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Le Circuit de la Montagne brûlée depuis Rodès (le Sentier des Carrières et du village médiéval de Ropidera)

Publié le par gibirando

 Ce diaporama est agrémenté de "Reality", chanson écrite et composée par Vladimir Cosma pour le célèbre film de Claude Pinoteau avec Sophie Marceau "La Boum""Reality" est ici interprétée successivement par Richard Sanderson (chant), Michael Hirte (harmonica) puis enfin par Vladimir Cosma et l'Orchestre de la Suisse Romande.

Le Circuit de la Montagne brûlée depuis Rodès (le Sentier des Carrières et du village médiéval de Ropidéra)

Le Circuit de la Montagne brûlée depuis Rodès (le Sentier des Carrières et du village médiéval de Ropidéra)

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


 

C’est en lisant un livre que m’est venue l’idée puis l’envie de cette balade au départ de Rodès que j’ai appelée « le Circuit de la Montagne brûlée », sous titrée « le sentier des Carrières (*) et du village médiéval de Ropidera (**) ». Ce livre intitulé « Archéologie d’un montagne brûlée  – Massif de Rodès – Pyrénées-Orientales » est un incroyable travail d’explorations et d’analyses d’un grand nombre de chercheurs après le terrible incendie survenu dans ce massif le 22 août 2005. En mettant à nu ce massif et en révélant un riche patrimoine multiséculaire, ce sinistre, ravageur d’une végétation de maquis qui s’était totalement appropriée cette colline, a été un véritable émerveillement pour bon nombre de ces spécialistes et notamment pour les archéologues. Certes ils ont été émerveillés, mais parce qu’ils y ont immédiatement décelé la source d’un travail de recherches jamais accompli jusqu’à présent. Plus de 13 ans plus tard, et la nature ayant sans doute amplement repris ses droits, et malgré un autre incendie en 2016, que restait-il à voir de cette « montagne brûlée » pour le novice  en archéologie que j’étais ? Novice en archéologie certes mais vieux briscard des curiosités en tous genres, j’avais le sentiment que cette randonnée était parfaite pour moi. Parfaite aussi car la distance et la déclivité étaient dans « les cordes » de mes problèmes dorsaux aléatoires mais patents. Le 4 janvier 2019, me voilà donc à garer ma voiture sur un parking à l’entrée de Rodès. Malgré un ciel bleu d’une incroyable pureté, j’ai un étrange sentiment. Ce ciel, j’ai comme le sentiment de l’avoir mérité. En effet, en roulant depuis Saint-Estève, assez tranquillement pourtant, j’ai eu l’impression de faire la course contre une petite brise maritime désireuse de voiler à tout prix le firmament. Très vite, la suite météorologique va me donner raison. Je n’ai rien gagné de cette course or mis quelques photos de Rodès sous un ciel immaculé. Mais cette météo merveilleuse ne va pas durer. Peu importe, je suis déjà le nez en l’air, non plus à regarder le ciel mais à observer tous les décors alentours et surtout à photographier des oiseaux. Tourterelles et moineaux, plutôt communs un peu partout, mais également un rougequeue noir, une mésange charbonnière, des pinsons, j’ai comme la vague sensation que les oiseaux se sont donnés le mot « Gilbert, l’amateur photographe ornithologique est là et on va lui faire plaisir ! ». Pourtant si les oiseaux m’intéressent bougrement, un autre intérêt me préoccupe, c’est celui de trouver le vrai départ montant vers les anciennes carrières de granite (*). Je traverse le bas du village, suis la direction des Gorges de la Guillera ; que je connais déjà pour y avoir baladé ; et me voilà sur le pont qui enjambe la Têt. Si le bruit torrentiel du déversoir du barrage de Vinça tout proche se fait entendre, ici la rivière est plutôt calme et deux bergeronnettes sautillent d’une berge à l’autre. Leurs sautillements incessants me contraignent à laisser tomber l’envie que j’ai de les photographier. G.P.S allumé en mains, j’avance mais le tracé que j’ai enregistré semble mauvais. Finalement, 250 à 300 m après le pont, le départ de cette montée vers les carrières est relativement facile à trouver. Bordé de murets en pierres sèches, le sentier s’élève assez vite et offre de superbes vues vers le village et les Gorges de la Guillera malgré un ciel qui se voile peu à peu. Derrière moi et sur ma droite, et sous un ciel encore bleu, le Massif du Canigou et quelques autres sommets enneigés, dessinent un très bel horizon. Du bleu, du blanc et le roux d’une végétation au repos, je me dis que l’hiver dans notre belle région est un artiste qui n’est pas dénué de talents. Dans cette montée, somme toute régulière, les observations d’une fauvette, d’un papillon et de quelques rares fleurs de saison sont les seules causes à ralentir ma flânerie. Les décors changent au fil de l’élévation. A l’approche des premiers bâtiments de l’ancienne carrière de granite, les décors se font plus abrupts. Un étrange mélange de terre et de roches où poussent graminées et de rares arbustes descend jusqu’à la Têt. C’est le Devèse, mot que j’avais longuement explicité lors d’une randonnée intitulée « La Cabane de la Devèse de Valbonne depuis Léca ». Au bout de cette descente pentue, tout n’est que minéralité. Ici, le fleuve Têt, très étroit, tente tant bien que mal de se frayer un passage dans un magma minéral. De ce fait, vu depuis le sentier, il ressemble à un modeste ruisseau. Alors que j’en suis à observer ces paysages ; tout en regardant où je pose mes pieds ; d’innombrables hirondelles tournoient dans un ciel devenu carrément laiteux. Tels des engins volants téléguidés, certaines foncent vers moi et dévient leur trajectoire au tout dernier instant. Pas de doute, dans ce meeting aérien, les bâtiments sont leurs hangars et leurs aires de repos, hangars parce que j’en vois quelques unes entrer par des fenêtres, et aire de repos pour les autres car je les vois se plaquer contre les façades. Alors, bien sûr, cet étrange manège excite ma curiosité et voilà une raison supplémentaire d’aller visiter ces vestiges de l’exploitation passée du granite. De manière assez surprenante, je ne note aucune interdiction quand à l’accès au site, même si son approche génère automatiquement une certaine prudence. Prudence car les énormes et impressionnants pierriers qui me dominent sont des obstacles psychiques mais toutefois bien réels et palpables dès lors qu’on les a devant soi. Leur énormissime masse engendre de la crainte et donc du respect. Prudence aussi car au sein d’une végétation le plus souvent exubérante, les nombreux ronciers m’obligent soit à les éviter en slalomant soit à carrément les enjamber quand les slaloms ne suffisent plus. Dans ces conditions, avancer vers les premiers bâtiments s’effectue au ralenti, mais en définitive, moi qui suis surtout là pour observer les hirondelles, cette lente approche sert complètement mes desseins. Quand j’atteins l’intérieur de la première bâtisse, dans une espèce de couloir avec sur ma droite plusieurs trémies, je ne vois aucune hirondelle ni aucun nid. Tout à l’air de se passer à l’extérieur. Je m’y avance avec silence et prudence mais les hirondelles m’ont déjà repéré. Comme elles semblent un peu effarouchées de ma présence, je m’éloigne et m’assieds sur l’herbe face au bâtiment mais en prenant soin d’un minimum de mouvements. Très vite, elles retrouvent de la confiance et reviennent à tour de rôle s’agglutiner contre la paroi du bâtiment. Quelques minutes à se reposer ou à plonger le bec dans leur plumage puis elles repartent sans doute en quête d’un insecte à se mettre dans le gosier. Je ne fais des gestes que pour les photographier. Je ne décèle aucun nid, ni récent ni plus ancien. Je n’en vois pas se diriger vers la colline où des parois rocheuses pourraient être un lieu idéal de nidification. Elles ne semblent là que pour un passage migratoire temporaire et le site avec ses hautes falaises de granite, ses appentis ouverts, ses gorges profondes et sa rivière est le théâtre idéal pour un arrêt éphémère mais sans doute indispensable à un voyage plus lointain. Ce sont des Hirondelles des rochers, en latin Hirundo rupestris, les mêmes que j’ai déjà pu observer, mais avec beaucoup moins de facilité et de précision, du côté de l’abbaye de Saint-Martin du Canigou ou bien encore au château de Peyrepertuse. Après plus d’une demi-heure d’observation et de multiples photos, il est temps de me remettre en route. Par une rampe assez raide, je m’élève vers les vestiges les plus hauts. Ils se résument à quelques « casots » bétonnés et aux ruines d’abris disparates dont certains ressemblent à des transformateurs électriques. Pas d’hirondelle dans cette partie la plus haute de l’extraction du granite et or mis de magnifiques vues encore plus aériennes qu’auparavant, rien d’autre à figer dans mon appareil photo. Le sentier longe la falaise, l’épouse dans sa partie la plus compliquée et finalement j’arrive en surplomb d’un petit cirque verdoyant. Je crois savoir que c’est dans ce lieu que se déroule le désormais bien connu spectacle « rando-jazz » de Rodès. Aujourd’hui pas de jazz et seulement quelques grives criardes qui s’enfuient à tire d’ailes alors que je tente de photographier une de leurs congénères. Au fond du cirque, un certain Mateo a dessiné quelques motifs symboliques avec des cailloux alignés. Symbole de la paix, le yin et le yang, une fleur et un soleil, des signes encourageants dans cette France si tourmentée actuellement. Je continue mon chemin. Tout au fond des gorges, le pont-aqueduc médiéval d’en Labau apparaît et sa vision me rappelle qu’une vie antérieure a existé ici, dans ces décors si austères de nos jours. Troncs calcinés et buissons entièrement noircis apparaissent. Ils sont les premières cicatrices visibles de l’incendie d’août 2005, à moins que ce ne soit celui de 2016. Le contraste est saisissant car ces branches entièrement desséchées et totalement noirâtres se dressent comme des fantômes au sein d’une basse végétation soit déjà bien verte soit jaunie quand il s’agit de graminées. Au même instant, les premiers orris sont là également. Cabanes parfaites en pierres sèches ou abris sommaires contre le vent, j’en compte un puis deux, trois, quatre puis finalement il y en a tant que j’arrête de les compter. Il y en a de tous les côtés où que l’on regarde. Ils se mélangent aux « feixes » que la garrigue a déjà amplement colonisé ou à d’imposants chaos granitiques sur lesquels ils s’appuient parfois. Les terrasses, on les devine plus qu’on ne les voit quand aux chaos rocheux, aucun n’est pareil mais je vais constamment y chercher ce que Dame Nature a bien pu y sculpter. Là, c’est un immense et étonnant cairn composé de roches massives, là une paire de fesses karstique qu’une diaclase a créé, ici un bonhomme chargé d’un lourd fardeau, là une tortue ou un visage bouffi, plus loin c’est un menhir identique à celui d’Obélix, là une simple roche en équilibre. Quand se présente le Correc de Borboner ; ou Ravin d’al Bosc Negre sur les vieilles cartes IGN, j’avoue que je suis bluffé. Alors que dans ce milieu calciné où poussent seulement des plantes de la garrigue, j’en étais à m’imaginer un biotope totalement sec,  j’ai devant moi un petit ruisseau qui s’écoule gaillardement au milieu d’une profusion de laîches. Par endroits, le ruisseau a au moins un mètre de profondeur et quand je l’enjambe, j’entends même un plouf. Je scrute le fond à la recherche du plongeur coupable et là j’aperçois une grenouille brune et verte. Le temps d’une photo et elle a déjà disparu. Au même instant, j’aperçois sur la gravière ce que j’appelle une puce d’eau. Elle monte vers la surface mais s’accroche à une brindille avant même de l’atteindre. Je tente de la photographier mais le léger mouvement de l’eau à cet endroit et sa taille minuscule compliquent les choses. Dans une nage peu orthodoxe, elle disparaît elle aussi. Sur une pierre, c’est un syrphe, jolie mouche ressemblant à une abeille, qui se chauffe au soleil. Manifestement, et en venant ici, jamais je n’aurais imaginé un tel ruisseau avec une faune aussi présente. A l’instant où je repars, c’est une étrange créature que j’aperçois au sommet d’un arbre calciné. Mais à quoi ressemble-t-elle au juste ? Grâce à un rapproché photographique, j’ai la quasi certitude que j’ai déjà vu cette « étrange chose » quelque part. Il me faudra attendre d’être à la maison pour trouver la réponse. Elle me rappelle ces sculptures animales ou gargouilles que l’on voit dans certaines cathédrales. On les appelle des striges ou plus simplement des chimères. Oui, c’est bien ça, c’est bien un tel démon que j’ai eu au bout de mon téléobjectif en enjambant le Borboner. Je repars avec le sentiment d’avoir déjà fait un maximum de découvertes. Le chemin se fait plus large et bifurque plein ouest. Des vues s’entrouvrent sur la vallée, le village de Bouleternère et des collines arrondies et très boisées qui me font face. Contreforts du Canigou puis Canigou lui-même, voilà les prémices  de la longue échine pyrénéenne. L’itinéraire se faufile au sein d’une végétation très bizarrement disparate. Parfois le sentier est encadré de magnifiques ajoncs d’un jaune flamboyant et parfois c’est bonjour tristesse avec essentiellement des couleurs ternes comme le noir de l’incendie ou les verts sombres de plantes arbustives naines. C’est l’instant que choisit un Monticole bleu pour me faire tourner en bourrique. Je le vois assez loin sauter d’un rocher à un autre, alors bien sûr j’essaie de m’en approcher pour mieux le photographier. Mais l’oiseau est fantasque et ne se laisse pas approcher si facilement. Il s’éloigne mais se perche toujours au sommet d’un gros rocher comme pour me narguer. En outre, dans ma quête d’être au plus près de lui, les plantes de garrigues ne facilitent pas les choses. Alors comme l’heure du déjeuner a presque sonné, je décide de pique-niquer au sein d’un énorme chaos rocheux où je l’ai aperçu. J’ai beau me planquer, rester silencieux, rien n’y fait. Il pressent ma présence, me tourne autour mais ne s’approche jamais. De lui, je n’ai que des photos rapprochées mais bien trop lointaines et donc peu nettes. Cette investigation m’a néanmoins permis de découvrir un séculaire chemin creux qu’ici on appelait « carrerade ». Au temps jadis, les bergers y faisaient circuler leurs troupeaux. Je repars. Je n’ai pas fait 20 mètres de plus que c’est un faucon crécerelle qui vient me tourner autour. Lui aussi s’éloigne et va se percher au sommet d’un arbre calciné. J’essaie de m’en approcher mais là aussi il recule sans cesse et passe d’un arbre brûlé à un autre. Le problème est que je suis entrain de randonner à reculons. Lui aussi est bien trop loin pour être photographié correctement mais un peu plus tard, je vais être récompensé de mes efforts. Peu de temps après, je retrouve le bon sentier à proximité d’un point d’eau ressemblant à une « mouillère ». Ici, s’écoule une source et j’y aperçois les mêmes laîches que j’avais vu au bord du Correc de Borboner. La vue d’un panneau indiquant la direction « Borboné » me fait comprendre que je n’ai fait que longer ce ruisseau.  L’observation de mon bout de carte I.G.N me le confirme comme il me confirme aussi la proximité de la vraie source un peu plus haut, au lieu-dit Les Balmettes. Un large et bon chemin s’élève entre les flancs du Roc Sabardanne et un vallon creusé par le Borboner. C’est le Ravin d’al Bosc Negre. Assez paradoxalement et alors que je vois très bien que l’incendie est passé par là, certains endroits très boisés semblent avoir été complètement épargnés par le feu. De très grands chênes verts sont encore là, bien vigoureux comme si rien n’était survenu. La proximité du Roc Sabardanne offre des vues à presque 360 degrés. Des panoramas se dévoilent sur le Conflent, les Aspres, le Ribéral et le pays Fenouillèdes, autant de régions se réunissant ici et dont le rocher sur lequel je suis debout serait la clé de voûte. A mes pieds, le lac de Vinça miroite sous les rayons d’un soleil faiblard mais tentant de revenir au premier plan. Grâce à mon tracé G.P.S, je quitte le large chemin au profit d’un étroit sentier se dirigeant vers Ropidera. Le plus souvent en descente, le sentier ne tarde pas à offrir une jolie vision des ruines de l’ancienne église Saint-Félix de les Cases. Jolie vision car le Canigou sert de toile de fond. L’unique sentier facilite l’approche du vieux village médiéval même si pour l’atteindre un nouveau ravin est à franchir. S’agissant bien évidemment de ruines, les vestiges de l’ancienne église romane et de sa tour de guet n’ont rien d’exceptionnels pour mon œil non averti. Toutefois, j’ai lu tellement de choses à propos de ce village dans « Archéologie d’une montagne brûlée » que je n’ai aucune difficulté à m’imaginer un retour vers le passé. Je m’assieds sur un tas de pierres et tente de revoir une vie médiévale passée. En fermant les yeux, j’imagine des femmes en robe longue et des hommes avec des vêtements plus courts et en cuir comme on en voit dans certains spectacles médiévaux, au Puy du Fou par exemple. Par contre, dès que j’ouvre les yeux toutes ces visions m’échappent. Dans cet incroyable pierrier constitué par l’effondrement de l’église et dans cette végétation incroyablement envahissante de nos jours, comment continuer à imaginer des femmes en robes longues et des hommes chaussés de poulaines ? Je tente bien évidemment de partir à la découverte du village tel que j’en ai longuement lu sa description et aperçu une vue aérienne, mais la végétation s’oppose sans cesse à moi. Impossible de rejoindre le bas du village où se trouve l’essentiel des « cases », c'est-à-dire des maisons. Les végétaux épineux sont les meilleurs archers de ce petit « fief médiéval », et après quelques égratignures rapidement sanguinolentes finalement je renonce à aller plus bas. Je quitte Ropidera par un étroit sentier démarrant au pied de l’église et filant vers l’ouest. Par la force des choses, la suite et la fin de la balade deviennent plus monotones même si j’arrive à surprendre et à photographier le faucon crécerelle déjà vu auparavant. Après la découverte de quelques nouveaux orris dont je profite pour finir mon casse-croûte, j’emprunte une longue piste DFCI qui descend vers le barrage de Vinça. Cette piste descend plutôt rectiligne au début puis se termine en virages successifs mais à part de nouvelles vues vers Ropidera et de nouveaux panoramas vers la vallée de la Têt, je n’observe rien de vraiment notable jusqu’au barrage. Heureusement, l’approche de Rodès et son arrivée me réconcilient avec les oiseaux : chardonnerets, mésanges, bruants, pinsons, fauvettes, avec plus ou moins de réussite, je passe presque un heure à mon bon plaisir de la photo ornithologique. A la sortie de Rodès et grâce à un petit espace consacré à la géologie, je finis ce circuit par un brin de culture. Ainsi se termine cette balade vers une montagne qui a brûlé plusieurs fois mais qui peu à peu renaît de ses cendres. Renaissance grâce à sa végétation pyrophile et pyrophyte mais également à sa faune qui est déjà bien de retour 13 ans plus tard. L’animal serait-il plus clairvoyant que l’Homme qui a tant et tant exploité cette montagne pour finalement la laisser choir ? Vu l’évolution des choses, il y a peu de chance que l’Homme retourne un jour vers cette montagne pour y gagner sa vie. Pourtant en toutes choses et selon l’expression consacrée, n’est-il pas plus prudent d’affirmer « qu’il ne faut jamais dire jamais » ? Cette balade a été longue d'une dizaine de kilomètres environ. Cette distance incluant mes sorties de route (carrière, oiseaux, Ropidera, barrage, etc...). Les montées cumulées sont de 650 m environ. Le dénivelé est de 283 m entre le point le plus bas à 183 m à Rodès et le plus haut à 466 m sur le chemin à proximité du Roc Sabardanne. Le livre « Archéologie d’un montagne brûlée  – Massif de Rodès – Pyrénées-Orientales », ouvrage dirigé par Olivier Passarrius, Aymat Catafau et Michel Martzluff aux Editions Trabucaires est lisible sur Internet sur le site https://www.academia.edu. Carte IGN 2448 OT Thuir - Ille-sur-Têt Top 25.

 

(*) Les carrières de granite : A partir de 1915, et grâce au démarrage d’une carrière de granite située au lieu-dit la Devèse (*), Rodès devient une petite cité industrielle. Le granite, d’excellente qualité, est exploité à la fois comme bordures de trottoirs mais également pour paver les rues des grandes villes (Perpignan, Toulouse, Sète, Marseille, Port-Vendres...) mais aussi pour consolider ou revêtir de très nombreuses routes. Le gisement est d’abord exploité par Jean Puig ; entrepreneur de travaux publics a Perpignan, qui exploite déjà une carrière à Vernet-les-Bains ; puis à partir de 1921 la Société Anonyme des Carrières de Granit du Canigou est créée. La famille Puig s’associe à Albert Rougier. L’exploitation du gisement a réellement commencé en février 1916. Elle s’effectue aux explosifs puis le minerai est acheminé vers Rodès grâce à des câbles aériens auxquels sont suspendus des wagonnets.  Les wagonnets parviennent à une trémie de réception située à la gare de la Compagnie du Chemin de Fer du Midi. Les commandes affluent, l’activité est très florissante et le nombre d’ouvriers décuple très rapidement. En 1926, à son apogée, on compte jusqu’à 150 ouvriers, dont de très nombreux immigrés italiens, espagnols et algériens notamment. Rodès tente tant bien que mal de loger cette population nouvelle. Des logements réservés aux ouvriers de la carrière sont créés. En 1923, dans son supplément sur l’industrie dans les Pyrénées-Orientales, l’Indépendant présente la carrière de Rodès comme le fleuron départemental de l’extraction minière. A partir de 1930, l’arrivée du goudron et le développement de la technique d’enrobés bitumineux pour revêtir les rues et les routes freinent brutalement cette activité puis la stoppent carrément à la fin des années 30. En 1939, une trentaine d’ouvriers signe le texte d’une pétition contre la fermeture définitive de la carrière, soulignant au passage qu’il s’agit de la plus ancienne carrière du département. Malgré tout, la carrière ferme puis est démolie juste avant la guerre de 39/45, laissant néanmoins les vestiges des bâtiments que l’on peut voir encore de nos jours et de nombreux ouvriers qui sont devenus Rodèsiens. (*) En 1832, une vaste devèze s’étendait à l’emplacement actuel de la carrière de granit de Rodès. Cette vaste pâture est à cette époque subdivisée en plusieurs parcelles dont cinq sont la propriété de la commune de Rodès, ce qui représente un total de 11,4 hectares. Il convient d’ajouter à ce chiffre les pâtures privées qui sont attenantes et qui forment un ensemble homogène, ce qui accroît la surface formant une vaste zone de pâturage enclose d’environ 19 hectares. Cet ensemble est aujourd’hui en partie occulte par l’incision de la carrière de granit de Rodès, en service durant la première moitie du XXe siècle (extrait du livre « Archéologie d’une montagne brûlée).

 

(**) Le village médiéval de Ropidera : Aucun autre livre que celui intitulé « Archéologie d’une montagne brûlée » ne vous parlera aussi bien de Ropidera. Je vais donc tenter d’en faire un bref résumé le plus parlant possible. Sur le plateau de Ropidera aucune trace d’une présence romaine n’a été décelée. Toutefois un lieu-dit élevé et constitué d’un chaos granitique a été nommé « oppidum » par l’archéologue Yves Blaize. Divers tessons de céramiques y ont été trouvés ainsi que les preuves d’une exploitation ancienne du granite et notamment pour la confection de meules de moulins. Le lieu de Ropidera apparaît dans les textes quand il est cité en 955 comme voisin de l’alleu Monte Nero, sur le territoire d’Ille. Puis en 1011, une bulle de confirmation du pape Serge IV en faveur de Cuxa mentionne, entre autres, un alleu dans la villa Ropideria. Le plus ancien acte notarié date de 1266. Le village à la fin XIVe siècle, c’est-à-dire grosso modo dans sa dernière occupation et dans son état d’abandon, nous est connu par un document d’un type fréquent en Catalogne, le capbreu. Les chercheurs estiment qu’il y avait une trentaine de constructions incluant les maisons, la forge et le presbytère. L’église de Ropidera est installée sur un promontoire qui domine les ruines du village. Elle est mentionnée pour la première fois en 1204, quand Pierre de Domanova reconnaît tenir en fief pour Guillaume, vicomte de Castelnou, les églises d’Ille, de Vinca, de Ropidera, d’Espira, d’Estoher, de Seners, de Mosset, de Fulla, de Nyer et le lieu de Creu. Au siècle suivant est mentionné le vocable de l’église, Saint-Pierre et Saint-Félix. Malgré la première mention assez tardive, les éléments architecturaux conservés sont ceux d’une église romane dont les éléments décoratifs du choeur évoquent le second art roman. Malgré sa mention tardive, l’église est donc sans doute aussi ancienne que le village lui-même. On peut penser que Ropidera est déjà doté d’une église à cette époque, comme toutes les « villae » des Xe et XIe siècles qui sont des villages aux siècles suivants. L'église est surtout remarquable par sa fortification, dont la tour, probablement de guet, s’élève à 15 mètres de hauteur. Le village était sans doute entouré d’un mur d’enceinte dont certains pans sont encore bien visibles de nos jours. L’étude très poussée du capbreu et des différents actes notariés confirme si besoin qu’une vie villageoise rurale y a été longtemps présente. Le village était socialement structuré et possédait ses propres consuls. L’incendie a révélé que toutes les maisons étaient situées au sud de l’église sur la pente naturelle du terrain et que trois chemins partaient dans différentes directions. Un rejoignait l’église en traversant le hameau, un autre vers Rodès (chemin de Les Cases) et un autre vers les crêtes où se trouvent des terrasses. En 1570, plusieurs témoins déclarent que le village est totalement abandonné, que personne n’y vit plus « de mémoire d’homme ». (Nombreux extraits textuels du livre).

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Ça n’arrive qu’à moi ?

Publié le par gibirando

Ça n’arrive qu’à moi ?

Depuis que les gilets jaunes ont lancé leurs mouvements, nos gouvernants nous rabattent les oreilles avec les services publics, faisant constamment un parallèle entre ces derniers, leurs qualités et les coûts qu’ils représentent. A les écouter, la qualité des services serait directement proportionnelle au prix que nous serions disposés à y mettre. Or, on sait tous que c’est faux. On croit donc comprendre que pour avoir des services de bien meilleure qualité, il faudrait payer encore plus d’impôts, de taxes et de cotisations sociales alors que nous sommes déjà le pays à avoir le taux des prélèvements obligatoires le plus élevé d’Europe et même du monde quand on le compare aux autres pays de l’OCDE. Avec 48,4% du PIB (2017), nous sommes 8,4 points au-dessus de la moyenne des autres pays européens.  Alors selon eux ; il faudrait diminuer le nombre de fonctionnaires et accepter dans le même temps que les services publics soient encore moins nombreux et moins performants qu’ils ne le sont aujourd’hui. Or, force est de reconnaître qu’en France ce n’est déjà pas la panacée, loin s’en faut.

Je ne sais pas si ça n’arrive qu’à moi, mais quand je m’adresse à l’Administration ou plus globalement quand j’ai besoin d’un service, il m’arrive très souvent des « mouises ». Dans d’autres articles précédents, j’avais déjà commenté quelques soucis dont certains liés à des services publics. J’avais par exemple décrit de gravissimes anomalies dans « La France, pays de merde ? Ou pays le plus beau du monde ? », j’avais évoqué un véritable racket public dans « Voyage au centre du monde » et j’avais déjà donné quelques exemples dans « Dieu n’aime pas les fonctionnaires, moi non plus ? ». Je pourrais citer d’autres articles où les services publics sont cités en marge voire sont directement concernés.

Depuis rien n’a vraiment changé et mes relations difficiles voire nulles avec les administrations continuent de la plus belle des manières.

A titre d’exemple, courant 2018, toutes mes déclarations fiscales (impôts sur le revenu et taxes d’habitation) que je gère depuis quelques années sur Internet ont vu mon adresse postale changer sans que je ne sois ni intervenu ni était prévenu. Oui, vous avez bien lu, mon domicile où je vis depuis 40 ans a été changé sans que j’aie eu à intervenir et surtout sans qu’aucune explication concrète n’ai pu m’être apportée par cette administration. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé de comprendre, en téléphonant, en envoyant divers mails puis finalement en me déplaçant auprès d’un conseiller du Centre des Impôts. Que nenni ! Il m’a fallu élaborer ma propre enquête pour finalement comprendre « pourquoi j’avais soudain déménagé fiscalement » !!! Sidérant même si j’ai fini par comprendre que le fisc n’était pas directement concerné par cet étonnant changement !

Il y a quelques mois, j’ai écrit à l’Urssaf en posant diverses questions précises pour l’association dont je m’occupe. Je n’ai jamais obtenu de réponse. Je pensais pourtant que les administrations avaient une obligation de réponse. Il y a un peu plus d’un an, j’avais écrit à la ministre du Travail et à celle de la Santé avec le même résultat. Pas de réponse.

Plus récemment, une autre péripétie m’est arrivée. En voici, le détail.

En décembre 2015, suite à 3 anévrismes sur l’aorte et les deux artères iliaques, on m’a posé une endoprothèse. Il s’agit d’une petite tuyauterie que l’on vous passe dans les artères pour résorber les anévrismes. Comme ce n’est pas une intervention bénigne, chaque année, je passe un doppler permettant de voir si tout va bien car j’ai cru comprendre que le recul sur ce type d’intervention n’étant pas suffisamment long, on craint certains risques et notamment des fuites entre l’endoprothèse et les artères concernées. Cette année, j’ai passé le doppler à l’hôpital le 26 février. Tout s’est bien passé et l’angiologue m’a dit très succinctement que tout allait bien. Tout va bien sauf que le traitement médicamenteux que j’absorbe chaque jour me pose un tas de problèmes annexes. Alors cette année, j’ai décidé de revoir le chirurgien qui m’avait opéré car parmi les médicaments, il y en a un à base de statine qui m’a été prescrit par ses soins. Comme je ne veux pas aller le voir sans la certitude d’avoir le compte-rendu du doppler, je demande au secrétariat de l’angiologue « combien de temps faut-il pour l’avoir ? ». On me répond, votre médecin traitant l’aura probablement d’ici une quinzaine de jours.  Je prends donc rendez-vous avec le chirurgien pour le 27 mars, me disant qu’avec une marge d’un mois c’est amplement suffisant ! Les jours s’écoulent et je commence à m’intéresser au compte-rendu une quinzaine de jours avant le 27 mars. Le 12 mars, je file chez mon médecin-traitant car j’ai un rendez-vous mais je constate qu’il n’a toujours rien reçu. Je téléphone au secrétariat de l’angiologue et là j’apprends que le compte-rendu n’a toujours pas été rédigé. Je rappelle quelques jours plus tard et là j’apprends que l’angiologue est partie 15 jours en congés et donc impossible de l’avoir pour le 27 mars. Je file à l’hôpital pour annuler mon rendez-vous et en obtenir un autre plus lointain. On me propose le 10 avril. J’accepte. Le lundi 2 avril, j’appelle de nouveau le secrétariat de l’angiologue pour savoir où en est le compte-rendu et on me répond que mon médecin-traitant l’aura très rapidement. Le lendemain 3 avril, j’appelle le secrétariat de mon médecin-traitant pour savoir s’il l’a reçu ? Comme il s’agit d’un centre d’appels, on m’indique qu’on va se charger de lui poser la question et que je dois rappeler l’après-midi vers 15h. A 15h, nouvel appel. Là, on me répond que le docteur veut me voir. « Un peu inquiétant quand on attend des résultats !!! ». Comme il ne reçoit pas sur rendez-vous, on me précise de venir le lendemain jeudi 4 avril après-midi mais en consultation libre. Le lendemain, quand j’arrive un quart d’heures avant le début des consultations, il y a déjà une dizaine de personnes devant moi. Je patiente. Une heure. Une heure et demi. La salle d’attente ne cesse de se remplir avec des gens dont on voit bien qu’ils ont la crève. Tout en patientant, je me dis « le comble serait d’attraper la crève alors que je viens chercher un simple papier ! ». Deux heures et quart plus tard, mon docteur me reçoit et d’emblée me demande pourquoi je viens ? Je lui dis « vous plaisantez j’espère ? ». Il me dit « non ! » Alors là, un peu furax, je lui explique ce qui s’est passé avec son secrétariat, ce qui m’a été dit et la raison de ma visite. Il cherche dans mon dossier mais ne trouve pas le compte-rendu en question. Il se propose d’appeler le secrétariat de l’angiologue et leur explique la situation tout en leur précisant que j’ai rendez-vous le 10 avril avec le chirurgien. On lui répond que le nécessaire sera fait et que le compte-rendu sera disponible pour le chirurgien sur l’informatique Intranet de l’hôpital. On lui confirme que je peux aller tranquille à mon rendez-vous. Je me dis que tout s’arrange sauf que je n’avais pas prévu d’attraper une méchante angine. 2 jours plus tard, j’ai la gorge complètement encombrée. Impossibilité de déglutir, nez qui coule sans cesse et petites courbatures, voilà ce que j’ai récupéré des deux heures et quart passées chez mon toubib. Pour un simple compte-rendu, je me rends surtout compte que j’ai chopé la crève. J’ai tellement « les boules » que je n’ai même plus envie de retourner chez mon toubib pour me soigner. Je fais par moi-même avec ce que j’ai dans la pharmacie. Par bonheur, le 10 avril, jour du rendez-vous l’angine s’est quelque peu arrangée. Le chirurgien a bien le compte-rendu en ligne sur son ordinateur et je peux enfin savoir si tout va pour le mieux. J’expose mes problèmes que je pense liés à la prise de médicaments et il prend la décision d’arrêter la « statine » qu’il m’avait prescrite après l’intervention de décembre 2015. On verra bien dans 2 mois me dit-il. Je sors de l’hôpital un peu rassuré de ma conversation avec le chirurgien mais quand je repense aux difficultés qu’il m’a fallu pour en arriver là, force est de reconnaître que la qualité des services qu’ils soient publics ou pas sont plus que médiocres…et quand je dis médiocres c’est un mot plutôt faible et même très gentil :

  • 26 février – 10 avril soit 43 jours pour avoir le simple résultat d’un examen.
  • Des secrétariats et des centres d’appel qui ne font pas leur boulot ou le font mal.
  • Un toubib qui ne sait pas pourquoi on vient le voir malgré 2 appels téléphoniques et des messages laissés à son secrétariat.
  • Et pour couronner le tout, on sort malade de sa salle d’attente.

