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Le Pic du Canigou (2.784 m) depuis Mariailles (parking Le Randé - 1.520 m)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est enjolivé avec des musiques d'Ennio Morricone extraites de la bande originale du film "Le Professionnel" de Georges Lautner avec Jean-Paul Belmondo. Leurs titres ; Le Vent, le Cri - Chi Mai - D'Afrique - Le Retour (Sur le nom de Bach)


Il fallait bien que ça arrive un jour ! A force de lui attribuer tous les superlatifs les plus pléthoriques, de le mettre en exergue à chacune ou presque de mes randonnées départementales voire limitrophes parfois, de le traiter le plus souvent de « grand seigneur », de « majesté », d’ « Olympe des Catalans », de « montagne sacrée », de sommet mythique, de « mont des monts », comme l’étymologie de son nom le laisse supposer, voilà qu’enfin, en ce 6 août 2015, je m’étais décidé à aller gravir notre « fameux » Canigò. Je dis « notre » car il faut bien le dire, cette montagne si belle et si majestueuse, elle appartient à tout le monde, catalans ou pas catalans ! On ouvre notre fenêtre, on se balade dans une rue d’un village du Roussillon et son pinacle apparaît au loin, plus merveilleux bien sûr quand il est enneigé. Et puis, n’est-il pas visible depuis la Provence comme certains de mes amis blogueurs me l’ont prouvé en m’envoyant moultes photos et vidéos si « extraordinaires » d’un incroyable coucher du soleil ? Enfin, pour le toucher, il suffit d’en avoir envie et rejoindre son sommet est presque un jeu d’enfant à partir des Cortalets. Je me souviens toujours de cette anecdote avec ce couple de stéphanois (de Saint-Etienne) dont j’avais croisé la route lors de la dernière étape de mon Tour pédestre du Coronat. Par un bel après-midi d’août, nous étions tous à prendre un goûter assis près de la chapelle Saint-Etienne de Campilles, au dessus de Villefranche-de-Conflent et nous dissertions sur les randonnées en général et sur le Canigou qui nous faisait face en particulier. Ce couple était persuadé que pour monter au sommet du Canigou, il fallait nécessairement être un grand alpiniste, avoir un matériel d’escalade approprié et moi, je m’évertuais à leur dire que même leurs trois jeunes filles âgées de 7 à 12 ans pouvaient aisément y monter. Il a fallu que j’argumente un max, que je sorte ma carte I.G.N et que je leur dise que l’on pouvait presque y monter en voiture pour qu’enfin ils se décident à me croire, non sans penser sans doute qu’avec mon accent marseillais, j’exagérais sans doute un peu. Quand je les avais quitté pour finir mon étape, dans leurs têtes, c’était décidé : « ils ne finiraient pas leurs vacances sans être montés au Canigou ! ». Voilà pour cette anecdote amusante mais qui montre ô combien ce sommet inspire à la fois admiration, respect et désir. Pour moi, en ce 6 août 2015, cet objectif de faire l’ascension du Canigou, ce n’était pas exactement ce que l’on appelle une « première » mais la cinquième fois que j’allais le gravir, quatre fois depuis les Cortalets et une seule fois depuis Mariailles. Ma première ascension datait de juillet 1989 et avec un groupe d’amis, nous avions marché 2 jours de Valmanya aux Cortalets le premier jour puis jusqu’au pic le lendemain. A l’époque, j’avais 40 ans et donc 26 ans de moins. En tous cas et même si je gardais quelques photos des différentes ascensions, c’était la toute première fois que je m’y rendrais avec la ferme intention de laisser un récit et un reportage photographique digne de ce nom. Ce reportage bien sûr devant servir à nourrir ce blog « randonnées » que je développe désormais depuis plus de 7 ans. Parfois, quelques blogueurs m’en avaient gentiment fait le reproche de ne pas l’avoir encore inscrit et c’est vrai que j’ai mis pas mal de temps à me décider. Cette fois-ci encore. L’envie était là, mais je voulais que les conditions soient idéales, en tous cas les plus propices, à la fois sur le plan « météo » principalement, pour que mon article soit le meilleur possible, mais aussi sur le plan physique car depuis Mariailles, je me souvenais d’une randonnée plutôt très longue et même difficile sur la fin en arrivant à la pierreuse « Cheminée ». Par cet itinéraire, la dernière fois que j’y étais monté, c’était il y a une quinzaine d’années et autant dire qu’à 66 ans, on n’a plus les jambes de 50 et ça je l’appréhendais un peu, même si je marche encore beaucoup ! Enfin, j’étais tout de même décidé à le faire avant d’être trop vieux ! Depuis Urbanya, où je passais l’essentiel de mes vacances estivales, j’avais remarqué que le Canigou commençait à se charger en nuages en début d’après-midi sur les coups de 13, 14 voire 15 heures parfois. Mon premier objectif serait donc de parvenir au sommet de préférence bien avant les nuages car il n’y a rien de pire que de monter tout là-haut et d’avoir la tête enveloppée d’une écharpe opaque empêchant toutes visions.  Mais à 66 ans, courir contre des nuages, était-ce bien raisonnable ?  A 6h30, sous un ciel encore un peu blafard, j’ai donc quitté Urbanya, direction Mariailles par Vernet-les-Bains, Casteil puis le col de Jou où j’ai poursuivi la piste forestière jusqu’au parking du Randé. Entre temps, je m’étais arrêté quelques minutes pour observer et photographier mon objectif du jour, un peu comme le font deux boxeurs avant le combat quand ils se regardent les yeux dans les yeux pour se défier et montrer qu’ils n’ont pas peur de l’autre. A chaque arrêt, le massif était différent, d’abord d’un noir d’ébène, il se détachait magnifiquement dans un ciel blafard depuis la route d’Urbanya. A Ria, entre chien et loup, c’est une pyramide bleue acier que j’ai pu voir dans un ciel bleu devenant laiteux. Après Casteil, dans la montée vers le col de Jou, alors que je pensais le voir une dernière fois, le Canigou avait disparu et il avait laissé la place à une petite montagne minérale et végétale où falaises et pierriers blanchâtres et forêts olivâtres se partageaient le décor. A partir de là, j’ai décidé de ne plus m’arrêter. 7h30, je range ma voiture sur le parking du Randé. Les véhicules garés sont déjà très nombreux mais paradoxalement il n’y a pas âme qui vive. Seuls, deux ânons et deux jolis chevaux pie magnifiquement tachetés sont là attachés aux clôtures. Mes caresses n’ont pas l’air de les enthousiasmer et j’ai même le sentiment qu’ils dorment debout. Sans entrain, ils attendent des randonneurs trop paresseux pour porter leur propre sac à dos  J’endosse le mien et file vers des pancartes indicatives. Ces pancartes, je les connais bien et les choix proposés vers Mariailles aussi. Que ce soit par la piste ou par le G.R.10, je sais déjà que 40 minutes environ me seront nécessaires pour arriver à la hauteur du refuge. Je fais le choix de la piste que j’estime préférable pour me mettre en jambes. Seules quelques rares fleurs me freinent dans ce placide démarrage et malgré ces brefs arrêts photographiques, à 8h10 me voilà à Mariailles où au milieu de vaches encore plus placides que moi, je tente de me frayer un chemin. Ici, et bien au delà de son classement en grand site, à cause des troupeaux qui sont à l’estive et des touristes qui fréquentent en très grand nombre le massif, on comprend mieux pourquoi les pistes forestières menant vers le Canigou sont interdites à tous les véhicules des non ayants droit en période estivale. Au col, je délaisse la piste non sans avoir au préalable jeté un coup d’œil sur le seul panonceau qui pourrait m’intéresser : « Pic du Canigò - 8,2 km – 4 heures ». Tous ces chiffres me laissent perplexe car selon le tracé que j’ai enregistré dans mon G.P.S, c’est au bas mot plus de 2,5 km supplémentaires qu’il me faudra cheminer pour arriver au sommet. Quand aux 4 heures annoncées, je ne me fais aucune illusion, avec mon habitude de flâner, j’en serais sans doute bien loin même si je garde dans un coin de ma tête cette envie certaine d’arriver avant les nuages, c'est-à-dire avant 13 heures. A l’instant où je bascule sur le G.R.10, un randonneur me dépasse. C’est le tout premier que j’aperçois depuis le Randé. On se salue. Il a environ mon âge mais marche bien plus vite que moi. D’autres randonneurs arrivent encore mais poursuivent la piste soit vers les Mattes Rouges soit vers le Pla Guillem. Devant moi, le randonneur de mon âge a quitté le sentier et je le vois se diriger en contrebas vers la Fontaine de la Jasse où il remplit des gourdes. Je poursuis mais peu après la passerelle enjambant le torrent de la Llipodère, il me doublera à nouveau et là, je ne le reverrai plus jamais. Il faut dire que mon numérique est déjà bien entré en action et que chaque photo est toujours ponctuée d’un petit arrêt. Pourtant, la luminosité est loin d’être idéale car soit le ciel est encore bien opalin soit les rayons du soleil me dardent en pleine face et la qualité de mes prises de vues paysagères s’en ressentent. Tant pis, je me suis promis de prendre un maximum de photos pour agrémenter mon reportage. Après le Ravin des Sept Hommes et le Col Vert, il est presque 9 heures quand je pousse une porte métallique servant de démarcation à des décors bien différents. Ici, je quitte les sombres sous-bois de résineux pour des milieux plus ouverts plongeant sur le profond Ravin du Cady et offrant des vues panoramiques époustouflantes et lointaines. Sur la gauche, les pics Quazemi déroulent leurs douces crêtes pelées quand au Roc de Cady, sa haute stature rougeâtre et chaotique contraste avec la végétation environnante si verte. Désormais, tous ces paysages apparaissent sous un firmament d’une couleur bleu ciel tant espérée. Le sentier et ses abords changent aussi. Il alterne les gros éboulis descendant des Sept Hommes, les petites tourbières mouillées ou les portions herbeuses où les petits pins à crochets, les rhododendrons, les genêts, les fétuques et les fleurs multicolores se livrent une lutte sans merci pour s’approprier l’espace laissé libre par les hautes forêts. Dans cette lande incroyablement compacte, une faune bien visible composée essentiellement de lépidoptères, d’orthoptères et de passereaux sautille et virevolte. J’y aperçoit quelques criquets, deux ou trois papillons, un pinson, des mésanges et pour la toute première fois, un accenteur alpin. La sente descend tout doucement vers le torrent de Cady dont les berges sont occupées par un groupe de randonneurs espagnols entrain de déjeuner. Dans l’immédiat, je ne fais que les saluer et je ne m’arrête pas mais ces quelques marcheurs seront mes complices permanents dans l’ascension finale vers le sommet. Tout en montant vers le Roc de Cady et le refuge Arago, de nouvelles vues s’entrouvrent plus ou moins lointaines et pour certaines bien reconnaissables pour y avoir cheminé : Pic des Sept Hommes, Pic des Tres Estelles et beaucoup plus loin encore le Mont Coronat, le Pic de la Pelade, le Madres et le Carlit. En approchant de la Cabane Arago, la végétation change encore et d’autres paysages se dévoilent dans la direction opposée. Ici, tout autour de cet ancien et immense cirque glaciaire formé par la Solane de Quazémi et les Gourgs du Cady, ce ne sont que des hautes crêtes ondulées formées par un série de « puigs » oscillant entre 2.600 et 2.700 mètres d’altitude : Sept Hommes, Roja, Tres Vents, Roc Nègre, Sec, Barbet et enfin Canigou. La végétation, elle, est essentiellement composé d’une lande où de ras genêts purgatifs et de blonds gispets poussent au milieu des magmas rocheux que des glaciers millénaires aujourd’hui disparus ont charriés anarchiquement. Après le refuge,  et toute proportion gardée, la sente devient un peu plus sévère. On enjambe un étroit ruisseau donc je peux supposer qu’il s’agit du Cady bien que sa source soit plutôt difficile à discerner sur la carte I.G.N. Plus on monte, plus la pente s’accentue, plus l’herbe devient rare et rase et laisse peu à peu la place aux seules caillasses. Ici, c’est le royaume des traquets motteux et des marmottes que l’on entend chanter et siffler sans jamais trop les apercevoir ni les uns ni les autres. Ce n’est pas faute pourtant de m’arrêter et d’observer chacun des rochers d’où proviennent toutes ces stridulations. J’aurais plus de chance au retour. Le sentier est désormais essentiellement caillouteux et rocheux même si ma curiosité me conduit à trouver encore quelques fleurs dans les moindres interstices : Pieds de chat, campanules, raiponces, achillées et autres séneçons notamment. Je ne suis plus seul et nous sommes désormais plutôt nombreux à grimper vers la « glorieuse » cime. Dans ma flânerie continuelle, je laisse passer toute le monde et ça d’autant plus facilement qu’un grand ciel bleu d’une incroyable pureté est bien, comme je l’avais imaginé, au rendez-vous de cette difficile ascension. Sans me presser, et sauf incident toujours possible, je sais déjà qu’à 13 heures, je serais là-haut. Le groupe d’espagnols aperçu au bord du Cady m’accompagne désormais. On se dépasse, puis on se laisse aller à une pause puis on se double à nouveau, se faisant presque des politesses quand le sentier devient plus compliqué à cheminer. 12h30, je domine la Brèche Durier et la célèbre « Cheminée » se présente droit devant moi. A son pied, nous sommes très nombreux, trop nombreux à mon goût dans ce couloir si abrupt, caillouteux et plutôt étroit quand au seul passage qui est véritablement praticable. J’appréhende les chutes de pierres et je me dis qu’un casque ne serait peut être pas superflu. Je laisse les gens s’avancer et garde un bon espace avec eux avant de me lancer. Dès que je rattrape une personne un peu plus lente, soit je la dépasse soit j’en profite pour m’arrêter et prendre de superbes photos, histoire de lui préserver une nouvelle distance. Vues aériennes de la Vallée du Cady, de la Solane du Quazémi, de la Conque du Pic, insolite « Totem », arêtes acérées du Quazémi de Dalt, tout est beau à photographier et prétexte à éviter une éventuelle chute de pierres. A 13 heures tapantes, mon regard bascule vers l’autre versant. Le Canigò est là et le « cas nigaud » que je suis et qui voulais arriver avant les nuages a gagné son pari !  La croix forgée (*) est tellement envahie de randonneurs que je file immédiatement vers la table d’orientation. Là, ça semble bien plus calme mais malheureusement la table est littéralement infestée par des fourmis ailées sortant de tous côtés. D’où viennent-elles ? Je ne cherche même pas à comprendre tant il y en a et tant elles s’avèrent agressives. Je suis contraint de me sauver tant il en grouille de toutes parts. Je me suis éloigné d’une vingtaine de mètres dans la descente vers les Cortalets et pourtant je vais même en retrouver sans cesse dans la salade et les sandwichs de mon pique-nique. Finalement, je finis par les oublier et je suis vraiment ravi car le beau temps tant escompté est là et les panoramas sont sublimes même si quelques nuages épars circulent sous le massif et si une brume blanchâtre voire grisâtre barre les horizons les plus lointains. Vernet-les-Bains, Prades et de nombreuses autres communes sont très facilement identifiables. Je domine le chalet des Cortalets que j’aperçois en contrebas blotti dans la forêt de sapins. Dans le ciel, et juste au dessus de ma tête, deux vautours fauves viennent d’entamer une angoissante ronde. Ils planent et sans aucun battement d’ailes,  se laissent porter par les courants aériens disparaissant peu à peu de ma vue dans une étonnante spirale. Après le pique-nique, je scrute les paysages du Conflent en quête d’apercevoir Urbanya que finalement j’arrive à distinguer grâce à la grande ferme blanche dominant ma maison. Par amusement, j’essaie de prendre une photo mais même avec mon zoom grossissant 30 fois, la perception s’avère bien insuffisante avec cette ouate brumeuse voilant l’horizon. Un flot presque continuel de randonneurs de tous âges arrive des Cortalets et j’attends le moment le plus propice pour m’approcher de la table d’orientation et surtout de la croix matérialisant le sommet. Le but de cette approche : prendre la traditionnelle photo souvenir bien sûr. Les fourmis volantes semblent s’être volatilisées et en tous cas, elles sont bien moins nombreuses et belliqueuses qu’à mon arrivée.  La croix se libère bien plus vite que je ne l’avais espéré et une gentille jeune dame se trouve là à point nommé pour immortaliser mon plaisir d’être monter à 2.784 mètres d’altitude. Trois ou quatre photos et je la remercie comme il se doit en la gratifiant de mille mercis et en lui offrant une barre chocolatée qu’elle refuse poliment. D’autres randonneurs ne se satisfont pas de l’altitude du Canigou et se croient obligés de monter droit debout sur la table d’orientation. Il est temps de repartir et au moment où je m’engage dans le « Cheminée », je ne vois que lui. Un visage de granit tel un gigantesque « Robocop » d’acier que je n’avais jamais remarqué lors de mes venues précédentes. Effets de lumières, heure favorable à cette découverte, en tous cas, je semble le seul à m’intéresser à ce profil de pierre si hermétiquement impressionnant. Je le photographie. Dans le « Cheminée », les randonneurs sont assez peu nombreux à monter, alors je n’hésite pas une seconde et je me mets à descendre en prenant le train d’un couple de jeunes espagnols. Je commets là une grave erreur car comme le célèbre « mouton de Panurge », je vais les suivre sans trop me soucier du chemin qu’ils vont emprunter. Or, plutôt que de suivre l’itinéraire le plus classique balisé en jaune, le jeune homme a décidé de prendre un raccourci au travers des monumentaux éboulis de la Conque du Pic. En réalité, ce raccourci, ponctué il est vrai de quelques cairns, va s’avérer être une vraie galère dans laquelle je vais slalomer sans cesse entre les gros blocs de pierres pas toujours faciles à enjamber ou à contourner. Chaque pas est presque une prouesse et je redouble de vigilance pour éviter un éventuel accident. Après plus d’une heure dans la caillasse, c’est avec un réel soulagement que je retrouve le sentier et les premières graminées du Pla de Cady. Là, et avec beaucoup de réussite, c’est en voulant photographier un traquet que je zoome par hasard sur une marmotte. La chance du photographe animalier est avec moi. Le temps d’une photo et elle a déjà rejoint sa tanière. Je m’arrête souvent pour de nouvelles photos mais quand je repars c’est toujours en allongeant les foulées. Je sors du sentier le plus emprunté et n’hésite pas à prendre de petits raccourcis. Je retrouve le refuge Arago et ses quelques campeurs qui profitent des chauds rayons du soleil. Plus bas, au passage à gué sur le Cady, je ne suis pas le seul à chercher un peu de fraîcheur. Autant la matinée a été agréablement tiède autant l’après-midi s’avère très chaude et tous les points d’eau sont désormais les bienvenus pour s’asperger. Ils le sont d’autant mieux que mes 3 litres d’eau arrivent peu à peu à expiration. J’économise l’eau au maximum et quand la Jasse de Mariailles est là, je me souviens bien évidemment de la fontaine où j’avais vu l’homme remplir ses gourdes ce matin. Je me désaltère jusqu’à plus soif et remplis la moitié d’une bouteille. Mariailles est là avec ses innombrables randonneurs, ses bovins, son abri pastoral et son beau refuge gardé. J’irais bien y déguster une bière bien fraîche sur sa terrasse encore ensoleillée mais je n’ai plus vraiment soif. Et puis, autant être honnête, voilà déjà plus de 10 heures que je suis « en marche » et pour parler franc, j’en ai « plein les godillots » et languis d’arriver. Sans compter que le parking du Randé est encore à 40 minutes alors plus rien ne peut m’arrêter. Je vais mettre 50 minutes pour rejoindre ma voiture car de toute évidence la fatigue est bien là. Oui, je l’avoue, à 66 ans faire le Canigou en voulant courir plus vite que les nuages, ce n’est pas très sérieux mais alors quel grand bonheur j’ai vécu et que de beautés découvertes ! Cette randonnée a été longue de 24 km environ. Le dénivelé de 1.264 mètres est assez simple a calculé puisque le Randé est situé à 1.520 m d’altitude et le Canigou à 2.784 m. Les montées cumulées sont plus significatives et selon mon tracé G.P.S, elles sont de l’ordre de 2.680 mètres tout comme les descentes d’ailleurs. J’ai démarré à 7h30 le matin et j’ai terminé à 18h30 le soir soit 11 heures à courir les sentiers mais ne vous fiez pas trop à ce temps-là car comme toujours c’est Dame « Flânerie » qui a guidé mes pas.  Carte IGN 2349 ET Massif du Canigou Top 25. (*) Etymologie du Canigou.

