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Le petit chien de porcelaine

Publié le par gibirando


L’histoire de ce « petit chien » c’est un peu en résumé l’histoire d’une tranche de mon enfance. Il y a 3 ans quand il a fallu que je vende la maison de ma mère pour assumer son placement dans un service spécialisé Alzheimer d’une maison de retraite, je me suis rendu compte de la futilité des choses que l’on pouvait emmagasiner au cours d’une vie. Ma mère avait pratiquement tout gardé depuis toujours : objets sentimentaux comme les photos ou divers documents héréditaires, objets utiles comme la vaisselle ou divers appareils ménagers bien sûr ou éventuellement encore utilisables comme certains vieux vêtements, disques, livres, vases mais aussi très superflus comme de nombreux bibelots, des collections en tous genres du style porte-clés, pin’s, cartes de vœux ou postales, lettres,  etc, etc.….On a partagé certaines choses en famille, j’ai beaucoup donné aux Compagnons d’Emmaüs et le reste, j’ai tout mis en vente sur des sites Internet. Non pas pour faire de l’argent mais simplement parce que je venais de m’apercevoir au cours de ce douloureux déménagement forcé, de la légèreté de la chose matérielle. En réalité, je n’ai jamais été vraiment très matérialiste et exemple : les voitures aussi belles soient telles ne m’intéressent pas et je les considère seulement comme des outils permettant de se déplacer et de se rendre d’un point à un  autre. Mais là, la gravité de la maladie de ma mère, son caractère irréversible et la sensibilité qu’elle a engendrée en moi a sans doute élevé à un grade encore supérieur cette notion de puérilité du matériel par rapport à l’émotionnel. Bien sûr, j’ai conscience que si ma mère avait gardé tous ces objets, c’est parce qu’ils représentaient quelque chose d’important pour elle et peut-être parfois même une tranche de sa vie aussi mince soit-elle. C'est-à-dire qu’elle avait eu de la sensibilité pour un grand nombre de choses matérielles alors que cette même sensibilité, personnellement, je ne l’avais pratiquement jamais eu. Je dis pratiquement car en retrouvant un petit chien de porcelaine parmi tous les bibelots de ma mère, je me suis rendu compte que j’avais forcément tort. Ce minuscule chien en porcelaine, c’est idiot mais j’y tenais presque autant qu’à la prunelle de mes yeux. Aujourd’hui, quand je suis dans mon bureau et si je regarde les étagères de ma bibliothèque où trônent des centaines de livres et quelques dizaines d’objets en me disant  « si tu devais partir sur une île déserte et si tu devais emporter un seul de ces objets, lequel emporterais-tu ? », ce petit chien en porcelaine serait de toute évidence l’objet que je choisirais. Alors bien sûr, vis-à-vis de quelqu’un qui se défend d’être matérialiste, vous êtes en droit de vous demander pourquoi un tel attachement à un objet aussi ridicule ? Idolâtrie ? Fétichisme ? Non, pas vraiment et c’est toute une histoire :

 

Je devais avoir 10 ans environ et ma mère m’avait donné quelques francs pour que j’aille m’amuser à la fête foraine qui s’arrêtait et s’installait pour quelques semaines sur la placette de mon quartier. Ce quartier, c’était celui de la Vieille-Chapelle à Marseille. En tous cas, c’était la toute première fois qu’elle me laissait partir tout seul à cette fête foraine, fête foraine qui au passage a empreint  mon enfance mais également ma jeunesse et qui en fin de compte a été le point de départ de ma vie d’adulte car c’est là que j’y ai rencontré la femme de ma vie pour la première fois aussi. C’était en 1969 et j’avais 20 ans ! Mais revenons dix années auparavant. Ce jour-là, c’était la première fois aussi où je me retrouvais avec quelques « sous » dans la poche. Il était donc hors de question que je les dépense « à tort et à travers » car j’avais déjà conscience de la difficulté que mes parents éprouvaient à les gagner. Mon père était comptable et ma mère, avec beaucoup de courage, partait faire des ménages chez des gens bien plus riches que nous. Une fois arrivé à la fête foraine, j’ai donc longuement réfléchi et je me suis souvenu que quelques temps auparavant, mes parents nous avaient offert à mon frère et moi, un chien ; en « chair et en os » celui là ». Ce chien noir et blanc avec un pelage épais et magnifique, nous l’avions appelé Bambi. Nous l’avions eu tout petit mais il était très rapidement devenu énorme car autant que je m’en souvienne, c’était, paraît-il, un bâtard issu d’un croisement entre un Saint-Bernard et un griffon. Ce chien, mon frère et moi, nous l’adorions car il était toujours joyeux et joueur. Mais plus Bambi avait grandi et grossi et plus il était, paraît-il, devenu dangereux. C’est en tous cas la raison que ma mère avait invoquée avec des sanglots dans la voix quand un soir, en rentrant de l’école, nous n’avions pas retrouvé Bambi. Il n’était plus là, mes parents l’avaient donné à de gens qui avaient une grande maison et un grand terrain. Ma mère avait bien tenté de nous persuader que c’était mieux ainsi mais je me souviens avoir pleuré toutes les larmes de mon corps pendant plusieurs soirs en rentrant de l’école. A contrecoeur, je reconnaissais que quand Bambi nous sautait dessus pour nous faire des fêtes, avec la puissance et la force qui étaient les siennes, il nous renversait à mon frère et moi avec une facilité déconcertante. Le problème, c’est qu’il sautait sur toutes les personnes qu’il apercevait, les renversant évidemment la plupart du temps. Pour ma sœur qui avait 5 ans de moins que moi, il devait sans doute représenter un danger évident et ce risque, mes parents n’avaient pas voulu le courir. Ajoutons à cet argument, le fait que nous habitions une toute petite maison et je crois que pour mes parents, l’énorme Bambi était inévitablement devenu insupportable. Voilà, sans doute dans quel état d’esprit, j’errais ce jour-là entre les baraques de la fête foraine. J’étais à la fois triste d’avoir perdu « mon Bambi » et heureux de cette liberté et des quelques pièces que je sentais très lourdes au fond de ma poche. Inconsciemment, me suis-je dit « il faut que je m’offre un autre chien » ? C’est fort possible car comment expliquer autrement cette attirance immédiate et foudroyante en apercevant ce petit chien de porcelaine sur les étagères d’un stand de tir à la carabine à bouchons. Je fus véritablement sidéré, ébahi, émerveillé par ce petit chien tacheté comme mon petit Bambi et à partir de ce moment-là, il n’y avait plus qu’une seule chose qui m’obsédait : « le gagner ! ». Comme d’autres enfants plus ou moins grands étaient déjà entrain de tirer, j’avais très peur qu’ils me le chipent avant même que je puisse le gagner. Pas une seconde, il m’est venu à l’esprit que le forain pouvait en avoir des dizaines ou des centaines identiques et je lui ai aussitôt acheté quelques bouchons. Trois, quatre ou cinq bouchons, je ne me souviens plus exactement, mais je peux vous assurer que ce jour-là, je me suis appliqué à tirer vers ce petit chien comme si ma vie en dépendait. Jamais, je ne m’étais autant appliqué de ma vie, pas même quand mes cahiers d’école étaient neufs et que je prenais soin de ne pas les tacher, d’écrire avec les plus belles lettres majuscules et minuscules ou bien de dessiner avec les plus belles frises que je savais magnifiquement colorier. C’était la première fois que je me retrouvais avec une carabine dans les mains et la seule expérience que j’avais des armes, ce n’était que de très loin quand mon grand-père nous amenait avec lui chasser les grives, mon frère et moi. Il était très fort au tir à la carabine mon grand-père et ce jour-là, il est évident que mon but suprême était de l’imiter. Le forain me montra une seule fois comment il fallait épauler en posant la crosse sur mon épaule droite, il m’expliqua gentiment comment regarder la mire et viser en clignant d’un œil  mais problème, il fallait fermer l’œil gauche et je n’y arrivais pas. J’ai donc épaulé à gauche et j’ai fermé mon œil droit et j’ai depuis toujours procédé ainsi car il m’a toujours été impossible de cligner seulement de l’œil gauche.  Ce jour-là, j’ai sans doute du avaler une grande bouffée d’air, j’ai visé, j’ai appuyé sur la gâchette (peut-être en fermant les deux yeux, ça pas de problème j’y arrive même en dormant !), le bouchon est parti et que c’est-il passé après ? Je vous le donne en mille. Oui en plein dans le mille ! Le petit chien n’était plus sur son socle et je n’en croyais pas mes yeux. Le forain partit le chercher au fond du filet et il me l’apporta. J’étais si content et si fier que je mis aussitôt le petit chien au fond de ma poche de peur que quelqu’un me le reprenne. J’étais déjà prêt à quitter le stand de tir avant même d’avoir tirer les autres bouchons qu’il me restait et c’est le forain qui me le fît remarquer. Ne me demandez pas ce que j’ai fait des autres bouchons. J’ai sans doute tout rater mais le petit chien au fond de ma poche suffisait amplement à mon bonheur. J’étais super heureux, je suis rentré à la maison avec la fierté de l’action accomplie pour ne pas dire du devoir. J’avais réussi mon coup, j’avais un nouveau chien même si au fond de mon cœur, je savais d’avance que celui-ci ne remplacerait jamais mon gros Bambi. En plus il me restait encore quelques pièces au fond de ma poche et ça c’était super chouette. Quand ma mère fut devant moi, j’étais si heureux de cette sortie qu’elle m’avait autorisée, que de mes petites mains, j’ai tout extirpé du fond de mes poches et je lui ai tout offert : l’argent qu’il me restait et le petit chien de porcelaine. Elle ne voulait ni l’un ni l’autre et j’avais beaucoup de mal à comprendre. Alors finalement, à force de tenter de la convaincre et à bout d'arguments, elle accepta le petit chien de porcelaine et moi, j’ai gardé les quelques francs que je n’avais pas encore dépensés. J'étais très heureux de ce compromis car pour moi, c'était aussi une manière de lui dire, tu vois, tu m'avais offert un gentil chien et tu me l'a repris mais je ne t'en veux pas et aujourd'hui, c'est moi qui t'en offre un, alors garde le précieusement. Ce chien, ma mère l’a gardé 50 ans et il a fallu qu’elle soit atteinte d’Alzheimer pour que je le récupère. Vous pensez bien que compte tenu de ces tristes circonstances, j’aurais préféré qu’elle le garde encore très longtemps. Elle en avait tant pris soin. Oh, comme chacun d’entre-nous, il a souffert et a eu une vie parfois difficile ce gentil petit chien. Ma mère a gardé beaucoup d’enfants au cours de sa vie et tous l’ont plus ou moins manipulé parfois avec tendresse ou parfois avec rudesse. Il a eu une patte cassée que ma mère a recollée consciencieusement plutôt que de le jeter se souvenant sans doute de notre pacte. Il a le museau, le bout des oreilles, des pattes et de la queue un peu usés ou cassés mais il est toujours là sur l’étagère de ma bibliothèque. Comme je l’avais mis au fond de ma poche de peur que quelqu’un me le reprenne après le tir victorieux, j'ai préféré le prendre chez moi de peur que quelqu’un le chaparde à ma mère à sa maison de retraite. Eh oui, c’est idiot mais j’ai eu un véritable coup de foudre pour ce petit chien de porcelaine et ce coup de foudre, il dure encore plus de 50 années après ! C’est complètement idiot et irréaliste non ?

Quelques années plus tard, mes parents reprirent un chien ou plutôt une chienne. Elle s’appelait Miss. Elle était bien plus petite que Bambi mais bien moins turbulente aussi et je l’ai adorée elle aussi. Tout se passa pour le mieux et nous la gardâmes jusqu’à sa mort…..

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Le Pech Cardou ( 795 m) depuis Serres ( 271 m)

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de 5 musiques extraites d'une compilation intitulée "Jazz Melodies In Piano" interprétée par Giuseppe Sbernini. Elles ont pour titre "Someone to Watch Over Me" (George Gershwin), "Lullaby Of Birdland" (George Shearing),"What are you doing the rest of your life" (Michel Legrand), "Blue Gardenia" (Lester Lee et Bob Russell) et "Fly Me To The Moon" (Bart Howard).