 

Qui aurait le culot de me dire qu’en payant plus d’impôts et de taxes, ces problèmes-là pourraient s’arranger ?

Qui aurait le culot de me dire qu’en réduisant le nombre de fonctionnaires, en réduisant le budget de la Santé, ces problèmes-là pourraient s’arranger ?

Personne bien sûr !

Je ne sais pas si ça n’arrive qu’à moi ?….Mais alors j’en ai des « merdes » avec les services….qu’ils soient publics ou pas…….Pas avec tous fort heureusement ! A titre d’exemple, le premier jour où j’ai téléphoné au secrétariat de l’angiologue, je suis d’abord tombé sur une standardiste du service en question. Elle était super gentille et je voyais bien qu’elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour me rendre le meilleur service. Elle se décarcassait pour avoir un maximum d’informations et je l’ai même senti attristée quand il a fallu qu’elle me dise que le compte-rendu que j’attendais n’avait pas été encore rédigé. Elle était désolée et je l'ai remerciée chaleureusement pour sa gentillesse et son professionnalisme. Oui, c’est si rare que je voulais le souligner.

En contrepartie, d’autres « mouises » sont apparues depuis…..La dernière en date…..avec ma mutuelle….mais ça s’est une autre histoire…..que je vous raconterais peut-être un jour si elle continue de m’emmerder…..

Franchement, répondez-moi : ça n'arrive qu'à moi ou pas ?

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Le Circuit des Bornes frontière de 1258 depuis Montalba-le-Château

Publié le par gibirando

 

Ce diaporama est agrémenté de 5 musiques interprétées par le duo irlando-norvégien "Secret Garden". Elles ont pour titre : "Atlantia", "Chaconne", "Pastorale", "Nocturne" et "Adagio", oeuvres de l'auteur-compositeur Rolf Løvland et extraites de l'album "Songs From A Secret Garden".

Le Circuit des Bornes frontière de 1258 depuis Montalba-le-Château

Le Circuit des Bornes frontière de 1258 depuis Montalba-le-Château

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15 décembre 2018. Ragaillardis par une forme physique un peu meilleure, nous voilà au départ de Montalba-le-Château pour une petite randonnée de ma composition. Cette randonnée, je l’ai intitulé « Circuit des bornes frontières de 1258 » (*). Si j’en revendique la paternité, c’est parce qu’après avoir dessiné ce circuit sur mon logiciel CartoExploreur, j’ai cherché sur Internet si quelqu’un l’avait déjà décrite avant moi et je n’ai trouvé personne. Bien sûr et pour être honnête jusqu’au bout, il y a bien le site « Un catalan en rando » qui évoque ces bornes-là dont une sur la commune de Montalba, mais il n’y a pas de tracé et les photos ne sont pas très parlantes quant au lieu de son départ. Enfin si certains sites évoquent ces bornes, je n’ai trouvé personne les proposant lors d’un circuit au départ de Montalba. Pourtant dieu sait si ma liste des randonnées connues dans le département des P.O est longue quand à celle dédiée aux sites de randonnées, elle ne l’est guère moins. Alors certains me diront que les bornes frontières c’est du déjà vu et ils n’auront pas tort. J’en veux pour preuve cette balade au départ de Bélesta que j’avais intitulée « À travers les âges et le parcours d’eau », balade qui m’avait déjà permis de découvrir ces mêmes bornes en solitaire. Cette fois-ci bis repetita, mais au départ de Montalba et avec Dany, mon accompagnatrice préférée. Alors que Météo France nous avait promis un grand ciel bleu, Montalba nous accueille sous un ciel plutôt voilé. Mais peu importe, l’envie de marcher et d’être au grand air est là. D’ailleurs de l’air, il n’y en a pas. Pas la moindre brise, pas le moindre souffle de vent et c’est tant mieux ainsi car la marche s’effectue sur un plateau qui sans aucun doute doit être un corridor idéal pour notre décoiffante tramontane. Après avoir rangé notre voiture sur un grand parking à l’entrée du village, me voilà déjà, GPS en mains, à chercher la ligne de départ. Rue du Barry puis rue de l’Eglise sont les premières voies qu’il faut emprunter. On tourne carrément le dos au village et l’église dédiée à la Vierge de l'Assomption est rapidement visible au bout de cette rue plutôt rectiligne. Mon appareil-photo est entré très vite en action avec un rassemblement de pigeons picorant un champ labouré, avec des paysages presque à 360°, quelques étourneaux sur des arbres effeuillés, un oratoire blanc, un bel amoncellement de gros blocs granitiques dont je cherche toujours si l’un d’entre-eux n’aurait pas une quelconque silhouette. L’église est fermée, alors je me contente de quelques photos. Nous en faisons le tour, passons derrière le petit cimetière et la suite de l’itinéraire est déjà là, très rectiligne une fois encore. Rectiligne, le chemin l’est sur 2 km environ mais avec un revêtement varié et très inégal. Parfois herbeux, parfois sableux puis carrément asphalté puis terreux, il y en a pour tous les goûts. Parfois, il est même très humide car le secteur regorge de « mouillères ». Des panonceaux précisent qu’il s’agit de pistes DFCI. Dany, qui aujourd’hui, n’a apparemment pas l’intention de speeder, me laisse tout le loisir de me livrer à ma passion pour la photo ornithologique. Alors j’en profite, même si quand on est deux la photo naturaliste est toujours bien plus compliquée que quand on est seul. A hauteur du Serrat del Sastre, le massif du Canigou fait son apparition. Très enneigé, j’en suis déjà à regretter d’être venu avec ce ciel laiteux voire carrément gris qui écrase toutes les perspectives. Cette météo blafarde ôte cette belle luminosité qui m’a si souvent permis de photographier le Canigou dans des conditions optimales, c'est-à-dire avec un blanc des cimes immaculé et un ciel bleu azur d’une pureté incroyable. Aujourd’hui, rien de tout cela et le seigneur catalan fait grise mine. Même en zoomant, le gris-blanc délavé du ciel se confond avec les cimes enneigées. Je ronchonne après cette météo hivernale pourtant somme toute normale pour la saison. Derrière nous, Montalba apparaît dans sa vision la plus belle et la plus conforme à ce qu’il est, celle d’un minuscule village fortifié plutôt ramassé sur lui-même et perché au sommet d’un petit promontoire. Après un bref ralentissement du aux véhicules de nombreux chasseurs terminant leur battue, nous reprenons notre marche et finalement le chemin rectiligne se termine et débouche devant un grand champ verdoyant. Sur notre gauche, le Roc del Mut. Dans le creux d’une petite dépression, des petits bouts de panoramas apparaissent : la Plaine du Roussillon, la Méditerranée, le Massif des Albères. Il faut longer le champ par la gauche jusqu’à trouver un étroit sentier filant au sein d’une végétation essentiellement broussailleuse et contournant le Roc del Mut. Quelques petits chênes verts, des chênes kermès, des bruyères arborescentes, beaucoup d’ajoncs, dont quelques uns déjà fleuris, de rares romarins, voilà à quoi se résume ce maquis broussailleux et sauvage dans lequel les hommes ont décidé d’installer un immense champ de panneaux solaires. Un jour, j’ai lu qu’on appelait ça des fermes photovoltaïques. Moi, le mot « ferme » me renvoie à mon enfance, à la campagne marseillaise où des animaux s’égayaient dans une basse-cour mais aussi à des petites figurines d’animaux avec lesquelles je jouais quand j'étais gosse. Alors quand je lis « ferme photovoltaïque », j’ai les poils qui se dressent. Et pourquoi pas « métairies solaires » pendant qu’on y est ? Le mot « ferme » n’a-t-il pas suffisamment de significations différentes pour qu’on se complaise à en rajouter avec des fermes « marines », « éoliennes », « solaires » et que sais-je encore ? On débouche sur une piste qui se faufile entre les panneaux solaires et le Pilóu d’en Gil. C’est au sommet de ce petit dôme que se trouve la première de nos bornes frontière. Il s’agit d’une élévation cylindro-conique, et donc en forme d’obus, maçonnée assez grossièrement avec des pierres du secteur et du mortier sableux.  Elle n’a rien d’exceptionnelle et d’ailleurs, la première question que l’on se pose est « date-t-elle vraiment de 1258 ? ». On est en droit d’en douter tant cette borne paraît moderne dans sa « maçonnerie ». Si borne de 1258 il y avait, sans doute celle-ci a-t-elle été amplement restaurée. Outre le fait qu’elle marquait la frontière, on peut se demander « pourquoi a-t-elle été élevée au sommet de cette butte ? » « Pour qu’on la voit de loin ? » « Etait-elle un lieu d’observation ? » « De jonction ? » « De rassemblement de soldats en faction ? » Sans doute tout cela à la fois. Pour Dany et moi, et outre ma curiosité personnelle, elle n’a qu’une seule fonction : être un lieu de repos et de pique-nique avant de se lancer dans la suite du parcours. La suite, c’est d’abord la piste qui longe puis passe derrière les panneaux solaires. Toutefois, dès lors qu’on la quitte (mais rien ne vous y oblige mais nous ne le savions pas !) il s’agit de chemins très pentus, ravinés à l’extrême mais qu’il nous faut descendre. Sur le cul parfois, tant les difficultés sont grandes et la peur de débouler omniprésente. Finalement et par bonheur, nous arrivons en bas sans encombre, au niveau d’une intersection. La suite de l’itinéraire est en face sur un autre mamelon où se trouvent les deux autres bornes de 1258. Il s’agit des bornes dites de Bélesta. Bélesta-la-Frontière la bien nommée. Il se dit que bien d’autres bornes seraient présentes dans le secteur mais le plus souvent inaccessibles. Je connais celle du Puig Pédrous pour y être aller randonner, mais c’est tout. Alors je me dis quel dommage de ne pas être en mesure de voir à quoi elles ressemblent. Ces deux-là, en tous cas, sont parfaitement mentionnées sur des panonceaux et les découvrir est un jeu d’enfant. La première est plus massive que celle du Pilóu d’en Gil mais elle a la même forme cylindro-conique et exactement la même maçonnerie. On y décèle une croix que certains spécialistes décrivent comme « pattée », l’attribuant ainsi au Royaume d’Aragon. En grimpant sur les roches qui se trouvent derrière la borne, j’aperçois la seconde, environ 100 mètres plus loin, direction nord-ouest. Un petit sentier fait la jonction entre les deux. J’y file pendant que Dany m’attend. Cette troisième et dernière borne de notre circuit est la plus élancée mais a toujours la même forme et le même conglomérat maçonné. C’est celle qui permet la meilleure observation aérienne des lieux alentours. J’y observe une espèce de gros pied maçonné servant de patte et d’assise comme si les constructeurs avaient voulu la protéger de la violence de la tramontane en y adjoignant une jambe de force. Son petit air penché est-il la cause de cet étrange pied et donc une sécurité supplémentaire pour ne pas qu’elle tombe ? On est en droit de le croire en observant l’ensemble. En tous cas, outre les questions déjà soulevées précédemment, ici la question principale que l’on se pose est de savoir « quel était l’intérêt d’avoir deux bornes si proches l’une de l’autre ? » Je ne vois qu’une seule réponse : « elles n’étaient peut-être pas dans le même royaume ? », ce que confirmerait la fameuse croix pattée de la première. « La frontière passait donc au milieu et les bornes étaient des postes frontières comme on en voit de nos jours ? » Cette dernière thèse semble peu probable compte tenu de la configuration du terrain et de la végétation telle qu’on l’observe de nos jours. Pourquoi les voyageurs voulant passer d’un royaume à une autre seraient-ils passer par là, dans un endroit aussi peu praticable ? « Mais il y a 760 ans, tout était-il pareil ? » « Rien n’est moins sûr ! » Finalement toutes ces questions restent sans réponse car cette frontière de 1258 (*) entre royaumes de France et d’Aragon a toujours été une énigme aux yeux des historiens. « D’où partait-elle ? » « Sigean ?» « Leucate ?» « Fitou ? » « Où passait-elle exactement ? » « Sur la crête des Corbières maritimes correspondant grosso-modo à la présente frontière entre Aude et Pyrénées-Orientales ? » « Et puis après ?»  « Où se poursuivait-elle ? » Voilà de nouvelles questions qui subsistent quand on se lance dans la lecture des rares ouvrages évoquant cette frontière et le Traité de Corbeil qui l’avait entérinée. D’ailleurs, « cette ligne existait-elle  vraiment ? » Durant les 400 ans où ce traité a prévalu, les nombreuses guerres et la multitude d’échauffourées entre les deux royaumes sont là pour prouver que leurs limites étaient floues et parfois même fluctuantes au gré des victoires et des annexions d’un camp ou d’un autre. Dany peu intéressée par ces phallus « bruts de décoffrage » et par leur Histoire m’attend sagement. Quand je finis par la rejoindre, et dans une transmission de pensée incroyablement similaire, nous nous disons « et si nous allions voir le genévrier remarquable ? ». Nous voilà donc partis vers cet arbre vénérable dont nous avions vu la mention sur un panonceau indicatif. L’arbre étant très proche des bornes, nous y parvenons très vite et force est d’avouer que nous sommes un peu déçus. Le genévrier est certes beau mais il n’a rien d’exceptionnel. Il faut dire que d’emblée nous le comparons à celui d’Opoul se trouvant au lieu-dit Vall d’Oriola et bien sûr la comparaison ne peut pas tenir tant celui d’Opoul est extraordinaire à tous points de vue. Cet arbre, j’ai déjà eu l’occasion de le présenter lors de deux autres balades : « Le Sentier du myrte et du genévrier depuis le château de Salveterra » et le « Sentier de la roche insolite ». Après cette dernière découverte, il est temps de prendre le chemin du retour direction l’intersection précédemment traversée puis le lieu-dit « Roc de Naut ». Les possibles découvertes consistent désormais à observer les décors, décors certes pour nous deux, mais également quelques oiseaux pour moi, même s’il faut reconnaître qu’ils sont assez rares dans ce biotope typiquement méditerranéen. Ça se résume à quelques fauvettes occupant le maquis et à des alouettes, lesquelles, ont une nette préférence pour les terrains fraîchement défrichés. Apparemment, les pistes ont beaucoup évoluées par rapport au bout de carte I.G.N que je trimballe dans ma poche mais que je sors régulièrement tant les chemins sont légions dans ce secteur. Un panneau explique la raison de ces nouvelles pistes DFCI : « investissement en réponse à la sécheresse et au changement climatique ». Je garde mon GPS allumé et nous empruntons la piste DFCI F170. C’est apparemment la bonne direction et mon tracé GPS me le confirme. Après quelques virages sur cette très large piste, dès le premier ruisseau traversé, il faut la quitter et prendre un chemin qui, à gauche, monte dans la garrigue. Ce ruisseau, est-ce celui de Bellanouse ? Je ne saurais le certifier mais en tous cas l’eau y coule à flot. On retrouve la large piste un peu plus haut mais on continue de l’ignorer au profit d’un large et bon chemin sableux qui file à gauche en direction d’amples vignobles. Dès les premières vignes, le chemin les contourne par la droite puis par la gauche. A partir de là, l’itinéraire devient plus simple. D’abord parce qu’il est rectiligne et qu’il suffit de suivre celui le plus emprunté. Ce chemin continue de longer et de traverser dès vignes le plus souvent en s’élevant sur une très légère déclivité. Cette modeste montée offre néanmoins de jolies vues à presque 360%. Droit devant le Canigou fait office de point de mire. Dès lors que l’on atteint un coteau planté d’une amanderaie, le chemin bifurque à droite mais retrouve très vite sa rectitude. Ici, les vignobles se partagent l’espace avec d’immenses champs verdoyants. Un trio de corbeaux y cherche une pitance puis à notre approche, les volatiles s’envolent à poussant des cri rauques et puissants. Finalement, nous retrouvons du bitume et une première maison au lieu-dit Prat d’en Fosse. Il suffit désormais de suivre cette route asphaltée et après deux virages, Montalba-le-Château apparaît presque droit devant. On retrouve l’itinéraire emprunté au départ et le village est très vite là. Nous partons quitter le sac à dos dans le coffre de la voiture avant de repartir pour une visite plus approfondie du village dont nous connaissons mal le patrimoine. Petites ruelles, jolies placettes, les fameuses voûtes « balendras » typique des villages médiévaux avec leurs escaliers et leurs  terrasses, un beau beffroi avec son horloge et son clocher en fer forgé si distinctif du midi de la France, la maison de l’économiste et sociologue de renom Alfred Sauvy dont une plaque commémore son existence ici, l’agréable jardin Sistach avec son espace de repos et sa vue splendide sur le Canigou, des sculptures métalliques si étranges représentant presque essentiellement des chèvres (**), des portes en arcades ou poternes, les fortifications tout autour du château avec son ancienne tour à signaux et sa chapelle St Jean dont on ne voit malheureusement que le joli clocher-mur, de vieilles maisons où certains linteaux gravés d’une date ne laissent planer plus aucun doute quant à leur ancienneté. Oui, il y a un très beau patrimoine à découvrir à Montalba-le-Château mais une fois de plus, nous notons le peu d’intérêt que l’on prête aux visiteurs de passage que nous sommes car le château et les églises sont fermés. Montalba n’est malheureusement pas un cas isolé et nos déceptions à vouloir découvrir le patrimoine roussillonnais s’enchaînent à chacune de nos sorties. Telle qu’expliquée ici, cette balade a été longue de 10k700 pour des montées cumulées de 280 m et un dénivelé de 140 m environ. Assez paradoxalement le point le plus haut est le village de Montalba lui-même, c'est-à-dire la ligne de départ. A moins d’avoir un sens de l’orientation excessivement développé, un tracé G.P.S est fortement recommandé. Carte IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt Top 25.

(*) Le traité de Corbeil et la frontière de 1258 : Signé le 11 mai 1258 au prieuré de Saint-Jean-en-l'Isle,  près de Corbeil, entre les représentants du roi d'Aragon, Jacques Ier et ceux du roi de FranceLouis IX, plus connu sous le nom de Saint-Louis, ce traité de paix est ratifié à Barcelone le 13 juillet suivant. Il est d’abord là pour régler des problèmes de territoires et mettre fin à de vieilles querelles la plupart du temps liées à des doléances anciennes de part et d’autres. C’est ainsi que Louis IX a la nostalgie de la vieille Marche d’Espagne fondée par Charlemagne en 806 incluant entre autres les comtés de Barcelone et du Roussillon, alors que la Maison d’Aragon prétend  depuis très longtemps à des suzerainetés sur Montpellier, Millau et Carcassonne. Ce traité est donc là pour entériner plusieurs engagements de bonne volonté dans les deux camps. C’est ainsi que le roi de France renonce à ses droits de suzeraineté sur le comté de Barcelone et les autres comtés catalans dont le Roussillon et la Cerdagne. En contrepartie, Jacques Ier renonce, d'une part, au Fenouillèdes et au Peyrepertusès cédant ainsi les châteaux de PuylaurensFenouilletCastel FizelPeyrepertuse et Quéribus mais il renonce aussi à ses droits de suzeraineté sur les comtés de Toulouse et de Saint-Gilles ainsi que sur le Quercy, la vicomté de Narbonne et l'Albigeois, les comtés de Carcassonne, de Foix et du Razès, Béziers, le Lauraguais et le Minervois, Nîmes et Agde, Millau, le Gévaudan, une partie du Rouergue mais également la Provence. Il ne conserve que la seigneurie de Montpellier, la vicomté de Carlat et la baronnie d'Aumelas. A l’époque et comme on le voit au travers de ces renoncements, on parle peu de frontière mais plutôt de territoires et de limites. Toutefois, ces acquisitions dessinent d’elles-mêmes une ligne qui va faire office de frontière. Celle qui nous intéresse ici c’est celle qui passe au sud des Corbières désormais protégée côté français par les forteresses des Termes, d’Aguilar, de Niort-de-Sault, de Quéribus, de Peyrepertuse et de Puilaurens. Cette nouvelle ligne va être bénéfique pour les deux parties car des deux côtés, on n’avait pas attendu le traité pour protéger ses possessions et de nombreuses villes, villages, églises avaient été fortifiées. On peut citer des villes comme Perpignan, Ille-sur-Têt et Vinça mais il y en a bien d’autres. Il y a aussi des petits villages aux forts d’importances parfois inégales disposant le plus souvent de tours défensives comme Périllos, Castelvell, Palmes, Roquevert, Trémoine, Lansac, Bélesta, Montalba, Latour-de-France, Cuxous, Caladroy, Corbous, Arsa, Le Vivier, Fenouillet. Des églises comme celle de Saint-Martin de Latour-de-France ou de Saint-Barthélémy de Jonqueroles. Le traité va engendrer de nouvelles forteresses comme celle de Salveterra à Opoul ou bien Salses un peu plus tard. Les historiens parlent parfois de « ligne Maginot médiévale ». La frontière se poursuit vers l’ouest et sépare désormais les deux royaumes car outre le comté de Barcelone, les renoncements du roi de France sur la Catalogne permettent à Jacques 1er de posséder les comtés du Roussillon, du Conflent, de Cerdagne, d’Urgel, de Berga, de Ripoll, du Bésalu, d’Empuries, d’Ausona et de Girona. Le but louable qui était de faire la paix est atteint mais celui d’éviter des enclaves subsiste malgré tout. La pire des enclaves est sans doute celle qui a consisté à séparer des populations aux langues différentes. C’est ainsi que des catalans se sont retrouvés dans le royaume de France et vice-versa. En restant peu claire et donc floue, cette frontière ne sera jamais trop respectée et sera constamment l’objet de malentendus entre les deux royaumes, engendrant des conflits quasi permanents, et ce jusqu’en 1659 et le Traité des Pyrénées…..mais ça c’est une autre Histoire.

Les bornes sur le terrain ont-elles matérialisées cette frontière ? C’est la thèse la plus souvent admise par les historiens. Outre celles présentées dans ce reportage, il se dit qu’il y en aurait également du côté de Fitou, Fitou ayant pour origine le latin « fita » signifiant « limite » ou « borne ». Il se dit également qu’il y en aurait quelques autres perdues dans la nature, nature où la végétation trop dense ne permettrait pas d’y accéder ou de les retrouver. Tout est possible. En tous cas, les plus connues sont celles présentées ici dites de Bélesta et du Pilóu d’en Gil auxquelles il faut rajouter celle du Puig Pédrous. Quand à la plus remarquable c’est sans doute celle de Montner que l’on appelle la « Roque d’en Talou ». Elle ne ressemble pas du tout aux précédentes puisqu’il s’agit d’une simple roche gravée d’une croix pattée aragonaise d’un côté et de l’autre du blason avec les armoiries des Montesquieu, seigneurs de Latour-de-France. Ce blason est surmonté de la date de 1617 qui serait probablement la date de son burinage. Cette roche marque-t-elle la frontière de 1258 ? Les historiens le pensent car la croix pattée ressemble très étrangement à celle qui se trouve au pied de la borne de Bélesta. Est-ce suffisant ? Voilà une question à laquelle comme bien d’autres je n’ai pas de réponse……

(**) Fête de la chèvre : Apparemment, chaque année Montalba-le-Château fête la chèvre au mois d'octobre. C'est en tous cas ce qui transparaît de divers articles et reportages que j'ai pu lire sur Internet. Cette fête explique sans doute les étranges sculptures métalliques les représentant au sein du vieux village. 

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Le Hameau et le château de Cuxous depuis Latour-de-France

Publié le par gibirando

 

Ce diaporama est agrémenté de la musique "Maléna" de Ennio Morricone composée tout spécialement pour le film éponyme, oeuvre du réalisateur Giuseppe Tornatore avec comme acteurs principaux Monica Bellucci et Giuseppe Sulfaro

 Le Hameau et le château de Cuxous depuis Latour-de-France

Le Hameau et le château de Cuxous depuis Latour-de-France

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7 décembre 2018. Pour Dany et moi, en effectuant cette courte randonnée vers « le Hameau et le château de Cuxous (*) à partir de Latour-de-France », nous en sommes à vérifier si une marche pédestre d’une dizaine de kilomètres est toujours dans nos cordes. Elle, à cause de sa prothèse au genou droit, et moi en raison de problèmes dorsaux aléatoires mais bien trop récurrents à mon goût. C’est donc presque sur un coup de tête qu’en ce vendredi nous sommes partis réaliser cette balade quasiment « thérapeutique ». Idéaux pour les « convalescents » que nous sommes, un chaud soleil et un grand ciel bleu sont de la partie. Nous avons quelques heures à tuer. Il est presque 15 heures quand Latour-de-France nous accueille. Le départ s’effectue indifféremment de la terminaison du Boulevard du Lieutenant Pruneta ou de la rue de la Fontaine. La fontaine est là, à l’endroit même où nous garons notre voiture sous un immense eucalyptus. Fontaine ou source captée ou peut-être les deux, allez savoir ? En tous cas, le lieu est assez étonnant car la fontaine est à semi enfouie et agrémentée à ce qui ressemble à deux fenêtres. Un linteau de marbre en indique probablement son ancienneté : 1841. Bien qu’il suffise de poursuivre à pied le chemin de Roucatille qui est le prolongement des rues citées plus haut, j’analyse par précaution le tracé que j’ai enregistré dans mon G.P.S. Le départ est bien là et le parcours aussi, assez simple mais asphalté sur sa partie première sur une longueur que j’estimerais à moins de 2 km. Pendant que j’indique à Dany la route à suivre, je file photographier un oratoire que je viens d’apercevoir un peu plus haut. Composé de cayroux et de pierres de schistes, si l’oratoire est plutôt joli dans ce décor de vignobles presque à perte de vue, l’absence de toute mention et sa niche vide le rendent sans grand intérêt pour le curieux que je suis. En tous cas, on ne sait pas à quel saint ou à quelle sainte il est dédié, ce qui n’empêche en rien une éventuelle prière. Je file retrouver Dany qui a déjà pris pas mal avance. Apparemment l’élévation et l’asphalte de la route ne semblent pas être des freins au rythme plutôt soutenu qu’elle a choisi en ce début de balade. Son genou a l’air de fonctionner convenablement mais je croise les doigts et attends la suite. Moi, et à cause des passereaux très nombreux que je tente de photographier, j’ai déjà oublié qu’il y avait une route, une montée et de l’asphalte. Pinsons, chardonnerets, verdiers et bruants en très grand nombre et quelques fauvettes, je fais constamment le yoyo entre mon envie d’immortaliser les oiseaux et celui de ne pas me laisser distancer. Finalement, en arrivant en haut de la côte, fin de la principale mais modeste déclivité, c’est le soleil qui a raison de tous mes desseins, mettant fin à ce choix cornélien. Ses puissants rayons dans les yeux m’enlèvent toutes possibilités raisonnables de photographier correctement les oiseaux. Alors, je me rabats sur les paysages qui ne sont pas moins attrayants, loin s’en faut. Il y a Latour-de-France d’abord, comme sortie d’un puits de lumière, puis tout autour des horizons que je commence à bien connaître : la Tourèze dont on a dit qu’elle était mystérieuse, plus loin la Tour del Far, les carrières comme autant de cicatrices faites aux paysages, les collines dominant Estagel ; Monts d’Estagel, Cimetière des Maures, Coumes de Calce, Serrat d’en Bouguadé et Força Réal. A ces décors bien connus pour les avoir cheminés voire approchés, viennent se rajouter toutes ses étonnantes élévations en pierres qu’il y a au bord du chemin : murets simples ou démesurés, capitelles, cabanes, casots ou simples amoncellements anarchiques, ici la pierre sèche a toujours été le matériau de construction le plus usité mais aussi le mauvais caillou dans la chaussure du paysan laboureur. Le bitume se termine et on délaisse la route qui part à gauche au profit d’un étroit sentier filant tout droit et dans un corridor de garrigue. La Tuilerie Vieille indique mon bout de carte IGN, mais rien ne vient étayer cette appellation. Il faudrait peut-être chercher mais le temps nous manque. Ici, le maquis et les vignes sont les souverains végétaux et les oiseaux que je me suis remis à photographier semblent en être les seuls serviteurs. Pour se servir, ils se servent ! Toujours en de très grands rassemblements, ils « grapillonnent » aussi bien les raisins secs que toutes les baies comestibles sauvages qu’ils ont à se mettre sous le bec. Les pinsons sont de très loin les plus nombreux mais il y a aussi des petits groupes de chardonnerets et de serins. La plus jolie des surprises est une magnifique huppe fasciée dont j’ai lu récemment qu’elle aussi était entrain de devenir sédentaire dans notre belle et chaude région. Le grand nombre de volatiles, réjouissant de surcroît, démultiplie la difficulté de les approcher pour les photographier. L’étroit sentier laisse la place à un chemin plus large puis carrément à une piste terreuse dès lors que Cuxous apparaît. En arrivant dans le hameau, et malgré la présence d’une voiture et les portes ouvertes d’un mas, j’ai comme le vague sentiment d’arriver dans un lieu abandonné. Il est vrai que le premier bâti rencontré et visité est un vieux petit local professionnel ouvert à tous les vents dont la fonction exacte, mais sans doute agricole, m’échappe un peu. Ce n’est pas le seul ! On y découvre des plans de travail carrelés de blanc, des éviers, des bidons, des télécopies et beaucoup de poussière et de feuilles mortes. Un peu comme si la vie s’était arrêtée, sans prévenir, à cause d’un fléau foudroyant et inattendu.  Le reste du village dans lequel on flâne est presque du même acabit avec des volets clos et une horloge que ne fonctionne plus depuis très longtemps. Oui, le temps semble s’être arrêté et le lieu complètement désertique prend des allures de petit hameau fantôme. La chapelle fermée, dédiée à Saint-Cyprien et Sainte-Corneille elle aussi est plutôt simple d’aspect. J’y note, outre le fait quelle a perdu ses cloches, un petit pin poussant dans son clocher. L’histoire d’un arbre poussant au sommet d’une église se répète comme à Mosset, à Estagel ou à Sournia. Alors que reste-t-il quand les vivants ne sont plus là ? Les morts bien sûr ! Eux nous parlent au moins ! Enfin, leurs sépultures nous parlent. Le minuscule cimetière est presque bien plus parlant qu’un guide touristique. Il y a certes des tombes toutes simples, mais toujours fleuries, petits carrés remplis de graviers, mais on y découvre surtout les pierres tombales de baronnes, d’un marquis et d’un chevalier, et l’on peut, sans trop de risques, imaginer qu’il s’agit des châtelains du hameau. M’intéressant un peu à l’Histoire, un seul nom de famille me parle celui de « Villaret de Joyeuse (**) ». Maréchal, général ou amiral, je ne me souviens plus très bien ? Etant parti faire cette balade sans rien préparer, je suppose que s’agissant d’une famille de la noblesse française, je n’aurais aucun mal à découvrir un arbre généalogique sur Internet et quelques informations sur le château. Si le château ne paraît pas fermé, mais tout de même privé dans son accès, nous y sommes accueilli par trois magnifiques chiens noirs venant vers nous en vociférant. Si ce ne sont pas vraiment des molosses, la puissance qu’ils dégagent, leurs aboiements répétés, leurs regards pleins de méfiance et surtout leurs babines écumeuses redoutablement dentées les rendent terriblement effrayants. On en mène pas large ! Finalement et par bonheur, ils s’arrêtent à deux mètres de nous, s’arrêtent d’aboyer aussi et sur les trois, il y en a même un qui vient se laisser caresser. Quelques minutes à observer le château presque autant que les chiens qui continuent de nous regarder, et nous voilà rapidement hors du hameau sur la petite D.17. C’est le moment que choisit une buse pour venir se faire tirer le portrait avant de se raviser. Un coup d’oeil sur mon G.P.S et ma carte, un tracé quelque peu sinueux que nous ne trouvons pas et un col de l’Arque déjà là nous laisse quelque peu songeurs.  Ne serions-nous pas allés trop loin ? Seul les paysages grandioses vers le pays Fenouillèdes et les Corbières nous retiennent quelques instants. Nous rebroussons chemin et le tracé enregistré dans mon G.P.S nous remet sur le bon itinéraire. Des passereaux toujours en grand nombre, quelques rares papillons, des casots ruinés, une vieille borne et un vieux puits et surtout de biens jolis capitelles à encorbellements ; pas toutes solides d’ailleurs, alors attention ;  la suite du parcours est agréable et très intéressante. Intéressante, elle l’est d’autant plus que la chapelle Saint-Martin se présente. Nous la connaissons bien cette chapelle ruinée, pour y être venus plusieurs fois et notamment en 2010, mais c’est la toute première fois que nous l’abordons par le haut et de ce côté. Si la chapelle romane ruinée est à bien des égards intéressante, par sa taille imposante, sa toiture en tuiles rouges et sa construction en pierres de schistes pas trop bien équarries, le plus surprenant reste ce porche médiéval ouvert aux quatre vents. En réalité, on observera que la chapelle était entourée d’une enceinte et que ce porche était probablement la seule issue pour y pénétrer. Alors cette chapelle a-t-elle eu un usage militaire ? On peut logiquement l’imaginer. Par la force des choses, la fin du parcours très rectiligne et sans nouvelle vraie trouvaille est un peu plus lassante. Si lassante que Dany finit même par prendre un petit bouledogue noir pour un marcassin. Heureusement quelques très beaux panoramas sont toujours là pour nous sortir d’une évidente torpeur qui a tendance à nous gagner. Sans nécessité d’accélérer les foulées, Latour-de-France se rapproche à grands pas. Eclairé par les derniers rayons du soleil, son clocher opalin se dresse tel un phare au milieu de tous les remparts couleur brique qui l’entourent. Il est 18h quand nous retrouvons notre voiture près de la fontaine. Petits handicaps et donc flânerie oblige, nous avons mis 3 heures, haltes et visites incluses, pour accomplir cette courte mais agréable et enrichissante balade de 9,8 km pour un dénivelé de 227 m et des montées cumulées de 336 m. Enfin tout va bien à l’arrivée et c’est bien là l’essentiel. Il faut noter qu'il existe une version un peu plus longue consistant à partir de la chapelle Saint-Martin à descendre vers le fleuve Agly et à revenir en longeant sa rive droite. Carte IGN 2448 OT Thuir – Ille-sur-Têt Top 25.