(*) La croix du Canigou : Si vous ne connaissez pas l'Histoire de la croix du Canigou, voilà ci-après un lien où vous apprendrez l'essentiel de ce qu'il faut savoir d'elle. Merci à Bérénice : http://pain2seigles.eklablog.com/-a209991480#comment-108008392

 

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La Vallée du Galbe (1.757 m) depuis Espousouille (1.523 m)

Publié le par gibirando

 
Ce diaporama est agrémenté de deux standards de jazz "Moanin'" et "Are Your Real ?" joué par Art Blakey et The Jazz Messengers, extraits de leur album "Moanin'"
Pour agrandir les photos, vous pouvez aussi cliquer dessus. 2 fois pour un plein écran

« La Vallée du Galbe. Quel beau nom pour une vallée si belle ! Ondulante, douce, offrant une multitude d’itinéraires variés et secrets, verte et fleurie, cette vallée est un joyau naturel » Voilà le début de la description qu’en fait le site Internet « Pyrénées Cerdagne.com ». La suite est du même acabit et bien évidemment ça donne envie d’y aller voir. Certains, et ils sont nombreux, vont la voir en voiture mais vous vous doutez bien que ce n’est pas ainsi que je vous propose de la découvrir. Moi, j’ai découvert la Vallée du Galbe en septembre 2013 lors d’un Tour pédestre du Capcir effectué en 4 jours, avec mon fils et un couple d’amis. Ce jour-là, c’était la 3eme étape et de très loin la plus longue et la plus difficile car elle nous avait amenés de Rieutort aux Bones Hores soit plus de 28 kilomètres. Nous avions d’abord longé le Galbe, puis il s’en était suivi une longue montée vers les Camporells et enfin une descente qui l’était tout autant vers les Bouillouses. Eh bien ce jour là, l’étape avait été si belle, qu’à l’arrivée je n’avais ressenti aucune fatigue ni aucune douleur ! Pourtant dieu sait si nous avions crapahuté et parfois sur de « bonnes » déclivités et sur des terrains pas toujours évidents et faciles ! Mais ce jour-là, tout avait défilé très vite car j’avais passé la quasi totalité de l’itinéraire dans la contemplation et je dirais presque comme dans un état second. Une flore et une faune magnifiques et surtout bien présentes, le tout dans des paysages magiques. A coup sûr, tant de beautés m’avaient fait oublier les difficultés. Cet émerveillement avait bien évidemment commencé à l‘entame de la Vallée du Galbe, c'est-à-dire dès le départ de l’étape, peu après Rieutort, raison pour laquelle j’ai eu envie d’y revenir et surtout d’y amener Dany. Le départ s’effectue du hameau d’Espousouille où près du petit cimetière, un vaste parking accueille les voitures. Ma balade ressemble en partie à celle indiquée sur un panonceau indicatif cloué à un petit chalet de rondins et s’intitulant « les Portes de la Vallée du Galbe », mais à deux différences non négligeables, c’est que la mienne est bien plus longue et que j’ai choisi de partir en empruntant le G.R.P Tour du Capcir plutôt que ce P.R.29 qui semble-t-il est un sentier d’Emilie dont la boucle fait demi-tour au « Pont dels Plans de l’Orriet ». De ce fait, nous sommes partis vers le village dont l’itinéraire passe d’abord devant l’imposante église dédiée à Sainte-Marie. Puis on déambule au milieu des belles et vieilles maisons aux pierres rouges ou grises typiques de la région. Du hameau, on en sort très vite en empruntant la rue de la Porteille puis en suivant le balisage jaune et rouge propre au Tour du Capcir. Un premier panonceau nous rassure quand à l’exactitude du chemin même si les mentions qu’il indique nous intéressent peu aujourd’hui : « Tour du Capcir- Refuge des Camporells 4h40 – les Bouillouses 7h15 ». Les vieilles maisons en pierres ont laissé la place à des chalets plus modernes et l’itinéraire grimpe désormais en direction d’une superbe et immense sapineraie. En entrant dans la forêt, le chemin se transforme en une belle et large piste forestière, qui après une courte montée, finit par s’aplanir. Ce type de piste forestière, large et terreuse et parfois agréablement herbeuse compose l’essentiel de notre balade, ce qui bien évidemment la rend ainsi très aisée mais pas vraiment monotone pour autant, à cause des beaux paysages qu’elle côtoie en permanence de part et d’autre. Ici, l’ubac et l’adret du vallon sont quasiment pareils, recouverts qu’ils sont de cette forêt verdoyante à souhait.  Pour moi, cette piste est d’autant moins monotone que la flore est encore omniprésente en ce début d’été. Cette présence n’est pas faite pour me déplaire ni à moi ni à mon appareil photo qui enregistre sans cesse de nombreuses fleurs donc quelques unes très nouvelles. Aujourd’hui, mon herbier photographique va encore prendre de l’embonpoint. Quand à la faune sauvage, si elle ne se résume qu’aux plus petites et visibles entités, à savoir oiseaux, insectes, papillons et lézards, on la devine ubiquitaire dans toute la vallée. Dans l’eau du torrent bien sûr, avec les « fameuses » mais protégées truites fario mais aussi avec la loutre et le « rarissime » et noctambule Desman des Pyrénées. Quant aux forêts domaniales, les cervidés y sont légions et je garde encore en mémoire les nombreux cerfs, mouflons et autres isards qui nous avions aperçus lors du Tour du Capcir, du côté de la Serra dels Arabs ou du Massif du Madres. Quand aux marmottes, on pourrait penser qu’elles occupent d’autres étages montagnards un peu supérieurs, mais non, ici elles sont bien présentes sur les flancs de la montagne et le Galbe n’est pas étranger à cette présence comme nous le constaterons au moment de faire demi-tour. Malgré la rectitude de la piste, les panonceaux de randonnées sont bien présents et ils indiquent les endroits les plus proches que l’on va découvrir : « Refuge de la Jaceta » et « Cabane de la Jasse de la Llose ». A ces informations, s’ajoutent quelques poteaux signalétiques mentionnant les lieux où l’on arrive et permettant de se situer par rapport au bout de carte I.G.N dormant le plus souvent au fond de ma poche : « Cortal Pujol – 1.620 m » ou « Pont dels Plans de l’Orriet - 1.625 m ». Au fil du cheminement, les vues s’entrouvrent ou se referment selon l’ordonnancement des arbres géants de cette magnifique forêt. Plus l’on avance et plus les versants de la vallée semblent se desserrer. La forêt se raréfie et de verdoyants pacages se font plus présents. L’étroit torrent fougueux et aux eaux écumeuses laisse la place à une rivière plus paisible et peu profonde où des galets de schistes d’or et d’argent resplendissent sous les rayons du soleil. Nonchalant, un aigle royal se dirige en planant vers le fond de la vallée. Sur les rives ou sur des aires aménagées, de nombreux randonneurs en sont déjà au déjeuner. Nous choisissons de faire de même mais seulement en arrivant au Refuge de la Jaceta où table et bancs arrivent à point nommé. Une demi-heure d’arrêt et nous voilà déjà repartis en direction de la Jasse de la Llose et de son refuge réservé le plus souvent aux bergers ou aux maquignons. Il vrai que sur cet itinéraire plutôt facile, nous n’éprouvons pas vraiment le besoin de nous reposer à moins que ce ne soit cette nature si admirable qui nous lance des appels irrésistibles ? La vallée s’entrouvre encore. Droit devant, le pic de Mortiers (2.605 m) dresse sa colossale pyramide encore tachetée de quelques blancs névés. Perchés au faîte des grands arbres, les pinsons mâles chantent à tue-tête en quête d’une future bien aimée, puis quand les couples se trouvent, ils se lancent dans des poursuites infernales puis s’arrêtent pour jouer ou se bécoter bien à l’abri des regards dans les branches des ténébreux sapins. Sur les pelouses, les premiers lys martagon dressent leur paradoxale floraison : la tige droite comme un « i » pointée vers le ciel et leurs belles et grosses clochettes roses nuancées de pourpres inclinées vers le sol. Le refuge de la Jasse de la Llose est là. Sur la berge de la rivière, un âne attaché à un pieu nous regarde passer d’un air triste pour ne pas dire accablé. Ses grandes oreilles aplaties telles des ailes d’avion lui donnent un air tout penaud. Ces maîtres, sans doute des randonneurs, l’ont abandonné pour partir courir la montagne. Voyant que nous ne pouvons pas grand-chose pour lui, or mis quelques caresses sur le museau, de dépit, il replonge la tête dans les hautes herbes. Manger pour oublier sa solitude voilà comment on risque de devenir obèse mais heureusement la marche lui semble bénéfique ! Nous aussi, la marche nous fait du bien, alors on poursuit bien après le refuge mais quand la piste se termine et qu’un étroit sentier prend finalement le relais tout en grimpant dans la montagne, Dany décide que la Vallée du Galbe se termine ici. En réalité et si on observe bien la carte I.G.N, le Galbe semble s’arrêter vraiment là et prend d’autres noms peu après : Correc dels Serras Verds et Rec de la Peira Escrita. C’est plutôt marrant car sans rien avoir dit à Dany au préalable, c’est à quelques mètres près, l’endroit même où j’avais décidé que mon itinéraire et mon tracé G.P.S s’arrêteraient. Nous faisons demi-tour mais en retrouvant le lit de la rivière, nous décidons de faire une pause sur sa berge, histoire de vider nos sacs respectifs en finissant nos casse-croûtes. Soudain, une marmotte laisse entendre son sifflet si strident mais comment l’apercevoir sur les flancs de cette montagne si majestueuse nous faisant face ? Un à un, j’observe chaque bout de pelouse, chaque rocher, chaque éboulis, chaque magma caillouteux toujours dans la direction d’où proviennent les sifflements, c'est-à-dire vers l’adret. Enfin, je la découvre, telle une grosse peluche, perchée sur un rocher entouré de quelques buissons ! Elle n’est pas très loin et je pense que l’objectif de mon numérique sera suffisamment puissant pour en obtenir une image satisfaisante. Je zoome vers elle, tente au mieux de faire une mise au point convenable mais quand j’appuie sur le déclencheur, elle détale, un peu comme si j’avais appuyé sur la gâchette d’un fusil. Je vérifie, la marmotte est « bien «  enregistrée. Nous attendons encore un peu mais le « siffleux » a du rejoindre son terrier alors nous repartons et il n’y aura pas d’autres photos de marmottes aujourd’hui. Sur le chemin du retour, force est de reconnaître que les panoramas sont tout aussi beaux que ceux de l’aller. J’avais prévenu Dany en lui disant « ne te retourne pas trop ainsi au retour tu profiteras pleinement des paysages ! ». Dans le « V » que forme la vallée, avec d’un côté la Serre de Mauri et de l’autre le Roc de Querubi, on distingue tout au loin le Canigou, seigneur du Roussillon, aujourd’hui étrangement habillé d’un bleu de chauffe tirant sur le gris. Un peu plus près sur la gauche, c’est le Pic de la Pelade, petit suzerain des Garrotxes à la tonsure sommitale si reconnaissable. Voilà pour les sommets les plus identifiables quand aux restes des autres collines, ce ne sont que quelques crêtes boisées servant de frontières entre le Capcir et le Conflent. D’ailleurs, ce « V » disparaît assez vite, caché qu’il est par la verdoyante forêt. On ne perd pas au change jusqu’à ce que cette forêt nous engloutisse sous sa sombre canopée. On retrouve le lieu-dit « Pont dels Plans de l’Orriet » et sur son pont, on change enfin d’itinéraire. En réalité, peu de choses changent car nous sommes toujours sur une large piste forestière essentiellement terreuse désormais. Ici, la forêt devient « forêt communale de Formiguères ». Dany, jusqu’à l’arrivée, trouvera cette piste plutôt lassante, moi pas. Il faut dire que je suis encore très occupé à photographier de nouvelles fleurs, qui bizarrement, ne sont pas les mêmes que celles aperçues ce matin sur la piste longeant la soulane. D’ailleurs, les quelques oiseaux que j’arrive à photographier ne sont pas les mêmes non plus. Ici, les mésanges paraissent plus nombreuses et semblent avoir remplacé très avantageusement les pinsons. Il faut dire que dans ce sous-bois, les essences sont plus diverses et les feuillus sont presque aussi nombreux que les résineux, ceci expliquant sans doute cela. Sur la gauche, le torrent laisse sans cesse entendre le fracas de ses cascades successives et à la première occasion, on tente de s’en rapprocher pour jeter un coup d’œil sur ces cataractes si bouillonnantes. Petites vasques aux eaux limpides ou marmites plus profondes sont autant de signes m’invitant à une baignade qui selon Dany ne serait pas vraiment raisonnable, en raison du fort courant et de la fraîcheur quasi certaine de l’eau. C’est d’autant moins sérieux que quelques unes de ses poches d’eau sont déjà bien occupées par les lignes de quelques « serial-no-killers » c'est-à-dire des pêcheurs relâchant obligatoirement leurs prises et donc sans mise à mort des truites qu’ils sont amener à prendre. Pour la truite sauvage poêlée aux amandes, le pêcheur devra passer au supermarché, ce qui tout compte fait n’est pas plus mal selon moi. Après quatre kilomètres effectués depuis le pont, les premières prairies verdoyantes d’Espousouille apparaissent au travers de quelques arbres. Puis c’est au tour des premières maisons. Après cette sauvage et paisible balade, on retrouve une agitation parfois un peu trop bruyante à notre goût. Un agriculteur juché sur son tracteur fauche tout son champ dans des va-et-vient incessants. Deux promeneuses ont fait des bouquets de fleurs champêtres et discutent bruyamment de leurs patronymes, semblant le plus souvent en total désaccord. Dans le tranquille ruisseau que forme ici le Galbe, un pêcheur « cuissardé » marche dans son lit lançant d’un geste gracieux le fil de sa ligne. L’opération semble se répéter à foison quand soudain, le scion de tête se courbe en premier puis c’est la canne toute entière. Le pêcheur a ferré sa prise et à l’autre bout du fil, une belle truite fario joue son va-tout et sa survie. J’applaudis à deux mains, quand sa vie, elle va la retrouver quelques minutes plus tard seulement. Enfin, en arrivant sur le parking, nous retrouvons notre voiture sous le regard singulier de quelques hirondelles posées sur des fils électriques. Elles se reposent plusieurs minutes et en groupe le plus souvent, puis, telles des fusées, elles repartent comme un seul homme vers le Galbe dont elles survolent le lit rutilant en quête des nombreux insectes qui en occupent les abords. Puis elles reviennent se poser et ainsi va la vie des hirondelles d’Espousouille. La balade est terminée mais nous aussi nous devons nous reposer un peu alors le premier endroit où poser nos fesses est le bon. Un bas muret se présente face à la verdoyante Vallée du Galbe et il nous retiendra encore quelques temps pour une dernière pause contemplative et bienfaisante. Dany a été ravie de cette journée. La Vallée du Galbe a été à la hauteur de sa réputation et conforme à la description que j’avais pu lire sur le site Internet de « Pyrénées Cerdagne.com » : « Ondulante, douce, verte et fleurie, cette vallée est un joyau naturel » avais-je lu ! Tout était vrai ! Mais ça, je le savais déjà ! Quand à offrir « une multitude d’itinéraires variés et secrets », cela ne fait aucun doute même si le plus souvent, on n’évoque que les moins mystérieux c'est-à-dire ceux menant vers les Camporells, la réserve d’Orlu ou bien encore vers l’étonnante « Peyre Escrita ». La balade, telle que décrite ici, a été longue d’une quinzaine de kilomètres environ. Le dénivelé de 250 mètres est très modeste quand aux montées cumulées, avec 840 mètres, elles demeurent très modérées aussi. Les pistes forestières sont plutôt bonnes et ne nécessitent pas un équipement de randonnée très sophistiqué. Quand à la rivière Le Galbe, j’ai voulu en savoir un peu plus sur elle mais or mis qu’elle est un affluent de l’Aude dont la confluence est le lac de Puyvalador et qu’elle serait longue de 14 km (source Wikipédia), je n’ai guère pu en savoir davantage. Certains prétendent que sa source se situerait à l’Etang du Diable au pied du pic de Mortiers mais à cet endroit-là sur la carte, il s’agit déjà du Rec de la Peira Escrita qui est un de ses nombreux petits affluents. Voilà, sur le plan de son hydronymie, c’est à peu près tout. Quand à sa toponymie, l’écrivain étymologiste Robert Aymard nous apprend dans son étude « L’Aragon, berceau de l’hydronymie ibéro-pyrénéenne » que le mot « galbe » aurait pour origine l’étymon « galua » signifiant « nappe d’eau ». On retrouve cette même origine dans de nombreux patronymes pyrénéens toujours liés à la présence de l’eau comme « Gaube », « Lagaube » « Gaoube » ou « Graoubole » et tout ça bien évidemment nous amène inévitablement vers la racine préceltique « gaba » signifiant « rivière » ou plus généralement tout « cours d’eau » et que l’on retrouve dans le mot gascon « gabe », en français le « gave ». Quand nature rime avec culture, pourquoi s’en priver ? Carte IGN 2249 ET Font-Romeu – Capcir Top 25.

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C'était prévisible !

Publié le par gibirando


C’était prévisible !

Oui, et même si l’Etat ne peut pas tout, ces attentats, eux, étaient sans doute prévisibles.

 

Deux questions restent donc en suspens, pourquoi nos gouvernants n’ont-ils pas pris la mesure du risque encouru et les mesures sécuritaires nécessaires pour qu’une telle tragédie ne se produise pas ? Ou plutôt pour qu'elle ne se reproduise pas, car rappelons-nous ce qui s’était déjà passé en janvier ? Cette question me taraude et elle restera sans doute en suspens, pendant encore très longtemps dans ma tête et dans la tête des nombreuses familles qui ont perdu un enfant ou un proche voire plusieurs pour certains, sur les terrasses des bistrots parisiens ou dans la salle du Bataclan en ce triste vendredi 13 novembre 2015.

 

C’était prévisible car quand un ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve pour ne pas le nommer, vient dire à la télé que « prôner le djihad n’est pas un délit » (RTL le 5 août 2014) et que dans le même temps, il laisse paraître en France un bouquin intitulé « la Voie du musulman (*) » vendu à des milliers d’exemplaires et dans lequel chacun peut lire  « Le djihad a pour but de comprendre et de contenir les mécréants, ennemis de l’islam et de la communauté musulmane. C’est un devoir que tous les croyants sont appelés à accomplir », ne nous étonnons pas ensuite de ce qui vient d’arriver !

 

C’était prévisible et pourtant, je ne suis pas devin mais en tenant un simple Journal Mensuel comme celui que je tiens sur ce blog, c'est-à-dire sous la forme d’une petite chronique « exclusivement » mensuelle, je viens de recenser pas moins de 8 articles (**) en quelques années dont 5 sur la seule année 2015 traitant de la sécurité, du terrorisme, de Daesh ou plus simplement de l’Islam et de la difficulté que nombre de français éprouvent à vivre en harmonie avec cette religion dont une majorité de fidèles a du mal à s’intégrer dans notre France d’origine si chrétienne.

 

Oui, j’ai peur de Daesh et je l’avais déjà dit en octobre 2014, bien avant que surviennent les attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo ou l’hypermarché Cacher. Oui, j’ai eu beau essayé de comprendre l’Islam en lisant beaucoup de choses sur le sujet mais si j’ai acquis beaucoup d’informations, j’avoue que je n’ai jamais rien compris de cette religion tentaculaire sur le plan de ses rites, de ses idéologies si différentes et de ses organisations si multiples. Souvent, je me demande si un  musulman très pratiquant et vivant sa religion paisiblement est lui-même apte à comprendre l’Islam.

 

Tout ça était si prémonitoire et j'ai d'ailleurs écrit ma crainte à de multiples reprises dans les articles de mon blog. Alors, je continue à chercher les raisons de l’échec de nos gouvernants à prévoir ces attentats si terribles survenus en janvier puis encore ce vendredi 13 novembre et j’en liste ci-après quelques-unes qui me viennent immédiatement à l’esprit mais dans le désordre et sans doute non exhaustives :

 

-Echec des politiques d’intégration des populations musulmanes,

-échec et laxisme de notre politique judiciaire et pénale,

-réduction des effectifs policiers, douaniers et militaires sous Sarkosy notamment,

-enfermement de nos politiques dans leurs dogmes que la France serait la nation des Droits de l’Homme et donc une « nation universelle » sans véritable ennemi,

-refus de voir que l’Islam est une religion bien trop orthodoxe incompatible avec nos religions libérales laïcisées ou avec l’athéisme d’un grand nombre de nos citoyens,

-absence de contrôle des flux migratoires,

-refus d’admettre qu’en quelques décennies le monde dit « musulman » s’est fortement radicalisé par rapport à ce qu’il pouvait l’être, il y a 40 ans par exemple.

-compromissions permanentes avec les pays du Golfe,

-compromissions permanentes avec de trop nombreuses communautés d’origines étrangères,

-erreurs gravissimes dans nos politiques étrangères,

- et par dessus tout ça, autodénigrement incessant de notre Histoire et de notre identité,

 

Tout ces constats ou reproches, appelons-les comme vous voulez, ne sont ni de gauche ni de droite même s'il est vrai qu'après Al Qaïda, l'Etat Islamique c'est fortement amplifié ces trois dernières années, résultat des anarchies qui ont vu le jour en Syrie, Irak et Libye.

130 morts et des centaines de blessés plus tard qu’avons-nous vu ? :

Des dizaines de cérémonies en hommage aux victimes et de merveilleux discours, des centaines de minutes de silence et de « Marseillaise » chantées en cœur et à tue-tête dans le monde entier et bien évidemment, un président et un premier ministre qui grimpent dans les sondages et qui plus est, de plus de 7%  pour le premier ! Du jamais vu ! Décidemment par leur incohérence, bon nombre de français me surprendront toujours ! Mais il suffit de voir comment la gauche et la droite se déchirent à l'Assemblée Nationale au moment même où les décisions devraient être prises de concert pour comprendre que ce n'est pas demain que nous sortirons de l'ornière des discordes qui empêche la France d'avancer dans le bon sens.

 

 Heureusement, qu’il n’y a pas eu que ça ces derniers jours :

 

-la mise en place de l’état d’urgence,

-un président Hollande qui soudain veut modifier la Constitution pour mieux lutter dit-il contre ce « terrorisme de guerre ».

- un président Hollande qui va faire le tour du monde pour rallier à sa cause contre Daesh un maximum d’états dont certains qu’il semblait dédaigner depuis trop longtemps déjà,

-une chasse à l’homme contre tous les djihadistes qui seraient bien trop radicaux, leur éventuelle expulsion ou la déchéance de leur nationalité pour certains bi-nationaux,

-un contrôle des imams bien trop radicaux et la fermeture éventuelle de certaines mosquées,

-des perquisitions par centaines dans les milieux islamistes et dans certains quartiers que désormais seuls les musulmans se sont appropriés,

-des contrôles remis en place aux frontières de la France dans un espace Schengen en faillite,

-une lutte bien plus poussée contre les trafiquants d’armes,

-des mesures bien plus strictes et sévères pour lutter contre l’islamiste radical et les trafics en tous genres dans les prisons,

-une surveillance accrue sur Internet des sites prônant un Islam radical et leur éventuelle fermeture.

 

Toutes ces mesures vont bien évidemment dans le bon sens mais seront-elles pour certaines d'entre-elles suivies d'un effet bénéfique ? Et surtout, pourquoi n’ont-elles pas été prises après les attentats contre Charlie Hebdo et l’hypermarché Cacher ?

 

-          pour un soi-disant vivre ensemble ?

-          pour ne pas stigmatiser certaines populations ou communautés ?

-          pour ne pas faire d’amalgames ?

 

Sans doute pour toutes ces raisons à la fois qui se traduisent le plus souvent en voix électorales plutôt à gauche qu’à droite…

 

Dans l’après-midi même de ce triste 13 novembre et donc quelques heures avant ces attentats, le "dada" de Manuel Valls était de vouloir naturaliser un maximum d’étrangers plutôt que de leur donner un droit de vote…..Tout est dit ! Voilà un sujet qui intéresse les français au premier chef !

 

C’était prévisible…mais ce qui ne l’était pas c’est que ça arrive un vendredi 13, jour de chance pour certains et jour de grand malheur pour d’autres !

 

Et comme disait l’autre, « heureusement que je ne suis pas superstitieux, ça porte malheur , alors je touche du bois ! «   mais alors quel idiot j’ai été en votant Hollande en 2012 !

 

(*) livre de Aboubaker-Djaber Eldjazaïri aux Editions Maisons d'Ennour encore en vente chez Amazon et certaines librairies. Ce qu'en disait le Figaro en juillet 2004.

(**) liens vers mes 8 articles ci-dessous :

 

-janvier 2011 - Regards nouveaux sur l'Islam.

-septembre 2011 - le 11 septembre 2001, le rêve américain brisé.

-octobre 2014 - Daesh lave plus noir....hommage à ses victimes.

-janvier 2015 - Liberté 3 - Barbarie 17.

-février 2015 - Protection des personnes, sécurité, justice.....valse hésitation !

-juin 2015 - Une vraie info sur Daesh ? Allez voir à dache !

-juillet 2015 - La nouvelle guerre de Cent Ans ?

-septembre 2015 - E comme E.N.A....émotion non autorisée...