LE-PECH-CARDOU
PECHCARDOUIGN
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Dans les Corbières qui sont vieilles de 65 millions d’années environ, si j’en crois les géologues, on peut, à cause de leur proximité, considérer le Pech Cardou comme le petit frère du Pech de Bugarach. Ce pech dont le nom de « Cardou » aurait pour origine soit le mot « chardon » ou bien peut-être le mot « cœur » (les avis semblent partagés !) est moins massif, beaucoup moins haut (795 m pour le Cardou contre 1.230 m pour le Bugarach) mais dispose d’un relief de falaises et d’une minéralogie sensiblement identique au Bugarach composée principalement de calcaires reposant sur des marnes plus tendres.  Toutefois, il y a une différence non négligeable pour les randonneurs qui aiment la solitude, c’est que ce petit frère a toujours gardé un incroyable anonymat par rapport à son grand frangin. Alors que le monde entier accourt pour venir grimper ou plus modestement admirer ou vénérer le mythique et mystique Pech du Bugarach, le Pech Cardou attire seulement quelques fêlés de la varappe et de la randonnée pédestre. Bien sûr, cette région mystérieuse de Rennes-le-Château et de Rennes-les-Bains étant fortement étudiée, psychanalysée en détail et commentée en tous sens par de nombreux spirituels et autres visionnaires, le Pech Cardou n’échappe pas à cette règle générale. A titre d’exemples : certains pensent voir le Cardou dans un tableau d'Adrien Dassier intitulé « Achille parmi les filles de Lycomède », d’autres supposent que le tombeau du Christ serait caché au sommet du pech, j’en passe, etc…etc…..  Alors passons sur cet aspect ésotérique du Pech Cardou et revenons à ma randonnée et à des choses plus terre à terre pour dire que si atteindre son sommet en marchant n’est pas véritablement un exploit sportif, ce n’est pas pour autant une simple partie de plaisir. Il faut dire aussi que son ascension n’est pas une obligation si l’on se réfère aux nombreux panneaux de randonnées qui préconisent surtout d’en faire le tour. En réalité, au départ de petit hameau de Serres, déjà évoqué dans ce blog lors du « Sentier des Terres Rouges », vous aurez de multiples choix : vous pourrez y monter sans en faire le tour (trajet direct), vous pourrez en faire le tour sans y monter (itinéraire conseillé à Serres) et enfin si vous êtes aussi curieux que moi, vous pourrez en faire le tour tout en y grimpant.  Ajoutez à cela qu’histoire de ne pas faire comme tout le monde et de sortir un peu des sentiers battus, j’ai atteint et quitté son sommet en effectuant une minuscule boucle. Croyez-moi, même si le Cardou est bien moins haut que le Bugarach, les panoramas à 360° que l’on y embrasse depuis sa crête sommitale sont absolument admirables. A dire vrai, en cette fin du mois d’avril, ce n’était pas seulement l’aspect sportif qui m’avait attiré là mais également l’espoir de découvrir une végétation dont j’avais entendu dire qu’elle était assez remarquable au printemps.  Je n’ai pas été déçu même si la saison n’était sans doute pas suffisamment avancée pour y observer les espèces floristiques les plus emblématiques des Corbières. A Serres, on peut laisser sa voiture à l’entrée du village, à côté du jeu de boules. Ensuite, par la D.613, il suffit de se diriger vers le superbe pont à dos d’âne qui enjambe la rivière Rialsesse.  Sur la gauche de la route, entouré de cyprès et d’oliviers, le beau château de Serres dresse son imposante stature au sommet d’une butte gazonnée d’un vert tendre.  De l’autre côté de la rivière, le Pech Cardou se dresse sous la forme de l’échine d’un immense chameau dont la particularité serait d’avoir trois bosses. Avant la première pile du pont, un grand panneau esquisse les trois randonnées du coin : « Sentier des Terres Rouges, Tour du Pech Cardou et Circuit de la Méridienne ». De l’autre côté du pont, on prend la direction du panonceau indiquant simplement « Cardou ». Deux cent mètres  plus loin, sous un calvaire, socle et croix en pierres, on va préférer l’itinéraire « Cardou par Montferrand » plutôt que celui indiquant « Cardou direct ». Dans l’immédiat, on délaisse donc la direction des trois pitons rocheux que l’on distingue au dessus de la croix au profit d’un étroit sentier qui longe sur la gauche un haut muret soutenant d’anciennes terrasses. Ce sentier entre très vite dans des sous-bois en alternant de verdoyants bosquets de petits feuillus ou bien une sombre forêt aux pins gigantesques. En bordure du chemin, une jolie flore le plus souvent aux tons bleus ou jaunes se dévoile : orchis, violettes, polygales, globulaires, baguenaudier, genêts, pissenlits, etc.….Quant à la faune, même si j’ai eu l’immense privilège d’observer et de photographier très longuement un superbe petit écureuil roux, elle est essentiellement aérienne grâce aux nombreux papillons et oiseaux qui virevoltent en tous sens. Au moment où il surplombe les minuscules hameaux de la Mourette et de Pachevan, le sentier amorce un virage à 90° avec de jolies vues sur le petit pech de Roque Negre  et sur le verdoyant vallon où s’écoule la Sals. Cette rivière surprenante prend sa source près de Sougraigne dans une Fontaine Salée déjà visitée et contée dans ce blog. Etonnamment, le chemin quasiment rectiligne et plat est parfois composé d’un sable très rouge ou parfois très blanc ce qui tend à prouver que la géologie des Corbières est bien plus complexe qu’on l’imagine parfois. Ici, sur ce versant appelé Bac de la Barrière, au pied des falaises préférées des escaladeurs du Pech Cardou et en surplomb de la rivière salée, se développe une flore variée et exubérante : iris, genêts, euphorbes, pensées sauvages, trèfles, ibéris des rochers, saponaires, orpins, etc.… Au moment où le chemin amorce un virage, de belles vues dominent Rennes-les-Bains. De l’autre côté du vallon, on reconnaît bien sûr quelques paysages vagabondés lors de la balade à la Roche Tremblante et au Fauteuil du Diable. Peu de temps après, on rencontre une pancarte indiquant « Montferrand ». Là, on quitte la large piste au profit d’un étroit sentier qui monte en forêt. Le dénivelé commence réellement ici et il ne va pratiquement plus cesser jusqu’au sommet du Cardou. Tout en s’élevant dans un bois, le sentier offre quelques belles fenêtres sur les nombreuses et verdoyantes forêts domaniales de la haute vallée de l’Aude et au loin sur les hauts pics enneigés des Pyrénées audoises et ariègeoises. Quand j’ai rejoint Montferrand,  je n’y ai rencontré âme qui vive et j’ai eu le sentiment d’entrer dans un village abandonné de tous ses habitants tant le silence prédominait. Pourtant, je suppose que ce n’était qu’une simple coïncidence car cet aspect-là des choses contrastait étonnamment avec la vision que j’en avais et qui laissait l’impression d’un hameau en totale reconstruction. En effet, soit les habitations étaient très jolies car entièrement rénovées soit ce n’était que chantiers, bétonnières, échafaudages, madriers et ici tout laissait supposer qu’un seul mot d’ordre avait été lancé : « restaurer à tout prix ! » Seuls les maçons semblaient manquer à l’appel. J’ai traversé très vite le village endormi par une route bitumée qui redescendait dans la végétation, route que j’ai rapidement abandonnée au profit d’un large chemin qui démarrait entre un puits original et un grand lavoir.  Le dénivelé s’accentuant, j’ai prêté attention à l’itinéraire en suivant le balisage jaune d’autant que d’autres chemins partaient en tous sens vers d’autres points d’intérêts : anciennes mines du col de Bazel, Col d’Al Bouich, Montagne des Cornes et lac de Barrenc. J’ai fini par atteindre un collet où le Pech de Bugarach apparaissait enfin dans son intégralité et sa minéralité. Sur la gauche,  son petit frère le Cardou ressemblait à une très modeste pyramide boisée.  Je suis parti naturellement vers lui par une large piste qui atterrissait quelques minutes plus tard au Col d’Al Pastré sur une vaste esplanade servant à la fois d’aire de pique-nique et de carrefour. De ce fait, les panneaux indicatifs étaient nombreux : Sentier du Cardou, Serres, Montferrand et Borne Méridienne. Par pure curiosité et avant d’attaquer l’ascension du Cardou, je me suis lancé dans cette dernière direction mais je dois l’avouer, dans un sentier mal débroussaillé et ne sachant pas vraiment où se trouvait cette Borne Méridienne, je me suis rapidement lassé et je ne l’ai pas trouvée. Equipé d’un GPS, il m’aurait été facile de la découvrir mais j’ai eu la flemme de me lancer dans un géocaching improvisé d’autant que l’emplacement exact de cette borne ne figurait pas sur ma carte IGN. Après ce revers, il était temps de revenir vers le carrefour et de sortir mon casse-croûte d’autant que tables et bancs m’invitaient gentiment à profiter de leur rudimentaire confort. C’est donc l’estomac bien rempli que j’ai entrepris l’ascension du Cardou non pas en suivant les panonceaux qui me proposaient le chemin le plus logique mais en choisissant un étroit layon, espèce de minuscule sentier forestier le plus à gauche de l’esplanade qui y monte très abruptement mais le plus directement aussi. En raison de la forte inclinaison et du déjeuner non encore digéré, j’ai pas mal peiné dans cette ascension heureusement très courte. En moins de quinze minutes, j’ai atteint le sommet sous un ciel qui malheureusement s’était terriblement assombri depuis mon départ de Serres.  Au moment même où je mettais les pieds au sein d’un grand cromlech qui n’avait rien d’historique ni de mystique puisqu’il est très récent et semble représenter une croix occitane ou templière, un grand rapace vint m’accueillir en effectuant quelques circonvolutions au dessus de ma tête. Sans doute s’agissait-il d’un aigle royal comme ceux magnifiquement aperçus lors de ma balade au Fauteuil du Diable. D’ailleurs, ce rapace semble bien connu dans ce secteur puisqu’un piton rocheux du Pech Cardou a été appelé Roc de l’Aigle. L’aigle disparut dans les nuages aussi vite qu’il était apparu me laissant tout seul à ma contemplation. Malgré un ciel d’orages très menaçant, je pris tout mon temps pour observer l’ensemble des superbes panoramas.  Il faut dire que le sommet du Pech Cardou présente l’avantage indéniable d’être très réduit, offrant ainsi aux visiteurs des vues à 360° que l’on découvre en quelques pas seulement. Bien qu’estimant avoir découvert l’essentiel de ce qu’il y avait à voir, à cause des horizons gris ou bouchés, j’eus la désagréable impression de rester sur ma faim.  Alors au moment de redescendre, cette fois-ci par le sentier balisé effectuant ainsi une petite boucle, je me fis la promesse de revenir pour une autre balade mais un jour où les prévisions météo seront longuement plus clémentes. Avant de redescendre vers Serres, j’ai profité une deuxième fois de l’aire de pique-nique pour finir mon casse-croute et alléger définitivement mon sac à doc. J’ai ensuite amorcé la descente vers Serres en me conformant au panonceau, d’abord par la piste que j’ai abandonnée assez vite au profit d’un étroit sentier descendant au sein d’une très  haute forêt de conifères superbes et variés : pins noirs de Salzmann, pins noir d'Autriche, pins Laricio, pins sylvestres, sapins, cédres, épicéas, etc…. Il est donc conseillé de prêter attention et de suivre le balisage jaune si l’on ne veut pas rallonger inutilement ce circuit. Après une douzaine de kilomètres parcourus avec des montées cumulées de plus d’un kilomètre et un dénivelé de 520 mètres environ, j’ai refermé la boucle en retrouvant l’itinéraire du départ à l’intersection où se trouve le calvaire.  Là, le joli village de Serres, son superbe pont sur le Rialsesse, son château malheureusement privé, son jeu de boules et ma voiture n’étaient plus qu’à quelques foulées. Tous arrêts et flâneries incluses, j’étais resté, à mon plus grand plaisir, cinq heures et vingt minutes sur les chemins et sentiers du Pech Cardou. Carte IGN 2347 OT Quillan-Alet-les-Bains Top 25.

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Le Serrat Gran (1.430 m) depuis Urbanya (856 m)

Publié le par gibirando



Ce diaporama est agrémenté de de la chanson d'Eddy Mitchell "Rio Grande". Elle est interprétée ou jouée par Yvon (chant), Olivier Moulin (harmonica),  Paul Contamine (clavier électrique) 
LE SERRAT-GRAN
SERRATGRANDIGN
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Le Serrat Gran est, contrairement à son nom, un modeste sommet du Haut-Conflent à 1.430 mètres d’altitude dont sa crête sert de délimitation entre les territoires d’UrbanyaConat et Mosset. Au delà de son altitude elle même, je suppose qu’il doit surtout son nom à sa position géographique car dans des temps plus anciens, il était sans doute le passage à franchir le plus court mais aussi le plus élevé pour les villageois qui voulaient se rendre d’un village à un autre. Je vous parle bien sûr d’une époque où les routes carrossables et les pistes forestières n’existaient pas et à laquelle les seuls moyens de communications étaient certainement des sentiers muletiers. Présent à Urbanya en ce début du mois d’avril, c’est vers ce sommet, dont j’aperçois un bout du versant sud depuis ma maison, que je m’étais tourné ce matin-là pour réaliser ce qui aurait du être une courte randonnée mais qui c’est transformé au fil du parcours en une longue virée.  Ce long périple, vous ne serez pas obligés de l’accomplir, hors mis peut-être si le plaisir de marcher et le désir de découvrir sont aussi ardents que les miens. Je mentionne d’ailleurs sur la carte jointe à cet article, la boucle initialement envisagée vers le Serrat Gran ainsi que le parcours réellement accompli. Vous aurez donc le choix entre les deux options. Cette randonnée au Serrat Gran, j’aurais pu l’intituler « Au dessus des ravins » mais comme peu de gens connaissent ce sommet et qu’il était le point culminant de la balade préalablement prévue, j’ai préféré lui conserver la faveur du titre de mon article. En effet,  sur cet itinéraire, on chevauche le véritable relief du Conflent, c'est-à-dire cette zone intermédiaire très vallonnée que l’on appelle « piémont pyrénéen » se situant entre la bordure méditerranéenne et ses plaines et les premiers hauts sommets des Pyrénées. Ici, les ravins sont si nombreux que le regard est presque systématiquement porté vers eux, c'est-à-dire vers le bas plutôt que vers l’horizon ou les montagnes.  J’en ai dénombré une bonne quinzaine, courts ou longs, profonds ou pas mais heureusement plus souvent aperçus que franchis. Pourtant sur ce parcours où les panoramas sont le plus souvent à 360°, l’horizon et les montagnes environnantes se dévoilent magnifiquement et notamment vers un Canigou enneigé tout simplement extraordinaire à cette époque de l’année. Mais rassurez-vous, il n’y a pas que le Canigou à observer et d’autres montagnes comme les massifs du Coronat ou du Madres sont également bien visibles. Sans compter qu’à cette saison, la flore et la faune se réveillent magnifiquement, offrant des intérêts supplémentaires insoupçonnés aux randonneurs de ce circuit original. Tout démarre une fois encore d’Urbanya, village qui se pare de blanc en cette saison grâce à ces nombreux cerisiers, pommiers et autres arbres fruitiers en fleurs. Le départ est similaire à la randonnée du « Serrat de Calvaire » déjà décrite dans ce blog. Ensuite, il y a bien sûr un itinéraire quelque peu différent que je vous décris ci-après. On laisse son véhicule sur le parking, on franchit le pont puis on emprunte le Chemin de Saint-Jacques qui part à droite de la mairie et monte entre quelques maisons. Après la dernière habitation, devant un garage fait de tôles et de planches, on prend le sentier qui monte à gauche. Là, on va suivre la sente la plus évidente qui va s’élever et redescendre au fil des petites ravines que l’on franchit allégrement. La principale ravine est occupée par un bois où coule l’étroit « Correc » de Vallurs.  Après avoir enjambé ce petit ruisseau, le dénivelé s’accentue et il ne va pratiquement plus cesser jusqu’au sommet du Serrat Gran sauf peut-être en passant près d’une immense ruine qui arrive très vite où il s’aplanit quelque peu. Lors du tour du Serrat de Calvaire, je m’étais déjà posé la question de savoir si cette grande ruine n’était pas le hameau de Saint-Jacques figurant sur les cartes Cassini ? A ce jour et malgré quelques recherches complémentaires, je n’ai toujours pas la réponse à cette question.  Devant ces vestiges, on est donc toujours sur l’itinéraire que j’avais décrit pour faire le tour du Serrat de Calvaire et il va en être ainsi jusqu’à la côte 1098 de la carte IGN, non loin du Roc de Jornac. C’est à ce point précisément qui offre des vues sublimes sur le Massif du Canigou que les deux itinéraires différent. Au lieu de suivre, le large chemin qui part en épingle à cheveux, on va lui préférer le petit « cami » débroussaillé qui longe la clôture à main gauche. Cette clôture, on ne va plus la quitter jusqu’au sommet du Serrat Gran et même un peu plus loin jusqu’au Col de les Bigues, rendant ainsi cette ascension d’une simplicité déconcertante. Je tiens tout de même à préciser que j’ai utilisé sciemment le mot « simplicité » plutôt que « facilité » car la déclivité s’accentuant nettement, la « grimpette » se mérite ! Mais grâce aux multiples panoramas, on oublie facilement les affres de l’effort à accomplir. En effet, en marchant le plus souvent dans une végétation rase composée essentiellement de cistes à feuilles de lauriers et de maigres et rares genêts, on aura en permanence le regard absorbé par le spectacle se dessinant de tous côtés : forêts domaniales des Réserves Naturelles, Canigou, Coronat, Escoutou, Pelade, Madres, Portepas,TornPla de Vallenso (Balençou) et toujours d’immenses ravins vertigineux qui descendent pour rejoindre les vallons où coulent les principales rivières de la contrée, à savoir Urbanya et Callau. Cette dernière rivière finissant par rejoindre le Têt, son affluent majeur à Ria. Si le sentier monte très raide, il  monte en tous cas toujours très droit jusqu’au sommet du Serrat de Miralles (1.377 m). Par temps clair, ce qui n’était pas vraiment le cas, le ciel étant plutôt voilé ce jour-là, vous aurez des vues sur le lac bleuté du barrage de Vinca et bien plus loin encore vers le Roussillon et la Méditerranée. Vers le nord, quelques sommets dominant la Vallée de la Castellane apparaissent et notamment le Pic del Rosselló gravi dernièrement et récemment expliqué dans ce blog. Ici, au sommet du Serrat de Miralles, on est quasiment au centre du Parc Naturel Régional des Pyrénées Catalanes alors malgré un ciel laiteux, le spectacle est tout de même saisissant et splendide. Avec un tel tableau devant les yeux, ajouté à une terrible fringale,  j’en ai profité pour entamer très sérieusement mon casse-croûte gardant mon dessert pour le Serrat Gran bien visible car à seulement quelques foulées. J’ai mangé sous un véritable concert de chants mêlés orchestré par des oiseaux de toutes sortes et en sortant mes jumelles de leur fourreau, j’ai pu reconnaître : mésanges, serins, chardonnerets, pipits, fauvettes, pinsons, rouges-queues, bruants, etc…  Tout ce petit monde virevoltait d’arbres en arbres dans le joli Bois d’Estarder, rendant encore plus agréable cette halte anticipée. Beaucoup plus haut dans le ciel, quelques grands rapaces sont entrés dans la partie et se sont mis à tournoyer sinistrement au dessus de ma tête. Je ne pense pas qu’il s’agissait d’aigles royaux car il y en a paraît-il très peu dans le massif du Madres-Coronat alors en raison de leur grand nombre, plus d’une dizaine et de leurs caractéristiques, j’ai pensé à des Vautours fauves. Une fois rentré à la maison, l’agrandissement d’une photo sembla me confirmer cette idée : ailes larges et plutôt sombres où les plumes extrêmes étaient amplement écartées, poitrails plus clairs chez certains sujets et queues carrées courtes et noires. Alors, devant cet incroyable spectacle ornithologique et toujours à l’affût de quelques belles photos animalières, il a fallu que je me pousse un peu pour quitter ce joli mirador. Tout en continuant à longer la forêt, j’ai pris la direction de l’objectif du jour. A l’orée de grands pins mais planté de jeunes sapinettes, le Serrat Gran est un belvédère moins intéressant car moins ouvert sur de larges panoramas que le Miralles. Aussi après m’être délecté d’un « Flamby » et d’une compote de pommes, j’ai rapidement amorcé la descente vers le col de les Bigues en m’enfonçant pleinement dans la forêt pendant quelques minutes. En arrivant au col, il était seulement midi passé de quelques minutes et malgré un ciel se couvrant de gros cumulus blancs du côté du Madres et du Coronat, je n’avais pas franchement envie de redescendre vers Urbanya pour terminer si tôt cette belle balade. Alors j’ai poussé jusqu’au col del Torn (col de Tour) et j’ai refait à l’envers cette magnifique randonnée que j’avais intitulé le « Balcon d’Urbanya ». Il emprunte un tronçon du Tour du Coronat avant de redescendre sur le village. Comme je l’ai dit en préambule, rien ne vous obligera à faire de même et à ce moment-là, il vous suffira de redescendre du Col de les Bigues vers Urbanya en empruntant un des différents sentiers qui y mène : soit ceux des Escocells selon leur état d’embroussaillement soit celui du Clot del Baro, souvent le plus praticable mais le plus long. Je précise que cette randonnée au Serrat Gran qui longe en grande partie les clôtures qui délimitent les territoires d’Urbanya, Conat et Mosset (tracé fait de petits points sur les cartes IGN) n’est réalisable que si les sentiers qui les côtoient ont été défrichés, ce qui était le cas le jour où je les ai empruntés. Je pense qu’ils sont débroussaillés régulièrement car j’y ai rencontré un agent ONF qui lui-même longeait la clôture entre le Serrat Gran et le Serrat de Miralles pour effectuer des relevés.  En conséquence, je présume que cet agent ONF est habitué à cheminer ces sentiers. Si au Col de les Bigues, on fait le choix de redescendre sur Urbanya, on aura effectué une courte boucle d’une dizaine de kilomètres environ, pour un dénivelé de 580 mètres mais des montées cumulées de 830 mètres. En ce qui concerne la suite de ma balade que j’ai accomplie ce jour-là, j’avoue que j’ai été comblé au delà des mes espérances car quelques animaux très intéressants se sont montrés très indulgents envers moi, acceptant sans trop rechigner d’être photographiés : un superbe et trop rare lézard ocellé et un magnifique renard avec encore son pelage d’hiver notamment. Pour cette seconde partie, je vous précise que la boucle réalisée ce jour-là est longue d’environ 17 kilomètres et pour le reste, je vous renvoie à la carte IGN et à mon diaporama. Carte IGN 2348 ET Prades-St-Paul-de-Fenouillet Top 25. 