 

(*) Cuxous :  Que dire du hameau et du château du Cuxous qui n'ait été déjà dit et surtout écrit ? Le hameau dépend de la commune de Cassagnes. Le nom Cuxous, que l'on peut aussi écrire "Cuchoux", "Cuchous" ou encore "Cuxus" est cité pour la première fois en l'an 845. Un site a écrit l'an 84, mais je pense qu'il s'agit d'une erreur. Sa chapelle est alors une possession de l'abbaye de Lagrasse (Aude). Le château, lui, daterait peut être du XIIIeme siècle. Les deux édifices seraient désormais des biens privés, lesquels malheureusement ne se visitent pas. Je vous donne quelques liens bien plus parlants que ce que je pourrais en dire : 

http://jeantosti.com/villages/cassagnes.htm

http://cassagnes66.pagesperso-orange.fr/village/general.html

https://www.les-pyrenees-orientales.com/Villages/Cuxous.php

http://messor-capitatus-histoire.blogspot.com/2017/04/cuxous-chapelle-saint-cyprien.html

http://autourde.over-blog.com/article-le-chateau-de-cuchous-cuchoux-cuixos-cuxus-86369799.html

http://jctruffet.com/Consultation/Consult_chateau_formulaire.asp?Nom_chateau=Cuxous_Cuchous

https://monumentum.fr/chateau-de-cuxous-pa66000002.html

(**) Noms mentionnés sur les pierres tombales de Cuxous : Parmi tous les noms mentionnés sur les pierres tombales du cimetière de Cuxous, celui de Villaret de Joyeuse est de loin le plus connu dans l'Histoire de France. Idem dans les sites généalogiques où 45.193 données sont par exemple présentes sur le site MyHeritage. C'est ainsi que Wikipédia nous rappelle aux bons souvenirs de Louis Thomas Villaret de Joyeuse (1747 ou 48-1812), vice-amiral français de son état et de son frère Jean-Marie de Villaret-Joyeuse (1757-1847) qui lui était général de la Révolution française et de l'Empire. Notons que les deux frères sont côte à côte dans le conflit qui oppose la France et l'Angleterre pour la possession de la Martinique après la Révolution française. Après différents soubresauts, cet épisode martiniquais se termine bien pour eux. Notons aussi que le nom de Villaret n'aurait rien d'aristocratique et que le rajout "de Joyeuse" aurait été usurpé par leur père (source Wikipédia). Si les Villaret ont été des serviteurs de la France, la famille de Lorgeril n'est pas en reste. Il suffit de compulser la longue liste familiale présente sur le site Wikipédia pour en être convaincu. Si les "de Boixo" ne sont pas des inconnus, le destin de cette famille apparaît comme plus régionale. On retrouve cette famille sur Wikipédia dans "les Familles subsistantes de la noblesse française" sous le patronyme "de Boixo de Méritens" comme sur la pierre tombale de la baronne Symmone de Lorgeril (1889-1965) aperçu à Cuxous. De fil en aiguille et depuis le site Wikipédia, un lien permet de les retrouver dans le "Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXeme siècle". On peut y lire : "la famille de Boixo appartient à la noblesse du Roussillon. Elle a été inscrite en effet en 1712 au nombre des familles des bourgeois de matricule de la ville de Perpignan qui jouissaient des privilèges nobiliaires. Ignace de Boixo et Dominique de Boixo de Noell prirent part en 1789 aux assemblées de la noblesse du Roussillon." . Enfin la famille d'Alexandry d'Orengiani n'est pas inconnue non plus. Originaire du Piémont italien, puis installé en Savoie au XVIIeme siècle, le plus connu d'entre-eux est le baron Frédéric (1829-1894), homme politique, fervent défenseur d'une Savoie française puis maire de Chambéry. Bien évidemment, ayant axé mes recherches généalogiques sur les noms aperçus sur les tombes de Cuxous, j'ai retrouvé la plupart des personnages sur les sites dédiés (Généanet, Filae, Myheritage). J'ai noté que certaines dates des décès n'avaient pas fait l'objet de mises à jour. Comme pour toutes les familles aristocratiques qui se respectent, on retrouve assez facilement leurs blasons sur le Net. Pour les hommes gisant à Cuxous, leurs principaux états de service sont déjà inscrits sur leurs pierres tombales. Il faut néanmoins noter que certains membres de la famille de Boixo ont été des hommes politiques de renom quand d'autres ont oeuvré dans les domaines de la mer ou de l'agriculture. Certainement qu'ils étaient tous des héritiers du château de Cuxous.

 

 

 

 

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Tous les voyants sont au rouge.

Publié le par gibirando

Tous les voyants sont au rouge.


 

Alors que les gilets jaunes sont dans les rues depuis plus de 4 mois et s’impatientent, le président Macron avec une aisance déconcertante continue son « one-man-show ». Certains diront sa campagne électorale. Je le pense aussi. Ecouter les français c’est certes bien mais les écoute-t-il vraiment lui qui a toujours voulu renverser la « table politique ». Certains diront qu’il a réussi à la renverser sauf que depuis cette table lui est retombée dessus !  Détricoter le droit du travail, réformer les prud’hommes, supprimer l’ISF, enlever 5 euros sur les APL, augmenter la CSG des retraités plutôt que de faire payer les plus riches, n’étaient-ce pas de graves erreurs de jugements ?  Lors de ses débats, il m’arrive parfois de le regarder un peu et j’avoue qu’il m’impressionne car il semble connaître tous les sujets et avoir  les réponses à toutes les questions.  Parfois, je me dis qu’on pourrait même faire l’économie d’un tas de ministres s’il ne tenait qu’à lui. Que ce soit près des élus ou des citoyens lambda, il répond toujours avec une incroyable désinvolture qui pour moi frôle l’insolence ou peut-être même l’inconscient. Est-il insolent ?  Inconscient de la situation ? Non sans doute pas. Il est trop intelligent pour cela. Il est surtout un acteur de théâtre. Le petit théâtre dans lequel Brigitte l’a initié était trop petit pour lui, alors il a choisi la France comme scène à ses facéties et prouesses de comédien. Force est de reconnaître qu’il a réussi cette prouesse-là. Est-il un excellent comédien ? Je ne sais pas ? Un jour, l’avenir nous fournira la réponse. Dans l’immédiat, tous les voyants français continuent d’être rouges. Ce n’est pas moi qui le dit mais des médias, des associations, des organismes très bien informés. Des voyants rouge sang ? Il n’y a qu’un pas qu’il ne faudrait pas franchir car une guerre civile ne serait une solution pour personne. En tous cas, quand je vois toute la casse qu’il peut y avoir certains samedis, si ce n’est pas encore la guerre, c’est le début des hostilités. Comment appelle-t-on un citoyen lambda, avec un gilet jaune ou pas, qui s’en prend à une banque ou pire encore à un simple commerçant lui détruisant son outil de travail ? Un acte de violence gratuit ? Une révolution ?

 

Oui il y a urgence à trouver rapidement des solutions car les principaux voyants sont au rouge et les faire passer au vert ne se fera pas d’un simple coup de baguette magique.

 

  • Le dette de la France : rouge. Elle était de 2.299,8 milliards d’euros à la fin du premier trimestre 2018, elle est de 2.313,9 milliards à ce jour (Sources Le Journal du Net et Les Contribuables Associés)
  • Le déficit budgétaire : rouge. Le budget de l’état 2019 adopté à l’Assemblée Nationale fin décembre 2018 prévoit un déficit budgétaire de 107 milliards soit 3,2% du PIB. (Source Wikipédia)
  • La dépense publique : rouge. A mi-mandat d’Emmanuel Macron, la dépense publique aura augmenté de 51 milliards contre 37,1 milliards pour la même période sous François Hollande (source Tous Contribuables N° déc.2018-fév.2019).
  • La fiscalité : rouge. Avec Macron et son gouvernement, les taxes fleurissent quelques soient les saisons. A chaque jour suffit sa peine mais à Bercy, on ne peine pas à trouver une nouvelle taxe presque chaque jour. Quand aux impôts, ils explosent. 1.057 milliards de prélèvements obligatoires en 2018, 1.070 milliards prévus pour 2019. (source Tous Contribuables N° déc.2018-fév.2019).
  • Le travail et le chômage : rouges. Connaître les vrais chiffres des sans-emplois relève de la gageure. A titre d’exemple et en juillet 2018, les chiffres français fournis par Pôle Emploi et ceux du BIT (Bureau International du Travail) différaient de 970.000 personnes. Alors il semblerait néanmoins que le chômage soit en baisse en ce moment. Encore que les chiffres donnés par l’Insee soient à prendre avec des pincettes car provisoires et ne tenant pas compte des Dom-Tom. La France reste néanmoins dans le peloton de tête pour son taux global par rapport à sa population active et pour le chômage des jeunes et des plus âgés. En tous cas, elle a le taux de chômage le plus élevé des pays développés (Source Wikipédia) Notons que la plupart des économistes sont d’accord pour dire, que pour de multiples raisons, 1,2 à 1,5 millions de personnes ne seraient pas comptabilisées dans les chiffres fournis par l’Insee. 10% de la population française ou presque vivrait donc de l'assistanat. Enfin, notons que les emplois offerts sont de plus en plus précaires et que la durée moyenne d’un chômeur est de 620 jours sans trouver d’emploi. Effarant !
  • La démographie : rouge. Bien qu’on ait du mal à le croire, en France, le nombre de naissances serait en baisse ces dernières années et la démographie plutôt stable. Les décès pour cause de grippe en seraient un des effets mais pas le seul. La population augmente néanmoins et notamment à cause d’un solde migratoire positif. Notons néanmoins que le taux démographique de la France reste un des plus élevés d’Europe tout comme son taux de fécondité (Sources Insee). Bien évidemment, il  y a des effets négatifs à une démographie en berne mais il y a aussi bien des effets négatifs à l’arrivée de populations qui ont du mal à s’intégrer. Je ne sais pas si les deux effets négatifs s’équilibrent mais les chiffres cités ci-dessus me font craindre que non.
  • L’économie : rouge. Tous les économistes sont d’accord pour dire que l’économie française s’essouffle depuis de nombreuses années. La croissance est rarement au rendez-vous, la consommation est en berne et les mouvements des gilets jaunes n’arrangent en rien les affaires qui restent moroses pour ne pas dire catastrophiques dans certains cas. Quand à la balance commerciale (59,9 milliards de déficit en 2018), il y a belle lurette qu’elle n’a plus été positive (2003) et qu’au contraire, elle continue de se dégrader sous l’effet de notre dépendance pétrolière. De plus, la croissance du PIB par habitant français a été plus faible que celle de certains autres pays développés, au cours des deux dernières décennies. (Source Wikipédia). Notre pouvoir d’achat en pâtit. Oui, il y a mieux que la France en matière économique et nos entreprises continuent de souffrir d’une mondialisation qui n’est pas prête de s’arrêter. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir fait des gestes en faveur des entreprises et de l’emploi mais les milliards donnés par l’Etat par le CICE par exemple n’ont pas eu les résultats escomptés, ni en terme d’emplois, ni en terme d’investissements, ni en terme de développements. Notons quand même que la France est le pays d’Europe qui rémunère le mieux les actionnaires de ses entreprises. On ne peut pas tout avoir !
  • L’immigration : rouge. Selon une étude de l’Insee, si la population française a augmenté de 3,2 personnes entre 2006 et 2016, elle le doit en partie (18%) à un solde migratoire positif. Au-delà du fait que les migrants, en grande partie venus d’Afrique, ont du mal à s’approprier nos coutumes, on voit bien les problèmes insurmontables qu’ils engendrent. Qui n’a pas vu les images des bidonvilles de Calais, celles de ces abris de fortunes sous les ponts de Paris, celles de ses gymnases où des centaines voire des milliers de personnes vivaient entassées ? Celles de certains migrants errant dans nos rues ou nos supermarchés ? Si accueillir c’est parfois bien, le faire dans des conditions humaines et dignes c’est mieux ! Or, on voit bien qu’accueillir dignement n’est pas ou plus possible.
  • Terrorisme, insécurité, délinquance, incivilités : rouges. La France est, selon une étude internationale publiée en juin 2017 et consultable sur Internet, le pays le plus touché par les attentats djihadistes depuis la proclamation du « califat » de l'État islamique, le 29 juin 2014. 258 personnes ont perdu la vie dans treize attentats islamistes en France entre mars 2012 et décembre 2018 (Source Wikipédia). Outre ce problème-là qui est donc majeur, l’insécurité et la délinquance plus globalement s’amplifient sinon pourquoi les prisons seraient-elles pleines et même surchargées ? (Source Observatoire International des Prisons). Malgré les analyses très optimistes de certains chercheurs, dans tous les cas de figure , les violences sont allées crescendo depuis quelques années et nos gouvernants, tout partis confondus, semblent incapables à trouver des solutions. En cherchent-ils des efficaces au moins ? J’en doute parfois. Quand je vois que parmi nos 70.000 détenus, 15.000 seraient étrangers, je me demande pourquoi on les garde, les nourrit et les blanchit aux frais du contribuable ? La statistique ne dit pas combien ont la double nationalité et je trouve que ça serait bien de savoir. Les samedi violents et répétitifs, l’antisémitisme qui sévit de plus en plus viennent confirmés ce sentiment d’insécurité très présent chez des français de plus en plus nombreux..
  • La qualité des services publics et en général  : rouge. Si vous n’êtes pas confrontés régulièrement à des problèmes avec l’administration, avec votre banque, avec votre assurance ou votre mutuelle soit vous avez beaucoup de chance soit vous êtes l’exception qui confirme la règle. Moi, il ne se passe pas quelques semaines sans que je ne sois pas confronté à un souci avec la Sécu, les impôts, une difficulté à trouver un toubib disponible un week-end, à obtenir un rendez-vous avec un spécialiste rapidement, à obtenir un paiement, un document et que sais-je encore, etc……Oui, les services et les rapports de personnes ne sont plus ce qu’ils étaient. Qui pourrait dire le contraire ? Quand on téléphone, c’est une machine qui répond le plus souvent. Pour ceci, faites le 1, pour cela faites le 2, etc…alors ne venez pas me dire qu’il s’agit d’un bon service. Et je ne parle pas de tous ces appels chiants à l’extrême que l’on reçoit à longueur de journée pour consulter une cartomancienne, changer de fournisseurs, isoler notre maison, changer de mutuelle et que sais-je encore. Pourtant ce n’est pas faute de payer de plus en plus en cher pour conserver une qualité de services ! Quand nous regardons nos factures que voyons-nous ? Des abonnements, des taxes, des services……
  • La construction et le logement : rouges. « Quand le bâtiment va tout va » nous ressasse la célèbre expression, sauf qu’aujourd’hui, les experts de l’immobilier sont très inquiets de l’avenir. Ce n’est pas moi qui le dit car je n’y entends rien mais les constructeurs de maisons individuelles (Source Boursorama) et les agents immobiliers qui s’inquiètent aussi d’un marché sur l’ancien qui s’épuise (Source Le Journal de l’Agence). Si le neuf et le vieux ne vont pas bien, rien ne va plus alors ? Parfois ces problèmes sont si graves que même le logement tombe sur la tête des gens comme à Marseille début novembre 2018.
  • Nos rapports avec l’Europe : rouges. On voit bien que la France n’a plus le leadership qu’elle a eu en Europe pendant des décennies. Nos rapports se tendent avec nombre de pays, souvent pour des problèmes liés à l’immigration mais pas que. L’Union européenne n’est plus ce qu’elle était car tous les pays sont confrontés à des problèmes internes qui pour eux sont d’abord prioritaires. Le Brexit en est le plus triste exemple, d’autant plus triste pour nous que le Royaume-Uni était le principal pays avec lequel nous avions une balance commerciale positive. Il est sans doute temps de remettre tout à plat et de refaire une Europe qui ne soit plus celle des lobbies, des financiers, des paradis fiscaux mais celles des peuples. La paix en dépend sans doute mais à Bruxelles on regarde trop souvent ailleurs. Il faut changer tout ça.
  • Nos rapports avec les USA, la Russie et la Chine : rouges: Il ne faut pas se leurrer les différents rendez-vous entre Macron et les dirigeants de ces pays-là ont permis de prouver que la France n’a plus cette influence primordiale qu’elle avait eu un tant soit peu du temps de Sarkosy. On tente en vain d’exister en maintenant nos forces militaires sur des terrains encore opérationnels mais pour combien de temps encore ? La France existe encore grâce à son arsenal nucléaire mais Macron sent un mauvais souffle venir vers nous et voudrait une armée européenne. Problème ? Personne n’en veut et on se retrouve seul depuis que les britanniques ont dit « oui » au Brexit. La France gendarme de l’Europe ? A la gendarmerie de Saint-Tropez on doit bien se marrer !

Oui, avec sa désinvolture, peut-être que le président Macron voudrait nous faire croire que tout va bien. Il n’en est rien même si bien entendu on ne peut pas lui coller tous les problèmes sur le dos. La plupart des problèmes sont antérieurs et il en a hérité. Mais quand bien même, la France n’est pas un vaudeville léger où les comédiens et les spectateurs pourraient rire de tout. Quand ça ne va pas bien, il faut que les français le sachent et surtout il faut tout tenter pour faire en sorte que ça aille mieux. Les français attendent que quelques feux passent au vert. Après tout ne dit-on pas qu’ « un ciel rouge au coucher du soleil est signe de beau temps le lendemain ». Tout serait donc permis ? J’espère sincèrement que tous ses voyants rouges seront comme le ciel du coucher du soleil et donc signes annonciateurs de lendemains meilleurs.

 

 

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La Boucle de Port-Mahon depuis Sigean

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la chanson "What a Wonderful World" des compositeurs Bob Thiele et George David Weiss. Elle est successivement jouée ou chantée ici par "Malin" Villagran (guitare) et son orchestre, Michael Bublé (chant), Stacey Kent (chant), Sounds Orchestral (orchestre), Hinterland Jazz Orchestra (chant) et enfin par le maître Louis Armstrong accompagné de Kenny G (saxo). 

La Boucle de Port-Mahon depuis Sigean

La Boucle de Port-Mahon depuis Sigean

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Le 1er décembre dernier, en roulant vers Sigean, lieu de départ de cette randonnée pédestre intitulée « Boucle de Port-Mahon », j’en suis à me demander depuis quand je ne suis plus venu randonner dans ce secteur. Je me souviens de diverses balades effectuées en 2016 dans l’Aude, et notamment celles non loin de là intitulées la « Boucle de Canto-Perdrix depuis Portel-des-Corbières » ou la « Boucle de La Palme », je me souviens bien évidemment d’un mémorable mais « énervant » tour sur le « Sentier du Golfe Antique (*) », effectué en 3 jours et en septembre, mais l’année de ce passage à Sigean lors de la dernière étape de ce tour continue de m’échapper. Ce n’est pas en 2013, année d’un inoubliable Tour du Capcir avec mon fils.  2014 ou 2015 restent donc en balance ? Je ne sais plus exactement ! Je finis par arrêter de me poser la question en me disant « Le temps passe si vite pour le retraité que je suis ! ». En arrivant à Sigean et sachant que le départ pour Port-Mahon n’est pas très loin du centre-ville, je réussis par chance à garer ma voiture à proximité. Là, déambulant à la recherche de la ligne de départ, je retrouve le bistrot où je m’étais attablé en terrasse pour y manger un énorme pan-bagnat agrémenté d’une non moins volumineuse chope de bière. Très affamé ce jour-là et un peu lassé de boire l’eau de ma gourde, j’avais rêvé de tout ça et ce menu était tombé à pic ! Mais c’était en quelle année au juste ? Allez savoir pourquoi, mais cette question continue de me tarauder la tête ?  De ce Sentier du Golfe Antique, je me souviens de beaucoup de choses pourtant, mais cette question d’année, dont la réponse est forcément bien inutile, reste constamment en suspens. Alors je rentre dans le bistrot pour prendre un café et là les souvenirs resurgissent comme un diable sortant de sa boîte. 2014 bien sûr ! D’un seul coup, en regardant ce petit coin du comptoir où les gens viennent tenter leur chance, je me souviens de cette grille du Loto que j’avais faite, jeu plutôt inhabituel chez moi et pourtant si spontané ce jour-là. Même les numéros reviennent à ma mémoire. C’était les numéros 25-26-27,  jours de ma balade sur le sentier du Golfe Antique auxquels j’avais ajouté le 9 de septembre, plus le 29, jour de naissance de Dany et enfin j’avais joué le 1 et le 4 en numéros de chance pour l’année 2014 soit une grille à 4 euros. Je me souviens qu’en rentrant à la maison, je m’étais aperçu que j’avais gagné 5 à 6 fois plus que ma mise. Ce n’était pas le gros lot certes mais j’avais eu 3 bons numéros. Voilà ce dont je me souviens tout à coup en regardant ce coin du comptoir où j’avais joué mon jeu voilà 4 ans. Je bois mon café, rejoue une grille identique à celle de 2014 et démarre ma balade.  C’est sans doute idiot, mais en sortant du bar, je prends la direction de l’église Saint-Félix avec le cœur léger et un peu comme si j’avais du poids en moins dans mon sac à dos. Ce problème d’année sur le Sentier du Golfe Antique est définitivement sorti de ma tête. L’esprit tranquille, je peux me consacrer à cette « Boucle de Port-Mahon ».  Après des photos de l’église, de quelques oiseaux qui l’occupent, de l’étonnante demeure où ont séjourné les rois Louis XIII et Louis XIV, je trouve aisément le départ c’est à dire la rue de la Barbecanne (ou Barbacane), le panonceau directionnel de ma balade puis la rue des Abattoirs. Voilà, je suis déjà sur le bon chemin et mon G.P.S que j’ai pris soin d’allumer me le confirme. Je l’éteins car comme tout bon P.R, l’itinéraire est bien balisé de jaune. Malgré un départ sous un ciel voilé, mais parfois carrément laiteux ou bleu plus loin, selon le point cardinal vers lequel je me tourne et regarde, malgré le bitume de la route et des décors peu folichons car trop industriels, je reste néanmoins optimiste car je sais que mes véritables cibles sont beaucoup plus loin. J’entends par « cibles », les paysages palustres que je dois cheminer, c'est-à-dire les salins et les étangs, et bien évidemment les « cibles photographiques », avec les oiseaux qui les occupent généralement. Outre celui de retrouver le goût de la marche après quelques problèmes de dos, voilà quels sont mes objectifs principaux. Les petits passereaux étant déjà très présents, je flâne plus qu’il ne faut. Après tout peu importe car j’ai tout mon temps et au moins quelques heures devant moi largement suffisantes pour effectuer les 13 km annoncé. De rares fleurs, des rouges-queues noirs et des tariers pâtres en grand nombre plus quelques autres passereaux joueurs qui ont envie de me distraire, je mets 40 minutes pour atteindre le Grand Salin, à l’endroit même où des vestiges ; transformateur, réseau hydraulique et vannes ; sont les témoins de l’ancienne production du sel. Là, juché sur un ponton bétonné situé derrière le transfo, je photographie des flamants roses. Il y en des roses pales, de très roses et même certains presque rouges. Ils dorment en groupe, la tête enfouie dans leur plumage et perchés semble-t-il sur une seule patte. Un peu à l’écart de ce groupe de « couche-tôt », d’autres flamants, le popotin en l’air,  en sont déjà à l’heure du déjeuner. Tout en avançant comme une armée de soldats roses, ils se balancent comme des culbutos perpétuels plongeant leur gros bec sous la surface et dressant leur postérieur vers le ciel. Ce manège se répète inlassablement et quand par hasard, ils sont plusieurs à le faire en même temps, ça ressemble à une jolie chorégraphie aquatique. Peu après, je quitte enfin le bitume au profit d’un chemin boueux entamant le tour du salin direction le lieu-dit Le Mourillon. C’est l’instant que choisissent deux fauvettes pour me faire courir alors que je suis en quête de leur tirer le portrait. Course bien inutile car je ne parviens pas vraiment à les photographier correctement. Finalement, le chemin s’éloigne très vite du bord du marais et c’est le moment où un faucon crécerelle se lance dans un vol stationnaire parfaitement maîtrisé. Que lorgne t-il au juste ? Un petit rongeur ? Un oisillon ? Un batracien ? Un petit reptile ? Ici, tout est possible dans ce décor étrange où les paysages lagunaires et humides se mélangent si rapidement à la sécheresse du maquis et de la garrigue et aux verdoyantes pineraies. Un chevalier, au bec droit et pointu comme une aiguille, s’égaye dans une mare. Le large chemin que je poursuis se faufile au milieu de ce milieu si variable, mais également au sein de vignobles où chaque pied de vigne affiche des feuilles aux jolies nuances automnales. Jaunes et vertes, vertes et oranges, rouge et parfois même carrément écarlates, les vignes apportent une touche de couleur sous un ciel indécis mais le plus souvent lactescent. Un oiseau jaune sort de son bain tout ébouriffé, se perche en boule sur une branche et se laisse gentiment photographier. Un bruant zizi peut-être ? Bruants, pinsons, chardonnerets, verdiers et bien d’autres passereaux semblent se complaire dans ces décors paysagers si variés. S’ils sont parfois reconnaissables, les photographier reste bien compliqué. Paradoxalement, leur grand nombre m’offre néanmoins de multiples possibilités mais complique parfois la tache. Le large chemin débouche sur une nouvelle route asphaltée, et si le lieu-dit les Cabanes n’est pas très loin selon moi, je juge qu’il est temps d'examiner mon bout de carte IGN car je trouve le macadam bien trop présent en ce début de circuit. Avant de venir, et pour avoir analyser les lieux sur Géoportail et les itinéraires d’autres randonneurs, je sais que d’autres parcours plus lagunaires sont possibles pour atteindre Les Cabanes. Après la lecture de ma carte, je fais le choix de couper à travers champs et vignobles pour me rapprocher au plus près du salin Grimaud. Chemins herbeux mais parfois boueux, sentier dans les roselières puis grande bâtisse à l’abandon cachée dans une pinède; dont je me demande pourquoi elle est dans cet état et quelle était sa véritable fonction ? ; je prends beaucoup de plaisir à marcher dans ces décors bien différents car les oiseaux sont encore très nombreux. Finalement, ce plaisir trouve sa plénitude dès lors que je traverse le Salin Grimaud sur les deux terre-pleins qui le coupent de parts en parts. Si un panneau du Conservatoire du Littoral préconise la tranquillité des oiseaux, je sais que début décembre n’est pas, ni la période de reproduction, ni celle de la nidification des oiseaux dans ce secteur mais elle est parfois celle de la migration. Et puis, je ne fais que passer ! Un petit groupe de tournepierres colorés que j’aperçois sur la berge, et donc je réussis tant bien que mal à photographier un exemplaire, est la preuve évidente de cette migration.  Ici aussi, beaucoup de flamands roses, mais également des goélands, des aigrettes, des hérons et toujours ces passereaux qui ne tiennent pas en place. Tout au bout, le chemin devient presque plage dès lors que je longe l’étang de Bages-Sigean. Sur ma droite, l’île de Sainte-Lucie et derrière moi, Port-la-Nouvelle et son complexe industriel qui s’éloigne. Dans mon envie de marcher toujours plus près de l’eau ; pour ne pas dire obsession ; je finis par me retrouver à patauger sur un chemin herbeux de plus en plus humide car de plus en plus envahi par les eaux et donc de plus en plus profond. Encadré de hauts joncs formant une haie naturelle mais infranchissable, il est temps pour moi de trouver une autre solution que celle qui consisterait à ôter mon « futal » et mes godillots de marche. Je rebrousse un peu chemin, et retrouve un sentier plus sec filant vers un champ en jachères puis des vignes. Là, j’enjambe une clôture, traverse la vigne en question, saute un muret et comme par enchantement, me voilà près de cabanons de pêcheurs. Voilà les véritables cabanes faites de planches ! Quelques minutes plus tard, je débouche sur une vaste esplanade, de nouveau en bordure de l’étang que dans mon entêtement j’avais l’intention de suivre. Un bon chemin se dirigeant vers le hameau des Cabanes en est la continuité naturelle. Un tronc d’arbre planté droit dans une petite barque, tel un gros crucifix, démontre l’originalité et un sens de l’humour très prononcé des gens du cru. Le village que je traverse est calme et très tranquille et si ce n’étaient les piaillements de nombreux moineaux, les cris de quelques étourneaux, le pleur enfantin mais déchirant d’un goéland que je fais fuir à tire d’ailes et le clapotis de l’eau sous la coque des bateaux au mouillage, le silence y serait des plus complets. Je traverse le hameau et son minuscule port de pêche sans presque m’arrêter et poursuis l’étang toujours au plus près de l’eau. Seuls les oiseaux ont réussi à m’arrêter mais il faut dire aussi qu’ils sont les seuls êtres vivants aperçus. Tamaris, prés en jachères, chemin herbeux et toujours des oiseaux à profusion auxquels viennent s’ajouter quelques papillons, criquets et libellules, je n’avance pas très vite dans ce bord du rivage devant me mener vers Port-Mahon. Peu après le très beau domaine de Saint-Michel, je m’arrête pour déjeuner sous les pins et près d’une stèle surmontée d’une croix en fer. En réalité, cette stèle en forme d’obus ressemble très étrangement à ces bornes frontière telles que l’ont peut en voir du côté de Bélesta-la-Frontière ou de Fitou. Sachant que Sigean a également été concerné par cette frontière entre royaume de France et d’Aragon, formalisée par le Traité de Corbeil de 1258, j’en suis à me demander s’il ne s’agit pas d’une borne frontière à laquelle on aurait donné une autre destination en y rajoutant une croix ? Ici, face à l’étang, déjeuner est un réel plaisir. Pas de vent, la surface de l’eau lisse comme un miroir, des petits passereaux que le silence laisse venir gentiment vers moi, un essaim de mouettes rieuses qui viennent doucement se poser avant de se raviser en me voyant, un héron cendré que ma présence ne perturbe pas plus que ça car je le vois simplement hésitant à venir se mouiller les pattes ou bien à aller se percher sur un grand pin puis en définitive il choisis de faire les deux, et enfin un cormoran très noir planant en rase-mottes et venant vers moi comme un oiseau de mauvaise augure avant de repartir. La Nature à l’état brut comme j’aime l’observer ! Or mis quelques pinsons jouant dans les pins, une grande aigrette au bec jaune et un chevalier guignette picorant les algues de la rive, la suite vers Port-Mahon est forcément moins divertissante. D’abord parce que les oiseaux finissent par disparaître ou presque, ensuite parce qu’une brise du nord se fait légèrement sentir mais surtout à cause de la base nautique à laquelle je parviens. Bien qu’elle soit déserte, elle me ramène, avec son centre de voile, ses pontons et ses bateaux, à un début de civilisation que j’avais fini par oublier. Par bonheur, le sentier s’élève dans les pins en direction d’une falaise crayeuse où se trouve une table d’orientation. Si la table en elle-même, avec ses quatre supports cimentés, n’a rien d'insolite, les vues, elles, sur l’étang de Bages-Sigean, ses presqu’îles et ses îlots, sont vraiment superbes. En regardant plus loin, on distingue les Corbières maritimes sur la gauche, plantées quelles sont d’innombrables éoliennes, et sur la droite le Massif de la Clape. En dessous, pointé vers le large et vers l’île de l’Aute, j’observe ce qui ressemble à un terre-plein, voire aux vestiges d’un très vieux débarcadère. Ce terre-plein que l’on appelle le Clamadou s’avance sur quelques mètres puis disparaît dans les eaux, terre-plein sur lequel les chercheurs semblent en désaccord quand à son origine que certains disent antique, d’autre médiévale ou bien encore carrément moderne car supposant que sa fonction unique était de décharger du sel. Certains historiens vont plus loin et prétendent que ce débarcadère serait le dernier vestige d’un port aujourd’hui disparu, celui de Port-Mahon, mais sans pour autant être d’accord sur son ancienneté, qui elle demeure apparemment incertaine autant que sa toponymie (**). La suite, sans consulter mon G.P.S, et ayant perdu le balisage, se transforme en un égarement non souhaité mais pas pour autant désagréable. La falaise vu d’en bas, avec ses strates marneuses et blanches, car calcaires, permet de se faire une meilleure idée de sa géologie. Elle ressemble bien sûr à toutes les falaises du secteur et notamment à celles que l’on trouve à Sainte-Lucie ou bien à la Franqui. Après ce petit entracte involontaire, je me ravise, remonte la falaise dans sa partie la plus accessible et retrouve le tracé balisé de jaune un peu plus haut. Ici, commence une toute autre balade, plus loin des salins et des étangs, mais où les pinèdes et les vignobles se partagent l’espace de manière alternée. Saint-Joseph et Saint-Michel sont les noms des lieux que je lis sur des panonceaux. Les saints semblent souverains sur cette petite péninsule de Port-Mahon car je découvre aussi un oratoire en bordure d’un mas. Malgré quelques mas, des murets en pierres sèches et un chemin qui se mue en un parcours sportif, les décors restent plutôt sauvages. Les passereaux continuent d’être présents mais presque essentiellement dès lors qu’il y a des clairières et des vignobles. Finalement, au lieu-dit Caussagues, un chemin dominant le Grand Salin descend vers le bien nommé Domaine de Bellevue. Il s’agit d’une grande bâtisse, mi-bastide provençale, mi-maison de maître aux volets clos et donc on peut raisonnablement penser qu’elle est en réalité une résidence essentiellement secondaire. Un peu par erreur mais voulant m’approcher pour la voir de plus près, j’emprunte un chemin qui file vers elle mais les très hauts buissons ardents qui font office de clôtures m’empêchent de la voir. Je fais demi-tour et poursuis la route passant devant la belle bâtisse puis l’itinéraire tourne à droite en direction du lieu-dit Les Cavettes. Un panonceau « retour village » valide l’itinéraire à emprunter.  Ce chemin rectiligne est le repaire de très nombreux petits groupes d’étourneaux qui apparemment attendent que le soir tombe pour se rassembler et partir vers la ville. On sent déjà chez eux une certaine effervescence dès lors que je tente de les photographier. Ils s’envolent, se lancent dans des arabesques aériennes avant de se reposer comme un seul homme dans le premier arbre venu. Ce secteur semble également propice aux bruants zizi et aux pouillots véloces. A partir des Cavettes, commence la partie la plus astreignante de cette « Boucle de Port-Mahon », astreignante car définitivement bitumée jusqu’à la ligne d’arrivée. Pour moi, si la longueur du bitume peut parfois être contraignante pour mes pieds, ici les décors bien variés, avec l’étang des Estagnols ou du Lagunage, le Pech de la Ginestelle, les vignobles de Chante-Perdrix et de Las Combetos, auxquels viennent s’ajouter les oiseaux qui fréquentent tout ces lieux, sont autant de moyens d’oublier les contraintes. A l’intersection du lieu-dit la Croix Blanche, une belle et ample vue de Sigean est synonyme d’arrivée toute proche. Par contre, les dates ; 17/08/1861-03/03/1878 ; inscrites au pied de cette croix gardent tout leur mystère. Dans cette approche finale de Sigean, une fois encore ce sont des oiseaux qui ont ma préférence. Ils se présentent sous la silhouette grise et soyeuse d’un nombre incalculable de tourterelles turques. Il y en a partout. Sur le sol mais aussi sur de très hauts cyprès, sur des grands pins ou bien encore sur des grands arbres effeuillés. C’est bien la toute première fois que j’envoie autant. C’est simple mais celles qui volent et veulent se poser sont parfois contraintes de redécoller au dernier instant par manque de places. Quelques photos des doux volatiles et me voilà déjà à l’entrée de Sigean au lieu-dit la « Clauze » où un panonceau indique la touche finale à suivre. Rue de Sérignan, rue de la Vieille Fontaine, Grand-rue puis le centre-ville est déjà là. Il est 16h30 et sur un panneau lumineux, Sigean me souhaite la bienvenue. Je retrouve ma voiture. En septembre 2014, j’avais réalisé le Sentier du Golfe Antique, sentier dont j’étais sorti ravi à cause des décors arpentés et des nombreux oiseaux que j’avais vu et parfois photographier mais un peu déçu par tout ce bitume que parfois par contrainte j’avais été obligé de cheminer. En 2018, l’histoire se répète avec cette « Boucle de Port-Mahon » où mes yeux ont vu énormément d’oiseaux mais mes pieds beaucoup trop de bitume. Malgré tout, cette balade donnée pour 13 km mérite d’être accomplie. Il y a sans doute des variantes moins asphaltées et celle qui m’a conduit à faire une entorse au milieu du Salin Grimaud en est déjà un exemple. Elle a rallongé d’un ou deux kilomètres l’itinéraire originel mais je ne l’ai pas regretté. Errements volontaires et égarements inclus, mon GPS a totalisé 16,2 km pour un dénivelé de 50 m maxi et des montées cumulées de 250 m. Le point culminant se situe au lieu-dit Caussagues juste avant d’arriver à Bellevue à 50 m d’altitude. Carte I.G.N 2546 OT Narbonne Top 25.