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Publié le par gibirando

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Le Lac d'Aude et le Mont Llaret (2.376 m) depuis les Angles (Pla del Mir -1.800m)

Publié le par gibirando

 
Ce diaporama est agrémenté de chansons interprétées par Elmore James extraites de son album "40 Exciting Legendary Blues Tracks: Tribute To Elmore James, “King of Slide Guitar”. Elles ont pour titre : I Believe, Stranger Blues, Look On Yonder Wall, Shake Your Moneymaker, The Sky Is Crying.

De nombreux lacs pyrénéens sont l’objet de légendes plus ou moins merveilleuses voire effroyables pour certaines d’entre-elles. Il y est souvent question d’« encantadas » (femmes enchantées), de « donas d’aygua » (femmes d’eau), de « fadas » (fées) devenues parfois « bruixas » (sorcières) par d’habiles manigances des doctrines religieuses. Le lac d’Aude en Capcir n’échappe pas à cette règle. Pourtant, nous y sommes allés randonner et je peux vous assurer que je n’ai rien vu de tout ça, mais il est vrai que ces histoires sont ancestrales et le plus souvent légendaires. Dommage, me direz-vous car selon la tradition et ce que j’ai pu lire dans « Légendes du Roussillon » d’Horace Chauvet aux Editions Lacour, il paraît qu’« aux bords des étangs, les bergers avaient l’occasion d’admirer les belles fées habillées de blanc qui peignaient leur chevelure ondoyante, en se mirant dans les eaux argentées. Elles avaient le don de séduire quiconque les approchait….. » Alors c’est vrai, Dany et moi avons été séduits mais pas par une fée mais par cette randonnée elle-même qui, depuis, le Pla del Mir (1.800m), station de ski des Angles, nous a tour à tour emmenés vers le lac d’Aude puis vers le Mont Llaret (2.376 m). Une balade plutôt longue et pas si facile que ça car les montées sont quasi constantes jusqu’au dernier objectif qui est en même temps le point culminant de cette boucle. Mais après tout, n’est-ce le propre d’une randonnée en montagne que de monter toujours plus haut pour faire plus de découvertes ? C’est exactement ce qui s’est passé !  Comme indiqué, le départ s’effectue du Pla del Mir, principale station de ski des Angles. Le chemin démarre à gauche du vaste parking et passe derrière le chalet de l’école de ski.  Sur la façade du chalet, un panonceau a été cloué indiquant  : « Boucle PR.9 - Lac d’Aude – 12 km – 435 m de dénivelé – 4h – difficulté : difficile ». Mais attention, pour ma balade, il ne faut pas se fier à ce panonceau, d’abord parce que le P.R.9 n’est pas une boucle mais un simple aller et retour et que la difficulté est plutôt moyenne que difficile pour le randonneur lambda. Enfin, une chose dont je suis sûr c’est que nous sommes bien sur le GRP du Tour du Capcir balisé en jaune et rouge. J’en suis d’autant plus sûr que j’ai accompli ce tour en 2013 et que j’ai emprunté cette portion en sens inverse venant des Bouillouses direction les Angles puis Matemale. C’était notre toute dernière étape qui en comptait quatre. Ce GRP passe derrière le parc animalier puis en longe la clôture toujours sur une bonne et large piste qui s’élève puis se stabilise avant de redescendre légèrement à l’approche de la Jasse du Pla del Bouc. Les premiers beaux paysages et panoramas s’entrouvrent. Ici au Pla del Bouc, on laisse un petit abri sur la droite étonnamment entouré de gros blocs granitiques dont trois ont été agencés sous la forme d’un imposant lieu de pique-nique. Juste après, on enjambe un passage canadien. Ici, une grande enseigne verticale mentionne « Porte Entrée ». Entrée de quoi ? Je ne saurais vous le dire avec certitude mais à cause du passage canadien,  j’ai supposé qu’il s’agissait de l’entrée d’une zone d’estives qui est également mentionnée sur une autre pancarte. Peu après, la piste que l’on poursuit devient plus pentue et se faufile au milieu d’une forêt de pins à crochets. Elle se stabilise à nouveau. On enjambe un premier petit ru mais attention ce n’est pas encore l’Aude et simplement un de ses affluents originels. L'Aude, le célèbre fleuve audois qui a donné son nom à tout un département est là, quelques mètres plus loin.  Ici, il s’agit d’un minuscule ruisselet aux eaux cristallines, d’un mètre de large tout au plus, dont le débit est si pépère qu’il a du mal à se faufiler au milieu des quelques ridicules roches qui entravent à peine son parcours. De ce fait, il zigzague, semble hésiter sur le chemin à prendre au milieu des herbes rases et des pins et bien évidemment, on est très loin de l’image du grand fleuve capable d’arroser tout une région, d’alimenter plusieurs lacs de barrage et de creuser de profondes gorges du Pays de Sault jusqu’à celui du Razès. En arrivant à hauteur d’une baraque entourée d’un enclos, on délaisse la  piste qui continue vers la gauche et  on emprunte à droite un large chemin qui file vers la Jasse de Bernardi et son imposant refuge. Sur la droite, le Puig del Pam laisse entrevoir son mamelon tourmenté et sur la gauche, les sommets du Haut-Conflent et de Cerdagne se révèlent derrière la frange d’une brume bleutée. A hauteur de cet abri et grâce à un panonceau (1.940m), on notera que nous nous sommes élevés pour l’instant de 140 mètres seulement sur les 576 mètres de dénivelé qui sont à accomplir jusqu’au sommet du Mont Llaret. D’ailleurs, le large chemin plat se termine, se rétrécie peu à peu et devient mauvais sentier en s’élevant dans la forêt. Ce sentier continue de monter plus vaillamment sur un terrain parfois plus difficile car caillouteux et parfois tourbeux car bourré de fondrières et de racines apparentes.  Après une vaste clairière entourée de falaises ocres et boisées, le parcours devient bien meilleur car herbeux mais il se faufile désormais dans un étrange ossuaire d’arbres desséchés. Si certains gisent sur le sol tels d’immenses carcasses, la plupart sont encore debout et c’est un piètre spectacle que tous ces sapins morts, squelettiques et dépouillés et ce coin ressemble d’autant plus à un cimetière que quelques blocs de granit paraissent faire office de pierres tombales. On évite de se fier à un panonceau qui indique : Sentier nordique –Lac d’Aude – reste 7,7 km. Non, le Lac d’Aude est à moins de 3 km ! On quitte ce coin lugubre au profit d’une petite zone humide faite de quelques tourbières alimentées par de menus filets d’eau qui s’échappent de l’Aude toute proche. Au milieu des pins à crochets, des genévriers rabougris et des rhododendrons fleuris, les pelouses herbeuses et grasses remplacent très rapidement les tourbières. Sur notre droite,  l’oblongue montagne qui apparaît n’est ni plus ni moins que notre principal objectif du jour, le Mont Llaret (2.376m) et son tout proche acolyte le Roc d’Aude (2.325m). Après une dernière « bonne » élévation, le chemin s’aplanit et quelques minutes plus tard, le miroir gris bleu du lac d’Aude apparaît immobile et brillant en contrebas de la forêt. On y descend mécaniquement vers son rivage d’abord pour quelques belles photos mais surtout parce qu’on sait d’avance qu’il n’y aura pas d’endroit plus agréable pour pique-niquer. Ici, au fond de ce petit cirque à la fois lacustre, végétal et minéral tout respire la douceur et la quiétude.  Dans un silence quasi religieux, seuls sont perceptibles le tintement lointain de quelques clochettes bovines et le gazouillis de rares passereaux occupant le faîte des conifères les plus hauts. Même les rares  randonneurs qui font le tour du lac, semblent le faire à pas de velours. Ce calme et ce silence sont si apaisants et l’air que l’on respire au bord du lac si vivifiant qu’on ne quitte qu’à regrets cette source de l’Aude. Ici, on délaisse le Tour du Capcir filant vers les Bouillouses au profit d’un étroit sentier balisé partant vers le nord-ouest.  Le balisage devient jaune. Ce sentier longe un petit ruisseau, à sec en juillet, le traverse puis grimpe au milieu des pelouses largement parsemées de nombreuses roches granitiques. Ces pelouses rases laissent parfois la place à des prairies de graminées un peu plus hautes et de ce fait, elles sont le paradis de nombreux bovins qui trouvent dans cette herbe délicate à la fois le fourrage à ruminer et la litière pour s’y vautrer.  Finalement à 2.220 m d’altitude, on atteint un collet où le regard embrasse des panoramas époustouflants sur une immense partie du Capcir : Massif du Carlit, lac des Bouillouses, la Vallée de la Grave et de la Têt, j’en passe et des meilleurs….Tout en dominant le lac des Bouillouses et à nos pieds la belle forêt de Malpas, le parcours en balcon descend plein nord, se redresse un peu en atteignant de vastes herbages au dessus desquels apparaissent les bulbes arrondies des deux Péric, les prémices de la Serra dels Alarbs et du Puig del Pam. Ici, un panonceau mentionne un sentier dit des Angles numéroté 7. Clairement et comme mentionné, ce P.R arrivant de la Balmette devrait nous amener très facilement vers le Mont Llaret et les Angles mais en réalité, nous allons hésiter entre deux chemins balisés de marques de peinture jaune. Nous optons pour le plus évident c'est-à-dire pour le plus large dont les profondes ornières indiquent qu’il est amplement emprunté par des véhicules de type « tous terrains. C’est  la bonne option et outre qu’il va bien au Mont Llaret, une fois encore les vues aériennes y sont sublimes. Plus on monte et plus les vues lointaines se font jour. Pour moi, cette portion du chemin présente d’autres atouts : une flore variée et très colorée et des oiseaux que j’ai peu l’occasion de photographier car toute cette nature végétale et ornithologique ne se rencontre quasiment qu’à cette altitude-là. Une fois encore, le chemin s’aplanit un peu. Le Mont Llaret et sa haute croix de bois reconnaissable sont là dans la ligne de mire. On quitte la piste pour y filer tout droit mais le sommet nous ne pourront guère l’approcher car un groupe de jeunes vacanciers l’ont carrément envahi. Ils sont bien sympathiques ces jeunes et l’on plaisante assez facilement avec eux mais quand on veut s’approcher de la croix pour une photo-souvenir, aucun d’entre eux ne bougent et ils semblent se l’être définitivement appropriée.  Nous n’insistons pas et de ce fait, nous ne garderons de ce sommet qu’une seule photo au pied de son pinacle. Pas vraiment déçus car l’essentiel est accompli, nous profitons de cet arrêt pour terminer notre casse-croûte et dès qu’il est fini, nous filons vers le Roc d’Aude. Là, dans cette douce descente, nous retrouvons une bonne et large piste terreuse qui descend vers les arrivées des télésièges et des téléskis. Plutôt que d’emprunter les pistes qui descendent en zigzaguant, nous coupons court grâce à un raccourci qui  nous emmène directement à la station de pompage de Bigorra et à la télécabine des Pèlerins. Là, aux Pèlerins, nous prenons à droite le large chemin qui descend parallèle à la piste de ski dite des Rhodos et un peu plus bas dite de le Soucarade. Devant nous, un beau renard qui avait choisi la même option que nous, s’enfuit, non sans avoir au préalable longuement hésité entre le bois et le ravin. De toute évidence, on le dérange car soit la chasse est déjà ouverte soit l’heure du casse-croûte est déjà arrivée. La piste nous entraîne directement vers le Pla del Mir où cette jolie balade se termine. Le circuit décrit ici est long de 17 km environ pour des montées cumulées de 920 mètres. Panoplie du parfait randonneur avec notamment de bonnes chaussures de marche à tiges hautes sont vivement conseillées sur ce terrain très disparate mais assez rocheux et caillouteux par endroits. Carte I.G.N 2249 ET Top 25.

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Le Lac d'Aude et le Mont Llaret (2.376 m) depuis les Angles (Pla del Mir -1.800m)

Publié le par gibirando

 
Ce diaporama est agrémenté de chansons interprétées par Elmore James extraites de son album "40 Exciting Legendary Blues Tracks: Tribute To Elmore James, “King of Slide Guitar”. Elles ont pour titre : I Believe, Stranger Blues, Look On Yonder Wall, Shake Your Moneymaker, The Sky Is Crying.

De nombreux lacs pyrénéens sont l’objet de légendes plus ou moins merveilleuses voire effroyables pour certaines d’entre-elles. Il y est souvent question d’« encantadas » (femmes enchantées), de « donas d’aygua » (femmes d’eau), de « fadas » (fées) devenues parfois « bruixas » (sorcières) par d’habiles manigances des doctrines religieuses. Le lac d’Aude en Capcir n’échappe pas à cette règle. Pourtant, nous y sommes allés randonner et je peux vous assurer que je n’ai rien vu de tout ça, mais il est vrai que ces histoires sont ancestrales et le plus souvent légendaires. Dommage, me direz-vous car selon la tradition et ce que j’ai pu lire dans « Légendes du Roussillon » d’Horace Chauvet aux Editions Lacour, il paraît qu’« aux bords des étangs, les bergers avaient l’occasion d’admirer les belles fées habillées de blanc qui peignaient leur chevelure ondoyante, en se mirant dans les eaux argentées. Elles avaient le don de séduire quiconque les approchait….. » Alors c’est vrai, Dany et moi avons été séduits mais pas par une fée mais par cette randonnée elle-même qui, depuis, le Pla del Mir (1.800m), station de ski des Angles, nous a tour à tour emmenés vers le lac d’Aude puis vers le Mont Llaret (2.376 m). Une balade plutôt longue et pas si facile que ça car les montées sont quasi constantes jusqu’au dernier objectif qui est en même temps le point culminant de cette boucle. Mais après tout, n’est-ce le propre d’une randonnée en montagne que de monter toujours plus haut pour faire plus de découvertes ? C’est exactement ce qui s’est passé !  Comme indiqué, le départ s’effectue du Pla del Mir, principale station de ski des Angles. Le chemin démarre à gauche du vaste parking et passe derrière le chalet de l’école de ski.  Sur la façade du chalet, un panonceau a été cloué indiquant  : « Boucle PR.9 - Lac d’Aude – 12 km – 435 m de dénivelé – 4h – difficulté : difficile ». Mais attention, pour ma balade, il ne faut pas se fier à ce panonceau, d’abord parce que le P.R.9 n’est pas une boucle mais un simple aller et retour et que la difficulté est plutôt moyenne que difficile pour le randonneur lambda. Enfin, une chose dont je suis sûr c’est que nous sommes bien sur le GRP du Tour du Capcir balisé en jaune et rouge. J’en suis d’autant plus sûr que j’ai accompli ce tour en 2013 et que j’ai emprunté cette portion en sens inverse venant des Bouillouses direction les Angles puis Matemale. C’était notre toute dernière étape qui en comptait quatre. Ce GRP passe derrière le parc animalier puis en longe la clôture toujours sur une bonne et large piste qui s’élève puis se stabilise avant de redescendre légèrement à l’approche de la Jasse du Pla del Bouc. Les premiers beaux paysages et panoramas s’entrouvrent. Ici au Pla del Bouc, on laisse un petit abri sur la droite étonnamment entouré de gros blocs granitiques dont trois ont été agencés sous la forme d’un imposant lieu de pique-nique. Juste après, on enjambe un passage canadien. Ici, une grande enseigne verticale mentionne « Porte Entrée ». Entrée de quoi ? Je ne saurais vous le dire avec certitude mais à cause du passage canadien,  j’ai supposé qu’il s’agissait de l’entrée d’une zone d’estives qui est également mentionnée sur une autre pancarte. Peu après, la piste que l’on poursuit devient plus pentue et se faufile au milieu d’une forêt de pins à crochets. Elle se stabilise à nouveau. On enjambe un premier petit ru mais attention ce n’est pas encore l’Aude et simplement un de ses affluents originels. L'Aude, le célèbre fleuve audois qui a donné son nom à tout un département est là, quelques mètres plus loin.  Ici, il s’agit d’un minuscule ruisselet aux eaux cristallines, d’un mètre de large tout au plus, dont le débit est si pépère qu’il a du mal à se faufiler au milieu des quelques ridicules roches qui entravent à peine son parcours. De ce fait, il zigzague, semble hésiter sur le chemin à prendre au milieu des herbes rases et des pins et bien évidemment, on est très loin de l’image du grand fleuve capable d’arroser tout une région, d’alimenter plusieurs lacs de barrage et de creuser de profondes gorges du Pays de Sault jusqu’à celui du Razès. En arrivant à hauteur d’une baraque entourée d’un enclos, on délaisse la  piste qui continue vers la gauche et  on emprunte à droite un large chemin qui file vers la Jasse de Bernardi et son imposant refuge. Sur la droite, le Puig del Pam laisse entrevoir son mamelon tourmenté et sur la gauche, les sommets du Haut-Conflent et de Cerdagne se révèlent derrière la frange d’une brume bleutée. A hauteur de cet abri et grâce à un panonceau (1.940m), on notera que nous nous sommes élevés pour l’instant de 140 mètres seulement sur les 576 mètres de dénivelé qui sont à accomplir jusqu’au sommet du Mont Llaret. D’ailleurs, le large chemin plat se termine, se rétrécie peu à peu et devient mauvais sentier en s’élevant dans la forêt. Ce sentier continue de monter plus vaillamment sur un terrain parfois plus difficile car caillouteux et parfois tourbeux car bourré de fondrières et de racines apparentes.  Après une vaste clairière entourée de falaises ocres et boisées, le parcours devient bien meilleur car herbeux mais il se faufile désormais dans un étrange ossuaire d’arbres desséchés. Si certains gisent sur le sol tels d’immenses carcasses, la plupart sont encore debout et c’est un piètre spectacle que tous ces sapins morts, squelettiques et dépouillés et ce coin ressemble d’autant plus à un cimetière que quelques blocs de granit paraissent faire office de pierres tombales. On évite de se fier à un panonceau qui indique : Sentier nordique –Lac d’Aude – reste 7,7 km. Non, le Lac d’Aude est à moins de 3 km ! On quitte ce coin lugubre au profit d’une petite zone humide faite de quelques tourbières alimentées par de menus filets d’eau qui s’échappent de l’Aude toute proche. Au milieu des pins à crochets, des genévriers rabougris et des rhododendrons fleuris, les pelouses herbeuses et grasses remplacent très rapidement les tourbières. Sur notre droite,  l’oblongue montagne qui apparaît n’est ni plus ni moins que notre principal objectif du jour, le Mont Llaret (2.376m) et son tout proche acolyte le Roc d’Aude (2.325m). Après une dernière « bonne » élévation, le chemin s’aplanit et quelques minutes plus tard, le miroir gris bleu du lac d’Aude apparaît immobile et brillant en contrebas de la forêt. On y descend mécaniquement vers son rivage d’abord pour quelques belles photos mais surtout parce qu’on sait d’avance qu’il n’y aura pas d’endroit plus agréable pour pique-niquer. Ici, au fond de ce petit cirque à la fois lacustre, végétal et minéral tout respire la douceur et la quiétude.  Dans un silence quasi religieux, seuls sont perceptibles le tintement lointain de quelques clochettes bovines et le gazouillis de rares passereaux occupant le faîte des conifères les plus hauts. Même les rares  randonneurs qui font le tour du lac, semblent le faire à pas de velours. Ce calme et ce silence sont si apaisants et l’air que l’on respire au bord du lac si vivifiant qu’on ne quitte qu’à regrets cette source de l’Aude. Ici, on délaisse le Tour du Capcir filant vers les Bouillouses au profit d’un étroit sentier balisé partant vers le nord-ouest.  Le balisage devient jaune. Ce sentier longe un petit ruisseau, à sec en juillet, le traverse puis grimpe au milieu des pelouses largement parsemées de nombreuses roches granitiques. Ces pelouses rases laissent parfois la place à des prairies de graminées un peu plus hautes et de ce fait, elles sont le paradis de nombreux bovins qui trouvent dans cette herbe délicate à la fois le fourrage à ruminer et la litière pour s’y vautrer.  Finalement à 2.220 m d’altitude, on atteint un collet où le regard embrasse des panoramas époustouflants sur une immense partie du Capcir : Massif du Carlit, lac des Bouillouses, la Vallée de la Grave et de la Têt, j’en passe et des meilleurs….Tout en dominant le lac des Bouillouses et à nos pieds la belle forêt de Malpas, le parcours en balcon descend plein nord, se redresse un peu en atteignant de vastes herbages au dessus desquels apparaissent les bulbes arrondies des deux Péric, les prémices de la Serra dels Alarbs et du Puig del Pam. Ici, un panonceau mentionne un sentier dit des Angles numéroté 7. Clairement et comme mentionné, ce P.R arrivant de la Balmette devrait nous amener très facilement vers le Mont Llaret et les Angles mais en réalité, nous allons hésiter entre deux chemins balisés de marques de peinture jaune. Nous optons pour le plus évident c'est-à-dire pour le plus large dont les profondes ornières indiquent qu’il est amplement emprunté par des véhicules de type « tous terrains. C’est  la bonne option et outre qu’il va bien au Mont Llaret, une fois encore les vues aériennes y sont sublimes. Plus on monte et plus les vues lointaines se font jour. Pour moi, cette portion du chemin présente d’autres atouts : une flore variée et très colorée et des oiseaux que j’ai peu l’occasion de photographier car toute cette nature végétale et ornithologique ne se rencontre quasiment qu’à cette altitude-là. Une fois encore, le chemin s’aplanit un peu. Le Mont Llaret et sa haute croix de bois reconnaissable sont là dans la ligne de mire. On quitte la piste pour y filer tout droit mais le sommet nous ne pourront guère l’approcher car un groupe de jeunes vacanciers l’ont carrément envahi. Ils sont bien sympathiques ces jeunes et l’on plaisante assez facilement avec eux mais quand on veut s’approcher de la croix pour une photo-souvenir, aucun d’entre eux ne bougent et ils semblent se l’être définitivement appropriée.  Nous n’insistons pas et de ce fait, nous ne garderons de ce sommet qu’une seule photo au pied de son pinacle. Pas vraiment déçus car l’essentiel est accompli, nous profitons de cet arrêt pour terminer notre casse-croûte et dès qu’il est fini, nous filons vers le Roc d’Aude. Là, dans cette douce descente, nous retrouvons une bonne et large piste terreuse qui descend vers les arrivées des télésièges et des téléskis. Plutôt que d’emprunter les pistes qui descendent en zigzaguant, nous coupons court grâce à un raccourci qui  nous emmène directement à la station de pompage de Bigorra et à la télécabine des Pèlerins. Là, aux Pèlerins, nous prenons à droite le large chemin qui descend parallèle à la piste de ski dite des Rhodos et un peu plus bas dite de le Soucarade. Devant nous, un beau renard qui avait choisi la même option que nous, s’enfuit, non sans avoir au préalable longuement hésité entre le bois et le ravin. De toute évidence, on le dérange car soit la chasse est déjà ouverte soit l’heure du casse-croûte est déjà arrivée. La piste nous entraîne directement vers le Pla del Mir où cette jolie balade se termine. Le circuit décrit ici est long de 17 km environ pour des montées cumulées de 920 mètres. Panoplie du parfait randonneur avec notamment de bonnes chaussures de marche à tiges hautes sont vivement conseillées sur ce terrain très disparate mais assez rocheux et caillouteux par endroits. Carte I.G.N 2249 ET Top 25.