 

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Madère, une perle dans l'Atlantique !

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons traditionnelles portugaises. Elles ont pour titre et interprétes : "Fado Laranjeira" par Marta Pereira da Costa (guitare) et Camané (chant), "Andorinhas" par Ana Moura, "Põe a Mão Na Cabecinha" par Victor Rodrigues et le groupe Ao Cubo et "Falso Homem" par le groupe Os Solitàrios


Pour Dany et moi, ce mois de juin 2012 a été si trépidant et quelquefois si délicieux que j’ai failli faire l’impasse sur l’article que je consacre chaque mois au journal mensuel de mon blog.  Futilité me direz-vous ! Vous aurez raison car raconter sa vie sur Internet il n’y rien de plus puéril même si ça peut faire du bien à celui qui le fait car il y a de la liberté dans cet acte-là !  Or force est de reconnaître que la retraite doit être avant tout une période de liberté. La liberté d’entreprendre, d’apprendre, de s’amuser, d’être utile, d’être heureux tout simplement et ce dernier adage, Dany et moi essayons tant bien que mal de le faire nôtre le plus souvent possible. Il n’y a, je crois, aucune honte à être heureux et à dire son bonheur même s’il faut reconnaître que nous vivons une période terriblement difficile, économiquement parlant, j’entends. Or ce mois de juin a été un mois plutôt heureux.  Il faut dire qu’il avait formidablement commencé puisque le 31 mai, nous étions déjà dans un avion qui nous amenait vers Madère, la merveilleuse perle de l’Atlantique. Ces 7 jours de vacances en autotour pour fêter les 60 ans de Dany resteront à jamais gravés dans nos mémoires et j’ai donc naturellement éprouvé le besoin d’en parler. D’en parler et de faire découvrir à mes amis blogueurs, la magnifique île de Madère à travers un joli diaporama que vous trouverez en tête de cet article. Si nous sommes conscients que nous ne sommes pas les plus à plaindre, voilà déjà quatre ans que nous n’avions pas quitté la France pour un long voyage. En effet, en quatre années de retraite, nous ne sommes pas partis en voyage très souvent puisque le dernier long voyage datait de 2008 et c’était la Réunion pour fêter justement mon départ à la retraite. Sinon, il y a eu un court voyage d’une semaine en Italie toujours en 2008 et un petit séjour d’une semaine au bord du Bassin d’Arcachon en 2010. Le reste du temps, nous le partageons désormais entre la restauration de notre maison d’Urbanya et l’été, nous passons quelques jours dans notre rudimentaire cabanon de Sormiou (location familiale et transmissible). Après, nous consacrons le reste de notre vie à nos activités préférées comme la randonnée pédestre et la lecture, le yoga et le scrabble pour Dany ou le tennis de table ou l’informatique pour moi. Ah oui, il ne faut pas que j’oublie l’essentiel ! Il y a aussi, le bonheur d’être en famille avec nos enfants et nos petits-enfants. Eh oui, les sociologues avaient fait de nous des baby-boomers, c'est-à-dire ces enfants nés après la Seconde Guerre mondiale dans cette période qui s’étalent de 1945 au début des années 70 et que l’on a appelé plus communément les « Trente Glorieuses ». Mais le temps de la « gloire » est passé bien vite et les baby-boomers sont devenus……… des papy-boomers…. Alors pendant qu’on le peut encore, profitons-en !
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Mon grand-père Gabriel, ce héros...

Publié le par gibirando


 

Il y a deux ans quand j’ai été contraint de vendre la maison de ma mère pour assurer son maintien dans un service spécialisé Alzheimer d’une maison de retraite, j’ai, au cours du déménagement, retrouvé d’innombrables photos et un grand nombre de papiers familiaux. Parmi toutes ces photos et ces documents, j’ai notamment découvert de très vieux papiers appartenant à mes grands-parents paternels et même parfois à mes arrières grands-parents. Parmi tous ces papiers, de nombreux concernaient les actes militaires de mon grand-père. Mon grand-père paternel se prénommait Benoît Gabriel mais tout le monde l’appelait Gabriel. Il était né en 1886 à Marseille. Si je ne sais rien de son enfance, grâce à son livret militaire, j’ai appris qu’en 1906, il avait été appelé sous les drapeaux dans le 7eme Régiment de Génie  d’Avignon. En 1907, il part faire son instruction militaire de sapeur-mineur à Bizerte avec le 2eme régiment du Génie de la Division d’occupation de Tunisie. Cette période bien qu’absente de son livret militaire est attestée par quelques photos ainsi que par un certificat de bonne conduite daté du 17 septembre 1909.  Là, il s’écoule une longue période où je peux supposer que mon grand-père s’en était retourné à la vie civile où il avait repris sans doute son dur métier de maçon. En septembre 1913, il se maria avec celle qui allait devenir ma grand-mère. Ensuite, la guerre de 14/18 arrivant, comme des millions de jeunes hommes de sa génération, mon grand-père a été mobilisé pour partir la faire. Quand exactement, je l’ignore mais selon des informations retrouvées sur Internet, sa compagnie 15/6 serait partie aux armées après une période de formation, c'est-à-dire sur le front, le 19 octobre 1914 exactement. Quelques lettres d’amour échangées avec ma grand-mère et diverses cartes postales attestent de cette période sur le front de la guerre du côté de la Somme.  Comme je l’ai dit plus haut, mon grand-père Gabriel fut sapeur-mineur pendant cette période de la guerre. Evidemment, pour nombre d’entre-nous, ce terme ne signifie  pas grand-chose, alors plutôt que de longues explications, je vous renvoie vers un site intitulé « la guerre des mines » où ce rôle,  les risques et les missions qu’elles engendrent sont expliquées avec force détails. A travers ces éclaircissements, on comprend parfaitement le rôle essentiel que ces sapeurs-mineurs ont joué dans l’issue de la guerre et les  dangers permanents que ces hommes ont pris pour arracher la victoire des Forces Alliées face à l’ennemi allemand.  Un autre document sur Internet raconte l’histoire du 7eme Régiment de Génie d’Avignon lors de cette période et dit des sapeurs la chose suivante : « A côté de ceux des combattants grisés par les péripéties de la lutte, il y a une série de héros, moins en vedette, qui pourtant contribuent pour une large part à la réussite des opérations. Leur courage solide est fait de sang-froid, de maîtrise de soi-même, de dévouement, d'abnégation. Sous les obus, les balles, les grenades, dans les nappes de gaz asphyxiants, ils travaillent toujours, ils combattent souvent aussi. Les sapeurs du Génie doivent être placés au premier rang des ces phalanges techniques. Ils ont droit à une bonne part de cette victoire arrachée après cinq ans d'une lutte acharnée et sans merci. Maintes fois, leurs unités furent à l'honneur. Courage et dévouement leur ont valu de glorieuses citations, dignes de celles obtenues par nos plus vaillantes unités d'attaque. Il est utile de rappeler l'héroïsme dont firent preuve ces compagnies, en énumérant les citations qu'elles ont obtenues au cours de la campagne. »

Parmi ces citations, il y en une à l’ordre de l’Armée concernant la compagnie 15/6 qui a été remise à mon grand-père en 1918 par le capitaine Augé et qui s’intitule « Extrait de l’Ordre Général N°552 » et dont voici le texte : « Unité de premier ordre qui s'est illustrée depuis le début de la campagne dans la guerre de mines et la destruction des réseaux ennemis. Vient à nouveau d'accomplir des exploits superbes sous les ordres du Capitaine AUGE en accompagnant l'infanterie pendant les combats incessants du 10 août au 14 septembre 1918, chargeant avec les vagues d'assaut et créant rapidement malgré un feu meurtrier des passerelles qui ont permis une avance toujours rapide et victorieuse. » Et le document se termine en spécifiant que le sapeur-mineur JULLIEN Gabriel a contribué par son courage et son dévouement à l’obtention de cette citation- Signé Capitaine Auge. Il est à noter qu’en 1920, au terme de cet horrible conflit, l’historique du 7eme Régiment de Génie  d’Avignon établit les statistiques suivantes : 60 compagnies ont participé à la guerre, soit 230 officiers et 12.000 hommes de troupe. Sur ces 12.230 hommes, 6.773 ont été blessés, 1.505 sont morts dont 1.464 sapeurs.

J’avais 13 ans quand mon grand-père est décédé en 1962. Il avait 76 ans et même s’il a eu le privilège de mourir dans son lit après une vie beaucoup plus longue qu’un grand nombre de ses congénères, je m’aperçois aujourd’hui qu’il a été un vrai héros. Oui, c’est vrai, contrairement aux 9, 7 millions de militaires morts dans ce conflit dont 1,4 millions de français environ, mon grand-père a eu le bonheur et la chance de survivre à cette guerre. Mais cette vie sauve, il l’a doit essentiellement à une grave blessure occasionnée par l’ennemi qui l’a handicapé partiellement pour le reste de sa vie. Oui, par les risques importants qu’il encourait dans ses missions quotidiennes, mon grand-père a fatalement fini par être blessé.  Le 1er septembre 1916 à 10h30, il a été blessé à la joue droite dans la région temporo-maxillaire et à la cuisse par deux éclats d’obus alors qu’il se trouvait dans son cantonnement de Framerville près d’Amiens. Il fut maintenu dans l’Armée au titre de son invalidité. En 1917, il eut droit à l’insigne des blessés de guerre et en 1918 à la Croix de guerre avec citation. Il fut incorporé en 1920 dans l’armée territoriale. En 1925, il a eu droit à la carte du combattant au titre de ses mutilations mais en 1926, il fut encore incorporé dans la réserve de cette même armée territoriale comme mentionné dans son livret militaire. Entre ces deux périodes d’incorporation, et malgré son handicap, il repris son difficile labeur de maçon comme l’attestent quelques photos de 1922. En 1930, il fut classé « réformé définitif » puis il fut enfin libéré définitivement le 1er octobre 1932.  Voilà la vie d’homme que mon grand-père Gabriel avait eu. Il était rentré dans l’armée à l’âge de 20 ans pour faire son service militaire et il en était ressorti meurtri et handicapé 26 ans plus tard à l’âge de 46 ans. Sa principale joie pendant cette longue période avait été la naissance de mon père Louis en 1916. Outre, cette très longue et difficile période en partie dévoué à la France, je pense qu’il a été fait prisonnier pendant quelques temps lors du conflit 39/45 mais c’est une information que je dois encore vérifier auprès des plus anciens de ma famille.

Pourtant malgré ce difficile vécu, mon grand-père était du genre plutôt silencieux, presque taciturne et pendant la période où je l’ai connu, je ne l’ai jamais entendu ni se plaindre, ni parler de l’Armée et encore moins de la guerre. Ses médailles, ses insignes et ses rubans trônaient dans un sous-verre sur sa commode mais c’était tout. Pourtant, quand j’ai été en âge de le côtoyer, je l’ai toujours connu vieux, très amaigri et sans doute bien malade depuis plusieurs années. Ah oui,  autant que je me remémore ces vieux souvenirs, il semblait aimer les armes et la chasse à la plume c'est-à-dire aux petits oiseaux (perdreaux, grives, étourneaux, etc…) et c’est en tous cas dans cette activité que je me souviens le mieux de lui. Avec mon frère Daniel, nous partions tous les trois, le matin de bonne heure dans « sa » campagne avec des petites cages et des « appelants » à l’intérieur. Puis, il disposait les cages au pied d’un arbre aux branches dénudées où parfois même, il rajoutait quelques bâtons enduits de glue. Tout ça, il le faisait en silence et sans jamais prononcer aucune parole.  Puis, toujours dans le silence le plus absolu, nous attendions et lui, il était le seul de nous trois à avoir une patience d’ange. Il paraissait toujours ailleurs même si c’est vrai qu’à l’époque, je n’y prêtais guère attention et je mettais ça sur le compte d’une grande indulgence vis-à-vis de mon frère et moi. Moi, il m’était impossible de rester ainsi sans rien dire, sans rien faire, alors je préférais partir jouer dans la campagne mais je gardais toujours un œil sur lui et quand je le voyais s’accroupir derrière son poste de chasse fait de planches et de branchages, je m’immobilisais et j’attendais qu’il tire.  Au tir à la volée, mon grand-père ne ratait jamais sa cible et je l’avoue, j’étais bougrement admiratif ! En écrivant cet article, j’ai encore dans la bouche le goût des petits oiseaux que ma grand-mère Adèle (*) nous préparait au four et que nous mangions sur des tranches de pain grillées. J’en salive encore et même si désormais tirer sur un oiseau m’est devenu absolument insupportable, je ne peux en aucune manière blâmer mes grands-parents car pour eux, c’était souvent quelques repas de plus d’économiser. Il était comme ça mon grand-père, il adorait les petits oiseaux rôtis sur canapé mais je l’ai vu verser une larme parce qu’un chardonneret, qu’il avait longuement apprivoisé et choyé, était mort.

Voilà comment il était mon grand-père Gabriel ! Silencieux à l’extrême, très endurci intérieurement mais sans doute très sentimental au fond de son coeur… comme tous les vrais héros. 

Mais savez-vous pourquoi tous les héros sont ainsi ?

Parce que les héros son fatigués, c’est bien connu !

Et mon grand-père, lui, la guerre l’avait définitivement fatigué !

Voilà, je voulais lui rendre hommage car même si j’étais bien trop jeune pour l’avoir vraiment connu, aujourd’hui à travers ces quelques documents et photos, j’ai essayé de comprendre un peu qui il était….

Je pense y être un peu parvenu…

C’était un ange Gabriel……un ange qui avait vu des horreurs, qui avait souffert et qui était devenu héros malgré lui….

(*) Lors d’un prochain article, j’évoquerais ma grand-mère Adèle dont je garde d’excellents souvenirs de ma jeunesse et notamment des souvenirs culinaires.