(*) Le Sentier du Golfe Antique : les 25, 26 et 27 septembre 2014, j’ai réalisé ce tour pédestre qui s’intitule le Sentier du Golfe Antique (non encore disponible sur mon blog mais à paraître). Il s’agit d’un G.R.P (Grande Randonnées de Pays). Long de 75 km environ, j’ai démarré de Port-la-Nouvelle, direction Narbonne en suivant d’abord le canal de la Robine puis l’étang de Bages-Sigean le premier jour. Le deuxième jour, toujours en longeant une partie de cet étang, j’ai finalement atterri à Portel-des-Corbières après être passé à Bages puis à Peyriac. La dernière étape m’a amené de Portel à Port-la-Nouvelle en passant pas Sigean. Que dire de ce sentier ? D’abord qu’il m’a été très difficile de trouver un couchage pour seulement deux soirs sans être contraint d’aller jusqu’à Narbonne ou de payer excessivement cher et ce malgré que la saison estivale ne battait plus son plein. L’absence de couchage à un prix raisonnable voire bon marché m’a bien entendu contraint à changer mes plans quand à l’organisation que j’avais initialement envisagée, à modifier les étapes initialement prévues au nombre de 4 et de ce fait à rallonger les distances de marche. Si ces distances ne m’ont pas permis de flâner et d’observer la Nature, et notamment les oiseaux, comme je l’aurais voulu, ce Sentier du Golfe Antique, sans gros dénivelé, est pour autant facilement réalisable en 3 jours. Il faut noter que ce tour de l’étang de Bages-Sigean comporte pas mal de portions bitumées, portions que j’ai toujours essayé d’éviter dès lors que je le pouvais. Il est donc plus propice aux vététistes qu’aux randonneurs pédestres. Tout ça pour vous dire que si un topo-guide a existé dans son temps, épuisé et donc quasiment introuvable de nos jours (moi, je ne l’ai jamais trouvé !), il ne propose pas au prima abord d’effectuer ce tour tel que je l’ai effectué moi-même. Apparemment, il s’agit de 7 petits P.R distincts les uns des autres même si une liaison entre eux reste toujours envisageable. En résumé, l’organisation de ce Sentier du Golfe Antique a été plutôt compliquée, les portions d’asphalte y sont trop nombreuses à mon goût et ce d’autant que les alternatives existent, les explications quand à sa dénomination de « golfe » et d’ « antique » sont totalement et donc tristement absentes, quand au topo-guide, j’attends de voir ce qu’il propose au juste car depuis des années, j’entends dire, mais en vain,  qu’il va être réédité. Vous pouvez en trouver quelques explications sur les 3 sites suivants :

http://www.parc-naturel-narbonnaise.fr/decouvrir/nature-et-patrimoine/activites-pleine-nature/randonnees/reseau-de-sentiers-golfe-antique

http://www.auderando.fr/grp/grp-sentier-du-golfe-antique/

http://www.ot-portlanouvelle.com/pages/19,36,25,88/le_sentier_du_golfe_antique.html

 

(**) La toponymie de Port-Mahon : J’ai beaucoup cherché sur le Net d’où pouvait venir cette appellation de « Port-Mahon » et force est d’avouer que j’ai fait quasiment « choux blanc », même si j’ai beaucoup appris. Rappelons d’abord qu’il y a sur notre terre deux « Port-Mahon » et que celui de Sigean n’est pas le plus connu, loin s’en faut. Notons aussi qu’il s’agit essentiellement de toponymes traduits en français et que la notion de « port » disparaît dès lors que l’on évoque le plus connu d’entre-eux, c'est-à-dire cette commune espagnole située à Minorque, île de l’archipel des Baléares dont elle est la capitale et la ville la plus importante avec ses 29.000 habitants. Là, si la toponymie est donnée par le site encyclopédique Wikipédia, il faut noter que la notion de port disparaît dans la dénomination castillane qui est « Mahón », dans la catalane aussi avec «Maó » et pour ne pas qu’il y ait de jaloux, en espagnol elle s’appelle tout simplement «Maó-Mahón » depuis 2012.  Malgré ça, le site Wikipédia, allant sans doute dans le sens de quelques historiens, affirme que la ville tiendrait son nom de celui de Magon Barca, l'un des frères d'Hannibal, qui aurait fondée celle-ci (Portus Magonis)  en 206 av. J.C. Notons que cette thèse est réfutée par l’immense linguiste et toponymiste catalan Joan Coromines dans son ouvrage « Onomasticon Cataloniae »  qui écrit que cette hypothèse manque de base phonétique et historique, même s’il admet que l’histoire de Magon Barca est globalement bien connue et admise.  En effet, il trouve trop simpliste qu’avec le désir de trouver des toponymes plausibles, l’on rapproche trop facilement les noms romains voire grecs de personnages connus pour émettre des hypothèses. C’est ainsi que l’on a commis l’erreur de penser que Bàrcino, c'est-à-dire Barcelone aurait été fondée par Amílcar Barca, père d’Hannibal, Rome par Romulus, Olissipo, c'est-à-dire Lisbonne, par Ulysse ou Paris par Pâris. Juan Ramón Goitia Blanco, toponymiste basque amateur pense plus simplement que le mot « Mahon » aurait pour origine la racine « MA » signifiant « pierre calcaire », « O », ce qui est excellent et « NA » ce qui est plat. A partir de là, il pense que le mot « MAONA » aurait pour origine les falaises plates et calcaires que l’on aperçoit de Minorque quand on s’approche depuis un bateau.  Au fil des temps, le mot aurait perdu son « A » final donnant « MAON » puis sans doute « MAHON ». Il souligne que dans les anciennes mers tropicales, un calcaire du miocène est appelé « MAO » (il est vrai que l’on retrouve ce préfixe dans le mot « maori »). Enfin, il conclut en disant que son opinion est la plus plausible car le nom du lieu « MAO », "le grand mur de calcaire", a l’avantage de se présenter avec la grande probabilité d’une affirmation certaine car c'est ce qui est visible encore aujourd’hui alors que toutes les autres versions ne sont que des occurrences. Alors bien entendu, si je laisse Juan Ramón Goitia Blanco seul juge de ses opinions car bien évidemment tous les toponymes ne sont plus ou moins que des éventualités, il faut reconnaître que cette idée de « mur de calcaire » est loin d’être idiote puisqu’on trouve le même mur de calcaire ici au Port-Mahon de Sigean. Toutefois, il n’est pas interdit de penser que ce Port-Mahon serait un deuxième « Portus Magonis » que l’on devrait au cadet des Barcides. En effet, Hannibal et son frère Magon sont passés tout près de Sigean lors de leur campagne vers l’Italie en 218 av.J.C, puisque l’Histoire admet un passage entre le  col du Perthus et Narbonne lors de la 2eme guerre punique. Alors peut-on imaginer une toponymie identique à celle de la capitale minorquine ? Oui on peut l’imaginer, sauf qu’aucun élément concret ; texte historique ou vestige, ne vient étayer cette thèse. Henri Rouzaud, découvreur du site archéologique de l’Oppidum du Pech Maho en 1913, en conteste même l’idée dans son ouvrage de 1914 « Notes sur les ports antiques ». Voici ce qu’il écrit « Port Mahon lui-même m'apparaît comme une malencontreuse traduction française du roman « Port mau », qui doit avoir réellement existé jadis comme « Pech mau » (Pech Maho), éminence voisine, dont j'aurai à parler longuement un jour prochain. Un de nos savants, bien connu parmi nous et encore regretté, M. le président Cauvet, a cru que ce nom de « Pech mau » signifiait « puy mauvais », en souvenir des carnages de la bataille de la Berre (734), dont il a traité longuement dans sa substantielle Étude historique sur l'établissement des Espagnols dans la Septimanie (Montpellier 1898). Je croirais volontiers que cette désignation, aussi bien que celle de « Port mau » pourrait venir simplement du nom même de « Mahomet », qui a laissé des traces assez nombreuses dans la toponymie des cantons de la France du sud où passèrent les Sarrazins. « Mahumet » (prononcé Mahoumet), « Mahou » sous la graphie « Mau », par confusion ou assimilation à « mau » (= mauvais), peuvent très bien expliquer ces curieux noms de lieu, sur le point même de notre territoire où les mahométans furent réellement vaincus sur terre et sur eau »  Puis il rajoute : « Enfin, en admettant même que la graphie Port-Mahon fût la bonne, et il faudrait pour cela la trouver dans des actes du XVe ou du XVIe siècles, je croirais encore qu'on devrait y voir simplement une allusion ou une trace du commerce récent des gens de Mahon, qui venaient nous apporter leurs citrons et poncires, plutôt qu'un nom rappelant véritablement de vieilles incursions puniques ». Alors comme on le voit le mystère reste entier. Port-Mahon est-ce le « Portus Magonis » des Carthaginois ? Est-ce le port mauvais ? Est-ce le port à la falaise calcaire blanche et plate bien présente ici aussi ? Est-ce le port Mahomet ? Aurait-on donné le même nom à cause des Mahonnais de Minorque qui venaient y décharger leurs agrumes au Moyen-Âge ? Si on sait pertinemment ce qu’est un port, toutes ces éventualités-là restent possibles. On pourrait même en rajouter quelques autres quand on sait que le mot « Mahon » a bien d’autres interprétations selon les lieux et les dialectes. C’est ainsi que dans l’Oise, on lui donne ce nom pour désigner un coquelicot voire une fleur rouge, qu’en Normandie, il était un pot à beurre de forme cylindrique ou bien encore ailleurs un métal rouge comme le cuivre, qu’en botanique c’était aussi le nom de la Mélampyre des champs et que dès lors qu’on lui rajoute l’adverbe « par » il devient une injure. « Par Mahon ! » en évoquant Mahomet signifie « c’est grand pitié d’elle ! ». Il ne faut pas oublier qu’il est également un nom propre que l’on retrouve dans le monde entier tant comme nom de famille que prénom que comme nom de lieux. Enfin, et parce qu’après toutes ces vaines recherches, la moutarde me monte au nez, il se dit que la mayonnaise ou mahonnaise tirerait son nom de « Mahon » également. Voilà ce que l’on peut dire de Port-Mahon et de Mahon mais tout reste encore ouvert et permis.

 

 

 

 

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Hommage à Adèle ma grand-mère paternelle....1893 - 1980.

Publié le par gibirando

 

Ce diaporama est agrémenté des chansons suivantes, chansons qu'Adèle aimait bien pour la plupart : - "Voulez-vous dansez grand-mère" ? paroles de Jean Lenoir, musique de Raymond Baltel et Alex Padou, chantée par Jean Lumière. - "Un petit cabanon" paroles de René Sarvil, musique de Vincent Scotto chantée Maria de Rossi. - "Plus bleu que tes yeux" composée par Charles Aznavour, chanté par Edith Piaf et Charles Aznavour. - "La vie en rose", musique de Louiguy et paroles d'Edith Piaf, joué et chanté par Louis Armstrong. -"Nous nous reverrons un jour ou l'autre" paroles de Jacques Plante, musique de Charles Aznavour, chantée par Thierry Le Luron.


 

Avec ce récit, j’ai voulu rendre hommage à ma grand-mère paternelle. C’est donc une nouvelle tranche de ma vie que j’ai eue envie d’évoquer. Une période de surcroît très heureuse car elle a été le véritable lien entre mon enfance et ma jeunesse. Une tranche avec Adèle. Une tranche de mortadelle, si je veux rester dans la plaisanterie de mauvais goût qui m’animait à cette époque. Adèle, c’était son prénom et bien évidemment, quand je pense à elle,  ce jeu de mots un peu balourd revient à ma mémoire. Avec mon frère Daniel, nous le répétions à l’envie dès lors que ce prénom était cité dans une conversation : « Elle morte Adèle » et plus grands, nous avions fini par rajouter « tuée par un sale ami ». Ce mauvais jeu de mot avait le don de mettre en rogne mon père mais ma grand-mère, elle, le prenait toujours avec le sourire disant : « Laisse Louis, ce sont des enfants ! ».

 

Pourtant dieu sait si nous l’aimions notre grand-mère et loin de nous l’idée qu’un jour elle puisse mourir. En tous cas, enfants et même, jeunes garçons, nous n’y pensions jamais. Non, c’était juste une plaisanterie de gamins.

 

Aujourd’hui quand je pense à elle, quelques souvenirs joyeux bien précis remontent à la surface de ma mémoire. Le plus important de ses souvenirs, ce sont ces trois années scolaires que j’ai passées chez elle alors que j’étais en 3eme au collège de la Grande-Bastide à Mazargues puis en 2eme et 1ere au lycée Jean Perrin de Marseille. Ces trois années, je les compte parmi les plus belles années de ma jeunesse et pourquoi ne pas le dire de ma vie d’enfant tout court. Vie d’adolescent certes mais tranche de vie où j’ai pris conscience bien plus tard qu’elle avait forgée une grande partie de ma vie future, vie d’adulte celle-là. J’étais sorti de l’enfance chez Adèle. D’abord, parce que je profitais à fond de plus d’indépendance, de plus d’autonomie dans mes décisions, en un mot de plus de liberté. C’était le temps des flirts avec les copines, des sorties avec les copains, des booms, du rock’n roll qui commençait à déferler et surtout du foot qui accaparait une partie très importante de mon temps libre et parfois même du temps que j’aurais du consacrer aux études. Je l’ai regretté ensuite mais sans jamais renier toutes les joies que le foot m’avait offertes.  La vie chez ma grand-mère était bien plus drôle qu’à la maison. J’étais à la campagne. J’y avais ma chambre à moi, petit nid intime, tranquille et douillet sous les toits, indispensable quand on a 16, 17 ou 18 ans. Pour être franc, je ne me souviens plus très bien comment j’ai atterri chez ma grand-mère. J’étais très turbulent et mes parents ont-ils trouvé cette solution pour que la maison retrouve un peu de sérénité ? Il faut dire qu’à la maison, mon frère et moi, nous n’avions pas de chambre personnelle et nous partagions la salle à manger avec deux lits pliants que l’on dépliait le soir et repliait le matin. C’était un peu galère, surtout pour mon frère qui avait 3 ans de plus que moi et qui aspirait probablement à une plus grande tranquillité dans ses études et à une plus grande indépendance et émancipation dans sa vie d’adulte qui commençait. Le collège de la Grande-Bastide à Mazargues était également bien plus proche de chez ma grand-mère que de chez mes parents et les économies n’étaient sans doute pas négligeables, notamment celles réalisées sur l’essence de mon VéloSolex. Mes parents ne roulaient pas sur l’or et l’argent était souvent un sujet de querelles entre eux. Mon père était comptable et ma mère faisait des ménages. L’essence du Solex était censée ne servir qu’à aller au collège mais ma mère était lucide et elle savait que pour moi il était le meilleur moyen pour que je m’évade un peu plus loin que le bout du quartier. Mes parents avaient-ils pris conscience qu’un peu plus d’autonomie me ferait le plus grand bien ? En m’envoyant loger chez sa mère qui avait déjà plus de 70 ans et qui était seule depuis quelques années, mon père voulait-il me montrer la confiance qu’il mettait en moi ? Et de ce fait, être plus tranquille car ma grand-mère était un peu diabétique ? Je ne peux répondre à aucune de ces questions car à l’époque, à vrai dire, j’étais bien trop insouciant pour me les poser. Enfin je me suis retrouvé là et j’étais heureux de cette situation. Être chez ma grand-mère m’apportait de nombreux avantages mais ne m’empêchait nullement d’aller voir mes parents à la Vieille-Chapelle le soir ou le week-end. Le quartier était à un quart d’heure en Solex. Ce que j’aimais chez ma grand-mère, c’était, sous son air faussement strict et sans doute un peu timide, son côté boute-en-train. Ma grand-mère était une vraie pince-sans-rire et je n’ai jamais connue une personne âgée aussi marrante qu’elle. Elle connaissait quantité de blagues grivoises et parfois même un peu cochonnes que je m’efforçais de retenir tant elles me faisaient tordre de rire. Pendant très longtemps, grâce aux blagues d’Adèle et à quelques autres plus personnelles, j’ai eu cette étiquette de « blagueur de service » lors des repas familiaux. Au fil du temps, j’ai perdu le souvenir de la plupart d’entres-elles même si parfois certaines reviennent à ma mémoire avec beaucoup d’allégresse car elles me rappellent les très bons moments passés chez elle. Outre, ce côté « rigolo » que j’adorais, ma grand-mère avait une autre qualité essentielle à mes yeux : elle était excellente cuisinière. Elle me mijotait presque tous les soirs de bons petits plats dont elle seule, et ma mère qu’elle avait initiée avaient le secret et surtout le tour de main : ragoûts, sautés divers et variés, daubes, légumes farcis, alouettes sans tête, pâtes en sauce, raviolis et cannellonis maison c’était mon lot quotidien et surtout quel régal en comparaison du midi et de la cantine du collège ou du lycée. C’est bien simple, quand j’y pense encore aujourd’hui, je revoie cette grosse cuisinière à charbon sur laquelle mijotaient tous ces bons mets qu’elle me préparait rien que pour moi. Je revois ma grand-mère sortir du four tous ces gratinés croustillants et fumants et il me revient dans les narines, ce fumé d’où s’exhalent des odeurs de sauces, de tomates grillées, de thym et d’herbes de Provence. Quelques années auparavant, en 1962, mon grand-père Gabriel nous avait quitté et je suis convaincu que ma présence la rendait heureuse car ça lui permettait de ne pas être trop seule, même si je partais le matin et ne rentrais que le soir après l’école et parfois bien plus tard quand les entraînements du foot m’accaparaient. Les petits plats qu’elle me concoctait, lui rappelaient sans doute une petite fraction du bon temps passé avec mon grand-père paternel. Outre ces évocations-là, quand je me remémore ces trois années scolaires passées chez elle, d’autres aspects bien précis me traversent l’esprit. Il y avait bien sûr Kiki, le chien tout fou de la maison que j’adorais à cause de ses fantaisies toujours imprévisibles. Il avait succédé à un autre chien encore plus dingue que lui et qui s’appelait Mickey. Mickey était le frère de Bambi, ce chien dont mes parents s‘étaient séparés et que j’ai eu l’occasion d’évoquer dans le récit intitulé « le petit chien de porcelaine ». Chez les Jullien, il y a toujours eu des chiens et des oiseaux en cage aussi. Ma grand-mère avait une cage où s’égayait un beau chardonneret au milieu de quelques flamboyants canaris. Ce chardonneret avait une belle particularité. Il suffisait que l’on soulève légèrement la porte de la cage et il passait dessous et sortait. Il ne s’enfuyait pas et quand il estimait que le moment était venu de réintégrer son gîte, il le faisait tout seul. Le reste du temps, il voletait gentiment au milieu de nous, venant se poser sur nos épaules pour quémander une offrande. Le soir, quand je rentrais du collège et que je ne trouvais pas ma grand-mère chez elle, c’est parce qu’elle était partie chez Madame Michel, sa voisine. Moi, cette gentille et vieille dame, je l’appelais la « mère Michel », car bien évidemment elle avait un chat, mais surtout elle avait un perroquet qui était presque capable de vous tenir une conversation. Dieu sait si j’en ai eu des fous rires grâce à ce perroquet de Madame Michel ! Chez ma grand-mère, je retrouvais aussi les frères Errico qui étaient des voisins italiens à peine plus âgés que moi. On s’entendait super bien. Ils étaient excellents bricoleurs mais également très sportifs. Mon vélo et mon Solex profitaient de leur compétence en mécanique et moi, de leur esprit de compétition. Eux étaient coureurs cyclistes et moi c’était surtout le foot. Entre-nous, c’était constamment des échanges de bons procédés. On se lançait en permanence des défis soit à vélo où l’impasse servait de piste de sprint soit au foot où la placette terminale faisait office de terrain. Je les battais au foot mais ils me gagnaient toujours à plate couture sur un vélo. Malgré ça, j’ai toujours aimé les vélos. Le vélo me rappelait mon enfance quand avec mon frère Daniel nous jouions au Tour de France avec des petites figurines. Le plus âgé des frères Errico était un sprinter hors pair gagnant de nombreuses courses amateurs grâce à la puissance de ses cuisses, quand au plus jeune, lui gagnait aussi mais son point fort c’était surtout l’endurance et les longues échappées en solitaire. Pour eux, la campagne marseillaise était essentiellement synonyme de chasse et souvent, je les retrouvais le soir à faire le guet, dans un poste qu’ils avaient construit avec des planches, lesquelles étaient camouflées de branchages. C’est au cours d’une de ces parties de chasse où ils avaient tiré un héron cendré ; allez savoir pourquoi ? ; que l’oiseau blessé, dont on voulait mesurer l’envergure, me planta un grand coup de son bec puissant entre les deux yeux. De cette ânerie et de cette absurdité d’adolescents, j’en garde encore la cicatrice même si j’ai toujours eu conscience de l’immense chance que j’avais eu ce jour-là. A quelques centimètres près, j’aurais pu devenir borgne pour le restant de mes jours. Le héron, dont la blessure n’était que superficielle, je l’ai relâché moi-même quelques jours plus tard. Je l’ai vu partir vers d’autres horizons bien plus cléments que la campagne mazarguaise (de Mazargues, quartier sud de Marseille) où il avait eu le malheur de passer. J'étais heureux qu’il s’en soit sorti et moi avec lui. Quand je pense à ma grand-mère, je pense également à sa maison et à quelques objets que j’ai toujours vus. Un petit crucifix qu’elle avait accroché au dessus de son lit, lit qu’enfant j’ai toujours eu des difficultés à gravir tant il me paraissait haut. Etait-il vraiment haut ? Etais-ce moi qui étais trop petit ou bien était-ce cet énorme édredon qu’il y avait en permanence qui me donnait cette étrange impression de hauteur ? Quand j’ai commencé à loger chez elle, je prenais tant de plaisir à plonger sur cet épais édredon que finalement elle m’en avait confectionné un avec du vrai duvet d’Eider, pour moi tout seul et pour mon propre lit qui n’avait qu’une place. Le logement et ma chambre en particulier n’étaient sans doute pas très bien isolés et je me souviens encore des hivers très rigoureux où je glissais ce gros duvet carrément sous les draps. Entre mes jambes et sous mes pieds, il y avait des briques que ma grand-mère avait pris soin de faire chauffer sur la cuisinière à charbon. Pour ne pas que je me brûle, elle les enroulais dans une serviette ou dans une grosse chaussette en laine ayant sans doute appartenu à mon grand-père. Je me revois encore me blottir dans ce lit douillet et quand le mistral soufflait très fort dehors, j’avais ce sentiment très agréable de m’endormir dans une étuve.  Concernant le crucifix, j’ai compris bien plus tard pourquoi il était là car Adèle ne m’a jamais parlé de religion. Le Christ était là, elle n’en faisait pas un plat et ça devait suffire à son bonheur de catholique non pratiquante. Chez mes parents et grands-parents, les religions n’ont jamais été un sujet à l’ordre du jour. Ce n'était pas tabou car on savait que des religions étaient là et nous étions chrétiens nous-mêmes mais ça n’allait jamais plus loin. Plus tard, dans les papiers de ma mère, j’ai retrouvé un vieux certificat de 1ere communion d’Adèle. Il mentionnait qu’elle avait été baptisée le 7 octobre 1893 et je me suis souvenu du crucifix au dessus de son lit. Je me souviens aussi de cette grosse cloche en verre qui trônait sur sa commode. Je n’ai jamais osé la toucher car elle me donnait l’impression d’une extrême fragilité même si j’ai toujours été curieux de son contenu. A l’intérieur, il y avait des statuettes dorées. Accrochés aux statuettes, il y avait une fourragère et des médailles militaires. Au pied des statuettes, quelques insignes que mon grand-père avait ramenées de la guerre de 14-18, guerre au cours de laquelle, il était revenu blessé et sans doute autant meurtri intérieurement par ce qu’il avait vu que physiquement par ses blessures. Autant que je me souvienne, mon grand-père et ma grand-mère n’ont jamais évoqué les guerres, en tous cas devant nous leurs petits-enfants. Une seule fois, j’ai posé des questions à ma grand-mère à ce propos, car la guerre de 14/18 était au programme du lycée, et elle m’a répondu sans trop s’appesantir avec des mots très simples où  « plus jamais ça, horreur, souffrance, drame, tragédie et chance » revenaient comme des rengaines. Oui, dans sa bouche, j’ai compris ce jour-là, la véritable signification du mot « chance ». Il n’y a jamais eu de seconde fois. Quand une guerre implique 60 millions de soldats et que plus de 10 millions de personnes y perdent la vie, on peut effectivement s’estimer chanceux d’en avoir réchappé. Mon grand-père faisait partie de ceux-là. Par deux fois, il était revenu blessé, meurtri dans sa chair mais vivant et enfin, ma grand-mère et lui avaient pu s’aimer normalement.  Les médailles de mon grand-père, je suis fier de les avoir chez moi aujourd’hui mais pour une seule raison : je sais le prix qu’elles ont coûté et suis conscient que nombreux sont ceux qui n’ont pas eu la chance de les gagner de leur vivant voire du tout. Enfin, le dernier objet dont je me souviens avec le plus de mélancolie, c’est cette petite bibliothèque en bois qui était accrochée dans ma mansarde. C’est mon frère Daniel qui l’avait faite de ses propres mains lors d’un cours de menuiserie au lycée technique de Marseilleveyre. Il me l’avait offerte de bon cœur puis elle est restée longtemps chez ma mère jusqu’à ce que je la récupère pour la mettre dans ma petite maison d’Urbanya. Elle est là-bas maintenant. D’aspect plutôt moderne, je ne m’en séparerais pour rien au monde, car avec le « petit chien de porcelaine », elle reste un des rares objets qui me reste de mon enfance. Au même titre que les photos, ces objets sont des fils d’Ariane qui me relient à mon frère, à mes parents et à mes grands-parents bien sûr. Ils font partie de ma vie.