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Le Lac d'Aude et le Mont Llaret (2.376 m) depuis les Angles (Pla del Mir -1.800m)

Publié le par gibirando

 
Ce diaporama est agrémenté de chansons interprétées par Elmore James extraites de son album "40 Exciting Legendary Blues Tracks: Tribute To Elmore James, “King of Slide Guitar”. Elles ont pour titre : I Believe, Stranger Blues, Look On Yonder Wall, Shake Your Moneymaker, The Sky Is Crying.

De nombreux lacs pyrénéens sont l’objet de légendes plus ou moins merveilleuses voire effroyables pour certaines d’entre-elles. Il y est souvent question d’« encantadas » (femmes enchantées), de « donas d’aygua » (femmes d’eau), de « fadas » (fées) devenues parfois « bruixas » (sorcières) par d’habiles manigances des doctrines religieuses. Le lac d’Aude en Capcir n’échappe pas à cette règle. Pourtant, nous y sommes allés randonner et je peux vous assurer que je n’ai rien vu de tout ça, mais il est vrai que ces histoires sont ancestrales et le plus souvent légendaires. Dommage, me direz-vous car selon la tradition et ce que j’ai pu lire dans « Légendes du Roussillon » d’Horace Chauvet aux Editions Lacour, il paraît qu’« aux bords des étangs, les bergers avaient l’occasion d’admirer les belles fées habillées de blanc qui peignaient leur chevelure ondoyante, en se mirant dans les eaux argentées. Elles avaient le don de séduire quiconque les approchait….. » Alors c’est vrai, Dany et moi avons été séduits mais pas par une fée mais par cette randonnée elle-même qui, depuis, le Pla del Mir (1.800m), station de ski des Angles, nous a tour à tour emmenés vers le lac d’Aude puis vers le Mont Llaret (2.376 m). Une balade plutôt longue et pas si facile que ça car les montées sont quasi constantes jusqu’au dernier objectif qui est en même temps le point culminant de cette boucle. Mais après tout, n’est-ce le propre d’une randonnée en montagne que de monter toujours plus haut pour faire plus de découvertes ? C’est exactement ce qui s’est passé !  Comme indiqué, le départ s’effectue du Pla del Mir, principale station de ski des Angles. Le chemin démarre à gauche du vaste parking et passe derrière le chalet de l’école de ski.  Sur la façade du chalet, un panonceau a été cloué indiquant  : « Boucle PR.9 - Lac d’Aude – 12 km – 435 m de dénivelé – 4h – difficulté : difficile ». Mais attention, pour ma balade, il ne faut pas se fier à ce panonceau, d’abord parce que le P.R.9 n’est pas une boucle mais un simple aller et retour et que la difficulté est plutôt moyenne que difficile pour le randonneur lambda. Enfin, une chose dont je suis sûr c’est que nous sommes bien sur le GRP du Tour du Capcir balisé en jaune et rouge. J’en suis d’autant plus sûr que j’ai accompli ce tour en 2013 et que j’ai emprunté cette portion en sens inverse venant des Bouillouses direction les Angles puis Matemale. C’était notre toute dernière étape qui en comptait quatre. Ce GRP passe derrière le parc animalier puis en longe la clôture toujours sur une bonne et large piste qui s’élève puis se stabilise avant de redescendre légèrement à l’approche de la Jasse du Pla del Bouc. Les premiers beaux paysages et panoramas s’entrouvrent. Ici au Pla del Bouc, on laisse un petit abri sur la droite étonnamment entouré de gros blocs granitiques dont trois ont été agencés sous la forme d’un imposant lieu de pique-nique. Juste après, on enjambe un passage canadien. Ici, une grande enseigne verticale mentionne « Porte Entrée ». Entrée de quoi ? Je ne saurais vous le dire avec certitude mais à cause du passage canadien,  j’ai supposé qu’il s’agissait de l’entrée d’une zone d’estives qui est également mentionnée sur une autre pancarte. Peu après, la piste que l’on poursuit devient plus pentue et se faufile au milieu d’une forêt de pins à crochets. Elle se stabilise à nouveau. On enjambe un premier petit ru mais attention ce n’est pas encore l’Aude et simplement un de ses affluents originels. L'Aude, le célèbre fleuve audois qui a donné son nom à tout un département est là, quelques mètres plus loin.  Ici, il s’agit d’un minuscule ruisselet aux eaux cristallines, d’un mètre de large tout au plus, dont le débit est si pépère qu’il a du mal à se faufiler au milieu des quelques ridicules roches qui entravent à peine son parcours. De ce fait, il zigzague, semble hésiter sur le chemin à prendre au milieu des herbes rases et des pins et bien évidemment, on est très loin de l’image du grand fleuve capable d’arroser tout une région, d’alimenter plusieurs lacs de barrage et de creuser de profondes gorges du Pays de Sault jusqu’à celui du Razès. En arrivant à hauteur d’une baraque entourée d’un enclos, on délaisse la  piste qui continue vers la gauche et  on emprunte à droite un large chemin qui file vers la Jasse de Bernardi et son imposant refuge. Sur la droite, le Puig del Pam laisse entrevoir son mamelon tourmenté et sur la gauche, les sommets du Haut-Conflent et de Cerdagne se révèlent derrière la frange d’une brume bleutée. A hauteur de cet abri et grâce à un panonceau (1.940m), on notera que nous nous sommes élevés pour l’instant de 140 mètres seulement sur les 576 mètres de dénivelé qui sont à accomplir jusqu’au sommet du Mont Llaret. D’ailleurs, le large chemin plat se termine, se rétrécie peu à peu et devient mauvais sentier en s’élevant dans la forêt. Ce sentier continue de monter plus vaillamment sur un terrain parfois plus difficile car caillouteux et parfois tourbeux car bourré de fondrières et de racines apparentes.  Après une vaste clairière entourée de falaises ocres et boisées, le parcours devient bien meilleur car herbeux mais il se faufile désormais dans un étrange ossuaire d’arbres desséchés. Si certains gisent sur le sol tels d’immenses carcasses, la plupart sont encore debout et c’est un piètre spectacle que tous ces sapins morts, squelettiques et dépouillés et ce coin ressemble d’autant plus à un cimetière que quelques blocs de granit paraissent faire office de pierres tombales. On évite de se fier à un panonceau qui indique : Sentier nordique –Lac d’Aude – reste 7,7 km. Non, le Lac d’Aude est à moins de 3 km ! On quitte ce coin lugubre au profit d’une petite zone humide faite de quelques tourbières alimentées par de menus filets d’eau qui s’échappent de l’Aude toute proche. Au milieu des pins à crochets, des genévriers rabougris et des rhododendrons fleuris, les pelouses herbeuses et grasses remplacent très rapidement les tourbières. Sur notre droite,  l’oblongue montagne qui apparaît n’est ni plus ni moins que notre principal objectif du jour, le Mont Llaret (2.376m) et son tout proche acolyte le Roc d’Aude (2.325m). Après une dernière « bonne » élévation, le chemin s’aplanit et quelques minutes plus tard, le miroir gris bleu du lac d’Aude apparaît immobile et brillant en contrebas de la forêt. On y descend mécaniquement vers son rivage d’abord pour quelques belles photos mais surtout parce qu’on sait d’avance qu’il n’y aura pas d’endroit plus agréable pour pique-niquer. Ici, au fond de ce petit cirque à la fois lacustre, végétal et minéral tout respire la douceur et la quiétude.  Dans un silence quasi religieux, seuls sont perceptibles le tintement lointain de quelques clochettes bovines et le gazouillis de rares passereaux occupant le faîte des conifères les plus hauts. Même les rares  randonneurs qui font le tour du lac, semblent le faire à pas de velours. Ce calme et ce silence sont si apaisants et l’air que l’on respire au bord du lac si vivifiant qu’on ne quitte qu’à regrets cette source de l’Aude. Ici, on délaisse le Tour du Capcir filant vers les Bouillouses au profit d’un étroit sentier balisé partant vers le nord-ouest.  Le balisage devient jaune. Ce sentier longe un petit ruisseau, à sec en juillet, le traverse puis grimpe au milieu des pelouses largement parsemées de nombreuses roches granitiques. Ces pelouses rases laissent parfois la place à des prairies de graminées un peu plus hautes et de ce fait, elles sont le paradis de nombreux bovins qui trouvent dans cette herbe délicate à la fois le fourrage à ruminer et la litière pour s’y vautrer.  Finalement à 2.220 m d’altitude, on atteint un collet où le regard embrasse des panoramas époustouflants sur une immense partie du Capcir : Massif du Carlit, lac des Bouillouses, la Vallée de la Grave et de la Têt, j’en passe et des meilleurs….Tout en dominant le lac des Bouillouses et à nos pieds la belle forêt de Malpas, le parcours en balcon descend plein nord, se redresse un peu en atteignant de vastes herbages au dessus desquels apparaissent les bulbes arrondies des deux Péric, les prémices de la Serra dels Alarbs et du Puig del Pam. Ici, un panonceau mentionne un sentier dit des Angles numéroté 7. Clairement et comme mentionné, ce P.R arrivant de la Balmette devrait nous amener très facilement vers le Mont Llaret et les Angles mais en réalité, nous allons hésiter entre deux chemins balisés de marques de peinture jaune. Nous optons pour le plus évident c'est-à-dire pour le plus large dont les profondes ornières indiquent qu’il est amplement emprunté par des véhicules de type « tous terrains. C’est  la bonne option et outre qu’il va bien au Mont Llaret, une fois encore les vues aériennes y sont sublimes. Plus on monte et plus les vues lointaines se font jour. Pour moi, cette portion du chemin présente d’autres atouts : une flore variée et très colorée et des oiseaux que j’ai peu l’occasion de photographier car toute cette nature végétale et ornithologique ne se rencontre quasiment qu’à cette altitude-là. Une fois encore, le chemin s’aplanit un peu. Le Mont Llaret et sa haute croix de bois reconnaissable sont là dans la ligne de mire. On quitte la piste pour y filer tout droit mais le sommet nous ne pourront guère l’approcher car un groupe de jeunes vacanciers l’ont carrément envahi. Ils sont bien sympathiques ces jeunes et l’on plaisante assez facilement avec eux mais quand on veut s’approcher de la croix pour une photo-souvenir, aucun d’entre eux ne bougent et ils semblent se l’être définitivement appropriée.  Nous n’insistons pas et de ce fait, nous ne garderons de ce sommet qu’une seule photo au pied de son pinacle. Pas vraiment déçus car l’essentiel est accompli, nous profitons de cet arrêt pour terminer notre casse-croûte et dès qu’il est fini, nous filons vers le Roc d’Aude. Là, dans cette douce descente, nous retrouvons une bonne et large piste terreuse qui descend vers les arrivées des télésièges et des téléskis. Plutôt que d’emprunter les pistes qui descendent en zigzaguant, nous coupons court grâce à un raccourci qui  nous emmène directement à la station de pompage de Bigorra et à la télécabine des Pèlerins. Là, aux Pèlerins, nous prenons à droite le large chemin qui descend parallèle à la piste de ski dite des Rhodos et un peu plus bas dite de le Soucarade. Devant nous, un beau renard qui avait choisi la même option que nous, s’enfuit, non sans avoir au préalable longuement hésité entre le bois et le ravin. De toute évidence, on le dérange car soit la chasse est déjà ouverte soit l’heure du casse-croûte est déjà arrivée. La piste nous entraîne directement vers le Pla del Mir où cette jolie balade se termine. Le circuit décrit ici est long de 17 km environ pour des montées cumulées de 920 mètres. Panoplie du parfait randonneur avec notamment de bonnes chaussures de marche à tiges hautes sont vivement conseillées sur ce terrain très disparate mais assez rocheux et caillouteux par endroits. Carte I.G.N 2249 ET Top 25.

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Les Contribuables Associés, vous connaissez ?

Publié le par gibirando

Les Contribuables Associés vous connaissez ? Moi, voilà environ 3 ans que je me suis abonné à leur magazine « les Enquêtes du Contribuable » et que je reçois régulièrement au format PDF leur bulletin trimestriel « le Cri du Contribuable ». Cette année, j’ai sauté le pas et j’ai effectué un don car finalement j’ai été convaincu par leur combat : « moins de dépenses publiques pour moins d’impôts ». Les Contribuables Associés est une association Loi 1901 à but non lucratif complètement indépendante des partis politiques. Elle a été créée en 1990 et est reconnue d’intérêt général. Elle est forte de plus de 300.000 adhérents ce qui peut paraître un chiffre très modeste au regard de son objet premier qui est « de mettre en œuvre les articles 14 et 15 des Droits de l’Homme et du Citoyen » qui sont :

« Art. 14. Tous les citoyens ont le droit de constater par eux mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée.

Art. 15. La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration. »

 

Au regard de ces  2 objectifs premiers mais qui ne sont pas les seuls, tous les citoyens que nous sommes payant impôts, taxes et percevant des prestations sociales devraient être adhérents. Il suffit d’aller visiter leur site Internet, de lire leurs statuts, leurs comptes et constater que tout y est parfaitement clair et sans doctrine partisane.

 

A titre d’exemple et pour que vous ayez une meilleure idée de leur combat, je vous communique leur dernière « newsletter » relative à la redevance télé. Elle est si juste et si symptomatique de la société du « toujours plus financier » et du « toujours moins culturel » dans laquelle nous vivons. Je ne sais pas vous mais moi je trouve que la télévision est devenue au fil des ans de plus en plus débilitante et je la regarde de moins en moins souvent alors une redevance qui augmente presque chaque année ça ne me convient pas du tout ! Elle me convient d’autant moins quand je sais que l’utilisation de cet argent n’est pas convenable et que l’essentiel de cette taxe n’est pas affectée pour améliorer les programmes télé.

 

Pour lire la newsletter, cliquez sur les photos pour les agrandir ou sur taille réelle :

 

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Le Cap de Hont Nère (1.916m) et Mont depuis le Col de Peyresourde (1.569m)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 4 chansons extraites de l'album "Living Country Blues Vol.1" interprétées par Bowling Green John Cephas & Harmonica Phil Wiggins. Elles ont pour titres : "Black Rat Swing","Eyesight To The Blind", "Guitar & Harmonica Rag" et "Rising River Blues"
LE-CAP-DE-HONT-NERE
CAPHONTNEREIGN
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Voilà la dernière balade pédestre réalisée lors de nos vacances dans les Hautes-Pyrénées. Soyons francs, c’est bien grâce à une amie, Laurence Lacabanne pour ne pas la nommer, que nous avons pu réalisé cette superbe randonnée en direction du Cap de Hont Nère (1.916 m) et du joli village de Mont à partir du célèbre col de Peyresourde (1.569 m). Laurence Lacabanne est une « friend blog » ou une « friend website » comme disent les anglais, c'est-à-dire que nous nous connaissons qu’au travers de mon blog et d’Internet. En France, on pourrait le traduire par « amie de sites Internet » mais comme ça pourrait avoir une autre connotation du style « site d’amitié » ou « site de rencontres », je préfère l’anglais car sinon je serais à l’opposé de ma pensée. Laurence anime un club de randonnées pédestres à Auriac-du-Périgord. En juin 2010 et suite à ce que j’avais considéré comme un « fantastique contact », j’avais eu l’occasion d’écrire un petit billet sur mon Journal Mensuel pour la remercier de sa gentillesse et de sa prévenance. Depuis, Laurence et moi continuons à échanger quelques messages et chaque année on se souhaite les meilleurs voeux par messagerie interposée. Quand Laurence a su que nous partions en vacances dans les Hautes-Pyrénées et dans la Vallée du Louron en particulier, c'est-à-dire sur « ses terres » comme elle me l’a écrit, elle m’a aussitôt communiqué une demi-douzaine d’idées de randonnées pédestres et voilà comment on s’est retrouvé en ce 26 juin 2015, avant dernier jour de nos vacances pyrénéennes, à marcher sur ces superbes crêtes ondulées et verdoyantes servant de frontière entre les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne. Soyons francs jusqu’au bout, ce jour-là, le Cap de Hont Nère n’était pas notre principal objectif  et comme conseillé par Laurence, nous visions plutôt le Sommet du Pouyaué à 2.062 m d’altitude mais plusieurs concours de circonstances nous ont contraints à raccourcir cette « fabuleuse » randonnée. Voilà comment ça s’est passé. Le col de Peyresourde, bien connu des fans du Tour de France cycliste et des cyclistes en général est, par grand beau temps, un lieu que je qualifierais de « fantastique ». Et croyez-moi, ce mot n’est pas galvaudé. Nous, au cours de cette semaine de vacances, nous avons eu le bonheur d’y passer à diverses reprises mais parfois avec des météos assez diverses et bien évidemment quand le temps est gris et pluvieux, ça change tout.  Mais attention, quand le ciel est d’un bleu cristallin, comme nous avons eu la chance de l’avoir au départ de cette balade, on reste scotché devant ces vastes prairies verdoyantes qui ondulent presque à perte de vue telles de débonnaires montagnes russes. Alors bien sûr, quand on aime la marche comme je peux l’aimer, on a envie d’y aller voir de plus près, histoire de « s’en mettre plein les yeux ». Quand à Dany, quand elle voit toute cette herbe rase et verdoyante, elle n’a qu’une envie : « s’y rouler dedans ! »  Chacun son truc, me direz-vous !  Alors voilà, j’ai le plus brièvement possible évoqué toutes les raisons de cette balade. Ce matin-là, quand nous démarrons du col de Peyresourde nous engageant dans la piste qui s’élève au dessus du chalet refuge ; en réfection à ce moment-là, résultat d’une avalanche hivernale ; il est déjà plus midi. Autant dire que nous ne sommes pas en avance car outre cette balade, pour laquelle il faut bien le dire nous partons un peu dans l’inconnu, nous avons prévu, d’aller à  Arreau en fin d’après-midi, pour visiter une volerie de rapaces : « les Aigles d’Aure ». Comme très souvent quand la fin des vacances approche, nous voulons faire un tas de choses et tenter de rattraper le temps perdu. Si je précise que nous partons un peu dans l’inconnu c’est parce qu’ici, il n’y aucun itinéraire balisé, que je n’ai pas de G.P.S et que je dispose comme unique repère d’un simple bout de carte I.G.N. Enfin pour l’instant, le chemin est tout simple et surtout, il est très agréable avec déjà de superbes panoramas. En outre, et pour mon plus grand plaisir, dans cette petite et magnifique Forêt domaniale de la Neste du Louron, les oiseaux, les papillons et les fleurs sont pléthores et une fois encore, l’objectif de mon appareil photo ne sait plus à quel saint se vouer. Si le chemin est beau, la faune et la flore abondante et superbe et les paysages à couper le souffle, à bien y regarder de plus près, ça ne doit pas être ainsi en toutes saisons. En effet, sur ces pentes très abruptes, les arbres arrachés ou secs sur pieds et les branchages en tous genres sont légion quand aux arbres qui ont déjà été coupés à leur base, c’est une véritable armée de souches que l’on aperçoit sur tous les versants de la forêt.  Alors bien sûr, rien d’étonnant de voir qu’à partir d’une certaine élévation, de nombreuses barrières anti-avalanches aient été installées. Je suppose qu’en hiver, cet endroit, si beau aujourd’hui, doit être parfois d’une très grande hostilité. Par grand beau temps hivernal, j’ai constaté sur le Net, avant de venir, que ces lieux sont beaucoup plus fréquentés en hiver et notamment en raquettes qu’ils ne le sont aux autres saisons. Après ces quelques réflexions, finalement, le large chemin se termine devant une barrière derrière laquelle un vaste troupeau d’ovins est entrain de ruminer. Des moutons, il y en a un peu partout sur le flanc de la montagne, mais une pauvre brebis, toute penaude, elle, s’est mise à l‘abri à l’ombre d’un talus. Elle paraît mal en point et même quand on s’approche d’elle, elle ne bouge pas d’un pouce. Nous la laissons tranquille. Après la barrière, la piste se poursuit à plat vers le nord-ouest mais nous choisissons de partir à l’opposé en longeant une clôture. Le patou, que nous n’avions pas vu jusqu’à présent, et pour cause, dort dans les hautes herbes d’un fossé. A notre passage, il lève un œil, nous regarde et reprend sa position apathique très éloignée de celle du gardien de troupeau que l’on attend de lui. Tant mieux pour nous car je me souviens des nombreuses fois ou des patous nous ont mis dans des situations peu confortables et où la peur du chien vociférant après nous, nous effrayait mais paradoxalement cette crainte se mêlait à notre envie de lui caresser son épais pelage opalin. Nous dominons la forêt qui se termine à la droite même de l’étroit sentier que nous cheminons désormais. De tous les autres côtés, la végétation n’est faite que d’une pelouse rase et uniforme. Plus rien n’arrête le regard, or mis bien sûr, l’arrondi même de la colline que nous devons gravir se trouvant sur notre gauche. Quand nous arrivons au sommet de la crête, des panoramas grandioses s’entrouvrent magnifiquement sur toute la Vallée du Larboust et de manière bien plus large et bien plus lointaine, sur l’ensemble du Luchonnais. Plus loin encore,  la longue chaîne des Pyrénées étire ses pics les plus hauts. J’ai lu, que parmi eux et quelque part, le pic d’Aneto était visible mais comme j’ignore où il se trouve, j’essaie de le chercher mais sans réelle conviction. On se dit que c’est sans doute le plus haut que l’on aperçoit légèrement sur la gauche. A cet instant, nous tournons à gauche et en suivant une étroite sente, nous gravissons la petite croupe du Lampet. Au sommet, à 1.804 m d’altitude,  nous nous arrêtons un instant au pied d’un vieux pluviomètre, car désormais, outre les paysages luchonnais, c’est toute la chaîne montagneuse s’étirant sur la gauche que nous apercevons en plus. Voilà les fameuses « montagnes russes » et verdoyantes que nous devons cheminer et ça jusqu’à son sommet le plus ultime, le Pouyaué. Ensuite, nous avons prévu de descendre jusqu’au village de Mont avant d’entamer le retour vers le col de Peyresourde. Voilà le programme tel que je l’ai imaginé sur Géoportail soit une quinzaine de kilomètres environ.  Mais tout ça, c’était sans compter sur ce étroit sentier qui après le sommet  du Pic Arrouy (1.850 m) s’est finalement, et on ne sait pas trop pourquoi, arrêté de filer sur la crête préférant traverser une mauvaise moraine pentue, terreuse et caillouteuse, et parfois même très boueuse, rendant notre progression bien difficile et par endroits, assez périlleuse il faut bien le dire. Ici, une pauvre brebis et son frêle agnelet se sont abrités à l’ombre d’une petite grotte et après quelques photos, nous les laissons tranquilles car le tout jeune nourrisson tête sans cesse sa mère avec gloutonnerie. Nous les  laissons d’autant plus volontiers que l’attention que réclame cette courte traversée sur cette moraine nous fait perdre un temps infini. Un seul faux-pas et nous voilà entrain de rouler quelques dizaines de mètres plus bas. Le seul intérêt que je retire de cette difficulté, c’est la présence inattendue de quelques jolis oiseaux que je peux photographier assez facilement car ils viennent boire dans les restes d’un ruisselet et manger quelques vers et insectes dans cette bouillie étrangement composé d’eau, de pierres, de boue, de bouses et de crottes de moutons. Grives, alouettes, tariers pâtres et monticoles de roches sont au rendez-vous de cette amalgame glissant et délicat pour nous mais apparemment si agréable pour eux. Après ce difficile passage, nous parvenons à rejoindre la crête et sa pelouse verdoyante bien plus praticable. La suite sur une sente herbeuse mais bien évidente devient beaucoup plus simple même si la déclivité pour monter au Cap du Hont Nère est de plus en plus pentue au fil de l’ascension. Seules quelques fleurs nouvelles et un joli papillon vont freiner cette montée. Quand nous arrivons au sommet,  il est 14h30 et Dany et moi sommes pour une fois en total désaccord. Elle est partisane de descendre directement vers le village de Mont que nous apercevons en contrebas derrière nous et moi, je suis plutôt disposé à poursuivre vers le Pouyaué droit devant. Après une courte chamaillerie, je cède à sa préférence et me rallie à son point de vue qui consiste à dire que rien n’indique que nous verrons beaucoup plus de panoramas que ceux que nous apercevons déjà d’ici. Nous redescendons le petit dôme en longeant désormais une clôture que finalement nous enjambons pour filer tout droit en direction de Mont. Ici, pas de réel problème d’orientation et seules quelques graminées un peu plus hautes parfois et quelques tourbières asséchées mais en mottes sont un frein à notre marche en avant. Ici, nous gardons en point de mire, d’abord une étroite « caminole » formée par les troupeaux puis une piste plus large que nous apercevons un peu plus bas encore. Après les avoir rejoint tour à tour, un peu moins d’une heure plus tard, par monts et par vaux, ou plutôt par croupes et ravines, nous voilà à l’entrée du superbe hameau de Mont. Une visite presque au pas de course nous permettant de découvrir une jolie fontaine, une belle table d’orientation, la magnifique église Saint-Barthélemy superbement décorée d’incroyables fresques et enfin un oratoire dont l’Histoire très intéressante nous est contée sur quelques ludiques panonceaux. Le tout avec de vues splendides sur la Vallée du Louron. Nous finissons la visite de Mont par quelques jolies venelles encadrées de maisons plus belles les unes que les autres. Comme conclusion à cette belle découverte et comme nos pensées sont déjà sur le chemin du retour et surtout vers les « Aigles d’Aure », nous accélérons encore le pas et tentons de ne pas nous laissés distraire par tant de beautés. Nous retrouvons très sensiblement l’itinéraire pris à l’aller mais avec cette fois l’inconvénient d’un plus grand nombre de dénivelés à gravir. Finalement, cet itinéraire nous entraîne sur un bon chemin jusqu’au Pas de Matac puis après quelques raccourcis ; enfin c’est ce que nous pensons ; nous retrouvons la clôture initialement enjambée. En la suivant, elle nous entraîne tout en descente vers un enclos au pied du Cap de Montsarré. Ici, nous retrouvons la bonne piste filant directement vers ce petit bout de la Forêt domaniale de la Neste du Louron ou de Peyresourde selon si on se fie à la carte IGN ou à la pancarte plantée près du refuge. Le troupeau d’ovins vu à l’aller s’est mis en mouvement et s’étire désormais sur tout le flanc de la montagne. A notre vue, le patou semble venir vers nous mais d’un pas toujours aussi nonchalant. Pour nous, cette seule présence suffit à freiner nos ardeurs. Nous quittons de quelques mètres la piste mais le chien passe pratiquement sans nous regarder et s’en va boire un peu d’eau dans une vielle baignoire faisant office de fontaine. En tous cas pas un seul aboiement à notre encontre et quelle drôle d’attitude pour ce chien qui est censé être le « gardien du temple ». La descente vers le col de Peyresourde s’effectue au pas de charge pour Dany très en colère après moi, de me voir encore flâner et photographier sans cesse fleurs, oiseaux et papillons qui semblent « s’être donné le mot » pour que je ne finisse jamais cette magnifique balade. Il est 16h30 passé quand nous récupérons notre voiture et filons sans plus tarder vers la volerie d’Arreau. Mais aujourd’hui, il était écrit que nous aurions tout faux ! Pas d’ascension au Pouyaué mais pas de rapaces non plus ! En regardant le site Internet des « Aigles d’Aure », je n’ai pas fais attention  que la volerie ne serait ouverte l’après-midi qu’à partir du mois de juillet ! Or, nous ne sommes que le 26 juin ! Pas de chance me direz-vous ? Non, bien au contraire !  Nous en avons eu beaucoup : un temps superbe avec un ciel pur comme du cristal (enfin surtout au début !), des montagnes si merveilleusement verdoyantes, des panoramas somptueux, un joli brin de village et tout ça pour une balade de 4h30 et d’une distance approximative que j’estime entre 12 et 14 km. Que demander de plus ?  Une fois encore, je me suis intéressé à la toponymie des lieux cheminés. En occitan-gascon, le Cap de Hont Nère c’est le sommet  (cap) de la fontaine (hont) noire (nere). Le « Pouyaué » tout comme le « Puyo » ou le « Pouey » s’est toujours dans la toponymie pyrénéenne le monticule, l’éminence, la cîme, le pic au même titre qu’un « puy » ou qu’un « puig ». De la même façon que le lac d’Oô signifiait le « lac du lac », le « sommet du Pouyaué » est un doublon toponymique signifiant le « sommet du sommet ». Enfin « Peyresourde » c’est la « pierre source » selon le livre de Robert Aymard « Toponymes pyrénéens- Répertoire géographique et étymologique des deux versants des Pyrénées » Editions Lacour-Rediviva. A tous les lecteurs de cet article, je précise que le tracé mentionné sur la carte I.G.N joint à ce dernier se veut comme toujours le plus précis possible mais qu’en l’absence d’un G.P.S et dans l’impossibilité d’enregistrer un « tracback », il ne peut être que très approximatif au regard d’un itinéraire très souvent hors sentier. De ce fait et comme pour tous les tracés que je fournis dans mon blog, il ne saurait m’engager dans une quelconque responsabilité en cas d’égarement des personnes qui voudraient l’utiliser sans plus de précautions. Carte I.G.N 1848 OT Bagnères-de-Luchon  - Lac d’Oô - Top 25