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L'Île de Sainte-Lucie à Port-la-Nouvelle

Publié le par gibirando



Ce diaporama est agrémenté par 5 chansons interprétées par Richard Cocciante ayant pour titres : "Marguerite", "Pour Elle", "Le Coup De Soleil""Au Clair De Tes Silences" et "Petite Julie" (incomplète)
ILE-SAINTE-LUCIE
SAINTELUCIEIGN
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Au mois de février dernier, Dany a cassé sa tirelire et m’a offert pour notre anniversaire de mariage, (40 ans, ça se marque !) un superbe appareil photo numérique avec un zoom qui grossit 16 fois. Quand depuis ma terrasse à Urbanya, je zoome le Massif du Canigou, ce dernier devient quasiment ma balustrade et le pic, un morceau de mon balcon ! Pour ceux que la technique intéresse, il s’agit d’un Sony Cyber-shot Digital Still Camera Modèle DSC-HX9V permettant de faire de superbes photos mais également des vidéos d’une incroyable qualité. Alors bien sûr, finit l’utilisation de mon petit Canon Powershot A590 acheté 79 euros chez Darty et dont le zoom était 4 fois moins performant et le capteur deux fois inférieur en pixels à celui du Sony. Bon, je ne vais pas massacrer ce petit Canon qui m’a offert pendant quelques années de bien belles photos et comme il ne méritait pas de finir sa vie au fond d’un tiroir, je l’ai finalement offert à ma petite-fille qui n’en demandait pas tant.  En randonnée, désormais, le Sony ne me quitte plus ! A vrai dire, Dany m’a acheté ce numérique car elle connaît ma passion pour la photo et mon envie toujours plus grande de photographier la nature sous tous ses aspects et la faune tout particulièrement.  Alors, bien sûr, ce petit numérique n’ayant pas de viseur, il n’est pas vraiment adapté à ce type de photos mais je me suis dit « tant pis, je ferais avec et on verra bien ! ». Mais une fois ce « super » numérique en mains, le moment est venu où je me suis posé la question suivante : « Dans quel endroit pourrais-je aller randonner avec un maximum de chances d’y rencontrer une belle quantité d’animaux et de fleurs avant même l’arrivée des premiers beaux jours ? ». Et je ne sais pas pourquoi, mais la réponse est venu à mon esprit presque comme une lapalissade et, cette évidence, c’était l’Île de Sainte-Lucie(*) près de Port-la-Nouvelle où ça faisait des années que je n’étais plus allé marcher. La dernière fois que j’y étais venu, c’était pour « faire » un aller-retour jusqu’à Narbonne en VTT par le superbe Canal de la Robine que j’ai d’ailleurs raconté dans ce blog. Cet aller-retour m'avait donné envie de faire une autre balade beaucoup plus longue s'intitulant "Le Sentier du Golfe Antique (**)". En balade pédestre, j’ai finalement oublié le nombre d’années sans y venir mais je me souviens d’un temps où nous partions faire le tour de l’île avec les enfants pour aller voir des oiseaux et ramasser aux pieds des falaises de beaux fossiles de coquillages.  Depuis septembre 2009, le site a été classé en Réserve Naturelle Régionale et même si désormais, sortir des chemins balisés n’est plus autorisé, je peux vous garantir que ça reste une bien belle balade. D’ailleurs, depuis ce temps-là, finalement peu de choses ont changé hors mis peut-être la belle forêt de pins d’Alep qui a terriblement souffert de la tempête Klaus de janvier 2009. Certains arbres étaient centenaires et c’est triste de voir que sur le terrain, il n’en reste que quelques copeaux racornis. Malgré ce désastre imprévisible, la carte mémoire de mon Sony s’est remplie, ce jour-là, d’une jolie petite iconographie animalière bien au delà de mes espérances quant à la flore, je me suis contenté d’alimenter mon herbier photographique des quelques plantes fleuries dont il faut bien reconnaître qu’elles n’étaient pas très nombreuses en cette fin du mois de mars. Pour se rendre au point de départ, il faut prendre la N.139, direction le port de Port-la-Nouvelle puis suivre le Canal de la Robine jusqu’à l’écluse de Sainte-Lucie où on peut laisser sa voiture selon l’affluence. Enfin je suppose car moi, j’en étais resté à des temps plus anciens où j’étais contraint de garer ma voiture 400 ou 500 mètres avant l’écluse en bordure des salins.  Si vous faites comme moi, après cette petite mise en jambes, l’itinéraire de la randonnée est d’une simplicité absolue et il suffit de suivre au départ la direction du Roc Saint-Antoine indiquée sur un panonceau jaune en enjambant le petit pont métallique de l’écluse. Il faut dire que les poteaux, pancartes, panneaux et panonceaux en tous genres ce n’est pas ce qu’il manque ici : certains sont là pour indiquer la « marche à suivre » des sentiers, d’autres vantent les vertus de la Réserve Naturelle, quelques-uns informent les visiteurs sur les recommandations à respecter et les consignes d’usages, plusieurs exposent la biodiversité de ce site naturel protégé, etc… Tout ça est absolument parfait et personnellement j’adore. Je trouve qu’il n’y a jamais trop d’informations et notamment dans des lieux comme ici où l’empreinte de l’Homme est partout présente ! J’ai toujours envie d’en savoir plus sur l’Histoire et les histoires des hommes qui ont vécu ou travaillé là. Ce matin-là, il est tout juste 9h et en enjambant le canal, ce lien ténu mais plus tout à fait unique car il y a bras de terre qui fait de Sainte-Lucie, non plus une île mais une presqu’île, j’avais l’impression d’être une espèce de Robinson Crusoé des temps modernes. Personne ! Le silence le plus absolu ! Même les mouettes qui s’amusaient à glisser l’aile dans une brise légère, le faisaient en silence ! Seul un chat est venu se faire cajoler et il devait tellement languir le premier venu qu’il n’a rien trouvé de mieux que de me sauter sur l’épaule au moment même, où agenouillé, je m’apprêtais à le photographier. Sans le vouloir, j’ai fait, « les yeux dans les yeux », la photo la plus « étonnante » de la journée ! J’avoue que pour photographier la nature, cette solitude et ce silence, ça m’arrangeait bougrement ! J’ai pris la direction de la Cantine et j’ai dessiné un « 8 » avec il est vrai quelques petites verrues et notamment un aller-retour vers le Domaine de Sainte-Lucie car j’en gardais de très bons souvenirs. D’emblée, en quittant le canal, on entre dans un biotope fait d’écosystèmes bien différents : une petite zone humide avec des laîches à profusion laisse rapidement la place à des arbres et arbustes où les pins d’Alep et les chênes verts règnent en maîtres. Mais à y regarder de plus près, il y a une quantité d’autres plantes et essences souvent typiques d’une végétation méditerranéenne : cyprès, pistachiers lentisques, chênes kermès, cistes cotonneux ou de Montpellier, etc… D’ailleurs, la garrigue parfumée ne tarde pas à apparaître et ici, elle a largement envahi quelques vestiges de béton : de nombreux piliers soutenant des portails et des murs invisibles, l’ancienne Cantine bien sûr, dont l’Histoire raconte qu’elle servait de réfectoire pour les ouvriers travaillant aux salins. En tous cas, au regard de la paille présente et des petits enclos de ciment, elle devait sans aucun doute servir d’étable, il y a encore peu de temps. Mais le jour de ma venue, point d’animaux de basse-cour mais une extraordinaire nuée de moineaux qui, dans un vacarme assourdissant de piaillements, s’est envolée des combles dès que j’ai mis un pied à l’intérieur. Après cette première découverte, j’ai poursuivi l’itinéraire et en m’approchant d’un pilier, espèce de petit obélisque perdu au milieu du maquis mais visible depuis le chemin, quelle ne fut pas ma surprise d’entendre des caquètements lointains et en m’approchant encore un peu, j’eus le bonheur d’apercevoir dans un petit étang, des flamands roses et une multitude d’autres oiseaux limicoles. Mon numérique s’était déjà rempli de quelques belles fleurs (iris nains, euphorbes, narcisses douteux, romarins, orchis, etc…) mais surtout de plusieurs jolis oiseaux quand, en arrivant à un carrefour, coup sur coup deux lézards vinrent jouer les trouble-fêtes. Le premier se faisant dorer au soleil sur un muret de pierres sèches avait une queue immense, il était plutôt brun et orné de deux lignes jaunâtres sur ses flancs. A mon retour, j’appris sur Internet qu’il s’agissait d’un Psammodrome algire. Quand au second, il était vert et largement moucheté d’ocelles jaunes et de quelques unes bleues. Sa présence près d’une vieille souche de pin aurait pu me faire penser à un Lézard des souches mais non ce dernier étant parait-il absent de Midi de la France, avec ces ocelles bleues, il s’agissait sans aucun doute du plutôt rare et protégé Lézard ocellé. C’es deux magnifiques reptiles enregistrés dans mon numérique, c’est ravi que j’ai quitté ce carrefour pour les Voies Ornières dont à vrai dire, il ne reste plus rien et en tous cas, les fameuses ornières fréquentées par les chariots chargés de calcaires marins ou de sel ont définitivement disparues. Avant ce nouveau carrefour, un petit sentier partant à droite me permit d’avoir de jolies vues sur un petit marais et le canal de la Robine, et là, mon numérique s’enrichit de quelques oiseaux inédits, colverts et foulques macroules notamment. Après tous ces arrêts agréables mais excessifs, il était temps de me remettre en route mais là encore, je fus attiré par l’anse de Cauquenne qu’un poteau indiqué droit devant et ça tombait d’autant mieux qu’un étroit sentier semblait y mener directement. Là, hors mis quelques papillons, je fis « chou blanc » ou plutôt « céleri sauvage », plusieurs plants rencontrés y ressemblant terriblement. En réalité, après enquête sur le Net, il s’agissait du Maceron, plante semble-t-il très commune dans certaines garrigues du pourtour méditerranéen. En bordure de cette anse du nom de Siffleur sur les cartes IGN et en l’absence de toute faune photographiable, je fis rapidement demi-tour. Sur le Net, j’avais lu que ce nom de « Cauquenne » était l’ancien nom de l’île et signifiait « port » en Ibère et c’est paraît-il ici au fond de cette anse que les Romains avaient choisi, en guise de port de commerce, d’ériger un débarcadère bien abrité des vents. C’était au temps où l’île n’était pas encore une presqu’île. Cette promenade prenant des allures de flânerie exagérée, je choisis de partir vers la Vigie et le Roc Saint-Antoine, en accélérant un peu le pas. Cette fois, seul un petit écureuil bien trop craintif et une Mésange charbonnière bien docile acceptèrent les photos et freinèrent quelques minutes cette ardeur soudaine. Mais je dois le reconnaître la chance fut vraiment avec moi car étrangeté de cette vision, ils étaient sur le même pin et c’est le chant de la mésange qui me permit d’apercevoir l’écureuil dont malheureusement je ne pus prendre que deux photos seulement avant qu’il ne disparaisse. Ici, depuis le chemin, de belles vues plus lointaines s’entrouvraient enfin : sur l’étonnante voie ferrée comme posée sur les eaux entre les étangs du Siffleur et celui de Bages-Sigean balayé ce jour-là par une «bonne » tramontane, sur Port-la-Nouvelle, sur les Corbières et bien plus loin encore vers le Massif du Canigou. En arrivant près de la Vigie, ancienne cabane de douaniers surveillant la récolte du sel à l’époque napoléonienne, les panoramas se firent encore plus beaux mais c’est sans contexte depuis le Roc Saint-Antoine à 39 mètres d’altitude que le spectacle sur cet extraordinaire territoire devint réellement somptueux. Ici, le regard embrasse des paysages divers très colorés : au loin sur les blanches Pyrénées enneigées, sur les lagunes et ces langues de terre et d’eau que sont la voie ferrée et le Canal de la Robine, sur les roselières au pied de la falaise mais aussi sur l’immensité de la Méditerranée et les étangs bleutés jusqu’à Narbonne et Gruissan si le temps est très clair. Depuis ce joli belvédère, le zoom grossissant de mon numérique fut grandement mis à contribution tant il y avait d’oiseaux dans les roseaux et les nombreux bras des marais mais je l’avoue, le résultat ne fut pas à la hauteur de mes convoitises. Tout en gardant un œil observateur vers l’étang de l’Ayrolle, je pris la direction des bâtiments des anciennes Caves (transformées en porcheries après la deuxième guerre mondiale) puis vers la Bergerie. Après ces découvertes, les vues sur le Domaine de Sainte-Lucie, sa Maison des Etangs et le canal de la Robine ainsi que le petit sentier des Moines qui y descendait entre falaises de lumachelles furent bien trop attirants. Je me souvenais de ce temps où dans ce domaine, on y réparait de belles barques catalanes et au hasard de mes pérégrinations, j’avais découvert tous ces fossiles de coquillages en tous genres incrustés dans les falaises. L’envie de les photographier avec mon nouvel appareil fut comme un appel irrésistible. Je pris le petit sentier encore balisé par endroits et je n’eus pas à le regretter tant les plaisirs furent nombreux. Outre, les lumachelles d’huîtres, de moules et de coquilles Saint-Jacques toujours présentes dans les sédiments et les roches de la falaise, j’eus l’agréable surprise de tomber nez à nez avec deux gros ragondins qui se laissaient glisser dans les eaux calmes du canal. Peu de temps après, ce fut un couple de colverts qui se laissa photographier sans crainte. Quelques sternes s’envolèrent emportées par la tramontane. Au Domaine, la construction et la réparation navale étaient toujours de mises. Deux pêcheurs accostèrent leur embarcation et nous engagèrent une courte conversation faite de banales amabilités. Je poursuivis quelque peu le route carrossable qui file vers l’Ardillon en passant sous le Roc Saint-Antoine sans trop savoir si c’était autorisé. Deux voitures me croisèrent sans s’arrêter. En arrivant près de la voie ferrée et estimant avoir redécouverts tous mes vieux souvenirs, je pris conscience qu’il était temps de faire demi-tour. Au retour, quelques aigrettes et une touchante femelle colvert accompagnée de ses rejetons vinrent compléter mon bestiaire photographique. L’heure de fermer cette merveilleuse boucle était venue et ce fut chose faite en longeant les murets de pierres sèches de la Vigne Longue puis les anciennes Carrières de molasse marine. Une superbe Pie bavarde et quelques passereaux pas toujours évidents à photographier s’ajoutèrent à mon album. Il était presque 15 heures quand je franchis la passerelle de l’écluse en retrouvant le gentil chat de ce matin. Il acceptât de nouveaux câlins. Pour une boucle à faire en 2 heures et demi, j’étais resté presque 6 heures sur les chemins et les sentiers de Sainte-Lucie, c’est dire, si tout au long de cette magnifique journée, j’avais flâné, erré et photographié cette nature que j’étais venu somme toute chercher ! Je vous indique ici l’itinéraire emprunté y compris les petits écarts non recommandés mais que ma curiosité naturelle et ma solitude ont irrémédiablement entraînés. Ne faites pas comme moi et respectez les consignes qui prévoient de rester sur les parcours balisés ou mieux renseignez-vous auprès de la Maison éclusière qui désormais accueille le public pour le compte de la Réserve Naturelle. Carte IGN 2546 OT Narbonne Top 25.

(*) A toutes les personnes qui ont aimé l'île de Sainte-Lucie et qui veulent en savoir plus sur son histoire, je conseille vivement la lecture d'un petit ouvrage qui s'intitule "Souvenirs de l'île de Sainte-Lucie" édité par la Réserve Naturelle de l'île avec la collaboration du Parc Naturel Régional de la Narbonnaise en Méditérranée, la commune de Port-la-Nouvelle, le Conseil Général de l'Aude, la région Languedoc-Roussillon et le Conservatoire du Littoral. Cet ouvrage collectif reprend de magnifiques textes écrits par Marthe Bonnafoux, Michel Duret et Jean-Pirre Piniès avec des superbes aquarelles d'Isabelle Mallet du Lac. Vous le trouverez dans toutes les bonnes librairies audoises au tarif modique de 3 euros.

(**) Le Sentier du Golfe Antique : Ce sentier, c'est finalement en 2014  et en 3 jours que j'ai pu le réaliser. Voici un lien

 

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Le Pic del Rosselló (1.314 m) depuis Mosset (700 m)

Publié le par gibirando



Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons de Patricia Kaas extraites de son album "Piano Bar". Elles ont pour titre : "Les Moulins de Mon Coeur", "The Summer Knows (Un Eté 42)", "Syracuse" et "I Wish Love You (Que Reste-t-il de nos Amours)".
LE-PIC-DEL-ROSSELLO
PICROSSELLOIGN