 

Quand m’est venue cette idée de rendre hommage à Adèle, j’ai voulu, comme pour mon grand-père (Mon grand-père Gabriel Jullien ce héros...), réaliser un petit diaporama des photos que j’avais d’elle. Et là, petit tourment, car j’ai constaté que sur les photos que je détenais d’elle, rares étaient celles où elle souriait. Quelques photos avec un semblant de rictus et une ou deux seulement où on la voit vraiment rire ou s’esclaffer. Sur toutes les autres, pas le moindre début d’une risette. Non Adèle est toujours restée hermétique à toutes les photos que l’on avait pu prendre d’elle, loin de l’image toujours plaisante que j’avais eue. Alors, je me suis dit tant pis, c’était ma grand-mère et un jour où il y aura un diaporama retraçant sa vie. Adèle était ainsi : « rigolote » dans la vie mais fermée à toute image que l’on voulait avoir d’elle. « Être oui, paraître  non », tel devait être son dicton. Heureusement qu’elle ne vit plus aujourd’hui, car sans doute aurait-elle eu horreur de toutes ces photos numériques et autres « selfies » que l’on prend pour un oui ou pour un non ? Je n’ai jamais su pourquoi elle avait eu cette espèce d’appréhension du cliché, mais j’imagine que l’avènement et le début de la démocratisation de la photographie au début des années 1900 a coïncidé avec le départ de mon grand-père d’abord sous les drapeaux puis à la guerre de 14/18. Elle devait être triste de le voir seulement en photos. La photo était donc synonyme d’absence, d’angoisse, de mauvaises nouvelles, d’abominables souvenirs et c’est ce qui transpire un peu de chacune de ses photos les plus anciennes : beaucoup de mélancolie. Rajoutons à tout ça, le fait qu’elle avait des origines alsaciennes, et donc germaniques, qu’elle tenait de sa mère et il est évident que la guerre contre les Allemands l’avait très certainement bouleversée.

 

 

Adèle a définitivement quitté ce monde le 10 mai 1980. Etant née le 26 avril 1893, elle avait 87 ans. Alors que j'habitais déjà les Pyrénées-Orientales, mes parents ne m’ont jamais averti de son départ plutôt soudain alors qu’elle venait d’être admise depuis une année dans une maison de retraite. J’avais pourtant 31 ans et sur l’instant, je leur en ai voulu. Sans doute, ont-ils voulu me protéger de sa mort ? A bien y réfléchir mes parents nous ont toujours protégés de la mort de proches.  La mort d’Adèle ? Je ne l’ai su que plusieurs jours après son enterrement. Je n’ai pas pleuré sur l’instant, malgré la peine que j’avais, et j’ignore pourquoi ? Je n’ai pleuré que bien plus tard. Je m’étais souvenu d’une blague qu’elle m’avait racontée et alors je m’étais mis à rire à cause de la blague, j’ai terminé en pleurs, revoyant tous les bons moments que j’avais passés avec elle quand j’étais plus jeune. Un autre jour, jour de grande solitude et jour de grand cafard comme nous en avons tous, j’ai également pensé à elle en pleurant. C’était en randonnée lors d’un Tour du Vallespir en 2009, et comme souvent quand je marche avec le cafard, je pense à tous les êtres qui me sont chers aujourd’hui disparus. Souvent, j’aurais bien envie qu’ils soient là à côté de moi. Ce jour-là,  c'était la dernière des 6 étapes et j'avais sans doute emmagasiné pas mal de fatigue, mon frère disparu en 1992 à l’âge de 46  ans et ma mère malade d’Alzheimer, ont été les épicentres de ma tristesse et de mes angoisses mais à tour de rôle, Adèle et quelques autres défunts ont fait partie de ce lot d’êtres chers. Ma marche pédestre est devenue pendant une paire d’heures une marche funèbre. J’avais pris conscience qu’elle était morte Adèle…. et il n’y avait pas sujet à plaisanter avec ça….Mon père, qui n’aimait pas cette plaisanterie mais chérissait sa mère, l’a suivi quelques mois plus tard, en novembre 1980 exactement. Il avait 64 ans. Elle était morte Adèle et il ne l’avait pas supporté….et c’est le premier enterrement de ma vie auquel j’ai assisté…..

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La Chapelle Saint-Michel de Sournia depuis Sournia

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de le jolie musique "Emmanuel" de Michel Colombier jouée ici et successivement par 3 virtuoses de leur discipline respective à savoir Toots Thielemans (Harmonica), Antonio Onorato (guitare) et Kristina Cooper (violoncelle) accompagnée ici de Laura Frautschi (vilon) et John Novacek (piano)

La Chapelle Saint-Michel de Sournia depuis Sournia

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En ce samedi 24 novembre 2018, et pour décompresser un peu, Dany et moi avions décidé de joindre l’agréable à l’agréable. Le premier « agréable » était de se trouver un bon petit resto sympa le midi et le deuxième était de faire suivre ce déjeuner d’une petite balade pédestre la plus agréable possible. Après l’analyse de diverses solutions, nous avions jeté notre dévolu sur Sournia et son auberge. Quand à la balade, nous nous étions fixés de partir à la découverte de la « chapelle Saint-Michel » de Sournia (*) que nous ne connaissions pas. Enfin, nous ne la connaissions que de haut et de loin et simplement pour l’avoir aperçue lors d’une randonnée intitulée « le Pic Garrabet et Terre Majou ». En réalité, moi, je l’avais déjà aperçu de loin également lors d’un mémorable Tour des Fenouillèdes effectué en septembre 2011 et lors de la 2eme étape entre Eus et Sournia. Alors pourquoi vouloir décompresser de cette façon-là me direz-vous ? Parce que depuis de longues semaines, Dany et moi étions sur le pont de l’association de yoga que nous gérons dans notre commune de Saint-Estève, elle comme présidente et moi comme trésorier. Être sur le pont, cela avait commencé en septembre avec une participation à un forum puis depuis tout s’était enchaîné très rapidement et sans presque aucun répit. Nouvel exercice et nouvelles inscriptions pour Dany, bilan précédent à clôturer, nouvelle comptabilité à ouvrir et nouvelle gestion des adhérents pour moi, une ribambelle de chèques d’adhérents à remettre en banque, les nouvelles cartes d’adhésions à imprimer puis l’assemblée générale prévue le 23 novembre s’était rapidement profilée, avec les achats à prévoir pour un apéritif où nous devions accueillir 70 à 80 personnes, la convocation à rédiger puis à poster à une centaine d’adhérents, les discours, les différents rapports, les futurs P.V à rédiger plus tard mais d’ores et déjà à envisager, les bulletins de vote, les messages sur le site Internet de l’association, le 40eme anniversaire à cogiter car à fêter, les médailles commémoratives de cet anniversaire à imaginer et à faire fabriquer pour nos plus anciens adhérents, les élus à accueillir comme il se doit car la remise d’une médaille de la ville était prévue pour le fondateur de l’association, etc…etc.. Dans cet inventaire à la Prévert, j’oublie sans doute pas de mal de choses. Tout cela pour dire qu’en ce lendemain d’A.G, A.G qui s’était formidablement bien passée, la pression était certes un peu retombée, mais un relâchement définitif et dans la Nature loin de tout ça n’était pas un luxe. Le 24 novembre, et après une modeste mais bénéfique grasse matinée, il est 12h30 quand nous garons notre voiture sur la place centrale de Sournia. L’Auberge de Sournia, nous la connaissons bien désormais car nous y sommes allés une bonne demi-douzaine de fois. Elle a d’agréables menus aux rapports qualité/prix très intéressants.  Les aubergistes ; un couple très gentil ; sont des gens très réservés mais sympathiques et même plutôt chaleureux intérieurement dès lors que les conversations s’engagent et qu’on les connaît un peu. Quand à la balade, dès le déjeuner terminé, nous sommes partis de l’auberge même, en empruntant la D.2, route principale, direction Rabouillet. La chapelle étant plutôt bien mentionnée sur quelques panneaux signalétiques, cette très courte balade reste réalisable même sans tracé GPS et sans carte IGN, encore qu’un minimum requis n’est jamais superflu. Après avoir visité assez rapidement l’hôtel de ville, l’église et d’autres éléments intéressants du patrimoine, nous sommes sortis de Sournia toujours par la D.2. En réalité, nous sommes sortis du centre de la commune car cette dernière étant bien étendue, les habitations restent longtemps présentes. A la sortie de la ville et à une intersection, nous avons pris la direction du quartier du Puigt, ancien fief des Templiers nous apprend l’Histoire de Sournia, puis nous avons poursuivi le chemin dominant le centre équestre qui est mitoyen avec le joli centre de vacances Le Moulin, joli car dans un cadre boisé et verdoyant au bord même de la rivière Désix. A partir de là, l’itinéraire longe la rivière. Voilà les principaux jalons puis le chemin dit de Saint-Michel, tout en longeant la Désix, continue vers Courbous et Arsa ou vers Fargasse et Aichoux. Toutefois, nous ne sommes pas allés aussi loin, car un petit panonceau mentionnant le vieil édifice religieux s’est présenté et nous a arrêté. Au même endroit, un autre panonceau mentionne le « Gouffre Saint-Michel ». En fait de gouffre, il s’agit, à cet endroit-là, d’un « pertuis », c'est-à-dire d’un rétrécissement rocheux de la rivière Désix formant une toute petite gorge se terminant par une modeste cascade. Il est fort probable, que tombant de cette petite chute rocheuse, d’une dizaine de mètres de large et d’une hauteur d’un  mètre cinquante tout au plus, l’eau a fini par creuser au pied de celle-ci, une espèce de petite fosse d’une profondeur un peu plus importante que nulle part ailleurs dans la rivière, d’où son nom de « gouffre ». Après la chute, la rivière s’élargit de nouveau, l’eau se calme avant de retrouver son lit quelque peu torrentiel. Après la découverte de ce joli lieu de baignade, l’ancestrale chapelle Saint-Michel est juste à côté, perchée sur un petit promontoire herbeux. Lorsqu’on l’aperçoit depuis le sentier qui y mène, elle présente de prime abord, c'est-à-dire vers sa face sud, un aspect plutôt satisfaisant pour une chapelle préromane que l’on sait du Xeme siècle. En réalité, il faut en faire le tour et y entrer pour se rendre compte qu’elle est encore bien ruinée sous certains aspects même si plusieurs façades et sa  toiture  ont été amplement restaurées et rénovées dans les années 80 par les services des Monuments Historiques. Son autel rudimentaire, enfin ce qu’il en reste, copieusement décoré de nombreux objets pieux démontre, si nécessaire, qu’une foi et même une ferveur religieuse sont encore bien ancrées dans cette région du pays Fenouillèdes. On note des ouvertures en arc outrepassé plutôt rares dans nos régions et rappelant des architectures bien antérieures au Xeme siècle : fin de l’empire romain, hispano-arabe et wisigothique. Après la visite de l’ancestrale chapelle, dont le cadre champêtre apporte une certaine poésie à ce lieu,  il faut, si l’on veut effectuer une boucle, emprunter le large chemin qui file derrière elle, direction nord-ouest. Cette piste forestière monte dans une pineraie puis retrouve plus haut la route départementale D.2. Après un ou deux virages et les blanches carrières de marbre que l’on aperçoit à main gauche, on délaisse cette D.2 au profit d’une voie rectiligne qui file derrière le cimetière et nous ramène le plus directement possible vers Sournia. La boucle se referme mais si vous ne connaissez pas Sournia, une ample visite est vivement recommandée. Vous ne verrez probablement pas tout en novembre, et même en hiver plus globalement, mais la cité est belle et son patrimoine très intéressant et fourni. Citons l’imposante église paroissiale de la Nativité de Notre-Dame possédant un joli mobilier, de remarquables retables, des tableaux, des statuts et des croix (visible sur le site www.tourisme-canigou.com), le tout plutôt ancien, la jolie fontaine de la Pou et ses canaux qui en découlent arrosant les jardins de la commune, quelques oratoires, les restes du château féodal, quelques portes en arches très anciennes et le musée de la Vie Quotidienne. Si l’on s’éloigne de la ville, les autres chapelles sont légions mais le plus souvent ruinées. Il y a les chapelles Sainte-Félicité et del Mené sur la route filant vers Pézilla-de-Conflent, les vieilles église de Saint-Just de Courbous et de Saint-Laurent d’Arsa, sans  oublier les fameux « ponts dit romains », vieux ponts moyenâgeux sans doute, que j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer et de vous faire découvrir lors de deux récentes balades : « Le Circuit autour du Vallon de la Désix » et « le Circuit des Ponts Romains ». Notre promenade d’aujourd’hui a été longue de 5,6 (visites incluses) pour un modeste dénivelé de 90 m environ. Dénivelé modeste certes mais amplement suffisant pour Dany, laquelle après son opération du genou droit avec la mise en place d’une prothèse totale au mois d’avril dernier, n’avait plus randonné depuis le « Sentier du Berger à Leucate », c'est-à-dire depuis le 17 mars 2018, soit plus de 8 mois sans marcher. Une belle et gentille reprise, qui je l’espère, servira de reprise à beaucoup d’autres dans le futur. Dany ayant accepté que je flâne afin de photographier les nombreux oiseaux qui étaient présents ce jour-là (geais, merles, rouges-queues noirs, serins, bruants mais surtout énormément de pinsons partout), nous avons pris tout deux un grand plaisir à effectuer cette courte et facile randonnée.  Cartes IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.

 

(*) La Chapelle Saint-Michel de Sournia : Pour en savoir plus sur cette chapelle, je vous propose d'aller sur un des deux liens suivants :

https://www.les-pyrenees-orientales.com/Patrimoine/ChapelleStMichelDeSournia.php

http://www.baladesromanes66.net/index-edifices-en-acc%C3%A8s-direct/fenouill%C3%A8des/st-michel-%C3%A0-sournia/

 

 

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Le Petit Balcon d'Urbanya (1.359 m) depuis Urbanya (856 m)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la sublime musique "Moon River" du compositeur Henri Mancini, paroles de la chanson de Johnny Mercer. Musique et paroles destinées au film de Blake Edwards "Diamants sur canapé", en anglais "Breakfast at Tiffany's" (1961) dont les acteurs principaux étaient Audrey Hepburn et George Peppard. Ici la musique et la chanson sont respectivement jouées ou chantées par Danny Williams (chant), Audrey Hepburn (chant), Elton John (chant et piano),  Fred Schultheiss (harmonica), The Hollywood Strings (orchestre), Henry Mancini and son orchestre

Le Petit Balcon d'Urbanya depuis Urbanya

Le Petit Balcon d'Urbanya depuis Urbanya

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Avec ce « Petit Balcon d’Urbanya », voilà une nouvelle balade de ma composition à partir de mon village devenu désormais fétiche. Une balade à la fois originale dans son parcours, et inédite sur mon blog, mais qui emprunte des chemins qui eux ne sont pas , ni inédits, ni originaux : chemin de Saint-Jacques, Serrat du Calvaire et de Miralles, col de Les Bigues et chemin de l’Ourriet. Voilà quelques noms, si vous suivez régulièrement mon blog, qui sonneront à vos oreilles car ils sont loin de vous être inconnus. Si cette randonnée, je l’ai intitulée le « Petit Balcon d’Urbanya », c’est en référence à une autre que j’avais intitulée « Le Balcon d’Urbanya ». Cette randonnée-ci est bien moins longue, moins haute en élévations et démarre d’Urbanya et non pas de Nohèdes comme la précédente. Mais attention, moins longue et moins haute ne signifie pas facile et sans dénivelé. Non, ce « Petit Balcon d’Urbanya » est une vraie balade pédestre avec ses sentiers, ses pistes forestières, sa déclivité, ses difficultés et une distance qui est tout de même de 10,5 km pour un dénivelé de 500 m environ. Comme souvent à Urbanya, en ce jeudi 2 août, le Chemin de Saint-Jacques fait office de ligne de départ. Ensuite le sentier s’élève au sein de la garrigue vers les lieux-dits Serrat de Calvaire, Serrat de l'Homme, Clot del Baro, Cubera et Serrat de Miralles. Comme toutes mes balades, l’objectif, outre celui physique de marcher et de prendre un grand bol d’air, est d’aller à la rencontre de la Nature avec un grand « N ». La Nature m’offrira ce qu’elle veut et dans tous les cas et quoi qu’il arrive, je suis preneur. Aujourd’hui encore, les papillons sont de sortie en très grand nombre et je me demande si cette hyper présence n’est pas directement proportionnelle à la rareté des oiseaux ? Moins d’oiseaux, plus de chenilles et résultat plus de papillons ! C’est en tous cas, le constat permanent que je fais cette année et ce, depuis que je séjourne à Urbanya soit 2010. Dans le Haut-Conflent, je ne suis pas le seul à délivrer cette analyse. En France non plus et des organismes comme la Ligue pour la Protection des Oiseaux et le Muséum d’Histoire Naturelle s’en inquiètent bougrement. Au lieu-dit, les pommiers du Clot Baro, et au pied même d’un pommier largement chargé de fruits, je découvre un marcassin mort. Ce n’est pas un nouveau-né loin de là ! De quoi est-il mort ? A priori rien ne permet de le dire car son décès paraît récent et il est presque intact. Il semble avoir une petite plaie au cou que la vermine a déjà légèrement entamée. Rien d’autre apparemment. Acte de braconnage car la chasse est fermée ? Maladie ? S’est-il accidentellement saigné à une clôture de barbelés ? Je reste avec mes questions et laisse le jeune animal à son destin que la nature va se charger de faire disparaître si vite. Les insectes vont continuer à s’occuper de lui, puis les charognards le termineront. Ici, ce n’est pas ce qu’il manque : vautours et autres rapaces comme le milan et le gypaète par exemples, ou bien encore des corbeaux ou des corneilles. Chez les mammifères, il y a des opportunistes comme le renard, la fouine voire le blaireau ou plus rarement le chat sauvage. Après cette triste découverte, je poursuis la montée vers Miralles. Panoramas grandioses, jolie flore et faunes hétérogènes mais presque essentiellement entomologiques sont comme toujours au rendez-vous de cette fin de montée. Quand je finis par atteindre la piste au pied du Serrat de Miralles, c’est un beau troupeau de vaches gasconnes qui m’y accueille. Toujours prudent dès lors que les mères ont leurs veaux près d’elles, je marche lentement et m’écarte au maximum pour éviter de les effrayer. Tout se passe bien. Une fois encore, cette piste qui file vers le col de Les Bigues se transforme pour moi en un inventaire des lépidoptères du Haut-Conflent. Seuls un beau lézard vert, un renardeau malingre, quelques oiseaux et de jolies fleurs viennent changer cet agréable mais sempiternel recensement La faune est désormais si présente que j’en oublie de photographier les paysages pourtant si amples. Sur ma droite, le flanc du Serrat Gran déroule sa merveilleuse forêt aux essences si variées et donc si différemment colorée. Si quelques fleurs subsistent encore, les cistes à feuilles de laurier sont en fin de floraison et leurs fleurs blanches aux corolles si fines et si légères tombent comme des flocons de neige dès lors que je les touche à peine. Comme souvent aussi, et comme je l’avais fait lors de ma précédente balade à la « Font de la Serra de la Barbera », le col de Les Bigues fait office de table de pique-nique sinon improvisée, tout du moins souhaitée. Mon estomac crie famine. Je m’installe à l’ombre de pins à crochets et sur un tapis de ramilles que je prends soin de recouvrir d’un épais papier-bulles. Si ce n’était la présence d’opulentes fourmis des bois qu’on appelle « formica rufa », c'est-à-dire « fourmi rousse », je me ferais bien une petite sieste. Un trop copieux déjeuner comme celui que je viens d’engloutir n’est jamais trop bon pour marcher et le silence et le calme ambiant sont des provocations à se laisser tomber dans les bras de Morphée. Mais non ! Ce lit en « formica » est bien trop inconfortable et surtout agressif. Je repars, cette fois tout en descente par la piste DFCI C057. Elle m’entraîne sur ce large chemin qui se termine dès lors que l’on aboutit dans le Correc du col del Torn et à la côte 1234 sur la carte I.G.N. Dans l’immédiat, il me faut descendre sur ce large chemin que j’avais pris l’habitude de découvrir si bien débroussaillé mais sur lequel aujourd’hui me voilà contraint de zigzaguer au milieu des hauts genêts, des fougères et des cistes quand ce n’est pas des ronciers qui s’entortillent dans mes chevilles. Cette végétation expansive, je ne l’avais jamais découverte ainsi et notamment lors de ma balade que j’avais intitulée « le Chemin de l’Ourriet ». Par bonheur, quelques mésanges sédentaires et des serins de passage me font oublier ces difficultés végétales. Un peu plus loin, dans le Correc de la Sardana, c’est une autre musique que se fait jour. Elle prend la forme non pas d’une danse mais d’une laie accompagnée de quatre ou cinq de ses rejetons. Caché que je suis dans les fougères du bord du chemin, ils ne peuvent pas me voir mais comme ils déambulent dans le bois se trouvant en contrebas, les photographier au travers des arbres devient hypothétique. Comme le ferait un Indien, je me laisse glisser doucement le long du talus et dans un silence de cathédrale, je descends dans le bois moi aussi. Ils sont à une quinzaine de mètres seulement mais dans ce sous-bois bien sombre peu propice à une parfaite exposition photographique, faire une bonne mise au point est assez galère. C’est d’autant plus galère que les marcassins assez vifs courent dans tous les sens et le plus souvent dans les hautes fougères qui encadrent le ruisseau. La mère, elle, paraît plus paisible. Elle erre en fouinant le sol de son groin sans jamais s’alerter de ma présence si proche. Le manque de luminosité et les arbres sont les seules entraves aux photos que j’ai bien envie de faire et de réussir. Ce joli spectacle va durer 10 bonnes minutes mais peu à peu la petite harde descend en longeant le correc jusqu’à disparaître dans une végétation bien trop dense en contrebas. Je m’empresse de vérifier si quelques-unes de mes photos sont correctes puis plutôt satisfait je remonte le sous-bois puis le talus. Hyper joyeux de ce divertissement faunique que je viens de vivre, il ne me reste plus qu’à poursuivre ma balade. La présence d’une ruine sur ma gauche m’indique que le Correc du col del Torn n’est plus très loin. Ici, près de ce correc, je sais les difficultés qui m’attendent car le minuscule sentier qui descend vers l’Orriet n’est jamais facile à cheminer. Il est plus ou moins parallèle au ruisseau. Si ce sentier a bien existé ; la présence de murets en pierres sèches qui l’encadrent parfois en étant les preuves formelles ; il n’a jamais été réellement ni défriché ni retracé. Du coup, il faut surtout ne pas speeder et être vigilant à rester sur le sentier le plus emprunté. Ce sont les seules conditions pour atteindre sans trop d’encombres la clairière qui se trouve à la confluence des correcs de Gimelles et du col del Torn. Pas si simple, même quand comme moi on y est passé à diverses reprises. Le perdre, c’est se créer un challenge supplémentaire mais comme il faut continuer à descendre en gardant à l’esprit le correc del Torn, on finit toujours pas y parvenir. Par la suite, le sentier devient nettement plus visible même si le débroussaillement n’est pas toujours au top. Un chevreuil détale, s’arrête entre les arbres puis détale à nouveau. Son bref arrêt ne m’a laissé que quelques secondes pour faire une photo, mais par chance, sa tête apparaît bien droite entre deux troncs. Après cette vision si furtive, je laisse sur la droite l’imposante ruine de l’Orriet puis je continue de descendre sur cette étroite sente qui file en balcon au dessus de la rivière d’Urbanya. Ici, le « tyran d’eau » que je suis ne peut jamais s’empêcher d’aller piquer une tête dans une petite « marmite du diable ». C’est ce que je fais aujourd’hui tant la chaleur est de mise et ce malgré une météo orageuse qui a pris le dessus. Ici les cascades et les petites cuvettes d’eau claire, mais toujours un peu fraîches, sont légions. On a l’embarras du choix, même si la descente vers la rivière puis sa remontée nécessitent toujours une grande prudence. Pour moi, en été, c’est toujours un grand plaisir d’aller me baigner en amont du village et ce d’autant que j’y photographie toujours une faune et une flore qui ne sont très souvent qu’aquatiques : libellules qu’on appelle « demoiselles », grenouilles et certains papillons des bois humides. Après la baignade, j’adore aller visiter ce que j’appelle désormais la « maison des Draculas », un orri  oublié des hommes mais très souvent occupé par une colonie de Rhinolophes. Ces chauves-souris, sont des animaux extrêmement vulnérables et bien évidemment protégés, et de ce fait, j’essaie de les déranger le moins possible. Deux à trois fois dans l’année au maximum car j’ai le sentiment qu’il y a les grands rhinolophes au printemps et les plus petits en été. Dès lors que j’ai quelques photos correctes, cela suffit à mon bonheur. Je m’assieds à l’entrée de l’orri et je tente de les photographier sans utiliser le flash. Ce n’est pas évident mais c’est la seule condition pour qu’ils ne se sauvent pas en plein jour de leur habitat où ils s’accouplent. Une fois encore, grâce à cette faune bien diversifiée, où sangliers, chevreuil, renard, papillons, lézards ont été de la partie, ce « Petit Balcon d’Urbanya » a tenu toutes ses promesses. En définitive, quand j’observe mes photos, les oiseaux avec une belle variété ont été bien plus présents que je ne l’avais craint au départ. Quand aux papillons toujours les plus nombreux sur les photos, j’en ai recensé 46 différents si je ne tiens pas compte du sexe de certains dont la femelle et le mâle sont parfois bien différents. Cela signifie, qu’en ce 2 août et si je tiens compte des papillons que je n’ai pas pu photographier, c’est au moins 60 voire 70 papillons d’espèces bien différentes qui étaient présents autour et dans ce vallon d’Urbanya. Un chiffre record sans doute ! La déclivité modérée de 503 mètres et les amples panoramas que l’on aperçoit constamment tout au long du circuit justifie pleinement son nom de « Petit Balcon ». Il faut enfin noter que cette balade n’emprunte que la partie ensoleillée du vallon, c'est-à-dire la « solona » ou « soulane ou adret » en français. Ce qui veut donc dire que si vous partez avec une prévision météo donnée comme « ensoleillée » pour toute la journée, au printemps et en été, les rayons du soleil vous accompagneront tout au long de la balade. Alors prévoyez de l’eau suffisamment, des lunettes de soleil et la crème dermique protectrice appropriée. Cette randonnée telle qu’expliquée ici a été longue de 10,5 km. Selon mon G.P.S, les montées cumulées ont été de 1.010 m. Le dénivelé est de 503 mètres entre le point le plus bas à 856 m à Urbanya et le plus haut à 1.359 m au col de Les Bigues. Carte IGN 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.

 

 

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Retraités vaches à lait, gouvernants brigands incompétents !

Publié le par gibirando

Retraités vaches à lait, gouvernants brigands incompétents !

Avec le mouvement des gilets jaunes qui n’en finit plus de perturber nos gouvernants et plus globalement tous nos politiques mais également la France économique et la France tout court, de très nombreuses personnes râlent, manifestent dans les rues et force est de reconnaître qu’elles le font avec une grande légitimité. Parmi elles, les retraités notamment, dont je fais partie. Des nantis comme l’avait dit avec mépris Eric Alauzet, député de la République En Marche. Des privilégiés comme semblait le considérer Emmanuel Macron dans ses propos lors d’un déplacement à Colombey-les-Deux-Eglises où il disait face à des retraités qui l’avaient interpellé : « Le pays se tiendrait autrement si on était comme ça  !» en évoquant le Général de Gaulle qui avait dit qu’on habitait un pays dans lequel nous n’avions aucune raison de nous plaindre. Et Macron de rajouter : « On ne se rend pas compte de la chance immense qu'on a », sous-entendu de vivre en France. Puis encore, « Ecoutez, on vit de plus en plus vieux dans notre pays, en bonne santé. Vous avez travaillé et vous avez payé la retraite de ceux qui étaient avant vous et qui vivaient moins longtemps. Non ,votre retraite ne diminue pas, ce n'est pas vrai, elle ne diminue pas ! ».

 

Alors a-t-elle baissé ou pas ? C’est bête mais je me suis posé la question de savoir sur la base de quels éléments concrets, nous pourrions, nous les retraités, prouver que nos revendications sont amplement justifiées. La baisse de nos retraites ? Celle de notre pouvoir d’achat ? La hausse des impôts et taxes ? Celui du coût de la vie ? Un peu tout ça ? Beaucoup tout ça ? Je voulais savoir.

 

Je  suis prêt à parier qu’assez peu de personnes savent dans quelles proportions nous sommes pris depuis des années pour des vaches à lait et des imbéciles, moi le premier !

 

Alors je viens de m’amuser à faire quelques analyses sur la base de ma seule retraite complémentaire ARRCO. Je suppose que j’aurais pu faire de même sur ma retraite CARSAT Vieillesse ou sur la caisse complémentaire AGIRC et je suis presque persuadé que les résultats auraient été sensiblement identiques sinon carrément pareils.

 

Ayant pris ma retraite le 30 avril 2008 soit il y a un peu plus de 10 ans, voilà les résultats que j’ai obtenus et analysés à partir des documents joints à cet article. Il y a mon tout premier décompte de paiement ARRCO datant de mai 2008 et le dernier, celui de janvier 2019, c'est à dire ce mois-ci. Les principaux chiffres mentionnés dans le tableau ci-dessous apparaissent dans les documents et sont donc très facilement vérifiables :

 Cliquez sur les photos ci-dessous pour les agrandir. 2 fois pour un plein écran si vous ne les visionnez pas bien.
Retraités vaches à lait, gouvernants brigands incompétents !

 

            Retraités vaches à lait, gouvernants brigands incompétents !

Eléments de retraite ARRCO mai-08 janv-19 Ecart Ecart 
      en valeur en %
Montant brut trimestriel 1647,68      
Montant brut mensuel  549,23 593,55 44,32 8,06%
         
C.R.D.S  0,50% 0,50%    
Cotisation assurance maladie 1,00% 1,00%    
C.S.G déductible  4,20% 5,90% 1,70% 40,48%
C.S.G non déductible 2,40% 2,40%    
         
Contribution de Solidarité pour l’autonomie   0,30% 0,30% 100,00%
         
Total des  prélèvements obligatoires en taux  8,10% 10,10% 2,00% 24,69%
         
Total des  prélèvements obligatoires en euro   44,49 59,96 15,47 34,77%
         
Montant net trimestriel 1514,22      
Montant net mensuel de ma retraite ARRCO    504,74 533,59 28,85 5,71%

 

 

 (J’ai volontairement omis de tenir compte du montant de l’impôt retenu à la source à partir de janvier 2019, soit 8,29€/mois)

 

C'est-à-dire qu’en 10 ans et 8 mois soit 128 mois, ma retraite ARRCO a augmenté de 28,85 euros et de 5,71 en pourcentage. Ramenée au mois, cette augmentation, c’est 0,22€/mois soit 0,0446%/mois et à l’année c’est 0,53%, autant dire « peanuts » ! Alors, Macron a raison de dire que nos retraites n’ont pas diminué mais alors quel cynisme pour un ancien ministre de l’Economie de dire cela !