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Les Lacs d'Oô (1.504 m) et d'Espingo (1.967 m) depuis les Granges d'Astau (1.130 m)

Publié le par gibirando

LE-LAC-D'OO
LACDOOIGN
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Pour Dany et moi, comme pour de nombreuses personnes sans doute, avant d’être un objectif de randonnée, le lac d’Oô était essentiellement un nom en deux lettres à trouver dans les mots croisés ou fléchés. C’est donc par le plus pur des hasards que les cruciverbistes que nous sommes se sont soudain métamorphosés pour l’occasion en des randonneurs éclairés. Eclairés car soudain, nous allions prendre conscience que ces deux voyelles accolées l’une à l’autre étaient aussi un merveilleux lieu de balades pédestres. Voilà comment ça s’est passé. Toujours en vacances à Loudenvielle dans les Hautes-Pyrénées, c’est en revenant de Bagnères-de-Luchon, après cette « fameuse » balade « rêvée » à la Cabane d’Ourtiga que nous avons aperçu le panneau « Lac d’Oô » sur le bord de la route départementale 618. Comme pour un flipper que l’on remue un peu trop, ce panneau signalétique a fait « tilt » dans nos têtes et après la seule vision de ce célèbre patronyme, il était hors de question que nous passions à côté sans en savoir un peu plus. Nous avons donc pris illico presto la direction du « lac d’Oô » car notre curiosité était bien trop aiguisée et l’envie de transformer nos connaissances mots-croisistes en un lac authentique bien réelle. En réalité, ce jour-là, nous ne sommes allés qu’au village d’Oô et à la vue de deux autres panneaux signalétiques très explicites, nous avons immédiatement compris que le lac d’Oô ne serait qu’atteignable à pieds et depuis le lieu-dit les Granges d’Astau se trouvant 4 km plus loin et plus haut sur la petite route D.76. Cette unique solution nous convenait d’autant mieux que nous étions en quête de balades pédestres dans le secteur et qu’enfin, nous en tenions une sans trop nous casser la tête.  Nous avons donc programmé cette longue balade aux lacs d’Oô pour le surlendemain, si le temps venait à s’y prêter, ce qui n’était pas le cas au moment où nous l’envisagions. Le temps était maussade voire par instant menaçant et de ce fait, nous n’avons pas traîné à Oô. Nous sommes rentrés à Loudenvielle sans prendre plus de détails sur cette randonnée. De toute manière, ce n’était pas bien grave car au studio, j’avais mon ordinateur, une connexion à Internet et le site Géoportail et sa carte I.G.N m’en diraient sans doute bien plus que toutes les pancartes signalétiques du monde. Le matin du surlendemain, la météo n’étant pas très bonne, nous remettons notre sortie au lendemain et partons en voiture vers le Pic du Midi. Bien, nous en a pris car le lendemain, le 25 juin au matin, c’est un magnifique ciel bleu purgé de tout nuage qui nous ravît au saut du lit. En effet, comment s’attendre à un tel revirement alors qu’hier soir le temps était encore très orageux, ténébreux même et avec de gros éclairs sur la Vallée du Louron. A la télé, Météo France annonce une journée radieuse alors nous déjeunons « rapidos » et partons immédiatement vers Oô. Il est 9h15 quand nous arrivons aux Granges d’Astau et garons la voiture sur le parking à quelques mètres de la ligne de départ. Selon les quelques renseignements que j’ai notés sur Internet et sur le site de Géoportail, le lac d’Oô est situé à 1.504 mètres d’altitude et comme les Granges d’Astau sont à 1.130 mètres environ, c’est donc un dénivelé plutôt modeste de 374 mètres qui nous attend. Dany ne se plaignant plus de ses articulations depuis quelques temps déjà, je pense sincèrement que cette randonnée est réellement dans ses cordes. Le seul point qui m’interpelle est qu’il y a aussi un autre lac, également très beau à découvrir mais bien plus haut celui-ci car situé à 1.950 mètres d’altitude. C’est le lac d’Espingo dont le col éponyme pour l’atteindre est à 1.967 mètres. C’est donc une déclivité de 837 mètres qui est à gravir si l’on veut réaliser les deux lacs et là, la petite balade plutôt facile devient une randonnée bien plus sévère et dans ce cas, j’ignore si Dany sera à même de l’accomplir. De ce fait, nous décidons d’un commun accord  de se fixer comme objectif le lac d’Oô puis une fois là-haut, on décidera ou non de poursuivre. Dès le départ, une large piste forestière sert de fil conducteur. On ne peut guère faire plus simple car une fois encore il s’agit d’un petit bout du célèbre G.R.10 traversant les Pyrénées d’Hendaye à Banyuls-sur-Mer. Nous, qui n’avons jamais trouvé ni le temps ni peut être le courage de l’accomplir complètement, nous satisfaisant des 7 jours passés en  2001 entre Mérens et Mantet  et de petites balades d’une journée dans les Pyrénées-Orientales, voilà que depuis que nous sommes ici, nous sommes entrain d’en découvrir d’autres agréables tronçons. La piste s’élève doucement en suivant la verdoyante vallée où s’écoule la Neste d’Oô. En réalité, ici, tout est verdoyant, la vallée et ses vastes prairies mais aussi les montagnes environnantes et les belles forêts qui s’y sont implantées. Toutes les nuances de verts sont présentes et les seuls contrastes dans ces paysages de jade sont le ciel bleu cristallin, la superbe cascade blanche de la Chevelure de la Madeleine, quelques falaises dénudés et une longue ligne de névés dans le Cirque d’Espingo qui nous fait face quand on lève la tête. La piste monte désormais à l’ombre du Sarrat Crémat, entre en forêt  et devient un peu plus caillouteuse. Enfin, c’est Dany qui me le fait remarquer car moi je suis bien trop occupé à photographier une flore incroyablement belle, dense et variée dans ses formes et ses coloris. La faune, elle, semble bizarrement absente ou alors étrangement silencieuse. Peu d’insectes, peu de papillons et pratiquement aucun oiseau contrairement à tous ceux que j’avais pu découvrir lors de notre balade à la Cabane d’Ourtiga, également sur le G.R.10. Pourtant, une seule ligne de crête et quelques kilomètres seulement séparent les deux vallées. De temps à temps, j’entends le chant d’un pinson mais c’est à peu près tout et comme je ne les vois pratiquement jamais et que je ne peux pas le photographier, je suis déçu de ce vide faunistique. Si cette marche s’effectue dans un quasi désert faunique, ce n’est pas le cas des randonneurs qui se font de plus en plus nombreux au fur et à mesure de l’élévation.  Moi, qui croyez que le lac d’Oô était bien plus connu des cruciverbistes que des randonneurs pédestres, je suis bien obligé de revoir mon jugement. Au fil de la marche, force est de constater que de nombreux randonneurs, clubs et associations de toutes les régions de France font de cette balade, une « incontournable » des Pyrénées. Nous n’avons pas encore atteint le lac d’Oô et pourtant ce titre « d’incontournable » est déjà bien  mérité car lorsque quelques fenêtres s’entrouvrent dans l’épaisse forêt, des vues sublimes sur la vallée se font jour. La piste se rétrécie et s’élève soudain en quelques lacets plus concis. J’en profite pour emprunter quelques raccourcis alors que Dany a pris un peu d’avance,  bien occupé que je suis avec mes photos de fleurs. Je tombe sur les rails d’une bien étrange voie ferrée. En suivant les rails, je me laisse entraîner sur un chemin verdoyant mais je prends soudain conscience que je m’éloigne de l’itinéraire du G.R.10 et je fais demi tour, ravalant mon «affreuse » curiosité et préférant garder la visite de ce lieu lors du retour. J’ai réussi à rattraper Dany car à l’approche du lac et de son tablier du barrage, la piste s’est transformée en un sentier dont la déclivité a faibli puis s‘est stabilisée. Nous en profitons pour prendre quelques photos d’abord sur un petit pont qui enjambe le ruisseau puis avec une vue grandiose sur le lac et son immense cascade dont la hauteur de sa chute impétueuse et écumeuse n’a d’égal que sa beauté : 275 mètres ! Sur le petit pont, j’ai noté la présence d’une stèle  à la mémoire d’un certain Emile Dupront et une date : 1920. On peut donc imaginer que cet ancien élève de l’école Polytechnique serait mort dans un accident de travail lors de la construction du barrage puisque ce dernier a été terminé un an plus tard, en 1921. Dany est ravie d’être arrivée jusque là et semble en pleine forme pour poursuivre vers le lac d’Espingo. J’en suis ravi moi aussi. Ici, le G.R.10 devient un étroit sentier s’élevant régulièrement dans un décor bien plus ouvert que précédemment mais également bien plus pentu. Du fait de cette ouverture, la flore est également un peu différente et des fleurs nouvelles apparaissent et j’en suis d’autant plus satisfait qu’en permanence des vues aériennes sur le lac d’Oô et son refuge se dévoilent aussi. Mon appareil photo numérique crépite à tout berzingue. Clou du spectacle : dans l’immense cirque glaciaire, un hélicoptère se lance dans un joli ballet aérien. La faune, avec quelques oiseaux et papillons, est également un peu plus présente mais ce n’est pas la panacée et en tous cas, rien à voir avec notre balade à la Cabane d’Ourtiga où les seules ressemblances sont ces petits torrents qui s’écoulent en cascade de toutes parts. Il faut dire que là-bas nous marchions seuls et qu’ici une ribambelle de randonneurs s’étire en file indienne sur tout le flanc de la montagne. Si oiseaux et animaux il y a eus, ils ont du rejoindre des lieux bien plus sereins et silencieux. Moi, avec ma flânerie « photographique » et mes redémarrages aussi soudains que véloces, je suis parfois englué dans ces pelotons bien trop placides à mon goût et  à chaque fois que je le peux, je dépasse un grand nombre de randonneurs, faisant en sorte qu’ils ne me rattrapent plus. Dany, elle, marche à son rythme mais ne se laisse pas distancer pour autant. De toute manière, tout ce petit monde s’effiloche et quand le col d’Espingo est en vue, nous nous retrouvons quasiment les seuls. Pourtant, il n’est que 12h30 et les 3h15 que nous avons mis pour arriver jusqu’ici, arrêts inclus, nous satisfont pleinement. Après tout, aux Granges d’Astau, un vieux panonceau du G.R.10 n’annonçait-il pas 2h45 d’ascension pour arriver jusqu’ici ? L’heure du déjeuner ayant sonnée, on s’empresse de quitter le col, ses groupes de randonneurs bruyants, pour un magnifique promontoire herbeux dominant le lac d’Espingo et son imposant refuge. Nous avons fait l’effort de quelques mètres supplémentaires de déclivité mais nous en sommes pleinement satisfaits. Personnellement, je suis d’autant plus ravi de cet endroit que j’y découvre de magnifiques Narcisses des poètes encore jamais vus jusqu’ici et qu’une Niverolle alpine, oiseau peu farouche mais plutôt rare à photographier vient étrangement se gaver de mes croûtes de fromage et de quelques morceaux de pain. Ce spectacle insolite va durer tout le temps où je l’alimente avec mon casse-croûte et quand je n’ai plus rien à lui donner, elle s’envole et disparaît sans doute un peu moins affamée. Moi, qui était un peu frustré que la faune soit si rare tout au long de l’itinéraire, me voilà enfin comblé et ce n’est pas fini. Dany décide de se reposer un peu sur l’herbe pendant que je descends vers le refuge, les rives du lac d’Espingo puis en remontant le fougueux torrent qui l’alimente vers le lac Saussat. Un petit périple magnifique où je vais avoir la chance de photographier beaucoup de nouvelles fleurs, de nouveaux oiseaux dont un Traquet oreillard, une jolie bergeronnette et quelques rares papillons d’altitude, tout ça dans des décors somptueux et époustouflants. Au moment où j’entame la remontée, un Vautour fauve vient tourner quelques minutes au dessus du cirque et pendant un instant, j’ai bien cru que l’incroyable spectacle aperçu non loin de la cabane d’Ourtiga allait recommencer. Mais non, le vautour est solitaire et il disparaît dans le ciel se laissant emporter par les courants ascendants ! Après toutes ces merveilleuses découvertes, il est temps de rejoindre Dany que j’aperçois au sommet du col d’Espingo. Elle semble m’attendre et plus raisonnable que moi, elle pense que le moment de redescendre vers les Granges d’Astau est arrivé. Cette descente va être ponctuée de quelques arrêts, avec notamment une étonnante pause où des centaines de têtards regroupés dans le ruisseau au pied du tablier du barrage d’Oô vont se régaler à me suçoter les orteils que j’ai cru bon de rafraîchir. Je connaissais la « fish pédicure » et voilà que soudain, je viens d’inventer le concept de « têtard pédicure ». J’apprendrais plus tard qu’il s’agit certainement de l’Alyte ou Crapaud Accoucheur et qu’en raison de l’altitude, cet animal peut rester à l’état de têtard parfois pendant 10 ans voire plus. Un peu plus bas et comme je l’avais imaginé à l’aller, j’ai suivi les rails de la voie ferrée et j’ai découvert la « station ». Enfin c’est comme ça qu’elle s’appelle sur la carte IGN et il faut y ajouter un câble transporteur aujourd’hui disparu. J’ai cherché sur Internet à quoi avait pu servir ce lieu car sur place aucune indication n’est fournie et les quelques bâtiments encore en très bon état sont d’une troublante virginité. J’ai finalement appris que cette « station » avait servi dans les années 20 à faire le lien entre la vallée et le barrage pour y acheminer les matériaux de construction nécessaires à son édification. Franchement, je trouve les bâtiments en bien trop bon état pour qu’ils n’aient servis qu’à ça et depuis si longtemps et ce d’autant que rien n’ai fait pour inciter le touriste à aller visiter ce lieu isolé. Ce n’est donc pas un lieu touristique en soit. Aujourd’hui, en tous cas, les liens entre la vallée et le refuge d’Oô s’effectuent presque essentiellement en hélicoptère et j’en ai eu la preuve alors que je me trouvais à la « station ». Un joli spectacle où il faut bien reconnaître que le pilote est un sacré virtuose des manches de commandes. Dans toutes mes pérégrinations et rêveries,  Dany ne m’a pas attendu, alors dans la descente, j’ai pressé le pas et j’ai même parfois un peu couru pour tenter de la rejoindre. Seules quelques fleurs oubliées à l’aller ont freiné mon élan et quand je l’ai rattrapé, nous étions à quelques décamètres des Granges d’Astau. Nous avions accompli une splendide randonnée et une fois encore, nous étions satisfaits de cette merveilleuse journée passée au grand air. Histoire de ne pas la terminer trop brutalement et avant de rejoindre Loudenvielle, nous avons fait une longue pause et profité des chaises longues et d’une boisson bien fraîche sur la terrasse du bar-restaurant le Mailh d’Astau. Nous étions heureux, heureux d’avoir marché, heureux que Dany ait réussi cette belle performance d’arriver jusqu’au col d’Espingo et même un peu plus haut, heureux d’avoir découvert ces deux magnifiques lacs que nous ne connaissions pas, heureux de toutes les photos que j’avais prises et dont vous découvrirez de nombreux exemplaires dans un copieux diaporama joint à cet article. En son temps, Victor Hugo avait écrit « le lac, œil du paysage » et aujourd’hui j’ai le sentiment d’avoir vu deux yeux, deux yeux superbes mais avec des lunettes, un peu comme on se représente des binocles sans branche quand on regarde le nom « Oô ». Cette balade aller et retour a été longue d’une douzaine de kilomètres environ. Pour moi, qui suis allé au bord du lac d’Espingo puis sur les rives du lac Saussat et enfin à la « station », ajoutez-y trois ou quatre kilomètres environ et quelques dizaines de mètres de dénivelés supplémentaires. Un conseil pour avoir vu plusieurs personnes marcher avec des tennis : de bonnes chaussures de marche à tiges hautes sont nettement préférables sur ce type de terrain car à presque 2.000 mètres d’altitude c’est déjà de la haute montagne ! Enfin, pour les personnes que la toponymie intéresse, il faut savoir que le nom "Oô" est un doublon toponymique signifiant le "lac du lac" (source Wikipédia) quand au nom "Espingo", il signifie "espagnol" (source CNRTL) avec une petite allusion ironique voire péjorative puisque chez nous elle désigne le plus souvent un immigré ibérique. Cette ironie, on la retrouve d'ailleurs dans le mot "espingoin" combinaison des mots "espingo" et "pingouin" que certains auteurs de polars ont utilisé pour désigner des Espagnols.  Enfin, tout ça est d'autant plus étonnant que dans un espagnol plus ancien, le mot "espingo" signifie "sphinx". Les immigrés espagnols seraient-ils des sphinx ? Carte I.G.N 1848 OT Bagnères-de-Luchon  - Lac d’Oô - Top 25.