Le Pic del Rosselló que certains écrivent Pic del Roussillou en se référant à la phonétique catalane, c’est bien évidemment en français le Pic du Roussillon. Je ne vais pas développer ici, l’histoire de l’origine du mot « Rosselló », c'est-à-dire son étymologie, ce n’est pas le but de ce blog et d’autres l’on fait depuis bien longtemps et bien mieux que je ne pourrais le faire moi-même. Toutefois il est intéressant de noter qu’avant de devenir Rosselló, puis Roussillon, ce mot est apparu pour la première fois sous la forme « Ruskino » puis « Ruscino » en latin, patronyme désormais très connu depuis les fouilles et la découverte d’un site archéologique qui a révélé une cité antique au village de Château-Roussillon, tout près de Perpignan. Tout le monde est à peu près d’accord pour dire que l’origine du préfixe « rus » signifie « tête » « front » voire même « capitale » quand au mot « kino » , les avis sont plus partagés entre « golfe » ou parfois même « colline ».  Alors, une chose est quasiment certaine c’est que ce nom-là a été alloué pour la première fois pour désigner la tête ou le front d’une colline c'est-à-dire une butte ou un promontoire, ce qui correspond parfaitement au lieu même où se trouve les vestiges romains de Ruscino. Ce promontoire domine la plaine, plaine qui elle-même a fini par prendre le même nom de Roussillon. La colline Roussillon domine la Plaine du Roussillon et il en est de même pour le Pic del Rosselló, promontoire qui domine lui aussi la Plaine du Roussillon. Alors, ce nom de Rosselló a-t-il-été donné au pic parce qu’il s’agissait d’un promontoire ou bien parce qu’il embrassait la Plaine du Roussillon ? La question mérite d’être posée, mais il me paraissait important d’apporter ces quelques précisions. En tous cas, notre objectif du jour est bien lui aussi une élévation mais il faut avouer qu’en randonnée, c’est très souvent le cas. En général, allez savoir pourquoi, les randonneurs n’aiment pas trop les terrains plats ? Au regard du nom donné à ce sommet, ceux qui ne le connaissent pas pourraient en déduire qu'il s'agit d'un pic parmi les plus importants du département. Non, ce n'est pas vraiment le cas car avec ses 1.314 mètres d’altitude, il est un sommet du Haut-Conflent plutôt modeste. Il n'en demeure pas moins intéressant à gravir car il s'agit d'un superbe belvédère à 360° sur une immense partie du Conflent, de la Plaine du Roussillon et parfois bien plus loin encore jusqu'à la Méditerranée si par bonheur, le temps est très clair. Pour couronner le tout, cette jolie balade démarre de Mosset, qui a été classé parmi les plus beaux villages de France mais qui ne l'est plus à ce jour. Pourquoi a-t-il perdu ce label ? Je l'ignore mais pour moi ça ne change rien à sa beauté ! Outre ces aspects-là, il y a tout de même quelques découvertes très intéressantes et insolites à faire au cours de cette randonnée comme par exemple ces ancestraux « cortals » en ruines  qui jalonnent le parcours à un point tel que le versant sud du Pic del Rosselló a été dénommée « Els Cortalets ». Toutefois, dans cette montagne, il y en a tellement un peu partout de ces cortals oubliés, qu’il faudrait presque organiser une balade spéciale de plusieurs jours pour partir à leur découverte et espérer les voir à peu près tous. Il y a aussi ces étonnants chaos granitiques aux formes parfois bizarres que j’avais déjà évoqué lors d’une autre balade qui depuis Mosset nous avait amené au Roc des Quarante Croix et enfin, il y a quelques vestiges d’un passé plus ou moins ancien : dolmens, « clauses », « feixes », orris et roche gravée. Le départ s’effectue de la même manière que pour le Roc des Quarante Croix, on laisse sa voiture sur un des parkings proche de la Tour des Parfums et on démarre devant celle-ci. De l’autre côté de la rue, on aperçoit à une vingtaine de mètres sur la gauche, un panonceau jaune donnant la direction de notre objectif du jour : « N°9-Pic del Rosselló-5h ». On démarre par quelques escaliers qui nous entraînent vers le haut du village en direction d’un grand pylône que l’on aperçoit aisément en levant la tête. On passe devant un vieux lavoir, on poursuit tout droit par une rampe que longe un caniveau où s’écoule un fougueux ruisseau qui, plus haut et sur la droite, surgit violemment d’un ouvrage ressemblant à une source captée. Le bitume abandonne la place à une large piste terreuse que l’on délaisse très rapidement au profit d’un petit sentier qui part à droite et monte en zigzaguant vers le pylône. Les premières vues sur le Canigou, Mosset, la splendide Vallée de la Castellane, les forêts et les montagnes environnantes se dévoilent magnifiquement. Peu après le pylône, on retrouve la large piste de terre. On peut soit l’emprunter vers la droite soit raccourcir l’itinéraire grâce à un sentier plus étroit qui s’enfonce tout droit dans une chênaie. On découvre ici, notre premier cortal ou plutôt une vraie demeure sur deux étages dont les murs sont encore bien debout. Plus haut, on retrouve une nouvelle fois la piste. On la continue et on arrive devant une grande étable moderne où quelques vaches nous regardent passer anxieusement. En bordure de la piste, de nouveaux vestiges se révèlent : vieilles ruines abandonnées à jamais et un petit dolmen notamment. La déclivité continue à s’élever mais comme c’est en douceur, elle ne nécessite pas d’efforts particuliers. Avec une imagination fertile, les premiers gros chaos granitiques attisent nos regards car on est toujours en quête d’y trouver des formes singulières voire extraordinaires. D’autres blocs rocheux ont des formes plus évidentes comme ce gros « zizi » déjà découvert précédemment ou bien cette « tête de loup » qui regarde le ciel. Tout en montant vers le Cortal Gravàs, on se retourne et on prend le temps d’observer tous ces blocs et ces amas rocheux et on tente encore d’y deviner un bestiaire insoupçonné : ours, dinosaure, éléphant, tortue ou escargot géant, enfin tout ce qui a une grosse échine arrondie peut être concevable. Le Massif du Madres encore enneigé sert de toile de fond à ces somptueux décors minéraux plantés là, comme immuables, dans le maquis et les pelouses rases. On est sur le point de passer devant le Cortal Gravàs mais comme plusieurs chiens viennent vers nous en aboyant de manière très dissuasive, on préfère emprunter le sentier qui passe derrière les habitations. Ici, loin de tout, et sans doute grâce à quelques passionnés de la nature sauvage, la vie pastorale semble avoir résisté. Un chalet de bois côtoie quelques caravanes, plus loin un grand hangar jouxte un vieux cortal en ruines et tout autour quelques puissants chevaux gambadent en liberté sur les pelouses et dans les buissons d’épineux. Le Pic du Rosselló essentiellement écrasé jusqu’à présent fait tout à coup le dos rond dans un paysage de terres brûlées. Le sentier se faufile au milieu de petits genêts et dans des landes de fougères roussies et fanées par l’hiver. Sur la droite, on entend se rapprocher le murmure d’un petit torrent, il s’agit du Correc d’en Fabra et quand on passe sous l’ombrage de quelques pins, un ruisseau aux reflets bleus et aux eaux limpides est là, juste devant nos pieds. Nos pieds échauffés qui ne demandent qu’une chose : un peu de fraîcheur. Nous allons être servis et nos orteils vont dire instantanément « stop » à cette eau polaire car au lieu de la fraîcheur espérée c’est une eau glaçante qui s’écoule directement de quelques grosses plaques de neige qui fondent sur le Pla de Closa que nous venons d’atteindre. Ici, en enjambant le ruisseau, on a le sentiment d’être passés dans un autre monde. Le contraste est étonnant car après l’aridité de la « solana », La Closa ou Clause, signifiant « enclos », est un véritable petit paradis avec ses mouillères et ses pinèdes, ses collines boisées de résineux et de quelques bouleaux blancs et surtout avec ses prairies verdoyantes où au milieu coule ce rafraîchissant ruisseau. Même si notre itinéraire s’en éloigne, on a automatiquement envie d’y aller et d’y faire un halte et ça tombe bien car l’heure du pique-nique est arrivée et ça tombe d’autant mieux que l’on peut y découvrir, au beau milieu du pré, une étrange pierre granitique à semi-enfouie dans la terre. Elle est gravée d’une croix et de signes malheureusement incompréhensibles pour les novices en archéologie que nous sommes. Comme souvent, et à l’aide d’Internet, j’avais, avant le départ, pris la peine de m’interroger sur les éventuelles trouvailles de ce parcours et c’est ainsi que j’avais découvert cette mégalithe dont on disait qu’il s’agissait peut-être d’une pierre tombale en raison de sa forme tabulaire triangulaire et de la grosse croix profondément gravée en son centre. Ils restaient à déchiffrer les autres signes gravés sur un côté dont certains ressemblent à des lettres. Personnellement, j’ai cru y lire, après grossissement et filtrage Photoshop d’une de mes photos, ce qui ressemble au mot « ASTOR » et qui en catalan est un épervier, oiseau très commun dans les parages et dont en français, on a tiré le mot « autour ». Néanmoins, j’ai un doute à ce propos et je pencherais plutôt pour le nom « PASTOR » très répandu depuis des lustres dans la généalogie de Mosset et qui est aussi «le  pâtre ou le berger catalan ». Il est vrai aussi que je n’ai pu deviner qu’un court fragment des écritures. Dans le prolongement de cette « table mystérieuse », d’autres roches en partie enfouies sont alignées sur quelques dizaines de mètres et coupent le pré en deux. Je n’y ai pas remarqué de gravures. Alors est-ce aussi des pierres tombales et donc d’un véritable cimetière qu’il s’agit ou bien plus simplement de vieilles clôtures que le ruisseau et la terre meuble du terrain ont fini par ensevelir au fond de cette cuvette ?  En tous cas, le mystère reste entier et comme il fallait bien se remettre en route vers notre vrai objectif du jour, je me dis que je n’ai peut-être pas pris toutes les photos indispensables à une recherche approfondie plus sérieuse de ce site mystérieux. Voilà en tout cas, une bonne raison de revenir dans ce petit Eden ! On quitte la fraîcheur des herbages de la Closa pour les pentes ensoleillées du Pic del Rosselló où on retrouve très rapidement la chaleur accablante du chemin. Nous ne sommes que fin mars et pourtant cette chaleur, on la sent monter inexorablement le long de nos jambes et le dénivelé même modeste se fait sentir. On finit par quitter la piste pour se diriger directement vers le sommet vers ce que je crois être une croix de bois. A son approche, je m’aperçois qu’il s’agit en réalité d’un petit pin rabougri dont les branches ont été écartelées et « déplumées » par les vents violents qui sévissent ici. Mais le sommet est tout de même là, avec sa borne et son antenne solaire et en raison des panoramas à 360° que l’on peut y observer, on y fait une nouvelle halte agréablement délassante. D’ici, c’est une véritable ronde de paysages qui défilent et comme souvent, on essaie de retrouver les lieux de nos dernières randonnées effectuées, alors je sors les jumelles : Pays de Sault, CorbièresFenouillèdes ( ah oui voilà le Sarrat Naout !), Roussillon, Canigou (oui, c’est là-bas, Saint-Martin-du-Canigou !), Conflent, Madres (elle est par là-bas la carrière de Caillau !), Capcir, etc… Je reconnais avec ravissement certains chemins empruntés et une immense partie des paysages traversés lors du Tour des Fenouillèdes réalisé avec mon fils en septembre dernier. L’objectif a été vaincu et cette fois-ci, il est temps de redescendre vers Mosset car une nouvelle fois, nous avons flâné plus qu’il ne faut. En raison, de la profusion de pistes, je sors mon GPS dans lequel j’ai enregistré le tracé du jour. Il nous entraîne tout bonnement plein est vers une piste principale puis à un croisement où se trouvent un bel orri et une source captée près d’un cortal en ruines. Je regarde ma carte IGN, tous ces édifices sont bien là, il s’agit du Cortal Queraut non loin du Roc des Iules, petits mille-pattes noirs appréciant les lieux humides, ce qui est le cas ici ! Là, devant l’ancienne bergerie en ruines, on retrouve le balisage jaune qui file puis descend vers Mosset dans des décors sans cesse renouvelés. Ici, les vues sur le Canigou enneigé sont extraordinaires. Là, entre landes, chaos granitiques, cortals oubliés, bois et parfois pelouses, il faut suivre avec attention les marques peintes en jaune pas toujours évidentes à discerner. Après un nouveau cortal et la descente d’un sentier très raviné, on aboutit sur un « pla » herbeux où paissent quelques vaches. De toute évidence, on est ici à la croisée de plusieurs chemins car quelques cairns partent aussi bien à droite qu’à gauche. Par erreur, nous prenons à gauche le chemin qui descend vers Molitg-les-Bains avant de nous raviser et de partir à droite, grâce, il faut bien le dire, à notre GPS. Dans la descente, le sentier désormais évident entre dans un bois de petits chênes pubescents aux feuilles encore roussies. Ce sentier nous amène sans problème jusqu’à Mosset dont on a de magnifiques vues aériennes bien avant d’y arriver. Quelques derniers lacets lassants, lassitude que je comble aisément en cherchant quelques fleurs pour mon herbier photographique. Le village est enfin là, perché qu’il est sur sa petite éminence, alors un dernier dénivelé s’impose pour retrouver notre voiture près de la Tour des Parfums. Ouf ! La boucle se referme après un peu plus de 17 kilomètres parcourus pour un dénivelé total de 645 mètres environ. Un conseil : cette randonnée est à faire avant ou après les canicules de l’été. Cartes IGN 2348 ET Prades-St-Paul-de-Fenouillet Top 25.

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L'Abbaye de Saint-Martin-du-Canigou (1.055m) depuis Vernet-les-Bains (670m)

Publié le par gibirando


 
Ce diaporama est enjolivé avec 4 musiques de Gheorghe Zamfir (Flûte de pan). Elles ont pour titre : "Le Berger Solitaire" (avec James Last), "Cavatina""Adagio" et "Ave Maria".
STMARTINCANIGOUIGN