 

Pourquoi « peanuts » ? Pourquoi cynisme ? Parce que dans le même temps l’inflation est estimée à 11,90% (site France-Inflation.com) sur cette même période et qu’au bas mot ma retraite ARRCO mensuelle aurait du être de 614,59 euros net en janvier 2019 au lieu des 533,59 euros soit une baisse du pouvoir d’achat de 81 euros/mois et de 675 euros/an. Ajoutons à cette retraite ARRCO, la même tendance sur mes retraites CARSAT (1.148,90 €/mois) et AGIRC (647,97 €/mois) et c’est toujours au bas mot environ 174,40 €/mois que j’ai perdu à la CARSAT et 98,36 €/mois que j’ai perdu auprès de l’AGIRC.

 

Alors 81 euros d’ARRCO, 174,40 euros à la CARSAT et 98,36 € à l’AGIRC, c’est un total de 353,76 euros/mois que j’ai perdu en 10 ans et 8 mois sur mon pouvoir d’achat et donc 4.245,12 euros/l’an…..Enorme non ? Un joli voyage lointain ? Une belle croisière ? Une jolie petite somme pour aider enfants et petits-enfants ? N’est ce pas Monsieur Macron ? N'est-ce pas vous qui dites que les vieux doivent aider les jeunes ? Encore faut-il pouvoir le faire non ?

 

Alors c’est vrai avec une retraite de 2.320 euros/mois, j’ai une « relative » bonne retraite et je ne suis pas le plus à plaindre mais au regard du travail que j’ai fourni pendant 40 ans, je n’ai jamais eu le sentiment qu’elle ait été usurpée. Je suppose que nous tous, retraité(e)s que nous sommes, nous avons proportionnellement à nos pensions en tous cas, une baisse de notre pouvoir d’achat sensiblement équivalente. Ajoutons à ce constat, toutes les hausses que nous subissons tous les ans et qui sont bien évidemment très loin des chiffres « officiels » de l’inflation et des indices fournis par l’Insee, tel que l’indice des prix à la consommation, et la coupe est bien évidemment très pleine. Tous ces chiffres que l’on nous annonce à grand renfort de médias ne sont là que pour les économistes, les statisticiens, mais en tous cas pas pour nous, citoyens lambda où alors il faut avoir des rondelles de saucissons sur les yeux !  Qui n’a jamais eu une augmentation de ses contrats d’assurance, de sa mutuelle, de ses frais bancaires,  des frais postaux, de ses impôts et taxes, de toutes ses énergies, de son alimentation, j’en passe et des meilleures bien au-delà des 0,53% d’augmentation annuelle de sa retraite personnelle que je constate ici. Personne non ? Bien évidemment !

 

Alors oui, le constat est terrible. Nos gouvernants, tous sans exception, nous ont pris pour des imbéciles et des vaches à lait. Si cet effort énorme que nous avons consenti de force avait porté ses fruits ? Mais non !  La France n’a fait que décliner, la dette se creuser, les services publics disparaître et la médecine de proximité notamment, les injustices sociales se creuser, les lobbies de se développer, l’insécurité et les incivilités de croître, le chômage de progresser, les riches de s’enrichir, etc…etc…. Malgré ces constats, des efforts,  Macron continue de nous demander d’en faire : « beaucoup trop de français oublient le sens de l’effort » et de rajouter  « à côté des droits, il y a des devoirs ! » a t-il dit il y a quelques jours (Galette des rois de l’Elysée le 11 janvier 2019).  Quelle leçon, Monsieur le professeur Macron ! Quelle leçon, Monsieur le Président alors que plein de pauvres gens pacifistes vont se geler les "arpions" sur des rond-points et vont affronter les forces de l'ordre que vous leur envoyez pour qu'ils dégagent !

 

Et face à cette déchéance continuelle pour une majorité de personnes, si vous vous posiez les bonnes questions ?

 

Et face à cet endettement record qui a continué de se creuser sous toutes les gouvernances, si vous vous posiez les bonnes questions ? Est-ce du à l’Europe qui nous impose beaucoup trop de choses ? Est-ce du à l’immigration galopante que l’on constate mais dont jamais aucun chiffre juste, pas plus statistique qu’ethnique nous sont donnés ?

 

Où est passé cet argent que nous n’avons pas eu ?

 

Chez les riches qui n’ont jamais été aussi riches ? Probablement non ? Et selon le principe très élémentaire des vases communicants non ? Ceux qui détiennent de plus en plus de richesse la détiennent forcément au détriment de ceux qui en ont de moins en moins ?

 

On voit en tous cas et parfaitement dans ce comparatif que l'argent de notre retraite que nous n'avons pas eu est parti remplir les caisses de l’Etat. Qu’est-il devenu ensuite puisque les caisses sont constamment vides ?  Il est parti dans les cadeaux royaux fait aux plus riches ? Dans les milliards d'un CICE dont le but essentiel était de créer des emplois pérennes qui n'ont jamais été créés ? Pour quels résultats satisfaisants ?Aucun ou presque car pourquoi les gilets jaunes seraient-ils dans les rues aujourd'hui ?

 

Alors, j'aime autant le dire, ce n'est pas pour moi que je ronchonne mais pour mes enfants et surtout pour mes petits-enfants. Ayant commencé à travailler à l'âge de 19 ans, par chance, et après 40 années de bons et loyaux services, je suis parti à la retraite à 59 ans. Depuis l'âge de la retraite a été reporté à 62 ans. Certains parlent aujourd'hui de 65 ans, d'autres de 67 ans et même parfois de 69 ans voire plus. Je veux bien accepter l'idée que l'on vive plus longtemps mais faudra-t-il pour autant que les générations qui nous suivent crèvent au travail ? Et plus seront-ils vraiment au travail alors que tout se mécanise à outrance ? Que le chômage a du mal à reculer malgré des milliards que nos gouvernants ne cessent d'offrir aux entrepreneurs ? Que la santé de proximité disparaît ? Que l'immigration s'amplifie au même rythme que les injustices fiscales et sociales, car les aides et prestations sociales toutes confondues sont de plus en plus difficiles à financer pour tout le monde ? Si on ne peut plus les financer, ça sera le chaos, l'anarchie, la loi du plus fort qui régnera. N'en voit-on pas déjà les prémices dans les violences hors de contrôle qui s'enchaînent dans les manifestions de certains gilets jaunes déjà bien radicalisés car excédés ? L'Arc de Triomphe, symbole de la liberté et de la démocratie gagnées de haute lutte, dévasté par une horde de casseurs venus des banlieues, n'est-ce pas le signe d'un chaos latent qui sommeille le reste du temps ?

Dans leur façon de gouverner, nos dirigeants ont toujours rechercher une certaine paix sociale, mais quand la paix devient une obsession à résoudre coûte que coûte et à n'importe quel prix, n'est-ce pas la guerre qu'ils sont entrain d'engendrer ?

 

Oui retraités vaches à lait !

Gouvernants incompétents.

Gilets jaunes ils bouillonnent

Gouvernants des brigands !

 

 

 

 

 

 

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A toutes et à tous, Bonne et Heureuse Année 2019

Publié le par gibirando

"Si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde." Le Petit Prince - Antoine de Saint-Exupéry.

A toutes et à tous; Bonne et Heureuse Année 2019

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Le Balcon de Villefranche-de-Conflent par Saint-Etienne de Campilles

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de la sublime chanson "Alone Again (Naturally)" du chanteur-compositeur irlandais Gilbert O'Sullivan. Elle est ici interprétée et jouée 6 fois et successivement par "Tommy Moreno and The Devil's Group" (chant), par Harano Young Yoshi Kazu (harmonica chromatique), par Rob Preston (chant), par Ong Cmu (orgue électronique), par un groupe composé de Trang Tooc (chant), Duy Khang (chant) et Khoa Le (guitare) et enfin par le maître Gilbert O'Sullivan (chant).

Le Balcon de Villefranche-de-Conflent

Le Balcon de Villefranche-de-Conflent

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran


 

Cette randonnée au départ de la gare de Villefranche-de-Conflent ; mais il faudrait dire « gare de Fuilla » ; on la trouve le plus souvent dans les topo-guides sous l’intitulé de « Balcon de Villefranche-de-Conflent ». Si cette appellation n’est pas usurpée car conforme à la réalité, elle est néanmoins assez réductrice. En effet, perché sur ce long, sinueux et escarpé balcon, c’est bien plus que Villefranche-de-Conflent que l’on découvre. Faire la liste des noms de lieux seraient bien trop fastidieux mais citons néanmoins les plus visibles car les plus proches comme le Massif du Canigou, celui des Tres Estelles, la Vallée de la Têt des deux côtés, celles du Rotja, du Cady et du Callau, les petites collines d’Ambouilla, des Canalettes et du Pla de Vallenso et même le Massif du Madres se révèle dès lors que l’on arrive à Belloc. Tous les autres lieux ne sont pas inintéressants mais sont bien trop loin et disséminés pour mériter une citation. A tous ces lieux offerts par d’époustouflants panoramas, il ne faut pas oublier le patrimoine que l’on découvre en marchant, avec bien sûr le Fort Liberia (*) par lequel on démarre puis les chapelles Saint-Etienne de Campilles (**) et Saint-André de Belloc (***) jalonnant le parcours. Alors comme on le voit, il y a de quoi voir et de quoi faire et si la distance de 9,9 km n’a rien de rebutant, la déclivité de 660 m ne laisse personne indifférent. D’abord parce qu’il faut sans cesse lever la tête pour voir où l’on va puis où l’on arrive quand on approche du point culminant. Pour moi, ajoutons-y que mon temps est aujourd’hui compté et que de ce fait, hors de question que je flâne comme à mon habitude. Après la balade je dois encore aller faire des courses à Perpignan puis retourner à Urbanya où Dany m’attend, car le séjour là-bas n’est pas tout à fait terminé. D’un autre côté, je n’ai pas du tout l’intention de laisser échapper la moindre découverte y compris le Fort Libéria que je veux absolument visiter. J’y suis déjà venu une première fois il y a très longtemps, mais ma visite s’était résumée à descendre le fameux escalier souterrain des 1000 marches. Aujourd’hui, j’ai bien l’intention d’en voir un peu plus. Enfin et bien évidemment, il est hors de question que j’ignore la faune et la flore qui seront visibles. Voilà quel est mon état d’esprit quand en ce 3 septembre, jour de la rentrée scolaire, je pars vers une école buissonnière que j’espère merveilleuse. Le temps est superbe et il est 9h quand je range ma voiture devant la gare Sainte-Eulalie. Ce joli prénom, il m’est impossible de l’oublier car c’est celui de ma petite-fille. Ecart générationnel oblige, elle rentre en classe et moi je pars me balader. Devant la gare, premier tracas avec l’obligation de payer le parking pour la journée soit 4 euros. Je peste un peu mais pense surtout qu’un parking payant dans un endroit qui se veut le départ d’attractions touristiques ; celle en l’occurrence du « Petit Train Jaune » et du « Fort Libéria » ; est probablement un frein à accueillir plus de touristes. Je ne suis pas un touriste ; enfin pas pour ce matin ; et je me plie à cette contrainte mais en continuant à râler car j’ignore où se trouve le départ de ma balade.  Très gentiment, un employé de la gare finit par m’expliquer avec force détails que le départ est plus loin après le parking des camping-cars mais qu’il est payant lui aussi. Je décide de laisser la voiture là et démarre à pied ce « Balcon de Villefranche ». Premier coup d’œil vers  le ciel pour juger de ce qui m’attend. Si le Fort Libéria paraît tout proche que dire de cette haute falaise du Roc Rouge que je suis censé atteindre et même dépasser puisque la chapelle Saint-Etienne de Campilles est située juste au dessus. C’est assez impressionnant. Je traverse le parking des camping-cars, emprunte le sentier longeant la voie ferrée puis enjambe cette dernière par un petit pont de pierres typique des voies ferroviaires. De l’autre côté, et de prime abord, une pancarte ne manque pas de me surprendre car j’y lis écrit en gros  «Fort Libéria – propriété privée – passage réservé aux riverains et aux visiteurs payants ». Il faut tout lire car en dessous, il est écrit en plus petit « way – cami – weg et accès sentier 20mn ». Ça me rassure mais d’un autre côté, ces 20 minutes sont assez surprenantes car voilà déjà 8 à 10 bonnes minutes que je marche depuis la gare, que j’ai déjà vu un autre panneau « Fort Libéria 20 mn » sur le pont enjambant la Têt et donc j’en suis déjà à me demander quelle est la bonne pancarte ? J’emprunte à gauche cette direction comme indiquée. Un peu de la piste terreuse, un balisage jaune peint sur un rocher, un autre panonceau « Fort Libéria sentier 20 mn » ; décidemment ! » ; une vieille borne octogonale en granit gravée, des rampes cimentées bordées parfois de très hauts murs, rien n’arrête mon « diesel matinal »  et le fort est là en moins de 20 minutes. D’ici, la gare ressemble déjà à celle « miniature » avec laquelle je jouais lorsque que j’étais enfant. Seule différence, mes trains et mes wagons Jouef n’étaient pas jaunes mais noirs.  Le temps que j’ai gagné dans la montée, je le perds presque immédiatement à vouloir photographier des roitelets qui occupent un cèdre qui est planté là juste devant l’entrée du fort. Puis, c’est autour de deux monticoles bleus de me faire tourner en bourrique. Ils volent d’une échauguette à un autre, d’un rempart à un autre et parvenir à les photographier devient très rapidement un jeu dont ils ont pipé les dés. Les dés sont pipés car ils ne volent jamais ensemble et jamais dans la même direction comme si eux aussi jouaient à un jeu ; espèce de « quatre coins » dont je ne connais pas les règles. Je finis par comprendre qu’ils prennent leur p’tit déj fait d’insectes volants et qu’en réalité leur seule règle c’est de manger coûte que coûte. Finalement, après avoir perdu plus d’une demi-heure, je parviens en moins de 5 minutes à immortaliser plutôt correctement les deux jolis volatiles : un monticole bleu, un mâle, puis un roitelet triple-bandeau. Le château est encore fermé. Il est temps de me remettre en route. Un orri sur la gauche du sentier m’arrête juste pour une photo. Puis c’est autour de la Nature d’éveiller mon attention et celle de mon appareil photo. Elle se révèle d’abord sous la forme d’une quantité incroyable de criquets sautant à chacun de mes pas. Un peu comme s’ils s’étaient donnés rendez-vous au même endroit. Pourtant, il y en a de bien différents.  La flore en fleurs est assez réduite et se résume ici à des buplèvres ligneux, des pieds de céphalaires aux jolies boules blanches et à de fines odontites dont la plupart des fleurs ne sont pas encore ouvertes. Avec les buplèvres et les odontites, un joli jaune vert citron prend néanmoins le dessus dans cette végétation la plus basse. Quelques pins et des petits chênes d’un vert beaucoup plus soutenu colorent la partie supérieure.  Il va en être ainsi toute la journée. Finalement et en tous cas bien plus vite que je ne l’aurais imaginé, j’atteins l’intersection me proposant de continuer vers Belloc avec un panonceau mentionnant « 2,1 km – 1h05 ». N’ayant pas envisagé cette possibilité sauf pour le retour, je continue le sentier et ce, malgré l’absence de tout autre panneau indicatif. Par précaution, j’allume mon G.P.S et regarde si je suis bien sur le bon tracé que j’ai enregistré. Je poursuis dès lors que j’en ai la confirmation. Ce sentier est bien celui qui doit m’amener vers Campilles et sa chapelle. J’éteins mon G.P.S dès lors qu’aucun autre itinéraire ne me paraît possible. Sur un sentier devenu très étroit mais plutôt bon car sans caillou, plat et parfaitement aménagé sur de solides murets, je m’élève très rapidement au sein d’une pineraie qui occupe de plus en plus de place au fil de la déclivité. Seule son étroitesse mérite que l’on regarde où l’on met les pieds. Grâce à quelques courts lacets, l’élévation, elle, est absolument étonnante et l’on a en réalité, ce merveilleux sentiment de monter bien plus vite que l’on ne marche. Est-ce l'exiguïté et le profond encaissement de la vallée, mais ce sentiment perdure tout au long de la montée vers Campilles. Il est vrai que ce sentiment de s’élever très vite et très haut est en grande partie en corrélation avec les panoramas époustouflants et aériens s’offrant à ma vue. Plus j’avance et plus la dénomination de « Balcon de Villefranche » se justifie car la cité fortifiée est de plus en plus à l’aplomb du sentier que je chemine. Un lavis de toitures rouges et plusieurs tours bien différentes, le tout entouré d’une chemin de ronde, voilà ce qui s’offre à me yeux. D’autres lacets bien plus longs prennent le relais dans des décors un peu plus changeants et donc variés. Ils permettent une élévation plus en douceur et de ce fait une attention bien meilleure de ce que je peux voir autour de moi. Quand je dis « autour de moi », c’est bien évidemment les paysages proches ou lointains, les décors qu’offrent le chemin, mais aussi la Nature pour laquelle je suis constamment aux aguets. C’est ainsi que s’offrent à moi, et à trois reprises, le plutôt rare lézard psammodrome puis plusieurs papillons dont le plus commun ici est la magnifique et reconnaissable Chevron blanc. Quelques piéridés, azurés, une mouche à toison et un très surprenant Pacha à deux queues viennent compléter cette « animalerie photographique » aperçue au cours de la montée. Si je dis « surprenant » pour le Pacha à deux queues, c’est parce que je ne me souviens pas avoir rencontré d’arbousiers ici, la plante-hôte à partir de laquelle il est censé exister et survivre. Les oiseaux, eux, sont très rares et j’en aperçois dès lors que les résineux sont d’espèces plus variées. Je les compte néanmoins sur les doigts d’une main : un couple de choucas qui s’enfuit d’un grand cèdre en poussant des cris aigus, un ou deux pinsons seulement, une mésange noire peu craintive et un gobe-mouches dont j’ignore s’il est noir ou gris, voilà à quoi se résume les photos ornithologiques que je vais réussir à prendre au cours de la journée. Outre les photos, je m’amuse, tout en montant, à compter les longs lacets car sachant qu’il y en a 7, cela me permet d’analyser ma progression sans avoir besoin de recourir au bout de carte I.G.N dormant dans ma poche. Finalement, et après une courte pause en-cas, il est 12h quand la chapelle Saint-Etienne de Campilles laisse entrevoir son clocher roman. Il ne me reste plus qu’à la rejoindre sauf que jamais je n’aurais pu imaginer l’incroyable quantité de papillons que ce plateau allait recéler. Voilà déjà 5 fois que je viens ici et si j’y ai  toujours aperçu de nombreux papillons, c’est bien la toute première fois que j’en vois autant et d’espèces parfois bien disparates. Seul gros problème : je ne peux pas me permettre de trop traîner à les photographier tous. Dommage ! Je me mets en quête d’immortaliser ceux qui veulent bien se laisser photographier le plus facilement. Mais là encore, c’est encore trop et donc bien trop long ! Je file vers la chapelle, visite son refuge, la photographie sous tous les angles et pars m’installer sous les pins pour déjeuner. De manière assez surprenante, un merle puis un geai viennent à ma rencontre avant même que j’ai pu déplier mon casse-croûte. Je réussis à me cacher derrière un haut buisson pour les photographier. Le merle à terre et le geai perché dans un pin. Ils partent et je peux enfin déjeuner tranquille. Tout en mangeant, ce lieu soulève en moi d’excellents souvenirs, ceux de ma dernière étape sur le Tour du Coronat en 2007. Ici même, à cet endroit, sous les pins et assis sur l’herbe, tout comme aujourd’hui, j’avais rencontré un couple de touristes, accompagné de leurs enfants ; trois jolies jeunes filles très sages et parfaitement éduquées. Pendant la longue conversation qui s’était installée avec le père, la mère m’avait gentiment proposé un café et un bout de gâteau. Malgré ma légendaire gourmandise, j’avais gentiment refusé et avais bien fait car tout en parlant, j’avais constaté que le gâteau ne suffisait pas à ces cinq sportifs, si beaux et si gaillards. Ces songes reviennent agréablement dans ma tête et je pourrais presque m’y abandonner mais l’heure n’est pas à une sieste aussi doucereuse fut-elle. Je repars aussitôt vers Belloc, sur ce sentier, que pour cause,  je connais désormais par cœur. Les papillons sont toujours aussi nombreux et je m’essaie à photographier seulement ceux n’ont encore pris. Vaste et difficile programme ! Beaucoup parmi eux arrivent en bout de vie car leurs couleurs sont ternes ou bien alors leurs ailes sont en lambeaux. Certains sont carrément méconnaissables mais ils butinent encore et volètent avec vigueur. De très nombreuses fauvettes m’arrêtent également dans mon désir d’accélérer le pas mais les photographier est si compliqué que je renonce assez vite sans trop savoir ce que seront mes quelques tentatives de photos que j’ai prises en mode rafales. C’est la toute première fois que j’en vois autant sur un si restreint périmètre et même si elles sont très rapides, ils me semblent bien apercevoir celle à tête noire, la mélanocéphale et celle des jardins à moins que ça ne soit la grisette. Cette présence n’est sans doute pas étrangère aux nombreuses baies rouges ou noires déjà mûres. Comme toujours, ce petit sentier tout en descente et sous les immenses pins, dont la plupart sont désormais fracassés, me ramène à la tempête Klaus de 2009 qui a mis à mal et en grande partie à terre cette superbe forêt que j’avais découverte en 2007. Il m’est arrivé parfois de comparer mes photos de 2007 puis celle d’une balade ici même en 2012, balade que j’avais intitulée « les chapelles du Coronat » et le constat est tout simplement consternant : 80 à 90% des arbres de cette combe ont été fauchés. Evidemment rien n’a changé depuis 2012. Quelques arbres disséminés sont encore debout, d’autres demeurent brisés sur pied et seuls ceux à terre ont réellement pris un coup de vieux, bouffés qu’ils ont été par les insectes et les fourmis. Dans la descente, la jolie chapelle de Belloc est en vue et elle me fait d’autant plus oublier les stigmates de la forêt ravagée qu’ici elle a un peu moins souffert. Si Belloc, que je connais pas cœur aussi, mérite une visite, je suis surtout attentif à trouver l’itinéraire qui doit me ramener à Villefranche. Il n’est pas encore 14 heures, j’ignore le temps qu’il faut et surtout la qualité du sentier. Finalement, sur la petite esplanade du hameau ruiné, intersection de plusieurs pistes, les panonceaux indicatifs sont bien là et trouver le sentier qui retourne vers Villefranche est un jeu d’enfant. « 3,8 km et 1h45 » mentionne un panonceau. Le sentier se faufile parallèle à la piste qui monte vers le pylône TV et celle qui descend vers Conat. L’esprit tranquille, je pars photographier la chapelle mais surtout les panoramas qui se dessinent vers la Vallée du Callau jusqu’au massif du Madres en passant par toutes ces crêtes que je connais désormais par cœur : Pla de Vallenso, Serrat de Miralles, Roc de Jornac, Serrat Gran, Serrat de la Font de la Barbera, Pic de Tour, Pic de Portepas, Pic Lloset, Pic de la Moscatosa, Pla dels Gorgs, etc…..Certains sommets, je les devine plus que je ne les vois, alors j’ajuste mes jumelles. Elles me permettent d’avoir un humble regard sur mes dernières randonnées et notamment celle sur le « Sentier d’Arletes » dont j’aperçois la ruine ou bien encore le hameau de Llugols et sa chapelle Saint-Christophe. A tous ces lieux viennent s’ajouter d’autres plus lointains encore comme les « serres » dominant la Vallée de la Castellane ou bien encore celles des Fenouillèdes, du côté de la forêt de Boucheville. Oui, ici, je tourne sur moi-même à 360° et je pourrais presque me remémorer plus de la moitié des randonnées de mon blog, Canigou en tête bien évidemment. Après une vingtaine de minutes consacrée à la chapelle et à ces observations, je me remets en route en me disant que Belloc ou Belloch porte bien son nom de « Beaulieu » (***) c'est-à-dire « un endroit agréable, bien situé » comme le précise le site Wikipédia. Le sentier vers Villefranche descend au milieu des chênes verts et offre encore des vues inédites sur la chapelle de Belloc et sur les stériles des anciennes carrières de marbre rouge de Ria/Conat. Ce sentier est plutôt bon mais se termine au bout d’un angle droit où démarre un nouveau balcon aussi époustouflant que celui de Villefranche mais bien plus périlleux. Bien plus périlleux car le sentier a été élevé sur des murets le plus souvent bien plus hauts, quand  aux à-pics, ils sont bien plus verticaux et donc bien plus impressionnants car ils descendent au sein d’une végétation et d’une forêt bien plus clairsemées . Un faux-pas et c’est la chute quasi assurée dans les éboulis se trouvant 10 ou 15 mètres en contrebas. La suite de la dégringolade, il ne vaut mieux pas y penser. De ce fait, je privilégie la vigilance plutôt que de me fier aux temps et aux kilométrages indiqués sur les différents panonceaux jalonnant cette fin de balade. Une fois encore, le terme de « balcon » est ici amplement légitimé. Si Villefranche n’est pas immédiatement visible, de larges panoramas s’entrouvrent sur la très rectiligne Vallée de la Têt, sur Ria-Sirach et Prades et sur le versant opposé de la Trancade d’Ambouilla. A l’approche du Fort Liberia, la piste serpentine qui y monte depuis la gare captive le regard. La vue sur la cité, la gare, le fort et la confluence des rivières entérinent définitivement l’appellation de « Balcon de Villefranche-de-Conflent ». Il n’est pas encore 15 heures quand j’entre dans le fort moyennant la somme de 7 euros. Accueilli de manière charmante par deux hôtesses, l’une d’entre-elles me remet une topo-guide tenant sur une feuille recto - verso plastifiée pendant que la deuxième m’explique le cheminement qu’il va me falloir suivre pour effectuer la visite. Je les remercie mais comme j’ai une énorme pépie, je file d’abord au bar faire remplir ma gourde d’une eau fraîche tant désirée. Ma soif parfaitement étanchée, me voilà lancé dans une visite au pas de course loin d’être évidente car les escaliers se succèdent et finissent irrémédiablement par me « casser les pattes ». A ces montées, s’ajoutent des couloirs très étroits où doubler d’autres visiteurs est impossible. Finalement, il me faut une demi-heure pour avoir une meilleure idée de ce qu’est ce fort et me retrouver au départ du fameux souterrain des mille marches. Là, par chance, plus personne n’est devant moi pour arrêter cette « descente infernale » et c’est 25 minutes plus tard que je débouche à l’air libre sur les rails du « Petit Train Jaune ». Entre les deux, quelques ouvertures en arcades permettent de s’offrir quelques dernières et magnifiques vues plongeantes sur la belle cité chère à Vauban. Dans ma précipitation à filer vers la ligne d’arrivée, je ne m’aperçois pas que l’objectif de mon appareil-photo est embué d’une condensation qui va voiler mes toutes dernières photos. Une rapide visite dans l’église Saint-Jacques, un sprint dans les ruelles, une pinte de bière au bistrot « Le Canigou » et il est 16h10 quand je retrouve ma voiture devant la gare de Sainte-Eulalie. Il m’a donc fallu 7h10 tout inclus (arrêts, pauses, visites, flâneries photos) pour réaliser cette sublime randonnée d’un peu moins de 10 km (9,9 km) et de 664 m de déclivité. Le point le plus bas est la gare Sainte-Eulalie à 457 m et le plus haut est situé à 1.091 m juste avant d’arriver à la chapelle Saint-Etienne de Campilles. Comme toujours, bonnes chaussures de marche à tiges hautes sont recommandées sur ce type de terrain. Emportez suffisamment d’eau car pour avoir négligé cet élément en ayant pris une seule gourde d’un litre, je me suis retrouvé sans eau avant même mon arrivée à Belloc. Cartes IGN 2349 ET Massif du Canigou et 2348 ET Prades – Saint-Paul-de Fenouillet Top 25.

 

(*) Le fort Libéria est situé sur la commune de Villefranche-de-Conflent dans le département des Pyrénées-Orientales, au confluent des vallées de la Têt, de la Rotja et du Cady. Il a été construit par Vauban après la division de la Catalogne entre la France et l'Espagne par le traité des Pyrénées, à compter de 1681, en même temps que la citadelle de Mont-Louis qui est plus en amont dans la vallée de la Têt. Le fort est relié à la cité de Villefranche par un escalier souterrain de 734 marches. Il domine ainsi le village d'une hauteur de 150 mètres environ. Le fort sert un temps de prison d'État notamment pour les responsables de l'affaire des poisons (1682-1683) sous Louis XIV. Après le départ des troupes, le « Domaine » met le fort en vente. Un premier propriétaire privé fait son apparition en 1925 : M. Laurens. Cette personne, ancien armateur à la retraite, avait dans l'idée d'en faire une maison de retraite pour les marins. Dans le but d'aménager le fort pour ses pensionnaires, M. Laurens fit raser la caserne des officiers située au premier niveau de la forteresse afin d'aménager une cour d'honneur. Du fait de l'accès difficile et de l'éloignement de la mer, son projet n'eut pas le succès escompté. Le fort fut remis en vente et acheté en 1955 par M. Marcel Puy, qui en fit cadeau de mariage à son épouse. Finalement, M. Puy signa en 1984 un bail emphytéotique avec quatre commerçants de la cité et, après trois années de restauration, le fort a été ouvert au public en 1987. (Extrait du site Wikipédia)

Pour en savoir un peu plus de son Histoire, rendez-vous sur le cité dédié en cliquant ici.

Pour en savoir un peu plus de l'Histoire de Villefranche et de ses alentours, rendez-vous sur le remarquable site Internet des "Pyrénées-Catalanes sur mesure" en cliquant ici.

(**) La chapelle Saint-Etienne de Campilles est citée pour la première fois en 906. Elle date donc vraisemblablement du Xeme siècle. C’est un simple rectangle couvert d’une voûte en berceau plein cintre. Sa porte est remarquable par ses claveaux en marbre rose et rouge griotte, venant des carrières de Villefranche-de-Conflent toute proche. La chapelle a été restaurée en 1990 par une association de bénévoles Sur la face Ouest de la chapelle, un petit refuge construit selon le même appareil a été ajouté ; il contient un four à pain qui déborde sur la face Sud. La base du clocher-mur a été masquée par cet ajout. Mais l’emplacement de la cloche unique s’impose toujours au dessus des toits. Par beau temps, la vue s’étend de la plaine du Roussillon (E) au pic Galinas (O) en passant par le Canigou (S-E), le Sept Hommes, le Pla Guilhem ou encore les hauteurs de Mantet au Sud. Pour atteindre la chapelle depuis Villefranche il y a 2 chemins. Il faut en partant de Villefranche, 2 bonnes heures de marche pour y arriver, et ça monte raide (600 m. de dénivelé), mais la vue en arrivant est époustouflante. D26 au nord de Ria, puis à gauche, 1 km avant Conat. (Extraits du site « Balades romanes »).

(***) La chapelle Saint-André de Belloc (c'est à dire Beau lieu) est citée en 1217 comme une annexe de la collégiale Sainte Marie de Corneilla-de-Conflent. Elle fut le siège d'une paroisse. L'édifice a un style roman catalan mais n’a pas d’abside. Sa voûte, effondrée, à été remplacée par une charpente en bois et le toit recouvert de lauzes. Son clocher mur à deux arcs est très imposant par rapport à la taille de la chapelle. La porte principale présente des claveaux très colorés, taillés dans des matériaux différents tels que grès rouge, marbre rose, marbre blanc. Elle est implantée sur un palier d’une crête entre les vallées de Ria et de Conat. Elle peut faire partie d’une belle balade depuis Conat, en y montant directement par un sentier à l’aller, et en passant au retour par une piste et les ruines de la chapelle romane de Sainte-Croix au lieu-dit du même nom. (Extraits du site « Balades romanes »). Toponymie de Belloc : Comme le précise le site Wikipédia, la toponymie de Belloc ou Belloch signifie « un endroit agréable, bien situé ». Bien situé signifie probablement que l’on a aussi une « belle vue » car tous les étymologistes s’accordent à penser que le paronyme du mot « œil » est « oil » signifiant « oui » tout comme le lexical « oc » puisqu’en latin l’œil c’est « oculus ». "Bel oc" est probablement le "bel oeil", la "belle vue". 