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Le Lac de Génos-Loudenvielle (Hautes-Pyrénées)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté de 5 chansons interprétées par Jean Ferrat. Elles ont pour titre : "La Montagne", "C'est Beau La Vie", "Nous Dormirons Ensemble", "Ma France" et "Deux Enfants Au Soleil".

LE-LAC-DE-GENOS-LOUDENVIELL
LACGENOSIGN
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Toujours en vacances à Loudenvielle dans les Hautes-Pyrénées, si il y a une petite balade que l’on ne pouvait pas éviter c’est bien celle de faire le tour du lac au bord duquel nous résidions. Dans le précédent article consacré à la Cabane d’Ourtiga, j’ai eu l’occasion de vous présenter rapidement ce lac que l’on appelle plus communément le « lac de Génos-Loudenvielle », du nom des deux principales communes qui le côtoient. Bien sûr, mon article n’a pas la prétention de vous expliquer comment on fait le tour d’un lac. Non, ce lac, comme de très nombreux, est circulaire et en faire le tour ne présente donc aucune difficulté d’orientation d’autant qu’ici un balisage et quelques explications en facilitent le cheminement. En outre, le dénivelé est pratiquement nul sauf à vouloir s’éloigner du lac comme nous avons pu le faire pour aller visiter le château de Génos ou le hameau d’Aranvielle. Mais rassurez-vous néanmoins, car si dénivelés il y a, ce ne sont que deux ou trois dizaines de mètres de déclivité seulement qui sont à gravir. Non, si je propose un article de cette courte balade, ce n’est essentiellement que pour expliquer et démontrer combien ce coin de nos bien-aimées Pyrénées est splendide et bourré de découvertes. Comme d’habitude, un diaporama avec d’abondantes photos est joint à mon article pour illustrer mes propos. S’agissant d’un lac, il n’y a pas réellement de point de départ bien précis et bien  évidemment, nous, nous sommes partis depuis le studio que nous avions loué à la Résidence la Soulane. Cette résidence a les pieds dans l’eau car elle se trouve à une dizaine de mètres seulement de la berge. Nous avons fait le choix de partir en direction de Loudenvielle, c'est-à-dire vers le sud. Immédiatement, on est subjugué par la beauté du site et les nombreux centres d’intérêts que l’on peut y découvrir. Cette Vallée du Louron est entourée de montagnes plus ou moins hautes mais toujours verdoyantes. Nous sommes fin juin mais ils subsistent encore quelques névés sur les sommets les plus hauts, ce qui donne encore plus de splendeur aux panoramas. Il faut dire qu’ici, de nombreux et tout proches pics flirtent avec les 3.000 mètres d’altitude. Après quelques pas seulement, moi qui aime la photographie ornithologique et qui en plus, constitue au fil du temps un herbier de photos numériques, je suis gâté bien au delà de mes espérances. Les oiseaux sont nombreux et variés, quant aux fleurs, des dizaines d’espèces fleurissent en bordure du lac et il suffit d’être un peu curieux pour les découvrir. Cette flore incroyable attire de nombreux insectes et de superbes papillons. Une fois encore et au grand dam de Dany qui voudrait bien marcher un peu plus vite, histoire de faire un peu du cardio, moi, je flâne encore et toujours. Nous n’avons pas fait 100 mètres que déjà, je m’arrête de longues minutes pour photographier des couples de grèbes castagneux nourrissant leurs petits et leur apprenant par la même occasion à plonger et à pêcher. C’est un superbe spectacle ! Les grèbes ont élu domicile sur des tapis d’algues filamenteuses qui ont envahi une petite anse que l’on enjambe par une passerelle. Les grèbes semblent faire bon ménage avec les innombrables colverts et les bergeronnettes qui sautillent sur cet habitat verdâtre et humide. De nombreux poissons, gros et petits, frétillent et sautent sous cette gangue organique sans doute pour frayer ou en quête de quelques insectes. Un chevreuil, lui, a eu moins de chance. Il a sans doute voulu traverser le lac à la nage et s’est empêtré dans les longs filaments au point d’être piégé et d’y laisser la vie. Il flotte à la surface, la panse rebondie. Quand ce ne sont pas les oiseaux, ce sont les fleurs et les papillons qui ralentissent cette promenade. Quand ce ne sont pas les fleurs et les papillons, ce sont les parapentes et les ailes deltas qui attirent le regard. Instinct de protection oblige, sur le bord de la grève, les gambusies, vairons et autres menus fretins se regroupent en masse dans la crainte d’être mangés. Dany a pris de l’avance en direction de Loudenvielle, alors de temps en temps, je presse le pas pour la rattraper mais trop de « choses » retiennent encore mon attention. Après un petit tour dans la commune, nous repartons vers le lac pour en poursuivre le tour. Nous traversons la rivière, la Neste du Louron, et poursuivons sur la rive opposée en direction du centre de balnéothérapie « Balnéa ». C’est ici, que l’essentiel de l’activité touristique bat son plein car outre le centre de balnéo, c’est dans cette zone que se concentrent la plupart des autres activités : parcs ludiques avec piscines, aire de pique-nique, plaisirs nautiques, jeux pour petits et grands, bureau d’accueil et piste d’atterrissage pour les parapentistes, aire de stationnement pour camping-cars, etc… Nous, nous ne sommes pas venus ici pour ce type de détente et encore moins pour être au plus près de la foule. Non, c’est plutôt la tranquillité et le silence que nous sommes venus chercher. Du coup, nous poursuivons notre tour du lac en direction de Génos et de son château du Moulor, cher à feu l’écrivain Paul Féval, qui y situa l’action de son célèbre roman de cape et d’épée « le Bossu ». Du village de Génos et de son château, aujourd’hui nous en faisons l’impasse mais nous y reviendrons très vite, histoire de refaire le tour du lac mais en sens inverse cette fois-ci.  Nous poursuivons la promenade vers la base nautique louant pédalos, paddles, canoës et kayaks puis vers l’ardoisière se trouvant au pied du château. Cette partie-là du lac est plus la plus paisible et les nombreux pêcheurs ne s’y trompent pas. Nous enjambons une grande passerelle, à l’endroit même où le lac se termine par le déversoir du petit barrage. C’est de cette passerelle que la vue du lac est la plus saisissante avec ses 32 hectares visibles d’un seul tenant et les hauts sommets fermant le fond de la vallée.  Le soir tombe, de nombreux insectes et les truites qui s’en régalent mouchètent la surface du lac qui se ride soudain de milliers de cercles. La balade tire à sa fin mais de nombreuses fleurs m’arrêtent de nouveau. Dany arrivera bien avant moi au studio. Il faut dire que depuis notre arrivée, elle s’inquiète pour l’état de santé d’un gentil chat que l’on soigne et que l’on nourrit et qui est venu vers nous spontanément. Telle qu’accomplie et décrite ici, cette promenade est longue de 5,5 km environ. Il faut rajouter 1 km à 1,5 km pour la visite de Génos et de son château. Carte IGN 1848 OT Bagnères-de-Luchon – Lac d’Oô - Top 25.
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Le modèle social français, c'est quoi au juste ?

Publié le par gibirando

MODELE-SOCIAL-FRANCAIS
Dessin de René Le Honzec chipé dans le journal en ligne Contrepoints.
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A chaque discours ou presque, à chaque conférence de presse, j’entends notre président Hollande nous dire qu’il ne touchera pas au « modèle social ». Il y a quelques jours notre ex-président Sarkosy, toujours dans une posture contradictoire quand il s’agit de François Hollande, prend le contre-pied et déclare : « il faut refonder notre modèle social ».

 

 

Alors bien sûr, si comme de nombreux français, j’ai ma petite idée de ce que peut être le « modèle social français », j’ai voulu approfondir le sujet et savoir au juste ce qui se cache derrière ces trois mots accolés l’un à l’autre. En effet et pour être honnête, je n’en connaissais ni la vraie définition et encore moins le contenu exact et l’Histoire. Pour moi, et comme l’indique la plupart des dictionnaires, un « modèle » c’est ce qui sert de « référence », c’est une « source d’inspiration » et cela, au regard des qualités que la « chose » en question détient. Pas sûr qu’avec nos hommes politiques, les Français parlent de la même chose quand ils parlent de « modèle ».  Social qui plus est ? Pas sûr que le « modèle social français » vu par nos politiques soit encore une référence, tout autant qu’il en fut vraiment un au cours de son histoire si agitée ? Pas sur que le « modèle social français » soit si social que ça ? A toutes ces questions, rien n’est moins sûr. En tous cas, une chose est sûre, c’est qu’une fois encore, j’ai bien compris que Messieurs Hollande ou Sarkosy prennent les Français pour des imbéciles même s’il est évident que les effets de la crise, de la mondialisation et du « tout libéral » sont d’excellents prétextes pour vouloir changer « le modèle social » soit sous forme de « mesurettes » et sans avoir l’air d’y toucher comme pour le premier ou en très grande profondeur comme le veut le second.

 

En effet, historiquement, le « modèle social français » repose sur des principes adoptés lors de la reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale dont les idées essentielles, réformatrices et généreuses provenaient du Conseil National de la Résistance. En réalité, ces principes avaient pour fondement le système de protection sociale mis en place par le chancelier allemand Bismark contre les risques maladie (1883), accidents de travail (1884), vieillesse et invalidité (1889). Ces principes avaient pour objectif une plus grande justice sociale et notamment de palier aux aléas socio-économiques de la vie des Français et notamment à assurer à tous les citoyens, des moyens d’existence dans tous les cas où ils seraient incapables de se les procurer au travers du travail. En 1945 et dans  les années qui ont suivi, ces principes se sont mués en réformes mises en place sous la forme d’un pilier principal  : création de la Sécurité Sociale assurant la gratuité des soins et le droit à la retraite pour tous, financée par des cotisations sur les salaires à la charge des employeurs et des salariés. A l’époque, selon leurs concepteurs, ces mesures se veulent immuables dans le temps et de ce fait, les gouvernants et hommes politiques donnent la priorité à la politique du plein-emploi car l’assurance chômage n’existe pas encore et ne sera mise en place qu’en 1958 sous la présidence du général de Gaulle. Depuis on connaît la suite, le modèle social a enflé, certains diront qu’il s’est enrichi, de bien d’autres réformes (statut des fonctionnaires, nationalisations, création des comités d’entreprises, SMIG, assistance aux personnes handicapées, RMI, RSA, etc…) et le modèle social de 1945 a été tellement changé, remodelé, réformé pour ne pas dire bafoué qu’il n’existe plus vraiment dans sa conception originale. Les inégalités sociales se sont creusées et les écarts entre les personnes les plus pauvres et les plus riches aussi. Les régimes spéciaux de retraite de nombreuses corporations accentuent ce sentiment d’inégalités. Aujourd’hui, force est d’admettre qu’il y a pléthore d’allocations et d’aides en tous genres et que l’Etat est plutôt dans l’assistanat de nombreuses personnes que dans l’offre d’un moyen d’existence aux seuls sans-emploi. 

 

Alors bien sûr, si l’on analyse « brutalement » les faits, la Sécurité Sociale existe toujours et elle est (en partie) toujours financée par des cotisations patronales et salariales. Le droit à la retraite est toujours là mais il est très inégal et en outre, il a beaucoup évolué au fil du temps. Premier gros bémol, le principe de la gratuité des soins et de vouloir assurer des moyens d’existence à tous les citoyens français n’existent plus vraiment même à ceux ayant pourtant travaillé très longtemps en France (*). Ces deux principes fondamentaux chers à nos vieux résistants, force est de reconnaître que seuls les étrangers (et même ceux en situation irrégulière) peuvent en bénéficier vraiment au travers de l’A.M.E (**) (Aide Médicale d’Etat) et à un degré moindre au travers de l’A.S.P.A (***) (Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées). Sinon, pour le reste de la population française, il vaut mieux avoir beaucoup travaillé et cotisé,  avoir une très bonne mutuelle, ne pas être malade, ne pas avoir de dents cariées (les fameux sans-dents de notre cher président !), ne pas perdre la vue ou l’audition ou avoir la chance de vivre avec un conjoint ayant déjà une retraite correcte (*). Quand à l’impôt sur le revenu, moins de la moitié seulement des Français y contribue.

 

Deuxième gros bémol, le plein emploi n’est plus d’actualité depuis longtemps et si on doit croire nos « chers » gouvernants, ça serait là où  le bât blesse. Ils disent vouloir tout mettre en œuvre pour remettre le plein-emploi sur les rails. Mais en réalité que font-ils à la place ? A coup de milliards d’aides et des subventions, ils viennent en aide à de grands employeurs déjà riches à millions et parfois à milliards. Pour quels résultats sur l’emploi ? Aucun mais dans le même temps, ces patrons-là et leurs actionnaires se remplissent de plus en plus les poches sur le dos des salariés, qu’ils voudraient voir travailler selon leur guise et pouvoir licencier quand bon leur semble. En 1939-45, c’était les parachutes de nos valeureux et désintéressés résistants qui tombaient sur notre « pôvre » France occupée par les Allemands mais désormais ce sont les parachutes dorés  qui n’arrêtent plus de choir et les Allemands exsangues après la guerre nous ont largement dépassés en matière socio-économique ! Ah décidément les temps changent et l’esprit des hommes aussi ! N’est-ce pas Monsieur Combes (Alcatel) ? N’est-ce pas Monsieur Lévy (Vivendi) ? N’est-ce pas Monsieur Lafont (Lafarge) ? N’est-ce pas Monsieur Forgeard (EADS) ? N’est-ce pas Monsieur Zacharias (Vinci) ?

 

Alors Monsieur Hollande, arrêtez de nous bassiner avec votre « modèle social » que vous ne voulez pas changer. Il y a belle lurette que d’autres l’ont tout chamboulé à votre place et sans vous attendre ! De plus, il change tous les jours et à chaque fois que vous ouvrez grand les portes à toute la misère humaine pour laquelle vous n’avez aucune solution décente et en tous cas aucune qui ne se fait pas au détriment des Français les plus « lambdas ». Occupez-vous à mettre en œuvre, la principale action pour laquelle plus de la moitié des Français vous ont élu : « lutter contre la puissance financière et réduire les inégalités ! ».

 

Arrêtez Monsieur Sarkosy, de vouloir le refonder, vous l’avez déjà suffisamment changé et pour quels résultats ? Continuez à faire vos conférences qatariennes, vous avez plus y gagner ! Car au fond, c’est bien ça que vous souhaitiez ? Travailler plus pour gagner plus non ? Aujourd’hui, les Français sont de moins en moins nombreux à travailler et leur pouvoir d’achat diminue et c’est ça que vous auriez du essayer de changer !

 

Allez, pour être honnête, je ne suis pas un « modèle » moi non plus, mais au fond rien ni personne n’est parfait !

 

Alors comment le « modèle social français » pourrait-il l’être ?

 

 

(*) Avec mon épouse, nous avons eu 2 enfants. Elle a travaillé pendant 40 ans, en partie à temps partiel et a eu la malchance de cotiser sur une assiette forfaitaire Urssaf  au lieu du salaire brut ou plafonné (convention collective nationale du Sport). Il faut préciser que cette assiette forfaitaire qui existe toujours et qui est bien inférieure au salaire brut correspond surtout à une réduction des charges pour l’employeur. Dans le même temps, elle a eu aussi la malchance d’avoir une polyarthrite chronique dès l’âge de 37 ans. Résultats de cette application de l’assiette forfaitaire : aucun droit à des indemnités journalières de maladie ou de chômage pendant sa période salariale et 240,00 euros de retraite par mois aujourd’hui, vieillesse de la Sécurité Sociale et retraite complémentaire tout inclus. C’est ça, le « fameux » moyen d’existence auquel avaient pensé nos gentils réformateurs de 1945 ? Il est vrai qu’elle a la chance de m’avoir, que j’ai une retraite correcte et de ce fait, on ne peut pas tout avoir dans la vie !

 

(**) L'aide médicale de l'État (A.M.E) est un dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière, au regard de la réglementation française sur le séjour en France, de bénéficier d'un accès aux soins. Elle est attribuée sous conditions de résidence stable et de ressources.  L'A.M.E donne droit à la prise en charge à 100% des soins médicaux et hospitaliers, dans la limite des tarifs de la sécurité sociale. Les bénéficiaires n’ont pas à avancer les frais. Les personnes à charge (conjoint ou personne en couple, enfants de moins de 16 ans, ou jusqu'à 20 ans s'ils poursuivent leurs études) peuvent aussi bénéficier de l'A.M.E. Pour les mineurs, les frais médicaux restent pris en charge à 100 % dans tous les cas.

(***) L'allocation de solidarité aux personnes âgées (A.S.P.A) est une allocation qui permet d'assurer un niveau minimum de ressources si ces dernières sont faibles. Elle remplace le minimum vieillesse depuis 2006. Son montant dépend des ressources et de la situation familiale (seul ou en couple). Pour prétendre à cette aide, il faut remplir des critères stricts : être âgé de plus de 65 ans, avoir une ressource annuelle inférieure à 9 503,89 € pour une personne seule ou 14 755,32 € pour un couple. Cette aide est allouée même si l’on n’a jamais cotisé à la retraite car l’A.S.P.A est un dispositif non contributif. De ce fait, les étrangers peuvent y avoir droit si le demandeur réside de façon régulière sur le territoire français. Pour cela, il doit, soit justifier depuis au moins 10 ans d’un titre de séjour ou être considéré comme apatride ou avoir combattu pour la France, ou seulement être ressortissant d’un État membre de l’Union Européenne ou de la Suisse. Si toutes ces conditions sont réunies alors la personne peut prétendre à l’A.S.P.A dont le montant peut s’élever à 800 € par mois et 1.229,61 € pour un couple. Le site du Service de l’allocation de solidarité aux personnes âgées ( S.A.S.P.A ) précisent qu’en 2013, il y avait 70.162 bénéficiaires de l’A.S.P.A dont 24.259 étrangers (soit 35,96% des bénéficiaires dont 3,39% venaient de l’U.E et 32,57% hors de l’Union Européenne). En 2012, il y avait 564.000 allocataires du minimum vieillesse dont 25.167 étrangers ( 2.287 membres d’un pays européen et 22.880 hors Union Européenne), cela correspond à un peu moins de 5% des bénéficiaires du minimum vieillesse. Depuis 2012, le nombre d’étrangers qui bénéficient du minimum vieillesse est en baisse de 0,75%.

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La Cabane d'Ourtiga (1.620m) depuis Germ (1.339 m)

Publié le par gibirando

Ce diaporama est agrémenté d'une musique intitulée "Relaxing Music for Soul - Planet Mars future" du Youtubeur "MEDIA UZ".

 .LA-CABANE-D'OURTIGA

CABANEOURTIGAIGN
Pour agrandir les photos, cliquez dessus. 2 fois pour un plein écran.