Ayant fêté très succinctement l’anniversaire de ma 100eme randonnée dans les Pyrénées-Orientales par un petit hommage au grand pyrénéiste Georges Véron dont les nombreux ouvrages ont réussi à me transmettre le virus de la randonnée pédestre, je voulais vraiment marquer le coup pour ma 101eme. Je voulais fêter ce cap des 100 randonnées inscrites dans mon blog pour notre beau département et en trouver une, à la fois un peu exceptionnelle sur le plan de la découverte mais à la fois sportive de telle manière qu’elle remplisse une belle journée de marche. Alors, il m’a fallu un peu de réflexion pour arriver à la trouver car si c’est vrai qu’il en reste quand même quelques-unes à découvrir, elles ne sont pas vraiment légions surtout à la fin de l’hiver quand la neige est encore bien présente sur les plus hauts sommets. A une autre saison, j’aurai pu gravir le Canigou et réparer ainsi ce vide de ne pas encore avoir rédigé d’article sur notre Olympe catalan mais l’hiver est encore bien là et « faire » ainsi, dans la poudreuse, notre mythique sommet n’aurait pas vraiment été raisonnable surtout à mon âge. Alors comme le dit si bien le proverbe « faute de grive on mange du merle » et en l’occurrence mon merle à moi, il s’est prénommé Martin et heureux présage il s’agissait d’un Saint…Saint-Martin du Canigou bien sûr. J’avais donc décidé pour cette 101eme randonnée dans les Pyrénées-Orientales de me rendre à la célèbre abbaye. Rien de plus facile me direz-vous ! C’est vrai et pour ceux qui connaissent déjà le lieu, j’aurais pu emprunter la piste qui y monte à partir de Casteil et le tour était joué et l’affaire pliée en une paire d’heures. Non, comme je l’ai dit plus haut, ce n’était pas le but que je recherchais alors j’ai choisi sans doute la manière la plus difficile et la boucle la plus sportive pour me rendre à la belle abbaye et en revenir. Alors jugez-en, ce fut presque un pèlerinage ou plutôt un chemin de croix : départ à partir de Vernet-les-Bains, altitude 670 mètres, puis direction le col de Llavent (958 m) par l’itinéraire des cascades (Saint-Vincent et des Anglais mais on n’y va pas !) puis celui du Bac. Là après le col de Llavent, on grimpe dans la forêt du Bois de la Ville en enchaînant plusieurs ravins qui descendent à flanc nord du Canigou et que l’on enjambe presque toujours dans leur partie la plus haute. Chaque ravin franchi nous amène toujours plus haut. C’est d’abord celui de la Guille puis celui des Cirers et enfin celui de l’Asmoursadous. Là, à la Font del Bac dels Monjos à 1.347 mètres d’altitude, on atteint le point culminant de la balade et on amorce enfin la descente en lacets vers l’abbaye (1.055 m). Je n’ai quitté l’abbaye qu’après une remarquable et intéressante visite qui dure une heure environ. Là, pour le retour, j’ai à nouveau choisi la difficulté  en effectuant la descente au sud de l’abbaye par le ravin du Ridoulté qui tout en bas rejoint celui du Cady. Là, direction Casteil (800 m) puis l’entrée du camping du Domaine Saint-Martin. Là, j’ai repris la direction du col de Llavent pour finir et rejoindre Vernet-les-Bains par le Pic de l’Alzina (1.017 m) et le Belvédère « Comte Henri de Burnay ». Voilà, la boucle en forme de « grand huit » biscornu que j’ai réalisé en huit heures. Départ le matin à 10h15 et arrivée le soir vers 18h30 en y incluant bien sûr, la flânerie habituelle, les nombreux arrêts photos et autres, la découverte du site, l’attente de l’horaire puis la visite de l’abbaye et deux ou trois petites pauses pique-niques. En raison même de la configuration dans laquelle l’itinéraire se faufile et des nombreux lacets, il est difficile de mesurer cette boucle sur une carte IGN. Personnellement, je l’estime à une quinzaine de kilomètres voire seize ou dix-sept pour un dénivelé de 680 mètres environ mais ça reste néanmoins une randonnée relativement difficile avec quelques passages laborieux notamment du côté de la Font del Bac dels Monjos où quelques câbles bien pratiques ont été scellés en guise de mains courantes. Sinon que dire de plus pour vous faciliter cette balade . Personnellement, j’ai laissé ma voiture au parking Boulevard Lambert Violet puis en sortant du parking, j’ai remonté ce boulevard à gauche sur quelques mètres pour prendre à droite des escaliers rejoignant un terre-plein herbeux où une curieuse grotte apparaît sur la gauche. En prêtant attention, on remarque déjà un balisage jaune qui monte vers le petit lotissement du « Village Catalan ». Les beaux panoramas sur Vernet se dévoilent déjà. On poursuit en passant devant le lotissement et tout au bout, on retrouve le balisage jaune qui monte encore quelques escaliers et là, on entre immédiatement de pleins pieds dans la forêt où quelques panonceaux directionnels sont présents un peu plus haut. On ignore les autres directions y compris celle du « Belvédère » car on reviendra par là et on prend le sentier qui indique « Vernet-St Vincent 0H10 ». A cette époque de l’année,  c’est aux sifflets mélodieux des merles et aux sons du tambourinage infernal des piverts que ce sentier m’amène très naturellement vers le chemin dit de Saint-Vincent. Il suffit de poursuive cette large piste qui file vers les cascades de Saint-Vincent et des Anglais et il ne faudra la quitter qu’à une croisée de chemins où un panonceau indique « Col de Llavent et Pic de l’Alzina. Ce pic, c’est cette « serrat » très boisée qui se situe sur la droite du chemin. Le Canigou, lui, très enneigé mais visible qu’en de rares occasions et selon les lacets du sentier, est soit devant soit sur la gauche A partir de cette intersection, la suite de mon itinéraire est quasiment unique ou bien parfaitement balisée et elle ne présente donc aucune difficulté quand au tracé que je décris.  Au col de Llavent, on emprunte bien sûr la direction de « l’abbaye de Saint-Martin-2h ». A partir de là, la randonnée devient le pendant de celle que j’avais décrite dans ce blog à la Tour de Goa. D’ailleurs, la tour, on la voit déjà et elle apparaît très souvent dans le décor tout au long de la journée. Mais, aujourd’hui, au regard de tous les merveilleux panoramas qui se dévoilent de l’est jusqu’au nord mais surtout vers l’ouest, la belle Tour de Goa n’est qu’un détail presque insignifiant perdu au sein de ces merveilleux paysages . Non, aujourd’hui, on regarde bien plus loin et c’est une immense partie du Conflent qui se distingue jusqu’aux confins du Capcir et de la Cerdagne d’un côté et du Roussillon de l’autre. Par contre, comme nous avions eu l’occasion de le voir depuis les crêtes qui mènent à la Tour de Goa, de la même manière, Casteil et Vernet-les-Bains apparaissent superbement tout au fond du Vallon du Cady mais aujourd’hui nous en avons une vision quasi symétrique depuis l’autre versant. Plus on s’élève et plus le sentier au dessus d’impressionnants ravins très abrupts devient compliqué avec quelques passages de gros pierriers et quelques franchissements rocheux où les mains seront aussi utiles que les pieds. Ici, c’est le terrain de jeux favoris des isards et peut-être aurez-vous la chance d’en apercevoir, ils sont souvent présents dans les éboulis et donc visibles pour peu qu’on soit suffisamment attentifs et silencieux. Même s’il est préférable d’avoir le pied presque aussi sûr qu’eux et d’être aguerris à ce type de sentier, ne vous laissez pas impressionnés par tous ces ravins et ces à-pics vertigineux, le sentier reste somme toute praticable pour peu que l’on fasse un minimum attention. D’ailleurs, nos ancêtres l’ont amplement arpenté ce sentier et vous y découvrirez sans doute avec étonnement de nombreux vestiges d’un pastoralisme aujourd’hui disparu : cabanes de pierres sèches, orris et cortals souvent en ruines sont bien présents. Vous y découvrirez aussi de très nombreux noisetiers et parfois quelques cerisiers et même si insérés dans la végétation exubérante actuelle, ces plantations peuvent vous paraître aujourd’hui anarchiques, il s’agit bien d’anciennes cultures fruitières. Comme dit plus avant, à la Font del Bac dels Monjos, quelques mains courantes aident à franchir les passages les plus ardus. Peu après, quelques filets ont été tendus entre les sapins aux endroits les plus périlleux. La descente vers l’abbaye commence quelques mètres plus loin à condition de négliger le sentier qui file vers l’abri de Moura et d’emprunter celui qui part à droite. Ce carrefour nécessite d’être vigilants. En moins de 15 minutes, on est à Saint-Martin-du-Canigou mais inévitablement, on s’arrête de nombreuses minutes au belvédère qui le surplombe. Perchée sur un éperon rocheux, c’est sans doute de cette plate-forme que l’abbaye construite en 1009 par Guifred II, Comte de Cerdagne se révèle le mieux dans son intégralité. Blottie dans un petit écrin de verdure, l’ancien monastère roman apparaît vraiment dans toute sa splendeur avec son église (ou plutôt ses deux églises superposées une sur l’autre mais peu discernable de là, il est vrai !), son clocher lombard, son jardin et son cloître aux magnifiques arcades composées de superbes chapiteaux et de colonnes de marbre. L’édifice était complètement en ruines au début du 20eme siècle quand Jules Carsalade du Pont, évêque de Perpignan le racheta en 1902 et entreprit de le restaurer. Des milliers de volontaires participèrent à cette  magnifique entreprise de rénovation mais il faut le reconnaître, c’est sans doute grâce à cette initiative de Monseigneur Carsalade du Pont que le Massif du Canigou devint cette montagne sacrée. A cette entreprise hors norme de 1902, il faut aussi se souvenir que quelques années auparavant, le grand poète Jacint Verdaguer était venu chercher à Saint-Martin-du-Canigou son inspiration pour son poème « Canigo » et on comprend mieux pourquoi le fabuleux sommet est devenu un symbole adoré de tous les catalans.  Grâce au père Bernard de Chabannes qui termina les travaux et permit ainsi une renaissance à la spiritualité, l’abbaye retrouva définitivement son lustre d’antan. Depuis 1988, l’abbaye est occupée par une Communauté des Béatitudes qui présente l’originalité d’être composé de fidèles de tous horizons (frères et sœurs consacrées mais aussi laïcs mariés ou non). Je ne vais pas ici vous raconter toute l’histoire de Saint-Martin-du-Canigou car ce serait bien trop long mais sachez qu’il existe de nombreux sites Internet qui lui sont consacrés dont celui de l’abbaye. J’espère que grâce à ma randonnée, vous aurez envie d’aller la découvrir en profitant d’une visite guidée. L’abbaye millénaire mérite vraiment qu’on y prête intérêt et qu’on y consacre quelques euros et éventuellement quelques agréables efforts sportifs. Je vais donc terminer cet article en vous racontant comment on peut refermer cette longue mais très jolie boucle. Personnellement, j’ai quitté l’abbaye et rejoint Casteil par le Ravin du Ridoulté car je ne connaissais pas ce sentier. Mais, vous pourrez opter pour l’autre itinéraire plus praticable qui suit la piste carrossable jusqu’à Casteil et au passage vous en profiterez pour découvrir la chapelle de Saint-Martin-le-Vieux. A Casteil, pour rejoindre Vernet, vous aurez le choix entre mon tracé ou bien plus simplement, suivre l’itinéraire qui longe puis emprunte la D.116. Si vous faites le choix d’effectuer le même parcours que moi, prenez la direction du cimetière (ne la prenez pas si vous êtes mort….. de fatigue bien sûr !) puis du Domaine Saint-Martin. Le tracé a été quelque peu modifié par rapport à la dernière carte IGN. Des panonceaux directionnels sont présents à droite de l’entrée du camping et désormais, il faut emprunter la direction de la Cascade de Dietrich puis contourner le camping par la droite pour rejoindre le col de Llavent. Le balisage jaune est toujours présent. Au col de Llavent, il suffira de suivre la direction de Pic de l’Alzina pour rejoindre Vernet en terminant par la découverte du Belvédère de Burnay qui domine et laisse entrevoir des vues magnifiques sur la cité. Ce retour par le Serrat de l’Alzina présente l’avantage de vues assez époustouflantes sur le sommet du Canigou encore très enneigé en cette saison mais également sur son flanc nord alternant splendides forêts et hautes falaises déchiquetées. Vraiment beaucoup de belles choses à découvrir sur ce parcours sportif qui s'adresse aux bons marcheurs ! Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25.

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Comme les dix doigts de mains....mutilées.

Publié le par gibirando


Nous sommes à 4 jours du premier tour des élections présidentielles et ils sont dix candidats en lice. Dix, un nombre fascinant et magique aux multiples interprétations : pour Pythagore, il était par exemple, le symbole de l’Univers, pour les Hindous le dix a un pouvoir magique, chez les Mayas, il représentait la fin d'un cycle et le début d'un autre et pour eux , le dix était considéré comme étant le chiffre de la vie et de la mort, pour les Romains et leurs calendes (non, elles n’étaient pas grecques !), les neuf premiers chiffres représentaient des dieux et le dix représentait la somme des pouvoirs divins qui permettait de maintenir la cohésion du cosmos.  Les candidats devraient y penser à la cohésion car nous en aurons sans doute bien besoin après ces élections. Mais dix, c’est surtout le nombre qui nous ramène aux doigts de nos mains d’êtres humains. Mais en regardant ces femmes et ces hommes à la télévision, je me dis, dommage que nos candidats ne soient pas unis comme les dix doigts de nos mains. Nous en aurions tellement besoin de cette cohésion « romaine », de ce pouvoir magique « hindou », nous en aurions tellement besoin d’en finir avec ce cycle « maya » désastreux pour retrouver un Univers « pythagoricien » bien meilleur. Avec le nombre dix, tout semble se tenir et c’est un chiffre qui devrait être plein d’espoir. Non, à la place de cette espérance, de ces espoirs, nous avons dix candidats qui sont comme les dix doigts de mains mais des mains qui seraient……comme mutilées et donc inutiles et improductives…Et pourtant, quand on observe, tour à tour, certaines de leurs idées, on peut y voir de bonnes choses….ou plutôt de bonnes promesses….Je me suis amusé à prendre pour chacun d’eux la toute première résolution de leur projet ou de leur programme électoral figurant sur Internet et voilà ce que j’y ai trouvé :

Nathalie Arthaud :Ce pro­gramme s’arti­cule autour de trois idées : pour mettre fin au chômage, il faut imposer au grand patronat l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire ; il faut imposer à l’État des embauches dans les services publics déjà existants ou encore à créer, utiles à toute la population ; pour assurer un pouvoir d’achat convenable pour tous, il faut imposer l’augmentation de tous les salaires et de toutes les retraites et pensions. Il faut garantir ce pouvoir d’achat par l’indexation automatique des salaires, retraites et pensions sur le coût de la vie, mesuré par la population travailleuse elle-même ; pour démontrer que tout cela est possible, réaliste, et que la classe capitaliste peut en assurer le financement sans même se retrouver sur la paille, il faut imposer le contrôle des travailleurs sur les entreprises industrielles et bancaires, en commençant par supprimer le secret des affaires.

François Bayrou :Le redressement de notre pays commencera par le rétablissement de nos finances publiques. Car le premier devoir de l’État, c’est de mettre en ordre ses affaires ! Le premier devoir de l’État, c’est de mettre la France en état de sortir du surendettement, parce que le surendettement des familles et celui de l’État, c’est la même angoisse et la même dépendance.

Jacques Cheminade :Les autres candidats à l’élection présidentielle s’expriment comme si la météorologie politique était à peu près normale. Ils administrent un système qui meurt. Le risque est que notre avenir et celui des générations futures partent avec eux. Je monte sur la scène pour répondre au tragique de la situation. Mon projet repose sur cinq piliers qui forment ensemble cette réponse. Je ne vais pas reproduire ici la totalité du programme de Jacques Cheminade mais on peut résumer ces 5 points : combattre l’oligarchie politique par une politique citoyenne, combattre l’oligarchie financière, rétablir une économie au service de l’homme, investir dans la créativité humaine et créer une alliance des peuples pour combattre ces oligarchies.       

Nicolas Dupont-Aignan :Consulter les français sur les sujets majeurs. Notre pays souffre à juste titre d’un divorce profond entre sa classe poli­tique et le peuple. C’est pourquoi je mettrai en place le référendum d’ini­tiative populaire, afin de permettre aux français de mieux s’exprimer à tous les échelons de notre vie démocratique. Je m’engage également à consulter les français directement par ré­férendum pour toutes les réformes majeures dont dépend l’avenir de notre pays.

François Hollande :La santé pour tous. Déserts médicaux, préservation de l’hôpital public, encadrement des dépassements d’honoraires, augmentation de la part forfaitaire des médecins généralisés, avec François Hollande, l’accès à la santé pour tous, c’est maintenant !

Eva Joly :Protégeons la planète construisons l’avenir : Lutter contre la corruption, lever le secret bancaire, s’attaquer aux paradis fiscaux : L’accaparement des richesses rime souvent avec celui des ressources. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. C’est lorsque que les ressources naturelles sont détournées au profit de quelques-uns que les équilibres planétaires sont menacés.

Marine Le PEN : Mon projet présidentiel est complet et cohérent. Il est le seul à aller vraiment au fond des choses, pour assurer le redressement de notre pays, la prospérité de son peuple, et le rayonnement de la France dans le monde. Mon projet fixe un cap pour la France. Sa cohérence, c’est le rétablissement partout de l’autorité de l’Etat, face aux puissances d’argent, aux communautarismes, aux féodalités et à l’effondrement de la morale publique. Je souhaite une France forte, sûre d’elle-même et de ses valeurs, qui puisse garantir à chacun de nos compatriotes la sécurité, une éducation, l’emploi et des conditions dignes d’existence. C’est en s’appuyant sur ce qui fait la force de la France et les valeurs de notre République, en misant sur l’Etat-Nation, que nous pourrons atteindre cet objectif impérieux.

Jean-Luc Mélenchon :Partager les richesses et abolir l’insécurité sociale. La France est plus riche que jamais. Mais jamais non plus cette richesse n’a été aussi peu partagée. Les réformes libérales qui se sont encore accélérées sous le pouvoir actuel ont permis à une petite minorité d’accumuler des fortunes considérables. La pauvreté et la précarité se sont étendues, touchant des secteurs jusqu’ici préservés. L’égoïsme social des possédants viole l’intérêt général. En partageant les richesses et en garantissant le droit de chacun à une vie stable et digne, nous permettrons à tous de vivre mieux. C’est le premier chantier de notre programme.

Philippe Poutou :Le taux de chômage en France a atteint 10 %. Il y a maintenant 4,5 millions de chômeurs, 1,3 million de plus depuis 2008. Les conditions de travail se dégradent à grande vitesse, et le pouvoir d’achat se réduit avec l’augmentation des prix et la stagnation des salaires. Le nombre de pauvres en France a atteint 8,2 millions en 2009. En Grèce, où la crise économique a quelques pas d’avance, un tiers de la population vit dans la pauvreté, le nombre de SDF explose, certains salaires ont diminué de 40 %.Tout cela n’est pas une fatalité, c’est le résultat de politiques et d’une crise du capitalisme qui nous menace tous. La crise est le produit d’une situation folle. Alors que l’économie entrait en récession, les capitalistes ont fait le choix de maintenir à tout prix leurs profits en décidant de licencier et de maintenir des salaires bas, de prêter massivement aux populations et aux états à des taux usuriers. Au lieu d’investir cet argent, ils ont préféré le placer dans la finance. Le résultat était inévitable : les populations et les pays les moins puissants ne peuvent plus payer, l’argent investi dans la finance a perdu sa valeur puisqu’il ne correspondait à rien, et l’économie s’effondre.

Nicolas Sarkosy :Rendre la parole aux Français, en sollicitant leur avis par référendum quand ce sera nécessaire pour surmonter les blocages. Réduire le nombre de parlementaires et réserver un certain nombre de sièges à la proportionnelle aux élections législatives, pour que tous les grands courants de notre vie politique soient représentés au parlement....

Voilà à peu de choses près comment commencent les programmes de chacun des 10 candidats.

Et c’est presque une évidence, à moins d’être un « grand argentier » ou un grand patron du CAC 40 ou plus simplement un « nanti »,  comment pourrait-on être opposé à ces quelques « bonnes » orientations :

  • Mettre fin au chômage et garantir le pouvoir d’achat selon Nathalie Arthaud.
  • Redresser le pays et nos finances publiques selon François Bayrou.
  • Combattre toutes les oligarchies quelles soient politiques, commerciales ou financières et redonner du pouvoir aux peuples comme le préconise Jacques Cheminade.
  • Consulter les français par référendum sur les sujets majeurs comme l’avance Nicolas Dupont-Aignan.
  • Une santé accessible à tous les français selon François Hollande.
  • Protéger la planète et ses ressources naturelles comme le demande Eva Joly.
  • Restaurer l’autorité de l’Etat propose Marine Le Pen.
  • Partager plus équitablement les richesses et abolir l’insécurité sociale comme le promet Jean-Luc Mélenchon.
  • Faire face à la crise en luttant contre cette économie capitaliste qui menace le monde et fait chaque jour de plus en plus de pauvres comme le préconise Philippe Poutou.
  • Et enfin, mais on est en droit de se demander pourquoi Nicolas Sarkosy n’ a pas déjà instaurées ces idées-là : redonner la parole  aux Français, réduire le nombre de parlementaires et faire en sorte que tous les courants politiques soient plus justement représentés au parlement.

Voilà 10 idées qui pourraient s'écrire dans un seul et même programme, faisant sans doute l’unanimité de nombreux électeurs et ainsi rassemblées, ces idées ressembleraient aux 10 doigts de deux mains qui s’entrelacent et forment ainsi  le début d’une certaine cohésion.

Mais non, tout ça serait vraiment trop beau et il faut déjà se dire que dès dimanche soir,  le nombre 10 n'aura plus guère d'importance puisque de nos dix candidats, il n’en restera plus que deux…..et là….c’est une autre « paire »….., une autre paire de « manches »  bien sûr…..