 

 

 

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Liberté, Egalité, Fraternité tu te meurs.....

Publié le par gibirando

Liberté, Egalité, Fraternité tu te meurs.....

Liberté, égalité, fraternité est je le rappelle une devise avant tout française même si d’autres pays l’ont adoptée après 1789. Française, cela signifie qu’en France, elle doit d’abord s’appliquer en priorité aux français. Or depuis 1789, cette devise se meurt peu à peu sous l’influence d’un tas d’éléments extérieurs, bons au mauvais d’ailleurs. Avec cet article, je n’ai pas la prétention de répondre à tous les problèmes actuels et aux revendications des gilets jaunes. D’ailleurs, et malgré que je partage totalement leur colère, comment pourrais-je me mettre à leur place et être représentatif de leur mouvement si spontané alors que je perçois 2.300 euros de retraite par mois, plus celle de ma femme qui elle en touche 240. Même si tout augmente, même si ma pension de retraite n’a fait qu’être gelée, voire baissée depuis que je la perçois et même si mon pouvoir d’achat n’a fait que régresser, je n’ai pas réellement de problèmes de fin de mois. Pour autant et ayant très souvent et pendant très longtemps bossé 10, 12 ,14 quand ce n'était pas 16 heures par jour parfois, je ne me sens pas ni un usurpateur de ce que je touche et encore moins un nanti. Ce constat une fois posé, cela ne m’empêche nullement de réfléchir à une meilleure justice sociale, à mieux répartir les richesses et le fruit du travail, à redonner la parole aux français aux détriments de tout ceux qui arrivent d’un peu partout les mains dans les poches et auxquels il faudrait donner presque autant sinon plus que nous en avons acquis nous-mêmes depuis la Révolution. La solidarité, si je n’y suis pas éthiquement ni humainement opposé, elle doit d’abord s’appliquer en priorité aux français les plus méritants et non pas à ceux dont le seul leitmotiv serait de profiter du travail des autres et de vivre d'un assistanat à bon marché voire permanent. Alors voilà ce que je pense qu’il faudrait faire. Enfin plutôt ce que nos gouvernants devraient faire. Ce n’est que mon avis personnel mais je suis certain que d’autres le partagerons.

 

- LE POUVOIR D’ACHAT :

 

  a)- Aucun salaire avec un taux horaire inférieur à 12,00 euros soit pour 35 heures/semaine un salaire brut mensuel de 1.820 euros. Le SMIC étant à 10,03 euros à ce jour soit une hausse d’environ 20% immédiatement. Je suis certain que cela relancerait immédiatement la consommation et donc l’économie. Evidemment, il faudrait revoir dans le même temps et dans les mêmes proportions, les grilles de salaires pour toutes les personnes qui ont moins de 2.500 euros/mois de salaire brut. Toutes ces hausses pourraient être compensées par la mise en place de charges sociales proportionnelles aux salaires versés. Un peu comme il y a un barème de l’impôt sur le revenu, on pourrait mettre en place un barème des cotisations sociales et notamment pour cette limite que l’on appelle le plafond Sécurité Sociale. Plus ton salaire est gros et plus les taux et le plafond de charges sociales seraient importants. Ce système aurait l’avantage d’être plus juste socialement et peut être permettrait-il de réduire les écarts de salaires entre les plus hauts et les plus bas revenus, revenus qui se creusent sans cesse et ce depuis des années. On pourrait par exemple définir des taux et des plafonds plus bas sur les salaires les plus bas et monter ainsi en gamme pour les autres, du style : rémunérations mensuelles inférieures à 1.500 euros, à 3.000, à 5.000, à 10.000, de 10.000 à 50.000, de 50.000 à 100.000 etc......

b)- Plus aucune pension de retraite personnelle inférieure au minimum vieillesse qui est de 868 euros et ce, quel que soit la situation fiscale du couple, sauf si celle-ci est supérieure à 3.000 euros de revenus mensuels. Il n’est pas normal que des femmes qui ont privilégié l’éducation de leurs enfants, que des femmes d’artisans, de commerçants, d'agriculteurs qui ont aidé leur mari perçoivent des retraites ridicules, alors que dans le même temps, des gens venus d’ailleurs et n’ayant jamais cotisé perçoivent des sommes bien supérieures sous forme d'aides ou de pensions.  

 c)- Des tarifs de mutuelle proportionnels aux revenus mais avec des garanties identiques afin que les plus démunis puissent se soigner convenablement. Les dents, les lunettes et les appareils auditifs remboursés à 50% après 50 ans, à 75% à 60 ans et à 100% après 65 ans pour toutes les personnes ayant des revenus inférieurs à 1.500 euros/mois et pour un couple à 3.000 euros/mois.

d)- Des frais bancaires à zéro pour toutes les personnes qui ont un revenu inférieur à 1.000 euros/mois et puis progressifs selon les niveaux de revenus. Idem pour des franchises dégressives auprès des assureurs selon l'importance des revenus.

e) Que les opérateurs téléphoniques n'augmentent pas leur tarif. Je constate personnellement que la fibre que l'on m'avait décrite comme beaucoup plus performante que l'ADSL ne l'est pas complètement. Or une augmentation de 5 euros est déjà programmée chez Orange par exemple. Selon moi et même s'il faut considérer qu'il s'agit sans doute d'un progrès, rien ne la justifie au regard de l'utilisation que la plupart des gens font d'Internet. Or mis le téléchargement plus rapide de gros fichiers, de vidéos et de films, je n'ai pas vu d'autres effets positifs avec la fibre.

f)- A travail ou à poste égal, salaire égal pour les femmes.

 

- JUSTICE SOCIALE ET FISCALE :

 

a)- Que l’âge de départ, ainsi que toutes les pensions de retraite, sans distinction, soient calculées selon le même mode de calcul y compris pour les ex-présidents et ministres de la République, les ex-députés, les hommes politiques en général, les fonctionnaires, les salariés du privé et les cheminots et que les pensions soient raisonnablement plafonnées pour ceux qui ont perçus des revenus hors normes pendant leur carrière.

b) Que l’on arrête de taxer tous les biens de consommation dont on ne peut pas se passer pour vivre comme l’eau, l’électricité, le gaz, les carburants. Quand j'analyse mes factures, j'ai désormais le sentiment de consommer bien plus de taxes et d'abonnements que des énergies.Taxons d’abord les produits de luxe, les produits non indispensables (alcools très forts, tabac, etc…) et surtout les produits fabriqués ailleurs qu’on pourrait fabriquer chez nous quand on a le savoir-faire. A force d’acheter ce qui se fabrique ailleurs, il n’y a plus d'industries en France et moralité beaucoup moins d'argent pour acheter les produits les plus indispensables. La situation s'aggrave au fil des ans et un jour, la boucle se refermera définitivement et ça sera une nouvelle révolution encore bien plus violente que celle que l'on vit aujourd'hui.

c)- Que l’on interdise et que l’on en finisse avec tous les privilèges et les conflits d’intérêts de trop nombreux lobbies, du style de ceux que l’on voit dans le secteur médical où les toubibs perçoivent des avantages considérables des laboratoires et autre lobbying du secteur. Nos gouvernants laissent faire mais en plus ils ont mis en place un site Internet où tout cela est visible par tous. Alors, si je ne suis pas opposé à la transparence, je suppose que de nombreux citoyens sont comme moi et vivent cela comme une "dangereuse" iniquité. Non contents de ces incroyables privilèges, beaucoup trop de médecins demandent désormais des dépassements d'honoraires dont certains dépassent parfois l'entendement. Il faut stopper tout ça et revenir à une médecine plus accessible et notamment pour les français les plus démunis. Il n’y a pas que le secteur médical. Les lobbies sont trop nombreux et trop puissants comme dans les médias par exemple. Pourquoi les journalistes ont-ils des avantages fiscaux et sociaux que le citoyen lambda n’a pas ? Il faut une justice identique à tous. Les lobbies sont devenus légions et ont engendré des conflits d'intérêts toujours plus nombreux et toujours plus injustes. Quoi qu'on puisse en dire, ils dégradent les relations et plus globalement la société. Je veux bien accepter qu'un docteur ou qu'un chercheur qui a fait 7,8,9 ans d'études ait un très bon salaire mais pourquoi faut-il en plus qu'il ait des voyages et des week-end gratuits, des commissions annexes et des avantages que le travailleur lambda n'a pas ? Il faut interdire ces pratiques.

d) que l’on rétablisse un impôt sur la fortune pour les plus riches des français et notamment pour ceux qui entrent dans ce fameux top 100 détenant à eux seuls des fortunes estimées à 431 milliards. Si on ne peut pas les taxer personnellement parce qu'ils sont partis à l'étranger, taxons leurs patrimoines français et leurs entreprises installées sur notre sol, car après tout c’est bien à partir de là aussi que leur immense fortune grossit chaque année de 15% environ. Quand j'entends que le prétexte de la suppression de l'ISF est qu'il ne rapportait pas suffisamment, alors faisons en sorte qu'il rapporte !

e) que l’on taxe beaucoup plus sévèrement les dividendes des actionnaires et en contrepartie que l’on favorise les investissements dès lors qu’ils ont été réellement mis en œuvre sur le sol français. Ne pas donner un chèque en blanc comme nos gouvernants l’ont fait avec le CICE et continuent de le faire avec la suppression de l’ISF. Quand je pense que depuis 2013 on a donné des millions d'euros dans le cadre du CICE à des entreprises françaises comme la Poste et la Sncf alors que des plans sociaux de réductions des effectifs étaient déjà programmés et même engagés dans le  cadre de la libération des marchés et de l'ouverture à la concurrence, ça s'appelle "voler le contribuable" ! Le CICE ne devait-il pas servir essentiellement à créer des emplois pérennes plutôt qu'à débaucher ?

f) Que l’on re-nationalise les sociétés d’autoroutes et que l’on mette le prix des péages à des tarifs raisonnables car il est complètement anormal que l’on enrichisse des actionnaires et que le contribuable soit contraint de remettre la main à la poche quand des travaux de réfection sont indispensables.

g) Que l’on donne beaucoup plus de pouvoirs, d’autonomie et de dotations aux maires et que l’on supprime un tas de strates politiques et administratives qui ne servent à rien si ce n’est à faire doublons, à engraisser une caste de politiciens et de personnels administratifs qui paraissent très souvent inutiles. Est-il vraiment utile qu’on est un Etat avec une ribambelle de ministères, une assemblée nationale, un sénat, un conseil d'état, un conseil économique et social, des régions, des départements, des agglos, des mairies et tous ces organismes publics et semi-publics, et que sais-je encore du style de la Cour des comptes qui dénonce les effets pervers de la République mais dont ses représentants, dans le même temps, en vivent très chichement à longueur d’années ? 190 millions d’euros uniquement en frais de personnel, n'est-ce pas beaucoup trop d'argent pour sortir des statistiques et des rapports que personne n'utilise jamais ? Idem pour la Commission Nationale du Débat Public dont on voit bien que les différents rapports émis sont parti systématiquement aux oubliettes ! Personne n'a vu arriver ce mouvement des gilets jaunes malgré toutes ces strates politiques ?

h) Que l’on se donne de vrais moyens pour combattre les tricheries fiscales et sociales dont on sait depuis des années qu’elles se chiffrent en milliards d’euros. Il faut créer des bataillons de policiers spécialisés et les rémunérer en fonction de leurs résultats.

i) que les dépassements de la vitesse entre 80 et 90 km/h ne fassent pas l’objet de P.V mais seulement d’un retrait de points. Si la réduction de la vitesse est réellement efficace pour qu'il y ait moins de morts sur les routes, rien n'oblige l'Etat a constamment sévir en taxant. Quand je vois que mon épouse avait pris une amende de 135 euros (sur 240 euros de retraite/mois) pour un stationnement illicite de 10 minutes, parce que filmée par une caméra automatique et alors qu'elle était encore à l'intérieur de la voiture, cela s'appelle du "racket" !

j) mettre en place dans chaque canton des services médicaux de proximité. Pour cela, obliger tous les cabinets médicaux, et à tour de rôle, à avoir une permanence les week-end et les jours fériés ; en cabinet et à domicile ; et ce, en fonction du nombre d’habitants dans le canton ou la commune, afin que l’on ne soit plus dans ce désert médical que la France est entrain de devenir les samedi, les dimanche et les jours de fêtes. Il n’est pas normal que dans une commune comme la mienne de 14.000 habitants, il y ait une quinzaine de généralistes et 8 cabinets médicaux et que les week-end ou les jours fériés, on soit obligé de faire des kilomètres pour avoir un diagnostic, voire rester malade et sans soin au fond de son lit parce que tous les toubibs sont partis en voyage (aux frais de la princesse!), à la campagne ou au ski !. La Maison Médicale à l'hôpital c'est certes bien mais faut-il encore pouvoir être en état de se déplacer. Or, il m'est arrivé personnellement d'être malade, maladie qui ne nécessitait pas de déplacer les urgentistes mais qui réclamait tout de même un diagnostic et des soins. Or aucun médecin n'était joignable sur ma commune et le service SOS Médecins était débordé ce jour-là. Résultat ? 8 jours malade sans diagnostic et sans soins ! Une telle situation est-elle normale dans un pays qui se dit moderne et civilisé ? Je pose la question.

k) que l’on taxe raisonnablement les poids lourds étrangers qui traversent la France et que les charges sociales soient plus lourdes pour les entreprises françaises employant du personnel non français. 

l) Imposer d’office à 70% tous les salaires supérieurs à 1 million d’euros par an. Taxer très lourdement tous les "parachutes dorés" et les stocks options des administrateurs des grandes entreprises lors de leur départ. Les entreprises qui sont capables de verser de telles sommes en salaires, en rémunérations et en actions sont certainement les plus aptes à participer à la solidarité sociale nationale.

m) Arrêter de financer avec l’argent public les écoles privées, les syndicats ainsi que toutes les associations religieuses, professionnelles, antiracistes ou autres qui n’ont pas un caractère évident d’intérêt aux yeux d’un grand nombre de citoyens. Le privé doit être financé de préférence par le privé c'est-à-dire par les adhérents et les donateurs, quand au sport et aux religions, on sait tous l’argent qu’ils sont capables de drainer quand ils veulent s’en donner les moyens. Il suffit de regarder les salaires des sportifs professionnels par exemple. Quand aux mosquées, il s’en construit beaucoup plus que d’églises catholiques ou de temples protestants. Certaines églises catholiques sont même rachetées au nom de l’islam puis se transforment en mosquées ! Il faut arrêter de dépenser l’argent pour ça, nous sommes un pays laïque et c’est à ceux qui croient seulement qu’il convient qu’ils payent et pas à tous. 

n) Simplifier les procédures, les actes administratifs, les rendre gratuits au possible, faire en sorte que le système de remboursements de la Sécurité Sociale par exemple soit plus simple et plus compréhensif pour les usagers car ils n’y comprennent plus rien, moi le premier, dans cette usine à gaz où les franchises retenues se mélangent aux forfaits non remboursés et surtout qu’on change ce système si complexe et si faillible de carte vitale passant si facilement entre diverses mains et engendrant des fraudes en tous genres. Il faut mettre en place un système informatique plus transparent où les français doivent certes savoir ce qu'ils coûtent à la collectivité mais où ils doivent savoir aussi ce qu'ils payent réellement.  Aujourd'hui, le système est tel qu'on ne le sait pas.

o) Que l’on supprime pour les plus riches des français tous les avantages fiscaux qui ne créent pas d’emplois pérennes ou ne sont pas sources d’investissements qui en créent, du style assurance-vie, niches sur l’immobilier, niches sur l'art, le cinéma et que sais-je encore. Les plus riches n’ont pas besoin de ça pour vivre grassement et s'enrichir. Les crédits d'impôts doivent bénéficier qu'aux tranches moyennes et basses.

p) que l’on fasse payer des impôts au même titre et au moins dans les mêmes proportions que les entreprises françaises à toutes ces grandes sociétés mondiales installées en France comme Amazon, Google et consorts sans attendre l’aval des autres pays et surtout celui de Bruxelles.

 

- IDENTITE, CITOYENNETE et SOUVERAINETE NATIONALE :

 

a) supprimer la double nationalité en demandant à tous ceux qui en bénéficient qu’ils en choisissent une seule. Où l’on est français ou on ne l’est pas, il faut qu’ils choisissent en toute connaissance de cause : vous ne souhaitez pas devenir français = pas d’aides sociales ! Je trouve que c'est trop facile de ne profiter que du meilleur d'une nationalité selon d'où vient le vent. J'ai écouté à la TV le congrès des musulmans de France de décembre dernier organisé par le Conseil du Culte musulman et plusieurs associations religieuses. On sait bien que très nombreuses associations musulmanes sont largement subventionnées par nos deniers publics mais également par certains pays du Golfe.. Qu'y ai-je entendu et vu ? Une succession d'intervenants musulmans criant haut et fort qu'ils étaient français et essayant par diverses pirouettes de le prouver à l'assistance et aux téléspectateurs. Quand on est un vrai français, est-il nécessaire de le vociférer ? Est-il nécessaire de le répéter inlassablement pour être mieux entendus ? Mieux entendu de qui d'abord ?  De nos gouvernants en général si laxistes dans ce domaine ? Entendus des quelques-uns qui étaient là : c'est à dire Christophe Castaner, Laurent Nunez, Valérie Pécresse et Jack Lang ? A la fin quand il a fallu chanter la Marseillaise, je n'en ai vu que deux la marmonner du bout des lèvres : Messieurs Christophe Castaner et Laurent Nunez. La marmonner seulement comme s'ils avaient honte au milieu de tous ceux qui ne la chantaient pas. Tous les autres, tous ceux qui avaient criaient haut et fort qu'ils étaient français ne la chantaient pas. Alors je pose la question, plutôt que de crier qu'on est français pour tenter de le prouver et de s'en persuader, n'est-il pas mieux de chanter haut et fort la Marseillaise ? N'est-il pas mieux de le prouver dans son comportement de tous les jours en adoptant pleinement les us et coutumes du pays hôte ? N'est-il pas mieux d'avoir une seule nationalité ainsi la question serait définitivement réglée non ? Cela réglerait d'autres problèmes comme celui par exemple de savoir dans quelle langue, l'islam doit être prêché. 

b) arrêter de verser des aides sociales ou des pensions de retraite à tous ceux qui arrivent en France et qui n’ont jamais cotisé le moindre centime car il faut donner la priorité aux vrais français qui ont travaillé et cotisé, qui travaillent et cotisent pour le pays, et qui malgré ça, souffrent encore car les fractures sociales demeurent et se creusent. Il faut que la France arrête d'être cet aspirateur à immigration qu'elle est devenue depuis de trop longues années. La limite a été atteinte et on le voit bien avec le mouvement des gilets jaunes car tout cela se fait au détriment de bien d'autres personnes plus méritantes. Tout doit être fait pour limiter l'immigration car on voit bien tous les problèmes qu'elle a engendré et engendre toujours (intégration, socialisation, laïcité, insécurité, incivilité, terrorisme, détention, justice, pauvreté, logement, dette, querelles entre pays européens, etc.....)

c) arrêter de verser des pensions de retraite à des personnes qui ne résident plus en France ou dans les DOM depuis plus de 5 ans et qui ont la double nationalité. Trop de gens profitent de l’absence de contrôle ou d’un contrôle trop facile à abuser.

d) arrêter l’AME, c'est-à-dire l’Aide Médicalisé d’Etat car il est anormal qu’un étranger en situation irrégulière ait plus de facilité à se soigner qu’un français qui cotise à la Sécu et qui paye sa mutuelle chaque mois. De plus, on sait qu'avec la mondialisation et la facilité des voyages, ce système est désormais détourné par des personnes malveillantes. 

e) interdire carrément le port du voile en dehors des sphères personnelles et religieuses (mosquées, écoles coraniques, associations à caractère religieux) et sévir dans le cas contraire. C’est un vrai problème car pour une majorité de françaises et de français ce n’est plus depuis très longtemps l’idée qu’ils se font d'un pays qui se veut laïc, qu'ils se font de la femme qui se veut française ! Il n’y a jamais eu autant de femmes voilées depuis que son interdiction dans les lieux publics est entrée en vigueur en 2010. Pour de très nombreux français, c’est désormais vécu comme une provocation et comme le processus d'un islam qui est entrain de devenir de plus en plus visible et radical au fil du temps.

e) arrêter de répondre favorablement à toutes ces demandes (cantine, piscine, crèche de Noël, médecine, etc…) émanant des communautés religieuses qui ne sont pas le reflet de nos traditions ancestrales. Face à ses communautés, nous perdons de plus en plus de nos prérogatives et de notre laïcité. C’est un vrai problème mettant en jeu notre souveraineté nationale et probablement à terme la paix sociale que nous recherchons tous.

d) ne pas accepté la polygamie et renvoyer chez eux tous ceux qui la pratiquent.

e) obliger le citoyen français à donner un prénom bien français à ses enfants, le calendrier est bourré de très jolis prénoms bien de chez nous.

f) arrêter de répondre favorablement aux injonctions budgétaires et administratives de Bruxelles si elles sont défavorables aux intérêts des français.

g) Que l'Assemblée Nationale soit plus représentative des opinions des français avec certes des représentants des différents partis mais également des personnes sans étiquette, ayant voté blanc et des abstentionnistes. Il faut revoir cette représentativité et donc le mode de scrutin.

 

SECURITE :

 

a)- Construire les places de prison indispensables pour que la France devienne peu à peu un pays paisible et civilisé. L'insécurité et les incivilités se sont démultipliées au fil des années. Suivre de trop nombreux condamnés est utopique quand aux bracelets on a bien vu leur limite voire leur inutilité dans l'assassinat du père Hamel. Or, les remises systématiques de peine sont accordées bien trop facilement et sans aucune vérification.

b)- Mettre au travail un maximum de détenus plutôt que de les maintenir dans une oisiveté de plus en plus confortable.

c)- Remettre en fonctionnement des enceintes carcérales telles qu’elles existaient encore au 20eme siècle sous la forme de bagnes et ce, pour une catégorie d’assassins les plus dangereux, de terroristes et pour les voyous les plus récalcitrants ou carrément irrécupérables. Il n’est pas normal que des gardiens de prison aient peur dans leurs tâches quotidiennes et aient ce sentiment d’être dépassé par des événements intolérables qui se produisent sans cesse dans les prisons françaises. Tout y circule : drogues, alcools, téléphones portables, argent, trafics....sans compter le radicalisme islamiste qui y trouve les conditions et les moyens de se développer. S'il le trouve c'est parce qu'on lui en donne très largement et bien trop facilement les moyens. Il est intolérable qu'au sein d'un milieu qui se voudrait hermétique, il s'y passe tout ça !

d)- Revoir certaines lois ou mettre en place très rapidement un nouveau système législatif donnant plus de droits aux victimes qu’aux délinquants. Il n’est pas normal par exemple que des squatteurs qui s’emparent d’un bien immobilier ne puissent pas être déloger immédiatement. Il n’est pas normal qu’un assassin parce qu’il devient connu médiatiquement bénéficie gracieusement de la défense d’un grand avocat alors que la victime soit contrainte de se saigner pour payer la sienne. Il n’est pas normal que la légitime défense ne s’applique que la nuit, il n’est pas normal que des assassins d’enfants, des violeurs multirécidivistes se retrouvent dans la nature pour avoir bénéficié de mesure de bienveillance ou de réductions de peines trop facilement accordées , il n'est pas normal qu'une victime mécontente d'un verdict ne puisse pas faire appel, etc…etc….

e) arrêter de construire des logements sociaux qui peu à peu deviennent des zones de non-droit et des quartiers dits sensibles. Le chiffre de ces zones a été démultiplié par « x » en quelques années en France et dans toute l’Europe. C’est le vrai gros problème de l’insécurité sur le vieux continent car les premières victimes sont les populations qui y vivent paisiblement et qui n’ont pas les moyens de partir aller vivre ailleurs. Elles n’ont d’autre choix que de subir le dictât des gangs, des dealers et des extrémistes.

f) que ces gangs soient démantelés par l'armée si nécessaire et que ceux qui les composent soient longuement et durement sanctionnés.

g) renvoyer chez eux, avec interdiction définitive de revenir, tous les étrangers quels qu’ils soient ayant été condamnés au moins à deux reprises en France.

h) que les familles où la délinquance juvénile est systématiquement multirécidiviste soient privées de toute aide sociale ou au moins proportionnellement à la gravité des actes commis.

i) que  l’Institut Pour la Justice qui lutte depuis des années pour une meilleure justice soit reconnue d’utilité publique.

j) que certaines peines finissent par s'additionner comme aux Etats-Unis afin qu'on ne retrouve pas systématiquement dehors des voyous et des assassins dont l'unique conduite dans la vie est de faire du mal et de nuire à autrui. 

 

L’ECOLOGIE :

 

a) Que l’on arrête de faire des ségrégations entre les gens qui roulent au diesel ou à l’essence et mettre le prix des deux carburants au même niveau et le plus bas possible. 

b) Que nos gouvernants demandent aux constructeurs automobiles français de vendre moins chers leurs véhicules électriques. Ces derniers auront tout à y gagner car ils en vendront plus et tireront l’ensemble du marché vers le bas. Si l'on veut faire une véritable écologie, il faut qu'une majorité de français aient plus facilement accès à ces véhicules-là. Offrir des primes c'est sans doute bien mais c'est nous qui les payons avec nos impôts et c'est très souvent les personnes les plus aisées qui en profitent car là aussi les tricheries sont très faciles. 

c) Que nos gouvernants obligent les grands groupes céréaliers à consacrer une partie de leur exploitation à la culture de plantes permettant la production de biocarburants. Que ceux qui auront investi favorablement dans ces cultures soient récompensés par des crédits d'impôts.

c) Que l’on fasse d’abord payer les grands pollueurs de la planète comme les grandes compagnies pétrolières et gazières, les grandes compagnies maritimes et aériennes et les fabricants de produits nocifs comme Monsanto, avant de s’en prendre aux citoyens et de faire en sorte de les culpabiliser.

d) que l’on arrête de creuser la Terre à la recherche d’énergies fossiles et que l’on donne une énorme priorité aux énergies non polluantes comme l’air, l’eau, le soleil et la biomasse.

e) que l’on arrête de développer l’énergie nucléaire en France car le jour où une centrale nous aura pété dans la gueule, les gilets jaunes ne seront plus dans la rue mais au ciel et moi j’aurais écrit cet article pour rien ! En plus, c’est tellement propre qu’on est emmerdé avec les déchets qu’on ne sait pas où mettre et que l’on va laisser à nos petits-enfants pour qu’ils s’en dépatouillent.

e) La faune dans son ensemble est entrain de crever. 60% de moins selon une étude très sérieuse, alors faisons en sorte que la faune sauvage retrouve ses droits. Pour cela, commençons de faire en sorte que la chasse soit une activité de grand luxe au lieu de diviser le permis de chasse par 2, augmentons-le par 10 ou par 20. Quand je vois les voitures que les chasseurs sont capables de se payer; puissants 4x4 et gros pickups rutilants; force est de reconnaître qu’ils ont encore les moyens de se payer un gros steak de chez Charal plutôt que d’aller tuer un cerf qui n’a rien demandé sinon que de vivre. Il faut réduire les surfaces chassables ainsi que les périodes de chasse car il n'est pas très logique qu'un pays qui s'est voulu le chantre de l'écologie avec la COP21 soit celui qui ait en ces domaines les chiffres les plus désastreux.

f) que l'on développe autant qu'on le peut des pistes cyclables dans nos communes.

 

CONCLUSION :

 

Voilà quelques idées de ce que l’on pourrait commencer à mettre en place pour débuter un vivre-ensemble plus juste, plus serein et plus écologique. J’ai sans doute oublié pas mal de choses….car j'ai très peu parlé du chômage, de l'Europe qui nous impose trop de choses, mais ça pourrait être un début…pour que la devise « Liberté, égalité, fraternité » ne soit pas que de vains mots. Dans le cas contraire, ces mots continueront de mourir si on ne fait pas un minimum de tout cela très rapidement ! Enfin, c’est ce que je pense mais je vois que l’ex-premier flic de France Gérard Collomb pensait sensiblement la même chose, lui qui au delà de ne plus se retrouver dans la politique macronienne, a dit « il faut une vision d’ensemble pour recréer de la mixité sociale. Parce qu'aujourd’hui on vit côte à côte, et je le dis toujours, moi je crains que demain on vive face à face. » Avant de quitter le gouvernement Macron, il a donc décrit un pays abandonnée sur le plan social, de plus en plus ghettoïsé et en proie à des groupuscules et à des communautarismes qui menacent dangereusement la paix sociale ! Qui mieux que lui était placé pour procéder à cette analyse ?

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Le Serrat de la Font de la Barbera depuis Urbanya

Publié le par gibirando

 Ce diaporama est agrémenté du légendaire standard de jazz "Misty" d'Errol Garner, joué ici et successivement pas 4 groupes de jazz que sont le "New York Jazz Lounge", le "Studio Jams", le "New York Jazz Moods" et le "Smooth Jazz Colours"

.Le Serrat de la Font de la Barbera depuis Urbanya

Le Serrat de la Font de la Barbera depuis Urbanya

Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.


