothy Vaughan, Katherine Johnson et Mary Jackson, Annie Easley et bien d’autres femmes encore. Comme la plupart des femmes de ce groupe, elle sera chargée de calculs très complexes et notamment ceux permettant de calculer les trajectoires, les mises en orbite de multiples vaisseaux spatiaux jusqu’au programme Apollo. Elle prend sa retraite à 44 ans en 1973 mais décède à 61 ans d’une tumeur au cerveau.
France Poppy Northcutt dans une salle de contrôle de la NASA lors du progamme Apollo.
Frances « Poppy » Northcutt : née en 1943, mathématicienne, informaticienne et ingénieure à la NASA pendant la décennie 1960/1970. Elle a été la première femme à intégrer le centre de contrôle des missions Apollo. A partir d’Apollo 8, elle était tout spécialement chargée de calculer la bonne trajectoire lors des missions lunaires et ce afin que les astronautes reviennent sains et saufs après leur orbite autour de la lune. Très jeune et surtout très jolie, dans ce monde « spatial » de « machos », elle était affublée de divers surnoms comme « poppy » bien sûr, signifiant « coquelicot », mais aussi « la blonde de la mission de contrôle » ou « la rose texane de la NASA » ou bien encore « l’ordinatrice ». Il semblerait que cet aspect trop « misogyne » et « sexistes » de la profession l’ait incité à vouloir changer de carrière pour devenir avocate défendant désormais la cause des femmes, leurs droits et leur libération sociétale.
Sally Ride en communication avec les contrôleurs au sol pendant sa mission sur Challenger en 1983.
Sally Ride : (1951-2012) Astrophysicienne, astronaute et première femme américaine à être allée dans l’espace, ce qui lui a conféré un certain prestige et la notoriété qui allait avec. Elle a été recrutée parmi les 8900 candidatures qui ont répondu à l’annonce de la NASA faisant ainsi partie des 6 femmes qui sont retenues en janvier 1978. Elle fait partie du 8eme groupe d'astronautes qui est ainsi constitué. En juin 1983, elle participe au vol STS-7, 2eme mission de la navette Challenger en tant que spécialiste de mission, puis au vol STS-41-G qui est la 6e mission de la navette Challenger. Elle sera désignée pour une 3eme mission mais l’accident de la navette Challenger du 26 janvier 1986 avec la mort de 7 astronautes entraîne l’annulation du vol prévu. Elle termine sa carrière comme assistante spéciale du directeur de la NASA pour la planification stratégique et à long terme et quitte l’agence en 1987. Elle décède d’un cancer du pancréas le 23 juillet 2012.
Jeanette Scissum à son bureau au Marshall Space Flight Center
Jeanette Alexandra Scissum : Mathématicienne et scientifique spatiale puis informaticienne afro-américaine, elle a rejoint le Marshall Space Flight Center de la NASA en 1964 après avoir obtenu un baccalauréat et une maîtrise en mathématiques de l'Alabama A&M University .Elle a publié un rapport de la NASA en 1967, « Survey of Solar Cycle Prediction Models », qui proposait des techniques pour améliorer la prévision du cycle des taches solaires. Au milieu des années 1970, elle a travaillé comme scientifique spatiale dans la branche de l'environnement spatial du laboratoire George C. Marshall Space Flight Center et a ensuite dirigé des activités dans le projet Atmospheric, Magnetospheric, and Plasmas in Space de Marshall. En 1975, Scissum a écrit un article pour la National Technical Association, "Equal Employment Opportunity and the Supervisor - A Counselor's View", qui soutenait que de nombreuses plaintes pour discrimination auraient pu être arrêtées "grâce à une communication adéquate et significative". Scissum a ensuite travaillé au siège de la NASA en tant qu'analyste des systèmes informatiques chargé d'analyser et de diriger les informations de gestion de la NASA et les systèmes de support technique. Elle a pris sa retraite en 2005.
Valerie Thomas en 1979 debout avec une pile des premières bandes compatibles avec les ordinateurs Landsat.