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100 randonnées dans les Pyrénées-Orientales, ça se fête !!!

Publié le par gibirando

Avec cette randonnée au Sarrat Naout, je viens d'atteindre mes 100 randonnées dans les P.O.!!!

Aux vrais randonneurs de notre beau département, ça leur rappellera sans aucun doute le titre d'un ouvrage bien connu du célèbre pyrénéiste Georges Véron....

Très modestement, je tente de marcher dans ses traces mais je l'avoue c'est très très difficile voire impossible tant notre "ami" Georges avait fait de la randonnée et de nos belles Pyrénées la passion de sa vie...

En tous cas, quand je suis arrivé dans le département, c'est ce livre-là qui m'a fait aimer la randonnée pédestre et j'ai commencé par le G.R.10 que Georges avait inventé...alors normal que je lui dédie cet anniversaire...


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Le Sarrat Naout (1.310 m) et Gatespa depuis le Col Bas (1.035 m) à Rabouillet

Publié le par gibirando



Ce diaporama est agrémenté de deux musiques interprétées par le guitariste britannique Peter White. Elles ont pour titre : "Walk On By" et "Promenade".
  LE-SARRAT-NAOUT
SARRATNAOUTIGN
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Le 9 mars dernier, nous avons réalisé une très jolie randonnée au Sarrat Naout et à la Maison forestière de Gatespa à partir de Rabouillet ou plutôt du Col Bas (1.035 m) qui se trouve au dessus du village et que l’on atteint par une voie carrossable à travers la magnifique forêt communale. Mais malgré la beauté de cette agréable balade, j’ai quelque peu hésité avant de la  mettre sur mon blog. En effet, quand nous y sommes allés, les vents extrêmement violents qui avaient sévi en début d’année avaient fracassé et mis à terre une quantité très importante d’arbres sur les hauteurs les plus élevées du pays Fenouillèdes. Or, c’est justement dans ce secteur de la forêt de Boucheville où passe le GRP Tour des Fenouillèdes que nous avons emprunté au départ que les dégâts semblent avoir été les plus considérables. Bon, en jouant à saute-mouton par-dessus les grands conifères couchés, nous avons réussi à boucler le circuit initialement prévu, mais il faut l’avouer, ce n’était pas très plaisant. Alors j’espère que si un de ces prochains jours, vous envisagez de refaire cette randonnée, les organismes chargés de l’entretien de la forêt auront amplement déblayé ces chemins. C’est tellement plus agréable de cheminer tranquillement sans avoir à déjouer de multiples obstacles ! C’est d’autant plus agréable que ce coin regorge de merveilles faunistiques trop souvent apeurées par les actes de chasse alors quand on a la chance dans une même journée de voir trois chevreuils (2+1), un renard, un écureuil et de multiples oiseaux, on est « chanceux » et on devient automatiquement des randonneurs heureux. De plus, si vous y allez aux beaux jours, vous y découvrirez une flore vraiment exceptionnelle. Je précise toutefois que la plupart des arbres couchés en travers du chemin l’étaient peu après le départ sur une fraction très réduite du parcours et essentiellement sur le tracé du Tour des Fenouillèdes. Les autres chemins ont été très praticables. Malgré son altitude de 1.310 mètres, le « Sarrat Naout » n’est pas en lui-même un objectif à conquérir impérieusement. Recouvert d’une épaisse hêtraie, ici, il n’y a pas vraiment de merveilleux panoramas à observer depuis son sommet hors mis peut-être dans son approche où les vues se dévoilent sur la grandiose forêt de Boucheville et plus loin vers les Corbières et son Pech de Bugarach puis dans sa redescente où quelques fenêtres s’entrouvrent sur les massifs du Madres et du Dourmidou et plus loin vers les Pyrénées Audoises et Ariégeoises. Non, on y va surtout pour le plaisir de marcher en forêt et  la seule gloire que l’on peut en tirer mais tout de même très modeste et pas vraiment sportive, c’est de se dire que l’on a gravi le plus haut sommet des Fenouillèdes. Si j’ai déjà expliqué à plusieurs reprises que « sarrat », « serrat », « serra », « serre »  tout comme  « sierra » signifiait « ligne de crêtes, de montagnes, de collines, de sommets, etc… », peut être vous demanderez-vous ce que signifie « naout » ? Eh bien, en occitan, « naout », mot assez bizarre il est vrai, veut dire  « haut » et le « Sarrat Naout » c’est tout simplement la « Montagne  Haute ». J’ai fait quelques recherches sur l’origine de ce mot et voilà ce que Jacques Azais, Président de Société Archéologique de Béziers écrivait en 1845 dans son « Essai sur la formation et sur le développement du langage des hommes » :

MOT-NAOUT
Edifiant non ! Mais reprenons notre marche en avant. Au départ du Col Bas,  on emprunte le tracé du GRP Tour des Fenouillèdes balisé en jaune et rouge. Après avoir parcouru un peu plus de 3 kilomètres et après un virage en épingle à cheveux, on arrive à la jonction de trois chemins. On délaisse le Tour des Fenouillèdes qui continue à droite vers Gatespa, on ignore l’itinéraire central et on fait le choix du chemin le plus pentu qui part complètement à gauche. On va grimper sans pour autant atteindre la crête car peu avant celle-ci on fait le choix de continuer à droite sur un large sentier qui s’aplanit et file en balcon au dessus de l’aire de pique-nique de Gatespa. De là, on aperçoit tout en bas, la maison forestière que l’on découvrira au retour. Le dôme du Sarrat Naout, désormais droit devant, à moitié hêtraie et à moitié sapinière apparaît presque comme une évidence. Le sentier remonte un peu, laisse entrevoir des vues superbes sur l’immensité de la belle forêt et au loin sur les blanches Corbières et retrouve à nouveau un large chemin balisé en jaune qui arrive directement de la Vallée de la Désix. Ce large sentier file tout droit vers le Sarrat Naout, arrive à un nouveau carrefour ou il devient piste en bifurquant vers la droite. Il suffit de poursuivre cette piste si l’on veut éviter de monter au sommet de notre objectif du jour. Sinon, il faut poursuivre tout droit l’itinéraire qui entre dans le bois dont un panneau est là pour nous rappeler que nous sommes dans la forêt domaniale d’Ayguesbonnes-Boucheville. Le modeste dénivelé s’élève d’abord sous de grands sapins puis ces derniers laissent tout à coup la place à d’immenses hêtres droits comme des « I ».Comme je l’ai déjà dit, le sommet ne présente pas un intérêt particulier et seule une borne « IGN » et la pente qui redescend subitement nous font prendre conscience que celui-ci a été atteint. Bien enneigée le jour de notre balade mais heureusement pas réellement verglacée, la descente est très pentue par endroit mais comme quelques vues apparaissent sur la gauche et parfois droit devant, on peut prendre son temps pour l’accomplir et atteindre le Col de Mateplane où l’on retrouve la piste ignorée précédemment. On délaisse bien évidemment cette première piste à droite qui nous ramènerait au pied du Sarrat Naout sur l’itinéraire déjà emprunté et on préfère la poursuivre pour rejoindre le tracé du Tour des Fenouillèdes. Attention peu après la côte 1152, le Tour des Fenouillèdes abandonne la piste forestière au profit d’un minuscule sentier mal balisé en jaune qui descend dans la sombre  forêt pour rejoindre la Maison forestière de Gatespa. Je dis « attention » car depuis mon Tour des Fenouillèdes de septembre 2011, cette courte portion en forêt qui était déjà difficile à appréhender sans GPS, a été en partie pulvérisée par les bulldozers. Quelques arbres où était peint le balisage ont été abattus et sans un GPS vous aurez toutes les peines du monde à vous y retrouver pour rejoindre la maison forestière. Je vous conseille donc d’y préférer l’itinéraire bis que j’ai indiqué en bleu sur la carte IGN. Gatespa est vraiment une clairière très agréable avec une aire de pique-nique composée de grandes tables, de longs bancs de bois et de plusieurs barbecues où à la belle saison des grillades peuvent être organisées. Captée et agrémentée en fontaine, quelques mètres plus loin, coule une agréable source d’eau fraîche qui s’appelle la Font de Coulom. Pour rejoindre la voiture, on passe devant la Maison forestière de l’ONF puis on a le choix entre deux itinéraires. Soit on choisit d’emprunter le Tour des Fenouillèdes soit, comme nous l’avons fait, on opte pour la piste qui descend à gauche vers une autre aire de pique-nique intitulée Rond-Point sur la carte IGN. On rejoint rapidement une route bitumée qui permet d’accéder en voiture à Gatespa depuis la commune de Vira. On ignore le bitume et on poursuit tout droit la piste forestière en terre qui file parallèle à celle du Tour des Fenouillèdes. Ce chemin évite de reprendre  le même itinéraire qu’à l’aller mais surtout il présente l’avantage d’être moins en sous-bois et donc d’être plus ouvert sur un horizon et des panoramas à découvrir. D’ici, on aperçoit essentiellement la magnificence de la forêt, le synclinal de Saint-Paul et plus loin les Corbières du côté du Roc Paradet, des Gorges de Galamus et des Serres de la Quille. Cette piste finit par rejoindre celle du Tour des Fenouillèdes peu avant le Col Bas où la boucle se referme après 5 heures, arrêts et siestes incluses, d’une flânerie très excessive. Histoire de clore agréablement cette belle journée et cette jolie balade en forêt, nous avons terminé par un agréable goûter organisé au petit lac de Rabouillet, point d’eau très rafraîchissant en pleine forêt alimenté par une source captée qui descend directement du flanc sud-est du Sarrat Naout. La distance a été d’environ 13 kilomètres pour la boucle accomplie, un peu plus si vous optez pour la variante conseillée pour rejoindre Gatespa. Le dénivelé est de 275 mètres ce qui  pour une randonnée qui part d’un Col Bas pour gravir une « Montagne Haute » est, vous en conviendrez, presque ridicule ! Carte IGN 2348 ET Prades- Saint-Paul-de-Fenouillet Top 25.

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Mes photos perso

Publié le par gibirando

Mes photos de rando du temps de Kazéo
Voir la galerie (cliquez)

 

 

 

 

 

 

 

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La Forêt domaniale d'Ax-les-Thermes en raquettes depuis Ax-Bonascre.

Publié le par gibirando


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Ce diaporama est agrémenté de la musique "Time To Say Goodbye (Con Te Partiro)" composée par Francesco Sartori paroles de Lucio Quarantotto et interprétée d'abord en duo par Sarah Brightman et Andrea Bocelli puis dans une version instrumentale par l'orchestre de James Shearman dirigé par David Abell.
AX-BONASCRE
AXBONASCREIGN
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Comment refuser une invitation pour une randonnée en raquettes dans la Forêt domaniale d'Ax-les-Thermes quand s’annonce une superbe journée ensoleillée ? Vous savez, ce type même de journée d’hiver où l’air est merveilleusement pur, le ciel admirablement bleu, le soleil magnifiquement ardent  et qu’en plus le dieu Eole, lui, a décidé de rester dans son palais pour ne pas venir éventer cette sortie qui s’annonce déjà sous les meilleurs auspices. Bon, il faut parfois faire quelques kilomètres pour avoir tout ça en même temps mais quand au sommet d’une montagne, les raquettes aux pieds et les bâtons à la main, il ne reste plus qu’à descendre pour jouir de prodigieux panoramas sur une Ariège enneigée incroyablement belle et boisée, alors là c’est génial ! C’est le must ! C’est le pied ! Et bien, ce « pied » ou plutôt nos pieds, nous les avons chaussé de raquettes et ce coin où nous avons été  invités c’est la charmante station pyrénéenne d’Ax-Bonascre où nous sommes allés randonner dans la superbe forêt domaniale. Ce formidable domaine skiable est  désormais plus connu sous le nom d’Ax-3 Domaines et cette dénomination, il le doit à trois territoires montagnards étagés à des altitudes quelque peu différentes : il y a le Plateau de Bonascre situé en 1.390 et 2.000 mètres où se trouve la sympathique station et le Bois de la Crémade et de Manseille, il y a le domaine du Saquet situé lui entre 1.800 m et 2.300 m occupé entre autres par le Bois de la Griolle et il y a enfin,  le Campels, versant est des sommets les plus élevés que sont le Tute de l’Ours (2.255 m) et la Couillade de Llerbès (2.305 m). Ça vaut vraiment le coup d’aller passer une belle journée là-bas et  à fortiori plusieurs si vous avez décidé d’y aller pour quelques jours de vacances car l’ union de ces  trois domaines fait désormais partie du Top 10 des stations pyrénéennes de sports d’hiver. Bon, en ce qui concerne notre courte excursion, il faut avouer que cette sortie en raquettes c’est plutôt un petit dérivatif qu’une vrai randonnée. Jugez-en par vous-mêmes : une prodigieuse montée en télécabine et une balade essentiellement en descente avec quelques portions planes que l’on effectue en moins de 2h30 sur le parcours que je décris ici. Comme je l’ai dit plus haut, le départ peut s’effectuer par la télécabine de Bonascre qui nous amène au terminus c'est-à-dire presque au sommet du Saquet à 2.021 mètres d’altitude. Là, en sortant de la station de la télécabine, au milieu des innombrables skieurs,  les randonneurs en raquettes que nous sommes passent inévitablement pour des originaux voire des extra-terrestres descendus d’une autre planète. En raison des splendides panoramas qui se dévoilent sur une immense portion du domaine et une « bonne » partie de l’Ariège, on oublie vite les regards « facétieux » car les panneaux indicatifs  sont déjà là et il est temps d’amorcer la descente qui commence par longer sur la gauche une piste skiable. Sur une couche de neige idéale, entre piste et forêt, l’invisible sentier poursuit sa descente et pour ne pas se tromper, il suffit de suivre les panonceaux jaunes ornés de deux raquettes bleues. Ce logo bien présent, cloué sur de nombreux sapins, on va y prêter attention en permanence et il suffira de les suivre et de les respecter pour retrouver le village et par là même l’arrivée. Cette descente qui alterne petits sentiers en sous-bois et larges pistes forestières encadrées de hauts sapins  permet de découvrir une petite partie de la forêt domaniale d’Ax-les-Thermes et plus particulièrement le Bois de la Griolle avec sa cabane et sa fontaine de Manseille, et le Bois de la Crémade et de Manseille. De temps en temps, quelques belles trouées laissent entrevoir des vues admirables sur des chaînes enneigées où culminent et se détachent de nombreux hauts sommets à plus de 2.000 mètres d’altitude. Pour n’en citer que quelques uns, vous pourrez voir : au départ et vers le sud le Tute de l’Ours (2.255 m) et derrière lui le Pic de l’Etang Rebenty (2.415 m), vers l’est et de l’autre côté de la vallée où coule l’Ariège, le Pic de l’Estagnas (2.615 m), le Pic des Perdrix (2.310 m) le Pic d’Aygue Longue (2.394 m), le Pic de Cimet (2.423 m), le Pic des Estagnols (2.350 m), le Pic de Brasseuil plus communément appelé Dent d’Orlu (2.222 m) en raison de sa forme et du vallon du même nom qu’elle domine. Au nord c’est le Signal du Chioula (1.507 m) et surtout la Montagne de Tabe qui se détache à l’horizon avec les pics de Soularac (2.368 m), de Saint-Barthélemy (2.348 m), Galinat (2.115 m)  et du Han (2.074 m). A l’ouest, c’est les pic Campalou (2.132 m) et Bourbourou (2.021 m) qui dominent un panorama plutôt plane où s’étend un peu plus loin, le long Plateau de Beille bien connu des coureurs du Tour de France. Je n’évoque ici que les principaux sommets que l’on peut apercevoir du point de départ puis au cours de cette courte balade où l’essentiel de la marche s’effectuera en forêt. Bien que ce sentier soit parfois praticable sans raquettes et bâtons,  il sera néanmoins préférable de s’en munir en période hivernale. A cette époque et notamment lors de la saison où la station est largement ouverte aux sportifs de tous poils, il sera bien évidemment fortement conseillé par mesure de sécurité de ne pas quitter l’itinéraire indiqué et surtout de ne pas traverser les pistes réservées aux skieurs. L’itinéraire de ma carte IGN se veut le plus juste possible mais n’ayant pas emporté mon GPS ce jour-là, je n’ai pas pu enregistré de tracé exact et je ne peux donc pas en garantir une totale fidélité. De toute manière et comme indiqué plus avant, le balisage est très présent et il suffit de le suivre. Carte IGN 2148 ET Ax-les-Thermes Top.25.