Qu’y a-t-il de plus agréable que de voir un rêve se réaliser ? Eh bien cette balade à la Cabane d’Ourtiga dont je vous fais ici le récit, je l’ai d’abord rêvée avant de l’accomplir. Je ne sais plus si je l’ai rêvée éveillé ou bien en dormant, mais peu importe. Voilà comment ça c’est passé. Fin juin, Dany et moi sommes partis pour quelques jours de vacances dans les Hautes-Pyrénées. A Loudenvielle exactement. Loudenvielle est une commune située dans la Vallée du Louron et plus globalement dans la région que l’on appelle le Pays d’Aure. Loudenvielle est blotti au bord d’un lac à quelques mètres duquel nous avions loué un joli studio, pour un prix assez modique et auprès du loueur de vacances Interhome. Voilà les principaux renseignements pour ceux que ça pourrait éventuellement intéresser. Ce lac que l’on appelle le plus souvent le « lac de Génos-Loudenvielle » est à la fois le poumon et le cœur de la vallée. C’est ici que la vallée respire et que l’activité touristique bat son plein en toutes saisons. On y trouve l’organisation d’une multitude d’animations. Il y a bien sûr toutes les activités liées à la présence du lac comme la pêche,  les promenades en canoë, en pédalos ou à vélo pour en faire le tour, les sports en eaux vives dans la rivière qui alimente le lac et qui s’appelle la Neste du Louron, mais aussi les possibilités de s’initier au parapente ou au deltaplane, de s’éclater dans un parc aquatique et bien sûr, les randonnées et balades pédestres ou les vias ferratas pour lesquelles vous trouverez toujours un accompagnateur compétent et disponible. Les enfants ne sont pas oubliés avec d’innombrables jeux qui leur sont consacrés et pour ceux qui préfèrent la détente, un centre de balnéothérapie Balnéa les accueille dans un complexe ultra moderne bourré de belles surprises. En hiver, bien évidemment, tous les sports de neige y sont praticables car tout autour du lac, ce ne sont que des montagnes et des hauts sommets et de jolies stations de ski sont à proximité. Voilà, le décor est planté. Dès le premier jour, en début de soirée, je me prélassais sur la terrasse du studio en regardant ces superbes montagnes et leurs magnifiques pentes verdoyantes. Sur ces vertes pelouses immaculées, j’y distinguais seulement quelques petites taches blanches qu’esquissaient divers troupeaux de bovins. Je me disais : "ça doit être super de marcher tout là-haut !". Me suis-je assoupi de fatigue ? Je ne m’en souviens plus mais c’est fort probable à cause d’un réveil très matinal et des nombreux kilomètres que nous avions parcourus en voiture dans la journée pour arriver jusqu’ici. Là, je me suis mis à rêver que « je marchais sur ces vertes pelouses, au milieu de fleurs multicolores et d’une faune incroyablement belle et variée. Il faisait beau et chaud. Le soleil rayonnait et sous un ciel extraordinairement pur et bleu, je marchais tout en balcon au dessus d’une belle vallée boisée de grands et sombres sapins. J’enjambais une multitude de charmants ruisseaux dégoulinant de hauts sommets tachetés de blancs névés….. ». Voilà où j’en étais quand plusieurs colverts se sont mis à caqueter sur la pelouse du studio et m’ont sorti de cette douce et savoureuse léthargie où je venais de plonger. Deux jours plus tard, mon rêve allait devenir réalité avec cette « fabuleuse » balade à la Cabane d’Ourtiga à partir du joli village de Germ. Germ est un magnifique petit hameau « propre comme un sou neuf ». On dirait même qu’il vient d’être construit tant les façades et les toitures des maisons y sont impeccables, gracieuses, similaires et sans rien qui dénote. Les terrasses et les ruelles y sont fleuries. La mairie est un très beau bâtiment moderne et cossu. Il n’y a pas de ruines et seulement des vestiges inscrits au patrimoine historique du village. Il y a d’attirantes auberges, des gîtes qui donnent envie de s’arrêter et d’aller voir et bien évidemment le départ de balades pédestres. Cette description de Germ, je peux l’appliquer à bons nombres de petites communes de cette Vallée du Louron comme Mont ou Adervielle par exemple et bien évidemment, moi qui habite une partie de l’année dans un village des Pyrénées-Orientales bien moins florissant et entretenu, ça me laisse songeur et soulève en moi de nombreuses questions. Il paraît évident que la présence de stations de ski et du G.R.10 n’est pas étrangère à cette évidente prospérité. Le G.R.10 parlons-en. C’est sur ce célèbre chemin que démarre notre balade à la cabane d’Ourtiga. Il s’agit d’un aller-retour donné pour trois d’heures dans un dépliant que je me suis procuré à l’Office de Tourisme de Loudenvielle. Comme il se doit, dès le départ, le balisage blanc et rouge est bien là et des petits panonceaux jalonnent l’itinéraire. J’y retrouve la mention « 8a » indiquée dans le dépliant. A la sortie du village, tout près d’un ruisseau étroit mais fougueux, on découvre une vieille scierie datant du début du 19eme siècle. Une ludique pancarte en explique l’origine et son fonctionnement. Peu après, le chemin côtoie les jolies granges de Bédérèdes, très anciennes elles aussi mais pour la plupart parfaitement restaurées. Il est 10h30 et nous voilà déjà hors du village et sur le chemin dont j’ai rêvé. Pelouses grasses, bovins dodus, fleurs multicolores, papillons chamarrés, rapaces planeurs, passereaux joyeux et grandioses vues aériennes sur la vallée et les montagnes environnantes rentrent immédiatement en scène. Il faut bien l’avouer, nous sommes bluffés par tant de beautés.  On délaisse le large chemin au profit d’un étroit sentier qui s’élève modestement dans les pacages. Le spectacle continue et s’amplifie au fur et à mesure que la déclivité s’accentue. Elle est pourtant modeste et de 400 mètres seulement, si j’en crois le dépliant. Les montagnes surgissent de tous côtés. Comme dans ma rêverie, les hauts pics mouchetés de blancs névés et la profonde vallée plantée d’olivâtres sapins sont là devant moi. Pas besoin d’écarquiller les yeux pour croire à la réalité car tous mes sens sont déjà bien en éveil depuis le départ. Non, je ne rêve plus. De nouvelles fleurs apparaissent et plus la sente se redresse et plus il y en a. Elles sont toutes jolies plutôt petites et donc d’une infinie délicatesse. Les oiseaux, c’est pareil, ils sont assez peu craintifs et d’une extraordinaire variété. Un vrai sanctuaire ornithologique ! Dans une fracture de la roche, un collet est franchi. Le chemin redescend un peu. Après avoir dominé le lac de Génos, la Vallée du Louron où coule la rivière de la Neste du Louron, c’est désormais le Val d’Aube que l’on surplombe avec sa vaste et sombre sapinière. Le spectacle se poursuit toujours plus époustouflant et toujours en balcon sur les flancs d’une montagne toujours plus verdoyante et pentue. Parfois, les contreforts sont si pentus que le névés en fondant ont crée d’importantes moraines constituées de terre et de galets. Le sentier sur ces passages instables réclame un peu d’attention et de prudence, d’autant que le plus souvent, il coïncide avec la descente des petits ruisseaux aux eaux encore bien impétueuses.  A force de descendre, le sentier finit par atteindre le fond du vallon, à l’endroit même où se dresse un petit barrage formant une limpide et turquoise cuvette. Nous enjambons le ruisseau de l’Aube. J’ai bien envie de plonger dans la cuvette cristalline mais Dany m’en dissuade. Il faut dire qu’avec ma marotte de la photo,  je flâne comme jamais et en plus, nous sommes partis sans aucun pique-nique. Je comprends que Dany ne soit pas très d’accord et je me range à son avis car je sais que la fringale va tôt ou tard arriver. De plus, après la pile du barrage, les balisages G.R.10 et « a8 » ont désormais disparu et nous empruntons l’unique sentier que nous trouvons. Il s’élève sur de vertes pelouses, au dessus des méandres débonnaires du ruisseau dont on voit bien, à cause des nombreux arbres déracinés et des innombrables branches qui en occupent son lit, qu’il doit se transformer parfois en un torrent d’une violence inouïe. Ici, commence une merveilleuse vision quand Dany aperçoit soudain sur l’autre versant du vallon, un groupe d’une dizaine de grands cerfs. Ils paissent tranquillement sans se soucier de notre présence et de celle d’un autre couple de randonneurs accompagnés de leur chien. C’est par eux, que nous apprenons que le sentier habituel du G.R.10 se trouve un peu plus bas mais qu’il a été emporté cet hiver par la montée et l’incroyable puissance des eaux du ruisseau. Voilà l’explication de la perte du balisage à proximité du barrage. J’estime qu’à vol d’oiseau, les cerfs sont à moins d’un kilomètre et quand je zoome avec mon numérique, c’est un sacré spectacle qui s’offre à moi. Dany en profite aussi car malheureusement je n’ai pas emporté les jumelles. On se décide à repartir en se disant qu’on les reverra peut être au retour. La cabane d’Ourtiga est là, posée sur la verte prairie. Petit abri presque ridicule mais ô combien mirifique et sans doute opportun dans ce cirque montagneux si immense. Je pense à tous ces randonneurs fréquentant le G.R.10 et qui parfois arrivent ici bien fatigués. Ils doivent trouver dans ce modeste refuge non gardé de quelques mètres carrés, le repos et une chaleur réparatrice. Je parle en connaissance de cause. Après la cabane, ma curiosité m’entraîne une fois encore un peu plus loin, en surplomb du ruisseau, qui ici, a pris l’allure d’un vrai torrent de montagne. De nombreux bovins sont en estive et en occupent le lit. Une fois de plus, ma curiosité me porte chance quand la présence de nombreux vautours fauves et de quelques craves à bec rouge vienne de surcroît l’attiser. Dany m’a rejoint. De nombreux vautours volent autour et au dessus de nous, mais ils sont bien plus nombreux encore à déchiqueter « quelque chose » dans un colossal pierrier. Que déchiquettent-ils ? La carcasse d’un animal sans doute ? J’approche au plus près. Je ne le saurais jamais car même en m’approchant à moins de 30 mètres, je ne vois rien de plus sinon que des vautours très affamés semble-t-il. En tous cas, ils paraissent vouloir en découdre entre eux pour un simple petit bout de chair.  Quand certains s’éloignent, d’autres qui attendaient leur tour interviennent et ainsi de suite. Les uns après les autres, le ballet aérien se poursuit toujours aussi étonnant, impressionnant et sinistre. S’approcher d’un peu plus près ne serait pas une bonne idée, tant la vue de cette meute affamée est assez saisissante. J’estime leur nombre à au moins une bonne trentaine. Après les cerfs, voilà maintenant les vautours, et même dans mon rêve le plus fou, je n’aurais jamais imaginé un tel bestiaire sauvage sur cette courte balade. On décide de laisser les vautours à leur carcasse et avec Dany, nous retournons vers la cabane. Le temps de quelques photos souvenirs et nous voilà déjà sur le chemin du retour. Les craves à bec rouge n’ont pas apprécié qu’on les dérange et les voilà qui s’envolent en lançant des cris stridents. Les cerfs sont toujours là sur le versant le plus rocheux de la Montagne de l’Ourtiga. Mon appareil photo s’en donne à cœur joie mais finalement, il nous faut rentrer et nous les laissons à leur vert pâturage. Dany a décidé d’accélérer le pas. Sans doute a-t-elle un peu faim ? Il faut dire qu’il est déjà 13h30, que nos estomacs sont vides et que le retour reste encore à accomplir. Moi, je voudrais bien faire pareil mais tant de choses ne cessent de me freiner sur cet incroyable sentier. La nature est si resplendissante que ne pas la garder dans ma mémoire serait un sacrilège. Comme je le dis très souvent, mon numérique est à la fois mes yeux et mon cerveau et lui bien mieux que moi est capable d’enregistrer et de garder toutes ces belles images. Alors j’en profite, toujours avec excès. A force d’accélérer le pas, Germ est déjà en vue. La balade rêvée mais bien réelle se termine. Elle a dépassé de très loin tout ce que j’avais pu imaginer. Il est 15h15. Aucun des restaurants de Germ n’accepte de nous recevoir. Ils sont soit fermés soit ils nous considèrent hors délai. Comme souvent l’après-midi, le ciel pyrénéen s’est couvert de gros nuages. Cela sont blancs et pas menaçants, alors nous partons à Bagnères-de-Luchon dans l’espoir d’y trouver un casse-croûte. Le casse-croûte se présente sous la forme d’un délicieux kebab au Sherpa, un accueillant snack-bar du centre-ville mais un peu bruyant. Après, une rapide visite de la ville, nous rentrons au studio par le col de Peyresourde. La promenade est très belle, mais les gros nuages blancs sont devenus gris et parfois même très noirs, alors on se dépêche de rentrer. Au studio, le gentil chat errant que nous soignons depuis notre arrivée est là, à nous attendre sur la terrasse. Il était mal en point et nos larges offrandes en croquettes et pâtées l’ont un peu requinqué. Les souffrances l’ont rendu sauvage. Il accepte néanmoins nos premiers câlins, mais toujours avec un peu de méfiance. Les colverts, eux aussi,  sont là, sur la pelouse. Apparemment, ils nous voient arriver de loin. En trois jours, ils ont déjà pris l’habitude de venir manger les croquettes du chat à même la gamelle. Au loin, du côté de Germ et de notre délicieuse balade à la cabane d’Ourtiga, le ciel est complètement bouché et très souvent, il se zèbre de fulgurants et aveuglants éclairs. Sous la grisaille, le lac de Génos est passé du bleu au gris. Ce soir, une chose est sûre, je ne rêverais pas de balades sur la terrasse du studio….mais tant pis car comme le dit si bien le proverbe "fais de ta vie un rêve et de ton rêve une réalité". Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’avoir fait les deux…..Aller et retour, j’estime la distance parcourue au cours de cette balade à 12 ou 13 kilomètres environ en y incluant le petit dépassement après la cabane d’Ourtiga en direction du pic du Brudaillet. Sur le dépliant de l’Office de Tourisme de la Vallée du Louron, elle est donnée en 3 heures et ce délai est parfaitement réalisable. Nous, nous sommes restés sur ce chemin presque 2 heures de plus…..mais sans regret aucun car comme l’écrivait le célèbre dramaturge italien Carlo Goldoni : « la nature est un professeur universel et sûr pour celui qui l’observe ». Aujourd’hui, nous l’avons beaucoup observé ce professeur et ce fut un immense bonheur !  Enfin, m’intéressant à la lexicologie, j’ai voulu savoir qu’elle était l’origine du mot « Ourtiga » et voilà ce que j’ai trouvé sur le Net. « Ourtiga » est un nom de famille d’origine castillane qui est à rapprocher d’autres noms de famille comme « Ortiga » « Ortega » ou « Orthega ». Bien qu’il soit assez rare sous cette forme, on trouve encore en France des familles portant ce nom et notamment dans les Hautes-Pyrénées. Ce nom de famille est bien sûr présent en Espagne mais également en Afrique du Nord, ce qui pourrait expliquer une bien plus ancienne souche que la castillane citée plus haut ou que la basque parfois évoquée. Bien que les toponymistes s’interrogent sur diverses provenances, la plupart semblent d’accord pour dire que ce mot serait dérivé de l’Ortie, la plante urticante qui s’écrit « ortiga » en catalan et « urtica » en latin. Toutefois, certains évoquent un lieu où abondent les gélinottes et d’autres le diminutif « ort » ou « hort » signifiant « jardin » (extraits du dictionnaire des noms de Jean Tosti). Alors la cabane où nous sommes allés balader, porte-t-elle le nom d’une personne ? Est-ce un lieu bourré d’Orties ? Y trouve-t-on de nombreuses gélinottes que je n’aurais pas vues ? Je vous laisse le soin de chercher mais en tous cas, une chose est sûre : ce lieu est un magnifique jardin d’Eden ! Carte IGN 1848 OT Bagnères-de-Luchon – Lac d’Oô  Top 25.

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Le Chemin de Vivès depuis Vivès

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté de la chanson "The Girl From Ipanema" chantée ici par Antonio Carlos Jobim et Frank Sinatra.
LE-SENTIER-DE-VIVES
Voir taille réelle
CHEMINVIVESIGN

Cette petite randonnée au « Chemin de Vivès », c’est ainsi qu’elle est mentionnée sur les panonceaux indicatifs, je l’ai trouvée un peu par hasard sur le site du Conseil Général des Pyrénées-Orientales. Si je dis par hasard, c’est parce qu’en cherchant des images sur Google, je suis tombé sur une carte géographique de cette boucle pédestre puis dans la foulée sur le site où des « Rando-Fiches » de diverses balades étaient téléchargeables. Parmi ces fiches, celle de ce « Sentier de Vivès » dont la brève description m’avait donnée envie d’y aller voir. Cette description disait « Depuis Vivès, village des Aspres qui a su conserver son caractère typique, cette randonnée permet de découvrir des vues grandioses sur le massif des Albères et le Canigou, dans une flore typiquement méditerranéenne ».  Bien évidemment, « village typique » « vues grandioses » « Canigou » et « flore méditerranéenne » étaient des mots qui ne me laissaient pas indifférent. Ces quelques mots me laissaient d’autant moins indifférent que je venais de finir une superbe randonnée sur le « Circuit des Minerais » à partir de Villefranche-de-Conflent et que cette description du Sentier de Vivès, j’aurais pu parfaitement la transposer à cette dernière balade. Or mis la vue sur les Albères, tout le reste s’était vérifié : Villefranche et Corneilla-de-Conflent comme villages au caractère typique, vues grandioses et permanentes sur le Canigou et un nombre incroyable de fleurs et de plantes différentes que j’avais eu l’immense plaisir de voir et de photographier. Sans compter la faune qui s’était également invitée ce jour-là. Quand, le 4 juin, Dany et moi sommes partis à Vivès, huit jours seulement s’étaient écoulés mais c’est à croire que les Aspres et le Conflent, régions en partie limitrophes ou éloignées de quelques dizaines de kilomètres seulement, sont aux antipodes l’une de l’autre sur le plan floristique. Pourquoi, dis-je cela ? Parce que la quantité de fleurs, la variété des espèces et la fraîcheur de la flore aperçue sur ce Sentier de Vivès n’ont aucune commune mesure avec la vision que j’avais eue de la végétation sur le Circuit des Minerais huit jours plutôt. Ici, dans cette garrigue des Aspres, la plupart des plantes fleuries sont déjà rentrées dans une phase terminale de fanaison alors que les fleurs rencontrées en Conflent étaient encore bien épanouies. Pourtant,  les deux contrées sont situées à ce que les spécialistes appellent  « l’étage de végétation méditerranéen » et d’ailleurs, on y rencontre sensiblement les mêmes variétés. Mais à bien y réfléchir, tout ça est semble-t-il très normal. Situé à 150 mètres d’altitude seulement, Vivès est bien moins haut qui Corneilla-de-Conflent, perché à 550 mètres. Il y fait donc bien plus chaud et la pluviométrie y est donc bien plus faible. De ce fait, et plus globalement, le réseau hydrographique, pourtant très important, y est bien moins généreux en eau à cette époque de l’année. Ce n’est donc pas pour rien que cette région s’appelle « Aspres » et que les terres rencontrées sont décrites par les spécialistes comme « âpres » c'est-à-dire plutôt sèches et même arides selon la saison. De l’autre côté, le poète audois Joseph Delteil qualifiait le Conflent de « Roussillon vert ». Alors bien sûr, avant de démarrer cette balade sur le Chemin de Vivès, je n’ai jamais imaginé qu’il pouvait y avoir autant de différences entre ces deux balades à quelques jours d’intervalle. Non, avec Dany, nous sommes partis vers Vivès, sans trop nous poser de questions, je pourrais presque dire « comme des fleurs », fraîches au départ, un peu moins à l’arrivée en raison des températures qui ont sévies ce jour-là. En raison du grand beau temps,  nous avons surtout pensé à emporter beaucoup d’eau et à notre accoutrement. Nous avons opté pour un simple short et un tee-shirt léger et moi, à cause de mon crâne dégarni, il était important que je n’oublie pas ma casquette. Il n’est pas encore 10 heures quand nous arrivons au centre de Vivès et le thermomètre de ma voiture annonce déjà une température extérieure de 28 degrés. Le départ s’effectue depuis le grand parking jouxtant la place Pierre Oms, la place principale du village. Nous sommes à peine début juin, il fait une journée estivale et déjà très très chaud. Un soleil généreux et un ciel bleu et pur sont de la partie. Tant mieux. Le balisage jaune est situé sur le grand mât métallique d’un réverbère. Il faut se diriger vers le haut et le fond du parking où à côté d’une petite habitation isolée démarre une rampe terreuse. Quelques mètres plus haut, la rampe débouche sur une vaste esplanade que l’on traverse pour atterrir sur une allée longeant l’arrière de quelques jolies villas. En continuant, on arrive très rapidement sur la départementale D.13 à l’endroit même où se trouve le panneau de sortie d’agglomération. Là, on traverse la route bitumée et l’on monte en face une nouvelle rampe terreuse nous amenant au sommet de la Serre de las Aires, point culminant de la boucle à 267 mètres d’altitude. Le balisage est bon et un panonceau « Chemin de Vivès » est bien visible. Ils le seront tout au long de la boucle et à 99 %, le petit 1% manquant étant situé juste avant le Mas Santa Teresa et se résolvant à l’aide du G.P.S où j’ai, comme à mon habitude, enregistré le tracé. Bien évidemment, dès que l’on démarre cette rampe, les vues plus ou moins lointaines s’entrouvrent peu à peu. D’abord, c’est le village, en contrebas, qui attire le regard puis on observe les montagnes du Bas-Vallespir ; Pilon de Belmaig, Roc de France et Pic des Salines principalement. Quelques foulées supplémentaires et c’est le Massif du Canigou encore un peu enneigé qui surgit. Il est épinglé de quelques petits nuages blancs épars. Au loin, derrière nous, les Albères dévoilent leurs crêtes ondulées. De ce côté-là, c'est-à-dire vers la mer, le ciel est d’un bleu plus gris, synonyme de marinade et d’un temps très lourd.  Si la marinade n’est pas encore là, le temps très lourd, lui, est déjà bien présent. Une chaleur quasi suffocante envahit le maquis. L’horizon est laiteux et n’a plus rien à voir avec la transparence et l’éclatante lumière que j’avais connues sur le Circuit des Minerais. Ici, le chemin se faufile dans une broussaille impénétrable faite de petits buissons pour la plupart arbustifs, épineux et ligneux. On y rencontre des ajoncs et des bruyères arborescentes en grande quantité mais aussi des cistes, des prunelliers, des buplèvres, des églantiers, des arbousiers, de la salsepareille, du romarin, des genévriers, des genêts, des lavandes, des asparagus, des filaires, des rosiers sauvages, des ronciers, des buis et bien évidemment des chênes verts, quelques chênes pubescents et des chênes-lièges, ce dernier étant l’arbre emblématique des Aspres. Ici je n’évoque que les arbrisseaux les plus hauts mais pour les plantes plus basses, la plupart sont déjà sèches ou en voie de fanaison. Plus exceptionnellement, quelques unes d’entre-elles portent encore quelques rares fleurs. Finalement, on s’aperçoit très vite que les graminées ont déjà pris la place des fleurs sur les bords du chemin : brachypode rameux, brize, brome, houlque, dactyle, lagure, mélique et autre folle avoine et j’en oublie encore dévoilent la belle diversité de leurs jolies caryopses ou de leurs épillets. Au sommet de la Serre de las Aires, l’itinéraire fait demi-tour et descend vers l’Institut Méditerranéen du Liège. Je le pensais « visitable » mais le bâtiment semble fermé et désert malgré une voiture garée devant la porte. Pour moi, ce n’est pas bien grave, car avant de venir ici, j’ai déjà amplement visité son site Internet, par ailleurs fort intéressant. Quand à Dany, qui a pris un peu d’avance sur moi, à cause de ma frénésie photographique, le « liège » doit sans doute rimer avec « piège » car elle passe devant le bâtiment sans même s’arrêter et tout juste prête-t-elle un coup d’œil furtif aux monceaux d’écorces amassés. Du coup, moi aussi, je poursuis sans pratiquement m’arrêter. L’itinéraire coupe une nouvelle fois la D.13. Le chemin s’élargit et se transforme en une piste D.F.C.I bien plus large.  La piste monte, laisse entrevoir des vues lointaines de tous côtés et notamment vers la Plaine du Roussillon et la côte maritime jusqu’ici occultées. Puis la piste redescend, s’aplanit, redescend encore puis remonte vers le Puig de les Gantes (223 m). Sur cette portion du chemin, quelques lopins de terre sont désormais occupés par des vignes et contrastent avec des champs en jachère et la garrigue environnante. A l’approche du « puig » et sur tous les coteaux ensoleillés, les vignobles se font de plus en plus nombreux. De ce fait, les décors ondoient et apparaissent plus ouverts. Mon numérique est bien occupé à photographier tout et n’importe quoi : les panoramas et la flore bien sûr, mais aussi un couple de lézards dans une position sans équivoque et quelques oiseaux et papillons. Dans une maison abandonnée, je constate que le « street art » s’invite désormais jusque dans la campagne aspréenne et j’en profite pour photographier quelques magnifiques graffitis aux couleurs lumineuses. Après le puig, il ne faut pas oublier de monter jusqu’à la table d’orientation qui se trouve à la côte 203 de la carte I.G.N. Elle permet de mettre des noms sur tous ces lieux et beaux panoramas que l’on embrasse du regard. L’itinéraire descend désormais vers le lieu-dit  « Creu Blanca » et à l’endroit même où la piste terreuse se transforme en voie carrossable bitumée, on décide de s’arrêter. Un peu de repos et un repas vont nous faire le plus grand bien. Il est midi, la chaleur est écrasante et il est temps de passer à table. Sous le soleil, boire c’est très bien mais boire et manger c’est encore bien mieux quand on veut éviter les coups de fringale. Mais la fringale est déjà là, sans doute à cause de la chaleur qui règne. Ici, la table est immense et herbeuse, la terrasse impayable et les convives virevoltants. Photographier des papillons, des sauterelles et des oiseaux tout en déjeunant, ça peut paraître « mission impossible » et pourtant je m’y essaie avec un certain succès. Un peu requinqués, nous repartons sur l’asphalte d’une route de campagne. Cette route descend tout en douceur jusqu’à Saint-Jean-Pla-de-Corts où elle rejoint la D.13. Cette dernière entre dans la cité et nous emmène jusqu’à la jolie chapelle Saint-Sébastien. La chapelle est parfaitement restaurée et très originale avec son petit cloître en guise de préau. Sa toiture, son clocher et les arbres qui les couronnent semblent faire le bonheur des moineaux, des étourneaux et des rouges-queues noirs, qui eux-mêmes font mon propre bonheur et celui de mon appareil-photo. Après la chapelle, l’itinéraire tourne à angle droit et se poursuit en laissant la voie ferrée et la D.115 filant vers Céret sur la gauche. On peut regretter qu’il n’aille pas faire une visite plus approfondie de la commune. Mais bon, après tout, nous sommes sur le Chemin de Vivès et pas sur celui de Saint-Jean-Pla-de-Corts, alors on continue. Après un bout de route bien rectiligne, le parcours devient commun avec une « voie verte » et enchaîne des petites portions terreuses ou goudronnées où virages et lignes droites se succèdent et ce, jusqu’au Mas Santa Teresa joli domaine campagnard bien paisible.  Au loin, sur la gauche, le magnifique château d’Aubiry, avec son architecture style « art nouveau » si particulière, apparaît dans son cadre de verdure. Après le mas, l’itinéraire enjambe un ruisseau, le longe puis s’en éloigne en s’élevant au dessus du domaine du Mas de Sant Miquel. Sur une piste terreuse devenant de plus en plus large, les vastes panoramas vers le Massif du Canigou et le Vallespir se dévoilent à nouveau. A l’intersection de plusieurs pistes, le balisage jaune nous précise de toutes les ignorer au profit d’un chemin plus étroit descendant dans une végétation plus dense et plus verdoyante. Ce chemin file en sous-bois directement vers Vivès où il atterrit dans le lit d’une rivière asséchée. Une rampe cimentée nous en sort et se poursuit par la rue Sébastien Coste, dont une plaque nous apprend qu’il fut un ancien maire du village. La ruelle nous amène vers le centre de Vivès. Agréables venelles, belles maisons de caractère et jolie église du 12eme siècle confirment le caractère typique de la description publicitaire lue sur le site Internet du Conseil Général. Le clocher-mur de l’église Saint-Michel avec ses deux baies en pierres de schistes, galets de rivières et « cayroux » est tout particulièrement remarquable et caractéristique de l’art roman en Roussillon. Nos pérénigrations dans le village nous amène jusqu’à l’Hostalet, le seul restaurant de Vivès.  Pour moi, les souvenirs ressurgissent. Je n’y ai mangé qu’une seule fois, il y a exactement 23 ans de ça, mais j’en garde un souvenir impérissable. A l’époque, je travaillais chez un transitaire du Boulou et avec plusieurs amis salariés, nous fêtions à notre manière, l’abolition définitive des frontières douanières de l'accord de Schengen qui allait intervenir au 1er janvier 1993. En réalité, nous fêtions le plan social, c'est-à-dire le licenciement de plusieurs d’entre eux. Le mien allait suivre l’année suivante. Ce soir-là, je n’ai jamais vu autant de viande sur une table et ça allait bien au-delà de ce qu’on appelle ici la « boutifarre » car là, il y avait une multitude de viandes et charcutailles différentes cuites au feu de bois. Quand nous avons terminé, nous avions le sentiment de n’avoir presque rien touché tant le patron de l’Hostalet en avait mis à notre disposition et pourtant nous étions onze à table, dont dix hommes et la plupart d’entre nous avaient un très bon coup de fourchette. Après la viande grillée, on nous a amené une omelette norvégienne « pantagruélique » et là, à nouveau, il en est resté pour encore dix ou quinze personnes.  Je me souviens que nous nous étions presque excusés d’avoir laissé tant de « choses » sur la table car nous pensions que c’était un horrible gaspillage mais d’un air très désinvolte, le patron nous avait rassuré en disant « n’ayez aucune inquiétude, chez moi tout est recyclé et ce que vous n’avez pas mangé, ça repart aux cochons ! »  Voilà, la seule image que j’avais jusqu’à présent de Vivès, l’image de l’Hostalet, un restaurant devenu haut-lieu de la gastronomie catalane et que Gargantua n’aurait sans doute pas renié. Bien évidemment, j’ignore si de nos jours, c’est encore comme ça ! Je me suis promis d’y retourner et si cette promesse se réalise, je vous dirais comment ça s’est passé. Maintenant, j’ai d’autres images de Vivès, celle de ce joli village des Aspres que je n’avais jamais eu l’occasion de visiter, mais aussi celle de cette petite boucle plutôt agréable qui tourne autour de lui et qui permet des vues grandioses sur le Massif du Canigou et sur celui des Albères. La publicité du Conseil Général n’est pas mensongère à un détail près : si vous souhaitez randonner au sein d’une flore typiquement méditerranéenne encore fleurie, allez-y un peu plutôt dans la saison, en avril ou mai par exemple, et en plus la température sera sans doute plus agréable pour marcher. Cette boucle est longue d’environ 11 km. Le dénivelé de 155 mètres est très modeste tout comme les montées cumulées de 385 mètres. Carte I.G.N 2449 OT CéretAmélie-les-BainsPalalda Vallée du Tech Top 25.