En été, quand je séjourne à Urbanya, inventer des randonnées pédestres est toujours un vrai plaisir. Sur mon ordinateur, grâce à Géoportail et au logiciel CartoExploreur, j’analyse la carte I.G.N top 25 et j’imagine des parcours, sinon sur des chemins inédits, tout du moins sur des itinéraires que je suppose séduisants. C’est ainsi que m’est venue cette idée de monter vers le « Serrat de la Font de la Barbera » que je connaissais déjà, mais avec cette fois-ci, une belle variante par le domaine de Cobazet. « Pourquoi ce sommet en particulier ? » me direz-vous. Parce que j’y étais déjà passé trois fois et que par trois fois, j’y avais aperçu des cervidés, soit dans ce secteur près du sommet, soit sur cette série de crêtes qui filent vers le Pic del Torn en passant par le Puig del Rocater. J’avais donc bon espoir d’y découvrir cette faune si sauvage et une autre qui l’est peut être un peu moins mais pour laquelle je me passionne, à savoir les oiseaux et les papillons. La flore de montagne venant s’ajouter à cette faune espérée, photographier la Nature, voilà quelle était la première de mes motivations. La deuxième raison était plus éducative puisque j’avais lu sur Internet, qu’un tronçon que j’allais cheminer correspondait au tracé de l’ancienne voie ferrée faisant la liaison entre la carrière de Callau, le domaine de Cobazet et la gare d’Estardé. Cette voie ferrée avait vu le jour à l’époque où l’on exploitait le talc dans ces merveilleuses montagnes. L'histoire avait commencé en 1883 quand le baron De Chefdebien avait racheté l'essentiel de cette montagne mossétane. Grâce à quelques photos aperçues sur un site Internet assez remarquable consacré aux anciennes voies ferrées, j’ai bon espoir de découvrir quelques vestiges de ce temps, aujourd'hui révolu, où l’industrie française battait encore son plein. Mon troisième motif était carrément plus sportif, puisque la déclivité étant de 693 m entre Urbanya (856 m) et ce sommet (1.549m), j’avais bien envie de monter un peu plus haut, histoire de me dégourdir les jambes et surtout de faire la pige à cette canicule qui nous anesthésie à longueur de journée, dès lors que l’on reste à flemmarder au village. Enfin et pour terminer, ce nom de « la Barbera » (*) m’intriguait un peu et j’avais bien envie de me lancer dans des recherches toponymiques pour tenter de l’élucider. 18 juillet à 8h30, me voilà déjà à pied d’œuvre. Je quitte ma maison, direction le bas du village. Moi, qui m’inquiète de la raréfaction des oiseaux, me voilà agréablement surpris puisqu’en quelques minutes, c’est trois oiseaux bien différents que je viens de photographier. Un rouge-queue noir, une hirondelle et un merle. Les hirondelles sont déjà bien présentes et très actives car elles nichent sous le préau de la mairie. Celle que je photographie se repose sur un fil. Je poursuis sur le chemin de Saint-Jacques et à cette heure-là, je profite encore de l’ombre du Serrat du Calvaire. Ce sentier pas trop bien débroussaillé à cette époque, je le connais désormais par cœur. Je connais les broussailles où s’égayent les fauvettes, les affleurements de schistes où les lézards sommeillent, les ronciers où poussent les grosses mûres, les vieux pommiers de jadis aux pommes si juteuses, les hautes fougères et les hauts genêts où dorment les cervidés, les sous-bois frais où les laies amènent leurs rejetons de marcassins s’endurcir le groin, les endroits herbeux où poussent quelquefois les rosés des prés, les hauts résineux où gambadent des écureuils, les chemins envahis par les graminées où se cachent des lièvres et des compagnies de perdrix et de perdreaux, les clairières et les chemins fleuris où les papillons sont légions. Oui, je connais bien tout ça, et tout en montant, je suis constamment aux aguets de cette Nature qui ne demandent qu’à être observée. Si les beaux papillons sont de très loin les plus présents aujourd’hui, les nombreuses fleurs et quelques oiseaux viennent parfaire ma passion pour la photo. Quelques insectes très intéressants car colorés complètent ce bestiaire. Au lieu-dit Clot del Baro, une belle et première récompense se présente quand  un chevreuil sort des fourrés et s’échappe en direction d’un petit mamelon. J’ai néanmoins le temps de la photographier avant qu’il ne bascule de l’autre côté. C’est pour de telles images que je marche, appareil photo autour du cou. J’atteins la crête qui monte le long du Serrat de Miralles puis vers le Serrat Gran. Ici, je stoppe car les vues s’ouvrent à 360 degrés dont certaines très lointaines. Dessous, je devine, plus que je ne vois, les ravines descendant vers Conat où je marchais très récemment sur le « Sentier d’Arletes ». Juste au dessus, le Massif du Canigou dessine sa longue et haute silhouette bleutée. A ma droite, le boisé Mont Coronat me rappelle à son bon souvenir, celui du tour de son massif effectué en 2007 puis une montée vers son sommet si peu fréquenté ; si ce n'est par les cerfs ; à 2 reprises. Il y aura bien d’autres souvenirs de ce tour aujourd’hui.  Derrière moi, la belle piste filant vers le col de Les Bigues attend que je me remette en route. Je redémarre. Sur cette piste, les variétés de papillons y sont encore plus nombreuses que nulle part ailleurs. J’avance avec l’espoir de tomber sur un papillon rare voire inédit. Mais non, je les connais à peu près tous où alors les identifications sont si peu faciles que je n’hésite pas à me lancer à leur poursuite quand j’ai le moindre doute. Quelques fauvettes très difficiles à photographier viennent m’aguicher. Plus loin, perchés comme deux frères sur un groupe de buissons épineux, un tarier pâtre et une pie-grièche chantent à s’égosiller. Face à mon appareil-photo, ils sont plus accommodants. Plus je m’élève et plus les cistes à feuilles de lauriers sont en fleurs. Par endroits, c’est une véritable nappe blanche qui s’étire et descend vers le bas de la vallée. Dans un ciel bleu et pur, un puis deux vautours fauves viennent jouer les boucaniers de service. Le col des Bigues est là. Il est 12 heures tapantes et j’ai beaucoup flâné. Je déjeune avec l’incroyable chant d’une grive. S’agit-il d’une « grive musicienne » qui porterait bien son nom ? D’où je me trouve, c’est difficile à dire ! Perchée au faîte d’un grand pin, elle cherche probablement un compagnon et chante de manière plutôt saccadée. Ses chants faits de sifflement et parfois même de cris sont d’une incroyable variété, à la fois dans la manière de les émettre mais également dans les sonorités. Cette année, je n’ai pas encore vu de grands rassemblements de grives comme il m’arrivait d’en voir les années précédentes. S’est-elle aperçue elle aussi de cette raréfaction de son espèce ? Y –a-t-il réellement moins de grives que les années précédentes ? Aura-t-elle la chance de trouver un partenaire et ainsi de créer un couple fertile permettant la continuité de l’espèce ? Voilà les quelques questions que je me pose en l’observant et en l’écoutant chanter. Pourtant, quand je repars, la chance me sourit car je réussis à photographier, coup sur coup, un geai puis un pigeon ramier. Urbanya est bien loin désormais, mais je vois le village au fond de sa vallée et je vois ma petite maison. Quelques photos puis je quitte la piste qui file vers le col del Torn au profit d’un large layon qui zigzague puis file rectiligne vers mon objectif du jour. La grimpette est douce au départ et plus sévère sur la fin mais comme toujours je l’appréhende très cool. Comme souvent, j’alterne efforts et instants de pause. Les pauses sont la plupart du temps des arrêts photographiques très justifiés car la faune et la flore sont omniprésentes. Scabieuses, campanules, brunelles et un vaste champ de sèneçons jaunes attirent une incroyable variété de papillons et d’insectes. De l’autre côté de la clôture que je longe, de nombreuses vaches accompagnées de leurs veaux me regardent passer. Pour les bovins pas de doute, je suis un tortillard qui n’a pas du tout envie de jouer au T.G.V. Le sommet est presque là et comme un grand ballot que je suis, je me laisse surprendre par deux cervidés qui détalent. J’avais pourtant l’expérience des fois précédentes. Le plus petit ; sans doute un jeune chevreuil ; détale et s’engouffre dans les hauts genêts et l’autre, le plus grand, sans doute la mère, continue dans la clairière en direction du Puig del Rocater. Je photographie le premier puis je me mets à courir derrière le second. Mais quand on est tortillard, difficile de devenir T.G.V en quelques secondes. Du premier, je n’ai qu’une photo partielle de son flanc et de son arrière-train entrant dans les genêts et du second, une photo un peu trop lointaine aux fins fonds de la clairière. Si le « jamais trois sans quatre » des cervidés déjà aperçus, c’est certes vérifié, je n’ai pas vraiment su en profiter. Il m’aurait fallu être plus méfiant et aux aguets à l’approche du sommet. Je fulmine tout seul puis rebrousse chemin car le hayon que je dois suivre est à droite du sommet et non pas à gauche. J’enjambe le clôture ; par bonheur non électrifiée ; et me fraye un passage tant bien que mal au milieu des hauts genêts. Le hayon qui descend n'est pas bien défriché mais j’y circule néanmoins sans trop de difficultés. Quelques selfies souvenirs au sommet du serrat et je me lance dans la descente. A l’instant même où je croise une bonne piste, j’ai désormais la certitude d’être sur le chemin menant vers Cobazet. Mon G.P.S que j’allume me le confirme. Une fois encore ma curiosité légendaire m’entraîne sur des chemins bien incertains. De cette « Font de la Barbera » je veux tout savoir. Pour cela, j’ai enregistré ses coordonnées dans mon G.P.S et au lieu de partir à gauche vers Cobazet, je file à droite à sa recherche. La « font », c’est la source mais c’est aussi la fontaine. Alors cette « Font de la Barbera, est-ce une simple émergence d’eau, une source captée ou carrément une jolie fontaine ? Grâce à mon G.P.S, je le sais assez vite et je le sais d’autant plus vite que je m’embourbe dans un petit réseau de tourbières. En réalité, il y a plusieurs résurgences qui sortent du sol et qui en descendant de la montagne forment un petit entrelacs de fanges et de rus se transformant peu à peu et un peu plus bas en un petit ravin d’à peine un mètre de profondeur. Je longe la petite ravine et finalement arrive un peu déçu sur une autre piste qui se trouve en contrebas. Déçu car j’avais l’espoir qu’un brin d’humanité voire au moins un signe de la présence de l’homme seraient présents dans cette fontaine. Malheureusement, le seul signe visible est une vieille baignoire renversée ayant jadis servi d’abreuvoir et gisant dans le ravin. Voilà la seule captation que l’on a jugé bon de faire avec l’eau de cette Font de la Barbera. Déçu ou pas, il me faut désormais remonter. Je longe à nouveau le ravin, m’embourbant une fois encore mais sans rien trouver de plus que quelques têtards dans une poche d’eau un peu plu profonde que les autres et cette « barbe » liquide qui suinte de tous les côtés. Alors cette « Barbera » est-ce cette barbiche de filets d’eau et de tourbières ? Est-ce le nom d’une personne ayant habité par là ? Je ne le saurais peut-être jamais mais je suis bien décidé à chercher ? Enquêter, j’adore ça ! Si la « Font de la Barbera », telle que je viens de la découvrir, n’a rien dévoilé de son nom et seulement des suppositions, cette petite incartade m’offre des vues grandioses que je n’aurais pas vu en filant directement vers Cobazet. Vallée de la Castellane, Plaine du Roussillon, Canigou et juste à mes pieds, le Bosc d’Estardé déroulant sa belle et sombre forêt sur les flancs et la colline arrondie du Serrat Gran. Quand on connaît un peu l’histoire de Cobazet et de Callau, le chemin que j’emprunte ne laisse que peu de place à des doutes quand à sa fonction antérieure. Oui, ce chemin, c’est bien celui qui était commun à l’ancienne voie ferrée qui amenait le talc ; en réalité de la stéatite ; depuis la « carrière de Callau » jusqu’à la « gare d’Estardé ». D’ailleurs, dès le premier virage, on aperçoit à contrebas quelques « bigues » rongées par le temps, probables traverses rudimentaires de l’ancienne voie ferrée et un éparpillement de pierres, dont on peut raisonnablement imaginer quelles servaient de ballast. Sur la gauche, quelques murs de pierres et des ruines perdues sous la végétation viennent compléter de ce qu’était le décor de l’époque. Il suffit d’ôter quelques arbres de sa vision et d'avoir un peu d'imagination pour se rendre compte pleinement de ce qu’était cette exploitation de la stéatite. Bâtisse, gare, trémie, câbles, amas de ferrailles et de poutrelles jetés en contrebas du chemin, tous ces signes bien que désormais envahis par la forêt et la végétation sont encore très visibles. C’est assez marrant car presque à chaque fois j’en ramène des petits vestiges que j’accroche à un muret de ma maison : clous, clavettes, rivets, vieux outils rouillés, attaches, etc…. Cette fois, c’est un double crochet de câblage un peu lourd mais que je fourre néanmoins dans mon sac. Dans l’immédiat, le chemin bien herbeux et ombragé incite à la flânerie puis à une pause bien méritée. Pendant cet en-cas, une mésange charbonnière vient sautiller tout près de moi. Quand je redémarre, c’est le bruit fracassant d’un bulldozer qui vient rompre le silence jusqu’ici total. Ecrasant la végétation, il est entrain, apparemment, de tracer une nouvelle piste. Enfin je crois ! D’ailleurs, ce n’est pas la seule besogne, car quand je regarde en contrebas en direction de l’ancienne métairie de Cobazet, j’y aperçois un grand nombre de véhicules utilitaires et une agitation jamais aperçue jusqu’à présent. La métairie, que j’ai toujours vue sans réelle activité, or mis quelques magnifiques taureaux reproducteurs, serait-elle en cours de rénovation ? En tous cas, une de ses façades est déjà bien plus blanche qu’auparavant et parfaitement restaurée. La métairie serait-elle entrain de devenir cette vitrine de la chasse, tant souhaitée par Monsieur Amaury Cornut-Chauvinc, président de Groupama et pour charmer les « Tartarin » qui l’accompagnent au tarif de 3.750 euros (tarif 2012) l’autorisation annuelle de chasser sur ce magnifique et gigantesque espace allant jusqu'au Massif du Madres. Face à eux, les amoureux de la Nature ne seront jamais gagnants. Faisant partie de ces derniers mais demandant aux premiers d’être respectueux des animaux, ces travaux ne m’intéressent guère et j’aurais nettement préféré qu’on réhabilite le refuge de Callau pour les randonneurs. Je poursuis ce chemin, ancien tracé du Tour du Coronat, que je connais si bien et dont je ne garde que de merveilleux souvenirs. Oui, ce périple que j’avais intitulé « des Merveilles au pays d’Alysse » porte résolument bien son nom car au moment où j’approche du col del Torn, ce sont deux nouveaux cervidés qui traversent la piste, un plus petit et un plus grand comme au sommet du « Serrat de la Font de la Barbera ». Est-ce les mêmes ? Bien que difficile à concevoir, ce n’est pas impossible car n’importe quel chevreuil est bien plus rapide que moi. Une fois encore ma promptitude à photographier cette faune si peureuse des hommes n’est pas suffisante et je n’enregistre qu’un animal sur les deux dans mon numérique, et encore parce que le second a stoppé quelques secondes. Quand je visionne la photo sur l’écran de mon appareil photo, j’ai le sentiment que ce cervidé est bien trop grand pour être un chevreuil ! Une biche peut-être ? Ils ont disparu dans l’épaisse forêt située en contrebas. Le col del Torn est là et si d’innombrables souvenirs se bousculent dans ma tête, tant j’y suis déjà venu randonner, je ne m’éternise guère. Seule la stèle avec cette croix en fer retient encore plus mon attention qu’à l’habitude car désormais j’en connais l’histoire grâce à un ami blogueur et accompagnateur en montagne qui a eu la gentillesse de me la communiquer. Cette histoire (**), c’est celle de deux gardes forestiers qui ont d’abord disparus le 22 juillet 1806 puis sont retrouvés assassinés le 4 août 1806 et cette stèle a été dressée pour leur rendre un impérissable hommage. Il s’appelait Jean Serrat et Gaudérique Fabre et cette histoire vous est contée par Jean Parès sur l’incroyable et remarquable site Internet consacré à l’Histoire de Mosset. S’il ne reste plus qu’à refermer cette boucle en retournant vers le col de Les Bigues, cette balade est très loin d’être finie. La piste vers le col est longue quand à la descente vers Urbanya par la piste DFCI C057, puis par les Escocells et la clôture du Correc del Menter, elles ne le sont guère moins. Les journées sont longues, j’ai tout mon temps et j’ai bien l’intention de flâner encore. J’ajuste mon baladeur MP3 sur mes oreilles et me voilà sur le chemin du retour, bonnes musiques en tête. Fleurs, papillons toujours en grand nombre, lézards des murailles assez nombreux, un écureuil, les vautours toujours là et de rares oiseaux m’accompagnent vers la ligne d’arrivée. Plus surprenant toutefois, un lézard vert, un magnifique mâle bleuté, se chauffe au soleil sur un monceau de gravas négligemment jeté dans cette belle Nature par un irresponsable. Le reptile se laisse gentiment photographié avant de détaler dès lors que je tente une approche plus restreinte. C’est bien la toute première fois que j’aperçois un lézard vert à une telle altitude. Un coup d’oeil sur mon bout de carte I.G.N et je constate que je suis encore sur une courbe de niveau d’au moins 1.400 à 1.410 mètres. La descente qui longe la clôture parallèlement au Correc del Menter n’est déjà pas facile mais se complique encore à l’approche du village à cause d’un embroussaillement expansif plutôt inattendu. J’enjambe pour éviter les ronces et les prunelliers si redoutables, à la fois pour les vêtements mais surtout pour ma peau. Ayant évité toutes les anicroches, c’est plutôt ravi que j’atterris en surplomb de la rivière Urbanya. Le village n’est plus très loin  et cette balade se termine avec comme toujours cette terrible montée vers ma petite maison. Cette montée, c’est toujours, pour mon plus grand bonheur, la dernière de la journée. Bonheur dans ma tête aussi, car la Nature s’est offerte à moi sous les traits d’une incroyable variété de fleurs et de papillons, de quelques oiseaux dont la quantité et la diversité semblent encourageantes pour l'avenir. Et puis que dire des cinq cervidés aperçus dans cette même journée, c’est si rare ! Si rare de parvenir à sortir quelques photos convenables ! Bonheur également de retrouver Dany. Bonheur d’apercevoir mes deux chats qui sont là à me regarder arriver comme s’il attendait le Messie. Cette randonnée telle qu’expliquée ici a été longue de 17,5 km. Selon mon G.P.S, les montées cumulées ont été de 1.690 m. Le dénivelé est de 693 m entre le point le plus bas à 856 m à Urbanya et le plus haut à 1.549 m au Serrat de La Barbera. Carte IGN 2348 ET Prades-St-Paul-de-Fenouillet Top 25.

(*)Toponymie de La Barbera : Quand j’ai voulu comprendre pourquoi cette source (font) s’appelait « de La Barbera », je suis parti avec l’idée préconçue qu’il s’agissait d’un personnage. Le nom de la personne qui l’avait découverte ou bien encore le nom d’une famille paysanne qui avait résidé dans le secteur de ce « serrat ». Alors oui, La Barbera ou Barbera, avec ou sans le « La », avec ou sans accent sur le dernier "A", sont bien des noms de famille et les toponymistes se rejoignent pour affirmer que ce nom désigne celui qui est originaire de « Barberà del Vallès », localité de Catalogne dans la province de Barcelone.  Cette imputation essentiellement catalane, qui ressemble presque à une affirmation, me paraît plutôt étonnante car on retrouve de nombreux Barbera aussi bien en Espagne qu’en Italie et notamment en Sicile ou des familles de mafieux en ont laissé une triste image et en tous cas bien plus triste que le vin piémontais éponyme. En France, beaucoup moins. En général, après cette assertion, les toponymistes rajoutent que le nom a pour origine le latin « Barbarius », personnage romain ayant laissé son nom à un domaine du nom de « Barberiacum ». Si on creuse encore un peu plus ce « Barbarius », on découvre qu’il  pourrait avoir pour origine le gentilice tiré du cognomen "Barbarus", c'est-à-dire « le barbare ». On sait que le « barbare », du grec ancien « barbaros », c’étaient d’abord « l’étranger » pour les Romains et les Grecs.  Il en fut de même pour les Egyptiens puis pour les Chrétiens, lesquels traitaient de « barbares » puis plus tard de « barbaresques » tout ceux qui ne parlaient pas leur langue. Si on pousse les recherche un peu plus loin encore, on finit par supposer que le « barbare » était celui qui possédait une « barbe », du latin « barbatus » ou plus rarement « barbutus ».  En relation avec ce raisonnement, il serait bien trop long  de citer tous les mots qui ont dérivé de ces noms-là, à commencer par tous ceux qui commencent par « barb ». Comme on le voit, ce cheminement étymologique paraît bien inutile et surtout nous éloigne de la toponymie recherchée pour la « font » en question. Rappelons que l’étymologie est la science qui étudie l’origine des mots alors que la toponymie est celle qui est chargée d’expliquer les noms de lieux. Si l’étymologie peut parfois être une aide précieuse à la toponymie, elle n’est pas la seule solution. A cet instant, je suis loin d’avoir trouvé. Je continue de chercher et finit par trouver qu’il y aurait eu des preux chevaliers qui auraient participé à la bataille de Las Navas de Tolosa le lundi 16 juillet 1212, bataille qui vit s’affronter une immense coalition chrétienne contre les Almohades, c'est-à-dire des musulmans, commandés par le calife Muhammad an-Nâsir. Parmi ces preux chevaliers, Aymar de Mosset et Pero de Barberà, deux croisés, qui avec quelques autres, se sont mis vaillamment au service de cette coalition qui finalement sortira vainqueur. Ici, dans le cas qui m’intéresse, Mosset et Barberà sont deux noms si proches l’un de l’autre dans le temps et l’espace que finalement je me dis que je touche peut-être au but. Malheureusement rien de plus ne vient étayer cette thèse. Je repars à zéro, jusqu’à trouver la solution la plus rationnelle qui soit car avancée par le toponymiste pyrénéen Robert Aymard dans son ouvrage « L’Aragon, berceau de l’hydronymie ibéro-pyrénéenne ». Voici ce qu’il développe à propos des mots  « bulla » et « bullire » :  « bulla, bullire ‘bulle, bouillir’, arag. bolligar.  REW, 1385, 1389. Cette étymologie figure évidemment dans Bouillouse, Bouillousette, eaux en Cerdagne.  Mais  aussi dans Bouridé (source), Bouridis (cascade en Azun), Bouren ‘bouillant’ (appliqué  à un gave). Pour les termes en borb-, barb-, deux origines se juxtaposent: a) le gaulois borvo (Lebel, Coromines, Nègre, Wartburg: FEW, I, 442b); le dérivé catalan barb ‘boue’ doit expliquer les fontaines de Barbe et Barbadou (Porta), Barbère (Mosset), le Barbot de Talau… b) le latin à redoublement *BULBULLIARE < BULLA (DCECH, burbujar; FEW, I, 445a) > cat. borbollar, arag. borbullir, esp. *burbujar, barbuja (1575), borbotar; en dépendent Bourbouille (fontaine, ruisseau, Roussillon), Bourbourou (montagne, Perles), Bourbourride ou Barbouride (fontaine, Oô), Barbouillère (combe, Mijanès), sans doute Estany dels Borbs (Ratera) ».

Comme on le voit très clairement, il cite la Fontaine de la Barbère, notre fameuse "Font de la Barbera", précisant « Mosset », pour nous dire qu’il s’agit probablement et d’abord d’une source boueuse. Il n’y a donc aucune ambiguïté et je crois qu’on peut lui faire confiance et se souvenir que la boue voire la vase sont également utiles pour se « barbouiller », pour les poissons qu’on appelle « barbue » et « barbeau » vivant sur des fonds vaseux, dont certains ont des « barbillons », pour les canards qui aiment bien y « barboter », j’en passe et oublie volontairement bien d’autres mots commençant par « barb », « borb » ou « berb ». Oui, on peut faire confiance à Robert Aymard, la Font de la Barbera est bien la source boueuse telle que je l’ai découverte avec d’abord son réseau de rus ressemblant à une grande barbe, puis se transformant peu à peu en un seul ruisseau finissant par creuser un peu plus bas encore le Correc de la Solana ou Ravin de la Soulane. La Soulane débouche au lieu-dit La Carole (La Querola) où elle rejoint la rivière La Castellane. Victor Hugo dans son superbe poème « Booz endormi » n’a-t-il pas écrit en évoquant le vieillard Booz que « sa barbe était d'argent comme un ruisseau d'avril » ? Celle de "La Barbera" était marron ; encore que son eau était plutôt limpide ; mais elle ressemblait bien à un ruisseau quelques mètres plus bas.

 

(**) Histoire des gardes forestiers assassinés : Avec force détails, vous trouverez l’histoire de ces deux gardes forestiers assassinés pour avoir été trop consciencieux, certains diront trop pointilleux.  Ils s’appelaient Jean Serrat et Gaudérique Fabre. L’histoire de leur assassinat nous ait magnifiquement conté par Jean Parès dans l’Histoire de Mosset. Retrouvez-là en cliquant sur ce lien.

 

 

 

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1969 - 1986 Mon onde informatique.

Publié le par gibirando

1969 - 1986 Mon onde informatique.

L'ordinateur Gamma 10 de chez Bull et son imprimante tel qu'on pouvait les voir dans n'importe quel atelier d'informatique dans les année 1960/70. A lui tout seul, il nécessitait au moins 20m2 auquel il fallait ajouté la place pour les trieuses, les interclasseuses et les grands bacs servant à entreposer et à classer les cartes perforées, en réalité les fichiers, les données et les programmes (logiciels). Les ateliers que j'ai connus occupaient un espace de 200 à 400 m2. A lui tout seul son poids total, imprimante incluse était de 1.350 kg. L'ensemble était assourdissant mais à l'époque il n'existait pas de réglementations en la matière. Pas plus d'ailleurs pour le poids que nous soulevions à longueur de journée. Un carton contenant 3000 cartes vierges pesait 6,7 kg et un bac métallique plus du doubleJ'y ai bossé dessus pendant 10 ans du 23 avril 1971 jusqu'en mai 1981. 

1969 - 1986 Mon onde informatique :

Il y a quelques jours, j’ai rêvé d’un temps où je bossais sur un ordinateur Gamma 10. Sans doute, ce nom ne vous dira-t-il rien et pour cause ? Vous ne serez pas seul(e) dans ce cas, car le Gamma 10 était un ordinateur à cartes perforées de chez Bull qui avait vu le jour en 1963 et sur lequel j’ai commencé à bosser au retour de mon service militaire en avril 1971. Ensuite, une fois éveillé, et de fil en aiguille, ce rêve se transforma en une pensée qui fit son chemin dans ma tête et ce, pendant quelques jours. Ce cheminement, loin d’être simple, fut une longue quête personnelle au cours de laquelle j’essayais de me souvenir de tout ce qui avait pu se passer depuis, dans ce monde incroyable que l’on définit désormais sous le vocable générique d’ « informatique ». En 1971, autant l’avouer ce mot « informatique » n’avait pas du tout la même résonance que de nos jours. Je l’employais certes mais seulement du bout des lèvres car avant tout je considérais qu’il était l’affaire d’ingénieurs spécialisés dans le traitement automatisé de l’information. Je débutais et je n’avais donc pas cette prétention.

1969 - 1986 Mon onde informatique.1969 - 1986 Mon onde informatique.

Portes ouvertes, le dos du Gamma 10 à droite et à gauche sa partie faciale avec le lecteur de cartes. Le logiciel ou programme était enregistré dans la mémoire de l'ordinateur au moyen d'un jeu de cartes, auquel venait parfois s'ajoutait des plots que l'on enfichait ou pas dans un tableau de connexion qu'on appelait le sélecteur d'indices. 

Alors bien sûr, avec cette envie d’écrire qui prend de plus en plus d’ampleur au fil de mon vieillissement, ce désir de laisser quelques petits pans de ma vie, je me suis dit « il faut que tu couches tout ça sur papier ! ». Enfin quand je dis « papier », il faut entendre « ordinateur », « blog » et plus spécialement « Mon Journal Mensuel », ici présent. En effet, je ne garde aucun mauvais souvenir de cette période, qui commence en 1969 et se termine en 1986, même, et vous le verrez, si j’ai connu des périodes très difficiles au cours de mon parcours professionnel. Ces souvenirs, les voici tels qu’ils se sont enchaînés dans ma mémoire il y a quelques jours :

 

Abstraction faite de tout aspect affectif, si je devais retenir deux ou trois mots du dictionnaire ayant marqué ma vie professionnelle, je choisirais incontestablement les mots « informatique, ordinateur et gestion ». Oui l’informatique dite de gestion et les ordinateurs ont accompagné ma vie et je pourrais presque dire bercé. Ma vie professionnelle bien évidemment, mais par voie de conséquence ma vie personnelle également. Si je devais imager cette pensée, je dirais que l’informatique a été une onde sur laquelle j’ai surfé et continue de le faire encore aujourd’hui. Attention, quand je dis « onde », n’y voyait pas une violente vague déferlante qui finalement m’aurait jeté sur les récifs du désenchantement. Non, cette onde serait plutôt un petit mascaret sur lequel je me suis laissé porté, en bossant beaucoup certes, mais selon les opportunités qui se sont présentées au cours de ma vie professionnelle, vie professionnelle quelque peu mouvementée dans la mesure où j’ai changé 16 fois d’employeurs. Ici, dans ce récit, vous ne trouverez que les 5 ou 6 premiers. Si je trouve le temps ou l'envie, les 11 autres feront l'objet d'un autre article.

 1969 - 1986 Mon onde informatique.

Quand ces mots « informatique et ordinateur » sont-ils  venus à mes oreilles pour la première fois ? Je ne m’en souviens plus exactement mais c’était probablement dans les années 1966 à 1968. Où les aurais-je entendu ? Au lycée, où je commençais à apprendre les techniques quantitatives de gestion, préparatoires au « fameux » bac G2 que je devais passer et échouer piteusement en 1969, après mai 68, année fatale pour de nombreux candidats bacheliers ? Auprès de mon frère qui bossait déjà  sur des tabulatrices ; ancêtres des premiers ordinateurs ; dans un bureau marseillais de mécanographie ?  Auprès de mon père, comptable dans une entreprise d’électricité commençant à s’équiper en matériel informatique et où j’avais fait quelques stages d’été ? Je ne sais plus ! La seule chose dont je me souvienne est de m’être inscrit dans une école spécialisée en informatique juste après mon échec au bac. Elle s’appelait B.I.M pour Bureau d’Information pour la Mécanographie. Comme on le voit, le mot « informatique » était là aussi absent même si B.I.M voulait imiter l’immense Big Blue, c'est-à-dire I.B.M au moins dans son sigle. Là, j’ai commencé à m’initier à l’informatique et à un langage de programmation qui s’appelait COBOL (Common Business Oriented Language), langage applicable sur les premiers ordinateurs de la série IBM 360. Cette courte formation attestée par un diplôme de fin d’études allait être le tout premier étrier de ma future vie professionnelle. Il y en a eu bien d’autres ensuite. Nous sommes en novembre 1969. Encouragé par cette première réussite, dans cette discipline d’avenir, je n’avais qu’une seule  idée en tête, m’y engouffrer et m’y accrocher de toutes mes forces. Après des études plutôt ratées, je devais bien ça à mes parents ! Dans l’attente de mon appel sous les drapeaux, je bosse de nuit dans une usine, non pas en informatique, mais directement devant une presse qui fabrique des jouets. C’est l’entreprise Van Ruymbeke. En avril 1970, service militaire oblige, et alors que je devais être pistonner pour partir bosser dans un centre de mécanographie de l’armée de l’air à Aix-Les Milles, première déception car je me retrouve à Solenzara et dans un bureau à remplir des autorisations de permissions pour tous les bidasses. Dans cette base aérienne corse, ni la mécanographie, ni l’informatique ne sont arrivées jusqu’ici et j’en suis réduit à utiliser un stylo Bic le matin et à « glandouiller » le reste du temps. Heureusement, qui dit Solenzara dit soleil, qui dit soleil dit vacances, qui dit vacances dit permissions. La boucle est bouclée car pour moi m’accorder un maximum de permissions est devenu un jeu. Ce jeu dont j’ai pipé les dés se terminera par un blâme directement octroyé par le colonel de la base, colonel qui ne comprendra jamais comment sur 12 mois de service, j’ai pu cumuler plus de 4 mois de permissions ! Heureusement la quille est là et je rejoins mes pénates marseillais. Au final, cette année de service aura été une année perdue même s’il faut bien admettre que j’ai pris du bon temps et que le vie en société, même avec une discipline militaire, reste une expérience bien utile, ne serait-ce qu’au regard de ce qui va m’attendre après. Bien décidé à rattraper ce temps perdu, le 31 mars 1971, je quitte Solenzara avec néanmoins un certificat de bonne conduite qui satisfait mes parents. Pour eux, ce certificat, ajouté à mes fiançailles avec Dany sont les preuves que j’ai mis du plomb dans ma tête. Ils n’ont pas vraiment tort.  

Ci-dessus, photo du diplôme BIM obtenu en novembre 1969. C'est mon premier vrai contact avec le monde de l'informatique et donc l'instant où tout a commencé pour moi.

1969 - 1986 Mon onde informatique.

 

Moins d’un mois plus tard,  le 23 avril exactement, jour de mon anniversaire, (alors je m’en souviens !), me voilà déjà devant mon premier ordinateur entrain de bosser. Le fameux Gamma 10 dont je viens de rêver 47 ans plus tard ! C’est une société d’import-export marseillaise, la société Jean-Pierre Abitbol qui le possède et qui vient de m’embaucher au salaire « mirifique » de 950 francs par mois. Je suis opérateur, ravi de cette position mais bien décidé à tout apprendre de cet ordinateur en un minimum de temps. Je suis d’autant plus ravi qu’or mis le chef d’atelier, je suis le seul homme au milieu de dizaines de jeunes femmes qui font des trous dans des cartes. Opératrices de saisie, c’est leur nom. Je m’entends super bien avec elles. Entre midi et deux nous allons nous baigner sur la jetée près du Fort Saint-Jean ou bien nous nous retrouvons dans un snack tout proche. La vie est belle et j’ai toujours adoré travaillé avec et au milieu de femmes. Côté boulot, ces fameuses cartes perforées vont rythmer mes premières années d’informatique et quand je dis rythmer ce n’est pas un vain mot. En effet, une carte perforée c’est quoi au juste sinon qu’un bout de papier troué qui se déchire au premier tracas venu. Or les risques de tracas, ce n’est pas ce qu’il manque quand à longueur de journée, on utilise de grosses machines dont la principale caractéristique est d’être très mécanique.