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Le Cami dels Orris depuis Salses-le-Château

Publié le par gibirando


 
Ce diaporama est agrémenté de la musique "Jean-Pierre" jouée par le compositeur et trompettiste de jazz américain Miles Davis, extraite de son album "We Want Miles". Il est accompagné ici de Marcus Miller (basse), Bill Evans (piano) et Mike Stern (guitare).
 LE-CAMI-DELS-ORRIS
CAMIORRISIGN

En général quand on va à Salses, c’est soit pour visiter le célèbre château, soit parce qu’on va y voir des amis ou des connaissances et enfin la meilleure des raisons c’est parce qu’on y réside. Alors, vous allez sans doute me traiter d’original, si je vous dis qu’il y a une quatrième bonne raison, c’est celle d’y aller pour randonner. Dans mon blog, ce bon motif, j’avais déjà eu l’occasion de le mettre en exergue en vous emmenant sur un itinéraire très original qui s’appelait le « Cami de las Sanyes ». Cette fois, avec cet article, c’est un autre « cami » que je vais vous faire découvrir et ce dernier bien connu des salséens et des randonneurs du coin s’intitule le « Cami dels Orris ». A vrai dire, si je n’ai rien d’un original, je suis par contre toujours à la recherche de circuits de balades pas trop loin de chez moi que j’appellerais « d’entraînement ». En hiver, ces entraînements ou ces décrassages sont souvent nécessaires avant d’affronter les grands dénivelés ou les longues excursions pyrénéennes qui nous attendent dès l’arrivée des premiers beaux jours. Dans ma bouche, ce terme « d’entraînement »  n’a rien de péjoratif et il ne signifie pas automatiquement « sans intérêt » ou « déplaisant » et d’ailleurs, ce Cami dels Orris n’est ni inintéressant ni désagréable à cheminer. Si comme moi, vous aimez contempler des choses nouvelles et que vous avez toujours cette envie de marcher quelque soit les types de terrains, vous pouvez y aller sans crainte, par contre, si vous pensez y découvrir des quantités d’orris, ces petites cabanes pastorales de pierres sèches, abstenez-vous d’y aller. En effet, je ne pense pas avoir été plus distrait qu’à mon habitude ou bien ne sont-ils pas suffisamment bien indiqués mais je n’ai pas vu le moindre orri sur le parcours en question. Pour en entrevoir trois dont deux bien en ruines, je me suis donné « un mal de chien » et en plus, il a fallu que je marche plusieurs centaines de mètres supplémentaires hors du circuit parfaitement balisé pour les trouver.  Non, sans vouloir offenser celui ou ceux qui lui ont donné ce nom, cette dénomination de  « Cami dels Orris » me semble vraiment inappropriée presque usurpée dirais-je. Bon, personnellement, je l’aurai appelé le « Cami de la Combe Française » mais peu importe, les panonceaux du balisage l’appelant ainsi sont tellement nombreux ; en tous cas nettement plus nombreux que les orris eux-mêmes, qu’il n’aurait pas été très sérieux que je l’appelle différemment sur mon blog. Le départ peut s’effectuer devant le château ou bien devant le parcours sportif qui le jouxte où un premier panonceau est présent juste en dessous de celui indiquant la « Forteresse de Salses ». On longe la route parallèle à la voie ferrée, on passe devant le château, un deuxième panonceau est déjà là et indique la direction à suivre et on poursuit la route bitumée qui nous amène vers un court tunnel permettant le passage sous le réseau autoroutier.  Ici, en sortant de ce boyau métallique, l’asphalte laisse la place à une piste terreuse et si on arrive à oublier le tumulte de la circulation omniprésente, on a le sentiment de basculer dans un autre univers : celui de petites pinèdes verdoyantes, de rangées de cyprès délimitant quelques vignobles soignés aux ceps parfaitement alignés, et surtout de collines arides et d’une garrigue colorée en jaune par les innombrables ajoncs déjà fleuris, prémices d’un printemps qui s’annonce. Sous un chaud soleil d’hiver et un ciel bleu d’une pureté presque absolue, tous ces éléments dessinent un paysage plutôt agréable à cheminer et on est enchanté de se décrasser les poumons de cet air limpide. Le balisage est suffisamment présent pour ne pas que l’on se trompe aux nombreuses intersections. Mais malgré ça, ce n’est pas aussi simple et si évident car peu après le tunnel autoroutier, une pancarte indique le « Cami dels Orris » à gauche et une autre, la présence d’orris si on choisit d’aller tout droit. Alors que faire ? La logique voudrait que l’on continue le circuit mais d’un autre côté, on peut se dire « et si les orris à découvrir étaient hors du parcours balisé ? ». C’est en tous cas, la question que je me suis posée et bien m’en a pris.  Enfin bien ou mal,  comme je suis toujours très curieux sur tout ce qui touche à la nature, j’ai décidé d’aller voir ces fameux « orris ». Comme je l’ai dit plus haut, pour en voir deux dont un en ruines, j’ai tout de même parcouru, au bas mot, plus d’un kilomètre et demi aller-retour. Alors, je ne sais pas si c’est un bien ou un mal et si vous ferez comme moi mais c’est pratiquement les seuls orris que j’ai vu ce jour-là à l’exception d’un autre bien détruit lui aussi qui se trouve au dessus de la carrière.  Après cet aller-retour au milieu du vignoble et des amandiers en fleurs, j’ai emprunté la piste qui entre et poursuit sa route d’abord dans un large vallon puis dans un défilé plus étroit entouré de collines calcaires dénudées côté soulane et de quelques pins côté ubac. Seuls quelques pylônes électriques viennent gâcher le paysage. En souvenir des violents combats qui s’y sont déroulés entre troupes françaises et espagnoles pour la conquête de la célèbre enceinte fortifiée de Salses, ce joli vallon, vous le trouverez sur la carte IGN sous la dénomination de Combe Française. L’histoire retient cette période sous le nom de Siège de Salses (1639-1640) qui a vu tour à tour les deux protagonistes se partageaient la victoire et la défaite. Pas très étonnants ces résultats, quand on sait que l’imposant château est planté là, au beau milieu de la plaine littorale. Il était donc relativement facile d’y encercler une garnison, d’y tenir un blocus et d’y harceler l’ennemi depuis les crêtes des collines environnantes. C’est exactement ce qui s’est passé.  Parmi toutes ces collines, premiers contreforts des Corbières, et quant on regarde la carte, on constate que celles qui dominent la Combe Française sont, depuis l’intérieur des terres, une position stratégique puisqu’elles constituent les derniers remparts naturels avant d’atteindre les profonds fossés et les hautes murailles du château. Alors une fois de plus comme je suis très curieux, une fois arrivé au bout de la combe, je suis sorti de l’itinéraire balisée et j’ai grimpé cette colline pour avoir une vue aérienne du château. En plus de la vue aérienne sur l’imposante forteresse comme je suis arrivé en surplomb de l’ancienne carrière, j’en ai profité pour en faire le tour en longeant le grillage de sécurité, histoire de voir si je ne pouvais pas compléter ma collection de minéraux de quelques cailloux intéressants. Bien sûr, rien ne vous obligera à faire de même et vous pourrez rester sur le « Cami dels Orris ». Pour cela, il suffira que vous poursuiviez le balisage toujours bien présent sur un sentier qui s’est très sérieusement rétréci en montant vers un étroit collet. Avec de magnifiques vues sur l’étang, sur le village de Salses lui-même et sur la plaine roussillonnaise qui s’étire depuis la mer magnifiquement bleutée jusqu’au pied du massif des Albères ou de la cime enneigée du Canigou, le sentier monte et descend dans de minuscules ravines en continuant à zigzaguer dans la garrigue. Il vous amène dans des décors très contrastés vers une  petite colline boisée au joli nom de La Montagnette entourée de quelques pinèdes, de petits prés plantés d’arbrisseaux sauvages et de petites vignes. Juste avant la Montagnette, c’est à dire peu après la carrière, on vous propose deux versions de ce « Cami dels l’Orris » : une version courte intitulée « Petite Boucle » et une version longue ou « Grande Boucle ». Comme j’ai opté pour cette dernière alors bien sûr je ne peux vous parler que de celle-ci. Personnellement, j’ai donc contourné cette « Montagnette » en étant vigilant car de nombreux panonceaux indiquent que les Archers Catalans ont investi les lieux pour en faire leur parcours de tirs. Plus loin, j’ai retrouvé le vignoble roussillonnais qui s’étire ici presque à perte de vue pour arriver au Mas Lacombe où j’ai récupéré une route bitumée qui m’a amené à nouveau sous l’autoroute A9. Après être passé sous le pont autoroutier, je suis arrivé au sud de Salses où par la départementale D.5b je suis très rapidement entré dans le village. La fin est une simple formalité puisqu’une fois dans Salses, il suffit de reprendre la direction du château pour rejoindre sa voiture. Ayant fait deux entorses à l’itinéraire normal  (orris puis carrière) j’ai parcouru une quinzaine de kilomètres pour un faible dénivelé de 120 mètres environ. Je pense que la « Grande Boucle » doit être longue d’à peu près 11 kilomètres. De bonnes chaussures de marche sont vivement conseillé sur ce terrain très souvent rocailleux. Pour ceux qui n’ont jamais visité le château et qui ne connaissent pas son histoire, je vous conseille vivement d’en faire une découverte commentée. Personnellement, j’ai réalisé cette visite il y a déjà quelques années mais j’en garde un souvenir impérissable tant le guide avait su nous faire revivre magnifiquement l’Histoire de ce château. Elle reste parmi les visites guidées les plus intéressantes qu’il m’ait été données de faire. Carte IGN 2547 OT Durban Corbières – Leucate – Plages du Roussillon – Top 25.

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« Eh ben, casse-toi pauv’con ! »

Publié le par gibirando

 CASSE-TOI-PAUV-CON

 

Même si rien n’est encore joué quant aux résultats de la prochaine élection présidentielle, j’en connais un (façon de parler bien sûr car je ne le connais pas !) qui doit se satisfaire de voir Nicolas Sarkosy à la peine dans tous les sondages qui donnent systématiquement François Hollande comme vainqueur à quelques semaines du premier tour. Cet homme, je dirais presque ce personnage, s’il n’avait pas remarquablement conservé son anonymat (*), ce qui, il faut l’avouer, tient du miracle dans notre époque surmédiatisée, c’est celui qui, au Salon de l’Agriculture 2008, avait eu le culot monstre de refuser la main tendue de notre Président lui rétorquant : « Ah non, touche-moi pas ! Tu me salis ! ». Ce en quoi, Nicolas Sarkosy lui avait répondu du tac au tac, cette fameuse réplique qui a depuis fait le buzz sur le Net et le tour du monde des millions de fois : « Eh ben, casse-toi pauv’con ! ». Ces quelques mots sont devenus si célèbres qu’ils figurent déjà dans la fameuse encyclopédie Wikipédia et je suis convaincu qu’ils resteront dans l’Histoire au même titre que d’autres « bons mots » illustres tels que ceux de :

Jésus : « Il faut rendre à César ce qui appartient à César ».

Jacques Cœur : « A cœur vaillant, rien d’impossible ».

Henri IV : « Ralliez-vous à mon panache blanc ».

Sully : « Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France »

Louis XIV : « L’Etat, c’est moi  »

Mac Mahon : « Que d’eau ! Que d’eau » ou « J’y suis, j’y reste ».

Charles de Gaulle : « La France a perdu une bataille ! Mais la France n'a pas perdu la guerre »!"

Etc.….

Cette phrase est certes moins glorieuse que certaines citées ci-dessus mais j’en suis sûr, on l’évoquera encore dans plusieurs siècles et ce qui est ennuyeux c’est que quelque part, elle restera gravée comme le reflet assez affligeant de celui qui l’a prononcée, celle d’un homme plutôt arrogant et en tous cas manquant de maîtrise de lui-même.

Je ne vais épiloguer sur cette réplique, certains la trouveront cohérente d’autres déplacée de la part d’un Président de la République mais il est fort possible que cette dernière se retourne bientôt contre celui qui l’avait prononcée ce 23 février 2008. En tous cas, pour moi, c’est clair, je l’espère mais comme j’ai reçu une bonne éducation, je vais rester poli et respectueux.

Comme des milliers de français, j’ai été déçu par la politique menée par Nicolas Sarkosy pendant ces cinq années. Il faut le reconnaître ce n’était sans doute pas la meilleure période pour gouverner efficacement mais quand on nous parle de crise à longueur d’années, inévitablement on est en droit de se poser quelques questions et notamment les suivantes : «  Qui  a-t-elle concernée cette crise ? » « Le monde de la finance ? » « Qui ne s’en n’est pas remis en cinq ans ? » «  « Tout le monde ? » « Y compris les plus riches ? » « N’aurait-on pas du en premier les faire participer à un effort de solidarité ? ». Les réponses sont presque évidentes tant les médias ne cessent de nous rabattre les oreilles avec les excès de ce capitalisme et de ce système financier sans vergogne !  Non, rien de tout ça n’a changé bien au contraire et Nicolas Sarkosy s’est complu à s’acoquiner avec les plus riches de notre pays (Proglio, Lagardère, Bouygues, Pinault, Dassault, Bolloré,Arnaud, Bettencourt, de Rothschild, voilà ses vrais amis sans parler des banquiers et consorts) et pendant ce temps, il n’a fait que démonter ce que les gouvernements de l’après-guerre avaient construit de mieux et de meilleurs pour créer un Etat-providence que le monde entier nous enviait : santé, protection sociale, retraite à 60 ans, éducation, justice, etc.…. Si tout a commencé à se déliter en quelques décennies, Sarkosy n’a fait qu’amplifier le phénomène sur ces cinq années où il a régné en maître absolu mais paradoxe, il a, dans le même temps, creusé le déficit de la France comme aucun autre Président ne l’avait fait avant lui. Pour quel résultat pour les plus humbles des français ? Bien sûr, je suis conscient que dans le contexte actuel des mutations importantes sont et seront encore inévitables mais Nicolas Sarkosy a oublié que celles-ci devaient s’inscrire dans une meilleure répartition et distribution des richesses.  Ça c’est sûr, cet aspect-là des choses, il l’a complètement oublié, car les inégalités se sont creusées, le chômage a augmenté et les Restos du Cœur n’ont jamais autant œuvré pour des gens démunis de plus en plus nombreux ! Mais au-delà de sa politique, c’est surtout son attitude, sa posture, sa suffisance qui m’ont choquées et tapées sur les nerfs. En 2007, nous avons été de nombreux français à croire en ses promesses mais quelque part nous n’avions pas voté pour avoir un « super président » menant un politique en solitaire, qui plus est en faveur des plus riches, nous n’avions pas voté pour quelqu’un qui enverrait nos soldats se faire tuer en Afghanistan, nous n’avions pas voté pour quelqu’un qui n’a jamais accepté la contradiction même quand elle était formulée par des gens très censés de son propre camp, nous n’avions pas voté pour quelqu’un qui recevrait Kadhafi en grandes pompes, nous n’avions pas voté pour quelqu’un qui resterait aveugle au danger que représente le nucléaire, etc…. Non, nous avions voté pour quelqu’un qui avait promis qu’il ne toucherait pas aux retraites sauf à celles bien trop avantageuses de certains fonctionnaires et autres professions largement privilégiées, nous avions voté pour quelqu’un qui avait promis une sauvegarde et même une progression du pouvoir d’achat, nous avions voté pour quelqu’un qui devait lutter contre l’hégémonie des grandes surfaces, nous avions voté pour quelqu’un qui devait démanteler les paradis fiscaux, nous avions voté pour quelqu’un qui devait améliorer la sécurité et la justice des français, nous avions voté pour quelqu’un qui devait lutter contre les injustices et les inégalités, nous avions voté pour quelqu’un qui promettait de se battre contre la délocalisation de nos emplois, nous avions voté pour quelqu’un qui se faisait fort de conserver nos emplois industriels, nous avions voté pour quelqu’un qui avait promis de trouver des solutions pour nos vieux dépendants….etc…. Non, c’est sûr, nous n’avions pas voté pour que Sarkosy nous traite comme des « pauv’cons »….

Mais attention, à y regarder de plus près, nous ne sommes pas si nombreux que ça à penser  ainsi ! Rien n’est encore joué et à l’heure où je publie cet article, Nicolas Sarkosy est à 27% dans les sondages c'est-à-dire à quatre petits points de son résultat du premier tour de 2007 où 31,18 % des électeurs avaient voté pour lui. Alors attention, ne faites pas les cons comme j’ai pu le faire moi-même il y a bientôt cinq ans…ce en quoi, il serait en droit de nous traiter encore une de fois de « pauv’cons » et là, il aurait cette fois toute la légitimité pour le faire…

Dans la bouche de Sarkosy, il y a une phrase qui revient souvent presque comme une leitmotiv : « les français ont des droits mais ils ont aussi des devoirs ! »

Alors, c’est vrai, j’ai eu le droit d’être un « pauv’con » une fois mais désormais j’ai le devoir de ne pas l’être une seconde fois…..

 

(*) Selon certaines sources, cet homme que Sarkosy aurait traité de « pauv’con » serait le musicien Michel Farinet. Lui continue de s’en défendre. D’autres, on tentait de prendre la place de cet homme énigmatique pour faire de l’argent comme un certain Fernand Buron qui serait un personnage virtuel monté de toutes pièces par un éditeur pour faire le buzz sur Internet et vendre son bouquin.

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