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Le Circuit des Minerais depuis Villefranche-de-Conflent

Publié le par gibirando


Ce diaporama est agrémenté avec des musiques d'Ennio Morricone extraites de la fameuse trilogie des films dits "western spaghetti" de Sergio Leone : "Pour une poignée de dollars", "Et pour quelques dollars de plus" et "Le Bon, la Brute et le Truand" 

Comme je le fais régulièrement, ce circuit pédestre au départ de Villefranche-de-Conflent, je l’ai d’abord imaginé sur la carte I.G.N et de ce fait, j’ignorais totalement qu’il existait et qu’il avait été appelé le « Circuit des Minerais ». Je ne l’ai su qu’à mon retour et je m’en explique à la fin de cet article. En tous cas, sur la carte I.G.N, ce tour pédestre n’avait pas de nom et même si je n’avais aucune prétention d’une quelconque paternité, en analysant le parcours, si j’avais dû lui en donner un, je l’aurais certainement appelé les « Balcons des Trois Vallées » En effet, et même si le nom de « Circuit des Minerais » n’est pas inapproprié, les mines étant nombreuses, je le trouve assez réducteur car il n’y a pas que ça à découvrir et le patrimoine historique est également très important. Cet intitulé de « Balcons des Trois Vallées » m’aurait paru judicieux car l’essentiel de l’itinéraire s’effectue sur des crêtes dominant respectivement les vallées de la Têt, du Cady et de la Rotja. Ces principales crêtes ont pour noms « Canalettes », « Badebany », « Serrat d’en Parot » et « Ambouilla » et toutes ont pour point commun de dominer une de ces trois vallées quand ce n’est pas les trois en même temps comme c’est le cas du Massif des Canalettes dès lors que l’on atteint son sommet. Il est vrai que ce dernier massif comme celui d’Ambouilla sont bien plus connus pour la magnificence de leurs grottes souterraines que pour leur pinacle. Personnellement, j’ai fixé le point de départ à Villefranche-de-Conflent, c'est-à-dire quasiment à la confluence des trois rivières, confluence dont on connaît l’importance puisque la plupart des historiens et des géographes sont d’accord pour dire qu’elle aurait engendrée le nom même de cette région c'est-à-dire le mot « Conflent ». Quand j’ai imaginé cette boucle, nous étions en hiver et je m’étais dit que ce serait bien de la garder pour le printemps et une belle journée anticyclonique. Une journée où j’aurais le bonheur de marcher sous un beau ciel bleu et un soleil éclatant. Le 26 mai, en regardant les prévisions météo, j’ai le sentiment que cette journée est peut être pour demain. Alors je prépare mon sac à dos et effectivement, le lendemain matin, la belle journée annoncée par Météo France est bien là. 8h15, je quitte Urbanya où je passe quelques jours entre restauration de ma petite maison, lecture, farniente et petites balades consacrées à de la photographie animalière ou floristique quand ce n’est pas à  la recherche de roches gravées néolithiques que l’on m’a signalées sommairement et que je cherche encore et en vain pour la plupart d’entre-elles. Dany, elle, est partie chez notre fille, en région parisienne et je n’ai donc aucun impératif ni aucune contrainte dans mon emploi du temps. Je suis donc libre comme l’air et j’adore la randonnée pédestre quand il en est ainsi. Avoir tout le temps devant moi, voilà ce que je préfère lorsque je marche ! Enfin, les mots « flâner » ou « vagabonder » conviennent bien mieux que « marcher » car je ne me fixe aucun délai pour arriver. 9h15, après quelques achats alimentaires dans un supermarché de Prades, en prévision de mon pique-nique, je gare ma voiture au Faubourg, quartier ouest et extra-muros de la cité fortifiée de Villefranche. Je traverse le Pont Saint André car je sais que le départ est là, de l’autre côté de la Nationale 116. Ici, le Massif des Canalettes dresse majestueusement sa paroi rocheuse et boisée et quand on est à ses pieds, on est toujours un peu impressionné par sa haute stature paraissant presque infranchissable. Enfin, c’est le cas pour moi car c’est la première fois que je viens y balader. Pourtant, si la sente monte régulièrement, le plus souvent c’est à l’ombre bien agréable des sous-bois d’immenses résineux et en de longues sinuosités rendant ainsi l’ascension bien plus endurable. Il y a même assez souvent des portions bien planes permettant de reprendre son souffle. Parfois, quelques fenêtres s’ouvrent sur le défilé de la Têt et sur son autre versant et c’est l’occasion de faire des pauses pour contempler les superbes vues plongeantes sur le vallon et Villefranche. Sur l’autre flanc du vallon, on n’oublie pas d’admirer la forêt domaniale du Coronat, l’étonnante chapelle Notre Dame de Vie et le monumental Fort Libéria. Au plus haut de la crête, on devine le clocher de la petite chapelle Saint-Etienne de Campilles, objectif d’une belle balade précédemment expliquée. On la découvre bien mieux une fois la grimpette complètement terminée. Pour moi, cette ascension est également synonyme de découvertes de la flore et de la faune de cette belle forêt et je vais mettre exactement 1h15 pour arriver au sommet. On notera que c’est le temps donné sur le petit panonceau du départ pour atteindre Corneilla-de-Conflent, c’est dire si ma flânerie est plus qu'excessive mais fleurs, oiseaux et papillons me ralentissent constamment. Maintenant, je comprends bien mieux pourquoi tous les grands naturalistes et botanistes des siècles précédents sont venus traîner leurs guêtres dans ces collines du Conflent. Au sommet, les panoramas s’entrouvrent merveilleusement et notamment vers l’ouest, vers les hauts sommets du Conflent et de Cerdagne et les hautes collines des Garrotxes. Vers le sud, le Massif du Canigou et celui des Tres Estelles saturent parfaitement l’horizon. Les panonceaux de randonnées sont nombreux et proposent quelques curiosités : Grande et Petite Tour de Badabanys, carrière de marbre et bien sûr, la direction que je dois suivre vers Corneilla-de-Conflent. Aucun panonceau n’indique le nom d’un quelconque « Circuit des Minerais ». J’ai le temps et je veux tout voir, alors je pars vers la gauche, visiter la Petite Tour de Badabanys. Une petite pancarte en raconte brièvement l’Histoire : « Soubassement et citerne, tour à signaux, mise hors service en 1346 par Pierre IV d’Aragon ». Toute une Histoire semble-t-il, mais bien trop brève à mon goût ! Après cette courte visite, je repars vers la Grande Tour qui n’est qu’à une centaine de mètres de la Petite. Là, il est mentionné : « Chemise annulaire, fossé et citerne, tour à signaux, détruite après 1659 par Vauban ». Pour des explications historiques plus approfondies, il me faudra voir si Internet est un peu plus bavard. Je pars avec l’idée d’aller vers la carrière de marbre mais ici à la Grande Tour, aucun balisage clair et précis n’y mène vraiment et seul un balisage jaune bien présent file vers Corneilla. D’un autre côté, je n’ai pas trop envie de rebrousser chemin une fois de plus. Alors après être descendu sur un large chemin, il faut que je me rende à l’évidence, je me suis sans doute un peu trop éloigné de la carrière de marbre. Alors je sors mon G.P.S dans lequel j’ai pris soin d’enregistrer les coordonnées. Bien m’en a pris car j’ai déjà dépassé la bifurcation qui mène à la carrière. Alors, je fais demi-tour, coupe parfois au milieu de la garrigue et finalement arrive devant un petit cirque rocheux entouré par endroits d’une clôture en grande partie arrachée.  Cette fois, dans ce terrain bien dégagé et en raison du grand beau temps, mon vieux G.P.S a fait preuve d’une précision « horlogère » et m’a amené sans problème jusqu’à la « fameuse » carrière de marbre dite de Villefranche. Car c’est bien ici que l’on a extrait et buriné la quasi-totalité de tous ces blocs qui ont fait la réputation du marbre rose de toute cette contrée. Une réputation bien au-delà des frontières du département même si ce dernier a bénéficié en premier de cette richesse. A titre d’exemples et pour ne citer que les lieux les plus connus, on retrouve de ce marbre rose dans presque tous les grands édifices religieux : à Serrabonne, à Marcevol, à Saint-Michel de Cuxa, à Elne, à Perpignan et bien évidemment à Villefranche. Il faut savoir qu’au 18eme siècle, il y avait 9 carrières de marbre rose en activité tout autour de Villefranche. Ici, au pied de la mine à ciel ouvert, il suffit de se baisser pour trouver encore quelques fragments de minerais rouges marbrés de blanc. D’autres découvertes m’attendent et je ne m’éternise pas sur le site, qui au demeurant est entouré de grillages et paraît donc soit dangereux soit interdit au public soit les deux. Je reprends le sentier, qui très rapidement se transforme en piste. Depuis cette piste, toujours en descente, le regard embrasse magnifiquement Corneilla-de-Conflent et la Vallée du Cady. Plus loin, on aperçoit Vernet-les-Bains, au pied du pic du Canigou encore un peu enneigé. Quel fabuleux spectacle ! J’en oublie les raccourcis de l’itinéraire et emprunte la piste dans sa totalité mais ce n’est pas bien grave car cette absence m’offre des vues supplémentaires et inespérées sur le Massif du Coronat, Fuilla, le vallon de la Rotja et au loin sur le pic des Tres Estelles et les autres hauts sommets de la crête frontière. Finalement, j’atteins le superbe dolmen dit de Cobartorat que les historiens ont daté du chalcolithique c'est-à-dire de 2000 ans avant J-.C. Je le fige sur quelques photos. Je cherche une pierre gravée de cupules mais en vain. Là, plutôt que de descendre directement vers Corneilla, je décide de poursuivre vers la vieille chapelle ruinée de Saint-Clèment de la Serra. Outre la chapelle, je veux également partir visiter les anciens fours à fer aujourd’hui abandonnés mais dont j’ai appris que quelques amoureux du site avaient ressuscité les anciens logis des ouvriers en de jolies maisons secondaires. En atteignant la chapelle du Xeme siècle, ou du moins ce qu’il en reste, il faut bien admettre qu’elle a un certain cachet. Plus de toiture et donc à ciel ouvert, ce qui n’empêche pas de nombreux fervents de la Vierge de continuer à lui rendre hommage en laissant quelques statuettes, croix, photos ou autres breloques en signe d’amour et de reconnaissance. Bien qu’incroyant, je trouve ça très touchant de savoir que des gens viennent jusqu’ici, sur cette crête, pour honorer leur croyance et leur foi. On notera au passage la belle arcade en marbre rose qui faisait office de portail. Après la chapelle et en arrivant devant un panonceau indiquant Vernet-les-Bains par le « Centre Equestre » et le « col de Sahorre », j’ignore ces deux itinéraires et emprunte une minuscule sente qui file et descend à main gauche. Quelques mètres plus bas, cette sente débouche sur un chemin herbeux plus large qui mène directement aux vieux fours à fer ayant appartenu à Albert Rougier, entrepreneur en chemins de fer miniers au début du 20eme siècle. Ici, au temps jadis, on grillait le minerai de fer dans six fours distincts. Là, avec tout le respect que l’on doit à la propriété privée, je visite ce lieu historique aujourd’hui appelé « Mas Forge » mais ô combien magnifiquement aménagé en un petit paradis dissimulé dans un cadre de verdure resplendissant. Si l’on a longtemps grillé du fer aujourd’hui, on grille surtout de la « boutifarre ». Après cette visite, je rebrousse chemin et descend vers le Mas Camo. L’heure du pique-nique a sonné depuis longtemps et les rives raffraîchissantes du torrent Cady arrivent à bon escient. Je vais y rester une heure près du radier, à manger un peu bien sûr, mais surtout à photographier oiseaux, papillons et autres lézards qui occupent amplement le lit du petit torrent de montagne. Je quitte à regrets ce monde faunique mais le parcours est encore long même si la prochaine étape n’est plus très loin. Cette étape, c’est Corneilla-de-Conflent, dont l’Histoire nous apprend qu’au temps de Guilfred le Velu, elle était devenue assez paradoxalement l’ancienne capitale des comtes de Cerdagne. Elle le resta un siècle mais gardera très longtemps une certaine aura au même titre que des cités bien plus importantes qu’elle par la taille. Il suffit d’arriver devant l’église Sainte Marie de Corneilla pour prendre conscience de ce prestigieux passé. Une superbe église avec un clocher du XIeme siècle de style lombard et un portail richement décoré de magnifiques sculptures et orné de colonnes. Pour le reste, l’église étant fermée, je vous laisse le soin de lire l’Histoire du village que vous trouverez dans le remarquable site Internet consacré à l’Histoire du Roussillon. Après de multiples photos, je quitte Corneilla, direction le Serrat d’En Parot où je me suis promis de découvrir un autre dolmen. Là, au moment de quitter Corneilla, un panonceau indicatif de trois randonnées attire l’objectif de mon numérique mais pas spécialement mon attention au niveau des inscriptions qui y sont mentionnées : « Circuit des minerais, circuit roman, circuit des Ambouillas ». Je ne retiens qu’une chose : les Ambouillas, car je sais que c’est la bonne direction à suivre. Une petite sente descend vers un ruisseau, le traverse par un passerelle de bois puis remonte et devient chemin creux car encadré de hauts murets en pierres sèches. Tout en montant, Corneilla apparaît magnifiquement comme niché dans un joli cadre de verdure. Le chemin creux se poursuit au milieu de grands champs en friches, entre dans un sous-bois jalonné de nombreux vestiges de l’agropastoralisme d’antan et finalement il aboutit dans un paysage de maquis où la végétation se résume à quelques pins chétifs et à quelques buissons de rosiers sauvages et de genêts. A 704 mètres d’altitude, le Roc Ample est atteint et un panonceau se présente on ne peu plus explicite : Villefranche-de-Conflent 4,3 km. Un chiffre qui je l’avoue me paraîtra un peu fantaisiste mais il est vrai qu’après le cortal en ruines de Los Baxès où je me suis arrêté pour finir mon casse-croûte, je suis parti vers le Serrat d’en Parot et le « fameux » dolmen dont j’avais appris l’existence en lisant un bouquin sur l’archéologie roussillonnaise. Par bonheur, j’ai réussi à me procurer ses coordonnées que j’ai trouvées sur Internet. Alors, je pars dans sa direction mais avec le souci constant de ne pas sortir des chemins, sentiers ou autres pistes battues car ici la garrigue est plutôt cuisante avec de nombreux buissons épineux. C’est ainsi que je me retrouve d’abord devant un grand enclos au lieu-dit la Collade puis sur une bonne piste traversant le « serrat ». Là, les vues sur la Plaine de la Têt et vers le Canigou sont superbes mais mon G.P.S me pousse à abandonner la piste et m’oriente dans une garrigue où paissent de nombreux bovins. Par bonheur, je trouve la dolmen non loin d’une citerne enfouie mais ici pas de bovins et uniquement cette vieille sépulture néolithique au milieu de quelques ronciers. Il est bien moins beau que celui de Cobartorat mais c’est tout de même un vrai dolmen avec il est vrai un petit air penché. Quelques photos et me voilà déjà en route sur l’itinéraire de Villefranche que je n’ai eu aucun mal à retrouver. Un panonceau m’en indique d’ailleurs le temps pour parvenir à la cité fortifiée : 1h35. Connaissant bien cette portion du chemin pour y être venu et l’avoir expliqué dans une autre balade intitulé la « Trancade d’Ambouilla », je suis d’accord avec ce délai restant pour atteindre la cité de Vauban, mais à une condition indispensable : que rien ne vienne contrarier la marche en avant. Or, ici, les découvertes sont légions et on peut très facilement mettre le double pour peu que l’on veuille tout voir et s’y attarder : carrière de talc et mines de manganèse, deux superbes points de vue panoramiques, une bergerie romane en pierres sèches exceptionnelle sans compter la Redoute des Ambouillas dont une visite reste toujours possible. Alors personnellement, j’ai déjà découvert tout ça et je vais me contenter d’un seul point de vue, le plus proche et de la carrière de talc car le sentier y passe tout près. Le point de vue n’est qu’à quelques mètres du sentier et permet d’incroyables vues sur  Villefranche, Fort Libéria, les massifs des Canalettes et du Coronat et la Vallée du Cady. Il ne faut pas s’en priver ! Je poursuis par la Trancade d’Ambouilla et effectivement au bout d’1h30, j’arrive à Villefranche devant un panonceau que cette fois, je vais trouver plutôt étrange car après Corneilla c’est la deuxième fois de la journée que je le rencontre : « Circuit des Minerais ». Ma balade se termine par la traversée de Villefranche car il me faut rejoindre ma voiture mais ce panonceau va néanmoins rester dans ma tête et en rentrant chez moi, je vais taper dans Google « Circuit des minerais » et là, qu’elle n’est pas ma surprise de retrouver très sensiblement le parcours que j’avais imaginé et que je viens d’accomplir. Un document PDF de l’Office de Tourisme de Vernet-les-bains en explique l’itinéraire pédestre dans le détail : « Randonnée N°2 –durée 4h45 -5h15 -10,6 km- balisage jaune ou blanc et jaune avec un départ de l’église de Corneilla ». La seule petite différence avec ma boucle à moi se situe au dolmen de Cobartorat où personnellement au lieu de descendre vers Corneilla, j’ai poursuivi vers la chapelle Saint Clément de la Serra et les fours à fer abandonnés. Enfin, et seulement parce que je tenais à le voir, je suis parti découvrir le dolmen du Serrat d’En Parot. Ma balade est donc un peu plus longue et quand j’en mesure la distance accomplie, je trouve 18,400 km pour des montées cumulées de 1.300 mètres. Le dénivelé de 365 m est peu significatif et le point culminant de cette balade est situé au sommet du Serrat d’En Parot à 794 mètres d’altitude, tout près du dolmen. Il faut noter toutefois que la Grande Tour de Badebany est située, elle,  à 793 mètres. Ce Circuit des Minerais « bonifié » peut être accompli en toutes saisons mais nécessite un bon équipement de randonnée. J’avoue qu’il y avait très longtemps que je n’avais pas réalisé un circuit pédestre avec tant de choses à découvrir qu’elles soient patrimoniales, faunistiques ou floristiques, alors un conseil : faites-le ! Carte I.G.N 2349 ET Massif du Canigou Top 25. 

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