Valerie L.Thomas : née en 1943 mathématicienne, physicienne et informaticienne afro-américaine, analyste de données. Elle entre à la NASA en 1964, développe au fil des années divers programmes informatiques pour de multiples projets concernant des satellites spatiaux. Elle dirige successivement divers programmes et opérations puis est nommée directrice de projet du NASA / Goddard Space Flight Center. Elle invente, en 1980, le transmetteur d'illusion, qui permet aux satellites de transmettre des images 3D depuis l'espace. Au titre de cette invention, elle dépose un brevet dès 1980 toujours utilisé à ce jour par la NASA. Elle prend sa retraite en 1995 alors qu’elle dirige le NASA Automated Systems Capability (NASIRC).
Dorothy Vaughan à gauche avec d'autres "calculatrices humaines" du Centre de Recherche Langley.
Dorothy Vaughan : (1910-2008) mathématicienne et ingénieure en informatique à la NASA. En 1943, elle est une des toutes premières femmes noires à intégrer la NACA, agence chargée de la recherche et du développement de l’aéronautique qui deviendra la NASA en 1958. Avec quelques autres femmes mathématiciennes ; dont certaines également afro-américaines ; qu’on appelle « West Area Computers », elle a participé au début de la conquête spatiale et notamment à cette lutte avec la Russie pour une hégémonie de l’espace. Capable de réaliser des calculs mathématiques très complexes et devenant une excellente informaticienne autodidacte dès l’arrivée des premiers ordinateurs, elle est devenue au sein de la NASA la grande spécialiste du langage de programmation Fortran. Elle quitte la NASA en 1971 à l’âge de 61 ans. Tout comme Katherine Johnson et ses autres collègues afro-américaines, son histoire a été contée dans le livre et le film « Les Figures de l’ombre ».
Les "ordinateurs humains" femmes du Jet Propulsion Laboratory en 1953, à Pasadena (Californie) (NASA/JPL-CALTECH/AFP - HO)
Je tiens à préciser que cette petite liste de 17 femmes auxquelles j’ai voulu rendre hommage, toutes de nationalité américaine, n’est pas exhaustive. On pourrait y rajouter par exemple Kathryn P.Hire, Kathryn Peddrew, Nancy Grace Roman, Ellen Ochoa, Pearl I.Young et j'en oublie beaucoup d'autres bien sûr. Comment pourrait-elle être exhaustive alors que la NASA, ses filiales et ses diverses sociétés prestataires ont employé plus 500.000 personnes depuis le début de la conquête spatiale et sans doute quelques milliers de femmes parmi ce nombre très important ? Parmi elles, certaines y ont laissé la vie au cours de leur missions comme Sharon Christa Corrigan McAuliffe et Judith Resnik puis Kalpana Chawla et Laura Clark lors des explosions respectives des navettes Challenger le 28 janvier 1986 et Columbia le 1er février 2003. Il est fort probable que si j’avais un peu cherché j’aurais également trouvé des femmes russes qui sont également restées dans les coulisses de la notoriété. Rappelons-nous quand même que les 2 premières femmes à avoir conquis l’espace étaient soviétiques toutes les 2 : elles s’appelaient Valentina Terechkova et c’était le 16 juin 1963 et Svetlana Evguenievna Savitskaïa le 19 août 1982. Cette dernière est également la première femme à sortir d’un vaisseau spatial le 17 juillet 1987. Enfin soyons un peu chauvin et rappelons-nous que la première femme européenne a être allé dans l’espace est française avec Claudie Haigneré qui effectue un vol spatial de 16 jours à partir 17 août 1996. Oui, soyons en sûr, sans toutes ses femmes et de nombreuses autres, la conquête de l’espace n'aurait jamais été la grande réussite qu’elle a été. Il est à parier que l’espace et les femmes c’est encore une longue Histoire qui reste à écrire……Comme toujours en pareil cas, certaines auront droit aux honneurs et à la lumière médiatique et d’autres resteront dans l’ombre et les coulisses…..Ainsi en est-il souvent de la science où ce n'est pas les plus grands scientifiques les mieux reconnus.
Nota : Si j'ai procédé à un court résumé de chacune des femmes citées, vous pouvez les retrouver sur Internet dans diverses encyclopédies en français ou en anglais et notamment sur Wikipédia que j'ai beaucoup utilisé pour travailler cette chronique. J'ai également procédé à la création de nombreux liens qui permettront je l'espère d'étoffer le thème des femmes dans la conquête spatiale et vos connaissances à ce sujet. Bonne lecture.
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